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Series de Fourier
Series de Fourier
Series de Fourier
SERIES DE F OURIER
Le problème est de déterminer l’ensemble ∆ tel que la série (1) soit convergente pour tout
x ∈ ∆.
Remarque 3.1.1
Supposons que la série (1) converge et posons
∞
a0 X
f (x) = + an cos(nωx) + bn sin(nωx).
2 n=1
43
Proposition 3.1.1
X X
Si les séries numériques an et bn sont absolument convergentes
alors la série trigonométrique (1) est normalement convergente sur R ; donc
absolument et uniformément sur R.
Preuve :
C’est évident puisque |an cos(nωx) + bn sin(nωx)| ≤ |an | + |bn |.
Proposition 3.1.2
Si les suites numériques (an ) et (bn ) sont décroissantes et tendent vers 0, alors
2kπ
la série trigonométrique (1) est convergente pour x , où k ∈ Z.
ω
Preuve :
C’est une application direct du théorème d’Abel. Pour cela il suffit tout simplement de
montrer que les sommes suivantes sont majorées indépendamment de m et n; n ≤ m.
p=m
X p=m
X
C= cos px S= sin px.
p=n p=n
On a pour t , 2kπ où k ∈ Z :
p=m
X p=m
X p=m
X
C + iS = cos pt + i sin pt = (cos pt + i sin pt)
p=n p=n p=n
p=m
X 1 − ei(m−n+1)t
= eipt = eint 1 + eit + e2it + · · · + ei(m−n)t = eint
p=n
1 − eit
(1 − cos(m − n + 1)t) − i sin(m − n + 1)t
= eint
(1 − cos t) − i sin t
(m − n + 1) (m − n + 1) (m − n + 1)
2 sin2 t − 2i sin t cos t
= eint 2 2 2
2 sin2 (t/2) − 2i sin(t/2) cos(t/2)
(m − n + 1) (m − n + 1)t (m − n + 1)t
!
.
−2i sin t cos + i sin
2 2 2
= eint
t t
−2i sin(t/2) cos + i sin
2 2
(m − n + 1) (m − n + 1)t (m − n + 1)t
sin t cos + i sin
= eint 2 2 2
sin(t/2) t t
cos + i sin
2 2
(m − n + 1)
sin t (m − n)t (m − n)t
!
= 2 cos + i sin (cos nt + i sin nt).
sin(t/2) 2 2
et finalement, on a :
(m − n + 1)
sin t (m + n)t (m + n)t
!
C + iS = 2 cos + i sin ·
sin(t/2) 2 2
Remplaçons t par ωx, d’où pour tout m et n ∈ N, tout x dans R, On a les majorations
suivantes :
1 1
|C| 6 et |S| 6
| sin(ωx/2)| | sin(ωx/2)|·
Les deux sommes étant majorées indépendamment de m et n.
∞
X 2kπ
la série (an cos nωx + bn sin nωx) est donc convergente pour x , , k ∈ Z.
n=1
ω
En posant :
an − ibn an + ibn a0
cn = ; c−n = cn = et c0 = , la série devient :
2 2 2
X∞ ∞
X ∞
X
c0 + (cn einωx
+c−n e−inωx
) = c0 + cn einωx
+ c−n e−inωx
n=1 n=1 n=1
∞
X −1
X X
= c0 + cn einωx + cn einωx = cn einωx
n=1 n=−∞ n∈Z
Cette dernière expression est appelée forme complexe d’une série trigonométrique.
∞
a0 X
f (x) cos(nωx) = cos(nωx) + [ak cos(kωx) cos(nωx) + bk sin(kωx) cos(nωx)]
2
k=1
∞
a0 X
f (x) sin(nωx) = sin(nωx) + [ak cos(kωx) sin(nωx) + bk sin(kωx) sin(nωx)]
2
k=1
Z 2π/ω
ω
bn = f (x) sin(nωx)dx.
π 0
Lemme 3.1.1
Soit f une fonction périodique de période T > 0 et intégrable dans l’intervalle
Z T Z α+T
[0, T]. Alors pour tout α ∈ R, on a f (t)dt = f (t)dt.
0 α
Preuve.
La relation de Chasles nous permet d’écrire :
Z α+T Z 0 Z T Z α+T Z α+T
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt + f (t)dt. Dans l’intégrale f (t)dt on fait le
α a 0 T T
changement de variables y = t − T.
Z α+T Z α Z α
Ceci nous donne f (t)dt = f (y + T)dy = f (y)dy.
Z α+T T Z 0 0
Z T Z α 0 Z T
Donc f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt + f (t)dt = f (t)dt.
α α 0 0 0
Moyennant ce lemme, les cœfficients peuvent s’écrire :
ω 2π/ω ω α+2π/ω
Z Z
an = f (x) cos(nωx)dx = f (x) cos(nωx)dx ∀α ∈ R.
π 0 π α
ω 2π/ω ω α+2π/ω
Z Z
bn = f (x) sin(nωx)dx = f (x) sin(nωx)dx; ∀α ∈ R.
π 0 π α
En particulier si ω = 1, cas des fonctions 2π-périodique ;
1 2π 1 π
Z Z
an = f (x) cos(nx)dx = f (x) cos(nx)dx.
π 0 π −π
1 2π 1 π
Z Z
bn = f (x) sin(nx)dx = f (x) sin(nx)dx.
π 0 π −π
Définition 3.2.1
On appelle série de F ourier associée à f , la série trigonométrique
∞
a0 X
+ [an cos(nx) + bn sin(nx)]
2 n=1
2π 2π
1 1
Z Z
avec an = f (x) cos(nx)dx et bn = f (x) sin(nx)dx
π 0 π 0
Définition 3.2.2
Une fonction f admet une discontinuité de première espèce en un point x0 si les limites
à droite et à gauche de x0 existent. (Celles-ci ne sont pas forcément égales sauf en cas de
continuité.)
Remarque 3.2.1
Il y a un autre théorème équivalent au théorème (3.2.1) dû à Jordan.
conditions suivantes :
J1) Il existe M > 0 tel que | f (x)| ≤ M (i.e f est bornée)
J2) On peut partager l’intervalle [α, α + 2π] en sous-intervalles [α1 , α2 [,
[α2 , α3 [. . ., [αn−1 , αn ], avec α1 = α et αn = α + 2π tels que la restriction
f soit monotone et continue.
]α j ,α j+1 [
Alors la série de F ourier associée à f est convergente et on a :
∞
a0 X
+ [an cos(nx) + bn sin(nx)]
2 n=1
bn = 0, ∀n ∈ N.
f fonction impaire :
an = 0, ∀n ∈ N.
π
2
Z
bn = f (x) sin(nx)dx.
π 0
Exemple 3.2.1
Soit f :] − π, π] 7→ R une fonction périodique, T = 2π définie par f (x) = x.
1. Les discontinuités de f sont les points de la forme xk = (2k + 1)π, k ∈ Z et sont de
première espèce car f (π + 0) = π et f (π − 0) = −π
2. f est partout dérivable sauf aux points xk . En ces points nous avons :
f (x) − f (π) f (x) − f (π)
lim− = 1 et lim+ = 1.
x−→π x−π x−→π x−π
f vérifie les conditions de Dirichlet, donc développable en série de F ourier.
1 π 2 π (−1)n+1
Z Z
f est impaire donc a0 = an = 0 et bn = x sin(nx)dx = x sin(nx)dx = 2 et par
π −π π 0 n
suite
∞
X (−1)n+1
f (x) = 2 sin(nx)
n=1
n
Exemple 3.2.2
Soit f : [−π, π] 7→ R une fonction de période T = 2π, définie par f (x) = |x|.
1. On a | f (x)| ≤ π
2. f|[−π,0] est décroissante continue et f|[0,π] est croissante continue.
f satisfait les conditions du théorème de Jordan donc développable en série de F ourier. De
plus f est paire,
Z ce qui nousZdonne bn = 0.
1 π 2 π
a0 = f (x)dx = xdx = π
π −π π 0
b2n = 0,
1
Z
2 π
Z ∀n ∈ N.
4
an = π|x| cos(nx)dx = x cos(nx)dx ===⇒
π −π π 0 b2n+1 =
, ∀n ∈ N.
π(2n + 1)
∞
π X cos(2n + 1)x
La série de F ourier converge alors vers f et on a f (x) = − .
2 n=1 (2n + 1)2
Puisque f est continue, la convergence est uniforme.
∞
π 4X 1
Remarquons enfin que l’égalité f (0) = 0 se traduit par = et par conséquent
2 π n=1 (2n + 1)2
∞
π2 X 1
= .
8 n=1
(2n + 1)2
Une des particularités des séries de F ourier est le calcul des sommes de certaines séries
numériques.
eπ
1
π
F. 3.1 – graphe de la fonction f (x)
eπ
1
π
F. 3.2 – graphe de la fonction S1 (x) identique à celui de f˜1
ex si x ∈]0, π[
b) Choisissons un prolongement impair et posons : f˜2 (x) = . On
− e−x si x ∈] − π, 0[
remarque que f˜2 est une fonction impaire mais n’est pas continue sur R . Elle est
discontinue en tout point de la forme kπ, k ∈ Z.
Le calcul des cœfficients donne : n π
2n (1 − (−1) e )
an = 0 ∀n ∈ N, bn = .
π(1 + n2 )
On a alors :
e si x ∈]0, π[
x
∞
X 2n (1 − (−1)n eπ )
e si x ∈] − π, 0[
S2 (x) = sin(nx) =
−x
π(1 + n2 )
0 si x = 0 ou x = ±π
n=1
eπ
−3π −π 1
π 3π
− eπ
eπ
−3π −π 1
π 3π
− eπ
eπ
1
−π π 3π
eπ
eπ + e−π
• 2 • •
1
−π π 3π
Remarque 3.2.4 Si on voulait une série de Fourier de période π, alors il n’y a qu’une seule
qui coïncide avec f sur ]0, π[.
On trouve ;
∞
ex si x ∈]0, π[
2(e −1) 1
π
1
X
S4 (x) = cos(2nx) − 2n sin(2nx) =
2 +
1+e
π
π n=1
4n2 − 1
si x = 0 ou x = π.
2
eπ
1 + eπ
• • • • • •
2
1
−2π −π π 2π 3π
an − ibn an + ibn
cn = et c−n = où n ∈ N.
2 2
a20 ∞
1 2π
1 π
X Z Z
+ (a2n + b2n ) = 2
f (x)dx = f 2 (x)dx
2 n=1
π 0 π −π
2.
a20 ∞
2 π
X Z
f fonction paire =⇒ f 2
fonction paire =⇒ + a2n = f 2 (x)dx
2 n=1
π 0
∞ π
2
X Z
f fonction impaire =⇒ f 2
fonction paire =⇒ b2n = f 2 (x)dx
n=1
π 0
3.3 Applications
Exemple 3.3.1 f étant une fonction 2π-périodique telle que :
1 si x ∈]0, π[
f (x) =
−1 si x ∈] − π, 0[
• • • • • • • • • • •
-5π -4π -3π -2π -π 0 π 2π 3π 4π 5π
-1
∞
X 1
Remarque 3.3.2 Posons S = 2
série convergente d’après le critère de Riemann. En
n=1
n
∞ ∞
X 1 X 1
séparant les pairs et les impairs on a : S = + (⋆).
n=1
(2n) 2
n=0
(2n + 1)2
∞ ∞ ∞
X 1 X 1 1X 1 S
Comme = = = ; en substituant dans l’égalité (⋆) on a :
n=1
(2n)2
n=1
4n 2 4 n=1 n 2 4
∞ ∞ ∞
1X 1 X 1 S π2 3S π2 X 1 π2
S= + = + ⇐⇒ = ⇐⇒ S = =
4 n=1 n2 n=0 (2n + 1)2 4 8 4 8 n=1
n2 6
La méthode complexe :
−int 0
Z π Z 0 Z π
−int π
!
1 1 1 e e
! !
e−int f (t)dt = − e−int dt + e−int dt =
cn = +
2π −π 2π −π 2π in
0 −π
−in 0
1 − (−1)n
= −i = 1/2(an − ibn ), d’où l’on tire ; ∀n ∈ N.
πn
an = 0
b2n = 0
1 (−1)n
−
4
b
n
= 2 ===⇒ b
πn 2n+1 = ·
π(2n + 1)
f étant une fonction continue sur R, et admet partout des dérivées à droite et à gauche alors
f (x) = S(x), ∀x ∈ R.
+π
| · |
−2π −π 0 π 2π
∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1
Remarque 3.3.4 En écrivant S = = + .
n=1
n 4
n=1
(2n)4
n=0
(2n + 1)4
∞
15S X 1 π4
On déduit alors : = =
16 n=0
(2n + 1)4 96
∞
X 1 π4
=
n=1
n4 90
f (x) = x si x ∈] − π, π[
−π
−2π 2π
+ + + · + + +
−3π −π 0 π 3π
−−π
f est une fonction impaire, continue pour tout x ∈ R sauf aux points x = (2k + 1)π, k ∈ Z.
Elle admet en chaque point une dérivée à droite et une dérivée à gauche. elle admet un
2 π
Z π
2 −t cos nt π cos nt 2(−1)n+1
Z " #
bn = t sin(nt)dt = + dt =
π 0 π n 0 0 n n
−π
−2π 2π
• + • · • + •
−3π −π 0 π 3π
−−π
f (x) = x2 si x ∈] − π, π]
f est une fonction paire, continue pour tout x ∈ R. Elle admet en chaque point une dérivée à
droite et une dérivée à gauche. elle admet un développement en série de F ourier.
y
- π2
+ + + + + + + + + + + + + x
-6π -5π -4π -3π -2π -π 0 π 2π 3π 4π 5π 6π
f : paire =⇒ bn = 0, ∀n ∈ N, et l’on a :
2 π 2 2π2
Z
a0 = t dt =
π 0 3
#π Z π
2 π 2 2 t2 sin nt 2t sin nt
Z " !
an = t cos nt dt = − dt
π 0 π n 0 0 n
−4 π
Z π
−4 t cos nt π cos nt 4(−1)n
Z !
= t sin nt dt = + dt =
π 0 π −n 0 0 n n2
Comme f est continue sur R ; on a donc f (x) = S(x) et donc :
∞
π2 X 4(−1)n
S(x) = + cos nx = f (x) ∀x ∈ R
3 n=1
n 2
x si 0≤x<1
f (x) =
1 si 1≤x<2
2
y
-1
-½
x
+ + + + + + + + + + + +
-6 -5 -4 -3 -2 -1 O 1 2 3 4 5 6
f n’est ni paire ni impaire et ne présente des discontinuités que pour les points d’abscisses
un nombre entier positif ou négatif. f admet alors un développement de F ourier.
2π
On a p = = 2 ⇐⇒ ω = π.
ω
Z π/ω Z 2 Z 1 Z 2
ω 1
a0 = f (t)dt = f (t)dt = t dt + dt = 1
π π/ω 0 0 1 2
Z 1 Z 2
cos nπt (−1)n − 1
an = t cos nπt dt + dt =
2 π2 n 2
Z0 1 Z 12
sin nπt (−1)n+1 − 1
bn = t sin nπt dt + dt =
0 1 2 2nπ
La série de F ourier associée à f est donc :
∞ ∞
1 2 X cos(2n + 1)πx 1 X sin 2nπx
S(x) = − 2 −
2 π n=0 (2n + 1)2 2π n=1 n
y
-1
• • • 3/
4- • • •
-½
• • • 1/ • • • x
4
+ + + + + +
-6 -5 -4 -3 -2 -1 O 1 2 3 4 5 6
La fonction f˜ est une fonction impaire de période 2π, continue partout sur R sauf aux points
x = kπ où k ∈ Z, où elle n’est pas définie, et coïncide avec la fonction f sur ]0, π[. Elle admet
donc un développement de F ourier.
CommeZ f˜ est impaire, an = 0, et Z on a:
π π
2 1
bn = cos x sin nx dx = sin(n + 1)x + sin(n − 1)x dx
"π 0 π 0 #
π
1 − cos(n + 1)x − cos(n − 1)x 2n((−1)n + 1)
= + = si n , 1.
π n+1 n−1 0
π(n2 − 1)
Z π Z π
2 1
Pour n = 1, b1 = cos x sin x dx = sin 2x dx = 0
π 0 π 0
finalement on a :
8n
b2n+1 = 0 et b2n =
π(4n2 − 1)
∞
X 8n
∀x ∈]0, π[ cos x = sin 2nx
n=1
π(4n2 − 1)
Remarque 3.3.7 La demi somme aux points de discontinuité est égale à 0. On a donc :
[i h
cos x si x ∈ 2kπ, (2k + 1)π
∞ k∈Z
8 n sin 2nx
X [ i h
S(x) = = − cos x si x ∈ (2k + 1)π, (2k + 2)π
π n=1 4n2 − 1
k∈Z
0 si x = kπ, k ∈ Z
• • • • •
-2π -π 0 π 2π
-1
F. 3.16 – graphe de la fonction S(x)
4.
3x2 + 6πx + 2π2
∞
pour − 2π ≤ x ≤ 0.
cos nx 12
X
=
2 2 2
n 3x − 6πx + 2π
n=1
pour 0 ≤ x ≤ 2π.
12
5.
x3 + 3πx2 + 2π2 x
∞
pour − 2π ≤ x ≤ 0.
sin nx 12
X
=
n=1
n3 3 2 2
x − 3πx + 2π x pour 0 ≤ x ≤ 2π.
12
Un cas particulier intéressant, est celui où on donne à x la valeur de π/2, on obtient ;
∞
X (−1)n π3
= ·
n=0
(2n + 1)3 32
Exemple 3.3.7
∞ ∞ ∞
X 1 π2 X 1 π4 X 1 π6
= ≈ 1.6449, = ≈ 1.0823, = ≈ 1.0173,
n=1
n2 6 n=1
n4 90 n=1
n6 945
∞ ∞ ∞
X 1 π8 X 1 π10 X 1 691π12
= ≈ 1.0041, = ≈ 1.001, = ≈ 1.0002.
n=1
n 8 9 450 n=1
n 10 93 555 n=1
n 12 638 512 875
Exemple 3.3.8
∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1
3
≈ 1.2021, 5
≈ 1.0369, 7
≈ 1.0083.
n=1
n n=1
n n=1
n