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MG07

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Les quatre premières parties du problème sont largement indépendantes.

Partie I

Dans cette partie I, on étudie une méthode de calcul de l’inverse d’un élément a d’un groupe
multiplicatif G de cardinal fini N ∈ N∗ . L’élément neutre de G est noté 1.
« Écrire un algorithme » signifie le rédiger en français, sous une forme rappelant un programme
d’un langage tel que Pascal, Maple, Matlab, etc.
Le coût d’un algorithme est le nombre de multiplications dans le groupe G que nécessite son
exécution. On ne tiendra pas compte des autres opérations (en particulier celles dans N).
1. Justifier le fait que aN −1 est inverse de a dans G.
2. On écrit la décomposition en base 2 de N − 1 sous la forme :
Xk
N −1= xi 2i avec k ∈ N, xi ∈ {0, 1} pour i ∈ [[0, k]] et xk 6= 0.
i=0
On considère les suites finies (ai )06i6k+1 et (bi )06i6k+1 définies par :
a0 = 1, b0 = a et pour i ∈ [[0, k]], ai+1 = ai bxi i , bi+1 = b2i .
a) Démontrer que ak+1 est l’inverse de a dans G.
b) En déduire un algorithme de calcul de a−1 et préciser, en fonction de k, son coût
dans le pire des cas (c’est-à-dire le nombre maximum de multiplications dans G que
nécessite le calcul de a−1 ; on ne tiendra pas compte du coût éventuel du calcul des
xi , 0 6 i 6 k). L’algorithme doit prendre comme arguments a et N .
3. Exemple. Dans cette question, G est le groupe des éléments inversibles de Z/148Z.
On note encore a la classe dans Z/148Z d’un élément a de Z.
a) Déterminer le cardinal N de G.
b) Démontrer que 5 est un élément de G et déterminer son inverse par la méthode de
la question I.2.
c) Donner une autre méthode pour déterminer cet inverse.

Partie II

1. a) Soit π un élément d’un groupe multiplicatif G, e un entier relatif et α = π e .


On considère l’application fα de Z × G dans G2 définie par fα (k, τ ) = (π k , τ αk ).
Exhiber une fonction ϕe de G2 dans G, ne dépendant que de e et vérifiant
τ = ϕe ◦ fα (k, τ ) pour tout (k, τ ) ∈ Z × G.
b) On suppose le groupe G et l’élément π connus de tous les membres d’une association.
L’un d’eux, A, garde secret l’entier e et rend public l’élément α = π e , ainsi donc que
la fonction f α . On recherche une procédure permettant à chacun d’envoyer à A un
message crypté sous la forme d’un (ou de plusieurs) élément(s) τ de G, telle que la
seule connaissance de e suffise à retrouver le message initial.
Justifier le fait que, si l’auteur décompose son message en parties telles que chacune
puisse être représentée par un élément τi du groupe, choisit pour chacune d’elles un
entier ki et envoie les couples f α (ki , τi ) = (λi , µi ) à A, alors ce dernier peut les
décrypter grâce à ϕe .

2

2. Dans cette question, G est le groupe F29 des inversibles du corps à 29 éléments et les
nombres π = 2 et α = 18 sont supposés publics.
Chaque associé sait que les entiers (1, 2, . . ., 26, 27, 28) modulo 29, dans cet ordre,
représentent les éléments du 28-uplet (A, B, . . ., Z, ‘ ’, · ), où ‘ ’ figure l’espace séparant
deux mots et · est le point de fin de phrase.
a) Sachant que l’algorithme de décryptage employé par A repose sur la seule table
ci-dessous des résidus modulo 29 des puissances dix-septièmes des entiers entre 2 et
28 :

λ 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
17
λ 21 2 6 9 13 24 10 4 15 3 12 22 11 18 7 17 26 14 25 19 5 16 20 23 27 8 28

conjecturer la valeur de e et la contrôler grâce à α.



b) Décrypter le message suivant (on donne la suite des couples (λi , µi ) :
(16, 17), (18, 24), (28, 22), (17, 21), (23, 23), (24, 8).

Partie III

Dans cette partie III, le corps de base est le corps fini F16 à 16 éléments, unique à isomorphisme
près.
1. a) Comment peut-on construire F16 ?

b) Démontrer que le groupe multiplicatif F16 est formé des puissances successives d’un
4 3
élément ω vérifiant l’égalité ω + ω + 1 = 0.
c) Démontrer que ω, ω 2 , ω 4 et ω 8 sont les racines du polynôme X 4 + X 3 + 1 dans F16 .
d) Démontrer que la famille (ω, ω 2 , ω 4 , ω 8 ) est une base de F16 sur F2 .
2. a) Soit a ∈ F16 . Résoudre dans F16 l’équation x5 = a, en discutant éventuellement selon
la valeur de a.
b) Démontrer qu’il existe quatre éléments γ ∈ F16 tels que, pour chacun d’eux, la famille
(γ, γ 2 , γ 4 , γ 8 ) est une base de F16 sur F2 telle que le produit de deux de ses éléments
appartient à la base ou est égal à 1.
Expliquer rapidement pourquoi les calculs dans F16 sont plus faciles dans une telle
base.

Partie IV

Une cubique sur un corps K est l’ensemble Γ des points M = (x, y) ∈ K2 annulant un polynôme
du troisième degré P (X, Y ) = a X 3 +b X 2 Y +c XY 2 +d Y 3 +e X 2 +f XY +g Y 2 +h X +i Y +j
à coefficients dans K.
Dans toute la suite, P est supposé non nul.
Remarque : il existe plusieurs polynômes donnant le même sous-ensemble de K2 , comme le
montre l’exemple des polynômes XY 2 et X 2 Y . Il est systématiquement sous-entendu que l’on
a fait un choix particulier de P (ou de l’un de ses produits par les éléments de K∗ ).
Cette partie étudie quelques cubiques particulières sur le corps R.
1. Dans cette question, on prend la cubique Γ définie par le polynôme P = X 3 −Y ∈ R [X, Y ].
a) La tracer à main levée.

3
b) Démontrer que toute droite coupe Γ en exactement un ou trois points en comptant
leur multiplicité éventuelle et que, lorsqu’il existe trois points d’intersection notés
A = (xA , yA ), B = (xB , yB ), C = (xC , yC ) :

xA + xB + xC = 0.

On note Ω le point de coordonnées (0, 0) de Γ. Pour tout couple (A, B) de points de Γ,


on considère le troisième point C d’intersection avec Γ de la droite AB (ou de la tangente
en A à Γ si B = A), puis le troisième point d’intersection A ∗ B de la droite ΩC avec Γ.
Ceci définit sur Γ une loi multiplicative ∗ (on peut compléter le dessin du IV.1.a).
c) Démontrer que (Γ, ∗) est un groupe isomorphe à (R, +).
2. Reprendre la question 1. pour P = X 3 − 3 XY − 1 ∈ R [X, Y ] et Ω = (1, 0), en précisant
à quel groupe usuel est isomorphe (Γ, ∗) dans cet exemple.
3. On étudie dans la suite des cubiques du plan projectif.
On considère un polynôme non nul homogène à trois variables :

P (X, Y, Z) = a X 3 +b X 2 Y +c XY 2 +d Y 3 +e X 2 Z+f XY Z+g Y 2 Z+h XZ 2 +i Y Z 2 +jZ 3 .

La cubique associée est l’ensemble Γ des points du plan projectif dont les coordonnées
homogènes (X, Y, Z) vérifient P (X, Y, Z) = 0.
Démontrer que l’intersection de Γ avec toute droite du plan projectif est constituée d’exac-
tement un ou trois points, en comptant toujours les multiplicités éventuelles.
4. Dans cette question 4, on considère P = Y 3 − X 2 − Y 2 et le polynôme homogène associé
P (X, Y, Z) = Y 3 − X 2 Z − Y 2 Z.
a) Dans cette question 4.a, on se place dans le plan affine euclidien R2 et on considère
la courbe γ d’équation y 3 = x2 + y 2 privée du point (0, 0).
En choisissant un paramétrage de γ (par exemple en coordonnées polaires), étudier
cette courbe et la tracer, en précisant l’allure des branches infinies s’il en existe.
On ne demande pas d’étudier les éventuels points d’inflexion.

Dans la suite de la question 4., on considère dans le plan projectif la cubique Γ d’équation
Y 3 − X 2 Z − Y 2 Z = 0, privée du point de coordonnées (0, 0, 1).
On choisit pour Ω le point à l’infini (1, 0, 0) et on définit le composé A ∗ B de deux points
quelconques de Γ comme en IV.1.

b) Montrer que Γ admet comme paramétrage :



 X = cos θ
Y = sin θ θ décrivant R.
3
Z = sin θ

Si A et B sont deux points de Γ, caractériser le point C tel que C = A ∗ B.


c) Démontrer que (Γ, ∗) est isomorphe à un groupe usuel que l’on précisera.
Quels sont les points d’ordre 6 ?

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Partie V

Dans cette partie V, on étudie la courbe Γ0 définie dans le plan F16


2
par l’équation :

y 2 + y = x3 + x.

1. Montrer que la courbe Γ0 contient au plus 32 points de F216 .


2. On introduit le polynôme homogène

P (X, Y, Z) = X 3 + XZ 2 − Y 2 Z − Y Z 2

Définir, par analogie avec la partie IV, un point à l’infini Ω et une multiplication interne
à l’ensemble Γ réunion de Γ0 et de Ω.
3. a) Montrer que cette multiplication, notée ∗, est commutative et admet un élément
neutre, vis-à-vis duquel tout point admet un inverse.
b) Calculer l’inverse d’un élément A = (α, β) de Γ0 .
On admettra que cette loi est associative et munit donc Γ d’une structure de groupe commutatif.
4. On se propose de calculer le carré A2 = A ∗ A d’un élément A = (α, β) de Γ0 .
On est amené à considérer la droite D passant par A telle que son intersection avec Γ0
admet A comme point double.
a) Montrer que cette droite – appelée tangente en A à la courbe Γ0 – a pour équation

PX0 (α, β)(x − α) + PY0 (α, β)(y − β) = 0

où PX0 et PY0 désignent les polynômes dérivés du polynôme P , respectivement par
rapport à X et Y .
b) Déterminer les coordonnées de A ∗ A.
c) En déduire que, pour tout point A de Γ0 : A4 = A−1 .
d) En déduire le cardinal de Γ et sa décomposition en produit direct de groupes
cycliques.
5. Indiquer brièvement comment implanter un système de cryptographie du type de celui
de la partie II à l’aide de Γ.

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