Cours PCSI Final 2019-20
Cours PCSI Final 2019-20
Cours PCSI Final 2019-20
Cours de mathématiques
PCSI
2
3 Nombres complexes 79
11 Polynômes 297
Chapitre 1
Notions élémentaires de logique et de théorie
des ensembles
Sommaire
1 Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2 Logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1 Prédicats et opérations sur les prédicats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Implication et équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.3 Autres types de raisonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4 Raisonnements par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.2 Opérations sur les ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.3 Produits cartésiens et familles d’éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.2 Loi de composition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.3 Injection, surjection, bijection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.4 Fonctions caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.5 Images directe et réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.6 Relations d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1 Notations
Traditionnellement, les objets mathématiques (nombres, fonctions...) sont notés avec une lettre
de l’alphabet pouvant être minuscule, majuscule, capitale etc...
Lorsqu’on se donne une liste de n objets on utilise un indice : x1 , x2 , . . . , xn .
On peut aussi utiliser un indice supérieur, placé entre parenthèses pour ne pas le confondre
avec la puissance : x (1) , x (2) , . . . , x (n) .
Lorsqu’on considère un tableau de nombres, on a recourt au double-indiçage : xi ,j désigne
l’élément situé à l’intersection de la ligne i et de la colonne j .
Pour varier les notations, on utilise aussi l’aplhabet grec, dont nous rappelons ci-dessous les
minuscules et majuscules. Il est impératif de bien le connaitre (sous peine de faire sourire son
examinateur à l’oral).
α A Alpha ν N Nu
β B Bêta ξ Ξ Xi
γ Γ Gamma o O Omicron
δ ∆ Delta π Π Pi
ǫ E Epsilon ρ P Rhô
ζ Z Dzéta σ Σ Sigma
η H Êta τ T Tau
θ Θ Thêta υ Υ Upsilon
ι I Iota ϕ Φ Phi
κ K Kappa χ X Chi
λ Λ Lambda ψ Ψ Psi
µ M Mu ω Ω Omega
Le mot théorème est réservé à des résultats mathématiques jugés importants. Dans le cas d’un
théorème « facile », on utilise le mot proposition. Parfois, on reformule certains théorèmes dans
des cas simples, directement utilisables en pratiques : on parle alors de corollaire. Enfin
certaines démonstrations plus ardues que les autres nécessiteront de démontrer des petites
propositions intermédiaires appelées lemmes.
2 Logique
2.1 Prédicats et opérations sur les prédicats
Un prédicat (ou une assertion) est un énoncé mathématique qui est soit juste, soit faux. On dit
qu’un prédicat ne peut prendre que deux valeurs logiques : V ou F (i.e. Vrai ou Faux).
Par convention, lorsqu’on énonce un prédicat, on sous-entend toujours qu’il est vrai.
• Négation. La négation (ou contraire) de A est notée non(A). Elle est définie par la table de
vérité suivante :
A non(A)
V F
F V
On voit facilement que non(non(A)) et A prennent les mêmes valeurs dans la table de vérité.
³ ´
• « Et ». Le prédicat A e t B est défini par :
A B A et B
V V V
F V F
V F F
F F F
³ ´ ³ ´
On voit facilement que A e t B et B e t A prennent les mêmes valeurs dans la table de vérité.
³ ´
• « Ou ». Le prédicat A ou B est défini par :
A B A ou B
V V V
F V V
V F V
F F F
³ ´ ³ ´
On voit facilement que A ou B et B ou A prennent les mêmes valeurs dans la table de vérité.
Remarquons qu’il s’agit d’un « ou » inclusif, c’est-à-dire que les deux prédicats peuvent être vrais
en même temps (contrairement au « ou » exclusif).
A B A =⇒ B
V V V
F V V
V F F
F F V
Exemple. On pose A = « Paul est en Sup1 » et B = « Paul est en PCSI ». Il est clair que A =⇒ B
est vrai. Par contre on n’a pas B =⇒ A (Paul est peut-être en Sup2). Dans ce cas, on dit que la
réciproque de l’implication A =⇒ B est fausse. On peut donc dire :
⋆ « pour que Paul soit en Sup1, il faut qu’il soit en PCSI »
⋆ « pour que le Paul soit en PCSI, il suffit qu’il soit en Sup1 ».
B On ne peut pas dire « pour que Paul soit en PCSI, il faut qu’il soit en Sup1 ».
Rédaction. Pour montrer que A =⇒ B, on doit procèder de la façon suivante : on suppose que le
prédicat A est vrai ; on doit alors montrer que B est vrai.
Exemple. Soit n un entier naturel. Montrer que : 6 divise n =⇒ 3 divise n.
Les prédicats A =⇒ B et non(B) =⇒ non(A) prennent les mêmes valeurs dans une table de
vérité.
Pour montrer que A =⇒ B, on peut donc à la place montrer que non(B) =⇒ non(A) : cela
s’appelle le raisonnement par contraposée. Il est parfois beaucoup plus simple que le raison-
nement « direct ».
Pour montrer qu’une implication est fausse, on montre donc que A est vraie et que B est fausse.
³ Exemple. Donner une
´ valeur de l’entier naturel n, pour laquelle la réciproque de
6 divise n =⇒ 3 divise n est fausse.
A B A ⇐⇒ B
V V V
F V F
V F F
F F V
Il est clair que les prédicats A ⇐⇒ B et B ⇐⇒ A prennent les mêmes valeurs dans une table de
vérité.
Pour montrer qu’une équivalence est vraie on raisonne donc généralement par double
implication : on montre que A =⇒ B est vrai puis que la réciproque B =⇒ A l’est aussi.
B Ne pas confondre avec le raisonnement par contraposée qui sert à prouver une implication.
• Raisonnement par disjonction de cas. Pour montrer qu’un prédicat A est vrai, on peut choisir
de le montrer dans différents cas particuliers plus simples, à condition que l’union de tous ces
cas particuliers redonne le cas général. Il est préférable que ces différents cas soient disjoints,
mais ce n’est pas une obligation.
n(n + 1)
Exemple. Montrer que si n est un entier naturel alors en est un aussi.
2
• Raisonnement par analyse-synthèse. Le raisonnement par analyse-synthèse permet de
déterminer toutes les solutions d’un problème.
La partie analyse consiste à raisonner sur une hypothétique solution au problème (on suppose
donc qu’il en existe au moins une). On accumule alors des déductions de propriétés qu’elle doit
vérifier, du seul fait qu’elle est solution.
La partie synthèse consiste à examiner tous les objets vérifiant les conditions nécessaires
précédemment accumulées (ce sont les seuls candidats pouvant être des solutions) et on
détermine, parmi eux, lesquels sont réellement des solutions.
N
On se donne aussi un entier naturel n 0 ∈ fixé, et on souhaite démontrer que P (n) est vraie
pour tout les entiers naturels n supérieurs ou égaux à n 0 .
Pour cela on ne peut pas le vérifier en égrénant une à une les valeurs de n, puisqu’il y en a une
infinité ! Cette méthode prendrait donc un temps infini.
Par contre on peut utiliser un raisonnement par récurrence, qui consiste à montrer une
initialisation (ou amorce) et une hérédité pour le prédicat P (n).
C’est un peu comme une chaîne infinie de dominos : l’initialisation consiste à faire tomber le
premier domino, et l’hérédité consiste à s’assurer que chaque domino va entraîner le domino
suivant dans sa chute. La conclusion est que tous les dominos vont tomber.
Exemple. Pour n entier naturel non nul, montrer par récurrence simple que
n(n + 1)
1 +2 +3 +···+n = .
2
B Ne pas oublier l’initialisation ! Le prédicat P (n) = « 3 divise 2n » est héréditaire mais n’est
jamais initialisé.
On peut reprendre l’analogie des dominos mais cette fois ils sont plus difficiles à faire tomber :
il faut le poids de deux dominos successifs pour faire tomber le suivant (c’est l’hérédité à deux
pas), et pour amorcer le processus il faut pousser assez fort pour faire tomber les deux premiers
dominos (si on ne pousse que le premier, son poids ne suffit pas à faire tomber le second).
Ce principe se généralise : on peut démontrer un propriété par récurrence à trois pas, à quatre
pas. . .et même à p pas pour p un entier naturel fixé.
Cette fois les dominos sont de plus en plus difficiles à faire tomber : pour faire tomber un
domino, il faut le poids de tous les dominos précédents. Pour amorcer il suffit de pousser le
premier.
2¡ ¢
Exemple. On pose u 1 = 3 et pour n ≥ 1, u n+1 = u1 + u2 + · · · + un .
n
Montrer par récurrence forte que pour n ≥ 1, u n = 3n.
3 Ensembles
3.1 Définitions
Définition 8 – Ensembles
Un ensemble E est une collection d’objets appelés éléments.
Exemple. Un ensemble peut être défini par extension ie en énumérant la liste de ses
éléments entre accolades :
{a} = ensemble formé d’un unique élément a, appelé « singleton a »
E = ensemble des couleurs d’un jeu de 32 cartes = {coeur, carreau, trèfle, pique}
N= ensemble des entiers naturels = {0, 1, 2, 3, . . .} (infinité d’éléments)
Définition 9 – Quantificateurs
∀x ∈ E , P (x)
∃x ∈ E ; P (x)
∃!x ∈ E ; P (x)
Rédaction.
1. Pour montrer que « ∀x ∈ E , P (x) », on procède de la manière suivante : on se donne x ∈ E
fixé quelconque et le but est alors de montrer que P (x) est vrai pour cet x.
2. Pour montrer que « ∃x ∈ E ; P (x) », on procède de la manière suivante : on doit trouver x ∈ E
tel que P (x) soit vrai, par exemple en résolvant une équation d’inconnue x et en prouvant
que cette équation a au moins une solution.
3. Pour montrer que « ∃!x ∈ E ; P (x) », on procède de la manière suivante : on doit trouver un
unique x ∈ E tel que P (x) soit vrai, par exemple en résolvant une équation d’inconnue x et
en prouvant que cette équation a une unique solution.
Remarque importante. Pour montrer qu’un prédicat P (n) est vrai pour tout entier naturel n, on
peut donc faire une preuve « directe » à la place d’une preuve par récurrence. On fixe n entier
naturel quelconque, et on montre que P (n) est vrai. On obtient alors qu’il est vrai pour tout
entier naturel n.
B Pour montrer que « ∀n ∈ N, P (n) est vrai », il ne faudra donc pas mélanger preuve par
récurrence et preuve directe.
N
Exemple. Montrer que ∀n ∈ , 2n+1 ≥ 2.
En particulier dire que « il n’existe pas x ∈ E pour lequel le prédicat P (x) est vrai » revient à dire
que « pour tout x ∈ E , le prédicat P (x) est faux ».
Définition 11 – Inclusion
Soient E et F deux ensembles. On dit que F est inclus dans E et on le note F ⊂ E ou F ⊆ E ,
lorsque tout élément de F est aussi élément de E , i.e. lorsque :
∀x ∈ F, x ∈ E
ou encore :
x ∈ F =⇒ x ∈ E
On dit aussi que F est un sous-ensemble de E , ou que F est une partie de E .
Exemple. N ⊂ Z.
Exemple. L’ensemble des élèves de Sup1 est inclus dans l’ensemble des élèves du lycée.
R
B ATTENTION : dans l’ensemble des nombres réels, on peut toujours comparer deux nombres
x et y : on a x ≤ y et x ≥ y. On dit que la relation d’ordre ≤ est totale. Mais ce n’est pas le cas
pour la relation d’inclusion sur les ensembles : si F et E sont deux ensemble quelconques, on
peut avoir F 6⊆ E et E 6⊆ F .
F E
x ∈ E ⇐⇒ {x} ⊆ E
Exemple. N ( Z.
Exemple. L’ensemble des élèves de Sup1 est strictement inclus dans l’ensemble des élèves
du lycée.
• strictement inclus F ( E
E
Très souvent on définit un sous-ensemble par compréhension ie en imposant que ses éléments
vérifient une certaine propriété.
Avec cette notation il n’est plus nécessaire d’énumérer les éléments (comme dans la définition
par extension), ce qui est très pratique pour les ensembles infinis. Pour montrer que x ∈ F il est
donc équivalent de montrer que P (x) est vrai.
R
Exemple. A = {x ∈ ; x 2 − 3x + 2 ≥ 1} est une partie de R.
©
R
Exemple. Montrer que x ∈ ; x 2 − 2x + 1 = 0 = {1}.
ª
F ⊆ E ⇐⇒ F ∈ P (E )
© ª
Exemple. On a donc : x ∈ E ⇐⇒ {x} ⊆ E ⇐⇒ {x} ∈ P (E ) ⇐⇒ {x} ⊆ P (E ).
Terminons ce paragraphe par un paradoxe célèbre et d’énoncé simple, appelé paradoxe de
Russel : il n’existe pas d’ensemble de tous les ensembles. Ce paradoxe est plus facile à
comprendre sous la forme du paradoxe du barbier : il n’existe pas de barbier qui raserait tous
les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes (et seulement ceux-là). En effet, qui raserait ce
barbier ?
B Par contre, dans une expression mélangeant union et intersection, on ne peut pas se
dispenser des parenthèses.
Par exemple la notation A ∪ B ∩ C n’a aucun sens ! En effet, elle peut désigner (A ∪ B) ∩ C ou
A ∪ (B ∩C ), et comme ces deux quantités sont différentes, on ne sait plus de quoi on parle !
Les propriétés de distributivité sont aussi très importantes : elle sont à rapprocher de la
distributivité de la multiplication par rapport
¡ ¢ à l’addition
¡ ¢ ¡ des ¢nombres.
¡ Les¢ figures
¡ ¢suivantes
¡ ¢
permettent de visualiser les formules A∩ B ∪C = A∩B ∪ A∩C et A∪ B ∩C = A∪B ∩ A∪C .
On dit que deux parties A et B d’un ensemble E sont disjointes ou incompatibles lorsque
A ∩ B = ;.
Les figures suivantes représentent deux ensembles distincts mais non disjoints, et deux
ensembles disjoints (donc distincts).
A B A B
Définition 20 – Complémentaire
Soit A une partie d’un ensemble E . Le complémentaire de A dans E , noté ∁E A, est défini
par : © ª
∁E A = x ∈ E ; x ∉ A
Lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté sur E , ∁E A est noté plus simplement A.
Les figures suivantes représentent une partie A et son complémentaire (E est représenté par un
rectangle).
Définition 23 – Différence
Si A et B sont deux parties de E , on appelle différence de A et B, notée A − B ou A\B, la
partie de E définie par : © ª
A\B = A ∩ B = x ∈ A; x ∉ B
Exemple. (xPierre , xPaul , xJacques ) est une famille de 3 éléments mais n’est pas un 3-uplet.
Dans la suite, I = {i 1 , i 2 , . . . , i n } est un ensemble fini.
On dit que (A i )i ∈I est une famille de parties de E , lorsque pour i ∈ I , A i est une partie de E .
Si
[(A i )i ∈I est une famille finie de parties de E , on définit l’union des A i pour i ∈ I , notée
A i , par :
i ∈I µ ¶
[
∀x ∈ E , x∈ A i ⇐⇒ ∃i ∈ I ; x ∈ A i
i ∈I
\
De même on définit aussi leur intersection A i , par :
i ∈I
µ ¶
\
∀x ∈ E , x∈ A i ⇐⇒ ∀i ∈ I ; x ∈ A i
i ∈I
n
[ n
\
Lorsque I = {1, 2, . . . , n} ces deux parties sont notées A k et A k et vérifient :
k=1 k=1
µ n ¶
[
∀x ∈ E , x∈ A k ⇐⇒ ∃k ∈ {1, 2, . . ., n}; x ∈ A k
k=1
µ n ¶
\
∀x ∈ E , x∈ A k ⇐⇒ ∀k ∈ {1, 2, . . ., n}; x ∈ A k
k=1
n · · n · · · ·
[ 1 \ 1 1
Exemple. Montrer que 1, 1 + = [1, 2[ et 1, 1 + = 1, 1 + .
k=1 k k=1 k n
Si (A i )i ∈I famille de parties de E , on dit que les A i sont deux à deux disjointes lorsque :
∀(i , j ) ∈ I 2 , i 6= j =⇒ A i ∩ A j = ;
B
A
Par contre il est possible que A ∩ B ∩ C = ; mais que A, B et C ne soient pas deux à deux
disjointes :
A B
Pour les ensembles l’ordre n’est pas pris en compte, contrairement aux familles :
4 Applications
4.1 Définitions
Définition 30 – Application
Soient E et F deux ensembles. Une application définie sur E à valeurs dans F se note :
f : E −→ F
x 7−→ f (x)
est une "relation" qui à chaque x ∈ E associe un unique élément y ∈ F , noté f (x).
f
On la note plus simplement f : E −→ F ou x ∈ E 7−→ f (x) ∈ F .
f (x) est appelé image de x, et si y = f (x) alors x est appelé antécédent de y.
Vocabulaire :
• f : E −→ F se lit « f est une application de E vers F » ou encore « f est une application définie
sur E à valeurs dans F ».
• x 7−→ f (x) se lit « à x on associe f (x) ».
• f (x) se lit aussi f évaluée en x.
Lorsque f n’est pas définie sur E tout entier, on dit que f est une fonction, mais les confusions
de vocabulaire entre applications et fonctions sont fréquentes.
B On suppose donc dans tout ce chapitre que les applications sont définies sur E tout entier.
On ne donnera donc pas l’ensemble de définition de f , puisque ce sera à chaque fois E tout
entier.
Sur le diagramme précédent on voit qu’un élément de l’ensemble d’arrivée peut n’avoir aucun
antécédent, ou en avoir plusieurs.
∀x ∈ E , f (x) ∈ F
∀x ∈ E , f (x) = g (x)
Soient E et F deux ensembles. Une application f : E −→ F est dite constante lorsqu’il existe
a ∈ F tel que :
∀x ∈ E , f (x) = a
On dit alors que f est constante égale à a.
idE : E −→ E
x 7−→ idE (x) = x
Nous verrons plus loin qu’elle joue le rôle d’élément neutre pour la loi de composition.
Définition 35 – Restriction
Soit f : E −→ F une application.
1. Si E 1 ⊆ E alors on appelle restriction de f à E 1 , notée f |E 1 , l’application :
f |E 1 : E 1 −→ F
x 7−→ f |E 1 (x) = f (x)
|F
f |E 1 : E 1 −→ F1
1
|F
x 7−→ f |E 11 (x) = f (x)
|F
On a : ∀x ∈ E 1 , f |E 11 (x) = f (x).
E F
× ×
E1 × F1
×
× |F
x f |E 1 (x) = f (x)
1
Définition 36 – Prolongement
On a le diagramme de composition :
g
FO /G
⑧⑧?
f ⑧⑧
⑧⑧⑧ g ◦f
⑧
E
B Ne pas écrire g (x) ◦ f (x) à la place de g ◦ f (x) !
En effet la notation g (x) ◦ f (x) n’a pas de sens, et tout calcul qui l’emploie est donc
irrémédiablement faux.
B A la place de (g ◦ f )(x) on écrit souvent g ◦ f (x) mais ce n’est pas la fonction g composée avec
l’élément f (x) (ce qui n’a pas de sens), c’est l’application g ◦ f évaluée en x.
Exemple.
½ On définit deux applications ½ f et g de [0, 1] vers [0, 1] par
1/2 − x si 0 ≤ x < 1/2 0 si 0 ≤ x < 1/2
f (x) = et g (x) =
0 sinon x − 1/2 sinon
Montrer que les fonctions f ◦ g et g ◦ f sont définies et donner leur expression.
C’est pour cette raison que l’identité à un rôle d’élément neutre (un peu comme 0 pour
l’addition et 1 pour la multiplication des nombres).
On peut donc sans ambiguité utiliser ³la notation h ◦ g ◦ f (les parenthèses sont omises).
¡ ¢´
On a alors pour x ∈ E : h ◦ g ◦ f (x) = h g f (x) .
p
Exemple. Soient les applications f : x 7−→ 1 + x 2 , g : x 7−→ x et h : x 7−→ ln(1 + x). Montrer
que h ◦ g ◦ f est définie et donner l’expression de h ◦ g ◦ f (x).
Rédaction. Pour montrer que f est injective sur E on fixe x1 et x2 éléments de E tels que
f (x1 ) = f (x2 ). On doit alors montrer que x1 = x2 .
Pour montrer que f n’est pas injective sur E on cherche deux éléments distincts x1 et x2 dans E
tels que f (x1 ) = f (x2 ).
Exemple. Montrer que f : R −→ R définie par f (x) = x 2 n’est pas injective sur R, et
g : R −→ R définie par g (x) = x 2 est injective sur R+ .
+
Soit f : E −→ F une application. On dit que f est surjective de E vers F (ou que f est une
surjection) lorsque :
∀y ∈ F, ∃x ∈ E ; y = f (x)
De manière équivalente on peut dire que les points de F ont tous au moins un antécédent
dans E .
Rédaction. Pour montrer que f est surjective de E vers F on fixe y élément quelconque de F . On
doit alors trouver au moins un x élément de E tel que f (x) = y.
Pour montrer que f n’est pas surjective de E vers F on cherche y élément de F qui n’a pas
d’antécédent par f dans E , ie tel que f (x) 6= y pour tout x ∈ E .
Exemple. Montrer que f : R −→ R définie par f (x) = x 2 n’est pas surjective de R vers R, et
g : R −→ R+ définie par g (x) = x 2 est surjective de R vers R+ .
Soit f : E −→ F une application. On dit que f est bijective de E vers F (ou que f est une
bijection) lorsque f est à la fois injective et surjective :
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E ; y = f (x)
Rédaction.
1. Pour monter que f est bijective de E vers F on fixe y élément quelconque de F . On doit alors
trouver un unique x élément de E tel que f (x) = y.
2. On peut aussi procéder en deux temps en montrant que f est injective, puis surjective.
Exemple. Montrons que f : R −→ R+ définie par f (x) = x 2 n’est pas bijective de R sur R+,
g : R+ −→ R définie par g (x) = x 2 n’est pas non plus bijective de R+ sur R, mais h : R+ −→ R+
définie par h(x) = x 2 est bijective de R+ sur R+ .
Le diagramme suivant donne un exemple montrant qu’on peut avoir g ◦ f et g surjectives, mais
f non surjective.
B Lorsque f est à valeurs dans R∗ (ou dans C∗), ne pas confondre f −1 avec l’inverse de f pour
1
la multiplication ! Pour cette raison, l’inverse de f pour la multiplication est souvent notée .
f
On dispose donc de trois méthodes pour montrer qu’une application f est bijective :
Remarquez que les deux dernières méthodes donnent aussi la fonction réciproque de f , en plus
de la bijectivité.
Exemple. Montrons
p que f : x ∈ R+ 7−→ ex
2
∈ [1, +∞[ est bijective de réciproque
f −1
: y ∈ [1, +∞[7−→ ln(y) ∈ R
+
.
Exemple. Montrons que ϕ : z ∈ C −→ z ∈ C est bijective et ϕ−1 = ϕ (on dit alors que ϕ est
une involution).
B On peut avoir g ◦ f = idE et f ◦ g 6= idF . Dans ce cas f n’est pas une bijection. Considérer
R R R R p
f : + −→ et g : −→ + définies par f (x) = x et g (x) = x 2 . On peut aussi visualiser cette
propriété sur le diagramme suivant (où f est non surjective) :
R
Soit f : I −→ . On suppose que :
R
(i) I est un intervalle de ;
(ii) f est continue sur I ;
(iii) f est strictement monotone sur I .
Alors f induit une bijection de I vers un intervalle J , à déterminer avec le tableau de varia-
tions.
« f induit une bijection de I vers J » signifie que c’est la restriction f |I|J est bijective. En général
R
f : D f −→ ne l’est pas, donc il faut toujours préciser les intervalles I et J .
Exemple. Pour n ∈ N∗, la fonction f : x ∈ R+ 7−→ x n ∈ R induit une bijection de R+ vers R+.
Bp
n n’est définie que sur R+. Par exemple p−1 n’est pas défini, bien que (−1)3 = −1.
3
L’ordre a été inversé, mais cela paraît logique intuitivement : pour inverser f composée par g ,
il faut inverser g puis ensuite f .
1 A : E −→ {0, 1}
½
1 si x ∈ A
x 7−→ 1 A (x) =
0 si x ∉ A
Soient A, B parties de E .
1. On a : A ⊆ B ⇐⇒ ∀x ∈ E , 1 A (x) ≤ 1B (x),
et : A = B ⇐⇒ ∀x ∈ E , 1 A (x) = 1B (x) ;
2. ∀x ∈ E , 1 A (x) = 1 − 1 A (x) ;
3. ∀x ∈ E , 1 A∩B (x) = 1 A (x) × 1B (x) ;
4. ∀x ∈ E , 1 A∪B (x) = 1 A (x) + 1B (x) − 1 A (x) × 1B (x).
B La notation f −1 (B) ne suppose pas que f est bijective, et donc f −1 n’est pas la bijection
réciproque de f (puisqu’il n’en existe pas !).
Si f est bijective (et donc f −1 existe), f −1 (B) peut désigner deux choses : l’image réciproque de
B par f ou l’image directe de A par f . Heureusement, on peut montrer que ces deux quantités
sont égales ! Il n’y a donc pas d’incertitude dans la notation employée.
On a f (;) = ; et f −1 (;) = ;.
¡ ¢ ¡ ¢
Exemple. Montrer que A ⊆ f −1 f (A) et que f f −1 (B) ⊆ B.
| f (E )
f induit une surjection signifie que c’est une restriction de f qui est surjective : ici f |E .
Exemple. Pour l’application f : x 7−→ x 2 , étudier si les parties suivantes sont stables : A = R+,
B = [0, 2], C = [2, +∞[ ?
Exemple. Egalité, inférieur ou égal et inclusion sont des relations binaires classiques.
R
Exemple. Sur E = , on définit une relation binaire R par xR y ⇐⇒ sin(x) = sin(y).
π
Alors 0Rπ et 0R .
2
Exemple. Les relations d’ordre sont, par définition, les relations réflexives, antisymétriques
et transitives.
Exemple. L’égalité est une relation d’équivalence sur n’importe quel ensemble E .
R
Exemple. Sur E = , considérons la relation R définie par xR y ⇐⇒ sin(x) = sin(y).
On vérifie aisément que R est une relation d’équivalence.
En fait une relation d’équivalence peut se comprendre comme « une égalité modulo certains
critères ».
Exemple. On fixe a ∈ R
. Sur E = R
, considérons la relation R définie par
Z
xR y ⇐⇒ ∃k ∈ ; x = y + ka.
On vérifie aisément que R est une relation d’équivalence.
On l’appelle congruence modulo a et on le note : x = y [a] ou x ≡ y [a] ou x ≡ y (mod a)
➥ Raisonner par récurrence et être capable de choisir entre récurrence simple, à deux pas ou
forte.
➥ Connaître les règles de calcul sur les parties d’un ensemble E avec les opérations : union,
intersection, complémentaire.
➥ Connaître les règles de calcul sur les fonctions indicatrices des parties d’un ensemble E .
➥ Connaître les définitions de l’images directe d’une partie, de l’image réciproque d’une partie,
et de partie stable.
6 Exercices
Logique et
raisonnements
∀n ∈ N, u n = −2 × 3n + 2n+1 + 3n2n−1
Applications
f : R −→ R
x 7−→ sin(x) + 2x
réciproque.
4. f est-elle injective sur N ? bijective de N sur N ? de Z sur N ?
EXERCICE 12. Une homographie
On considère l’application :
f : R\{1} −→ R
x −2
x 7−→
x −1
Montrer que ∀x ∈ R \{1}, f ( f (x)) = x. Que peut-on en déduire ?
h: E −→ ¡F ×G ¢
x 7−→ f (x), g (x)
1. Montrer que si f ou g est injective alors h l’est aussi. La réciproque est-elle vraie ?
2. Montrer que si h est surjective, alors f et g le sont aussi. La réciproque est-elle vraie ?
Dans la recherche de contre-exemples, on pourra considérer les fonctions f : x ∈ R −→ x 2 ∈ R+ et
R
g : x ∈ −→ (x − 1)2 ∈ + . R
EXERCICE 18. Propriétés des images directes et réciproques
Soient E , F deux ensembles et f : E → F une application. On considère A 1 et A 2 deux parties de
E et B 1 et B 2 deux parties de F .
1. (a) Si f est injective sur E , montrer que : f (A 1 ∩ A 2 ) = f (A 1 ) ∩ f (A 2 ).
¡ ¢
2. (a) Si f est injective sur E , montrer que : f E \A 1 ⊂ F \ f (A 1 ).
¡ ¢
(b) Si f est surjective de E sur F , montrer que : F \ f (A 1 ) ⊂ f E \A 1 .
¡ ¢
(c) Si f est bijective de E sur F , montrer que : f E \A 1 = F \ f (A 1 ).
¡ ¢
3. (a) Si f est injective sur E , montrer que : f −1 f (A 1 ) = A 1 .
¡ ¢
(b) Si f est surjective de E sur F , montrer que : f f −1 (B) = B.
Sujets de synthèse
f : P (E ) −→ P (A) × P (B)
X 7−→ (X ∩ A, X ∩ B)
(c) Calculer, dans le cas général où A et B sont deux parties quelconques de E : f (;), f (A),
f (B) et f (E ).
2. (a) Montrer que la fonction f est croissante au sens de l’inclusion, c’est-à-dire que, pour
X et X ′ deux parties de E vérifiant X ⊆ X ′ , on a f (X ) ⊆ f (X ′ ).
(b) Soit Y une partie de E . Montrer que les propositions suivantes sont deux à deux
équivalentes :
(i) Y admet un antécédent dans P (E ) pour la fonction f ;
(ii) B ⊆ Y ⊆ A ∪ B ;
(iii) f (Y ) = Y .
F : P (M) −→ P (M) ¡ ¢
A 7−→ F (A) = M\g N \ f (A)
³\ ´ \
1. (a) Soit (A i )i ∈I une famille de parties de M. Montrer que f Ai = f (A i ).
i ∈I i ∈I
³[ ´ [
(b) Soit (B i )i ∈I une famille de parties de N . Montrer que g B i = g (B i ).
i ∈I i ∈I
³\ ´ \
(c) En déduire que si (A i )i ∈I est une famille de parties de M, alors F A i = F (A i ).
i ∈I i ∈I
0
2. Dans la suite on pose F = idP (M) et pour tout k ∈ N:F k+1
= F ◦F . k
Chapitre 2
Arithmétique, dénombrement et
manipulation des symboles Σ et Π
Sommaire
1 Ensemble de nombres usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2 Rudiments d’arithmétique dans Z........................... 48
2.1 Divisibilité dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.2 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.3 PGCD et PPCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.4 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3 Ensembles finis - Dénombrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.1 Ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2 Dénombrement des ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3 Dénombrement des applications entre ensembles finis . . . . . . . . . . . 56
3.4 Coefficients binômiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.5 Techniques de dénombrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4 Calculs de sommes et de produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.1 Sommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.2 Sommes usuelles à connaître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
4.3 Formule du binôme de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.4 Sommes doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.5 Produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
C R Q D Z N
Z
Soit (a, b) ∈ 2 .
Z
On dit que b divise a lorsqu’il existe k ∈ tel que a = kb.
On le note alors b | a.
On dit alors que b est un diviseur de a, et que a est un multiple de b.
Z
Exemple. Pour tout b ∈ , b | 0. Par contre pour tout a ∈ Z : 0 | a ⇐⇒ a = 0.
Exemple. Si a ∈ Z alors a admet toujours 1 et |a| pour diviseurs positifs.
Proposition 2 – Divisibilité et relation d’ordre
Z
Soit (a, b) ∈ 2 tel que a 6= 0.
Si b | a alors |b| ≤ |a|.
Donc les diviseurs d’un entier relatif a 6= 0 sont tous dans l’intervalle −|a|, |a|.
Exemple. Pour a = 23 et b = 6, on a : q = 3 et r = 5.
Pour a = 12 et b = 3, on a : q = 4 et r = 0.
Pour a = 5 et b = 9, on a : q = 0 et r = 5.
N
Exemple. Soit n ∈ . Pour a = 2n+1 − 1 et b = 2, on a : q = 2n − 1 et r = 1.
Soit (a, b) ∈ 2 .N
Si b | a alors pgcd(a, b) = b.
Z
Soient a ∈ et b ∈ ∗ . N
En notant r le reste de la division euclidienne de a par b on a :
pgcd(a, b) = pgcd(b, r )
On en déduit l’algorithme d’Eculide qui permet de calculer le PGCD de deux entiers naturels a
et b :
− on veut calculer d = pgcd(a, b). On pose a0 = max(a, b) et a1 = min(a, b), de sorte que
a1 ≤ a0 et d = pgcd(a0 , a1 ).
− Etape 1. Si a1 = 0 alors d = a0 et l’algorithme s’arrête.
Si a1 6= 0 alors on note a2 le reste de la division euclidienne de a0 par a1 .
On a alors d = pgcd(a1 , a2 ) et a2 < a1 . On passe alors à l’étape suivante.
Ce processus s’arrête car a0 ≥ a1 > a2 > a3 > · · · ≥ 0 et comme ces nombres sont des entiers
N
naturels, il va exister m ∈ tel que am+1 = 0. On alors d = pgcd(am , am+1 ) = pgcd(am , 0) = am ,
c’est-à-dire que le PGCD cherché est le dernier reste non nul.
Exemple. Pour a = 24 et b = 9 :
24 = 9 × 2 + 6, 9 = 6 × 1 + 3 et 6 = 3 × 2 + 0. Le pgcd de 24 et 9 vaut 3.
Définition 9 – PPCM
Soient a et b deux entiers relatifs tous les deux non nuls.
On appelle PPCM de a et b le plus petit multiple commun à a et b, c’est-à-dire le plus petit
entier naturel m tel que a | m et b | m.
On le note ppcm(a, b) ou encore a ∨ b.
N
Soit (a, b) ∈ 2 .
Si b | a alors ppcm(a, b) = a.
L’algorithme d’Euclide permet de calculer pgcd(a, b), et on peut ensuite en déduire ppcm(a, b).
N
Soit p ∈ tel que p ≥ 2.
On dit que p est premier si ses seuls diviseurs positifs sont 1 et p.
Sinon, l’entier p est dit composé.
On note P l’ensemble des nombres premiers.
Pour calculer des nombres premiers, on peut utiliser le crible d’Eratosthène qui consiste à
éliminer les nombres composés.
On figure dans un tableau, les entiers allant par exemple de 1 à 100.
− 2 est un nombre premier et on élimine tous les multiples de 2 qui sont, de fait, des nombres
composés ;
− le premier entier restant, ici 3, est alors un nombre premier et on élimine tous ses
multiples ;
− le premier entier restant, maintenant 5, est un nombre premier, on élimine tous ses
multiples ;
− le premier entier restant, désormais 7, est un nombre premier, on élimine tous ses
multiples ;
p
− enfin puisque l’entier qui suit est 11 > 10 = 100, on est assuré que tous les entiers restant
sont premiers !
p
En effet les entiers composés inférieur à 100 possède un facteur premier inférieur à 100 et ont
donc été éliminés.
N
Pour tout n ∈ tel que n ≥ 2, il existe N ∈ N∗, p 1, . . ., p N nombres premiers deux à deux
N
distincts et α1 , . . ., αN ∈ tels que :
α α α
n = p 1 1 p 2 2 . . . p NN
Exemple. 12 = 22 × 3, 50 = 2 × 52 , 84 = 22 × 3 × 7.
Définition 15 – Cardinal
Soit E un ensemble non vide.
On dit qu’il est fini lorsqu’il existe un entier naturel n 6= 0 et une bijection ϕ : E −→ 1, n.
Le choix de n est alors unique : on l’appelle le cardinal de E , noté Card(E ), #E ou |E |.
N
Soit (n, p) ∈ 2 tel que
¡ n ≤¢ p, alors n, p est
¡ un ensemble
¢ fini et Card
¡
n, p
¢
= p − n + 1.
En particulier Card 0, n = n + 1 et Card 1, n = n.
Pour dénombrer un ensemble fini de manière rigoureuse, il faut le mettre en bijection avec
un ensemble de référence, et utiliser le théorème suivant. En pratique, cette méthode sera peu
utilisée.
Pour les deux premières implications les réciproques sont fausses (en général).
Exemple. Si on se donne 11 réels dans l’intervalle [0, 10[, alors au moins deux d’entre eux
ont la même partie entière.
B Les cardinaux transfinis ne sont pas tous égaux : on peut ordonner les différents « infinis »
N
selon leur taille. Par exemple on peut montrer que Card( ) < Card( ). R
Dans le cas où les parties A 1 , . . . , A p ont toutes le même cardinal, ce résultat porte le nom de
principe des bergers : « Quand les bergers veulent compter leurs moutons, ils comptent leurs
pattes et divisent par quatre ».
Exemple. Une classe est composée de 14 filles et 15 garçons. Combien y a-t-il d’élèves au
total ?
Exemple. Dans une classe de 35 élèves, 20 sont des filles et parmi elles 12 font de l’anglais.
Déterminons le nombre d’élèves de sexe féminin qui n’étudient pas l’anglais.
Ces formules se retrouvent facilement à l’aide d’un diagramme, où le cardinal d’un ensemble
est représenté par son aire :
Exemple. Un classe est formée de 50 élèves. 27 ont des lunettes. Déterminer le nombre
d’élèves qui ne portent pas de lunettes.
Théorème 27 – Dénombrement de F E
¡ ¢
Si E et F sont deux ensembles finis alors F E est fini et Card F E = Card(F )Card(E ) .
Définition 28 – Listes
On appelle p-liste d’éléments d’un ensemble F , tout élément de F p .
Une p-liste est donc un cas particulier de p-uplet (qui est un cas particuler de famille).
On va maintenant dénombrer les applications injectives. Pour cela, commençons par définir la
notion de factorielle d’un entier naturel.
Définition 30 – Factorielle
N
Si n ∈ ∗ , on pose n! = 1 × 2 × 3 × · · · × n.
On adopte aussi la convention 0! = 1.
N
Ainsi n! est définie pour tout n ∈ . On l’appelle la factorielle de n.
Définition 31 – Arrangements
N
Soient F un ensemble fini de cardinal n, et p ∈ ∗ tel que p ≤ n.
On appelle arrangement de p éléments de F , toute p-liste d’éléments de F dont les élé-
ments sont deux à deux distincts.
Exemple. A 73 = 0 et A 37 = 7 × 6 × 5.
Exemple. Une urne contient 10 boules numérotées. On en tire 4 sans remise. Combien y
a-t-il de déroulements possibles ?
Exemple. On reprend l’exemple de l’élève de PCSI qui veut colorier la carte du monde
constituée de 197 pays, mais cette fois il dispose de 250 crayons de couleurs différentes.
De combien de façons différentes peut-il colorier la carte du monde, de telle sorte que deux pays
distincts ne soient pas de la même couleur ?
Définition 35 – Permutations
On appelle permutation de E toute bijection de E sur E .
N
Soient (n,Ã p)! ∈ 2 tel que p ∈ 0, n.
p
n n! An
On pose = = et on le lit « p parmi n ».
p p!(n − p)! p!
p
Dans certains ouvrages on utilise la notation C n , mais celle-ci n’est plus utilisée en France
depuis longtemps.
Nous allons voir que ces nombres interviennent dans de très nombreuses formules.
Si (n, p) ∈ Z2Ã et!que l’une des deux conditions n ≥ 0 ou p ∈ 0, n n’est pas vérifiée on adopte la
n
convention = 0.
p
à ! à ! à !
6 6! 2 6
Exemple. = = 15, =0= .
2 4! × 2! 6 −2
Définition 38 – Combinaisons
Si F est un ensemble fini et p ∈ N, on appelle p-combinaison de F toute partie de F dont
le cardinal est égal à p.
à !
n
En pratique on peut calculer les à l’aide de leur définition avec des factorielles :
p
à !
n n! n × (n − 1) × · · · × (n − p + 1)
= =
p p! × (n − p)! p!
à !
20 20 × 19 × 18
Exemple. = = 20 × 19 × 3 = 1140.
3 3×2×1
1 1
1 1 1 1
1 1 1 2 1
1 1 1 3 3 1
Exemple. 1 1 donne 1 4 6 4 1
1 1 1 5 10 10 5 1
1 1 1 6 15 20 15 6 1 ←− 6
↑
3
à !
6
et on en déduit = 20.
3
Principe de multiplication. Si on dénombre des objets en les décrivant par étapes successives
(pour une carte : on choisit sa couleur puis sa hauteur), il faut à la fin multiplier les résultats.
Principe d’addition.Si on dénombre par disjonction des cas, il faut à la fin additionner les
résultats.
Exemple. Le nombre de coloriages possibles d’une carte des 27 pays de l’UE, avec 4 couleurs
est égal à 427 .
Exemple. Le nombre de tirages successifs avec remise de p boules dans une urne de n
boules est égal à n p .
Exemple. Le nombre de coloriages possibles d’une carte des 27 pays de l’UE, avec
40 couleurs, de telle sorte que chaque pays ait une couleur différente de celle des autres est
égal à A 27
40 .
Exemple. Le nombre de tirages successifs sans remise de p boules dans une urne de n
p
boules est égal à A n .
Exemple.
à ! Le nombre d’équipes de football possibles dans une classe de 45 élèves est
45
égal à .
11
Exemple.
à ! Le nombre de tirages simultanés de p boules dans une urne de n boules est
n
égal à .
p
B Le cas du choix de p éléments dans un ensemble à n éléments, avec répétition, l’ordre des
tirages n’étant pas pris en compte, n’est pas au programme.
Exemple. Le nombre de façons de ranger 10 manteaux dans une penderie est égal à 10!.
B Lorsqu’on permute les éléments, certains peuvent revenir à leur position intiale ! (on parle
de points fixes).
Exemple. Une urne est constituée de 3 boules blanches, 6 boules noires et 5 boules bleues.
On en tire 5 au hasard. Donner le nombre de déroulements possibles qui vont donner 2 blanches,
2 noires et 1 bleue si :
i. on tire les 5 boules simultanément ;
ii. on tire une par une sans remise ;
ii. on tire une par une avec remise.
X
Définition 42 – Symbole
Plus généralement si (ai )i ∈I est une famille finie de nombres complexes, on pose :
X
ai = somme de tous les nombres de la famille (ai )i ∈I
i ∈I
X
Dans le cas où I = ;, on adopte la convention : ai = 0.
i ∈I
n
X q
X n
X q−1
X n
X
ak = ak + ak = ak + ak
k=p k=p k=q+1 k=p k=q
Remarquer que la relation de Chasles permet de modifier les bornes de la somme, sans toucher
au terme général. La pluaprt du temps on l’utilisera pour isoler le premier ou le dernier terme :
à !
Xn n
X n−1
X
ak = a p + ak = ak + an
k=p k=p+1 k=p
n
X n+q
X
ak = a p + a p+1 + · · · + an = a(p+q)−q + a(p+q+1)−q + · · · + a(n+q)−q) = ak ′ −q
k=p k ′ =p+q
D’autre part on peut aussi inverser l’ordre des termes de la somme, en posant k ′ = n − k :
n
X n−p
X
ak = a p + a p+1 + · · · + an−1 + an = an + an−1 + · · · + a p+1 + a p = an−k ′
k=p k ′ =0
Si I = I 1 ∪ I 2 avec I 1 ∩ I 2 = ; alors :
X X X
ai = ai + ai
i ∈I i ∈I 1 i ∈I 2
La sommation par paquets peut s’effectuer selon les indices pairs ou impairs :
n
X n
X n
X
ak = ak + ak
k=0 k=0 k=0
k∈2 N N
k∈2 +1
n
X n
X
= ak + ak
k=0 k=0
k=0 [2] k=1 [2]
⌊n/2⌋
X ⌊(n−1)/2⌋
X
= a2k ′ + a2k ′ +1
k ′ =0 k ′ =0
n
X n
X
• Sommes arithmétiques. Pour tout n ∈ N, on a : k= k = 1 +2 +··· +n =
n(n + 1)
2
.
k=0 k=1
n n
N, on a :
X X n(n + 1)(2n + 1)
• Somme d’Euler. Pour tout n ∈ k2 = k 2 = 12 + 22 + · · · + n 2 = .
k=0 k=1 6
• Sommes géométriques. On a :
Xn n +1 si q = 1
qk = 1 + q + q2 + ··· + qn = 1 − q n+1 .
k=0
si q 6= 1
1−q
n 1
X
Exemple. Pour n ∈ N∗, calculer k
.
k=1 2
On a donc :
à ! à ! à !
n n n n 0 n(n − 1) 2 n−2
(a+b)n = a0bn + a 1 b n−1 +· · ·+ a b = b n +nab n−1 + a b +· · ·+nba n−1 +a n
0 1 n 2
1
1 1
à !
n 1 2 1
Exemple. Grâce au triangle de Pascal on calcule les : 1 3 3 1
k
1 4 6 4 1
.. .. .. .. .. . .
. . . . . .
Donc :
(a + b)2 = a 2 + 2ab + b 2
(a + b)3 = a 3 + 3a 2 b + 3ab 2 + b 3
(a + b)4 = a 4 + 4a 3 b + 6a 2 b 2 + 4ab 3 + b 4
n h
X i n
X
N
Exemple. Soit n ∈ . Calculer (k + 1)4 − k 4 et en déduire la valeur de k 3.
k=0 k=0
X
xi j = somme de tous les nombres du tableau
1≤i ≤n
1≤ j ≤p
Visualisons le tableau :
p
X
Notons S i la somme des nombres de la ligne i : S i = xi j ; et notons T j la somme des nombres
j =1
n
X
de la colonne T j : T j = xi j .
i =1
Il est clair que la somme des sommes obtenues pour chaque ligne (resp. chaque colonne) donne
la somme de tous les nombres du tableau. On en déduit le théorème suivant sur les sommes
doubles.
à !
X n
X n
X p
X
xi j = Si = xi j
1≤i ≤n i =1 i =1 j =1
1≤ j ≤p
à !
p
X p
X n
X
= Tj = xi j
j =1 j =1 i =1
Plus généralement :
à !
X X X X
xi j = Si = xi j
i ∈I i ∈I i ∈I j ∈J
j ∈J
à !
X X X
= Tj = xi j
j ∈J j ∈J i ∈I
X
Dans un calcul, on peut donc permuter deux signes consécutifs.
à !
n n
N
X X
Exemple. Pour n ∈ ∗ , calculer S n = (i + j ) .
i =1 j =1
Examinons maintenant le cas plus compliqué d’un tableau triangulaire (xi j ) 1≤ j ≤n à n lignes et n
j ≤i ≤n
colonnes. On note :
X
xi j = somme de tous les nombres de ce tableau
1≤ j ≤i ≤n
Visualisons le :
x11
x21 x22
.. .. ..
. . .
xj1 xj2 ... xj j
.. .. .. .. ..
. . . . .
xi 1 xi 2 ... xi j . . . xi i
.. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . .
xn1 xn2 ... xn j . . . xni . . . xnn
Encore une fois, nous avons encadré la ligne i et la colonne j . Si S i est la somme des nombres
i
X n
X
de la ligne i : S i = xi j ; si T j est la somme des nombres de la colonne j : T j = xi j . Avec
j =1
i= j
même raisonnement que ci-dessus on obtient le théorème suivant.
X n
X n
X i
X
xi j = Si = xi j
i =1 i =1 j =1
1≤ j ≤i ≤n
p
X X n X n
= Tj = xi j
j =1 j =1
i= j
à !
X n Xn j
Exemple. Pour n ∈ N ∗
, calculer S n = .
j =1 i =j i
Nous allons maintenant voir une formule pour calculer le produit de deux sommes.
à ! à !
X X X
B En général ai × b i 6= ai × bi !
i ∈I i ∈I i ∈I
Le théorème suivant donne la bonne formule. Remarquer que le résultat est une somme double.
4.5 Produits
Définition 51 – Symbole Π
n
Y
Soient a0 , a1 , . . . , an des nombres complexes. On pose : ak = a0 × a1 × · · · × an .
k=0
Plus généralement
Y si (ai )i ∈I est une famille finie de nombres complexes (ie I est fini), on
pose : ai = produit de tous les nombres de la famille (ai )i ∈I .
i ∈I Y
Dans le cas où I = ;, on adopte la convention : ai = 1.
i ∈I
Y
On peut remarquer qu’on a ai = 0 dès qu’un nombre (ai )i ∈I est nul.
i ∈I
n
Y
Il faut connaître la formule suivante : pour tout n ∈ N∗, on a k = n!.
k=1
n
Y n
Y
N
Exemple. Soit n ∈ . Calculer A n = (2k) et B n = (2k + 1).
k=1 k=0
De plus on peut aussi calculer les produits télescopiques. Si (a p , a1 , . . . , an ) est une famille de
nombres complexes non nuls :
n a
Y an+1
k+1
=
k=p a k ap
X Y
Les symboles et sont liés l’un à l’autre par les fonctions ln et exp. On a en effet les formules
suivantes.
X Y
Théorème 53 – Liens entre et
6 Exercices
Arithmétique
Dénombrements
EXERCICE 6. Coloriages
Un étudiant en PCSI veut colorier ses notes de cours en attribuant la même couleur pour chaque
matière : physique, chimie, SI, mathématiques, informatique, LV1 et français. Il dispose de 10
couleurs différentes.
1. Combien y a-t-il de coloriages possibles ?
2. Combien y a-t-il de coloriages, de sorte que chaque matière ait une couleur différente des
autres ?
3. On choisit autant de couleurs différentes qu’il y a de matières. Combien y a t-il de colo-
riages possibles en utilisant seulement ces couleurs ? De sorte que chaque matière ait une
couleur différente des autres ?
4. Combien y a-t-il de coloriages, de sorte qu’au moins deux matières aient la même cou-
leur ?
5. Combien y a-t-il de coloriages, de sorte qu’exactement deux matières aient la même cou-
leur ?
1. Combien d’anagrammes peut-on former avec les lettres du mot PCSI ? du mot SCIENCE ?
du mot ANAGRAMME ?
1. Calculer S 14 , S 41 et S 44 .
p
2. Plus généralement calculer S 1 , S n1 et S nn .
Manipulations
X des Y
symboles et
n
X n
X
k(ak+1 − ak ) = nan+1 − ak
k=0 k=1
à !
Xn p +k
2. Pour (n, p) ∈ N 2
, calculer la somme
k
.
k=0
à !
Xp
3. Pour (n, p) ∈ N 2
tel que p ≥ n, calculer la somme
k
.
k=n n
à à !à !!
n
X n
X
4. Pour (n, p) ∈ N 2
, calculer la somme 3 n−k n k
k p
.
p=0 k=p
Sujets de synthèse
N
2. Pour n ∈ , on appelle dérangement d’un ensemble à n éléments une permutation où les
n éléments changent de place, et on note d n le nombre de dérangements d’un ensemble
à n éléments (avec la Ãconvention
! d 0 = 1).
Xn n
Vérifier que : n! = d n−k .
k=0 k
En déduire la valeur de d n en fonction de n.
N N p
3. Pour n ∈ et p ∈ ∗ , on note S n le nombre de surjections d’un ensemble à p éléments
p
vers un ensemble à n éléments
à ! (avec la convention S 0 = 0).
Xn n
p
Vérifier que : n p = Sk .
k=0 k
p
En déduire la valeur de S n en fonction de n et p.
Chapitre 3
Nombres complexes
Sommaire
1 Propriétés des nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
1.1 Construction rapide de C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
1.2 Notions de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1.3 Rappels et compléments de trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
1.4 Nombres complexes de module 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
1.5 Forme trigonométrique d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . 90
1.6 Applications des formules de De Moivre et d’Euler . . . . . . . . . . . . . . 92
1.7 Exponentielle d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
2 Équations polynômiales complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
2.1 Racines n-ièmes réelles d’un nombre réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
2.2 Racines carrées complexes d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . 94
2.3 Équations du second degré à coefficients complexes . . . . . . . . . . . . . 96
2.4 Équations du second degré à coefficients réels . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
2.5 Racines n-ièmes de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
2.6 Racines n-ièmes d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3 Nombres complexes et géométrie plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.1 Alignement et orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.2 Transformations planes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
R
De plus on identifie a ∈ avec (a, 0) ∈ 2 : a = (a, 0). R
Si on pose i = (0, 1), alors on a i 2 = (−1, 0) = −1. On a donc donné une solution à l’équation
x 2 = −1. On pose :
C ©
R
= z = (a, b); (a, b) ∈ 2
ª
De plus on remarque que si (a, b) ∈ R2 , a +i b = (a, 0)+(0, 1)×(b, 0) = (a, 0)+(0, b) = (a, b), donc :
C = ©z = a + i b; (a, b) ∈ R2ª
On a R C
⊆ et on peut démontrer que les règles de calcul sont les mêmes que dans . Les R
C
éléments de sont appelés nombres CR
complexes, ceux de \ sont appelés nombres complexes
©
R
purs, et ceux de i = i b; b ∈
ª
R
nombres complexes imaginaires purs.
Pour (a, b) ∈ C2 et n ∈ N :
1. (a + b)2 = a 2 + 2ab + b 2 et (a − b)2 = a 2 − 2ab + b 2
2. a 2 − b 2 = (a + b) × (a − b) et a 2 + b 2 = (a + i b) × (a − i b)
3. Formule du binôme.
à ! à !
Xn n Xn n
n
(a + b) = a k b n−k et (a − b) = n
(−1)n−k a k b n−k
k=0 k k=0 k
4. Formule de Bernoulli .
¡ ¢ n−1
X k n−1−k
a n − b n = (a − b) a n−1 + a n−2 b + a n−3 b 2 + · · · + ab n−2 + b n−1 = (a − b) a b
k=0
¡ ¢n
Si n est impair on a b n = − (−b) = (−1)n (−b)n = −(−b)n donc :
¡ ¢ n−1
X
a n +b n = a n −(−b)n = (a+b) a n−1 −a n−2 b+a n−3 b 2 −· · ·−ab n−2 +b n−1 = (a+b) (−1)k a k b n−1−k
k=0
C R
Si z = a + i b ∈ avec (a, b) ∈ 2 , alors le choix des réels a et b est unique.
Le réel a est appelé partie réelle de z, notée Re(z).
Le réel b est appelée partie imaginaire de z, notée Im(z).
Si z 1 et z 2 sont deux nombres complexes, alors le nombre complexe z 1 + z 2 est réprésenté par le
point M z1 +z2 défini par :
−−−−−−→ −−−−→ −−−−→
OM z1 +z2 = OM z1 + OM z2
M z1 +z2
M z1 M z2
→
−
j
O →
−
i
Soient z 1 , z 2 , . . . , z n ∈ C.
1. Re(z 1 + z 2 ) = Re(z 1 ) + Re(z
à 2 ) !et Im(z 1 + z 2 ) = Im(z
à 1 ) +!Im(z 2 )
n
X n
X n
X Xn
Plus généralement : Re zk = Re(z k ) et Im zk = Im(z k ).
k=1 k=1 k=1 k=1
½
Re(z 1 ) = Re(z 2 )
2. z 1 = z 2 ⇐⇒
Im(z 1 ) = Im(z 2 )
3. Si λ ∈ R: Re(λ × z 1 ) = λ × Re(z 1 ) et Im(λ × z 1 ) = λ × Im(z 1 ).
4. Re(z 1 z 2 ) = Re(z 1 ) Re(z 2 ) − Im(z 1 ) Im(z 2 )
et Im(z 1 z 2 ) = Re(z 1 ) Im(z 2 ) + Re(z 2 ) Im(z 1 ).
5. z 1 ∈ R ⇐⇒ Im(zµ 1) ¶= 0 et R
z 1 ∈ i ⇐⇒ Re(z 1 ) = 0.
µ ¶
1 Re(z 1 ) 1 Im(z 1 )
6. Si z 1 6= 0 : Re = 2 2
et Im =− .
z1 Re(z 1 ) + Im(z 1 ) z1 Re(z 1 )2 + Im(z 1 )2
C
Exemple. Si z ∈ , Re(i z) = − Im(z) et Im(i z) = Re(z).
Définition 4 – Conjugué
C
Si z ∈ , on définit le conjugué de z : z = Re(z) − i Im(z)
On a donc : Re(z) = Re(z) et Im(z) = − Im(z)
Géométriquement le point M z est le symétrique orthogonal du point M z par rapport à l’axe des
abscisses :
Mz
→
−
j
O →
−
i
Mz
Soient z 1 , z 2 , . . . , z n ∈ C.
1. z 1 = z 1
1 1
2. Re(z 1 ) = (z 1 + z 1 ) et (z 1 − z 1 )
Im(z 1 ) =
2 2i
R
3. z 1 ∈ ⇐⇒ z 1 = z 1 R
et z 1 ∈ i ⇐⇒ z 1 = −z 1
µ ¶
z1 z1
4. z 1 + z 2 = z 1 + z 2 , z 1 × z 2 = z 1 × z 2 et =
z2 z2
X n n
X n
Y n
Y
Plus généralement : zk = zk et zk = zk
k=1 k=1 k=1 k=1
De plus : si λ ∈ R, λz 1 = λz 1 et si n ∈ N, z 1n = z 1 n
5. z 1 × z 1 = Re(z 1 )2 + Im(z 1 )2 ∈ R+
Définition 6 – Module
p p
Pour z ∈ C, on pose |z| = Re(z)2 + Im(z)2 = zz
−−−→
Graphiquement, le module de z est égal à la norme du vecteur OM z , ie à la longueur OM Z .
Soient z 1 , z 2 , . . . , z n ∈ C.
R
1. Dans , valeur absolue et module coïncident.
¯ ¯ ¯ ¯
2. ¯ Im(z 1 )¯ ≤ |z 1 | et ¯ Re(z 1 )¯ ≤ |z 1 |
¯ ¯
3. ¯z 1 ¯ = |z 1 | = | − z 1 |
4. |z 1 | ≥ 0 et |z 1 | = 0 ⇐⇒ z 1 = 0
De plus : z 1 = |z 1 | ⇐⇒ z 1 ∈ R+
5. |z 1 × z 2 | = |z 1 | × |z¯2 | ¯ donc si λ ∈ R+, |λz1| = λ|z1|
N
Pour tout n ∈ : ¯z 1n ¯ = |z 1 |n
¯ ¯
¯ z 1 ¯ |z 1 |
6. Si z 2 6= 0 : ¯¯ ¯¯ =
z 2 |z | 2
1
Exemple. Déterminer parties réelle et imaginaire de .
2+i
Exemple. Si z ∈ C déterminer les parties réelles et imaginaire de 1+i z, ainsi que son module.
Exemple. Si |z| = 1, que dire de z ?
Si z 1 , z 2 ∈ C, on a : ¯ ¯
¯|z 1 | − |z 2 |¯ ≤ |z 1 + z 2 | ≤ |z 1 | + |z 2 |
¯ ¯
¯Xn ¯ X n
Plus généralement si z 1 , z 2 , . . . , z n ∈ : ¯ C ¯ ¯
zk ¯ ≤
¯k=1 ¯ k=1 k
|z |.
−−−−−−→
Si z 1 et z 2 sont deux nombres complexes, z 2 − z 1 est l’affixe du vecteur M z1 M z2 , donc |z 2 − z 1 | est
la longeur M z1 M z2 .
©
Le cercle de centre Ω d’affixe ω et de rayon r > 0 est donc z ∈ C; |z − ω| = r ª.
Le disque ouvert de centre Ω d’affixe ω et de rayon r > 0 est z ∈ C; |z − ω| < r .
© ª
b x
sin(x)
1
cos(x)
x 0 π/6
π/4 π/3 π/2
p p
sin(x) 0 1/2 2/2 3/2 1
p p
cos(x) 1 3/2 2/2 1/2 0
r r p r p r r
0 1 1 2 2 3 3 4
0= = = = et 1=
4 2 4 2 4 2 4 4
Ces formules se démontrent géométriquement. Par exemple la formule d’addition pour le sinus
se démontre à l’aide des figures suivantes, où les triangles sont tous d’hypothénuse de longueur
égale à 1 : l’aire du quadrilatère à gauche est égale à la somme des aires des deux rectangles à
droite.
a
sin(a)
×cos(b)
sin(a + b)
sin(b)cos(a)
b
b
1³
∀(a, b) ∈ R2, cos(a) × cos(b) =
2
cos(a + b) + cos(a − b)
¢
1³ ¢
sin(a) × sin(b) = cos(a − b) − cos(a + b)
2
1³ ¢
sin(a) × cos(b) = sin(a + b) + sin(a − b)
2
½ ½
A l’aide des formules
p = a +b
q = a −b
⇐⇒
a = (p + q)/2
b = (p − q)/2
, on obtient pour tout (p, q) ∈ R2 :
³p +q ´ ³p −q ´
cos(p) + cos(q) = 2 cos cos
2 2
³p +q ´ ³p −q ´
cos(p) − cos(q) = −2 sin sin
2 2
³p +q ´ ³p −q ´
sin(p) + sin(q) = 2 sin cos
2 2
³p +q ´ ³p −q ´
sin(p) − sin(q) = 2 cos sin
2 2
nπ o
On définit la fonction tangente par tan(x) =
sin(x)
cos(x)
et on pose
π
2
Z
+π =
2
+ kπ; k ∈ . Z
Proposition 14 – Fonction tangente
nπ o n o ³π ´
1. Dtan = R² 2
+ kπ; k ∈ Z = x∈ R; x 6= π2 [π] = R\ 2
+π Z
x 0
π/6 π/4 π/3 π/2
2. p p
tan(x) 0 1/ 3 1 3 +∞
3. ∀x ∈ R, ∀k ∈ Z, tan(x + kπ) = tan(x) et tan(−x) = − tan(x)
tan(a) + tan(b)
4. Si a, b, a + b ∈ Dtan : tan(a + b) =
1 − tan(a) × tan(b)
tan(a) − tan(b)
si a, b, a − b ∈ Dtan : tan(a − b) =
1 + tan(a) × tan(b)
x
tan(x)
b b
sin(x)
b
P b
1
cos(x)
On rappelle que a = b [π] lorsqu’il existe k ∈ Z tel que a = b + kπ. On le lit « a = b modulo π ».
On défnit de même [2π], [π/2] . . .
R
Pour tout θ ∈ , on pose ei θ = cos(θ) + i sin(θ).
On définit ainsi la fonction exponentielle sur i . R
¡ ¢ ¡ ¢
On a donc par définition Re ei θ = cos(θ) et Im ei θ = sin(θ).
π 3π
Exemple. Calculer ei 0 , ei 2 , ei π , ei 2 et ei 2π .
ei θ = cos(θ) + i sin(θ)
b
θ
sin(θ)
1
cos(θ)
Les propriétés des fonctions trigonométriques permettent de démontrer les propriétés suivantes.
R
Si (θ, α) ∈ 2 .
¯ ¯
1. ¯ei θ ¯ = 1
1
2. ei θ 6= 0 et = e−i θ = ei θ = cos(θ) − i × sin(θ)
ei θ
ei θ
3. ei (θ+α) = ei θ × ei α et ei (θ−α) =
ei α
Z
4. ∀n ∈ , ei nθ = ei θ
¡ ¢n
©
U= z ∈ C; |z| = 1ª
Géométriquement, ce sont les points d’affixe z situés sur le cercle trignométrique.
© ª
U = ei θ ; θ ∈ [0, 2π[
© ª
ou encore U = ei θ ; θ ∈] − π, π] .
L’application :
R −→ U
θ 7−→ ei θ
est non injective, mais est surjective.
Si on considère sa restriction à [0, 2π[, on obtient une bijection de [0, 2π[ vers U.
Définition 20 – Argument
C →
− −−→
Soit z ∈ ∗ . On appelle argument de z tout mesure de l’angle ( i , OM ) où M est le point
d’affixe z.
On le note arg(z).
z
b
Im(z)
arg(z)
Re(z)
B Le nombre 0 ne peut pas être mis sous forme trigonométrique. En effet son argument n’est
pas défini.
Soient z 1 , z 2 ∈ C∗.
1. Forme trigonométrique −→ Forme algébrique :
¡ ¢ ¡ ¢
z 1 = |z 1 | × cos arg(z 1 ) + i × |z 1 | × sin arg(z 1 )
| {z } | {z }
=Re(z1 ) =Im(z1 )
2. Forme algébrique −→ Forme trigonométrique :
¡ ¢ Re(z 1 ) ¡ ¢ Im(z 1 )
cos arg(z 1 ) = et sin arg(z 1 ) =
|z 1 | |z 1 |
½
|z 1 | = |z 2 |
3. z 1 = z 2 ⇐⇒
arg(z 1 ) = arg(z 2 ) [2π]
¡ ¢
4. arg z 1 = −arg(z 1 ) [2π]
5. arg(z 1 × z 2 ) = arg(z 1 ) + arg(z 2 ) [2π]
³ ´
6. arg zz21 = arg(z 1 ) − arg(z 2 ) [2π]
7. ∀n ∈ , Z arg(z n ) = n × arg(z) [2π]
R
Soient (a, b) ∈ 2 tel que (a, b) 6= (0, 0) et θ ∈ .R
C
Notons z = a + i b ∈ , r = |z| et α = arg(z) [2π] de telle sorte que z = a + i b = r ei α .
Alors :
a cos(θ) + b sin(θ) = r cos(θ − α)
d’où en séparant parties réelles et imaginaires, et en tenant compte du fait que i k = (−1)k/2 si k
est pair et i k = i (−1)(k−1)/2 si k est impair, on a :
Ã!
X p n
cos(nθ) = (−1) cosn−2p (θ) sin2p (θ)
0≤2p≤n 2p
à ! à !
n n
= cosn (θ) − cosn−2 (θ) sin2 (θ) + cosn−4 (θ) sin4 (θ) − . . .
2 4
à !
X n
sin(nθ) = (−1)p cosn−2p−1 (θ) sin2p+1 (θ)
0≤2p+1≤n 2p + 1
à ! à !
n n−1 n
= cos (θ) sin(θ) − cosn−3 (θ) sin3 (θ) + . . .
1 3
Exemple. cos(2θ) = cos2 (θ) − sin2 (θ) = 2 cos2 (θ) − 1, cos(3θ) = 4 cos3 (θ) − 3 cos(θ).
C
¯ ¯ ¡ ¢
1. Si z ∈ , ¯ez ¯ = eRe(z) et arg ez = Im(z).
2. Pour tout z ∈ C, ez 6= 0.
3. Si z 1 , z 2 ∈ C : ez +z = ez × ez .
1 2 1 2
4. Si z 1 , z 2 ∈ C : ez = ez ⇐⇒ z 1 = z 2 [2i π] ⇐⇒ ∃k ∈ Z; z 1 = z 2 + 2i kπ.
1 2
R R p
Ainsi si x ∈ + , a ∈ + : x n = a ⇐⇒ x = n a.
p
Exemple. 3 8 = 2.
p
• Si n est pair et a > 0, l’équation x n = a a deux solutions réelles : x = ± n a.
Si a = 0 elle a une unique solution : a = 0.
Si a < 0, elle n’a pas de solution réelle car x n = (x 2 )n/2 ≥ 0.
a ≥ 0 et x = − n −a si a < 0.
En particulier si a ≥ 0 :
p
x 2 = a ⇐⇒ x = ± a
et si a < 0 cette équation n’a pas de solution réelle.
p
Exemple. x 2 = 2 ⇐⇒ x = ± 2 et x 2 = −1 n’a pas de solution réelle.
De plus :
p
si a ≥ 0 : x 3 = a ⇐⇒ x = a 3
3 p
si a < 0 : x = a ⇐⇒ x = − 3 −a
Exemple. x 3 = 1 ⇐⇒ x = 1 et x 3 = −1 ⇐⇒ x = −1.
¡ ¢p ¡ ¢n
Si n et p sont deux entiers naturels non nuls et x un réel positif, on sait que x n = x np = x p .
On en déduit que :
q q
¡ 1/n ¢1/p 1/(np)
¡ 1/p ¢1/n p pn
p
np n p
p
x =x = x ie x= x= x
Si n est pairpet x est un réel quelconque, alors l’expression x n est un réel positif et donc
n
l’expression x n a donc un sens mais attention :
(
p
n x si x ≥ 0
x n = |x| =
−x si x < 0
p
En particulier x 2 = |x| 6= x en général.
Ces deux solutions sont appelées racines carrées de a. Elles sont opposées l’une de l’autre.
B Il y a deux racines carrées. On ne dit donc pas « la » racine carrée de a, mais « une » racine
carrée de a.
p
B On ne peut utiliser la notation a car on ne sait pas quelle racine carrée on veut désigner.
Si a ≥ 0, on a montré qu’une des deux racines carrées de a est positive, et c’est celle-ci qu’on
p
note a, mais dans le cas général les racines carrées sont des nombres complexes, et elle n’ont
donc pas de signe.
1
Exemple. Les deux racines carrées de i sont ±ei π/4 = ± p (1 + i ).
2
Racines carrées sous forme trigonométrique. En général on a besoin de connaître les deux
racines carrées sous forme algébrique. La proposition précédente les donne sous forme
trigonométrique, et on ne peut pas en déduire la forme algébrique car on ne connaît pas les
valeurs de cos(θ/2) et sin(θ/2). On a donc besoin d’une autre méthode de calcul des deux ra-
cines carrées qui les donne directement sous forme algébrique.
Exemple. Donner les racines carrées de 1 + i . En déduire les valeurs de cos(π/8) et sin(π/8).
b
1. Si ∆ = 0 : (E ) a une unique solution z = − .
2a
−b ± δ
2. Si δ 6= 0 : (E ) a deux solutions z = .
2a
Dans le premier cas, on dis que l’équation a une racine double. Dans le second, on dit qu’elle a
deux racines simples.
½
Exemple. Résoudre dans C 2
le système somme-produit
x + y = −1
x × y = 1−i
b
1. Si ∆ = 0, (E ) a une unique solution réelle z = − .
2a
p
−b ± ∆
2. Si ∆ > 0, (E ) a deux solutions réelles distinctes : z = .
2a
p
−b ± i −∆
3. Si ∆ < 0, (E ) a deux solutions complexes pures conjuguées : z = .
2a
Si (a, b, c) ∈ R3 avec a 6= 0.
1. Si ∆ > 0 alors ax 2 + bx + c est « du signe de a en dehors des racines ».
Plus précisément, si x1 et x2 sont les deux racines réelles de l’équation
ax 2 + bx + c = 0, avec x1 < x2 , alors pour a > 0 :
x −∞ x1 x2 +∞
signe de −
+ 0 0 +
ax 2 + bx + c
et pour a < 0 :
x −∞ x1 x2 +∞
signe de − −
0 + 0
ax 2 + bx + c
R
2. Si ∆ ≤ 0 alors ax 2 + bx + c est du signe de a sur (donc de signe constant).
R
Si ∆ < 0 alors ax 2 + bx + c est du signe de a sur , au sens strict.
Si ∆ = 0 alors ax 2 + bx + c s’annule en un unique réel x0 , et est du signe de a sur
R\{x0 } au sens strict.
2π
On pose aussi ωn = ei n . Ce complexe est appelé racine primitive n-ième de l’unité. Les racines
n-ièmes de l’unité sont alors :
© ª
Un = 1, ωn , ω2n , . . . , ωnn−1
c’est-à-dire que toutes les racines n-ièmes s’expriment en fonction de la racine n-ième
primitive.
Les racines n-ièmes de l’unité forment les sommets d’un polygone régulier à n côtés.
i p
1 3
j 2 +i 2 = 1+ j
−1 1
0
p
j 1
−i 3
= 1+ j
2 2
−i
Et celle-ci les racines 11-ièmes de l’unité (pour la lisibilité ω11 est noté ω) :
ω3
4 ω2
ω
ω = e2i π/11
ω5
1
0
ω6
ω10
ω7
ω9
ω8
Si a 6= 0, on a le résultat suivant.
Pour tout nombre complexe a = ρei α non nul, l’équation z n = a admet exactement n so-
lutions distinctes appelées racines n-ièmes de a.
p p
Elles sont de la forme n ρ × ei (α+2kπ)/n = z 0 × ωkn , k ∈ 0, n − 1, où z 0 = n ρei α/n est une
racine « évidente » de z n = a.
Exemple. Les racines 4-ièmes de 1−i sont : 21/8e−i π/16 , −21/8 e−i π/16 , 21/8 ei 7π/16 et 21/8e−i 9π/16
Commençons par rappeler le lien entre le calcul vectoriel dans la plan et le calcul avec les
nombres complexes.
Soient −
→
u et →
−
v deux vecteurs du plan, z et z ′ deux nombres complexes, M et M ′ deux points
du plan.
1. Si →
−
u est d’affixe z et →
−
v d’affixe z ′ alors →
−
u +→
−
v est d’affixe z + z ′ .
2. Si →
−
u est d’affixe z et λ un réel alors λ.→ −
u est d’affixe λz.
−−→
3. Si M est d’affixe z alors OM est d’affixe z et inversement.
−−−→
4. Si M est d’affixe z et M ′ d’affixe z ′ alors M M ′ est d’affixe z ′ − z.
R
Soit θ ∈ .
L’application z 7−→ ei θ z de C dans C est la rotation plane de centre O et d’angle θ.
M′
→
− M
j
O →
−
i
π
Exemple. La multiplication par i correspond donc à la rotation de centre O et d’angle .
2
Définition 39 – Translations
→−
On appelle translation de vecteur u , l’application qui à un point M du plan associe le point
−−−→
M ′ tel que M M ′ = →
−
u.
C
Soit b ∈ .
L’application z 7−→ z + b de C dans C est la translation de vecteur →
−
u d’affixe b.
M′
M
→
−
→
− u
j
O →
−
i
Définition 41 – Homothéties
On appelle homothétie de centre O et de rapport k ∈
−−−→ −−→
R∗, l’application qui à un point M du
plan associe le point M ′ tel que OM ′ = k OM.
R
Soit k ∈ ∗ .
L’application z 7−→ kz de C dans C est l’homothétie de centre O et de rapport k.
−−−→ −−→
OM ′ = 3OM
M′
→
−
j M
O →
−
i
➥ Connaître les fonctions trigonométriques circulaires cos, sin et tan, et le formulaire associé.
5 Exercices
Calculs dans C
EXERCICE 1. Parties de C
Déterminer les nombres complexes z tels que
Trigonométrie
EXERCICE 6. Linéarisation
Linéariser les expressions :
cos6 x ; cos2 x sin4 x ; sin5 x ; cos3 (2x) sin3 x ; cos(2x) cos3 x.
Equations
polynomiales
Sujets de synthèse
f :E −→ F
z −i
z 7−→
z +i
1. Montrer que :
¯ ¯
¯Xn ¯ X n
¯ ¯
tous les z k ont le même argument =⇒ ¯ zk ¯ = |z |
¯k=1 ¯ k=1 k
Chapitre 4
Généralités sur les fonctions numériques
Sommaire
1 Étude d’une fonction réelle d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
1.1 Fonction réelle d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
1.2 Ensemble de définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
1.3 Représentation graphique de f . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
1.4 Opérations sur les fonctions numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
1.5 Formules de dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
1.6 Monotonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
1.7 Extremums d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
2 Fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
2.1 Fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
2.2 Fonctions logarithmes et exponentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
2.3 Fonctions logarithmes et exponentielles en base a . . . . . . . . . . . . . . 126
2.4 Fonctions puissances réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
2.5 Croissances comparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
2.6 Fonctions sinus et cosinus hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
2.7 Fonctions circulaires réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
B ATTENTION : il faut veiller à ne pas confondre les notations f et f (x). f désigne l’application
et f (x) désigne l’image de x. L’application f peut être aussi notée x 7−→ f (x).
p
Exemple. f (x) = x donne D f = R+ = [0, +∞[.
Exemple. f (x) = ln(x) donne D f = R∗+ =]0, +∞[.
Exemple. f (x) = ex donne D f = . R
Exemple. f (x) =
1
1 − x2
donne D f = R\{−1, 1} =] − ∞, −1[∪] − 1, 1[∪]1, +∞[.
¡ →
− →−¢
Représenter f c’est représenter G f dans le repère O; i , j . On obtient une courbe du plan,
appelée représentation graphique de f , notée C f .
© ª
Exemple. f : x 7−→ ln(x) donne G f = (x, ln x)/ x > 0 .
3
Cf
2
−1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
−1
−2
−3
−4
Définition 4 – Périodicité
R
Soient f : D f −→ et T > 0.
La fonction f est dite périodique de période T , ou encore T -périodique, lorsque :
(i) ∀x ∈ D f , x + T ∈ D f
(ii) ∀x ∈ D f , f (x + T ) = f (x).
R
On peut remarquer que si D f = , la condition (i) est automatiquement vérifiée. On montre
facilement que la condition (ii) entraîne que :
∀x ∈ R, ∀k ∈ Z, f (x + kT ) = f (x)
Interprétation graphique de la périodicité. Si f est T -périodique alors son graphe est invariant
→
−
par toute translation de vecteur kT. i , avec k ∈ . Z
Il suffit donc d’étudier f £sur un¤ intervalle de longueur T , ie du type [a, a + T ] avec a ∈ (on R
choisit souvent [0, T ] ou − T2 , T2 ). Le reste du graphe de f se déduit ensuite par translations de
→
−
vecteurs kT. i , k ∈ . Z
Exemple. La fonction cos est 2π-périodique.
→
− 1 →
−
M ′′ −2π. i M 2π. i M′ C cos
b b b
−3π −π π 3π 5π 7π
−2π 2 −π 2 2 π 2 2π 2 3π 2
−1
Définition 5 – Parité
Soient f : D f −→ R et A ⊆ D f .
1. La fonction f est dite paire sur A lorsque :
(i) ∀x ∈ A, −x ∈ A
(ii) ∀x ∈ A, f (−x) = f (x).
2. La fonction f est dite impaire sur A lorsque :
(i) ∀x ∈ A, −x ∈ A
(ii) ∀x ∈ A, f (−x) = − f (x).
1. Si f est paire alors son graphe est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées (0y).
R
On peut donc restreindre l’étude à D f ∩ + ou D f ∩ − . R
2. Si f est impaire alors son graphe est symétrique par rapport au point O.
R
On peut donc restreindre l’étude à D f ∩ + ou D f ∩ − . R
Exemple. La fonction x 7−→ x 2 est paire sur R, et x 7−→ x 3 est impaire sur R.
4
Cf
3
4 Cf
2 b
3 M
1
2
b b
M′ M −2 −1 1 2
1
−1
′
M
−2 −1 1 2
b
−2
−1
−3
−4
B Le signe + peut donc désigner différentes additions : celle des nombres ou celle des fonc-
tions.
Soit f une fonction numérique définie sur un intervalle I et à valeurs dans un intervalle
noté J .
Soit g une fonction numérique définies sur l’intervalle J .
R
La fonction g ◦ f est définie sur I et à valeurs dans . Elle vérifie :
¡
∀x ∈ I , (g ◦ f )(x) = g f (x))
Cette opération est associative mais non commutative : même si les deux composées g ◦ f et
f ◦ g sont possibles, il n’y a aucune rauson qu’elles soient égales.
→
−
R
Soit a ∈ . Le graphe de la fonction x 7−→ f (x) + a se déduit du graphe de f par translation de
vecteur a j .
L’existence de la dérivée en un
¡ point x¢0 ∈ I s’interprète graphiquement par l’existence d’une
droite tangente à C f au point x0 , f (x0 ) . Son équation est la suivante :
y = f ′ (x0 ) × (x − x0 ) + f (x0 )
Si f et g sont deux fonctions numériques dérivables sur un intervalle I , et si λ est une constante
réelle, alors les fonctions f + g , λ f et f g sont elles aussi dérivables sur I et on a, pour tout x ∈ I :
1 f
Si on suppose de plus que la fonction g ne s’annule pas sur I , alors les fonctions et sont
g g
elles aussi dérivables sur I et on a, pour tout x ∈ I :
µ ¶′
1 g ′ (x)
(x) = −
g g (x)2
µ ¶′
f f ′ (x)g (x) − f (x)g ′ (x)
(x) =
g g (x)2
1
∀y ∈ J , ( f −1 )′ (y) = ¡ ¢
f ′ f −1 (y)
Si f est plusieurs fois dérivable sur I , on peut définir ses dérivées successives f ′ , f ′′ = ( f ′ )′ , . . .
Soit n ∈ N∗. Si f est n fois dérivable sur un intervalle I , on note f (n) sa dérivée n fois.
¡ ¢′
On adopte aussi la convention f (0) = f . On a la formule de récurrence f (n) = f (n−1) .
1.6 Monotonie
x ≤ y ⇐⇒ f (x) ≤ f (y)
Il est clair qu’une fonction strictement croissante sur I est un cas particulier de fonction
croissante sur I .
On comprend donc, à la vue de ces propriétés, pourquoi on préfèrera utiliser des fonctions
strictement croissantes à des fonctions croissantes.
Exemple. x 7−→ x 2 est strictement croissante sur R+ = [0, +∞[, donc croissante sur R+.
Exemple. x 7−→ ⌊x⌋ est croissante sur R, mais n’est pas strictement croissante sur R.
Exemple. x 7−→ x 2 est strictement décroissante sur R− =] − ∞, 0], donc décroissante sur R−.
1
Exemple. Résoudre ≤ 1.
x
p p
Exemple. Si a > 0, résoudre x 2 = a, |x| = a, x = a, x 2 ≤ a, |x| ≤ a, x ≤ a, x 2 ≥ a, |x| ≥ a et
p
x ≥ a.
p p
Exemple. Résoudre x + 1 ≤ x − 1 et x + 1 ≥ x − 1.
On rappelle deux théorèmes bien connus qui seront démontrés dans le chapitre sur les fonc-
tions numériques dérivables.
Dans le théorème suivant, on dira qu’une propriété pour tout réel x dans un intervalle I sauf
N
en des points isolés, lorsqu’il existe une partie (finie ou infinie) A de et une famille de points
(xk )k∈A dans I tels que la propriété est vrai pour tout x ∈ I \{xk ; k ∈ A}.
B ATTENTION : si f est strictement croissante sur un intervalle I , on ne peut pas dire que
f ′ (x) > 0 pour tout x ∈ I , comme le montre l’exemple de la fonction x 7−→ x 3 .
∃M ∈ R; ∀x ∈ I , f (x) ≤ M
Le réel M est alors appelé majorant de f sur I .
Dans ce cas, le réel M n’est pas unique puisque tout réel M ′ ≥ M : ∀x ∈ I , f (x) ≤ M ≤ M ′ .
Exemple. x 7−→
1
1 + x2
est majorée sur R.
Définition 19 – Fonction minorée
On dit que f est minorée sur I lorsque :
∃m ∈ R; ∀x ∈ I , m ≤ f (x)
Le réel m est alors appelé minorant de f sur I .
On dit que f est bornée sur I lorsqu’elle est à la fois majorée et minorée sur I :
On a :
f est bornée sur I ⇐⇒ | f | est majorée sur I
Soit x0 ∈ I .
On dit que f admet un maximum global en x0 sur I , lorsque f est majorée sur I par f (x0 ) :
∀x ∈ I , f (x) ≤ f (x0 )
Une fonction qui admet un maximum global est une fonction majorée.
1
Exemple. La fonction x 7−→ 1− est majorée sur I =]0, +∞[ mais n’a pas de maximum global
x
sur I .
Soit x0 ∈ I .
On dit que f admet un minimum global en x0 sur I , lorsque f est minorée sur I par f (x0 ) :
∀x ∈ I , f (x) ≥ f (x0 )
Une fonction qui admet un minimum global est une fonction minorée.
Soit x0 ∈ I .
On dit que f admet un extremum global en x0 sur I , lorsque f admet en x0 un maximum
global ou un minimum global sur I .
B La réciproque est fausse : f peut avoir un maximum local en x0 sur I , sans avoir de maximum
global en x0 sur I .
Exemple. La fonction x 7−→ (2x 3 − 3x 2 )/5 a un maximum local en 0 sur R, qui n’est pas un
maximum global sur R.
M
b
On peut remarquer que : f a un minimum local en x0 sur I si, et seulement si, − f a un maximum
local en x0 sur I .
Pour simplifier la recherche d’extremums d’une fonction, on utilise sa dérivée (lorsque c’est
possible).
◦
Si I est un intervalle, on notera I son intérieur, c’est-à-dire l’intervalle I privé de ses bornes.
Ce résultat donne donc des points x0 candidats à être des points où f a un extremum local. On
◦
les appelle points critiques de f ; ils vérifient x0 ∈ I et f ′ (x0 ) = 0.
Il faut ensuite vérifier, pour chaque point critique, si on trouve bien un extremum local.
Pour terminer l’étude, il faut déterminer si les bornes de l’intervalle donnent d’autres extre-
mums (ces points exclus de la recherche précédente).
Exemple. Déterminer les extremums locaux et globaux de la fonction f : x 7−→ x 2 sur [−1, 2].
2 Fonctions usuelles
2.1 Fonctions trigonométriques
Les fonctions cos et sin sont dérivables (donc continues) sur R et :
∀x ∈ R, sin′ (x) = cos(x) et cos′ (x) = − sin(x)
C cos
1
C sin
−3π −π π 3π 5π
−2π 2 −π 2 2 π 2 2π 2
−1
La fonction tan est dérivable (donc continue) sur Dtan = R\© π2 + kπ; k ∈ Zª et :
1
∀x ∈ Dtan , tan′ (x) = = 1 + tan2 (x)
cos2 (x)
Représentation graphique :
3 C tan
−3π −π π 3π 5π
2 −π 2 2 π 2 2π 2
−1
−2
−3
−4
−5
1. ∀x ∈ R, ex > 0 et donc ex 6= 0
2. e0 = 1
ea
3. ∀(a, b) ∈ R2 , ea+b = ea × eb , e−a =
1
ea
et ea−b =
eb
4. ∀a ∈ R , ∀n ∈ , Z ¡ a ¢n
e = ena
5. ∀x ∈ R
¡ x ¢′
, e = ex
1 p 1
Ainsi on a e 2 = e, e−1 = . . .
e
Représentation graphique :
C exp
−5 −4 −3 −2 −1 1 2
−1
x −∞ +∞
exp +∞
0
D’après le théorème de la bijection monotone, elle induit une bijection de R sur R∗+ =]0, +∞[.
On note ln : R∗+ −→ R sa bijection réciproque. Cette fonction est appelée logarithme népérien.
On démontrera dans le chapitre sur la dérivabilité qu’elle est dérivable (donc continue) sur R∗+ .
∀x ∈ R, ∀y > 0, ex = y ⇐⇒ x = ln y
1. ln(x) = 0 ⇐⇒ x = 1 et ln(x) = 1 ⇐⇒ x = e
µ ¶ ³a´
R
¡ ∗ ¢2
2. ∀(a, b) ∈ + , ln(ab) = ln(a) + ln(b), ln
1
a
= − ln(a) et ln
b
= ln(a) − ln(b)
Z
3. ∀a > 0, ∀n ∈ , ln(a n ) = n ln(a)
¡ ¢′ 1
4. ∀x > 0, ln(x) =
x
C exp
y =x
7
C ln
2
−5 −4 −3 −2 −1 1 2 3 4 5 6 7
−1
−2
−3
−4
−5
R
La fonction x 7−→ a x est dérivable (donc continue) sur , de dérivée :
¡ ¢′
R
∀x ∈ , a x = ln(a)a x
B ATTENTION : la fonction x 7−→ x α est définie au moins sur ]0, +∞[. Par exemple la fonction
R
x 7−→ x 2 est définie sur tout entier ! ! De plus la formule x α = eα ln(x) n’est intéressante que si
Z
α ∉ : par exemple écrire x 2 = e2ln(x) n’est pas plus simple que x 2 = x × x.
R
La fonction x 7−→ x α est dérivable (donc continue sur ∗+ ), de dérivée :
¡ ¢′
∀x > 0, x α = αx α−1
et :
si α > 0
+∞
α
lim x = 1 si α = 0
x→+∞
0 si α < 0
x 0 +∞ x 0 +∞
+∞ +∞
x 7−→ x α 0 x 7−→ x α 0
et les représentations graphiques (les cas α < 1 et α > 1 seront étudiés dans le chapitre sur la
dérivabilité) :
4 α>1 α=1
0<α<1
2
α=0
1
α<0
−1 1 2 3 4
R
Pour α > 0, la fonction f : x 7−→ x α est continue et strictement croissante sur + et f ( + ) = + R R
R
donc d’après le théorème de la bijection monotone, elle est bijective de + vers + . De plus R
pour x et y réels positifs :
x α = y ⇐⇒ x = y 1/α
Pour α < 0, la fonction f : x 7−→ x α est continue et strictement décroissante sur R∗+ et
R R
f ( ∗+ ) = ∗+ donc d’après le théorème de la bijection monotone, elle est bijective de R∗+ vers
R ∗
+ . De plus pour x et y réels strictement positifs :
x α = y ⇐⇒ x = y 1/α
donc la bijection réciproque de x 7−→ x α est y 7−→ y 1/α .
(ln x)β
Si α > 0 et β > 0 : lim =0
x→+∞ x α
1
En posant x = on obtient un résultat analogue en 0+ .
X
³ ´
eαx x α−β lnxx
D’autre part pour α > 0 et β > 0 : =e .
xβ
ln x
Comme lim = 0 on obtient un nouvelle croissance comparée.
x→+∞ x
eαx
Si α > 0 et β > 0 : lim = +∞
x→+∞ xβ
On a ∀x ∈ R, ch x ≥ 1 et sh(x) ≥ 0 ⇐⇒ x ≥ 0.
D’autre part :
x −∞ 0 +∞
sh(x) − 0 +
+∞ +∞
ch
1
et pour sh :
x −∞ 0 +∞
ch(x) +
+∞
sh 0
−∞
C ch 2
−4 −3 −2 −1 1 2 3
−1
C sh −2
−3
−4
Les fonctions circulaires ne sont évidemment pas bijectives sur tout leur ensemble de définition,
mais certaines restrictions convenablement choisies peuvent l’être. Les bijections réciproques
correspondantes définissent de nouvelles fonctions qui sont très importantes, notamment en
calcul intégral.
h π πi
Sa bijection réciproque est appelée fonction arc sinus, notée arcsin : [−1, 1] −→ − , .
2 2
y = arcsin(x)
y = sin(x)
− π2 −1 1 π
2
¡ ¢
B Attention à ne pas simplifier abusivement : arcsin sin(x) qui est défini sur
h π πi
R.
arcsin(sin(x)) = x si, et seulement si, x ∈ − , .
2 2
La fonction cos est continue et strictement décroissante sur [0, π]. Elle induit donc une bijection
de [0, π] vers l’intervalle image qui est ici [−1, 1].
Sa bijection réciproque est appelée fonction arc cosinus, notée arccos : [−1, 1] −→ [0, π].
¡ ¢
B Attention à ne pas simplifier abusivement : arccos cos(x) qui est défini sur R.
arccos(cos(x)) = x si, et seulement si, x ∈ [0, π].
y = arccos(x)
y = cos(x)
−1 1 π π
2
Remarque : La fonction x 7−→ arcsin(x) + arccos(x) est dérivable sur ] − 1, 1[ et sa dérivée est
π
nulle : cette fonction est donc constante sur cet intervalle. La valeur de cette constante est
2
(valeur en 0). Comme on a aussi :
π π
arcsin(1) + arccos(1) = et arcsin(−1) + arccos(−1) =
2 2
on peut conclure :
π
∀x ∈ [−1, 1], arcsin(x) + arccos(x) =
2
y = tan(x)
π
2
y = arctan(x)
− π2 π
2
− π2
1 p
y p 01 3 +∞
3
arctan(y) 0 π/6 π/4 π/3 π/2
¡ ¢
B Attention à ne pas simplifier abusivement : arctan tan(x) qui est défini sur Dtan .
i π πh
arctan(tan(x)) = x si, et seulement si, x ∈ − , .
2 2
➥ Connaître les opérations sur les fonctions et les formules de dérivation associées.
➥ Faire une étude de signe de la dérivée et en déduire la monotonie et les extremums d’une
fonction.
➥ Connaître les fonctions usuelles sin, cos, tan, ln, exp, x 7−→ x α , sh, ch, arcsin, arccos et arctan.
✪ Connaître les limites usuelles obtenues par continuité ou dérivabilité en 0.
✪ Connaître les limites dites de « croissances comparées » entre les fonctions puissances,
logarithme et exponentielle.
4 Exercices
Généralités sur les
fonctions
Logarithme et
exponentielle
EXERCICE 4. Approximations de e
EXERCICE 7. Puissances
Parmi les relations suivantes lesquelles sont exactes :
¡ ¢c ¡ ¢2
1) a b = a bc 2) a b a c = a bc 3) a 2b = a b
c c ¡ ¢c ¡ ¢c
5) a b = a (b )
c
4) (ab)c = a 2 b 2 6) a b = (a c )b ?
Fonctions
hyperboliques
ch x + sh x = e x ; ch x − sh x = e −x ; ch2 x − sh2 x = 1
2. Calculer, pour tout x, y ∈ R, ch(x + y), ch(x − y), sh(x + y) et sh(x − y) en fonction de ch x,
sh(x), ch y et sh y.
3. En déduire des formules de transformation de sommes en produits de fonctions hyper-
boliques.
R
3. Pour tout x ∈ , on pose th(x) =
sh(x)
ch(x)
. Montrer que la fonction th est bijective de vers R
] − 1, 1[ et déterminer une expression de sa bijection réciproque.
Fonctions circulaires
réciproques
n µ ¶
X 1
Sn = arctan 2
p=0 p +p +1
Equations et
inéquations
3) e 2x − 2e x − 3 = 0 4) |x 2 + 2x − 3| < 6
5) |x 2 + 2x| < 3|x| 6) ln(2x) = ln(x 2 − 1)
p
7) ln(2x) ≥ ln(x 2 − 1) 8) x + 1 ≤ 5 − x
p
9) x + x 2 + 1 > 0 10) 5x − 5x+1 + 23x−1 = 0
p p p p p p
11) x + 2 + x + 3 + x + 6 = 3 12) x + 1 + x + 10 + x + 100 = 12
13) 2 ln(x + 1) + ln(3x + 5) + ln 2 14) e x + e 1−x = e + 1
= ln(6x + 1) + ln(x − 2) + ln(x + 2)
p ¡p ¢x
15) x x = x 16) 22x − 3x−1/2 = 3x+1/2 − 22x−1
Chapitre 5
Dérivées, primitives et équations
différentielles
Sommaire
1 Rappels et compléments de calcul différentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
1.1 Dérivée d’une fonction numérique réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
1.2 Dérivée d’une fonction numérique complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
1.3 Primitives d’une fonction numérique réelle ou complexe . . . . . . . . . . 143
1.4 Intégrale d’une fonction continue sur un segment [a, b] . . . . . . . . . . . 146
2 Notions sur les équations différentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
2.1 Équations différentielles linéaires du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . 148
2.2 Équations différentielles linéaires du second ordre à coefficients constants 150
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
JO
v /
? R
u
v ◦u
I
et pour tout x ∈ I : ¡ ¢
(v ◦ u)′ (x) = u ′ (x) × v ′ u(x)
On obtient le tableau des formules de dérivations usuelles :
µ ¶′
1 u ′ (x) ¡p ¢′ u ′ (x)
(x) = − 2 u (x) = p
u u (x) 2 u(x)
¡ ¢′ ¢′ ¡ ¡ ¢
u α (x) = α × u ′ (x) × u(x)α−1 sin(u) (x) = u ′ (x) × cos u(x)
¡ ¢′ ¡ ¢ ¡ ¢′ ³ ¡ ¢´ u ′ (x)
′ ′ 2
cos(u) (x) = −u (x) × sin u(x) tan(u) (x) = u (x) × 1 + tan (u(x) = ¡ ¢2
cos u(x)
¡ ¢′ ¡ ¢′ u ′ (x)
eu (x) = u ′ (x) × eu(x) ln(u) (x) =
u(x)
¡ ¢′ u ′ (x) ¡ ¢′ u ′ (x) ¡ ¢′
arctan(u) (x) = arcsin(u) (x) = p = − arccos(u) (x)
1 + u(x)2 1 − u(x)2
¡ ¢′ ¡ ¢ ¡ ¢′ ¡ ¢
sh(u) (x) = u ′ (x) × ch u(x) ch(u) (x) = u ′ (x) × sh u(x)
Dans le cas d’une fonction de deux variables :
R
f : 2 −→ R
(x, y) 7−→ f (x, y)
on note :
∂f
• (x, y) la dérivée partielle de f par rapport à x, c’est-à-dire la dérivée par rapport à x en
∂x
considérant que y est une constante ;
∂f
• (x, y) la dérivée partielle de f par rapport à y, c’est-à-dire la dérivée par rapport à y en
∂y
considérant que x est une constante.
∂f ∂f
Pour alléger les notations, est aussi noté ∂1 f , et est notée ∂2 f .
∂x ∂y
p ∂f ∂f
Exemple. Pour f (x, y) = x 5 + 3x 2 y 3 + ln(y) + x 2 y, calculer les dérivées partielles et .
∂x ∂y
du du
Pour les fonctions d’une variable t , la dérivée u ′ (t ) est aussi parfois notée (t ), et même
dt dt
par abus de notation.
On dit alors que u est dérivable sur l’intevralle I lorsque α et β le sont et on définit la fonction
C
u ′ : I −→ par :
∀x ∈ I , u ′ (x) = α′ (x) + i β′ (x)
On peut montrer que les formules connues pour les fonctions à valeurs réelles sont encore
valables pour les fonctions à valeurs complexes (dérivée d’un produit. . .).
C
Soit ϕ : I −→ une fonction dérivable sur l’intervalle I .
La fonction exp(ϕ) est alors dérivable sur I et :
¡ ϕ ¢′
∀x ∈ I , e (x) = ϕ′ (x) × eϕ(x)
∀x ∈ R, eλx = λeλx
¡ ¢′
R
Soit f une fonction définie sur un intervalle I , à valeurs dans (resp. dans ). C
On appelle primitive de f sur l’intervalle I , toute fonction F définie et dérivable sur I , à
R C
valeurs dans (resp. dans ) et telle que F ′ = f .
R
Soit f une fonction définie sur un intervalle I , à valeurs dans (resp. dans ). C
On suppose qu’il existe au moins une primitive F de f sur l’intervalle I .
Dans ce cas, f possède une infinité de primitives sur l’intervalle I . De plus elles sont toutes
de la forme x 7−→ F (x) +C où C est une constante réelle (resp. complexe).
C’est pour cette raison qu’on ne dit pas la primitive mais une primitive.
C
Si f est à valeurs dans et si on note α et β ses parties réelles et imaginaires, alors toute
primitive F de f sur l’intervalle I est de la forme F : x 7−→ A(x)+i B(x) où A est une primitive
de α sur I , et B est une primitive de β sur I .
Application. Soit λ un nombre complexe non nul de parties réelle et imaginaire notée a et b. En
R 1
remarquant qu’une primitive sur de x 7−→ eλx est la fonction x 7−→ eλx , et en identifiant les
R
λ
parties réelles et imaginaires, on obtient une primitive sur des fonctions x 7−→ eax cos(bx) et
x 7−→ eax sin(bx).
x α+1
xα x > 0 (au minimum. . .) et α 6= −1
α+1
1
ln(x) x >0
x
ex ex x∈ R
ln(x) x ln(x) − x x >0
sin(x) − cos(x) x∈ R
cos(x) sin(x) x ∈R
i π h
1 + tan2 (x) =
1
cos2 (x)
tan(x)
π
x ∈ − + kπ, + kπ où k ∈
2 2
Z
ch(x) sh(x) x∈ R
sh(x) ch(x) x ∈R
x ∈R
1
arctan(x)
1 + x2
1
p arcsin(x) ou x ∈] − 1, 1[
1 − x2 − arccos(x)
Si u est une fonction dérivable sur un intervalle I , à valeurs dans J , et si f est dérivable sur ce
même intervalle J , on a vu que f ◦ u est dérivable sur I et que :
¡ ¢
∀x ∈ I , ( f ◦ u)′ (x) = u ′ (x) × f ′ u(x)
Ce résultat, combiné avec le tableau précédent, permet d’établir le tableau des primitives des
fonctions composées usuelles.
u(x)α+1
u ′ (x) × u(x)α α 6= −1
α+1
u ′ (x)
ln(|u(x)|) aucune
u(x)
u ′ (x) × eu(x) eu(x) aucune
¡ ¢ ¡ ¢
u ′ (x) × cos u(x) sin u(x) aucune
¡ ¢ ¡ ¢
u ′ (x) × sin u(x) − cos u(x) aucune
h ¡ ¢i u ′ (x) ¡ ¢
u ′ (x) × 1 + tan2 u(x) = ¡ ¢ tan u(x) aucune
cos2 u(x)
¡ ¢ ¡ ¢
u ′ (x) × ch u(x) sh u(x) aucune
¡ ¢ ¡ ¢
u ′ (x) × sh u(x) ch u(x) aucune
u ′ (x) ¡ ¢
arctan u(x) aucune
1 + u(x)2
u ′ (x) ¡ ¢
p arcsin u(x)
¡ ou ¢ aucune
1 − u(x)2 − arccos u(x)
Pour terminer ce paragraphe nous allons voir comment trouver une primitive d’une fonction de
1
la forme x 7−→ où a, b et c sont trois réels tels que a 6= 0.
ax 2 + bx + c
1 1
Exemple. Donner une primitive des fonctions x 7−→ , x 7−→
x 2 − 3x + 2 x 2 + 2x + 1
1
et x 7−→ .
x2 + x + 1
L’aire des parties du domaine situées au-dessus de l’axe des abscisses sont comptées
positivement ; celle des parties du domainesituées en-dessous sont comptées négativement.
Za Za Zb
Ensuite, on pose aussi f (t ) dt = 0 et f (t ) dt = − f (t ) dt (on dira que les bornes étaient
a b a
dans le « mauvais sens »).
Zb
Dans la notation f (t ) dt la variable t est muette : elle peut être remplacée par tout autre lettre
a
non utilisée.
C’est à cause de ce théorème qu’on emploit les mots « intégrer » et « primitiver » comme des
synonymes.
Zx 2
ln t
Exemple. Montrer que la fonction x 7−→ dt est dérivable sur ]0, +∞[ et calculer sa
x t2
dérivée.
£ ¤t=b £ ¤b
La quantité F (b) − F (a) est souvent noté F (t ) t=a , ou encore F (t ) a s’il n’y a pas de confusion
possible entre les variables.
Z1 Z2π
−2t
Exemple. Calculer e dt et cos(t ) dt .
0 0
Une fonction f définie sur un intervalle I est dite de classe C 1 sur I , lorsqu’elle est dérivable sur
I et que sa dérivée f ′ est continue sur I .
B Cela sous-entend qu’il existe des fonctions dérivables dont la dérivée n’est pas continue.
Cette formule permet de remplacer une fonction par sa dérivée, ce qui peut être utile pour les
N
fonctions x 7−→ x n (où n ∈ ), ln, arccos et arcsin.
Cette formule n’a d’intérêt que si l’expression de f ′ (t ) est plus simple que celle de f (t ), et si
l’expression de g (t ) n’est pas trop compliquée par rapport à celle de g ′ (t ).
Z2 Z1
Exemple. Calculer ln(t ) dt et t 2 et dt .
1 0
On suppose que :
• ϕ est de classe C 1 sur un segment [α, β] ;
£ ¤
• f est continue sur le segment ϕ(α), ϕ(β) .
Alors : Zϕ(β) Zβ
¡ ¢
f (x) dx = f ϕ(t ) × ϕ′ (t ) dt
ϕ(α) α
Z1
ex
Exemple. Calculer I = dx en posant x = ln(t ).
0 1 + e2x
Z1 p
Exemple. Calculer 1 − x 2 dx en posant x = sin(t ).
0
Dans la pratique, on omet la variable de l’inconnue y pour alléger l’écriture de (E ), ce qui donne
(E ) : y ′ + a(t ).y = b(t )
On appelle équation homogène associé l’équation différentielle (E 0 ) : y ′ + a(t ).y = 0.
Dans la suite on notera K un ensemble qui peut être au choix R ou C (mais une fois fait ce choix
doit rester le même).
K
Soient a une fonction continue sur l’intervalle I à valeurs dans , et A une primitive quel-
conque de a sur I .
Les solutions de l’équation homogène (E 0 ) : y ′ + a(t ).y = 0 sont toutes les fonctions de
la forme t 7−→ C e−A(t)
avec C quelconque dans . K
Pour éviter toute erreur de signe, on peut mettre l’équation sous la forme y ′ = −a(t ).y.
Exemple. Résoudre l’équation homogène sur R dans le cas où a est une fonction constante.
Théorème 11 – Résolution de l’équation entière
Afin de trouver une solution particulière, il arrive parfois qu’on décompose le second membre
en plusieurs fonctions plus simples ; on peut alors exploiter le résultat suivant.
Elle consiste à chercher une solution particulière y 1 sous la forme y 1(t ) = C (t ).e−A(t) où C est une
fonction dérivable sur I et A est une primitive de a sur I . On part donc de la solution générale
de l’équation homogène et on remplace la constante C par une fonction t 7−→ C (t ).On injecte
donc on peut retenir que pour le membre de gauche on ne garde que le premier terme.
Un problème de Cauchy admet une unique solution sur l’intervalle I où il est défini.
(
(1 − t 2 ).y ′ − t .y = 1
Exemple. Résoudre sur ] − 1, 1[ le problème de Cauchy
y(0) = 1
(E ) : ∀t ∈ I , y ′′ (t ) + a.y ′ (t ) + b.y(t ) = f (t )
où les coefficients a et b sont des constantes réelles ou complexes, f est une fonction
continue sur I à valeurs réelles ou complexes, et y est une fonction inconnue deux fois
dérivable sur I à valeurs réelles ou complexes.
Toute fonction y qui satisfait (E ) sur I est appelée une solution.
Dans la pratique, on omet la variable de l’inconnue y pour alléger l’écriture de (E ), ce qui donne
(E ) : y ′′ + a.y ′ + b.y = f (t )
r 2 + ar + b = 0
d’inconnue r ∈ C.
Noter que ce résultat donne les solutions y : R −→ C que les coefficients a et b soient réels ou
complexes.
Afin de trouver une solution particulière, il arrive parfois qu’on décompose le second membre
en plusieurs fonctions plus simples ; on peut alors exploiter le résultat suivant.
Pour trouver une solution particulière il faut s’inspirer de la forme du second membre f (t ). En
particulier il faut connaître le cas particuliers suivants.
où a et b sont des constantes, f une fonction continue sur un intervalle I à valeurs dans
K , t0 est un point de I , δ et γ sont deux éléments donnés de . K
Un problème de Cauchy admet une unique solution sur l’intervalle I où il est défini.
(
y ′′ + 2y ′ + 2y = cos(t ) + sin(t )
Exemple. Résoudre sur R le problème de Cauchy y(0) = y ′ (0) = 0
4 Exercices
Equations
différentielles d’ordre 1
2 x2 ln(x) x
a) x 7−→ xex b) x 7−→ c) x 7−→ d ) x 7−→ p
1 + x3 x 1 + x2
1 x
e) x 7−→ cos(x) sin(x) f ) x 7−→ g ) x 7−→ h) x 7−→ tan(x)
x ln(x) 1 + x4
2. Déterminer à l’aide d’une intégration par partie les primitives des fonctions suivantes en
précisant l’intervalle :
1 p ln(x)
a) x 7−→ p p u= x b) x 7−→ z = ln(x)
x+ x3 x + x(ln x)2
e2x 1
c) x 7−→ x y = ex d ) x 7−→ p w = 1/x
e +1 x x2 − 1
R
Résoudre les équation différentielles suivantes sur . Pour trouver une solution particulière, on
essaiera de deviner une solution proche du second membre, plutot que d’utiliser la méthode de
variation de la constante.
1. y ′ − et y = 3et
2. y ′ + y = cos t + sin t
3. y ′ + 2y = t 2 − 2t + 3
Equations
différentielles d’ordre 2
1. Soit f une fonction deux fois dérivable qui satisfait (R). On suppose que f n’est pas
constante nulle.
(a) Montrer que f (0) = 1 et f ′ (0) = 0.
(b) Montrer qu’il existe une constante réelle k telle que f satisfait l’équation différentielle
y ′′ + k y = 0.
(c) En discutant suivant les valeurs de k, en déduire une expression de f (x).
2. Donner toutes les fonctions f : R −→ R deux fois dérivables et satisfaisant la relation (R).
Chapitre 6
Suites réelles et complexes
Sommaire
1 Propriétés générales des suites réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
1.1 Rappels sur les propriétés de R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
1.2 Définitions et généralités sur les suites réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
1.3 Propriétés des suites réelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
2 Limite d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
2.1 Convergence ou divergence d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
2.2 Propriétés des suites convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
2.3 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
2.4 Existence de limites à l’aide d’inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
2.5 Limite des suites monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
2.6 Suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
2.7 Brève extension aux suites complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
Majorer un nombre réel x c’est trouver un réel b tel que x ≤ b ; le minorer c’est trouver
un réel c tel que c ≤ x.
c ≤x ≤b c + c ′ ≤ x + x′ ≤ b + b′
Des inégalités entre nombres réels on tire
c ′ ≤ x′ ≤ b′ c − b′ ≤ x − x′ ≤ b − c ′
Autrement dit :
Pour majorer (resp. minorer) une somme de deux nombres réels, on majore (resp. minore) chacun
des termes. Pour majorer une différence x − x ′ , on majore x et on minore x ′ ; pour minorer x − x ′ ,
on minore x et on majore x ′ .
c ≤x ≤b
B On ne peut donc jamais soustraire deux inégalités : les inégalités ne donnent
c ′ ≤ x′ ≤ b′
pas c − c ′ ≤ x − x ′ ≤ b − b ′ .
Les propriétés suivantes sont donnés pour des nombres positifs. Si ce n’est pas le cas, il faut
commencer par changer leur signe en passant à l’opposé.
0<c ≤x ≤b
Lorsqu’il s’agit de nombres strictement positifs, les inégalités donnent
0 < c ′ ≤ x′ ≤ b′
0 < cc ′ ≤ xx ′ ≤ bb ′
c x b
0< ′ ≤ ′ ≤ ′
b x c
Autrement dit :
Pour majorer (resp. minorer) un produit de deux nombres strictement positifs, on majore (resp.
minore) chacun des facteurs. Pour majorer un quotient x/x ′ de deux nombres strictement
positifs, on majore le numérateur et on minore le dénominateur ; pour minorer x/x ′ , on minore
le numérateur et on majore le dénominateur.
0<c ≤x ≤b
B On ne peut donc jamais diviser deux inégalités : les inégalités ne donnent
0 < c ′ ≤ x′ ≤ b′
pas c/c ′ ≤ x/x ′ ≤ b/b ′ .
1.1.2 Intervalles
Soient a et b deux réels tels que a < b. On définit les notations suivantes :
• [a, b] = {x ∈ R/ a ≤ x ≤ b} intervalle fermé borné = segment ;
• [a, b[= {x ∈ R/ a ≤ x < b} intervalle borné ;
• ]a, b] = {x ∈ R/ a < x ≤ b} intervalle borné ;
• ]a, b[= {x ∈ R/ a < x < b} intervalle ouvert borné ;
• [a, +∞[= {x ∈ R/ a ≤ x} intervalle fermé ;
• ]a, +∞[= {x ∈ R/ a < x} intervalle ouvert ;
• ] − ∞, b] = {x ∈ R/ x ≤ b} intervalle fermé ;
• ] − ∞, b[= {x ∈ R/ x < b} intervalle ouvert ;
• ] − ∞, +∞[= R intervalle ouvert et fermé.
© ª
Exemple. [a, b] = t a + (1 − t )b; t ∈ [0, 1] .
◦
On a bien évidemment I ⊆ I ⊆ I .
◦
Exemple. Pour I = [0, 1[ les bornes sont 0 et 1, I =]0, 1[ et I = [0, 1].
Le complémentaire de I (dans R) est R\I =] − ∞, 0[∪[1, +∞[.
Une valeur absolue est donc toujours positive. Elle sera donc souvent utilisée dans les inégalités
qui ne se sont conservées par produit que si on multiplie par un nombre positif.
Sachant que la valeur absolue coïncide avec le module pour les nombres réels, on obtient les
propriété suivantes.
Si x est un réel inconnu et a est un réel connu, on dit que a est une valeur approchée de x à la
précision ε (où ε est un réel strictement positif), lorsque |x − a| ≤ ε. On dit aussi que a est une
valeur approchée de x à ε près.
Plus précisément si 0 ≤ a − x ≤ ε, on dit que a est une valeur approchée de x par excés à la
précision ε ; si 0 ≤ x − a ≤ ε, on dit que a est une valeur approchée de x par défaut à la
précision ε.
¯ ¯
¯Xn ¯ X n
¯ ¯
On a donc |x − y| ≤ |x| + |y| et plus généralement si x1 , x2 , . . . , xn sont réels : ¯ xk ¯ ≤ |x |
¯k=1 ¯ k=1 k
Le nombre ⌊x⌋ est donc caractérisée par : ⌊x⌋ ∈ Z et ⌊x⌋ ≤ x < ⌊x⌋ + 1.
On a aussi l’inégalité : x − 1 < ⌊x⌋ ≤ x.
⌊10n x⌋
Pour tout entier naturel n, est une valeur approchée de x par défaut à la précision
10n
−n ⌊10n x⌋ + 1
10 , et est une valeur approchée de x par excés à la précision 10−n .
10n
L’ensemble des suites réelles peut donc se noter F ( , ) ou NR RN. ou encore S (R).
N
Notations : pour n ∈ , le réel u(n) est noté u n .
La suite u est alors notée (u n )n∈N , ou plus simplement (u n ).
Pour ne pas faire cette confusion, on note parfois la suite u sous la forme (u 0 , u 1 , . . . , u n , . . . )
(comme une famille de réels indexée par ). N
Une suite (u n )n∈N peut être définie de trois manières :
• explicitement : on donne l’expression de u n en fonction de la variable n ;
• implicitement : u n est définie comme l’unique solution d’une équation dépendant de la
variable n ;
• par récurrence : on donne les premiers termes, puis une formule permattant de calculer
u n en fonction de u n−1 , u n−2 , . . ., u 0 .
Exemple. (u n )n∈N est la suite définie par : ∀n ∈ N, un est l’unique solution de l’équation
ex = x + n + 1.
N
Soit n 0 ∈ . On appelle suite réelle définie à partir du rang n 0 toute application
R
u : n 0 , +∞[−→ . Cette suite est notée (u n )n≥n0 .
µ ¶
¡ n
¢ ¡ n¢ 1
Exemple. (−1) n∈N , 2 n∈N et .
n n≥1
N
Soit P (n) un prédicat qui dépend de n ∈ . On dit que P (n) est vraie à partir d’un certain
N
rang (a.p.c.r.) lorsqu’il existe n 0 ∈ tel que, pour tout n ≥ n 0 , P (n) est vraie.
1. On dit que (u n )n∈N est majorée lorsqu’il existe un réel M tel que : ∀n ∈ N, un ≤ M.
2. On dit que (u n )n∈N est minorée lorsqu’il existe un réel m tel que : ∀n ∈ N, u n ≥ m.
3. On dit que (u n )n∈N est bornée lorsqu’il existe deux réels m et M tel que :
N
∀n ∈ , m ≤ u n ≤ M.
¡ ¢
Exemple. La suite (−1)n n∈ N est bornée.
Exemple. Une suite est stationnaire si, et seulement si, elle est à la fois croissante
et décroissante.
On définit de même les notions de suites strictement décroissantes, puis strictement monotone.
On peut aussi définir ces notions à partir d’un certain rang.
Pour les suites on ne s’intéresse généralement pas à leur monotonie stricte, mais seulement à
leur monotonie au sens large (c’est une différence notable avec l’étude des fonctions
numériques).
N
1. On fixe n ∈ , et on détermine le signe de u n+1 − u n . S’il ne dépend pas de n à partir d’un
rang n 0 alors (u n ) est monotone à partir du rang n 0 .
Plus précisément si u n+1 − u n ≥ 0 pour n ≥ n 0 , alors (u n ) est croissante à partir du rang n 0 ;
si u n+1 − u n ≤ 0 pour n ≥ n 0 , alors (u n ) est décroissante à partir du rang n 0 .
u n+1
(a) Si u n > 0 a.p.c.r. alors on compare avec 1 :
un
u n+1
− si ≥ 1 à partir d’un rang n 0 , alors (u n ) est croissante à partir du rang n 0 ;
un
u n+1
− si ≤ 1 à partir d’un rang n 0 , alors (u n ) est décroissante à partir du rang n 0 .
un
u n+1
(b) Si u n < 0 a.p.c.r. alors on compare avec 1 :
un
u n+1
− si ≥ 1 à partir d’un rang n 0 , alors (u n ) est décroissante à partir du rang n 0 ;
un
u n+1
− si ≤ 1 à partir d’un rang n 0 , alors (u n ) est croissante à partir du rang n 0 .
un
µ ¶ µ n¶
1 ¡ n
¢ 2
Exemple. Étudier la monotonie des suites , (−1) n∈N et .
n n≥1 n! n∈N
Dans cette définition on peut remplacer |u n − ℓ| ≤ ε par |u n − ℓ| < ε, sans en changer le sens.
De plus |u n − ℓ| ≤ ε signifie que u n ∈ [ℓ − ε, ℓ + ε] : donc a.p.c.r. u n est « aussi proche que l’on
veut » de ℓ.
Remarquez que le n 0 qui apparaît dans la définition dépend de ε. Parfois on le note n 0 (ε) pour
ne pas perdre de vue cette dépendance.
B La plupart du temps, une suite n’a pas de limite, et on ne peut donc pas utiliser la
notation lim u n dans un raisonnement sans avoir prouvé auparavant son existence. Pour
n→+∞
éviter ce genre d’erreur on utilisera de préférence la notation u n −→ ℓ qui ne fait pas
n→+∞
apparaître le symbole limu n .
1
Exemple. Montrer que −→ 0.
n n→+∞
Définition 25 – Limite +∞
On dit que la suite (u n ) a pour limite +∞ lorsque :
∀A ∈ R, ∃n0 ∈ N; ∀n ≥ n0, un ≥ A
On le note lim u n = +∞ ou lim u n = +∞, ou encore u n −→ +∞.
n→+∞ n→+∞
Dans cette définition on peut remplacer u n ≥ A par u n > A, sans en changer le sens.
Remarquez que le n 0 qui apparaît dans la définition dépend de A. Parfois on le note n 0 (A) pour
ne pas perdre de vue cette dépendance.
Exemple. n 2 −→ +∞.
n→+∞
∀A ∈ R, ∃n0 ∈ N; ∀n ≥ n0, un ≤ A
B La réciproque est fausse : une suite bornée n’est en général pas convergente, comme le
¡ ¢
montre l’exemple de la suite (−1)n n∈N .
Par contre, on verra qu’une suite monotone et bornée converge.
Par contraposée, on obtient qu’une suite non bornée n’est pas convergente. Par exemple, une
suite qui a pour limite ±∞ ne peut pas être convergente.
Le théorème suivant relie le signe de la limite avec le signe de u n pour de grandes valeurs de n.
Par passage à l’opposé, on obtient les résultats sur les différences de limites.
2.3.2 Produit
B Si (u n ) est minorée a.p.c.r. par un réel ρ > 0, alors elle est aussi minorée à partir du rang 0,
mais le minorant n’est peut-être plus strictement positif (par exemple si u n = n − 5).
Définition 39 – Notations ℓ+ et ℓ−
Soit (u n ) une suite réelle et ℓ un réel.
1. Lorsque u n > ℓ a.p.c.r. et u n −→ ℓ, on le note u n −→ ℓ+
n→+∞ n→+∞
2. Lorsque u n < ℓ a.p.c.r. et u n −→ ℓ, on le note u n −→ ℓ−
n→+∞ n→+∞
1
Exemple. On peut écrire −→ 0+
n n→+∞
n3 + n + 1 n2 − 1
Exemple. Déterminer la limite de et 2 .
n2 + 1 n +1
2.3.5 L’ensemble R
On pose R = R ∪ {−∞; +∞} = [−∞, +∞]. L’ensemble R est appelé droite numérique achevée.
On prolonge partiellement l’addition à R en posant, pour tout réel x :
x + (+∞) = +∞ et x + (−∞) = −∞
ainsi que :
(+∞) + (+∞) = +∞ et (−∞) + (−∞) = −∞
ainsi que :
(+∞) × (+∞) = (−∞) × (−∞) = +∞ et (+∞) × (−∞) = −∞
−∞ ≤ x x ≤ +∞ et − ∞ ≤ +∞
R
Soit f : I −→ une fonction numérique définie sur un intervalle I et (u n ) une suite réelle
telle que u n ∈ I a.p.c.r..
n→+∞
R
Si u n −→ a ∈ et f (x) −→ ℓ ∈ R alors f (u n ) −→ ℓ.
x→a n→+∞
B Ceci est faux si a ∉ I (ce qui est possible si a est une borne de l’intervalle I ).
µ ¶
p p 1 ¡p p ¢
Exemple. Déterminer lim n + 1, lim n × sin p , lim n + 1 − n , lim n 1/n et
µ ¶
n→+∞ n→+∞ n n→+∞ n→+∞
1 n
lim 1 + .
n→+∞ n
³ ´ lim b n
B En général lim anbn 6= lim an n→+∞ .
n→+∞ n→+∞
La difficulté de ce théorème, c’est qu’il nécessite deux inégalités bien choisies pour pouvoir
conclure. Dans le cas où on peut deviner la valeur de la limite cherchée, on utilise le résultat
suivant qui ne demande qu’une seule inégalité.
1. Soit ℓ ∈ R. On a : un n→+∞
−→ ℓ ⇐⇒ (u n − ℓ) −→ 0
n→+∞
2. On a : u n −→ 0 ⇐⇒ |u n | −→ 0
n→+∞ n→+∞
Donc si ℓ ∈ R, on a :
u n −→ ℓ ⇐⇒ |u n − ℓ| −→ 0
n→+∞ n→+∞
Soit ℓ un réel et soient (u n ) et (αn ) deux suites réelles telles que |u n − ℓ| ≤ αn a.p.c.r., et
αn −→ 0.
n→+∞
On a alors u n −→ ℓ.
n→+∞
n + sin n
Exemple. Déterminer lim .
n→+∞ n + 1
Ce théorème est aussi très pratique pour prouver la convergence de suites définies par une
somme ou par une intégrale.
n sin k
N
X
Exemple. On pose pour tout n ∈ , u n = 2
. Déterminer lim u n .
k=1 n + k
n→+∞
Z1
Exemple. On pose pour tout n ∈ , u n = N t n cos(nt ) dt . Déterminer lim u n .
n→+∞
0
Soient (u n ) et (v n ) deux suites telles que (u n ) est bornée et (v n ) est convergente vers 0.
Alors −→ u n v n = 0.
n→+∞
(−1)n cos n
Exemple. Déterminer lim et lim p .
n→+∞ n n→+∞ n
Pour une limite infinie, une seule inégalité suffit.
Soient (u n ) et (v n ) deux suites réelles telles que u n ≤ v n a.p.c.r., et (u n ) diverge vers +∞.
Alors (v n ) diverge elle aussi vers +∞.
Soient (u n ) et (v n ) deux suites réelles telles que u n ≤ v n a.p.c.r., et (v n ) diverge vers −∞.
Alors (u n ) diverge elle aussi vers −∞.
Exemple. Soit (u n ) une suite réelle définie par u 0 > 0 et ∀n ∈ N, un+1 = un + pn. Montrer
que lim u n = +∞.
n→+∞
Xn 1
Exemple. Déterminer lim p .
n→+∞
k=1 k
On dit que A est bornée lorsqu’elle est à la fois majorée et minorée, c’est-à-dire qu’il existe
R
(m, M) ∈ 2 tel que : ∀x ∈ A, m ≤ x ≤ M.
Noter qu’une partie majorée admet une infinité de majorants : si M est un majorant, tout réel
plus grand que M est un autre majorant.
Définition 51 – Maximum
Si A est une partie finie et non vide, alors elle admet un maximum et un minimum.
Si A est une partie infinie, on vient de voir que même si elle est bornée, elle peut ne pas avoir de
maximum. Pour palier ce défaut on introduit une notion plus subtile.
R
Si l’ensemble des majorants de A, noté E A = {M ∈ / ∀x ∈ A, x ≤ M}, est non vide et admet
un plus petit élément b, alors b est appelé borne supérieure de A, notée sup A.
sup A est donc le plus petit majorant de A.
Le fait que sup A soit le plus petit majorant de A s’utilise de la façon suivante : si M est un réel
tel que ∀x ∈ A, x ≤ M, alors sup A ≤ M.
B Dans le raisonnement précédent, on n’a pas pu choisir que x = sup A puisqu’on a vu qu’en
général sup A n’est pas un élément de A.
Exemple. Soient A et B sont deux parties non vides de R telles que A ⊆ B. Montrer que :
• si B est majorée, alors A est majorée et sup A ≤ sup B ;
• si B est minorée, alors A est minorée et infB ≤ inf A.
Important. Ce théorème permet d’étudier la limite de suite dont on ne connaît pas une
expression du terme général.
Xn 1
Exemple. Pour tout n ∈ N, on pose un = k!
. En exploitant l’inégalité k! ≥ 2k−1 , montrer
k=0
que la suite (u n ) est convergente.
Exemple. Pour n ∈ N,
on définit xn comme étant l’unique solution de l’équation
nx + ln x = 0. Montrer que (xn )n∈N est bien définie et qu’elle converge vers 0.
Les suites adjacentes donnent un cadre très simple pour utiliser le théorème de la limite
monotone, via le théorème suivant.
Exemple. Les approximations décimales d’un réel forment deux suites adjacentes qui
convergent vers ce réel. En particulier tout réel est limite d’une suite de nombres rationnels.
2n 1 2n 1
N∗, on pose an =
X X
Exemple. Pour tout n ∈ et b n = . Montrer que les suites (an )
k=n+1 k k=n k
et (b n ) sont adjacentes.
B Si (u n ) est convergente on obtient donc que (u n+1 − u n ) converge vers 0. Mais la réciproque
est fausse, on peut avoir (u n+1 −u n ) qui converge vers 0 et (u n ) divergente. Prendre par exemple
u n = ln(n).
¡ ¢
Exemple. Montrer que la suite (−1)n n’a pas de limite, ie qu’elle est divergente de seconde
espèce.
En particulier si les suites extraites (u 2n ) et (u 2n+1 ) sont adjacentes, alors la suite (u n ) est
convergente.
Xn (−1)k−1
Exemple. Pour tout n ∈ N∗, on pose S n = k
. Montrer que (S n )n≥1 est convergente.
k=1
∀ε > 0, ∃n 0 ∈ N; ∀n ≥ n 0 , |z n − ℓ| ≤ ε
C’est donc la même définition que pour une suite réelle, mais la valeur absolue est remplacée
par le module.
On peut se ramener à des suites réelles en utilisant les parties réelles et ¡imaginaires
¢ ¡: la suite¢
complexe (z n ) converge vers ℓ si, et seulement si, les suites réelles Re(z n ) et Im(z n )
convergent respectivement vers Re(ℓ) et Im(ℓ).
De même on dira que la suite complexe (z n ) est bornée lorsqu’il existe un réel M positif tel que :
∀n ∈ N, |z n | ≤ M
Exemple. Pour tout n ∈ N, on pose zn = ei n . Alors ∀n ∈ N, |zn | ≤ 1 donc (zn ) est bornée.
Comme pour les suites réelles on peut montrer que pour une suite complexe convergente, il y a
unicité de la limite. De plus toute suite complexe convergente est bornée.
D’autre part les opérations compatibles avec les suites convergentes réelles le sont aussi avec
les suites complexes, à savoir :
• Combinaison linéaire. Si (z n ) et (z n′ ) sont deux suites complexes qui convergent respecti-
vement vers ℓ et ℓ′ , et si α et β sont deux nombres complexes, alors la suite complexe
(α.z n + β.z n′ ) converge vers le complexe αℓ + βℓ′ .
• Produit. Si (z n ) et (z n′ ) sont deux suites complexes qui convergent respectivement vers ℓ et
ℓ′ , alors la suite complexe (z n .z n′ ) converge vers le complexe ℓℓ′ .
• Quotient. Si (z n ) et (z n′ ) sont deux suites complexes qui convergent respectivement vers ℓ
et ℓ′ avec ℓ′ 6= 0, alors la suite complexe (z n /z n′ ) converge vers le complexe ℓ/ℓ′.
• Composition. Si (z n ) est une suite complexe qui ¡converge C C
¢ vers ℓ et si f : −→ est une
application telle que lim f (z) = a, alors la suite f (z n ) converge vers f (a).
z→ℓ
➥ Connaître la définition et les propriétés des notions de borne supérieure ou inférieure d’une
partie de R.
4 Exercices
Propriétés de R
Montrer que :
p p
1. ∀(a, b) ∈ R2 , (a + b)2 ≤ 2(a 2 + b 2 ) 2. ∀(a, b) ∈ R+¢2, a + b É pa + b
¡
¡ ¢2 p
∀(a, b) ∈ R+ ,
1 a +b
3. ∀(a, b) ∈ R2 , |ab| ≤ (a 2 + b 2 ) 2. ab É
2 2
Soit (x, y) ∈ R2 .
1. Vérifier que sup(A ∪ B) et inf(A ∪ B) existent et les exprimer en fonction de sup A, sup B,
inf A et infB.
µ ¶ µ ¶
1 1 1 X ai a j
(a1 + a2 + · · · + an ) × + +··· + =n+ +
a1 a2 an 1Éi <j Én a j ai
et en déduire que :
µ ¶
1 1 1
(a1 + a2 + · · · + an ) × + +··· + Ê n2
a1 a2 an
Propriétés générales
des suites
1. Soient (u n ) et (v n ) deux suites réelles qui convergent respectivement vers ℓ et ℓ′ tels que
ℓ < ℓ′ . Montrer que u n < v n a.p.c.r..
4. Soit (u n ) une suite réelle à valeurs dans Z, et convergente. Montrer qu’elle est
stationnaire.
N
1. On suppose qu’il existe un réel k ∈ [0, 1[ et un rang n 0 ∈ vérifiants : ∀n Ê n 0 , |u n+1 | É
k|u n |. Montrer que (u n )n∈N converge vers 0.
¯ ¯
¯ u n+1 ¯ existe
2. On suppose que : lim ¯ ¯ ¯ = ℓ, avec 0 É ℓ < 1. Montrer que (u n )n∈N converge vers
n→+∞ u n ¯
0.
µ n¶
x
3. Pour x réel déterminer la limite de la suite .
n!
Soit (u n )n∈N une suite réelle, convergente vers ℓ ∈ R. Pour tout n ∈ N, on pose :
u1 + u2 + · · · + un
Sn =
n
Utilisation du théorème
de la limite monotone
N
Soit (u n ) une suite croissante de limite ℓ. Pour n ∈ ∗ , on pose v n =
u1 + · · · + un
n
.
R
¡ ¢2
Soit (a, b) ∈ + . On considère les suites de réels positifs (u n ) et (v n ) définies par u 0 = a, v 0 = b
et :
∀n ∈ , N p
u n+1 = u n v n et v n+1 =
un + v n
2
2. Montrer que (u n ) et (v n ) convergent vers une même limite.
Cette limite commune est appelée moyenne arithmético-géométrique de a et b et est notée
M(a, b).
3. Calculer M(a, a) et M(a, 0) pour a ∈ R+.
4. Exprimer M(λa, λb) en fonction de M(a, b) pour λ ∈ R+ et (a, b) ∈ ¡R+¢2.
1. Soit n Ê 1. Montrer que l’équation : x n + x −1 = 0, admet une unique solution x > 0, notée
xn .
4. Montrer qu’il est impossible que (xn )nÊ1 converge vers une limite l < 1.
u0 = a
v0 = b
un + v n
∀n ∈ N, u n+1 =
2
2u n v n
∀n ∈ N, v n+1 =
un + v n
Étude de suites
à !
n 1
X n! ln(n) X2n (−1)k
1. u n = −n 2. u n = 3. u n = 4. u n =
k=0 2
k 2n+1 n k=0 k + 1
x2
2. (a) Vérifier que : ∀x > 0, x − É ln(1 + x) É x.
2
n µ ¶
Y k
(b) En déduire la limite de la suite (u n )nÊ1 définie par : u n = 1+ 2 .
k=1 n
¥ ¦
(n + 1)2 x
3. Si x est un réel étudier la convergence de (u n )nÊ2 définie par : u n = .
n2 − n
Chapitre 7
Calcul matriciel et systèmes linéaires
Sommaire
1 K
L’espace Mn,p ( ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
1.2 K
Opérations dans Mn,p ( ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
2 Produit matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
2.1 Produit d’une matrice par un vecteur colonne . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
2.2 Cas général : produit de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
2.3 Règles de calcul pour le produit matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
2.4 Cas des matrices carrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
2.5 Matrices carrées inversibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
3 Transposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
3.1 Premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
3.2 Matrices symétriques et antisymétriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
4 Systèmes linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
4.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
4.2 Opérations élémentaires sur les lignes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
4.3 Échelonnement d’une matrice et algorithme de Gauss-Jordan . . . . . . . 203
4.4 Application aux systèmes linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
5 Opérations élémentaires et calcul matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
5.1 Matrices élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
5.2 Compléments sur les matrices carrées inversibles . . . . . . . . . . . . . . . 211
5.3 Méthode du système linéaire pour inverser une matrice . . . . . . . . . . . 213
5.4 Méthode du pivot de Gauss-Jordan pour inverser une matrice . . . . . . . 213
6 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
Dans tout le chapitre la lettre K désigne indifféremment R ou C. Les éléments de K sont appe-
lés les scalaires.
1 L’espace Mn,p ( ) K
1.1 Définitions
On fixe n et p deux entiers naturels non nuls.
Définition 1 – Matrice
On appelle matrice à n lignes et p colonnes à coefficients dans K toute application :
A : 1, n × 1, p −→ K
(i , j ) 7−→ A[i , j ]
Définition 2 – Coefficients
Le scalaire A[i , j ] est appelé coefficient de A sur la ligne i et la colonne j .
Il peut être aussi noté A i ,j ou encore ai ,j . Dans ce cas la matrice A peut être notée ((ai ,j )) 1≤i ≤n .
1≤ j ≤p
A peut aussi être représentée sous forme d’un tableau à n lignes et p colonnes :
colonne j
↓
a1,1 a1,2 ... a1,j ... a1,p
a2,1 a2,2 ... a2,j ... a2,p
.. .. .. ..
A =
. . . .
ai ,1 ai ,2 ... ai ,j ... ai ,p
← ligne i
. .. .. ..
.. . . .
an,1 an,2 ... an,j ... an,p
Notation : L’ensemble des matrices de taille n × p à coefficients dans K est noté Mn,p (K). Re-
R
marquer que Mn,p ( ) ⊆ Mn,p ( ). C
Vocabulaire :
K
• Si n = 1, on dit que A ∈ M1,p ( ) est une matrice ligne.
• Si p = 1, on dit que A ∈ Mn,1 (K) est une matrice colonne.
• Si n = p, Mn,n (K) est aussi noté Mn (K) et on dit que A ∈ Mn (K) est une matrice carrée
d’ordre n.
• La diagonale de A est la famille de ses éléments diagonaux (ai ,i )1≤i ≤min(n,p) .
K K
Soient n, n ′ , p, p ′ des entiers naturels non nuls, A ∈ Mn,p ( ) et B ∈ Mn′ ,p ′ ( ).
On dit que A = B lorsque n = n ′ , p = p ′ et :
Donc deux matrices sont égales si, et seulement si, elles ont même taille et mêmes coefficients.
K
Soit A ∈ Mn ( ). On dit que A est triangulaire supérieure lorsque :
a1,1 a1,2 ... ... a1,n
0 a2,2 ... ... a2,n
.. ..
0 0 . .
. .. .. .. ..
.. . . . .
0 0 ... 0 an,n
a1,1 0 0 ... 0
a2,1 a2,2 0 ... 0
.. .. .. .. ..
. . . . .
. . .. ..
.. .. . . 0
an,1 an,2 ... . . . an,n
K
Soit A ∈ Mn ( ). On dit que A est diagonale lorsque :
λ1 0 0 ... 0
0 λ2 0 ... 0
.. .. ..
0 0 . . . = Diag(λ1 , λ2 , . . . , λn )
. .. .. ..
.. . . . 0
0 0 ... . . . λn
Notations :
K
• On note Tn+ ( ) l’ensemble des matrices carrées triangulaires supérieures d’ordre n ;
• On note Tn− (K) l’ensemble des matrices carrées triangulaires inférieures d’ordre n ;
K
Soit A ∈ Mn ( ). Alors :
K K
Autrement dit : D n ( ) = Tn+ ( ) ∩ Tn− ( ). K
On a donc :
µ
¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 3 2 1 1+2 3+1 3 4
Exemple. + = = .
0 0 4 5 0+4 0+5 4 5
On a donc :
3 2 2×3 2×2 6 4
Exemple. 2. 0 1 = 2 × 0 2 × 1 = 0 2.
1 1 2×1 2×1 2 2
K
Dans Mn ( ), la matrice 0n,n est notée plus simplement 0n .
µ ¶ 0 0 0
0 0 0 0
Exemple. 02,4 = et 03 = 0 0 0
0 0 0 0
0 0 0
0n,p + A = A + 0n,p = A
1.A = A
Dorénavant la matrice (−1).A sera notée plus simplement −A, et l’opération A + (−1).B sera
notée A − B.
2 Produit matriciel
X
p
a1,k × xk
k=1
..
.
X p
ai ,k × xk ← ligne i
A × X = x1 .C 1 + x2 .C 2 + · · · + x p .C p =
k=1
..
.
p
X
an,k × xk
k=1
A × X est donc une combinaison linéaire des colonnes de A, dont les coefficients sont
ceux de X .
1 2 µ ¶ 1×1+2×2 5
1
Exemple. −1 −1 ×
= (−1) × 1 + (−1) × 2 = −3.
2
1 0 1×1+0×2 1
K
On définit le produit de A ∈ Mn,p ( ) par B ∈ Mp,q ( ) ainsi : K
• on note X 1 , . . . , X q les matrices colonnes égales aux colonnes de B,
K
• la matrice A ×B ∈ Mn,q ( ) est la matrice dont les colonnes sont les matrices A × X 1 , . . . , A × X q .
B Nous ne définissons donc le produit A ×B que dans le cas où le nombre de colonnes de A est
égal au nombre de lignes de B.
Dans les autres cas le produit A × B n’est pas défini.
K
Soient A = ((ai ,j )) 1≤i ≤n ∈ Mn,p ( ), B = ((b i ,j )) 1≤i ≤p ∈ Mp,q ( ). K
K
1≤ j ≤p 1≤ j ≤q
On note A × B = ((ci ,j )) 1≤i ≤n ∈ Mn,q ( ).
1≤ j ≤q
On a alors :
p
X
∀(i , j ) ∈ 1, n × 1, q, ci ,j = ai ,k × b k,j
k=1
p
a1,1 ... a1,k ... a1,p c1,1 ... c1,j ... c1,q
.. .. ..
.. .. ..
. . . . . .
n ai ,1 ... ai ,k ... ai ,p ci ,1 ... ci ,j ... ci ,q ligne i
.. .. .. .. .. ..
. . .
. . .
cn,1
an,1 ... an,k ... an,p ... cn,j ... cn,q
colonne j
2 1 µ ¶ 2 2 1 µ ¶
1 1 0 2 4
Exemple. Pour A = 0 3 et B = on a AB = 0 0 3 et B A = .
0 0 1 1 0
1 0 1 1 0
B Même si les deux produits AB et B A existent (ce qui est rarement le cas), on voit que AB 6= B A
en général. Le produit matriciel n’est donc pas commutatif.
¶ µ µ ¶
0 1 2 0 0
Exemple. Pour A = 6 02 on a A =
= = 02 .
0 0 0 0
B Si AB = 0n,q , on ne peut pas dire que A = 0n,p ou B = 0p,q . Le produit matriciel n’est pas
intègre. Un autre façon de le dire est qu’il existe des diviseurs de 0n,q qui sont non triviaux.
Plus généralement l’égalité AB = AC ne donne donc pas B = C , même si A 6= 0n,p .
On note L 1 , . . . , L n les matrices lignes égales aux lignes de A. Alors la i -ième ligne de la
matrice A × B est égale à L i × B.
On a donc :
1 0 0 ... ... 0
0 1 0 ... . . . 0
0 0 1 ... . . . 0
I n = .. .. .. .. . . ..
. . . . . .
.. .. .. .. ..
. . . . . 0
0 0 0 ... 0 1
K K
1. Associativité. Si A ∈ Mn,p ( ), B ∈ Mp,q ( ) et C ∈ Mq,r ( ) : K
A × (B ×C ) = (A × B) ×C
K ¡ ¢2
2. Distributivité à droite. Si A ∈ Mn,p ( ) et (B,C ) ∈ Mp,q ( ) : K
A × (B +C ) = A × B + A ×C
¡ ¢2
K
3. Distributivité à gauche. Si (A, B) ∈ Mn,p ( ) et C ∈ Mp,q ( ) : K
(A + B) ×C = A ×C + B ×C
K
6. Matrice nulle. Si A ∈ Mn,p ( ) :
B Rappelons une dernière dois que le produit matriciel est non commutatif et non intègre
K K
(sauf si n = 1 car M1 ( ) = ).
K
Si A est dans Mn ( ) on a :
K
∀A ∈ Mn ( ), A × In = In × A = A et A × 0n = 0n × A = 0n
On peut donc remarquer que la matrice I n commute avec toutes les matrices de Mn ( ). K
K
Plus généralement, pour tout λ ∈ , la matrice λ.I n commute aussi avec toutes les matrices
car (λ.I n )A = A(λ.I n ) = λ.A
K
Si A ∈ Mn ( ) et p ∈ N on définit A p par récurrence : A0 = I n et A p = A × A p−1 .
¡ ¢ ¡ ¢
B Bien évidemment, on ne peut pas dire que A p [i , j ] = A[i , j ] p .
Par exemple :
µ ¶2 µ ¶ µ 2 ¶
1 2 −1 2 1 22
= 6 =
−1 0 −1 −2 (−1)2 02
K
On dit que Tn+ ( ) est stable pour le produit matriciel.
λ1 µ1 λ1 µ1
0 λ2
⋆ 0 µ2 ⋆ 0 λ2 µ2 ⋆
. .. .. × . . . = . .. ..
.. . . .. .. .. .. . .
0 0 . . . λn 0 0 . . . µn 0 0 . . . λn µn
B En général, une matrice diagonale ne commute pas avec une matrice quelconque.
à !
Xp
p
Si A et B commutent, on a donc : (A − B)p = (−1)p−k .A k × B p−k .
k=0 k
p
X
Généralisation des sommes géométriques. Si A ∈ Mn ( ) on ne sait pas calculer K A k mais
k=0
par on a tout de même l’identité :
à ! à !
p
X p
X
(I n − A) × Ak = A k × (I n − A) = I n − A p+1
k=0 k=0
K
Soit A ∈ Mn ( ) une matrice inversible.
K
Il y a unicité de la matrice B ∈ Mn ( ) telle que AB = B A = I n .
1
B A −1 n’existe pas toujours. De plus, il ne faut pas la noter .
A
K
Exemple. Soit A ∈ Mn ( ) telle que A 2 +2A−3I n = 0n . Montrer que A est inversible et donner
A −1 en fonction de A.
K
Notation : On note GL n ( ) l’ensemble des matrices carrées inversibles d’ordre n.
K
GL n ( ) est appelé groupe linéaire d’ordre n sur . K
Théorème 24 – Règles de calcul de l’inverse
¶ µ
1 −1
B En général la matrice A + B n’est plus inversible. Considérer par exemple A = et
1 1
B = −A.
K
Soit A ∈ Mn ( ) une matrice inversible. ¡ ¢p ¡ ¢−1
Pour tout p entier naturel non nul, on pose A −p = A −1 = A p
Z ¡ ¢p ¡ ¢n ¡ ¢n
Si (n, p) ∈ 2 , on a : A n = A np = A p et A n × A p = A n+p = A p × A n et A −1 = A −n .
K
Soit A ∈ Mn ( ). Alors on a équivalence de :
(i) A est inversible ;
(ii) A est inversible à gauche ;
(iii) A est inversible à droite.
K
Autrement dit si A et B sont deux matrices de Mn ( ) telles que AB = I n , alors A et B sont
inversibles, A −1 = B, B −1 = A et donc B A = I n .
K
Exemple. Soit A ∈ Mn ( ) telle que A 2 +2A−3I n = 0n . Montrer que A est inversible et donner
−1
A en fonction de A.
3 Transposition
¡t ¢ ¡ ¢
A [i , j ] = A[ j , i ] ou encore t A i ,j = A j ,i
t
1 3 µ ¶
0 1 1 0 2
Exemple. = .
2 1 3 1 1
K
Soit M ∈ Mn ( ).
1. On dit que M est symétrique lorsque t M = M, ie lorsque :
Si M est antisymétrique, on a : ∀i ∈ 1, n, M[i , i ] = 0. Donc une matrice antisymétrique a tous
ses coefficients diagonaux égaux à 0.
K
Exemple. I n est symétrique. 0n est la seule matrice de Mn ( ) qui est à la fois symétrique et
antisymétrique.
K K
Notations : on note S n ( ) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n, et A n ( ) l’ensemble
des matrices carrées antisymétriques d’ordre n.
4 Systèmes linéaires
Pour commencer, nous allons voir sur deux exemples pourquoi il est indispensable de résoudre
des équations (ou système d’équations) par équivalence.
• On considère l’équation x 2 + x + 1 = 0 d’inconnue x ∈ . R
Si on multiplie par x : x 3 + x 2 + x = 0. Et comme x 2 = −x − 1, on en déduit : x 3 = 1, ie x = 1
puisque x ∈ . R
C’est absurde puisque 1 n’est pas solution de l’équation de départ.
Explications : on a en fait raisonné par implications et obtenu x 2 +x +1 = 0 =⇒ x = 1. Mais
x = 1 serait l’unique solution à condition d’avoir l’équivalence x 2 + x + 1 = 0 ⇐⇒ x = 1. Or
ce n’est pas le cas ici, l’implication x = 1 =⇒ x 2 + x + 1 = 0 est fausse.
On a donc obtenu que l’équation n’a pas de solution.
x − y = 1 (1)
• On considère le système d’équation : x + y = 3 (2)
−x + 3y = −3 (3)
(1) + (2) donne 2x = 4 donc x = 2, et (2) + (3) donne 4y = 0 donc y = 0. Le système aurait
donc comme unique couple solution (2, 0) ?
Encore une fois la réponse est non : ce n’est pas une solution.
x − y = 1 (1)
On a donc : x + y = 3 (2) =⇒ (x, y) = (2, 0) mais la réciproque est fausse. En
−x + 3y = −3 (3)
conclusion le système n’a aucune solution.
Que retenir de ces exemples ?
Qu’il faut résoudre des équations en raisonnant par équivalence !
Si ce n’est pas possible, alors il faut garder en tête qu’on ne trouve pas que des solutions mais
aussi des « candidats solutions ». Il faut alors vérifier au cas par cas si chaque « candidat solution »
est bien une solution.
4.1 Définitions
On se donne deux entiers naturels non nuls n et p, ainsi que np coefficients (ai ,j ) 1≤i ≤n dans
K que nous appellerons coefficients du système, et n autres coefficients b1, . . . , bn dans K qui
1≤ j ≤p
On dit que le système (S) est compatible lorsque S 6= ;, et incompatible dans le cas contraire.
D’après la remarque précédente, un système homogène est toujours compatible.
La matrice A = ((ai ,j )) 1≤i ≤n est appelée matrice des coefficients et la matrice colonne
1≤ j ≤p
B = ((b i ,1 ))1≤i ≤n est appelée matrice colonne du second membre.
La concaténation horizontale de ces deux matrices est appelée matrice augmentée du système ;
elle est parfois notée (A|B).
½
x+y = 2
Exemple. Donner la matrice augmentée du système (S)
x + 2y = 3
On note L 1 , L 2 , . . . , L n les lignes (ie les équations) du système linéaire (S). On définit alors
les opérations élémentaires sur les lignes :
• échange des lignes i et j : L i ←→ L j
K
• multiplication de la ligne i par un scalaire β ∈ ∗ : L i ← β.L i
• pour i 6= j , remplacement de la ligne i par elle-même additionnée du produit de la
K
ligne j par un scalaire α ∈ : L i ← L i + α.L j
Deux systèmes linéaires sont dit équivalents si on peut passer de l’un à l’autre par une suite
finie d’opérations élémentaires sur les lignes.
Deux matrices A et A ′ de même taille sont dites équivalentes en ligne si elles se déduisent
l’une de l’autre par une suite finie d’opérations élémentaires sur les lignes.
On le note A ∼ A ′ .
L
On peut montrer que la relation ∼ est une relation d’équivalence sur l’ensemble Mn,p ( ).
L
K
Théorème 35 – Matrices équivalentes en lignes et sytèmes équivalents
Si on passe d’un système (S) à un autre système (S ′ ) par une suite finie d’opérations
élémentaires sur les lignes, alors la matrice augmentée de (S ′ ) s’obtient en effectuant la
même suite d’opérations élémentaires sur la matrice augmentée de (S) ; et réciproque-
ment.
Une matrice est dite échelonnée par lignes si elle vérifie les deux propriétés suivantes :
i . si une ligne est nulle, toutes les lignes suivantes le sont aussi ;
i i . à partir de la deuxième ligne, dans chaque ligne non nulle, le premier coefficient
non nul à partir de la gauche est situé à droite du premier coefficient non nul de la
ligne précédente.
Si une matrice est échelonnée par lignes, on appelle pivot le premier coefficient non nul
de chaque ligne non nulle.
Une matrice échelonnée en lignes est dite échelonnée réduite par lignes si elle est nulle, ou
si tous ses pivots sont égaux à 1 et sont les seuls éléments non nuls de leur colonne.
1 3 0 1 1
0 0 1 5 0
Exemple. 0 0 0 1 3 est échelonnée par lignes, sans être échelonnée réduite par
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
lignes.
1 3 0 0 1
0 0 1 0 0
Exemple. 0 0 0 1 3 est échelonnée réduite par lignes.
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
L’algorithme du pivot de Gauss-Jordan consiste à répéter des opérations sur les lignes d’une
matrice, de façon à la transformer en une matrice échelonnée par ligne, puis en une matrice
échelonnée réduite par ligne.
Pour la forme échelonnée par ligne il y plusieurs possibilités. Par contre pour la forme
échelonnée réduite par ligne, il y a une unique solution pour la matrice finale ; c’est tout
l’intérêt de cette notion.
On considère la matrice :
a1,1 a1,2 . . . a1,j . . . a1,p
a . . . a21,p
2,1 a2,2 . . . a2,j
. .. .. ..
.
. . . .
A=
ai ,1 ai ,2 ... ai ,j . . . ai ,p
.. .. .. ..
. . . .
an,1 an,2 . . . an,j . . . an,p
CAS 1 A est la matrice nulle : dans ce cas elle est déjà échelonnée réduite. FIN
CAS 2 Un des coefficients de la matrice n’est pas nul. On note j l’indice de la première colonne
non nulle et i un indice de ligne où ai ,j 6= 0.
′
avec cette fois a1,j 6= 0.
Le coefficient encadré est utilisé comme « pivot » : on l’utilise pour faire faire apparaître des
zéros à la place des coefficients qui se trouve en-dessous de lui, dans la même colonne. Pour
tout i ∈ 2, n, on effectue les opérations :
ai′ ,j
Li ← Li − ′ L1
a1,j
On a alors :
′ ′ ′
0 ... 0 a1,j a1,j +1
... a1,p
0 ... 0 0
A ∼ .. .. ..
L
. . . A′
0 ... 0 0
où A ′ est matrice comportant une ligne de moins que la matrice A.
CAS 2.1 A ′ est la matrice nulle. Dans ce cas, A est équivalent par lignes à une matrice
échelonnée par ligne. FIN
où A ′′ est une matrice comportant deux lignes de moins que la matrice de départ A.
Etc. . .
À la fin de l’algorithme, on a obtenu une matrice B échelonnée par lignes, et telle que A ∼ B.
L
Pour avoir unicité de la matrice échelonnée par ligne qui est équivalent à A, il faut lui imposer
d’être échelonnée réduite par ligne.
Une fois qu’on a obtenu une matrice échelonnée, on divise chaque ligne non nulle par son pivot,
ce qui a pour effet de mettre tous les pivots égaux à 1.
Par opérations élémentaires sur les lignes, on peut mettre à 0 tous les coefficients qui se situent
au-dessus d’un pivot, sur la même colonne. On obtient ainsi une matrice échelonnée réduite
par lignes.
3 −1 1 5
2 1 −1 1
Exemple. Soit A = . Donner la matrice échelonnée par lignes qui est
1 −1 1 2
4 1 1 3
équivalente à A.
2 1 1 1
Exemple. Soit A = 1 −1 −1 2. Donner la matrice échelonnée par lignes qui est
4 −1 −2 6
équivalente à A.
On dira que le système linéaire (S) est échelonnée lorsque la matrice A est échelonnée par lignes.
On dira que (S) est échelonné réduit lorsque A est
échelonnée réduite par lignes.
Dans un système seulement échelonné, les inconnues principales correspondent encore aux
pivots. En pratique on les « matérialise » pour les différencier des paramètres.
Exemple. Donner les inconnues principales et les paramètres du système linéaire
2x + y − z = 1
3x + 3y − z = 2
2x + 4y = 2
Soit (S) un système linéaire. Son rang est défini comme étant le nombre d’inconnues
principales ; on le note rg(S).
Pour déterminer le rang d’un système linéaire, il faut donc le mettre au moins sous forme
échelonnée.
Si (S) est un système linéaire de n équations à p inconnues on peut donc dire que
rg(S) ≤ min(n, p).
Si (S) est une système linéaire à p inconnues et de rang r , alors le nombre de paramètres
est égal à p − r .
On sait résoudre un système linéaire échelonné à p inconnues : les paramètres peuvent prendre
K
n’importe quelle valeur dans , et les inconnues principales ont une alors une valeur fixée par
les paramètres. Pour le nombre de solutions, il n’y a donc que trois possiblités :
3x − y + z = 5
2x + y − z = 1
Exemple. Résoudre le système linéaire
x −y +z =2
4x + y + z = 3
2x + y − z = 1
Exemple. Résoudre le système linéaire 3x + 3y − z = 2
2x + 4y = 2
2x + y + z = 1
Exemple. Résoudre le système linéaire x − y − z = 2
4x − y − 2z = 6
x +y +z −t =1
Exemple. Résoudre le système linéaire x − y − z + t = 2
x −y −z −t =3
Soient i et j deux éléments de 1; n. On note E i ,j la matrice carrée d’ordre n, dont tous les
coefficients sont nuls sauf celui de la i -ième ligne et j -ième colonne qui est égal à 1 :
colonne j
↓
0 0 ... 0 ... 0
0 0 ... 0 ... 0
.. .. .. ..
E i ,j =
. . . .
0 0 ... 1 ... 0
← ligne i
. .. .. ..
.. . . .
0 0 ... 0 ... 0
Pour (k, ℓ) ∈ 1; n2, E i ,j [k, ℓ] = δi ,k × δ j ,ℓ où δa,b est le symbole de Kronecker défini par :
(
1 si a = b
δa,b =
0 sinon
On note souvent Ui ,j (λ) = I n + λ.E i ,j : les coefficients de la diagonale valent 1, celui de la i -ième
ligne et j -ième colonne vaut λ, et tous les autres valent 0.
K
Si λ ∈ et i , j sont deux éléments de 1; n tels que i 6= j , alors la matrice de transvection
Ui ,j (λ) est inversible et son inverse est Ui ,j (−λ).
K
Si i , j sont deux éléments de 1; n tels que i 6= j , et si A est une matrice de Mn,p ( ), alors
la matrice Ti ,j × A se déduit de A après l’opération L i ←→ L j .
Si i , j sont deux éléments de 1; n tels que i 6= j , alors la matrice de transposition Ti ,j est
inversible et son inverse elle-même.
On note souvent D i (λ) = I n + (λ − 1)E i ,i : c’est une matrice diagonale dont les coefficients dia-
gonaux valent 1, sauf le i -ième qui vaut λ.
K K
Si λ ∈ ∗ et i est un élément de 1; n, et si A est une matrice de Mn,p ( ), alors la matrice
D i (λ) × A se déduit de A après l’opération L i ←− λL i .
K
Si λ ∈ ∗ et i ∈ 1; n, alors la matrice de dilatation D i (λ) est inversible et son inverse est
D i (1/λ).
K
Si A est une matrice de Mn,p ( ), alors il existe une matrice E produit de matrices élémen-
taires et une unique matrice échelonnée réduite R telles que A = E R.
On peut définir de même les opérations élémentaires sur les colonnes C 1 , . . ., C n d’une matrice
A à n colonnes :
• l’opération C i ←− C i + λC j se traduit par l’opération A ×Ui ,j (λ) ;
• l’opération C i ←→ C j se traduit par l’opération A × Ti ,j ;
• l’opération C i ←− λC i se traduit par l’opération A × D i (λ).
Si A ′ est obtenue après des opérations élémentaires sur les colonnes de A, alors on dit que A et
A ′ sont équivalentes par colonnes et on le note A ∼ A ′ . On repasse à des matrices équivalentes
C
par lignes grâce à la transposée :
A ∼ A ′ ⇐⇒ t A ∼ t A ′
C L
x+y = 2
1 1 µ ¶ 2
x
Exemple. Le système x − y = 0 s’écrit matriciellement 1 −1 = 0.
y
3x + y = 4 3 1 4
K
Si A ∈ Mn,p ( ) on appelle rang de A le rang du système linéaire AX = B. On le note rg(A).
Si R est l’unique matrice échelonnée réduite par ligne équivalente par ligne à A alors
rg(A) = nombre de pivots de R = rg(R).
Exemple. Le rang d’une matrice diagonale est égale au nombre de coefficients non nuls.
K
Exemple. Utiliser ce théorème pour montrer que : si A ∈ Mn ( ) est inversible à droite, alors
elle est inversible.
Exemple. Montrer que si une ligne ou une colonne de A est nulle alors A n’est pas inversible.
Exemple. Montrer que si deux colonnes de A ou deux lignes de A sont égales alors A n’est
pas inversible.
Une matrice triangulaire est inversible si, et seulement si, tous ses coefficients diagonaux
sont non nuls.
1 0 −1 1 −3 −1
Exemple. 0 2 1 est inversible mais 0 0 1 ne l’est pas.
0 0 3 0 0 3
−1
λ1 0 ... 0 1/λ1 0 ... 0
0 λ2 ... 0 0 1/λ 2 ... 0
. .. .. .. = . .. .. ..
.. . . . .. . . .
0 0 . . . λn 0 0 . . . 1/λn
Pour une matrice triangulaire supérieure, l’inverse est triangulaire supérieure mais ce n’est pas
au programme de PCSI.
Cette remarque est à la base d’une nouvelle méthode pour montrer à la fois l’inversibilité d’une
matrice et calculer son inverse : c’est la méthode du système linéaire.
K
B Ne pas chercher à trouver A −1 en cherchant B ∈ Mn ( ) telle que AB = I n : c’est un système
linéaire à n 2 inconnues, alors que dans la méthode précédente le nombre d’inconnue n’est que
de n.
2 1 1 1 1 −1
1
Exemple. A = 4 1 0 est inversible et A −1 = −4 4 4 .
8
−2 2 1 10 −6 −2
On en déduit une seconde méthode pour montrer à la fois l’inversibilité d’une matrice et
calculer son inverse : c’est la méthode du pivot de Gauss-Jordan, aussi appelée méthode du mi-
roir.
On détermine via l’algorithme de Gauss-Jordan la matrice échelonné réduite par lignes qui est
équivalente par lignes à A. Si c’est I n alors A est inversible.
Les opérations élémentaires effectués sur les lignes A sont représentées par une matrice B,
qui est donc un produit de matrices élémentaires. Si on effectue ces mêmes opérations sur la
matrice I n , on obtient la matrice A −1 : en effet, B I n = B = A −1 .
En pratique, on ne fait pas deux étapes pour l’algorithme de Gauss-Jordan, mais une seule :
pour chaque pivot on annule les coefficients qui sont en-dessous sur la même colonne, mais
aussi ceux quis sont au-dessus.
2 1 1 1 1 −1
1
Exemple. A = 4 1 0 est inversible et A −1 = −4 4 4 .
8
−2 2 1 10 −6 −2
➥ Maîtriser la transposition.
✪ Connaître ses propriétés vis à vis des trois opérations de calculs.
✪ Connaître les définitions des matrices symétriques et antisymétriques.
7 Exercices
Produit matriciel
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 −3 1 −3 1 2 1 −2
1. × 2. ×
−3 1 −3 1 −3 1 −1 1
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 −2 1 2 cos α − sin α cos β − sin β
3. × 4. ×
−1 2 −3 1 sin α cos α sin β cos β
µ ¶ µ ¶
cos α sin α cos β sin β
5. ×
sin α − cos α sin β − cos β
2. Montrer qu’il existe deux suites (an)n∈N et (b n )n∈N à valeurs réelles telles que : ∀n ∈ N, A n =
an A + b n A 2 . En déduire l’expression de A n , pour tout n ∈ N∗ .
a 0 0 0 1 1
1. Pour a ∈ R, on pose A = 0 a 0 , N = 0 0 1 et B = A + N . Vérifier que AN =
0 0 a 0 0 0
3 n
N A et N = 0, puis calculer B pour tout n ≥ 3.
1 2 2 1 1 1
2. On pose A = 2 1 2 et J = 1 1 1. Calculer J n puis A n pour tout n ∈ . N
2 2 1 1 1 1
Matrices inversibles
Algorithme de
Gauss-Jordan
Déterminer le rang puis résoudre les systèmes linéaires d’inconnues réelles suivants (on préci-
sera les inconnues principales et les paramètres) :
3x − y + z = 5
2x + y − z = 1
2x + y − z = 1
1) 2) 3x + 3y − z = 2
x −y +z =2
2x + 4y = 2
4x + y + z = 3
2x + y + z = 1 x +y +z −t =1
3) x −y −z =2 4) x −y −z +t =2
4x − y − z = 3 x −y −z −t =3
3x − y + z = 5 x1 + 2x2 − x3 + 3x4 = 0
5) x + y − z = −2 6) x + x3 − 2x4 + 2x5 = 0
2
−x + 2y + z = 3 2x1 + x2 − 5x3 − 4x5 = 0
Mettre les matrices suivantes sous forme échelonnée réduite et déterminer leur rang :
3 −1 1 7 1 1 −1 −1 1
1 0 1 1 2 3
9 −3 3 −1 2 1 0 −4 4
A= 2 −1 −2 B= 1 2 3
C = D =
0 0 4 −8 1 2 −3 1 −1
−1 −1 −1 1 2 3
0 0 2 −4 0 1 0 1 1
Matrices d’ordre n
K
1. Soit A ∈ Mn ( ) une matrice diagonale dont tous les coefficients diagonaux sont deux à
K
deux distincts. Montrer que, si M ∈ Mn ( ) alors :
A et M commutent si et seulement si M est diagonale
K
2. Montrer que les seules matrices de Mn ( ) qui commutent avec toutes les autres sont les
matrices scalaires, c’est-à-dire les matrices de la forme λI n , avec λ ∈ . K
Chapitre 8
Compléments sur les suites
Sommaire
1 Suites usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
1.1 Suites récurrentes d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
1.2 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
1.3 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
1.4 Suites arithmético-géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
1.5 Suites récurrentes linéaires d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
2 Comparaison des suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
2.1 Notations de Landau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
2.2 Suites équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
2.3 Propriétés conservées par équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
2.4 Opérations sur les équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
2.5 Comparaison des suites usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
1 Suites usuelles
1.1 Suites récurrentes d’ordre 1
On se donne f une fonction numérique et a un réel. On appelle suite récurrente
autonome d’ordre 1 une suite (u n ) définie par la donnée de u 0 = a et la relation de récurrence
N
∀n ∈ , u n+1 = f (u n ).
Exemple. u 0 = 1 et ∀n ∈ N, un + 1 = ln(1 + un ).
La fonction f est appelée itératrice. Le terme autonome sert à préciser que la fonction f ne
dépend pas de n.
N
Exemple. La suite (u n ) définie par u 0 = 1 et ∀n ∈ , un + 1 = n + u n une suite récurrente
d’ordre 1 non autonome.
Les suites récurrentes autonomes d’ordre 1 sont de nature très complexes, voir chaotiques.
Le fait que f soit monotone ou qu’elle ait une limite en +∞ ne donne pas de conclusion
évidente sur la suite (u n ).
Une première difficulté est de montrer que la suite existe, puisque dans la définition on définit
la suite en fonction d’elle-même, ce qui peut poser problème.
E
On suppose que I est un intervalle de stable par f : ∀x ∈ I , f (x) ∈ I .
N
(u n )n∈N est la suite définie par u 0 = a ∈ I et ∀n ∈ , u n+1 = f (u n )
Si (u n ) converge vers ℓ, si ℓ ∈ I , et si f est continue en ℓ alors f (ℓ) = ℓ.
Exemple. Étudier
q l’éventuelle limite de la suite (u n ) définie par u 0 = 1 et
∀n ∈ N, un+1 = 1 + u n2 .
B Si (u n ) converge vers ℓ mais ℓ ∉ I (ℓ est alors une borne de l’intervalle I ), alors il est possible
que ℓ ne soit pas un point fixe de f .
N
1. ∀n ∈ , u n = u 0 + nr ;
Plus généralement : ∀(n, p) ∈ N2, un = up + (n − p)r .
2. Pour tout (n, p) ∈ N2 tel que n ≥ p :
n
X up + un
u k = (n − p + 1)
k=p 2
premier terme + dernier terme
= nombre de termes ×
2
N
1. ∀n ∈ , u n = u 0 q n ; Plus généralement : ∀(n, p) ∈ N2, un = up q n−p (si n < p il faut
supposer q 6= 0).
+∞ si q > 1
n
2. lim q = 1 si q = 1
n→+∞
0 si − 1 < q < 1 ie |q| < 1
¡ n¢
et q n’a pas de limite si q ≤ −1.
3. Pour tout (n, p) ∈ N2 tel que n ≥ p, on a pour q 6= 1 :
n
X 1 − q n−p+1 1 − raisonnombre de termes
uk = u0 q p = premier terme ×
k=p 1−q 1 − raison
et pour q = 1 :
n
X
u k = (n − p + 1)u 0 = nombre de termes × premier terme
k=p
B Si (xn ) est une suite à valeurs dans ] − 1, 1[, on ne peut pas dire que lim (xn )n = 0.
µ ¶ n→+∞
1 n 1
Par exemple lim 1 − = .
n→+∞ n e
à !
n 1
X
Exemple. Déterminer lim k
.
k=1 2
n→+∞
Remarquons que si a = 1, alors (u n )n∈N est arithmétique de raison b, et si b = 0, alors (u n )n∈N est
géométrique de raison a. Dans la suite, on supposera que a 6= 1.
On va calculer le terme général u n en fonction de n, mais cette fois la formule est trop
compliquée pour être apprise, il faut donc uniquement retenir la méthode utilisée.
N
Exemple. On donne u 2 = 2 et ∀n ∈ , u n+1 = 2u n + 1. Donner une expression de u n .
Une suite (u n )n∈N est dite récurrente linéaire d’ordre 2 de paramètres (a, b) ∈ R2 lorsque :
N
∀n ∈ , u n+2 = au n+1 + bu n .
∀n ∈ N, u n = λr 1n + µr 2n
Exemple. Déterminer le terme général de la suite (u n )n∈N définie par u 0 = u 1 = 1 et, pour
tout n ∈ N : un+2 = un+1 + un .
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
226 C HAPITRE 8 : Compléments sur les suites
Exemple. Déterminer le terme général de la suite (u n )n∈N définie par u 0 = u 1 = 1 et, pour
tout n ∈ N∗ : un+1 = un − un−1 .
Exemple. Déterminer le terme général de la suite (u n )n∈N définie par u 0 = 1, u 1 = 0 et, pour
tout n ≥ 2 : u n = 4u n−1 − 4u n−2 .
∀n ∈ N, u n = λr 1n + µr 2n
∀n ∈ N, u n = (λn + µ)r 0n
(u n ) et (v n ) seront deux suites réelles. Pour simplifier les définitions nous supposerons que
v n 6= 0 a.p.c.r..
On dit que la suite (u n )n∈N est négligeable devant la suite (v n )n∈N lorsque :
un
lim =0
n→+∞ v n
On dit parfois aussi que la suite (v n )n∈N est prépondérante devant la suite (u n )n∈N .
On se donne des suites réelles (u n )n∈N , (v n )n∈N , (w n )n∈N , (an )n∈N et (b n )n∈N qui ne s’an-
nulent pas a.p.c.r..
1. Transitivité. un = o (v n ) et v n = o (w n ) donnent u n = o (w n )
n→+∞ n→+∞ n→+∞
2. Produit. un = o (v n ) et an = o (b n ) donnent u n × an = o (v n × b n )
n→+∞ n→+∞ n→+∞
3. Somme. un = o (w n ) et an = o (w n ) donnent u n + an = o (w n )
n→+∞ n→+∞ n→+∞
4. Multiplication par une constante. u n =
n→+∞
o (v n ) donne ∀λ ∈ R, λ × un n→+∞
= o (v n )
5. Multiplication par une suite. un = o (v n ) donne u n × w n = o (v n × w n )
n→+∞ n→+∞
Les remarques sur la notation o(v n ) sont encore valables pour la notation O (v n ).
Si u n = o (v n ) alors u n = O (v n ).
n→+∞ n→+∞
On le notera u n ∼ vn .
n→+∞
p
Exemple. n2 + n + 1 ∼ n.
n→+∞
La relation ∼ est une relation d’équivalence sur l’ensemble des suites réelles qui ne
s’annulent pas a.p.c.r..
La propriété de symétrie donne que si (u n )n∈N est équivalente à (v n )n∈N , alors (v n )n∈N est
équivalente à (u n )n∈N : on peut donc aussi dire que (u n )n∈N et (v n )n∈N sont équivalentes.
un ∼ v n ⇐⇒ u n − v n = o (v n ) ⇐⇒ v n − u n = o (u n )
n→+∞ n→+∞ n→+∞
On en déduit une méthode simple pour trouver une suite équivalente à une somme.
un + v n ∼ v n ⇐⇒ u n = o (v n )
n→+∞ n→+∞
Ce résultat indique que dans une somme on garde le terme « prépondérant ». Cela permet de
faire disparaître facilement une forme indéterminée.
1 1 1
Exemple. n − ln(n) + 2 ∼ n et + 2 ∼ .
n→+∞ n n n→+∞ n
Pour trois suites réelles (u n )n∈N , (v n )n∈N et (an )n∈N qui ne s’annulent pas a.p.c.r. :
si u n = o (v n ) et v n ∼ an , alors u n = o (an ).
n→+∞ n→+∞ n→+∞
1. Si u n ∼
n→+∞ n→+∞
R, alors un n→+∞
v n et v n −→ ℓ ∈ −→ ℓ.
2. On a une réciproque dans le cas particulier ℓ ∈ R∗ : si u n −→ ℓ alors u n ∼ ℓ.
n→+∞ n→+∞
Le dernier point est très important : les suites dont il sera difficile de trouver un équivalent sont
les suites qui convergent vers 0, ou qui divergent vers ±∞.
¡ ¢
B Si u n ∼ v n , on ne peut pas en déduire que lim u n − v n (on peut tomber sur une forme
n→+∞ n→+∞
indéterminée).
Prendre par exemple u n = (n + 1)2 et v n = n 2 .
n +1
Exemple. ∼ 1.
n n→+∞
¡ ¢
Exemple. Déterminer lim n − ln(n) + 2 .
n→+∞
On se donne des suites réelles (u n )n∈N , (v n )n∈N , (an )n∈N et (b n )n∈N qui ne s’annulent pas
a.p.c.r..
1. Valeur absolue. u n ∼ v n donne |u n | ∼ |v n |.
n→+∞ n→+∞
2. Produit. u n ∼ v n et an ∼ b n donnent u n × an ∼ v n × bn .
n→+∞ n→+∞ n→+∞
µ ¶ p
1 ¡ ¢2 ln(n) + 1 n2 + 1
Exemple. Déterminer un équivalent simple de 1 + n+ln(n) , de p et de p
3
.
n n+ n n3 + 1
• n! −→ +∞ • n n −→ +∞
n→+∞ n→+∞
+∞ si α > 0 +∞ si β > 0
α 1 si α = 0 β 1 si β = 0
• n −→ • (ln n) −→
n→+∞ n→+∞
0 si α < 0 0 si β < 0
+∞ si γ > 0 +∞ si a > 1
γn 1 si γ = 0 n 1 si a = 1
•e −→ • a −→
n→+∞ n→+∞
0 si γ < 0 0 si − 1 < a < 1
n3 − n2
Exemple. Déterminer lim .
n→+∞ (2n + 1)(2n + 2)(n + 3)
Théorème 23 – Comparaison de n α , n! et a n
2n nn
Exemple. −→ 0 et −→ +∞.
n! n→+∞ n! n→+∞
p ³ n ´n
La formule de Stirling donne un équivalent dee n! : n! ∼ 2πn . Mais elle n’est pas au
n→+∞ e
programme de PCSI.
De manière mnémotechnique, on peut retenir que si α > 0 et γ > 0 : (ln n)β ≪ n α ≪ eγn
ln(n)
Exemple. −→ 0 et n 2 e−n −→ 0.
n 3 n→+∞ n→+∞
Exemple. Si (xn )n∈N est une suite convergente vers 0, donner un équivalent simple de
arccos(xn ) et de arcsin(xn ).
Les suites (cos n)n∈N , (sin n)n∈N et (tan n)n∈N n’ont pas de limite lorsque n → +∞
(elles sont divergentes de seconde espèce).
sin(n)
B lim sin(n) n’existe pas, mais on ne peut pas en déduire que lim n’existe pas.
n→+∞ n→+∞ n
sin(n)
En effet, par encadrement, on montre que −→ 0.
n n→+∞
➥ Calculer la limite d’une suite en la comparant à une suite usuelle à l’aide d’équivalents ou de
croissances comparées.
4 Exercices
Suites usuelles
p
1. u 8 = 10 et u n+1 = u n − 3 2. u 5 = 4 et u n+1 = 2u n
3. u 11 = 30 et u n+1 = 2u n + 1 4. u 4 = −2 et u n+1 = −u n + 2
p
5. u 0 > 0 et u n+1 = e u n 6. u 10 = −1 et u n+1 = −u n
n
7. u 0 = 1 et u n+1 = (−1) u n 8. u 0 = 1, u 1 = 2 et u n+1 = 2u n + 3u n−1
9. u 0 = 1, u 1 = 0 et u n+2 = 4u n+1 − 4u n 10. u 0 = 1, u 1 = 1 et u n+2 = u n+1 − u n
11. u 0 = 0 et u n+2 − 2u n+1 + 5u n = 0 12. u 0 = 1, u 1 = 1 et u n = u n−1 + u n−2
13. u 0 = 1, u 1 = e4 et u n+2 × (u n )4 = (u n+1 )4 14. u 0 = 1 et u n = nu n−1 + n!
Donner un équivalent simple et la limite éventuelle de chacune des suites (u n ) définies par :
p
1. u n = n 2 − 2n 2. n + (ln(n))12 + sin(n) 3. u n = 2n +µ n 2 ¶
un =
p p p p n +1
4. un = n + 1 + n 5. u n = n + 1 − n 6. u n = sin
¡ ¢ n2
1 1 1
sin 1 − cos n cos n
7. u n = 1 n 8. u n = 1
9. u n = ln(n + 1) − ln(n)
e n −1 µ 2e n2 − 1
¶
n +1
10. u n = ln(n + 1) + ln(n) 11. u n = ln
n(n + 1)
1 1
φ(x) = + ln(x) − ln(x + 1) et ψ(x) = + ln(x) − ln(x + 1).
x x +1
1 1 1 1
un = 1 + + + · · · + − ln(n) et v n = u n −
2 3 n n
Xn 1
3. Donner un équivalent de lorsque n → +∞.
k=1 k
Chapitre 9
Limites et comparaison des fonctions
numériques
Sommaire
1 Limite en un point de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
1.1 Voisinages d’un point de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
1.2 Limite finie en un point a ∈ R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
1.3 Limite infinie en un point a ∈ R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
1.4 Limite finie ou infinie en ±∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
1.5 Propriétés des limites finies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
1.6 Limites à droite, limites à gauche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
1.7 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
1.8 Existence de limites par inégalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
1.9 Limites des fonctions monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
1.10 Brève extension aux fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . 250
2 Comparaison de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
2.1 Fonctions équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
2.2 Propriétés conservées par équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
2.3 Opérations sur les équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
2.4 Équivalents usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
2.5 Notations de Landau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
2.6 Croissances comparées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
3 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
3.1 Développement limité d’ordre n en un point a ∈ R . . . . . . . . . . . . . . 260
3.2 Propriétés générales des développements limités . . . . . . . . . . . . . . . 261
3.3 Développements limités usuels en 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
3.4 Opérations sur les développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
3.5 Applications des développements limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
4 Formulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
1 Limite en un point de R
Remarquer que x0 ∈ V .
Définition 2 – Voisinage de +∞
Si P (x) est un prédicat dépendant de x, on peut donc définir le prédicat « P(x) est vrai au
voisinage de a » :
∃V voisinage de a; ∀x ∈ V ∩ D f , P (x)
¡ ¢2
∃δ > 0, ∃(x1 , x2 ) ∈ ]1 − δ, 1 + δ[∩D f ; f (x1 ) × f (x2 ) ≤ 0
R
Si a ∈ et si V1 et V2 sont deux voisinages de a, alors V1 ∩ V2 est encore un voisinage de a.
En particulier V1 ∩ V2 6= ;.
On suppose que a ∈ I : a est un point de I ou une borne de I (donc a peut ne pas être dans D f ).
On préfèrera la notation f (x) −→ ℓ qui permet d’éviter de raisonner ou de calculer avec la limite
x→a
de f en a sans avoir prouvé auparavant son existence.
Dans cette définition, on peut remplacer | f (x)−ℓ| ≤ ε par | f (x)−ℓ| < ε, sans en changer le sens.
D’autre part | f (x) − ℓ| ≤ ε signifie que f (x) ∈ [ℓ − ε; ℓ + ε]. On obtient donc une nouvelle écriture
de la définition :
Si a ∈ D f et si f (x) −→ ℓ ∈
x→a
R alors ℓ = f (a).
Dans ce cas f est continue en a ; cette notion sera développée dans un autre chapitre.
et
f (x) −→ sin(1) = f (1) 1 ∈ Df
x→1
R R
B Pour le moment, si f : ∗ −→ , on n’a pas défini de notion de limite de f en 0 car R∗ n’est
pas un intervalle. Ce sera fait plus loin avec la notion de limite épointée.
Définition 6 – Limite +∞ en a
On dit que f admet +∞ pour limite en a lorsque :
∀B ∈ R, ∃δ > 0; ∀x ∈ [a − δ, a + δ] ∩ I , f (x) ≥ B
On le note lim f (x) = +∞, lim f = +∞ ou encore f (x) −→ +∞.
x→a a x→a
De manière équivalente :
−1 1 2
−1
∀B ∈ R, ∃δ > 0; ∀x ∈ [a − δ, a + δ] ∩ I , f (x) ≤ B
Exemple. Soit f : R∗− −→ R définie par f (x) = x1 , alors f (x) x→0
−→ −∞.
−3 −2 −1
−1
−2
−3
De manière équivalente :
Définition 8 – Limite +∞ en +∞
On dit que f admet +∞ pour limite en +∞ lorsque :
De manière équivalente :
De même on définit :
• f (x) −→ ℓ si
R; ∀x ∈] − ∞, A] ∩ I , | f (x) − ℓ| ≤ ε
x→−∞
∀ε > 0, ∃A ∈
• f (x) −→ +∞ si
R, ∃A ∈ R; ∀x ∈] − ∞, A] ∩ I , f (x) ≥ B
x→−∞
∀B ∈
• f (x) −→ −∞ si
R, ∃A ∈ R; ∀x ∈] − ∞, A] ∩ I , f (x) ≤ B
x→−∞
∀B ∈
y = ex
y = |x|
3
3
2
2
1
1
1
y= x y = ex
−3 −2 −1
−1 1 2
−1
−1
−2
−2
y = x3 −3
−3
−4
−4 y = −x 2
On suppose que a ∈ I : a est un point de I ou une borne de I (donc a peut ne pas être dans D f
ou dans Dg ).
f est bornée au voisinage de a signifie qu’il existe un réel M > 0 et un V voisinage de a tel que,
pour tout x ∈ V ∩ I , | f (x)| ≤ M. Par exemple si a est un réel :
B Après passage à la limite, une inégalité stricte devient seulement une inégalité large.
On suppose que a ∈ I : a est un point de I ou une borne de I (donc a peut ne pas être dans D f ).
R
L’éventuelle limite ℓ ∈ de f |]a,+∞[ est appelée limite à droite de f en a.
On le note lim f (x) = ℓ, lim f (x) = ℓ, lim f = ℓ ou encore f (x) −→ ℓ.
x→a + >
x →a a+ x→a +
B Ne pas confondre f (a) qui est la valeur de f évaluée en a (pour a ∈ D f ), et f (a + ) qui est une
limite lorsque x → a + (et pour laquelle on peut avoir a 6∈ D f ).
1 1
Exemple. −→+ +∞ et −→− −∞.
x x→0 x x→0
Z
Exemple. Si n ∈ , alors ⌊x⌋ −→+ n et ⌊x⌋ −→− n − 1.
x→n x→n
Si f admet une limite à droite et à gauche en a, et si celles-ci sont égales , cette valeur
commune est appelée limite épointée de a, notée lim
x→a
f (x) = ℓ ou f (x) −→
x→a
ℓ.
x6=a x6=a
Cette notion sera particulièrement utile pour définir le nombre dérivé d’une fonction en tant
que limite (épointée) d’un taux de variation.
sin(x)
Exemple. −→ 1.
x x→0
x6=0
(
Exemple. f (x) =
−x si x ≤ 0
x + 1 si x > 0
Df = R
−2 −1 1 2
−1
(
Exemple. f (x) =
1 − x si x ≤ 1
ex−1 − 1 si x > 1
Df = R Sur cet exemple f (x) −→ 0 et f (x) −→ 0.
x→1 x→1
x6=1
−2 −1 1 2 3
−1
−2 −1 1 2
−1
Sur cet exemple f (x) n’a pas de limite en 0, bien que f (x) −→ 0. En effet f (0) = 2 6= 0.
x→0
x6=0
On suppose que a ∈ I : a est un point de I ou une borne de I (donc a peut ne pas être dans D f
ou dans Dg ).
Si f (x) −→ ℓ ∈
x→a
R et g (x) x→a
−→ ℓ′ ∈ R, et si l’opération ℓ + ℓ′ a un sens dans R alors
f (x) + g (x) −→ ℓ + ℓ′
x→a
Si f (x) −→ ℓ ∈
x→a
R et si α est un réel non nul, alors α × f (x) x→a
−→ α × ℓ
1.7.2 Produit
Si f (x) −→ ℓ ∈
x→a
R et g (x) x→a
−→ ℓ′ ∈ R, et si l’opération ℓℓ′ a un sens dans R alors
f (x) × g (x) −→ ℓ × ℓ′
x→a
¡ ¢
Exemple. Déterminer lim x − ln(x) .
x→+∞
¶
µ
1
Exemple. Déterminer lim+ p + ln(x) .
x→0 x
Définition 17 – Notations ℓ+ et ℓ−
Soit ℓ ∈ R.
1. Lorsque f (x) −→ ℓ et f (x) > ℓ au voisinage de a, on le note f (x) −→ ℓ+
x→a x→a
2. Lorsque f (x) −→ ℓ et f (x) < ℓ au voisinage de a, on le note f (x) −→ ℓ−
x→a x→a
Si f (x) −→ ℓ ∈
x→a
R et si l’opération ℓ1 a un sens dans R, alors f (x)
1
−→
1
x→a ℓ
1 1
On a adopté les conventions suivantes : +
= +∞ et − = −∞.
0 0
1 0 ∞
B On rappelle que les opérations , et sont des formes indéterminées.
0 0 ∞
¡p p ¢
Exemple. Déterminer lim x2 + 1 − x2 − 1 .
x→+∞
1.7.4 Composition
En Terminale,¡ce résultat
¢ était utilisé sous le nom de « changement de variable ». On chercher
la limite de ϕ f (x) lorsque x → a. Pour cela on introduit une nouvelle variable t = f (x). On
détermine la limite de f (x) lorsque x → a ; on la note b. On est donc ramené à déterminer la
limite de ϕ(t ) lorsque t → b.
En particulier si a ∈ R:
f (x) −→ ℓ ⇐⇒ f (a + h) −→ ℓ
x→a h→0
sin(2x)
Exemple. Déterminer lim .
x→π/2 π − 2x
R
Soit f : I −→ une fonction numérique définie sur un intervalle I et (u n ) une suite réelle
telle que u n ∈ I a.p.c.r..
n→+∞
R
Si u n −→ a ∈ et f (x) −→ ℓ ∈ R alors f (u n ) −→ ℓ
x→a n→+∞
On suppose que a ∈ I : a est un point de I ou une borne de I (donc a peut ne pas être
dans D f ou Dg ou Dh ).
⌊x⌋
Exemple. Déterminer lim .
x→+∞ x
La difficulté de ce théorème, c’est qu’il nécessite deux inégalités bien choisies pour pouvoir
conclure. Dans le cas où on peut deviner la valeur de la limite cherchée, on utilise le résultat
suivant qui ne demande qu’une seule inégalité, avec deux membres positifs.
R
¯ ¯
Si ℓ ∈ , si g (x) −→ 0 et si ¯ f (x) − ℓ¯ ≤ g (x) au voisinage de a, alors f (x) −→ ℓ
x→a x→a
x + sin x
Exemple. Déterminer lim .
x→+∞ x
ln(x 2 − 1)
Exemple. Déterminer lim .
x→+∞ ln(x + 1)
Corollaire 23 – Produit d’une fonction bornée et d’une fonction qui tend vers 0
µ ¶
1
Exemple. Déterminer lim x cos .
x→0 x
Pour une limite infinie une seule inégalité suffit.
¡ ¢
Exemple. Déterminer lim x 2 + x sin(x) .
x→+∞
µ ¶
1 1
Exemple. Déterminer lim+ cos − .
x→0 x x
On suppose que f est croissante sur ]a, b[. Alors lim+ f (x) et lim− f (x) existent.
x→a x→b
Plus précisément :
• si f est majorée sur I alors lim f (x) est finie et ∀x ∈]a, b[, f (x) ≤ f (b − )
x→b −
si f n’est pas majorée sur I , alors f (x) −→− +∞
x→b
• si f est minorée sur I alors lim f (x) est finie et ∀x ∈]a, b[, f (x) ≥ f (a + )
x→a +
si f n’est pas minorée sur I , alors f (x) −→ −∞
x→a +
1
Exemple. La figure ci-contre donne
un exemple d’un fonction croissante sur
] − 2, 3[ majorée mais non minorée : −3 −2 −1 1 2 3
f (x) −→ + −∞ et f (3− ) = 2 −1
x→(−2)
−2
−3
−4
On suppose que f est décroissante sur ]a, b[. Alors lim f (x) et lim− f (x) existent. Plus
x→a + x→b
précisément :
• si f est minorée sur I alors lim f (x) est finie et ∀x ∈]a, b[, f (x) ≥ f (b − )
x→b −
si f n’est pas minorée sur I , alors f (x) −→− −∞
x→b
• si f est majorée sur I alors lim f (x) est finie et ∀x ∈]a, b[, f (x) ≤ f (a + )
x→a +
si f n’est pas majorée sur I , alors f (x) −→ +∞
x→a +
1
Exemple. La figure ci-contre donne
un exemple d’une fonction décroissante
sur ] − 3, 2[ majorée mais non minorée : −4 −3 −2 −1 1 2
f ((−3)+ ) = 2 et f −→− −∞ −1
x→2
−2
−3
−4
Si f est monotone sur un intervalle I alors en tout a ∈ I qui n’est pas une borne de I ,
lim− f (x) et lim+ f (x) existent.
x→a x→a
De plus, on a :
• si f croissante :
lim f (x) ≤ f (a) ≤ lim f (x)
x→a − x→a +
• si f décroissante :
lim f (x) ≤ f (a) ≤ lim f (x)
x→a + x→a −
.
On le note f (x) −→ ℓ
x→a
On a donc :
C R
¯ ¯
f (x) −→ ℓ dans ⇐⇒ ¯ f (x) − ℓ¯ −→ 0 dans
x→a x→a
C
¯ ¯ ¯ ¯
On suppose que f (x) −→ ℓ ∈ . On alors f (x) −→ ℓ et ¯ f (x)¯ −→ ¯ℓ¯
x→a x→a x→a
ix 2
Exemple. Déterminer lim et lim e−x+i x
x→+∞ x − i x→+∞
2 Comparaison de fonctions
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I (donc I ⊆ D f et I ⊆ Dg ) ; cet intervalle
est supposé non vide et non réduit à un point.
On suppose que a ∈ I : a est un point de I ou une borne de I (donc a peut ne pas être
dans D f ou dans Dg ).
f (x)
On dit que f est équivalente à g au voisinage de a lorsque : −→ 1.
g (x) x→a
x6=a
On le note f (x) ∼ g (x)
x→a
p p
Exemple. Montrer que x 2 + x ∼ x et x2 + x ∼ −x
x→+∞ x→−∞
p p
Exemple. Montrer que x 2 + x ∼ x
x→0
On peut aussi facilement étendre cette définition au cas a ∈ I mais f et g sont seulement
définies sur I \{a}.
1 1
Exemple. Montrer que x + ∼
x x→0 x
On suppose toujours qu’il existe V voisinage de a tel que g ne s’annule pas sur V \{a} ;
le théorème précédent nous apprend qu’il en est de même pour f .
¡ ¢
Exemple. Montrer que lim+ x − x 2 + x 5 = 0+
x→0
1. Si f (x) ∼ g (x) et
x→a
lim g (x) = ℓ ∈
x→a
R, alors lim f (x) = ℓ
x→a
2. On a une réciproque dans le cas particulier ℓ ∈ R∗ : si lim f (x) = ℓ alors f (x) ∼ ℓ
x→a x→a
Les second point nous apprend que les équivalents seront triviaux pour une fonction qui a une
limite finie non nulle. Il faudra utiliser des techniques plus compliquées lorsque la fonction tend
vers 0 ou vers ±∞.
B Par contre il n’est en général pas possible de faire les opérations suivantes.
• Somme. f 1 (x) ∼ g 1 (x) et f 2 (x) ∼ g 2 (x) ne donnent pas f 1 (x) + f 2 (x) ∼ g 1 (x) + g 2 (x)
x→a x→a x→a
• Composition par une fonction. Si h est une fonction, f 1 (x) ∼ g 1 (x) ne donne pas
x→a
h ◦ f 1 (x) ∼ h ◦ g 1 (x)
x→a ¡ ¢ ¡ ¢
En particulier f 1 (x) ∼ g 1 (x) ne donne ni e f 1 (x) ∼ eg 1 (x) , ni ln f 1 (x) ∼ ln g 1 (x)
x→a x→a x→a
Mais attention, on peut composer par les fonctions x 7−→ |x| et x 7−→ x α : ce sont les seuls
cas possibles dans le programme de PCSI.
• Puissance dépendante de x. f 1 (x) ∼ g 1 (x) ne donne pas f 1 (x)α(x) ∼ g 1 (x)α(x)
x→a x→a
Ces opérations sont fausses en général et on peut facilement trouver des contre-exemples. Mais
très souvent, elles donneraient le bon résultat ; on peut donc faire une conjecture et ensuite la
f (x)
prouver en revenant à la définition ie vérifier que −→ 1.
g (x) x→a
x6=a
B Ne pas oublier les constantes multiplicatives dans les équivalents. Par exemple f (x) ∼ 2x
x→0
ne donne pas f (x) ∼ x : le facteur 2 a son importance.
x→0
2. Par une suite. On suppose qu’on dispose d’une suite réelle (u n )n∈N de limite a :
lim u n = a. Alors :
n→+∞
f (u n ) ∼ g (u n )
n→+∞
p
x3 + x
Exemple. Déterminer un équivalent de p
3
lorsque x → +∞
x2 + x
µ ¶
p 1
Exemple. Déterminer un équivalent de x 3 + x × sin lorsque x → +∞
x
p
Exemple. Déterminer un équivalent de ln(1 + x 2 ) lorsque x → 0
π
Exemple. Déterminer un équivalent de arcsin(x), arccos(x) et − arccos(x) lorsque x → 0
2
Comme dans les paragraphes précédents, f et g sont deux fonctions définies sur un intervalle
I , a est un point adhérent à I , et on suppose qu’il existe V voisinage de a tel que g ne s’annule
pas sur V \{a}.
f (x)
On dit que f est négligeable devant g au voisinage de a lorsque −→ 0
g (x) x→a
x6=a
¡ ¢
On le note f (x) = o g (x) , et on le lit « f (x) est un petit o de g (x) lorsque x → a ».
x→a
¡ ¢ ¡ ¢
On peut aussi définir f (x) = − O g (x) et f (x) = O g (x) .
x→a x→a +
et que :
Par exemple si f (x) = o (x) alors f (x) = O (x). On peut revenir dans l’autre sens en perdant
x→0 x→0
de la précision.
¡ ¢
Exemple. Montrer que si f (x) = O x 2 alors f (x) = o (x).
x→0 x→0
On a : ¡ ¢
f (x) ∼ g (x) ⇐⇒ f (x) = g (x) + o x→a g (x)
x→a
¡ ¢ ¡ ¢
La notation f (x) = g (x) + o x→a g (x) signifie simplement que f (x) − g (x) = o g (x) .
x→a
On en déduit une méthode simple pour trouver une fonction équivalente à une somme.
Dans un somme, un équivalent est donc donné par le terme « prépondérant » (s’il en existe un).
ln(x)3
Exemple. Calculer lim .
x→+∞ (1 + x)4
2
Exemple. Calculer lim x 2 e−x .
x→+∞
3 Développements limités
¡ ¢
On notera souvent f (x) = g (x) + o x→a h(x) lorsque f (x) − g (x) = o (h(x)).
x→a
On a la caractérisation suivante.
¡ ¢
Lemme 51 – Caractérisation de f (x) = g (x) + o x→a h(x)
¡ ¢
f (x) = g (x) + o x→a h(x)
⇐⇒ ∃ ε fonction définie sur un voisinage V de a telle que :
³ ´
∀x ∈ V, f (x) = g (x) + ε(x) × h(x) et lim ε(x) = 0
x→a
¡ ¢
Important. Ce résultat permet de remplacer l’écriture f (x) = g (x) + o x→a h(x) qui est à
manipuler avec beaucoup de précautions, par l’identité ∀x ∈ V, f (x) = g (x)+ε(x)×h(x) qui
est une vraie égalité, et qu’on peut donc manipuler sans problème.
Exemple. f admet un DL 0 (a) de la forme f (x) = λ0 +o x→a (1) si, et seulement si, f (x) −→
x→a
λ0 .
x6=a
1
Exemple. = 1 + x + x 2 + · · · + x n + o x→0 (x n ).
1−x
Si a est un point intérieur à I , et si f est définie seulement sur I \{a}, on peut définir son DL n (a)
de la même manière.
Dans la définition suivante, n est encore un entier naturel et f est une fonction définie sur un
intervalle I du type [A, +∞[.
On dit que f admet un développement limité d’ordre n en +∞ (en abrégé DL n (+∞)), lors-
qu’il existe des réels λ0 ,λ1 , . . . , λn tels que :
µ ¶ n λ µ ¶
λ1 λ2 λn 1 X k 1
f (x) = λ0 + + 2 + · · · + n + o x→+∞ n = + o x→+∞
x x x x k=0 x
k xn
Théorème 54 – Unicité
Si f admet un DL n (0), celui-ci est unique.
Si f admet un DL n (0) et si f est paire, alors la partie régulière de f ne contient que des
termes d’exposants pairs.
De même si f admet un DL n (0) et si f est impaire, alors la partie régulière de f ne contient que
des termes d’exposants impairs.
Tn ( f )(x) est obtenu en ne gardant que les puissances de x plus petites que n ; si n ≥ p + 1 on
garde toutes les puissances et l’expression de f (x) est inchangée.
Théorème 57 – DL et limite
Les premiers termes d’un développement limité peuvent être nuls. En numérotant à partir de
l’indice 0 le premier terme non nul, on obtient la forme normalisée d’un développement limité :
³ ´
p 2 n n
f (x) = x λ0 + λ1 x + λ2 x + · · · + λn x + o x→0 (x )
Théorème 58 – DL et équivalent
³ ´
Si f (x) = x p λ0 + λ1 x + λ2 x 2 + · · · + λn x n + o x→0 (x n ) avec λ0 6= 0 , alors f (x) ∼ λ0 x p .
x→0
Un développement limité peut donc être utilisé pour trouver le signe local d’une fonction.
x2 x3 xn ¡
ex = 1+x + + +··· + + o x→0 x n )
2 3! n!
Xn xk ¡ ¢
= + o x→0 x n
k=0 k!
e e ¡ ¢
Exemple. ex = e + e(x − 1) + (x − 1)2 + (x − 1)3 + o x→1 (x − 1)3 .
2 6
x2 x3 xn ¡
ln(1 + x) = x − + + · · · + (−1)n−1 + o x→0 x n )
2 3 n
Xn k
x ¡ ¢
= (−1)k−1 + o x→0 x n
k=1 k
x2 x3 ¡ ¢ (x − 1)2 ¡ ¢
Exemple. ln(1 + x) = x − + + o x→0 x 3 et ln(x) = (x − 1) − + o x→1 (x − 1)2 .
2 3 2
p x x2 ¡ ¢ 1 x 3 ¡ ¢
Exemple. 1+x = 1+ − + o x→0 x 2 et p = 1 − + x 2 + o x→0 x 2 .
2 8 1+x 2 8
1 ¡
= 1 − x + x 2 − x 3 + · · · + (−1)n x n + o x→0 x n )
1+x
n
X ¡ ¢
= (−1)k x k + o x→0 x n
k=0
x3 (−1)n 2n+1 ¡
arctan(x) = x − +··· + x + o x→0 x 2n+1 )
3 2n + 1
n k
X (−1) 2k+1 ¡ ¢
= x + o x→0 x 2n+1
k=0 2k + 1
x3 ¡ ¢
Exemple. arctan(x) = x − + o x→0 x 3 .
3
x3 x5 x 2n+1 ¡
sin(x) = x − + + · · · + (−1)n + o x→0 x 2n+1 )
3! 5! (2n + 1)!
Xn 2k+1
x ¡ ¢
= (−1)k + o x→0 x 2n+1
k=0 (2k + 1)!
x3 ¡ ¢
Exemple. sin(x) = x − + o x→0 x 4 .
6
x2 x4 x 2n ¡
cos(x) = 1 − + + · · · + (−1)n + o x→0 x 2n )
2 4! (2n)!
Xn 2k
x ¡ ¢
= (−1)k + o x→0 x 2n
k=0 (2k)!
µ ¶
x2 ¡ ¢ 1³ π ´2 ¡ ¢
π 3
Exemple. cos(x) = 1 − + o x→0 x 3 et sin(x) = 1 − x − + o x→ π x− 2 .
2 2 2 2
x3 ¡
tan(x) = x + + o x→0 x 3 )
3
f (x) = λ0 +λ1 x +λ2 x 2 +· · ·+λn x n +o x→0 (x n ) et g (x) = µ0 +µ1 x +µ2 x 2 +· · ·+µn x n +o x→0 (x n )
Noter que pour obtenir un DL n (0), on part de deux DL n (0) : l’ordre est conservé.
x2 x3 ¡ ¢
Exemple. 1 − cos(x) − sin(x) = −x + + + o x→0 x 3
2 6
p p
p p 2 2 ¡ ¢
Exemple. x = 2+ (x − 2) − (x − 2)2 + o x→2 (x − 2)2
4 32
Noter que pour obtenir un DL n (0), on part de deux DL n (0) : l’ordre est conservé.
ex x2 x3 ¡ ¢
Exemple. = 1+ − + o x→0 x 3
1+x 2 3
x4 ¡ ¢
Exemple. cos(x) cosh(x) = 1 − + o x→0 x 4
6
Pour simplifier les calculs, on peut remarquer que multiplier un DL n(0) par x donne un DL n+1 (0) :
¡ ¢
f (x) = λ0 +λ1 x+λ2 x 2 +· · ·+λn x n +o x→0 (x n ) devient x. f (x) = λ0 x+λ1 x 2 +λ2 x 3 +· · ·+λn x n+1 +o x→0 x n+1
x→0
En mettant les développements limités sous forme normalisée, on peut donc prévoir au mieux
les différentes ordres à utiliser pour les calculs.
x2 x3 ¡ ¢
Exemple. ln(1 + x) × ex = x + + + o x→0 x 3
2 3
¡ ¢ x3 x4 ¡ ¢
Exemple. ln(1 + x) × 1 − cos(x) = − + o x→0 x 4
2 4
sin(x) x2 ¡ ¢
Exemple. = 1− + o x→0 x 3
x 6
. Si g (x) −→ 0, on a :
x→0
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
f g (x) = λ0 + λ1 g (x) + λ2 g (x)2 + · · · + λn g (x)n + o g (x)n + o x→0 g (x)n
¡ ¢
Si g (x) est une puissance entière de x, on obtient un développement limité en 0 de f g (x) .
1 x 2 3x 4 ¡ ¢
Exemple. p = 1+ + + o x→0 x 4
1 − x2 x→0 2 8
¡ ¢
On peut aussi utiliser le DL n (0) de g (x) pour obtenir un DL n (0) de f g (x) : on dit qu’on a
composé les développements limités.
2 3x 2 7x 3 ¡ ¢
Exemple. ex+x = 1 + x + + + o x→0 x 3
2 6
x4 x6 ¡ ¢
Exemple. ln(1 + x 2 + x 3 ) = x 2 + x 3 − − x5 − + o x→0 x 6
2 6
x2 x3 ¡ ¢
Exemple. ln(1 + sin x) = x − + + o x→0 x 3
2 6
p x2 ¡ ¢
Exemple. cos x = 1 − + o x→0 x 2
4
3ex 2 13ex 3 ¡ ¢
Exemple. e1/(1+x) = e − ex + − + o x→0 x 3
2 6
p p
p p 2x 3 2x 2 ¡ ¢
Exemple. 1 + ex = 2 + + + o x→0 x 2
4 32
1 1 1 1 1
= × ³ ´= ×
f (x) λ0 1 + λ1 x + λ2 x 2 + · · · + λn x n λ0 1 + u
λ0 λ0 λ0
1 1 x x3
Exemple. = − + + o x→0 (x 3 )
1 + ex 2 4 48
1 x 2 5x 4
Exemple. = 1+ + + o x→0 (x 4 )
cos x 2 24
f 1
Si lim g (x) 6= 0 alors a un DL n (0) obtenu par produit de f avec .
x→0 g g
Noter que pour obtenir un DL n (0), on part de deux DL n (0) : l’ordre est conservé.
B On peut aussi diviser par une puissance de x (bien que dans ce cas lim g (x) = 0), mais l’ordre
x→0
n’est pas conservé.
x 3 2x 5
Exemple. tan x = x + + + o x→0 (x 5 )
3 15
En utilisant les formes normalisées, on peut ajuster au mieux les ordres des développements
limités.
ln(1 + x) − x 2 5x 2
Exemple. = −1 + x − + o x→0 (x 2 )
cosh(x) − 1 3 12
On rappelle qu’on dit que la fonction f est de classe C 1 sur l’intervalle I lorsque f est dérivable
sur I et f ′ est continue sur I .
f ′ (x) = λ0 + λ1 x + λ2 x 2 + · · · + λn x n + o x→0 (x n )
x2 x3 x n+1
f (x) = f (0) + λ0 x + λ1 + λ2 + · · · + λn + o x→0 (x n+1 )
2 3 n +1
Pour calculer une limite, on commence par essayer les opérations sur les limites.
Si on tombe sur une (ou des) forme(s) indéterminée(s), on doit alors utiliser les notions de ce
chapitre :
• pour les termes construits à partir d’addition et de composition, on utilise les DL pour en
trouver un équivalent ;
• pour les termes construits à partir de produits et de quotients, on peut travailler
directement avec les équivalents.
p p
1+x − 1−x
Exemple. Montrer que 2
−→ 1
ex − ex x→0
tan(2x) − 2 tan(x)
Exemple. Montrer que −→ −2
sin(2x) − 2 sin(x) x→0
µ ¶
1 1 2
Exemple. Montrer que 2 − −→
x tan(x)2 x→0 3
µ ¶¶x 2
µ
1 1
Exemple. Montrer que cos −→ p
x x→+∞ e
Proposition 65 – DL et extremums
4 Formulaire
Croissances comparées
Si α > 0 et β ∈ R:
(ln x)β
• −→ 0 • | ln x|β x α −→ 0
x α x→+∞ x→0
eαx
• −→ +∞ • |x|β eαx −→ 0
x β x→+∞ x→−∞
Equivalents usuels
• arctan(x) ∼ x • ln(1 + x) ∼ x • ex − 1 ∼ x
x→0 x→0 x→0
x2
• sin(x) ∼ x • 1 − cos(x) ∼ • tan(x) ∼ x
x→0 x→0 2 x→0
p
• (1 + x)α − 1 ∼ αx si α ∈ ∗
x→0
R donc 1+x −1 ∼
x
x→0 2
Au voisinage de 0, on a :
6 Exercices
1. Opérations sur les limites. Déterminer les limites suivantes. Si la limite n’existe pas,
envisager la limite à droite ou la limite à gauche.
p
x− x
(a) lim
x→+∞ ln x + x
(e) lim x x
x→0+
1
(f) lim
x→0 x(x + 1)
ln(1 + e x )
(g) lim
x→+∞ x
x2
(a) lim p
x→0 1 + x 2 − 1
p
2 − x2 + 4
(b) lim p
x→0 x 1 + x − x
Fonctions équivalentes
p p
(b) lim x+ x+ x− x
x→+∞
x x
(c) lim p −p
x→+∞ x + 1 x +2
3. Fonctions trigonométriques.
π
(a) lim x sin
x→+∞ x
sin(3x)
(b) limπ
x→ 3 1 − 2 cos(x)
¡ ¢
cos π2 x
(c) lim π 2 π
x→1 e − 2 x − e − 2
Développements
limités
p p
1+x − 1−x 1
1. DL 2 (0) de 3. DL 2 (2) de
x x p
2
sin(x) − x cos(x) cos(x) −
2. DL 3 (0) de 4. DL 3 (π/4) de 2
1+x π − 4x
p p
5. DL 2 (+∞) de (x 2 + x) − xe1/x 6. DL 2 (0) de 2+x
¡ ¢ µ ¶
x 2 + cos(x) − 3 sin(x) 1 1
1. lim 3. lim −
x→0
µ x5 ¶ x→0 x ln(1 + x)
1 1 (1 + x)1/x − e
2. lim − 4. lim
x→0 sin2 (x) x2 x→0 x
µ ¶ µ ¶
1 1 1 cos(t )
1. lim − et lim − 2 +
t→0 t sin(t ) t→0 t sin2 (t )
p
x − ln (1 + x) + ln(2) − 1
3. lim
x→1 ex − ex
EXERCICE 8. DL implicite
µ ¶
1 π
On admettra dans cet exercice que ∀x > 0, arctan(x) + arctan =
x 2
1. Soit
i π n ∈π
∗
N. hMontrer que l’équation tan(x) = x admet dans l’intervalle
− + nπ, + nπ une unique solution, notée xn .
2 2
µ ¶
π 1
2. Montrer que xn ∼ nπ. Remarquer que, pour tout n Ê 1 : xn = − arctan + nπ.
n→+∞ 2 xn
π 1
En déduire : xn − − nπ ∼ − .
2 n→+∞ nπ
1
3. Effectuer un développement limité à l’ordre 2, selon les puissances de , de xn − nπ.
n
En déduire un développement asymptotique à 4 termes de xn lorsque n −→ +∞.
Chapitre 10
Continuité des fonctions numériques
Sommaire
1 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
1.1 Définition et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
1.2 Continuité à droite ou à gauche en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
1.3 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
1.4 Propriétés des fonctions continues un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282
2 Continuité sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
2.1 Définition et théorèmes généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
2.2 Continuité des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
2.3 Opérations arithmétiques sur les fonctions continues . . . . . . . . . . . . 285
2.4 Théorème des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
2.5 Théorème de continuité sur un segment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
3 Fonctions continues et bijectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
3.1 Propriétés des fonctions numériques bijectives . . . . . . . . . . . . . . . . 289
3.2 Théorème de la bijection monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
3.3 Brève extension aux fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . 291
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
1 Continuité en un point
f est une fonction définie sur un intervalle I ; cet intervalle est supposé non vide et non réduit à
un point.
Soit a un point de I .
En fait si la fonction f est définie en a et a une limite finie en a, celle-ci ne peut être que f (a).
On a équivalence de :
(i) f est continue en a ;
(ii) f a une limite finie en a.
Soit a un point de I .
−1 1 2 3
−1
Supposer que a n’est pas une extrémité de I assure que f est définie à droite et à gauche de a.
(
Exemple. f (x) =
−x si x ≤ 0
x + 1 si x > 0
Df = R
−2 −1 1 2
−1
− +
Sur cette exemple : f (0 ) = 0, f (0 ) = 1 et f (0) = 0. Donc f est continue à gauche en 0, mais
discontinue à droite en 0. À fortiori, elle n’est pas continue en 0.
−2 −1 1 2 3
−1
Sur cette exemple : f (1− ) = f (1+ ) = f (1) = 0. f est donc continue en 1, puisqu’elle est continue
à gauche et à droite en ce point.
x 2 si x < 0
Exemple. f (x) = 2 si x = 0
Df = R
ex − 1 si x > 0
−2 −1 1 2
−1
Sur cette exemple : f (0− ) = f (0+ ) = 0 et f (0) = 2. Donc f n’est ni continue à gauche, ni continue
à droite en 0. À fortiori, elle n’est pas continue en 0.
−2 −1 1 2
−1
Z
Exemple. Si a ∉ , x 7−→ ⌊x⌋ est continue en a.
Z
Si a ∈ , x 7−→ ⌊x⌋ est continue à droite en a mais est discontinue à gauche en a.
−2 −1 1 2
−1
−2
Si g est une fonction définie sur l’intervalle I ∪ {a} on dit qu’elle est un prolongement de f
continu en a lorsque :
1. g est continue en a ;
2. g |I = f
On dit alors que f est prolongeable par continuité en a lorsqu’il existe une fonction g qui est un
prolongement de f continue en a.
On a équivalence de :
1. f est prolongeable par continuité en a ;
2. f admet une limite finie en a ;
3. f admet un DL d’ordre 0 en a.
Dans ce cas le prolongement est unique et c’est la fonction g : I ∪ {a} −→ R définie par :
(
f (x) si x ∈ I
g (x) = lim f (x) si x = a
x→a
sin x
Exemple. Peut-on prolonger par continuité en 0 la fonction x 7−→ ?
x
On suppose
¡ ¢que f est continue en a. Pour toute suite réelle (u n )n∈N convergente vers a, la
suite f (u n ) n∈N est définie à partir d’un certain rang ; de plus, elle converge vers a :
³ ´
u n −→ a et f continue en a =⇒ f (u n ) −→ f (a)
n→+∞ n→+∞
Application classique.
Si I est un intervalle stable par f on peut définir une suite (u n )n∈N par la donnée de u 0 ∈ I et la
relation de récurrence u n+1 = f (u n ).
Si la suite (u n )n∈N converge vers a, si a ∈ I et si f est continue en a alors f (a) = a : on dit que a
est un point fixe de f .
En plus de la fonction f , on se donne pour le théorème suivant une fonction g définie sur le
même intervalle I .
Dans le théorème suivant on suppose que f est à valeurs dans un intervalle J , et que g est une
fonction définie sur cet intervalle J . La fonction g ◦ f est donc définie sur l’intervale I .
On suppose que f est continue en a, et que g est continue en b = f (a). Dans ce cas, la
fonction g ◦ f est continue en a.
B Ne pas dire que f et g sont toutes les deux continues en a ; à priori g n’est pas même pas
définie au point a. g doit être continue en b = f (a).
En pratique, on fera appel aux deux théorèmes précédents sous le nom de théorèmes généraux.
Exemple. f continue sur [0, +∞[ signifie que f est continue en tout a > 0, et que f est conti-
nue à droite en 0.
Exemple. f continue sur ]0, +∞[ signifie que f est continue en tout a > 0.
Exemple. f continue sur ]1, 2] signifie que f est continue en tout a ∈]1, 2[, et que f est conti-
nue à gauche en 2.
Exemple. f continue sur R∗ signifie que f est continue sur ]−∞, 0[ et sur ]0, +∞[, donc que
f est continue en tout a < 0 et en tout a > 0.
B Si f est continue sur deux intervalles I et J alors elle peut ne pas être continue sur leur union
I ∪ J (si I ∪ J est encore un intervalle).
R
Par exemple si f continue sur ] − ∞, 0[ et [0, +∞[ alors ] − ∞, 0[∪[0, +∞[= , mais f peut ne pas
R
être continue sur car on ne sait pas si elle est continue à gauche en 0.
• Les fractions rationnelles ( = quotient de polynômes) sont continues sur leur ensemble de
définition.
x 5 + 3x 2 + 2x − 1
Exemple. La fonction x 7−→
(x − 1)3 x
est continue sur R\{0; 1} et la fonction
x 7−→
1
x2 + x + 1
est continue sur R.
nπ o
• La fonction tan est continue sur Dtan = R\ 2
+ kπ; k ∈ Z.
p
Exemple. x 7−→ x continue sur R+, et x 7−→ 1
3
continue sur R∗+.
x 2
B Pour des puissances entières, l’ensemble de continuité peut être beaucoup plus grand que
R +
R
ou ∗+ .
R 1
Par exemple x 7−→ x 2 est continue sur (polynôme), et x 7−→ 3 est continue sur ∗ (fraction
x
R
rationnelle).
Dans le théorème suivant on suppose que f est à valeurs dans un intervalle J , et que g est une
fonction définie sur cet intervalle J . La fonction g ◦ f est donc définie sur l’intervale I .
On suppose que f est continue sur I , et que g est continue sur J . Dans ce cas, la fonction
g ◦ f est continue sur I .
B Ne pas dire que f et g sont toutes continues sur I ; à priori g n’est pas même pas définie sur
I . g doit être continue sur J tel que f (I ) ⊆ J .
En pratique, on fera appel aux deux théorèmes précédents sous le nom de théorèmes généraux.
Pour démontrer simplement qu’une fonction est continue, on utilise la continuité des fonctions
usuelles et le théorème précédent.
p
Exemple. La fonction ϕ : x 7−→ ln(1 + x 2 ) + arccos(x) est définie et continue sur [−1, 1].
y = f (x)
f (b)
y0
a
x0 b
f (a)
2
3
y=
2
1
−1 1 2 3
−1
Pour la preuve, on fixe y 0 ∈ [ f (a), f (b)]. On cherche x0 ∈ [a, b] tel que f (x0 ) = y 0 .
Quitte à remplacer g par −g on peut supposer que g (b) ≤ 0 ≤ g (a), et le problème est toujours
de trouver x0 ∈ [a, b] tel que g (x0 ) = 0.
• Définition de deux suites adjacentes par dichotomie. On définit deux suites réelles (an )n∈N
et (b n )n∈N par a0 = a, b 0 = b et :
µ ¶ µ ¶
an + bn an + bn
an + bn
si g ≥0 bn si g ≥0
an+1 = 2 µ 2 ¶ et b = µ 2 ¶
an + bn n+1 an + bn an + bn
an si g <0 si g <0
2 2 2
On peut visualiser cette construction.
g (an )
³ ´
a n +bn
g 2
x0 b n+1 = b n
an an + bn
2
= an+1
g (b n )
µ ¶
an + bn
2. dans le cas où g <0:
2
y = g (x)
g (an )
b n+1 =
an + bn
2 bn
an+1 = an x0
³ ´
a n +bn
g 2
g (b n )
N b−a
(ii) ∀n ∈ , a ≤ an ≤ b n ≤ b et b n − an = n ;
2
N
(iii) ∀n ∈ , g (b n ) ≤ 0 ≤ g (an ).
Ceci montre en particulier que (an )n∈N et (b n )n∈N sont adjacentes. Notons x0 leur limite
commune.
B Ceci est faux si f n’est pas continue. Par exemple si f : x 7−→ ⌊x⌋, alors f ( ) = R Z n’est pas un
intervalle.
¡ ¢
Cela signifie que f [a, b] = [m, M] où :
Rappelons que, par définition d’un minimum et d’un maximum, ces bornes sont atteintes, donc :
et ainsi :
∀x ∈ [a, b], f (α) ≤ f (x) ≤ f (β)
Autrement dit : f est bornée et atteint ses bornes.
M = f (β)
f (a)
y = f (x)
f (b
α
a β b
m = f (α)
On rappelle que si f : I −→ J est bijective alors elle admet une fonction réciproque f −1 : J −→ I ,
définie par :
∀x ∈ I , ∀y ∈ J , y = f (x) ⇐⇒ x = f −1 (y)
et caractérisée par les relations :
¡ ¢ ¡ ¢
∀x ∈ I , f −1 f (x) = x et ∀y ∈ J , f f −1 (y) = y
B Si f est paire, on ne peut pas dire que f −1 est paire. La raison est très simple : si f est paire,
elle ne peut pas être injective, et donc f −1 n’existe pas.
Si f est strictement monotone sur I , alors f −1 est strictement monotone sur J . Plus préci-
sément :
• si f est strictement croissante sur I , alors f −1 est strictement croissante sur J ;
• si f est strictement décroissante sur I , alors f −1 est strictement décroissante sur J .
Dasn l’énoncé suivant a est un point de I ou une borne de I ; b est un point de J ou une borne
de J .
lim f (x) = b + ∈
x→a +
R =⇒ y→b
lim
+
f −1 (y) = a + et lim f (x) = b − ∈
x→a −
R =⇒ y→b
lim
−
f −1 (y) = a −
lim f (x) = b − ∈
x→a +
R =⇒ y→b
lim −
f −1 (y) = a + et lim f (x) = b + ∈
x→a −
R =⇒ y→b
lim
+
f −1 (y) = a −
On suppose que :
(i) I est un intervalle de R;
(ii) f est une fonction continue sur I ;
(iii) f est strictement monotone sur I .
Dans ce cas f est bijective de I vers l’intervalle image J = f (I ).
De plus l’application réciproque f −1 est continue sur J .
B Il n’y pas de réciproque, une fonction bijective peut être ni continue, ni strictement
monotone.
On suppose f est strictement croissante et continue sur l’intervalle I . Alors pour tout
(a, b) ∈ I 2 : ¡ ¢ £ ¤ ¡ ¢ £ £
f [a, b] = f (a), f (b) f [a, b[ = f (a), f (b − )
¡ ¢ ¤ ¤ ¡ ¢ ¤ £
f ]a, b] = f (a + ), f (b) f ]a, b[ = f (a + ), f (b − )
Si f est strictement décroissante et continue sur l’intervalle I , alors pour tout (a, b) ∈ I 2 :
¡ ¢ £ ¤ ¡ ¢ ¤ ¤
f [a, b] = f (b), f (a) f [a, b[ = f (b − ), f (a)
¡ ¢ £ £ ¡ ¢ ¤ £
f ]a, b] = f (b), f (a + ) f ]a, b[ = f (b − ), f (a + )
Exemple. Si α 6= 0, la fonction x 7−→ x α est continue et strictement croissante sur R+. Elle est
donc bijective de R+ sur R+. Sa bijection réciproque est la fonction x 7−→ x 1
α .
i πExemple.
πh
La restriction de la fonction tangente est continue et strictement croissante sur
− , . Sa bijection réciproque arctan est donc continue sur .
2 2
R
£ ¤
Exemple. La restriction de la fonction sin est continue et strictement croissante sur − π2 , π2 .
Sa bijection réciproque arcsin est donc continue sur [−1, 1].
Exemple. La restriction de la fonction cos est continue et strictement décroissante sur [0, π].
Sa bijection réciproque arccos est donc continue sur [−1, 1].
On a équivalence de :
(i) f est continue sur I ;
(ii) Re( f ) et Im( f ) sont continues sur I .
C
Exemple. Pour tout λ ∈ , la fonction t 7−→ eλt est continue sur R.
Dans le théorème suivant on se donne une autre fonction g définie sur l’intervalle I et à valeurs
dans .C
Théorème 28 – Opérations sur les fonctions continues
Si f : [a, b] −→ C est continue sur le segment [a, b], alors la fonction f est bornée sur [a, b].
B Le théorème des valeurs intermédiaires n’a plus de sens : on ne peut pas parler des valeurs
intermédiaires entre deux complexes.
Par exemple la fonction t 7−→ ei t prend la valeur −1 en π et la valeur 1 en 0, mais elle ne s’annule
jamais.
B De même dire qu’une fonction à valeurs complexes est monotone n’a pas de sens.
✪ Vérifier que f est continue en a en montrant qu’elle est continue à gauche ( f (a − ) = f (a))
et à droite ( f (a + ) = f (a)).
➥ Prolonger une fonction par continuité, en un point qui n’est pas dans l’ensemble de
définition.
✪ Ne pas confondre avec la vérification de la continuité en un point (cas où le point est déjà
dans l’ensemble de définition).
5 Exercices
Continuité d’une
fonction numérique
p
x2 + 1 − 1 x
1. f (x) = 2. f (x) =
x 2x + |x|
1
e x si x < 0
3. f (x) = x x 4. f (x) = x 2 + x si 0 É x < 1
ln(x) + ex si x Ê 1
2. Pour quelles valeurs de (α, β), f se prolonge-t-elle en une fonction continue sur [0, 1].
1. Soit f : [0, +∞[−→ R une fonction continue. On suppose que f (0) = −1 et que
f (x) −→ 1. Montrer que f s’annule au moins une fois sur ]0, +∞[.
x→+∞
2. Soit f : [0, 1] → [0, 1] une fonction continue. Montrer que f a au moins un point fixe.
Montrer que ce résultat reste vrai si on remplace l’hypothèse f continue par f croissante.
3. Montrer que l’équation x 17 = x 12 + 1 admet au moins une solution dans R+.
4. Déterminer les fonctions f : R −→ Z continues.
5. Déterminer les fonctions f : R −→ R continues et telles que ∀x ∈ R, f (x)2 = 1.
Montrer qu’il existe ǫ > 0 tel que : ∀x ∈ [a, b], ǫ + f (x) É g (x).
Ce résultat est-il encore valable si l’intervalle I n’est pas un segment ?
Théorème de la
bijection monotone
Compléments
(c) Déterminer une valeur de l’entier n (en fonction de a, b et k) pour laquelle xn est une
valeur approchée de ℓ à 10−3 près.
Chapitre 11
Polynômes
Sommaire
1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
1.1 Construction rapide de K[X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
1.2 Opérations dans K[X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
1.3 L’indéterminée X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299
1.4 Degré d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302
1.5 Parité d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304
1.6 Fonction polynomiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304
2 Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305
2.1 Arithmétique dans K[X ] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305
2.2 Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306
2.3 Ordre de multiplicité d’une racine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308
2.4 Décompositions en facteurs irréductibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
2.5 Somme et produit des racines d’un polynôme scindé . . . . . . . . . . . . . 312
3 Dérivée d’un polynôme et applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
3.1 Dérivée d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
3.2 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
4 Expression par radicaux des racines des polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . 316
4.1 Cas du degré 1 ou du degré 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
4.2 Cas du degré 3 : méthode de Cardan (hors-programme) . . . . . . . . . . . 316
4.3 Cas du degré 4 : méthode de Ferrari (hors-programme) . . . . . . . . . . . 317
4.4 Théorème d’Abel-Galois (hors-programme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
1 Généralités
1.1 Construction rapide de K[X ]
Nous allons construire les polynômes indépendamment de la notion de fonction, comme la
simple succession de ses coefficients. Les polynômes servent en effet à bien d’autres choses
qu’à construire des fonctions.
On rappelle que N est l’ensemble des suites A = (an )n∈N à valeurs dans
K K : A est une
N
application de vers . K
La suite A sera aussi notée A = (a0 , a1 , a2 , . . . ).
Une telle suite (an )n∈N sera dite à support fini si elle est nulle à partir d’un certain rang :
N; ∀n ≥ N , an = 0
∃N ∈
On l’appellera polynôme à coefficients dans K. Les termes de la suite sont appelés coefficients du
polynôme.
L’ensemble des polynômes à coefficients dans K est noté K[X ]. Donc K[X ] ⊆ KN .
Il est clair que R[X ] ⊆ C[X ].
Le polynôme nul est :
0K[X ] = (0, 0, 0, . . .)
Si P est un polynôme, il existe donc un entier N ∈ N tel que :
P = ( a0 , a1 , . . . , a N , 0 , 0 , . . . )
∀k ∈ N, ak = bk
P +Q = (a0 + b 0 , a1 + b 1 , a2 + b 2 , . . . )
Cette addition est évidemment associative et commutative. L’élément neutre est 0K[X ] :
P + 0K[X ] = 0K[X ] + P = P
P ×Q = (c0 , c1 , c2 , . . . )
k
X X
où on a posé pour tout k ∈ N, ck = ai b k−i = ai b j .
i =0 i +j =k
Cette opération est elle aussi associative et commutative. L’élément neutre est 1K[X ] = (1, 0, 0, . . . ) :
P × 1K[X ] = 1K[X ] × P = P
La mulptiplication est distributive par rapport à l’addition. Si R est un autre polynôme de K[X ] :
P × (Q + R) = P ×Q + P × R
Le polynôme (−1).P est noté −P et on l’appelle opposé de P . L’opération P + (−1).Q est noté
P −Q. On a évidemment P − P = 0K[X ] .
La multiplication par un scalaire est compatible avec le produit dans le sens suivant :
1.3 L’indéterminée X
On note X la suite (xn )n∈N définie par x1 = 1 et ∀n ∈ N\{1}, xn = 0. Avec d’autres notations :
X = ( 0 , 1 , 0 , 0 , 0 , ... )
B Ne pas perdre de vue que la lettre X désigne un polynôme et non un élément de l’ensemble
Kdes scalaires.
N
X
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + · · · + a N X N = ak X k
k=0
N
X N
X
ak X k = b k X k ⇐⇒ ∀k ∈ 0, N , ak = b k
k=0 k=0
N
X N
X
λ. ak X k = (λ × ak )X k
k=0 k=0
N1
X N2
X max(N
X1 ,N2 )
ak X k + bk X k = (ak + b k )X k
k=0 k=0 k=0
k
X
où ck = ai b k−i avec la convention que ak = 0 si k > N1 et b k = 0 si k > N2 .
i =0
En particulier : Ã ! Ã !
N
X N
X 2N
X
ak X k × bk X k = ck X k
k=0 k=0 k=0
k
X
où ck = ai b k−i avec la convention que ak = b k = 0 si k > N .
i =0
N
X
B Dans l’écriture P = ak X k l’entier N n’est pas unique. En effet, il désigne un rang à partir
k=0
duquel les coefficients du polynôme sont nuls, donc si N convient alors N +1, N +2, . . .conviennent
aussi. Par conséquent on utilise aussi la notation :
+∞
X
P= ak X k
k=0
où la somme infinie a un sens puisque ses termes sont nuls à partir d’un certain rang.
+∞
X +∞
X
ak X k = b k X k ⇐⇒ ∀k ∈ N, ak = bk
k=0 k=0
+∞
X +∞
X
λ. ak X k = (λ × ak )X k
k=0 k=0
+∞
X +∞
X +∞
X
ak X k + bk X k = (ak + b k )X k
à !k=0à k=0
! k=0
+∞
X +∞
X +∞
X k
X
ak X k × bk X k = ck X k où ck = ai b k−i
k=0 k=0 k=0 i =0
Vocabulaire. Un polynôme n’ayant qu’un seul (resp. deux, resp. trois) coefficient(s) non nul(s)
est appelé monôme (resp. binôme, resp. trinôme).
Avec les règles de calculs données précédemment, on peut montrer une formule du binôme
pour les polynômes.
et donc : Ã !
n−1
X
P − 1K[X ] = (P − 1K[X ] ) ×
n
P k
k=0
ce qu’on peut voir comme une généralisation des sommes géométriques à K[X ].
à ! à !
Xn n 2
Exemple. Pour n ∈ N, montrer que
k
=
2n
n
en regardant le coefficient de X n dans le
k=0
polynôme (1 + X )2n .
Si P 6= 0K[X ] alors :
N
N, (a0 , . . . , aN ) ∈ KN+1
X
1. P s’écrit de manière unique P (X ) = ak X k avec N ∈
k=0
et a N 6= 0 ;
2. dans ce cas N = deg(P ).
¡ ¢
On adopte la convention : deg 0K[X ] = −∞.
n
X
Pour tout polynôme P non nul, noté P = ak X k = a0 + a1 X + a2 X 2 +· · ·+ an X n avec an 6= 0, on
k=0
appelle :
• terme dominant de P le monôme de plus haut degré, qui est ici an X n ;
• coefficient dominant de P le coefficient du terme dominant , qui est ici an ;
• terme constant de P le coefficient de degré 0, qui est ici a0 .
Si P est un polynôme non nul, on dit que P est unitaire lorsque son coefficient
dominant est égal à 1.
¡ ¢ n
X n
X
Exemple. P X 2 = ak X 2k . Ne pas confondre avec X 2 P = ak X k+2 .
k=0 k=0
On peut encore affaiblir l’hypothèse sur P : P peut être constant mais cette valeur ne doit pas
être une racine de Q.
1. P est pair si, et seulement si, tous ses coefficients d’indice impair sont nuls.
2. P est impair si, et seulement si, tous ses coefficients d’indice pair sont nuls.
Par conséquent on notera encore P à la place de Pe. Si x ∈ K le scalaire Pe(x), encore noté P (x),
est appelé P évalué en x.
n n µ n n ¶ µ ¶
K,
X k
X k
X k
X k
ak X = b k X ⇐⇒ ∀x ∈ ak x = bk x ⇐⇒ ∀k ∈ 0, n, ak = b k
k=0 k=0 k=0 k=0
On peut aussi remarquer que P (0K ) = a0 : le terme constant de P est obtenu en évaluant P
en 0K .
On dit que B est un diviseur de A, que A est divisible par B ou que A est un multiple de B.
1. Transitivité. Si C | B et B | A alors C | A.
2. Réflexivité. On a B | B.
3. Antisymétrie. Si B | C et C | B alors il existe λ ∈ K∗ tel que B = λ.C .
4. Si B | C et C 6= 0K[X ] , alors deg(B) ≤ deg(C )
K
Un polynôme A ∈ [X ] quelconque est divisible par tout polynôme constant non nul et par tout
polynôme qui lui est associé.
B divise A si, et seulement si, le reste de la division euclidienne de A par B est nul.
Exemple. Le polynôme nul admet une infinité de racines : tous les scalaires. Les polynômes
constants non nuls n’ont pas de racine.
Rédaction.
Ne pas écrire X − α = 0 ⇐⇒ X = α puisque cette dernière égalité signifie l’égalité de suites
(0, 1, 0, 0, . . .) = (0, α, 0, 0, . . .) qui est évidemment fausse.
K
Il faut écrire : pour x ∈ , x − α = 0 ⇐⇒ x = α, donc α est l’unique racine de X − α.
Exemple. Soit n ∈ N∗. Les racines du polynôme X n − 1 sont les racines n-ièmes de l’unité.
Théorème 18 – Racine et divisibilité
α est racine de P si, et seulement si, X − α divise P .
Tout polynôme P non nul a un nombre de racines dans K au plus égal à son degré.
Par contraposée, s’il existe n ∈ N tel que deg(P ) ≤ n et P a au moins n + 1 racines distinctes,
alors P est le polynôme nul.
L’ordre de multiplicité de α pour P est le plus grand entier k ∈ N tel que (X − α)k | P , ie
N
l’unique entier k ∈ tel que (X − α)k | P et (X − α)k+1 6 |P .
On dit alors que α est racine d’ordre k de P .
B Remarquez que α racine d’ordre 0 signifie en fait que α n’est pas racine de P .
Exemple. Pour X (X − 2)3 , 0 est racine simple et 2 est racine d’ordre 3. −1 est racine d’ordre 0
(ie n’est pas racine).
P est dit scindé s’il est non constant et s’il s’écrit comme un produit de polynômes du
premier degré :
Yn
P = λ× (X − αk )
k=1
où λ ∈ K∗
,n∈ N ∗
et α1 , . . . , αn sont des scalaires.
Dans ce cas λ est le coefficient dominant de P , n est son degré et α1 , . . . , αn sont les racines de P .
B Un polynôme de R[X ] peut être scindé dans C[X ] mais pas dans R[X ] : par exemple X 2 + 1.
B Les scalaires α1 , . . . , αn ne sont pas supposé deux à deux distincts.
Si dans la liste (α1 , . . . , αn ) on regroupe les valeurs identiques, alors on a l’écriture :
r
Y
P = λ× (X − µk )νk
k=1
Pour un polynôme scindé, le dégré est supérieur ou égal à la somme des ordres de multiplicité de
ses racines. C’est en fait vrai même si le polynôme n’est pas scindé, d’après le théorème suivant.
K K
1. Soit P ∈ [X ] un polynôme non nul de racines dans distinctes µ1 , . . . , µr d’ordres
K
de multiplicité ν1 , . . . , νr . Il existe alors un polynôme Q ∈ [X ] tel que :
r
Y
P (X ) = Q(X ) × (X − µk )νk et Q n’a pas de racine dans K
k=1
Exemple. Soit n ∈ N∗. Le polynôme X n − 1 est scindé à racines simples dans C[X ].
2.4 Décompositions en facteurs irréductibles
Définition 25 – Polynôme irréductible
K
Un polynôme P de [X ] est dit irréductible lorsqu’il est non constant, et lorsque ses seuls
diviseurs sont les polynômes constants non nuls, et les polynômes qui lui sont associés.
Autrement dit un polynôme P non constant est irréductible si, set seulement si :
µ ¶ µ ¶
∀(Q, R) ∈ K[X ] ,
2
P = QR =⇒ Q est constant non nul ou R est constant non nul
Un autre énoncé possible est le suivant : tous les polynômes non constants de C[X ] sont scindés.
Pour factoriser un polynôme dans C[X ], il suffit donc de déterminer ses racines.
Corollaire 29 – Nombre de racines des polynômes de C[X ]
C
Tout polynôme de [X ] non nul a un nombre de racines, comptées avec leur ordre de
multiplicité, égal à son degré.
C’est faux pour le polynôme nul qui a lui une infinité de racines.
C[X ].
Exemple. Factoriser X 4 − 1 dans
En remarquant que tout polynôme de R[X ] se décompose dans C[X ] on peut établir les
résultats suivants.
R
Pour un polynôme de [X ] les racines complexes non réelles sont deux à deux conjuguées ; elles
sont donc en nombre pair.
Les polynômes de R[X ] degré 2 à discriminant strictement négatifs, sont ceux qui n’ont pas de
racine réelle.
B Le fait de ne pas avoir de racine réelle ne garantie pas d’être irréductible : X 4 + 1 n’a pas de
racine réelle mais est réductible dans [X ]. R
où C
λ ∈ ∗, N
(k, ℓ) ∈ ( ∗ )2 , (α1 , . . . , αk , β1 , . . . , βℓ , γ1 , . . . , γℓ ) ∈ Rk+2ℓ et
N
(r 1 , . . . , r k , ν1 , . . . , νℓ ) ∈
¡ ∗ ¢k+ℓ
, avec ∀ j ∈ 1, ℓ, ∆ j = β2j − 4γ j < 0.
Dans cet écriture, α1 , . . . , αk sont les racines réelles de P et ne sont pas nécessairement deux à
deux disctintes (chaque racine est répétée autant de fois que son ordre de multiplicité).
R
Important. Pour factoriser un polynôme dans [X ], il suffit donc en théorie de déterminer ses
racines complexes, puis de regrouper les racines conjuguées deux à deux.
avec an 6= 0.
On suppose P scindé ; il a donc n racines comptées avec leur ordre de multiplicité qu’on note
α1 , . . . , αn .
On a les formules :
an−1 a0
α1 + α2 + · · · + αn = − et α1 × α2 × . . . αn = (−1)n
an an
Ces formules permettent de calculer des sommes et des produits. Elles ont permis à l’Euler de
deviner que :
1 1 1 π2
1+ + + + · · · =
22 32 42 6
On peut remarquer que chaque coefficient de P donne une formule faisant intervenir les racines
α1 , . . . , αn . Mais à part les deux ci-dessus, elles ne sont pas au programme de PCSI.
3
Exemple. P (X ) = 4X 5 + 9X + donne P ′ (X ) = 20X 4 + 9.
2
K R
Si = si on identifie polynôme et fonction polynomiale, alors on retrouve la dérivée en tant
que fonction numérique.
On a donc :
Si (P,Q) ∈ K[X ]2 et λ ∈ K, on a :
(λ.P +Q) = λ.P ′ +Q ′ et (P ×Q)′ = P ′ ×Q + P ×Q ′
et :
(Q ◦ P )′ = P ′ ×Q ′ ◦ P
¡ ¢′ ¡ ¢′
Exemple. X 2 × P (X ) = 2X × P (X ) + X 2 × P ′ (X ) et P (2X ) = 2 × P ′ (2X ).
Soit P ∈ K[X ]. On définit par récurrence le polynôme dérivé d’ordre k de P , note P (k) , par :
½
P (0) = P
N ¡
∀k ∈ , P (k+1) = P (k)
¢′
n
X
Si k ≤ deg(P ) et si P (X ) = a j X j , alors :
j =0
n
X n
X j!
P (k) (X ) = j ( j − 1) × · · · × ( j − k + 1) × a j X j −k = a j X j −k
j =k j =k ( j − k)!
n−k
X ( j + k)!
= a j +k X j
j =0 j!
P (k) (0)
et on en déduit que ak =
k!
Si n ∈ N et P ∈ Kn [X ] alors :
n P (k) (a)
K,
X
∀a ∈ P= (X − a)k
k=0 k!
Exemple. Montrer qu’il existe un unique polynôme P ∈ R2[X ] tel que P (1) = P ′(1) = 1 et
′′
P (1) = −1.
P (k) (0)
L’unicité des coefficients permet donc de dire à nouveau que ak =
k!
Exemple. Pour n ∈ N ∗
, on pose P n = (X + 1)n (X − 1)n .
Alors ∀k ∈ 0, n − 1, P n (1) = P n (−1) = 0 et de plus P n (1) 6= 0 et P n(n) (−1) 6= 0.
(k) (k) (n)
K
Une équation du degré 2 est de la forme x 2 + ax + b = 0, avec (a, b) ∈ 2 . On sait la résoudre à
partir de l’étude de son discriminant ; les solutions s’expriment à partir de produits et quotients
de radicaux d’expressions en a et b.
Ces connaissances se retrouvent dans différentes civilisations jusqu’à 2000 avant JC.
On pense que cette méthode a été confiée à Cardan par un autre mathématicien du nom de
Tartaglia (1499-1577) qui lui avait fait jurer de la garder secrète. . .
On se donne alors un nombre t tel que q 2 −4(2t +p)(t 2 +r ) = 0, qu’on trouve avec la méthode de
Cardan (ou autre). Pour cette valeur de t , l’expression (2t + p)y 2 + q y +(t 2 +r ) qui est du second
degré en y, a un discriminant nul et peut donc se factoriser sous la forme (αy + β)2 .
Exemple. Résoudre x 4 + 4x 3 + 3x 2 − 8x − 10 = 0.
Les mathématiciens Abel (1802-1829) et Galois (1811-1832) sont parvenus à donner une défi-
nition formelle de l’expression « équation résoluble par radicaux » puis à prouver qu’aucune
formule par radicaux générale n’est possible pour les équations de degré supérieur ou égal à 5.
Pourtant d’après le théorème de d’Alembert-Gauss, on sait que pour une équation de degré n il y
a toujours n racines complexes (comptées avec leur ordre de multiplicité). Mais elles ne peuvent
p
pas être exprimées à l’aide des symboles +, −, ∗, / et n .
6 Exercices
Notions de base
n
Y
1. X 3 − X (X − 2 + i ) 2. (X − 2)n − (X + 5)n avec n ∈ N∗ 3. (2X − k)
k=0
n
Y n
Y 2
4. (X − 6)k 5. (k X − 2)k
k=0 k=0
k=0 k n −k
Proposer une autre démonstration de cette formule en dénombrant des tirages simultanés dans
une urne.
Sujets d’étude
n
X
2. En déduire que P = y k L k est l’unique polynôme P ∈ Rn [X ] tel que :
k=0
∀ j ∈ 0, n, P (x j ) = y j .
N. On note
Soit n ∈
n
z 0 , z 1 , . . . , z n les racines (n + 1)èmes de l’unité : z k = ei
2kπ
n+1 .
X
ak X k ∈ C[X ], avec an 6= 0, et on pose M = max ¯P (z k )¯.
¯ ¯
On définit P =
k=0 k∈0,n
Chapitre 12
Dérivabilité des fonctions numériques
Sommaire
1 Dérivabilité d’une fonction numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
1.1 Dérivabilité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
1.2 Dérivabilité à droite ou à gauche en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . 325
1.3 Interprétations graphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326
1.4 Propriétés des fonctions dérivables un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327
2 Dérivabilité sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328
2.1 Définition et théorèmes généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328
2.2 Dérivabilité des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329
2.3 Opérations sur les fonctions dérivables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
3 Propriétés des fonctions numériques dérivables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
3.1 Lien entre extremum et dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
3.2 Théorème de Rolle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
3.3 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
3.4 Lien entre dérivée et monotonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
3.5 Théorème de la limite de la dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335
4 Dérivées d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
4.1 Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
4.2 Fonctions de classe C n , de classe C ∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
4.3 Opérations sur les fonctions de classe C n /C ∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . 338
4.4 Classe de régularité des fonction usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339
4.5 Formule de Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340
4.6 Brève extension aux fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . 341
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
f (x) − f (a)
On dit que f est dérivable en a lorsque lim existe et est finie.
x→a
x6=a
x −a
df
Le réel f ′ (a) est appelé nombre dérivé de f en a. On le note aussi (a).
dx
f (x) − f (a)
Interprétation graphique : représente la pente de la droite passant par les points
¡ ¢ ¡ ¢ ′ x −a ¡ ¢
M x, f (x) et M0 a, f (a) . f (a) représente donc la¡ « pente¢ limite » en M0 a, f (a) , c’est-à-dire la
pente de la tangente à la courbe de f au point M0 a, f (a) .
droite (M M0 )
M0
M
tangente en M0
x x0
y = f (x)
Exemple. f : x 7−→ px + q avec (p, q) ∈ R2. Alors f est dérivable en tout a ∈ R et f ′(a) = p.
Exemple. f : x 7−→ x n avec n ∈ N∗. Alors f est dérivable en tout a ∈ R et f ′(a) = nan−1 .
Exemple. f : x 7−→ cos(x). Alors f est dérivable en tout a ∈ R et f ′(a) = − sin(a).
Exemple. f : x 7−→ sin(x). Alors f est dérivable en tout a ∈ R et f ′(a) = cos(a).
1
Exemple. f : x 7−→ . Alors f est dérivable en tout a ∈
x
R∗ et f ′(a) = − a12 .
p 1
Exemple. f : x 7−→ x. Alors f est dérivable en tout a > 0 et f ′ (a) = p .
2 a
Proposition 2 – Dérivabilité et DL
Dans ce cas :
f (a + h) = f (a) + f ′ (a) × h + o h→0 (h)
f (x) − f (a)
On dit que f est dérivable à droite en a lorsque lim+ existe et est finie.
x→a x −a
f (x) − f (a)
Dans ce cas, on pose : f d′ (a) = lim+ .
x→a x −a
f (x) − f (a)
On définit de même la dérivabilité à gauche en a lorsque lim− existe et est finie.
x→a x −a
La limite est notée f g′ (a) et est appelée nombre dérivé à gauche de f en a.
Exemple. Faire l’étude locale en 0 de la position de la courbe par rapport à sa tangente pour
x 7−→ ex et x 7−→ arctan(x).
f (x) − f (a)
⋆ Si lim = ±∞ alors f n’est pas dérivable à droite en a, mais C f admet quand
x→a + x −a ¡ ¢
même une demi-tangente verticale en M0 a, f (a) .
On a le même résultat à gauche en a.
p
Exemple. x 7−→ x n’est pas dérivable à droite en 0, et sa courbe admet une tangente
verticale en O(0, 0).
En plus de la fonction f , on se donne pour le théorème suivant une fonction g définie sur le
même intervalle I .
f
3. si g ne s’annule pas, la fonction est dérivable en a et :
g
µ ¶′
f f ′ (a) × g (a) − f (a) × g ′ (a)
(a) =
g g (a)2
f
B Si f ou g n’est pas dérivable en a alors il est possible que les fonctions f + g , f × g et le
g
soient quand même.
p p p
Exemple. x 7−→ x − x est dérivable en 0 alors que x 7−→ x ne l’est pas.
Dans le théorème suivant on suppose que f est à valeurs dans un intervalle J , et que g est une
fonction définie sur cet intervalle J . La fonction g ◦ f est donc définie sur l’intervale I .
On suppose que f est dérivable en a, et que g est dérivable en b = f (a). Dans ce cas, la
fonction g ◦ f est dérivable en a et :
¡ ¢
(g ◦ f )′ (a) = f ′ (a) × g ′ f (a)
B Ne pas dire que f et g sont toutes les deux dérivables en a ; à priori g n’est pas même pas
définie au point a. g doit être dérivable en b = f (a).
B Si f n’est pas dérivable en a ou si g n’est pas dérivable en f (a) alors il est possible que g ◦ f
soit tout de même dérivable en a.
p p
Exemple. x 7−→ x 4 est dérivable en 0 bien que x 7−→ x ne le soit pas.
En pratique, on fera appel aux deux théorèmes précédents sous le nom de théorèmes généraux.
Exemple. f dérivable sur [0, +∞[ signifie que f est dérivable en tout a > 0, et que f est
dérivable à droite en 0.
Exemple. f dérivable sur ]0, +∞[ signifie que f est dérivable en tout a > 0.
Exemple. f dérivable sur ]1, 2] signifie que f est dérivable en tout a ∈]1, 2[, et que f est
dérivable à gauche en 2.
Exemple. f dérivable sur R∗ signifie que f est dérivable sur ]−∞, 0[ et sur ]0, +∞[, donc que
f est dérivable en tout a < 0 et en tout a > 0.
B Si f est dérivable sur deux intervalles I et J alors elle peut ne pas être dérivable sur leur union
I ∪ J (si I ∪ J est encore un intervalle).
R
Par exemple si f dérivable sur ] − ∞, 0[ et [0, +∞[ alors ] − ∞, 0[∪[0, +∞[= , mais f peut ne pas
R
être dérivable sur car on ne sait pas si elle est dérivable à gauche en 0.
B Le raisonnement naïf consistant à calculer f ′ (x) et à regarder pour quelles valeurs de x cette
fonction est définie est faux. Il ne donne pas la dérivabilité de la fonction.
Par exemple le raisonnement :
p 1
« pour f (x) = x, on a f ′ (x) = p , et donc f n’est pas dérivable à droite en 0 »
2 x
n’est pas correct (même s’il donne le bon résultat).
x 5 + 3x 2 + 2x − 1
Exemple. La fonction x 7−→
(x − 1)3 x
est dérivable sur R\{0; 1} et la fonction
x 7−→
1
x2 + x + 1
est dérivable sur R.
• Les fonctions cos et sin sont dérivables sur R.
• Les fonctions arccos et arcsin sont dérivables sur ] − 1, 1[ et ne le sont pas en −1 et 1.
nπ o
• La fonction tan est dérivable sur Dtan = R\ 2
+ kπ; k ∈ Z .
• La fonction x 7−→ |x| est dérivable sur R∗ . Elle n’est pas dérivable en 0.
• Les fonctions x 7−→ x α , où α ∈ R, sont dérivables au moins sur R∗+. En 0, on a le résultat suivant.
∀x ∈ R+, d ¡ α¢
dx
x = αx α−1
B Pour des puissances entières, l’ensemble de dérivabilité peut être beaucoup plus grand que
R +
R
ou ∗+ .
R 1
R
Par exemple x 7−→ x 2 est continue sur (polynôme), et x 7−→ 3 est continue sur ∗ (fraction
x
rationnelle).
On peut donc retenir que pour 0 < α < 1, la fonction x 7−→ x α est continue mais non dérivable
(à droite) en 0.
En plus de la fonction f , on se donne pour le théorème suivant une fonction g définie sur le
même intervalle I .
Dans le théorème suivant on suppose que f est à valeurs dans un intervalle J , et que g est une
fonction définie sur cet intervalle J . La fonction g ◦ f est donc définie sur l’intervale I .
On suppose que f est dérivable sur I , et que g est dérivable sur J . Dans ce cas, la fonction
g ◦ f est dérivable sur I .
B Ne pas dire que f et g sont toutes les deux dérivables sur I ; à priori g n’est pas même pas
définie sur I . g doit être dérivable sur J tel que f (I ) ⊆ J .
En pratique, on fera appel aux deux théorèmes précédents sous le nom de théorèmes généraux.
Important. Pour démontrer simplement qu’une fonction est dérivable, on utilisera désormais
la dérivabilité des fonctions usuelles et les théorèmes précédents.
p
Exemple. La fonction ϕ : x 7−→ ln(1 + x 4 ) est définie et dérivable sur R.
On suppose que f est une fonction continue et strictement monotone sur l’intervalle I .
Soit a ∈ I tel que f est dérivable en a. Alors :
• si f ′ (a) 6= 0 alors f −1 est dérivable en b = f (a) et :
¡ ¢′ 1 1
f −1 (b) = ′◦ −1
= ′
f f (b) f (a)
Dans le dernier cas, la courbe de f −1 admet une tangente verticale au point d’abscisse b.
R
Soient I un intervalle de et f une fonction dérivable et strictement monotone sur I , et
telle que f ′ ne s’annule pas sur I .
Alors f −1 est dérivable sur J = f (I ) et :
¡ ¢′ 1
∀y ∈ J , f −1 (y) =
f ′ ◦ f −1 (y)
Exemple. arctan est dérivable sur R. arcsin et arccos sont dérivables sur ] − 1, 1[ et ne sont
pas dérivable en −1 et 1.
Important. Pour dériver une égalité du type f (x) = g (x), il faut que celle-ci soit vraie pour tout
x dans un intervalle I (et que f et g soient dérivables sur cet intervalle) :
³ ´ ³ ´
∀x ∈ I , f (x) = g (x) =⇒ ∀x ∈ I , f ′ (x) = g ′(x)
Par contre si l’égalité n’est vraie qu’en un point, dériver revient à écrire 0 = 0 (on dérive deux
constantes). En particulier f (0) = 1 ne donne pas f ′ (0) = 0.
f (a) = f (b)
Cf
a c b
Exemple. Si P ∈ R[X ] est scindé à racines simples, montrer que P ′ est lui aussi scindé à
racines simples. En considérant le polynôme X 3 − 3X 2 + 3X montrer que ce résultat est faux
C
dans [X ].
f (b)
Cf
f (a)
a c b
On suppose que :
(i) f est dérivable sur I
(ii) ∃M ∈ R+ tel que ∀x ∈ I , | f ′(x)| ≤ M
Alors :
∀(x, y) ∈ I 2, | f (y) − f (x)| ≤ M × |y − x|
R
Exemple. Montrer que : ∀t ∈ , | sin(t )| ≤ |t |.
h πi 2
On peut aussi montrer que ∀t ∈ 0, , sin(t ) ≥ t .
2 π
Soit f : [a, b] −→ R continue sur [a, b]³ et dérivable sur ]a, b[.
´
Alors :
1. f est croissante sur [a, b] ⇐⇒ ∀x ∈]a, b[, f ′ (x) ≥ 0
³ ´
2. f est décroissante sur [a, b] ⇐⇒ ∀x ∈]a, b[, f ′ (x) ≤ 0
³ ´
3. f est constante sur [a, b] ⇐⇒ ∀x ∈]a, b[, f ′ (x) = 0
1
B Ces résultats ne s’appliquent que sur un intervalle. La fonction x 7−→ a une dérivée négative
x
sur R∗, mais n’est pas décroissante sur R∗.
µ ¶ ½ π
Exemple. Démontrer que ∀x ∈ R ∗
, arctan(x) + arctan
1
x
= 2
− π2
si x > 0
si x < 0
³
R
Soit f : [a, b] −→ continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Alors :
´
1. ∀x ∈]a, b[, f ′ (x) > 0 =⇒ f est strictement croissante sur [a, b].
³ ´
2. ∀x ∈]a, b[, f ′ (x) < 0 =⇒ f est strictement décroissante sur [a, b].
B Les réciproques sont fausses. Considérer par exemple f : x 7−→ x 3 sur [−1, 1].
On suppose que :
(i) f est continue sur I ;
(ii) f est dérivable sur I \{a} ;
(iii) lim
x→a
f ′ (x) = ℓ où ℓ est réel ou ±∞.
x6=a
Dans ce cas, on a :
f (x) − f (a)
lim =ℓ
x→a
x6=a
x −a
Si ℓ est réel, alors f est dérivable en a avec f ′ (a) = ℓ. Dans ce cas f est donc dérivable sur tout
f (x) − f (a)
l’intervalle I . Ce résultat n’est pas évident car f ′ (a) = lim alors que
x→a
x6=a
x −a
à !
f (t ) − f (x)
ℓ = lim lim .
x→a
x6=a
t →x
t 6=x
t −x
p 1
Pour f (x) = x, on a f ′ (x) = p .
2 x
On voit que D f ′ = R ∗
+ ∗ donc f est dérivable sur R∗
+ et n’est pas dérivable à droite en 0.
f : x 7−→
p
x est continue sur l’intervalle I = R+ et dérivable sur I \{0} = R∗+,
1
avec : ∀x > 0, f ′ (x) = p .
2 x
De plus lim f ′ (x) = +∞, donc, d’après le théorème de la limite de la dérivée,
x→0+
f n’est pas dérivable à droite en 0 .
B Ne pas dire qu’on prolonge la dérivée f ′ par continuité. On ne lui donne pas une valeur
arbitraire mais on calcule sa valeur en utilisant la définition du nombre dérivé. On ne dit pas
on choisit f ′ (a) = ℓ mais on trouve par le calcul que f ′ (a) = ℓ.
B Si lim f ′ (x) n’existe pas, alors on ne peut rien dire dans le cas général, le théorème ne
x→a
x6=a
s’applique pas.
½
0 si x ≤ 0
Exemple. Soit la fonction f définie par f (x) = −1/x 2
e si x > 0
Montrer f est de classe C sur 1
R.
dn f
On note aussi = f (n)
d xn
Si p ∈ 0, n : µ ¶ µ ¶
(n) d p d n−p f d n−p d p f
f = =
d x p d x n−p d x n−p d x p
En particulier : µ ¶ µ ¶
(n+1) d dn f dn d f
f = =
d x d xn d xn d x
Ces dernières formules permettent d’effectuer des preuves par récurrence.
Dans ce dernier cas, on dit aussi que f est continûment dérivable sur A.
µ ¶
1
x 2 sin
Exemple. La fonction f : x 7−→
x
si x 6= 0
est dérivable sur R mais n’est pas de
0 si x = 0
classe C 1 sur R.
R
Notations : On note D n (A, ) l’ensemble des fonctions n fois dérivables sur A, et C n (A, ) R
l’ensemble des fonctions de classe C n sur A. Alors :
R R R R R
C 0 (A, ) ) D 1 (A, ) ) C 1 (A, ) ) · · · ) D n (A, ) ) C n (A, ) ) . . .
R
Si f ∈ C n (A, ), alors pour tout p ∈ 0, n : f (p) ∈ C n−p (A, ) R
Proposition 28 – Caractérisation des fonctions de classe C n
N
Soient n ∈ et A une partie de . Alors : R
f est classe C n sur A ⇐⇒ f est n dérivable sur A et f (n) est continue sur A.
R
Notation : On note C ∞ (A, ) l’ensemble des fonctions de classe C ∞ sur A.
N R
Pour tout n ∈ : C ∞ (A, ) ( C n (A, ). R
R
Si f ∈ C ∞ (A, ), alors pour tout n ∈ N : f (n) ∈ C ∞(A, R)
n
Exemple. Pour tout n ∈ N et tout x ∈ R, on pose L n (x) = ex × ddx n ¡e−x x n ¢ (polynômes de
Laguerre). Montrer que L n ∈ R[X ] et que son terme dominant est (−1)n X n .
Soient f une fonction de classe C n sur une partie A, et g une fonction de classe C n sur une
partie B telle que f (A) ⊆ B.
Alors g ◦ f est C n sur A.
Si f est de classe C ∞ sur A, et g est de classe C ∞ sur B, alors g ◦ f est de classe C ∞ sur A.
Soient f et g deux fonctions de classe C n sur une même partie A, telle que g ne s’annule
pas sur A.
f
Alors est C n sur A.
g
f
Si f et g sont de classe C ∞ sur A, et si g ne s’annule pas sur A, alors est de classe C ∞ sur A.
g
Définition 34 – Difféomorphisme
N
Soient f une fonction de classe C n sur un intervalle I , avec n ∈ ∗ ∪{+∞}. On note J = f (I ).
Alors :
f ′ ne s’annule pas sur I ⇐⇒ f est un C n -difféomorphisme de I sur J
i π πh
Exemple. tan est un C ∞ -difféomorphisme de − ,
2 2
sur R.
B Ce résultat ne s’applique pas si n = 0.
∀k ∈ N, ∀x ∈ R, ex
¡ ¢(k)
= ex
Pour tout α ∈ R, la fonction x 7−→ (1 + x)α est donc C ∞ sur ] − 1, +∞[ (au moins), et on a :
En posant x = a + h, on obtient :
Xn f (k) (a) ¡ ¢
f (a + h) = h k + o h→0 h n+1
k=0 k!
R
Soient a ∈ et f une fonction de classe C ∞ sur un voisinage de a.
Alors f admet en a un développement limité à tout ordre.
f (x) − f (a)
On dit que f est dérivable en a ∈ I lorsque lim existe et est finie.
x→a
x6=a
x −a
On a équivalence de :
(i) f est dérivable sur I ;
(ii) Re( f ) et Im( f ) sont dérivables sur I .
Dans ce cas :
f ′ = Re( f )′ + i Im( f )′
C
Exemple. Pour tout λ ∈ , la fonction t 7−→ eλt est dérivable sur R et ¡eλt ¢′ = λeλt .
Dans le théorème suivant on se donne une autre fonction g définie sur l’intervalle I et à valeurs
dans .C
B Le théorème de Rolle n’est plus valable : la fonction t 7−→ ei t prend la valeur 1 en 0 et 2π, mais
sa dérivée ne s’annule jamais.
6 Exercices
Dérivée et étude de
fonctions
x4
1. Déterminer le nombre de solutions de l’équation 2 + ln x = .
4
2. On note h l’application de + dans R R
définie par h(0) = 0 et pour tout x > 0, h(x) =
R
x ln(x). Montrer que h est continue sur + et tracer l’allure de son graphe en précisant
les tangentes au point d’abscisse 0 et 1.
x
3. On pose f (x) = 1+|x| . Montrer que f est bijective sur R et déterminer f −1.
EXERCICE 3. Dérivabilité d’une fonction
Pour chacune des fonctions suivantes déterminer son ensemble de continuité (la prolonger
éventuellement par continuité aux bornes de son ensemble de définition), son ensemble de
dérivabilité, puis calculer sa dérivée. Sont-elles de classe C 1 là où elles sont dérivables ?
p ½
1−x 2 1 − ex si x < 0 p
1. x 7−→ arctan x 2. x 7−→ 3. x 7−→ |1 − x 2 |
− ln(1 + x) si x > 0
Théorèmes de Rolle et
des accroissements
finis
1. Soient f et g deux fonctions définies et continues sur [a, b[, dérivables sur ]a, b[, et telles
que g ′ ne s’annule pas sur ]a, b[.
f ′ (x) f (x) − f (a) f ′ (x)
Si lim+ ′ existe alors montrer que lim+ = lim+ ′ .
x→a g (x) x→a g (x) − g (a) x→a g (x)
Indication
¡ : pour¢¡ x > a, appliquer
¢ ¡ le théorème
¢¡ de Rolle
¢ entre a et x à la fonction
t 7−→ f (t ) − f (a) g (x) − g (a) − g (t ) − g (a) f (x) − f (a) .
cos(2x) − 1
2. Calculer lim+ 3 avec la règle de l’Hospital.
x→0 x + 5x 2
2
3. En considérant les fonction f et g définies par f (x) = x 4 et g (x) = x 5 e−i /x , vérifier que la
règle ne s’applique pas pour des fonctions à valeurs complexes.
Dérivées d’ordres
supérieurs
N
1. Soient n ∈ ∗ et f une fonction n fois dérivable sur [a, b], s’annulant en n + 1 points
distincts de [a, b]. Montrer que f (n) s’annule au moins une fois sur ]a, b[.
N
2. Soient n ∈ ∗ et a, b deux réels tels que a < b. On considère f une fonction de classe C n
sur [a, b] telle que :
∀k ∈ 0, n − 1, f (k) (a) = f (k) (b) = 0.
Montrer que f (n) s’annule au moins n fois sur ]a, b[.
N
Application : pour n ∈ ∗ , on note P n = (X + 1)n (X − 1)n et L n = P n(n) (polynômes de
Legendre). Montrer que L n admet n racines réelles disctinctes et qu’elles appartiennent
à l’intervalle ] − 1, 1[.
Sujets d’étude
N
2. Soit n ∈ ∗ . Montrer que pour n assez grand, l’équation (E n ) : g (t ) =
1
n
admet deux
R
solutions xn et y n sur + vérifiant : 0 < xn < 1 < y n .
3. Donner la monotonie et la limite des suites (xn ) et (y n ).
N
3. Soit a > 1. Montrer que la suite (xn )n∈N définie par x0 = a et ∀n ∈ , xn+1 = f (xn ) est bien
définie et à valeurs dans ]1, +∞[. Établir qu’elle converge et déterminer sa limite ℓ.
4. Montrer qu’il existe un entier n 0 tel que :
1
∀n Ê n 0 , |xn+1 − ℓ| É |xn − ℓ|
3
En déduire que :
1
∀n Ê n 0 , |xn − ℓ| É |xn0 − ℓ|
3n−n0
¡ 1
¢
5. En déduire que : xn = ℓ+o 2n
.
n→+∞
Chapitre 13
Introduction aux espaces vectoriels
Sommaire
1 Généralités sur les espace vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350
1.1 Espace vectoriel sur K............................... 350
1.2 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352
2 Familles de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
2.1 Combinaisons linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
2.2 Sous-espace vectoriel engendré par une famille de vecteurs . . . . . . . . . 355
2.3 Familles génératrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358
2.4 Familles libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359
2.5 Bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362
3 Sommes de sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365
3.1 Sommes de sous-espaces vectoriels de E.................... 365
3.2 Sommes directes de sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372
Dans tout ce chapitre K désigne R ou C. Dans cette section, E est un ensemble non vide.
K
On dit aussi que -espace vectoriel, ou que E est muni d’une structure de K-espace vectoriel. En
E
abrégé, on dira que est un -ev. K
Les éléments de E sont appelés vecteurs, et ceux de K scalaires.
B Par convention, dans une multplication externe λ.x, la variable de gauche est le scalaire et
celle de droite est le vecteur. Cette convention est indispensable étant donné qu’on ne met pas
de flèche au-dessus des vecteurs.
Dans la suite, l’opération x +(−y) sera notée x − y. On peut donc additionner ou soustraire deux
vecteurs dans un espace vectoriel.
1
Si λ est un scalaire non nul, on peut multiplier un vecteur par , ce qu’on apelle diviser un vec-
λ
teur par λ. Dans un espace vectoriel on peut donc multiplier ou diviser un vecteur par scalaire.
B Dans un espace vectoriel on ne peut donc pas multiplier ou diviser deux vecteurs.
X
Proposition 2 – Règles de calcul avec le signe
E
Si u, u 1 , . . . , u p , v 1 , . . . , v p sont des vecteurs de et λ, λ1 , . . . , λp sont des scalaires dans K on
a:
X p Xp p
X p
X Xp
1. (λ.u k ) = λ. uk 2. (u k + v k ) = uk + vk
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
à !
p
X p
X
3. (λk .u) = λk .u
k=1 k=1
Intégrité λ.u = 0E ⇐⇒ λ = 0 ou u = 0E
3.
externe : λ.u = µ.u ⇐⇒ u = 0E ou λ = µ
λ.u = λ.v ⇐⇒ λ = 0 ou u = v
x + y = (x1 , . . . , xn ) + (y 1 , . . . , y n ) = (x1 + y 1 , . . . , xn + y n )
Si λ ∈ K et x ∈ Kn on définit :
λ.x = λ.(x1 , . . . , xn ) = (λ × x1 , . . . , λ × xn )
En particulier pour n = 1 : K est un K-ev pour ses opérations naturelles. R est un R-ev, et C est
C
un -ev donc un -ev. R
R2 correspond à l’ensemble des vecteurs du plan, et R3 à l’ensemble des vecteurs de l’espace.
B R n’est pas un C-ev !
Exemple. FA F K
Soient A un ensemble quelconque et un -ev. On rappelle que F A désigne
F
l’ensemble des fonctions f : A −→ définies sur A à valeurs dans . F
F
Pour f et g éléments de A , on définit la fonction f + g : A −→ par : F
∀x ∈ A, ( f + g )(x) = f (x) + g (x)
K
Exemple. [X ] On rappelle que K
[X ] est l’ensemble des polynômes à
K
coefficients dans . On a déjà défini une addition et une multiplication externe.
K K
Alors ( [X ], +, .) est un -ev. Le vecteur nul 0K[X ] est le polynôme nul.
K K
Exemple. Mn,p ( ) On rappelle que Mn,p ( ) est l’ensemble des matrices de taille n × p à
K
coefficients dans . On a déjà défini une addition et une multiplication externe.
K K
Alors (Mn,p ( ), +, .) est un -ev. Le vecteur nul 0Mn,p (K) est la matrice nulle 0n,p de taille n × p.
Exemple. Dans R2 : F1 = ©(x, y)©∈ R2± x 2 +±y 2 = 1ª, Fª2 = ©(x, y) ∈ R2± x + y = 1ª et Z2 ne sont
pas des sev de R2 . Par contre F3 = (x, y) ∈ R2 x + y = 0 en est un.
Exemple. Pour tout entier naturel n, Kn [X ] est un K-ev puisque c’est un sev de K[X ].
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
354 C HAPITRE 13 : Introduction aux espaces vectoriels
Exemple. Si F et G sont des sev d’un K-ev E, alors F ∪ G est aussi un sev de E si, et
seulement si, F ⊆ G ou G ⊆ F.
2 Familles de vecteurs
Dans toute cette section, E désigne un K-ev et F = (u1, . . . , up ) une famille finie de vecteurs de
l’espace vectoriel . E
2.1 Combinaisons linéaires
Définition 10 – Combinaison linéaire
E
On dit qu’un vecteur x ∈ est combinaison linéaire des vecteurs de la famille F lorsqu’il
K
existe des scalaires (λ1 , . . . , λp ) ∈ p tels que :
p
X
x= λk .u k
k=1
Exemple. Dans R2 : (2, 3) est CL de (1, 0) et (1, 1) car (2, 3) = 3.(1, 1) + (−1).(1, 0).
Exemple. Dans R[X ] : X 3 est CL de la famille de polynômes 1, X − 1, (X − 1)2 , (X − 1)3 car
¡ ¢
X 3 = 1 + 3(X − 1) + 3(X − 1)2 + (X − 1)3 .
Kn est CL de la famille (e 1, . . . , e n ) :
i−ième position
Alors tout x = (x1 , . . . , xn ) ∈
x = (x1 , . . . , xn )
= (x1 , 0, . . . , 0) + (0, x2 , 0, . . . , 0) + · · · + (0, . . . , 0, xn )
= x1 .(1, 0, . . . , 0) + x2 .(0, 1, 0, . . ., 0) + · · · + xn .(0, . . . , 0, 1)
= x1 .e 1 + x2 .e 2 + · · · + xn .e n
Xn
= xk .e k
k=1
E
On note Vect(F ) l’ensemble des vecteurs de qui sont combinaison linéaire des vecteurs
de la famille F .
On l’appelle partie engendrée par les vecteurs de la famille F .
Donc pour x ∈ E: p
X
x ∈ Vect(F ) ⇐⇒ ∃(λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp ; x = λi .u i
i =1
Vect(F ) est aussi noté Vect(u 1 , u 2 , . . . , u p ) et est appelée partie engendrée par les vecteurs u 1 , u 2 ,
. . ., u p .
Exemple. Si →
−
u est un vecteur non nul du plan R2 ou de l’espace R3, alors Vect ¡→
− ¢
u est la
droite engendrée par →
−
u.
Exemple. Si u est un vecteur de E, alors la droite vectorielle engendrée par u est le plus petit
sev de E contenant u.
Ce résultat peut servir à montrer très rapidement qu’une partie F est un sev de E.
E
Si F et G sont deux familles de vecteurs de , telles que tout vecteur de la famille F est un
vecteur de la famille G , on dit que F est une sous-famille de G , ou que G est une sur-famille de
F.
Exemple. Si u et v sont deux vecteurs non colinéaires de l’espace, la droite engendrée par u
est incluse dans le plan engendré par (u, v ).
¡ ¢ ¡ ¢
Exemple. Montrer que Vect (1, 0, 1); (0, 1, 0) = Vect (1, 1, 1); (−1, 1, −1), (0, 1, 0) .
Important. Les points 1., 2. et 3. ont été écrits pour le dernier vecteur de la famille. En les com-
binant avec le point 4., on peut les écrire pour n’importe quel autre vecteur.
On dit que F = (u 1 , . . . , u p ) est une famille génératrice de E, ou que E est engendré par
F (u 1 , . . . , u p ), lorsque :
E = Vect(F ) = Vect(u1, . . . , up )
E
Comme F = (u 1 , . . . , u p ) est une famille de vecteurs de , on a toujours Vect(u 1 , . . . , u p ) ⊆ . E
E E
Donc F = (u 1 , . . . , u p ) est génératrice de si, et seulement si, ⊆ Vect((u 1 , . . . , u p )), ie ssi tout
E
vecteur x ∈ est CL des vecteurs u 1 , . . ., u p .
En considérant cette égalité comme une équation d’inconnue (λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp , on doit montrer
qu’il existe au moins une solution.
¡ ¢
Exemple. La famille (1, 1, −1), (1, −1, 1), (−1, 1, 1) est génératrice de R3.
Exemple. F = ©(x, y, z) ∈ R3; x + 2y = z ª est engendré par ¡(1, 0, 1), (0, 1, 2)¢.
Exemple. Pour tout a ∈ K, la famille ¡1, X − a, (X − a)2, (X − a)3¢ est génératrice de K3[X ].
Exemple. En général une famille génératrice vide est génratrice de {0E }.
E
On peut donc retenir que dans une famille génératrice de , si un vecteur est CL des autres,
alors on peut l’ôter de la famille tout en gardant une famille génératrice de . E
Exemple. Si E = Vect ¡(1, 0), (1, −1), (0, 1)¢ alors E = Vect ¡(1, 0), (0, 1)¢.
2.4 Familles libres
On rappelle que F = (u 1 , . . . , u p ) une famille finie de vecteurs de l’espace vectoriel E.
Définition 23 – Famille libre
On dit que F est une famille libre de vecteurs, ou que les vecteurs u 1 , . . . , u p sont linéaire-
ment indépendants, lorsque la seule CL nulle est celle dont tous les coefficients sont nuls :
p
X
∀(λ1 , . . . , λp ) ∈ K p
, λk .u k = 0E =⇒ λ1 = · · · = λp = 0
k=1
Dans le cas contraire, on dit que la famille de vecteurs F est liée, ou que les vecteurs de la famille
F sont linéairement dépendants. C’est le cas où il exsite une CL nulle dont les coefficients sont
non tous nuls :
p
K
X
∃(λ1 , . . . , λp ) ∈ p ; λk .u k = 0E et (λ1 , . . . , λp ) 6= (0, . . . , 0)
k=1
On peut remarquer que le caractère libre d’une famille de vecteurs F , ne dépend du choix du
K E F F
-ev . Par conséquent si F est une famille de vecteurs de où est un sev de , alors : E
F est libre dans F si, et seulement, si elle est libre dans E
B Ceci est faux pour la notion de famille génératrice qui est intrinsèquement liée à l’espace
vectoriel dans lequel on travaille.
Rédaction. Pour montrer que F est libre, on se fixe des scalaires λ1 , . . . , λp , tels que :
p
X
λk .u k = 0E
k=1
En considérant cette égalité comme une équation d’inconnue (λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp , on doit montrer
qu’elle a une unique solution.
Exemple. Dans R2, ¡(1, 2), (1, 3)¢ est libre et ¡(1, 0), (1, 1), (0, 2)¢ est liée.
Exemple. Dans Kn La famille (e 1 , . . . , e n ) est libre, avec e i = (0, . . ., 0, 1, 0, . . . , 0), pour
↓
i−ième position
i ∈ 1, n.
K
Exemple. Dans Mn,p ( ) La famille (E i j ) 1≤i ≤n est libre.
1≤ j ≤p
B Ce critère est faux dès qu’on a plus de deux vecteurs. Par exemple pour trois vecteurs, le
critère devient non coplanaires.
¡ ¢
Exemple. Il devient évident que (1, 2), (1, 3) est libre.
¡ ¢
Exemple. Il devient évident que (1, 0), (1, 1), (0, 2) est liée.
Exemple. Toute famille de vecteurs contenant deux vecteurs identiques est liée.
¡ ¢
Exemple. (1, 0, 0, 0), (0, 1, 0, 0), (0, 0, 0, 1) est libre.
On peut donc retenir qu’en enlevant des vecteurs dans une famille libre on obtient encore une
famille libre ; par contraposée, toute sur-famille d’une famille liée est liée ie que si on ajoute des
vecteurs à une famille liée alors elle reste liée.
En pratique ce résultat n’a que très peu d’intérêt. En effet, on préférera avoir des familles libres
de taille maximale (nous verrons pourquoi dans un autre chapitre). Pour cela on utilisera le
théorème suivant.
On peut donc retenir que si on a au départ une famille libre de vecteurs, et si on veut lui ajouter
un nouveau vecteur de telle sorte que la nouvelle famille soit encore libre, alors il faut et il suffit
que ce vecteur ne soit pas CL des vecteurs de la famille initiale.
¡ ¢
Exemple. Former une famille libre à trois vecteurs à partir de (1, 2, 0), (2, 1, 0) .
2.5 Bases
³ ´
Exemple. B = (1, 0, 1), (0, 1, 2) est une base de F = ©(x, y, z) ∈ R3± x + 2y = z ª.
K
i−ième position
n
i ∈ 1, n. On a vu au paragraphe 2.3. que B est génératrice de , et au paragraphe 2.4. qu’elle
est libre. Donc B est une base de n
K
, appelée base canonique de n . K
K
Exemple. Base canonique de Mn,p ( ) On pose B = (E i j ) 1≤i ≤n . On a vu au paragraphe 2.3.
1≤ j ≤p
K
que B est génératrice de Mn,p ( ), et au paragraphe 2.4. qu’elle est libre. Donc B est une base
K
de Mn,p ( ), appelée base canonique de Mn,p ( ). K
¡ ¢
Exemple. Donner une base de Vect (1, 2, 3, 4), (2, 3, 4, 5), (1, 1, 1, 1) .
x = (λ1 , . . . , λp )B
Exemple. Dans F = ©(x, y, z) ∈ R3; x + 2y = z ª. Une base de F est B = ¡(1, 0, 1), (0, 1, 2)¢. Par
exemple : x = (1, 1, 3) = (1, 1)B .
Exemple. Dans R2[X ] muni de la base ¡1, X − 1, (X − 1)2¢, quelles sont les coordonnées de
P = X 2 + 2X + 1 ?
Exemple. Dans E muni d’une base (ε1, . . . , εp ), quelles sont les coordonnées de εk , pour tout
k ∈ 1, p ?
On donne ensuite un critère simple de liberté pour une famille de vecteurs, à partir de ses
coordonnées dans une base de . E
Définition 34 – Famille de vecteurs de coordonnées échelonnés
E E
Soit B = (ε1 , . . . , εn ) une base de et F = (u 1 , . . . , u p ) une famille de p vecteurs de .
K
On lui associe la matrice A de Mn,p ( ) dont chaque colonne est respectivement formée
des coordonnées des vecteurs de F dans la base B.
On dit que F est de coordonnées échelonnées dans la base B lorsque la matrice A est éche-
lonnée.
¡ ¢
Exemple. La famille de vecteurs (0, 0, 0, 0), (1, 0, 0, 0), (1, −1, 1, 0), (1, 1, −1, −1) est de
coordonnées échelonnées dans la base canonique de 4 . R
¡ ¢
Exemple. La famille de vecteurs (0, 0, 0, 0), (0, 0, 0, 1), (0, 1, −1, 1), (1, 1, −1, −1) est de
coordonnées échelonnées dans la base canonique de 4 . R
¡ ¢
Exemple. La famille de vecteurs (0, 0, 0, 1), (0, 1, −1, 1), (1, 1, −1, −1) est libre dans R4.
¡ ¢
B La famille de vecteurs (0, 0, 0, 0), (0, 0, 0, 1), (0, 1, −1, 1), (1, 1, −1, −1) est de coordonnées
R
échelonnées dans la base canonique de 4 mais n’est pas libre.
R3[X ].
Exemple. La famille (1 + X , X 2 − 1, X 3 + X 2 + 1) est libre dans
F + G = ©x = u1 + u2; u1 ∈ F et u2 ∈ Gª
On a donc x ∈ F + G si, et seulement si, il existe (u1, u2) ∈ F × G tel que x = u1 + u2.
B En général, il n’y pas unicité des vecteurs u 1 et u 2 tels que x = u 1 + u 2 .
E E EE © ª © ª
On a + = , + 0E = 0E + E = E et ©0E ª + ©0E ª = ©0E ª.
On a :
1. F + G est un sev de E, contenant F et G ;
2. c’est le plus petit sev de E contenant F et G.
E
On se donne deux familles finies de vecteurs de , notées F = (u 1 , . . . , u p ) et G = (v 1 , . . . , v q ). La
famille (u 1 , . . . , u p , v 1 , . . . , v q ) est appelée famille obtenue par concaténation des familles F et G .
On a :
Vect(u 1 , . . . , u p ) + Vect(v 1 , . . . , v q ) = Vect(u 1 , . . . , u p , v 1 , . . . , v q )
F
Autrement dit, si F une famille génératrice d’un sev et si G une famille génératrice d’un sev
G , alors la famille obtenue par concaténation de F et G est une famille génératrice de + . F G
B Ce résultat est faux avec des familles libres : la concaténation de deux familles libres ne donne
pas une famille libre en général.
¡ ¢ ¡ ¢
Exemple. Les familles (1, 0, 1); (0, 1, 1) et (1, 0, 0); (0, 1, 0) sont libres, mais la famille
¡ ¢ =u1 =u2 =u3 =u4
u 1 , u 2 , u 3 , u 4 ne l’est plus car : u 1 − u 2 = u 3 − u 4
B On ne dispose pas de formule pour Vect(u 1 , . . . , u p ) ∩ Vect(v 1 , . . . , v q ).
Par exemple si F = Vect
¡
(−1, 0, 1), (−1, 1, 0)
¢
=
©
(x, y, z) ∈ 3
; x + y + z = 0
ª
Ret
G ¡ ¢ ©
R ª
= Vect (2, 1, 0), (2, 0, 1) = (x, y, z) ∈ 3 ; x − 2y − 2z = 0 , alors le le fait que F ∩ G = ; ne
donne aucune information sur ∩ . F G
3.2 Sommes directes de sous-espaces vectoriels
Dans ce paragraphe, F et G sont des sev de E.
Définition 42 – Somme directe de deux sev
On dit que F et G sont en somme directe, ou que la somme F + G est directe, lorsque :
F ∩ G = ©0E ª
F G
Autrement dit : et sont en somme directe si, et seulement si, tout vecteur de F + G a une
unique décomposition dans la somme + . F G
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
3 Sommes de sous-espaces vectoriels 367
On verra, tout au long de l’année, qu’il est fréquent dans les résultats d’algèbre linéaire, qu’une
propriété vraie sur un cas particulier, s’étende automatiquement au cas général
F G
(ici : si la propriété est vraie pour une base de et , elle est alors vraie pour toutes les bases
F
de et de ). G
Définition 46 – Sous-espaces vectoriels supplémentaires
On a équivalence de :
F et G sont supplémentaires
(i) dans E : E = F G ;
(ii) F + G = E et F ∩ G = 0E ;
© ª
Exemple. R2 = Vect ¡(1, 0)¢ Vect ¡(0, 1)¢, donc F = Vect ¡(1, 0)¢ et G = Vect ¡(0, 1)¤ sont
supplémentaires dans R2 .
Rédaction. Dans la majorité des cas, on utilise le point (iv) pour montrer que F et G sont
supplémentaires dans . E
On a donc deux choses à démontrer : l’existence et l’unicité de la décomposition de tout vecteur
E
de . Il est plus facile commencer par vérifier l’unicité de la décomposition (si elle existe), puis de
vérifier l’existence d’au moins une décomposition (en en donnant un exemple).
On rédige cette démonstration par analyse-synthèse :
Exemple. Montrer que dans RR l’ensemble des fonction paires et l’ensemble des fonctions
impaires sont deux sev supplémentaires.
K K
Exemple. Montrer que Mn ( ) = S n ( ) A n ( ). K
B La synthèse paraît n’être qu’une simple vérification, mais elle est indispensable dans le
raisonnement, il ne faut donc pas la négliger.
Exemple. Les parties de RN définies parª F = ©(an )n∈N ∈ RN; ∀n ∈ N, an = an+1 + an+2 ª et
G = (bn )n∈N ∈ RN ; ∀n ∈ N, bn+1 + bn+2 = 0 forment-elles des sev supplémentaires de RN ?
©
➥ Savoir montrer qu’une famille de vecteurs (e 1 , . . . , e p ) est génératrice d’un espace vectoriel . E
✪ Montrer que les vecteurs e 1 , . . . , e p appartiennent à E (ce qui donne Vect(e 1 , . . . , e p ) ⊆ E)
puis que E ⊆ Vect(e 1 , . . . , e p ).
✪ Montrer que tout vecteur de F est combinaison linéaire des vecteurs e 1 , . . . , e p : pour tout
X p
u ∈ E, l’équation u = λk .e k a au moins une solution (λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp .
k=1
✪ Montrer que (e 1 , . . . , e p ) a été obtenu avec le principe de réduction d’une famille généra-
trice de F.
➥ Savoir montrer qu’une famille de vecteurs (e 1 , . . . , e p ) est libre.
✪ Pour une famille à deux vecteurs (e 1 , e 2 ) il faut et il suffit de montrer que e 1 et e 2 sont non
colinéaires.
p
X
✪ Montrer que l’équation λk .e k = 0E a pour unique solution λ1 = · · · = λp = 0.
k=1
✪ Montrer que (e 1 , . . . , e p ) a été obtenu avec le principe d’extension d’une famille libre.
✪ Montrer que (e 1 , . . . , e p ) est une famille de vecteurs de coordonnées échelonnées ou une
famille de polynômes de degrés échelonnés.
➥ Savoir montrer qu’une famille de vecteurs (e 1 , . . . , e p ) est une base d’un espace vectoriel . E
✪ Montrer qu’elle est à la fois libre et génératrice de . E
✪ Montrer que tout vecteur de F est combinaison linéaire unique des vecteurs e 1, . . . , e p :
p
X
pour tout u ∈ E, l’équation u = λk .e k a une unique solution (λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp .
k=1
5 Exercices
Espaces vectoriels et
sous-espaces vectoriels
C = f ∈ R ; f impaire
R D = f ∈ R ; f s’annule R
© ª © ª
C = (u n )n∈N ∈ N ; (u n ) convergente
R D = (u n )n∈N ∈ N ; (u n ) arithmétique
© ª
½
©
¾
R ª
E = (u n )n∈N ∈ N R N
; ∀n ∈ , u n+2 = −u n+1 +
1
un
n +1
EXERCICE 4. Sous-espaces vectoriels de K[X ]
K
On note [X ] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients dans K. Les parties suivantes sont-
K
elles de sous-espaces vectoriels de [X ] ?
©
K
A = P ∈ [X ] ; 0 est racine de P
ª
©
K
B = P ∈ [X ] ; 0 est racine double de P
ª
©
K
C = P ∈ [X ] ; 0 est racine au moins d’ordre 2 de P
ª
N ©
K
Pour n ∈ fixé : D = P ∈ [X ]; deg(P ) = n
ª
2. E = (x, y, z) ∈ R3 ; x + y + z = 0 et 2x − y = 0
© ª
3. E = (x, y, z) ∈ R3 ; x + y + z = 0
© ª
4. E = (x, y, z) ∈ R3 ; x − y + 2z = 0
© ª
5. E = (x, y, z, t ) ∈ R4 ; x − y + z = 0 et y − 2t = 0
© ª
6. E = (x, y, z, t ) ∈ R4 ; x − y + z + t = x − y − z + 2t = x − y + 2z + 2t = 0
© ª
7. E = (x, y, z) ∈ C3 ; x − y + i z = 0 et i y − 2z = 0
© ª
8. E = (x, y, z) ∈ C3 ; x + i y + (1 − i )z = 0
© ª
Donner une famille génératrice puis une base des espaces vectoriels suivants :
E = ©(x1, . . . , xn ) ∈ Kn ; x1 + xn = 0ª
1.
2. E = (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn ; x2 = x3 = · · · = xn−1 = 0
© ª
3. E = (u n )n∈N ∈ RN ; ∀n ∈ N, u n+1 = 2u n
© ª
6. E = aX 2 + a ; a ∈ K
© ª
7. E = aX 4 + (a + b)X ; (a, b) ∈ K2
© ª
9. E = P ∈ K3 [X ]; 0 est racine de P
© ª
10. E = S 2 (K)
11. E = A 2 (K)
E K ¡ ¢
Soit un -ev et e 1 , . . . , e n une famille libre de vecteurs de E.
1. Pour tout k ∈ 1, n − 1,¡on note εk = ¢ e k + e k+1 .
Montrer que la famille ε1 , . . . , εn−1 est libre.
2. On pose aussi
¡ εn = e 1 + e n¢.
La famille ε1 , . . . , εn−1 , εn est-elle libre ?
Sommes directes et
sous-espaces
supplémentaires
En remarquant que 1 = X −(X −1), vérifier que K[X ] = F + G. La somme est-elle directe ?
Chapitre 14
Espaces probabilisés finis
Sommaire
1 Vocabulaire et axiomatique des probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378
1.1 L’univers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378
1.2 Évènements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379
1.3 Opérations sur les évènements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380
1.4 Système complet d’évènements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
2 Probabilité sur un univers fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
2.1 Probabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
2.2 Construction de probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
3 Probabilités conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
3.2 Formule des probabilités composées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 386
3.3 Formule des probabilités totales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387
3.4 Formule de Bayes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390
4 Indépendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390
4.1 Indépendance de deux évènements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 390
4.2 Indépendance mutuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 392
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 394
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395
Ω est appelé univers ou encore espace des possibles, espace des réalisations ou espace des obser-
vations. Les éléments ω ∈ Ω sont appelés observations ou réalisations de l’expérience aléatoire.
Dans ce chapitre, on se limitera toujours au cas où Ω est un ensemble fini, c-est-à-dire qu’on ne
considèrera que des expériences aléatoires ne donnant qu’un nombre fini de résultats différents.
Exemple. On lance 1 fois une pièce : Ω = {P, F } ou Ω = {0, 1} avec la convention que « 1 »
représente « pile », et « 0 » représente « face ».
Exemple. Soit n ∈ N∗. On lance n fois une pièce : Ω = {P, F }n ou Ω = {0, 1}n avec la conven-
tion que « 1 » représente « pile », et « 0 » représente « face ».
Un élément ω = (ω1 , . . . , ωn ) ∈ Ω est un n-uplet qui représente la liste des résultats obtenus
aux n lancers. Par exemple pour 6 lancers, on peut avoir ω = (P, P, F, P, F, P ) qui se note aussi
ω = (1, 1, 0, 1, 0, 1).
Exemple. On effectue n tirages successifs avec remise d’une boule, dans une urne de N
boules : Ω = 1, N n . Ceci sous-entend qu’on a numéroté les N boules de 1 à N ; un élément
ω = (ω1 , . . . , ωn ) ∈ Ω est un n-uplet qui représente la liste des numéros tirés.
Par exemple ω = (6, 2, 2, 6, 4, 3, 5) pour 7 tirages avec remise dans une urne de 6 boules.
Exemple. On effectue n tirages successifs sans remise d’une boule, dans une urne de N
boules (dans ce cas n ≤ N ) : Ω = ensemble des arrangements de n éléments de 1, N = ensemble
des n-uplets ω = (ω1 , . . . , ωn ) ∈ 1, N n dont les composantes sont deux à deux distinctes. Encore
une fois ceci sous-entend qu’on a numéroté les N boules de 1 à N ; un élément
ω = (ω1 , . . . , ωn ) ∈ Ω est un n-uplet qui représente la liste des numéros tirés.
Par exemple ω = (6, 2, 3) pour 3 tirages sans remise dans une urne de 10 boules.
Exemple. On effectue 1 tirage de n boules prises simultanément dans une urne de N boules
(dans ce cas n ≤ N ) : Ω = ensemble des combinaisons de n éléments de 1, N = ensemble des
parties ω = {ω1 , . . . , ωn } ⊆ 1, N . Encore une fois ceci sous-entend qu’on a numéroté les N boules
de 1 à N ; un élément ω = {ω1 , . . . , ωn } ∈ Ω est une partie qui représente les numéros tirés.
Par exemple ω = {6, 2, 3} pour 1 tirage de 3 boules prises simultanément dans une urne de 10
boules.
Exemple. On mélange un jeu de n cartes : Ω = {ω : 1, n −→ 1, n; ω bijective }. Ceci sous-
entend qu’on a numéroté les cartes de 1 à n en fonction de leur position initiale. Pour la carte
numéro i , l’entier ω(i ) représente sa position après la permutation ω.
Par contre, on n’étudiera pas dans ce chapitre le cas d’une infinité de lancers d’une pièce
(pourtant très instructif !).
1.2 Évènements
Intuitivement, un évènement A est défini par une phrase qui peut être vraie ou fausse selon le
résultat de l’expérience aléatoire.
On voit sur ces exemples qu’un évènement A est nécessairement une partie de Ω : A ∈ P (Ω).
Si on note T l’ensemble de tous les évènements qu’on peut associer à l’expérience aléatoire, alors
T ⊆ P (Ω).
On admettra que sous l’hypothèse que Ω est fini, l’ensemble des évènements est T = P (Ω), ie
que toutes les parties de Ω sont des évènements : on pourra donc calculer leur probabilité. Dans
le cas d’un univers infini, certaines parties de Ω ne pourront pas être considérées comme des
évènements ; nous ne développerons pas ce point dans ce chapitre.
Vocabulaire :
• On dit que l’observation ω ∈ Ω réalise l’évènement A lorsque ω ∈ A : cela signifie que si
l’expérience aléatoire a donné le résultat ω, alors l’évènement A est « vrai ». Inversement, si
ω ∉ A, on dit que l’observation ω ne réalise pas A.
• L’évènement ; est appelé évènement impossible.
• L’évènement Ω est appelé évènement certain.
Il est clair qu’aucune observation ne réalise l’évènement impossible ;, et que toutes les obser-
vations réalisent l’évènement certain Ω.
Une remarque importante : tout évènement A est réunion d’évènements élémentaires. En effet,
on a : [
A= {ω}
ω∈A
On peut remarquer que la différence symétrique A∆B permet de définir un « ou » exclusif, mais
ce n’est pas au programme.
Dans le cas où tous les A i , pour i ∈ 1, n, sont non vides, un système complet d’évènements est
une partition de Ω.
Intuitivement, un s.c.e. correspond à une disjonction des cas, suivant le résultat de l’expérience
aléatoire.
Exemple. On lance deux dés à 6 faces. On définit les évènements A = « obtenir deux chiffres
pairs », B = « obtenir deux chiffres impairs » et C = « obtenir un chiffre pair et un chiffre impair ».
Alors (A, B,C ) est un s.c.e..
¡ Exemple. Si Ω¢ = {ω1 , . . . , ωn } (expérience avec n résultats possibles) alors la famille
¡{ω1 }, {ω2 }, . . . , {ωn } est
¢ un s.c.e.. Par exemple si on lance un dé à 6 faces alors la famille
{1}, {2}, {3}, {4}, {5}, {6} est un s.c.e. de l’univers 1, 6.
¡ ¢
Exemple. Si A ∈ P (Ω), alors A, A est un s.c.e..
Un espace probabilisé fini est un couple (Ω, P) où Ω est un univers fini et P est une
probabilité sur Ω.
(iii) P(;) = 0
¡ ¢
(iv) P A = 1 − P(A)
¡ ¢ ¢
(v) P A ∩ B = P(A) − P(A ∩ B) et donc si B ⊆ A, alors P(A ∩ B = P(A) − P(B)
(vi) si A ⊆ B, alors P(A) ≤ P(B)
(vii) P(A ∪ B) = P(A) + P(B) − P(A ∩ B)
n
X
Exemple. Si (A 1 , . . . , A n ) est un s.c.e. alors P(A k ) = 1 (mais la réciproque est fausse).
k=1
¡ ¢
Exemple. Si A, B et C sont trois évènements déterminer P A ∪ B ∪ C en fonction de
P(A), P(B) et P(C ).
On va démontrer ¡ qu’il
¢ suffit de définir P sur les évènements élémentaires, c’est-à-dire qu’il suffit
de connaître P {ω} pour tout ω ∈ Ω pour connaître P(A) pour tout A ∈ P (Ω). Cela simplifie les
choses car si n = Card(Ω) alors la connaissance des n probabilités des évènements élémentaires
permet de calculer les 2n probabilités de tous les évènements qu’on peut considérer.
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
Si P est une probabilité sur Ω, on note p 1 = P {ω1 } , p 2 = P {ω2 } , . . ., p n = P {ωn } . Les réels
p 1 , p 2 , . . ., p n vérifient :
n
X
∀k ∈ 1, n, p k ∈ [0, 1] et pk = 1
k=1
Nous allons voir que les deux propriétés ci-dessus suffisent à définir complètement une
probabilité sur Ω.
X
∀A ∈ P (Ω), P(A) = pi
i ∈1,n
ωi ∈A
En pratique, il suffit donc de connaître la probabilité des évènements élémentaires, pour être
capable de calculer la probabilité de n’importe quel évènement.
Exemple. On lance un dé à 6 faces : Ω = 1, 6. On définit une probabilité P sur Ω par :
1 1
p1 = p2 = p3 = ; p4 = p5 = p6 =
12 4
1
q1 = q2 = q3 = q4 = q5 = q6 =
6
On voit sur ces deux exemples qu’on effectue la même expérience aléatoire : lancer un dé à 6
faces. Le choix de la probabilité permet de traduire le fait que le dé est équilibré ou truqué.
Définition 8 – Équiprobabilité
L’unique probabilité définie par :
p 1 = p 2 = · · · = p n = n1
3 Probabilités conditionnelles
Dans tout ce paragraphe, on se place sur un espace probabilisé fini (Ω, P).
3.1 Définition
Intuitivement : si on lance un dé cubique, équilibré, on devine que sachant que le chiffre obtenu
2
est pair, la probabilité d’obtenir un nombre inférieur ou égal à 5 est égale à .
3
D’autre part, on introduit les évènements :
5 1 2
Comme on est en situation d’équiprobabilité, on trouve P(A) = , P(B) = et P(A ∩ B) = .
6 2 6
2 P(A ∩ B)
On remarque alors que = .
3 P(B)
B En général on ne peut pas comparer les valeurs de P(A) et PB (A), comme le montre l’exemple
suivant.
Théorème 10 – Propriétés de PB
Exemple. Une urne contient 4 boules blanches et 6 boules noires. On pioche 3 boules une
par une et sans remise. Si les deux premiers tirages donne une boule blanche et une boule noire,
déterminer la probabilité d’obtenir une boule blanche au troisième tirage.
à ¯ i −1 !
¯\
P A i ¯¯ Ak
k=1 Ai
A i −1
Ai
B3
5
12 B2
7 R3
11
B1
6
13 B3
R2
R3
B3
B2
R3
R1
B3
R2
R3
6 5 7
Alors : P(B 1 ∩ B 2 ∩ R 3 ) = P(B 1 ) × PB1 (B 2 ) × PB1 ∩B2 (R 3 ) = × ×
13 12 11
A 26 × A 17 6×5×7
On peut retrouver le résultat par dénombrement : P(B 1 ∩ B 2 ∩ R 3 ) = =
A 313 13 × 12 × 11
Si un des A k est de probabilité nulle, alors P A k (B) n’est pas définie, mais on peut écrire :
n
X
P(B) = P(B ∩ A k )
k=1
Avec la convention que P(A k ) × P A k (B) = 0 lorsque P(A k ) = 0, on retrouve la même formule que
dans le théorème :
n
X
P(B) = P(A k ) × P A k (B)
k=1
Cette convention est souvent utilisée car en pratique, car elle dispense de vérifier que tous les
A k , pour k ∈ 1, n, sont de probabilité non nulle.
La formule des probabilités totales est très utile lorsqu’on effectue une expérience aléatoire
en plusieurs étapes. Elle permet de raisonner par disjonction des cas, suivant le résultat de la
première étape.
On considère un arbre dont les noeuds de première génération sont A 1 , . . . , A n , et dont les
noeuds de seconde génération sont B et B. Pour calculer P(B), on multiplie les probabilités le
long d’une branche et on additionne les résultats obtenus pour chaque branche.
¡ ¢
Par exemple avec un s.c.e. à deux évènements A, A :
P A (B)
B
P(A) A
¡ ¢ B
PA B
P A (B)
B
¡ ¢
P A A
¡ ¢ B
PA B
On lit sur l’arbre la formule :
¡ ¢
P(B) = P(A) × P A (B) + P A × P A (B)
Exemple. On dispose de deux pièces : l’une honnête, l’autre truquée avec deux faces pile.
3
On choisit une pièce au hasard et on la lance. Alors P( « obtenir pile » ) = .
4
Exemple. Chaîne de Markov. On considère un point qui se déplace sur les sommets d’un
triangle A 1 A 2 A 3 :
A1
b
A2
b
A3
A1
2 2 2 2
5 5 5 5
1 2 1
5
A2 5 A3 5
2
5
N
Pour tout n ∈ , on introduit les évènements :
• Un = « Après n déplacements le point se trouve en A 1 » ;
• Vn = « Après n déplacements le point se trouve en A 2 » ;
• Wn = « Après n déplacements le point se trouve en A 3 ».
¡ ¢
En particulier avec un s.c.e. de la forme A, A :
P A (B) × P(A) P A (B) × P(A)
PB (A) = = ¡ ¢
P(B) P A (B) × P(A) + P A (B) × P A
Exemple. Test d’une maladie rare. Un laboratoire propose un test de dépistage d’une
maladie. La notice précise la qualité du test :
• lorsque le test est appliqué à une personne malade, le test est positif dans 99, 8% des cas ;
• lorsqu’il est appliqué à une personne saine, il est négatif dans 99, 6% des cas.
D’autre part, on sait qu’une personne sur 100 000 est malade. Peut-on avoir confiance en ce test ?
4 Indépendance
Dans tout ce paragraphe, on se place sur un espace probabilisé fini (Ω, P).
On le note A ⊥ B.
En pratique, l’indépendance n’est pas démontrée, mais fait partie des hypothèses de
modélisation. Elle permet de simplifier les calculs.
Exemple. Lorsqu’on lance plusieurs fois une pièce de monnaie, ou lorsqu’on effectue
plusieurs tirages avec remise dans une urne, on pourra supposer que les répétitions sont ef-
fectuées de manières indépendantes.
B Ce n’est pas aussi simple que cela en à l’air ! Si on lance deux fois une pièce, les évènements
A = « obtenir pile au premier lancer » et B = « obtenir face au second lancer » sont indépendants,
mais les évènements C = « obtenir au moins une fois pile » et B = « obtenir au mpoins une fois
face » ne le sont pas.
Exemple. On dispose de deux pièces : un équilibrée et une truquée (deux piles). On lance un
dé (non truqué) à 6 faces :
On note A = « obtenir pile au premier lancer de la pièce », B = « obtenir pile au second lancer de
la pièce », et C = « le lancer du dé donne le chiffre 1 ».
Alors A ⊥ B pour PC (et pour PC ), mais A⊥ ⊥B pour P.
Si A ⊥
⊥ B, alors A ⊥
⊥ B, A ⊥ B et A ⊥
⊥ B.
On a donc : P(A 1 ∩ A 2 ) = P(A 1 )×P(A 2 ). Mais par contre, on ne peut rien dire sur P(A 1 ∩ A 2 ∩ A 3 ).
Pour cela on a besoin d’une notion plus forte.
Dans ce cas on peut dire que : P(A 1 ∩ A 2 ∩ A 3 ) = P(A 1 )×P(A 2)×P(A 3 ). L’indépendance mutuelle
est donc la bonne hypothèse de modélisation pour simplifier les calculs.
Si les évènements (A 1 , . . . , A n ) sont mutuellement indépendants, alors ils sont deux à deux
indépendants.
Exemple. On jette deux dès non-pipés, un noir et un blanc. Montrez que les évènements
suivants sont deux à deux indépendants, mais ne sont pas mutuellement indépendants :
• A = « le chiffre du dè noir est pair »,
• B = « le chiffre du dè blanc est impair »,
• C = « les chiffres des deux dès ont même parité ».
Exemple. On lance 5 fois une pièce de monnaie, et on note A = « obtenir pile aux deux
premiers lancers », B = « obtenir pile aux lancers numéros 3 à 5 » et C = « obtenir pile aux lancers
numéros 2 à 5 ».
Alors A et B sont indépendants, mais A et C (et de même B et C ) pourraient ne pas l’être.
6 Exercices
On considère une classe de n élèves. Pour chaque élève, on suppose que chaque jour de l’année
a la même probabilité d’être le jour de son anniversaire et on ne prend pas en compte les années
bissextiles.
1. Calculez la probabilité que deux élèves au moins de cette classe aient leur anniversaire
le même jour. À partir de combien d’élèves cette probabilité devient supérieure à 0.5 ?
A 0.8 ? Comment interpréter ce résultat ?
2. Calculez la probabilité qu’au moins un élève soit né le même jour que le professeur.
Comparez le résultat obtenu avec le précédent.
1. (a) Quelle est la probabilité que les volumes 1 et 2 de “Guerre et Paix” de Tolstoï se
retrouvent côte à côte dans le bon ordre ?
Probabilités
conditionnelles
EXERCICE 6. Le parapluie
On cherche un parapluie qui avec la probabilité p/7 se trouve dans l’un quelconque des sept
étages d’un immeuble (0 ≤ p ≤ 1).
1. Quelle est la probabilité que la parapluie se trouve dans l’immeuble ?
2. On a exploré en vain les six premiers étages. Quelle est la probabilité que le parapluie se
trouve au septième étage ?
EXERCICE 8. n urnes
On considère n urnes (n ≥ 1), numérotées de 1 à n. L’urne numérotée k contient k boules
blanches et n − k boules noires. On choisit au hasard une urne puis une boule dans cette urne.
Quelle est la probabilité d’obtenir une boule blanche ?
EXERCICE 9. Le fumeur
Un fumeur décide d’arrêter de fumer. On admet que s’il ne fume pas un jour, la probabilité qu’il
ne fume pas le lendemain est de 0.3. Par contre, s’il fume un jour donné, la probabilité pour
qu’il ne fume pas le lendemain est 0.9. Notons A n l’évènement « la personne fume le jour n » et
p n = P(A n ).
1. Trouver une relation entre p n+1 et p n pour tout n ∈ N∗.
2. Calculer p n en fonction de p 1 et de n pour tout n ∈ N∗ , et en déduire lim p n .
n→+∞
Indépendance
2. Dans une urne, on place 7 boules blanches et 3 boules noires. On tire successivement
avec remise quatre boules de l’urne. On note N l’événement "obtenir une boule noire" et
B l’événement "obtenir une boule blanche".
(a) Quelle est la probabilité pour que l’on obtienne le résultat (N , N , B, B) dans cet ordre ?
(b) Quelle est la probabilité d’obtenir deux boules blanches exactement ?
(c) Quelle est la probabilité d’obtenir au moins une boule blanche ?
Sujets d’étude
Ainsi, Alphonse (resp. Bernard) n’effectue que des tirs de rang impair (resp. pair).
On considère, pour tout entier n ≥ 1, les événements A 2n−1 : « Alphonse gagne à l’issue du tir
numéro 2n − 1 », B 2n : « Bernard gagne à l’issue du tir numéro 2n ».
1. Calculez, en fonction de a et b, les probabilités des événements A 1 , B 2 et A 3 . Plus
généralement, calculez P(A 2n−1 ) et P(B 2n ).
2. Pour n ≥ 1, on note C n (resp. D n ) l’événement : « Alphonse (resp. Bernard) gagne à un tir
dont le numéro est entre 1 et 2n − 1 (resp. entre 2 et 2n). » Calculer P(C n ) et P(D n ).
3. Calculer α = lim P(C n ) et β = lim P(D n ). Vérifier que α + β = 1.
n→+∞ n→+∞
4. On dit que le jeu est équilibré lorsque α = β = 1/2. Si a = 1/3 pour quelles valeurs de b le
jeu est-il équilibré ?
u a = pu a+1 + qu a−1 .
Chapitre 15
Espaces vectoriels de dimension finie
Sommaire
1 Espaces vectoriels de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
1.1 Dimension finie et existence de bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
1.2 Dimension d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403
1.3 Familles de vecteurs en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404
2 Sous-espaces vectoriels en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
2.1 Inclusion et dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
2.2 Rang d’une famille de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
2.3 Sommes de sev en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 408
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 409
On dit que E est de dimension finie lorsqu’il admet une famille génératrice finie.
N∗ et u1, . . . , up vecteurs de E tels que E = Vect(u1, . . . , up ).
Cela signifie qu’il existe p ∈
E
Si est de dimension finie et si F est une famille génératrice finie de E, alors on peut
extraire de F une base de . E
Dire que la famille de vecteurs B est extraite de la famille de vecteurs F signifie que tous les
vecteurs de B sont pris parmi les vecteurs de F .
E ¡ ¢
E¡ ¢
Exemple. Donner une base de = Vect (X −1)2 , X 2 , −2X +1 et de = Vect (1, 0); (1, 1); (0, 2) .
Définition 7 – Dimension
Si E est de dimension finie, on appelle dimension de E le nombre d’éléments de ses bases.
Exemple. Soit (a, b) ∈ R2 fixé. Alors E = © y ∈ D 2(R; C); ∀t ∈ R, y ′′(t ) + a y ′ (t ) + by(t ) = 0ª est
un plan vectoriel.
E
On suppose que est engendré par la famille de vecteurs F = (u 1 , . . . , u p ).
On a alors les propriété suivantes :
1. on peut extraire de F une famille de vecteurs qui est une base de E;
2. p ≥ n ;
3. F est une base de E ⇐⇒ p = n
On retient souvent ce théorème sous la forme suivante : une famille de vecteurs génératrice et
E
minimale de est une base de . E
E
Si F = (u 1 , . . . , u p ) est une famille de vecteurs de , on a donc :
¡ ¢
dim Vect(u 1 , . . . , u p ) ≤ p
et on connaît le cas d’égalité :
¡ ¢
dim Vect(u 1 , . . . , u p ) = p ⇐⇒ les vecteurs (u 1 , . . . , u p ) forment une famille libre
Exemple. Dans Kn [X ], n + 1 polynômes non nuls de degrés échelonnés forment une base.
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
2 Sous-espaces vectoriels en dimension finie 405
E
Si G est une famille de vecteurs génératrice de , alors on peut choisir des vecteurs dans
G pour compléter la famille de vecteurs F en une base . E
¡ ¢
Exemple. Compléter X 2 , X 2 + 1 en une base de K2[X ].
Corollaire 11 – Principe des tiroirs en algèbre linéaire
E
Si est de dimension n et si F est une famille de n vecteurs de E, alors on a équivalence
des trois propriétés :
(i) F est une base de E;
(ii) F est libre ;
(iii) F est une famille génératrice de E
dim(F) ≤ dim(E)
F E
B Il n’y a pas de réciproque : si dim( ) ≤ dim( ), on ne peut pas dire que ⊆ F E.
R
Par exemple dans 3 une droite n’est pas incluse dans n’importe quel plan.
Si E est de dimension finie et si F est un sev de E tel que dim(F) = dim(E), alors F = E.
¡ ¢ ¡ ¢
rg(F ) = dim Vect(F ) ou encore rg(u 1 , . . . , u p ) = dim Vect(u 1 , . . . , u p )
1. Si α ∈ K tel que α 6= 0 :
¡ ¢ ¡ ¢
rg u 1 , . . . , u p−1 , u p = rg u 1 , . . . , u p−1 , α.u p
¡ ¢ ¡ ¢
2. rg u 1 , . . . , u p−1 , 0E = rg u 1 , . . . , u p−1 .
3. Si (λ1 , . . . , λn−1 ) ∈ Kn−1 :
à !
¡ ¢ p−1
X
rg u 1 , . . . , u p−1 , u p = rg u 1 , . . . , u p−1 , u p + λk .u k
k=1
¡ ¢
4. Si u p est CL de la famille de vecteurs u 1 , . . . , u p−1 :
¡ ¢ ¡ ¢
rg u 1 , . . . , u p−1 , u p = rg u 1 , . . . , u p−1
Pour calculer le rang d’une famille de vecteurs, il faut donc extraire de (u 1 , . . . , u p ) une base de
Vect(u 1 , . . . , u p ).
¡ ¢
Exemple. rg (1, 0, 1); (1, 1, 0); (0, −1, 1) = 2.
1. rg(F ) = 0 ⇐⇒ u 1 = u 2 = · · · = u p = 0E
2. rg(u 1 , . . . , u p ) ≤ p
3. rg(u 1 , . . . , u p ) = p ⇐⇒ (u 1 , . . . , u p ) est libre
E F
On suppose que est de dimension finie et que est un sev de . E
F E
Alors admet des supplémentaires dans et ils sont tous de même dimension égale à
E
dim( ) − dim( ). F
B Il n’y pas unicité d’un supplémentaire mais seulement de sa dimension.
On a équivalence de :
(i) F et G sont supplémentaires dans E : E = F G ;
(ii) F + G = E et F ∩ G = 0E ;
© ª
Exemple. Dans R3, on considère F = Vect ¡(1, 1, 1)¢ et G = ©(x, y, z) ∈ R3/ x + y + z = 0ª.
R F G
Alors 3 = .
➥ Savoir montrer que deux sous-espaces vectoriels sont supplémentaires grâce à un argument
de dimension.
4 Exercices
Familles libres,
génératrices, bases,
dimension
EXERCICE 1. Dans R3
Les familles suivantes sont-elles des bases de R3 ?
¡ ¢ ¡ ¢
F1 = (0, 1, 2), (1, 2, 0), (2, 0, 1) F2 = (1, 1, 0), (2, 0, 1), (3, 1, 1), (1, 0, 2)
EXERCICE 2. Dimension de C ∞ ( , ) RR
N ¡ ¢
Pour tout n ∈ , montrer que la famille x 7−→ ekx 0≤k≤n est libre.
RR
En déduire que C ∞ ( , ) est de dimension infinie.
EXERCICE 3. Dans R4
E R
On considère le sous-espace vectoriel de 4 défini par
³ ´
E
= Vect (1, −1, 3, −3), (2, −2, 4, −4), (3, −3, 7, −7), (1, −1, 1, −1) .
EXERCICE 4. Dans RR
On note RR l’ensemble des fonctions numériques définies sur R. On pose :
E = © f ∈ RR; ∀x ∈ R, f (x) = a cos(x) + b sin(x) + c où (a, b, c) ∈ R3ª
Montrer que E est un R-espace vectoriel de dimension finie et donner une base et sa dimension.
N
2. Soit n ∈ . Pour tout k ∈ 0, n, on pose P k = (X + 1)k+1 − X k+1 . Montrer que (P 0 , . . . , P n )
K
est une base de n [X ].
F © ª
K
3. Montrer que = P = aX 4 + (a + b)X ; (a, b) ∈ 2 est un sev de [X ]. Donner en une K
base et la dimension.
N
4. Soit n ∈ . Pour tout k ∈ 0, n, on pose P k = X k (X + 1)n−k . Montrer que (P 0 , . . . , P n ) est
K
une base de n [X ].
EXERCICE 7. Dans Mn ( ) K
K K
1. Montrer que les -ev Tn+ ( ), Tn− ( ), S n ( K K et An (K) sont de dimension finie et détermi-
ner leur dimension.
n
X
K
2. Si A = ((ai j ))1≤i ,j ≤n ∈ Mn ( ) on note Tr(A) = akk .
ª k=1
H ©
On pose aussi = A ∈ Mn ( ); Tr(A) = 0 . K
H K
Montrer que est un sev de Mn ( ) et déterminer sa dimension.
Sommes directes et
sous-espaces
supplémentaires
EXERCICE 9. Dans
(
Kn )
n
X
Soient E = (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn ;
©
xk = 0 et F = (λ, λ, . . . , λ) ∈ Kn ; λ ∈ Kª.
k=1
taires de E.
Chapitre 16
Intégration sur un segment
Sommaire
1 Fonctions en escalier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 414
1.1 Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 414
1.2 Intégrale sur un segment d’une fonction en escalier . . . . . . . . . . . . . 416
2 Intégrale sur un segment d’une fonction continue . . . . . . . . . . . . . . . . . 417
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417
2.2 Propriétés de l’intégrale sur un segment d’une fonction continue . . . . . 419
2.3 Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 420
3 Calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421
3.1 Théorème fondamental de l’analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421
3.2 Fonctions définies par une intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423
3.3 Formules de calcul intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 424
3.4 Formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
4 Brève extension au cas des fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . 426
5 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 428
6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 429
Dans tout ce chapitre, sauf mention contraire, [a, b] désignera un segment non vide et non ré-
duit à un point, c’est-à-dire tel que a < b.
1 Fonctions en escalier
Une subdivision du segment [a, b] est une famille σ = (x0 , . . . , xn ) de n + 1 points de [a, b],
N
avec n ∈ ∗ , telle que :
¡ ¢
Exemple. σ = −1, 1, 32 , 3, 4 est une subdivision de 5 points de [−1, 4].
x0 x1 x2 x3 x4
−1 1 3 3 4
2
Si σ = (x0 , . . . , xn ) est une subdivision de n + 1 points de [a, b], on dit qu’elle est régulière lorsque
la quantité xk+1 − xk ne dépend pas de k. Pour n fixé, il n’y a en fait qu’une seule subdivision
régulière possible. On peut donc parler donc de la subdivision régulière de n +1 points de [a, b].
Elle est donnée par :
b−a
∀k ∈ 0, n, xk = a + k ×
n
On a :
b−a
∀k ∈ 0, n − 1, xk+1 − xk = |σ| =
n
¡ ¢
Exemple. σ = −1, 41 , 32 , 11
4 , 4 est la subdivision régulière de 5 points de [−1, 4].
x0 x1 x2 x3 x4
−1 1 3 11 4
4 2 4
R
On dit que ϕ : [a, b] −→ est en escalier sur [a, b] lorsqu’il existe un entier n ∈ ∗ et uneN
subdivision σ = (x0 , . . . , xn ) en n + 1 points de [a, b] telle que, pour tout k ∈ 0, n − 1, ϕ est
constante sur ]xk , xk+1 [.
Une telle subdivision σ est dite adaptée à ϕ.
On remarque que les valeurs prises par ϕ aux points x0 , x1 , . . ., xn n’ont pas d’importance.
La subdivision σ n’est pas unique : on peut éventuellement retirer certains points, et on peut
toujours en ajouter de façon arbitraire. On en déduit que toute subdivision contenant une sub-
division adaptée à ϕ est encore adaptée à ϕ.
· ¸
9
Exemple. La fonction suivante est en escalier sur −2, :
2
−2 9
2
R
Notation : on notera E ([a, b]; ) l’ensemble des fonctions en escalier sur le segment [a, b] à va-
leurs réelles.
La remarque suivante est importante dans la suite : ϕ et ψ sont deux fonctions en escaliers sur
[a, b] et si σ et σ′ sont des subdivisions de [a, b] resxpectivement adaptées à ϕ et à ψ alors la
subdivision σ ∨ σ′ , formée de la réunion des points de σ et de σ′ , est une subdivision adaptée
simultanément à ϕ et à ψ.
On peut montrer que I (σ, ϕ) est indépendante de la subdivision σ choisie adaptée à ϕ. En effet
si l’on forme une subdivision σ′ en adjoignant un point à la subdivision σ, on montre facilement
que I (σ, ϕ) = I (σ′, ϕ). En raisonnant par récurrence, on montre que la propriété perdure pour
toute subdivision σ′ contenant les points de σ. Enfin, en transitant par la réunion des deux
subdivisions, on observe que la propriété est encore valable quand σ et σ′ sont des subdivisions
quelconques toutes deux adaptées à f.
Z
Le réel I (σ, ϕ) est désormais noté ϕ et est appelé intégrale de ϕ sur le segment [a, b].
[a,b]
Z
Géométriquement, ϕ représente l’aire algébrique de la partie du plan délimitée par C ϕ ,
[a,b]
l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = b : les aires rectangles situés au-dessus
de l’axe (Ox) sont affectées d’un signe +, et celles des rectangles situés en-dessous de l’axe (Ox)
sont affectées d’un signe −.
Remarque : les valeurs prises par ϕ aux points de la subdivision n’interviennent pas dans le
Z
calcul de ϕ. On en déduit que si on change les valeurs d’une fonction en escalier en un
(a,b]
nombre fini de points, alors on ne change pas la valeur de son intégrale.
Dans la proposition suivante, ϕ et ψ sont deux fonctions en escalier sur [a, b] et λ une constante
réelle.
et : ½Z ¾
E(f ) = ψ; ψ ∈ E ([a, b]) et ∀x ∈ [a, b], f (x) ≤ ψ(x)
[a,b]
L’ensemble e( f ) étant majoré non vide, et l’ensemble E ( f ) étant minoré et non vide, on peut
définir les réels :
α = sup e( f ) et β = inf E ( f )
De plus α ≤ β.
Si f est une fonction continue sur le segment [a, b], la borne supérieure des intégrales sur
[a, b] des fonctions en escalier qui minorent f , est égale à la borne inférieure des intégrales
sur [a, b] des fonctions en escalier qui majorent f .
On
Z appelle alors intégrale de f sur [a, b] la valeur commune de ces deux bornes et Zon la note
f . Lorsqu’on veut préciser la variable de la fonction on peut noter l’intégrale f (x)dx
[a,b] [a,b]
Zb
ou encore f (x)dx. La fonction f est appelée intégrande.
a
Terminons par une petite précision : si f est à la fois continue sur [a, b], et en escalier sur [a, b],
nous avons donc deux définitions différentes de l’intégrale de f entre [a, b]. En fait f est une
fonction constante sur [a, b] et les deux définitions précédentes coïncident.
Dans le théorème suivant, f et g sont deux fonctions continues sur un intervalle I à valeurs
réelles, et λ est une constante réelle.
Pour les trois propriétés qui utilisent une inégalité, il est indispensable que a < b : on dira que
« les bornes sont dans le bon sens ».
Noter que pour la relation de Chasles, on ne suppose pas que a < c < b.
B Prendre garde à la différence avec la relation de Chasles pour les sommes discrètes :
n
p n
X X X
uk = uk + uk
k=0 k=0
k= p+1
Zπ/2
N
Exemple. Soit n ∈ . On pose I n =
0
(cos x)n dx (intégrales de Wallis). Montrer que la suite
(I n )n∈N est convergente.
Si f 1 , . . . , f n sont des fonctions continues sur [a, b] et λ1 , . . . , λn des nombres réels, alors :
Zb à X
n
!
n µ
X Zb ¶
λk . f k (x) dx = λk . f k (x) dx
a k=1 k=1 a
Soit f une fonction continue et positive sur un segment [a, b] tel que a < b .
Zb
1. Stricte positivité. f (x) dx = 0 =⇒ ∀x ∈ [a, b], f (x) = 0
a
Zb
2. Contraposée. ∃x0 ∈ [a, b]; f (x0 ) 6= 0 =⇒ f (x) dx > 0
a
Exemple. Montrer que la valeur moyenne de f sur [a, b] est une valeur prise par f sur [a, b].
b−a
Pour simplifier on note ak = a + k .
n
Interprétation graphique : Pour tout k ∈ 0, n − 1, b−a n
× f (ak ) est l’aire du rectangle de base
[ak , ak+1 ] et de hauteur f (ak ). (b − a)×S n ( f ) est la somme des aires de ces rectangles, le long du
segment [a, b].
X2n 1
Exemple. Montrer que −→ ln(2)
k=n k
n→+∞
On en déduit une méthode numérique de calcul approchée d’une intégrale, appelée méthode
des rectangles.
3 Calcul intégral
3.1 Théorème fondamental de l’analyse
Dans le théorème suivant I est un intervalle de R non vide et non réduit à un point, et f est une
fonction définie sur I à valeurs réelles.
Autrement dit F est une primitive de f sur I . On peut aussi remarquer que F s’annule en x0 :
F (x0 ) = 0.
B Une fonction définie sur I mais non continue n’admet pas de primive en général.
Si f est continue sur [a, b] et si F est n’importe quelle primitive de f sur [a, b] alors :
Zb h ix=b
f (x) dx = F (b) − F (a) = F (x)
a x=a
Exemple. Démontrer l’inégalité des accroissements finis pour une fonction de classe C 1 sur
intervalle I et à dérivée bornée.
f ′ (x) = λ0 + λ1 x + λ2 x 2 + · · · + λn x n + o x→0 (x n )
x2 x3 x n+1
f (x) = f (0) + λ0 x + λ1 + λ2 + · · · + λn + o x→0 (x n+1 )
2 3 n +1
On suppose donc que u et v sont deux fonctions numériques et que f est une fonction numé-
rique continue sur un intervalle I .
La fonction g peut alors être étudier comme n’importe quelle fonction numérique : dérivée,
variations, limites, équivalents. . . On propose le plan d’étude suivant.
• Ensemble de définition :
On détermine donc la plus grande partie A de R telle que pour tout x ∈ A, f est continue sur le
segment [u(x), v (x)]. On a alors A ⊆ Dg .
RAISONNEMENT IMPORTANT : pour aller plus loin on se donne une autre expression de g (x).
On prend F n’importe quelle primitive de f sur I (F existe car f est continue). On a alors :
¡ ¢ ¡ ¢
∀x ∈ A, g (x) = F v (x) − F u(x) (∗)
• Continuité de g : d’après la formule (∗), si u et v sont continues sur A et à valeurs dans I , alors
g est continue sur A.
En général on se sait pas calculer l’expression de F (x), mais ce n’est pas important vu que l’ex-
pression de g ′(x) dépend seulement de celle de f (x).
Zp x
et
Exemple. On pose g (x) = p dt . Montrer que g est définie sur ]0, +∞[ et étudier ses
1/ x t
variations. Montrer que ∀x ≥ 1, g (x) ≥ 2 ln(x) et en déduire la valeur de lim g (x).
x→+∞
Le théorème
X suivant est l’analogue du théorème de changement d’indice dans une somme dis-
crète .
Si f est continue sur [a, b] et si ϕ est de classe C 1 sur [α, β] et à valeurs dans [a, b], et véri-
fiant les conditions :
ϕ(α) = a et ϕ(β) = b
alors on a : Zb Zβ
¡ ¢
f (x) dx = f ϕ(t ) .ϕ′ (t ) dt
a α
Zb
En pratique : pour calculer f (x) dx, on pose x = ϕ(t ).
a
On a alors dx = ϕ′ (t ) dt et on détermine α et β tels que ϕ(α) = a et ϕ(β) = b.
Z1
ex
Exemple. Calculer I = dx en posant t = ex .
0 1 + e2x
Z1 p
Exemple. Calculer 1 − x 2 dx en posant x = sin(t ).
0
Z2 Z2 Zln(2) ³ ¡ ¢´
Exemple. |x| dx = 2 x dx = 4 et arctan sin arctan(x) dx = 0.
−2 0 −ln(2)
Soient n un entier naturel et f une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I . Alors, pour
tout (a, b) ∈ I 2 :
Xn f (k) (a) Zb (n+1)
k f (t )
f (b) = (b − a) + (b − t )n dt
k=0 k! a n!
Xn 1
Exemple. Montrer que −→ e
k=0 k!
n→+∞
h πi x3 x3 x5
Exemple. Montrer que : ∀x ∈ 0, , x− ≤ sin(x) ≤ x − + .
2 6 6 120
On déduit la formule de Taylor-Young qui donne tous les développements limités usuels.
Soient n un entier naturel et f une fonction de classe C n sur un intervalle I . Alors, pour
tout a ∈ I , f admet un DL n (a) donné par :
Xn f (k) (a) ¡ ¢
f (x) = (x − a)k + o x→a (x − a)n
k=0 k!
Xn f (k) (0)
f (x) = x k + o x→0 (x n )
k=0 k!
B Cette fois c’est une formule locale, contrairement à la formule précédente qui était globale.
Si f est classe C ∞ sur un intervalle I contenant le point a, alors pour tout n ∈ N, f admet
un DL n (a).
Pour tout (a, b) ∈ I 2 on appelle intégrale de f entre a et b le nombre complexe défini par :
Zb Zb Zb
¡ ¢ ¡ ¢
f (x) dx = Re f (x) dx + i Im f (x) dx
a a a
Z1 Z1 Z1 Z1
dx x −i x dx 1 π
Exemple. = dx = dx − i = ln(2) − i .
0 x +i 0 x2 + 1 0
2
x +1 0 x2 + 1 2 4
Comme pour les fonctions à valeurs réelles, l’intégrale peut se calculer à l’aide d’une primitive.
Z2π · ¸2π
1 e2i π − e0
Exemple. ix
e dx = ei x = = 0.
0 i 0 i
Z2π
Exemple. Pour a ∈ , calculer R eax cos(x) dx.
0
C
Si λ ∈ et f , g sont deux fonctions continues sur I et à valeurs dans C, alors pour tout
(a, b, c) ∈ I 2 :
Zb Zb
1. λ × f (x) dx = λ × f (x) dx
a a
Zb Zb Zb
¡ ¢
2. f (x) + g (x) dx = f (x) dx + g (x) dx
a a a
Zb Zb
3. f (x) dx = f (x) dx
a a
Zb Zc Zb
4. f (x) dx = f (x) dx + f (x) dx
a a c
B Par contre les propriétés de croissance et de positivité n’ont plus de sens dans le cadre des
fonctions à valeurs complexes. Par exemple, la fonction t 7−→ ei t est d’intégrale nulle sur [0, 2π]
et pourtant elle ne s’annule pas.
Les formules d’intégration par parties, de changement de variable et de Taylor avec reste intégral
restent valables.
Zπ
Exemple. Vérifier que xei x dx = −2 + i π.
0
6 Exercices
Majorations et
minorations
d’intégrales
Xn 1
(b) On pose pour tout n ∈ N∗ : Hn = . Montrer que :
k=1 k
∀n ≥ 2, ln(n + 1) ≤ Hn ≤ 1 + ln(n).
¡ ¢
(c) En déduire que la suite Hn − ln(n) n∈N∗ est convergente puis donner un équivalent
de Hn lorsque n → +∞.
ln t
2. (a) Étudier la fonction f : t 7−→ .
t
Xn ln k
(b) Adapter la méthode précédente pour trouver un équivalent de S n = , lorque
k=1 k
n → +∞.
−x
1. Démontrer les inégalités, pour x ∈]0, 1[ : ≤ ln(1 − x) ≤ −x
1−x
n−p−1 µ ¶n p µ ¶
X j X k n
Pour p ∈ 0, n − 2, on pose v n,p = et w n,p = 1− .
j =1 n k=0 n
µ ¶n Z( j +1)/n
j
2. Pour j ∈ 1, n−p−1, établir que < n× t n dt puis montrer que 0 ≤ v n,p ≤ e−p .
n j /n
4. En déduire un encadrement de u n .
π
∀x ∈ [−1, 1], arcsin(x) + arccos(x) = .
2
Calcul intégral
Zπ/4 Z Z1 Z1
4 3 −x 2 −x
sin (x) cos (x) d x, e cos(x) d x, x e d x, t arctan(t ) d t
0 0 0
• f a (π − x) = f −a (x)
¡ ¢ ¡ ¢
• f a 2 (x) = f a x2 f −a x2
Zπ
¡ ¢
On pose, pour tout a ∈] − 1, 1[ : g (a) = ln f a (x) dx.
0
Sommes de Riemann
3. Soit f une fonction continue sur [0, 1], à valeurs strictement positives. Montrer que :
Z1 µ Z1 ¶
¡ ¢
ln f (t ) dt É ln f (t ) dt
0 0
Exercices théoriques
¯Zb ¯ sZb s
Zb
¯ ¯
¯ ¯
f (t ) × g (t ) dt ¯ ≤ 2
f (t ) dt × g (t )2 dt
¯
a a a
Zb
¡ ¢2
Hint : on pourra étudier le signe de la fonction polynômiale x 7−→ P (x) = x. f (t ) + g (t ) dt
a
Chapitre 17
Applications linéaires
Sommaire
1 Applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436
1.1 Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436
1.2 Opérations sur les applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 438
1.3 Noyau et image d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 440
1.4 Structure de l’ensemble de solutions d’une équation linéaire . . . . . . . . 442
1.5 Applications linéaires et sommes directes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442
2 Applications linéaires en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
2.1 Image d’une famille de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
2.2 Rang d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 448
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 452
1 Applications linéaires
Dans tout ce paragraphe, E et F désignent deux espaces vectoriels sur K.
Soit f une application définie sur E à valeurs dans F. On dit que f est linéaire lorsque :
E2, f (x1 + x2 ) = f (x1) + f (x2)
1. ∀(x1 , x2 ) ∈
2. ∀(α, x1 ) ∈ K × E, f (α.x1 ) = α. f (x1 )
EF
On note L ( , ) l’ensemble des applications linéaires de E dans F : c’est donc une partie de
FE , ensemble de toutes les applications de vers . E F
Vocabulaire et notations.
E F EE E
• Si = , L ( , ) est noté plus simplement L ( ). Les éléments de L ( ) sont appelés E
endomorphismes de . E
EF
• Si f ∈ L ( , ) est bijective de E sur F, alors f est appelée isomorphisme de E sur F.
• Si f est à la fois un endomorphisme de E et un isomorphisme de E sur E, c’est-à-dire
que f : E −→ E est linéaire et bijective de E sur E, alors f est appelée automorphisme de
E. L’ensemble des automorphismes de E est noté GL(E).
• Si F = K alors les applications linéaires f : E −→ K sont appelées formes linéaires sur E.
Exemple. Application nulle de E dans F.
O L (E,F) : E −→ F
x 7−→ O L (E,F) (x) = 0F
C’est ce critère qu’on utilise en pratique pour montrer qu’une application est linéaire.
R
I : C 0 ([a, b]; ) −→ R Zb
f 7−→ I ( f ) = f (t ) dt
a
Elle est linéaire, donc I est une forme linéaire sur C ([a, b]).
f : R[X ] −→ R[X ]
P 7−→ f (P ) = P ′
EF
Soit f ∈ L ( , ).
1. f (0E ) = 0F
2. ∀(x1 , x2 ) ∈ E2, f (x1 − x2 ) = f (x1 ) − f (x2 ) donc E
∀x1 ∈ , f (−x1 ) = − f (x1 )
à !
n
X n
X
3. ∀n ∈ N∗, ∀(x1, . . . , xn ) ∈ En , ∀(λ1, . . . , λn ) ∈ Kn , f λk .xk = λk . f (xk )
k=1 k=1
G
Si est un sous-espace vectoriel de , et si
|H
E H est un sous-espace vectoriel de F tels que
G H
f ( ) ⊆ , alors f |G est linéaire de vers .G H
Autrement dit, la restriction d’une application linéaire à un sous-espace vectoriel est encore une
application linéaire.
EF
Si ( f , g ) ∈ L ( , ) et α ∈ K, on définit les applications f + g : E −→ F et α. f : E −→ F par :
∀x ∈ E, def
( f + g )(x) = f (x) + g (x)
def
(α. f )(x) = α. f (x)
Si E et F sont deux K-espaces vectoriels, alors L (E, F) muni des deux opérations ci-
dessus est aussi un K-espace vectoriel (c’est un sous-espace vectoriel de FE ).
E
En particulier L ( ) est aussi un K-ev.
1.2.3 Composition
EF
Proposition 8 – Règles de calcul dans (L ( , ), +, ., ◦)
E
Si f ∈ L ( ), on pose f 0 = idE et ∀n ∈ N, f n+1 = f ◦ f n .
N
On a donc ∀n ∈ , f n = f ◦ f ◦ · · · ◦ f .
| {z }
n fois
E
Si ( f , g ) ∈ L ( )2 commutent, ie g ◦ f = f ◦ g , alors : ∀n ∈ N, (g ◦ f )n = g n ◦ f n .
E
Si ( f , g ) ∈ L ( )2 commutent, ie g ◦ f = f ◦ g , alors :
à ! à !
Xn n Xn n
N n
∀n ∈ , ( f + g ) =
k
k
.f ◦ g n−k n
= (g + f ) =
k
.g k ◦ f n−k
k=0 k=0
EF
Soit f ∈ L ( , ).
EF
1. Si f ∈ L ( , ), on appelle noyau de f la partie de E suivante :
¡ ¢
E; f (x) = 0F}
Ker( f ) = f −1 {0F } = {x ∈
On a donc pour x ∈ E:
x ∈ Ker( f ) ⇐⇒ f (x) = 0F
Et pour y ∈ F:
y ∈ Im( f ) ⇐⇒ ∃x ∈ E; y = f (x)
Théorème 18 – Ker( f ) et Im( f ) sont des K-ev
Soit f ∈ L (E, F). Alors Ker( f ) est un sev de E et Im( f ) est un sev de F.
f : R3 −→ R2
u = (x, y, z) 7−→ f (u) = f (x, y, z) = (2x − z, x + y + z)
B Im( f ) = Im(g ) ne donne pas que f = g . Prendre par exemple f (x, y) = x et g (x, y) = x + y.
EF
Soit f ∈ L ( , ). Alors :
1. f est injective sur E ⇐⇒ Ker( f ) = {0E }.
2. f est surjective de E sur F ⇐⇒ Im( f ) = F.
Le premier point n’est vrai que si f est linéaire. Par contre le second est vrai en général, quelle
que soit l’application (il ne sera donc pas très utile en pratique).
Exemple. Montrer qu’une forme linéaire sur E est soit nulle soit surjective de E vers K.
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
442 C HAPITRE 17 : Applications linéaires
EF H E H
Cas d’une restriction : Si f ∈ L ( , ) et sev de , on a Ker( f |H ) = Ker( f ) ∩ . Donc si f est
injective, f |H l’est encore. On a aussi Im( f |H ) ⊆ Im( f ), mais dans le cas général, on ne peut rien
dire de plus.
E
1. Si v ∈ Im( f ), on suppose qu’on connaît u 0 ∈ tel que f (u 0 ) = v .
L’ensemble des solutions de l’équation f (u) = v est :
© ª
S = u 0 + x; x ∈ Ker( f )
On retrouve le résultat vu dans le chapitre sur les équations différentielles linéaires : une
solution générale de l’équation complète est la somme d’une solution particulière et d’une so-
lution générale de l’équation homogène.
G F H F
Si on se donne u : −→ et v : −→ deux applications linaéaires, alors f est définie ainsi :
G H
si x = xG + x H dans alors f (x) = u(xG ) + v (x H ).
Définition 23 – Projection
L’application :
p: E −→ E
x = xG + x H 7−→ p(x) = xG
est appelée projection sur G parallèlement à H.
La projection p peut être aussi définie par ses restrictions à G et H : sur G c’est l’identité de G
H
et sur c’est l’application nulle.
De même l’application :
q: E −→ E
x = xG + x H 7−→ q(x) = x H
est appelée projection sur H parallèlement à G.
p et q sont appelés projections associées à la somme directe E = G H.
E G H
Important. Lorsqu’on montre que = par analyse-synthèse, les formules obtenues dans
la partie analyse donnent une expression de p(x).
K
Exemple. Déterminer l’expression de la projection sur S n ( ) parallèlement à An ( ). K
Proposition 24 – Propriétés des projections
B On a H = Im(idE − p) = Im(p − idE ) et G = Ker(idE − p) = Ker(p − idE ) mais p − idE n’est pas
un projecteur (en général). C’est idE − p qui en est un.
E
B Si p et q sont deux projecteurs de , on n’a pas en général p ◦ q = 0L (E) . C’est vrai si p et q
sont deux projecteurs associés, ie si p + q = idE .
Définition 25 – Projecteurs
E
Soit p un endomorphisme de . Alors p est une projection si et seulement si p est un
projecteur, ie p ◦ p = p.
E
On a alors = Ker(p) Im(p) et p est la projection sur Im(p) parallèlement à Ker(p).
Définition 27 – Symétries
L’application :
s: E −→ E
x = xG + x H 7−→ s(x) = xG − x H
est appelée symétrie par rapport à G parallèlement à H.
Avec les notations précédentes, on a : s = p − q = 2p − idE = idE − 2q.
1. s est un endomorphisme de E;
2. s ◦ s = idE donc s est un automorphisme de E et s −1 = s
3. G = Ker(s − idE) = ensemble des points fixes de s
4. G = Ker(s + idE ) = ensemble des anti-points fixes de s
E
Soit s un endomorphisme de . Alors s est une symétrie si et seulement si s ◦ s = idE .
E
On a alors = Ker(s − idE ) Ker(s + idE ) et s est la symétrie par rapport à Ker(s − idE )
parallèlement à Ker(s + idE ).
K
Exemple. En considérant la transposition montrer que dans Mn ( ), les sous-espaces S n ( ) K
K
et A n ( ) sont supplémentaires.
Remarque. Noter que idE est une symétrie E associés à la somme directe E = E ©→
− ª
0 E (mais
0L (E) n’en est pas une).
F
Si (v 1 , . . . , v p ) est une famille de vecteurs de , alors il existe une unique application
EF
f ∈ L ( , ) telle que ∀k ∈ 1, p, f (εk ) = v k .
p
X
Elle est définie ainsi : si x ∈ E a pour coordonnées s’écrit x = λk .εk dans B, alors
k=1
p
X
f (x) = λk .v k
k=1
EF
Pour définir f ∈ L ( , ), il suffit donc de se donner l’image d’une base, c’est-à-dire la valeur
des vecteurs f (ε1 ), . . ., f (εp ).
On dit que deux applications linéaires qui coïncident sur une base sont égales.
n
X (k)
Exemple. Soient α ∈ K et ϕ : P ∈ Kn [X ] −→ P k!(α) (X − α)k . Montrer que ϕ et idK [X ] n
¡ ¢ ¡
E
Soient (u 1 , . . . , u p ) une famille de vecteurs de et f ∈ L ( , ).
¢
EF
1. On a : f Vect(u 1 , . . . , u p ) = Vect f (u 1 ), . . . , f (u p )
2. En particulier si (u 1 , . . . , u p ) est génératrice (ou est une base) de E:
¡ ¢
Im( f ) = Vect f (u 1 ), . . . , f (u p )
f : R3 −→ R2
u = (x, y, z) 7−→ f (u) = f (x, y, z) = (2x − z, x + y + z)
N
Exemple. Soit n ∈ . On considère l’application linéaire
f : Rn+1 [X ] −→ Rn [X ]
P 7−→ f (P ) = P ′
1. Si f est injective sur E, alors elle transforme toute famille libre de E en une famille
libre de .F
2. On a équivalence de :
(i) f est injective sur E
E qui est transformée par f en une famille libre de F
(ii) il existe une base de
C’est alors vrai pour toutes les bases de E.
E F
1. Si f est surjective de vers , alors elle transforme toute famille génératrice de E
en une famille génératrice de . F
2. On a équivalence de :
(i) f est surjective de E vers F
(ii) il existe une base de E qui est transformée par f en une famille génératrice de F
C’est alors vrai pour toutes les bases de E.
On a équivalence de :
(i) f est un isomorphisme de E vers F
E qui est transformée par f en une base de F
(ii) il existe une base de
C’est alors vrai pour toutes les bases de E.
Donc un isomorphisme est une application linéaire qui tranforme une famille libre en une fa-
mille libre, une famille génératrice en une famille génératrice, et une base en une base ; cette
dernière condition étant caractéristique des isomorphismes.
En combinant avec le fait qu’une application linéaire est déterminée par l’image d’une base on
obtient le résultat suivant.
E F
Si on se donne une base B quelconque de et une base C quelconque de , alors il existe
E F
un unique isomorphisme de vers qui transforme B en C .
On a aussi démontré le théorème suivant, qui n’est pas sans rappeler le « principe des tiroirs »
en dénombrement.
ϕ: K[X ] −→ K[X ]
P 7−→ X P
Exemple. L’application :
ϕ: Kn [X ] −→ Kn [X ]
P 7−→ P − 2X P ′
est un automorphisme de Kn [X ].
Un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie est inversible pour la loi de
composition si, et seulement si, il est inversible à gauche ou inversible à droite.
B Ceci n’est vrai qu’en dimension finie ! Considérer comme contre-exemple le morphisme « shift »
sur les suites réelles :
ϕ: RN −→ RN
(u n )n∈N 7−→ (u n+1 )n∈N
On a équivalence de :
(i) E et F sont isomorphes
(ii) dim(E) = dim(F)
N E
Soit n ∈ ∗ . Tout espace vectoriel de dimension n est isomorphe à Kn . Si B = (ε1, . . . , εn ) est
E
un base fixée de on peut lui associer l’isomorphisme canonique
ϕ:
n
E −→ Kn
X
x= xk .εk −→ ϕ(x) = (x1 , . . . , xn )
k=1
Exemple. Retrouver les résultats de début d’année sur les suites récurrentes linéaires d’ordre
2.
Exemple. Retrouver les résultats de début d’année sur les équations différentielles linéaires
d’ordre 2 à coefficients constants.
Si Im( f ) est de dimension finie, alors on dit que f est de rang fini. Dans le cas contraire, on
dit que f est de rang infini.
Si f est de rang fini, alors on appelle rang de f , noté rg( f ), la dimension de Im( f ).
¡ ¢
Pour une application linéaire de rang fini, on a donc : rg( f ) = dim Im( f ) .
E
En général on a donc rg( f ) ≤ min(dim( ), dim( )). F
Noter que si E est de dimension finie, et si B = (u1, . . . , up ) est une base de E, alors :
¡ ¢
rg( f ) = rg f (u 1 ), . . . , f (u p )
au sens du rang d’une famille de vecteurs, notion définie dans le chapitre sur les espaces
vectoriels de dimension finie.
Le théorème suivant est fondamental, puisqu’il relie la dimension du noyau à celle de l’image.
E
B Dans le cas f ∈ L ( ), cela ne signifie pas que E = Ker( f ) Im( f ) : il manque la condition
Ker( f ) ∩ Im( f ) = {0E }.
E
Si est de dimension finie et si H est un supplémentaire de Ker( f ) dans E, alors H est
isomorphe à Im( f ).
Terminons par un résultat qui sera utile pour calculer le rang de manière algorithmique.
E, F et G sont trois espaces vectoriels de dimension finie sur K. f ∈ L (E, F) et g ∈ L (F, G).
Théorème 46 – Rang d’une composée - Invariance du rang par isomorphisme
➥ Savoir qu’une application linéaire est déterminée par l’image d’une base.
✪ Savoir que les isomorphismes sont les applications linéaires qui envoient une base sur
une base.
✪ Savoir que si les espaces de départ et d’arrivée ont même dimension finie, alors les
isomorphismes coïncident avec les applications linéaires injectives ou surjectives, ou
encore avec les applications linéaires inversibles à gauches ou à droite.
✪ Savoir qu’en dimension finie les automorphismes coïncident avec les endomorphismes
injectifs ou surjectifs, ou encore avec les endomorphismes inversibles à gauche ou à droite.
4 Exercices
Exemples
d’applications linéaires
∀P ∈ R[X ], f (P ) = P ′ et g (P ) = X P
EXERCICE 3. Endomorphismes de RN
Vérifier que les applications suivantes sont des endomorphismes de RN et déterminer leur
noyau et leur image :
1.
ϕ: RN −→ NR
u = (u n )n∈N 7−→ ϕ(u) = (u n+1 )n∈N
2.
ψ: RN −→ N R
u = (u n )n∈N 7−→ ψ(u) = (u n+1 − 2u n )n∈N
EXERCICE 4. Endomorphismes de RR
Vérifier que les applications suivantes sont linéaires et déterminer leur noyau et leur image :
1.
ψ: RR −→ RR
f 7−→ ψ( f ) = g
ϕ: R[X ] −→ R
[X ]
P 7−→ (X 2 − 1)P ′′ + X P ′ − 4P
et :
Ker( f ) ∩ Im( f ) = {0E } ⇐⇒ Ker( f ) = Ker( f 2 )
Conclure.
Projections et symétries
Cas de la dimension
finie
2. En déduire que si y 0 , . . . , y n sont des réels donnés alors il existe un unique polynôme P de
degré inférieur ou égal à n tel que :
R
Vérifier que B = (L 0 , L 1 , . . . , L n ) est une base de n [X ].
R
Si P ∈ n [X ], quelles sont les coordonnées de P dans cette base ?
Chapitre 18
Variables aléatoires discrètes finies
Sommaire
1 Variables aléatoires discrètes finies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 458
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 458
1.2 Évènements associés à une variable aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . 458
1.3 Loi de probabilité d’une variable aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 459
1.4 Transfert de loi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 461
2 Espérance mathématique d’une VAR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463
2.2 Théorème de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463
2.3 Variance d’une variable aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 465
2.4 Inégalités de Markov et Bienaymé-Tchebychev . . . . . . . . . . . . . . . . 466
3 Lois usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 467
3.1 Loi uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 467
3.2 Loi de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 468
3.3 Loi binomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 469
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 471
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472
Dans tout le chapitre, on considère une expérience aléatoire modélisée par un espace probabi-
lisé fini (Ω, P). E est un ensemble quelconque supposé non vide.
Lorsque E = R, on dit que X est une variable aléatoire réelle, noté VAR en abrégé.
Notations : L’ensemble
¡ ¢X (Ω) est un ensemble fini.
On note n = Card X (Ω) et X (Ω) = {x1 , x2 , . . . , xn } avec x1 < x2 < · · · < xn .
Dans la plupart des exemples que nous utiliserons, X (Ω) sera une partie de N et ∀k ∈ 0, n,
xk = k.
B Ne pas confondre variable aléatoire et évènement. Une variable aléatoire est un nombre aléa-
toire, et un évènement est un prédicat aléatoire, c’est-à-dire une phrase qui peut être vraie ou
fausse.
Sur l’exemple précédent, on ne peut pas dire que « Nombre de 6 obtenus » est vrai ou faux, X
n’est donc pas un évènement.
est une partie de Ω, donc un évènement. Il sera noté plus simplement {X ∈ A} ou (X ∈ A).
Cas particuliers :
• Si A = {a} où a ∈ E , alors (X ∈ {a}) est noté plus simplement (X = a).
R R ¡ ¢
• Si E = , et A =] − ∞, x] où x ∈ ¡, alors X ¢∈] − ∞, x] est noté plus simplement (X ≤ x).
R
Si A = [x, y[ où (x, y) ∈ 2 , alors X ∈ [x, y[ est noté plus simplement (x ≤ X < y) etc. . .
B Si A est une partie de E , (X ∈ A) est un évènement, et on peut donc calculer P(X ∈ A).
Par contre P(X ) ne veut absolument rien dire. . .en effet X n’est pas un évènement mais une
variable aléatoire.
¡ ¢
Autrement dit : si X (Ω) = {x1 , . . . , xn }, alors la famille [X = x1 ], [X = x2 ], . . . , [X = xn ] est un s.c.e..
PX : E −→ [0, 1]
x 7−→ P(X = x)
Si on note X (Ω) = {x1 , . . . , xn }, déterminer la loi de X c’est donc calculer P(X = xk ), pour tout
k ∈ 1, n. Pour de petites valeurs de n, on peut représenter les résultats sous forme d’un tableau
à une entrée :
x x1 x2 . . . . . . xn
P(X = x) ? ? ?
ou d’un diagramme en bâtons.
Exemple. On lance deux dés distinguables et on note X = Sommes des deux chifres obtenus.
Alors X (Ω) = 2, 12 et la loi de probabilité de X est :
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
P(X = k) 1/36 2/36 3/36 4/36 5/36 6/36 5/36 4/36 3/36 2/36 1/36
0.15
0.10
0.05
−1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
−0.05
Théorème 6 – Existence d’une variable aléatoire ayant une loi de probabilité donnée
Exemple. Soit n ∈ N. Alors il existe une variable aléatoire X , à valeurs dans 0, n, et de loi
donnée par : Ã !
1 n
∀k ∈ 0, n, P(X = k) = n
2 k
Cas particulier où X (Ω) ⊆ 0, n : Dans ce cas, la donnée des probabilités P(X = k) équivaut à
celle des probabilités P(X ≤ k) ou P(X ≥ k). On dispose en effet des formules suivantes (à savoir
redémontrer), valables pour tout k ∈ 0, n :
P(X = k) = P(X ≤ k) − P(X ≤ k − 1) = P(X ≥ k) − P(X ≥ k + 1)
et :
k
X n
X
P(X ≤ k) = P(X = j ) et P(X ≥ k) = P(X = j )
j =0 j =k
On a le même type de formules avec des inégalités strictes en remarquant que :
P(X ≤ k) = P(X < k + 1) et P(X ≥ k) = P(X > k − 1).
Exemple. Dans une urne de n boules numérotées, on effectue n tirages d’une boule sans
remise (l’urne est vidée).
On note X = nombre de tirages nécessaires pour obtenir un numéro supérieur ou égal au pré-
cédent, avec la convention que X = n + 1 si ceci ne se produit pas au bout des n tirages.
Donner la loi de X .
L’application Y = f ◦ X est aussi une variable aléatoire définie sur Ω. On la note plus simplement
Y = f (X ).
On peut maintenant s’intéresser à la loi de Y . Pour cela il est important de comprendre le point
suivant : si on prend y ∈ Y (Ω) une valeur prise par la VARD Y , alors, par définition, y a un
antécédent par f dans X (Ω) : ∃x ∈ X (Ω) tel que y = f (x). Et comme f est en général non injec-
tive, il y a plusieurs valeurs de x possibles, voire même une infinité !
k −2 −1 0 1 2
k 0 1 4
2.1 Définition
Définition 8 – Espérance mathématique d’une VAR
E
X
(X ) = x × P(X = x)
x∈X (Ω)
Exemple. On lance deux dés distinguables et on note X = Sommes des deux chifres obtenus.
Alors X (Ω) = 2, 12 et la loi de probabilité de X est :
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
P(X = k) 1/36 2/36 3/36 4/36 5/36 6/36 5/36 4/36 3/36 2/36 1/36
✇✇;
/ R
✇
X ✇✇
✇✇✇f ◦X
✇✇
Ω
E(Y ) =
X X X
y × P(Y = y) = y × P(X = x)
y∈Y (Ω) y∈Y (Ω) x∈X (Ω)
tq f (x)=y
On peut voir que le calcul est compliqué. On va donc essayer d’avoir une formule simple,
E
donnant (Y ) connaissant la loi de X , et sans avoir à calculer la loi de Y .
Ce résultat sera très utile en pratique, car dans beaucoup de cas on ne sait pas calculer
simplement la loi de la VAR Y = f (X ).
Remarque. On a donc :
X X
y × P( f (X ) = y)) = f (x) × P(X = x)
y∈ f (X (Ω)) x∈X (Ω)
Exemple. On lance deux dés distinguables et on note X = Sommes des deux chiffres obtenus.
Alors X (Ω) = 2, 12 et la loi de probabilité de X est :
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
P(X = k) 1/36 2/36 3/36 4/36 5/36 6/36 5/36 4/36 3/36 2/36 1/36
Soient X et Y deux VAR, définies sur le même espace de probabilité. Pour tout (a, b) ∈ R2 :
E(aX + bY ) = a.E(X ) + b.E(Y )
On en déduit deux propriétés fondamentales de l’espérance.
1. V (X ) ≥ 0 ;
2. V (X ) = 0 ⇐⇒ X est constante.
E
Dans ce cas : X = (X ).
3. Pour tout (a, b) ∈ R2 :
V (aX + b) = a 2V (X )
On a :
V (X ) = E¡X 2¢ − ¡E(X )¢2
E
¡ ¢ ¡
Puisque V (X ) ≥ 0, on a X 2 ≥ (X ) . E¢2
C’est cette formule qu’on utilise en pratique pour calculer la variance d’une VAR.
Exemple. On lance deux dés distinguables et on note X = Sommes des deux chiffres obtenus.
Alors X (Ω) = 2, 12 et la loi de probabilité de X est :
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
P(X = k) 1/36 2/36 3/36 4/36 5/36 6/36 5/36 4/36 3/36 2/36 1/36
Donc : V (X ) = 329 2 35
6 −7 = 6
2. On a :
∀a > 0, P(|X | ≥ a) ≤
E¡ ¢
|X |
a
On a :
∀ε > 0,
¡
E ¢ Var(X )
P |X − (X )| ≥ ε ≤
ε2
3 Lois usuelles
Dans tout ce paragraphe X est une VAR définie sur un espace probabilisé fini (Ω, P).
1
Si A = {a1 , . . . , an } avec n = Card(A), alors : ∀k ∈ 1, n, P(X = ak ) = .
n
¡ ¢
Exemple. Si X ,→ U 1, n , alors X (Ω) = 1, n et :
1
∀k ∈ 1, n, P(X = k) =
n
¡ ¢
Théorème 20 – Espérance et variance d’une VAR de loi U 1, n
n2 − 1
E(X ) = n +2 1 et V (X ) =
12
¡ ¢
B Ces formules sont fausses si X ,→ U 0, n .
Modélisation 1 : On choisit au hasard un nombre dans A, partie finie non vide de R. On note X
= Nombre obtenu. Alors X ,→ U (A).
Exemple. On dispose d’une urne de 10¡ boules¢ numérotées. On tire une boule au hasard et
on note X = Numéro obtenu. Alors X ,→ U 1, 10 .
Exemple. Un gardien doit ouvrir une porte dans le noir, avec n clef dont une seule est la
bonne. On note X le nombre d’essais nécessaires pour trouver la bonne clef. On suppose
¡ ¢ que
le gardien essaie les clefs une à une, sans utiliser deux fois la même. Alors X ,→ U 1, n et le
n +1
nombre moyen d’essais pour trouver la bonne clef est donc .
2
P(X = 1) = p et P(X = 0) = 1 − p = q
On le note X ,→ B(p).
E(X ) = p et V (X ) = pq = p(1 − p)
Modélisation : On considère une expérience aléatoire qui n’a que deux issues possibles : succès
ou échec. ½
1 si l’expérience est un succès
On note p la probabilité qu’elle donne un succès et X =
0 si l’expérience est un échec
Alors X ,→ B(p).
Exemple. On dispose d’une pièce de monnaie truquée, de telle sorte qu’elle donne Pile avec
probabilité p½∈]0, 1[.
1 si la pièce donne Pile
On note X = Alors X ,→ B(p).
0 si la pièce donne Face
On a B(1, p) = B(p).
à !
Z
Si k ∈ , k ∉ 0, n, on a encore P(X = k) =
n k
k
p (1 − p)n−k puisque 0 = 0. Ainsi :
à !
∀k ∈ ,Z P(X = k) =
n k
k
p (1 − p)n−k
Modélisation : On considère une expérience aléatoire qui n’a que deux issues possibles : succès
avec probabilité p ou échec avec probabilité q = 1 − p.
On effectue n répétitions indépendantes de cette même expérience.
On note X = Nombre de succès obtenus.
Alors X ,→ B(n, p).
Exemple. On dispose d’une pièce de monnaie truquée, de telle sorte qu’elle donne Pile avec
probabilité p ∈]0, 1[.
On la lance n fois de manières indépendantes.
On note X = Nombre de Piles obtenus.
Alors X ,→ B(n, p).
5 Exercices
Lois usuelles
k 1 2 3 4
Plusieurs variables
aléatoires
1. Soient N ∈N et X uneN−1
VAR vérifiant : X (Ω) ⊂ 0, N .
X
Montrer que : E(X ) = P(X > k).
k=0
2. On considère une urne de N boules numérotées. On effectue un tirage simultané de n
boules, et on note X le plus grand numéro obtenu. Déterminer (X ). E
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
476 C HAPITRE 18 : Variables aléatoires discrètes finies
ses dérivées.
3. Montrer que la fonction génératrice de X caractérise la loi de X .
4. Relier E(X ) et Var(X ) à G X et G ′X . ¡ ¢
5. Déterminer G X dans les cas suivants : X ,→ B(p), X ,→ B(N , p) et X ,→ U 1, N .
Chapitre 19
Compléments sur les matrices
Sommaire
1 Représentation matricielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 478
1.1 Matrice d’une famille finie de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 478
1.2 Matrice d’une application linéaire dans des bases . . . . . . . . . . . . . . . 479
1.3 Matrice d’un endomorphisme dans une base . . . . . . . . . . . . . . . . . 481
1.4 Interprétation du produit d’une matrice par un vecteur colonne . . . . . . 483
1.5 Interprétation du calcul matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 484
1.6 Matrices inversibles et isomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 486
1.7 Changement de bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 487
2 Noyau, image et rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 488
2.1 Noyau et image d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 488
2.2 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 489
2.3 Lien avec les autres notions de rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491
2.4 Théorème du rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491
3 Déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492
3.1 Déterminant d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492
3.2 Propriétés du déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495
3.3 Déterminant et produit matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 496
3.4 Développement par rapport à une ligne ou par rapport à une colonne . . 498
3.5 Déterminant d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 500
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 501
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 502
1 Représentation matricielles
a1
a2
U = Mat(u) = Mat(u; C ) = . ∈ Mn,1 ( )
C ..
K
an
F
Plus généralement, si (u 1 , . . . , u p ) est une famille finie de vecteurs de , on lui associe la matrice
K
A ∈ Mn,p ( ) telle que la j -ième colonne de A est égale aux coordonnées du vecteur u j dans la
base C :
u1 ... uj ... up
↓ ↓ ↓
a1,1 ... a1,j ... a1,p ← ε1
.. .. .. ..
. . . .
A = Mat(u 1 , . . . , u p ) = Mat(u 1 , . . . , u p ; C ) =
ai ,1 ... ai ,j ... ai ,p
C
← εi
. .. .. ..
.. . . .
an,1 ... an,j ... an,p ← εn
n
X
où les ai ,j sont définis par : ∀ j ∈ 1, p, u j = (a1,j , . . . , an,j )C = ai ,j .εi
i =1
K
Réciproquement, toute matrice A ∈ Mn,p ( ) définit une famille (u 1 , . . . , u p ) de p vecteurs de E
telle que :
A = Mat(u 1 , . . . , u p )
C
Fp −→ Mn,p ( ) K
(u 1 , . . . , u p ) 7−→ Mat(u 1 , . . . , u p )
C
est une bijection de Fp vers Mn,p (K). Sa bijection réciproque est l’application :
Mn,p ( ) −→K p
F
A 7 → (u 1 , . . . , u p )
−
n
X
où u j = ai ,j .εi
i =1
¡ Exemple. La
¢ même matrice donne dans la base canonique de R2[X ] la famille de polynômes
1 + 3X 2 , 2 + X .
On EF
¡ rappelle que¢ f ∈ L ( , ) est entièrement déterminée par la donnée de la famille de vecteurs
F
f (e 1 ), . . . , f (e p ) de vecteurs de , grâce à la formule suivante :
n
X p
X
si x = xi .e i alors f (x) = xi . f (e i )
i =1 i =1
Par conséquent l’application linéaire f est aussi entièrement déterminée par la donnée de la
matrice :
f (e 1 ) ... f (e j ) ... f (e p )
↓ ↓ ↓
a1,1 ... a1,j ... a1,p ← ε1
.. .. .. ..
. . . .
A = Mat( f ) = Mat( f ; B, C ) =
ai ,1 ... ai ,j ... ai ,p
B,C
← εi
. .. .. ..
.. . . .
an,1 ... an,j ... an,p ← εn
n
X
où les ai ,j sont définis par : ∀ j ∈ 1, p, f (e j ) = (a1,j , . . . , an,j )C = ai ,j .εi
i =1
¡ ¢
On peut remarquer que Mat( f ; B, C ) = Mat f (B); C . La matrice de gauche est celle d’une
application linéaire dans des bases, et celle de droite la matrice d’une famille de vecteurs dans
une base.
La matrice Mat( f ) = Mat( f ; B, C ) est appelée matrice associée à f dans les bases B et C .
B,C
K
Réciproquement, toute matrice A ∈ Mn,p ( ) définie une application linéaire f ∈ L ( , ) telle EF
que :
A = Mat( f ; B, C )
On en déduit que l’application
EF
L ( , ) −→ Mn,p ( ) K
f 7 → Mat( f ; B, C )
−
EF K
est une bijection de L ( , ) vers Mn,p ( ). Sa bijection réciproque est l’application :
Mn,p (K) −→ L ( , ) EF
A 7−→ f
à !
n
X n
X p
X n
X
où f (x) = xi . f (e i ) = xi ai ,j .ε j pour x = xi .e i .
i =1 i =1 j =1 i =1
¶µ
Exemple. A =
1 0 1
2 1 1
donne, dans les bases canoniques de R2[X ] et R1[X ], l’application
¡
R ¢
R
linéaire f ∈ L 2 [X ], 1 [X ] telle que :
f (1) = 1 + 2X
f (X ) = X
f (X 2 ) = 1 + X
K
Soit A ∈ Mn,p ( ¡). On appelle application linéaire canoniquement associée à A,
l’application f ∈ L p
, n
¢
K K
définie par A dans les bases canoniques de p et K n . K
¶ µ
Exemple. A =
1 0 1
2 1 1
a pour application linéaire canoniquement associé f ∈ L
¡
R3, R2¢
telle que :
f (1, 0, 0) = (1, 2)
f (0, 1, 0) = (0, 1)
f (0, 0, 1) = (1, 1)
et d’expression analytique :
n
X
où les ai ,j sont définis par : ∀ j ∈ 1, n, f (ε j ) = (a1,j , . . . , an,j )C = ai ,j .εk
i =1
¡ ¢
On a donc Mat( f ; B) = Mat f (B); B . La matrice de gauche est celle d’un endomorphisme dans
une base, et celle de droite la matrice d’une famille de vecteurs dans une base.
Exemple. On a : Mat(idE ) = I n .
B
K
Réciproquement, toute matrice carrée A ∈ Mn ( ) définie un endomorphisme f ∈ L ( ) tel E
que :
A = Mat( f ; B)
E
L ( ) −→ Mn ( ) K
f 7 → Mat( f ; B)
−
E
est une bijection de L ( ) vers Mn ( ). K
Définition 5 – Endomorphisme canoniquement associé
K
Soit A ¡∈ M¢n ( ). On appelle endomorphisme canoniquement associé à A, l’endomorphisme
K
f ∈ L n défini par A dans la base canonique de n . K
Théorème 6 – Produit matriciel et image d’un vecteur par une application linéaire
EF
Soient f ∈ L ( , ), x ∈ E et y ∈ F, représentés matriciellement par A, X et Y . Alors :
y = f (x) ⇐⇒ Y = A × X
2. On a :
A = 0n,p ⇐⇒ ∀X ∈ Mp,1 ( ), K A × X = 0n,1
1 2 1
R
Exemple. On note A = 0 0 1 ∈ M3 ( ) et f l’endomorphisme de R3 canoniquement
1 2 1
R
associé. Pour tout (x, y, z) ∈ 3 :
x x + 2y + z
A × y = z
z x + 2y + z
µ ¶
Exemple. On note A =
1 −1 1
−1 1 −1
R ¡
∈ M23 ( ) et f ∈ L 2 [X ], R R1 [X ]¢ l’application li-
néaire associée dans les bases canoniques. Pour tout P = a + bX + c X 2 ∈ R2[X ] :
a µ ¶
a −b +c
A× b =
−a + b − c
c
Dans le théorème suivant, f et g sont deux applications linéaires de E vers F représentées par
les matrices A et B dans les bases B et C .
Dans le théorème suivant, f est une application linéaire de E vers F représentée par la matrice
A dans les bases B et C , et g est une application linéaire de F vers G représentée par la matrice
B dans les bases C et D.
D =B×A
Les différentes règles de calcul vue pour le produit matriciel peuvent ainsi être rédémontrées
via les applications linéaires.
K
Exemple. Si A ∈ Mn,p ( ), montrer que A × I p = I n × A = A.
On a défini les puissances entières d’une matrice carrée et d’un endomorphisme. Ces deux
notions sont liées par le théorème suivant.
E
Si f ∈ L ( ), on a :
∀p ∈ N, ¡ ¢ ¡
Mat f p ; B = Mat( f ; B)
¢p
E F EF
Si dim( ) = dim( ) et si f ∈ L ( , ), on a :
et dans ce cas :
¡ ¢−1 ¡ ¢
A −1 = Mat( f ; B) = Mat f −1 ; B
∀p ∈ ,Z ¡ ¢ ¡
Mat f p ; B = Mat( f ; B)
¢p
Ce résultat donne en particulier un moyen simple de montrer qu’une matrice est inversible :
vérifier que ses colonnes forment une famille libre.
1 1 1 ... 1 1
1 0 0 ... 0 1
µ ¶
K K
1 2 . .. .. . . .. ..
Exemple. ∈ M2 ( ) est inversible et
.. . . .
. . ∈ Mn ( ) ne l’est pas.
2 1
1 0 0 ... 0 1
1 1 1 ... 1 1
P B−→B ′ = Mat(B ′ ; B) ∈ Mp ( ) K
On a donc :
e 1′ ... e ′j ... e p′
↓ ↓ ↓
λ1,1 ... λ1,j ... λ1,p ← e1
.. .. .. ..
.
P B−→B ′ = . . .
λi ,1 ... ... λi ,p ei
λi ,j ←
. .. .. ..
.. . . .
λp,1 ... λp,j ... λp,p ← ep
p
X
où les λi ,j sont définis par : ∀ j ∈ 1, p, e ′j = λi ,j .e i
i =1
Exemple. On a : P B−→B = I p
Alors :
X =P ×X′ X ′ = P −1 × X
M = P × M′ M ′ = P −1 × M
EF
1. Cas général. Si f ∈ L ( , ), on pose A = Mat( f ; B, C ), A ′ = Mat( f ; B ′ , C ′ ),
P = P B−→B ′ et Q = P C −→C ′ . Alors :
A = Q × A ′ × P −1 et A ′ = Q −1 × A × P
EF
2. Cas d’un endomorphisme. Si f ∈ L ( , ), on pose A = Mat( f ; B1 ), A ′ = Mat( f ; B ′ )
et P = P B−→B ′ . Alors :
A = P × A ′ × P −1 et A ′ = P −1 × A × P
K
On appelle noyau de A la partie de Mp,1 ( ) suivante :
©
K
Ker(A) = X ∈ Mp,1 ( ); AX = 0n,1
ª
Remarquer que :
x1
.
(x1 , . . . , x p ) ∈ Ker( f ) ⇐⇒ .. ∈ Ker(A)
xp
En identifiant Kp et Mp,1(K), on peut considérer que Ker(A) = Ker( f ), mais c’est un abus de
notation.
© ª
On dit que A est injective lorsque Ker(A) = 0p,1 . On a :
K
On appelle image de A la partie de Mn,1 ( ) suivante :
©
K
Im(A) = AX ∈ Mn,1 ( ); X ∈ Mp,1 ( )
ª
K
K
L’image de A est donc l’ensemble des Y ∈ Mp,1 [ ) pour lesquels le système linéaire AX = Y est
compatible.
Remarquer que :
y1
.
(y 1 , . . . , y n ) ∈ Im( f ) ⇐⇒ .. ∈ Im(A)
yn
En identifiant Kn et Mn,1 (K), on peut considérer que Im(A) = Im( f ), mais c’est un abus de
notation.
K
Si A ∈ Mn,p ( ), on note (C 1 , . . . ,C p ) la famille de p vecteurs définie par les colonnes de A
K
dans la base canonique de n . On appelle alors rang de A, l’entier naturel défini par :
rg(A) = rg(C 1 , . . . ,C p )
¡ ¢
On a donc : rg(A) = dim Vect(C 1 , . . . ,C p )
1 1 1 ... 1 1
1 0 0 ... 0 1
. .. .. . . .. ..
Exemple. rg
.. . . .
. . = 2
1 0 0 ... 0 1
1 1 1 ... 1 1
K
Si B ∈ Mn ( ) est inversible : rg(B A) = rg(A).
K
Si C ∈ Mp ( ) est inversible : rg(AC ) = rg(A).
3. Deux matrices équivalentes par lignes ou par colonnes ont le même rang.
Le résultat suivant donne une manière algorithmique de calculer le rang d’une matrice.
B Par contre pour calculer l’inverse d’une matrice, il ne faut effectuer l’algorithme que sur les
lignes.
1 −3 −2
0 2 1
Exemple. rg = 2.
−1 1 1
1 −1 −1
1 ... 1
B On peut parfois conclure sans l’algorithme de Gauss-Jordan : rg . ..
.. 0 n−2 . = 2.
1 ... 1
0 a 1
Exemple. Déterminer le rang de la matrice A = a 0 1 où a est un réel.
a 1 0
K ¡ ¢
Si A ∈ Mn,p ( ), rg t A = rg(A).
Donc le rang d’une matrice est égal au rang de la famille de vecteurs formée par ses lignes.
rg(u 1 , . . . , u p ) = rg(A)
EF
2. Si f ∈ L ( , ), et si A est la matrice de f dans des bases B et C de E et de F, alors :
rg( f ) = rg(A)
rg(S) = rg(A)
Le calcul algorithmique du rang d’une matrice permet donc de calculer le rang des autres objets
de l’algèbre linéaire.
K
Soit A ∈ Mn ( ). Alors :
A est inversible ⇐⇒ rg(A) = n
On peut utiliser ce résultat pour montrer qu’une famille de vecteurs d’une base de E.
Exemple. Montrer que les vecteurs u 1 = (1, 1, 1), u 2 = (1, −1, 1) et u 3 = (−1, −1, 1) forment une
base de R3.
2.4 Théorème du rang
Théorème 28 – Théorème du rang pour une matrice
K
Si A ∈ Mn,p ( ) alors :
¡ ¢
p = nombre de colonnes de A = dim Ker(A) + rg(A)
K
(vii) Im(A) = Mn,1 ( ) ie :
K K
∀B ∈ Mn,1 ( ), ∃X ∈ Mn,1 ( ); AX = B
3 Déterminants
On dit que f est multilinéaire si f est linéaire par rapport à chaque colonne des
K
matrices de Mn ( ), c’est-à-dire que pour tout j ∈ 1, n et pour toutes matrices colonnes
(C 1 , . . . ,C j −1 ,C j +1 , . . . ,C n ), l’application :
X 7−→ f (C 1 , . . . ,C j −1 , X ,C j +1 , . . . ,C n )
Définition 35 – Déterminant
K
Si A ∈ Mn ( ), on appelle déterminant de A le scalaire f (A), où f est la fonction du
théorème précédent.
¯ ¯
a1,1 . . . a1,j . . . a1,p ¯ a1,1 . . . a1,j . . . a1,p ¯
¯ ¯
.. .. .. ¯ .. .. .. ¯
. . . ¯ . . . ¯
¯ ¯
Si A = ai ,1 . . . ai ,j ¯
. . . ai ,p alors det(A) est noté ¯ ai ,1 . . . ai ,j ... ai ,p ¯
¯
. .. .. ¯ . .. .. ¯
.. . . ¯ .. . . ¯
¯ ¯
an,1 . . . an,j . . . an,p ¯ an,1 . . . an,j . . . an,p ¯
Si →
−
u = (x, y) et →
−
v = (x ′ , y ′ ) sont deux vecteurs du plan, et si P est le parallélogramme construit
sur les vecteurs →
−u et →
−
v , on appelle aire algébrique de P :
→
− → −
• l’aire de P comptée positivement, si une mesure de l’angle ( u , v ) appartient à [0, π] ;
¯ ¯
¯ x x ′ ¯¯
Alors cette aire algébrique est donnée par ¯¯ .
y y′ ¯
K
Soient (λ, µ) ∈ 2 et (i , j ) ∈ 1, n2 tel que i 6= j . Si on effectue l’opération C i ←− µ.C i + λ.C j on
obtient µ. det(A) donc :
¡ ¢ 1 ¡ ¢
det(A) = det C 1 (A), . . . ,C i (A), . . . ,C n (A) = det C 1 (A), . . . , µC i (A) + λC j (A), . . . ,C n (A)
µ
Et donc pour A = I n :
¡ ¢
K ¡
Exemple. Si A = C 1 (A), . . . ,C n (A) ∈ Mn ( ) on définit la matrice B = C n (A), . . . ,C 1 (A) .
¢
En utilisant l’algorithme de Gauss sur les colonnes d’une matrice, on peut donc calculer son
déterminant.
1 1 1 1 2 3
Exemple. Soient A = 1 2 4 et B = 4 0 4 .
1 3 8 3 2 1
On retrouve donc qu’une matrice triangulaire est inversible si, et seulement si, tous ses
coefficients diagonaux sont non nuls.
E
On se donne un espace vectoriel de dimension finie, B = (e 1 , . . . , e n ) une base de E et
E
(u 1 , . . . , u n ) une famille de n de vecteurs de , où n = dim( ). E
Définition 42 – Déterminant d’une famille de vecteurs dans une base
On appelle déterminant de la famille de vecteurs (u 1 , . . . , u n ) dans la base B le scalaire :
¡ ¢
det(u 1 , . . . , u n ) = det Mat(u 1 , . . . , u n ; B)
B
Il existe une formule de changement de base pour les déterminants mais elle n’est pas au
programme.
Rn , alors ¯det
¯ ¯
On peut montrer que si B est la base canonique de (u 1 , . . . , u n )¯ est le « volume »
B
du parallélotope construit sur les vecteurs u 1 , . . ., u n .
¡
Exemple. Montrer que la famille (1, 2, 3), (2, 3, 1), (3, 2, 1) est une base de
¢
R3.
K
Si A et B sont deux matrices de Mn ( ) alors det(A × B) = det(A) × det(B) = det(B A)
B Par contre det(A + B) 6= det(A) + det(B). Le déterminant n’est pas linéaire mais multilinéaire.
K
1. Si A ∈ Mn ( ) alors ∀p ∈ N, det(A p ) = ¡¡det(A)¢p ¢
2. Si A ∈ Mn (K) et P ∈ GL n (K), alors det P × A × P −1 = det(A).
K ¡ ¢
Si A ∈ Mn ( ), alors det t A = det(A)
Par conséquent, le déterminant est linéaire par rapport à chacune des lignes. Il est de plus
antisymétrique et alterné par rapport aux lignes.
Pour calculer un déterminant on peut effectuer des opérations élémentaires sur les lignes ou sur
les colonnes d’une matrice.
B Pour calculer l’inverse d’une matrice par la méthode du miroir, il ne faut faire des opérations
que sur les lignes.
Un déterminant est nul ssi ses colonnes sont liées ssi ses lignes sont liées.
3.4 Développement par rapport à une ligne ou par rapport à une colonne
K
On se donne A = ((ai ,j ))1≤i ,j ≤n ∈ Mn ( ) une matrice carrée.
Soit j ∈ 1, n. Alors on peut calculer det(A) en développant suivant la j -ième colonne :
n
X
det(A) = (−1)i +j ai ,j × ∆i ,j
i =1
Soit i ∈ 1, n. Alors on peut calculer det(A) en développant suivant la i -ième ligne :
n
X
det(A) = (−1)i +j ai ,j × ∆i ,j
j =1
Ces théorèmes permettent de se ramener à des déterminants de taille inférieure d’une unité. On
peut donc les appliquer par récurrence pour se ramener à des déterminants de taille 1 ou 2.
Les calculs sont aisés pour des déterminants de taille 3 mais deviennent rapidement très
complexes (pour un déterminant de taille 25 un ordinateur performant a besoin de 50 000 ans).
Du point de vue algorithmique il est donc préférable d’utiliser l’algorithme de Gauss. Mais pour
des calculs formels avec des déterminants qui dépendent d’une ou plusieurs variables, il est
plus aisé d’utiliser le développement par rapport à une ligne ou une colonne.
¯ ¯
¯1 2 3¯
¯ ¯
Exemple. Calculer ¯¯4 5 6¯¯ en développant par rapport à la colonne 3, puis par rapport
¯7 8 9¯
à la ligne 2.
¯ ¯
¯0 1 · · · 1¯¯
¯
.¯
¯−1 . . . . . . .. ¯
¯
Exemple. Calculer le déterminant de taille n : ¯
Dn = ¯ . ¯
¯
¯ .. . . . . . . 1¯
¯ ¯
¯−1 · · · −1 0¯
E ¡ ¢ ¡
Si B et B ′ sont deux bases de alors : det Mat( f ; B) = det Mat( f ; B ′ )
¢
¡ ¢
On en déduit que le scalaire det Mat( f ; B) ne dépend pas du choix de la base B de E.
Définition 54 – Déterminant d’un endomorphisme
Exemple. det(idE ) = 1
Exemple. Si s est une symétrie par rapport à un sev F dans la direction G, alors
det(s) = (−1)dim G
➥ Savoir utiliser le déterminant pour déterminer si une matrice est inversible ou si un endo-
morphisme est un automorphisme.
5 Exercices
Représentations
matricielles
R
1. On note f l’endomorphisme de 3 défini par sa matrice dans la base canonique :
1 4 2
A = 0 −3 −2.
0 4 3
On pose u 1 = (1, −1, 1), u 2 = (1, 0, 0) et u 3 = (0, −1, 2). Montrer que B = (u 1 , u 2 , u 3 ) est une
R
base de 3 et donner la matrice de f dans cette base. Que remarquez-vous ?
Ecrire la formule de changement de base obtenue.
R
2. On note g l’endomorphisme de 3 défini par sa matrice dans la base canonique :
3 −3 −2
A = −2 1 2 .
3 −2 −2
On pose v 1 = (1, 0, 1), v 2 = (0, 1, −1) et v 3 = (1, −1, 1). Montrer que B = (v 1 , v 2 , v 3 ) est une
R
base de 3 et donner la matrice de g dans cette base. Que remarquez-vous ?
Ecrire la formule de changement de base obtenue.
R R ¡ ¢
1. On considère l’application ϕ : 2 [X ] −→ 3 définie par ϕ(P ) = P (0), P ′ (0), P (1) . Montrer
R
que ϕ est un isomorphisme de 2 [X ] vers 3 . R
2. Déterminer ϕ−1 (on pourra utiliser les représentations matricielles).
relativement aux bases canoniques. Déterminer r g ( f ) ainsi qu’une base de Ker( f ) et Im( f ).
3 −1 1 −2
1 0 1 1 2 3
9 −3 3 −6
A= 2 −1 −2 B= 1 2 3
C =
0 0 4 −8
−1 −1 −1 1 2 3
0 0 2 −4
Déterminant
Soient E
un R-espace vectoriel de dimension finie et f un endomorphisme de E vérifiant
2
E
f = −Id. Montrer que l’espace est de dimension paire.
¯ ¯
¯ 0 a b ¯
¯ ¯
1. ¯¯ a 0 c ¯¯ = 2abc.
¯ b c 0 ¯
¯ ¯
¯ a b c ¯
¯ ¯ ¡ ¢
2. ¯¯ c a b ¯ = (a + b + c) a 2 + b 2 + c 2 − (ab + bc + ca) .
¯
¯ b c a ¯
¯ ¯
¯ a +b b +c c +a ¯
¯ 2 ¯
3. ¯ a + b b + c c 2 + a 2
¯ 2 2 2 ¯ = 2abc(a − c)(b − c)(b − a).
¯
¯ a3 + b3 b3 + c 3 c 3 + a3 ¯
¯ ¯
¯ a a a a ¯¯
¯
¯ ¯
¯ a b b b ¯
4. ¯ ¯ = a(b − a)(c − b)(d − c).
¯ a b c c ¯
¯ ¯
¯ a b c d ¯
¯ ¯
¯ a c c b ¯
¯ ¯
¯ ¯
¯ c a b c ¯
5. ¯ ¯ = (a + b + 2c)(a − b)2 (a + b − 2c).
¯ c b a c ¯
¯ ¯
¯ b c c a ¯
¯ ¯
¯ 1 1 1 ¯ µ ¶ ³c − a ´ µ ¶
¯ ¯ b−a b −c
¯ ¯
6. ¯ cos(a) cos(b) cos(c) ¯ = −4 sin sin sin .
¯ sin(a) sin(b) sin(c) ¯ 2 2 2
1. (a) On dit que λ ∈ Cest une valeur propre de f lorsque λ est racine du polynôme
det(λ.id − f ). Déterminer les valeurs propres de f .
(b) Pour chaque valeur propre λ de f , déterminer une base de Ker( f − λ.id) et en déduire
C
une base de 3 dans laquelle la matrice de f est diagonale.
2. Même questions avec g .
Chapitre 20
Séries numériques
Sommaire
1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508
1.2 Propriétés des séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 511
1.3 Séries géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512
2 Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513
2.1 Règles de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513
2.2 Comparaison à une intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 516
2.3 Convergence absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 518
2.4 Méthodologie pour étudier la nature d’une série . . . . . . . . . . . . . . . 519
3 Développement décimal d’un réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 520
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 522
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523
+∞
X
Le but de ce chapitre est de définir, lorsque cela est possible, la somme infinie u n , et de
n=0
l’utiliser dans des calculs.
1 Généralités
Dans ce paragraphe, K désigne indifférement R ou C.
1.1 Définitions
Soit (u n )n≥n0 une suite à valeurs dans K définie à partir d’un rang n0. On lui associe une suite
(S n )n≥n0 définie par :
n
X
Sn = uk
k=n0
B Il ne faut pas confondre la série (qui est une suite de scalaires) et ses sommes partielles (qui
sont des scalaires).
X X
Par abus de notation la série u n est notée plus simplement u n .
n≥n0
X1
Exemple. La série est appelée série harmonique.
n
∀n ≥ n 0 + 1, u n = S n − S n−1
X 1
Exemple. La série est convergente.
n(n − 1)
X
Exemple. La série 1 est divergente.
n≥0
X1
Exemple. La série harmonique diverge.
n
Déterminer la nature d’une série c’est donc déterminer si elle converge ou si elle diverge.
Rédaction. Pour montrer que deux séries sont de même nature il faut donc montrer que :
X X
u n converge ⇐⇒ v n converge
B La nature de la série ne dépend pas des premières valeurs du terme général, par contre la
somme dépend de ces valeurs.
+∞
X 1 1
Exemple. =
n=3 n(n − 1) 2
On peut donc utliser la relation de Chasles pour la somme d’une série convergente :
+∞
X p
X +∞
X
un = un + un
n=n0 n=n0 n=p+1
à !
+∞
X
La propriété lim R n = 0 s’écrit : lim uk = 0
n→+∞ n→+∞
k=n+1
X 1 1
Exemple. Pour la série on a R n = .
n(n − 1) n
B Par contre pour le reste d’ordre n il ne faut pas prendre n comme variable de la somme, cela
+∞
X
n’a aucun sens : u n n’existe pas
n=n+1
B Comme nous l’avons déjà vu, la somme d’une série convergente dépend des premiers termes.
Si n 1 > n 0 , la relation de Chasles donne :
+∞
X +∞
X nX
1 −1
un = un + un
n=n0 n=n1 n=n0
Dans ce cas :
+∞
X ³ ´
(v n+1 − v n ) = lim v n − v n0
n=n0 n→+∞
C’est une généralisation des sommes télescopiques aux sommes de séries, qui sert dans de
nombreux calculs.
1X
Exemple. La série converge vers 1.
n≥2 n(n − 1)
µ ¶
X 1
Exemple. La série ln 1 + diverge.
n
Ce théorème donne aussi une nouvelle méthode pour montrer qu’une suite converge sans
calculer sa limite.
X X
Exemple. Les séries (−1)n et n! sont grossièrement divergentes.
n≥0 n≥0
Si on note E l’ensemble des séries numériques convergentes, alors E muni des opérations
K
naturelles est un -espace vectoriel.
dès qu’au moins deux séries convergent ; la troisième étant nécessairement conver-
gente.
X X X
2. Si l’une des séries u n ou v n converge et l’autre diverge, alors (u n + v n )
diverge.
X X
3. Si
Xles deux séries u n et v n divergent, alors on ne peut rien dire de général sur
(u n + v n ) (on a une forme indéterminée).
X
Si on multiplie u n par λ = 0, on obtient la série nulle, qui converge vers 0. Ce cas n’est donc
n≥n0
pas particulièrement intéressant. . .
et si z = 1 :
n
X n
X
zk = 1 = n −p +1
k=p k=p
X 1 +∞
X 1
Exemple. La série converge et on a = 1.
2n n=1 2
n
En multipliant une série à termes négatifs par −1, on obtient une série à termes positifs, et ces
deux séries sont de même nature.
Tout ce qui suit concerne donc aussi les séries à termes négatifs, et plus généralement les séries
dont le terme général est de signe constant à partir d’un certain rang.
X X
Donc par contraposée : u n diverge =⇒ v n diverge.
X
Rédaction. On rédige de la manière suivante : on a ∀n ≥ n 0 , 0 ≤ u n ≤ v n etv n converge,
X n≥n0
donc d’après le théorème comparaison par inégalité pour les séries à termes positifs, un
n≥n0
converge.
C’est la même erreur qu’on fait lorsqu’on confond les théorèmes de « stabilité des inégalités
larges » et de « convergence par encadrement ».
1 1 X 1 X 1
Exemple. ∀n ≥ 2, 0 ≤ ≤ et converge, donc converge.
n 2 n(n − 1) n≥2 n(n − 1) n≥1 n
2
X X
B La réciproque est fausse : si u n converge, on ne peut rien dire sur la nature de vn .
n≥n0 n≥n0
1 1 X 1
On peut considérer le contre-exemple suivant : ∀n ≥ 2, 0 ≤ ≤ mais diverge et
n(n − 1) n n≥1 n
X 1
converge.
n≥2 n(n − 1)
Dans le théorème de comparaison par inégalité pour les séries à termes positifs, on ne peut donc
pas dire que les deux séries sont de même nature.
B Ce théorème n’est vrai que pour des séries à termes positifs (ou de signe constant) ! Nous
verrons un contre-exemple en TD (il n’est pas simple d’en construire un).
Le résultat est donc plus fort que pour la comparaison par inégalité, puisque les deux séries sont
de même nature
B Par contre, en cas de convergence, les sommes des deux séries ne sont pas égales !
B Ce théorème n’est vrai que pour des séries à termes positifs (ou de signe constant). Nous
verrons un contre-exemple en TD.
µ ¶ µ ¶
X 1 X 1
Exemple. sin diverge et ln 1 + 2 converge.
n≥1 n n≥1 n
B Ne pas confondre comparaison des termes généraux et comparaison des sommes partielles.
1 X Xn 1 X
Exemple. Si u n ∼ alors la série u n diverge ; si uk ∼ alors la série un
n→+∞ n k=0
n→+∞ n
converge.
X X
Donc par contraposée : u n diverge =⇒ v n diverge.
Ce résultat est bien sûr vrai si on suppose que u n = o (v n ), puisque c’est une condition suf-
n→+∞
fisante pour que u n = O (v n ).
n→+∞
B Ce théorème n’est vrai que pour des séries à termes positifs (ou de signe constant).
Ces résultats sont très utiles pour étudier la nature d’une série. Par contre, on peut remarquer
qu’ils ne donnent aucune information sur la valeur de sa somme en cas de convergence.
On a l’inégalité :
Zn+1
f (n + 1) ≤ f (t ) dt ≤ f (n)
n
Ensuite on additionne ces inégalités, pour différentes valeurs de n, afin de faire apparaître un
encadrement des sommes partielles de la série étudiée.
! Ã
Xn 1
Exemple. Montrer que la suite (u n )n≥1 , de terme général u n = − ln(n), converge.
k=1 k
+∞
X 1 1 n
X 1 p
Exemple. Montrer que 2
∼ et p ∼ 2 n.
k=n+1 k n k=1 k
n→+∞ n→+∞
X 1
Par contraposée : diverge ⇐⇒ α ≤ 1
nα
X 1 X 1
B Ne pas confondre les séries et (série géométrique de raison 1/α).
n α αn
P+∞ 1
Dans le cas α > 1, on ne connaît pas la valeur de ζ(α) = n=1 α , sauf dans des cas particuliers.
n
La fonction ζ est appelée fonction de Riemann, et elle est reliée à de nombreux problèmes. Il est
bien de connaître la valeur suivante :
+∞
X 1 π2
ζ(2) = 2
=
n=1 n 6
X
Si u n une SATP, le théorème de comparaison utilisé avec les séries de Riemann donne les
critères simples suivants :
X
• s’il existe α > 1 tel que lim n α u n est finie, alors la série u n converge.
n→+∞
X
• s’il existe α < 1 tel que lim n α u n = +∞, alors la série u n diverge.
n→+∞
Pour calculer lim n α u n on dispose des croissances comparées. Ces critères seront donc
n→+∞
utilisés dès qu’on est face des termes de la forme n α (ln n)β e−γn .
µ ¶ µ ¶
1 X 1
B Si u n = O alors u n converge. Par contre si u n = O , alors on ne peut rien
n→+∞ n 2 n→+∞ n
X 1
en conclure ; pour montrer la divergence de u n il est suffisant que = O (u n ).
n n→+∞
On revient au cas général où la suite (u n ) est à valeurs dans K : elle peut être réelle de signe
quelconque voir même complexe.
Dans le cas d’une série à termes positifs (ou de signe constant), la convergence absolue coïncide
avec la convergence. Pour les séries dont le terme général change de signe, l’intérêt de cette
notion repose sur le théorème suivant.
X (−1)n
Exemple. 2
converge.
n≥1 n
+∞
X
Exemple. Si (a, b) ∈ R2 et b ∈]0, 1[, la fonction de Weierstrass f : x 7−→ b n cos((a n πx) est
R.
n=0
définie sur
X
On peut donc dans certains cas se ramener à l’étude de |u n |. On travaille alors avec une série
à termes positifs, et tous les résultats des paragraphes précédents s’appliquent.
X (−1)n
Exemple. La série est semi-convergente (et sa somme vaut − ln(2)).
n≥1 n
N
X
On calcule ensuite lim u n et il faut trouver une limite finie (ce qui prouve la
N→+∞ n=n0
convergence de la série). La somme de la série est alors égale à cette limite.
+∞ µ +∞ ¶ µ +∞ ¶
X X X
u n × v n 6= un × vn
n=0 n=0 n=0
Il y a donc plusieurs façon d’écrire un même réel avec une infinité de chiffres après la virgule.
Soit x ∈ R+. Il existe un unique suite (an )n∈N d’entiers naturels telle que :
• ∀n ∈ N∗ , an ∈ 0, 9
• (an ) non stationnaire sur 9 a.p.c.r.
+∞
X an
• x= n
n=0 10
Pour les réels dont la suite (an ) stationne sur 0 a.p.c.r., on peut écrire un deuxième
développement décimal en remarquant que :
On l’appelle développement décimal impropre. Les nombres décimaux (nombre fini de chiffres
non nuls après la virgule) ont donc un développement décimal propre et un impropre.
La notion de dévelopement décimal permet une étude fine des nombres réels. Elle a notamment
permis à Cantor de prouver la non dénombrabilité de . R
➥ Savoir étudier la nature d’une série à l’aide d’une comparaison de son terme général.
➥ Savoir étudier la nature d’une série à l’aide d’une comparaison à une intégrale.
✪ Savoir en déduire aussi un équivalent des restes (cas d’une série convergente) ou des
sommes partielles (cas d’une série divergente).
5 Exercices
Étude pratique d’une
série numérique
EXERCICE 4. Semi-convergence
X (−1)n
On admet la convergence de la série . Étudier la convergence absolue et la convergence
n
de la série de terme général u n dans les cas suivants :
µ ¶ µ ¶
n 1 (−1)n
1. u n = (−1) ln 1 + 2. u n = sin
p n n
n p
3. u n = (−1)n 4. u n = cos(π n 2 + n + 1)
ln n
1 N−1
X 1 1 N−1
X 1
S 2N = T N − 2
et T2N = T N + 2
4 k=0 (2k + 1) 4 k=0 (2k + 1)
1
(b) En déduire que pour N ≥ 1 : S 2N = T N − T2N .
2
+∞
X (−1) n 2
π
(c) Conclure que : 2
=− .
n=1 n 12
(c) Cas où ℓ = 1.
X 1
À l’aide des séries de Riemann R
, α ∈ , construire un exemple où ℓ = 1 et la série
n≥1 n
α
2. Applications.
X xn
(a) Pour tout x ∈ R, montrer que n!
converge absolument.
à !
X 2n
(b) Étudier la nature de la série : .
n
Sujets d’étude
X (−1)n +∞
X (−1)n
2. En déduire que la série converge et que = ln(2).
n +1 n=0 n + 1
+∞ µ ¶
X 1 1 1 ln(2)
3. Montrer qu’on a aussi − − = . Que pensez-vous de ce résultat ?
k=1 2k − 1 4k − 2 4k 2
¡ (2n!)2 ¢
5. Montrer que pour tout n ≥ 1, s 2n = ln 4n 4
(2n + 1) et en utilisant l’équivalence de
³ n ´n p 2 (n!)
Stirling : n! ∼ 2πn, déterminer lim u(x).
n→+∞ e x→+∞
p Z1/p2
1 p
= 2 x p−1+8k dx
16k (8k + p) 0
Chapitre 21
Produits scalaires et espaces euclidiens
Sommaire
1 Produit scalaire et norme associée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 530
1.1 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 530
1.2 Exemples usuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532
1.3 Norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 533
2 Orthogonalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 535
2.1 Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 535
2.2 Orthogonalité et familles de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 536
2.3 Orthonormalisation de Gram-Schmidt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 537
2.4 Bases orthonormées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 538
3 Projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel de dimension finie . . . . 540
3.1 Supplémentaire orthogonal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 540
3.2 Projection orthogonale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 541
4 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 545
5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 546
E
Si est de dimension finie et si B = (e 1 , . . . , e n ) est une base de E, on peut « développer » une
forme bilinéaire sur une base.
E
On suppose que est de dimension finie avec B = (e 1 , . . . , e n ) base de E, et que φ une
forme bilinéaire. Soient deux vecteurs décomposés sur la base B :
n
X n
X
u= αi .e i et v = β j .e j
i =1 j =1
alors : Ã !
n
X n
X ¡ ¢
φ(u, v ) = αi .β j .φ e i , e j
i =1 j =1
L’application
¡ ¢ bilinéaire φ est donc entièrement déterminée par la donnée des réels
φ e i , e j , pour (i , j ) ∈ 1, n2.
Doncs si montre que φ est une forme symétrique et linéaire à gauche, alors on aura montré que
c’est une forme bilinéaire symétrique.
∀u ∈ E, ¡ ¢
φ u, u ≥ 0
® ¡ ¯ ¢
Lorsque φ est un produit scalaire, le réel φ(u, v ) est noté u, v ou u ¯v , ou encore u.v .
1. Si φ est un produit scalaire sur E, on dit que le couple (E, φ) est un espace préhilber-
tien réel.
2. De plus, si E est de dimension finie, alors on dit que le couple (E, φ) est un espace
euclidien.
Le produit scalaire défini dans le théorème précédent est appelé produit scalaire canonique sur
Rn . On dit aussi qu’on a muni Rn de sa structure canonique d’espace euclidien.
R R
Si [a, b] est un segment de , on note C 0 ([a, b]; ) l’ensemble des fonctions continues sur le
segment [a, b] et à valeurs réelles.
Le produit scalaire défini dans le théorème précédent est appelé produit scalaire canonique sur
R R
C 0([a, b]; ). On dit aussi qu’on a muni C 0 ([a, b]; ) de sa structure canonique d’espace
préhilbertien.
1.3 Norme
On suppose que E est un espace préhilbertien et on note 〈., .〉 le produit scalaire.
Définition 12 – Norme
On appelle norme associée à φ l’application k.k définie par :
p
kuk = 〈u, u〉
On l’inégalité :
E2 ,
¯ ¯
∀(u, v ) ∈ ¯〈u, v 〉¯ ≤ kuk × kv k
On a donc :
E2,
¯ ¯
∀(u, v ) ∈ 〈u, v 〉 ≤ ¯〈u, v 〉¯ ≤ kuk × kv k
ou encore :
à !2 à ! à !
n
X n
X n
X
xk .y k ≤ xk2 × y k2
k=1 k=1 k=1
avec égalité si, et seulement si, les listes (x1 , . . . , xn ) et (y 1 , . . . , y n ) sont proportionnelles.
¯Zb ¯ sZb s
Zb
¯ ¯ 2
¯
¯
¯
f (t ).g (t ) dt ¯ ≤ f (t ) dt × g (t )2 dt
a a a
ou encore :
µZ b ¶2 µZb ¶ µZ b ¶
2 2
f (t ).g (t ) dt ≤ f (t ) dt × g (t ) dt
a a a
On a l’inégalité :
∀(u, v ) ∈ E2, ³ ku + v k ≤ kuk + kv k ´
avec égalité si, et seulement si, v = 0E ou v 6= 0E et il existe λ ∈ R+ tel que u = λ.v .
Le cas d’égalité pour l’inégalité triangulaire signifie que u et v sont colinéaires et « de même
sens ».
Les propriétés de séparation, homogénéité et inégalité triangulaire font que la norme représente
la « longueur » du vecteur. Mais attention, cette « longueur » dépend du produit scalaire choisi !
2 Orthogonalité
Dans ce paragraphe, E est un espace préhilbertien. Le produit scalaire est noté 〈., .〉.
R
Exemple. Dans C 0 ([0, 2π]; ) muni de sa structure préhilbertienne canonique, la fonction
cos est orthogonale aux fonctions constantes.
Le vecteur nul 0E est orthogonal à tous les vecteurs de E. De plus, c’est le seul vecteur de
E ayant cette propriété : µ ¶
∀u ∈ E, 〈u, v 〉 = 0 ⇐⇒ v = 0E
Z1
0
R
Exemple. Si f ∈ C ([0, 1]; ) vérifie
0
R
f (t )g (t ) dt = 0 pour toute fonction g ∈ C 0 ([0, 1]; ),
alors f est constante nulle.
On a donc :
©
A⊥ = u ∈ E; ∀a ∈ A, 〈a, u〉 = 0ª
et si u ∈ E:
u ∈ A ⊥ ⇐⇒ ∀a ∈ A, 〈a, u〉 = 0
Exemple. ;⊥ = {0E }⊥ = E
Exemple. E⊥ = {0E}
© ª
Exemple. Déterminer l’orthogonal de A = (1, 1, 1) .
3. Si A ⊆ B, alors B ⊥ ⊆ A ⊥ .
¡ ¢⊥
4. A ⊆ A ⊥
Il est remarquable que A ⊥ est un sous-espace vectoriel de E, même si A n’en est pas un.
La famille (u 1 , . . . , u p ) est dite orthogonale lorsque les vecteurs qui la compose sont deux à
deux orthogonaux : ³ ´
®
∀(i , j ) ∈ 1, p2 , i 6= j =⇒ u i , u j = 0
On a donc :
(
2
® 0 si i 6= j
∀(i , j ) ∈ 1, p , u i , u j = δi ,j =
1 si i = j
B La réciproque de 2. est fausse dès que p ≥ 3. Considérer par exemple u 1 = (1, 1, 1), u 2 = (1, 0, 0)
et u 3 = (0, −1, 0).
Exemple. Soit n ∈ N∗. Montrer que la famille ¡t 7−→ sin(t ), t 7−→ sin(2t ), . . . , t 7−→ sin(nt )¢
est libre.
En pratique :
1
• on pose v 1 = e 1 puis w 1 = .v 1
kv 1 k
• ...
−
→ λ−
w→1 + µ−
→
w 2
v3
−→ −
→
w3 u3
→ −
−
w
→
w 2
1 −
→
−
→
u u 2
1
Exemple. Dans R3, orthonormaliser la famille ¡(0, 1, 1); (1, 0, 1); (1, 1, 0)¢.
Z1
Exemple. Dans l’espace E = R2[X ] muni du produit scalaire 〈P,Q〉 = P (t )Q(t ) dt ,
−1
orthonormaliser la base canonique.
E
Une famille de vecteurs de est une base orthonormée de E si, et seulement si, c’est une
famille orthonormée formée de n vecteurs.
Exemple. La base canonique de Rn est une base orthonormée pour le produit scalaire
canonique.
µµ ¶ µ ¶ µ ¶¶
1 1 2 1 1 1 1 1
Exemple. La famille 0, p , p , p , − p , p , p , p , − p est une base
2 2 6 6 6 3 3 3
R
orthonormée de 3 pour le produit scalaire canonique.
Exemple. La base canonique de Rn [X ] est une base orthonormée de Rn[X ] muni du produit
+∞
X P (k) (0) Q (k) (0)
scalaire 〈P,Q〉 = × .
k=0 k! k!
r à p µ ¶!
Exemple. La famille p ,
1 3
2
3 5 2 1
X, p X −
3
est une base orthonormée de R2[X ] muni
2 2 2
Z1
du produit scalaire 〈P,Q〉 = P (t ).Q(t ) dt .
−1
Exemple. Après avoir normalisé le vecteur u 1 = (3, 0, 4), compléter en une base orthonormée
de R3 muni du produit scalaire usuel.
¡ ¢
Dans la suite, on se donne B = e 1 , . . . , e n une base orthonormée de E.
Théorème 32 – Coordonnées d’un vecteur dans une base orthonormée
Les coordonnées d’un vecteur u ∈ E dans la base orthonormée B sont des produits sca-
laires :
n
X
u= 〈u, e i 〉 .e i
i =1
2. Si u = x1 .e 1 + · · · + xn .e n :
n
X n
X
kuk2 = xi2 = x12 + · · · + xn2 = 〈u, e i 〉2
i =1 i =1
B On a donc une analogie avec le produit scalaire de Rn . Mais ces formules ne sont valables
que dans une base orthonormée.
F
Si est un sous-espace vectoriel de dimension finie de E, alors F⊥ est appelé supplémen-
taire orthogonal de . E
2. F⊥ = F
¡ ¢⊥
3. Si G est un sev de E :
(
G = F⊥ ⇐⇒ E∀(u, = FG
v ) ∈ F × G, 〈u, v 〉 = 0
Exemple. On considère E l’espace vectoriel des suites réelles nulles à partir d’un certain
rang, muni du produit scalaire :
+∞
X
〈u, v 〉 = un v n
n=0
½ +∞ ¾
X
On pose F= u∈ E; un = 0 .
n=0
E ¡ ¢
F
Si x ∈ et si e 1 , . . . , e p est une base orthonormale de , alors le projeté orthogonal p F (x)
du vecteur x sur le sous-espace vaut : F
p
X
p F (x) = 〈x, e k 〉 .e k
k=1
¡ ¢
x − pF x
¡ ¢
0E pF x
E F
Soit (u 1 , , u p ) une famille libre de vecteurs de , et notons k = Vect(w 1 , . . . , w k ) pour k ∈ 1, n −
1.
On peut réécrire le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt de la manière suivante :
1
• poser w 1 = .u 1
ku 1 k
• une fois les vecteurs w 1 , . . . , w k construits
1
⋆ poser w k+1 = .v k+1
kv k+1 k
F E E
¡ ¢
Si un sev de dimension finie de et si x ∈ , alors p F x est l’unique vecteur de F qui
vérifie : ¢ °
F
¡ °
d x, = °x − p F (x)°
On a donc :
F
¡ ¢ ° °
d x, = min °x − y °
y∈ F
¡ ¢
et ce minimum est atteint en l’unique vecteur y = p F x .
Z1
Exemple. Dans R[X ] calculer d (X 3, R2[X ]) pour le produit scalaire 〈P,Q〉 = −1
P (t ).Q(t ) dt .
1 0 1
R
Exemple. Dans M3 ( ) on pose M = −1 0 1. Calculer d (M, S 3 ( ). R
0 0 0
F
Si est un sev de dim finie et si x ∈ E on a °°p F(x)°° ≤ kxk avec égalité si, et seulement si,
F
x∈ .
p
X
Donc si (e 1 , . . . , e p ) est une base orthonormée de F on a 〈x, e k 〉2 ≤ kxk2 avec égalité si, et
F
k=1
seulement si, x ∈ .
Z2π
0
R
Exemple. Sur C ([0, 2π]; ) on choisit comme produit scalaire ( f |g ) =
1
2π 0
f (t )g (t ) dt . Si
Z2π
R N
f ∈ C 0 ([0, 2π]; ), on pose ∀n ∈ ∗ , an ( f ) =
1
π 0
f (t ) cos(nt ) dt . Alors :
N Z
1X 1 2π
∀N ∈ N, 2 k=1
2
an ( f ) ≤
2π 0
f (t )2 dt
➥ Connaître les exemples usuels : produit scalaire canonique sur Rn et sur C 0([a, b]; R).
➥ Connaître les règles de calculs pour le produit scalaire et la norme.
✪ Savoir démontrer des inégalités grâce à l’inégalité triangulaire ou l’inégalité de Cauchy-
Schwartz.
5 Exercices
Produits scalaires et
normes
Z1
¡ ¢¡ ¢
( f |g ) = f (0)g (0) + f (t ) + f ′ (t ) g (t ) + g ′ (t ) dt
0
1. Soient
E
®p ≥ 2 vecteurs (x1 , . . . , x p ) d’un espace préhilbertien réel . On suppose que ∀i 6= j ,
xi , x j < 0. Montrer que toute sous-famille de p − 1 vecteurs est libre.
Hint : Procéder par récurrence sur p et dans une CL nulle distinguer les coefficients ≥ 0 des
coefficients < 0.
R
2. En déduire que dans n muni du produit scalaire usuel, il est impossible de trouver (n+2)
vecteurs formant deux à deux un angle obtu.
Orthogonalité
Projections
orthogonales
E R
Dans = n muni du produit scalaire canonique, on considère un vecteur b = (b 1 , . . . , b n ), avec
kbk = 1. ¡ ¢⊥
Calculer P = MatB (p) où p est le projecteur orthogonal sur l’hyperplan
¡ ¢ H = Vect b et B la
base canonique. On l’exprimera à l’aide de la matrice B = MatB b .
E ¡ ¢
R
Soit = C 0 [−π, π]; . Trouver (a, b, c) ∈ R3 tels que la quantité
Zπ
1 ¡ t ¢2
e − (a + b sin t + c cos t ) dt
π −π
soit minimale.
R
On note S n ( ) l’ensemble des matrices symétriques réelles. Soit A ∈ Mn ( ) une matrice R
quelconque. Déterminer
µ ¶
X 2
inf (ai j − s i j )
R
S∈S n ( ) 1≤i ,j ≤n
E
Soient un espace vectoriel euclidien muni d’une base orthonormée B =
¡
e 1 , . . . , e n
¢
et F un
E ¡ ¢
sous-espace vectoriel de muni d’une base orthonormée x1 , . . . , x p .
Montrer que la matrice de p F , projecteur orthogonal sur , dans la base B est F
p
X
Xk × tXk
k=1
Chapitre 22
Couples de variables aléatoires
Sommaire
1 Couples de variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 552
1.1 Couples de variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 552
1.2 Évènements associés à un couple de VA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 552
1.3 Loi conjointe d’une couple de VA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 553
1.4 Lois marginales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 555
1.5 Lois conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 556
2 Indépendance de variables aléatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 557
2.1 Indépendance de deux VA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 557
2.2 Indépendance d’une suite finie de VA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 559
3 Compétences à acquérir sur ce chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 562
4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 563
Dans tout le chapitre, on considère une expérience aléatoire modélisée par un espace probabi-
lisé fini (Ω, P). E et F sont deux ensembles quelconques supposés non vide.
Z: Ω ¡−→ ¢ R2
ω 7−→ Z (Ω) = X (ω), Y (ω)
Exemple. On lance deux dés cubiques distinguables. On note X = Chiffre obtenu avec le
premier dé, et Y = Chiffre obtenu avec le second dé. Alors Z = (X , Y ) est un couple discret et
Z (Ω) = 1, 62.
Exemple. On lance deux dés cubiques distinguables. On note X = Chiffre obtenu avec le
premier dé, et Y = Plus grand chiffre obtenu avec les deux dés. Alors Z = (X , Y ) est un couple
discret et Z (Ω) ( 1, 62.
Plus généralement, on dira que (X 1 , . . . , X n ) est une suite finie de variables aléatoires définies sur
le même espace probabilisé (Ω, P) lorsque, pour tout k ∈ 1, n, X k est une variable aléatoire
définie sur (Ω, P).
En particulier si (x, y) ∈ R2
¡ ¢
, Z = (x, y) = (X = x) ∩ ([Y = y).
Si
¡ X (Ω) = {x1 , . . . , xn¢} et Y (Ω) = {y 1 , . . . , y p } alors la famille d’évènements
[X = xi ] ∩ [Y = y j ] (i ,j )∈1,n×1,p est un s.c.e. de Ω
P(X ,Y ) E × F −→ [0, 1]
(x, y) 7−→ P(X = x, Y = y)
Déterminer la loi conjointe du couple (X , Y ) c’est calculer la valeur des p i j . On peut représenter
les résultats sous forme d’un tableau à double entrée :
Y
y1 ... yj ... yq
X
x1 p 11 ... p 1j ... p 1q
.. .. .. ..
. . . .
xi pi 1 ... pi j ... pi q
.. .. .. ..
. . . .
xn p n1 ... pn j ... p nq
Exemple. On dispose d’une urne composée de 3 boules numérotées. On tire deux boules
successivement, avec remise. On note X 1 = Numéro de la première boule tirée, et X 2 = Numéro
de la seconde boule tirée. Alors X 1 (Ω) = X 2 (Ω) = 1, 4 et la loi conjointe de (X 1 , X 2 ) est :
X2
1 2 3
X1
1 1 1
1 9 9 9
1 1 1
2 9 9 9
1 1 1
3 9 9 9
Y
1 2 3
X1
1 1 1
1 9 9 9
2 1
2 0 9 9
3
3 0 0 9
Théorème 4 – Construction d’un couple discret finie ayant une loi conjointe donnée
Exemple. Il existe un couple discret (X , Y ) à valeurs dans 1, n2 et de loi conjointe donnée
par :
i+j
∀(i , j ) ∈ 1, n, P(X = i , Y = j ) =
n 2 (n + 1)
et :
n
X n
X
∀ j ∈ 1, p, P(Y = y j ) = P(X = xi , Y = y j ) = pi j
i =1 i =1
p
X p
X n
X n
X
pi . = P(X = xi , Y = y j ) = pi j et p .j = P(X = xi , Y = y j ) = pi j
j =1 j =1 i =1 i =1
On peut ajouter une ligne et une colonne au tableau à double entrée représentant la loi conjointe.
Pour trouver les loi marginales, il suffit ensuite d’additionner les cases en ligne et en colonne.
X2 Y
1 2 3 Loi de X 1 1 2 3 Loi de X 1
X1 X1
1 1 1 1 1 1 1 1
1 9 9 9 3
1 9 9 9 3
1 1 1 1 2 1 1
2 9 9 9 3 2 0 9 9 3
1 1 1 1 3 1
3 9 9 9 3 3 0 0 9 3
1 1 1 1 3 5
Loi de X 2 3 3 3
1 Loi de Y 9 9 9
1
B Le théorème précédent n’est pas une équivalence : les lois marginales ne caractérisent pas la
loi conjointe.
Intuitivement, les lois marginales donnent des information sur le comportement de chacune
des variables aléatoires, mais elles ne donnent aucune information que la manière dont les deux
variables aléatoires interagissent au cours de l’expérience.
Comme contre-exemple, nous allons construire deux couples de VA qui ont les mêmes lois
marginales mais des lois conjointes différentes.
et : ½
1 si la seconde boule tirée est blanche
X2 =
0 si la seconde boule tirée est rouge
X2 X2
0 1 Loi de X 1 0 1 Loi de X 1
X1 X1
16 12 4 2 2 4
0 49 49 7 0 7 7 7
12 9 3 2 1 3
1 49 49 7
1 7 7 7
4 3 4 3
Loi de X 2 7 7 1 Loi de X 2 7 7 1
Y (Ω) −→ [0, 1]
P(X = x, Y = y)
y 7−→ P X =x (Y = y) = P(Y = y|X = x) =
P(X = x)
Si y ∈ Y (Ω) est tel que P(Y = y) 6= 0, on définit de même la loi conditionnelle de X sachant (Y = y)
X (Ω) −→ [0, 1]
P(X = x, Y = y)
x 7−→ PY =y (X = x) = P(X = x|Y = y) =
P(Y = y)
Si on connaît la loi de Y , ainsi que la loi de X sachant (Y = y) pour tout y ∈ Y (Ω), on peut
en déduire la loi conjointe de (X , Y ) :
et donc la loi de X :
p
X p
X
∀i ∈ 1, n, P(X = xi ) = P(X = xi , Y = y j ) = P(Y = y j ) × PY =y j (X = xi )
j =1 j =1
De même, si on connaît la loi de X et les lois conditionnelles de Y sachant (X = x), alors on peut
calculer la loi conjointe du couple (X , Y ) puis la loi de Y .
Exemple. On dispose d’un dé et d’une pièce. On lance une fois le dé et on note X la variable
aléatoire égale au chiffre obtenu. On lance alors X fois la pièce et on note Y la variable aléatoire
égale au nombre de « pile » obtenus. Déterminer la loi de Y .
On le note X ⊥ Y mais cette notion n’est pour le moment pas officielle aux concours.
On a donc : µ ¶
|X {z
⊥ Y}
⊥ ⇐⇒ ∀(x, y) ∈ X (Ω) × Y (Ω), [X = x] ⊥
|
⊥ [Y = y]
{z }
VA événements
Important. Si X et Y sont indépendantes, les lois marginales déterminent donc la loi conjointe
(on a vu que ce résultat est faux en général).
B En pratique, l’indépendance de deux VA n’est en général pas démontrée. Elle fait partie des
hypothèses de l’énoncé.
Exemple. On lance deux dés distinguables et on note X = chiffre donné par le premier dé, et
Y = chiffre donné par le second. Alors X ⊥
⊥Y.
Pour le théorème suivant rappelons que, si A est un évènement, alors 1 A est une VA de loi de
Bernoulli de paramètre P(A).
Théorème 11 – Indépendance de f (X ) et g (Y )
L’indépendance est une hypothèse très utile pour étudier la somme de deux VA.
Donc dans le cas où X et Y sont indépendantes, la loi de X + Y est déterminée par les lois
marginales de X et de Y .
B La réciproque est fausse, on peut avoir E(X Y ) = E(X )×E(Y ) avec X et Y non indépendantes.
Exemple. Il existe un cas où la réciproque est vraie, et cela fait partie des résultats classiques
en probabilités : lorsque X et Y sont des lois de Bernoulli. On a alors :
X⊥
⊥ Y ⇐⇒ E(X Y ) = E(X ) × E(Y )
On dit que les variables aléatoires X 1 , X 2 , . . . , X n sont deux à deux indépendantes lorsque,
pour tout (i , j ) ∈ 1, n2 tel que i 6= j , on a X i ⊥
⊥ X j , ie lorsque ∀(i , j ) ∈ 1, n2 :
h i
i=
6 j =⇒ ∀(xi , x j ) ∈ X i (Ω) × X j (Ω), P(X i = xi , X j = x j ) = P(X i = xi ) × P(X j = x j )
à !
n
\ n
Y
P [X k = xk ] = P(X k = xk )
k=1 k=1
Notation : On dit que les VA X 1 , . . ., X n sont i.i.d. lorsqu’elles sont mutuellement indépendantes
et identiquement distribuées. En pratique, ceci correspond au cas d’une expérience répétée de
manière identique et indépendante à chaque fois.
¡ ¢
Exemple. Dans l’exemple précédent, (X 1 , . . . , X n ) sont i.i.d. de loi U 1, N .
B En pratique, l’indépendance mutuelle n’est en général pas démontrée. Elle fait partie des
hypothèses de l’énoncé.
La stabilité de la loi binomiale donne le résultat suivant, souvent utilisé dans l’étude du jeu de
pile ou face.
Avec la linéarité de l’espérance, on retrouve que l’espérance de la loi binomiale est np.
B Le second point nécessite l’hypothèse d’indépendance mutuelle des VA, mais pas le premier.
4 Exercices
Lois conjointes, lois
marginales et lois
conditionnelles
2. Déterminer l’espérance de Y .
1. Déterminer X (Ω).
1
2. Vérifier que, pour tout k ∈ 1, n, P(X k = k) = . En déduire la loi de X k .
2
n
P
3. Justifier que X = X k , en déduire l’espérance de X .
k=1
Indépendance de
variables aléatoires
1. Soient X et Y deux variables aléatoires indépendantes de loi uniforme sur 0, n.
Déterminer la loi de S = X + Y .
2. Soient X et Y deux variables aléatoires indépendantes de loi uniforme sur 1, n.
Déterminer la loi de U = min(X , Y ) et de V = max(X , Y ). Calculer leur espérance.
Sujets d’étude
1. Déterminer la loi de Y1 .
3. Exprimer X n à l’aide des variables Y1 , . . . , Yn et en déduire que toutes les variables Yn ont
même loi.
4. Déterminer l’espérance de X n .
N
1. Pour n ∈ , vérifier que P(X n+1 − X n = 1) = 1 −
1
E
(X n ).
µ b ¶
N E
2. En déduire que pour tout n ∈ : (X n+1 ) = 1 −
2
b
E
× (X n ) + 1.
E
3. Déterminer (X n ) en fonction de la composition initiale des deux urnes, puis sa limite
quand n −→ +∞.
fonction Q n .
(b) Montrer que, pour tout n ≥ 2, pour tout s ∈ R : Qn+1 (s) = 1 +2 s Qn (s).
(c) En déduire une expression de Q n (s) en fonction de n et de s.
(d) Calculer alors , pour tout n ≥ 2, l’espérance et la variance de X n .
(e) Pour n ≥ 2 donner la loi de X n .
N ©
3. Montrer l’existence de C 2 > 0 tel que ∀n ∈ ∗ , sup P(S n = k); k ∈
ª c2
≤p
n
Z
PCSI1, Lycée Saliège, Toulouse. http://mathcpge.org/
566 C HAPITRE 22 : Couples de variables aléatoires
4. En déduire :
P(S 1 S 2 . . . S n 6= 0) =
1
n
E
(|S n |)