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Cours de Macroeconomie Du Developpement

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COURS DE MACROECONOMIE DU DEVELOPPEMENT

Présentation du cours
Ce cours analyse les problèmes spécifiques aux pays en développement et les mécanismes du
développement économique. Il introduit aux aspects macroéconomiques du développement,
de la croissance et des inégalités économiques en mettant l'accent sur les analyses théoriques.
Des concepts de macroéconomie appliqués au développement sont étudiés, se sont entre
autres :
 Les politiques de croissance
 Inégalités et croissance économique
 Les politiques d’ajustements structurels
 Les stratégies de développement économique
 Croissance et développement
 La coopération et L’aide internationale
Objectifs du cours
L'objectif du cours est de familiariser les étudiants avec les sujets mentionnés ci-dessus et de
leur apprendre à aborder avec rigueur diverses questions liés à ces sujets. Singulièrement, ce
cours vise à initier les étudiants aux facteurs explicatifs des inégalités entre nations,
principalement les écarts entre les pays industrialisés et les pays les moins avancés.
A l'issue de ce cours, les étudiants doivent être capables de répondre de manière rigoureuse
aux questions suivantes: Comment mesurer les disparités entre nations ? Quelle est l'ampleur
de ces inégalités ? Comment ces inégalités ont-elles évolué dans le passé ? Pourquoi les pays
pauvres ont-ils tant de difficultés à converger vers les pays riches ? - Quelles politiques peut-
on mettre en œuvre pour résorber ces inégalités ?
Les étudiants seront amenés à manipuler des statistiques réelles concernant les pays en
développement. Ces données serviront à l'évaluation empirique des théories et à la simulation
de scénarios de politique économique.
Contenu
Cours magistraux, discussions et quelques exercices. Les exercices doivent être préparés à
domicile et seront discutées lors des cours magistraux. Les étudiants sont invités à effectuer
des lectures complémentaires (rapports d'institutions internationales, articles de recherche et
ouvrages)
Prérequis
Avoir participé à un cours de macroéconomie du premier cycle
Cours Magistral : 15 heures

Introduction générale

1
La macroéconomie a pour objet l'étude globale de l'économie à partir de grands agrégats
(somme des grandeurs économiques de même nature en valeur ou en volume) comme la
consommation, la production, l'emploi, le revenu, l'investissement, l'inflation, le taux de
chômage, etc. Elle s'efforce d'expliquer les tendances suivies par des agrégats économiques
comme le PIB, le chômage, l'investissement, la consommation, l'inflation, la balance des
paiements… L'enjeu de la macroéconomie est d'éclairer les décisions de politique
économique en répondant à des questions dont l'actualité est fréquente. C’est davantage par
les questions qu’elle se pose que se définit le champ de la macroéconomie. Elle permet à
travers l'analyse des relations entre les grands agrégats de l'économie d'en comprendre le
fonctionnement et de prévoir leur évolution lorsque l'environnement change à la suite de
chocs économiques (crises économiques, conflits, etc.). Et permet d'expliciter les liens entre
les multiples politiques, ressources et technologies mobilisées pour assurer le développement
économique qui, désigne l'ensemble des transformations techniques, sociales, territoriales,
démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production. Il traduit l'aspect
structurel et qualitatif de la croissance et peut être associé à l'idée de progrès économique et
social.
Partant de ce qui précède, on pourrait définir la macroéconomie du développement comme
une branche de l'économie qui applique des techniques modernes de l’analyse
macroéconomique à l’étude des problèmes économiques, sociaux, environnementaux et
institutionnels que rencontrent les pays dits en développement. Elle s'intéresse aux
déterminants de la pauvreté et du sous-développement ainsi qu'aux politiques à mettre en
œuvre pour permettre une meilleure évolution des pays en développement. Elle analyse les
débats en cours sur les rapports entre la croissance, la pauvreté et les inégalités, ainsi que sur
l'impact de la mondialisation sur la pauvreté et les inégalités. Il ajoute de nouveaux éléments
sur les inégalités mondiales et sur les raisons de l'incidence de celles- ci sur le développement.

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CHAPITRE I : LES POLITIQUES DE CROISSANCE ECONOMIQUE

"La croissance n'a été capable ni de réduire la pauvreté, ni de renforcer la cohésion sociale. Un même taux de
croissance peut signifier un accroissement ou une réduction des inégalités. Et une croissance illimitée dans un
monde fini est une illusion."
Manifeste Utopia - 2008

Objectifs : quelles ont été les principales étapes économiques du XXe siècle ? Sommes-nous
aujourd'hui dans une phase favorable à la croissance économique ? Dans quelle mesure les
gouvernements peuvent-ils agir en faveur de cette croissance ?

Le XXe siècle a connu de nombreuses crises, mais aussi une longue période de croissance qui
a concerné l’ensemble des pays industrialisés. Aujourd’hui, un nouveau cycle semble
s’amorcer ; la « nouvelle économie » (basée sur Internet et les TIC - Technologie de
l’Information et de la Communication) serait à l’origine de cette reprise.

INTRODUCTION GENERALE
La croissance est un thème majeur de la science économique. Ce chapitre propose un rappel
sur sa mesure et les limites de cette mesure. Elle peut servir d'introduction à des
problématiques actuelles telles que: crise économique, développement durable ou
investissement immatériel.
Depuis Adam Smith et sa richesse des nations, la croissance occupe l’esprit de nombreux
économistes. La croissance est ainsi associée à plusieurs qualificatifs : illimitée, limitée,
instable… La croissance économique peut se définir comme « un accroissement durable de sa
dimension, accompagné de changements de structure et conduisant à l’amélioration du niveau
de vie ». Pour rendre compte du changement de dimension d’une économie, on a très souvent
recours à des agrégats permettant de mesurer l’évolution de l’ensemble des productions tels
que le PIB (Produit Intérieur Brut) ou le PNB (Produit National Brut). Le PIB en valeur,
résultat d’un effet quantitatif (PIB en volume) et d’un effet prix (accroissement du niveau
général des prix) pouvant aussi bien masquer une stagnation qu’un recul de la production en
période d’inflation, les économistes préfèrent utiliser le terme de PIB en volume comme
indicateur de la croissance. Le taux de croissance se définit alors comme la variation relative
du PIB en volume d’une année sur l’autre. Pour rendre compte d’une modification des

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structures d’une économie, on retiendra que la croissance économique s’accompagne très
souvent d’une nouvelle répartition des activités par secteur et par région. Dans le cas d’une
nouvelle répartition sectorielle des activités, on constate que les parts relatives de la
production agricole, industrielle, de services marchands ou non marchands dans le PIB
évoluent régulièrement. Le calcul de la production agricole, industrielle, de services... permet
de rendre compte de cette évolution. En ce qui concerne la nouvelle répartition géographique
des activités, on s’aperçoit également que la répartition des activités entre la ville et la
campagne, entre Paris et la Province, entre les régions elles-mêmes, évolue. Le calcul du PIB
par région et de son taux de croissance permet ainsi d’indiquer l’évolution des déséquilibres
régionaux. Ainsi même un taux de croissance élevé du PIB peut cacher la baisse de certaines
productions et le déclin de certaines régions. Pour apprécier le niveau de vie d’un pays, on
rapporte le PIB à la population totale, on obtient ainsi le produit par tête (ou encore revenu
moyen par habitant). L’augmentation de ce dernier n’est cependant pas synonyme de progrès.
Elle peut en effet s’accompagner d’une dégradation des conditions de vie (pollution,
nuisance,...), des équipements collectifs ou encore d’une aggravation des inégalités et de
l’exclusion. En outre, une mesure du bien être par le seul indicateur du PIB par tête peut
induire en erreur.

I. Définition de la croissance économique (politique)


Etymologie : du latin crescere, croître, grandir.

La croissance économique joue un rôle clef dans la progression du revenu par tête, dans le
rattrapage éventuel des niveaux de vie entre pays développés et pays en développement, etc.
Il semble plus naturel de définir comme « politique de croissance » tout ce qui élève de façon
permanente le sentier de croissance corrigé du cycle de l'économie, même s'il ne s'agit que
d'ajouter un pourcentage constant au sentier existant.
En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B.
(Produit intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut). Pour éviter le problème dû à
l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le
P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une
croissance en volume.

II. L'explosion de la croissance mondiale...

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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le monde entre dans une phase de croissance
sans précédent qui dure jusqu'au premier choc pétrolier de 1973. Mais cette croissance n'est
pas régulière et connaît des périodes de ralentissement comme par exemple en 1954.
Dans le cas de la France, le caractère tout à fait exceptionnel de cette croissance conduit
l'économiste Jean Fourastié, à forger l'expression de "Trente Glorieuses" pour désigner cette
période de forte prospérité. Cette croissance touche l'ensemble du monde mais à des degrés
différents. En effet, de grandes disparités existent entre les taux de croissance des différentes
régions du monde.
Ainsi les pays occidentaux présentent les taux les plus élevés avec toutefois des différences
entre eux puisque les pays vaincus, Allemagne et Japon, se détachent nettement avec par
exemple dans le cas japonais 10 % par an entre 1950 et 1970. Les pays communistes sont
également touchés par le phénomène de croissance mondiale mais leurs taux restent inférieurs
à ceux des pays occidentaux. Quant aux pays du Tiers Monde en émergence, la croissance est
significative mais ses effets sont limités par la forte augmentation de la population.
Dans les pays industrialisés, la croissance s'accompagne d'une augmentation de la demande et
de l'investissement. Cette augmentation entraîne un nouvel essor industriel dans les secteurs
traditionnels comme la sidérurgie ou le textile mais aussi dans les nouveaux secteurs qui
apparaissent à partir des années 60, comme par exemple l'audiovisuel, l'électronique ou
encore l'aérospatial : c'est la troisième Révolution industrielle.
En effet, à partir de 1945, la recherche, notamment dans les domaines de la physique, de la
chimie et de l'astronomie, devient sans cesse plus performante permettant des progrès
considérables dans les secteurs de l'informatique (ordinateurs...), des télécommunications
(satellites et fibres optiques).
Ces progrès s'accompagnent d'une véritable révolution dans le domaine de la communication
liée à :
L’essor spectaculaire de la télévision qui concurrence la radio et le cinéma ;
L'essor de l'outil informatique qui révolutionne le traitement de l'information et
devient indispensable dans tous les secteurs.
Ainsi l'incroyable croissance des Trente Glorieuses a-t ‘elle créé les conditions nécessaires
pour une amélioration technique et scientifique des moyens de production.

III. Le PIB et la mesure de la croissance


1. PIB et PIB par habitant

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La problématique de la croissance repose sur l'idée que l'accroissement des richesses
disponibles et du niveau de vie est au cœur de l'amélioration du bien-être. Les statisticiens ont
forgé des outils pour mesurer la production de richesses dans le cadre des systèmes de
comptabilité nationale. Le produit intérieur brut (PIB) détermine la valeur de la production de
biens et de services à partir de leurs prix. Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées
produites (calculées au niveau d'une entreprise en retranchant le montant des consommations
intermédiaires du chiffre d'affaires réalisé) par les entreprises résidant sur le territoire national
quelle que soit leur nationalité. La croissance économique se calcule donc à partir du taux de
croissance du PIB. Pour avoir une idée plus précise de l'enrichissement d'une société, on peut
calculer le taux de croissance du PIB/habitant qui nous renseigne sur le niveau de vie moyen
d'un pays.

2. Les modalités de la croissance (Voir document)


a- l’augmentation des facteurs de production
b- le rôle du progrès technique
3. la conséquence de la croissance sur le niveau de vie
4. Les limites du PIB
Pourtant cette méthode n'est pas sans limite. Tout d'abord, le PIB est un indicateur incomplet.
Il ne prend pas en compte l'économie souterraine : production domestique, économie au noir,
économie criminelle, etc.
De plus, certains économistes soulignent l'intérêt du produit national brut (PNB) qui se
calcule en ajoutant au PIB le solde des revenus reçus de l'étranger et versés à l'étranger.
Le PIB apparaît aussi comme un indicateur imparfait. La croissance du PIB ne rend pas bien
compte de l'évolution qualitative des biens produits : une automobile aujourd'hui a peu en
commun avec les automobiles du début du XXe siècle. De plus, l'activité économique produit
des effets non prévus (les externalités) qui peuvent causer des nuisances (bruit) ou dégrader
l'environnement (pollution). Paradoxalement, ces effets peuvent stimuler la croissance du fait
des activités réparatrices qu'ils suscitent.
En outre, on peut contester cette logique. Ainsi, une médecine inefficace générant de
nombreux actes médicaux serait-elle « meilleure » pour la croissance qu'une médecine
efficace soignant les patients avec peu d'actes ?
Enfin, le PIB/habitant n'est qu'une moyenne qui peut cacher des situations diverses, de la
répartition la plus égalitaire à une situation d'extrême inégalité où une petite élite très riche
cohabite avec une grande masse de miséreux.

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5. La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante :
Croissance = [PIB(n) - PIB(n-1)] / PIB(n-1)
On distingue généralement :
La croissance extensive : augmentation des quantités de facteurs de production (culture de
nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère des créations
d'emplois. La croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la
production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création d'emplois
supplémentaires. Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du
niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du
PIB, le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas prises en compte
dans son calcul: voir "les limites du PIB".
D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation
soutenue et durable - pendant une période suffisamment longue - de la production de biens et
de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n'étant
qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une des
composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y
avoir croissance sans développement mais on ne peut pas avoir de développement sans
croissance. La croissance telle qu'on la définit et qu'on la mesure aujourd'hui est un
phénomène relativement récent à l'échelle de l'humanité qui peut être daté du début de
l'industrialisation.
Les dernières décennies ont vu se succéder une série de cycles de croissance soutenue et de
récession ou de faible croissance :
 croissance des années 1919-1929
 récession des années 1930
 forte croissance de l'après-guerre : les "30 glorieuses"
 ralentissement après le choc pétrolier de 1973
 forte croissance des années 1980-1990
 ralentissement de 1992 à 1997 après la première guerre du Golfe
 reprise de la croissance de 1997 à 2001 (attentat du 11 septembre)

IV. Différentes visions de la croissance chez quelques économistes :

Adam Smith (1723-1790)

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Dans "Richesse", il développe les premiers éléments de la théorie de la croissance. Prenant sa
source dans la division du travail, la croissance lui apparaît comme illimitée.

Thomas Robert Malthus (1766-1834)


La croissance de la population, plus rapide que celle la production de la terre, conduit à des
famines qui permettent de rétablir, à court terme, le bon rapport entre les deux... jusqu'à ce
que l'écart entre population et production de la terre provoque une nouvelle crise.

David Ricardo (1772-1823)


Pour faire face à la croissance de la population de nouvelles terres doivent être cultivées. Or
celles-ci ont un rendement décroissant (les meilleures étant déjà utilisées). Il s'ensuit
inéluctablement à long terme un état stationnaire.

Karl Marx (1818-1883)


Pour lui, l'accumulation du capital permet à ce dernier de se substituer au travail.
L'augmentation du chômage et la baisse des salaires qui en découlent, provoquent une baisse
de la consommation et du taux de profit et par conséquent de la croissance.

John Maynard Keynes (1883-1946)


L'économiste britannique insiste sur le rôle de l'Etat qui, par les investissements publics, peut
relancer l'économie en jouant sur la demande et favoriser ainsi la croissance.

IV. Les aspects de la croissance

1. Dans le domaine économique et social

La croissance des Trente Glorieuses est caractérisée par une nette progression du produit
intérieur brut (PIB) mondial qui est multiplié par trois entre 1950 et 1970. Toutefois il existe
de grandes disparités entre les PIB des pays occidentaux et ceux des autres pays.

Par ailleurs, la période des Trente Glorieuses consacre également l'essor d'un nouveau secteur:
le tertiaire ou secteur des services. Les nouvelles techniques de production comme la
robotisation par exemple et l'amélioration de la productivité qui en découle a permis en effet
de dégager une "main d'œuvre" d'employés pour les diverses tâches administratives des
entreprises. Dans la mesure où cette catégorie d'employés ne cesse de croître, on parle de
tertiarisation de l'économie.

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Avec le fort développement de l'emploi tertiaire, les Trente Glorieuses s'imposent également
comme une période de plein-emploi et de recul du chômage.

2. L'essor du commerce mondial

Dans ce contexte de forte croissance, les échanges mondiaux connaissent un essor


considérable: le volume du commerce international est multiplié par cinq. Ces échanges ont
pu se développer à l'échelle de la planète grâce à une réduction importante des obstacles, en
particulier celle des droits de douane. Cette période de prospérité est marquée par la formation
d'ententes commerciales régionales comme par exemple l'Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE), entrée en vigueur en 1961 et réunissant les pays
d'Europe de l'Ouest, les Etats-Unis, le Canada, le Japon et l'Australie. A l'échelle de l'Europe
occidentale, on va au-delà de l'entente commerciale avec la Communauté Economique
Européenne ou CEE instituée par le traité de Rome en 1957. Cette structure permet une
intensification importante des échanges entre les six pays membres : France, Allemagne,
Italie, Pays Bas, Luxembourg et Belgique. Enfin les pays d'Asie également s'organisent dans
des ententes similaires comme par exemple, au sein de l'Association des nations du Sud-Est
asiatique (ASEAN).

V. Limites quantitatives et qualitatives

Les limites de la mesure de la croissance sont de deux ordres :

- La première limite consiste à admettre que l'augmentation du PIB n'est qu'un phénomène
quantitatif, comptable, que l'on constate ex-post c'est à dire une fois réalisé, que l'on peut
prévoir ex-ante (fourchette d'estimation) mais qui n'a aucun sens qualitatif. Exemple: la
production d'un sous-marin nucléaire fera plus augmenter le PIB que celle d'un lycée. De
même, raser un musée pour construire un parking à la place sera profitable au PIB ! Une
analyse plus qualitative doit s'effectuer sous d'autres critères (long terme, développement
humain, durable, changement social...).

- La deuxième limite (en partie liée à la précédente) résulte de la prise en compte ou non de
certains éléments. Premièrement, ne peut être compté que ce qui est « déclaré ». Par exemple,
les activités que l'on nomme par « économie souterraine » (travail au « noir », trafics
illicites...) ne peuvent, par définition, être comptabilisées. Deuxièmement, la croissance
génère des externalités (positives et négatives) qui ne sont pas directement comptabilisées.
Une externalité est la conséquence sur le « bien-être » d'un agent de l'action d'un autre agent

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non prise en compte par le marché. La plus connue, la pollution, est négative. Mais même
dans ce cas, les effets sur la croissance peuvent être positifs ! En effet, par exemple, une
entreprise qui produit plus (augmentation du PIB donc) peut polluer plus (on devrait donc
corriger à la baisse la création de richesses) mais lutter contre cette pollution fera augmenter
le PIB (investissements anti-pollution, traitements des déchets, augmentation des soins
médicaux, développement du secteur des pompes funèbres...)

Conclusion 

La croissance est un processus protéiforme qu'il est difficile de cerner et de synthétiser au sein
d'un seul modèle statistique. Aucune étude ne peut se targuer d'en avoir fait le tour et de
pouvoir expliquer l'ensemble des épisodes de croissance enregistrés par les différentes
économies. L’économie mondiale se trouve confrontée à un dilemme fondamental dont
l’acuité augmente avec le temps : comment corriger les déséquilibres de la croissance et des
comptes extérieurs sur l’ensemble des grandes régions économiques, tout en assurant partout
une croissance vigoureuse ? La question de savoir si, aux États-Unis, l’investissement prendra
le relais de la consommation si celle-ci se met à faiblir ne constitue que l’un des aspects
importants du problème. L’économie américaine ne bénéficie-t-elle pas, en effet, de politiques
monétaire et budgétaire très expansionnistes et, plus récemment, de la dépréciation du dollar
EU. Il convient plutôt de se demander si la demande intérieure va se renforcer ailleurs,
notamment en Europe continentale et au Japon, après une longue période d’atonie. À cet
égard, la baisse de la monnaie américaine représente à la fois un défi et une opportunité pour
les pays dont le cours de change réel tend à augmenter. L’appréciation de leur monnaie va-t-
elle simplement freiner leur croissance, et par suite celle de l’économie mondiale, ou induira-
t-elle les réformes structurelles fondamentales et des politiques de la demande plus incitatives
qui pourraient, à terme, améliorer notablement les résultats économiques ? Pour l’avenir
proche, les perspectives de croissance seront fortement influencées par deux paramètres
essentiels : la propension à l’épargne et le goût du risque. Sur ces deux plans, les changements
marqués qui se sont produits font peser des incertitudes sur l’avenir.

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CHAPITRE II : CROISSANCE ET INEGALITES

Les relations entre croissance et inégalités ne sont pas univoques, c'est-à-dire qu'il ne s'agit
pas seulement de voir les effets de la croissance sur les inégalités (réduction ou accroissement
des inégalités ?) mais aussi de se demander quels sont les effets des inégalités sur la
croissance (stimulant ou frein à la croissance ?). On a longtemps cru dans les démocraties
occidentales que produire plus rimerait avec diminution, voire disparition, des inégalités.
Pourtant on voit bien aujourd'hui que le formidable essor économique des pays occidentaux
après la Seconde Guerre mondiale a déçu cette attente. Et le ralentissement de la croissance
depuis 1980 creuse à nouveau des écarts qui n'avaient jamais été si réduits que cela. Il faut
donc comprendre quels sont les liens qui unissent la croissance et les inégalités. Comment
expliquer les inégalités économiques ? Les inégalités économiques sont des différences entre
individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages économiques et
qui fondent une hiérarchie entre ces individus ou entre ces groupes.

Si les économistes redécouvrent aujourd’hui la question des inégalités, c’est qu’ils s’en étaient
assez largement désintéressés au cours du dernier demi-siècle. Avec la longue période de
croissance qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, les conditions matérielles se sont
rapidement améliorées pour tous. Même avec 2 % de croissance par an, trente-six ans
suffisent pour doubler le revenu moyen de la population. Dans ces conditions, il n’est pas
difficile de faire en sorte que chacun ait des conditions matérielles meilleures que celles de ses
parents, si bien que la question des inégalités devient moins prégnante. Aujourd’hui, les
économies développées connaissent à la fois une croissance relativement faible et des
inégalités croissantes. Par conséquent, dans un grand nombre de pays, le revenu des classes

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moyennes stagne voire recule. La théorie du ruissellement, selon laquelle l’enrichissement des
plus aisés est in fine bénéfique pour les moins aisés, devient beaucoup moins convaincante. À
l’inverse, comme la croissance ralentit et les inégalités progressent, les arguments selon
lesquels les inégalités peuvent même être nocives pour la croissance ont tendance à être plus
entendus.

I. L’évolution des inégalités de revenu dans le monde


Les inégalités diffèrent fortement selon les pays. Par exemple, en 2016, les 10 % de la
population les plus prospères percevaient 37 % des revenus totaux en Europe, 47 % en
Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) et 61 % au Moyen Orient. Depuis 1980, cette part
du revenu national captée par les 10 % les plus riches a augmenté sur tous les continents,
quoique à des vitesses différentes. Les inégalités ont légèrement augmenté en Europe (la part
des 10 % les plus riches est passée de 32 % à 37 % entre 1980 et 2016), mais beaucoup plus
aux Etats-Unis et au Canada (la part des 10 % les plus riches a progressé de 35 % à 47 % sur
la même période).
Les inégalités sont souvent calculées à l’aide du coefficient de Gini, qui mesure la répartition
des salaires ou des patrimoines au sein de la population. Cependant, le rapport utilise peu cette
statistique car, selon Thomas Piketty, elle a le défaut de minimiser les inégalités aux deux
bouts de la distribution (très riches et très pauvres).
Les inégalités de patrimoine sont elles aussi en hausse depuis une trentaine d’années, même si
le rapport précise que les données sont moins exhaustives concernant les patrimoines que
s’agissant des revenus.
Cependant, sur une plus longue période, les inégalités de patrimoine ont baissé. Par exemple,
en France, les 1 % des ménages les plus fortunés possédaient environ 55 % du patrimoine
total des ménages en 1900, contre 22 % aujourd’hui. Néanmoins, cela représente une hausse
par rapport aux années 1980 où la part des 1 % avait atteint un plancher à environ 16 % du
patrimoine total.

II. Les effets de la croissance sur les inégalités


1. La croissance peut accroître les inégalités

Les mécanismes de la croissance encouragent le cumul des inégalités : un des fondements de


la croissance est l'accroissement de la productivité. Aujourd'hui, pour accroître la productivité,
les entreprises recherchent surtout de la main-d'œuvre qualifiée. Comme l'emploi augmente

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peu entre 1980 et la fin du siècle, les travailleurs non qualifiés ne vont pas trouver d'emploi et
à l'inégalité de qualification va s'ajouter une inégalité massive face au chômage. Or on sait
que le chômage est la source de nombreuses autres inégalités.

On peut citer un autre exemple qui montre comment la croissance favorise le cumul des
inégalités : le travailleur d'une branche moderne en croissance rapide va bénéficier d'un
salaire plus élevé qu'un travailleur d'une branche en déclin. Grâce à ce salaire élevé, il va
pouvoir se constituer un patrimoine (par exemple acheter son logement), ce qui va encore
accroître les inégalités. On voit donc que la croissance s'accompagne d'inégalités, qui
spontanément n'ont pas de raison de s'atténuer.

2. La croissance peut permettre aussi de réduire les inégalités

En effet, la croissance, c'est la croissance des richesses produites. On peut donc agir sur la
répartition de ces richesses. D'une part, la répartition, qualifiée de « primaire », entre les
apporteurs de capital et ceux de travail, peut être modifiée par la politique de redistribution.
L'Etat va chercher à réduire les inégalités économiques en procédant à des prélèvements sur
les revenus et/ou les patrimoines les plus élevés et en distribuant ces montants prélevés aux
plus démunis. Dans ce cas, l'écart entre les plus hauts et les plus bas revenus va se réduire. On
peut certes penser que cette redistribution peut être décidée dans n'importe quel contexte.
Mais il faut bien dire qu'elle est plus facile à décider et à appliquer dans un contexte de
croissance : en effet, dans ce cas, des richesses supplémentaires étant créées, il suffit d'en
prélever de manière à ce que les plus riches en aient moins que ce qu'ils auraient pu avoir
mais plus que ce qu'ils avaient avant pour que (presque) tout le monde soit content. De la
même manière, une partie des revenus distribués grâce à la croissance peuvent être prélevés
pour financer des dépenses publiques visant à réduire les inégalités non économiques, comme
les dépenses pour la réalisation de l'égalité des chances dans l'éducation. La croissance est
donc un moyen de réduire les inégalités.

III. Les effets des inégalités sur la croissance

Les faits viennent corroborer l’une des théories avancées quant à l’impact des inégalités sur la
croissance, à savoir qu’en entravant l’accumulation de capital humain, les inégalités de revenu
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compromettent les possibilités de s’instruire pour les populations défavorisées, limitant ainsi
la mobilité sociale et le développement des compétences.

1. Impact des inégalités sur la croissance : canaux potentiels théoriques


Une littérature économique relativement large s’est intéressée aux relations entre inégalités et
croissance. Examiner les canaux potentiels, tels que distingués dans la littérature, permet de
comprendre pourquoi la théorie est ambiguë sur l’impact causal des inégalités sur la
croissance.

a. Le canal de l’épargne et de l’investissement

Selon Kaldor, dans un modèle sous hypothèse de plein-emploi, les plus aisés ayant une
proportion à l’épargne plus importante, une augmentation des inégalités et de la part dans le
revenu national des plus aisés augmente, toutes choses égales par ailleurs, l’épargne et par
conséquent l’investissement et la croissance (Kaldor, 1957). Mais pour que ce canal
fonctionne, il faut :

 Que l’augmentation du revenu des plus aisés ne s’accompagne pas d’une baisse
équivalente de leur épargne,
 Que l’augmentation d’épargne se traduise par une augmentation de l’investissement
productif, et
 Que l’augmentation de l’investissement se traduise par une augmentation de la
croissance (et non pas seulement par une croissance plus capitalistique). Ce canal ne
fonctionne donc que sous certaines conditions macroéconomiques (régime de sous-
accumulation) ; et/ou lorsque le progrès technique est incorporé à l’investissement (la
plus forte intensité capitalistique a pour effet d’augmenter l’innovation et le progrès
technique).

À l’inverse, en cas d’excès d’épargne (savings glut), l’augmentation des inégalités pourrait
avoir un effet négatif sur la croissance. Pour Summers (2014), l’augmentation des inégalités
est ainsi un facteur de risque de stagnation séculaire, notion reprise de Hansen (1939). Chez
l’auteur, la stagnation séculaire est définie par le fait que la politique monétaire ne permet pas
d’atteindre l’équilibre de plein-emploi : le taux naturel d’intérêt, auquel le désir d’épargne et
le désir d’investissement sont égaux à la pleine capacité des facteurs de production (plein-
emploi, pleine utilisation des équipements), est négatif. Dans ces conditions, le taux réel
d’intérêt est plus élevé que le taux naturel et la consommation est trop faible pour permettre

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l’utilisation complète des facteurs de production. La croissance est donc plus faible que son
potentiel. De plus, la non-utilisation complète des facteurs de production peut réduire le
potentiel de croissance par des effets d’hystéries. En cas de stagnation séculaire, une baisse
des inégalités, si elle a pour conséquence une réduction de l’épargne, a alors un impact positif
sur la croissance. Mais c’est aussi le cas d’une augmentation de la consommation des plus
aisés (en yachts, personnels domestiques, par exemple). Il y a de nombreux canaux pour sortir
d’une stagnation séculaire. La proposition de réduire les inégalités pour sortir de la stagnation
séculaire en dit finalement plus sur l’idée de « bonne société » des personnes qui la porte que
sur l’avantage comparatif de l’instrument pour poursuivre l’objectif de sortie de stagnation
séculaire.

b. Le canal des incitations

Les inégalités peuvent accroître la croissance en fournissant les incitations à l’effort,


l’innovation et l’entreprenariat. Il y a ainsi arbitrage entre équité et croissance, incitation et
redistribution, partage et taille du gâteau. Une version de cet argument a notamment été
développée dans Equality and Efficiency : The Big Tradeoff (Okun, 1975). L’idée d’Okun est
que le marché est à la fois inégalitaire et efficace ; vouloir réduire les inégalités par rapport à
l’équilibre de marché a un coût en termes d’efficacité. C’est la réduction des inégalités par
l’intervention de l’État (et non l’égalité elle-même) qui est coûteuse en termes d’efficacité.
Chez Okun, l’intervention de l’État ne se limite pas à la redistribution sociale et fiscale : au
contraire. Il commence par discuter l’attribution de « droits » inefficients. La société s’interdit
d’étendre le principe de marché à tous les aspects de la vie sociale (l’éducation publique, les
pompiers, les monuments nationaux, le vote, …), au nom de l’égalité entre citoyens. Mais,
d’un point de vue économique, l’attribution de ces droits à un coût en termes d’efficience, ou
plus précisément, il existe une frontière sur laquelle il y a arbitrage : les deux objectifs sociaux
(égalité, efficacité) sont en partie – mais en partie seulement – antagonistes. Il faut
promouvoir l’égalité jusqu’au point ou le bénéfice de plus d’égalité est juste égal au coût
d’une plus grande inefficacité. En ce qui concerne la redistribution socio-fiscale, l’arbitrage
est illustré par la métaphore du seau percé (Leaky Bucket) : imaginons un transfert des riches
vers les pauvres où les 5 % des familles les plus aisées, dont le revenu moyen est de 45 000
dollars, paieraient en moyenne 4 000 dollars pour que les 20 % des familles les plus pauvres
(revenu moyen : 5 000 dollars) reçoivent 1 000 dollars chacune. Malheureusement, la
technologie de transfert a un coût, lié à la distorsion des prix : comme le seau fuit, une partie
de l’argent disparaît dans le transfert. L’arbitrage entre égalité et efficience se résume à la

15
question suivante : quel pourcentage de fuite peut-on accepter pour continuer à consentir à ce
transfert ? En caricaturant, l’auteur souligne que Friedman s’opposerait au transfert (même en
l’absence de fuite), tandis que Rawls accepterait tout transfert ayant une fuite inférieure à 100
% (selon le principe du maximin). L’auteur situe sa préférence pour l’égalité en mettant une
limite à 60 % mais ajoute que cette limite serait plus élevée si l’impôt concernait non pas les 5
% les plus aisés mais seulement les 1 %.

c. Le canal de l’économie politique

En complétant l’argument d’Okun avec des effets d’économie politique, Meltzer et Richard
(1981) arrivent à une conclusion apparemment opposée. L’inégalité serait cette fois mauvaise
pour la croissance car elle augmenterait la pression en faveur de la redistribution. Dans le
modèle de Meltzer et Richard, la taille des transferts est déterminée par un vote majoritaire
dans lequel les électeurs cherchent à maximiser leur utilité. L’idée de base est ancienne : plus
l’inégalité est élevée, plus les citoyens voudront une redistribution forte. Or la redistribution «
réduit les incitations à travailler et donc abaisse le revenu national ». Dans le modèle
théorique de Meltzer et Richard, plus le ratio du revenu moyen sur le revenu médian est élevé,
plus la redistribution sera forte (selon l’hypothèse que l’électeur médian est décisif) et plus le
revenu national sera faible. Dans ce modèle, l’inégalité qui compte est l’inégalité primaire,
avant redistribution. Bien qu’elle puisse paraître contradictoire, la conclusion que les
inégalités sont mauvaises pour la croissance est compatible avec le cadre d’analyse d’Okun :
dans les deux cas, c’est la redistribution qui est mauvaise pour la croissance. On peut aussi
noter que dans le modèle de Meltzer et Richard, la relation entre inégalités et croissance
dépend du type de régime politique : si les riches contrôlent le régime (ploutocratie), alors la
relation est censée s’inverser. Stiglitz (2012) souligne que c’est le cas aux États-Unis.
Plusieurs auteurs ont proposé des modèles théoriques proches. Chez Alesina et Rodrik (1994),
les citoyens sont inégalement dotés en capital et l’imposition finance à la fois la redistribution
et les dépenses publiques. L’augmentation des inégalités de capital augmente le taux
d’imposition et réduit la croissance mais seulement pour des niveaux élevés d’imposition : à
des niveaux plus faibles, l’imposition et les dépenses publiques corolaires augmentent la
croissance. Persson et Tabellini (1994) proposent un modèle similaire, s’appuyant également
sur l’hypothèse d’électeur médian. Perotti (1996) examine ce canal de façon empirique et
conclut que les résultats ne sont pas très probants.

d. Le canal de la cohésion sociale ou de l’instabilité politique

16
Il existe un autre canal théorique d’économie politique, en partie contradictoire avec celui
proposé par Meltzer et Richard. Selon cette deuxième école, l’augmentation des inégalités
réduit la cohésion sociale et/ou augmente l’instabilité politique, ce qui pèse sur la croissance.
Pour Alesina et Perotti, l’inégalité produit de l’instabilité socio-politique qui menacerait les
droits de propriété. Cette menace réduirait l’investissement et par conséquent la croissance
(Alesina et Perotti, 1996 ; Perotti, 1996). Barro (2000) souligne que la redistribution réduit le
crime et les activités anti-sociales.

Les sociétés inégalitaires auraient plus de mal à mener à bien des réformes nécessaires à la
croissance (Rodrik, 1999). L’auteur prend l’exemple d’une économie confrontée à un choc
externe. Les politiques publiques permettant de répondre aux chocs extérieurs ont des
conséquences redistributives. La possibilité de les mettre en œuvre dépend grandement du
climat social. S’il est mauvais et qu’il s’avère impossible de mettre en place des réformes,
l’économie peut être paralysée pendant des années.

La réduction de la cohésion sociale réduirait le financement de biens publics, ce qui serait


défavorable à la croissance (Putnam, 2000). Sur données expérimentales, Anderson et al.
(2008) montrent que l’inégalité, lorsqu’elle est rendue publique, réduit la contribution à un
bien public de tous les participants. Si l’on en croît Anderson, c’est l’injustice perçue et non
les inégalités en elles-mêmes qui réduisent le consentement à financer des biens publics et par
conséquent la croissance.

e. Le canal des imperfections du marché du crédit

Un autre canal théorique est celui du sous-investissement lié aux imperfections du marché des
capitaux. En présence d’imperfections, et de frais fixes à l’éducation, les pauvres investissent
moins lorsque les inégalités augmentent, notamment dans leur éducation et dans
l’entreprenariat mais aussi dans leur santé et celle de leurs enfants. Galor et Zeira (1993)
proposent un modèle théorique décrivant ce mécanisme. Le fait que les agents les plus
pauvres ne puissent pas faire certains investissements rentables réduit la croissance et la rend
inégalitaire. Ce type d’économie est caractérisé par la présence de « trappes à pauvreté » : les
familles qui sont initialement pauvres demeurent pauvres. La richesse initiale des individus
détermine leur capacité à investir, ce qui pose également le problème de l’égalité des
opportunités : ce ne sont pas nécessairement les individus les plus talentueux qui investissent,
ce qui peut également avoir un impact sur la croissance. Dans le modèle de Galor et Zeira, les
inégalités ont un impact différent sur la croissance dans les pays pauvres et les pays dit

17
développés. L’impact des inégalités sur la croissance est le plus fort dans les pays pauvres
dans lesquels beaucoup de ménages sont contraints financièrement. Dans les pays développés,
par construction, peu de ménages sont contraints : la plupart des ménages reçoivent un
héritage qu’ils peuvent utiliser pour réaliser des investissements en capital humain.

Chez Piketty (1997), la distribution initiale de patrimoine a des effets sur le taux d’intérêt
d’équilibre en présence d’imperfections sur le marché du crédit. Si le patrimoine est très
inégalement partagé, la demande de capital sera plus forte que l’offre et le taux d’intérêt sera
plus élevé. Dans ce cas, l’accumulation du capital est moins forte, ce qui réduit la production
et la croissance (par exemple si l’intensité capitalistique accroît l’innovation).

2. Des inégalités efficaces du point de vue de la croissance économique

Les inégalités agissent comme des guides de comportement. Si par exemple, les salaires
versés sont plus élevés dans une branche en croissance, et plus faibles dans une branche en
déclin, normalement les salariés rationnels vont tenter de quitter la branche en déclin et d'aller
se faire embaucher dans la branche en croissance, même s'il faut pour cela un complément de
formation.

On peut faire le même raisonnement pour les profits : les détenteurs de capitaux vont tenter
d'investir dans les branches ou les entreprises où les profits sont élevés (on rappelle que les
profits sont des revenus).

3. Les inégalités peuvent freiner la croissance

L'inégalité des revenus peut freiner la croissance de la consommation : on sait qu'en


proportion ce sont les titulaires de bas revenus qui consomment le plus. Si leurs revenus
n'augmentent pas ou faiblement, la consommation fera de même. Or la consommation est une
part essentielle de la demande et les entreprises ne produisent davantage que si la demande
s'accroît. La croissance est donc pour une partie importante liée à l'évolution de la
consommation. Les inégalités peuvent donc freiner la croissance. D'autre part, des inégalités
non économiques peuvent freiner la croissance, en particulier si elles affectent la qualité (donc
la productivité) de la main-d'œuvre : on peut penser aux inégalités devant l'école, aux
inégalités devant la santé, etc.

4. Quelles sont les causes et les conséquences de l'inégalité sociale ?

18
Les inégalités sociales sont donc le résultat d'une distribution inégale des ressources au sein
d'une société. Les inégalités sont au fondement de la stratification des sociétés humaines. En
effet, l'accès inégal aux ressources socialement valorisées distribue les individus en différents
groupes sociaux. Les inégalités sociales ne menacent pas seulement la stabilité politique, mais
aussi la croissance économique. Reto Föllmi estime que, lorsqu'elles sont trop fortes, elles ont
une influence négative sur la motivation des individus et leur propension à prendre des
risques.

L'accroissement de l'inégalité nuit aux sociétés : il dégrade la santé et le bien-être humains. »


L'inégalité expliquent-ils, agit notamment sur tous les problèmes dotés d'un gradient social, «
c'est-à-dire ceux qui deviennent plus fréquents lorsqu'on descend l'échelle sociale », comme
nombre de problèmes de santé. Elles peuvent aussi conduire, associées aux effets d'offre, à
une stagnation de l'économie dans le long terme. La distribution des revenus peut être un
facteur déterminant de l'apparition de déséquilibres globaux très importants, sources de
l'extrême fragilité de l'économie à l'orée de la crise. Le risque de chômage est, quant à lui,
deux fois plus élevé chez les personnes qui jugent être en mauvaise santé que chez celles qui
se déclarent en bonne santé. Les inégalités de santé sont ainsi à la fois produites par et
productrices des inégalités économiques et sociales.

Conclusion

Pour conclure, il est tentant de reprendre la conclusion de l’OCDE en 2012 : « Malgré


d’abondants travaux théoriques sur les liens entre l’inégalité et la croissance, aucun consensus
ne s’est dégagé et les données empiriques ne sont pas concluantes …. Certaines réformes
apparaissent comme gagnant-gagnant, d’autres en revanche peuvent comporter un arbitrage ».

On s'aperçoit que les relations entre croissance et inégalités ne sont pas simples, on ne peut ni
affirmer que la croissance permet de diminuer les inégalités, ni soutenir l'inverse. Le débat est
finalement d'abord politique : quelle croissance veut-on ? Une croissance rapide quelles que
soient les inégalités qui l'accompagnent ou une diminution des inégalités au risque d'un
ralentissement de la croissance ? Si la trajectoire observée pendant les trente dernières années
se poursuit, alors les inégalités continueront de croître. Cependant, le creusement des
inégalités n’est pas une fatalité. La forte croissance des pays émergents, et donc la hausse du
niveau de vie des personnes les plus pauvres, comme des politiques fiscales ambitieuses,
pourraient freiner, voire inverser l’aggravation des inégalités. Par exemple, l’Europe a connu
une moins forte hausse des inégalités que les Etats-Unis depuis les années 1980, du fait

19
notamment d’une fiscalité plus lourde sur les hauts revenus. Une hausse de la taxation des
plus riches, ainsi que la lutte contre les paradis fiscaux pour éviter les stratégies «
d’optimisation fiscale », sont des outils efficaces pour corriger les inégalités. De tels impôts
permettraient aussi de financer des programmes sociaux (le rapport pointe notamment
l’importance de l’éducation) facilitant la hausse du niveau de vie des plus modestes. En
somme, il ressort de l’analyse que les inégalités conditionnent fortement les perspectives des
personnes défavorisées en matière d’instruction et  de progression sociale.

CHAPITRE III : LES POLITIQUES D’AJUSTEMENTS STRUCTURELS

Au cours des années quatre-vingt, la majorité des pays africains ont mis en œuvre des
politiques dites d’ajustement structurel. I1 s’agit de vastes programmes économiques ayant
pour but d’assurer un rééquilibre durable de la balance des paiements compatible avec la
reprise de la croissance. La condition requise pour y parvenir est d’améliorer la compétitivité
des économies vis-à-vis de l’extérieur. Ceci implique généralement à la fois une modification
de la structure interne des prix et une réforme des finances publiques.

En raison de leur nature et de leur ampleur, les PAS (Programmes d’ajustement structurel) ont
des conséquences sociales importantes. Ils contribuent en effet à déterminer l’évolution du
produit national et la répartition des revenus. Ces conséquences font l’objet d’un vaste débat,
suscité par la gravité de certaines situations observées, mais obscurci par la mauvaise
connaissance de l’ensemble de l’évolution sociale. Une analyse déductive des mécanismes par
lesquels les politiques économiques agissent sur l’économie et ce faisant affectent, selon les

20
structures socio-économiques, la situation des différents groupes sociaux, doit permettre
d’éclairer le débat (cf. J.P. Azam, G. Chambas, P. et S. Guillaumont, 1989).

Un programme d’ajustement structurel (terme dérivé de l'anglais structural adjustment) est un


programme de réformes économiques que le Fonds monétaire international (FMI) ou la
Banque mondiale mettent en place pour permettre aux pays touchés par de grandes difficultés
économiques de sortir de leur crise économique. Il s’agit d’un ensemble de dispositifs dont
certains agissent sur la conjoncture et d'autres sur les structures et qui résultent d'une
négociation entre un pays endetté et le Fonds monétaire international (FMI) pour modifier le
fonctionnement économique du pays (le FMI conditionnant son aide à la mise en place de
réformes de caractère libéral qu'il considère pérennes, comme la marchandisation des biens
communs, la dérégulation de l'économie et l'ouverture au libre marché mondial). Ces crédits
sont dénommés entre autres prêts d'ajustement structurel ou des prêts d'ajustement sectoriel
(Structural adjustment loans ou sectoral adjustment loans). Les crédits sont débloqués par
tranches successives à mesure que le programme d’ajustement structurel est mis en place

I. Définition

Etymologie : de l'anglais structural adjustment.

Un ajustement structurel (ou réforme structurelle) désigne une mesure de politique


économique dont le but est d'améliorer de manière durable le fonctionnement d'un secteur de
l'économie ou d'économie entière d'un pays. Elle résulte souvent d'une évolution spontanée
des facteurs économiques qui en ont dégradé la situation.

Exemples d'objectifs recherchés :

- réduire l'inflation, le chômage, les déficits publics,

- favoriser l'initiative économique, l'innovation

- améliorer le fonctionnement du marché,

- faciliter les investissements étrangers,

21
- lutter contre la corruption, le clientélisme

- réduire la bureaucratie,

- supprimer les entraves au développement économique.

Les réformes structurelles peuvent s'appuyer sur :

- des dispositions législatives,

- la fiscalité,

- la dévaluation de la monnaie,

- des méthodes de gouvernance,

- la diffusion de la connaissance,

- l'amélioration des infrastructures.

On appelle "politique d'ajustement structurel" un ensemble de dispositions résultant d'une


négociation entre un pays endetté et le FMI (Fonds monétaire international). Ce dernier
conditionne son aide à la mise en place de réformes pérennes pour améliorer le
fonctionnement économique du pays.

La Banque mondiale aide les ajustements structurels par des prêts en prônant la libéralisation
des échanges pour améliorer la compétitivité économique du pays. Les politiques d'ajustement
structurel, d'inspiration libérale, ont été mises en œuvre dans de nombreux pays à partir des
années 1980. Elles sont souvent critiquées quant à leur efficacité et surtout à cause des efforts
extrêmes de rigueur demandés à certaines populations et de leurs conséquences dramatiques
sur le plan social.

I. Les objectifs de l’ajustement structurel et ses indications sociales

L’ajustement structurel a pour but de réduire le déficit courant sans sacrifier la croissance
économique. Certes, face à un profond déséquilibre de la balance des paiements courants, il
est généralement nécessaire de procéder d’abord à une réduction de la demande globale,
politique dite de stabilisation, ce qui entraîne une moindre activité et donc inévitablement un
coût social élevé. La stabilisation est d’autant plus nécessaire que l’inflation est dans le pays
plus forte qu’a l’étranger. Mais pour que la stabilisation débouche sur une reprise de la

22
croissance sans accroissement du déficit extérieur, autrement dit pour passer à l’ajustement
structurel, il faut que la structure de la production se modifie en faveur des biens susceptibles
d’être exportés ou de se substituer à des biens importés, autrement dit des biens qui font
l’objet du commerce international ou biens internationaux (la majeure partie des biens
agricoles et industriels et une part notable des services : tourisme, ingénierie...). La politique
d’ajustement structurel se caractérise précisément par la recherche d’une meilleure rentabilité
de la production de ces biens. Cette meilleure rentabilité peut elle-même être obtenue de deux
façons.

II. Les conséquences de l'ajustement structurelle sur le niveau économique de la


cote d'ivoire et sur les politiques de développement de l'état

État d'Afrique occidental, la Côte d'Ivoire est indépendante depui1960 et avait hérité d'une
économie et d'un plan de développement de la colonisation. La Côte d'Ivoire, dans la première
décennie après son indépendance a connu une période de croissance économique continue
nettement supérieur à 7%, mais à partir des années 1980, le pays connaît une crise
économique qui le fait basculer de la catégorie des pays à revenu intermédiaire vers celle des
pays pauvres et cela suite à l'altération des indicateurs macroéconomique et sociaux du pays.
Partant de ce fait, l'État ivoirien va prendre un certain nombre de dispositions pour pouvoir
améliorer le niveau économique dégringolent. Ainsi sous la pression des institutions de
Brettons Woods, la Côte d'Ivoire adopte des programmes d'ajustement structurelles (P.A.S).

III. Approche conceptuelle


1. Ajustement structurel
L'ajustement structurel ou encore le plan ou programme d'ajustement structurel « est
l'ensemble de mesures et d'actions de politique économique destiné à atteindre un objectif »
(1), celui d'assainir leur situation économique et donc pour les ajustements à l'environnement
économique et financier internationale. C'est aussi une politique économique permettant aux
pays en voie de développement surendetté de pouvoir réduire leur dette extérieure et de
permettre un relèvement de son économie. Enfin c'est de « faire que les pays ne vivent pas au-
dessus de leur moyen ».

2. Niveau économique

Un niveau économique c'est la capacité qu'a un État de pouvoir faire face à ses obligations.

23
On parle d'économie forte quand l'État réussit à faire face au majeur parti de ses obligations.
On parle d'économie faible quand l'État ne peut faire face à toutes ses obligations.

3. Politique de développement

Selon le lexique d'économie; « la politique de développement est l'ensemble des actions


délibérées adopté par l'État en vue d'assurer une croissance économique durable ».

Selon le Dictionnaire Universel, « la politique de développement est une science, une


manière, un art de gouverner un État, c'est une conduite des affaires publiques ». La politique
de développement est la conduite que se donne un État afin d'améliorer ses conditions
socioéconomiques.

IV. Les P.A.S ou les Plans (Programmes) d'Ajustement Structurel.

1. Cause

Depuis les années 1960 jusqu'au années 1978, la Côte d'Ivoire connaît une croissance
économique essentiellement liée au boom des exportations du café, du café et du bois. On
note aussi une croissance de plus de 7%/an en moyenne du PIB. En effet, avec une politique
de développement centré sur l'agriculture, les pouvoirs publics vont arrêter des programmes
afin d'accroître la production des produits d'exportation (valorisation des cultures de rentes :
politique paysanne). Ces programmes vont permettre la croissance de l'économie ivoirienne.

Dans les années 1975 à 1977 où les coûts mondiaux du cacao triplent et du café quadruplent,
le niveau économique de la Côte d'Ivoire se trouve dans un état euphorique, on l'a qualifié de
"miracle ivoirien". Ainsi la Côte d'Ivoire fait partir des pays à revenu intermédiaire avec un
PIB/hbt qui atteint 2,237$ par habitant en 1978 (il est aujourd'hui inférieur à 800$). Cette
croissance a permis, un peu une redistribution et le développement d'une classe moyenne
fonctionnaire et primaire dont la consommation contribuait à la santé de l'économie (en plus
on a la consommation ostentatoire de l'élite politico administrative de la bourgeoisie rural et
urbaine, et de la communauté française). L'activité économique permettant la création
d'emploi salarié, l'attribution de bourse aux étudiants et élèves, une gratuité de transport pour
les fonctionnaires d'État, les étudiants et les élèves en plus pour ces derniers une gratuité de
logement de restauration et bien d'autres faveurs. La majorité de la population semblait
trouver son compte dans la croissance. La croyance en un abonnement à vie de la Côte
d'Ivoire à la prospérité était partagée par toutes les classes. Elle avait les faveurs des

24
idéologies bourgeoises. Cette prospérité reproduisait les inégalités, dans la mesure où les
riches devenaient de plus en plus riches et les pauvres tendent vers l'aisance.

Par ailleurs l'État ivoirien pèche par optimisme, car selon les analyses du ministre BRA
Kanon Dénis, les pays en voie de développement ont eu une manière de fonctionnement
économique qui consiste à investir tout de suite ce qu'on a comme recettes. Pour lui "les
conséquences sont parfaitement claires « car c'est "une politique beaucoup plus prudente et
beaucoup plus sage ", qu'une politique "qui aurait consisté à constituer des réserves
financières à partir d'une partie même de ses recettes ". Mais la Côte d'Ivoire étant un pays qui
a son économie basée sur l'exploitation des matières premières, se mettait dans une position
très dangereuse, dans la mesure où "la fluctuation brutale des coûts sur les matières premières
» (qui n'est pas ascendante mais descendante) ont entraîné une diminution des recettes. C'est
en ce sens que l'État se surendettait et ne pouvait plus faire face à la majeure partie de ses
obligations.

Ainsi, à partir des années 80, après une période de croissance économique continue, les
indicateurs macroéconomique et sociaux de la Côte d'Ivoire se sont altérés et le pays a basculé
de la catégorie des pays à revenu intermédiaire vers celle des pays à revenu faible. Le miracle
artificiel n'a fait qu'alourdir la dette de la Côte d'Ivoire à cause des erreurs dans sa conduite et
la mauvaise gestion des biens publiques. En effet, nous constatons à cette période que les
excédents de la CSSPPA (Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits
Agricoles) baissait au fur et à mesure, en 1975, 195 millions d'excédents, en 1977, 231
millions, en 1978, 115 millions et enfin en 1980, 97 millions ; cette baisse d'excèdent est due
à la chute du coût des matières premières agricoles.

Ensuite, nous avons la dégradation sociale, en effet la classe moyenne composée de


fonctionnaire subit une baisse au cours de la décennie 1980, la paupérisation s'installe, selon
la Banque mondiale, même les planteurs ne sont pas épargnés d'où la contestation sociale vers
la fin des années 1980. En plus, nous avons les arriérés de paiement de l'État à l'égard des
entreprises, la diminution d'achat aux producteurs de la filière du café et du cacao. La petite
industrie s'est essoufflée de 8%/an en moyenne de 1960à 1979, le taux de croissance devient
négatif en 1980,-1,9% les conditions de la population se sont dégradées, nous avons 37%
seulement des ivoiriens qui bénéficient de l'électricité, 45% qui ont accès aux soins médicaux,

25
un ivoirien sur dix est porteur du VIH Sida, le taux d'analphabétisme chez les adultes est élevé
: 56%.

Enfin, » la crise a été aggravée par des chocs extérieurs imprévus". Nous avons "la forte
hausse du dollar, l'accroissement des taux d'intérêts", sur les prêts accordés au pays en voie
développement," la détérioration des termes de l'échange qui ont gravement affecté le déficit
de la balance courante ", la hausse du prix du pétrole en 1979 et enfin les aléas climatiques.

Ce sont ces différentes réalités qui ont poussées le gouvernement ivoirien, sous la contrainte
des institutions de Bretton Woods, a appliqué les Programmes d'Ajustement Structurel (les
P.A.S). Mais que vise l'institution de ces programmes ?

2. But et objectifs

Le but que visaient les institutions de Brettons Woods en contraignants nos gouvernants à
instituer les P.A.S dans leur politique de développement, était de pouvoir relever le niveau
économique de la Côte d'Ivoire. Mais les objectifs que s'étaient assignés les institutions de
Brettons Woods vis-à-vis des P.A.S étaient ou du moins sont de 2 volets : le volet stabilisation
et le volet structurel. La stabilisation vise la résorption du déficit budgétaire, du déficit des
comptes courants de la balance des paiements et la stabilité des prix.

La réduction du déficit budgétaire se fait par une réduction drastique des dépenses publiques,
tandis que d'autres mesures de compression de la demande, partant sur le blocage ou la
réduction des salaires, le plafonnement et le renchérissement du coût du crédit sont arrêtées.
L'argument est que les difficultés des économies africaines proviendraient d'un excès de la
demande alimenté principalement par le gonflement des dépenses publiques et d'un excès de
création monétaire. Dès lors, pour le FMI et la Banque Mondiale, la solution consiste à
réduire sensiblement la demande et la création monétaire. L'ajustement structurel va consister
à modifier la structure des incitations, la parité de la monnaie (dévaluation) en vue de
renforcer les capacités d'exportation et favoriser la production de biens échangeables
(exportables et/ou importables). Des mesures additionnelles telles que la libéralisation de
certains marchés domestiques, la privatisation ou la restructuration d'entreprises publiques,
sont en général prises pour améliorer la productivité et l'efficacité économique. Il est
généralement postulé par les défenseurs de ces mesures d'ajustement structurel, que la
régulation par le marché est le plus efficace et que le secteur privé est concurrentiel et plus
dynamique que le secteur public. C'est pourquoi selon eux en modifiant l'allocation des
ressources au bénéfice des biens échangeables et du secteur privé, l'on accroîtrait l'efficacité et

26
la compétitivité des économies sous l'ajustement. Ainsi, ont été répertorié les buts et les
objectifs que s'étaient assignés les institutions de Brettons Woods vis-à-vis des PAS dans les
pays en voie de développement. L'économie elle a sûrement subir des modifications

3. Le niveau économique de la Côte d'Ivoire avec les PAS

Avec l'avènement des PAS, l'économie ivoirienne a connu 4 phases de niveaux économique.
La première phase va de 1981 à 1988 et sera marquée par les premières tentatives de
stabilisation. En effet deux programmes de stabilisation ont été signés. Le premier portant sur
les années 1981-1983 avec pour priorité de réduire le niveau des investissements publics,
passant de 15,6% du PIB à 6,2%. Le deuxième portant sur les années 1984-1986. Tous les
deux programmes avaient pour objectif, l'accession au privé d'une bonne vingtaine
d'entreprises publiques, le gel des salaires et l'arrêt des embauches dans la fonction publique,
la hausse des prix des services publics, la hausse des impôts indirects (TVA) et des droits de
douanes, tout ceux-ci ont eu pour effet une forte contraction de la demande antérieure. On
remarque alors en 1985, à la faveur cours du cacao favorable, une amélioration du niveau
économique. Mais avec la baisse des termes d'échange en 1986, les rechutes spectaculaires en
1987 des cours du café et du cacao, on assiste a une variation défavorable du niveau
économique.

La deuxième phase va de 1989 à 1993 et sera marquée par une baisse aigue du niveau
économique qui était un élément annonciateur de la dévaluation du franc CFA. Les deux
premiers programmes ont échoué. Le gouvernement se fixe une nouvelle politique dit de la «
guerre du cacao » (la « guerre du cacao » est le fait que le Président Houphouët ne voulait pas
vendre le cacao ivoirien qu'il avait stocké dans des entrepôts afin de faire monter les cours du
cacao) se révèle un fiasco complet et les comptes publics se dégradent à grande vitesse, la
croissance de l'activité redevient fortement négative.

La troisième phase va de 1994 à 1998 est marquée par le début d'un nouveau cycle de
croissance pour la Côte d'Ivoire avec l'avènement de la dévaluation en Janvier 1994. On
remarque alors un redressement de l'investissement privé qui se matérialise par une arrivée
massive des investisseurs étrangers et le nombre des investissements triplent depuis 1994.
Mais, cette hausse de l'investissement est due d'une part aux grandes privatisations (CIDT,
Palm industrie etc..) et aux grands travaux de réhabilitations qui leur ont succédé et d'autre
part aux grands travaux d'infrastructures concédés au secteur privé, que le gouvernement
Bédié a baptisé "des 12 travaux de l'éléphant d'Afrique".

27
La quatrième phase est celle de depuis fin 1998 et est marqué par le ralentissement des
économies. En fin 1999, le contexte économique ivoirien semble moins euphorique par
rapport en 1997. Les causes de cette situation sont la chute des cours des matières premières
depuis 1998 (le cours du cacao a chuté d'environ 40% en moins d'un an), le net recul des
importations sur les neufs premiers mois de 1999 (-8,7 hors bien d'équipements) après une
année record en 1998 (+11,3%) et il y a eu aussi l'affaire des 18 milliards qui engendre une
rupture des relations entre la Côte d'Ivoire et les bailleurs de fonds.

Il faut souligner qu'avec le pouvoir Gbagbo en 2000 les institutions de Bretton Woods ont
observé une croissance du niveau économique de la Côte d'Ivoire malgré la crise de 2002
qu'on a qualifié de "deuxième miracle ivoirien".

V. Les conséquences des PAS

Les PAS ont eu des conséquences tant positives que négatives, tant sur le niveau économique
de la Côte d'Ivoire et ses politiques de développement que sur la population ivoirienne.

Au titre du niveau économique et des politiques de développement, les PAS n'ont pas pu
apporter ou du moins n'ont pas atteint les objectifs qu'ils s'étaient assignés. Dans la mesure où,
la Côte d’Ivoire dépendant tout au long de la crise économique, de l'aide et des appuis des
institutions de Bretton Woods, s'est vu obliger d'adapter sa politique de développement et de
suivre continuellement les PAS. Ces programmes sont caractérisés dans leur application par
une crispation politique c'est-à-dire l'augmentation de la répression syndicale et politique et
par la paupérisation d'une grande partie de la population ivoirienne. Cette paupérisation
s'explique par le fait du licenciement massif des travailleurs de certaines entreprises dû à la
faillite et à la fermeture de certaines entreprises, du refus d'investissements de certains
bailleurs de fonds.

Après presque une décennie de crise économique provoquée par la baisse concomitante des
cours des produits tropicaux et du Dollar, la Côte d'Ivoire a retrouvé le chemin de la
croissance depuis 1996 et cela est dû à la dévaluation du franc CFA, et les mesures d'austérité
qui l'ont accompagné. La dévaluation apparaît comme une éventuelle rupture avec l'ancien
modèle de croissance, cela à cause de l'aide internationale apporté par plusieurs bailleurs de
fonds et une net embellie sur les prix des matières premières. Ces éléments conjoncturels ont
permis une forte reprise de l'activité économique. En effet la dévaluation a permis le retour
d'un dynamisme interne. Trois ans après les changements de parité ; changement de parité qui

28
permit de résoudre le manque de compétition extérieur des produits ivoirien sur les marchés
internationaux, le développement de l'effort à l'exportation et l'amélioration de la balance
courante des cultures pérennes, l'effectivité élevé de la dévaluation, satisfait la première
condition du succès de l'opération monétaire. Il faut noter que la dévaluation de 1994 est une
conséquence des PAS du type nouveau qui est caractérisé par une sectorisation de ses
programmes. On a entre autre les PAS pour le secteur agricole, pour le secteur financier, sur
ce point les PAS ont permis à plusieurs établissements financiers de voir le jour tel que la
COOPEC, la CECP et bien d'autres, enfin les PAS pour le secteur de l'éducation et la
formation professionnelle, ce qui a permis à l'État ivoirien de bénéficier d'un concours
financier international plus élevé et une annulation de 50% de sa dette et des arriérés de
paiement. Mais nous nous sommes rendus très vite compte que les PAS n'étaient qu’illusion
dans la mesure où l'État rembourse en fait plus qu'elle ne reçoit, puisque les PAS n'ont pas
permis d'améliorer ou du moins de réduire le remboursement des prêts des institutions de
Brettons Woods, ce qui crée des relations orageuses entre ces institutions et l'État ivoirien.

L'avènement des PAS visant à améliorer notre économie et surtout nos conditions de vie a
plus tôt échoué. Dans la mesure où, le problème de la dette extérieur persiste, le taux de
chômage ne fait qu'augmenter d'années en années, ce qui accroît certains vices tels que le
banditisme, la prostitution, l'alcoolisme, etc...

Sur le plan de l'éducation, les PAS demandant au gouvernement ivoirien de réduire les
dépenses publics hors éducation et santé, l'État ivoirien voulant enrichir sa bourgeoisie
politico administrative au lieu de respecter les exigences du PAS vont plus tôt négligé le
système éducatif et les structures qui y vont de paire, cela s'explique par le manque
d'équipements pédagogique de base, la demande dépasse à peine les capacités d'offre, ce qui
entraîne un effectif pléthorique des élèves dans les écoles publiques. De plus, on constate une
inadéquation entre la formation et le marché de l'emploi qui s'était par ailleurs rétréci. La
république de Côte d'Ivoire ne compte qu'une seule université digne de son nom : l'université
de Cocody.

Continuant toujours sur la pensée précitée plus haut, les réalisations sanitaires publiques
demeurent dans une incapacité à répondre à ses différentes obligations, celle de soigner la
population dans un premier temps, de lui apporter des conseils sur l'hygiène corporelle et
environnementale et bien d'autres avantages dans le domaine de la santé tels les vaccinations.
Puisque certains cadres de la santé, au lieu d'accomplir les projets qui vont dans le sens de

29
l'amélioration du domaine de la santé, préfèrent utiliser ses fonds à d'autres fins, cas des 18
milliards de l'Union Européenne.

En général, les PAS ont entraîné la suppression de la gratuité du transport et de logement pour
les étudiants et certaines catégories de fonctionnaires, la réduction du taux de boursiers pour
les élèves et étudiants. Les conditions de la population se sont dégradées et l'on assiste à une
mauvaise répartition de la population sur le territoire à cause de l'inégale répartition des
entreprises sur le territoire ivoirien dont plus de 50% de la population active se trouve dans le
sud, précisément dans la ville d'Abidjan.

VI. Les limites des plans d’ajustement

Contrairement à l’impression courante et aux discours du FMI et de la Banque mondiale, les


plans d’ajustement structurels ne visent pas explicitement le développement économique et
social de l’Afrique mais plutôt le rétablissement de la solvabilité financière des pays. Ayant
un caractère transitoire au début, les politiques d’austérité imposées par les plans d’ajustement
structurels perdurent encore et conduisent souvent au marasme économique. L’objectif
d’équilibre des comptes extérieur et public, par l’adoption de mesures orthodoxes –
libéralisation et déréglementation de l’économie –, a abouti à une décroissance continue de la
qualité et des niveaux de vie des populations, en particulier celles des plus vulnérables et
généré des réactions hostiles aux plans d’ajustement structurels.

Deux principales critiques peuvent être formulées, une critique interne et une critique externe
(P. Jacquemont [1983]). La critique interne s’attelle à monter la fatalité de l’échec des plans
d’ajustement structurels du fait de l’inadéquation des mesures libérales au contexte des
économies subsahariennes. Le retour à l’équilibre financier est un impératif incontestable, ne
serait-ce que pour éviter une situation d’endettement permanent. Mais l’application des
mécanismes de marché (vérité des prix) connaît de sérieuses difficultés. En particulier, la
structure des prix relatifs ne répond pas à une meilleure affectation productive des ressources
financières, cela pour deux raisons essentielles :

 L’inefficacité de l’ajustement des prix domestiques à court terme et l’instabilité accrue


des cours des matières premières ;
 L’inélasticité de la production agricole exportable par rapport aux prix dans le court
moyen terme due à l’existence de rigidités techniques, commerciales – caractère
oligopolistique des marchés mondiaux de produits de base –, financières, humaines,
foncières et climatiques (instabilité pluviométrique).

30
Dans ce contexte, l’austérité économique contribue plus à aggraver qu’à résorber les déficits
externe et interne. La Facilité d’ajustement structurel (FAS), créée en 1986, et la FAS
renforcée (FASR) (1987), aides concessionnelles aux pays en développement à faible revenu,
n’ont pas non plus permis de rééquilibrer leurs balances de paiements. Trente pays africains
en ont bénéficiées mais sans succès notable pour plusieurs d’entre eux. Au mois de juillet
1999, cinq pays d’Afrique occidentale, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Mali et
le Sénégal, étaient sous-programme FASR.

La critique externe consiste à réfuter les vertus autorégulatrices du marché qui sont les
soubassements théoriques des plans d’ajustement structurels. La mobilité des facteurs de
production, la fluidité des échanges externes et internes, la flexibilité des prix relatifs... sont
autant d’hypothèses irréalistes.

L’univers néoclassique standard élude totalement les rapports sociaux, l’inégalité des rapports
de pouvoir et d’influence, les interdépendances stratégiques et l’asymétrie d’information entre
les agents économiques. Il est clair que, dans cette optique libérale, les politiques
d’ajustement étaient vouées à l’échec. Les résultats globaux sont, en définitive, une
paupérisation croissante et une montée importante du chômage. Même dans les pays qui ont
enregistré une croissance économique, le niveau de vie ne s’est guère amélioré ou, dans le cas
contraire, il s’est fait au détriment des populations pauvres – effets négatifs de la
redistribution.

C’est ainsi que la dimension sociale a été introduite dans la formulation des programmes du
FMI. Le rapport de l’UNICEF avait préconisé six propositions, dont l’ampleur et
l’interprétation varieraient d’un pays à l’autre, dont trois nous semblent très intéressantes. Il
s’agit :

 des mesures relatives à l’équité et à l’efficacité dans le domaine social ;


 des programmes compensatoires afin de maintenir un niveau correct de vie, de santé et
de nutrition des populations vulnérables ;
 du suivi des niveaux de vie, de santé et d’alimentation pendant la durée de
l’ajustement.

Conscient du rôle moteur du social dans le développement et prenant acte des critiques et
suggestions, le FMI a injecté une dose sociale dans sa politique. Aussi, cette nouvelle

31
orientation des institutions internationales (FMI, Banque mondiale) privilégie-t-elle l’appui
d’investissements dans le capital humain, les infrastructures et la mise en place d’institutions
démocratiques, solides et stables. Cependant, il faut reconnaître, avec A. Huyghe-Mauro et N.
Richez (1990), que l’intégration des réalités socioculturelles dans les programmes
d’ajustement a été très superficielle. Ainsi, les plans d’ajustement structurels sont-ils toujours
sujets à discussion même s’ils connaissent en permanence des évolutions. Actuellement,
l’objectif de ces programmes demeure la poursuite des réformes structurelles déjà engagées. Il
s’agit notamment de parachever les privatisations des entreprises publiques et de poursuivre
les réformes fiscales. En sus de ces deux recommandations, le Mali doit restructurer la filière
coton et promouvoir l’éducation primaire et la santé tandis que le Sénégal doit restructurer et
rétablir l’équilibre du Fonds national de Retraite et privilégier davantage l’avancement au
mérite sur l’avancement à l’ancienneté dans la fonction publique

Conclusion

En définitive, nous pouvons dire que les PAS, instituer par les institutions de Bretton Woods
pour rehausser le niveau économique de la Côte d'Ivoire n'ont pas été vraiment appliqué par
les gouvernants. Puisque ces derniers n'ont pas véritablement accepté les PAS, quand le
président Houphouët dire ceci dans le préface de Développement ou appauvrissement du
ministre BRA Kanon Denis, « nous avons commis des fautes et les avons reconnues mais les
principaux obstacles qui se sont placés sur la voie de notre développement sont venus de
l'extérieur » c'est-à-dire les institutions de Bretton Woods et les bailleurs de fonds. En plus il y
a eu une mauvaise gouvernance de leur part, de sorte que l'application des PAS n'a aidé qu'a
brimer, à pressurer et à appauvrir un peu plus la population. Nous avons espéré que la
nouvelle stratégie de développement mise en place par l'État ivoirien permettrait de mieux
orienter nos ressources en fonction du marché mondial, ce qui conduirait enfin le pays à sortir
de la conjoncture et qu'il puisse renouer avec la croissance car la Côte d'Ivoire dispose
d'excellent atouts.

CHAPITRE IV : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT

Face aux analyses des économistes sur le sous-développement, les choix de stratégie de
développement opérés par les PED (pays en développement) ont été le plus souvent dictés par
les orientations idéologiques des régimes politiques prenant la relève du colonialisme.

32
I. LES DIFFÉRENTES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT
1. La promotion des exportations

Elle consiste à développer des activités exploitant un avantage relatif détenu par le pays, par
exemple une main-d’œuvre bon marché, dans le but d’exporter la production sur le marché
mondial, en s’appuyant sur une compétitivité-prix favorable. Cette stratégie suppose donc un
fort taux d’extraversion (rapport entre les exportations et le PIB) et convient aux pays
caractérisés par un marché intérieur étroit. Les recettes d’exportations sont censées permettre
un effort d’investissement qui favorisera l’implantation d’activités à plus forte valeur ajoutée
(l’industrie lourde). On parle ici de stratégie de substitution d’exportations.

2. La substitution d’importations

Appliquée par des pays d’Amérique du Sud dès les années trente, cette stratégie est fondée sur
le remplacement progressif sur le marché intérieur des importations de biens de
consommation par une production locale. Elle nécessite un protectionnisme éducateur, c’est-
à-dire qui permette à des activités nouvelles de se développer à l’abri de la concurrence
internationale. Maintenant des prix élevés sur le marché intérieur, cette pratique permet
d’attirer des capitaux étrangers avec une perspective de profits élevés. Il est ensuite possible
soit de remonter les filières de production en développant des activités à qui la production
initiale fournit des débouchés, soit d’écouler la production sur les marchés internationaux

3. Les industries industrialisantes

Illustrée par l’Algérie, cette stratégie est copiée sur le modèle soviétique de priorité à
l’industrie lourde. Il s’agit de développer des activités situées en amont du système productif
(sidérurgie, métallurgie, production énergétique, chimie de base…), car elles sont censées
avoir des effets d’entraînement sur le reste de l’économie. En effet, développer ces activités
permet de faire travailler des actifs qui constituerontle noyau du marché intérieur des biens de
consommation. De plus, elles dotent le pays des infrastructures industrielles qui peuvent
permettre l’émergence d’activités en aval, par une descente de filière.

II. LEURS LIMITES


1. Les dangers de l’extraversion

Les économies extraverties doivent avoir fait un choix judicieux de spécialisation


internationale. En effet, dans les années soixante-dix, les économies développées
importatrices de produits de base rentrent en récession et diminuent leur demande de produits

33
primaires. Les PED qui avaient fait le choix de l’hyperspécialisation sur quelques produits
naturels peuvent être confrontés à une chute des cours, du fait d’une production excédentaire.
Ils sont alors touchés par une détérioration des termes de l’échange : leurs recettes
d’exportations s’effondrent, les obligeant à s’appauvrir pour maintenir le même niveau
d’importations de biens d’équipement (dont les prix montent). Ils sont également conduits
vers le surendettement. Les pays spécialisés judicieusement, c’est-à-dire sur des activités où la
demande mondiale est en hausse, par exemple des activités de montage d’appareils
électroniques, bénéficient de débouchés croissants et reçoivent des capitaux occidentaux.

2. Les désavantages de la substitution d’importations

Le protectionnisme favorise le développement d’une industrie rentière, non compétitive,


prélevant un surplus sur les revenus agricoles, ce qui freine à la fois la modernisation du
secteur primaire et le développement des autres activités de biens de consommation. Pour
mettre fin à cette situation, l’État est obligé de subventionner les activités protégées, d’où un
accroissement des dépenses publiques, en général financées par émission monétaire,
provoquant ainsi une inflation élevée. De plus, les biens d’équipement étant toujours
importés, la dépendance vis-à-vis de l’extérieur ne diminue pas et les importations sont de
plus en plus coûteuses, car l’inflation provoque une sous-évaluation de la monnaie nationale.

3. Les effets pervers de la priorité aux industries lourdes

Les industries lourdes nécessitent des capitaux importants, des biens d’équipement et des
techniques de production ainsi qu’une main-d’œuvre hautement qualifiée, qu’il n’est pas
toujours possible de trouver sur place. Elles accroissent donc la dépendance vis-à-vis de
l’extérieur (financière, technologique et humaine) sans forcément créer des emplois. De plus,
elles provoquent un véritable effet d’éviction sur les autres activités puisqu’elles aspirent
l’essentiel des ressources du pays : le développement de l’industrie des biens de
consommation et de l’agriculture est sacrifié au profit des industries en amont. De plus, le
quasi-monopole dont jouissent ces dernières sur le marché intérieur ne favorise pas la
recherche de compétitivité, donc les maintient dans des performances sous-productives.

CHAPITRE V : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT

34
Objectifs : existe-t-il une différence entre croissance et développement ? Comment mesure-t-
on la croissance et le développement ?

I. La notion de croissance économique

1. Définition de la croissance économique

La croissance économique est souvent présentée comme ayant toutes les vertus. Elle permet
de diminuer le chômage dans les pays industrialisés et de réduire la pauvreté dans les pays en
développement. Elle correspond à l’augmentation, pendant une longue période, du volume de
la production et des richesses d’un pays.

La croissance est un phénomène quantitatif et ne doit pas être confondue avec le


développement qui – phénomène qualitatif – prend en compte des facteurs sociaux et
culturels, tels que l’évolution de nos sociétés vers un meilleur niveau de vie et vers de
meilleures conditions sociales.

2. Les principaux facteurs de la croissance

Parmi les principaux facteurs de la croissance, on peut citer :

• l’augmentation de la population active ;

• la qualification de la main d’œuvre ;

• l’accumulation du capital ;

• le progrès de l’organisation du travail ;

• le progrès technique ;

• les innovations.

3. La mesure de la croissance

Le PIB (Produit Intérieur Brut) est la somme des valeurs ajoutées créées par les entreprises
d’une nation.

Il permet d’apprécier le niveau de vie d’une nation et sert également de base de calcul du taux
de croissance économique.

4. Les limites du PIB comme indicateur de mesure

Le PIB est un indicateur simple et pratique, mais il comporte cependant des limites :
35
• il ne prend pas en compte un certain nombre d’activités économiques, comme la production
domestique, le bénévolat et le travail au noir.

• il comptabilise la richesse créée par une nation, mais il ne tient pas compte de la manière
dont cette richesse est créée.

Exemple : les milliards d’euros dépensés pour nettoyer les côtes après le naufrage du pétrolier
Erika sont comptabilisés comme une activité économique, et ajoutent ainsi à la création de
richesses du pays.

• Le PIB ne tient pas compte de la vraie valeur des activités non-marchandes car celles-ci sont
évaluées à leur coût de production et non pas à leur prix du marché.

II. Le développement

1. Les critères économiques et sociaux du développement

Si la croissance est un phénomène quantitatif, le développement est un phénomène qualitatif.


Il prend en compte la transformation des structures économiques, sociales, culturelles et
démographiques qui accompagnent une croissance durable.

Le développement s’intéresse à la structure de la production qui se modifie lorsqu’une


économie passe par exemple d’un secteur primaire prédominant à un secteur tertiaire
développé.

On parle également de développement quand la croissance fait évoluer les structures


familiales vers de nouveaux modes de vie et donne un accès plus étendu à la scolarité, ou
lorsque la population devient plus urbaine et que le pouvoir d’achat augmente.

Le développement se constate également à travers les entreprises, lorsque celles-ci s’ouvrent


vers l’extérieur et s’internationalisent.

2. Les indicateurs du développement

Le PIB ne convient pas pour mesurer le développement. C’est un indicateur quantitatif qui ne
prend pas en compte les facteurs qualitatifs d’une économie. Il faut donc utiliser un outil de
mesure commun aux différents pays, qui permet de rendre compte de la dimension qualitative
du progrès socio-économique.

36
En 1990, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a présenté un
indicateur du développement humain (IDH) qui prend en compte le PIB + l’espérance de vie
+ le niveau d’instruction.

Le niveau d’instruction est divisé en deux parties : le taux d’alphabétisation et le nombre


moyen d’années scolaires.

Le mode de calcul de l’IDH est le suivant : pour chaque pays, on calcule la moyenne des trois
indices spécifiques (PIB, espérance de vie et niveau d’instruction). La valeur 0 correspond au
niveau minimum et la valeur 1 au niveau maximum.

Le PNUD a également développé l’indicateur de pauvreté humaine (IPH) qui permet de


caractériser le niveau de pauvreté d’un pays. Il mesure les déficits élémentaires tels que la
faible longévité, le pourcentage d’analphabètes et le pourcentage de personnes privées d’accès
aux ressources de base.

III. Mesurer la croissance et le développement

1. Le PIB et la mesure de la croissance

a. PIB et PIB par habitant

La problématique de la croissance repose sur l'idée que l'accroissement des richesses


disponibles et du niveau de vie est au cœur de l'amélioration du bien-être. Les statisticiens ont
forgé des outils pour mesurer la production de richesses dans le cadre des systèmes de
comptabilité nationale.

Le produit intérieur brut (PIB) détermine la valeur de la production de biens et de services à


partir de leurs prix. Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées produites (calculées au
niveau d'une entreprise en retranchant le montant des consommations intermédiaires du
chiffre d'affaires réalisé) par les entreprises résidant sur le territoire national quelle que soit
leur nationalité.

La croissance économique se calcule donc à partir du taux de croissance du PIB.

Pour avoir une idée plus précise de l'enrichissement d'une société, on peut calculer le taux de
croissance du PIB/habitant qui nous renseigne sur le niveau de vie moyen d'un pays.

b. Les limites du PIB

37
Pourtant cette méthode n'est pas sans limite. Tout d'abord, le PIB est un indicateur incomplet.
Il ne prend pas en compte l'économie souterraine : production domestique, économie au noir,
économie criminelle, etc.

De plus, certains économistes soulignent l'intérêt du produit national brut (PNB) qui se
calcule en ajoutant au PIB le solde des revenus reçus de l'étranger et versés à l'étranger.

Le PIB apparaît aussi comme un indicateur imparfait. La croissance du PIB ne rend pas bien
compte de l'évolution qualitative des biens produits : une automobile aujourd'hui a peu en
commun avec les automobiles du début du XXe siècle. De plus, l'activité économique produit
des effets non prévus (les externalités) qui peuvent causer des nuisances (bruit) ou dégrader
l'environnement (pollution). Paradoxalement, ces effets peuvent stimuler la croissance du fait
des activités réparatrices qu'ils suscitent.

En outre, on peut contester cette logique. Ainsi, une médecine inefficace générant de
nombreux actes médicaux serait-elle « meilleure » pour la croissance qu'une médecine
efficace soignant les patients avec peu d'actes ?

Enfin, le PIB/habitant n'est qu'une moyenne qui peut cacher des situations diverses, de la
répartition la plus égalitaire à une situation d'extrême inégalité où une petite élite très riche
cohabite avec une grande masse de miséreux.

2. Comment mesurer le développement ?

a. Le développement humain

La croissance n'est donc pas nécessairement synonyme d'augmentation du bien-être. Cela


incite à l'élaboration d'une nouvelle problématique : celle du développement.

Pour le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), « le développement


humain vise à accroître les capacités humaines et à élargir les choix et les opportunités pour
que chacun puisse vivre, dans le respect, une vie digne de ce nom » (Rapport sur le
développement humain, 2000). Le développement est donc un phénomène multidimensionnel
autant social et politique qu'économique. L'économie est conçue comme un moyen au service
de l'homme.

La difficulté est donc de mesurer un phénomène qualitatif à l'aide d'indicateurs. Tout en


appuyant son analyse sur des masses d'indicateurs chiffrés, le PNUD a construit trois
indicateurs spécifiques.

38
b. Des indicateurs pour mesurer le développement :

L'IDH (Indicateur de développement humain)

L'IDH est un indicateur composite et pluridimensionnel qui mesure le niveau de


développement des pays sur une échelle de 0 à 1, une note de 1 représentant le développement
optimum, horizon à atteindre. Il agrège, en les pondérant, trois sous-indicateurs qui évaluent :

 La longévité mesurée par l'espérance de vie à la naissance ;


 Le niveau d'instruction, l'accès au savoir lui-même objet d'un indicateur composite
agrégeant pour 2/3 le taux d'alphabétisation des adultes et pour 1/3 le nombre moyen
d'années d'études ;
 Le standard de vie, le niveau de revenu par habitant mesuré par le PIB réel/habitant
(en parité de pouvoir d'achat).
L'ISDH (Indicateur sexospécifique du développement humain)

L'ISDH mesure les mêmes phénomènes que l'IDH mais se donne en plus pour objectif de
rendre compte des inégalités hommes/femmes. Il compare donc longévité des
hommes/longévité des femmes ; le niveau d'instruction des hommes/niveau d'instruction des
femmes et s'intéresse à la part des revenus du travail qui vont aux hommes et aux femmes
pour montrer la maîtrise des ressources économiques selon les sexes.

L'IPH (Indicateur de pauvreté humaine)

Les dimensions prises en compte par l'IPH sont les mêmes que celles prises en compte par
l'IDH mais on cherche à mesurer les progrès réalisés à l'aide d'autres indicateurs. L'IPH
raisonne en termes de déficit et de dénuement humain. Il prend en compte la spécificité du
niveau de développement des pays, d'où l'élaboration d'un IPH-1 pour les Pays en
Développement et d'un IPH-2 pour les pays de l'OCDE plus riches.

Conclusion

La croissance, phénomène quantitatif, correspond à l’augmentation de la production d’un pays


sur une longue période. Elle se mesure par le PIB. Cet indicateur comporte toutefois des
limites car il ne prend pas en compte la manière dont une nation réalise sa croissance. Le
développement, phénomène qualitatif, est un processus à long terme qui s’accompagne de

39
transformations des structures économiques, sociales, culturelles, démographiques et
mentales.

Le principal indicateur pour mesurer le développement et comparer ainsi les pays, est l’IDH.
Développé par le PNUD en 1990, il tient compte du PIB, de l’espérance de vie et du niveau
d’instruction. L’IPH, créé en 2002 par le PNUD, mesure le seuil de pauvreté d’une nation.

CHAPITRE VI : LA COOPERATION INTERNATIONALE ET L'AIDE AU


DEVELOPPEMENT

L'évolution du contexte géopolitique, la fin de la Guerre froide et le passage progressif d’une


défense uniquement nationale à l’objectif d’une sécurité collective mondiale font que les
organisations régionales et mondiales pour la paix se développent. Elles cherchent donc à

40
promouvoir des conditions de vie favorables à la paix et à accorder une justice aux conflits
qui persistent.

I. Les problèmes et les difficultés d'une organisation pacifique du monde

1. Des conflits qui persistent

Après l’éclatement du bloc soviétique à la fin de la Guerre froide dans les années 1990, le
nombre d’États existants s’est considérablement accru pour atteindre un record aujourd’hui,
avec 194 États reconnus par l’ONU en 2016. Si le nombre de conflits connait globalement
une tendance à la baisse, ceux-ci restent néanmoins nombreux et localisés essentiellement en
Afrique, en Asie et au Proche-Orient. Ces conflits trouvent leurs racines : dans la contestation
de frontières parfois floues ; dans la lutte pour s’approprier des ressources ; dans des motifs
religieux ou ethniques.

La coexistence d’États souvent corrompus et de conditions de vie difficiles explique la


difficulté d’imposer des accords de paix et d’assurer la sécurité individuelle des populations.

2.Des écarts importants de développement

L’autre obstacle majeur à une organisation pacifique du monde est la grande différence de
développement qui subsiste entre les pays. La persistance de famines et d’épidémies dans
certaines zones du globe explique en partie des priorités différentes selon les pays : le
développement durable, au cœur de nos préoccupations citoyennes, ne trouve pas le même
écho auprès d’une population qui ne mange pas à sa faim.

L'objectif de sécurité collective ne peut être atteint que dans le cas où la sécurité nationale et
la sécurité individuelle sont respectées. On comprend donc mieux l’ampleur des obstacles et
des difficultés pour obtenir un tel résultat.

Des organisations non gouvernementales (ONG) comme la Croix rouge ou Médecins sans
frontières contribuent par leur action à lutter contre les inégalités. Financées par des dons,
animées souvent par des bénévoles, ces associations bénéficient d'une réputation favorable
auprès des populations. Cependant, leur action se résume souvent à des interventions ciblées,
sans vraiment parvenir à corriger la source des problèmes.

3.L'action contemporaine de l'ONU et le rôle du Tribunal pénal international (TPI)

a. Le rôle de l'ONU

41
L’ONU est une organisation internationale qui regroupe la quasi-totalité des pays. Elle a été
fondée en 1945 dans le but de fournir une plate-forme internationale de dialogue, notamment
au sein de son Assemblée générale qui regroupe 194 membres et qui joue un rôle
représentatif. Un secrétariat général en assure la gestion administrative. Le Conseil de sécurité
est l’organe exécutif et a « la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité
internationales » (charte des Nations unies). Il est composé de : 5 membres permanents
(Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) avec droit de veto ; 10 membres non
permanents.

Au nom de cette responsabilité de protéger, l’ONU peut ainsi disposer d’un droit d’ingérence,
c'est-à-dire qu'il peut intervenir dans les pays quand la sécurité de la population civile est en
jeu.Le vote d’une résolution, décision votée par l’Assemblée générale ou le Conseil de
sécurité, peut alors donner lieu à une intervention militaire ou à des sanctions. L’ONU dispose
pour cela d’une force armée, les « casques bleus », envoyés dans le cadre d’Opérations de
maintien de la paix (OMP).

b. L'élaboration d'une justice internationale

L’objectif de paix et de sécurité mondiales passe également par l’établissement d’une justice
pénale internationale. Cette justice est censée remplacer les juridictions nationales
défaillantes. Le premier tribunal de ce genre fut le tribunal de Nuremberg, intenté en 1945
contre les principaux responsables des crimes nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce
procès fut retentissant car c’était le premier du genre, et la notion de « crime contre
l’humanité » y fut développée. D’autres tribunaux pénaux internationaux suivirent, toujours
ponctuels et liés à des évènements traumatisants. Par exemple, le procès du premier chef
d’État accusé durant un conflit en cours : Slobodan Milosevic, le président de la République
fédérale de Yougoslavie, à partir de 1993. Désormais, depuis 2002, l’instauration d’une Cour
pénale internationale (CPI) permanente donne un ancrage stable à cette justice. Cependant,
tous les États, dont les États-Unis, ne reconnaissent pas son autorité, et tous ses jugements ne
sont donc pas forcément appliqués.

Conclusion

La recherche de la paix, de la sécurité collective et de la coopération internationale se


développe dans le cadre d’organisations internationales et dans la mise en place de tribunaux

42
internationaux. Cependant, ces mesures restent imparfaites et ne parviennent pas toujours à
imposer leurs jugements ou leurs décisions. Les avancées sont néanmoins importantes et des
résultats concrets ont été obtenus.

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

BRA Kanon, Denis, 1985. Développement ou appauvrissement. Paris Economica, 188p

43
Georges CAZES et alli... Le sous-développement et ses critères.
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2011). Cote 332.4 HUE 2011. Collectif d'auteurs, Mention Économie (Paris : Éditions
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Cote 33 030 ROT.
Pascal Salin, Macroéconomie (Paris : Presses Universitaires de France, 1991). Cote 33 600
SAL.

Thèmes à traiter
1. Les relations entre croissance et ressources non renouvelables
2. Comment concilier croissance et bien-être ?
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3. Contribution des organisations non gouvernementales dans le développement
économique
4. Répartition des revenus entre pays et au sein des pays.
5. Stratégies de lutte contre la pauvreté en Côte d’Ivoire.
6. La relation entre changement structurel et croissance économique.
7. Effets de la diffusion des technologies vers des pays en développement.
8. L’impact de la protection des droits de la propriété intellectuelle sur les pays en
développement.
9. L’endettement dans les stratégies de développement économique des pays en
développement
10. Les politiques commerciales macroéconomiques

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