Chapitre II Le Surplus de Productivité Globale
Chapitre II Le Surplus de Productivité Globale
Chapitre II Le Surplus de Productivité Globale
CHAPITRE II
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Cours élaboré par Mouna Mrad
La méthode des comptes de surplus repose sur une décomposition en prix et en volume de
chaque poste du compte de rendement. Cette décomposition permet de déterminer la variation
de la productivité de l’entreprise d’une année par rapport à l’autre et d’analyser comment
cette variation se répartit entre les diverses parties prenantes (banque, Etat, actionnaires,
clients, personnels, …).
La productivité constitue toujours l’un des objectifs des entreprises quelque soit le contexte
car elle induit la performance et donc la différenciation par rapport à la concurrence.
Les décideurs cherchent donc à l’améliorer et pour se faire, il faut leur disposer d’une mesure
fiable qui montre les inter dépendances des facteurs influençant la productivité.
Dans ce contexte, la méthode des surplus essaie de donner une image de la productivité
globale de l’entreprise et de son évolution. Elle permet également d’identifier le partage
effectif de cette productivité globale entre les partenaires.
1. OBJECTIFS ET DÉFINITION
a- Définition :
le surplus de productivité globale est la différence, pour deux périodes données, entre les
excédents de quantités produites et les excédents de quantités consommées.
• ces quantités sont évaluées en coûts (ou prix) constants.
La méthode du surplus de productivité globale place l’entreprise dans ses relations avec tous
les partenaires économiques extérieurs en amont (au début) et en aval (à la fin: clients) ainsi
qu’avec les facteurs internes à son organisation. Elle permet donc d’analyser les rapports de
force et de négociation qui s’instaurent et qui évoluent entre l’entreprise et ses clients, ses
fournisseurs, ses salariés, ses banquiers et ses actionnaires. Elle cherche à répondre à deux
questions essentielles :
comment a été obtenu le surplus de productivité globale ?
qui a bénéficié de ce surplus ?
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4. EXEMPLE
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Autres matières 1100000 0,6 660000 Ventes (3) 4500000 0,14 630000
premières
Frais de 130000 2 260000
personnel
Frais financiers 550000 0,15 82500
Dotation aux 600000 0,1 60000
amortissements
Impots sur les 880000 0,5 440000
bénéfices
Rendement net 440000
Total - - 2145000 - - 2145000
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SPG = 25750
0 il y a eu un surplus dans la productivité
La Différence des produits vendus > différence des facteurs consommés (utilisés)
Remarque : si la différence est < 0 pas de SPG
si la variation des facteurs > la variation des produits
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puisqu’elle paie moins que l’année de base la matière première (1). On constate par ailleurs
que les clients des produits (2) et (3) ont payé les produits de l’entreprise plus chers par
rapport à l’année de base, soit des apports respectivement de 125000 et de 180000.
La somme des apports des différents partenaires s’élève donc à (7000 + 125000 + 180000 =
312000).
Le SPT étant : SPG + apports = 25750 + 312000 = 337750.
Actionnaires [51875]
Répartition 15,5%
Apport
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1. INTÉRÊT
La méthode des comptes du surplus permet :
a- Une meilleure compréhension des finalités de l’entreprise
La présentation en compte de surplus fait mieux ressortir qu’une variation de bénéfice , un
solde entre le surplus crée et les autres gains consentis aux autres partenaires de l’entreprise.
Elle permet donc de mieux cerner les variables d’action et les comptes qui déterminent la
performance.
Avec cette méthode, il est possible de se donner d’autres objectifs que celui de maximum de
bénéfice. Exemple : pour une filiale qui s’approvisionne uniquement auprès de sa société
mère, il se peut que l’objectif soit le maximum du surplus des clients. Pour un service public,
l’objectif peut être la maximisation du surplus des fournisseurs.
En fonction de l’objectif choisi, l’équation du surplus détermine le ou les preneurs de surplus
et les donneurs potentiels.
b- Une meilleure appréhension de l’environnement de l’entreprise
Un ensemble de comptes de surplus rétrospectifs (portant sur des exercices passés) facilite
la réflexion sur les contraintes qui ont pesé sur l’entreprise et les rendements obtenus. Il peut
donner des indications sur la stratégie à suivre.
La méthode permet une appréciation des termes de l’échange. Par termes de l’échange, nous
entendons le rapport entre le prix de ce qui est vendu et le prix de ce qui est acheté.
c- Un éclairage nouveau des relations de l’entreprise avec ses partenaires
Les comptes de surplus peuvent être utilisés à la direction générale pour définir sa politique et
son attitude vis-à-vis d’un partenaire donné.
2. LIMITES
Des variables exogènes biaisent la mesure des facteurs de productivité, en particulier
l’inflation et la qualité.
L’inflation : la méthode donne toute sa validité dans un contexte de stabilité des prix. Il ne
faudrait pas que l’inflation perturbe l’influence de l’augmentation des prix. Il faut donc
utiliser des méthodes de réévaluation pour neutraliser l’effet de l’inflation dans le cas échéant.
La qualité : cette analyse reste quantitative. Elle n’intègre pas de critères qualitatifs que la
comptabilité analytique ne contient pas. Il est donc difficile de comparer des produits qui
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diffèrent sur ces aspects. Cet instrument pose donc des problèmes d’évaluation en ce qui
concerne les produits et les critères de qualité.
Enfin, cette méthode pose des problèmes de décomposition prix sur volume pour les postes de
charge financières, dotation aux amortissements et d’impôts et taxes (on ne parle plus de prix
et de valeurs physique, mais de pourcentage et d’assiettes).
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