Agro-Tensioactifs (PolyGlycosides D'alkyke)
Agro-Tensioactifs (PolyGlycosides D'alkyke)
Agro-Tensioactifs (PolyGlycosides D'alkyke)
JURY
K. DE OLIVEIRA Maître de Conférences HDR, Université de Rapporteur
VIGIER Poitiers
F. ALLAIS Professeur, AgroParisTech, Directeur de la Chaire Rapporteur
Agro-Biotechnologies Industrielles
B. RENAULT Docteur, Ingénieur Recherche & Développement Examinateur
en Oléochimie, Société Gattefossé
J. LE BRAS Directeur de Recherche au CNRS, Université de Président du jury
Reims Champagne-Ardenne
J. MUZART Directeur de Recherche émérite au CNRS, Directeur de thèse
Université de Reims Champagne-Ardenne
B. ESTRINE Docteur, Responsable du département Chimie et Invité
Évaluation, Société ARD
THÈSE
En vue de l’obtention du grade de
JURY
Les résultats présentés dans ce manuscrit sont le fruit d’un travail d’équipe et je tiens à
adresser mes remerciements à toutes les personnes que j’ai côtoyées et qui ont participé au
bon déroulement de mes travaux de recherche. Ma reconnaissance et mon affection vont
tout particulièrement aux membres de l’équipe Chimie Verte d’ARD, collègues estimés et
amis, pour leur bonne humeur, leur esprit d’équipe et leur soutien.
Merci à Ségolène RICHARD, « ma petite bichette », une complice irremplaçable ; Magali
LIMOUSIN, « Mag mag mag », la gentillesse incarnée ; Mickaël AGACH, « Mich-Mich », dont
l’étendue des connaissances a toujours suscité mon plus profond respect ; Nicolas HAUSSER,
I
Remerciements
Mes remerciements les plus sincères vont à Patrice TESTE, « mon Patou », pour le nombre
incalculable d’heures consacrées à l’analyse CPG de mes milieux de synthèse. Merci pour sa
disponibilité, son optimisme et toute sa bienveillance. Le hasard (?) m’a fait lui donner ce
surnom qui n’aurait pas mieux convenu à un autre.
Un grand merci aux membres de la société Wheatoelo, Cédric ERNENWEIN et Lucie
CHELAN, pour leur expertise en tensioactifs. Merci également à Marianne DARGELOS et
Sandrine RICHARD, de l’équipe Analytique, et Christian BELLOY et Audrey PLANTEGENET, de
l’équipe Environnement, pour leur contribution.
A tous les joggeurs, les supporters du XV de France et tous les bons vivants (ce sont
souvent les mêmes), Brice CORNU, Erell KUBIK, Aurélien TROIANO, Damien DELMAS, Tony
PIGNART, Lucie PODEVIN, Julien FAGOT, Brice WISNIEWSKI, Florian DELAVAL et Romain
FOURDRIGNIER, qui ont rendu le quotidien de ces trois années de thèse agréable et
chaleureux, merci pour votre bonne humeur et pour tous les kilomètres de course à pied.
Je tiens à remercier « les gars de la prod’ Soliance » pour leur gentillesse, leur humour, et
toutes leurs petites attentions. Merci à Pierre DUQUENNE, Simon BOISSON, Christophe
PIERRE et Sébastien DHONDT, et à mes chouchous, Franck FILAINE et Gillian BARRÉ. Je ne
doute pas de l’avenir prometteur de Laurent VAROQUEAUX et de sa méthode de
« motivation par le bas » digne du meilleur contremaître. Une pensée particulière à Didier
JUPY et à nos nombreux échanges sur l’équitation, cette passion commune qui nous a
rapprochés.
Et plus largement, merci à toutes les équipes des sociétés ARD et Soliance pour leur
accueil et leur sympathie, avec une attention particulière pour Chantal COLLIGNON et son
patois (« Lambélurgé Lanchélacté, lacélavé ? »), la pétillante Farida ZBIB, Damien AUBRY,
Gerald HOSTANIOL, Marc RODRIGUEZ (Le petit scarabée est enfin devenu grand) et Arnaud
GUILLERET. Un grand merci à mon ancienne stagiaire, Cinjarella UNEAU, pour son
engagement tout au long de son stage et ses qualités techniques.
II
Remerciements
La RMN des sucres serait restée un charabia à mes yeux sans l’aide précieuse d’Agathe
MARTINEZ, ingénieure d’étude au CNRS, et du Pr Arnaud HAUDRECHY, du groupe
Biomolécules Synthèse et Mécanismes d’Action (BSMA) de l’ICMR, maître dans l’art de la
glycochimie et mordu de course à pied. Merci à vous deux pour le temps que vous m’avez
consacré.
Par une fin d’après-midi du mois d’août 2010, le Dr Jean-François POISSON, responsable
du master SO-IPA de Grenoble, m’a dit « L’équipe est réputée au CNRS, l’entreprise d’accueil
est en pleine croissance et le sujet te plaît … Alors qu’est-ce que tu attends ? Fonce ! ». Ces
mots ont terminé de me convaincre de me lancer dans cette grande aventure qu’est le
doctorat et je n’ai jamais regretté ma décision. Merci Monsieur Poisson.
J’adresse mes remerciements au Pr Sandrine BOUQUILLON et au Dr Aminou
MOHAMADOU, du groupe Chimie de Coordination (CC) de l’ICMR, ainsi qu’au Pr Richard
PLANTIER-ROYON, du groupe BSMA de l’ICMR, pour nos nombreux échanges et le goût qu’ils
m’ont inspiré pour la chimie.
Je souhaite remercier mes amis, étrangers au monde mystérieux de la chimie, pour leurs
encouragements et leur présence à mes cotés pendant ces trois années. Merci à Nath, Rémi,
Aurélie, Constance, Virginie, Cyprien, Marlène et Lapin.
Un merci quelque peu original à Jazz Girl de Courcy, cette jument un peu folle et un peu
bête qui m’accompagne depuis le début de la thèse. Parce que toutes mes peines, toutes
mes inquiétudes et tous mes tracas personnels et professionnels s’évanouissent pendant les
instants passés sur son dos.
III
Liste des techniques et méthodes utilisées
Caractérisation structurale
- RMN 1H et 13C
- Chromatographie en Phase Gazeuse (CPG)
- Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC)
- Chromatographie Ionique Liquide Haute Performance (HPLIC)
IV
Liste des abréviations
V
Liste des abréviations
IR – Infra-Rouge
LAS – Alkylsulfonate linéaire
LD50 - Dose pour laquelle 50 % des individus d’une population donnée décèdent
min – Minute
Mw – Masse moléculaire moyenne en poids
nd – Non détecté
nr – Non renseigné
OSX – Xylane Oat Spelt (flocon d’avoine)
P atm – Pression atmosphérique
PI – Phase Inférieure
PS – Phase Supérieure
PW – Bois de peuplier
pyr – Pyranosides
RMN – Résonance Magnétique Nucléaire
S – co-solvant solide résiduel obtenu par filtration du milieu de synthèse
SAS – Alkylsulfonate secondaire
SEC – Chromatographie d’Exclusion Stérique
T amb – Température ambiante
TMSCl – ChloroTriMéthylSilane
WBX – Xylane White Bamboo (bambou blanc)
WS – Paille de blé
WB – Son de blé
XC10 – D-xylosides de décyle
XGC10 – Mélange de D-xylosides et de D-glucosides de décyle
Xyl/Ara – Rapport entre la proportion de molécules de D-xylose constituant la chaîne
principale et la proportion de résidus L-arabinoses substitués sur la chaîne principale
Xyl/AUr – Rapport entre la proportion de molécules de D-xylose constituant la chaîne
principale et la proportion de résidus acides uroniques substitués sur la chaîne principale
VI
Résumé
Les PolyGlycosides d’Alkyle (APGs) sont des agro-tensioactifs dont les propriétés de
surface, la biodégradabilité et l’innocuité vis-à-vis de la peau leur offrent de nombreuses
applications dans les domaines de la détergence, de la cosmétique et de l’alimentaire. Les
APGs sont synthétisés selon la réaction de glycosidation acido-catalysée de Fischer entre un
sucre et un accepteur de glycosyle, tel qu’un alcool gras. A l’échelle industrielle, cette voie
de synthèse présente plusieurs contraintes liées à la faible solubilité du sucre dans l’alcool
lipophile, l’utilisation de pressions réduites et la manutention de catalyseurs acides toxiques
et/ou corrosifs. Ces facteurs imposent un équipement spécifique, augmentent les coûts de
production et favorisent la dégradation des APGs.
Dans un premier temps, les sulfoxydes et les sulfones ont été utilisés comme solvants dans
la synthèse d’APGs sans catalyseur et à pression atmosphérique. Cette méthodologie est
transposable à de nombreux donneurs et accepteurs de glycosyle. Notre étude a montré que
la réaction de glycosidation est catalysée par les acides organiques produits par
caramélisation partielle du sucre. La faible solubilité des solvants soufrés dans les alcools
gras à température ambiante a été mise à profit pour la mise au point d’un procédé de
synthèse d’APGs permettant la récupération et le recyclage de ces solvants. Un milieu
réactionnel biphasique décanol - sulfolane a permis l’obtention d’un rendement en xylosides
de décyle supérieur à 80 % en un temps de réaction remarquablement court.
VII
Abstract
Alkyl PolyGlycosides (APGs) are biobased and biodegradable amphiphilics with good
surfactant properties and low skin irritability, which are sought in cosmetics, detergents and
food. APGs are synthesized by acid-catalyzed Fischer’s glycosidation of a carbohydrate
source and a glycosyl acceptor such as a long-tailed alcohol. Industrial APGs production
suffers from various drawbacks such as the poor solubility of the carbohydrate in the fatty
alcohol, the pressure management and the use of toxic or corrosive acid catalysts. Those
issues impose more stringent demand on equipment, increase the production costs and
favor APGs degradation reactions.
Firstly, we have been involved in developing an innovative strategy for the catalyst-free
synthesis of APGs under atmospheric pressure. Sulfoxides and sulfones have been efficiently
used for the manufacture of APGs starting from various glycosyl donors and acceptors. The
reaction was induced by organic acids produced by partial carbohydrate caramelisation.
Interestingly some of the sulfur-containing solvents were not soluble in fatty alcohols at
room temperature whereas the reaction medium was homogenous at the glycosidation
temperature. These solvents have been easily recovered and recycled without decrease of
APGs yields. A decanol-sulfolane biphasic reaction medium has been designed for the
production of decyl-D-xylosides in short reaction times and yields up to 83 %.
The second phase of this work was focused on the direct conversion of lignocellulosic
materials into APGs. The transglycosidation reaction of xylan and poplar hemicelluloses has
been studied under thermal activation, without solvent or in the presence of
dimethylsulfoxide, and under microwave irradiations. The efficiency of each activation mode
has been discussed as a function of the botanical origin and the chemical composition of
lignocellulosic substrates.
VIII
Valorisation du travail
Publication
Sulfoxides and sulfones as solvents for the manufacture of alkyl polyglycosides without
added catalyst, C. Ludot, B. Estrine, J. Le Bras, N. Hoffmann, S. Marinkovic, J. Muzart, Green
Chemistry 2013, 15, 3027-3030.
Communication orale
2nd International Symposium on Green Chemistry, Renewable carbon and Eco-efficient
Processes (ISGC-2), May 21 – 24, 2013 – La Rochelle – FRANCE
Catalyst-free glycosidation of various carbohydrate sources in sulfur-containing solvents,
C. Ludot, B. Estrine, J. Le Bras, N. Hoffmann, S. Marinkovic, J. Muzart
IX
Sommaire
Remerciements ........................................................................................................................ I
SOMMAIRE ......................................................................................................................... X
CHAPITRE I.
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE : LES POLYGLYCOSIDES D’ALKYLE ....... 6
INTRODUCTION .................................................................................................. 7
X
Sommaire
CHAPITRE II.
LES SULFOXYDES ET LES SULFONES : SOLVANTS POUR LA
SYNTHESE DE POLYGLYCOSIDES D’ALKYLE SANS CATALYSEUR ... 74
INTRODUCTION ................................................................................................ 75
XI
Sommaire
XII
Sommaire
CHAPITRE III.
CONVERSION DIRECTE DE LA BIOMASSE LIGNOCELLULOSIQUE EN
POLYGLYCOSIDES D'ALKYLE ..................................................... 152
I.1. UTILISATION DE LA BIOMASSE COMME MATIERE PREMIERE ET SOURCE D'ENERGIE RENOUVELABLE .. 153
XIII
Sommaire
IV.1. RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE : EFFET DES MICRO-ONDES SUR LA BIOMASSE ………….................... 173
IV.1.1. Effet des micro-ondes sur la réaction de la cellulose et ses caractéristiques physiques
....................................................................................................................................... 173
IV.1.2. Effet des micro-ondes sur les hémicelluloses ....................................................... 174
IV.1.3. Réaction de glycosidation assistée par les micro-ondes ...................................... 174
XIV
Sommaire
XV
INTRODUCTION GENERALE
1
Introduction générale
C’est dans ce contexte que, à l’échelle mondiale, le protocole de Kyoto visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre est entré en vigueur en février 20054. A l’échelle
européenne, dans un Livre Blanc5 édité dès novembre 1997, la commission européenne
recommandait d’accroître l’utilisation des énergies renouvelables afin d’atteindre un taux de
pénétration minimal de 12 % en 2010. L’incitation politique pour la mise en place de projets
d’envergure dans les différents secteurs de l’énergie (solaire, éolienne, géothermique,
hydroélectrique etc.) a permis d’intensifier le poids accordé aux ressources non fossiles.
L’accroissement continu des investissements réalisés au sein de l’Union Européenne dans les
énergies renouvelables ont permis de dépasser l’objectif pré-fixé6 : 13,4 % en 2011. Enfin, à
l’issue du Grenelle de l’environnement, la France s’est dotée d’une stratégie ambitieuse de
développement des énergies renouvelables sur son territoire avec en objectif un taux de
pénétration de 23 % d’ici 20207. En 2011, la part des énergies renouvelables s’élevait déjà à
14 % de notre production énergétique nationale8.
Dans ce cadre, la biomasse est devenue un enjeu important des politiques énergétique,
agricole et environnementale. Elle a été définie comme la source d’énergie renouvelable la
plus importante et comme substitut possible aux matières premières d’origine fossile
utilisées par l’industrie chimique. La biomasse végétale est un immense réservoir de
molécules aux propriétés et activités variées. L’Homme y puise depuis toujours, l’utilisant
soit dans son intégralité, soit après des transformations élémentaires, sous forme de
produits alimentaires, de textile, de papier ... Cette matière première est entrée depuis le
début des années 1980 dans une nouvelle ère : la bioraffinerie ou raffinerie du végétal. C’est
un concept global qui permet de convertir la biomasse en de nombreux produits à haute
valeur ajoutée. Il s’apparente au modèle de la raffinerie pétrolière qui utilise du pétrole brut
pour produire des carburants et des produits dérivés extrêmement variés. De la même
façon, les composantes végétales sont extraites puis purifiées et transformées afin d’être
2
Introduction générale
3
Introduction générale
La présentation de nos résultats est articulée en trois temps que viennent clore une
conclusion générale et le descriptif des perspectives d’avenir qui nous sont offertes en
termes de rentabilité et de respect de l’environnement.
- Dans le premier chapitre, un état des lieux relatif aux agents tensioactifs et à l’évaluation
de leur comportement en solution est réalisé. Les méthodes de synthèse des APGs sont
explicitées, ainsi que leurs propriétés de surface et leur impact environnemental.
4
Introduction générale
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
5
CHAPITRE I
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE : LES POLYGLYCOSIDES
D’ALKYLE
Introduction 7
I. Généralités sur les tensioactifs 7
I.1. Définition 7
I.2. Classification et marché des tensioactifs 7
I.3. Propriétés des tensioactifs 15
II. Les PolyGlycosides d’Alkyle 38
II.1. Historique 38
II.2. Synthèse des PolyGlycosides d’Alkyle 39
II.3. Propriétés des PolyGlycosides d’Alkyle 45
II.4. Les applications commerciales des PolyGlucosides d’Alkyle 52
II.5. Les PolyPentosides d’Alkyle 54
III. Objectifs et orientation de recherche 58
Références bibliographiques 62
6
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
INTRODUCTION
Les tensioactifs font partie de notre quotidien. L’ambivalence de leur structure et la
diversité de leurs propriétés sont mises à profit dans de nombreux produits de la vie
courante, notamment dans les détergents ménagers et industriels et dans les formulations
cosmétiques. Les considérations environnementales liées à un marché en plein essor,
incitent aujourd’hui à se détourner de la pétrochimie pour s’orienter vers l’utilisation de
matières renouvelables et la production de tensioactifs non toxiques et biodégradables.
Les PolyGlycosides d’Alkyle (APGs) répondent à ces critères. Ces tensioactifs cent pour
cent d’origine végétale sont constitués d’une chaîne alkyle provenant des huiles végétales et
d’une tête glycosidique issue du fractionnement de polysaccharides naturels (amidon,
hémicellulose, cellulose).
Ce chapitre constitue une mise au point bibliographique sur les tensioactifs et plus
précisément sur les APGs et leurs propriétés.
Cette double polarité confère à ces substances dites amphiphiles la capacité de s’adsorber
aux surfaces ou aux interfaces et ainsi d’abaisser la tension superficielle entre deux milieux
non miscibles.
7
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
8
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
- les tensioactifs dérivés de polyols tels que le glycérol (ex. polyglycérol polyricinoléate,
additif alimentaire émulsionnant), le sorbitol (ex. monooléate de sorbitane, additif
alimentaire stabilisant), les mono- et polysaccharides (ex. lauryl polyglucosides, soins
de la peau).
9
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
10
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
11
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Détergence ménagère
Figure I.7. Segmentation du marché européen des tensioactifs par secteur d’application en
2002
12
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Détergence ménagère
Figure I.8. Segmentation du marché européen des agro-tensioactifs par secteur d’application
en 2002
13
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
14
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Antimousse 1,5 – 3
Emulsifiant eau dans huile 3–6 Liphophile
Mouillant 7–9
Emulsifiant huile dans eau 8 – 18
Détergent 13 – 15 Hydrophile
Peptisant – solubilisant 15 – 18
Par exemple, on emploiera un tensioactif hydrosoluble pour réaliser une émulsion huile
dans eau, pour solubiliser une huile ou pour obtenir une action détergente. A l’inverse, un
tensioactif liposoluble sera utilisé pour dissoudre un composé hydrophile dans une huile ou
pour réaliser une émulsion eau dans huile.
15
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
16
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Figure I.9. Comportement des molécules tensioactives dans l’eau en fonction de leur
concentration
Les micelles sont dites « directes » lorsque les queues hydrophobes sont orientées vers
l’intérieur, en contact entre elles, tandis que les têtes polaires sont orientées vers l’extérieur
au contact de l’eau. Dans un corps gras, les micelles sont dites « inverses » avec les têtes
polaires hydrophiles vers l’intérieur et les chaînes hydrocarbonées lipophiles en contact avec
le corps gras. Les molécules de tensioactif qui constituent les micelles sont en équilibre
permanent avec les monomères de tensioactif en solution et à l’interface, et l’échange des
molécules se fait à une fréquence très rapide25 de l’ordre de 104 à 107 s-1.
17
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
(4)
Figure 1.10. Illustration des forces exercées par la lame immergée et schéma d’un dispositif
utilisant la lame de Wilhelmy
Figure I.11. Courbe standard γ = f(Log C) d’un tensioactif solubilisé dans l’eau obtenue par
tensiométrie
18
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Dans le cas où la tension superficielle de C après la CMC est plus basse que celles de A et
B, c'est-à-dire que γCMC C < γCMC A et B, le tensioactif du cas C sera décrit comme plus
performant que les tensioactifs des cas A et B. La performance (effectiveness en anglais)
peut être décrite comme l'efficacité d'adsorption aux interfaces30.
Dans le cas où le logarithme de la CMC du composé du cas A est inférieur à celui des
composés des cas B et C, c'est-à-dire que Log CMC A < Log CMC B et C, le tensioactif du cas A
sera décrit comme plus efficace que les tensioactifs des cas B et C. L'efficacité30 (efficiency
en anglais) peut être décrite comme l'efficacité d'autoagrégation des tensioactifs.
Structure du tensioactif
La nature des deux entités qui composent une molécule amphiphile joue sur la balance de
polarité et, par conséquent, sur la valeur de la CMC et la polarité globale du tensioactif (en
partie décrite par le HLB, Chapitre I, I.3.2.).
La partie hydrophobe21c – Pour une série de tensioactifs ayant la même tête polaire, la
valeur de la CMC tend à décroitre lorsque la chaîne hydrophobe augmente. L’addition d’un
groupement méthylène supplémentaire à une chaine hydrophobe de type linéaire divise la
valeur de la CMC par deux dans le cas d’un tensioactif ionique, et par 5 dans le cas d’un non
ionique ou d’un zwitterionique. Cet effet s’atténue lorsque la chaîne hydrophobe dépasse 16
19
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Dans le cas où la chaîne hydrophobe est branchée ou contient des doubles liaisons
carbone-carbone, le tensioactif a généralement une CMC supérieure à son homologue à
chaîne linaire ou saturée. L’introduction d’un groupement polaire tel que –O– ou –OH dans
la partie lipophile du tensioactif augmente la CMC.
La partie hydrophile21c – Les valeurs de CMC des tensioactifs ioniques et non ioniques
sont respectivement de l’ordre de 1x10-2 M et 1x10-4 M. Les tensioactifs contenant deux
parties hydrophiles présentent une CMC supérieure à ceux constitués d’une seule tête
hydrophile (avec des parties lipophiles équivalentes).
Nature du contre-ion
Pour les tensioactifs ioniques, la distance du contre-ion à la tête polaire est régulée par sa
charge et sa polarisabilité. Plus la charge et la polarisabilité sont élevées, et plus le rayon
hydraté est petit, plus la liaison ionique créée est forte. Le tensioactif devient alors moins
polaire, et les répulsions électrostatiques entre tensioactifs sont minimisées. La micelle
ionique tend alors vers un caractère plus « non-ionique » et la CMC est abaissée21c. Pour une
série de tensioactifs anioniques tels que les lauryl sulfates, la valeur de la CMC décroit dans
l’ordre :
Li+ > Na+ > K+ > Cs+ > N(CH3)4+ > Ca2+ > Mg2+
Pour une série de tensioactifs cationiques tels que les sels de dodecylpyridinium
(cationiques), la valeur de la CMC décroit selon l’ordre :
Présence d’additifs
La présence d’additifs perturbe la valeur de la CMC. La présence d’impuretés ou de sous-
produits organiques résultant de la synthèse de tensioactifs peut modifier significativement
la valeur de la CMC par rapport à celle d’un tensioactif sous forme pure.
Electrolytes – La présence de sels a un effet plus prononcé sur les tensioactifs ioniques
que sur les zwitterioniques et les non ioniques.
Pour les tensioactifs ioniques, la micellisation est freinée par les répulsions
électrostatiques entre les têtes polaires des monomères, c'est pourquoi leur CMC est
nettement supérieure à celle des tensioactifs non ioniques. L'ajout d'électrolytes diminue
20
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
½ SO42- > F- > BrO3- > Cl- > Br- > NO3- > I- > CNS-
NH4+ > K+ > Na+ > Li+ > ½ Ca2+
Additifs organiques – Les additifs de classe I sont des composés organiques polaires,
tels que les alcools et les amines, qui, à faible concentration, sont capables d’abaisser la
valeur de la CMC en réduisant les répulsions entre tensioactifs21c. Ces additifs ont tendance à
s’adsorber soit à proximité de l’interface micelle-eau (additif à courte partie hydrophobe),
soit au centre de la micelle, entre les monomères de tensioactif (additif à plus longue partie
hydrophobe). L’interaction entre tensioactifs et additifs est maximale et la dépression de la
CMC est accentuée lorsque leurs groupes hydrophobes respectifs sont approximativement
de la même longueur.
Les additifs de classe II modifient les interactions eau-tensioactif21c. L’urée, le formamide,
et les sels de guanidinium améliorent le degré d’hydratation de la tête polaire des
tensioactifs non ioniques, repoussant ainsi la micellisation et augmentant la valeur de la
CMC. Le dioxane et l’éthylène glycol, quant à eux, affectent le paramètre de solubilité de
l’eau, améliorant alors la solubilité des monomères de tensioactifs, et donc la CMC.
21
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Température
La température est un facteur clé de la solubilisation et de la micellisation des tensioactifs.
L’augmentation de la température entraine une diminution de l’agencement des molécules
d’eau entre elles et de leur structuration autour des groupements chimiques avec lesquels
elles interagissent21c. Il en résulte une diminution de l’hydratation des têtes hydrophiles,
favorisant la micellisation. Cependant, ce phénomène autour des chaînes lipophiles
défavorise la micellisation. La balance entre ces deux effets opposés détermine l’évolution
de la CMC. En règle générale, sous l’effet de l’augmentation de la température, la CMC est
décroissante jusqu’à sa valeur minimum (autour de 25 °C et 50 °C pour les tensioactifs
ioniques et non ioniques, respectivement) puis croissante.
22
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Morphologie du
Entrée Exemple
tensioactif
H3C -
OSO 3
CH3 CH3
10
OH
HO
O OH
Tricaténaire HO O OH
Bis(α-hydroxydodécyl) OH HO NH2
+
CH3
3
OH
phosphinate de 1-N- O
-
HO 13
CH3
dodécylammonium-1-déoxylactitol P 7
O CH3
7
OH
Bolaforme 1-(1-Deoxy-D-mannitol-1-ylamino)-6-(1-deoxy-D-glucitol-
1-ylamino)hexane
4 OH OH OH OH
H3C CH3
NH NH
6
OH OH OH OH
1,5-bis-[6-O-(n-butyl-α-D-glucopyranoside)] glutarate
Gémini
5
O O
HO O O O HO O
HO HO
OH O OHO CH3
CH3
23
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Dans le cas d’une chaîne alkyle, les paramètres V (Å3) et lc (Å) sont calculés par les
équations (8) et (9) en fonction du nombre d’atomes de carbone n C de la chaîne39.
V = 27,4 + 26,9 (nC -1) (8)
lc = 1,5 + 1,265 (nC -1) (9)
La valeur de a0 (Å2) peut être déterminée par tensiométrie40 ou par diffraction des rayons
X. Par tensiométrie, la valeur de a0 est calculée à partir de la valeur de la concentration
superficielle ou excès de surface Γ, à température constante (Equation 10).
20
a0 = 10 (10)
Na.Γ
Cette concentration superficielle Γ (mol.m-2) est donnée par l'équation de Gibbs (11),
exprimant la décroissance de la tension de surface en fonction du logarithme népérien de la
concentration en tensioactif.
(11)
Figure I.13. Représentation schématique d’un tensioactif et de l’espace qu’il occuperait dans
un agrégat
24
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Monocaténaire à
courte chaîne 1/3 – 1/2 Micelle cylindrique
hydrophobe
Bicaténaire à
1/ 2 - 1 Micelle lamellaire
large tête polaire
flexible, vésicule
ou bolaforme
Micelle lamellaire,
Bicaténaire ≈1
bicouche planaire
Bicaténaire à
>1 Micelle inverse
petite tête polaire
25
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
26
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
27
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Figure I.15. Diagramme de phase du système binaire eau/ α-glucoside d'octyle, d'après
Kocherbitov et al.42 (Xα-GC8 est la fraction molaire d'α-glucoside d'octyle)
1 C10H21SO4-Na+ H2O 23 50
2 C12H25SO4-Na+ H2O 25 80
3 C12H25O(C2H4O)6H H2O 25 400
4 C12H25O(C2H4O)12H H2O 25 81
5 C14H29N+(CH3)3Br- H2O 5 131
6 C14H29N+(CH3)3Br- H2O 60 74
7 p-C10-5-PhSO3-Na+ H2O (0.05 M) 25 47
8 p-C10-5-PhSO3-Na+ H2O (0.1 M) 25 76
28
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
29
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
C12H25SO3-Na+ 38
C14H29SO3-Na+ 48
C16H33SO3-Na+ 57
C18H37SO3-Na+ 70
30
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
D'un point de vue pratique, pour opérer en solution micellaire, il faut donc travailler :
à une concentration supérieure à la CMC
à une température supérieure au point de Krafft pour les tensioactifs ioniques
à une température inférieure au point de trouble pour les tensioactifs non ioniques
31
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
32
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Figure I.21. Mécanismes de répulsion électrostatique (a) et stérique (b) entre les couches
adsorbées
Enfin, une viscosité importante de la phase liquide et une grande viscosité de surface due
aux tensioactifs adsorbés ralentissent également l’écoulement du liquide.
33
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
34
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Plus l'angle de contact est faible, plus le liquide (ou la solution) mouille la surface (ex.
tissu, peau ...). La Figure I.23 décrit les types de mouillage définis par l'angle de contact.
θ = 180 °, la surface solide adhère simplement au liquide (mouillage nul)
θ = 90 °, la surface est immergée par le liquide
θ < 1 °, il y a submersion (mouillage presque parfait)
Figure I.23. Schémas du mouillage d'une surface par des gouttes de différentes solutions
35
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
36
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
observe alors une solubilisation60. Cette propriété solubilisante est très recherchée en
détergence et dans les systèmes de dépollution des sols.
37
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Le nombre croissant de brevets déposés pour la fabrication et les applications des APGs
dans les années 2000 confirme l’intérêt des industriels pour cette famille de tensioactifs.
38
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
39
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Figure I.27. Schéma des différentes voies de synthèse des glycosides d’alkyle (pour plus de
clarté, seules les structures pyranoses sous leur forme chaise sont représentées)
40
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
41
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
42
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Figure I.31. Profil cinétique de la glycosidation du D-glucose (26,6 mmol) par le n-butanol
(539,6 mmol, 20 eq. mol.), catalysée par l’acide p-toluènesulfonique (0.29 mmol, 0,011 eq.
mol.) à 110 °C (, D-glucose ; , α-D-glucopyranoside de butyle ; , β-D-glucopyranoside
de butyle ; , α-D-glucofuranoside de butyle ; , β-D-glucofuranoside de butyle)90
43
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
nature de l’alcool94. Elle peut aussi être contrôlée par divers paramètres95 tels que les
conditions de température et de pression96, la nature du solvant97, la présence de
groupement partant ou participant73,74,77b,98 ou stériquement encombrant99, l’ajout
d’initiateur96a,97a,100 …
44
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Nombre d’unités
Oligomère Nombre d’isomères
sucre i
Monoglycoside d’alkyle 1 4
Diglycoside d’alkyle 2 64
Triglycoside d’alkyle 3 1024
Tetraglycoside d’alkyle 4 16384
Pentaglycoside d’alkyle 5 262144
45
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
46
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
47
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Tableau I.9. Temps de mouillage (s) d’une solution de β-glycoside d’alkyle à 1 g/L, à
température ambiante, selon le test de Draves112
II.3.1.d. Toxicité
D’après Li et al.113, les α- et β-D-galactopyranosides de pentyle, d’hexadécyle et
d’octadécyle n’ont pas d’activité cytotoxique ni hémolytique, tandis que la cytotoxicité des
glucopyranosides d’alkyle varie selon la stéréochimie de la liaison glycosidique et la longueur
de la chaîne hydrophobe : cytotoxicité nulle (α ; C18 et C19), faible (β ; C7), moyenne (α et β ;
C14 à C17), et modérée (β ; C18 et C19). En étudiant les β-D-xylopyranosides d’alkyle avec une
chaine hydrophobe en C6 à C16, Xu et al.114 ont montré que seuls les β-D-xylopyranosides
d’octyle et de décyle présentent une cytotoxicité faible.
48
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
49
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Contrairement à la CMC des anomères isolés de glycosides d’alkyle, la température n’a pas
d’effet sur la CMC des APGs. La présence de sels, à une certaine concentration, dans la
solution d’APGs peut entrainer la disparition d’un des points d’inflexion. Il n’existe alors plus
qu’une seule valeur de CMC, comprise entre les valeurs de CMC1 et CMC2.
II.3.2.b. Toxicité
Nocivité
Les APGlu n’induisent aucune mutation génétique ou chromosomique. Les APGlu de
coupe C8/10 et C12/14 ne sont pas toxiques par contact avec la peau ou par ingestion (LD 50 >
2000 mg/kg)116. Ainsi, lors d’une utilisation inappropriée, telle que l’ingestion de produit
cosmétique ou détergent par les enfants, les APGlu ne contribuent pas à un
empoisonnement.
Irritabilité
Les APGlu en C8/10, à une concentration de 40 à 60 %, n’ont aucun effet irritant pour la
peau, alors qu’en C12/14, ils sont faiblement irritants à partir d’une concentration de 30 % et
sont considérés comme irritants (mais non corrosifs) à une concentration de 100 %.
Néanmoins, ils ne présentent pas d’activité allergénique. Les APGlu sont peu irritants pour
les yeux, bien que les APGlu en C12/14 soient moins compatibles que les APGlu en C8/10.
Les mélanges d’APGlu ne sont donc pas considérés comme toxiques ou nocifs, mais
doivent être classés R36 et R38 (irritants pour les yeux et pour la peau) lorsqu’ils sont utilisés
à forte concentration.
II.3.2.c. Ecologie
Les APGlu sont utilisés dans les produits ménagers et cosmétiques qui sont rejetés dans
les eaux usées domestiques. Leur devenir dans l’environnement est lié à leur
biodégradabilité et leur écotoxicité117.
Biodégradabilité
Les APGlu sont des composés dits facilement biodégradables en aérobiose, car ils sont
rapidement et entièrement dégradés en dioxyde de carbone et eau sans engendrer
d’intermédiaires ou de métabolites non biodégradables. Ils ont également une excellente
biodégradabilité en absence d’oxygène, leur assurant une complète dégradation en méthane
et en dioxyde de carbone dans le milieu anaérobie des stations d’épuration, dans les fosses
septiques et dans les sédiments des rivières polluées.
Ecotoxicité
Les APGlu sont faiblement toxiques vis-à-vis des organismes aquatiques. Il existe
néanmoins une relation structure-toxicité, la toxicité diminuant avec la longueur de la chaîne
alkyle des APGlu (Tableau I.11). La toxicité des APGlu vis-à-vis des organismes terrestres est
minime même à forte concentration. Ainsi, les APGlu ne contribuent pas à la contamination
50
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
des cultures liée à l’épandage des boues d’épuration (fertilisants naturels) sur les sols
agricoles.
Les APGlu présentent donc une excellente biocompatibilité.
51
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
52
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
53
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
non moussants, doivent répondre à des exigences très variées selon s’ils sont destinés au
nettoyage des sols, des surfaces dures, de matériel industriel…
Certains APGlu sont aussi utilisés dans les produits de nettoyage des métaux, de
blanchiment de surfaces en aluminium et de décapage de peintures. A titre d’exemple,
Green Works (The Clorox Company) est une gamme de produits nettoyants et détergents
dont les tensioactifs principaux sont des caprylyl/capryl glucosides et des alkyl
polyglucosides en C10-16, appréciés pour leur facilité de rinçage et leur effet booster de
mousse.
54
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
a) Les monoxylosides d’alkyle sont séparés des DP ≥ 2 par chromatographie sur colonne gel de silice (éluant MeOH/CH 2Cl2
1/9)
En effet la CMC des monoxylosides d’alkyle n’est pas influencée par la présence de sels, ce
qui n’est pas le cas des APX (Figure I.38).
55
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Tous les monoxylosides d’alkyle possèdent une aire telle que leur paramètre
d’empilement est compris entre 0,5 et 1 (Tableau I.13, Entrées 1, 3 et 5). Ils forment en
solution des lamelles bicouches cylindriques. Par contre, les APX s’organisent différemment
selon la longueur de chaîne :
56
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
- les polyxylosides d’octyle s’organisent en micelles sphériques car p < 1/3 (Tableau I.13,
Entrée 2).
- les polyxylosides de décyle et de dodécyle s’organisent en lamelles bicouches
cylindriques car p est compris entre 0,5 et 1 (Tableau I.13, Entrées 4 et 6).
Figure I.39. Echelle comparative des températures de Krafft des APXs et des APGlu de
coupes industrielles octyle/décyle (G8/10) et dodécyle/tétradécyle (G12/14)146
57
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
58
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
une tête polaire idéale pour des molécules amphiphiles. Enfin, leur biodégradabilité et leur
innocuité sont des atouts considérables pour des applications telles que la cosmétologie ou
la pharmaceutique.
Dans le présent travail, notre principal objectif est de développer un procédé, extrapolable
à l’échelle industrielle, de production de tensioactifs verts, de type polyglycosides d’alkyle,
par conversion directe de produits lignocellulosiques. Ce projet s’intègre dans une
philosophie de bioraffinerie des co-produits des filières agricoles, permettant de valoriser les
polysaccharides sans impacter la filière alimentaire. Les marchés visés sont principalement
ceux de la détergence. L'objectif est d'élaborer des tensioactifs bio-sourcés, biodégradables
et non irritants.
Nous nous focaliserons, en terme de matières premières, sur les co-produits de la filière
blé (paille et son) et de l’industrie du bois. Toutefois, les méthodes développées devraient
être transposables à tout type de substrat lignocellulosique, indépendamment de son
origine botanique. Les tensioactifs développés dans ce travail seront produits par une
technologie peu onéreuse basée sur une stratégie de synthèse simplifiée ne nécessitant
qu’une seule et unique opération à partir du matériau lignocellulosique. En évitant les
étapes usuellement pré-requises de fractionnement du végétal, le coût lié à la production de
ces tensioactifs sera réduit, améliorant ainsi leur pénétration sur le marché de la détergence.
Les produits développés dans ce travail constitueront une alternative à l’utilisation, toujours
trop importante, des tensioactifs d’origine pétrochimique comme les alcools gras éthoxylés.
Outre le gain économique, cette nouvelle stratégie de synthèse apportera également un gain
environnemental dû à une consommation réduite en énergie fossile et une utilisation
privilégiée de ressources renouvelables.
Après ce premier chapitre bibliographique sur les tensioactifs et les APGs, une étude de
développement de procédé à partir de monosaccharides sera présentée dans le deuxième
chapitre de ce mémoire. Afin de préparer des tensioactifs APGs à un prix compétitif, il est
indispensable d’effectuer la synthèse en une seule étape et sans protection ni activation
préalable du substrat, sacrifiant du même coup l’arsenal de la chimie des sucres basée sur
l’emploi subtil de groupements protecteurs. Par ailleurs, la méthodologie de synthèse doit
être adaptée à un développement industriel et présenter des risques limités pour
l’opérateur. Enfin, les performances et l’innocuité des APGs produits ne doivent pas être
détériorées par le nouveau procédé. Par conséquent, nous nous orienterons vers une
réaction acido-catalysée, la glycosidation de Fischer. Notre approche consistera à mettre au
point la glycosidation de pentoses et d’hexoses par des alcools gras, en présence de co-
solvants, de la famille des sulfoxydes et des sulfones. Ces co-solvants seront choisis pour leur
faculté à améliorer la solubilisation des monosaccharides dans la phase lipophile, facilitant
ainsi la réaction de glycosidation, et pour leur recyclage aisé. Dans ce procédé, l'emploi de
catalyseurs acides, corrosifs et/ou toxiques, ne sera plus requis, réduisant les coûts et les
risques liés à leur manutention et limitant les réactions de dégradation des APGs produits.
Les co-solvants pourront être séparés de la solution alkyle d'APGs, par différentes méthodes
59
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
60
Chapitre I. Etude bibliographique : les PolyGlycosides d’Alkyle
Figure I.40. Concept de bioraffinerie des co-produits des filières agricoles et bois développé
dans notre travail
61
Chapitre I. Bibliographie
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
62
Chapitre I. Bibliographie
Research, 2012.
20 - Balzer, D. Nonionic surfactants - Alkyl Polyglucosides, dans Surfactant Science Serie,
vol. 91, Eds. Balzer, D. et Lüders, H., Marcel Dekker, Inc., New York, 2000, p 3.
21 - a) Dupeyrat, M. Propriétés physico-chimiques spécifiques des agents de surface –
Mesure de quelques grandeurs physiques caractéristiques, dans Agents de surface &
Émulsions (Les systèmes dispersés, I), Eds. Puisieux, F. et Seiller, M., Galenica 5,
Technique et Documentation Lavoisier, 1983, p 51.
b) Ho Tan Tai, L. Détergents et produits de soins corporels, Dunod, Paris, 1999.
c) Rosen, J. M. Surfactants and interfacial phenomena, 3rd ed., J. Wiley & Sons, Inc.
(Hoboken), 2004.
22 - Griffin, W. C. J. Soc. Cosmet. Chem. 1949, 1, 311-326.
23 - Davies, J. T.; Rideal, E. K. Interfacial Phenomena 2nd ed., Academic Press: New York,
1963, p 371-374.
24 - Katritzky, A. R.; Pacureanu, L. M.; Slavov, S. H.; Dobchev, D. A.; Karelson, M. Ind. Eng.
Chem. Res. 2008, 47, 9687-9695.
25 - Lang, J.; Jada, A.; Malliaris, A. J. Phys. Chem. 1988, 92, 1946-1953.
26 - Domíngez, A.; Fernàndez, A.; Gonzàles, N.; Iglesias, E.; Montenegro, L. J. Chem. Educ.
1997, 74, 1227-1232.
27 - Mukerjee, P.; Mysels, K. J. Critical micelle concentrations of aqueaous surfactant
systems, NSRDS-NBS 36, US. Dept. of commerce, Washington, DC, 1971.
28 - Davies, J. T.; Rideal, E. K. Interfacial Phenomena 2nd ed., Academic Press: New York,
1963, p 47.
29 - Rosen, M. J., Surfactant and interfacial phenomena, J. Wiley & Sons (New York), 1978,
pp 83-87.
30 - Rosen, M. J., Surfactant and interfacial phenomena, J. Wiley & Sons (New York), 1978,
pp 64-82.
31 - Klevens, H. B. J. Am. Oil Chem. Soc. 1953, 30, 74-80.
32 - Corrin, M. L.; Harkins, W. D. J. Am. Chem. Soc. 1947, 69, 684-690.
33 - Kabalnov, A.; Olsson, U.; Wennerström, H. J. Phys. Chem. 1995, 99, 6220-6230.
34 - a) Ray, A.; Némety, G. J. Am. Chem. Soc. 1971, 93, 6787-6794.
b) Nishikido, N.; Matuura, R. Bull. Chem. Soc. Jpn. 1977, 50, 1690-1694.
c) Miyagishi, S.; Okada, K.; Asakawa, T. J. Colloid Interface Sci. 2001, 238, 91-95.
35 - Menger, F. M.; Littau, C. A. J. Am. Chem. Soc. 1991, 113, 1451-1453.
36 - a) Kunitake, T.; Okahata, Y.; Shimomura, M.; Yasunami, S.-I.; Takarabe, K. J. Am. Chem.
63
Chapitre I. Bibliographie
64
Chapitre I. Bibliographie
56 - Marcou, L. Méthodes d’études des agents de surface, dans Galenica-5. Les systèmes
dispersés. I. Agents de surface et émulsions, Eds. Puisieux, F. et Seiller, M., Technique
et Documentation, Lavoisier, Paris, 1983.
57 - Draves, C. Z.; Clarkson, R. G. Am. Dyest. Rep. 1931, 20, 201-209.
58 - Fowkes, F. M. J. Phys. Chem. 1953, 57, 98-104.
59 - Guilbot, J. OCL 2006, 13, 178-186.
60 - a) Saito, H.; Shinoda, K. J. Coll. Interf. Sci. 1967, 24, 10-15.
b) Caroll, B. J. J. Coll. Interf. Sci. 1981, 79, 126-135.
c) Kabanov, A. V.; Chekhonin, V. P.; Alakhov, V. Yu.; Batrakova, E. V.; Lebedev, A. S.;
Melik-Nubarov, N. S.; Arzhakov, S. A.; Levashov, A. V.; Morozov, G. V.; Severin, E. S.;
Kabanov, V. A. FEBS Lett. 1989, 258, 343-345.
d) Edwards, D. A.; Luthy, R. G.; Liu, Z. Environ. Sci. Technol. 1991, 25, 127-133.
e) Volkering, F.; Breure, A. M.; Rulkens, W. H. Biodegradation 1998, 8, 401-417.
f) Jones, M. N. Internat. J. Pharm. 1999, 177, 137-159.
61 - a) Wallach, D. F. H., US Patent US 4,942,038, 1990.
b) Uchegbu, I. F.; Florence, A. T. Adv. Coll. Interf. Sci. 1995, 58, 1-55.
c) Uchegbu, I. F.; Vyas, S. P. Internat. J. Pharm. 1998, 172, 33-70.
d) Patravale, V. B.; Mandawgale, S. D. Int. J. Cosmetic Sci. 2008, 30, 19-33.
62 - Fischer, E. Ber. 1893, 26, 2400-2412.
63 - H. Th. Böhme AG, Br. Patent GB 384,230, 1932 et GB 393,769, 1933.
64 - Boettner, F. E., US Patent 3219656, Rohm & Haas, 1963.
65 - McDaniel, R. S.; Vanderburgh, L. F.; Sommer, S. J., US Patent H619, A. E. Staley Mfg.
Co., 1989.
66 - Farris, D. D., Eur. Patent EP 96 917, Procter & Gamble, 1983.
67 - Hill, K.; Biermann, M.; Rossmaier, H.; Eskuchen, R.; Wüst, W.; Wollman, J.; Bruns, A.;
Hellman, G.; Ott, K.-H.; Winkie, W.; Wollman, K., Eur. Patent EP 362,671, Henkel KGaA,
1989
68 - Lew, B. W., Ger. Patent DE 1,905,523, Atlas Chemical Industries, 1969 et Ger. Patent
DE 2,036,472, 1971.
69 - Lüders, H., Eur. Patent EP 252,241, Hüls AG, 1987.
70 - a) Yamamuro, A.; Amau, M.; Fujita, T.; Aimono, K.; Kimura, A., Eur. Patent EP 388,857,
Kao Corp, 1990.
b) Oka, H.; Aimono, K.; Tsuyutani, S.; Fujita, T.; Hashiba, K., Eur. Patent EP 492,397,
1991.
65
Chapitre I. Bibliographie
66
Chapitre I. Bibliographie
67
Chapitre I. Bibliographie
68
Chapitre I. Bibliographie
69
Chapitre I. Bibliographie
Hill, K.; Von Rybinski, W.; Stoll, G., VCH Publishers Inc., New York, 1996, pp 177-190.
118 - Ripke, N.; Thiem, J.; Böcker, T., Eur. Patent EP 326,673, Hüls AG, 1989.
119 - Petit, S. ; Ralainirina, R. ; Favre, S. ; De Baynast, R., Eur. Patent EP 532,370, ARD et
Zschimmer & Schwarz GmbH & Co, 1991.
120 - Köhler, P.; Falkowski, J., Ger. Patent DE 4,234,019, Henkel KGaA, 1992.
121 - a) Breyer, L. M. ; Walker, C. E. J. Food Sci. 1983, 48, 955-958.
b) Busk, S.; Walker, C. E.; Pierce, M. M. J. Food Sci. 1986, 51, 489-493.
c) Farooq, K.; Haque, Z. U. J. Dairy Sci. 1992, 75, 2676-2680.
122 - a) Garlisi, S.; Turchini, L.; Albanini, A.; Fornara, D., Eur. Patent EP 258 814, Raffineria
Olii Lubrificanti «R.O.L.», 1987.
b) Bernardi, P.; Fornara, D.; Garlisi, S., Eur. Patent EP 510 564, Auschem S.p.A., 1992.
c) Johnson, D. L.; Moser, K. B.; Valenty, V., US Patent 4,806,275, Staley Mfg, 1989.
d) Garlisi, S.; Fornara, D.; Barnardi, P., Eur. Patent EP 510 565, Auschem S.p.A., 1992.
e) Cauwet-Martin, D.; Restle, S., Fr. Patent FR 2785796, L’Oréal, 1998 et Int. Patent
WO 00/28962, 2000.
f) Lazarowitz, V., US Patent 6,248,792, Henkel Corp., 1999.
123 - a) Fornara, D.; Bohus, P.; Colombo, A., Int. Patent WO 69,261, Lamberti S.p.A., 1999 et
US Patent US 6,617,301, 2003 ; Bohus, P.; Paganini, G.; Li Bassi, G., Int. Patent WO
019891, Lamberti S.p.A., 2008.
b) Bially, P. T., Esterified alkyl polyglucosides as wetting agent for plant growth media,
Lamberti S.p.A. Chemicals Specialties, 18 octobre 2010.
124 - Oftring, A.; Kappes, E.; Baur, R.; Kud, A., US Patent 5, 179,201, BASF, 1993.
125 - Böcker, T.; Lindhorst, T. K.; Thiem, J.; Vill, V. Carbohydr. Res. 1992, 230, 245-256.
126 - a) McDaniels, R. S., US Patent 5,001,114, Henkel KGaA, 1989.
b) Jones, R. F. D. ; Camilleri, P. ; Kirby, A. J. ; Okafo, G. N. J. Chem. Soc. Chem. Commun.
1994, 11, 1311-1312.
127 - Weuthen, M., Ger. Patent DE 4,210,913, Henkel KGaA, 1993.
128 - Poly, W.; Gruber, B.; Weuthen, M.; Lüttge, S., Ger. Patent DE 4,131,281, Henkel KGaA,
1993.
129 - Weuthen, M. Int. Patent WO 95/11251, Henkel KGaA, 1993.
130 - a) Green surfactant solutions for personal care, Colonial Chemical Inc., 22 juin 2009.
b) O’Lenick, A. J. Jr.; O’Lenick, K. A., US Patent 6,627,612, Colonial Chemical Inc., 2002.
c) O’Lenick, A. J., Jr.; Smith, D. A.; Anderson, D., US Patent 6,881,710, Colonial
Chemical Inc., 2005 ; Smith, D. A.; Anderson, D.; O’Lenick, A. J., Jr., US Patent
70
Chapitre I. Bibliographie
71
Chapitre I. Bibliographie
72
Chapitre I. Bibliographie
160 - Estrine, B.; Marinkovic, S.; Kuenemann, P.; Lajoie, C.; Paris, A.; Ernenwein, C. Eur.
Patent EP 2,554,049, ARD et Phyteurop, 2012 ; US Patent 35,234, 2013.
161 - Milius, A.; Brancq, B., Int. Patent WO 02/03802, Société d’Exploitation de Produits
Pour les Industries Chimiques, 2002.
162 - Pichot, A.; Alard, V.; Pouget, T.; Scattarelli, D.; Ernenwein, C.; Estrine, B., Int. Patent
57,455, LVMH Recherche, 2013.
163 - Amalric, C.; Roso, A.; Michel, N.; Tabacchi, G.; Milius, A.; Boiteux, J.-P.; Rolland, H., US
Patent 7,652,130, Société d’Exploitation de Produits Pour les Industries Chimiques,
2010.
164 - Développement d'une raffinerie des sons et pailles de blé pour la production de
tensioactifs et de complexants pour la détergence, BIP-ADEME, 2010-2012.
73
CHAPITRE II
LES SULFOXYDES ET LES SULFONES : SOLVANTS POUR LA
SYNTHESE DE POLYGLYCOSIDES D’ALKYLE SANS CATALYSEUR
Introduction 75
I. Travaux préliminaires : glycosidation de Fischer des monosaccharides 75
INTRODUCTION
L’analyse bibliographique de la réaction de glycosidation permet de distinguer
essentiellement trois facteurs responsables des coûts élevés de production des APGs :
La faible solubilité des monosaccharides dans la phase lipophile. Elle implique une
étape de butanolyse, sous pression réduite.
Les sirops de sucres sont moins coûteux que les sucres solides, mais ils impliquent
une étape de distillation de l’eau sous pression réduite.
Les catalyseurs acides, corrosifs et/ou toxiques. Ils imposent des équipements
particuliers, résistants à la corrosion ; ils favorisent les réactions de dégradation des APG
et des sucres et impactent le rendement de production.
Le contexte économique et industriel d’ARD, nous a conduits à synthétiser des
PolyGlycosides d’Alkyle (APGs), dérivés de pentoses et d’hexoses, en présence d’un co-
solvant, afin de développer une stratégie de synthèse sans catalyseur.
Ce chapitre comprendra tout d’abord la description de la synthèse d’APGs selon la
glycosidation de Fischer acido-catalysée, puis l’exposé détaillé de notre recherche des
meilleures conditions de glycosidation sans catalyseur en présence du co-solvant
diméthylsulfoxyde (DMSO). Ces conditions pourront être appliquées à la synthèse d’une
large gamme d’APGs, par modification de la nature du sucre et/ou de l’alcool gras. Nous
élargirons alors notre étude à la transglycosidation non catalysée d’autres donneurs de
glycoside. Nous transposerons ensuite cette méthodologie de synthèse à d’autres co-
solvants soufrés, aisément recyclables, afin d’aboutir à un procédé de réactions de
glycosidation successives utilisable à l’échelle industrielle. Enfin, nous évaluerons les
propriétés physico-chimiques et environnementales des APG ainsi obtenus.
75
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
approche sans solvant. L’équilibre réactionnel a été déplacé par distillation en continu de
l’eau produite.
Afin d’alléger l’écriture, nous avons adopté une nomenclature pour les monoglycosides
d’alkyle, de type « une lettre, la lettre C, un nombre i, une abréviation », la première lettre
désignant l’unité glycosidique (X, D-xylose ; A, L-arabinose ; G, D-glucose), la lettre C indexée
du nombre i correspondant à la longueur de la chaîne alkyle de l’unité aglycone (C10,
décanol), et l’abréviation correspondant au co-solvant dans le cas des réactions réalisées
dans un co-solvant (DMSO, diméthylsulfoxyde ; DPSO, diphénylsulfoxyde ; DTSO,
ditolylsulfoxyde ; DMSO2, diméthylsulfone ; S, sulfolane).
Les APGs ainsi préparés se présentent sous la forme d’un mélange complexe d’isomères α,
β, pyranosides et furanosides, et d’oligomères. Les APGs sont caractérisés par leur degré de
polymérisation moyen (DP). Le DP correspond au nombre moyen d’unités sucre par résidu
alkyle. Après silylation du milieu réactionnel de glycosidation, la conversion du sucre, le
rendement de synthèse, et le rapport entre les proportions d’isomères furanosides et
pyranosides d’APG (f/p) sont déterminés par chromatographie en phase gazeuse (CPG).
Nous avons utilisé la méthode d’analyse CPG existante chez ARD permettant de quantifier
les sucres résiduels, l’alcool gras et les quatre isomères des monoglycosides d’alkyle (DP 1).
Les résultats sont rassemblés dans le Tableau II.1. Ces données préliminaires nous
serviront de références pour notre étude de glycosidation non catalysée en présence d’un
76
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
co-solvant. La conversion des sucres est presque complète. Les rendements en xylosides et
arabinosides de décyle sont supérieurs à 80 %. A l’inverse, le rendement en glucosides de
décyle est inférieur à 55 %. Ceci est dû à la moins bonne réactivité du D-glucose, comparé
aux pentoses, dans la réaction de glycosidation1.
1a XC10 98 88 0,09
1b AC10 98 80 1,01
1c GC10 98 53 0,35
Conditions réactionnelles : sucre (1 éq.), décanol (10 éq.), acide (0,1 éq.), 90 °C, 0,1 bar, 3 h.
Les APG ainsi préparés ont déjà fait l’objet d’une purification et d’une séparation des DP1
par chromatographie sur colonne. La structure des DP1 a été analysée par RMN du proton et
du carbone, et leurs propriétés physico-chimiques ont été évaluées.
77
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Anomère α-
Solvant
pyranoside (%)
Acétonitrile 60
Ethyléther 81
Butyléther 54
1,4-Dioxane 69
Acétone 37
78
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
THF 24 73 95:5
1,4-dioxane 24 72 100:0 1:1,4
DCM 24 15 100:0 >99:1
MeCN 4 70 95:5
79
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Satgé et al.13 ont décrit la xylosylation de terpénols par réaction sans catalyseur du
bromure de tri-O-acétylxylosyl avec le (±)-citronellol grâce à l’emploi du DMF. Ici encore, la
formation in situ d’un intermédiaire de type Vilsmeier-Haack a été évoquée pour justifier le
rôle du solvant. La réaction non catalysée n’a pas lieu dans des solvants tels que la pyridine,
le THF et le DCM (Tableau II.6).
80
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
81
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Les ILs sont aussi employés comme solvants dans les réactions de fonctionnalisation, de
dérivatisation et d’hydrolyse de la cellulose22. Inspirés de ces travaux, Villandier et Corma23
et Ignatyev et al.24 ont synthétisé des glycosides de butyle et d’octyle par conversion directe
de la cellulose en présence d’un IL.
82
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
83
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Figure II.5. Evolution du rendement en HMF en fonction du ratio molaire DMSO / D-fructose
(X : 1) à 150°C38
Figure II.6. Mécanisme de déshydratation du fructofuranose en HMF dans le DMSO à 150 °C,
proposé par Amarasekara et al.39
84
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Garcia et al.45 ont décrit un procédé similaire pour la glycosidation directe du glucose
impliquant le diphénylsulfoxyde (DPSO). La formation d’un intermédiaire diphényl sulfure
bis(trifluorométhanesulfonate) 1 par réaction entre le diphénylsulfoxyde et l’anhydride
triflique à -78 °C, permet d’activer in situ la fonction hémiacétalique du glucose (Figure II.8).
Par perte d’une molécule de diphénylsulfoxyde, l’intermédiaire oxosulfonium obtenu 2 est
transformé en oxocarbénium trifluorométhanesulfonate 3 à -40 °C. Il réagit ensuite avec un
alcool pour former le glucoside correspondant.
Figure II.8. Procédé de glycosidation développé par Gin et al.46 employant l’anhydride
triflique et de le diphénylsulfoxyde
85
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
86
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
1 1 150 1 68 0,19 : 1
2 1 125 5 63 0,18 : 1
3 1 110 9 54 1,99 : 1
4 1 90 39 60 0,40 : 1
5 0,1 125 14 65 0,96 : 1
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.)
Rendement en
XC10 (%)
100%
80%
150°C
60% 125°C
110°C
40%
90°C
20%
0%
0 10 20 30 40 50 60
Temps (h)
87
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
L’effet de la pression a été étudié à une température de 125 °C plutôt qu’à 150 °C ; à 150
°C, sous une pression réduite de 0,1 bar, l’évaporation progressive du DMSO aurait entrainé
une modification de la stœchiométrie des réactifs dans le milieu réactionnel.
Le rendement maximum en D-xylosides de décyle est similaire, que la réaction soit
conduite à pression atmosphérique (Tableau II.9, entrée 2) ou sous pression réduite (Tableau
II.9, entrée 5). Cependant, le temps de synthèse est multiplié par trois sous pression réduite
et la stéréosélectivité est très différente : on obtient un mélange de xylofuranosides et de
xylopyranosides de décyle dont les rapports sont respectivement de 0,19 : 1 (mol./mol.) sous
une pression de 1 bar (à t1h), et de 0,96 : 1 (mol./mol.) sous une pression de 0,1 bar (à t14h).
La cinétique de la glycosidation dans le DMSO est donc davantage contrôlée sous pression
réduite, puisque le rendement en DP1 est maximum lorsque l’équilibre entre les formes
furanosides et pyranosides n’est pas encore atteint. Ce comportement présente un intérêt
dans le cas où la synthèse sélective de glycofuranosides d’alkyle est recherchée.
100%
80%
60%
Rendement
en XC10 40%
(%)
20%
0%
0 5 10 15 20
Concentration en DMSO (éq.)
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DMSO (1 à 20 éq.), 150 °C, P atm
88
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
1 6 10 1 83
2 6 0,5 50
3 3 0,5 42
4 1 0,5 19
5 9 10 0,5 72
6 6 0,5 51
7 3 0,5 39
8 1 0,5 20
9 12 10 1 68
10 6 0,5 55
11 3 0,5 36
12 1 1 18
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (1 à 10 éq.), DMSO (6 à 12 éq.), 150 °C, P atm
89
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Après une période de latence d’une heure, pendant laquelle une partie du sucre est
consommée, la formation des xylosides de décyle débute. La distribution des formes
furanosides et pyranosides, et la stéréosélectivité de la formation des pyranosides (ratio
α/β) évoluent ensuite comme dans le cas d’une réaction de glycosidation acido-catalysée
conventionnelle51,54. Nous avons donc également suivi le pH de la réaction (Tableau II.11). Le
pH initial (t = 0) du milieu réactionnel à 125 °C est de 7,0. Après une heure de réaction, 20 %
du D-xylose ont réagi, le pH a chuté de trois unités et seulement 4 % de D-xylosides de
décyle sont formés. La conversion du D-xylose s’accélère ensuite, et le rendement en
xylosides atteint 57,5 % après 3 heures. Au-delà, la conversion du D-xylose devient quasi
complète et le rendement reste approximativement égal à 60 % de D-xylosides de décyle. La
baisse du pH ralentit significativement dès lors que la formation des xylosides débute. Le pH
du milieu réactionnel final est de 3,3.
Rendement et
xylose résiduel ratio
(%) α/β-pXC10
100% 1,4
1,2
80% % xylose
1 % p-XC10
60% 0,8 % f-XC10
40% 0,6 % XC10 tot
0,4 α/β-pyrano
20%
0,2
0% 0
0 2 4 6
Temps (h)
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.), 125 °C, P atm
t (h) 0 0,50 1 2 3 4 5 6
pH 7,0 5,5 4,1 3,8 3,7 3,5 3,4 3,3
Conversion (%) 0 11,0 18,8 66,1 88,0 92,6 95,7 97,0
Rendement en XC10 (%) 0 0,0 4,2 47,1 57,5 59,8 62,9 61,8
90
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Ces résultats montrent clairement que l’acidification du milieu s’opère durant la période
d’induction pendant laquelle une partie du D-xylose est converti sans qu’aucun xyloside ne
se forme. Ces observations nous ont amenés à rechercher l’origine d'espèces acides dans le
brut réactionnel et à discuter la relation entre la température de glycosidation, l’existence
d’une période d’induction et la chute de pH.
91
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
1 6 24 6 6,1
2a 6 24 6 5,2
3b 2 93 67 4,6
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.). La pression est réduite à 0,1 bar à Tamb,
puis le milieu est porté à 125 °C. La réaction se fait à 125 °C sous pression réduite.
a. DMSO préalablement chauffé à 150 °C, P atm, pendant 6 heures, puis ramené à température ambiante.
b. Le décanol est ajouté à la suspension de D-xylose dans le DMSO préalablement portée à 125 °C, puis un vide
de 0,1 bar est appliqué.
Tableau II.12. Synthèse de D-xylosides de décyle (XC10DMSO) à 125 °C sous pression réduite
Lorsque le décanol est ajouté à la solution de D-xylose dans le DMSO à 125 °C et que la
pression est immédiatement réduite à 0,1 bar, un rendement de 67 % de D-xylosides de
décyle est obtenu en 2 h (Tableau II.12, Entrée 3) et le pH est de 4,6. Ce rendement est
similaire à celui d’une réaction à P atm. (Tableau II.9, Entrée 2). Par comparaison des entrées
1 et 3 du Tableau II.12, l’hypothèse d’une décomposition partielle du D-xylose en composés
acides capables d’activer la réaction de glycosidation peut être formulée.
Nous avons donc suivi le pH d’une solution de D-xylose dans le DMSO (12 éq.) chauffée de
température ambiante à 125 °C, à pression atmosphérique (Tableau II.13). Cette expérience
92
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
t (min) 0 4 7 12 14 20 23,5 27 t0
93
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
94
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
95
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
96
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
possibilités et les valeurs de pH comprises entre 3,3 et 4,6 que nous avons obtenues, nous
avons orienté notre recherche d’identification des espèces acides vers les acides organiques
issus de la caramélisation des sucres.
Nous avons d’abord utilisé une technique de dosage des acides organiques déjà existante
chez ARD : le dosage par chromatographie liquide ionique à haute performance (HPLIC).
L’analyse du brut réactionnel de glycosidation du D-xylose (Tableau II.9, Entrée 1) par
HPLIC a mis en évidence la présence des acides formique, acétique ou lévulinique (co-
élution), lactique et tartrique (Figure II.16). La quantité détectée d’acides organiques est de
l’ordre de 1,3.10-2 mole par mole de xylose engagée dans la réaction. Ces acides sont connus
pour être des produits de la caramélisation des sucres. D’autres pics non identifiés figurent
sur le chromatogramme ; ils peuvent provenir d’acides issus de la dégradation thermique du
DMSO.
97
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Rendement
en XC10 (%)
30%
25%
xyl/AF/DMSO :
20%
1/0/12
15% xyl/AF/DMSO :
1/0,1/12
10%
5%
0%
0 10 20 30
Temps (h)
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.), acide formique (0 ou 0,1 éq.), 90 °C, P atm
Rapport molaire D-xylose/acide formique/DMSO 1:0:12 () ; 1:0,1:12 ()
Figure II.17. Influence de l'acide formique sur la cinétique de formation des mono-D-
xylosides de décyle (XC10DMSO) dans le DMSO
98
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
100%
80%
60% 150 °C
Rendement 125°C
en AC10 40%
(%) 110 °C
20% 90 °C
0%
0 10 20
Temps (h)
Conditions réactionnelles : L-arabinose, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.), 90 - 150 °C, P atm
99
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
100%
80%
60%
Rendement
40%
en AC10
(%) 20%
0%
0 5 10 15 20
Concentration en DMSO (éq.)
Conditions réactionnelles : L-arabinose, décanol (10 éq.), DMSO (3 – 20éq.), 150 °C, P atm
1 6 10 0,17 74
2 6 0,25 61
3 3 0,5 45
4 9 10 0,17 73
5 6 0,17 64
6 3 0,25 42
7 12 10 1 64
8 6 0,25 58
9 3 0,25 42
100
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
80%
60% 150°C
Rendement
125 °C
en GC10 40%
(%) 110 °C
20% 90 °C
0%
0 10 20 30
Temps (h)
Conditions réactionnelles : D-glucose, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.), 90 – 150 °C, P atm
101
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
100%
80%
60%
Rendement
en GC10 40%
(%)
20%
0%
0 5 10 15 20
Concentration en DMSO (éq.)
Conditions réactionnelles : D-glucose, décanol (10 éq.), DMSO (3 - 20 éq.), 150 °C, P atm
1 10 1 66
2 6 0,5 38
3 3 0,5 26
Conditions réactionnelles : D-glucose, décanol (3 - 10 éq.), DMSO (12 éq.), 150 °C, P atm
102
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
La conversion des glycosides de méthyle est totale. Les glycosides de décyle obtenus se
présentent sous la forme d’un mélange d’isomères α,β-pyranosides et α,β-furanosides.
Corma et al.93 ont étudié la réaction de glucosides de butyle avec un excès d'octanol (12 éq.),
catalysée par une zéolithe acide, à 120 °C. Indépendamment de la composition en isomères
furanosides et pyranosides du mélange initial de glucosides de butyle, un mélange
anomérique des deux isomères de glucoside d'octyle a été obtenu. Le mécanisme de
transglycosidation décrit par Corma et al. est schématisé sur la Figure II.23. La
transacétalisation et l'isomérisation des glucofuranosides de butyle conduisent
respectivement aux glucofuranosides d'octyle (Figure II.24, étape A) et aux glucopyranosides
de butyle (Figure II.23, étape B). Les glucopyranosides d'octyle sont produits par
isomérisation des glucofuranosides d'octyle (Figure II.23, étape C), par transacétalisation des
glucopyranosides de butyle (Figure II.23, étape D) et également par isomérisation des
glucofuranosides de butyle suivie par la transacétalisation de l’intermédiaire formé par
ouverture du cycle (Figure II.23, étape E). La composition des mélanges de glycosides de
décyle est en accord avec ce mécanisme.
103
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Les temps de réaction pour la synthèse des glycosides de décyle sont identiques, que la
réaction de glycosidation soit réalisée à partir des monosaccharides purs (D-xylose 1a, du L-
arabinose 1b et du D-glucose 1c) ou des monoglycosides de méthyle (Figure II.24).
Cependant, les rendements en monoglycosides de décyle obtenus à partir de
monoglycosides de méthyle sont un peu inférieurs à ceux obtenus par glycosidation des
monosaccharides, ce qui s’explique par la présence dans le milieu réactionnel d’une petite
quantité de monosaccharides libres, issus de l’hydrolyse des glycosides de méthyle. De plus,
les rendements chutent très rapidement. Ceci est probablement dû à la co-existence des
monoglycosides de méthyle et de décyle. La fonction O-méthyle en C(1) est un bon groupe
partant94, ce qui favorise l’oligomérisation des monoglycosides de décyle par réaction avec
une molécule de glycoside de méthyle et élimination d’une molécule de méthanol.
Conditions réactionnelles : sucre 1a-c ou glycoside de méthyle 1d-f, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.), 150 °C, P atm
104
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
1 1g GC101g 1,5 97 39
2 1h GC101h 3 99 34
Conditions réactionnelles : disaccharide, décanol (10 éq.), DMSO (12 éq.), 150 °C, P atm
Les rendements en monoglucosides de décyle sont inférieurs à ceux obtenus, dans les
mêmes conditions, par glycosidation du D-glucose (Tableau II.15, Entrée 1) ou par
transglycosidation du α-D-glucopyranoside de méthyle (Tableau II.16, Entrée 3). Cela vient
de la présence d’une fonction hydroxyle réductrice, en position anomérique des bioses,
susceptible de réagir avec le décanol. Ainsi la réaction de décanolyse de la liaison
interglycosidique (hydrolyse des disaccharides puis réaction avec le décanol) et la conversion
directe des disaccharides en cellobiosides et maltosides de décyle95 sont des réactions
concurrentes, ce qui limite la formation du D-glucose et donc des monoglucosides de décyle.
Cheetham et Sirimane96 ont montré que la réaction du maltose dans une solution
méthanolique d’acide chlorhydrique à 20-25 °C pendant quatre jours, conduit à un mélange
de 35 % de maltosides de méthyle et 40 % de glucosides de méthyle.
105
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
La méthode d'ARD pour le dosage des DP1 par CPG ne permet pas de doser les
cellobiosides et les maltosides de décyle. L'analyse par spectroscopies RMN 1H et 13C des
milieux de synthèse dans le méthanol-d4 ne permet pas non plus d'observer les pics
caractéristiques des diglucosides, sans doute trop dilués par l'excès de décanol et de DMSO
pour être détectés.
Les rendements en D-glucosides de décyle GC101g et GC101h sont du même ordre de
grandeur, mais la transglycosidation de la cellobiose est deux fois plus rapide que celle du
maltose. Nous pensons que cette différence vient de la présence d’eau dans le maltose
monohydraté 1h. L’eau est le sous-produit de la réaction de glycosidation, et sa distillation
en continu permet de déplacer l’équilibre vers la formation des glycosides d’alkyle. Aussi, la
glycosidation du maltose monohydrate accuse un retard par rapport à la glycosidation de la
cellobiose, dû à l’évaporation de l’eau contenue dans le milieu réactionnel à t 0. De plus, la
réactivité plus grande de la cellobiose pourrait s’expliquer par une solubilité dans l’eau six
fois moins grande que celle du maltose, donc peut-être une plus grande solubilité dans
l’alcool gras97.
Nous venons de démontrer que la méthodologie de synthèse développée pour la
glycosidation du D-xylose peut être efficacement appliquée à la glycosidation et la
transglycosidation de donneurs de glycoside de nature différente. Afin de mieux
appréhender la synthèse d’APGs à partir de la biomasse lignocellulosique, nous avons étudié
la transglycosidation de la cellulose, dans 10 éq. de décanol et 12 éq. de DMSO à 150 °C sous
une pression de 1 bar. En 6 h se forment 19 % de D-glucose, 3 % de monoglucosides de
décyle et des traces de HMF. Ce résultat semble indiquer que les acides organiques produits
par caramélisation ne sont pas capables de catalyser l’hydrolyse de polysaccharides, et que
l’ajout d’un catalyseur devrait être envisagé pour convertir la biomasse en APGs.
Nous allons maintenant appliquer la méthodologie de synthèse d’APGs dans le DMSO à
d’autres accepteurs de glycoside.
106
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
107
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
100%
80%
12 éq. DMSO
60%
Rendement 3 éq. DMSO
en XC5 40%
(%) 0,3 éq. DMSO
20% 0 éq. DMSO
0%
0 2 4 6
Temps (h)
Conditions réactionnelles : D-xylose, alcool amylique (10 éq.), DMSO (0,3 - 12 éq.), 150 °C, P atm
108
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Temps Rendement
Entrée Co-solvant Produit
(h) (%)
Tableau II.20. Glycosidation non catalysée du D-xylose par le décanol avec divers co-solvants
109
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
La conversion du D-xylose est complète quel que soit le co-solvant employé. Lorsque la
réaction est menée avec le diphénylsulfoxyde (DPSO) et le ditolylsulfoxyde (DTSO), la
formation des D-xylosides de décyle est très rapide (Tableau II.20, Entrées 1 et 2) et les
rendements sont similaires à celui obtenu, dans les mêmes conditions, avec le DMSO
(Tableau II.9, Entrée 1). La stéréosélectivité de la réaction est cependant différente : les
réactions dans le DMSO et dans le DPSO conduisent à un mélange riche en isomères
pyranosides (81,7 % et 84,0 %, respectivement), tandis que la réaction dans le DTSO conduit
à un mélange d'APX riche en isomères furanosides (65,0 %). Les xylopyranosides ne
deviennent majoritaires qu'à partir d'une heure de réaction dans le DTSO (Figure II.27).
La réaction est nettement plus lente dans la diméthylsulfone (DMSO2) et le rendement
maximum en D-xylosides de décyle est seulement de 47 % (Tableau II.20, Entrée 3).
Le sulfolane est le co-solvant qui permet d’obtenir le meilleur rendement en D-xylosides
de décyle en un minimum de temps (Tableau II.20, Entrée 4).
Le DPSO, le DTSO et la DMSO2 sont des composés solides et quasiment insolubles dans le
décanol à température ambiante. Le sulfolane est un composé liquide très peu miscible avec
le décanol à température ambiante. Pourtant, ils forment avec le décanol et le D-xylose un
milieu homogène à la température utilisée. Nous avons mis à profit cette propriété afin de
séparer le co-solvant de la solution alcoolique et des APGs en fin de réaction.
60%
50%
40%
% pyr (DPSO)
Pourcentage 30%
% fur (DPSO)
d'isomères
20% % pyr (DTSO)
XC10 (%)
% fur (DTSO)
10%
0%
0 1 2 3 4
Temps (h)
110
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DPSO (12 éq.), 150 °C, P atm, 30 min
111
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
80%
60%
Rendement 40%
en XC10
(%)
20%
0%
1e 2e 3e 4e
Réaction de glycosidation
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DPSO (12 éq.), 150 °C, P atm, 30 min
Figure II.29. Rendement en D-xylosides de décyle (XC10DPSO) dans le solide () et dans les
filtrats ()
112
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
formation de dixylosides de décyle est donc favorisée lorsque la réaction est réalisée dans la
DMSO2, justifiant des rendements en monoxylosides de décyle inférieurs à 60 %.
100%
80%
60%
Rendement
en XC10 40%
(%)
20%
0%
1e 2e 3e 4e
Réaction de glycosidation
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), DMSO2 (12 éq.), 150 °C, P atm, 6h
Figure II.30. Rendement en D-xylosides de décyle (XC10DMSO2) dans le solide () et dans les
filtrats ()
Bien que l’étape de filtration du co-solvant soit plus facile et que la proportion de
xylosides de décyle piégés soit nettement plus faible, le temps de cristallisation est inchangé,
les temps de synthèse sont nettement plus longs (6 h) et les rendements en monoxylosides
de décyle sont inférieurs.
Il semble difficile de trouver un compromis entre une synthèse de monoxylosides de
décyle rapide et sélective, et un recyclage par filtration du co-solvant cristallisé sans perte de
produits. Nous nous sommes donc orientés vers l’utilisation d’un co-solvant impliquant une
autre technique de séparation.
113
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
114
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), sulfolane (12 éq.), 150 °C, P atm, 15 min
115
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
100%
80%
60%
Rendement
en XC10 40%
(%)
20%
0%
1e 2e 3e 4e
Réaction de glycosidation
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), sulfolane (12 éq.), 150 °C, P atm, 15 min
Figure II.33. Rendement en monoxylosides de décyle (XC10S) dans la phase inférieure () et
dans les phases supérieures ()
116
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Rendement en
XC10 (%)
100%
80%
150 °C
60% 125 °C
90 °C
40%
90 °C + AF
20%
0%
0 10 20
Temps (h)
Conditions réactionnelles : D-xylose, décanol (10 éq.), sulfolane (6 éq.), acide formique (0 ou 0,1 éq.), 150 °C, P
atm
117
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
Temps Rendement
Entrée Sucre
(min) (%)
1 Glucose anhydre 15 62
2 Glucose monohydrate 30 38
3 “Sirop de glucose” 30 33
Conditions réactionnelles : sucre, décanol (10 éq.), sulfolane (12 éq.), eau (0 ou 0,428 éq.), 150 °C, P atm
PS PI PS PI PS PI
% décanol 73,1 4,8 74,8 7,3 77,2 3,3
% sulfolane 6,4 56,9 6,8 55,8 4,3 57,5
% DP1 11,0 1,6 11,3 2,7 8,5 1,0
Conditions réactionnelles : sucre, décanol (10 éq.), sulfolane (12 éq.), 150 °C, P atm, 15 min
Tableau II.23. Compositions des phases supérieures (PS) et inférieures (PI) en pourcentage
massique déterminés par CPG
118
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
V. CONCLUSION
Ce travail est une étude originale sur la glycosidation de Fischer non catalysée. La
flexibilité de la méthode de synthèse sans catalyseur, basée sur l'utilisation d'un co-solvant
119
Chapitre II. Les sulfoxydes et les sulfones : solvants pour la synthèse d’APGs sans catalyseur
soufré recyclable avec une activation par formation in situ d'acides organiques, a été
démontrée. Une large gamme d'APGs a pu être préparée en faisant varier la nature du sucre
et la longueur de la chaîne hydrocarbonée de l’alcool. Les similitudes entre la cinétique et la
stéréosélectivité de la réaction de glycosidation dans les solvants soufrés et celles d'une
glycosidation acido-catalysée classique, ont été mises en évidence.
Une stratégie de synthèse d'APGs, transposable à l'échelle industrielle, a été mise en place
dans le respect des règles de la chimie verte, par optimisation des temps de synthèse, de la
nature du solvant et des rapports molaires sucre/alcool gras et sucre/co-solvant. Le
caractère innovant et "vert" de ce procédé réside dans l'utilisation du sulfolane, solvant
aisément recyclable, capable de promouvoir la formation de monoglycosides d’alkyle en des
temps de synthèse particulièrement remarquables. L'inutilité d'ajouter un catalyseur acide
limite la dégradation des APGs en sous-produits indésirables, réduit les risques encourus par
l'expérimentateur lors de la manutention d'un composé toxique et/ou corrosif et réduit le
coût du procédé lié à l’investissement dans un équipement résistant à la corrosion.
La transformation des agro-ressources en molécules plateformes requiert souvent une
étape préalable de fractionnement du végétal en sirops de sucres, qui doivent être purifiés
et concentrés par distillation de l'eau sous pression réduite. Les différences de composition
des matières premières en constituants pariétaux restreignent généralement l'application
des procédés à un type de substrat. Ainsi, définir un procédé de conversion directe de la
biomasse lignocellulosique, sans étape de fractionnement ou de prétraitement chimique, et
applicable à tout type de substrat végétal, constitue une démarche originale et intéressante.
Cette démarche et les résultats auxquels elle nous a conduits seront exposés dans le
troisième chapitre de ce mémoire.
120
Chapitre II. Partie expérimentale
PARTIE EXPERIMENTALE
121
Chapitre II. Partie expérimentale
II.1.3. Détermination du pH
La mesure du pH est effectuée dans une solution eau/isopropanol 50/50 v/v à une
concentration de 10 % massique, à l’aide d’un pHmètre WTW526 (correction automatique
de la valeur du pH en fonction de la température de la solution) ou pHmètre WTW330
portatif. L’étalonnage est effectué régulièrement avec des solutions tampons pH=4,0 et 7,0
(Hanna Instruments).
Appareillage
Au sein du laboratoire d’ARD, l’analyse chromatographique en phase gazeuse des produits
et des milieux réactionnels est réalisée sur un chromatographe Varian Bruker 450, muni d’un
détecteur à ionisation de flamme.
- Colonne capillaire CP-sil 13 CB (L = 25 m, Ø = 0,32 mm, e = 1,2 µm) ;
nature de la phase : faiblement polaire
- Gaz vecteur : hélium ; débit : 1,7 mL/min
- Température injecteur : 300 °C
- Température détecteur : 300 °C
122
Chapitre II. Partie expérimentale
Réactifs
- Pyridine anhydre (99 %, Acros)
- HMDS : 1,1,1,3,3,3-Hexaméthyldisilazane (98 %, Acros)
- TMSCl : Chlorotétraméthylsilane (98 %, Aldrich)
- Laurate de méthyle : Ester méthylique d’acide laurique (96 %, Acros)
- D-mannitol (pureté analytique, Acros)
- 1-Docosanol (98 %, Aldrich)
123
Chapitre II. Partie expérimentale
Programme de température :
150 °C – 270 °C : 2 °C/min
270 °C – 300 °C : 25 °C/min
300 °C : 10 min
Les temps de rétention tR des composés silylés sont rassemblés dans le tableau suivant, les
composés sont classés par étalon interne :
Composé tR (min)
124
Chapitre II. Partie expérimentale
Composé tR (min)
DP1 α-furano-D-X5 21,95
β-furano-D-X5 22,19
α-pyrano-D-X5 25,14
β-pyrano-D-X5 28,38
EI D-Mannitol 26,66
Tableau II.29. Temps de rétention des composés silylés analysés par CPG
125
Chapitre II. Partie expérimentale
Composé Équation
Sulfones
Monoglycosides de méthyle
et d’isoamyle
Disaccharides
Sulfoxydes
Tableau II.30. Équations pour la quantification des composés non étalonnés dans la
procédure CPG
126
Chapitre II. Partie expérimentale
Droites d’étalonnage
Le tableau suivant regroupe les coefficients A et B des droites d’étalonnage des acides
formique, acétique, lactique, lévulinique, succinique, tartrique et furandicarboxylique, par
rapport à l’étalon hexanol, selon l’équation :
Tableau II.31. Coefficient des droites d’étalonnage des acides organiques par CPG
127
Chapitre II. Partie expérimentale
Temps de rétention
Les temps de rétention tR des composés silylés sont rassemblés dans le tableau suivant :
Composé tR (min)
Tableau II.32. Temps de rétention des acides organiques silylés analysés par CPG
Chromatogramme
128
Chapitre II. Partie expérimentale
129
Chapitre II. Partie expérimentale
Temps (h) 3 3 3
D-xylose 1a L-arabinose 1b D-glucose 1c
Sucre (1 éq.)
(5 g, 0,033 mol) (5 g, 0,033 mol) (5 g, 0,028 mol)
Décanol (10 éq.) 52,7 g (0,33 mol) 52,7 g (0,33 mol) 43,9 g (0,28 mol)
Acide sulfurique (1 %) 0,5 g (0,005mol) 0,5 g (0,005 mol) 0,5 g (0,005 mol)
52 g 52,6 g 50,6 g
Rendement massique
88 % 80 % 50 %
Tableau II.34. Glycosidation de Fischer des monosaccharides
Tableau II.35. Analyse par CPG des polyglycosides de décyle synthétisés par la réaction de
glycosidation de Fischer acido-catalysée
130
Chapitre II. Partie expérimentale
Tableau II.37. Analyse par CPG des polyxylosides d’alkyle synthétisés en présence de DMSO
131
Chapitre II. Partie expérimentale
AC10DMSO GC10DMSO
Tableau II.39. Analyse par CPG des polyglycosides de décyle synthétisés en présence de
DMSO
132
Chapitre II. Partie expérimentale
Tableau II.41. Analyse par CPG des polyglycosides de décyle synthétisés par
transglycosidation des glycosides de méthyle et des disaccharides en présence de DMSO
133
Chapitre II. Partie expérimentale
134
Chapitre II. Partie expérimentale
Tableau II.43. Analyse par CPG des polyglycosides de décyle synthétisés en présence des co-
solvants soufrés
135
Chapitre II. Partie expérimentale
Recyclage du diphénylsulfoxyde
n 1 2 3 4
Xylose (1 éq.) 0,56 g 0,69 g 0,54 g 0,36 g
Décanol (9 éq.) 5,76 g 6,99 g 5,47 g 3,63 g
DPSO R1DPSO R2DPSO R3DPSO
Co-solvant (12 éq.)
9,75 g 11,67 g 7,55 g 6,09 g
F1DPSO = 3,3 g F2DPSO = 8,8 g F3DPSO = 6,6 g F4DPSO = 4,7 g
Rendement 34,7 % 64,9 % 71,6 % 69,4 %
massique en XC10 S1DPSO = 11,7 g S2DPSO = 8,0 g S3DPSO = 6,3 g S4DPSO = 4,4 g
27,9 % 14,4 % 23,4 % 11,4 %
Rendement total 63 % 79 % 95 % 81 %
Recyclage de la diméthylsulfone
n 1 2 3 4
Xylose (1 éq.) 2,17 g 2,35 g 2,06 g 1,94 g
Décanol (9 éq.) 22,00 g 23,74 g 20,98 g 19,63 g
DMSO2 R1DMSO2 R2DMSO2 R3DMSO2
Co-solvant (12 éq.)
17,29 g 18,65 g 16,42 g 15,24 g
F1DMSO2 = 15,9 g F2DMSO2 = 22,8 g F3DMSO2 = 18,4 g F4DMSO2 = 16,9 g
Rendement 38,8 % 51,9 % 41,3 % 47,2 %
massique en XC10 S1DMSO2 = 20,6 g S2DMSO2 = 17,9 g S3DMSO2 = 17,7 g S4DMSO2 = 13,3 g
6,4 % 7,8 % 4,43 % 9,7 %
Rendement total 45 % 60 % 46 % 57 %
136
Chapitre II. Partie expérimentale
137
Chapitre II. Partie expérimentale
138
Chapitre II. Partie expérimentale
Recyclage du sulfolane
n 1 2 3 4
Xylose (1 éq.) 2,62 g 2,38 g 2,00 g 1,52 g
Décanol (9 éq.) 26,52 g 24,17 g 20,24 g 15,37 g
Sulfolane PI1 PI2 PI3
Co-solvant (12 éq.)
26,76 g 24,21 g 19,87 g 15,42 g
PS1 = 29,4 g PS2 =27,6 g PS3 = 24,0 g PS4 = 19,4 g
Rendement 65,4 % 72,0 % 75,3 % 73,9 %
massique en XC10 PI1 = 25,4 g PI2 = 21,2 g PI3 = 17,0 g PI4 = 12,0 g
8,5 % 15,2 % 10,2 % 11,3 %
Rendement total 74 % 87 % 83 % 85 %
139
Chapitre II. Partie expérimentale
140
Chapitre II. Partie expérimentale
141
Chapitre II. Partie expérimentale
RMN 1H ((CD3)2SO, 250MHz) δ (ppm) : 0,86 (t, 3H, H10', JH10'-H9' = 6,25 Hz) ; 1,18-1,25 (m,
16H, H9', H8', H7', H6', H5', H4', H3', H2') ; 1,49 (2H, H1'a, H1'b, JH1’a-H1’b = 12,5 Hz) ; 2,89-3,68
(m, 8H, , H2, H3, H4, H5a, H5b, OH) ; 4,05 (d, 0,30H, H1 β-D-pyranoside, JH1-H2 = 7,5 Hz) ; 4,56
(d, 0,55H, H1 α-D-pyranoside, JH1-H2 = 2,5 Hz) ; 4,68 (s, 0,07H, H1 β-D-furanoside) ; 4,78
(s, 0,08H, H1 α-D-furanoside)
Le pourcentage de chacun des isomères, déterminé par RMN, est :
- α-D-xylofuranoside de décyle = 7,0 %
- β-D-xylofuranoside de décyle = 8,0 %
- α-D-xylopyranoside de décyle = 55,0 %
- β-D-xylopyranoside de décyle = 30,0 %
RMN 13C ((CD3)2SO, 62,9MHz) δ (ppm) : 98,93 (α-D-pyranoside) ; 103,63 (β-D-pyranoside)
La présence de DMSO résiduel n’a pas été mise en évidence.
La composition des xylosides de décyle isolés, déterminée par CPG, est :
- Décanol = 7,8 %
- D-xylose = 0,04 %
- D-monoxylosides de décyle = 49,2 %
Le pourcentage de chacun des isomères, déterminé par CPG, est :
- α-D-xylofuranoside de décyle = 2,2 %
- β-D-xylofuranoside de décyle = 3,3 %
- α-D-xylopyranoside de décyle = 57,1 %
- β-D-xylopyranoside de décyle = 37,4 %
142
Chapitre II. Partie expérimentale
RMN 1H ((CD3)2CO, 250 MHz) δ (ppm) : 0,87 (t, 3H, H10', JH10'-H9' = 5,0 Hz) ; 1,30 (m, 16H,
H9', H8', H7', H6', H5', H4', H3', H2') ; 1,59 (m, 2H, H1'a, H1’b, JH1’a-H1’b = 5,0 Hz) ; 3,32 – 4,10
(m, 8H, H2, H3, H4, H5a, H5b, OH) ; 4,23 (d, 0,37H, H1 β-D-pyranoside, JH1-H2 = 5,0 Hz) ; 4,70
(d, 0,54H, H1 α-D-pyranoside, JH1-H2 = 2,5 Hz) ; 4,86 (s, 0,07H, H1 β-D-furanoside) ; 4,96 (s,
0,02H, α-D-furanoside)
Le pourcentage de chacun des isomères, déterminé par RMN 1H, est :
- Mono-α-D-xylofuranoside de décyle = 2,0 %
- Mono-β-D-xylofuranoside de décyle = 7,0 %
- Mono-α-D-xylopyranoside de décyle = 54,0 %
- Mono-β-D-xylopyranoside de décyle = 37,0 %
RMN 13C ((CD3)2CO, 62,9 MHz) δ (ppm) : 99,81 (α-D-pyranoside) ; 104,38 (β-D-pyranoside)
La présence de sulfolane résiduel n’a pas été mise en évidence.
La composition des xylosides de décyle isolés, déterminée par CPG, est :
- Décanol = 0,27 %
- D-xylose = 0,2 %
- D-monoxylosides de décyle = 71,5 %
La présence de sulfolane résiduel n’a pas été détectée.
Le pourcentage de chacun des isomères, déterminé par CPG, est :
- α-D-xylofuranoside de décyle = 2,9 %
- β-D-xylofuranoside de décyle = 3,6 %
- α-D-xylopyranoside de décyle = 55,9 %
- β-D-xylopyranoside de décyle = 37,6 %
143
Chapitre II. Partie expérimentale
144
Chapitre II. Bibliographie
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
145
Chapitre II. Bibliographie
b) Abe, M.; Fukaya, Y.; Ohno, H. Chem. Commun. 2012, 48, 1808-1810.
17 - a) Sasaki, K.; Nagai, H.; Matsumura, S.; Toshima, K. Tetrahedron Lett. 2003, 44, 5605-
5608.
b) Sasaki, K.; Matsumura, S.; Toshima, K. Tetrahedron Lett. 2004, 45, 7043-7047.
c) Kuroiwa, Y.; Sekine, M.; Tomono, S.; Takahashi, D.; Toshima, K. Tetrahedron Lett.
2010, 51, 6294-6297.
18 - Rencurosi, A.; Lay, L.; Russo, G.; Caneva, E.; Poletti, L. J. Org. Chem. 2005, 70, 7765-
7768 ; Carbohydr. Res. 2006, 341, 903-908.
19 - a) Galan, M. C.; Brunet, C.; Fuensanta, M. Tetrahedron Lett. 2009, 50, 442-445.
b) Galan, M. C.; Jouvin, K.; Alvarez-Dorta, D. Carbohydr. Res. 2010, 645, 45-49.
20 - a) Park, T.-J.; Weïwer, M.; Yuan, X.; Baytas, S. N.; Munoz, E. M.; Murugesan, S.;
Linhardt, R. J. Carbohydr. Res. 2007, 342, 614-620.
b) Muñoz, F. J.; André, S.; Gabius, H.-J.; Sinisterra, J. V.; Hernáiz, M. J.; Linhardt, R. J.
Green Chem. 2009, 11, 373-379.
21 - a) Augé, J.; Sizun, G. Green Chem. 2009, 11, 1179-1183.
b) Monasson, O.; Sizun-Thomé, G.; Lubin-Germain, N.; Uziel, J.; Augé, J. Carbohydr.
Chem. 2012, 352, 202-205.
22 - a) Wu, J.; Zhang, J.; Zhang, H.; He, J. ; Ren, Q.; Guo, M. Biomacromolecules 2004, 5,
266-268.
b) Heinze, T.; Schwikal, K.; Barthel, S. Macromol. Biosci. 2005, 5, 520-525.
c) Abbott, A. P.; Bell, T. J.; Handa, S.; Stoddart, B. Green Chem. 2005, 7, 705-707.
d) Barthel, S.; Heinze, T. Green Chem. 2006, 8, 301-306.
e) Fanselow, M.; Holbrey, J.; Seddon, K. R., Int. Patent WO 2007/138256.
f) Li, C.; Wang, Q.; Zhao, Z. K. Green Chem. 2008, 10, 177-182.
g) Köhler, S.; Liebert, T.; Heinze, T. J. Polym. Sci. A 2008, 46, 4070-4080.
h) Rinaldi, R.; Palkovits, R.; Schüth, F. Angew. Chem. 2008, 120, 8167-8170.
i) Vanoye, L. ; Fanselow, M. ; Holbrey, J. D.; Atkins, M. P.; Seddon, K. R. Green Chem.
2009, 11, 390-396.
j) Gericke, M.; Liebert, T.; Heinze, T. Macromol. Biosci. 2009, 9, 343-353.
k) Cao, Y.; Wu, J.; Zhang, J.; Li, H.; Zhang, Y.; He, J. Chem. Eng. J. 2009, 147, 13-21.
23 - Villandier, N.; Corma, A. Chem. Commun. 2010, 46, 4408-4410.
24 - Ignatyev, I. A.; Mertens, P. G. N.; Van Doorslaer, C.; Binnemans, K.; De Vos, D. E. Green
Chem. 2010, 12, 1790-1795.
25 - Casu, B.; Reggiani, M.; Gallo, G. G.; Vigevani, A. Tetrahedron 1966, 22, 3061-3083.
26 - a) Perlin, A. S. Can. J. Chem. 1966, 44, 539-550.
146
Chapitre II. Bibliographie
b) Gillet, B.; Nicole, D. J.; Delpuech, J.-J. Tetrahedron Lett. 1982, 23, 65-68.
c) Dais, P.; Perlin, A. S. Carbohydr. Res. 1985, 136, 215-223 ; ibid. 1987, 169, 159-169.
d) Angyal, S. J. Carbohydr. Res. 1994, 263, 1-11.
e) Gamini, A.; Toffanin, R.; Murano, E.; Rizzo, R. Carbohydr. Res. 1997, 304, 293-302.
f) Berger, S.; Diaz, M. D.; Hawat, Ch. Pol. J. Chem. 1999, 73, 193-195.
27 - Calle, P.; Sanchez, A.; Sieiro, C. Carbohydr. Res. 1991, 209, 1-11.
28 - a) Vishnyakov, A.; Widmalm, G.; Laaksonen, A. Angew. Chem. Int. Ed. 2000, 39, 140-
142.
b) Nikolakis, V.; Mushrif, S. H.; Herbert, B.; Booksh, K. S.; Vlachos, G. V. J. Phys. Chem. B
2012, 116, 11274-11283.
29 - Hägglund, E.; Lindberg, B.; McPherson, J. Acta Chem. Scand. 1956, 10, 1160-1164.
30 - Wallace, G.; Russell, W. R.; Lomax, J. A.; Jarvis, M. C.; Lapierre, C.; Chesson, A.
Carbohydr. Res. 1995, 272, 41-53.
31 - a) Goring, D. A. I.; Timell, T. E. J. Phys. Chem. 1960, 64, 1426-1430.
b) Saake, B.; Kruse, Th.; Puls, J. Biores. Technol. 2001, 80, 195-204.
c) Naran, R.; Black, S.; Decker, S. R.; Azadi, P. Cellulose, 2009, 16, 661-675.
32 - Rowley, J.; Black, S. (NREL) Determination of an efficient extraction method of xylan
from biomass, 2010.
33 - Poncini, L.; Richards, G. N. Carbohydr. Res. 1980, 87, 209-217.
34 - Moody, W.; Richards, G. N. Carbohydr. Res. 1981, 97, 247-255.
35 - a) Nakamura, Y.; Morikawa, S. Bull. Chem. Soc. Jpn 1980, 53, 3705-3706.
b) Szmant, H. H.; Chundury, D. D. J. Chem. Technol. Biotechnol. 1981, 31, 135-145.
36 - Dias, A. S.; Pillinger, M.; Valente, A. A. J. Catal. 2005, 229, 414-423.
37 - Chedda, J. N.; Román-Leshkov, Y.; Dumesic, J. A. Green Chem. 2007, 9, 342-350 ;
Chedda, J. N.; Dumesic, J. A. Catal. Today 2007, 123, 59-70.
38 - Musau, R. M.; Munavu, R. M. Biomass, 1987, 13, 67-74.
39 - Amarasekara, A. S.; Williams, L. D.; Ebede, C. C. Carbohydr. Res. 2008, 343, 3021-3024.
40 - a) Garegg, P. J.; Henrichson, C.; Norberg, T. Carbohydr. Res. 1983, 116, 162-165.
b) Sato, S.; Mori, M.; Ito, Y.; Ogawa, T. Carbohydr. Res. 1986, 155, C6-C10.
c) Rigny, J. H.; Senanayake, C. J. Org. Chem. 1987, 52, 4635-4637.
d) Kahne, D.; Walker, S.; Cheng, Y.; Van Engen, D. J. Am. Chem. Soc. 1989, 111, 6881-
6882.
e) Zhang, H.; Wang, Y.; Voelter, W. Tetrahedron Lett. 1995, 36, 1243-1246.
f) Alonso, I.; Khiar, N.; Martin-Lomas, M. Tetrahedron Lett. 1996, 37, 1477-1480.
147
Chapitre II. Bibliographie
g) Nagai, H.; Matsumura, S.; Toshima, K. Tetrahedron Lett. 2000, 41, 10233-10237.
41 - Crich, D.; Sun, S. J. Org. Chem. 1996, 61, 4506-4507 ; ibid. 1997, 62, 1198-1199.
42 - a) Chen, M.-Y.; Patkar, L. N.; Chen, H.-T.; Lin, C.-C. Carbohydr. Res. 2003, 338, 1327-
1332.
b) Agnihotri, G. ; Misra, A. K. Tetrahedron Lett. 2005, 46, 8113-8116.
43 - a) Crich, D.; Sun, S. J. Am. Chem. Soc. 1998, 120, 435-436.
b) Crich, D. Acc. Chem. Res. 2010, 43, 1144-1153.
44 - Gildersleeve, J.; Pascal, R. A., Jr.; Kahne, D. J. Am. Chem. Soc. 1998, 120, 5961-5969.
45 - a) Garcia, B. A.; Poole, J. L.; Gin, D. Y. J. Am. Chem. Soc. 1997, 119, 7597-7598.
b) Di Bussolo, V.; Kim, Y.-J.; Gin, D. Y. J. Am. Chem. Soc. 1998, 120, 13515-13516.
46 - Honda, E.; Gin, D. Y. J. Am. Chem. Soc. 2002, 124, 7343-7352.
47 - Codée, J. D. C.; Hossain, L. H.; Seeberger, P. H. Org. Lett. 2005, 7, 3251-3254.
48 - Nguyen, H. M.; Poole, J. L.; Gin, D. Y. Angew. Chem. Int. Ed. 2001, 40, 414-417.
49 - a) Nguyen, H. M.; Chen, Y.; Duron, S. G.; Gin, D. Y. J. Am. Chem. Soc. 2001, 123, 8766-
8772.
b) Boebel, T. A.; Gin, D. Y. Angew. Chem. Int. Ed. 2003, 42, 5874-5877.
50 - Garcia, B. A.; Gin, D. Y. J. Am. Chem. Soc. 2000, 122, 4269-4279.
51 - Chapat, J.-F.; Finiels, A.; Joffre, J.; Moreau, C. J. Catal. 1999, 185, 445-453.
52 - a) Chaubal, N. S.; Joshi, V. Y.; Sawant, M. R. J. Mol. Catal. A 2007, 267, 157-164.
b) Allam, A.; Behr, J.-B.; Dupont, L.; Nardello-Rataj, V.; Plantier-Royon, R. Carbohydr.
Res. 2010, 345, 731-739.
c) Hu, X. ; Lievens, C.; Li, C.-Z. ChemSusChem 2012, 5, 1427-1434.
53 - a) Lüders, H. Non ionic surfactants: alkyl polyglucosides, dans Surfactant Science Series
vol. 91 ; Eds. Balzer, D.; Lüders, H. Marcel Dekker Inc., New York, 2000, pp 31-33.
b) Estrine, B. ; Bouquillon, S. ; Hénin, F. ; Muzart, J. Green Chem. 2005, 7, 219-223.
54 - a) Balzer, D. Non ionic surfactants: alkyl polyglucosides, dans Surfactant Science Series
vol. 91 ; Eds. Balzer, D.; Lüders, H. Marcel Dekker Inc., New York, 2000, p19.
b) Martel, F.; Estrine, B.; Plantier-Royon, R.; Hoffmann, N.; Portella, C. Top. Curr.
Chem., 2010, 294, 79-115.
55 - a) Head, D. L.; McCarty, C. G. Tetrahedron Lett. 1973, 16, 1405-1408.
b) Santosusso, T. M.; Swern, D. J. Org. Chem. 1976, 41, 2762-2769.
56 - De Bruijn, J. M. Reactions of monosaccharides in aqueous alkaline solutions, dans
Monosaccharides in akaline medium : isomerization, degradation, oligomerization,
Technische Hogeschool Delft, 1986, pp 5-24 ; Influence of reaction parameters on the
148
Chapitre II. Bibliographie
c) Van Dam, H. E.; Kieboom, A. P. G.; Van Bekkum, H. Starch 1986, 38, 95-101.
69 - Tsai, P.-J.; Yu, T.-Y.; Chen, S.-H.; Liu, C.-C.; Sun, Y.-F. Food Res. Internat. 2009, 42, 380-
386.
149
Chapitre II. Bibliographie
70 - Tomasik, P.; Palasinski, M.; Wiejak, S. Adv. Carbohydr. Chem. Biochem. 1989, 47, 203-
277.
71 - Nikolov, P. Y.; Yaylayan, V. A. J. Agr. Food Chem. 2011, 59, 10104-10113.
72 - Moretton, C. Thèse, Analyse des caramels liquides : développement et validation de
nouvelles méthodes basées sur la chromatographie en phase liquide bidimensionnelle
(LC-LC), 2009, Université Claude Bernard-LYON 1.
73 - a) Timokhin, B. V.; Baransky, V. A.; Eliseeva, G. D. Russian Chem. Rev. 1999, 68, 73-84.
b) Weingarten, R.; Cho, J.; Xing, R.; Curtis Conner, W. Jr.; Huber, G. W. ChemSusChem
2012, 5, 1280-1290.
74 - Huang, X.; Duan, H.; Barringer, S. A. LWT - Food Sci. Technol. 2011, 44, 1761-1765.
75 - Evans, W. L. Chem. Rev. 1929, 6, 281-315.
76 - a) Ajandouz, E. H.; Puigserver, A. J. Agr. Food Chem. 1999, 47, 1786-1793.
b) Ajandouz, E. H.; Tchiakpe, L. S.; Dalle Ore, F.; Benajiba, A.; Puigserver, A. J. Food Sci.
2001, 66, 926-931.
77 - Raisi, A.; Aroujalian, A. J. Food End. 2007, 80, 370-373.
78 - a) Eggleston, G.; Trask-Morrell, B. J.; Vercellotti, J. R. J. Agr. Food Chem. 1996, 44, 3319-
3325.
b) Eggleston, G.; Vercellotti, J. R.; Edy, L. A.; Clarke, M. A. J. Carbohydr. Chem. 1996, 15,
81-94.
79 - a) Richards, G. N. Internat. Sugar J. 1986, 88, 145-148.
b) Richards, G. N.; Lowary, T. L. Effects of impurities on hydrolysis of sucrose in
concentrated aqueous solutions, Internat. Sugar J. 1988, 90, 164-167.
80 - Ranoux, A.; Djanashvili, K.; Arends, I. W. C. E.; Hanefeld, U. ACS Catal. 2013, 3, 760-763.
81 - Oefner, P. J.; Lanziner, A. H.; Bonn, G.; Bobleter, O. Monatshefte für Chemie 1992, 123,
547-546.
82 - Rahubadda, A.; Montoya, A.; Haynes, B. S. C5 Sugar decomposition products under hot
compressed water conditions, School of Chemical and Biomolecular Engineering,
University of Sydney, NSW 2006.
83 - a) Binder, J. B.; Blank, J. J.; Cefali, A. V.; Raines, R. T. ChemSusChem 2010, 3, 1268-1272.
b) Kim, S. B.; Lee, M. R.; Park, E. D.; Lee, S. M.; Lee, H. K.; Park, K. H.; Park, M. J. Reac.
Kinet. Mech. Cat. 2011, 103, 267-277.
84 - Jing, Q.; Lü, X.; Chinese J. Chem. Eng. 2007, 15, 666-669.
85 - Dunlop, A. P. Ind. Eng. Chem. 1948, 40, 204-209.
86 - Williams, D. L; Dunlop, A. P. Ind. Eng. Chem. 1948, 40, 239-241.
87 - Raharja, S.; Barre, L.; Rigal, L.; Vidal, P. F. Canadian J. Chem. Eng. 1997, 75, 913-920.
150
Chapitre II. Bibliographie
b) Pater, R. H.; Coehlo, R. A.; Mowery, D. F., Jr. J. Org. Chem. 1973, 33, 3272-3277.
c) Damez, C.; Bouquillon, S.; Harakat, D.; Hénin, F.; Muzart, J.; Pezron, I.; Komunjer, L.
Carbohydr. Res. 2007, 342, 154-162.
d) Roy, B.; Mukhopadhyay, B. Tetrahedron Lett. 2007, 48, 3783-3787.
b) Zurabyan, S. E.; Bílik, V.; Bauer, S. Chem. Zvesti 1969, 23, 923-927.
c) Koto, S. ; Hirooka, M.; Tashiro, T.; Sakashita, M.; Hatachi, M.; Kono, T.; Shimizu, M.;
Yoshida, N.; Kurasawa, S.; Sakuma, N.; Sawazaki, S.; Takeuchi, A.; Shoya, N.; Nakamura,
E. Carbohydr. Res. 2004, 339, 2415-2424.
96 - Chettham, N. W. H.; Sirimane, P. Carbohydr. Res. 1981, 96, 126-128.
97 - Umemura, M.; Hayashi, S.; Nakagawa, T.; Urakawa, H.; Kajiwara, K. J. Molec. Str.
Theochem 2003, 636, 215-228.
98 - Tilstam, U. Org. Process. Res. Dev. 2012, 16, 1273-1278.
99 - Caes, B. R. ; Raines, R. T. ChemSusChem 2011, 4, 353-356.
100 - Gaylord Chemical Corporation. Dimethyl Sulfoxide (DMSO) Physical Properties,
http://www.gaylordchemical.com/bulletins/bulletin101b/bulletin101b.pdf (accessed
January 2011).
101 - Fagan, P. J.; Ozer, R.; Till, E. J. Int. Patent WO 2013/101999, E. I. Du Pont de Nemours
and Co., 2013.
102 - To Hoai, N.; Sasaki, A.; Sasaki, M.; Kaga, H.; Kakuchi, T.; Satoh, T. Carbohydr. Res. 2011,
346, 1747-1751.
103 - a) Kawamoto, H.; Hatanaka, W.; Saka, S. J. Anal. Appl. Pyrol. 2003, 70, 303-313.
b) Kawamoto, H.; Saito, S.; Hatanaka, W.; Saka, S. J. Wood Sci. 2007, 53, 127-133.
151
Chapitre II. Bibliographie
c) Kawamoto, H.; Saito, S.; Saka, S. J. Anal. Appl. Pyrol. 2008, 82, 78-82.
104 - McCurry, P. M., Jr.; Pickens, C. E., US Patent 4,950,743, Henkel KGaA, 1990.
152
CHAPITRE III
SYNTHESE DE POLYGLYCOSIDES D’ALKYLE PAR
CONVERSION DIRECTE DE LA BIOMASSE LIGNOCELLULOSIQUE
Introduction 153
I. Rappels bibliographiques : la biomasse lignocellulosique 153
I.1. Utilisation de la biomasse comme matière première et source d’énergie 153
I.2. Composés constitutifs de la biomasse lignocellulosique 154
I.3. De la biomasse lignocellulosique aux PolyGlycosides d’Alkyle 158
II. Les substrats de l’étude 162
II.1. Choix des substrats 162
II.2. Composition chimique des substrats lignocellulosiques de l’étude 167
III. Transglycosidation des substrats lignocellulosiques 169
III.1. Facteurs pouvant influencer la réactivité des substrats 169
III.2. Réaction de transglycosidation des substrats 170
IV. Transglycosidation des substrats lignocellulosiques activée par les micro- 173
ondes
IV.1. Rappel bibliographique : effet des micro-ondes sur la biomasse 173
IV.2. Activation de la transglycosidation des substrats par les micro-ondes 175
V. Transglycosidation des substrats lignocellulosiques en présence d’un
179
solvant : le diméthylsulfoxyde
V.1. Transglycosidation du xylane en présence de DMSO 179
V.2. Transglycosidation des hémicelluloses de peuplier dans le DMSO 184
VI. Conclusion 187
Partie expérimentale 188
Références bibliographiques 199
153
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
INTRODUCTION
154
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
La biomasse est également de plus en plus utilisée comme matière première renouvelable
pour la chimie4,10. C'est dans le cadre du concept de chimie verte que sont ainsi produits
chaque année de nombreux composés d'origine renouvelable tels que les biolubrifiants (ex.
les dérivés de l'acide sébacique, obtenu à partir de l'huile de ricin), les agro-tensioactifs (ex.
les polyglycosides d'alkyle (APGs)), les synthons pour la chimie fine (ex. le furfural obtenu à
partir de pentosanes) et les biomatériaux (ex. amidon, cellulose, gluten, tanins …).
I.2.1. La cellulose
La cellulose est un homopolysaccharide dont le motif de répétition est la cellobiose (deux
molécules de D-glucose reliées par une liaison β-(14)) dont le degré de polymérisation est
supérieur à 10 000. La structure de la cellulose est simple et ordonnée. Les chaînes linéaires
de cellulose, reliées entre elles par de nombreuses liaisons hydrogène, s'agrègent pour
former des fibrilles cristallines. Cette structure cristalline, insoluble dans la plupart des
solvants, est en partie responsable de la résistance de la paroi végétale aux dégradations
bactériennes.
155
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Comme la cellulose comporte également des zones amorphes, elle présente un taux de
cristallinité variable. Les modifications chimiques se produisent plus facilement dans les
régions amorphes que dans les régions cristallines. Ainsi la vitesse d’hydrolyse acide de la
cellulose s’opère d’abord rapidement (pendant la dépolymérisation des zones amorphes)
puis elle ralentit, les zones cristallines étant peu affectées par la dépolymérisation 14. La
conversion complète de la cellulose en oligosaccharides hydrosolubles requiert souvent un
prétraitement physique ou chimique (enzymes, acide), de manière à désassembler la
structure supramoléculaire de la cellulose par rupture des liaisons hydrogène, améliorant
ainsi sa réactivité.
156
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Dans le cas d'un polymère linéaire, le suffixe -ose du glucide constituant la chaîne est
remplacé par le suffixe -ane (ex : xylane).
Dans le cas d'un polymère ramifié, les glucides greffés au squelette de base seront des
préfixes alors que les unités glucidiques de la chaîne principale porteront le suffixe -ane
(ex : glucuronoxylane).
Dans le cas des polymères « entrecoupés », l'unité glucidique la plus représentée portera
le suffixe -ane et les autres seront en préfixe (ex : glucomannane).
Les hémicelluloses sont classées en 4 groupes : les xylanes (les plus abondants), les
mannanes, les xyloglucanes et les β-glucanes21. Les xylanes sont constitués d'un squelette de
chaînes homopolymériques d'unités β-(14)-D-xylopyranoses, plus ou moins substituées
par des résidus de L-arabinofuranose, d'acide glucuronique ou de l'éther 4-O-méthyl
correspondant, et d'acides acétique, férulique et p-coumarique. La nature et la fréquence
d'occurrence des résidus, et le degré de branchement des chaînes dépendent de l'espèce
végétale18,19,22. En règle générale, les hémicelluloses des plantes annuelles contiennent 1 à 2
% de résidus O-acétyl, contre 3 à 17 % dans les hémicelluloses de bois. Les hémicelluloses
acétylées sont solubles dans l’eau et dans certains solvants (DMSO, formamide, DMF ...).
Plusieurs études ont montré que l’élimination des groupements acétyles améliore la
digestibilité enzymatique de la cellulose et des chaînes xylaniques23.
La masse moléculaire moyenne en poids (Mw) des hémicelluloses varie beaucoup d'un
groupe à l'autre, mais aussi avec la méthode d'estimation utilisée22. Les hémicelluloses de
céréales24 sont constituées d’un squelette arabinoxylane de M w comprise entre 60 et
400.103 g.mol-1. Les hémicelluloses des bois durs contiennent essentiellement des
glucuronoxylanes, tandis que celles des bois mous sont des glucomannanes 18,25. Leur masse
moléculaire22 est estimée inférieure à 100.103 g.mol-1.
157
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
I.2.3. La lignine
La lignine est un polymère tridimensionnel amorphe complexe, composé d’unités phényl-
propanes. Les trois monomères de répétition, l'alcool p-coumaryle, l'alcool coniféryle et
l'alcool sinapyle, sont reliés entre eux par des liaisons éther. La lignine est enchevêtrée dans
les fibres de cellulose, qu'elle protège contre les agressions chimiques et microbiennes. Elle
est également liée de façon covalente aux hémicelluloses par des liaisons benzyl ester avec
le groupement carboxyle des acides uroniques. Des liaisons éther, plus stables, peuvent
exister entre la lignine et les résidus arabinoses ou galactoses des xylanes et des
mannanes17.
158
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
La lignine peut être séparée des autres composants de la biomasse par un traitement
acido-catalysé dans un solvant organique (procédé Organosolv)26, par un traitement par
vapeur sous haute pression, par le procédé Kraft, par le procédé sulfite etc.
159
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
L’amylose et la cellulose, bien que toutes deux constituées d’unités glucopyranoses reliées
en (14), ont des réactivités très différentes. Dans l’amylose, les liaisons α-1,4-glycosidiques
conduisent à une structure hélicoïdale facilement accessible par les agents chimiques et
enzymatiques (Figure III.4).
Deng et al.31 ont étudié la capacité de différents acides organiques et minéraux à catalyser
la conversion de la cellulose cristalline en glucopyranosides de méthyle, sous pression et à
une température inférieure à 200 °C. Les auteurs ont montré que les hétéropolyacides de
160
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Keggin (H4SiW12O40 et H3PW12O40) sont aussi efficaces que l’acide sulfurique dilué,
conduisant à un rendement supérieur à 40 %. Le lévulinate de méthyle est le principal sous-
produit. La transposition des conditions réactionnelles à la synthèse de glucopyranosides
d’éthyle n’a pas posé de problème32.
Ignatyev et al.36 ont décrit la cinétique de formation des glucosides de butyle et d’octyle à
partir de la cellulose dans le liquide ionique [bmIm]Cl. Ils ont ensuite étendu leur étude à la
conversion directe de la cellulose en glucosides de dodécyle. Cependant, malgré la présence
du liquide ionique, la grande différence de polarité entre le dodécanol et le glucose issu de
l’hydrolyse de la cellulose empêchait la formation des APGlu. Les auteurs ont proposé une
approche alternative pour la préparation d’APGlu à longue chaîne, par butanolyse de la
cellulose suivie de la transglycosidation par un alcool gras des glucosides de butyles obtenus.
---O O
HO O O
O HO O
OH HO O
HO
ROH, HO OR
O O---
OH H2SO 4 cat., H2O cat. OH
O HO
OH O
- H2O +
HO OR
HO
HO OH
ROH = butanol, octanol, décanol
161
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Sekine et al.37 ont utilisé le liquide ionique [bmIm]Cl comme solvant pour la conversion
directe du xylane en xylosides d’alkyle à chaîne grasse, catalysée par l’acide 10-
camphorsulfonique.
Ochs et al.2b ont étudié la production enzymatique d’oligoxylosides d’alkyle par des
xylanases. Afin d’évaluer la façon dont les résidus L-arabinoses branchés sur la chaîne
xylanique peuvent impacter les proportions d’oligoxylosides d’alkyle, la réaction du pentan-
1-ol a été réalisée avec le xylane Oat spelt (rapport Xyl/Ara = 8,3) et le xylane Birchwood
(bois de bouleau) (rapport Xyl/Ara = 333,3). Le xylane Birchwood est converti en trois
produits principaux: le β-D-xylopyranoside de pentyle, le β-D-xylobioside de pentyle et le β-
D-xylotrioside. Le xylane Oat spelt conduit également à ces trois produits, ainsi qu’à deux
autres composés : le [3’-O-α-L-arabinofuranosyl]-β-D-xylobioside de pentyl et son analogue
xylotrioside.
Rendement en monoglycosides
Entrée Substrat Alcool d’alkyle (%)
Xylosides Arabinosides Glucosides
1 Son de blé Décanol 95,5 99,5 -
2 Hexanol 91,0 95,0 67,0
3 Paille de blé Décanol 95,2 14,2
4 Hexanol 95,0 95,0 11,0
Conditions réactionnelles : son ou aille de blé, alcool gras (14 éq.), H2SO4 (0,1 éq.), H2O (0,1 éq.), 109 °C
Tableau III.1. Synthèse de polyglycosides d’alkyle par conversion directe du son et de la paille
de blé
Les conditions de synthèse ont été appliquées à la conversion du son et de la paille de blé
en glycosides d’hexadécyle2c et de décyle2b,d (Tableau III.1, Entrées 2 et 4). La
transglycosidation de la paille par l’héxanol a conduit à un résidu solide, riche en lignine et
en cellulose, qui pourrait être valorisé de deux manières :
162
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
L’intérêt de notre démarche réside dans la mise au point d’un procédé de synthèse d’APGs
qui devra être robuste, « vert » et transposable à l’échelle industrielle et à de nombreux
substrats végétaux. La première partie de ce chapitre offre un aperçu de la variabilité qui
affecte la composition des végétaux au sein d’une même catégorie de biomasse, par les
diversités et complexités structurales des constituants pariétaux.
Afin de discuter l’influence de l’origine botanique des matières premières sur leur
réactivité dans la réaction de transglycosidation, nous allons présenter un état des lieux
relatif à la composition chimique de la paille de blé, du bois de peuplier et des xylanes.
II.1.2.a. Production
Le blé est l’une des productions agricoles les plus importantes à l’échelle mondiale avec
celle du riz et du maïs. En 2011/2012, plus de 690 millions de tonnes de blé ont été
produites dans le monde, dont plus de 135 millions de tonnes en Europe38. La France est le
163
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Tableau III.2. Compositions chimiques des pailles de blé relevées dans la littérature
164
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
D’après Sun et al.50, la fraction hémicellulosique de la paille, dosée après extraction par
une solution de soude (0,5 M) à 37 °C pendant 2 h, est composée de chaînes principales β-
(14)-D-xylanes et de plusieurs substituants attachés à la chaîne principale (Tableau III.3). 1
à 2 % des unités D-xylopyranose sont O-acétylées en position 2 ou 3 et 1 à 2 % d’acides
phénoliques (férulique et p-coumarylique) sont reliés à la chaîne principale par
l’intermédiaire d’une liaison ester avec les résidus L-arabinofuranoses. Les hémicelluloses
sont reliées à la lignine par des ponts « hémicellulose – liaison ester – (di)acide férulique –
liaison éther – monomère de lignine ».
Fréquence
Substituant Position d’attache
d’occurrence
L-arabinofuranose C-3 (D-Xyl) 1 unité D-Xyl sur 15
D-xylopyranose C-3 (D-Xyl) 1 unité D-Xyl sur 19
Acide uronique C-2 (D-Xyl) 1 unité D-Xyl sur 26
Acide férulique C-5 (L-Ara) 1 résidu L-Ara sur 121
Acide p-coumarylique C-5 (L-Ara) 1 résidu L-Ara sur 243
165
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
II.1.3. Le xylane
II.1.3.a. Composition chimique des xylanes
La composition chimique, la Mw et le DP des xylanes dépend de l’espèce végétale dont ils
sont extraits (Tableau III.4). Afin d’alléger l’écriture, nous avons adopté la nomenclature
suivante :
La technique d’extraction du xylane à partir d’un substrat végétal, et les traitements qu’il
subit ensuite (déacétylation, lavage, purification, décoloration …) influencent
considérablement sa composition chimique (Tableau III.5).
166
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Espèce
OSX 1 OSX 59 BSX a) 60 BSX10:1b) 61 BSX30:1b) 61 BrX 64 BX 62 CSX a) 64 WBX 63
végétale
D-xylose 52,8 (1) 28,1 (1) 44,2 (5) 59,3 (5) 62,3 (5) 56,0 (1) 95,6 64,7 (1) 89,4 (1)
L-arabinose 6,7 (1) 3,5 (1) 15,2 (5) 20,3 (5) 19,7 (5) 0 (1) 0 0 (1) 5,8 (1)
D-glucose 7,3 (1) 31,9 (1) 15,7 (5) 12,5 (5) 9,8 (5) 0 (1) 3,7 0 (1) 1,9 (1)
Lignine 0,3 21,3 (3) 6,4 (6) 7,0 (6) 5,2 (6) - - - -
Cendres 4,0 - - - - - 2,1 - -
Ac. uroniques 1,2 (7) 64 - 6,3 (7) 6,7 (7) 5,8 (7) 10,8 (7) 12,4 9,4 (7) 1,8
Mw 79,2 (2) 65 30,0 (4) 28,0 (2) 40,9 (2) 40,0 (2) - 35,5 (2) - 47,2 (2)
DPw - 194 (4) - - - - - - -
a)
Xylane obtenu par extraction alcaline
b)
Xylane obtenu par extraction alcaline peroxyde avec un rapport solution d’extraction/paille = 10:1 ou 30:1
(5)
- : non renseigné déterminé par CPG après hydrolyse acide et
(1)
déterminé après hydrolyse acide acétylation
(2) (6)
déterminée par GPC déterminé par CPG après oxydation alcaline
(3)
déterminée après extraction alcaline et nitrobenzène
(7)
précipitation dans un mélange méthanol/2- déterminé par colorimétrie selon la méthode de
propanol 66
Blumenkrantz et Asboe-Hansen
(4)
déterminée par SEC
Tableau III.5. Degré de polymérisation, masse moléculaire moyenne en poids (103 g.mol-1) et
composition en monosaccharides, en acides uroniques, en lignine et en cendres (%) de
différents xylanes
167
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
replié sur lui-même, abaissant la viscosité de la solution. C'est le cas des hémicelluloses de
paille de blé.
Au-delà d'un certain taux de substitution, les molécules d'arabinose latérales raidissent les
chaînes de xylose en les maintenant étendues. En solution aqueuse, les chaînes s'arrangent
de façon aléatoire en bâtonnets rigides à l'origine d'une grande viscosité. C'est le cas des
hémicelluloses du son de blé68-69.
Certains arabinoxylanes ne peuvent cependant pas être extraits de la paroi cellulaire par
une solution aqueuse. Ceci est dû à la formation de liaisons esters covalentes entre le
groupement hydroxyle des arabinoxylanes et le groupement carboxyle des acides
glucuroniques présents dans la structure, et à la formation de ponts diacide férulique entre
deux chaînes d'arabinoxylanes70, par l'intermédiaire des substituants arabinoses en C(O)-3.
Tableau III.6. Composition chimique des substrats de l’étude, de la paille et du son de blé et
du xylane Oat spelt
168
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
La composition chimique du peuplier que nous avons déterminée est en accord avec la
littérature, et plus particulièrement avec les travaux de Pan et al. 53 dans lesquels le peuplier
étudié possède un taux de cendres inférieur à 1 % et ne contient pas de résidus arabinoses.
La teneur en résidus acides uroniques est importante, car leur fréquence d’occurrence est
deux fois plus grande que celle déterminée par Gabrielii et al.
La paille de blé que nous avons étudiée est plus lignifiée que celles décrites dans la
littérature. Son taux de cendres est relativement élevé. Le degré de substitution de la chaîne
xylanique de paille par des résidus L-arabinose est plus grand que celui du xylane Beechwood
et bien plus important que celui de la chaine xylanique du peuplier (Xyl/Ara WS = 9,0 <
Xyl/AraBX = 37,5 <<< Xyl/AraPW = 730). Ceci suggère une meilleure hydrosolubilité des
hémicelluloses de paille19. Le son de blé contient 13 % d’arabinose, soit cinq fois plus que la
paille, et plus de 15 % de protéines. Sa teneur en lignine et en cellulose est également plus
faible. Ceci est dû à leurs différentes structures microscopiques. La paille est constituée de
couches concentriques appelées l’épiderme, le sclérenchyme et le parenchyme (et parfois la
moelle)44 :
L’épiderme est riche en cellulose et forme une couche externe dure et rigide,
Le parenchyme est essentiellement composé de cellulose,
Le sclérenchyme est un tissu très lignifié et très rigide.
169
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
D’après Harris et al.73, l‘hydrolyse acide à chaud du bois libère des sels d’acide 4-O-
méthylglucuronique. Le milieu d’hydrolyse, de pH ≈ 1,5, favorise la conversion de ces sels en
l’acide 4-O-méthylglucuronique non dissocié (pKa ≈ 3). Ainsi, chaque équivalent de sel, noté
Bois-COO- M+, neutralise un équivalent du catalyseur acide, noté H+ B-, selon l’équation
schématisée Éq. 174, affectant l’efficacité de la réaction d’hydrolyse.
170
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
montré qu’au-delà d’un degré d’acétylation de 1,5 moles de groupements acétyles par mole
de xylose, les xylanases sont totalement inhibées.
171
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en monoglycosides
T Temps Résidu de décyle (%)
Entrée Biomasse
(°C) (h) (%) a
Pentosides Glucosides
1 BX 90 6 94 <5 <1
2 110 4 61 48 12
3 150 0,5 69 43 13
4 PW 90 3 93 32 5
5 110 3 74 83 11
6 150 0,5 79 60 8
7 OSX 1 90 3 - 84 56
8 WB 2a 110 3 - 91 67
9 WS 2d 110 4 - 95 14
Conditions réactionnelles : substrat lignocellulosique, décanol (3 ou 10 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau
(0,064 éq.), 90 - 150 °C, P atm
a) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
- : non renseigné
La modification des quantités d’acide sulfurique et d’eau n’améliore pas les rendements
en monoglycosides de décyle (Tableau III.8).
La forte teneur en acides uroniques du BX confère à la chaîne xylane une plus grande
récalcitrance à l’hydrolyse71.
Les résidus L-arabinoses pendant le long des chaînes de β-(14)-D-xylopyranose du
OSX limitent probablement l’agrégation de ces chaînes et favorisent leur
transformation dans des conditions plus douces67.
172
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en monoglycosides
b Temps Résidu de décyle (%)
Entrée H2SO4/H2O
(h) (%) a
Pentosides Glucosides
Tableau III.8. Influence des quantités d’acide sulfurique et d’eau sur la conversion du xylane
Beechwood en APGs à 110 °C
L’influence de l’origine botanique sur la réactivité peut être discutée ici en comparant les
entrées 5, 8 et 9 du Tableau III.7. La différence de rendement en pentosides (83 % à partir du
peuplier et 91 % à partir de la paille de blé) s’explique par une teneur en acides uroniques
deux fois plus élevée dans le peuplier que dans la paille. En effet, la lignine compose un
173
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
quart du bois de peuplier, et une molécule de xylopyranose sur quatre est substituée par
une molécule d’acide uronique au sein des hémicelluloses, ce qui subodore un agencement
dans lequel la lignine est fortement liée aux hémicelluloses. L’accessibilité des
hémicelluloses à la réaction de transglycosidation en est donc réduite.
174
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
acides gras requiert 24 à 48 heures, l’utilisation des IMO réduit les temps de synthèse à 60 -
120 secondes. Les esters de cellulose produits possèdent des propriétés thermiques et
mécaniques de films plastiques comparables au polyéthylène81.
Orozco et al.82 ont étudié l’hydrolyse de la cellulose par l’acide phosphorique dans un
réacteur micro-onde. Un rendement en glucose supérieur à 50 % est obtenu en 3 h à 160 °C
avec 7,5 % d’acide phosphorique.
Roos et al.85 et Buranov et al.86 ont montré que le traitement de la biomasse par les micro-
ondes en présence d’eau ou d’éthanol favorise l’extraction des hémicelluloses de haute M w
et ne perturbe pas la distribution des substituants tels que les groupements acétyles le long
des chaînes xylaniques85. Les rendements d’extraction sont néanmoins inférieurs à ceux
obtenus par extraction sous pression réduite86.
175
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
irradiations conduit à une dégradation des APGlu. Les rendements sont inférieurs et les
temps de réaction accrus lorsque la réaction est chauffée de manière classique (bain
d’huile). Bornaghi and Poulsen89 ont également noté une remarquable accélération des
réactions de glycosidation sous IMO.
1/ CnH2n+1OH
OAc OAc
ZnCl2
AcO O AcO O
Activation MO
AcO AcO
OAc OCnH2n+1
OAc 2/ Ac2O/pyridine OAc
6 1 74 71/29 10 46 55/45
8 1 72 56/44 10 68 63/37
10 2 80 67/33 10 55 70/30
12 7 77 60/40 9 67 35/65
14 7 79 19/81 20 66 66/34
De cette littérature, il ressort que les IMO représentent une méthode rapide à la fois
d’extraction des hémicelluloses et d’hydrolyse de la cellulose. Elles présentent l’intérêt
d’augmenter la réactivité de la cellulose sans la dégrader. De plus, les micro-ondes
accélèrent la formation des glycosides d’alkyle. Leur utilisation comme méthode d’activation
de la transglycosidation du bois de peuplier et du xylane pourrait aussi améliorer les
rendements en glucosides et en pentosides d’alkyle.
176
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
5 PW 350 10 98 22 8
6 500 10 97 45 9
7 700 10 83 60 12
8 900 10 72 63 13
9 700 15 72 64 13
Conditions réactionnelles : substrat lignocellulosique, décanol (3 ou 10 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau
(0,064 éq.), MO (350 – 900W)
a) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
177
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Bien que les temps de synthèse d’APGs à partir de PW puissent être diminués sous l’action
des MO, la conversion du BX en pentosides de décyle n’est pas satisfaisante. L’activation par
MO ne permet pas non plus d’améliorer les rendements en glucosides de décyle. Les
résultats semblent donc indiquer que les IMO ne constituent pas une méthode d’activation
appropriée pour la transglycosidation de la biomasse lignocellulosique.
Ceci peut être expliqué d’une part par l’absence d’agitation mécanique dans un appareil
micro-ondes domestique. Au lieu d’une dispersion continue et homogène du substrat et des
catalyseurs dans le décanol, le milieu réactionnel est biphasique, le substrat solide
s’accumulant au fond du réacteur et l’alcool gras constituant un surnageant. Bien que le
milieu soit manuellement agité entre chaque période d’irradiation, le manque d’agitation en
continu est défavorable à la réaction d’hydrolyse des biopolymères en milieu hétérogène.
bp bp
Solvant chauffage irradiations Différence
conventionnel micro-ondes
Nous avons utilisé un thermomètre à infra-rouge afin d’évaluer la température après une
minute d’exposition aux MO. Nous avons effectivement observé des zones où la
température dépasse 170 °C et où le substrat végétal est susceptible d’être dégradé, et des
zones où la température est trop faible (90 – 100 °C) pour une transglycosidation efficace. En
effet, dans ces conditions de température, la transglycosidation des hémicelluloses de PW
par chauffage classique conduit à des rendements en pentosides et glucosides de décyle de
32 % et 5 %, respectivement (Tableau III.7, Entrée 4). La transglycosidation du BX conduit à
des rendements inférieurs à 5 % (Tableau III.7, Entrée 1).
178
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en glycosides
Puissance Temp. Temps Résidu a) de décyle (%)
Entrée Substrat
(W) (°C) (min) (%)
Pentosides Glucosides
1 BX -b 165 6 82 6 0
c
2 70 - 10 86 11 5
c
3 100 - 8 80 6 0
c
4 130 - 8 96 9 1
5 PW -b 165 2 18 42 15
c
6 70 - 5,5 60 41 11
c
7 100 - 6 37 43 9
c
8 130 - 4 31 48 9
Conditions réactionnelles : substrat lignocellulosique, décanol (10 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau (0,064
éq.)
a) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
b) Régulée par l’appareil micro-onde
c) Régulée par l’appareil micro-onde (consigne de température limite = 165 °C)
179
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
180
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en
Temps Résidu b monoglycosides de décyle (%)
Entrée H2SO4/H2O a
(h) (%)
Pentosides Glucosides
1 0/0 6 79 0 0
2 0,1/0,064 1 25 66 64
3 0,1/0,064 c 0,5 69 43 13
Conditions réactionnelles : xylane, décanol (12 éq.), DMSO (7,5 éq.), acide sulfurique (0 ou 0,1 éq.), eau (0 ou
0,064 éq.), 150 °C, P atm
a) Proportions d’acide sulfurique et d’eau osmosée (en g/g de xylane)
b) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
c) En absence de DMSO
Aucun glycoside de décyle n’est formé à 150 °C en l’absence de catalyseur (Tableau III.13,
Entrée 1). Le pourcentage de xylane résiduel indique qu’une partie du substrat a été
solubilisée et/ou dégradée. Le pH du milieu réactionnel est de 6,7. La production d’acides
organiques par caramélisation partielle des sucres du xylane, peut être envisagée, mais leur
neutralisation par les cendres empêcherait leur mise en évidence. L’analyse du milieu
réactionnel par CPG n’a pas mis en évidence la présence de sucres libres ou de furfural et de
HMF, leurs principaux produits de dégradation thermique. Le DMSO semble solubiliser une
partie du BX dans la solution décanolique, mais un catalyseur acide est indispensable pour
hydrolyser les polysaccharides en sucres susceptibles de former des APGs.
181
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
80%
Rendement en 60%
glycosides de
décyle et en D-
xylose (%) 40%
20%
0%
0 1 2 3 4 5 6
Temps (h)
Conditions réactionnelles : xylane, décanol (12 éq.), DMSO (7,5 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau (0,064 éq.),
150 °C, P atm, 6 h
182
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en
Temp. Temps Résidu a monoglycosides de décyle (%)
Entrée
(°C) (h) (%)
Pentosides Glucosides
1 110 6 24 54 3
2 90 6 100 6 0
Conditions réactionnelles : xylane, décanol (12 éq.), DMSO (7,5 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau (0,064 éq.),
P atm
a) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
Le rendement en pentosides est similaire avec 1,77 éq. de DMSO mais le temps de
réaction est multiplié par deux (Tableau III.15, Entrée 2). Une concentration en DMSO
inférieure à 1,77 éq. est insuffisante pour solubiliser entièrement le xylane au début de la
réaction. Au fur et à mesure de la conversion du substrat, le DMSO va solubiliser le reste du
xylane, comme en atteste le pourcentage de résidu obtenu après 6 h (Tableau III.15, Entrée
1).
183
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en monoglycosides
a Temps Résidu de décyle (%)
Entrée DMSO
(h) (%) b
Pentosides Glucosides
1 0,177 6 33 56 31
2 1,77 2 48 70 52
3 3,54 1 30 73 50
4 5,32 2 47 66 52
Conditions réactionnelles : xylane, décanol (12 éq.), DMSO (0,177 à 5,32 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau
(0,064 éq.), 150 °C, P atm
a) Concentration en DMSO (en g/g de xylane)
b) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
La réaction a d’abord été menée avec 0,1 équivalent d’acide sulfurique (Tableau III.16,
Entrée 3). L’absence du co-catalyseur eau ne modifie par le rendement en pentosides mais
double le temps de réaction, car l’hydrolyse de la chaîne xylane est plus lente. Cette
observation avait été faite par Bouxin et al. et Marinkovic et al. au cours de leur travaux sur
la transglycosidation sans solvant du xylane Oat spelt1 et des hémicelluloses de son de blé2a,
et par Villandier et Corma33 en étudiant la transglycosidation de la cellulose dans un liquide
ionique.
184
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en
Entrée H2SO4 a Temps Résidu monoglycosides de décyle (%)
(h) (%) b Pentosides Glucosides
1 0,15 0,5 29 65 60
2 0,125 0,5 26 64 57
3 0,1 2 53 62 57
4 0,075 3 17 58 46
5 0,005 3 100 4 0
6 0 6 100 0 0
Conditions réactionnelles : xylane, décanol (3 éq.), DMSO (7,5 éq.), acide sulfurique (0 à 0,15 éq.), 150 °C, P atm
a) Proportions d’acide sulfurique en équivalents (en g/g de xylane)
b) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
185
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Les compositions en cendres et en acides uroniques sont trop proches pour nous
permettre de commenter un éventuel effet sur la réactivité des deux substrats.
La diminution de la température de réaction dans le DMSO n’a pas d’effet sur les
rendements en glycosides de décyle (Tableau III.17, Entrées 1 – 2) mais augmente
186
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
Rendement en monoglycosides
a Temp. Temps Résidu de décyle (%) b
Entrée DMSO
(°C) (h) (%) b
Pentosides Glucosides
1 12 110 6 71 37 1
2 12 150 0,5 48 38 2
3 3 150 0,5 75 63 6
Conditions réactionnelles : peuplier, décanol (10 éq.), DMSO (3 ou 12 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau (0,064
éq.), P atm
a) Concentration en DMSO (en g/g de peuplier)
b) Masse de substrat résiduel par rapport à la masse de substrat initiale
100%
80%
Rendement en pentosides
60%
de décyle (%)
12 éq.
40% 3 éq.
0 éq.
20%
0%
0 1 2 3
Temps (h)
Conditions réactionnelles : peuplier, décanol (10 éq.), DMSO (0 - 12 éq.), acide sulfurique (0,1 éq.), eau (0,064
éq.), 150 °C, P atm
187
Chapitre III. Synthèse d’APGs par conversion directe de la biomasse lignocellulosique
VI. CONCLUSION
L’efficacité de la réaction de transglycosidation des substrats lignocellulosiques, comme
tout procédé de valorisation directe de la biomasse, est étroitement liée à la nature du
substrat, à son origine botanique et sa composition en constituants pariétaux. Les
rendements en polypentosides de décyle produits par transglycosidation du bois de peuplier
et du xylane de bois de hêtre (Beechwood) n’ont pas été aussi satisfaisants que ceux
précédemment obtenus par transglycosidation des co-produits du blé. Des différences de
composition chimique des biopolymères ont été évoquées afin d’expliquer la différence de
réactivité entre les substrats et de justifier les faibles rendements en glucosides de décyle.
188
Chapitre III. Partie expérimentale
PARTIE EXPERIMENTALE
Appareillage
Le chromatographe utilisé pour l’étude de la transglycosidation de la biomasse
lignocellulosique est le même que celui décrit dans le chapitre précédent pour l’étude de la
réaction de glycosidation des sucres (Varian Bruker GC450). Les caractéristiques du
chromatographe et le programme de température sont inchangés.
L’étude a été réalisée en suivant l’apparition des APGs en fonction du temps. Après une
interruption provisoire et non prolongée de l’agitation du milieu réactionnel, un échantillon
du surnageant est prélevé à des temps différents d’avancement de la synthèse, est silylé puis
est analysé par CPG.
Les réactifs sont les mêmes que ceux décrits précédemment (Chapitre II : Partie
expérimentale, II.2.1). Le protocole de préparation et de silylation des échantillons est le
même que celui décrit précédemment (Chapitre II : Partie expérimentale, II.2.1).
189
Chapitre III. Partie expérimentale
Temps de rétention
Les temps de rétention tR des composés silylés sont rassemblés dans le tableau suivant :
Composé tR (min)
Alcools gras ROH C10 6,67
Furanes HMF 6,81
Furfural 17,08
EI Laurate de méthyle 11,67
Tableau III.25. Temps de réaction des composés silylés analysés par CPG
Appareillage
Au sein du laboratoire d’ARD, le dosage des monosaccharides, du furfural, du HMF et de
l’acide galacturonique par chromatographie liquide haute performance s’effectue sur un
appareil Dionex ICS 5000, muni d’un détecteur UV et d’un réfractomètre, d’une pompe
isocratique, d’un injecteur automatique thermostaté à 5,0 °C. Le chromatographe a les
caractéristiques suivantes :
190
Chapitre III. Partie expérimentale
Le tableau suivant regroupe les temps de rétention et les coefficients des droites
d’étalonnage selon l’équation :
Tableau III.26. Etalonnage des sucres, des composés furaniques et du DMSO sur HPLC
191
Chapitre III. Partie expérimentale
Matériel
- Coupelles en aluminium
- Etuve isotherme
- Dessiccateur
- Sable de Fontainebleau
Mode opératoire
Procéder au minimum à 2 déterminations par échantillon.
La différence entre les deux mesures ne doit pas excéder 0,1 % (0,1 g d’eau pour 100 g
d’échantillon).
Mode opératoire
Procéder au minimum à 3 déterminations par échantillon.
192
Chapitre III. Partie expérimentale
mol.L-1 et agiter pendant 1 heure à 30 °C. Diluer ensuite avec 72,5 mL d’eau osmosée et
porter à reflux lent pendant 3 heures.
Filtrer l’hydrolysat sur le verre fritté et laver le résidu à l’eau chaude puis à l’acétone.
Placer l’ensemble verre fritté + résidu à l’étuve à 40 °C sous vide pendant 4 heures minimum.
Après refroidissement dans un dessiccateur, peser l’ensemble (m1).
193
Chapitre III. Partie expérimentale
Principe
L’azote organique est transformé en sulfate d’ammonium par action de l’acide sulfurique
concentré, à chaud, en présence d’un catalyseur, selon la réaction :
194
Chapitre III. Partie expérimentale
L’ammoniaque est ensuite libéré de son sel par ajout de soude puis est entraîné par
distillation, et enfin recueilli dans une solution d’acide borique à pH 3,8. La titration
s’effectue par de l’acide sulfurique dilué jusqu’à retour au pH initial, selon les réactions :
Appareillage et réactifs
Minéralisateur Gerhardt, Kjeldatherm
Distillateur – Titrateur Gerhardt, Vapodest 50s
Matras de 250 mL
Mode opératoire
A. Minéralisation
195
Chapitre III. Partie expérimentale
B. Distillation et titration
-3 blancs
-3 étalons NH4Cl séché 1h30 à 110 °C (prise d’essai 100 mg)
Titration :
Appareillage
Creusets en porcelaine
Four Caroblite CSF 1200 (montant à plus de 1000 °C)
Mode opératoire
- Placer les creusets pendant une heure dans le four préchauffé à 800 °C
- Peser (P0) les creusets après refroidissement au dessiccateur
- Refroidir le four à température ambiante
- Introduire environ exactement 3 à 4 g de produit (P1) dans les creusets
196
Chapitre III. Partie expérimentale
- Chauffer avec précautions les creusets au moyen d’une plaque chauffante jusqu’à ce que
les prises d’essais soient totalement carbonisées
- Placer les creusets dans le four
- Monter en température très progressivement jusqu’à atteindre 550 °C
- Laisser à 550 °C pendant 12 heures ou jusqu’à obtention de cendres homogènes
(blanches)
- Peser (P2) les creusets après refroidissement au dessiccateur
Tableau III.27. Composition chimique des substrats de l’étude, de la paille de blé, du son de
blé et du xylane Oat spelt
197
Chapitre III. Partie expérimentale
Le milieu réactionnel est ensuite filtré sur verre fritté de porosité 4 sous pression réduite.
Le rétentat est lavé à l’acétone puis séché à l’étuve à 60 °C sous vide pendant 6 h.
198
Chapitre III. Partie expérimentale
L’activation procède par périodes d’irradiation d’une minute. Les temps de réaction
correspondent à la durée réelle d’irradiation et ne tiennent pas compte des temps pendant
lesquels le flacon est placé en dehors de la zone d’irradiation afin de contrôler la
température et d’éviter les risques de surpression. Le flacon reste fermé tout le temps.
Aucun prélèvement n’est effectué sur le milieu réactionnel.
Le milieu réactionnel est ensuite filtré sur verre fritté de porosité 4 sous pression réduite.
L’avancement de la réaction est déterminé par analyse du filtrat par CPG. Le rétentat est
lavé à l’acétone puis séché à l’étuve à 60 °C sous vide pendant 6 heures.
199
Chapitre III. Bibliographie
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 - Bouxin, F.; Marinkovic, S.; Le Bras, J.; Estrine, B. Carbohydr. Res. 2010, 345, 2469-2473
2 - a) Marinkovic, S. ; Estrine, B. Green Chem. 2010, 12, 1929-1932
b) Ochs, M.; Muzard, M.; Plantier-Royon, R.; Estrine, B.; Rémond, C. Green Chem. 2011,
13, 2380–2388
c) Seguin, A.; Marinkovic, S.; Estrine, B. Carbohydr. Polym. 2012, 88, 657-662
d) Marinkovic, S.; Le Bras, J. ; Nardello-Rataj, V. ; Agach, M. ; Estrine, B. Int. J. Mol. Sci.
2012, 13, 348-357
3 - Ulber, R.; Muffler, K.; Tippkötter, N.; Hirth, T.; Sell, D. Introduction to Renewable
Resources in the Chemical Industry, dans Renewable Raw Materials: New Feedstocks
for the Chemical Industry, 1st ed., Eds. Ulber, R.; Sell, D.; Hirth, T., 2011, Wiley VCH, pp
1-6
4 - Lancaster, M., Editeur, Renewable Resources, dans Green Chemistry, a introductory
text, 2nd ed., 2010, Royal Society of Chemistry, Cambridge, pp 175-216
5 - Gandini, A.; Belgacem, M. N. La chimie des substances renouvelables, Actualité
Chimique 2002, 11-12, 6-14
6 - Rinaudo, M., Les alginates et les carraghénanes, Actualité Chimique 2002, 11-12, 35-38
7 - Klass, D. L. Encyclopedia of Energy 2004, 1, 193-212
8 - Belgacem, M. N.; Gandini, A., Editeurs, Monomers, Polymers and Composites from
Renewable Resources, 2008, Elsevier Boston, pp 1-16
9 - Chiellini, F.; Morelli, A. Ulvan: A Versatile Platform of Biomaterials from Renewable
Resources, dans Biomaterials - Physics and Chemistry, Ed. Pignatello, R., 2011, Intech,
pp 75-98
10 - a) Deutschmann, R.; Dekker, R. F. H. Biotechnol. Adv. 2012, 30, 1627-1640
b) Gallezot, P. Catal. Today 2011, 167, 31-36 ; Gallezot, P. Chem. Soc. Rev. 2012, 41,
1538-1558
11 - Hu, G.; Heitmann, J. A.; Rojas, O. J. BioResources 2008, 3, 270-294
12 - Centi, G.; Lanzafame, P.; Perathoner, S. Catal. Today 2011, 167, 14-30
13 - Godin, B.; Ghysel, F.; Agneessens, R.; Schmit, T.; Gofflot, S.; Lamaudière, S.; Sinnaeve,
G.; Goffat, J.-P.; Gerin, P. A.; Stilmant, D.; Delcarte, J. Biotechnol. Agron. Soc. Environ.
2010, 14, 549-560
14 - a) Rinaldi, R.; Schüth, F. ChemSusChem 2009, 2, 1096-1107
b) Meine, N.; Rinaldi, R.; Schüth, F. ChemSusChem 2012, 5, 1449-1454
15 - a) Doner, L. W.; Hicks, K. B. Cereal Chem. 1997, 74, 176-181
200
Chapitre III. Bibliographie
201
Chapitre III. Bibliographie
b) Pinkert, A.; Marsh, K. N.; Pang, S.; Staiger, M. P. Chem. Rev. 2009, 109, 6712-6728
35 - a) Li, C.; Zhao, Z. K. Adv. Synth. Catal. 2007, 349, 1847-1850
b) Rinaldi, R.; Palkovits, R. ; Schüth, F. Angew. Chem. Int. Ed. 2008, 47, 8047-8050
36 - Ignatyev, I. A. ; Mertens, P. G. N. ; Van Doorslaer, C.; Binnemans, K.; De Vos, D. E.
Green Chem. 2010, 12, 1790-1795
37 - Sekine, M. ; Kimura, T. ; Katayama, Y. ; Takahashi, D.; Toshima, K. RSC Adv. 2013,
advance article
38 - Conseil International des Céréales, chiffres du 29/05/2009
39 - FAOSTAT, Statistics Division of the Food and Agriculture Organization of the United
Nations
40 - Comité national des co-produits, ADEME, Fiche n°1 – La paille de céréales
41 - Magro, C. Thèse, Valorisation des pailles de blé par fractionnement thermo-mécano-
chimique dans un réacteur bi-vis, INP Toulouse, 1995, p. 247
42 - Sun, R. C.; Sun, X. F.; Tomkinson, J. Hemicelluloses and their derivatives, dans
Hemicelluloses: science and technology, American Chemical Society, P. G. a. M.
Tenkanen, 2004, p 387
43 - Zeitoun, R. Thèse, Procédé de fractionnement de la matière végétale – Application à la
production de polysaccharides du son et de la paille de blé, INP Toulouse, 2011
44 - Jacquemin, L. Thèse, Production d'hémicelluloses de pailles et de sons de blé à une
échelle pilote. Etude des performances techniques et évaluation environnementale d'un
agro-procédé, INP Toulouse, 2012
45 - Ali, S. S.; Khan, M.; Mullins, E.; Doohan, F. Biomass & Bioenergy 2012, 42, 1-9
46 - Sun, X. F.; Sun, R. C.; Tomkinson, J.; Baird, M. S. Polym. Degrad. Stab. 2004, 83, 47-57
47 - Sun, R.; Lawther, J. M.; Banks, W. B. Ind. Crops Prod. 1995, 4, 127-145
48 - Markessini, E., E. Roffael and L. Rigal (1997). Panels from annual fibers bonded with
Urea-Formaldehyde Resins. 31st International Particleboard Composite material
Symposium
49 - Maréchal, P. Thèse, Analyse des principaux facteurs impliqués dans le fractionnement
combiné de pailles et de sons de blé en extrudeur bivis: obtention d'agromatériaux, INP
Toulouse, 2001, p 350
50 - Sun, R. C.; Sun, X. F.; Tomkinson, J. Hemicelluloses and their derivatives, dans
Hemicelluloses: science and technology, ACS Symp. Series 2003, 864, 2-22
51 - Sannigrahi, P.; Ragauskas, A. J. ; Tuskan, G. A. Biofuels Bioprod. Bioref. 2010, 4, 209-226
52 - Huang, H.-J.; Ramaswamy, S.; Al-Dajani, W.; Tschirner, U.; Cairncross, R. A. Biomass
202
Chapitre III. Bibliographie
203
Chapitre III. Bibliographie
72 - Ohbuchi, T.; Takahashi, T.; Azumi, N.; Sakaino, M. Biosci. Biotechnol. Biochem. 2009,
73, 2070-2076
73 - Harris, J. F.; Scott, R. W.; Sringer, E. L.; Wegner, T. H. Progr. Biomass Conv. 1984, 5,
101-142
74 - Springer, E. L.; Harris, J. F. Ind. Eng. Chem. Prod. Res. Dev. 1985, 24, 485-489
75 - a) Morris, E. J.; Bacon, J. S. D. J. Agric. Sci. 1977, 89, 327-340
b) Wood, T. M.; McCare, S. I. Phytochemistry 1986, 25, 1053-1055
c) Cybinski, D. H.; Layton, I.; Lowry, J. B.; Dalrymple, B. P. Appl. Microbiol. Biotechnol.
1999, 52, 221-225
76 - Mitchell, D. J.; Grohmann, K.; Himmel, M. E.; Dale, B. E.; Schroeder, H. A. J. Wood
Chem. Technol. 1990, 10, 111-121
77 - McLean, D. A.; Ind. Eng. Chem. 1940, 32, 209-213
78 - Saeman, J. F. Ind. Eng. Chem. 1945, 37, 43-53
79 - a) Conner, A. H.; Wood, B. F.; Hill, C. G., Jr.; Harris, J. F. Kinetic Modeling of the
Saccharification of Prehydrolyzed Southern Red Oak, dans Cellulose, structure,
modification and hydrolysis, Eds. Young, R. A.; Rowell, R. M., John Wiley & Sons, 1986,
pp 281-296
b) Hegner, J.; Pereira, K. C.; DeBoef, B.; Lucht, B. L. Tetrahedron Lett. 2010, 51, 2356-
2358
80 - Satgé, C.; Verneuil, B.; Branland, P.; Granet, R.; Krausz, P.; Rozier, J.; Petit, C.
Carbohydr. Polym. 2002, 49, 373-376
81 - Satgé, C.; Granet, R.; Verneuil, B.; Branland, P.; Krausz, P. C. R. Chimie 2004, 7, 135-142
82 - Orozco, A.; Ahmad, M.; Rooney, D.; Walker, G. Proc. Safety Env. Protec. 2007, 5, 446-
449
83 - Possidonio, S.; Fidale, L. C.; El Seoud, O. A. J. Polym. Sci. A : Polym. Chem. 2010, 48,
134-143
84 - Palm, M.; Zacchi, G. Biomacromol. 2003, 4, 617-623 ; Jacobs, A.; Palm, M.; Zacchi, G.;
Dahlman, O. Carbohydr. Res. 2003, 338, 1869-1876
85 - Roos, A. A.; Persson, T.; Krawczyk, H.; Zacchi, G.; Stålbrand, H. Biores. Technol. 2009,
100, 763-769
86 - Buranov, A. U.; Mazza, G. Carbohydr. Polym. 2010, 79, 17-25
87 - Limousin, C.; Cléophax, J.; Petit, A.; Loupy, A. ; Lukacs, G. J. Carbohydr. Chem. 1997, 16,
327-342 ; Cléophax, J.; Liagre, M.; Loupy, A.; Petit, A. Org. Process Res. Dev. 2000, 4,
498-504
88 - Ferlin, N.; Duchet, L.; Kovensky, J.; Grand, E. Carbohydr. Res. 2008, 343, 2819-2821
204
Chapitre III. Bibliographie
205
CONCLUSION GENERALE
206
Conclusion générale
Une revue de la bibliographie relative aux agents tensioactifs, notamment les APGs, était
un préalable indispensable pour dresser un état des lieux : elle a permis de mettre en
évidence l’intérêt croissant pour les PolyPentosides d’Alkyle produits par la glycosidation de
sirops de pentoses ou par transglycosidation d’hémicelluloses. Ces agro-tensioactifs
totalement biosourcés sont appréciés pour leurs propriétés physicochimiques, leur
biodégrabilité et leur innocuité vis-à-vis de la peau. Toutefois, la faible réactivité de la
cellulose constitue un véritable verrou pour ce procédé de production dès lors qu’il est
appliqué directement à la biomasse lignocellulosique, en générant un volume résiduel
inacceptable.
Dans un premier temps, nous avons mis au point une synthèse d’APGs à longue chaîne
carbonée ne nécessitant pas l’ajout de catalyseur. La stratégie a consisté à améliorer la
solubilité des sucres dans les alcools gras en ajoutant un solvant soufré : le
diméthylsulfoxyde. La réaction s’est alors particularisée par un comportement auto-
catalytique, induit par les acides organiques issus de la caramélisation du sucre. Cet aspect
de la glycosidation de Fischer, classiquement catalysée par des acides forts, n’avait jamais
été abordé.
La transposition de cette méthode de synthèse à d’autres co-solvants soufrés peu
miscibles dans le décanol, a permis de séparer facilement ces co-solvants de la solution
décanolique d’APGs par filtration ou décantation liquide à température ambiante. Leur
recyclage, sans purification préalable, n’a pas altéré les rendements. Le sulfolane s’est révélé
être à la fois le solvant le plus aisément recyclable tout en permettant d’atteindre les
meilleurs rendements avec les temps de réaction les plus courts.
L’étude de la transglycosidation du xylane et des hémicelluloses de peuplier a ensuite
clairement montré que la réactivité du substrat est étroitement dépendante de son origine
botanique, de sa teneur en constituants pariétaux et de sa composition chimique. Les
hémicelluloses de peuplier ont été converties en APPs par activation thermique sans solvant.
Par contre, le xylane ne peut être efficacement transformé en APPs qu’en présence de
DMSO, ce solvant ayant la capacité de solubiliser le xylane. Cette réaction de
transglycosidation a donc permis de valoriser les hémicelluloses et une partie de la cellulose
amorphe du peuplier.
Les différentes étapes de cette recherche ont mis en exergue les difficultés inhérentes au
développement d’un procédé de valorisation des polysaccharides végétaux, applicable à
tous les types de matériaux lignocellulosiques. Les conditions réactionnelles optimales
doivent être définies pour chaque substrat, et doivent être réadaptées ensuite à chaque
modification de la composition chimique du substrat, qu’elle soit liée aux conditions
207
Conclusion générale
208
DEVELOPPEMENT DE METHODOLOGIES DE SYNTHESE DE TENSIOACTIFS GLYCOSIDIQUES A PARTIR DE BIOMASSE
LIGNOCELLULOSIQUE
Résumé
Les PolyGlycosides d’Alkyle (APGs) sont des agro-tensioactifs synthétisés selon la réaction de
glycosidation acido-catalysée de Fischer entre un sucre et un accepteur de glycosyle, tel qu’un alcool gras.
A l’échelle industrielle, cette voie de synthèse présente plusieurs contraintes favorisant la dégradation des
APGs et imposant un équipement spécifique synonyme d’augmentation du coût de production. Dans une
première partie, les sulfoxydes et les sulfones ont été utilisés comme solvants dans la synthèse d’APGs
sans catalyseur et à pression atmosphérique. La réaction de glycosidation est induite par les acides
organiques produits par caramélisation partielle du sucre. La faible solubilité des solvants soufrés dans les
alcools gras à température ambiante a facilité la récupération et le recyclage de ces solvants. Un milieu
réactionnel biphasique décanol - sulfolane a permis l’obtention d’un rendement en xylosides de décyle
supérieur à 80 % en un temps de réaction remarquablement court. La synthèse d’APGs par conversion
directe de la biomasse lignocellulosique a été réalisée sous activation thermique, sans solvant ou en
présence de diméthylsulfoxyde, et sous irradiation micro-ondes. L’efficacité de chaque mode d’activation
à promouvoir la réaction de transglycosidation a été discutée en fonction de l’origine botanique et de la
composition chimique des matières végétales.
Alkyl PolyGlycosides (APGs) are biobased surfactants which are synthesized by acid-catalyzed Fischer’s
glycosidation of a carbohydrate source and a glycosyl acceptor such as a long-tailed alcohol. Industrial
APGs production suffers from various drawbacks which impose more stringent demand on equipment,
increase the production costs and favor APGs degradation reactions. Firstly, sulfoxides and sulfones have
been efficiently used for the catalyst-free synthesis of APGs under atmospheric pressure. The reaction
was induced by organic acids produced by partial carbohydrate caramelisation. Interestingly some of the
sulfur-containing solvents have been easily recovered and recycled as they were not soluble in fatty
alcohols at room temperature. A decanol-sulfolane biphasic reaction medium has been designed for the
production of decyl-D-xylosides in short reaction times and yields up to 83 %. The direct conversion of
lignocellulosic materials into APGs has been studied under thermal activation, without solvent or in the
presence of dimethylsulfoxide, and under microwave irradiations. The efficiency of each activation mode
has been discussed as a function of the botanical origin and the chemical composition of lignocellulosic
substrates.