Espace Vectoriel Normé
Espace Vectoriel Normé
Espace Vectoriel Normé
1 Introduction
Les espaces vectoriels normés (evn) sont des espaces métriques particuliers mais
d’une importance capitale en analyse. Ainsi, le calcul différentiel a pour théatre les
espaces de Banach qui sont des evn particuliers. D’autre part, beaucoups de résultats
d’analyse fonctionnelle ont comme terrain d’appuis les espaces Hilbertiens, qui sont
eux aussi des evn.
Par ailleurs, un résultat propre , aux evn qui sont de dimension finie:l’équivalence des
normes, a pour conséquence que tout les evn de même dimension (sur um même corps
de base) sont homéomorphes. Il suffira de connaître alors les propriétés topologiques
de kn , où k désigne le corps de base de notre espace vectoriel E et n sa dimension, pour
tout savoir de la topologie de E.
2 Notions de base
On considère dans tout ce chapitre un espace vectoriel réél ou complexe E. On no-
tera k le corps de base. Donc k=IR ou IC .
Définition : E IR est une norme sur E si:
– x E x =0 x 0.
– λ k x E λx =|λ| x où | | désigne la valeurs absolue si k=IR ou le module si
k=IC .
– vérifie l’inégalité triangulaire: x y E x y x + y .
Proposition Si est une norme sur E alors | x - y | x y .
Démonstration A écrire!
n
∑ xi k
1
x k k
i 1
1
Si k=2, cette norme est la norme euclidienne.
– E=IC n et si x= x1 xn IC n :
n
x ∞ sup xi
i 1
Remarquons qu’en fait cette norme a pour métrique associée la métrique pro-
duit sur IC n .
Proposition “Etre équivalent à” est une relation d’équivalence sur l’ensemble des
normes d’un evn.
Démonstration Ecrire!!!
Remarque fondamentale En fait c’est encore + fort que cela car la complètude
est conservée par changement de normes équivalentes. Ce qui n’est pas le cas par chan-
gement de topologie équivalente. Si, par exemple, une suite xn n IN est de Cauchy et
qu’elle converge pour une norme donnée, il en sera de même pour tout autre norme
équivalente.
2
Proposition Soit (X, un espace topologique et (F, ) un evn. Notons (X,F)
l’ensemble des fonctions continues de X dans F alors (X,F) est un espace vectoriel.
Corollaire
– Une somme d’application continue est continue.
– L’application définie comme le produit d’un scalaire et d’une fonction continue
est continue.
cette base, les vecteurs x de E ont des coordonnées x1 xn où xi k. On définit alors
sur E la norme ∞ par
n
x ∞ sup xi
i 1
vante:
3
teur de E dans une base de E). Montrons que θ est continue. Soient x et y dans E,
x1 xn % y1 yn leurs coordonnées respectives . On a, par définition de la norme
infinie: θ x θ y ∞ = x y ∞. Notre isomorphisme θ est donc 1-lipschitzien. Mais
cette dernière égalité peut aussi s’écrire : x1 xn & y1 yn ∞ = θ ' 1 x1 xn
θ ' 1 y1 yn ∞ . Ce qui prouve que θ ' 1 est elle aussi 1-lipschitzienne
et donc conti-
nue. On a ainsi bien construit un homéomorphisme entre (E, ∞) et (kn , ∞ ).
pact ((D(0,1),| |) si k=IC est un espace compact). Mais, d’après le théorème de Tycho-
nov, un produit fini d’espaces compacts estcompact pour la topologie produit . Donc
B f 0 1 est un sous espace compact de (kn , ∞ ).
Lemme La boule unité fermée de (E, ∞) est un sous espace compact de E.
Posons alors
n
β ∑ ei
i 1
4
0,
L’inégalité se ré-écrit x y β x y ∞, ce qui prouve que est β-Lipschitzienne
et donc continue sur (E, ∞ ). Ceci prouve, par ailleurs, une des deux inégalités que l’on
doit remplir pour vérifier que nos deux normes sont équivalentes.
Mais est continue et à valeur réelle sur (E, ∞ ). L’ensemble de43 ses valeurs sur
S∞ est donc majorée par une constante α. On peut écrire : x S∞ x α ou encore,
par définition de S∞ ,
x .3
x E α
x ∞
/
Soit encore: x E α x ∞ x Ce qui nous fournit la seconde inégalité et prouve le
théorème.
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normes choisies sur E et kn .
Si n>N
65
sup xin xi
k
ε
i 1
Démonstration Un sous espace de dimension finie d’un evn est un sous espace
complet de cet evn. Comme un sous ensemble complet d’un espace métrique est fermé,
notre sous espace est fermé.
Corollaire La boule unité d’un evn de dimension finie est compact pour la norme
de cet evn.
Démonstration On a montré précédemment que la boule unité fermé de (E, ∞):
B∞ était compact pour la métrique produit. Elle est donc compact pour toute topolo-
gie équivalente à celle induite
par lamétrique produit. Soit B la boule unité fermé de
(E, ). Comme
les normes ∞ et sont équivalentes il existe α k tel que , pour
tout x de E, x α x ∞ . Donc B est incluse dans
l’image par l’homothétie de rapport
α de B∞ : αB∞ . Mais
B ∞ est compact dans (E, ) et les homothéties vectorielles sont
continues dans (E, ). Comme l’image d’un compact par une application continue est
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un compact, on en déduit que αB∞ est compact dans (E, ). Mais B etant un sous en-
semble fermé de αB∞ est alors aussi nécessairement compact.
Démonstration On a déjà montré, dans le chapitre sur les espaces métriques com-
pacts, que tout compact d’un espace métrique est fermé et borné. Considérons donc
maintenant un sous ensemble K fermé et borné de E. Comme K est borné, on peut
trouver une boule de centre 0 et de rayon r suffisamment grand pour que cette boule
contienne K. L’adhérence de cette boule contiendra donc encore K. Mais cette boule
est l’image par l’homothétie de centre 0 et de rapport r de la boule unité fermée de
E. Rappelons que l’image d’un compact par
une application continue est encore com-
pacte, et donc B f 0 r est un compact de (E, ). Mais notre sous ensemble est alors un
fermé inclus dans un compact, ce qui implique qu’il est compact.
Théorème de Riesz Si la boule unité d’un evn (E, ) est compact alors E est de
dimension finie.
2n x-b f ce qui implique que l’intersection de (2n x+B) et F est non vide), ce qui est
absurde car on vient d’établir le contraire. Notre hypothèse de départ est donc fausse et
E=F, ce qui prouve que E est de dimension finie.
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5 Applications linéaires
Soient (E, ) et (E, ’) deux k-evn.
DémonstrationBComme
les éléments de < c (E,F) sont bornés sur la sphère unité de
E, il est claire que : < c E F C IR . Si une application linéaire continue vérifie
f 0 alors elle est nulle sur la boule unitée de E et donc, par homothétie, sur E
tout entier. Réciproquement, l’application nulle vérifie 0 =0. Les deux axiomes qui
restent à vérifier pour montrer que f est une norme sont validés grâce au fait, jus-
tement, que est une norme sur E.
D
Conclusion (< c (E,F), ) est un k-evn.
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Proposition Si E est de dimension finie, alors toute application linéaire de E dans
F est continue.
Démonstration Si E est de dimension finie, alors toutes les normes sont équiva-
lentes sur E. Considérons alors une base ei i 1 k de E et si x=x1 e1 EF xk ek E,
la norme sur E
x = x 1 /
x k . On a alors f x ’= x1 f e1 / xn f en ’
A
x1 f e1 ’+... xk f ek ’. Posons M=sup ( f ei ; i 1 k * . Notre inégalité se réécrit: f x ’ M x
ce qui prouve la continuité de f .
D
Terminons par une définition et un résultat supplémentaire à propos de (< c (E,F), ):
Définition Supposons que ce ne soit pas le cas. Alors pour toutA n de IN , il existe
mn dans IN et xmn dans la boule unité fermé de E tels que fmn xmn n. Pour tout N
A
dans IN on peut alors trouver mk et mkG plus grands que N et tels que fmk xmkG 1.
La suite fn n IN ne peut alors être de Cauchy. D’où le lemme par contradiction.
B
Proposition Si (F, ’) est un espace de Banach alors il en est de même pour
(< c (E,F), ).
D
Démonstration Soit fn n IN une suite de Cauchy de (< c (E,F), ). Alors ε
0: N ; m n N # fn fm Mais si x est élément de E, on a fn x fm x ’
fn fm x . Donc pour tout x de E, fn x D n IN est de Cauchy. F étant complet
pour sa norme, cette suite converge vers un élément f (x) de F. Cela nous permet de
définir une application f de E dans F.
Montrons que l’application f est le bon candidat pour la limite de fn n IN . Tout
d’abord , f est linéaire: si x et y sont éléments de E, α et β k alors:
f αx βy lim fn αx βy =α lim fn x +β lim fn y =α f x β f y . Cqfd.
8
n ∞ 8
n ∞ 8
n ∞
Montrons aussi que f est continue: si x B f 0 1 7 E alors:
f x ’ f x fn x fn x ’ f x fn x ’+ fn x ’ + f x fn x + fn .
Donc A A
>@? f x
> sup x 1
>H? f x fn x
> sup x 1
fn
I
La quantité sup ( f x f n x ; x 1 * tend vers 0 quand n tend vers l’infini J et
d’après le lemme, la suite fn n IN est bornée dans IR . Donc sup ( f x ; x 1*
est bornée et f est
B
continue sur E. Reste encore à montrer que f n n IN
converge K5 f
vers
pour la norme . Soit ε 0. Il existe N IN L
tel que si
p,q>N alors f p f q 3 ε.
Fixons x dans E On a alors f p x fq x ’ f p fq x ε x . Fixons p N
et faisons tendre q vers l’infini. Cela donne:K f p x f x ’ ε x . Comme x est
quelconque dans E, on peut écrire f p f ε pour p>N, ce qui nous assure de la
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B
convergence de fn
n IN vers f pour la norme .
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