Consolidation IFRS
Consolidation IFRS
Consolidation IFRS
Entités comprises dans les états financiers consolidés • Une entité détenant une ou plusieurs
filiales présente des états financiers consolidés, sauf exemptions particulières. • Les organismes
de capital-risque, fonds commun de placement, sociétés d'investissement à capital variable et
autres entités similaires doivent également appliquer les dispositions prévues par les normes
sur la consolidation, et doivent consolider leurs filiales1
Un modèle de contrôle unique
• Un investisseur contrô le une entité lorsqu’il est exposé (qu’il a droit) à des rendements
variables en raison de ses liens avec l’entité et qu’il a la capacité d’influer sur ces rendements du
fait du pouvoir qu’il détient sur celle-ci. La notion de contrô le implique la notion de pouvoir,
l'exposition à des rendements variables et l'existence d'un lien entre les deux.
• Le contrô le est évalué sur une base continue.
Étape 1 : Comprendre l'entité
• Le contrô le est généralement évalué au niveau d'une entité juridique. Toutefois, un
investisseur peut détenir le contrô le seulement sur certains actifs ou passifs spécifiques de
l'entité (appelée un « silo »), auquel cas le contrô le est évalué à ce niveau, lorsque certaines
conditions sont remplies.
• La raison d’être et la conception de l’entité ne déterminent pas à elles seules le contrô le que
détient l'investisseur sur l'entité, mais constituent des facteurs pouvant aider à juger si
l'investisseur détient le contrô le. Dans l'analyse de la raison d’être et de la conception de l’entité,
il est tenu compte des risques auxquels, de par sa conception, l'entité est exposée et de ceux
qu’elle est destinée à transmettre aux parties participant à la transaction, ainsi que de
l'exposition de l'investisseur à une partie ou à la totalité de ces risques.
• Les activités pertinentes de l'entité, soit les activités affectant de manière significative les
rendements de l'entité, doivent être identifiées. Puis l'investisseur détermine si les décisions
concernant les activités pertinentes sont prises sur la base des droits de vote.
1- Techniques de consolidation
Un groupe de sociétés est appréhendé comme une entité unique délimitée par son périmètre de
consolidation avec, à sa tête, une entité dite consolidante. Il n’y a pas de définition légale du
groupe même si la notion se rencontre dans de nombreux textes juridiques et fiscaux. Le groupe
est plutô t défini dans une vision économique.
Consolider va consister à regrouper une multitude de comptes d’entités différentes, dont le
degré de contrô le et de détention peut varier de manière importante. Pour cela, il faut que :
tous les documents comptables et de reporting de toutes les entités soient pris en compte ;
les données exploitées soient homogènes (par exemple, même méthode d’évaluation pour les
stocks) ;
les opérations entre les entités concernées par le périmètre de consolidation soient révisées ou
annulées.
ALSTOM
Bouygues ÉNERGIE-TRANSPORT
Participation (24,4 %)
Accord de
coopération
TELECOMS MÉDIA
(1) 42,9 %
89,5 %
Si une société consolidante possède les 2 000 ADVD elle détient financièrement 2 000 actions sur
EXEMPLE
La société M détient 80 % des droits de vote et du capital de la société F, les pourcentages de contrô le et
d’inté rêts de M dans F sont de 80 %.
80 %
L a s o c ié té M d é tie n t 8 0 % d e F e t 3 0 % d e G . F d é tie n t 6 0 % d e G .
M
80 % 30 %
F G
60 %
E n r é fé re n c e a u c a d re m a ro c a in
P o u r c e n ta g e d ’in té r ê ts d e M P o u r c e n ta g e d e c o n tr ô le d e M
Dans F Dans G Dans F D ans G
D ir e c t D ir e c t Indirect D ir e c t D ir e c t Indirect
30 % 80 % 60 % 30 % 60 %
80 %
78 % 90 %
E n ré fé r e n c e a u c a d re IF R S
P o u r c e n ta g e d ’in t é r ê ts d e M P o u r c e n ta g e d e c o n tr ô le d e M
Dans F D ans G Dans F D ans G
D ir e c t D ir e c t Indirect D ir e c t D ir e c t Indirect
30 % 80 % 60 % 30 % 60 %
80 % 80 %
78 % 90 %
a (1 – b) A
Intérêts majoritaires dans B =
1 – ab
EXEMPLE
80 %
M F
En référence au cadre IFRS
Dans Dan
1 – 10 M % 1 – 10 %sF 80 %
- = 97,82 % -------------------------------------------------- = 78, 26
-------------------------------------------------
1 – 80 % 10 % 1 – 80 % 10 %
EXEMPLE
80 % 5%
F G
60 %
a) L’intégration globale
■ L’objectif de l’intégration globale
L’intégration globale va consister :
– au niveau du bilan, à remplacer la valeur comptable des titres (poste Titre de
participa tions dans le bilan de la société mère) par les éléments d’actifs et de passifs –
après élimi nation et retraitement des comptes postes par postes et à répartir le
montant des capitaux propres en intérêts groupe et en intérêts minoritaires ;
– au niveau du compte de résultat, à reprendre tous les postes de charges et de
produits – après élimination de certaines opérations – puis à répartir le résultat entre
ce qui revient au groupe et ce qui revient aux intérêts minoritaires.
.
■ La méthodologie
Cinq étapes peuvent être identifiées pour mettre en œuvre l’intégration globale :
1) Il s’agit de cumuler les postes de bilan et de compte de résultat (la balance) des
différentes entreprises sélectionnées dans un tableau de cumul ou de consolidation ;
2) Il faut éliminer tous les comptes réciproques existants dans le périmètre de
consolidation (compensation des dettes, des créances, des prêts, des achats, des ventes,
etc.) ;
3) Il faut éliminer les résultats internes au niveau de l’ensemble consolidé, notamment
les versements de dividendes, les cessions intra-groupe, les marges, les impô ts et plus-
values intra-groupe, etc., et toutes les écritures à caractè res purement fiscal ;
4) Il faut procéder au calcul du traitement des droits et des participations en faisant
apparaître les intérêts minoritaires ;
Le travail préparatoire achevé, il est possible d’établir les états financiers consolidés
Soit la société A, société mère de la société B dont elle détient les 2/3 du capital, les deux bilans
de A et de B sont représentés schématiquement ci-après. Dans cet exemple, la société-mère a
acquis les titres de la filiale à un coû t strictement égal à la part de A dans les capitaux propres de
B (ici réduits au seul capital social au moment de l'acquisition, car on se situe au moment de la
création de la société)
2 ème cas
Résultat de M
Produits 400
Charges -320
Résultat 80
Bilan de G
Immobilisations 110 Capital 150
Actif 200 Résultat 50
Banque 10 Dettes 120
Total 320 Total 320
Résultat de G
Produits
200
Charges
-150
Résultat
50
Etape 3. M fait apparaître les « intérêts minoritaires » dans les capitaux propres et le
résultat de G.
Les titres sont éliminés, en contrepartie du capital qui est cumulé en consolidation, et
qui fait double emploi.
Les intérêts minoritaires sont calculés ainsi :
Tableau de cumul :
Eliminatio Consolidatio
BILAN M G Cumul n n
Titres 105 105 -105 0
Immobilisations 110 110 110
Actif 100 200 300 -20 280
Banque 45 10 55 55
Total actif 250 320 570 -125 445
Capital 120 150 270 -150 120
Résultat 80 50 130 -15 115
Intérêts
minoritaires 60 60
Dette 50 120 170 -20 150
Total passif 250 320 570 -125 445
Eliminatio Consolidatio
RESULTAT M G Cumul n n
Produits 400 200 600 -70 530
Charges -320 -150 -470 70 -400
Résultat
d’ensemble 80 50 130 0 130
Intérêts
minoritaires 0 -15 -15
Résultat groupe 80 50 130 -15 115
Comptes consolidés
Bilan consolidé
Titres 0 Capital 120
Immobilisations 110 Résultat 115
Actif 280 Intérêts minoritaires 60
Banque 55 Dettes 150
Total 445 Total 445
Résultat
consolidé
Produits 530
Charges -400
Résultat 130
Intérêts
minoritaires -15
Résultat groupe 115
b) La mise en équivalence
■ Présentation de la méthode
La méthode de la mise en équivalence (equity method) consiste à :
substituer à la valeur comptable des titres détenus, la quote-part des capitaux propres, y
compris le résultat de l’exercice déterminé d’après les règles de consolidation ;
éliminer les opérations et comptes entre l’entreprise mise en équivalence et les autres
entreprises consolidées en fonction des différentes situations concernant les activités et les
résultats internes au groupe.
Cette quote-part retraitée est portée sur une ligne distincte du bilan intitulée :
« Participations dans les entités associées par la méthode de la mise en équivalence ». Dans le
compte de résultat, il est possible de lire : « Quote-part dans le résultat de sociétés mise en
équivalence » sur une ligne séparée.
La valeur des titres mis en équivalence est égale, à chaque fin d’exercice, à la quote-part des
capitaux propres retraités de l’entreprise consolidée à laquelle ils équivalent. La variation des
capitaux propres retraités des entreprises consolidées par mise en équivalence, quelle que soit
sa nature, augmente ou diminue donc la valeur des titres mis en équivalence à la clô ture de
l’exercice précédent. La variation de valeur des titres d’un exercice à l’autre peut provenir de
diverses causes, hormis les cas d’acquisition ou de cession : résultat, distribution de bénéfices,
opérations sur le capital, fusion absorption, apport partiel d’actif, variation du cours de
conversion pour les entreprises étrangères, etc. Il s’agit en fait plus d’une méthode d’évaluation
des titres que d’une véritable méthode de consolidation.
Soit la société A, société mère de la société B dont elle détient 20% du capital, les deux bilans de
A et de B sont représentés schématiquement ci-après.
La consolidation par mise en équivalence n'est guère en fait qu'une simple réévaluation du
portefeuille-titres de B détenu par A, sur la base de la part de la société A dans la situation nette
de B. Le bilan consolidé se présente comme suit
L'écart de première consolidation ou goodwill
Dans les exemples précédents, la société-mère avait acquis les titres de sa filiale à un
coû t égal à sa part dans les capitaux propres (capital social + réserves) « Dans les
exemples, le coû t d'acquisition est même égal à la part dans le capital social, puisque
l'acquisition a eu lieu à la création de la filiale et qu'il n'y avait donc pas encore de
réserves (capitaux propres = capital social). ». Généralement, lors de la prise de
participation dans des sociétés existantes, le coû t d'acquisition figurant au bilan de la
société-mère est différent de sa part dans les capitaux propres ressortant du bilan de la
filiale établi à la date d'acquisition. D'où l'apparition, dans le premier bilan consolidé,
d'un écart pour lequel un traitement comptable spécifique est à effectuer. Cet écart est
appelé dans la pratique survaleur ou goodwill.
L'écart de première consolidation ou goodwill comprend deux éléments qui sont traités
différemment :
un solde, dit écart d'acquisition, qui, lorsqu'il est positif, représente une prime
payée par la société-mère en contrepartie d'avantages divers procurés par la
prise de contrô le (élimination d'un concurrent, entrée sur un nouveau marché,
accès à une technologie, ... ).
L'écart d'évaluation est affecté aux différents postes du bilan concernés par la
réévaluation des éléments d'actifs de la filiale, ce qui signifie qu'en fait on utilise le bilan
réévalué de la filiale lors de l'acquisition pour établir le bilan consolidé.
Lorsque l'écart d'acquisition est positif, il est inscrit à l'actif du bilan consolidé, comme
une immobilisation incorporelle. Sa contrepartie dans les réserves du bilan consolidé
appartient à la seule société-mère et ne doit donc pas être comptée dans le calcul des
intérêts hors-groupe (à la différence de la contrepartie de l'écart d'évaluation). Si l'écart
est négatif, il est repris dans le compte de résultat par la constitution d'une provision
dont les modalités de reprise doivent être précisées dans le rapport de consolidation.
La prime d'acquisition positive est encore en normes marocaines amortie selon un plan
d'amortissement laissé à l'appréciation de la société mère. Ce choix peut avoir un impact
important sur les bénéfices du groupe, même s'il n'a pas d'incidence fiscale,
l'amortissement correspondant n'étant pas déductible. Ce point explique que le
traitement du goodwill soit un enjeu important lors des acquisitions. Ce traitement
constitue toujours une divergence par rapport à la norme IFRS 10, laquelle privilégie des
tests de dépréciation annuels.
EXEMPLE
L’entreprise A achète l’entreprise B dans sa totalité pour un prix payé de 150 M€. Les actifs
identi fiables acquis de B ont une juste valeur de 180 M€ et les passifs identifiables acquis de B
ont une juste valeur de 50 M€. Le goodwill est le suivant :
On fait l’hypothèse maintenant que la société A n’achète que 80 % des titres de la société B. Le
prix payé par A est de : 80 % 150 € = 120 M€. Les actifs identifiables acquis de B ont toujours
une juste valeur de 180 M€ et les passifs identifiables acquis de B ont une juste valeur de 50
M€.
Prix payé de la société B acquise dans son ensemble (120 €/0,8) 150 M€
: Juste valeur du montant net (180 50 = 130) : 130 M€
Soit un goodwill total de : 20
M€
Goodwill revenant à la société A : 20 € 80 %
16
Goodwill revenant aux intérêts minoritaires : 20 € 20 %
M€