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La Culture de L'amandier Au Maroc: Walali L.D., Rakii M

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La culture de l'amandier au Maroc

Walali L.D., Rakii M.


in
Albisu L.M. (ed.).
Economics of nuts in the Mediterranean basin

Zaragoza : CIHEAM
Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 37

1999
pages 71-75

Article available on lin e / Article dispon ible en lign e à l’adresse :


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http://om.ciheam.org/article.php?IDPDF=99600290
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To cite th is article / Pou r citer cet article


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Walali L.D., Rakii M. La cu ltu re de l' aman dier au Maroc. In : Albisu L.M. (ed.). Economics of nuts in
the Mediterranean basin . Zaragoza : CIHEAM, 1999. p. 71-75 (Options Méditerranéennes : Série A.
Séminaires Méditerranéens; n. 37)
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http://www.ciheam.org/
http://om.ciheam.org/
CIHEAM - Options Mediterraneennes

La culture de l'amandier au Maroc

Walali* and M. Raki¡**


*Département d'Horticulture
Institut Agronomique et Vétérinaire HassanII, Rabat, Maroc
**Département des Sciences Humaines
Institut Agronomique et Vétérinaire HassanII, Rabat, Maroc

RESUME - L'amandier, après l'olivier, est l'espèce fruitière qui occupe le plus de superficie au Maroc. Les arbres
sontdisséminéssurtoutdanslesmontagnes,avecdesrendementstrèspauvres,bienqu'unquartde la
superficie plantéesoit constituée de plantations semi-intensives, représentant entre 70% et 80% de la production
totale.L'autoconsommation utilise unepartieimportantede la productiontraditionnelleétantdonnéqueles
exploitationssontsituéesdansdeszonesdéfavorisées.Lescoûtsdeproductionet la rentabilitévarient
énormément entre les zones défavorisées et les zones qui reqoivent une irrigation d'appoint. L'exportation est
peu importante. Actuellement, il y a beaucoup de carences pour le développement de l'amandier au Maroc qui
concernent la production ainsi quela commercialisation.

Mots-clés : Maroc, amandier, production, développement, économie.

SUMMARY- "Almond growing in Morocco". After the olive, almond is the fruit species that occupies the largest
surface area in Morocco. The trees are mainly scattered in the mountains, with scarce yield, although a quarter of
the planted area consists of semi-intensive plantations, accounting for 70% to 80% of total production. Self-
consumption is an important part of traditional production since farms are located in less-favoured areas.
Production costs and profitability vary a great deal between less-favoured areas and those areas that can rely on
irrigation. Exports are negligible. At present, there are many deficiencies in the development of almond cultivation
in Morocco, which affect both production and marketing.

Key words: Morocco, almond tree, production, development, economy.

Introduction
Deuxième espèce fruitière cultivée au Maroc après l'olivier, l'amandier occupe une de
aire
128.000
hectares avec un peuplementde 16 millions d'arbres.

L'extension de la culture de l'amandier au Maroc découle de la plasticité de l'espèce etde sa


faculté d'adaptation aux conditions pédoclimatiques les plus contrastées. Résistant remarquablement
à la sécheresse, l'amandier présente par ailleurs une bonne adaptation froid au hivernal bien qu'il soit
sensible aux gelées de fin d'hiver. De ce fait, c'est un arbre qui, en association avec l'olivier, a été
utilisé à grande échelle dans les programmes de plantations des régions au relief accidenté pour la
lutte contreI'érosion(Project de DéveloppementRégion al duRifOccidental,projetsintégréset
opération de défense et restauration des sols). L'amandier a été aussi largement cultivé dans le cadre
de support au développement visantla valorisation des terres marginales.

La plus grandepartie des plantations est localisée en zonede montagne, dans le Rif etle piémont
du Haut Atlas et dans les zones du sud au climat aride ou semi-aride.

En cultures traditionnelles, l'amandier est constitué généralement de peuplements de semis qui


présententunegrandediversitéphytogénétiqueetunehétérogénéitépréjudiciable à qualité
commerciale du produit.

Des plantations semi-intensives, conduites selon des techniques modernes existent cependant
dans les régions de Fès-Meknès et Marrakech. Cependant, leur superficie n'excède pas les 30.000
hectares.

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Le secteur traditionnel (oude cueillette)


Le secteur traditionnel est constitué de plantations de tailles variables cultivées en amanderaies
de type fruitières et de populations d'amandiers issus de semis (non greffé).

Les grands périmètres d'Amandiersen sont localisés dans trois provinces:

(i) AI Hoceima (19.000 ha) : régions d'lmzouren, Béni-Boufrah et Targuist.


(i) Marrakech (11.O00 ha) : régions d'lmintanout et d'Amzmiz.
(iii) Azilal : régions de Foum ElJemaa et d'Ouaouizam.

En secteur de les principales variétés rencontrées sont par ordre d'importance : 'Marcona',
'Fournat de Brezenaud', 'Drake Seedling', 'Desmayo', 'Princesse', 'Nec Plus Ultra', 'Sultane'.

Lesgrandeszones de populationsnaturellesd'Amandiersontsituéesprincipalementdansles
régions de Tafraout, d'Aknoul, d'Azilal et de la Vallée du Draa. Ces amanderaies sont constituées
d'arbres de semis non greffés et présentant une très grande hétérogénéité.

L'ensemble du secteur traditionnel représente environ 70% des amandiers au Maroc, soit près de
8 millionsd'arbres.Malheureusement,lesproductionsdecesecteursont très faibles et souvent
aléatoires.

Les principales causesde la faiblesse des rendements sontdues aux circonstances suivantes:

(i) Sols pauvres, dégradéset peu profonds.


(i) Pluviométrie insuffisante etmal répartie.
(iii) Gelées fréquentes au moment de la floraison (janvier-février).
(¡v) Brouillard, temps frais et humide lors de la floraison, gênant l'activité es insectes pollinisateurs
et favorisant le développement des maladies cryptogamiques.
(v) Insuffisance, voire absencede pollinisaterus pour assurer correctement les fécondations.

Cette production estessentiellementréservée à l'autoconsommation. Le surpluséventuelest


commercialisédanslessouks.Lesdensités de plantationspour le secteurvarientde 60 à 100
arbreslha.

serait facile d'augmenter la production de ces arbres, si seulement quelques soins sommaires
leur étaient appliques comme:

(i) La pratique d'une légère taille annuelle d'entretien.


(i¡) La confection d'un impluvium et le travail du sol au pied des arbres avec l'apport d'une fumure
azotée enjanvier-février.
(iii)Lesurgreffagedanslesamanderaiesfamiliales de variétéspollinisatrices à floraison
concordante et mieux adaptée aux conditions du milieu.
(¡v)L'association de ruchesaumoment de la floraisonetledéveloppement d'une apiculture
familiale.

Cependant, ces améliorations ne pourront pas augmenter considérablement la production de ces


amanderaies du faitqu'ellessontlocaliséesdansdeszonesdifficiles.Ellessontutilescarelles
pourrontcontribuer à procurer des revenusnonnégligeablesauxagriculteurs de ces zones
défavorisées.

Le secteur semi-intensifet moderne


Cesecteuroccupeune superficie estimée à près de 35.000 ha. II estcaractérisépardes
amanderaies où le choix des variétés sélectionnées et productives a été raisonné en fonction des
sol-climat est plus favorableà la culture que précédemment.
concordances de pollinisation. Le milieu

* Plantation d'arbres en vuede la défense et la restauration dessols.

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(i) Le sol est généralement léger, souvent caillouteux, plus ou moins profond et a fait l'objet avant
la plantation d'un défoncement par trou ou d'un sous-solage.
(i) Leclimatprésentedesconditionsplusfavorables à la culturequedanslesplantationsdu
secteur traditionnel.

Cependant, l'amandier est généralement cultivé en sec sans apport d'eau complémentaire. Les
plants son dans l'ensemble greffés.

Lesecteursemi-intensifpeutêtresubdiviséen deux sous-secteurssuivantlesdensités de


plantation :

(i) Amanderaies avec des densités variant entre 100 et 150 arbres à l'hectare. Les principales
régions de culture sont localisées dans les provincesde Fès, Meknès, Béni-Mellal, Azilal, Marrakech,
Safi, Essaouira. Les soins donnés aux arbres sont plus ou moins réguliers. La production deces
plantationspourraitêtreamélioréepar des tailles d'entretiengénéralisées etannuelles,une
fertilisation raisonnée, des traitements réguliers contre les principaux ravageurs (capnode, pucerons)
et les maladies cryptogamiques et l'installation de ruches dans les vergers.

(i¡) Amanderaies avec des densités de plus de 150 arbres à l'hectare. Les densités varient entre
150 et 300 arbres/ha. Cependant, il existe quelques vergers où elles dépassent 300 arbres/ha, mais
pour de tellesdensités,lesproblèmes de concurrencetrophiques(eauet déments minéraux)
risquent de diminuer la productivité des arbres car la culture est toujours réalisée en sec. Dans les
régions où des possibilités d'irrigation existent, quelques plantations sont réalisées avec
des densités
de 400 arbres par hectare (périmètre irrigué du Tadla et du Haouz).

L'association et la répartition des variétés de fond et des variétés pollinisatrices sont en général
correctement effectué. L'installation de ruches au moment de la floraison est couramment réalisée.
Les pratiques culturales sont dans l'ensemble correctement effectuées. Cependant et afin d'accroître
la productivité de ces amanderaies, il conviendrait de mettre en place des vergers expérimentaux
pour tester et suivre les comportements variétaux, les associations de variétés les mieux adaptéeset
les techniques culturalesles plus performantes.

La production d'amande
Avec une production moyenne de.I'ordre de 50.000 t d'amandes non décortiquées, soit 10.000 t
d'amandon, le Marocseplaceau gemerangdespaysproducteurs,derrièreles USA(220.000 t),
l'Espagne (70.000t), la Grèce (16.000 t) et l'Italie (14.000 t).

La quasi-totalité de cetteproductionestconsomméelocalement. Mille tonnesconstituéesen


moyenne d'amandes amères sont exportées vers quelques pays européens [France, Pays Bas (140
t), Allemagne (660 t), Italie, Grande Bretagne (140 t), Suisse, Espagne]. Les prix de ces exportations
se situent autourde 27 Dh/kg.

Laconsommationnationalepar tête d'habitantestestimée à 1/2 kg/an.Desimportations


sporadiques de 50 t/an en moyenne sont enregistrées chaque année. Elles proviennent des USA (40
t) etd'Espagne(10 t), lestaxesdedouanes (50%) etde TVA (20%)sontappliquées à ces
importations d'amandes.

La production est insuffisante étant donné l'importance des superficies occupées et les efforts
déployésenmatièredesélectionvariétaleparlesinstitutionsnationalesderecherchesetde
développement (INRA,SODEA, etc.).

Le secteur semi-intensif et moderne participe à raison de 70% à 80% de la production nationale


bien qu'il représente moins de 30% des plantations. Ceci démontre que les potentialités existent et
sont importantesà valoriser.

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Le coût de production
Le coût de production moyen comme il a été évalué par la Direction de la Production Végétale
(MAMVA, 1996) permet de nous donner un indice surla rentabilité d'un hectare de cette culture dans
les régionsfavorablesavecirrigationd'appoint(densité 300 pieds/ha)etlesrégionsdéfavorables
(densité 100 pieds/ha) (Table 1).

II y a lieu de signaler que le coût d'installation d'une ha d'amandier de densité 300 pieds/ha est
estimé à 11.600 Dh (MAMVA,DPV, 1996).

Table 1. Indice sur la rentabilité d'un hectare d'amandier dans des régions favorables et
défavorables

favorable
Zone
défavorable
Zone

Charges variables(DH) 6.293 1.645


Charges fixes (DH) 3.709 1 85
Total charges (DH) 10.002 2.830
Rendement (kg/ha) 3.000 1.o00
Prix de revientdu kg (DH) 3,33 2,83
Prix moyende vente (du kg en coque) (DH) 7,OO 7,OO
Valeurs de la production (DH) 21 .o00 7.000
Marges bénéficiaires (DH) 11.o00 4.1 70

Les contraintes du développement du secteur de l'amandier au Maroc


Outre, les contraintes signalées dansla présentation des deux secteurs traditionnels et "moderne"
s'ajoutent :

(i) L'absence d'association professionnelle de comité nationale de l'amande.


(i¡) La complexitédu Statut foncier des terres.
(iii) L'exiguïtéet le morcellement des plantations.
(¡v) La localisation desplantationsdansdesterrains très souventenclavésetdifficilement
accessibles.
(v) La prédominance des variétés locales en culture franc de pied.
(vi)Lemanquedeprofessionnalismedesexploitants(itinérairestechniquesinsuffisants ; sur
valorisation du produit, vente au souk, sur pied, autoconsommation).
(vi) La non maîtrise de la lutte contre le capnode et la Verticilliose qui constitue de réels dangers
pour la culture dans le secteur irrigué.

Les perspectives de développement de l'amandier


II convient de donner à la filière des amandes une priorité relative compte tenu de l'importance
économique de ce secteur ainsi de l'état
d'avancement
desopérationsde sélection et
d'assainissement (Table2).

L'objectif final est le renouvellement des vergers d'amandiers par un


matériel végétal sain et d'une
meilleureproductivité.Cecinécessitedesinterventionsconjointesetcoordonnéesdedifférentes
institutions età différents niveauxà savoir entre autres:

(i) L'organisation professionnelles des producteurs d'amande.


(i¡) L'organisation des circuits de commercialisation

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(iii) La production d'un matériel de base assaini et certifié.


(¡v) L'établissement d'un parc à bois pour les variétés d'amandiers d'importance nationale devant
etre multipliéesà grande échelle.
(v) La multiplication du matérielcertifié chez les pépiniéristes.
(vi) Une meilleure organisation des opérations de distribution des plants et de leur introduction
dans les exploitations.
(vi) Le développement d'amanderaies avec des variétés autofertiles.
( v i ) La poursuite des tests d'adaptation et le suivi des comportements variétaux et d'itinéraires
techniques performants surtout dansles régions déficientes.
(ix)La mise en place d'un comité de pilotage de ce programme (DPV, INRA, SODEA, ORMVA,
etc.).
(X) La valorisation du produit "amande" par un conditionnement attrayant et une diversification du
produit fini.

Les recommandations spécifiques à chaque zone ont été énoncées lors de la présentation des
deux sous-secteurs "traditionnel et moderne".

Table 2. Evolution de la superficie et de la production de la culture de l'amandier (1980/81à


1994/95)

Campagne
Superficie
Rdt(ha) (Vha) Production
décortiquée
non
(t)

1980-81 89.000 0,66 59.500


1981-82 90.000 0,63 57.000
1982-83 91.300 0,17 15.250
1983-84 92.1 O0 0,41 37.900
1984-85 94.000 0,32 30.500
1985-86 94.800 0,37 35.250
1986-87 95.300 0,33 31.400
1987-88 100.600 0,36 37.000
1988-89 1 04.1
O0 0,53 55.600
1989-90 107.800 0,54 57.700
1990-91 11 0.750 0,60 66.1O0
1991-92 117.100 0,47 54.700
1992-93 119.800 0,39 47.400
1993-94 124.900 0,25 30.600
1994-95 127.900 0,36 47.1 O0

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