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Article Des Olive
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Article Des Olive
Mots clés
Olivier, intensif, super-intensif, analyse financière de projets, Haouz, Maroc
Introduction
L’olivier est la principale culture arboricole dans la plaine du Haouz. La picholine marocaine
représente la principale variété d’olivier plantée avec plus de 95% du patrimoine oléicole. Ce
patrimoine est constitué de plus de 16 millions d’arbres sur une superficie de plus de 110 000 ha. La
production d’olives de la région se situe autour de 270 000 tonnes . Dans le Haouz, la densité de
plantation varie, en général, entre 50 et plus de 300 arbres/ha. Quand l’olivier est associé à d’autres
cultures telles que les céréales, les cultures fourragères ou arboricoles, il est conduit avec des
densités autour de 50 arbres/ha.
En pratique, le choix des densités des vergers oléicoles dépend des conditions financières des
agriculteurs, des conditions climatiques et des possibilités d’irrigation, de la nature du sol et sa
profondeur, de la variété (vigueur et développement des arbres à l’âge adulte), de l’orientation de la
production (olive ou huile). Ce choix dépend aussi des possibilités d’utilisation de la mécanisation, de
la technicité de l’agriculteur et de la présence ou non de cultures intercalaires. Le concept de densité
n’a pas de sens si les arbres sont dispersés irrégulièrement dans la plantation.
Il existe actuellement une polémique sur le mode de production de l’olivier le plus rentable :
l’intensif ou le super intensif. L’objectif principal de cet article est d’étudier la rentabilité de deux
modes de production oléicoles avec les densités de 277 arbres/ha de la variété Picholine marocaine
et 1333 arbres/ha de la variété Arlequine. Le contenu de cette étude comprend l’analyse financière
de l’investissement nécessaire, l’estimation du taux de rentabilité interne et de la période de
récupération du capital investi pour les deux projets. Ceci permettra de porter un jugement sur la
rentabilité de ces projets et aider l’agriculteur dans sa prise de décision en matière de choix des
variétés et des densités de plantation à pratiquer dans son exploitation. Cette comparaison serait
aussi d’une grande utilité pour les professionnels et les organismes financiers qui s’intéressent à la
filière oléicole
Méthodologie
En pratique, l’étude de la rentabilité d’un projet se base sur son évaluation financière. Le Taux de
Rentabilité Interne (TRI) est le critère le plus utilisé pour évaluer un projet. C’est le taux
d’actualisation qui égalise la valeur actualisée des coûts et des avantages de sorte que la Valeur
Actualisée Nette (VAN) soit nulle.
Le projet est rentable si le TRI est supérieur au taux d’intérêt avec lequel l’argent est prêté par la
banque (Abdelhakim, 2009). La série des coûts a été affectée au taux d’intérêt bancaire de 12%, pour
l’estimation des frais financiers engendrés par l’emprunt d’argent pour la réalisation des projets
agricoles (CNCA, 2009). L’analyse est faite en monnaie constante. La période de récupération des
coûts représente le nombre d’années depuis le début du projet jusqu’à ce que la somme e des flux
de trésorerie actualisée s’annule. Cet indicateur reflète la rapidité avec laquelle les fonds sont
générés pour continuer le projet.
Pour les vergers de picholine marocaine en intensif, l’enquête a été menée au niveau de 5
exploitations pratiquant cette densité dans la Commune rurale de Ouled Hassoun, près de
Marrakech. Les charges et recettes ont été calculées sur la base d’une densité de 277 arbres/ha,
(6m×6m) pour une superficie de référence de 5 hectares sur une période de 30 années. La durée de
vie du projet a été fixée 30 ans puisque, généralement, au-delà de cette période on ne peut avancer
d’hypothèses sur le marché. Pour le super-intensif, il existe 8 exploitations dans la zone, mais elles
sont très jeunes avec des âges très bas. Ainsi, 3 exploitations ont été enquêtées au niveau des
communes d’Ait ourir et Essaâda. La rentabilité du projet a été déterminée pour une superficie
référence de 100 hectares d’oliviers de la variété Arlequine avec une densité de 1333 arbres/ha,
(5m×1,5m). La durée de vie du projet est de 15 ans.
Les vergers installés dans le Haouz sont encore jeunes ne dépassant pas 8 ans. Les rendements à
partir de la 9ème année ont été estimés grâce au recoupage entre rendements dans des conditions
semblables dans d’autres pays producteurs qui sont en avance par rapport au Maroc dans la pratique
de ce mode production
Cout du projet intensif
Les opérations nécessaires pour la création du verger oléicole intensif consistent en labours profond
et superficiel du sol, piquetage, creusement des trous, apport des fumures organique et minérale,
achat et transport et plantation des plants et irrigation au cours des premières semaines. Ceci
correspond à une dépense de 81200 Dh1. L’investissement nécessaire pour la création de l’oliveraie
et son entretien pendant les premières semaines figurent dans le tableau 1.
Les charges de structure relatives à ce projet se composent des dépenses pour la location du terrain
agricole, de 2.000 Dh/ha/an (ORMVAH, 2008) et l’amortissement de l’équipement et du petit
matériel d’un montant de 6000 Dh/an. Les charges variables constituent les dépenses relatives à
l’achat d’intrants, à l’utilisation de la main d’œuvre dans les différents travaux agricoles et à
l’irrigation. Les charges pour l’entretien de 5 hectares d’oliviers en intensif figurent dans le tableau 2:
Il faut pratiquer des tailles sévères ou procéder à la réduction de la densité (Walali et al., 1984). La
consommation d’eau dans ce mode de production est de 5300 m3/an, avec irrigation gravitaire. La
consommation de fertilisants/arbre est de 5 Kg de sulfate d’ammoniaque, 2 Kg de super triple 45% et
2 Kg de sulfate de potasse. Le nombre de journées de travail par hectare est de 110j/ha/an de 1 à 3
ans jusqu’à 630 j/ha/an de 21 à 30 ans. La récolte dans ce mode de production est manuelle.
Les avantages des vergers super-intensifs se résument en l’entrée en production vite, la mécanisation
intégrale de la taille des arbres et de la récolte, la courte durée de vie du projet, de 15 à 20 ans, le
coût de ramassage et de la production d’huile d'une meilleurs qualité pour se présenter vers les
marchés extérieurs (Abos et al., 2007). Par contre, le lourd investissement et la conduite ardemment
difficile et coûteuse des vergers constituent les principaux inconvénients du super-intensif.
Ce mode super-intensif a attiré les investisseurs ces dernières années. L’exemple le plus attirant est
celui de la création d’un fonds d’investissement dénommé « Oléa Capital », avec un capital de 1,8
milliards de Dirhams en 2006 pour l’installation de 10 unités agro-industrielles intégrées de 1000 ha
chacune dans plusieurs régions du pays (CNCA, 2006). L’objectif est de créer des vergers super-
intensifs d’oliviers afin de produire annuellement 30000 tonnes d’huile vierge extra pour
l’exportation.
La consommation d’eau dans ce mode de production est de 1700 m3/an puisque on utilise l’irrigation
au goutte-à-goutte avec économie d’eau. La consommation de fertilisants/arbre est de 0,6 Kg de
sulfate d’ammoniaque, 0,25 Kg de supertriple 45% et 0,3 Kg de sulfate de potasse. Le nombre de
journées de travail par hectare est de 160 j/ha/an durant toute la durée de vie du projet. La taille
moyenne des vergers est de 76 ha. Parmi les 8 projets existant dans le Haouz, 2 sont représentés par
des investisseurs étrangers, espagnols et français. En super-intensif, la récolte est mécanique et on
utilise des machines dont la valeur est estimée à 2 millions de Dh, ce qui représente entre 10 et 17%
dans l’investissement total du projet
Pendant les 5 premières années, le coût total annuel du projet s’élève à 2 979 000 Dh. Pendant la
période comprise entre les 6 et les 15 ans, ce coût passe à 2 991 000 Dh suite à l’augmentation des
dépenses de traitements phytosanitaires et de récolte.
Conclusion Générale
L’évaluation des deux types de projets oléicoles, intensif et super-intensif, montre que les deux
projets sont rentables avec une légère supériorité en faveur du super-intensif. De plus, la période de
récupération du capital investi est plus courte dans le cas du super intensif.
Seulement le projet de l’intensif n’incorpore pas la phase de transformation et le produit peut avoir
une basse qualité. En super-intensif, les projets intègrent dans la plupart des cas la composante
trituration et la qualité du produit est bien estimée à l’export vers les Etats-Unis avec lesquels le
Maroc avait conclu un accord de libre-échange.
Références bibliographiques
ABDELHAKIM T., 2009. Evaluation financière d’une opération de développement rural, Module de
formation à l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier du CIHEAM.
ABOS J. J. FABO J. AGREDA et J. OTAZU., 2007. Nuevas plantaciones de olivo en regadio, Rentabilidad
y futuro. ISSN 0214-6401.
Navarra Agraria, n°165. Pages 5 – 10. CNCA, 2006. « Oléa capital », un fonds d’investissement pour
développer l’oléiculture.
CNCA, 2009. Rapport sur les normes d’allocation des prêts pour le secteur agricole, Rabat, Maroc.
MADER, 2003. Fiches techniques de l’amandier, l’olivier, le figuier, le grenadier, Bulletin mensuel
d’information et de liaison du PNTTA n°105, Rabat, Maroc.
MADRPM, 2007. Rapport sur les réalisations du Plan National Oléicole 1998-2010, Rabat, Maroc.
ORMVAH, 2008. Rapport sur le secteur oléicole dans le Haouz, Marrakech.
VOSSEN P.M., 2007. Current opportunities in the California olive oil industry. American Society of
Agronomy. February 6 and 7. California. pp. 157-167.
TOUS J. A. ROMERO J. PLANA F. BAIGES J., 2000. Planting density trial with ‘Arbequina’ olive cultivar
in Catalonia (Spain), Acta Horticulturae 474: III International Symposium on Olive Growing.
Resumer :
La controverse sur la rentabilité des méthodes de production d'olives super intensives a fait
rage au cours des trois dernières années. Les agriculteurs et les professionnels se demandent
si c'est plus rentable que l'oléiculture intensive. Cette étude permet de répondre à cette
question grâce à une évaluation financière de deux projets oléicoles, le cultivar marocain Bark
Choline avec 277 arbres/ha plantés de manière intensive, et Arlequine avec 1333 arbres/ha
plantés de manière super intensive. Les travaux ont été réalisés sur la plaine du Hauz près de
Marrakech . Les résultats montrent que les TRI super-intensifs et intensifs de ces deux projets
sont respectivement de 20,63 % et 17,84 %, et que les deux sont rentables. Les périodes de
récupération pour les deux méthodes de production sont respectivement de 8 et 15 ans. Le
retard dans la récupération du capital des oliveraies intensives est le résultat de l'entrée tardive
des variétés marocaines de choline en production
Introduction :
Les oliviers sont les principales espèces d'arbres de la plaine du Hauz c’est la culture
arboricole ou l’olivier , la principale variété d’olivier est la picholine marocaine qui est abimée
avec plus de 95% du patrimoine oléicole . Ce patrimoine est constitué de plus de 16 millions
d'arbres couvrant plus de 110 000 hectares. La production d'olives dans la région est d'environ
270 000 tonnes. A Howz, les densités de plantation varient généralement de 50 à plus de 300
arbres/ha. Lorsqu'un olivier est associé à d'autres cultures comme les céréales, le fourrage ou
l'arboriculture, il est conduit à une densité d'environ 50 arbres/ha.
Méthodologie :
Les coûts du projet sont issus des charges variables d'entretien du verger, des
charges financières, de l'amortissement des charges de structure (équipements
et matériels) et de la valeur locative du foncier. Le coût d'établissement d'un
verger d'Arlequine de 100 hectares à 1333 arbres par hectare est indiqué dans
le tableau 4.
durant les 5 premières années, les charges total annuel du projet coûte à 2 979
000 Dh. durant la phase comprise entre les 6 et les 15 ans, ce coût passe à 2 991
000 Dh suite à l’acceleration des dépenses de traitements phytosanitaires et de
ramassage.
Recettes du projet
Les revenus du projet proviennent de la valeur de la production d'olives. Le prix
de vente des olives est d'environ 4 Dh/Kg d'olives pour les dix premières
années et 4,50 Dh/Kg pour le reste du projet.
Conclusion Générale
Une évaluation des projets d'huile d'olive intensifs et super-intensifs montre
que les deux sont rentables et légèrement meilleurs que les super-intensifs. De
plus, dans les situations super-intensives, la période de récupération du capital
investi est plus courte.
Les oliviers super denses nécessitent des investissements importants et une
technologie de pointe pour gérer les vergers. Sa réussite nécessite un
comportement exceptionnel et un encadrement strict. Mais si l'argument
principal pour développer un modèle super-intensif est de conduire la
mécanisation pour réduire les coûts de production, alors le problème des coûts
de main-d'œuvre élevés Au Maroc, cela ne s'est pas manifesté nettement.
L'huile d'olive de choline marocaine a une grande réputation au Maroc et dans
certains pays européens.
Seuls les projets intensifs ne contiennent pas de phase de rétrofit et le produit
peut être de mauvaise qualité. Parmi les projets hyper-intensifs, dans la plupart
des cas, ces projets intègrent des composants de concassage, et la qualité du
produit peut être bien estimée pour l'exportation vers les États-Unis, qui ont un
accord de libre-échange avec le Maroc.