JNGG 2012 247
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1. Préambule
1.1. Introduction
Depuis 1998, un recensement exhaustif de l’ensemble des ouvrages en terre qui ont
été le siège d’un incident est réalisé. L’analyse de cette base a permis de déterminer
une liste d’ouvrages ayant subi plusieurs incidents dont au minimum un grave. Ces
ouvrages sont appelés : « Ouvrage sensible de première catégorie ».
Pour certains d’entre eux, les actions pour éviter tout nouvel incident grave ont été
réalisées ou sont en cours (par exemple : travaux programmés, surveillance
adaptée). Pour d’autres, les données en notre possession ne permettent pas de
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V1
Vers LA PLAINE Incident (glissement en 2000)
Le déblai se situe dans une forêt. Il ne recoupe pas de versant. On note toutefois une
légère pente transversale de voie 2 (V2) vers voie 1 (V1) et une pente longitudinale
vers les extrémités de l’ouvrage assez marquée, à partir du point haut situé vers le
milieu du déblai (au niveau du pont d’où est pris la photo de gauche).
Un chemin en terre longe la crête du talus, d’abord côté V1 du début de l’ouvrage au
PRo (Km 52.293) puis côté V2. Ce chemin d’environ 2 m de large est distant de 1 à 4
mètres de la crête.
Dans cet ouvrage, on retrouve de nombreux dispositifs associés (perrés, mur de
soutènement, etc.) et des confortements d’ouvrage en terre récents (retalutage,
clouage incliné) dont certains ont été réalisés suite à des incidents.
D’après la carte géologique, le déblai est taillé dans les sables d’AUVERS
(Bartonien inférieur). Il s’agit de sables jaunâtres assez grossiers, à stratification
entrecroisée qui présentent souvent des intercalations gréseuses. Il est également
noté que le contact normal avec les caillasses du Lutétien supérieur s’effectue par
l’intermédiaire de marnes jaunâtres.
Cet ouvrage a été le siège de quatre incidents dont un glissement qui a provoqué un
déraillement.
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Les désordres observés et les analyses des différents éléments ont permis de faire le
diagnostic suivant :
Côté voie 1 :
o Déblai de grande hauteur avec des pentes raides (1/1) par rapport à la
nature et la qualité des sols ;
o Géologie du site : présence de matériaux plutôt perméables (éboulis
sableux, limon sableux) en partie haute qui reposent sur un complexe
argilo-marneux d’une perméabilité bien moindre avec un léger pendage
de voie 1 vers voie 2 ;
o Présence de résurgences à mi-talus ;
o Existence de déformations dans le talus (bombement, irrégularité, etc.).
o Le secteur le plus dégradé s’étend entre les Km 51.920 et 52.500 ;
Côté voie 2 :
o Vieillissement des ouvrages associés (perré) ;
o Pas de résurgence.
Bien que le bassin versant soit peu marqué, les diverses observations et les
analyses des déclenchements des désordres laissent présager la présence
d’écoulements internes (au minimum dans les zones de glissement), de voie 1 vers
voie 2 (soit l’inverse de la pente du terrain) à environ 5 à 6 mètres de profondeur, a
priori à l’interface entre les sables fins et le faciès marneux.
Il a donc été diagnostiqué que l’apparition des glissements étaient dus à la fois à une
épaisseur conséquente de terrain à tendance sableuse et un niveau de circulation
d’eau. La connaissance de l’épaisseur de ces matériaux en partie haute et de la
présence potentielle d’écoulement est donc essentielle pour évaluer le risque de
glissement et ses conséquences pour les circulations.
Pour réaliser une étude de risque, choisir la solution la mieux appropriée et permettre
son dimensionnement, définir l’extension de la zone à traiter, il a été décidé de
réaliser une campagne d’investigation sur tout le linéaire du déblai.
A cet effet il a été proposé de prendre une méthode géophysique non destructive qui
permet d’obtenir un profil en long des différentes natures des terrains. Cette
investigation a été associée à une campagne de sondages définie précisément à
l’issue des investigations géophysiques.
3. Résultats des investigations
3.1. Géophysique
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SC1 Niveau
T1
conducteur
Terrain résistant: grès
Confortement par clouage
Niveaux plus
conducteurs SC2 Zone grillagée
Côté voie 2
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Côté voie 1
T2 T3
Reprofilage 3/2 + berme
3.2. Sondages
Les sondages destructifs ont été réalisés pour suppléer les sondages à la tarière qui
ont montré des refus au niveau de points durs. Les vitesses d’avancement sont
faibles caractérisant des terrains durs. A noter que ces sondages ne permettent pas
de différencier précisément la nature des terrains rencontrés.
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Le premier mètre est constitué de limons et laisse place à des niveaux de sables et
de marnes.
Pour les sondages SC1 et SC2 (cf. implantation sur les résultats de l’électrique)
jusqu’à 7 ou 8 m, on note la présence de marnes avec des passages de lentilles
sableuses de 0.50 m à 1 m d’épaisseur. En dessous on retrouve les sables
d’AUVERS, propres (%fines < 8 %) et de faible teneur en eau (W< 10%)
Les différences de résistivités rencontrées au niveau des sondages entre la première
couche et la seconde couche s’expliquent par le changement de teneur en eau et de
matériau.
Le carotté SC3 (réalisé au même niveau que T3) corrobore bien à la fois la
géophysique et le résultat du sondage, à savoir, 3 m de limon et de marnes, terrain
conducteur, puis du sable, terrain résistant.
3.2.5. Conclusions
D’après les résultats des investigations, il apparaît qu’il y a une bonne corrélation
entre la géophysique et les sondages de contrôle. Ainsi, on peut lire l’imagerie de
façon continue en se basant sur le fait que le premier niveau (couleurs chaudes)
représente principalement des couches de marnes ou de sables mélangés à de
l’argile et autres matériaux conducteurs et le second niveau (couleurs froides)
correspond au sable propre. En conséquence, on peut considérer que les zones
marneuses sont localisées entre les Km 51.950 et 52.530. De part et d’autre, le
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déblai est taillé uniquement dans des sables plus ou moins grésifiés, au sein
desquels il n’existe pas de potentialité de glissement. A noter que dans le rapport
d’expertise il avait été émis une hypothèse sur le pendage de couches perméables
sur des couches imperméables, notamment de voie 1 vers voie 2, avec présence
d’écoulements internes, facteur aggravant pour la stabilité du talus. Les sondages
réalisés n’ont pas permis de définir une continuité des lentilles sableuses au sein des
marnes. Ce phénomène est donc plutôt local et cette hypothèse ne peut pas être
étendue à l’ensemble du déblai.
Dans ces zones, nous sommes dans un contexte équivalent à celui des secteurs des
incidents (épaisseur des couches, hauteur et pente de talus, etc.). La probabilité de
glissement est importante avec une possibilité forte d’atteindre la voie. Du point de
vue urgence travaux, il s’agit d’une priorité 1.
Pour le confortement la réalisation d’un masque est préférable. Une solution
alternative par clouage peut également être réalisée.
Les épaisseurs de matériaux marneux plastiques sont plus faibles (5 m). Les risques
potentiels consistent en un glissement de la partie meuble supérieure avec la
possibilité d’atteindre la banquette de ballast. Toutefois les évolutions sont lentes et
la probabilité de l’évènement est moyenne. Il s’agit donc d’une priorité 2.
Le confortement envisagé est un masque ou un retalutage de la partie haute.
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5. Conclusions
La démarche mise au point pour les ouvrages sensibles de première catégorie
permet à la fois de mieux cerner les causes du déclenchement d’un incident et
également de connaître par analogie, les zones de configurations géométriques et
géotechniques semblables.
L’apport de la géophysique est un atout important car elle permet d’obtenir un profil
en long en continu (et non destructif) de notre ouvrage. Associée à des sondages de
contrôle, l’ensemble des investigations offre la possibilité d’effectuer un découpage
de l’ouvrage en terre enveloppe par zone et de réaliser une analyse de risque pour
chacune d’elles. L’ensemble de cette démarche aboutit à une priorisation des
travaux à réaliser.
Références bibliographiques
Guide de Bonne Pratique (mars 1992) ‐ BRGM, CGG, CPGF, LCPC.
Lagabrielle R. (1998). Géophyique appliquée au génie civil. Techniques de l'Ingénieur, 1‐19.
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