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Le Theatre en France Du Xix A Nos Jours

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LE THEATRE AU XIXme SIECLE

1) LE DRAME ROMANTIQUE (A CONNAITRE)

a) LE ROMANTISME :
Il sagit dun mouvement littraire et artistique qui se dveloppe en Europe dans la premire
moiti du XIXme sicle. Il soppose au classicisme : alors que le classicisme valorisait la
raison, les rgles, le romantisme va exalter les sentiments et la libert. Ainsi, alors que les
tragdies classiques mettaient en garde contre les dangers de la passion amoureuse, le thtre
romantique va valoriser la passion.
Les dramaturges de ce mouvement ont invent un nouveau genre thtral : le drame
romantique.

b) LE DRAME ROMANTIQUE
Les caractristiques du drame romantique sont loppos des rgles classiques. Victor HUGO a
non seulement crit des drames romantiques, mais il sest aussi fait le thoricien du genre,
notamment dans la prface de Cromwell, une de ses pices. Voici en rsum les ides quil
dveloppe :

Le mlange des genres : alors que le thtre classique sparait les genres, le
drame romantique veut mlanger le tragique et le comique, car dans la vie (dont
le thtre est la reproduction) ceux-ci se mlent.

La notion de respect des biensances est trangre au drame romantique


pour les mmes raisons

Le rejet de lunit de lieu : Hugo montre que le respect de lunit de lieu mne
des absurdits ; par exemple, si une tragdie raconte un complot contre un tyran,
on verra successivement dans la mme pice, le mme dcor, les comploteurs
complotant contre le tyran, puis le tyran lutter contre les comploteurs. On
trouvera donc en gnral plusieurs dcors dans un drame romantique ; parfois il
y en a mme plusieurs dans un seul acte (on parle alors de tableau ).

Le rejet de lunit de temps : il est absurde pour Hugo dimposer que laction ne
se droule pas en plus de 24 heures. Pour lui, tout dpend de lintrigue de la
pice : certaines peuvent se drouler en un jour, dautres ont besoin dune dure
plus longue (plusieurs jours, plusieurs mois, plusieurs annes) ; la dure de
laction ne doit donc pas tre fixe a priori.

Le respect de lunit daction : pour Hugo cette rgle, qui permet la pice
dtre claire, est la seule qui soit fonde.

On trouve souvent les caractristiques suivantes dans les drames romantiques :

Des personnages nombreux reprsentant les milieux sociaux les plus varis.

Des personnages principaux purs, passionns et pris dabsolu en conflit avec la


socit qui les entoure (une socit matrialiste o lgosme et la bassesse rgnent).

Un cadre temporel appartenant lhistoire des sicles prcdents, mais beaucoup


plus proche que lantiquit (les drames de Victor Hugo, par exemple, se passent
souvent au XVIme sicle). Cela dit, certains drames se passent au XIXme sicle.

Une volont de faire voyager le spectateur dans le temps et dans lespace, qui se
traduit par des dcors et des costumes labors pour reconstituer un lieu ou une
poque ; cest ce que Hugo appelle la couleur locale .

Quelques drames romantiques clbres :

De Victor Hugo: Ruy Blas, Hernani

D Alfred de Vigny : Chatterton

D Alfred de Musset : Lorenzaccio

2) LE THEATRE DE BOULEVARD
partir de la seconde moiti du XVIIIe sicle, le thtre populaire s'installa boulevard du Temple,
surnomm alors boulevard du Crime en raison des nombreuses histoires de meurtres qui y taient
prsentes. Outre les attractions les plus diverses (feux d'artifice, pantomimes, tours d'acrobates ou
d'animaux, etc.), on y reprsentait ce que lon a appel le thtre de boulevard, un thtre de pur

divertissement essentiellement destination dun public populaire. Le rpertoire du


thtre de boulevard tait principalement constitu des genres suivants :

Le mlodrame : ce sont des pices dramatiques et pathtiques aux personnages


manichens. On y trouve par exemple de vertueuses orphelines perscutes par des
mchants sans scrupules

Le Vaudeville : il sagit de comdies dintrigue se droulant gnralement dans un cadre


petit bourgeois ; le sujet le plus frquent est la tromperie amoureuse, et les personnages
traditionnels du vaudeville sont le mari, la femme et lamant (qui se cache dans une
armoire lorsque le mari arrive). Deux auteurs de vaudeville importants de la fin du
XIXme s. : Georges Courteline, et Georges Feydeau. Le vaudeville est un genre qui existe
toujours.

LE THEATRE AUX XXme et XXIme sicles


1) Limportance du metteur en scne
Pendant longtemps, la fonction de metteur en scne nexistait pas : les rptitions taient
diriges soit par lauteur de la pice, lors de la cration de celle-ci, soit ensuite par les principaux
comdiens (ctait donc le cas le plus frquent) : de ce fait, les spectacles manquaient souvent de
cohrence, dunit, car chaque acteur nen faisait un peu qu sa tte. Cest pour lutter contre
cela et amliorer la qualit des spectacles que des directeurs de thtre ont institu la fonction
de metteur en scne qui sest gnralise partir de la fin du XIXme sicle. Le premier rle du

metteur en scne est donc de donner une unit lensemble de la reprsentation (jeu des
acteurs, costumes, dcors).
Les volutions techniques concernant lclairage ou les machineries, lies en particulier
lutilisation de llectricit, ont offert des possibilits de plus en plus varies aux metteurs en
scne dans la conception des spectacles. Cela a aussi accru leur rle.
Par la suite, le rle du metteur en scne est devenu de plus en plus important : on attend
dsormais de lui quil livre sa vision personnelle de la pice (cf. cours sur les mises en scne de
Dom Juan). On reproche mme parfois aux metteurs en scne den faire trop et de se mettre
trop en avant, aux dpens du texte de la pice.

2) Labandon de la prtention au ralisme


Le thtre du XXme a gnralement renonc lide de reproduire la ralit ; les textes
et les mises en scne assument le plus souvent le fait que le monde thtral est par
dfinition un monde de fiction et dvoilent alors lillusion sur laquelle ils reposent.
Le dramaturge allemand Bertold Brecht (1898-1956) invente ainsi le principe de
distanciation. Ecrivain engag, il veut faire rflchir le public ; or il pense que si les
spectateurs se laissent captiver par lhistoire raconte, ils ne rflchissent plus ses
enjeux ; ils se laissent prendre par lillusion thtrale, qui endort lesprit critique. La
mise en scne de ses pices comporte donc diffrents procds qui vont venir briser
lillusion raliste (chansons, pancartes indiquant le dcor).
3) Le mlange des genres
Le thtre du XXme s. pratique volontiers le mlange du tragique et du comique.

On trouve cela chez les auteurs reprenant dans leurs pices des mythes grecs, en y
ajoutant des anachronismes, des personnages ou des situations comiques (J. Cocteau : La
Machine infernale, J. Giraudoux : Electre, J. Anouilh : Antigone, J.P. Sartre : Les Mouches).

On trouve galement cela dans le thtre de labsurde : cette expression dsigne des
uvres postrieures la seconde guerre mondiale, qui expriment les angoisses et
le dsespoir de lhomme moderne. Elles traitent donc un sujet tragique, mais le
font de faon comique : dans En attendant Godot, Samuel Beckett met ainsi en scne des
personnages qui semblent vous attendre en vain un certain Godot (Dieu, God en
anglais ?) dont on peut douter quil existe. Le sujet est donc tragique ; mais les
personnages de la pice sont des clochards clownesques qui tentent de masquer le vide
de leur existence par des paroles et des actes ridicules. Eugne Ionesco est un autre
dramaturge important du thtre de labsurde.

4) Linfluence des problmes politiques et philosophiques sur le thtre du XXme s.


Cette influence se fait sentir par exemple dans les uvres de Jean-Paul Sartre (Huis clos, Les
Mains sales) ou dAlbert Camus (Les Justes).

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