AL4FR51TEWB1116 Lecture Litterature
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L
Lecture et littrature
A. Les grands genres :
RCIT
66. Le roman
67. Le conte et la nouvelle
68. Les rcits de vie et lautobiographie
69. La fable aux frontires des genres
POSIE
70. La versification
71. Le lyrisme
72. La posie engage
THATRE
73. La comdie
74. La tragdie
75. Le drame
B. Repres littraires :
79. LAntiquit : Homre, Phdre, Esope, Ovide
80. Le Moyen ge : Chrtien de Troyes, Charles dOrlans, Franois Villon, Le Roman
deRenart
81. La Renaissance : Rabelais, Ronsart, Du Bellay, Montaigne
82. Le XVIIe : Molire, La Fontaine, Corneille, Perrault
83. Le XVIIIe : Voltaire, Beaumarchais, Rousseau, Marivaux
84. Le XIXe : Hugo, Maupassant, Verne, Rimbaud
85. Le XXe : Apollinaire, Eluard, Gary, Anouilh
66. Le roman
Le roman est le genre littraire dominant aujourdhui mais il est trs rcent.
Le roman apparat au Moyen ge mais il reprsente alors un choix de langue plus que de contenu.
Eneffet, le romansz, la langue romane, est la langue parle, vulgaire, par opposition la langue latine.
Au XIIe sicle, le terme dsigne ainsi un rcit directement crit en langue romane, cest--dire un rcit
racont en franais.
Puis apparat le roman courtois, car les femmes entrent dans le rcit. Le hros est patient, aimant,
fidle, et accomplit pour sa dame de vritables prouesses. Ce rcit est crit en vers et le plus souvent
en octosyllabes, comme Lancelot ou le Chevalier la charrette (1175-1181), ou Perceval ou le Conte du
Graal (1182-1190) de Chrtien de Troyes.
Au XVIIe sicle, les romans baroques sont des romans sentimentaux et daventure. Ils sont le plus
souvent trs volumineux et racontent les aventures de deux amants spars par le destin qui se re-
trouvent la fin.
Dans la deuximee moiti du XVIIe sicle, un nouveau type de roman soppose au roman baroque. Il sagit
de rcits beaucoup plus courts et ralistes: cest la sphre prive et intime qui est au centre du rcit. Ils
marquent la naissance du roman tel que nous le connaissons encore aujourdhui. Ainsi, La Princesse de
Clves (1678) de Mme de La Fayette, est considr comme le premier roman moderne car il comporte
une vritable analyse psychologique des personnages.
Cest au XVIIIe sicle que le roman prend une place centrale dans la littrature. Partis dAngleterre, les
premiers romans succs apparaissent: Robinson Cruso (1719) de Daniel Defoe, Les Voyages de Gulliver
(1726) de Jonathan Swift. Le roman offre une trs grande varit de formes. Il devient le vhicule des
ides des philosophes avec Candide (1759) de Voltaire avec le roman philosophique, voit la naissance du
roman pistolaire (crit sous forme de lettres) avec Montesquieu et Les Lettres persanes (1721) et plus
tard, La Religieuse (1760) de Diderot. Il vhicule galement les ides des libertins o la sduction est un
art entrepris par dfi et amour-propre avec Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos, qui
est un roman libertin.
Le XIXe sicle est lge dor du roman. Les succs sont ports par le mouvement romantique avec
LeRouge et le Noir (1830) de Stendhal, Les Misrables (1862) de Victor Hugo. Ces succs sont ports
aussi par le mouvement raliste avec Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant et luvre entire dHonor
de Balzac, La Comdie Humaine (1830-1856), ainsi que par le mouvement naturaliste reprsent par
Gustave Flaubert avec Madame Bovary (1857) et mile Zola avec Les Rougon-Macquart (1871-1893).
Lasocit devient le sujet central du roman.
Le XXe sicle est lhritier des succs du sicle prcdent. Marcel Proust publie la recherche du temps
perdu (1913-1927), uvre constitue de sept tomes. Mais la remise en cause du modernisme, cons-
quence des deux guerres mondiales, entrane un bouleversement du roman qui se fait critique et plus
pessimiste.
Dans les annes 1950, tous les codes sont bouleverss: cest la naissance du Nouveau Roman, incarn
notamment par Nathalie Sarraute, qui en est une des initiatrices avec Tropismes (1939), et, plus tard,
Marguerite Duras avec Moderato Cantabile (1958). Les auteurs refusent la chronologie linaire et le
personnage classique.
Le conte merveilleux est appel galement conte de fes. Il commence gnralement par une formule
fige comme il tait une fois, et se termine par une expression comme ils se marirent et eurent
beaucoup denfants. Les personnages sont souvent peu dcrits, on les dsigne par des surnoms.
Ce sont des personnages-types, comme le roi, la princesse, le bcheron, logre, la fe... Les contes se
droulent dans un pass lointain, et dans un lieu souvent indtermin.
Si le but premier dun conte est de divertir, il peut aussi donner un enseignement, une leon de vie. Par
exemple, il apprend au lecteur que les mchants sont toujours punis (Hansel et Gretel). Un conte peut
mettre en garde sur les dangers de la vie, comme dans le Petit Chaperon Rouge.
Les contes se sont rpandus en littrature franaise partir du XVIIe sicle. Charles Perrault crit les
Histoires ou Contes du Temps pass. la mme poque, Antoine Galland traduit les Contes des Mille et Une
nuits, o lon peut lire les histoires dAli Baba ou Aladin.
Au XVIIIe sicle le conte philosophique apparat. Ce bref rcit amusant est structur comme un conte
merveilleux. Il favorise la rflexion sur des sujets dordres moraux, religieux, philosophiques. Voltaire est
le grand reprsentant du conte philosophique franais.
II. LA NOUVELLE
Une nouvelle est faite pour tre lue dun coup, en une fois selon Andr Gide, d'o le fait que sa
longueur ne dpasse pas quelques dizaines de pages. Sa brivet implique donc une construction
dramatique dense et resserre, centre sur un vnement unique. Les personnages sont caractriss
rapidement, sans longue description, les lieux sont peu nombreux, et laction se droule dans un laps
detemps restreint.
Trs souvent, lhistoire, est raconte dans lordre chronologique, mais le temps peut scouler de
diffrentes faons.
La fin ouverte qui laisse au lecteur la possibilit dimaginer ce que deviennent les personnages.
Exemple: dans Aux Champs de Maupassant, on ne sait pas ce que va devenir Charlot.
Les premires nouvelles datent du XVIe sicle, quand Marguerite de Navarre rdige lHeptamron.
Maiscest au XIXe sicle que le genre prend toute son ampleur, avec le dveloppement du journalisme.
Les nouvelles sont publies dans les gazettes, et sont parfois nommes contes, en particulier par
Maupassant. Gnralement, les nouvelles sont regroupes dans des livres quon appelle des recueils.
B Le pacte autobiographique
Le pacte autobiographique est un accord, explicite ou implicite, qui lie lauteur et son lecteur. Lauteur
sengage dire la vrit, ou du moins ce quil croit ltre car les souvenirs peuvent se dformer ou
sestomper. En retour, le lecteur sengage le croire sur parole: il part dans l'ide qu'il a faire un
tmoignage authentique et sincre.
D Le rapport au pass
Le rcit autobiographique alterne rcit et analyse. Lauteur reconstitue son pass mais analyse aussi ce
quil a t, il prend du recul et peut avoir ainsi une vision critique du souvenir quil raconte.
Le temps de lcriture est ancr dans la situation dnonciation: lauteur utilise le prsent, qui est le
temps de base, pour faire ses commentaires et faire ses analyses;
Le temps du souvenir peut tre plus ou moins loign de la situation dnonciation: lauteur utilise alors
les temps du pass que sont limparfait et le pass simple.
Les rcits autobiographiques abordent trs souvent les mmes thmes: rcit denfance, rcit dune
vocation, portraits des membres de la famille, premires rencontres...
tmoigne de lenvie de laisser une trace de son passage derrire soi, non seulement en tant quauteur
mais aussi en tant quhomme;
permet de mieux se connatre en analysant son propre parcours, sa propre volution dans la vie;
donne de la cohrence sa vie en lcrivant et en lui donnant la forme dun rcit;
permet de se justifier de ce quon a fait et de ce quon a t;
permet de se confesser pour soulager sa conscience.
Jcrirai un livre qui tonnera mes amis. Je ne me croirai pas suprieur aux autres, comme Goncourt.
Je ne dirai pas de mal de moi pour quon mexcuse, comme Rousseau. Je tcherai seulement de voir clair,
de faire en moi la lumire pour les autres et pour moi. Jai trente ans.
Comment ai-je vcu jusquici ? Et maintenant, que ferai-je ? Me laisserai-je aller ? Chercherai-je me
rendre utile ? Je crois que, une fois quon ma bien vu, lon ne moublie plus. Je suis dune vanit qui
me stupfie, quand je la considre, lattaque passe. Si Paris moffrait de me couronner de lauriers,
comme autrefois Ptrarque, par une dmonstration officielle, je ne serais pas tonn et je saurais
bien justifier cette faveur.
La morale est place au dbut ou la fin du texte. Longue de quelques vers, elle donne au lecteur une leon
de vie, des conseils. Grce cette morale, le fabuliste instruit le lecteur sur la nature humaine. La morale
est rdige au prsent de lindicatif, ce qui lui donne une valeur de vrit gnrale. Attention, la morale
nest pas toujours crite, cest parfois au lecteur de la dduire de la fable. On dit alors quelle est implicite.
Trs souvent, les personnages des fables sont des animaux dous de qualits humaines. Grce ces
animaux, le fabuliste peut critiquer les dfauts humains, tout en mettant distance les situations.
Certains animaux trs caractriss sont entrs dans limaginaire collectif : le roi est reprsent par le
Lion, le Renard est lincarnation de la ruse... On dit dans ce cas que les animaux sont personnifis.
On peut donc dire que la devise de la fable est plaire son lecteur tout en linstruisant.
Le genre de la fable trouve ses origines dans lAntiquit, il y plus de 2500 ans.
Esope a crit des fables en prose au VIe sicle avant J.-C. Il a eu un trs grand succs, et des gnrations
de Grecs se sont transmis ces rcits.
La Fontaine sest inspir de ces fabulistes au XVIIe sicle pour lcriture de ses fables. Depuis, les fables
de Jean de la Fontaine connaissent toujours un grand succs.
70. La versification
La versification est ltude de la forme dun pome.
Le vers noccupe quune seule ligne et ne correspond pas forcment une phrase complte; on peut
donc trouver, la fin d'un vers, un espace blanc. Il commence le plus souvent, notamment dans la posie
classique (jusqu'au XIXe sicle), par une majuscule.
Le vers est bas sur le rythme. Cest le nombre et laccentuation des syllabes qui vont dfinir ce rythme.
Un vers comporte un nombre prcis de syllabes. Cest ce que lon appelle le mtre. Pour trouver le mtre
dun vers, il faut compter les syllabes des mots que contient ce vers.
Il arrive parfois quon prononce sparment deux voyelles qui se suivent dans un mot: on dit alors que
lon fait une dirse.
Dans le 2e vers qui est un dcasyllabe, on nobtient les dix syllabes que si lon prononce vi/o/lente en
trois syllabes, avec une dirse. Ce procd permet dobtenir le bon dcompte, mais il permet surtout
dinsister sur un mot en lallongeant.
Elles peuvent tre embrasses. Une paire de rimes en englobe une autre. Le schma est donc en
ABBA.
Elles peuvent tre croises. Elles sentrecroisent. Le schma est donc en ABAB.
Enfin, les rimes peuvent tre plates ou suivies. Elles se suivent deux deux.
Le schma est en AABB.
Attention: Jusquau XIXe sicle, la posie tait en vers fixes et rims. Au XIXe sicle, certains potes se
librent des contraintes : cest linvention du vers libre, ce qui signifie que les pomes ne contiennent pas
de rimes. On parle de pomes en prose.
On juge la valeur des rimes au nombre de sons qui sont repris : chaque son est codifi par un signe de
lAlphabet Phontique International.
Les rimes ont elles aussi un genre: une rime est dite fminine lorsquelle se termine par un e muet.
Toutes les autres terminaisons donnent des rimes masculines.
Exemple: La mer est ton miroir ; tu contemples ton me (Baudelaire, Lhomme et la mer, 1859)
Exemple: Je fais souvent ce rve trange et pntrant (Verlaine, Mon rve familier, 1866)
Le contre-rejet: un mot ou un court groupe de mots est seul en fin de vers alors que le reste de la
proposition est au vers suivant.
Une strophe regroupe plusieurs vers entre deux espaces. Il en existe plusieurs :
La ballade comporte trois strophes dun mme nombre de vers, fondes sur les mmes rimes, et une
strophe plus courte (Le plus souvent, elle est forme de trois huitains doctosyllabes et dun qua-
train);
Le rondeau se compose de trois strophes: un quintil, un tercet, un autre quintil; chaque strophe est
forme sur deux rimes seulement;
Le sonnet est la forme qui a connu le plus de succs partir de la Renaissance. Il se compose de
deux quatrains et deux tercets fonds sur deux autres rimes. Le schma des rimes du sonnet est :
ABBA ABBA CCD EDE.
71. Le lyrisme
I. DFINITION DU LYRISME
Le lyrisme est donc un chant, des mots mis en pome de faon presque
musicale. Cette musique des mots met en valeur lexpression des sentiments.
La ballade
Lode
Elle se compose de trois strophes qui
Ce pome assez court met en avant La posie lyrique utilisent les mmes rimes. Ces strophes
la musicalit de la langue, et insiste
sont termines par un refrain, et un
sur la prsence dun locuteur
envoi. En perdant son caractre chant
exprimant ses tats dme.
la ballade dveloppe des thmes de
plus en plus profonds.
Le pome en prose
Le rondeau
Certains potes abandonnent partir
de la deuxime partie du XIXe sicle Il est en rapport avec la danse, la ronde.
la posie formelle, la disposition en Ce court pome comporte lorigine huit
vers, Iutilisation des rimes. vers, dont deux qui forment le refrain.
Les figures de style sont nombreuses: mtaphore, comparaison, personnification, anaphore, hyperbole...
Le pote prend un soin tout particulier aux rythmes et aux sonorits qui composent son pome.
Cest grce un mticuleux travail sur la langue que le pote peut communiquer au lecteur ses
motions. Le lyrisme est donc un hommage aux sentiments, mais aussi la faon de les exprimer.
Au Moyen ge, la posie amoureuse nat avec le mouvement des troubadours et des trouvres.
Laposie tait alors mise en musique et rcite lors de veilles.
Au XVIe sicle, la Renaissance met en vidence un renouveau de la posie franaise sous linfluence
de la posie italienne. Lintroduction du sonnet favorise la cration potique de potes de la Pliade.
Le lyrisme potique tombe en dsutude la fin de cette priode.
Mais il fait son retour au XIXe sicle avec le mouvement romantique, puis avec la posie symboliste.
Lamartine, Hugo, Musset, Nerval, Desbordes-Valmore entre autres potes, mettent lindividu
etses sentiments au cur de leur posie. Par la suite, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud insistent sur
lamusicalit de la posie, son pouvoir de suggestion, sa puissance vocatrice: les Symbolistes sont
en cela des potes lyriques.
Au XXe sicle, le lyrisme et la posie engage cohabitent, et se font souvent cho. Le mouvement
surraliste met lamour et la femme au cur de la posie.Il ne faut par ailleurs pas ngliger un
aspect essentiel du lyrisme: la chanson. Par un retour aux sources du lyrisme, cest dsormais
accompagns par la musique que les sentiments sexpriment, par exemple dans les chansons
deJacques Brel, Georges Moustaki, Serge Lama ...
I. DFINITION
Depuis le XXe sicle, sengager signifie quon participe la vie sociale, politique, intellectuelle ou
religieuse de son temps en suivant ses convictions profondes et en assumant les risques de laction.
Elle est dune grande force argumentative car elle cherche convaincre le lecteur.
Dans un contexte historique prcis, comme des guerres, comme des atteintes la libert, loppression
sous toutes ses formes, le pote peut dcider de sengager, de mettre son art au service dune cause.
Cette posie est donc lie des priodes de bouleversements historiques.
Lengagement potique des potes est souvent accompagn dun engagement personnel.
Ds le Moyen ge, le pome La Ballade des pendus (1462) de Franois Villon fait entendre la voix des
ncessiteux.
Le XVIIe sicle se caractrise par une dnonciation souvent oriente vers la Cour. Lengagement prend
la forme non pas de pomes mais de fables ou de pices de thtre. Jean de La fontaine dpeint dans
ses Fables (1668) les hypocrisies, les abus de pouvoir de la Cour de Louis XIV, les injustices de lAncien
Rgime.
Au XVIIIe sicle, le philosophe se fait un devoir de servir et damliorer la socit. Il dnonce linto-
lrance (Voltaire), lesclavage (Montesquieu)... sous dautres formes littraires que la forme potique,
comme les textes philosophiques ou le thtre par exemple.
Au XIXe sicle, Victor Hugo exprime dans ses uvres son engagement social en faveur des misreux,
des dshrits (Melancholia, Les Contemplations 1856) ou son engagement politique, notamment son
opposition Napolon III, dans Les Chtiments (1853).
Au XXe sicle, Guillaume Apollinaire dnonce les horreurs de la Premire Guerre mondiale dans son
recueil Calligrammes (1918). De nombreux potes sengagent dans la Rsistance pendant la Seconde
Guerre mondiale: Robert Desnos, Paul Eluard, Louis Aragon... . Le Chant des partisans (1943),
de Joseph Kessel et Maurice Druon, devient lhymne de la Rsistance.
La posie engage a pour vocation premire de dnoncer les injustices et horreurs du monde mais ga-
lement den tmoigner pour quelles ne se reproduisent plus. Elle a ainsi pour vise dempcher que ces
bouleversements historiques tragiques ne sombrent dans loubli. Elle permet dhonorer la mmoire de
ceux et celles qui se sont sacrifis.
73. La comdie
I. DFINITION
La comdie se fait dabord la critique de la politique et de la morale avec Aristophane, pour se faire
ensuite comdie de murs avec une intrigue (souvent un mariage arrang).
B La comdie au Moyen ge
Le thtre du Moyen ge est avant tout dorigine religieuse: les pices sont joues devant les glises,
sur le parvis, dabord en latin, puis en langue rgionale. Le thtre comique est indpendant de ce
thtre religieux. On assiste alors des soties, dans lesquelles les acteurs se dguisent en sots, en fous ;
ce sont des pices satiriques, faites pour se moquer. Des farces galement sont reprsentes: elles
mettent en scne des gens du peuple et de moyenne condition dans leur vie quotidienne. Le style est
souvent grossier.
Tout en continuant dtre satirique, la comdie sinspire de la Commedia Dellarte, comdie italienne, qui
est base sur limprovisation.
Pour Molire, la comdie a pour but de corriger les dfauts humains par le rire, en les dnonant.
Il simpose dans la comdie de murs et de caractre en singeant dabord la Commedia Dellarte avec
Le Dpit amoureux (1655), puis en sen dtachant et en crant des personnages auxquels sidentifient les
spectateurs: il fait la peinture fidle, drle mais aussi grave, de la socit de son poque avec Dom Juan
(1665), LAvare (1668) ou encore Le Malade imaginaire (1673).
Aprs la comdie de caractre qui peint les caractres, la comdie de murs qui inscrit les personnages
dans leur milieu social, la comdie dintrigue qui complique lhistoire pour le plaisir, la comdie-ballet,
invente par Molire, fait son apparition: elle est une comdie qui inclut des danses, accompagnes dun
orchestre.
La comdie romantique fait son apparition: elle met en scne avec finesse et lgret la complexit des
sentiments amoureux (On ne badine pas avec lamour, 1834, Alfred de Musset).
Cest Alfred Jarry qui annonce, avec le comique de labsurde, un renouveau dans la comdie. Avec
Eugne Ionesco dans La Cantatrice chauve en 1954, des rpliques souvent dnues de sens senchanent
pour donner une image drle mais aussi effrayante de lhumanit.
74. La tragdie
I. LA NAISSANCE DE LA TRAGDIE
Le thtre est n en Grce. Les premires tragdies ont eu lieu lors de ftes
religieuses. Ctait alors un groupe dhommes (le chur) qui chantait des pomes
sur la vie des Dieux. partir du VIe sicle avant J.-C, les acteurs sont masqus,
et voluent sur une estrade, qui est donc lanctre de la scne. Ces comdiens
sont chausss de cothurnes (sandales semelles compenses) pour paratre
plus grands. Peu peu, les acteurs ne rcitent plus un pome, mais incarnent des
personnages qui se donnent la rplique. Au Ve sicle avant J.-C, la tragdie est ne.
- Laction doit former un tout, cest--dire avoir un dbut, un milieu et une fin.
- La biensance: on ne doit pas reprsenter sur scne dactions violentes. Il ne peut pas y avoir de sang
ou de meurtre sur scne. La violence se droule en coulisses, et le rcit en est fait par les tmoins.
- La vraisemblance: il faut que lon puisse croire aux actions reprsentes sur scne.
- Une tragdie doit provoquer la terreur et la piti chez le spectateur, afin quil se libre de ses pas-
sions en regardant la pice.
- Unit daction: on se limite une seule histoire. Il peut y avoir des intrigues secondaires, mais
elles nont pas dinfluence sur lintrigue principale.
Acte II Laction.
B William Shakespeare
Le britannique Shakespeare a vcu de 1564 1616 et a laiss des chefs-duvre universels tels que
Romo et Juliette, Macbeth, Hamlet. Ses personnages subissent une succession dvnements qui les
conduit une fin tragique, et souvent trs sanglante.
Les tragdies du XVIIe sicle sont rimes en cinq actes, et respectent les rgles des trois units.
D Le tragique moderne
Au XXe sicle, les dramaturges inspirs par lactualit prennent la plume pour moderniser les mythes
antiques, et montrer que, quelle que soit lpoque, lhomme ne peut pas chapper son destin tragique.
Les auteurs mettent surtout en avant lengrenage qui mne vers une catastrophe annonce. Cest ce que
montre Cocteau dans La Machine Infernale.
75. Le drame
I. DFINITION
Une rvolution historique: l'histoire rcente devient le thme prfr. Toutes les couches de la
socit sont peintes, et le roi, avant figure intouchable, voit son autorit conteste;
Une rvolution philosophique: le hros est un tre tourment et amoureux, figure du romantisme;
Une rvolution technique: les rgles des trois units sont abolies, les tons sont mlangs et les
intrigues plus nombreuses.
b. Le drame symboliste fait son apparition entre 1885 et 1914. Ce drame la tonalit lyrique, refuse
lalgret des comdies de murs. Il est illustr notamment par Paul Claudel avec La Ville (1893).
76. Le Romantisme
-
Limportance du moi. Le Romantisme, cest le culte de la subjectivit. Les crivains mettent
envaleur leurs motions, leurs sentiments, leurs doutes de leurs personnages, face une socit
enmutation, et qui ne les comprend pas.
-
La mlancolie et lexpression des sentiments. Lamour a une place importante dans les crits
romantiques, mais nen est pas lunique thme. Le Mal du Sicle, autrement dit la mlancolie se
manifeste dans de nombreuses uvres. Il est dautant plus renforc que lamour peut apporter plus
de tourments que de joie au pote romantique. Le mouvement est donc fortement marqu par le
lyrisme.
-
Le dsir dvasionet lattrait de la nature. Pour fuir la ralit, pour se consoler deses dboires
amoureux, le Romantique se rfugie dans la nature, lieu qui favorise la mditation, la contemplation,
le rve.
Tous ces thmes dbouchent sur la cration du hros romantique, tre complexe, tourment et passionn,
en dcalage avec son temps.
Alfred de Musset (18101857) crit la Confession dun Enfant du Sicle (1836), o il raconte sous une
forme de roman son histoire damour avec sa matresse George Sand, et la pice Lorenzaccio (1834).
Grard de Nerval (18081855), dans ses pomes, exprime son mal-tre et son impression dtre
incompris, comme dans El Desdichado.
Alfred de Vigny(17971863) suit les prceptes du drame romantique dans ses pices Cinq-Mars (1826)
et Chatterton (1835).
Benjamin Constant (17671830) invente une figure majeure du hros romantique, Adolphe, dans le
roman du mme nom en 1816.
Stendhal (17831842) crit deux romans majeurs, mettant en scne larchtype du hros romantique:
Le Rouge et le Noir, (1830) et la Chartreuse de Parme (1839).
Alexandre Dumas (18021870) affirme son got romantique du roman historique avec la Reine M argot
(1845) ou les Trois Mousquetaires (1844), et cre au thtre le personnage dAntony en 1831.
En Angleterre: Shelley (17921822), Keats (17951821) et Byron (17881837), explorent les thmes
romantiques dans leurs pomes. Deux surs romancires, Charlotte Bront (18161855) et Emily Bront
(18181848) font la part belle aux sentiments dans leurs romans Jane Eyre et Les Hauts de
Hurlevents.
B En musique
Le terme de romantisme est moins clair en musique. On considre gnralement quil couvre tout le
XIXe sicle.
Les symphoniesapparaissent vers 1750, et deviennent le genre privilgi pour la musique d'orchestre.
Ludwig von Beethoven, Johannes Brahms, Richard Wagner, Antonin Dvorak sen emparent et composent
des symphonies considres comme romantiques.
En 1820, le clavecin cde sa place un nouvel instrument, le piano. Des pices pour pianosont
composes par Frdric Chopin ou Franz Schubert.
77. Le classicisme
Le classicisme nest pas un mouvement littraire. Il runit des artistes qui ont les mmes idaux,
notamment celui datteindre la beaut des uvres antiques. Pour atteindre cet idal, ils vont obir des
rgles communes, quelle que soit lexpression de leur art: imitation des Anciens, imitation de la nature,
clart du style, sobrit, volont de plaire et dinstruire.
Lidal propos par le classicisme est prpar au dbut du XVIIe sicle par le cardinal Richelieu, qui, en
1635, cre lAcadmie franaise, dont les membres ont pour charge dintroduire de lordre et de la rigueur
dans la langue et dans la littrature. Pour cela, vont tre crs un dictionnaire, une grammaire et une
potique. Ainsi, de nouvelles rgles sont poses.
Lidal classique est idalement un idal humain, celui de lhonnte homme, qui doit matriser ses
motions, tre cultiv, modeste, tolrant et avoir bon got. Cette communaut dauteurs au got et
lidal communs donne Boileau matire crire dans son Art potique (1674). Cest dans le thtre que
le classicisme se manifeste le plus.
A La langue
Les auteurs classiques cherchent atteindre une langue pure et claire et le style doit tre lgant.
B La raison
Les auteurs classiques ont le souci de lquilibre et de la mesure, contrairement aux auteurs baroques:
cest au nom de cette raison que les auteurs de thtre respectent la rgle des 3 units (action / lieu /
temps) et de la biensance. Lartiste peut reprsenter des scnes de violence, de cruaut, mais il doit
proscrire lhorreur.
Il sagit dviter toute fascination pour le morbide par le public et crer de lempathie pour les victimes.
Cest Corneille avec Le Cid (1636) qui applique pour la premire fois un code thtral, partir duquel les
autres dramaturges vont laborer des rgles communes.
C Plaire et instruire
Les auteurs classiques mlent lutile et lagrable: il faut plaire au public et le divertir mais lart doit
atteindre un autre but: linstruire.
La Fontaine crit dans sa Ddicace au Roi, Fables (1668): Je me sers danimaux pour instruire les
hommes. Pour Molire, Lemploi de la comdie est de corriger les vices des hommes, Le Tartuffe
(1669). Il fait de la comdie un rvlateur des dfauts des hommes et de la socit de son poque,
comme dans Lcole des femmes (1662), Dom Juan (1665), ou Le Misanthrope (1666).
Le got du faste, du grandiose et du luxe de Louis XIV sont galement propices lpanouissement des
beaux-arts, symboles de sa magnificence travers le monde. Les rgles sont les mmes que celles de la
littrature.
A La sculpture
Avec Girardon et Coysevox, la sculpture traduit cette mme aspiration la noblesse. La sculpture
classique privilgie les attitudes lgantes et simples, sans manires. Ainsi, Franois Girardon
(16281715) ralise une grande partie des sculptures du Palais de Versailles et de ses jardins. Antoine
Coysevox (16401720), de son ct, ralise des sculptures similaires.
Apollon servi par les nymphes, Girardon (1666) Mercure sur Pgase, Coysevox (1701)
Grotte de Tthys Jardin des Tuileries en 1986
Chteau de Versailles
B La peinture
La peinture classique puise son inspiration dans les uvres de litalien Raphal (14831520). Elle aspire
un idal de perfection, travers des sujets nobles inspirs de lAntiquit, comme les victoires, les
figures mythologiques et hroques.
Cest Nicolas Poussin (15941665) qui est la figure majeure de cette peinture: la composition de ses
uvres est pure, claire et ordonne mathmatiquement; la symtrie et le respect des proportions sont
essentiels. Les personnages sont ples et font penser des statues antiques.
Leur posture est fire et majestueuse. La lumire est claire, et les contrastes doux. Le Lorrain
(16001682) suit la mme conception de lart, en peignant principalement des paysages, qui feront de lui un
matre de la lumire. Charles Le Brun (16191690), peintre officiel de la cour de Louis XIV, fonde en 1648,
sous la protection de Mazarin, lAcadmie Royale de Peinture et de Sculpture. Cest lui qui est charg de
dcorer le Louvre et les chteaux de Vaux-le-Vicomte et de Versailles.
C Larchitecture
Les btiments aussi recherchent la symtrie et la rigueur gomtrique. Jules Hardouin-Mansart
(1646-1708) est charg de la ralisation de la Galerie des Glaces, les Grande et petite curies,
lOrangerie, le Grand Trianon, et plus encore, Versailles. Louis Le Vau (1612-1670) est le crateur
du Chteau de Vaux-le-Vicomte, intendant et ordonnateur des btiments royaux en 1654. Il participe
notamment aux travaux damnagement du Louvre et des Tuileries. En ce qui concerne les jardins, on
peut mentionner Andr Le Ntre (1613-1700), jardinier de Louis XIV, qui amnage le parc et les jardins
de Versailles, ainsi que ceux de Vaux-le-Vicomte et de Chantilly. Il est le matre des parterres de fleurs
etdes jets deau du chteau.
D La musique
Enfin, cest le compositeur Lully, florentin form Paris, qui reprsente le classicisme en posie et qui
domine lensemble de la vie musicale en France lpoque de Louis XIV.
Les peintres ralistes rejettent lide du conformisme, de devoir traiter de sujets acadmiques de faon
codifie. Ils partent la recherche de paysages authentiques, en ville ou la campagne et y r eprsentent
des sujets emprunts la vie quotidienne. Ils abandonnent ainsi les sujets mythologiques ou la
reprsentation de scnes historiques.
Millet (1814 1875) introduit le peuple dans ses tableaux, et peint en particulier le monde paysan.
Courbet (18191877) refuse de suivre les rgles de la biensance, et reproduit ses sujets avec fidlit.
Ilaffiche sa rupture par la dimension gigantesque de ses toiles, qui nest habituellement pas utilise
pour reprsenter le monde des travailleurs.
Degas (18341917). Quoique class parmi les peintres impressionnistes, il se dfinissait lui-mme
comme raliste ou naturaliste. En effet, il reprsente des scnes de la vie ordinaire, sans dissimuler la
ralit de son poque.
Manet (18321883) . Exclu des Salons, des expositions officielles et de lExposition Universelle de Paris
cause de la modernit de son style, il influence toute une gnration dartistes qui se rclamera de
lui: les Impressionnistes.
Dans ce but, les crivains ralistes se documentent longuement sur leur sujet avant dentreprendre
lcriture de leurs romans, ils adoptent une posture de scientifique, observant et analysant le rel pour
mieux le dcrire.
Pour quun roman ou une nouvelle raliste prsente lillusion du vrai, il faut que les personnages
ppartiennent des milieux sociaux bien dfinis tels que le monde paysan (Pierrot de Maupassant),
a
les employs ou ouvriers (Au Bonheur des Dames de Zola), les petits bourgeois de Paris ou de province
(Madame Bovary de Flaubert).
En littrature, pour parler du mouvement raliste de la fin du XIXe sicle, on utilise le terme de
Naturalisme, qui a t cr par mile Zola. Lcole naturaliste voit le jour en 1860.
Selon mile Zola, cest Flaubert qui invente ce nouveau genre dcriture. Son excs danalyse sans
compromis de la socit lui vaudra des ennuis avec la justice: son roman Madame Bovary (1857) est
condamn pour outrage la morale et la religion.
mile Zola est en effet le grand auteur naturaliste de son temps. Dans ses uvres, sil dresse un portrait
sans complaisance de toutes les classes sociales, cest pour mieux prendre le parti des dshrits. Son
roman Germinal (1885) en est lexemple le plus clbre, dans lequel il raconte la dure vie des mineurs de
fond qui mnent une grve dsespre pour amliorer leurs conditions de vie.
Il est par ailleurs linstigateur de soires littraires qui dbouchent sur la publication du recueil des
Soires de Mdan (1880), o un groupe dcrivains rdige des nouvelles sur la guerre de 1870, en
appliquant les principes du naturalisme. Cest cette occasion que Maupassant crit Boule-de-Suif.
Les autres auteurs considrs comme naturalistessont Jules Renard (1864-1610) qui crit Poil de
Carotte en 1894 , Jules Valls (1832 1885) qui rdige lEnfant en 1879, ou Alphonse Daudet (1840 1897)
et son Petit Chose en 1868.
79. LAntiquit
I. HOMRE
Homre est un pote pique grec qui aurait vcu au VIIIe sicle avant J.-C. Il est lauteur le plus clbre
de lAntiquit.
La tradition le reprsente sous les traits dun vieil ade (un artiste qui chante
des popes) aveugle, qui parcourait le monde en dclamant ses vers et en
racontant ses histoires. On sait bien peu de choses sur lui et sa vie est entou-
re de mystres.
Toutefois, il laisse au monde deux longs pomes qui totalisent 27800 vers.
Son premier pome, LIliade, raconte une partie de la guerre qui a oppos des
Grecs et les Troyens. (Ilion = Troie)
LOdysse, son second pome, raconte le retour dUlysse, aprs la guerre, sur
son le dIthaque (Odysseus = Ulysse).
Ces deux pomes servaient aux enfants grecs de premiers livres de lecture lcole et les Grecs les
connaissaient par cur.
Dabord tu rencontreras les Sirnes, sductrices de tous les hommes qui sapprochent delles : celui qui,
pouss par son imprudence, coutera la voix des Sirnes, ne verra plus son pouse ni ses enfants chris qui
seraient cependant charms de son retour ; [...] Fuis ces bords et bouche les oreilles de tes c ompagnons
avec de la cire molle, de peur quaucun deux ne les entende. Toi-mme, si tu le dsires, tu pourras couter
les Sirnes, mais laisse-toi auparavant attacher les pieds et les mains au mt de ton navire rapide.
II. ESOPE
Esope est un fabuliste grec qui aurait vcu aux VIIe et VIe sicles avant J.-C.
III. OVIDE
Ovide, de son nom complet Publius Ovidius Naso, est un pote latin qui est n
en 43 avant J.-C et mort en 17 aprs J.-C.
Ovide nat dans une famille aise et sintresse trs tt la posie, mais
tudie le mtier davocat quil exerce Rome.
IV. PHDRE
Il crit des fables qui lui sont inspires dsope pour certaines,
mais pas la majorit. Comme celles dsope, ses fables mettent
en scne des animaux aux comportements humains.
Cest sope qui, le premier, a trouv ces matriaux : moi, je les ai faonns en vers iambiques. Ce petit
livre a un double mrite : il fait rire et il donne de sages conseils pour la conduite de la vie. celui qui
viendrait me reprocher injustement de faire parler non seulement les animaux, mais mme les arbres,
je rappellerai que je mamuse ici de pures fictions.
80. Le Moyen ge
I. CHRTIEN DE TROYES
Cest pendant ces vingt-cinq annes quil a compos ses pomes, bal-
lades et rondeaux. Il y parle de lamour, de la guerre, et du dsarroi
dtre loin de son pays.
Franois Villon fait des tudes la Sorbonne, mais il est aussi amen
frquenter la pgre, ce qui lui vaut des ennuis avec la justice. Il
a mme t oblig de fuir Paris en 1455, aprs avoir tu un prtre
lors dune bagarre. Il a galement cambriol le collge de Navarre.
Il alterne les sjours en prison et les voyages en province. En 1461 il
rentre Paris et entame la rdaction du Testament.
Une fois de plus, il participe une rixe, et est condamn tre pendu.
Cest cette occasion quil crit La Ballade des Pendus. En 1463,
sacondamnation mort est annule, et Villon disparat : on ne sait
pas ce qu'il est devenu la fin de sa vie.
Ce recueil raconte les aventures dun goupil nomm Renart, qui est
rus, menteur, parfois cruel avec les autres animaux. Cette socit
animale pleine de fantaisie est le reflet de la vie de tous les jours au
Moyen ge, et permet une critique parfois froce des drives des
trois ordres mdivaux. Ainsi, le clerg est-il parodi, tout comme
lidal chevaleresque et courtois.
81. La Renaissance
I. RABELAIS
II. RONSARD
Pierre de Ronsard, issu dune vieille famille noble, est une figure majeure
de la posie de la Renaissance. Il nat en 1524 et meurt en 1585, lge de
61 ans.
Il est lauteur dune uvre vaste qui, en plus de trente ans, sest port aussi bien sur la posie engage
dans les guerres de religion (Les Hymnes, 1555), que sur lpope avec La Franciade (1572).
III. DU BELLAY
Joachim du Bellay nat en 1522 dans son chteau familial prs de Lir,
en Anjou et meurt Paris en 1560, lge de 37 ans.
IV. MONTAIGNE
Son pre sattache lui inculquer une bonne ducation et une bonne
instruction. treize ans, il apprend le droit mais sa rencontre avec La
Botie va lui permettre de sorienter vers la littrature.
I. MOLIRE
Son pre est tapissier du roi, mais le jeune homme refuse de suivre sa
voie: il sera dramaturge. Il rencontre la famille Bjart, part avec elle en
province pour peaufiner son jeu et son style littraire et fonde la troupe
de lIllustre-Thtre. Il a vingt et un ans. Aprs avoir pass quinze ans
sur les routes, il rentre Paris et bnficie de la protection de Monsieur,
Frre du Roi, puis du Roi lui -mme. Louis XIV lui donne alors la
possibilit de jouer dans la Salle du Petit-Bourbon. En 1669, il est nomm
pourvoyeur des divertissements royaux, et collabore avec Lully.
Malgr une maladie qui laffaiblit, Molire monte sur scne pour jouer Le Malade Imaginaire. Il seffondre
sur scne lors de la quatrime reprsentation, et meurt chez lui en 1673. Il faut lintervention de Louis
XIV pour que le comdien soit enterr, de nuit, en terre chrtienne.
Ds 1664, La Fontaine crit des uvres courtes, des nouvelles, des contes,
et surtout des fables. Cest tout lhritage antique de Phdre ou dsope
que le fabuliste dveloppe dans une criture gaie et enjoue lors de
241fables. Si son but est de distraire son lecteur, il souhaite galement
linstruire. Sous chaque animal, le pote dissimule un homme, un dfaut,
une ide, et permet ainsi la rflexion.
Contrairement Molire, La Fontaine ne sera jamais protg par le Roi, qui lui fera payer toute sa vie
son amiti avec Fouquet.
Il suit des tudes qui le mnent acheter deux offices davocat, charge
quil abandonne en 1650. Sa premire comdie est joue en 1629, mais
cest le registre plus grave de la tragi-comdie qui le propulse vers
la gloire : Le Cid est un vritable succs ds 1636. La pice narre les
amours contraries de Rodrigue et de Chimne, sur fond dhrosme,
valeur chre lauteur, et fait de Corneille un auteur reconnu. Par la
suite, Corneille sintresse lhistoire romaine, et rdige Horace et
Cinna en 1640. Le dramaturge entre lAcadmie Franaise en 1647.
Il lutte contre lintolrance et le fanatisme religieux quil nomme linfme, en publiant en 1734
LesLettres philosophiques, et le Trait sur la Tolrance en 1768, Zadig en 1748, et Candide en 1759.
Ilest une figure emblmatique de la philosophie des Lumires qui tire son nom de la volont des
philosophes de ce sicle de combattre les tnbres de lignorance par la diffusion du savoir.
II. BEAUMARCHAIS
Sa vie est marque par le combat contre linjustice et liniquit. Il souhaite une
socit fonde sur le mrite et le travail et se fait le critique, annonciateur
dela Rvolution en 1789, de la socit franaise dAncien rgime.
III. ROUSSEAU
Ses dernires annes, loin de tous, seront consacres lcriture de soi : les Confessions
(17651770) publies en 1782, mais encore ses Rveries du promeneur solitaire (17761778). Cest par
cette abondante uvre autobiographique que la vie de Rousseau nous est surtout connue.
IV. MARIVAUX
Hugo a vcu des drames qui ont influenc sa cration littraire. Par
exemple, en 1843, sa fille Lopoldine se noie dans la Seine: il publiera
sa mmoire les Contemplations.
Cest en 1850, prs de la ville de Dieppe, que Guy de Maupassant voit le jour. Son premier travail est
commis au Ministre de la Marine, et il sengage en 1870 comme garde mobile. Ces deux expriences
linspireront grandement lors de la rdaction de ses nouvelles.
Cest ce pome quil envoie Verlaine, qui, bloui, linvite le rejoindre Paris. Les deux potes errent
travers lEurope pendant plusieurs mois, au terme desquels Verlaine blesse son ami dun coup de
revolver, aprs une dispute. Verlaine termine sa course en prison, et Rimbaud crit en 1873 Une Saison
en Enfer, puis les Illuminations. En 1875, il abandonne la posie, laissant Verlaine ses derniers crits.
Il quitte tout, et voyage de nouveau en Europe. partir de 1880, il sinstalle en Afrique, o il vit de t rafics,
mne des expditions. En 1891, Rimbaud est rapatri Marseille pour y subir une amputation de la
jambe. Il meurt la mme anne dun cancer gnralis: il a 37 ans.
Ds 1914, alors citoyen russe, il demande tre incorpor dans larme franaise ; il est affect dans
lartillerie, en tant que brigadier. En 1916, il est naturalis mais un clat dobus le blesse la tempe.
Pour lui, la guerre est termine et il revient Paris. Il fait publier un recueil de contes Le pote
assassin en 1916 et son dernier recueil de pomes la disposition typographique originale,
Calligrammes, en 1918.
Calligrammes
Paul Eluard, de son vrai nom Eugne Grindel, est n en 1895 et mort en
1952, 57 ans.
Il crit, pendant la seconde Guerre mondiale, dans la France occupe, de nombreux textes de
rconfort et de lutte et fait partie de la rsistance. Il fait publier clandestinement en 1942 Posie et
Vrit quicontient le clbre pome Libert que la Royal Air Force parachutera dans les maquis.
Sonengagement fait de lui le symbole dun idal de fraternit et de libert.
En 1952, deux mois avant sa mort, il publie Les sentiers et les routes de la Posie.
Romain Gary g, de 14 ans, arrive Nice avec sa mre, qui place en lui
de grands espoirs. Il est naturalis franais en 1935 et il est appel faire
son service militaire. En 1938, il est incorpor dans laviation. Il rejoint
lAngleterre et les Forces ariennes franaises libres en 1940. Il fait ses
dbuts dans la diplomatie au service de la France aprs la guerre, en 1945,
et devient secrtaire dambassade Sofia (Bulgarie) puis Berne (Suisse),
et attach de presse de lONU New-York. Paralllement ses activits de
diplomate, il publie en 1956 Les Racines du Ciel grce auquel il gagne le
Prix Goncourt. Il se dtache du Ministres des Affaires trangres en 1960.
Ce nest quaprs son suicide en 1980 que lon dcouvre que Romain Gary
a crit dautres romans sous le pseudonyme dEmile Ajar. Cest sous ce mme pseudonyme quil a sign
La Vie devant soi (1975), son uvre la plus connue, et obtenu un autre prix Goncourt.
Anouilh organise sa composition thtrale en plusieurs priodes : avant la guerre, il crit la srie des
Pices roses, marques par la fantaisie. Pendant la guerre, il crit des Pices noires, quil fera jouer
Paris en pleine Occupation allemande, pices graves qui prennent appui sur des mythes antiques :
Antigone (1944), rcriture du mythe de Sophocle, ou Mde (1946).
Aprs la guerre, il crit encore des Pices brillantes, des Pices grinantes, ainsi que des Pices costumes.
Son uvre est abondante et varie.