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Analyse Des Fourrages de Ferme - Province Du Brabant Wallon
Analyse Des Fourrages de Ferme - Province Du Brabant Wallon
Analyse Des Fourrages de Ferme - Province Du Brabant Wallon
1. Introduction ...................................................................................................................4
2. Quest-ce quun fourrage ? ............................................................................................5
A. Dfinition...................................................................................................................5
B. Composition ..............................................................................................................5
3. Lanalyse chimique des fourrages ...............................................................................10
A. Prparation des chantillons....................................................................................10
B. Valeur alimentaire ...................................................................................................11
C. Composition minrale .............................................................................................13
D. Qualit de lensilage................................................................................................13
E. Composition moyenne des principaux fourrages produits en Brabant wallon .....14
4. Les ensilages dherbe...................................................................................................15
A. Droulement de la rcolte .....................................................................................15
B. Matriel utilis pour lensilage dherbe prfane....................................................16
C. Conditions optimales de rcolte ..............................................................................18
D. Les analyses densilages dherbe ............................................................................19
E. Le cot des fourrages..............................................................................................20
5. Le concours densilage dherbe prfane ....................................................................22
A. Historique ................................................................................................................22
B. Pourquoi un concours densilage dherbe prfane ? .............................................22
C. Statistiques du concours ..........................................................................................24
6. Conclusion ...................................................................................................................28
1. Introduction
La production de denres animales de premier choix telles que la viande ou le lait ncessite la
production et lutilisation de fourrages de qualit. Lalimentation est, en effet, la cl de toute
production animale. Les laboratoires de la Station provinciale danalyses agricoles de La Hulpe offrent
aux agriculteurs les moyens techniques dvaluation de la qualit des fourrages. En effet, les
laboratoires sont quips de matriel de pointe permettant danalyser de manire trs prcise les
caractristiques des aliments pour btail et den dterminer la valeur nutritionnelle.
Lanalyse des fourrages est un outil permettant lleveur dquilibrer au mieux la ration des bovins
en fonction des besoins spcifiques des animaux. Ce type danalyse permet galement lagriculteur
de mieux apprhender les dfauts et des qualits de ses fourrages et ainsi dadapter ses techniques
culturales pour favoriser la production de fourrages de qualit.
Les logiciels de rationnement actuels permettent dinsrer dans un calcul de ration un aliment sur base
de valeurs moyennes. Cependant, cette approche engendre un biais dans la ration qui nest alors pas
spcifique lexploitation. La qualit nutritionnelle dun fourrage peut varier du simple au double en
fonction de toute une srie de paramtres propres lexploitation. Chaque fourrage est unique et il est
primordial den connatre les spcificits technologiques pour le valoriser au mieux au sein dune
ration performante.
On appelle fourrages verts, l'herbe frache, les crales coupes avant maturit, etc. Les fourrages secs
sont le foin, le trfle, la luzerne et en gnral toutes les crales dessches. Ces fourrages secs
constituent une part essentielle du rgime alimentaire des animaux lors de la saison hivernale.
Les ensilages font galement partie des fourrages (mas, herbe, pulpes de betteraves, ). L'ensilage
est une mthode de conservation du fourrage par voie humide passant par la fermentation lactique
anarobie. Cette fermentation a pour effet de stabiliser le produit en inhibant sa dgradation par une
production dacide et donc dune chute du pH. Lensilage est galement utilis pour lalimentation
hivernale du troupeau.
B. Composition
Dun point de vue chimique, un fourrage est constitu de deux composantes, leau et la matire sche.
A titre dexemple, un ensilage de mas contient en moyenne 35% de matire sche tandis que le foin
en contient 85 %.
Dans la partie matire sche, il faut distinguer la matire organique constitue de toutes les molcules
carbones provenant du vgtal et les cendres, qui elles reprsentent la partie inorganique du fourrage.
Les cendres sont le rsidu de la calcination du fourrage. Elles renferment, sous leur forme soluble, les
matires minrales (calcium, phosphore, sodium, magnsium, soufre et oligo-lments) essentielles
lquilibre nutritionnel de la ration et sous leur forme insoluble, les constituants physiques de la terre
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(argiles, limons et sables, dpourvus des minraux), cest--dire le rsidu insoluble des cendres totales
dans une solution acide (HNO3 0,2N). Une contamination de lchantillon de fourrage par la terre
sobserve par une teneur en cendres insolubles anormalement leve. La terre est un lment nfaste
la bonne conservation des silos car elle transporte une srie de bactries ayant un effet ngatif sur la
qualit du silo (bactries clostridiales).
La matire organique est constitue, elle aussi, de diffrentes composantes. Tout dabord, il y a les
protines, celles-ci ont des rles trs diversifis dans le mtabolisme de la plante et des animaux. Elles
interviennent dans la construction et la rparation des tissus, la rgulation hormonale de la croissance,
les productions animales (lait, viande, ). Elles sont galement source dnergie par diffrentes voies
de dgradation mtabolique.
Composition dun fourrage
- Protines brutes
- Digestibles
- Non-digestibles
Eau
Fourrage
- Cellulose brute
DVE
OEB
Energie
(VEM, VEVI)
- Extractifs non-azots
(amidon, sucres, )
Matire sche
Solubles (minraux)
Cendres
Insolubles
Etant donn la complexit des transformations et des remaniements molculaires dans le systme
digestif des ruminants, lvaluation de la qualit nutritionnelle dun fourrage destin ces animaux est
assez complexe. Cest, pour cette raison, que diffrents systmes dvaluation des besoins alimentaires
ont t mis au point. Les deux systmes les plus connus sont le systme franais (UFL, UFV) et le
systme belgo-hollandais (VEM, VEVI). Ces systmes reposent sur une srie dquations permettant
de dcrire au mieux les besoins des animaux en fonction de leurs caractristiques physiologiques et
des multiples voies de dgradation de leur organisme.
En Belgique, le systme officiel est le systme belgo-hollandais. Ce dernier value au mieux la
dgradation des protines de laliment laide dindicateurs permettant destimer les multiples formes
de protines rencontres dans le systme digestif du bovin.
Il existe de nombreux indicateurs, mais nous ne nous intresserons ici quaux plus importants. Avant
tout, il faut retracer le cheminement des protines dans lorganisme du ruminant. Dans lalimentation
de la vache, on trouve une grande partie de protines (protines alimentaires) et une partie plus faible
dazote non protique (NH3). Lestomac dun ruminant est constitu de plusieurs poches et regorge de
micro-organismes qui permettent lanimal de dgrader les protines.
En effet, dans un premier temps, une grande partie des protines alimentaires (fraction dgradable)
sont dgrades par les microbes en ammoniaque. A partir de cette ammoniaque forme, les microorganismes produisent des protines microbiennes. Cest ce niveau quintervient la notion dOEB
(Onbestendige eiwit balans) ou Bilan des protines dgradables. Il reprsente lquilibre entre les
besoins en matires azotes des micro-organismes du rumen et lnergie disponible pour raliser une
synthse protique microbienne optimale. En effet, pour que les micro-organismes du rumen puissent
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dgrader les aliments de manire optimale, ils doivent tre approvisionns de manire suffisante en
nergie et en composs azots. De manire gnrale, lOEB dune ration est rvlateur de lquilibre
de celle-ci entre les composs azots et nergtiques. Il ne sert rien de fournir aux animaux une
ration trop riche en nergie (OEB ngatif) ou trop riche en azote (OEB positif), le surplus ne pouvant
pas tre valoris par les microbes du rumen. De plus, une ration dont lOEB est trop lev reprsente
un risque de pollution accru de lenvironnement par lazote (rejets des animaux plus importants).
( Notions de qualit des fourrages , Gatan F. Tremblay, Hlne V. Petit, Carole Lafrenire)
Toutefois, on considre en gnral quun petit excdent dammoniaque (OEB positif) dans le rumen
nest pas nocif et reprsente mme une scurit pour un bon fonctionnement du rumen.
A la sortie du rumen, nous retrouvons donc une petite partie des protines alimentaires nayant pas t
dgrades ainsi que les protines dorigine microbienne. Ces protines aboutissent finalement dans
lintestin grle o elles sont en grande partie digres et absorbes. Une autre valeur primordiale est la
valeur DVE (Darmverteerbaar eiwit) qui correspond aux Protines Digestibles dans lintestin grle. Ce
paramtre tient compte de diffrentes fractions, les protines alimentaires non dgrades dans le
rumen, les protines microbiennes et les protines endognes.
Pour les performances physiologiques des animaux, cest la valeur DVE qui est la plus importante. Par
contre, si on sintresse au bon fonctionnement du rumen et aux risques de pollution de
lenvironnement, cest lOEB qui est le plus pertinent.
A partir de ces diffrents lments, le systme belgo-hollandais dfinit galement les besoins en
nergie des animaux ou encore les apports des aliments par lintermdiaire des units :
-
VEM : Unit Fourragre Lait (VoederEenheid Melk) = unit exprimant les besoins ou les
apports dun aliment en nergie pour la production de lait (1 KVEM apporte lquivalent
nergtique dun kilo dorge).
VEVI : Unit Fourragre Viande (VoederEenheid Vleesvee Intensief) = unit exprimant les
besoins ou les apports dun aliment en nergie pour la production de viande.
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Aprs les protines, la matire organique contient galement des matires grasses. Celles-ci sont
toutefois peu prsentes dans un fourrage produit la ferme. Leur rle est principalement nergtique et
mtabolique (exemple des acides gras omga 3, 6 ou encore 9).
La cellulose brute est galement une fraction de la matire organique. La cellulose est le constituant
qui assure la protection et le soutien dans les organismes vgtaux. Elle se situe dans la membrane
cytoplasmique des cellules et est la substance organique la plus abondante dans la nature. La cellulose
est un sucre complexe (homopolysaccharide). La complexit de sa structure explique la difficult de la
digrer. Au plus on trouve de cellulose dans un ensilage, au plus celui-ci sera difficile digrer.
La cellulose fait partie de la famille des hydrates de carbones. Les hydrates de carbone sont la
principale source dnergie des microbes du rumen mais ils sont aussi utiliss directement par
lanimal. Il existe deux groupes dhydrates de carbone: les non-structuraux et les structuraux. Les
hydrates de carbone non-structuraux comprennent les sucres simples ou composs rapidement
digestibles (glucose, fructose, sucrose et maltose), et les polysaccharides (amidon, fructosane et
pectine). Lamidon est le polysaccharide de stockage chez les lgumineuses alors que les fructosanes
jouent le mme rle chez les gramines. La pectine agit comme un agent liant entre les cellules.
Les hydrates de carbone structuraux sont les substances qui forment les parois cellulaires et donnent la
rigidit la plante: ils comprennent la cellulose, lhmicellulose et la lignine. Le principal hydrate de
carbone structural retrouv dans les plantes est la cellulose. Lhmicellulose est un mlange complexe
de substances incluant de courtes chanes de glucanes, des polymres de xylose, darabinose, de
mannose et de galactose, des polymres mlangs dunits de sucres et dacide urique, et des
polysaccharides de pectine. La lignine est un compos complexe qui se dpose sur les composs de
cellulose mesure que la plante vieillit. Elle forme des liaisons avec les glucides des parois cellulaires
rendant ceux-ci moins accessibles lattaque des microbes du rumen.
La fraction fibreuse non soluble dans un dtergent neutre, communment appele NDF (Neutral
Detergent Fiber) ou parois cellulaires, contient lhmicellulose, la cellulose et la lignine; elle inclut
aussi la protine et les minraux lis la fibre, ainsi que la protine endommage par la chaleur (NADF). On regroupe gnralement le complexe de lignine et de cellulose sous le terme lignocellulose
ou fibres non solubles dans un dtergent acide (fibres ADF, Acid Detergent Fiber). Cette
composante fibreuse contient la cellulose et la lignine, ainsi que la protine et les minraux lis la
fibre. Elle augmente avec la maturit de la plante. En soustrayant le ADF du NDF, on estime
lhmicellulose. Un traitement du rsidu ADF lacide sulfurique 72% suivi dune calcination
permet de doser la fraction de lignine brute (ADL). La cellulose peut alors tre estime par diffrence
entre lADF et la lignine plus les cendres.
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Les proportions de fibres ADF et NDF dun fourrage sont des indices de sa valeur alimentaire. La
fibre ADF est gnralement relie la digestibilit et la valeur nergtique du fourrage: plus il y a de
fibre ADF dans le fourrage, plus la digestibilit et le contenu nergtique sont faibles.
Les hydrates de carbone ne se dgradent pas tous la mme vitesse dans le rumen. Les sucres simples,
comme le glucose, se dgradent rapidement et sont ainsi rapidement utilisables par les microbes.
Lhmicellulose est plus facilement digestible que la cellulose. Cette dernire nest en effet que
partiellement digre chez le ruminant. La lignine, par contre, rsiste totalement la dgradation
enzymatique dans le tube digestif des ruminants; elle na donc aucune valeur nutritive et nuit, de plus,
la digestion des autres hydrates de carbone de structure. Avec le vieillissement de la plante, les
chanes de cellulose sentourent de lignine et dhmicellulose, ce qui entrane une baisse de
digestibilit de la cellulose et du fourrage. ( Notions de qualit des fourrages , Gatan F. Tremblay,
Hlne V. Petit, Carole Lafrenire)
Aprs ce premier schage, lchantillon est broy de manire obtenir des particules plus fines.
La Station provinciale danalyses agricoles propose diffrents menus danalyses. Le premier est
lanalyse de la Valeur alimentaire .
B. Valeur alimentaire
Cette valeur peut tre dtermine de 2 faons, en fonction du type de fourrage. La premire fait appel
aux mthodes chimiques de rfrence appliques dans les laboratoires. Elle ncessite la mise en uvre
dune technique diffrente pour chaque dtermination.
1. Humidit : elle est dtermine par schage 103C ltuve jusqu obtention dun poids
constant. La teneur en humidit du fourrage est primordiale pour la bonne digestion de celuici dans le rumen. De plus, cette valeur permet de comparer les caractristiques de diffrents
fourrages entre eux.
2. Cellulose : la technique de dosage est la mthode de Scharrer et Ksschner. Elle consiste
dissoudre les constituants autres que la cellulose de manire permettre son dosage. La
teneur en cellulose permet destimer la digestibilit du fourrage.
3. Cendres : elles sont le rsidu de la calcination de la matire sche dans un four moufle
450C. La teneur en cendres insolubles est le rsultat obtenu suite lattaque des cendres
totales par un acide fort (HNO3 0,2N).
4. Protines brutes totales : les protines sont doses
via le procd Kjeldhal. Ce procd est bas sur le
principe de la transformation des matires
organiques azotes en ammoniaque sous laction de
lacide sulfurique concentr et bouillant. Il suffit
ensuite de doser lammoniaque pour connatre la
concentration en protines brutes sachant que la
teneur en protines brutes totales vaut NKjeldahl 6,25.
5. Extractif non azot : il est constitu principalement des sucres. Sa teneur est obtenue en
soustrayant des 100%, les pourcentages dhumidit, de cendres, de protines et de cellulose.
La seconde mthode de dtermination de la valeur alimentaire est la technique infrarouge. Cette
technique est beaucoup plus rapide, puisque la plupart des paramtres sont dtermins en une seule
manipulation. Cette mthode nest toutefois applicable que pour le mas (vert et ensil) et les herbes
(fraches, prfanes, ensiles et foins) pour lesquels il existe des modles mathmatiques de prdiction.
Le principe de lanalyse par spectrophotomtrie de rflexion dans le proche infrarouge repose sur
labsorption dnergie lumineuse par les diffrents constituants organiques du fourrage lorsque celui-ci
est travers par un faisceau lumineux (soit en transmission, soit en rflexion). Dans ce cas, la zone
spectrale de la lumire qui est prise en considration est la zone du proche infrarouge, c'est--dire, la
zone stendant de 780 2500 nanomtres.
Chaque constituant absorbe de manire spcifique la lumire dans cette zone spectrale. Un capteur
permet de rcolter aprs son passage dans lchantillon, la lumire ayant t rflchie par celui-ci. Ce
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capteur nous fournit alors un spectre de rflexion de la lumire en fonction de la longueur donde. Ce
spectre se caractrise par une srie de pics dabsorption. Ces pics sont spcifiques aux diffrents
constituants du fourrage et leur concentration.
Il sagit donc bien dun dosage indirect des constituants puisquun talonnage pralable de lappareil
est ncessaire pour que lordinateur puisse identifier leffet de chaque constituant sur lallure du
spectre.
Ltalonnage consiste dvelopper un modle mathmatique reliant les donnes spectrales aux valeurs
obtenues par les mthodes de rfrence partir dune population dchantillons reprsentatifs du
produit analyser. Un modle diffrent doit tre tabli pour chaque produit et chaque constituant.
Une fois ces modles tablis, ils peuvent tre utiliss en routine pour la dtermination simultane de
plusieurs paramtres. Ces paramtres sont : matire sche, protines, cellulose, Fibres ADF, NDF,
ADL, matire grasse, amidon, sucres solubles totaux ainsi que le calcul partir de formules, de la
digestibilit de la matire organique ainsi que des valeurs nergtiques (VEM, VEVI) et des valeurs
protiques ( PBD, DVE, OEB).
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Les paramtres analyss sont : PBD (Protines Brutes Digestibles), VEM, VEVI, DVE, Cellulose,
Cendres, Matire Sche, Digestibilit de la matire organique. En plus de ces analyses de base, les
fibres ADL, ADF et NDF et les sucres simples totaux sont galement analyss mais uniquement pour
les herbes. Lamidon peut galement tre analys, de manire spcifique pour les chantillons de mas.
C. Composition minrale
La Station provinciale danalyses agricoles de La Hulpe propose galement lanalyse de la
composition minrale des fourrages.
Le calcium, le phosphore, le potassium, le magnsium et le
sodium, sont des lments indispensables pour tout tre
vivant. Ils ont une grande importance dans les processus de
croissance, de production et de gestation des animaux. Des
problmes de sant assez importants peuvent tre causs
par leur carence ou leur dsquilibre
Ces lments ainsi que les oligo-lments tels que le
cuivre, le fer, le zinc et le manganse sont doss par
spectrophotomtrie dabsorption atomique dans la flamme
et par spectrocolorimtrie UV-Visible.
La spectrophotomtrie dabsorption atomique est base sur
labsorption des photons par la matire. Dans ce cas,
lchantillon est atomis dans une flamme pour tre ensuite
travers par un faisceau lumineux. La lumire sera ici
absorbe de manire prfrentielle par les diffrents
minraux en fonction de sa longueur donde.
D. Qualit de lensilage
Un menu Qualit de lensilage comprend une srie danalyses permettant dvaluer la russite de
la conservation du fourrage.
Le premier paramtre dtermin est le pH. Lacidit est un facteur important pour la qualit de la
conservation de lensilage. Au sein du silo, 3 grands types de productions se dveloppent, la
fermentation lactique qui, elle, est recherche et la production dacides gras volatils (acide actique et
acide butyrique) qui elle est nfaste la conservation du fourrage.
La dtermination du pH se fait laide dun appareil appel pH mtre. Le dosage des acides actique,
butyrique et lactique se fait par distillation fractionne laide de lappareil de Lepper-Flieg ou par
Chromatographie liquide haute performance (HPLC).
Flieg tient compte de la teneur en acides lactique, actique et butyrique pour attribuer des points
lensilage et lui donner une cote, antrieurement base sur un total de 40 points mais actuellement
rapporte un maximum de 100 points. Dans notre bulletin danalyse, nous combinons galement ce
paramtre avec le rapport azote ammoniacal sur azote total qui exprime ltat de dgradation des
protines. Au plus ce dernier rapport est bas, au mieux lensilage est conserv. La combinaison des
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points Flieg et des points lis la bonne conservation des protines donne un troisime critre
dapprciation exprimant la qualit de la conservation de lensilage sur une chelle de 100.
Paramtres
Ensilage de
mas
Pulpes
surpresses
Ensilage
dherbe
Foin
MS (%)
Cellulose
VEM
DVE
OEB
32
250
890
49
-19
23
226
1034
98
- 71
37
262
872
67
37
86
320
700
60
-16
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A. Droulement de la rcolte
Les priodes de rcolte de lherbe sont variables dune anne lautre et dune rgion lautre en
fonction des conditions climatiques. En gnral, les agriculteurs ralisent trois coupes dans leurs
prairies et terminent la saison, vers le mois de septembre, en y laissant pturer leur btail ou en
effectuant une dernire coupe appele Regain . La premire coupe se fait gnralement au cours des
mois davril et de mai. La seconde a lieu en juin et la troisime en juillet-aot.
Par temps ensoleill, lherbe est coupe laide dune faucheuse. Durant les jours qui suivent, une
faneuse rotative la retourne plusieurs fois par jour de manire en faciliter le schage. Enfin, lorsque
lherbe est suffisamment sche, une andaineuse prpare la rcolte en la rassemblant en tas parallles
(andains).
Ensuite, le travail de rcolte commence. Pour ce faire, diffrentes possibilits sont envisageables,
l'ensileuse, lautochargeuse ou la presse. L'ensileuse ramasse l'herbe, la broie et l'jecte dans la benne
par lintermdiaire dun systme de soufflerie. Lherbe est ici hache de manire plus fine. Lensileuse
est galement utilise pour la rcolte du mas fourrager. Lautochargeuse ramasse lherbe coupe, la
hache et la stocke directement dans un compartiment prvu cet effet. La presse, quant elle,
compacte lherbe en ballots carrs ou cylindriques. Lensileuse et lautochargeuse sont utilises
lorsque lagriculteur souhaite raliser un silo classique de type taupinire, tranche ou couloir
tandis que la presse sert soit faire des ballots de foin sec, soit raliser des silos en balles.
Dans le premier cas, une fois la benne pleine, son contenu est dvers sur le silo pour former un tas.
Un tracteur disperse l'herbe sur le tas et la tasse. Il faut viter un maximum la prsence doxygne
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favorisant les fermentations nfastes la qualit du silo. Le tas doit avoir des bords rectilignes pour
avoir le moins de trous d'air possibles et pour pouvoir poser la bche plus facilement.
Une fois le tas termin, il est recouvert de bches. Le dessus est lest de terre, de cailloux ou de pneus
pour les maintenir, tasser le silo et empcher que des poches d'air ne se forment.
Il existe diffrents types de silos :
1) silo taupinire : silo le plus conomique. Le fourrage est dpos mme le sol, un endroit
sec. Le silo est ensuite recouvert de bches. Linconvnient de ce type de silo est la prsence
accrue de terre dans le silo et la difficult de le tasser correctement sur les cts.
2) Silo couloir : silo compos dun fond en bton et de deux parois latrales verticales. Les parois
latrales permettent de mieux tasser le fourrage, densiler sur une plus grande hauteur et donc
de stocker davantage.
3) Silo tour : il prsente tant dinconvnients quon ne le trouve gure dans nos exploitations.
4) Silo en balles : il sagit en fait de ballots qui ont t recouverts de plastique de manire
permettre la fermentation anarobie. Ce type de silo prsente lavantage de ne ncessiter aucun
amnagement particulier et les balles peuvent tre stockes sans problme lextrieur (dans
une prairie par exemple). Pour les raliser, lagriculteur utilise une enrubanneuse qui couvre de
plusieurs couches de plastique, le ballot qui a t au pralable compact par la presse.
2) Faneuse
Photo : S. Hennebel
www.webagri.fr
3) Andaineuse
http://www.kuhn.fr
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- Matriel de rcolte
1) Autochargeuse
2) Ensileuse hacheuse
www.claas.com
Photo : S. Hennebel
Prparation du silo
www.claas.com
http://www.gvs-agrar.ch
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Enrubanneuse
www.elho.fr
http://www.ducouret.fr
Voici quelques rgles dor respecter pour lobtention dun ensilage dherbe
prfane de qualit.
Au fauchage :
- Faucher une herbe jeune de 30 cm de hauteur en dbut dpiaison
- Faucher sur un sol ressuy (aprs-midi ou en soire) pour que lherbe soit sche et que la terre
ny adhre pas.
- Ne pas faucher moins de 6 centimtres du sol.
A la rcolte :
- Eviter la prsence de terre (risque de contamination par les bactries clostridiales).
- Rcolter entre 35 et 45% de MS
- Pas plus de 2 jours de prfanage.
- Privilgier un hachage fin.
Dun point de vue pratique, si les conditions mtorologiques sont bonnes, un schage au champ de 2
3 jours est suffisant. Par contre si le jour du fauchage est suivi dune ou de deux journes de pluie
suivies de beau temps, quatre ou cinq jours pourraient tre ncessaires au schage correct de lherbe.
Si, par contre, les conditions mto sont toujours mauvaises aprs trois jours, il est prfrable de
procder lensilage, en prenant toutefois le soin dy incorporer un bon additif de conservation. Le
silo devra tre bien tass pour liminer un maximum dair et ainsi viter la production dacide
butyrique.
Lensilage en balles ncessite quelques prcautions particulires car il nest pas toujours vident
russir. Il faut savoir que ce type densilage natteint jamais un pH aussi faible que celui de lensilage
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hach. Pour cette raison, les risques de dtrioration sont plus importants. Voici quelques facteurs
tenir lil lorsquon souhaite recourir ce type de technique.
Ne pas raliser de balles partir de fourrages trop matures dont la teneur en sucres est trop
faible et ne permet pas une bonne fermentation. De plus, les tiges grossires et raides risquent
de se dplacer et de percer le plastique. Ce type densilage ne transformera jamais un fourrage
de qualit mdiocre en un ensilage de grande qualit et le cot demballage assez lev sera
difficile justifier.
Ne pas utiliser des fourrages qui ont t mouills par la pluie car les sucres qui en sont
lessivs ne seront plus disponibles pour la fermentation et lensilage risque dtre contamin
par des bactries clostridiales.
Les balles doivent tre uniformes, fermes, serres et compactes. Il faut limiter au maximum
la prsence doxygne.
Humidit : le taux dhumidit gnralement recommand pour lensilage en grosses balles se
situe entre 40 et 50%. Les balles trop humides risquent davantage dtre contamines par les
bactries clostridiales et par la production dacide butyrique (got amer, peu apptant). En
outre, les balles trop humides glent trop facilement. Dans le cas contraire, si lherbe est trop
sche, la fermentation ne se fera pas aussi bien et le pH sera plus lev.
Lemballage doit tre parfaitement hermtique et constitu dau moins 6 couches de
plastique.
Lorsquil fait trs chaud, il est conseill demballer les balles dans les 2 heures qui suivent le
pressage.
Eviter de placer les balles dans un endroit o se trouvent des matires qui risqueraient de
dchirer le plastique (roches, chaumes, ). Choisir un endroit bien drain et propre (attention
aux rongeurs).
Surveiller et rparer rapidement les balles lorsquelles sont victimes de perforations et de
dchirures. Utiliser un adhsif adquat.
(Source : Rcolte et entreposage de grosses balles densilage prfan, Ministre de lAgriculture,
Ontario, Canada, http://www.omafra.gov.on.ca).
Ces quelques rgles sont dapplication pour un ensilage en balles mais sont galement pertinentes dans
le cas de silos classiques.
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Paramtre
Optimum
Moyenne
Minimum
Maximum
35 % MS 45 %
37 %
12 %
65 %
Cendres
Cellulose
VEM
PBD
> 180
240
875
120
118
262
872
116
64
181
725
43
176
340
1122
267
DVE
60
67
42
121
OEB
60
37
-43
144
Matire sche
Prix de revient
/ Quintal de MS
6.87
6.87
4.44
6.94
9.60
13.01
14.71
Les balles enrubannes sont les plus coteuses. Il faut cependant remarquer quelles prsentent
diffrents avantages. Tout dabord dans ce cas, le plastique remplace toute installation de stockage
ncessaire lentreposage des ballots de foin ou les silos en bton. De plus, les balles peuvent tre
stockes au champ et sont moins vulnrables aux intempries. Elles sont toutefois plus polluantes
puisque le volume de plastique est nettement plus important. Elles prsentent galement linconvnient
dtre plus vulnrables dventuels dgts occasionns par les animaux ou lors du transport.
Il est donc recommand de privilgier les silos couloirs aux balles enrubannes tant donn leur
plus faible cot, leur russite plus aise et leur moindre pollution.
Il est galement important de noter que la qualit du prfan a une grande influence sur le cot de la
ration. On passe presque du simple au double. Lorsque le prfan est de mauvaise qualit, il faut
complmenter la ration laide de concentrs qui sont nettement plus onreux. Par contre, lorsque les
20
prfans sont de trs bonne qualit, la complmentation nest pas toujours ncessaire et la ration
prsente alors un cot plus faible.
Depuis peu, le Centre provincial de lagriculture et de la ruralit a acquis un logiciel de rationnement.
Si vous le souhaitez, vous pouvez bnficier dun calcul de ration qui vous est offert lorsque vous
ralisez une analyse de fourrage complte (Valeur alimentaire et lments minraux majeurs).
21
Le rglement du concours
Les chantillons analyss sont classs selon 7 critres analytiques et 2 critres conomiques.
22
Les 2 critres conomiques permettent chacun dobtenir 1 point de bonification qui rcompense
l'ensilage qui:
- a t rcolt conomiquement par autochargeuse ou ensileuse hacheuse et non par presse car,
selon le Dpartement du gnie rural Gembloux, l'ensilage en balle cote 20% de plus par Kg
de MS que celui rcolt par autochargeuse ou par ensileuse et fournit des brins plus longs, ce
qui limite l'ingestion des fourrages grossiers.
- provient dune culture plus conomique comme le surplus de prairie permanente, une culture
intercalaire, une jachre ou une tournire et non une prairie temporaire qui cote 10% de plus
par Kg de matire sche.
Le tableau ci-dessous reprend les diffrents critres analytiques et les points attribus dans chaque cas
de figure.
Points
attribus
Matire
sche
35%<=MS<=45%
30%<=MS<35% 25%<=MS<30%
45%<=MS<50% 50%<=MS<55%
MS<25%
55%<MS
Cendres
< ou = 110
< ou = 140
< ou = 180
> 180
Cellulose
< ou = 240
< ou = 270
< ou = 300
>300
VEM
> ou = 875
> ou = 800
> ou = 725
<725
DVE
> ou = 60
> ou = 50
> ou = 40
< 40
> = 30
> = 20
> = 10
>=0
> ou =120
> ou =100
> ou = 80
< 80
OEB
PBD
>=60
> = 50
> = 40
-1
>-15
-2
<-15
Le nombre de points est ensuite totalis pour chaque chantillon. Le gagnant est lagriculteur dont
lchantillon totalise un maximum de points. Un mme agriculteur peut cumuler plusieurs places dans
les 20 premiers chantillons. Les ex quo sont dpartags selon une seconde cl de tri. Cette cl est
base sur le paramtre OEB dcroissant.
Mme si le pH (indicateur dacidit) est un paramtre essentiel de la qualit des ensilages, il nest pas
pris en compte dans ce concours afin de permettre la participation des ensilages frais.
Le pH idal dun ensilage se calcule en fonction de la teneur en matire sche de celui-ci. Au plus la
teneur en matire sche de lensilage est leve, au plus le pH peut tre important sans quil ny ait
pour autant de dveloppement de bactries nfastes la conservation du fourrage. Le tableau et le
graphique ci-dessous prsentent la relation entre le pH idal et la matire sche.
23
pH max
acceptable
4,2
4,3
4,4
4,6
4,8
5
5,2
5,4
5,6
5,8
6
pH idal =f(MS)
% MS
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
800
700
600
Bon
500
400
M auvais
300
Cro issance d es
b act ries
200
100
4
4,5
5,5
6,5
C. Statistiques du concours
Le graphique ci-dessous prsente lvolution du nombre dchantillons analyss pour le concours
densilage dherbe prfane. Lvolution est croissante et le maximum a t atteint cette anne avec 88
chantillons pour un total de 50 agriculteurs.
100
88
90
Nombre d'chantillons
80
64
70
61
60
60
58
50
50
54
53
42
40
30
24
20
10
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
En ce qui concerne lvolution des diffrents critres de qualit des ensilages, lvolution semble trs
positive. Les graphiques suivants prsentent lvolution de la moyenne de chaque paramtre au cours
des 10 concours densilage dherbes.
24
600
491
482
500
427
400
401
365
439
447
423
396
374
300
200
100
05
-2
00
6
20
04
-2
00
5
20
03
-2
00
4
20
20
20
02
-2
00
3
01
-2
00
2
00
-2
00
1
20
19
99
-2
00
0
98
-1
99
9
19
19
19
97
-1
99
8
96
-19
97
Au niveau de la matire sche, idalement, il faut se situer entre 35 et 45 %. Ces trois dernires annes
la moyenne des chantillons se trouvait bien dans cette fourchette.
880
871
860
839
844
840
836
836
820
825
816
829
800
789
784
780
760
05
-2
00
6
20
04
-2
00
5
20
03
-2
00
4
20
02
-2
00
3
20
01
-2
00
2
20
00
-2
00
1
20
99
-2
00
0
19
98
-1
99
9
19
97
-1
99
8
19
19
96
-1
99
7
740
La teneur en VEM, ou encore en nergie, doit tre la plus leve possible. Nous nous situons cette
anne un sommet jamais atteint. Pour obtenir le maximum de points, il faut plus de 875 VEM par kg
de MS. Nous sommes donc proche de la valeur idale.
25
80
67
70
63
62
60
50
62
50
57
56
49
48
40
56
30
20
10
05
-2
00
6
20
04
-2
00
5
20
20
03
-2
00
4
02
-2
00
3
20
20
01
-2
00
2
00
-2
00
1
20
99
-2
00
0
19
98
-1
99
9
19
97
-1
99
8
19
19
96
-1
99
7
Du point de vue de la teneur en DVE, ou encore en protines digestibles dans lintestin, la moyenne
est suprieure la valeur permettant dobtenir le maximum de points (60 g DVE).
37
40
35
35
30
36
30
28
25
23
19
20
15
17
15
10
10
05
-2
00
6
20
04
-2
00
5
20
03
-2
00
4
20
02
-2
00
3
20
01
-2
00
2
20
00
-2
00
1
20
99
-2
00
0
19
98
-1
99
9
19
97
-1
99
8
19
19
96
-1
99
7
Le bilan des protines dgradables est galement encourageant puisquen croissance continuelle ces
dernires annes. Lobjectif atteindre est de 60g OEB.
26
300
296
294
290
290
280
278
275
277
270
272
266
267
260
263
250
520
06
20
0
420
05
20
0
320
04
20
0
220
03
20
0
120
02
20
0
020
01
20
0
920
00
19
9
819
99
19
9
719
98
19
9
19
9
619
97
240
27
6. Conclusion
Mme si on ne leur attribue gnralement pas une valeur commerciale directe, les fourrages sont des
productions agricoles part entire. Ils sont la base de lalimentation des bovins et donc en relation
directe avec lalimentation humaine. En Brabant wallon, la production de fourrages reprsente 22% de
la superficie agricole utile de la province (63 462 ha, INS 2005).
Dans le futur, pour que les spculations animales demeurent rentables malgr toutes les contraintes
conomiques quelles connaissent actuellement, les exploitations agricoles devront sadapter et
notamment favoriser un maximum la production de fourrages quilibrs la ferme au dtriment de
lachat de concentrs onreux du commerce.
Il est donc primordial de limiter au maximum les intrants et particulirement de matriser les frais en
aliments pour btail. Il nest pas toujours systmatiquement ncessaire de recourir aux concentrs du
commerce. Parfois une simple analyse permet de rduire les frais alimentaires. Elle offre
lagriculteur lopportunit dajuster la ration des bovins en fonction de la qualit du fourrage produit
la ferme et dadapter le parcellaire et les techniques culturales pour une production plus quilibre de
fourrages.
Nos Coordonnes :
Nos techniciens
sont votre
disposition
pour tout
prlvement ou
information.
28