Lithaire
Lithaire | |
Le village vu du mont Castre. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Alain Yvon 2020-2026 |
Code postal | 50250 |
Code commune | 50273 |
Démographie | |
Gentilé | Lithairiens |
Population | 594 hab. (2021) |
Densité | 42 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 18′ 03″ nord, 1° 28′ 56″ ouest |
Altitude | Min. 15 m Max. 123 m |
Superficie | 14,21 km2 |
Élections | |
Départementales | Créances |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Montsenelle |
Localisation | |
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Lithaire est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Montsenelle[1].
Elle est peuplée de 594 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est au sud de la presqu'île du Cotentin, à l'ouest du Bauptois. Son bourg est à 4,5 km à l'est de La Haye-du-Puits et à 20 km à l'ouest de Carentan.
Le mont Castre culmine à 122 mètres et domine l'isthme de Lessay.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Lutehara en 1115, Luithehare au XIIe siècle, Luiueharia en 1168, de Lutehare vers 1175, Lithehara vers 1210, Litahare vers 1280, Luitehaire en 1409[3], Lutheura sans date.
L'origine de ce toponyme est inconnue[3].
Le gentilé est Lithairiens[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Antiquité
[modifier | modifier le code]Trois légions romaines menées par Titurius Sabinus, lieutenant de Jules César, envahissent le Cotentin à l’été de l’an Les Unelles, sous la conduite de Viridovix, résistent vigoureusement, mais sont défaits autour du mont Castre[5]. Les Gaulois se replient derrière le Hague-Dick, mais ne peuvent résister et livrent un dernier combat sur les landes de Jobourg.
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Au XIe siècle, un sire de Lithehare accompagnait Guillaume le Conquérant à Hastings. Au XIIe siècle, Guillaume d'Orval, seigneur de Lithaire fonde le prieuré Saint-Jacques de Brocqueboeuf d'où partirent les premiers religieux de l'abbaye de Blanchelande[6]. Le prieuré fut le seul couvent de religieuses du Cotentin jusqu'au XVIIe siècle[7].
Au XIIIe siècle, le seigneur de Lithaire, Guillaume d'Orval, avec Guillaume d'Aubigni, grand bouteiller, et Philippe de Beaumont, donnèrent l'église Saint-Martin de Vindefontaine à l'abbaye de Saint-Étienne de Caen[8].
Époque moderne
[modifier | modifier le code]Louis XIV engagea le bailliage et vicomté de Lithaire au comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon[9],[Note 2].
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]En -, la commune se trouve sur la ligne de front lors de la bataille de La Haye-du-Puits et la longue guerre d'usure qu'est la bataille des Haies. La prise du mont Castre (cote 122) par les 357e, 358e et 359e régiments de la 90e division d'infanterie US appuyée par la 82e division Airbonne, se traduit par de lourdes pertes par les troupes américaines face aux parachutistes SS allemands[6].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[10].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 594 habitants, en évolution de +4,58 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %). Lithaire a compté jusqu'à 1 016 habitants en 1836.
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Thomas du XIXe siècle. Elle abrite un bas-relief la Crucifixion du XVe, des fonts baptismaux du Moyen Âge, les statues de saint Thomas Becket du XVIe et saint Maur du XVe, une verrière du XXe de J. Barillet. On y invoque saint Éloi pour la guérison des rhumatismes et goutte[6].
- Château de Brocquebœuf du XIXe siècle construit sur les vestiges de l'ancien prieuré Saint-Jacques[6]. Il fut notamment la possession d'Amédée-Désiré Lavoisy (1818-1889), maire de Lithaire de 1870 à 1870, conseiller général de 1871 à 1874[6].
- Manoir Saint-Michel-du-Bosc du XVIIIe siècle, ancien prieuré de femmes du XIIe siècle[6] qui était initialement situé sur le territoire de Varenguebec.
- Ancienne léproserie et maison de templiers à Fontenay[6].
- Vestiges du prieuré de Saint-Michel-du-Bosc qui sera jusqu'au XVIIe siècle le seul couvent de religieuses du Cotentin[7].
Le plan d'eau de Lithaire est un lieu privilégié pour la promenade. Il est aménagé au pied du mont Castre à proximité de plusieurs sites :
- Ruines d'un château médiéval, sur le Mont Castre, au-dessus de la route qui mène à la Haye-du-Puits. Vestiges de deux tours fortes carrées du XIVe siècle[15], dont l'une à meurtrières, est le donjon, et ayant par endroit des murs de plus de quatre mètres d'épaisseur[16]. Son origine pourrait être une vigie ou corps de garde romain. Les rochers de la butte du vieux châteaux sont classés site protégé[6] ;
- Allée couverte du bois du Mont[17] et du bois de la Plesse dont la pierre branlante a servi à l'édification de la stèle à la mémoire des combattants de la 90e division d'infanterie et 82e division Airbone.
- Ruine de l'ancienne église.
- Chapelle Saint-Étienne.
- Oppidum du Mont Castre, occupé par les Unelles. Traces d'un retranchement de terre protohistorique dit « camp de César ».
- Puits, lavoir.
- Panorama et table d'orientation. Du sommet il est possible, par temps clair, de distinguer Jersey à 40 kilomètres.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 124.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 381.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Lithaire sur le site de la communauté de communes
- Lithaire sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Le prince avait était engagé également des domaines et vicomtés de Coutances, Valognes, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Saint-Sauveur-Lendelin, Gavray, et des bailliages et vicomtés de Périers et Cérences[9].
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[18].
- « Recueil des actes administratifs de la Manche » (consulté le ).
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 147.
- « Ouest-france.fr - Mairie de Lithaires » (consulté le ).
- W. S. Hanson, The army and frontiers of Rome: papers offered to David J. Breeze on the occasion of his sixty-fifth birthday and his retirement from Historic Scotland, 2009, p. 160.
- Gautier 2014, p. 381.
- Gautier 2014, p. 175.
- Gautier 2014, p. 684.
- Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers, 28e année - 1856, p. 52 (lire en ligne).
- Réélection 2014 : « Lithaire (50250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- Georges Bernage, « La presqu'île du Cotentin - Le Bauptois », dans La Normandie médiévale : 10 itinéraires, Éditions Heimdal, coll. « La France Médiévale », , 174 p. (ISBN 2-902171-18-8), p. 19.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 102.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 8.
- « Lithaire sur le site de l'Institut géographique national » [archive du ] (archive Wikiwix).