1. « 3000 emblèmes d’amour: Krazy Kat de George Herriman (1913-1944)», Emblematic Tendencies in the Art and Literature of the Twentieth Century, Anthony J. Harper, Ingrid Höpel and Susan Sirc eds., Glasgow Emblem Studies, 2005, vol. 10, p. 83-98., 2005
En 1913, Krazy Kat commença dans les journaux du magnat américain de la presse William Randolph H... more En 1913, Krazy Kat commença dans les journaux du magnat américain de la presse William Randolph Hearst une carrière qui allait durer trente et un ans. 1 Elle traversa sans dommage les grandes crises de la première moitié du XX e siècle, la première Guerre mondiale et la Grande Dépression, avec les deux pans de sa petite cravate (rouge) flottant immuablement à son cou. Enfin, elle fit sa toute dernière apparition dans la page dominicale du 25 juin 1944, deux mois exactement après la mort de son créateur, George Herriman, et quelques semaines après le débarquement des troupes alliées sur le sol de Normandie. Dans cette ultime page, Officer Pupp, l'agent de la force publique qui aime Krazy Kat sans espoir, la sauve malgré elle de la noyade : en l'apercevant, elle se laisse couler, et la dernière case la montre inerte dans les bras de son sauveteur, tandis qu'Ignatz Mouse laisse voir sa stupéfaction. Car une psychologie compliquée, source intarissable d'humour et d'angoisse, est à l'oeuvre dans les sept cases qui racontent cette histoire très simple. Et dans le bandeau horizontal en bas de la page, qui entretient avec celleci des liens ténus et aléatoires, livrés à la fantaisie du lecteur, Krazy Kat, l'air déterminé face au péril, fait la planche à la surface d'une étendue d'eau illimitée et tient solidement une pancarte dont on ne voit pas la partie supérieure. Le motto qui y est peut-être inscrit est définitivement caché par le cadre. Est-ce un appel au secours ? une déclaration d'amour ? un constat absurde et profond ? Le chat le plus métaphysicien du XX e siècle occidental a fait ses adieux à son époque sous la figure d'un naufragé. Plus d'un demi-siècle plus tard, le dessinateur Art Spiegelmann, le créateur de la célèbre bande dessinée Maus, confiait qu'après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, il était incapable de lire autre chose que les vieilles pages de Krazy Kat.
Bookmarks Related papers MentionsView impact
Uploads
Papers by Paulette Choné
La communication propose une brève lecture de cet ouvrage, "L'embryogenèse du monde et le Dieu silencieux" (Paris, Klincksieck, 2013)
CCX ou CCR ? Je continue à pencher pour la première solution, un rébus. Sans s'en disperser.
One of the most intriguing and fascinating features of the early modern Europe emblem and device culture is its ability to use objects of the banal everyday realty, tools and instruments, chosen as visual metaphors to emphasize various intentions as well as moral, political and religious ideas. The meaningful density that is given to the least figure through the tension between picture (or illustration in the printed book) and text in the emblematic process, invites to consider the interesting case of a simple and empirical tool, the plane, analysed in every formal and symbolic collages. Emblems by Claude Paradin and Guillaume de la Perrière, referred to their historical and literary background, give a confirmation to the importance of this motif. It takes a variety of forms and serves a variety of purposes. The principal topoi associated with the plane - the opposition between the rough and the smooth, the search for a perfectly polished and measurable reality - are disconcerting and revealing. They provide a deep and positive meditation on a gesture familiar to every artist and craftsman, as it can be demonstrated through various examples (intarsia). Meanwhile, they express one of the main generic form of the humanism, the trend to improvement, as suggested in Jean Pèlerin’s device.
La communication propose une brève lecture de cet ouvrage, "L'embryogenèse du monde et le Dieu silencieux" (Paris, Klincksieck, 2013)
CCX ou CCR ? Je continue à pencher pour la première solution, un rébus. Sans s'en disperser.
One of the most intriguing and fascinating features of the early modern Europe emblem and device culture is its ability to use objects of the banal everyday realty, tools and instruments, chosen as visual metaphors to emphasize various intentions as well as moral, political and religious ideas. The meaningful density that is given to the least figure through the tension between picture (or illustration in the printed book) and text in the emblematic process, invites to consider the interesting case of a simple and empirical tool, the plane, analysed in every formal and symbolic collages. Emblems by Claude Paradin and Guillaume de la Perrière, referred to their historical and literary background, give a confirmation to the importance of this motif. It takes a variety of forms and serves a variety of purposes. The principal topoi associated with the plane - the opposition between the rough and the smooth, the search for a perfectly polished and measurable reality - are disconcerting and revealing. They provide a deep and positive meditation on a gesture familiar to every artist and craftsman, as it can be demonstrated through various examples (intarsia). Meanwhile, they express one of the main generic form of the humanism, the trend to improvement, as suggested in Jean Pèlerin’s device.
Or cette erreur vient de la précipitation. Transporté d’enthousiasme, enflammé par le furor poeticus, le jeune homme dédia l’ouvrage « en grande vitesse, le 31 juillet 1505 », à son ami très aimé Jakob Braun, son « fidèle Achate », « afin qu’il sût que l’on pensait à lui ». Puis Ringmann, s’étant donné le surnom de Philesius, l’un des noms de l’Apollon oraculaire de Didymes, en Asie Mineure (et non pas « le Vosgien affectueux » comme l’écrivit Albert Ronsin), apostrophait et défiait le vieux Ptolémée. On se souvient peut-être que c’est la Sibylle de Cumes, en proie à la transe prophétique, qui conduisit Énée aux Enfers afin qu’il rencontrât Anchise, après qu’il eut imploré la protection d’Apollon qui devait l’aider à conquérir l’Italie. Les Sibylles, ses prêtresses, occupent souvent les marges des livres d’heures imprimés, en ces années du début du XVIe siècle. Le jeune poète de Saint-Dié le sait : l’histoire du monde n’est pas une succession de hasards, mais une chaîne solide de révélations et de prophéties. Sans se considérer lui-même comme un oracle, il ne craint pas de s’attribuer un nom latin qui le désigne comme tel.
Ringmann rappelait aussi l’idée - alors courante - suivant laquelle la lecture du géographe antique permettait au lecteur d’embrasser la Terre depuis le point de vue le plus élevé, tel un aigle. Considérer, contempler et penser le monde en altitude : il faut bien avoir présente à l’esprit cette disposition mentale ascensionnelle associée à la lecture et à l’étude du respectable manuel alexandrin. Le neuf est dans l’ancien.
Si nous cherchons à saisir la manière dont les hommes de la Renaissance comprirent la dilatation du monde et de la connaissance en leur temps, rien n’est plus éclairant que ce texte inspiré, écrit en effet sans doute à toute vitesse (l’imprimeur le réclamait de toute urgence, évidemment). Le Mundus Novus, loin d’être un « monde nouveau », est la plénitude du monde des Anciens, la prophétie enfin réalisée. Ce n’est nullement une révolution, c’est un accomplissement. Évitons par conséquent de réduire la référence à Virgile à une agréable liberté poétique de philologue passionné ; les mots entendus par Énée aux Enfers authentifient la signification historique des navigations de Vespucci. Pour cette génération optimiste de jeunes (et moins jeunes) gens observant le siècle qui commence, elles viennent de façon stupéfiante, miraculeuse et nécessaire s’inscrire dans l’histoire universelle qui n’est ni un rapiéçage, ni la « fable pleine de bruit et de fureur racontée par un idiot » qu’identifiera Shakespeare.
L’obscur Jakob ou Jacques Braun a survécu grâce à cette preuve d’amour à lui adressée, dans ce climat intellectuel élevé favorable aux grands attachements qui est l’un des traits les plus évidents et les moins bien connus de la vie universitaire d’alors. Philesius Vogesigena, oracle du nouveau siècle, ne serait-il pas celui qui avait baptisé le Gymnase de Saint-Dié, suivant l’usage humaniste des noms et surnoms latinisés ? Brillant, tendre, plein d’humour, tel devait être Mathias Ringmann, qui mourut fort jeune, à vingt-neuf ans, sans avoir réalisé les promesses de son immense talent.
"
Mais ce qui frappe, ce qui a changé, c'est l'incapacité où nous sommes désormais de comprendre de quelle manière les hommes de la Renaissance (Pie II Piccolomini, Jean Pèlerin Viator) savaient voir et célébrer la nouveauté absolue de l'ancien, et jusqu'où plongent ses racines.
On s'en souvient tout à coup grâce à la planche du "De artificiali perspectiva" (Toul, 1505) du Viator, son souvenir raisonné de la grande nef de Notre-Dame de Paris et de ses collatéraux.
Pressentiments et présages, images censurées ou subverties, intériorisation angoissée d'une perte du sens, marques symboliques ambivalentes sont autant de signes infimes qui annoncent une crise dramatique inaugurée par un "février sans carnaval".
Ce chapitre publié en 2013 a peut-être dans son approche une utilité pour comprendre certains "intervalles" qui s'insèrent dans l'actualité politique de l'hiver 2018-2019.
file:///Users/paulettechone/Desktop/Ligier%20Richier%2020:10:17%20-%20copie/assets/player/KeynoteDHTMLPlayer.html
D’abord, on eut l’idée, comme on le faisait d’ordinaire pour de semblables occasions, de le mettre en mouvement à l’aide d’hommes dissimulés par en dessous, avec des animaux peints semblant le tirer. Or on changea soudain d’avis et l’on décida que ce char serait mû par un mécanisme invisible, tandis que des chanteurs déguisés en « esclaves » accompagneraient sa progression. Le vieux Jean du Vivier, un ingénieur venu exprès de Lyon, passa dix jours à mettre au point cette invention avec un serrurier ; le principe en était, selon sa facture, une vis sans fin avec de grandes roues de fer à pignons, autrement dit un système moteur à engrenages, dont il n’est pas possible toutefois de préciser le fonctionnement.
Dans ces quelques pages, je tente de démontrer que cet engin était un drone.
L’association a pour objet de fédérer les chercheurs intéressés par les études emblémistes menées en France et dans les pays francophones. Elle se propose de promouvoir la recherche sur l'emblématique par diverses manifestations (congrès, colloques, expositions et autres) et de diffuser ces connaissances auprès du public le plus large possible.
Cette association est ouverte aux amateurs d’emblèmes et à ceux qui souhaitent connaître ce domaine de recherche.
of the Great Britain and Ireland Branch of the Society
for Emblem Studies, including a round table on the
recent important acquisition to the Stirling Maxwell
Collection in the University Library from the Yates
ompson and Bright sale.
Nouvelle traduction révisée du danois par Karl et Janine Poulsen Avec trois reproductions en couleur des fresques d’Andrea Mantegna à Mantoue Format : 117 x 170 168 pages • 15 euros ISBN : 978-2-35873-092-1 Parution le 23 novembre 2015
Lundi 23 juin 2014, à 14h, Bibliothèque municipale, Salle de l’Académie, Dijon, 5 rue de l’École de droit
dirigée par Mademoiselle Paulette Choné, Professeur (ém.) à l’Université de Bourgogne
Le vendredi 29 novembre 2013 à 13 h 30, Salle de l'Académie, Dijon, 5 rue de l’École de droit
Le jury sera composé de :
Monsieur Pascal Julien - Professeur - Université de Toulouse-Le Mirail
Monsieur Pierre Sesmat - Professeur - Université de Lorraine
Madame Alessandra Zamperini - Professeur - Université de Vérone
Madame Catherine Chédeau - MCF - Université de Franche-Comté
dirigée par Mademoiselle Paulette Choné, Professeur (ém.) à l’Université de Bourgogne
le samedi 30 novembre 2013 à 14h, Salle de l’Académie, Dijon, 5 rue de l’École de droit
Le jury sera composé de :
Monsieur Jean Guillaume, Professeur (ém.) à l’Université Paris-Sorbonne / CESR Tours
Monsieur Gennaro Toscano, Professeur des Universités, Directeur des études, de la recherche et des relations scientifiques à l’Institut national du patrimoine
Monsieur Mauro Natale, Professeur (ém.) à l’Université de Genève
Monsieur Daniel Russo, Professeur à l’Université de Bourgogne
Les Amis des Etudes Emblémistes en France se sont donné pour but de fédérer les chercheurs intéressés par les études emblémistes menées en France et dans les pays francophones. A l'exemple d'associations étrangères ayant la même vocation, elle se propose de promouvoir la recherche sur l'emblématique par diverses manifestations (congrès, colloques, expositions, visites) et de diffuser ces connaissances auprès du public le plus large possible.
a connu son apogée au XVIe siècle. Cette place forte royale était alors le siège d’un véritable foyer créatif : architecture, arts, artisanat, lettres, théâtre, danse...
Ce « grand siècle » sera célébré cette année avec une saison culturelle exceptionnelle intitulée Langres Renaissance 2018. Un hommage mérité qui place cette magnifique citadelle au coeur des villes incontournables
du Grand-Est.
« Ma vie durant, ce songe nocturne ne m’a jamais lâché. Il s’en va parfois pendant longtemps. Il revient. Il m’accompagne encore, à présent que j’atteins la quarante-troisième année de mon âge et que la mort remue familièrement ses os dans mon lit. Aussi le Renard-Pèlerin est-il le maître et conducteur de l’artillerie infernale dans la grande planche des Tentations de saint Antoine que j’achève et qui, Dieu aidant, sera finie avant la prochaine fête des Rois. […]
Aussi loin que je cherche à me remettre en mémoire mes enfances, c’est ce que j’ai dit que je ramène : déjà grandelet, les sens aiguisés par la fièvre, j’invente par artifice mon instrument de visée, et je découvre le monde. Il ne me faut pas un esprit trop délié pour démêler dans cette primitive confusion le griffonnement que le cours de ma vie a depuis particularisé, agrandi et repassé à l’aiguille. »
The conference will devote itself to the entire spectrum of emblem studies. Papers on all aspects of emblematics are welcome. Please submit proposals before 1 September 2016.
The conference will focus on four main directions which continue those pursued at preceding conferences: the history of printed books; theoretical and critical approaches; the “adaptable” emblem; the idiosyncrasy of the emblem.