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“Imago primi saeculi” (1640) is an important collection of richly illustrated emblems, published to celebrate the hundredth anniversary of the Society of Jesus. It contains four emblems depicting Japanese martyrs. These images are connected one with another through allegorical allusions and designed to attest to the sanctity of Carlo Spinola, a famous Italian Jesuit missionary deceased in Japan. The objective of my communication will be to find the origins of such iconography in the previous emblematic tradition and to contextualize it in relation to the strategy of the Jesuits of the time. L’Imago primi saeculi (1640) est un important recueil d’emblèmes richement illustré, qui fut publié pour commémorer le centenaire de la fondation de la Compagnie de Jésus. Il comporte quatre images consacrées aux martyrs japonais, dont le langage symbolique, très particulier, n’a pas encore été étudié. L’objectif de ma communication sera de rechercher l’origine de cette iconographie dans la tradition emblématique précédente et de la contextualiser en regard de la stratégie des Jésuites de l’époque. L’Imago primi saeculi est avant tout conçu pour honorer la mémoire des précédents pères, et notamment les figures héroïques d’Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie, ainsi que François Xavier, l’apôtre des Indes, qui furent tous deux canonisés en 1622. L’on y trouve aussi une série de personnages présentés comme des « martyrs ». Le « martyre » était une des plus importantes preuves de sainteté, ce n’est pas un hasard si une bonne partie de l’Imago primi saeculi était de fait consacrée à glorifier les exploits de ces véritables soldats de la mission. Dans l’histoire des Jésuites, les martyrs du Japon, ont eu une importance décisive, car le pays ayant interdit le christianisme dès 1584, après une courte période de tolérance, il était devenu un terrain idéal pour fournir de « véritables martyrs ». Les vingt-six missionnaires et chrétiens locaux qui avaient été exécutés en 1597 furent d’ailleurs les premiers saints d’outre-mer de la Compagnie, ainsi que les premiers martyrs de la mission asiatique reconnus officiellement, en 1627. Or, bien que ces derniers comptaient trois jésuites japonais parmi eux, la Compagnie, qui avait d’ailleurs fait preuve d’une réticence initiale face au phénomène des martyrs en terre de mission, avait investi davantage d’efforts dans la béatification d’un autre martyr jésuite tombé au Japon, le fameux père italien Carlo Spinola. Les quatre emblèmes sur les martyrs japonais de l’Imago primi saeculi sont connectés à travers une chaîne d’allusions conçue pour prouver la sainteté de Spinola, qui en est la figure centrale, et la seule à être nommée explicitement. Revenant sur le contexte de rédaction de l’Imago, j’analyserai ce discours symbolique en le situant dans la tradition emblématique plus large, et notamment le symbole du bûcher. Je montrerai également comment Spinola et les martyrs du Japon ont été présentés comme un lien entre les temps de la première Église et l’ère de mission, ainsi que les motivations plus générales de la Compagnie dans sa mise en avant de certains martyrs.
Le triomphe de l’Amitié : tragédie et devises par les Jésuites de Besançon (1668) Le 8 février 1668, la ville de Besançon capitulait face à l’armée française menée par le Grand Condé. Or malgré cette situation, deux jours plus tard, les Jésuites de la ville jouaient une tragédie, assez paradoxalement intitulée "le Triomphe de l’Amitié", écrite en l’honneur des co-gouverneurs de la cité. Cette pièce, imprimée par Jean Couché à Besançon entre la fin de l’année 1667 et le début de l’année suivante, est probablement l'oeuvre des rhétoriciens du Collège bisontin. Librement inspirée du Dialogue de l’Amitié de Lucien, comme l’indiquent les auteurs, elle est l’occasion pour la Compagnie de Jésus de célébrer « l’amitié » que les autorités de la ville ont témoignée envers les « Muses » et « les faveurs » dont ils les comblent tous les jours. Cependant, la reconnaissance dont les Pères font preuve ne se limite pas à ce texte. En effet, la tragédie est suivie d’une série de 15 devises inventées par le jurassien Jean-Etienne Grosez (1642-1718) pour chacun des gouverneurs. Elles sont présentées sur 15 doubles pages organisées de la façon suivante : l'explication de la devise en caractères romains et en regard une gravure sur cuivre de Pierre de Loisy le Jeune suivie d’une épigramme en latin. Le triomphe de l’Amitié: tragedy and devices by the Jesuits of Besançon (1668) On February the 10th of 1668, the Jesuits of the city played a tragedy, called the Triomphe de l’Amitié, probably written by the rethoricians of the college in honor of the co-governors of the city. This tragedy is followed by a series of 15 currencies invented by Jean-Etienne Grosez for each of the governors. They are presented on 15 double pages organized in the following way: the explanation of the currency in Roman characters and the engraving on copper of Pierre de Loisy the Younger followed by a Latin poem.
GOSSELET Sylvain-Karl Le soleil devise avec les quatre parties du monde La Bibliothèque nationale de France conserve à Paris un petit manuscrit du XVIIe d’une quarantaine de pages sous couverture en maroquin intitulé Devises sur differans sujets. Vingt-deux emblèmes, avec leurs devises expliquées par une belle écriture, flattent la personne de Louis XIV, du Dauphin, de Colbert et quelques autres personnalités de l’époque. Les emblèmes sont dessinés en forme de médailles gravées. Ils sont d’une extrême finesse. Leur auteur serait Sébastien Leclerc. Les quatre premiers emblèmes du manuscrit évoquent chacune des quatre parties du monde mais sous une forme symbolique inédite. Ils convoquent animaux réels et fantastiques dans leur relation au soleil. Les textes qui accompagnent les emblèmes donnent des explications relatives aux enjeux politiques des images. Cette communication a pour objet, non seulement d’exposer ces quatre emblèmes qui n’ont pas encore fait l’objet d’une publication, mais aussi de les confronter au langage symbolique de l’époque afin d’en souligner l’originalité. En conclusion, nous ferons le lien entre ces emblèmes et un projet de monument esquissé pour Louis XIV par les frères Perrault, dont le manuscrit conservé à la BnF a été publié en 1909. The Sun converses with the four parts of the world The Bibliothèque nationale de France in Paris keeps a small manuscript of about forty pages under a leather cover entitled Devises sur differans sujets (motto on different subjects). Twenty-two emblems, with their motto explained by a fine handwriting, flatter Louis XIV the Sun-King, his son the Dauphin of France, Colbert and some other well-known figures of the time. Emblems are drawn in the shape of engraved medals. They are of an extreme delicacy. Their author seems to be the engraver Sébastien Leclerc. The first four emblems of the manuscript evoke each of the four parts of the world under an unseen symbolic shape. They mix real and fantastic animals in their relation to the sun. The text which accompany each emblem give explanations relative to the political stakes in the images. This speech aims to, not only expose and explain these four emblems, which have not yet been published, but also confront them with the symbolic language of time to underline the originality. In conclusion, we will make the link between these emblems and a draft monument sketched for Louis XIV by the brothers Perrault, whose manuscript kept at the Bibliothèque nationale de France, was published in 1909.
Lorsque en 1638 le jeune Denis II Godefroy (1615-1681), alors âgé de vingt-trois ans, visita le vieux Château de Liancourt, en Picardie, son attention fut surtout retenue par un cabinet d’emblèmes, dont il dressa une description à peu près détaillée, aujourd’hui conservée parmi ses manuscrits chez la Bibliothèque de l’Institut de France à Paris (Ms Godefroy 221). La petite pièce qu’il décrit abritait aux parois un double cycle décoratif, composé par treize tableaux relatant une Histoire de Moïse et autant de panneaux montrant des emblèmes. La visite faisant partie de son apprentissage et la relation du voyage étant destinée à être soumise à la lecture de son père, Denis II Godefroy n’hésite pas dans sa description du Cabinet à donner une interprétation personnelle de ces emblèmes: s’il ne prends guère en considération l’ensemble du décor pictural - il n’imagine pas, par exemple, une relation possible entre les tableaux narratifs et les panneaux emblématiques - néanmoins il exploite toute sa culture historique, littéraire et bien sûr emblématique dans la tentative d’explication, même en recourant à des citations directes des textes qu’il connait, Alciat en première démarche. Ces pages de Denis II Godefroy sont donc intéressantes au moins de deux différents points de vue. D’un côté, elles témoignent la culture emblématique d’un jeune membre de la Noblesse de Robe du XVIIe siècle, et la pratique quotidienne qu’on en faisait. De l’autre côté, elles nous permettent de retracer avec quelque exactitude un décor à sujet emblématique à la datation incertaine mais très intéressant, car il était probablement le résultat d’une invention originelle et il est aujourd’hui totalement disparu: le Château de Liancourt fut en effet entièrement transformé par les ducs de La Rocheguyon quelques années seulement après la visite de Denis Godefroy. Ayant déjà abordé en autre occasion la question de la “éducation emblématique” de Denis II Godefroy, la communication va se pencher plutôt sur la valeur de son témoignage en tant que source pour l’étude d’un décor disparu, en cherchant à récupérer la structure du cycle, en prenant en compte les différents emblèmes, leurs origines, leur possible signification et leur rôle éventuel dans le contexte d’un discours silencieux tissé par la mise en relation d’images et de mots sur les paroi du cabinet. English Abstract: Visiting the Château of Liancourt in 1638, Denis II Godefroy provided a detailed description of its “cabinet des emblèmes” (Paris, Bibliothèque de l’Institut, Ms. Godefroy 221). The small room housed two painted cycles, each consisting of thirteen pictures: Stories of Moses and a series of emblems. These notes by Denis Godefroy are valuable at least from two different points of view. On the one hand, they testify the emblematic culture of a young member of the Noblesse de Robe. On the other hand, they help us to reconstruct a very interesting seventeenth-century emblematic decoration now totally lost.
The Eleventh International Conference of the Society for Emblem Studies will take place in Nancy (France) from Monday 3 July to Friday 7 July, 2017. The conference will devote itself to the entire spectrum of emblem studies. Papers on all aspects of emblematics are welcome. Please submit proposals before 1 September 2016. The conference will focus on four main directions which continue those pursued at preceding conferences: the history of printed books; theoretical and critical approaches; the “adaptable” emblem; the idiosyncrasy of the emblem.
« Les juristes et l’emblématique au temps de la Renaissance », Revue d’histoire des facultés de droit et de la culture juridique, 33 (2013), p. 37-124 (ACT ; OS ; ASCL).
Nancy-Paris 1871-1939 des bibliothèques au service de l'enseignement universitaire de l'histoire de l'art et de l'archéologie, 2018
Les Cahiers de Framespa [En ligne], 5/2010, mis en ligne le 12 mai 2010, 2010
in Antoine Marès (dir.), La France et l’Europe médiane. Construction des savoirs savants. Institutions, disciplines et parcours (XIXe-XXIe siècles), Paris, Institut d’études slaves p. 95-115., 2019
Nouvelle Biographie nationale, t. IX, Bruxelles, p. 109-111, 2007
Collections et collectionneurs. Cahiers du CRULH , 57
mars, 2009