Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Philosophie pour tous
Billets quotidiens accessibles à tous et portant sur les grandes interrogations de l'homme.

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "cafenetphilosophie" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Articles les plus lus

· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE

· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.

Voir plus 

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· 1 Sommaire des différentes rubriques (24)
· 10 La question des valeurs (30)
· 11 Le naturel et le bonheur (5)
· 12 Art et métaphysique (14)
· 13 Questions d'actualité et de société (26)
· 14 La liberté métaphysique (7)
· 15 La croyance (17)
· 16 Le destin de l'univers (10)
· 17 Le statut de la raison (16)
· 18 La connaissance et le temps (9)
· 19 La question philosophique du sens (26)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 20 Le temps, "épiphanie" de l'Etre (20)
· 21 Les formes, la nature, la science (7)
· 22 La notion de progrès (7)
· 23 Les sources de la morale (9)
· 24 Le sens, le hasard, la contingence (12)
· 25 Publications de l'auteur du blog (0)
· 26 Questionnement sur le monothéisme (15)
· 27 La philosophie au fil des textes (31)
· 28 Lecture philosophique de la Bible (91)
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 32 Cours: Désir et bonheur. (9)
· 33 Cours: La liberté du sujet. (11)
· 34 Cours: Langage, Technique, Echanges (15)
· 35 Cours: La politique. (22)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 37 Cours: Le savoir objectif. (22)
· 38 Cours: La métaphysique . (16)
· 39 Nécessité et limites de la loi (8)
· 4 Institutions et liberté (5)
· 40 La démarche philosophique (4)
· 41 Nature et condition (4)
· 42 Conscience, pensée,âme, esprit (8)
· 43 Technique et destin de l'homme (6)
· 44 Libres commentaires liturgiques A (52)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 46 Le sens et le statut de la foi (20)
· 47 Condition humaine et éthique (5)
· 48 Libres commentaires liturgiques B (56)
· 49 Les mathématiques et la science (7)
· 5 Mode de scrutin et constitution (11)
· 50 L'être vivant et la question du sens (3)
· 51 Le statut métaphysique de l'homme (4)
· 52 Mystère et complexité de l'homme (1)
· 53 L'exercice du pouvoir politique (2)
· 55 Libres commentaires liturgiques C (52)
· 56 L'oubli des fondements (5)
· 57 Foi et Raison (44)
· 58 Le sens du christianisme (1)
· 59 A propos de l'infini (3)
· 6 Morale et politique (9)
· 60 Les états modifiés de conscience (7)
· 61 Le sens et le statut de la foi (20)
· 64 L'Homme entre ignorance et savoir (5)
· 65 Les langages impossibles (11)
· 66 La démocratie du XXI° siècle (9)
· 67 Nature et impasses philosophiques (13)
· 68 Philosophie au fil du jour (3)
· 69 L'Etre et l'irrationnel (3)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 70 Réflexions constitutionnelles (3)
· 71 Le possible et le sens (2)
· 72 Le transhumanisme (5)
· 73 Recherches constitutionnelles (2)
· 74 Les mystères de l'art (0)
· 75 Les fondements de la violence (9)
· 76 Rationnel et Irrationnel (5)
· 77 Le bonheur (5)
· 78 L'énigme de la conscience (7)
· 79 L'homme entre ignorance et savoir (6)
· 8 Les grandes religions (24)
· 80 La liberté au sein de la Cité (5)
· 81 Aperçus sur la pensée de Heidegger (3)
· 82 Les pensées de "la mort de l'homme" (6)
· 83 Philosophies nouvelles du XX° siècle (4)
· 84 La question du sens (4)
· 85 L'idée de transmission (5)
· 86 Temps, mémoire, immortalité (5)
· 87 Les grands mots de la physique (6)
· 88 Comparaisons art et science (0)
· 9 Qu'est-ce que l'homme? (17)

Rechercher
Thèmes

actualité amour animal animaux art belle bonne cadre center centerblog chez création

Statistiques

Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour : 23.01.2025
4858 articles


4836 LA GENESE DE L'HUMANITE

Publié le 23/01/2025 à 06:12 par cafenetphilosophie Tags : sur afrique vie france monde soi animal chez musique gagnant demain

Rubrique "Philosophie au fil du jour". Suite du billet N°4829.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome VIII, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain vendredi 24 janvier.

 



L’homme n’a pas toujours existé. Il a fait son apparition sur Terre à l’issue d’un long cheminement qui l’a amené à se dégager progressivement du monde animal. Il faut rappeler que dans la classification du monde animal l’homme appartient à la classe des Primates, une appartenance qu’il partage avec ces voisins qui nous ressemblent tellement, les singes. Les plus anciens représentants des Primates se manifestent il y a environ 55 millions d’années. Il s’agit d’êtres de petite taille dont l’aspect était proche des singes actuels de Madagascar (lémurs, tarsiers). Ils étaient arboricoles et se nourrissaient de fruits, de feuilles, éventuellement d’insectes.

Il y a environ 10 millions d’années, deux grandes lignées, deux grandes familles se détachent du tronc des Primates : l’une conduisant aux grands singes actuels (le chimpanzé, le gorille, l’orang-outan) et qu’on appellait les pongidés, l’autre aboutissant à l’homme. Cette communauté d’origine se traduit au niveau du matériel génétique puisque l’homme moderne partage 99 % de son ADN avec le chimpanzé. Parmi les différences notables entre les grands singes et l’homme, il convient de rappeler la capacité cérébrale ou le volume de leur cerveau qui est d’environ 1400 cm3chez l’homme actuel et de 400 cm3chez le chimpanzé et concernant le nombre de neurones, 100 milliards chez l’homme et 9 milliards chez le chimpanzé ; mais à cela s’ajoutent une activité propre à l’homme qui est l’aptitude à fabriquer des outils et à les perfectionner et surtout la possession d’un véritable langage, le langage symbolique. On s’accorde aujourd’hui à considérer que la grande divergence entre pongidés et hominidés s’est produite en Afrique.

L’histoire de la lignée humaine est jalonnée par la succession d’espèces vivantes associées à des innovations majeures qui sont autant de sauts culturels. La première étape renvoie à l’apparition de la bipédie. Les hominidés sont bipèdes et se déplacent sur leurs membres postérieurs. Tel est le cas de l’Ardipithecus qui a vécu il y a 5 ou 6 millions d’années. C’est un primate des forêts se déplaçant encore dans les arbres, tout en pouvant marcher sur le sol. Son régime était végétarien. Apparemment, il ne fabriquait pas d’outils. La forme de son crâne est assimilable à celle d’un ballon de rugby, alors que celle de l’homme actuel s’apparente à celle d’un ballon de football. Sa capacité cérébrale se situait autour de 400 cm3. Le larynx, organe de la production des sons était peu développé et ne lui permettait pas de disposer d’un langage articulé. On retrouve tous ces caractères chez les Australopithèques, plus récents.

La deuxième étape est marquée par l’invention de l’outil. Vers 2,5 millions d’années apparaît en Afrique l’Homo habilis. Son émergence est contemporaine d’un changement climatique. Le climat devient plus sec ; la forêt régresse au profit de la savane, et des espaces ouverts parcourus par de grands troupeaux d’herbivores qui offraient à l’homohabilis une riche ressource en viande dont il devient un consommateur..

Sa capacité cérébrale est d’environ 600 cm3. Son larynx est plus développé avec peut-être la possibilité d’un début de langage articulé. Il possède la faculté de fabriquer des outils : des pierres étaient cassées en vue d’obtenir des tranchants pour couper, disséquer, racler. La fabrication d’outils est le résultat d’une chaîne opératoire qui comprend la recherche et le choix d’un matériau, son façonnement et la transmission de ces techniques. Elle suppose un projet et une intelligence concrète et pratique puisque l’outil est conçu avant d’être réalisé. Avec l’outil, apparaît les premiers balbutiements d’une culture. Une vie sociale est attestée par des vestiges de campements impliquant une coopération entre individus.

La troisième étape réside dans la maîtrise du feu. Vers 2 millions d’années apparaît, toujours en Afrique, le Pithécanthrope ou l’homo érectus. Sa capacité cérébrale oscille entre 900 cm3et 1300 cm3. Son outillage est plus élaboré avec la fabrication de bifaces. C’est un authentique chasseur. Avec l’homo érectus débute la diaspora de l’humanité. Il part à la conquête de l’Asie puis de l’Europe. Il ya 400 000 ans il est présent en France, en particulier à Tautavel dans les Pyrénées orientales et en Bretagne. Il est contemporain d’une dégradation climatique majeure avec l’âge de la glaciation. Il est à l’origine d’une innovation qui va bouleverser l’histoire de l’humanité à savoir la maîtrise du feu.

La quatrième étape est marquée par l’ apparition de la conscience de soi et par l’angoisse métaphysique et donc par la naissance de l’humanité proprement dite. Le développement culturel prend le relais de l’évolution biologique. En Eurasie, il y a environ300 000 ans, apparaît l’homme de Neandertal, auteur d’un évènement capital dans l’histoire de l’humanité, à savoir les premières inhumations intentionnelles des défunts. Le corps du défunt reposait parfois sur un lit de fleurs de différentes couleurs Il pouvait être accompagné par des parures, des aliments etc...Nous ignorons quelle représentation d’un au-delà se faisait l’homme de la Préhistoire.

Il y a environ 200 000ans une nouvelle espèce d’hominidé issue d’Afrique surgit, l’Home sapiens, notre ancêtre direct. Il quitte l’Afrique il y a 100 000ans pour le Moyen-Orient et arrive en Europe aux alentours de 40 000ans. Avec l’Homo sapiens se développe la pensée symbolique, c’est-à-dire la substitution à la réalité de représentations et de concepts abstraits . Elle s’exprime dans la statuaire, l’outillage, l’art pariétal avec ses fresques d’un bestiaire polychrome en mouvement, la confection d’instruments de musique, des parures etc...Il va parachever la conquête de l’intégralité du globe terrestre en gagnant l’Australie puis les Amériques. L’homo sapiens et le Néandertal appartiennent à une espèce commune puisque ils ont donné lieu à des croisements féconds. Nous conservons d’ailleurs des gènes néandertaliens, excepté les Homosapiens demeurés en Afrique.

La cinquième étape se produit vers 10 000ans avant notre ère avec la fin de la vie nomade et la dépendance aux aléas de la chasse et de la cueillette. C’est une véritable révolution socio-économique. Les hommes deviennent pasteurs et cultivateurs. Ils se regroupent dans des villages. Il s’ensuit une explosion démographique. En même temps que la sédentarisation naît la propriété. Ces évènements sont contemporains d’un changement climatique majeur avec une période de réchauffement il y a 12 000 ans qui succède à la période de glaciation. Il faut attendre 2000 av. JC pour que le disque soit évidé pour alléger la roue.Enfin, il y a environ 5000 ans avant J.C., l’homme invente l’écriture. C’est la fin de la préhistoire et le début de l’histoire. Par la suite, la roue fut inventée en basse Mésopotamie, l'Irak actuel, par les Sumériens, au cours du 4e millénaire avant notre ère, en perçant un disque de bois pour y placer un axe de rotation. Il faut attendre 2000 av. JC pour que le disque soit évidé pour alléger la roue.



















4835 TEXTE DE MACHIAVEL

Publié le 22/01/2025 à 05:55 par cafenetphilosophie Tags : centerblog sur roman vie amour argent enfants amis coeur demain femmes texte amitié

Rubrique "Morale et Politique". Suite du billet N°4828.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome I, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain jeudi 23 janvier

 







Nous présentons aujourd'hui un texte de Machiavel extrait de son œuvre "Le Prince".

  "... vaut-il mieux être aimé que craint, ou craint qu'aimé? Je réponds que les deux seraient nécessaires ; mais comme il paraît difficile de les marier ensemble, il est beaucoup plus sûr de se faire craindre qu'aimer, quand on doit renoncer à l'un des deux. Car des hommes, on peut dire généralement ceci: ils sont ingrats, changeants, simulateurs et dissimulateurs, ennemis des coups,amisdes pécunes; (NB: pécunes signifie l'argent ou les ressources)tant que tu soutiens leur intérêt, ils sont tout à toi, ils t'offrent leur sang, leur fortune, leur vie et leurs enfants pourvu, comme je l'ai dit, que le besoin en soit éloigné; mais s'il se rapproche, ils se révoltent. Le prince qui s'est fondé entièrement sur leur parole, s'il n'a pas pris d'autres mesures, se trouve nu et condamné. Les amitiés qu'on prétend obtenir à force de ducats (monnaie d'or à Venise)et non par une supériorité d'âme et de desseins, sont dues mais jamais acquises, et inutilisables au moment opportun. Et les hommes hésitent moins à offenser quelqu'un qui veut se faire aimer qu'un autre qui se fait craindre ; car le lien de l'amour est filé de reconnaissance : une fibre que les hommes n'hésitent pas à rompre, parce qu'ils sont méchants, dès que leur intérêt personnel est en jeu ; mais le lien de la crainte est filé par la peur du châtiment, qui ne les quitte jamais.



  Cependant, le prince doit se faire craindre de telle sorte que, s'il ne peut gagner l'amitié, du moins il n'inspire aucune haine, car ce sont là deux choses qui peuvent très bien s'accorder. Il lui suffira pour cela de ne toucher ni aux biens de ses concitoyens ni à leursfemmes. Si pourtant il doit frapper la famille de quelqu'un, que cette action ait une cause manifeste, une convenable justification ; qu'il évite par-dessus tout de prendre les biens d'autrui; car les hommes oublient plus vite la perte de leur père que la perte de leur patrimoine.



   C'est pourquoi un seigneur avisé ne peut, ne doit respecter sa parole si ce respect se retourne contre lui et que les motifs de sa promesse soient éteints. Si les hommes étaient tous des gens de bien, mon précepte serait condamnable ; mais comme ce sont tous de tristes sires et qu'ils n'observeraient pas leurs propres promesses, tu n'as pas non plus à observer les tiennes. Et jamais un prince n'a manqué de raisons légitimes pour colorer son manque de foi.



    Il n'est donc pas nécessaire à un prince de posséder les vertus énumérées plus haut ; ce qu'il faut, c'est qu'il paraisse les avoir. Bien mieux, j'affirme que s'il les avait et les appliquait toujours, elles lui porteraient préjudice ; mais si ce sont de simples apparences, il en tirera profit. Ainsi, tu peux sembler- et être réellement- pitoyable, fidèle, humain, intègre, religieux : fort bien ; mais tu dois avoir entraîné toncœurà être exactement l'opposé, si les circonstances l'exigent.



4834 LE KERYGME (3 / 3)

Publié le 21/01/2025 à 05:58 par cafenetphilosophie Tags : prix sur vie moi amour monde argent chez homme enfants fond femme demain dieu livre

Rubrique "Foi et Raison". Suite du billet N° 4827

 

Extrait de La Foi au défi de la Raison, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain mercredi 22 janvie

 

 

LA CONFIANCE

 

Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez- vous pas beaucoup plus qu'eux ? D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ?' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ?' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ?' Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine .St Mathieu

 

Vanité des vanités, tout est vanité ! .. En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? Livre de Qohèleth

 

Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu. St Paul

Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre ... qui est une idolâtrie. St Paul

 

L'ACCUEIL DES PAUVRES

Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !' Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu ? Tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? Tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? Tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t'avons habillé ? Tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. St Luc

 

L'HUMILITÉ

 

Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. » St Mathieu

Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres. Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout. St Paul

Les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos Ben Sirac le sage

Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : "Nous sommes de simples serviteurs : nous n'avons fait que notre devoir." St Luc

 

NE JUGEZ PAS

 

Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. St Luc

Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? St Luc

Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n'est pas pour cela que je suis juste : celui qui me juge, c'est le Seigneur. Alors, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il fera paraître les intentions secrètes. St Paul

Revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.
Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire... Par-dessus tout cela, qu'il y ait l'amour. St Paul

 

En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. St Mathieu

 

DIEU ET CÉSAR

Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? » Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? De l'empereur César », répondirent-ils. Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » St Marc, St Mathieu, St Luc

LA SAGESSE

La Sagesse ... se laisse trouver par ceux qui la cherchent Livre de la Sagesse

Que personne ne s'y trompe : si quelqu'un parmi vous pense être un sage à la manière d'ici-bas, qu'il devienne fou pour devenir sage. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. L'Écriture le dit : C'est lui qui prend les sages au piège de leur propre habileté. Elle dit encore : Le Seigneur connaît les raisonnements des sages : ce n'est que du vent ! St Paul

Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits St Mathieu

Vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. St Luc

Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ... vous donne un esprit de sagesse pour le découvrir et le connaître vraiment. Qu'il ouvre votre cœur à sa lumière, pour vous faire comprendre l'espérance que donne son appel, la gloire sans prix de l'héritage que vous partagez avec les fidèles, et la puissance infinie qu'il déploie pour nous, les croyants.St Paul

C'est bien une sagesse que nous proclamons devant ceux qui sont adultes dans la foi, mais ce n'est pas la sagesse de ce monde.. nous proclamons la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, prévue par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire...qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu. Et c'est à nous que Dieu, par l'Esprit, a révélé cette sagesse. Car l'Esprit voit le fond de toutes choses, et même les profondeurs de Dieu. St Paul

Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse... Mon langage, ma proclamation de l'Évangile, n'avaient rien à voir avec le langage d'une sagesse qui veut convaincre ; mais c'est l'Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. St Paul

CE QUI NOUS ÉCHAPPE

Nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision Acte des Apôtres

Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins Isaïe

Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, et nous trouvons avec effort ce qui est à notre portée ; ce qui est dans les cieux, qui donc l'a découvert ? Livre de la Sagesse

Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu'il y a dans l'homme? Seul l'esprit de l'homme le sait, lui qui est dans l'homme. De même, personne ne connaît ce qu'il y a en Dieu sinon l'Esprit de Dieu. Et nous, l'esprit que nous avons reçu, ce n'est pas celui du monde, c'est celui qui vient de Dieu, et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a faits. Et nous proclamons cela avec un langage que nous n'apprenons pas de la sagesse humaine, mais de l'Esprit, et nous interprétons de manière spirituelle ce qui vient de l'Esprit. L'homme qui n'a que ses forces d'homme ne peut saisir ce qui vient de l'Esprit de Dieu; pour lui ce n'est que folie, et il ne peut comprendre...St Paul

. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.     Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière St Jean

APERÇUS SUR LE MONDE D'APRÈS

Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. St Mathieu

Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau Isaïe

Tout être vivant verra le salut de Dieu. St Luc

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4833 LE SHINTOISME, UNE FORME DEBOUDDHISME?

Publié le 20/01/2025 à 06:11 par cafenetphilosophie Tags : sur centerblog roman vie mort centre demain nature art

Rubrique "Les grandes religions". Suite du billet N° 4826.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome I, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain mardi 21 janvier.

 

 

  

Nous avons évoqué lors d'un précédent billet la religion chinoise traditionnelle, à savoir le taoïsme. En dépit de l'expansion et de l'influence du bouddhisme, le taoïsme a conservé sa spécificité par rapport au bouddhisme. C'est ainsi que le taoïsme, contrairement au bouddhisme, croit en l'immortalité de la personne alors que le bouddhisme fait de la personne une illusion et rêve d'un au-delà où cette illusion est dissipée et surmontée. De plus, le taoïsme développe une conception du corps et de son harmonie qui a conduit à une importante et toujours actuelle pratique thérapeutique, à savoir l'art de l'acupuncture.



   Le shintoïsme ou religion propre à l'archipel nippon apparaît pour sa part comme une religion visant à maintenir les très anciennes traditions ou croyances populaires de ce pays, en grande partie sous l'impulsion des empereurs et pour des raisons politiques afin d'assurer l'unité du pays et de conserver l'originalité du Japon. Le shintoïsme fut initialement une reprise de ces traditions anciennes en réaction à l'influence bouddhiste, ressentie comme une agression extérieure.



 Cependant, au fil des siècles, le shintoïsme s'est, du point de vu de religieux, fondu dans le bouddhisme dont il est devenu progressivement une forme de courant revêtant certes quelques caractéristiques originales mais qui pour l'essentiel reprenait les conceptions essentielles du bouddhisme. D'ailleurs, à notre époque, 60 % des japonais se considèrent tout à la fois bouddhistes et shintoïstes.



   Mais quelles sont les croyances les plus importantes du shintoïsme traditionnel, c'est-à-dire pré-bouddhiste ?  Notons tout d'abord que cette religion ne possède ni fondateur, ni prophète, ni textes sacrés. Il s'agit de lointaines traditions orales définissant une religion naturelle peuplant la nature de multiples dieux, appelés "Kami" et qui n'est pas sans rappeler la religion animiste que nous aborderons d'ici peu. Notons d'ailleurs que des personnages éminents peuvent à leurmortdevenir eux-mêmes des "Kami".   Le terme "shinto" signifie littéralement "la voie des dieux" et l'accent est mis sur la notion d'harmonie et de pureté.



  Cependant, sous l'influence de plus en plus marquée du bouddhisme, les "Kami" se sont vus assimilés à des "avatars" du Bouddha. C'est ainsi qu'à Ise, grand centre de pèlerinage shintô dans l'île de Hondo, pèlerinage que tout bon japonais doit effectuer au moins une fois dans sa vie, on vénère aussi le Bouddha. Cela confirme qu'aujourd'hui, le shintoïsme n'est jamais qu'une branche particulière du bouddhisme.

















4832 LES TEMOIGNAGES DES PROMESSES DE L'ESPRIT

Publié le 19/01/2025 à 06:25 par cafenetphilosophie Tags : sur gratuit bonne saint amour monde homme mode femme création dieu nature annonce message texte livre demain

Rubrique "Libres commentaires liturgiques, Année III". Suite du billet N°4825.

 

Extrait de Commentaires philosophiques des textes de la liturgie catholique, Année III, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain lundi 20 janvier.

 

 

TEXTES :

 

Livre du prophète Isaïe » (Is 62, 1-5)

Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas, et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse que sa justice ne paraisse dans la clarté, et son salut comme une torche qui brûle.     Et les nations verront ta justice ; tous les rois verront ta gloire. On te nommera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera.     Tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu.     On ne te dira plus : « Délaissée ! » À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! » Toi, tu seras appelée « Ma Préférence », cette terre se nommera « L’Épousée ». Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra « L’Épousée ».     Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu.

 


Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens(1 Co 12, 4-11)

 

Frères, les dons de la grâce sont variés mais c’est le même Esprit.  Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous.  À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien.     À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ;     un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ;     à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier.

 

Évangile selon saint Jean(Jn 2, 1-11)

 En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée La mère de Jésus était là.  Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples.  Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. »   Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »     Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »     Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres).     Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord.     Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.     Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié     et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »   Tel fut le commencement de signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

 

 

COMMENTAIRE :

 

« Je n’aurai de cesse que sa justice ne paraisse dans la clarté
et son salut comme une torche qui brûle » (Isaïe) ; À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien… celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit (St Paul) ; « Mon heure n’est pas encore venue… celui-ci goûta l’eau changée en vin… Tel fut le commencement de signes que Jésus accomplit » (St Jean).

 

Les extraits choisis illustrent une fois de plus ce qu’est le cœur de l’Evangile, autrement dit de la Bonne Nouvelle qui annonce que la création et donc les hommes en tout premier lieu ne sont pas condamnés à demeurer enfermés dans les étroites et apparemment incontournables frontières de la finitude mais appelés au contraire, s’ils en décident ainsi, s’ils accordent crédit à la parole et à la promesse divines, à un destin éternel au sein d’une nouvelle forme de plénitude introduite par le Dieu incarné, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude, plénitude au sein de laquelle toutes les limites de la finitude et par conséquent toutes les formes de « Mal » se verront éradiquées.

 

Tel est le « salut » déjà évoqué par le prophète Isaïe, le salut consistant précisément à être sauvé ou délivré du « Mal », ce « Mal » qui, au sein de la condition de la finitude, semble avoir toujours le dernier mot. Le prophète se donne comme tâche de proclamer et avec le plus de force et de clarté possible ce message de délivrance, message inspiré par l’Esprit qui vit en lui, l’Esprit étant, rappelons-le, la dimension de l’homme relié au sens, à la transcendance, au « Logos » des grecs, au « Verbe » ou à la parole divine de St Jean.

 

Au-delà de l’extrême diversité des hommes et de leurs talents respectifs, c’est « le même Esprit » divin qui se manifeste en eux selon St Paul. N’oublions pas en effet que chaque réalité constitutive de la finitude et par conséquent de chaque homme est une réalité unique, singulière dans l’espace et le temps. Elle est unique au même titre que la source et le fondement de toutes choses, à savoir ce que l’on désigne ordinairement par le terme de Dieu, est lui-même unique. Cette unicité est à la fois une nécessité ontologique, puisque rien ne saurait être et se concevoir en-dehors de l’Être infini ou sans limite, mais également un choix libre et gratuit puisque Dieu se choisit comme Être sur le mode de l’Amour, de l’Amour-agapè, de l’Amour gratuit, Amour qui se traduit par l’émergence à l’Être de la création et de la possibilité qui est donnée à cette dernière de partager librement la condition divine elle-même, et plus précisément la nouvelle forme de plénitude introduite par le Dieu incarné. Dès lors, toute créature et donc tout homme se meuvent au sein même de l’Être infini. Celui-ci est donc présent au sein de chaque créature et de chaque homme et dévoile sa présence sur le mode spécifique à chacune d’entre elles et concernant les hommes sur le mode de la conscience, de la culture structurant cette conscience, sur le mode enfin de la singularité unique qui a reçu à sa manière cette culture. Ainsi l’esprit unique de Dieu se dévoile-t-il selon des infinies facettes différentes et singulières.

 

Le texte évangélique fait écho à sa manière aux propos qui précèdent. Là encore il s’agit d’un texte symbolique à portée théologique. Il ne s’agit pas ici de nier un éventuel « miracle » que les Évangiles traduisent toujours par le terme de « signe », ce terme signifiant que l’évènement extraordinaire décrit n’a pas pour fonction de manifester la puissance divine mais de manifester le sens d’un message précis, celui de la « Bonne Nouvelle », celui consistant à annoncer un au-delà de la finitude, autrement dit la possibilité de surmonter ses frontières initialement incontournables et de partager la nouvelle forme de plénitude introduite par le Dieu incarné, à savoir la plénitude sur le mode de la finitude, dont le futur « ressuscité » sera le prototype. Car le « miracle » est ontologiquement envisageable en fonction du caractère contingent ou non nécessaire de tout Être, avec la possibilité d’une convergence d’évènements aléatoires, ponctuels, éphémères permettant l’irruption de phénomènes étrangers aux lois ordinaires de la nature.

 

Mais une fois de plus, là n’est pas l’essentiel. Ce qui importe c’est d’abord la signification symbolique des textes incriminés. Le Christ, celui qui se présente comme étant entièrement homme ou « Fils de l’homme » et entièrement Dieu ou « Fils de Dieu », affirme que son « heure n’est pas venue », l’heure en question étant celle du choix ontologique fondamental entre l’attachement aveugle à la finitude ou bien l’accueil de ce monde de plénitude, accueil supposant que l’on accorde crédit et que l’on agisse en conséquence à la parole de l’Esprit qui loge en nous et qu’il nous appartient de réveiller ou d’actualiser.

 

Car ce « monde nouveau » de plénitude est une transfiguration de la condition de la finitude. Il s’agit toujours de la finitude car nous ne saurions nous confondre avec l’Être infini lui-même, mais d’une finitude délivrée de ses limites habituelles, de ses imperfections, du « Mal » en un mot. Cette finitude délivrée de ses insuffisances est semblable au vin qui vient pallier les manques des invités à la noce de Cana. L’eau renvoie à la finitude que nous connaissons avec précisément les manques qui lui sont attachés. Ainsi ce « signe » rapporté par les Évangiles dépasse-t-il en signification la banalité d’un acte thaumaturgique changeant l’eau en vin afin de satisfaire la convoitise des participants à une noce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4831 EXIGENCES METODOLOGIQUES ET PHILOSOPHIQUES

Publié le 18/01/2025 à 06:09 par cafenetphilosophie Tags : sur vie monde chez création nature texte film demain

Rubrique "Cours: le savoir objectif". Suite du billet N°4824.

 

Manuel de Philosophie , A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain dimanche 19 janvier.

 

 

Ainsi, ce texte nous conduit à établir une distinction entre l’étude de l’être vivant, objet de la biologie et une réflexion métaphysique sur la vie, autrement dit sur l’information éventuellement inhérente à l’être vivant et qui, par essence, par nécessité méthodologique, échappe à l’investigation scientifique. Ces limites de la science ne nous autorisent néanmoins pas à sombrer dans les confusions entre l’activité scientifique et les différents credo philosophiques, qu’ils soient spiritualiste ou matérialiste. C’est pourtant ce que l’on peut constater chez nombre d’esprits parfois brillants comme Jacques Monod du côté des matérialistes ou dans certains courants religieux fondamentalistes comme c’est le cas dans quelques états des Etats-Unis.

 

De quoi s’agit-il exactement ? Des courants religieux fondamentalistes interprètent littéralement les textes bibliques, y compris concernant les mythes relatant la création du monde, et à partir de là contestent les théories de l’évolution des êtres vivants, autrement dit les mécanismes amenant les espèces à s’engendrer les unes les autres et à apparaître progressivement sur la Terre. Cette démarche s’avère doublement illégitime : illégitime du strict point de vue religieux, puisqu’elle nie le caractère symbolique des textes en question, caractère qui est commun à n’importe quel texte religieux ; il ne s’agit évidemment pas d’une description temporelle d’évènements réels mais d’une œuvre d’imagination humaine et poétique visant à traduire de manière humaine l’intuition que prétendent avoir eu ses auteurs d’un sens transcendant, d’un sens dépassant de loin les capacités de compréhension de l’homme, à savoir un sens divin. En second lieu, au-delà de la forme littéraire particulière exigée par la nature d’une telle entreprise, il est totalement illégitime de mettre sur le même plan ce type d’éclairage métaphysique, portant sur le sens des choses, avec une explication scientifique, de nature expérimentale et visant à comprendre le fonctionnement des êtres vivants, des mécanismes de leur apparition, bref du « comment » des phénomènes et non de leur éventuel « pourquoi » pris dans l’acception « pour quelle raison ».

 

Certes, ces thèses fondamentalistes prennent une forme moins naïve, plus solide en apparence, en théorisant l’idée d’un « Intelligent Design », autrement dit d’un projet divin qui serait manifeste à travers en particulier les phénomènes du vivant et de leur évolution. A telle enseigne que les défenseurs de ces thèses réclament que leurs théories soient mises en concurrence au sein des écoles avec les théories de l’évolution issues de Darwin, ce que des politiques, par conviction ou par opportunité électorale n’ont pas manqué d’accepter ici ou là aux Etats-Unis. Or cela est d’autant plus inacceptable qu’il s’agit de donner suite à de graves confusions sur le plan de l’analyse, en mettant sur le même plan une explication de type scientifique et une interprétation de type métaphysique. Car, une fois encore, l’intelligence ou les intentions supposées de la nature ne relèvent pas de l’ordre de l’observable et encore moins de l’expérimentable.

 

Bien entendu, il en va de même quant aux éventuelles interprétations métaphysiques de type matérialiste. Lorsque utiles et éclairantes concernant ses mécanismes, tout particulièr Jacques Monod dans son ouvrage « Le hasard et la nécessité » conclut, à partir de ses investigations scientifiques, à l’absence d’intentions au sein de la nature et au règne du hasard entendu précisément comme absence d’intentions, il quitte la démarche scientifique pour introduire subrepticement et de manière illégitime ses propres convictions philosophiques. Car la démarche scientifique ne peut observer ni une éventuelle intelligence naturelle ni son absence.

 

A vrai dire, les matérialistes, outre la confusion entre des exigences méthodologiques - et l’impuissance de la science qu’elles entraînent dans le domaine de la question du sens ou du non-sens - et des analyses de type philosophique, ont tendance à être victime d’une autre confusion conceptuelle, celle consistant à assimiler « contingence » ou absence de nécessité et « hasard » ou absence d’intentions.

 

Mais avant d’examiner la nature de cette confusion, faisons le point à propos de la théorie de l’évolution et des contestations idéologiques dont elle est ici ou là l’objet. Car s’il est vrai que l’évolution, c’est-à-dire le passage d’une espèce à une autre, n’a jamais fait l’objet d’une observation directe ; s’il est vrai que la théorie est sans doute incomplète et que les progrès prévisibles de la science biologique nous apporteront  des précisions utiles et éclairantes concernant ses mécanismes, tout particulièrement concernant le rôle des mutations, celles connues ne portant, comme le souligne le biologiste français du XX° siècle Jean Rostand, que sur des détails, ne faisant jamais apparaître par exemple un organe nouveau; il reste cependant incontestable que cette théorie fait l’objet d’un faisceau impressionnant d’observations convergentes qui ne peuvent être interprétées que par la médiation de cette théorie, que ce soit sur le plan anatomique, embryologique ou paléontologique.

 

C’est ainsi que Grassé observe que « sur l’écran du temps, la paléontologie (c’est-à-dire la science des fossiles) déroule devant nous le film de l’évolution réelle des êtres vivants ». Le paléontologue Piveteau (XX° siècle) affirme avec raison que « les fossiles sont toujours au rendez-vous du calcul ». Par exemple, Piveteau a pu découvrir, après l’avoir prévu conformément à la théorie de l’évolution, dans des terrains triasiques, une grenouille à 16 vertèbres et un vestige de queue, qui était l’intermédiaire entre les amphibiens de la fin du primaire à longue queue et une trentaine de vertèbres et la grenouille actuelle datant du jurassique à 8 vertèbres et pas de queue. Cette remarque souligne d’ailleurs le caractère hautement prédictif de la théorie de l’évolution, vertu qui est une des caractéristiques majeures de la validité d’une théorie scientifique en général. Par ailleurs, l’embryologie montre que le développement d’un embryon passe par des stades qui rappellent les états embryonnaires d’animaux antérieurs sur l’échelle du temps. C’est le cas notamment de l’embryon humain qui présente à un certain moment un cœur de poisson. De tels faits seraient difficilement compréhensibles sans l’interprétation issue de la théorie de l’évolution.

 

 

 

 

 

4830 VOCATION DE L'HOMME ET DROIT DE PROPRIETE

Publié le 17/01/2025 à 07:50 par cafenetphilosophie Tags : sur vie saint monde chez création dieu nature message texte pouvoir demain

Rubrique "Authenticité des valeurs". Suite du billet N°4823.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome V, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain samedi 18 janvier

 

 

« En effet, rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin. Or selon l’ordre naturel institué par la divine providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l’homme, afin qu’il les utilise pour subvenir à ses besoins. Il en résulte que le partage des biens et leur appropriation selon le droit humain ne suppriment pas la nécessité pour les hommes d’user de ces biens en vue des besoins de tous. Dès lors, les biens que certains possèdent en surabondance sont destinés, par le droit naturel, à secourir les pauvres. C’est pourquoi saint Ambroise écrit : «  Le pain que tu gardes appartient à ceux qui ont faim, les vêtements que tu caches appartiennent à ceux qui sont nus et l’argent que tu enfouis est le rachat et la délivrance des malheureux. » Or nombre de ceux qui sont dans le besoin est si grand qu’on ne peut pas les secourir tous avec les mêmes ressources, mais chacun a la libre disposition de ses biens pour secourir les malheureux. Et, même en cas de nécessité évidente et urgente, où il faut manifestement prendre ce qui est sous la main pour subvenir à un besoin vital, par exemple quand on se trouve en danger et qu’on ne peut pas faire autrement, il est légitime d’utiliser le bien d’autrui pour subvenir à ses propres besoins ; on peut le prendre, ouvertement ou en cachette, sans pour autant commettre réellement un vol ou un larcin. »

Lors du dernier billet consacré au commentaire de ce texte de St Thomas d’Aquin, nous nous étions attachés à questionner de manière critique les présupposés philosophiques de cet auteur et qui le conduisaient à interpréter ses sources bibliques à l’aide des concepts de la philosophie d’Aristote. Or un tel choix présentait l’inconvénient, selon nous, de mettre en avant l’idée de nature concernant l’homme et de défendre l’idée d’un « ordre naturel  voulu par la divine providence ».

Cette idée de nature est toujours dominante au sein de la théologie de l’Eglise catholique, et ce, dans la mesure où le thomisme est officiellement encore la philosophie qui lui sert de référence. Ce choix explique d’ailleurs une large partie des prises de position disciplinaires concernant la contraception, l’interruption de grossesse, l’euthanasie, l’homosexualité etc. Il conviendrait de respecter « l’ordre naturel des choses » qui, en définitive, correspondrait à l’ordre divin lui-même.

Est-il besoin de rappeler que les textes évangéliques et au-delà l’ensemble des textes bibliques restent soit muets sur ces questions comme c’est le cas pour les Evangiles soit reflètent une tonalité différente concernant les livres mythiques sur la création du monde, en particulier les livres de la Genèse. Certes, l’homme est présenté comme étant le sommet de la création, celui qui doit soumettre celle-ci à sa volonté, qui doit poursuivre l’œuvre créatrice mais cette notion de « nature » que ce soit pour l’homme ou « d’ordre naturel » concernant l’ensemble de la nature ne constituent nullement le cœur du message.

Rappelons tout d’abord que ces textes relèvent de l’ordre du mythe et ne prétendent nullement être des textes descriptifs et objectifs de la création, comme le croient encore un certain nombre de personnes hostiles à la religion et qui ne craignent pas de s’appuyer sur leur ignorance qui s’ignore afin de mettre en concurrence ces mythes bibliques et les théories de Darwin notamment. Il faut dire que certains courants fondamentalistes évangélistes américains militent également en ce sens et alimentent par là-même ce type de confusion intellectuelle.

Car quels sont la portée et le sens de ces textes ? Les lire au sens littéral est d’autant plus absurde que les deux premiers livres de la Genèse sont très différents alors même qu’ils délivrent un même message. Si en dépit de leurs différences, ils ont été retenus par la Tradition, c’est là nous semble-t-il la meilleure preuve qu’ils n’étaient pas considérés comme devant être pris à la lettre.

Ces textes bibliques poursuivent un objectif central : en quoi l’idée d’un Dieu tout-puissant et personnel est-elle une hypothèse ontologique qui permette à l’homme de comprendre le monde et d’espérer surmonter la source du non-sens, à savoir la présence et la victoire apparente du « Mal » ? Pour les auteurs de la Bible, le monde tel que nous l’observons ne peut être son propre fondement ni sa propre source. Sa présence ne peut trouver son intelligibilité qu'en supposant un Dieu tout-puissant et parfait, c’est-à-dire incarnant une plénitude d’Etre où tout Mal soit absent. De plus, Le Mal qui remet en cause tout ce qui fait le sens et l‘intérêt de la vie, à savoir les manifestations du « Bien » doit pouvoir être surmonté, puisque l’homme est créé à « l’image de ce Dieu », libre, créateur, responsable. Dès lors, l’homme est appelé à partager la condition divine elle-même si tant est qu’il accepte de faire Alliance avec ce Dieu, de souscrire à sa promesse et de ne pas se replier sur les seules perspectives ouvertes par la création en s’imaginant qu’il peut par ses seules forces atteindre cette plénitude d’existence à laquelle il aspire.

Ce qui est en jeu c’est donc ce choix ontologique fondamental entre deux conditions : l’homme et la création repliés sur eux-mêmes, sur leurs seules forces, (Ce que choisissent mythiquement Adam et Eve) ; ou bien le choix de l’Alliance avec Dieu et ses perspectives de plénitude authentique. Nous sommes bien loin, selon nous, de l’idée de nature telle qu’on la trouve chez Aristote et qui appartient manifestement à univers culturel étranger à la tradition hébraïque.

En conséquence, la propriété, ses règles, qui relèvent du droit humain doivent être soumises à cet impératif d’ordre religieux, c’est-à-dire à un droit divin, qui, dans l’esprit de St Thomas, fidèle en cela à son maître Aristote, est également un «  droit naturel ». Cela signifie que la propriété et le droit qui la régit n’ont rien d’absolu. Leur légitimité repose non sur la seule volonté de l’homme, sur les prétentions à la domination supposée légitime de certains hommes sur d’autres, mais sur l’usage que l’homme en fait : cet usage est-il ou non conforme à la juste répartition des biens et des fruits de la propriété ou bien est-il au seul service de quelques-uns, de leur esprit de lucre, de leur culte de l’argent et du « veau d’or » ?

Remarquons à ce propos que St Thomas ne laisse pas à la « charité » des bien-pensants et fort mal comprise (puisque la charité ne consiste pas selon St Paul à distribuer ses biens ou son surplus aux pauvres mais dans la disposition intérieure où cet acte exprime le désir d’aimer ses frères c’est-à-dire de leur vouloir du bien et non un devoir pour être en « règle » : « Vous aurez beau distribuer tous vos biens aux pauvres, si vous n’avez pas la charité vous n’êtes rien ») le soin d’assurer cette exigence de justice divine. Car les biens de la Terre appartiennent légitimement à tous et donc en cas de besoins non satisfaits par l’injustice humaine ou selon le droit humain, le vol devient possible, légitime et ce, pour deux raisons majeures : en premier lieu, il ne s’agit pas d’un vol du point de vue du droit divin ; en second lieu, cet acte d’insoumission au droit humain est légitimé lorsque ce dernier est ouvertement en violation avec ce qui le fonde ou devrait le fonder, à savoir le droit divin.

Cette analyse n’est pas sans rappeler le préambule de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789 lorsque celui-ci proclame « le droit de résistance à l’oppression » lorsque le droit humain ou positif se trouve en contradiction ouverte avec le « droit naturel ».

 

 

 

 

 

4829 LA FIABILITE DES EVANGILES selon Peter Williams

Publié le 16/01/2025 à 06:00 par cafenetphilosophie Tags : sur center mer place monde voyage chez homme centre fille demain divers nature message pouvoir

Rubrique "Philosopie au fil des jours". Suite du billet N°4822.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome VIII, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain vendredi 19 janvier

 

 

 

 

 

Peter Wiliams est directeur du centre d’étude biblique de Cambridge, un des plus importants du monde. Il pose la question suivante : le contenu des Évangiles repose-t-il sur des témoignages oculaires ? Il commence par citer son compatriote Lewis, auteur des chroniques de Narnia, qui affirme que lorsqu’on examine les propos de Jésus sur sa propre personne, on en conclut soit qu’il est Seigneur, soit qu’il est menteur, soit qu’il est fou. Car ce qu’il prétend être et faire est tellement hallucinant que cela ne relève pas seulement d’un grand homme, car un grand homme ne s’attribue pas autant.

 

Mais une quatrième hypothèse est envisagée par certains : Jésus serait une légende. Cela amène à se poser la question suivante : a-t-on des preuves que les Évangiles sont fiables ? Un sceptique Bart Ehrman, très connu et influent aux USA et par ailleurs un érudit de la Bible, proclame que les Évangiles ne racontent pas de simples faits divers reposant sur des témoignages oculaires mais constituent une propagande en vue de convertir à la foi chétienne par des gens de 5°, 6° ou 19° main.

 

Afin de répondre à cette objection, rappelons ce jeu populaire qu’on appelle « le téléphone arabe ». C’est un jeu pour corrompre le message que vous voulez transmettre. Pour cela certaines règles doivent être observées : on doit chuchoter pour être sûr que le message sera corrompu ; on n’a pas le droit de répéter pour être sûr qu’il sera déformé ; on ne peut entendre le message que d’une seule personne.

 

Supposons que les Évangiles aient été transmis sous la forme du « téléphone arabe ». Commençons alors à nous poser la question suivante : Où ont été écrits les Évangiles ? D’après la tradition chétienne primitive, ils n’ont pas été écrits sur la terre où les évènements se sont produits, à savoir en Palestine ou en Israël. Marc a été écrit à Rome ; Luc à Antioche ou Achaïe ou Rome ; Jean à Éphèse, en Turquie, c’est-à-dire en Asie mineure ; et celui de Matthieu en Judée.

 

Cela amène le sceptique Bart Ehrman à se demander où ces auteurs parlant grec en n’ayant pas vécu en Palestine puisent leur information ? Connaissent-ils ces terres ? Leur agriculture ? Leur architecture ? Leur botanique ? Leurs rites funéraires ? Car peut-on écrire quelque chose d’intelligent sur un pays que l’on ne connaît pas ? Or, pour avoir été écrits si loin des lieux des évènements, les Évangiles demeurent particulièrement exacts.

 

Regardons d’abord s’ils utilisent des noms exacts lorsqu’ils évoquent les acteurs de ces récits. Car la fréquence des prénoms changent selon les époques. Une étude met en lumière que les prénoms juifs en Palestine étaient différents des prénoms juifs ailleurs. Or les auteurs des Évangiles ont utilisé les bons prénoms. Par exemple, le prénom le plus fréquent à cette époque en Palestine est Simon. C’est celui le plus utilisé par Flavius Joseph, historien de la Palestine et par les manuscrits de la Mer morte.

 

Le deuxième prénom en fréquence est Joseph. Or c’est une des prénoms les plus utilisés dans le Nouveau Testament. Si on additionne ces deux prénoms, on constate que 16 % des hommes s’appelaient Simon ou Joseph à cette époque et sur ce territoire et 18 % dans les Évangiles. Si on prend les 9 prénoms les plus utilisés, on obtient 40 % selon les études historiques et 41 % dans les Évangiles. De même pour les prénoms féminins. Marie est le plus usité et il en va de même dans les textes du Nouveau Testament.

 

Si on examine maintenant le classement des 9 prénoms juifs les plus utilisés dans les Évangiles, on s’aperçoit que ce classement est complètement différent en Egypte pour ces mêmes prénoms juifs. Dès lors que les Évangiles utilisent des prénoms fréquents à cette époque en Palestine ils se voient contraints d’accompagner ces prénoms d’autres précisions afin par exemple de distinguer un Simon d’un autre Simon. C’est ainsi que Jésus avait deux disciples se nommant Simon. L’un était accompagné du prénom Pierre ou Céphas et l’autre désigné comme Simon le cananéen ou le Zélote. De même Jésus alla manger chez Simon le lépreux. Il est précisé que c’est Simon de Cyrène qui a porté la croix. Simon Pierre dans les Actes a logé chez Simon le tanneur. Il en va de même concernant le prénom Marie  : Marie-Madeleine ; Marie mère de Jésus et deJacques .

 

Or les prénoms sont toujours difficiles à retenir car il n’y a aucun lien logique entre une personne et son prénom. La précision des textes évangéliques en la matière est une première preuve qu’ils sont le fait de témoins oculaires et qui plus est de première qualité.(vraisemblablement les apôtres Mathieu et Pierre). A cet égard, les Évangiles apocryphes sont dépourvus de cette caractéristique. Dans l’Évangile de Thomas, l’un des plus connu, le personnage principal se nomme Didyme Judas Thomas, c’est-à-dire le jumeau de Judas, ce qui ne se faisait pas à l’époque ; dans l’Évangile de Marie, Jésus n’est pas appelé par son nom mais par celui du « Sauveur » et on ignore de quelle Marie il s’agit ; dans l’Évangile de Judas, il y a seulement deux prénoms juifs, Jésus et Judas et ensuite une foule de gens sortis de nulle part.

 

En revanche l’Évangile de Matthieu illustre s’il en est besoin la remarquable connaissance des prénoms de l’époque. Si on prend en compte les 99 prénoms les plus utilisés en Palestine à cette époque, on constate que l’évangéliste accompagne toujours d’un qualificatif les plus usités et s’en abstient pour les moins usités  pour désigner les 12 disciples de Jésus : Simon, le numéro 1, suivi de « Pierre » ; André, pas classé désigné comme son frère ; Jacques, 11° sur la liste, fils de Zébédée ; Jacques, 5° dans ce classement, présenté comme son frère ; Philippe, 61°, pas de qualificatif ; de même pour Barthélémy, 50° ; Thomas , même pas dans cette liste des 99, n’a lui non plus aucun qualificatif ; Matthieu, 9° dit « le collecteur d’impôts » ; Jacques, 11° fils d’Alphée » ; Thadée, 39°, pas de qualificatif ; Simon, N°1, « Le Cananéen » ; Judas, 4°, dit « l’Iscariote » .

 

Ces statistiques ne sont connues que depuis 2003. Cette démarche fonctionne également avec les dialogues. C’est ainsi que lorsque Hérode croit que Jésus incarne le retour de Jean-Baptiste, le dialogue ne fait pas référence seulement à Jean, classé 5°, mais est toujours suivi par « le Baptiste ». De même lorsque la fille d’Hérode veut sa tête elle précise toujours qu’il s’agit « du Baptiste ».Ainsi la fidélité des Évangiles concerne également la manière de s’exprimer des acteurs de l’époque.

 

Voyons maintenant comment est traité le personnage principal des textes évangéliques, à savoir Jésus de Nazareth. Dans les quatre évangiles, Mathieu, Marc, Luc, Jean, ainsi que chez Thomas et Judas, il est appelé Jésus . Dans l’Évangile de Philippe, un peu plus tardif, entre 150 et 200 ans après les évènements et qui évoque une relation entre Jésus et Marie-Madeleine, élément repris par le Da Vinci Code, il est appelé « Christ » ; dans l’Évngile de Pierre, Seigneur ; dans l’Évangile de Marie, Sauveur. Le nom de Jésus n’apparaît même pas dans les deux derniers.

 

Dans les écrits non chrétiens comme ceux de Tacite,en 64, Jésus est désigné par le terme de Christ et comme étant le fondateur du christianisme ; de même Pline dans une lettre à l’empereur en 112 ; Josèphe un écrivain juif le présente comme Jésus avec le suffixe « Christ ». Bref dans les écrits non chrétiens ou dans les apocryphes, c’est la désignation « Christ » qui domine.

 

En revanche dans les Évangiles la famille de Jésus correspond tout à fait aux normes de l’époque en matière de prénom : Marie, sa mère, N°1 ; Joseph son père N°2 ; Ses frères Jacques, joseph, Simon, Judas avec les N°11, 2 , 1 et 4, Jésus ayant le N°6. Mais dans les Épîtres de Paul, c’est le terme de « Christ » qui domine. On peut donc en conclure que si Jésus a été le premier prénom, le terme de « Christ » est devenu par la suite majoritaire. Si les Évangiles avaient été écrits plus tard, il est probable que le terme de Jésus se serait effacé.

 

Prenons maintenant en considération le nombre de mots au sein de chaque Évangile, celui de Luc étant le plus long et celui de Marc le plus court. C’est l’Évangile de Jean qui possède le plus d’occurrences du mot Jésus et Marc le moins. Si on prend en compte la longueur de chaque Évangile c’est Luc qui fait le moins état du nom de Jésus. La raison en est simple Luc dit souvent « Il » à la place de Jésus. En fait les 4 Évangiles utilisent le prénom Jésus différemment. Il n’y a donc pas eu une conspiration entre les 4 auteurs en vue de parler de Jésus de la même manière. Pourtant ils le nomment de la même manière, à savoir Jésus.. Or il y avait d’autres Jésus dans le Nouveau Testament  comme Jésus Barrabas. C’est pour cela que les foules l’interpellaient comme Jésus de Nazareth parlant ainsi de manière authentique. En revanche les auteurs n’avaient plus besoin d’apporter cette précision. Excepté lorsque c’est nécessaire : Pierre sur le point de trahir est interpellé en lui rappelant qu’il était bien avec Jésus le Galiléen et par un autre comme étant avec Jésus de Nazareth. De même Pilate proclame : voulez-vous que je libère Barrabas ou Jésus qu’on appelle Christ ? Et sur la croix, Jésus est présenté comme le roi des Juifs.

 

Tout ceci est dans l’Évangile de Mathieu. Mais on trouve la même chose chez Marc. Il évoque ce qu’il a enntendu en parlant de Jésus de Nazareth ou Jésus fils de David. Chez Luc, un interlocuteur cite Jésus Maître parce que tous les Jésus n’étaient pas rabbins. Il en va de même des disciples d’Emmaüs qui évoquent Jésus de Nazareth. Sur la croix, le larron ne précise pas le nom de Jésus, mais c’était inutile dans cette situation où c’est une relation interpersonnelle et non avec une foule. De même encore chez Jean : il parle de Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Lorsque Jésus guérit l’aveugle, celui-ci ne fait qu ‘évoquer l’homme qu’on appelle Jésus pour souligner qu’il ne sait rien d’autre.

 

Enfin comment le personnage principal se désigne-t-il ? Contrairement à l’Église primitive, Jésus ne passe pas son temps à dire ce que l’on doit faire avec les non juifs ; il n’explique pas comment l’on doit diriger un culte  mais il enseigne par paraboles. Mais combien de paraboles nous donne Paul ou l’Église primitive  qui n’adhérait pas tellement aux paraboles ? Jésus, la plupart du temps s’autodésigne par l’expression « Fils de l’Homme », ce que ne fait que très rarement l’Église primitive et qui est absent dans les apocryphes.

 

Comme on le voit, les prénoms contenus dans les Évangiles confortent pleinement l’idée que leurs auteurs qui écrivaient hors de la Palestine ont recueilli leurs informations auprès de témoins oculaires de grande qualité. Mais il y a plus. L’étude de ce qui est rapporté concernant les lieux géographiques vont confirmer avec éclat cette première impression.

 

Dans les quatre Évangiles le nom de la ville la plus citée est Jérusalem, la capitale ainsi que Nazareth associée à Jésus. Mais on fait état également de petits villages assez reculés comme Bethfagé près de Jérusalem ou Chorazin en Galilée du Nord. Or comment les auteurs vivant hors de la Palestine pourraient-ils connaître de tels lieux ? De plus ils ne se contentent pas de les citer, ils savent des choses les concernant. Ils savent par exemple que Capharnaüm se situe près de la mer, si la route monte ou descend, les heures de voyage etc.

 

Comparons avec les Évangiles apocryphes. Les quatre Évangiles citent 12 à 14 villes chacun pour un total de 23 villes. L’Évangile de Philippe, deux villes, Jérusalem et Nazreth  et il croit que Nazareth est le deuxième prénom de Jésus donc il n’y a qu’un lieu bien mentionné, c’est Jérusalem. Qu’en est-il de l’Évangile de Pierre ? Seule Jérusalem, la capitale, est citée. Concernant les 13 Évangiles apocryphes les plus anciens, aucune ville n’est située correctement. Dans les 16 Évangiles apocryphes, ce n’est le cas que pour Jérusalem.

Regardons le nombre de mots qui se trouvent dans les 4 Évangiles. Il y a ue égalité remarquable entre les 4 Évangiles en nombre de lieux géographiques cités , entre 4,6 et 4,9 mots de lieux sur 1000 mots. Dans les Évangiles apocryphes, les noms de lieux géographiques sont au contraire infimes. Considérons maintenant la botanique. Zachée, le petit homme, grimpe sur un sycomore à Jéricho pour voir Jésus. Comment Luc qui rapporte l’évènement pouvait-il savoir qu’il y avait des sycomores à Jéricho ? Car il n’y en a pas en Gèce, en Turquie , en Italie mais seulement en Palestine et en Syrie. Seuls des témoins oculaires peuvent rapporter ce genre de détail. Ainsi les Évangiles canoniques s’avèrent exacts sur les noms de lieux, sur les plantes, les formes des maisons, les formes du Temple, les prénoms, la monnaie, le contexte religieux, la hiérarchie sociale.

Il y a très peu d’évènements racontés dans les Évangiles à part la Passion et l’entrée triomphale dans Jérusalem. Un seul miracle se retrouve dans les quatre Évangiles, celui où Jésus nourrit une foule de 5000 hommes. Cela s’accorde avec le fait que Pâques est proche et que les gens se déplacent beaucoup. Ils décrivent les lieux avec précision, faisant état de l’herbe verte, ce qui semble conforme au fait que les 6 mois précédents ont été pluvieux.. Jésus demande dans l’Évangile de Jean à Philippe d’aller chercher du pain. Mais Luc précise que le miracle a eu lieu à Betsaïda et Jean que Philippe était de Betsaïda. Les deux Évangiles se complètent et s’éclairent l’un l’autre. De plus Jean précise que ce sont des miches d’orge ce qui est en accord avec la saison pascale.

Est-ce que les miracles sont le produit d’une exagération tardive ? Peter Williams ne le pense pas. Car ils sont accompagnés de détails mineurs que l’on retrouve pour chacun des miracles. Or le téléphone arabe ne déforme pas l’information de manière sélective. La question porte non pas sur leur réalité mais sur la nature du pouvoir qui les a produits. Ainsi tout milite pour considérer que les Évangiles canoniques constituent des récits fiables.

















4828 L'INFINI METAPHYSIQUE

Publié le 15/01/2025 à 05:57 par cafenetphilosophie Tags : sur monde mode nature cadre demain

Rubrique "Apropos de l'infini". Suite du billet N°4819.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome V, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain jeudi 16 janvier.

 

 

Pour les Grecs, l’infini métaphysique était de l’ordre de l’indéterminé et à ce titre il ne pouvait incarner l’Etre véritable, ce qui est au-delà des apparences et encore moins l’absolu. Il renvoyait tout au contraire à une forme de non-être. Pourtant, les analyses menées sur la notion d’infini mathématique conduisaient à remettre en cause cette conception. L’infini mathématique peut en effet revêtir de multiples formes et peut-être même une infinité, chacun d’entre eux possédant des propriétés propres s’imposant à tous les esprits et constituant de ce fait des réalités idéelles, comme les nombres entiers, les nombres premiers, les nombres décimaux etc… Mais il y a plus car la physique moderne et contemporaine nous apprennent que les réalités idéelles des mathématiques constituent la matrice du réel physique, ce qui permet de le structurer et d’y introduire un ordre. De ce point de vue, l’infini mathématique et l’infini physique ne sont plus étrangers l’un à l’autre mais constituent deux caractéristiques indissociables du réel, c’est-à-dire ce qui résiste à l’imagination ou à la « folle du logis » comme le soutient plaisamment Malebranche au XVII° siècle.

 

Mais l’enseignement que nous proposent les mathématiques à propos de l’infini ne s’arrête pas à ces dernières considérations. Les mathématiques distinguent en effet des infinis dénombrables comme l’infini des nombres entiers et un infini indénombrable, à savoir l’infini des nombres réels. Les premiers infinis relèvent de l’ordre du discontinu et le second de l’ordre du continu, celui-ci incarnant un infini plus grand que les infinis dénombrables, même si l’hypothèse du continu qui caractérise l’infini des nombres réels demeure une proposition indécidable, une proposition que l’on ne peut ni démontrer ni infirmer.

 

Ces considérations mathématiques associées avec certaines hypothèses théoriques physiques visant à unifier la Relativité et la théorie des quanta, en particulier la théorie de la gravité quantique à boucles, nous avaient conduits à associer les infinis dénombrables et l’infini physique de l’ordre des mondes relevant de la finitude. Expliquons-nous sur ce dernier point.

 

Rappelons tout d’abord les hypothèses cosmologiques au sein desquelles nous inscrivons cette réflexion philosophique ou plus précisément métaphysique, si nous appelons métaphysique la démarche philosophique qui tente de poser et de résoudre toutes les questions soulevées par les religions mais également par tous les courants spirituels fussent-ils athées ou agnostiques, et ce, à l’aide de la seule raison. La démarche métaphysique prend en compte des hypothèses portant sur le réel, étrangères par elles-mêmes à ses investigations, mais susceptibles d’alimenter sa réflexion et de s’insérer au sein d’une conception du monde globale. Tel était l’objet de notre choix de la théorie de la gravité quantique à boucles qui vise à unifier les deux théories explicatives contemporaines du réel que sont la Relativité concernant l’infiniment grand et la théorie des quanta concernant l’infiniment petit et qui, à ce jour, s’avèrent incompatibles.

 

Si, pour notre part, nous avons choisi cette hypothèse, non vérifiée à ce jour, plutôt que la théorie des cordes, qui vise le même objectif, c’est tout simplement parce qu’elle s’accorde avec notre conception cosmologique d’ensemble. Nous reprenons en effet à notre compte l’idée d’un multivers, autrement dit l’hypothèse selon laquelle notre Univers observable n’est jamais qu’un Univers fini et limité parmi une infinité d’autres Univers également finis et limités mais différents, chacun des Univers possédant des caractéristiques propres et contingentes.

 

D’où viennent ces caractéristiques ? Chacun des Univers incarne un monde de finitude et en conséquence exclut tout paramètre physique qui relèverait de l’infini, tout au moins d’un infini actuel. C’est ainsi que notre Univers possède maints paramètres exprimant sa finitude. Le mouvement est fini puisque la vitesse la plus élevée est celle de la lumière ; de même les échanges d’énergie s’effectuent selon des quanta déterminés et finis ; de même la température la plus basse tend elle vers le zéro absolu qui correspond à une détermination et une limite précises. Or, selon la théorie quantique de la gravité à boucles, cet Univers est composé d’atomes d’espaces ayant une dimension déterminée et limite. Cet Univers a donc pour origine non pas une singularité assimilable au point mathématique dans l’espace mais à un atome limite ayant des dimensions précises et incompressibles. Enfin, cet Univers est appelé à se contracter après sa période d’expansion et à retourner à ces dimensions limites avant de rebondir vers un autre Univers, non pas vraisemblablement identique ou même semblable mais vers un Univers nouveau et revêtant des caractéristiques spécifiques et contingentes.

 

Il est alors possible de s’interroger sur le lien qui existe entre ces mondes de finitude et les infinis dits dénombrables et qui supposent l’hypothèse du discontinu. Dans le cadre de nos hypothèses métaphysiques, le lien est aisé à établir. En effet, les infinis dénombrables manifestent certes un mode d’actualité mais sont également potentiels car jamais achevés ici et maintenant. C’est ainsi que l’infini des nombres entiers suppose des nombres discontinus puisqu’il n’y a aucun autre nombre entier entre 0 et 1 par exemple mais aussi grand soit le nombre entier choisi il est toujours possible de lui ajouter un et d’engendre un nouveau nombre entier.

 

Or, dans le cadre de notre conception ontologique, tout Etre de finitude, tout Univers si l’on préfère, comporte une actualité finie et limitée enfermant une potentialité infinie, puisque tout Etre de la finitude hériterait de manière libre et gratuite de la possibilité de se dépasser indéfiniment accordée par l’Etre infini et absolu à chacun d’entre eux. Dès lors les infinis dénombrables renvoient à un outil mathématique parfaitement adapté afin de penser la nature profonde et ontologique de tout Ere de finitude et de rendent compte de ses particularités physiques.

 

Mais notre Univers ainsi d’ailleurs que l’infinité hypothétique des Univers de finitude au sein du multivers, aussi discontinus soient-ils d’un point de vue spatial comme le prévoit la théorie de la gravité quantique à boucles, évoluent nécessairement au sein d’une réalité continue qui la transcende ou la dépasse. Il s’agit là, à nos yeux, d’une exigence rationnelle et non d’une affirmation purement arbitraire. En effet, si tel n’était pas le cas, cela supposerait qu’entre les atomes d’espace d’un Etre de finitude quelconque, il n’y ait rien ou bien que ces atomes constituent une parfaite continuité et qu’ils soient contigus les uns aux autres.

 

La première hypothèse fait appel à un « rien » qui existerait entre les atomes d’espace. Or, rationnellement, le rien est impensable. Ou plus précisément, il s’agit d’une modalité de l’Etre en général et non d’une absence radicale d’Etre. Dans ce cas les atomes d’espace présupposent bien une réalité autre que la discontinuité spatiale, une réalité continue au sein de laquelle ils se voient insérés.

 

Reste la deuxième éventualité, à savoir la parfaite contiguité de ces atomes d’espace, ne laissant aucun vide ou aucune réalité autre qu’eux-mêmes et assurant ainsi une continuité ontologique. Ajoutons que si l’on maintient cette contiguité ontologique sans failles, alors il faut tenir le même raisonnement à propos de l’infinité des Univers limités constituant le fameux multivers.

 

Cependant, même si l’on admet l’éventualité d’une contiguité sans faille à l’intérieur d’un Univers donné et entre les différents Univers, il n’en reste pas moins vrai que ces atomes d’espace manifestent chacun pour leur part une réalité de l’ordre du continu. S’ils sont considérés comme des atomes d’espace, c’est tout simplement parce qu’ils incarnent une limite spatiale au-delà de laquelle on ne saurait aller. Leur réalité actuelle se présente comme nécessairement limitée, conformément à leur essence de finitude.

 

Néanmoins, ils enferment ou ils présupposent une continuité actuelle et une infinie continuité actuelle, étrangère comme telle à leur essence propre. Car l’infini relevant du continu est présent au sein de l’Etre, quelle que soit les modalités d’Etre que l’on considère, que ces modalités relèvent d’un infiniment grand ou d’un infiniment petit. En d’autres termes, l’infini qui relève du continu échappe à toute considération de grandeur, de quantification, de mesure, de dénombrement. Il transcende ou il est au-delà de ces considérations qui sont le propre des mondes de la finitude. Il est ontologiquement présent partout et identique à lui-même, quelle que soit la modalité d’Etre limité ou fini que l’on prenne en compte.

Rappelons que d’un point de vue mathématique, s’il est vrai que l’infini continu des nombres réels est plus grand que n’importe quel infini dénombrable que l’on veut, il est vrai également que l’infinité continue des nombres réels qui se situent par exemple entre 0 et 1 n’est pas plus grande que l’infinité des nombres réels se situant entre le nombre aussi grand soit-il et un nombre, le plus petit que l’on voudra.

 

De ce point de vue, l’infini des nombres réels nous éclaire sur la nature profonde d’une réalité ontologique de l’ordre de l’infini continu. Ajoutons à cela que les mathématiques ne sauraient démontrer ni infirmer l’hypothèse du continu, qui demeure une proposition indécidable, conformément au fameux théorème de Gödel. Si nous transposons cette incomplétude au niveau métaphysique, nous pourrions souligner que l’infini continu qui renvoie au véritable infini, à ce qui est radicalement étranger à toute limite, potentielle bien sûr à l’image des infinis dénombrables, mais également actuelle, à l’image de l’infini indénombrable, incarne en quelque sorte cet absolu qui échappe à toute démonstration ou infirmation rationnelles, à cet au-delà de la raison limitée qui est la nôtre.

 

Néanmoins, n’oublions pas que les mathématiques nous enseignent également que ce qui est indécidable, ce qui n’est ni démontrable ni infirmable, peut-être cependant vrai. Le vrai ne se réduit pas nécessairement au démontrable. Comme on le voit, les mathématiques confortent, à nos yeux, maints de nos présupposés ou conclusions ontologiques ou métaphysiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4827 LE KERYGME (2/ 3)

Publié le 14/01/2025 à 06:05 par cafenetphilosophie Tags : sur vie moi saint amour homme enfants fond femme mort heureux dieu art livre demain

Rubrique "Foi et Raison". Suite du billet N°4820.

 

Extrait de La Foi au défi de la Raison, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain mercredi 15 juin.

 

 

 

QUI EST MON PROCHAIN?

 

En ce temps-là, un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »     Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »   Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »     Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »     Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.     Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.     De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.     Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.     Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.     Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’     Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »     Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. » St Luc

 

LA RADICALITÉ DE L'AMOUR

 

Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.  Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.  Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?  Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?  -Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. ..Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande...Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur…St Luc

Invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu'ils n'ont rien à te donner en retour St Luc

LA PRIÈRE

Restez éveillés et priez en tout temps St Jean

Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. .. Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! St Luc

 

Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. St Jean

 

Frères, ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l'action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus.St Paul

 

L'Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L'Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.Et Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l'Esprit St Paul

Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce.St Jean

Vous n’obtenez rien parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, mais vous ne recevez rien; ;en effet, vos demandes sont mauvaises. St Jacques

Puisque c'est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis ; mais puisque tu as demandé le discernement, l'art d'être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage Livre des Rois

J’ai prié, et le discernement m’a été donné.Livre de la sagesse

 

LA LOI ET L'ESPRIT

 

Si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi St Paul

Vous avez été appelés à la liberté.. Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici :Tu aimeras ton prochain comme toi-même St Paul

 

-Frères, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel, car celui quiaime les autres a parfaitement accompli la Loi. Ce que dit la Loi : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras rien ; ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait rien de mal au prochain.  Donc, l'accomplissement parfait de la Loi, c'est l'amour. St Paul

 

Quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture — dans la Loi et les Prophètes — dépend de ces deux commandements. » St Matthieu et St Marc

 

Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur... C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude,débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.St Marc

 

Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle . St Marc

 

L'HOMME EST UN ÊTRE SACRÉ

 

Frères, n'oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous.St Paul



DIEU ET LES APPARENCES

 

Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » Livre de Samuel

 

Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens: ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues    et les salutations sur les places publiques; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé.» St Mathieu

 

Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. St Jacques