CH717064A1 - Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie. - Google Patents

Abstract

L'invention concerne un procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) comprenant les étapes suivantes : a) se munir d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie comprenant un revêtement d'émail; et b) graver au laser dans le revêtement d'émail (5) de manière à définir au moins une surface d'émail, appelée surface rugueuse (3), de rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm. L'invention concerne également un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) comprenant un revêtement d'émail comprenant au moins une surface, appelée surface rugueuse (3), de rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm. Enfin, l'invention concerne une pièce d'horlogerie telle qu'une montre-bracelet, une montre de poche, une pendule ou une pendulette ou bijou comprenant un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon l'invention.

Description

[0001] La présente invention concerne un élément d'horlogerie ou de bijouterie tel qu'un élément de montre-bracelet, de montre de poche ou de pendulette au moins en partie en émail, ainsi qu'un procédé de décoration d'un tel élément. L'élément d'horlogerie ou de bijouterie est typiquement un cadran ou un bracelet.

[0002] Généralement, lorsque de l'émail est utilisé en décoration, il est poli pour être rendu le plus brillant possible. Il est cependant possible de matifier un émail brillant en le trempant dans un bain d'acide. A titre d'exemple, cette technique est utilisée pour la réalisation de vases en émail entièrement mats. L'utilisation de caches protecteurs préalablement au trempage dans un bain d'acide est envisageable pour ne matifier que certaines parties d'émail. Cependant, elle ne permet pas d'obtenir une délimitation nette entre les parties mates et les parties brillantes.

[0003] La conception et la décoration de composants horlogers demande une grande précision en raison notamment des petites dimensions caractéristiques de ce domaine d'application. Il est donc clair que les techniques utilisant un bain d'acide précédemment citées manquent de précision et ne sont pas adaptées à une application dans le domaine de l'horlogerie.

[0004] De manière générale, les décors sur émail sont difficilement reproductibles, de durée de réalisation conséquente et nécessitent un savoir-faire connu de peu d'émailleurs.

[0005] Un but de la présente invention est de proposer un procédé permettant de matifier au moins certaines parties de l'émail d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie, typiquement de manière à y faire apparaître un motif, palliant au moins en partie les inconvénients précités.

[0006] L'invention propose à cette fin un procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie comprenant les étapes suivantes : a) se munir d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie comprenant un revêtement d'émail ; et b) graver au laser dans le revêtement d'émail de manière à définir au moins une surface d'émail, appelée surface rugueuse, de rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

[0007] Avantageusement, la hauteur moyenne arithmétique Sa de ladite au moins une surface rugueuse est typiquement supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

[0008] Avantageusement, l'étape de gravure b) peut permettre de définir plusieurs surfaces rugueuses dont les rugosités peuvent être identiques ou différentes.

[0009] Le procédé selon l'invention permet l'obtention d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie dont certaines parties de la surface de l'émail, voire toute la surface de l'émail, sont matifiées.

[0010] Avantageusement, il permet de former un motif sur le revêtement d'émail en jouant sur le contraste de type „mat/brillant“ résultant de différentes rugosités de la surface du revêtement d'émail. Le motif peut être de forme géométrique ou de toute forme figurative et peut apparaître mat ou brillant.

[0011] Dans le cadre de la présente invention, ladite au moins une surface rugueuse, d'aspect visuel „mat“, définit typiquement une forme pleine, par opposition à un simple sillon ou rainure. Le procédé selon l'invention ne permet donc pas simplement de tracer un contour mat mais permet typiquement de rendre d'aspect mat une surface pleine, comme en la coloriant.

[0012] Typiquement, le contraste apparaît entre les parties gravées à l'étape b) et les parties non gravées et est d'autant plus marqué que la surface du revêtement d'émail à l'étape a), préalablement à l'étape de gravure, présente une faible rugosité. Le contraste peut également apparaître entre différentes parties gravées à l'étape b), ces parties présentant des rugosités plus ou moins importantes.

[0013] De préférence, à l'étape a), au moins une partie de la surface du revêtement d'émail présente une rugosité moyenne arithmétique Ra inférieure à 0,15 µm, de préférence inférieure à 0,10 µm. La gravure réalisée à l'étape b) est alors typiquement réalisée dans ladite partie du revêtement d'émail. Cette partie du revêtement d'émail est appelée surface lisse. Typiquement, la hauteur moyenne arithmétique Sa de la surface lisse est inférieure à 0,15 µm, de préférence inférieure à 0,10 µm. Plus la rugosité de ladite surface lisse sera faible, plus elle aura un aspect brillant. Ladite surface lisse est typiquement issue d'une étape de polissage du revêtement d'émail. Il s'agit avantageusement d'un polissage dit miroir.

[0014] De préférence, à l'étape a), l'ensemble de la surface du revêtement d'émail présente une rugosité moyenne arithmétique Ra inférieure à 0,15 µm, de préférence inférieure à 0,10 µm et/ou une hauteur moyenne arithmétique Sa inférieure à 0,15 µm, de préférence inférieure à 0,10 µm et peut ainsi être qualifiée de surface lisse.

[0015] Avantageusement, à l'étape a), la surface du revêtement d'émail est plane, avec une tolérance de planéité inférieure à 20 µm.

[0016] Typiquement, la gravure réalisée à l'étape b) forme au moins un évidement dans le revêtement d'émail, ladite surface rugueuse se situant au fond de cet évidement.

[0017] Le procédé selon l'invention permet d'obtenir une grande précision pour le décor, conformément aux exigences de la haute horlogerie. Il permet en outre un gain de temps pour l'émailleur et une reproductibilité sur un volume de pièces plus important.

[0018] On notera que ces résultats sont obtenus au moyen notamment d'une opération de gravure de l'émail allant à l'encontre des critères d'homogénéité et de lissage de l'émail prévalant en haute horlogerie.

[0019] L'invention concerne également un élément d'horlogerie ou de bijouterie susceptible d'être obtenu à l'aide du procédé selon l'invention. Ainsi, l'invention concerne un élément d'horlogerie ou de bijouterie comprenant un revêtement d'émail comprenant au moins une surface, appelée surface rugueuse, présentant une rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

[0020] Avantageusement, la hauteur moyenne arithmétique Sa de ladite au moins une surface rugueuse est typiquement supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

[0021] De préférence, au moins une partie de la surface du revêtement d'émail, appelée surface lisse, présente une rugosité moyenne arithmétique Ra inférieure à 0,15 µm de préférence inférieure à 0,10 µm. Avantageusement, ladite au moins une surface lisse est plane, avec une tolérance de planéité inférieure à 20 µm. Sa hauteur moyenne arithmétique Sa est typiquement inférieure à 0,15 µm, de préférence inférieure à 0,10 µm.

[0022] Ladite au moins une surface rugueuse se situe typiquement dans le fond d'un évidement du revêtement d'émail. Elle est de préférence sensiblement parallèle à la surface lisse.

[0023] Dans le cadre de la présente invention, l'élément d'horlogerie ou de bijouterie comprend typiquement un support, le revêtement d'émail étant réalisé sur le support.

[0024] Avantageusement, le profil de rugosité de ladite au moins une surface rugueuse est aléatoire. Ainsi, il ne décrit pas de motif particulier de sorte que chaque élément décoré réalisé reflète la lumière de manière singulière, à la façon d'un travail de gravure mécanique artisanal.

[0025] De préférence, la profondeur moyenne de ladite au moins une surface rugueuse est comprise entre 0,1 µm et 3,5 µm, de préférence entre 0,5 µm et 3,5 µm, de préférence entre 0,5 µm et 3 µm, de préférence encore entre 0,5 µm et 2 µm. Elle est définie ici par rapport au niveau moyen de la surface lisse.

[0026] Avantageusement, pour des raisons esthétiques ou par exemple pour la création d'une indication sur le cadran, le fond de l'évidement ou d'au moins un des évidements définit au moins deux surfaces rugueuses se situant à des profondeurs moyennes différentes.

[0027] L'élément d'horlogerie ou de bijouterie selon l'invention est typiquement un élément de montre-bracelet, de montre de poche ou de pendulette, tel qu'un cadran ou un bracelet ou un élément d'un bijou tel qu'un bouton de manchette.

[0028] Enfin, l'invention concerne une pièce d'horlogerie, telle qu'une montre-bracelet, une montre de poche ou une pendulette, ou un bijou, tel qu'un bouton de manchette, comprenant un tel élément.

[0029] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée suivante faite en référence aux dessins annexés dans lesquels : la figure 1 représente schématiquement et en vue de dessus un cadran pour montre-bracelet selon un mode de réalisation particulier de l'invention ; la figure 2 représente la partie encadrée du cadran illustré à la figure 1 ; les figures 3a à 3c représentent schématiquement une coupe transversale selon l'axe I - I du cadran illustré à la figure 1 à différents stades de sa fabrication ; la figure 4 montre le résultat de mesures de l'état de surface réalisées sur la partie de cadran illustrée à la figure 2, le long de l'axe I - I; la figure 5 illustre les résultats de mesures de l'état de surface réalisées sur trois cadrans distincts similaires à celui illustré à la figure 1 ; Les figures 6, 7 et 8 sont des représentations schématiques en coupe transversale de cadrans selon des variantes de l'invention.

[0030] La figure 1 représente en vue de dessus un cadran 1 selon un mode de réalisation particulier de l'invention. Dans l'exemple illustré, il s'agit d'un cadran 1 d'une montre-bracelet. En variante, il pourrait s'agir d'un cadran d'une montre de poche ou d'une pendulette.

[0031] Le cadran 1 comprend un revêtement en émail 5 comportant des surfaces lisses 2 d'aspect brillant matérialisées par des hachures et des surfaces rugueuses 3 d'aspect mat matérialisées par des points. Ces différents états de surface créent un contraste optique de type mat/brillant permettant de définir un motif. Dans l'exemple illustré, le motif comprend des formes rectangulaires mates sur fond brillant. Cependant, les rôles des différentes surfaces pourraient être inversés de sorte que ce motif apparaîtrait brillant sur fond mat.

[0032] Le motif peut typiquement être géométrique ou figuratif. Il peut par exemple prendre la forme de volutes.

[0033] Typiquement, le revêtement d'émail 5 est de couleur noire et le motif apparaît en noir mat. Cependant, la couleur de l'émail peut changer selon le motif et le rendu final souhaités.

[0034] Un procédé permettant d'obtenir le cadran 1 va être décrit en faisant référence aux figures 3a à 3c. Ces figures représentent schématiquement une coupe transversale selon l'axe I - I du cadran 1 illustré à la figure 1 à différents stades de sa fabrication.

[0035] Lors d'une première étape, on se munit d'un support 4, ici un cadran métallique, par exemple en or, argent ou cuivre, comme illustré à la figure 3a.

[0036] Lors d'une deuxième étape, on forme un revêtement d'émail 5 sur la surface du support 4 destinée à être exposée à la vue de l'utilisateur. L'émail peut être du même type que les émaux traditionnellement utilisés en horlogerie. Il se présente initialement sous la forme d'une poudre qui mélangée à de l'eau devient une pâte que l'on peut étaler sur la surface du cadran. Un passage au four, à une température typiquement comprise entre 700°C et 1000°C, de préférence entre 800°C et 900°C, préférentiellement entre 800°C et 835°C, permet de solidifier l'émail. Les opérations de dépôt de la pâte et de solidification par cuisson peuvent être répétées un certain nombre de fois jusqu'à obtenir un revêtement 5 multicouche ayant l'épaisseur et la terminaison souhaitée. Typiquement, on réalise de multiples cuissons.

[0037] Avantageusement, lors de cette deuxième étape, un revêtement d'émail appelé contre-émail 6 est également réalisé de l'autre côté du support 4. Son épaisseur est à peu près la même que celle du revêtement 5. Il a pour but d'enserrer le support 4 en métal entre deux couches d'émail de manière à éviter sa déformation.

[0038] Optionnellement, la planéité de la surface du revêtement d'émail ainsi formée est rectifiée pour la rendre sensiblement plane, avec une tolérance de planéité inférieure à 20 µm.

[0039] A la sortie du four, la surface du revêtement d'émail 5 est typiquement brillante. Plus sa rugosité moyenne arithmétique Ra sera faible et donc plus elle sera brillante, plus le contraste mat/brillant de l'élément d'horlogerie décoré obtenu sera marqué.

[0040] Ainsi, avantageusement, lors d'une troisième étape, la surface du revêtement émaillé 5 du cadran 1 est soumise à un polissage miroir. Sa rugosité moyenne arithmétique Ra est rendue inférieure à 0,08 µm. La surface ainsi polie est appelée „surface à décorer“, elle est considérée comme une surface lisse et possède un aspect brillant.

[0041] Dans l'exemple illustré, la rugosité moyenne arithmétique Ra des surfaces lisses du cadran 1 est de 0.075 µm et leur hauteur moyenne arithmétique Sa est de 0,105 µm.

[0042] A partir du moment où la surface du revêtement d'émail 5 présente une rugosité arithmétique moyenne Ra inférieure à 0,15 µm, elle est considérée comme une surface lisse. Une surface lisse dans le cadre de la présente invention aura également une rugosité Sa ou hauteur arithmétique moyenne inférieure à 0,15 µm.

[0043] Le support 4 émaillé et poli obtenu à l'issue de cette troisième étape est illustré à la figure 3b. Il possède typiquement une épaisseur E comprise entre 0,85 mm et 1 mm. Le revêtement 5 possède quant à lui une épaisseur e typiquement comprise entre 0,3 mm et 0,4 mm, par exemple de 0,35 mm.

[0044] Alternativement, il est possible de commencer le procédé selon l'invention à la troisième étape en se munissant d'un support préalablement émaillé à polir, ou de commencer le procédé selon l'invention à la quatrième étape qui va suivre en se munissant d'un support préalablement émaillé, poli ou non.

[0045] Lors d'une quatrième étape, le motif désiré est gravé au moyen d'un laser, typiquement au moyen d'un laser femtoseconde, dans l'épaisseur e du revêtement d'émail 5. Le résultat de cette étape est illustré aux figures 1 et 3c.

[0046] Le traitement au laser est typiquement conduit de manière à créer des évidements 7 et de sorte que le fond de chacun de ces évidements 7 définisse une surface 3, appelée surface rugueuse 3, de rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm. De préférence, la hauteur moyenne arithmétique Sa de ladite surface rugueuse 3 est supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

[0047] Dans l'exemple illustré, la rugosité moyenne arithmétique Ra des surfaces rugueuses 3 est en moyenne de 0.60 µm et leur hauteur moyenne arithmétique Sa est de 0,63 µm.

[0048] De telles valeurs de rugosités Ra et Sa pour les surfaces rugueuses 3 donnent un aspect mat à l'émail. Ainsi, les surfaces rugueuses 3 forment le motif illustré à la figure 1. Les parties non gravées de la surface à décorer du revêtement d'émail 5 correspondent aux surfaces lisses 2 d'aspect brillant précédemment décrites. La surface lisse 2 initiale, illustrée à la figure 3, se retrouve divisée en plusieurs surfaces lisses.

[0049] Dans cet exemple, la rugosité moyenne arithmétique Ra des surfaces rugueuses 3 est environ huit fois plus grande que celle des surfaces lisses 2. De façon plus générale, dans le cadre de la présente invention, la rugosité moyenne arithmétique Ra des surfaces rugueuses 3 est typiquement entre six et dix fois, de préférence entre six et huit fois, plus grande que celle des surfaces lisses 2.

[0050] Chacun des évidements 7 possède une profondeur moyenne p inférieure à l'épaisseur e du revêtement d'émail 5 afin de ne pas atteindre le support métallique 4 du cadran 1 lors de la gravure.

[0051] La figure 4 illustre le résultat d'une analyse de l'état de surface de la surface du cadran 1 encadrée à la figure 1 et illustrée à la figure 2, le long de l'axe de coupe I - I. Cela correspond à une vue détaillée de l'encadré de la figure 3c.

[0052] De nombreux procédés de mesure mécaniques et optiques permettent de mesurer finement la topographie d'une surface. Pour le cadran 1, l'état de surface de la surface encadrée à la figure 1 et illustrée à la figure 2 de dimensions 6,3 mm par 3,75 mm a été caractérisé à l'aide de l'appareil Altisurf© et d'une sonde optique confocale CL2 (400µm) réglée à une fréquence entre 250 et 300 Hz avec un pas de mesure de 7 µm × 7 µm. Le logiciel Altimap© a été utilisé pour le traitement des données numérisées.

[0053] Le profil de la surface étudiée le long de l'axe de coupe I - I, illustré à la figure 4, définit quatre plateaux caractérisés par une faible rugosité moyenne arithmétique Ra de 0,075 µm en moyenne correspondant à des portions des surfaces lisses 2 et trois plateaux plus profonds avec une rugosité moyenne arithmétique Ra de 0,60 µm en moyenne correspondant aux surfaces rugueuses 3 définies par le fond des évidements 7.

[0054] Dans le cadran 1 illustré, la surface à décorer était sensiblement plane. Les surfaces lisses 2 sont donc sensiblement planes. Les surfaces rugueuses 3 sont quant à elles typiquement parallèles aux surfaces lisses.

[0055] La figure 5 montre les résultats de mesures de rugosité réalisées sur trois cadrans distincts, similaires à celui illustré à la figure 1, réalisés par la Demanderesse.

[0056] Pour cet exemple, trois cadrans similaires au cadran 1 illustré précédemment ont été réalisés. Leurs revêtements d'émail ont été polis (polissage miroir) avant d'être gravés au laser pour définir des surfaces rugueuses, mates.

[0057] Pour chacun de ces trois cadrans, trois surfaces brillantes et trois surfaces mates distinctes ont été numérisées. Ainsi, pour chaque cadran, trois mesures différentes notées „mes 1“, „mes 2“ et „mes 3“ ont été réalisées pour caractériser lesdites surfaces mates et trois mesures différentes notées „mes 1“, „mes 2“ et „mes 3“ ont été réalisées pour caractériser lesdites surfaces brillantes. Chacune des surfaces étudiées avait des dimensions de 0,70 mm par 0,12 mm. L'état de surface des surfaces étudiées a été caractérisé à l'aide de l'appareil Altisurf© et d'une sonde optique confocale CL2 réglée à une fréquence de 200Hz avec un pas de mesure de 0,5 µm × 0,5 µm. Le logiciel Altimap© a été utilisé pour le traitement des données numérisées.

[0058] Le tableau 1 ci-dessous regroupe l'ensemble des valeurs de Ra et Sa obtenues.

Tableau 1 : Analyse de la rugosité valeur en micromètres)

[0059] SURFACE MATE Cadran 1 Mes. 1 0.655 0.644 0.611 Mes. 2 0.654 0.616 0.658 Mes. 3 0.656 0.615 0.667 Cadran 2 Mes. 1 0.670 0.638 0.622 Mes. 2 0.632 0.594 0.572 Mes. 3 0.653 0.608 0.625 Cadran 3 Mes. 1 0.569 0.539 0.515 Mes. 2 0.577 0.551 0.550 Mes. 3 0.581 0.552 0.590 SURFACE BRILLANTE Cadran 1 Mes. 1 0.098 0.074 0.069 Mes. 2 0.098 0.076 0.075 Mes. 3 0.092 0.065 0.063 Cadran 2 Mes. 1 0.103 0.072 0.075 Mes. 2 0.099 0.072 0.071 Mes. 3 0.100 0.075 0.076 Cadran 3 Mes. 1 0.120 0.079 0.080 Mes. 2 0.129 0.076 0.085 Mes. 3 0.107 0.077 0.086

[0060] La rugosité arithmétique moyenne Ra, correspondant à l'écart moyen arithmétique (norme ISO 4287) a été calculée de deux manières : d'une part avec une série de profils issus de la surface numérisée (fig 5 - barres grises) et d'autre part depuis un profil choisi de la surface numérisée (fig 5 - barres blanches).

[0061] Les valeurs de Ra obtenues varient de moins de 8% entre ces deux modes de mesure pour les mesures sur les surfaces mates et de moins de 11% pour les mesures sur les surfaces brillantes.

[0062] La valeur moyenne de la rugosité arithmétique moyenne Ra obtenue est de 0,60 µm pour les surfaces rugueuses (d'aspect mat) et de 0,075 µm pour les surfaces lisses (d'aspect brillant).

[0063] La hauteur arithmétique moyenne Sa (norme ISO 12587) a également été calculée sur l'ensemble des surfaces numérisées pour les surfaces rugueuses et lisses (fig 5 - barres noires). Elle est de 0,63 µm en moyenne pour les surfaces rugueuses et de 0,105 µm pour les surfaces lisses.

[0064] La description qui précède s'attache à décrire un mode de réalisation particulier à titre d'illustration non limitative, et l'invention n'est pas limitée à la mise en oeuvre de certaines caractéristiques particulières qui viennent d'être décrites.

[0065] En particulier, on notera que le type d'élément d'horlogerie ou de bijouterie décoré peut être différent d'un cadran, il peut par exemple s'agir d'un bracelet de montre, d'un bouton de manchette, d'une pendulette.

[0066] De même, la forme du motif peut varier à l'infini.

[0067] Dans des variantes, l'élément d'horlogerie ou de bijouterie selon l'invention peut inclure une couche de peinture, appelée peinture miniature 8 dans l'épaisseur du revêtement d'émail 5, comme illustré à la figure 6. Une telle peinture est notamment constituée d'un mélange d'oxydes et de liants. La couche de peinture miniature 8 est typiquement visible par transparence à travers la partie du revêtement d'émail 5 qui la recouvre. Il est alors possible de jouer sur la profondeur des évidements 7 pour modifier l'intensité de la couleur de la peinture miniature 8 visible par transparence. On pourra également jouer sur les effets esthétiques et sur les degrés de mats et brillants.

[0068] Dans d'autres variantes, que le revêtement d'émail comporte ou non une couche de peinture miniature 8, chacun des évidements 7 peut comprendre plusieurs surfaces rugueuses 3 et 3' se situant à des profondeurs moyennes différentes, comme illustré aux figures 7 et 8.

[0069] Comme illustré aux figures 7 à 8, le support 4 peut comprendre des parties surélevées sur sa périphérie pour contenir et ainsi faciliter la formation du revêtement d'émail 5 et, s'il existe, du contre-émail 6.

[0070] Le procédé selon l'invention, et en particulier l'étape de gravure de l'émail au laser permet avantageusement de réaliser de façon précise et reproductible des surfaces d'aspect mat sur la surface émaillée, typiquement initialement brillante, d'un élément à décorer tel qu'un élément d'horlogerie ou de bijouterie, typiquement d'un cadran de montre-bracelet.

[0071] L'homme du métier choisi la taille du faisceau laser et programme le nombre et la forme des passages du laser sur l'émail de façon à obtenir la rugosité désirée. Il veille de préférence à ce que le profil de rugosité des surfaces rugueuses soit aléatoire, c'est-à-dire qu'il ne décrive pas de motif particulier, pour un meilleur rendu esthétique.

Claims (15)

1. Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) comprenant les étapes suivantes : a) se munir d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie comprenant un revêtement d'émail (5); et b) graver au laser dans le revêtement d'émail (5) de manière à définir au moins une surface d'émail, appelée surface rugueuse (3), de rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

2. Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 1 caractérisé en ce que, à l'étape a), au moins une partie, appelée surface lisse (2), de la surface du revêtement d'émail (5) présente une rugosité moyenne arithmétique Ra inférieure à 0,15 µm, de préférence inférieure à 0,10 µm, et en ce que, à l'étape b), la gravure au laser est réalisée dans la partie du revêtement d'émail (5) définissant cette surface lisse (2).

3. Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la gravure réalisée à l'étape b) forme au moins un évidement (7) au fond duquel se situe ladite surface rugueuse (3).

4. Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 3, caractérisé en ce que ladite surface rugueuse (3) est sensiblement parallèle à la surface lisse (2).

5. Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 3 ou 4, caractérisé en ce que la profondeur moyenne de la surface rugueuse (3) est comprise entre 0,1 µm et 3,5 µm, de préférence entre 0,5 µm et 3,5 µm, de préférence entre 0,5 µm et 3 µm, de préférence encore entre 0,5 µm et 2 µm.

6. Procédé de décoration d'un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le profil de rugosité de ladite surface rugueuse (3) est aléatoire.

7. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) comprenant un revêtement d'émail (5) comprenant au moins une surface, appelée surface rugueuse (3), de rugosité moyenne arithmétique Ra supérieure à 0,25 µm, de préférence supérieure à 0,40 µm, de préférence supérieure à 0,50 µm, de préférence encore supérieure à 0,60 µm.

8. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'au moins une partie de la surface du revêtement d'émail (5), appelée surface lisse (2), présente une rugosité moyenne arithmétique Ra inférieure à 0,15 µm de préférence inférieure à 0,10 µm.

9. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce que ladite surface rugueuse (3) se situe dans le fond d'un évidement (7) du revêtement d'émail (5).

10. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon la revendication 8, caractérisé en ce que la surface lisse (2) est sensiblement plane.

11. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que la surface rugueuse (3) est sensiblement parallèle à la surface lisse (2).

12. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon l'une quelconque des revendications 6 à 8, caractérisé en ce que la profondeur moyenne de la surface rugueuse (3) est comprise entre 0,1 µm et 3,5 µm, de préférence entre 0,5 µm et 3,5 µm, de préférence entre 0,5 µm et 3 µm, de préférence encore entre 0,5 µm et 2 µm.

13. Elément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon l'une quelconque des revendications 7 à 12, caractérisé en ce que le profil de rugosité de la surface rugueuse (3) est aléatoire.

14. Elément d'horlogerie (1) selon l'une quelconque des revendications 7 à 13, caractérisé en ce qu'il s'agit d'un élément de montre-bracelet, de montre de poche ou de pendulette tel qu'un cadran ou un bracelet.

15. Pièce d'horlogerie telle qu'une montre-bracelet, une montre de poche, une pendule ou une pendulette ou bijou comprenant un élément d'horlogerie ou de bijouterie (1) selon l'une des revendications 7 à 14.