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Des Spécificités de La Traduction Pour Enfants

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Des SPECIFICITES DE LA

TRADUCTION POUR
ENFANTS

Rissikatou MOUSTAPHA-BABALOLA
Maître de Conférences (CAMES)
Linguistique Appliquée (Traduction)
Université d’Abomey-Calavi/Bénin
Introduction
Écrire et traduire pour les enfants sont deux actes

étroitement liés, supposant tous deux des méthodes et des

techniques particulières, étant donné qu'il s'agit dans les

deux cas d'un public spécial. En plus de restituer le sens le

plus fidèlement possible, le traducteur est face à des

contraintes linguistiques et culturelles qu'il doit adapter à

un lectorat jeune et pas aussi aguerri que le public adulte.


Introduction (suite)
A toutes les difficultés inhérentes à toute traduction s’ajoutent

l’adaptation du style et du niveau de langue et la gestion des

informations pouvant heurter la sensibilité d’un public jeune.

Rappelons que dans la majorité des cas, ce public ne sait pas

lire et le texte traduit est mis sous forme de comptine avec des

images attractives afin de mieux captiver leur attention.

L’esprit de créativité du traducteur s’avère être un atout

majeur pour réussir une telle aventure.


Introduction (suite)
Quelles méthodes de traduction s’adaptent le mieux à ce type de

public ?

Quelles sont les dispositions à prendre pour s’assurer de la justesse et

de la fidélité au texte source du message tout en respectant la

naïveté et l’innocence de ce public particulier? Telles sont certaines

des questions auxquelles nous nous proposons de répondre à travers

cette communication.
Des obstacles à la traduction pour enfants

La question «Comment traduire pour les enfants ? », soulève avec

elle des interrogations sur des méthodes, des pratiques différentes

de la traduction de la littérature en général, à mettre en

application, et des contraintes spécifiques à prendre en compte.

La dimension culturelle peut être un défi, notamment si l’histoire

est racontée dans un univers spécifique à un pays, rendant ainsi

l’adaptation pour un espace géographique différent plus complexe.


Des obstacles à la traduction pour enfants
Même si on a l’impression que cette difficulté se généralise à tout type

de traduction, car, bien évidemment, pour bien traduire, il faut avant

tout avoir de grandes connaissances dans la culture cible, l’obstacle ici

réside au niveau du public ciblé, les enfants étant un public non aguerri.

La traduction doit leur être accessible : il n’est pas question de

complexifier le texte de départ, encore moins de le simplifier à outrance,

mais de faire découvrir à ce public bien particulier un univers provenant

de l’étranger, lui permettre de comprendre l’histoire et la morale cachée

derrière celle-ci.
Des obstacles à la traduction pour enfants

Dans sa quête du juste milieu entre la sensibilité du public

cible et la fidélité au texte de départ, mettant ainsi le

traducteur entre le marteau et l’enclume, le confronte à

un certain nombre de défis qui ne sont pas des moindres

qui seront l’objet de la suite de cette présentation.


Défi du traducteur : Simplicité ou ciblage?
Penser qu'il est facile de traduire pour enfants représente le

principal piège de la traduction pour la jeunesse. Les

spécialistes du domaine signalent ce piège plus d'une fois

comme E. Paruolo, traductologue, enseignante de la traduction

littéraire, traductrice de conte et de littérature ludique qui

affirme que: « traduire du simple est plus difficile que de

traduire du compliqué car il s'agit en fait d'une trompeuse

simplicité » (Constantinescu, 2008, 243).


Défi du traducteur : Simplicité ou ciblage?
V. Douglas (2008, 111) explique qu'écrire pour la jeunesse « semble

exiger une fluidité et une lisibilité satisfaisantes dans la langue d'arrivée,

si bien que les contraintes de toute traduction se trouvent amplifiées » .

Le public cible que sont les enfants comporte en lui-même la spécificité

de la traduction pour la jeunesse. Défini par R.-M. Vassalo comme «

lecteur au balluchon léger » (2001, 45), l'enfant ne possède en effet pas

le même bagage ni les mêmes capacités culturelles, linguistiques et

affectives qu'un adulte.


Défi du traducteur : Simplicité ou ciblage?
Si l'écriture de la littérature de jeunesse se plie à ces exigences, la

traduction en fait de même. Et il va s'agir, selon Ateliers, d'une traduction

« cibliste » (2001, 51), au sens où elle est axée sur le destinataire, à

chaque fois unique et différent, mais dont certaines particularités sont

clairement circonscrites.

Le traducteur se doit de mettre en place une nouvelle relation de lecture

qui tienne compte des spécificités de son lectorat afin de créer l'état

d'intimité avec l'auteur. Dans ce labyrinthe traductologique, quelles

techniques adopter pour rendre le texte de départ?


Techniques de traduction

Parmi toutes les spécialités qui s’ouvrent aux traducteurs, la

traduction pour enfants reste sans doute l’une des plus nobles.

Elle fait découvrir à la jeunesse d’aujourd’hui des réalités

différentes de la sienne : des cultures, des lieux et des

événements lointains ou imaginaires. Elle contribue à l’éveil

intellectuel et social d’une génération au monde qui l’entoure.


Techniques de traduction
La diversité des points de vue dans le choix des mots qui semble, être

un obstacle majeur nous donne l’occasion d’explorer plusieurs aspects

d’une spécialité mal connue. Comme le suggère Vera White (2009), le

traducteur se doit de modifier l’histoire afin de transmettre une

idéologie sociopolitique; de même le traducteurs pour enfants se doit

d’appliquer des techniques pour le seul et unique bien du public cible.

Dans ce cas de figure, l’adaptation et le domestication semblent être

incontournables.
Techniques de traduction
L’Adaptation

Les adaptations, largement pratiquées jusqu'au milieu du XXe siècle ont

contribué à l'infantilisation des jeunes lecteurs et à fausser leur perception

des textes qu'ils lisaient. La visée éducative et pédagogique encore

prédominante, les traducteurs ne considéraient pas anormal le fait de «

redoubler » l'écrivain dans sa mission éducative (Nières-Chevrel, 2009,

180). Par adaptation nous entendons ici la suppression de certains passages,

voire chapitres d'un livre jugés trop difficiles, trop durs ou trop cruels pour

le lectorat cible.
Techniques de traduction
Cette technique répond notamment aux préconisations de spécialistes
du domaine, tels R. Oittinen, qui pense que le traducteur doit « se
concentrer principalement sur le fil narratif de l'œuvre quitte à aplanir
voire supprimer tous les éléments socio-culturels susceptibles de
déconcerter l'enfant lecteur » (2008, 115).

L'adaptation commence donc lorsque le traducteur démantèle la


structure du paragraphe pour en supprimer plusieurs phrases, au risque
d'entraîner des incohérences. Malheureusement, la distinction est fragile
car la suppression de mots, phrases, voire paragraphes est toujours
d'actualité, bien souvent sous la pression éditoriale et la limite du temps
dont dispose le traducteur.
Techniques de traduction
Cependant, il s'avère que le fait d'adapter permette de suivre les
préceptes de la définition et des caractéristiques de la littérature de
jeunesse, à savoir la lisibilité, l'accent mis sur le rythme, le
recentrage sur le récit principal, la facilité de la lecture, la
communication du squelette narratif du texte et le dynamisme du
récit.

L’adaptation apparaît ainsi comme un mal nécessaire dans la


traduction pour enfants tout en essayant autant que possible de
préserver l’essentiel du message de l’auteur du texte de départ.
Techniques de traduction
la Domestication

Cette technique prend en compte deux aspects majeurs que sont le vocabulaire et le

niveau de langue. Certains traducteurs, ou peut-être devrait-on parler d’adaptateurs,

décident de domestiquer le texte.

La domestication consiste à adapter de façon systématique, ou à acclimater, les

références culturelles, les noms propres de la langue source dans la culture de la

langue cible.

La lisibilité étant le critère premier de la littérature et de la traduction pour la

jeunesse, le niveau de langue et le vocabulaire, partie intégrante de cette technique,

sont également à prendre en compte.


Techniques de traduction
L'enfant est invité alors à découvrir les choses par lui-même et même

s'il comprend les détails avec un certain décalage par rapport au

lecteur original, ce retard n'entrave pas sa compréhension. Cette

« part de mystère » (Ateliers, 2001, 51) peut même augmenter son

intérêt, son plaisir. L'opacité de certains mots peut également faire

partie de l'énigme souvent présente dans les intrigues des histoires

destinées au jeune lectorat. Cette démarche participe de la visée

d'ouverture et de tolérance dont la littérature de jeunesse fait son

apanage.
Conclusion
La visée pédagogique s'est élargie et la traduction correspond à l'idée

d'initiations à d'autres civilisations, d'autres cultures et d'autres

coutumes. Dans une époque où la mondialisation a rapproché les

continents, il s'agit d'ouvrir à la différence, à la culture de l'autre. Ce qui

pourrait donner à la traduction de la littérature de jeunesse un statut

humaniste. Faire sentir à un enfant qu'un livre est traduit et donc pensé,

écrit dans une autre langue que la sienne lui permet de pouvoir et de

vouloir s'ouvrir sur le monde.


Conclusion
Les techniques susmentionnées ne permettent pas d’introduire une culture

étrangère à un enfant, elle utilise plutôt des références qui lui sont

familières. Il est vrai qu’ainsi faisant, l’on perd l’identité culturelle du

texte d’origine que l’on croit à tord ou à raison inutile pour le

développement de ce public cible.

Dans ce dualisme culture étrangère-culture cible, le traducteur se doit,

avec une bonne dose de créativité, de produire le même effet percutant

que dans le texte original. Cela vaut aussi pour le choix du vocabulaire. il

faut utiliser une terminologie qui garde un sens proche du texte original.

S’ajoute à toutes ces contraintes, la morale.


Conclusion

Il faut bien garder à l’esprit qu’une comptine est ludique pour les

enfants, qu’elle leur fournit, par la même occasion, un enseignement

précieux. Toutefois, contrairement à la fable, ce genre n’est pas tout

aussi explicite. C’est au milieu de toutes ces contraintes que des pertes

linguistiques, culturelles, historiques et de formes peuvent être

constatées dans la traduction. Il arrive que des versions traduites perdent

la morale présente dans le texte d’origine ou alors que la traduction ne

permette pas facilement aux enfants de saisir la morale de l’histoire, ce

qui est vraiment dommage.


MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION!
Des SPECIFICITES DE LA
TRADUCTION POUR ENFANTS

Rissikatou MOUSTAPHA-BABALOLA
Maître de Conférences (CAMES)
Linguistique Appliquée (Traduction)
Université d’Abomey-Calavi/Bénin

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