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Aimé Césaire
• Poète, dramaturge et homme politique
• Né en 1913, à Basse-Pointe, à la Martinique. • Une bourse d’étude pour aller à Paris. • Juger son peuple servile: un peuple qui manque qui a perdu son dignité, son sentiment de grandeur. • Arrivé en 1931 à Paris: Rencontre, au lycée Louis-le-Grand, Léopold Sédar Senghor, qui lui fait découvrir l’Afrique, le réconciliant avec les racines de sa culture. • Entré à l’Ecole Normale Supérieure en 1935: Fonder avec Léon Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor le journal l’Étudiant noir, dans lequel se forgera peu à peu le concept de « négritude » , en réaction à l’oppression du système colonial. • Un rôle considérable dans la prise de conscience des intellectuels noirs d’Afrique et des Caraïbes. Négritude: Une littérature de combat • Le mouvement de la négritude se forme à Paris, dans l’entre-deux guerres. À cette période l’idéologie portée par les puissances colonisatrices est celle de la table rase : ce sont elles qui ont apporté les valeurs de la civilisation à une Afrique qui jusqu’ici n’avait rien créé, ni inventé. • Pour les trois jeunes intellectuels noirs que sont le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Guyanais Léon Gontran Damas et le Martiniquais Aimé Césaire, cette vision est remise en cause par la lecture des ethnologues qui leur révèlent le passé pré-colonial de l’Afrique ainsi que par le combat des noirs américains et le mouvement de la Renaissance de Harlem pour le renouveau de la culture Afro-américaine durant les années 1920 aux États-Unis. (Alain Locke, Langston Hughes, Jessie Fauset, James Weldon Johnson) – l’inégalité, l’égalité des minorités, le racisme, l’esclavage, les conditions de vie des noirs, • La littérature noire américaine s’inspire alors du folklore africain en empruntant aux formes les plus diverses : chants religieux, contes animaliers, superstitions, devinettes • Nourris par des écrivains comme Langston Hughes ou Claude McKay, ils lisent La Revue du Monde Noir et se retrouvent dans le salon littéraire des sœurs Nardal (Paulette, Jeanne, Alice...) Ils finissent par s’associer pour fonder la revue L’Étudiant noir dans laquelle se trouvent les premiers textes théoriques relatifs au concept de la «négritude». • Ce mot, créé par Aimé Césaire vers 1936, a été ainsi défini par Léopold Sédar Senghor dans l’ouvrage, La Poésie de l’action : • « La négritude se présente sous deux aspects : objectif et subjectif […]. C’est objectivement l’ensemble des valeurs de civilisation du monde noir, dont le sens de la communion, le don de l’image analogique, le don du rythme fait de parallélismes asymétriques. D’un mot c’est une certaine dialectique, mieux une symbiose entre l’intelligence et l’âme, l’esprit et la matière, l’homme et la femme, etc. La négritude est aussi une certaine volonté et une certaine manière de vivre les valeurs que voilà. C’est surtout ce dernier sens que lui donne Aimé Césaire. […] On nous a accusés en effet de le sous-tendre par la haine du blanc, et l’on a présenté le mouvement de la négritude comme un mouvement raciste. Il n’en n’est rien […].» • La négritude, pour l’un des partisans de ce concept littéraire, Aimé Césaire, est une réalité éthique… [qui] n’est pas essentiellement de l’ordre biologique. … [qui] fait référence…à une somme d’expériences vécues qui ont fini par définir et caractériser une des formes de l’humanité destinée telle que l’histoire l’a faite : c’est une des formes historiques de la condition faite à l’homme… La Négritude [est] …une communauté d’un type bien particulier…une communauté d’oppression subie, une communauté d’exclusion imposée, une communauté de discrimination profonde…communauté aussi de résistance continue, de lutte opiniâtre pour la liberté et d’indomptable espérance
• Aimé Césaire – Discours sur le colonialisme
• Selon Césaire, la négritude est: • Une manière de vivre l’histoire dans l’histoire : l’histoire d’une communauté avec ses déportations de populations, ses transferts d’hommes d’un continent à l’autre, des souvenirs de croyances lointaines, ses débris de cultures assassinées. • Une recherche d’identité. • Une prise de conscience de la différence, comme mémoire, comme fidélité et comme solidarité : «la conscience d’être noir, simple reconnaissance d’un fait qui implique acceptation, prise echarge de son destin de noir, de son histoire et de sa culture » • Un combat contre l’inégalité. • Une forme de révolte contre le système mondial de la culture tel qu’il était constitué…pendant les derniers siècles et qui se caractérise par un certain nombre de préjugées, de pré-supposés qui aboutissent à une très stricte hiérarchie. • Oeuvres principales • Les armes miraculeuses (poésie), 1946 ; Soleil cou coupé (poésie), 1948 ; Corps perdu, (poésie) 1949 ; Discours sur le colonialisme (essai), 1955 ; Lettres à Maurice Thorez, 1956 ; Et Les chiens se taisaient (poésie puis théâtre), 1956 ; Ferrements, (poésie), 1960 ; Cadastre, (poésie), 1961 ; Toussaint Louverture, (historique), 1962 ; La tragédie du roi Christophe, (théâtre), 1963 ; Une saison au Congo, (1967) ; Une tempête, (théâtre), 1969 ; Œuvres complètes, 1976 ; Moi, laminaire…, 1982. Cahier d’un retour au pays natal (1939) • Voyage en Croatie : une île nommée Martiniska comme son pays natal, qui lui inspire à rédiger Le cahier d’un retour au pays natal. • Parution de la première version dans la revue mensuelle Volontés mais elle passe alors inaperçue car l’on vit les prémices de la seconde guerre mondiale en Europe. • André Breton rencontre Aimé Césaire et sa poésie en Martinique • Fasciné par la poésie d’Aimé Césaire, Breton écrit une préface pour l'édition bilingue du Cahier d'un retour au pays natal. • Une œuvre poétique de Aimé Césaire sous la forme de vers libres. • Influencé par le mouvement littéraire de surréalisme, Césaire utilise les métaphores et les expressions de la révolte. • « ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre » • Le poème « Cahier d’un retour au pays natal » est un texte d’une quarantaine de pages rédigé en vers libres. Le « Cahier d’un retour au pays natal » est celui du retour à la Martinique, qui s’accompagne de la prise de conscience de la condition inégalitaire des Noirs. Il représente une dénonciation forte et rejer fervent du racisme et du colonialisme. • Une identité qui a souffert: « l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme- torture on pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer -parfaitement le tuer- sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne… » • « Cahier d’un retour au pays natal » constitue l’un des points de départ de la négritude, mouvement littéraire rassemblant des écrivains francophones noirs autour de thèmes comme l’anticolonialisme. • Narration de l’histoire personnelle du poète, celle de ses ancêtres, à l’Histoire collective, celle de l’esclavage, de son île, des peuples de terres anciennement colonisées. • Cahier d'un retour au pays natal : 1956, le poète revient sur les premières années de sa vie, dans des bidonvilles sordides où misère et corruption cohabitaient. Aimé Césaire semble écartelé entre deux cultures : dans ce poème, la relation qu'il instaure avec les images de son enfance est ambiguë. En effet, les impressions qu'en dégage le lecteur sont curieusement contradictoires • Combat d’un homme jugé inferieur, multiculturel mais déraciné et son cri de révolte, un appel à une prise de conscience des martiniquais et de tous les hommes • Une île négligée, une île qui mérite l’attention, des effots d’amélioration des conditions de vie • La Martinique: L’une des îles de l’archipel caribéen bléssée
« Iles cicatrices des eaux
Iles évidences de blessures Iles miettes Iles informes Iles mauvais papier déchiré sur les eaux Iles tronçons côte à côte fichés sur l’épée flambée du Soleil » • Dénoncer l’insignifiance de ces îles caribéennes pour le reste du monde. • Faire au courant le reste du monde de leur peine, de leur histoire sanglant. • « Dans ma mémoire sont des lagunes. Elles sont couvertes de têtes de morts. Elles ne sont pas couvertes de nénuphars. Dans ma mémoire sont des lagunes. […] Ma mémoire est entourée de sang. Ma mémoire a sa ceinture de cadavres ! ». • Les martiniquais : un peuple qui souffre de famine • L’éducation scolaire et l’instruction religieuse: non plus une priorité Et ni l’instituteur dans sa classe, ni le prêtre au catéchisme ne pourront tirer un mot de négrillon somnolent, malgré leur manière si énergique à tous deux de tambouriner son crâne tordu, car c’est dans les marais de la faim que s’est enlisée sa voix d’inanition (un-mot-un-seul-mot et je-vous-tiens – quitte-de- la – reine-Blanche-de-Castille, un-mot-un-seul-mot, voyez – vous ce – petit – sauvage-qui-ne-sait-pas-un- seul -des-dix – commandements-de-Dieu) car sa voix s’oublie dans les marais de la faim, et il n’y a rien, rien à tirer vraiment de ce petit vaurien, qu’une faim qui ne sait plus grimper aux agrès de sa voix une faim lourde et veule, une faim ensevelie au plus profond de la Faim de ce morne famélique
Cahier d’un retour au pays natal : Présence Africaine. 12)
• Partir: connaître le monde / apprendre la vie ailleurs • Revenir: partager l’experience / enseigner • Devenir un homme du monde : Il s’identifie aux Juifs, aux Africains, aux Hindous et aux Noirs de Harlem. Il se revendique comme l’un de ces hommes oppressés et se donne pour mission de faire entendre leur lutte. « Partir… j’arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J’ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ». Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : […] « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » • Accepter soi-même : embrasser le passé de son peuple • Des noirs antillais : les héritiers des méfaits de l’époque coloniste: l’esclavage • J’accepte… j’accepte… entièrement, sans réserve… ma race qu’aucune ablution d’hysope (çörük otu) et de lys mêlés ne pourrait purifier ma race rongée de macules (leke) ma race raisin mûr pour pieds ivres ma reine des crachats et des lèpres ma reine des fouets (kırbaç) et des scrofules (deri veremi) ma reine des squasmes et des chloasmes (bir tür deri hastalığı) (oh ces reines que j’aimais jadis aux jardins printaniers et lointains avec derrière l’illumination de toutes les bougies de marronniers !). J’accepte. J’accepte. • Thèmes principaux • L’identité de nègre réduite à un non-personne, à un objet. • Le rejet de la règne des blancs • Le colonialisme • La violence • Le racisme – inferiorité / superiorité • L’assimilation "Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi..." (Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, 1947) D’ailleurs, Césaire est un militant de l'autonomie antillaise. Après avoir dénoncé l'extrême misère à laquelle la colonisation a réduit la Martinique mais aussi la tendance de son peuple à accepter une prétendue infériorité, le poème s'achève sur une revendication de dignité: Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l'audience comme la pénétrance d'une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l'Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie que nous n'avons rien à faire au monde que nous parasitons le monde qu'il suffit que nous nous mettions au pas du monde mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu'a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite.