Rapport Final
Rapport Final
Rapport Final
Jury
Président
Suffragants :
2
Dédicace
Grand Merci…
3
Remerciements
Le présent travail a été réalisé dans le cadre de la préparation du diplôme du Cycle Supérieur de Gestion
de l‟ISCAE.
Ce travail a été mené sous la direction de M. H.CHAGAR, Professeur associé à l‟ISCAE, qu‟il trouve
ici notre profonde reconnaissance pour l‟intérêt avec lequel il a suivi notre travail de recherche, pour sa
rigueur et les échanges fructueux ainsi que le savoir transmis durant toute la période du cycle de
formation à l‟ISCAE.
Nous exprimons notre gratitude à M. O. FARAJ, Directeur des Affaires Administratives et Générales, au
Ministère de l‟Economie et des Finances, pour nous avoir permis de mener notre recherche au sein de sa
Direction.
Nous adressons nos vifs remerciements à Mr. J. KHOUMRI, Professeur à l‟ISCAE qui nous honore en
acceptant de venir juger ce travail.
Nos remerciements sont, également, adressés à Mme N. ROUX, Directrice du projet contrôle de gestion
à la Direction Générale de la Comptabilité Publique au Ministère Français des Finances et à M. M.
RHALLOUSSI, Directeur du contrôle de gestion et des systèmes d‟information à l‟Office Nationale de
l‟Eau Potable, pour leur disponibilité et leur collaboration dans la réalisation de ce travail.
Nos très sincères remerciements sont adressés, enfin, Mlle N. GRAICH, MM. M. KHARMOUDI, A.
MAHMOUD, A. BENSASSI et M. BOUAZZAOUI, pour leur support et leur soutien tout au long de la
réalisation de ce travail.
4
Liste des figures 8
Liste des tableaux 11
Liste des abréviations 13
Résumé 15
INTRODUTION GENERALE 19
5
2.3.1: L’expérience française : DGCP (MINEFI) 107
2.3.2: L’expérience de l’ONEP 115
6
VI- CONCLUSION GENERALE 234
BIBLIOGRAPHIE 237
ANNEXES 239
GLOSSAIRE 274
7
Liste des figures
8
Figure 25: Cartographie processus DPL 89
Figure 26: le schéma récapitulant les contrôles exercés dans le secteur public 100
Figure 39 : Déploiement des objectifs sur les processus et les activités 137
9
Figure 50: synthèse des phases du projet 223
10
Liste des tableaux
11
Tableau 22 : Comité de coordination 224
12
Liste des abréviations
DB : Direction du budget
SP : Service du patrimoine
13
CMD : Contrôle modulé de la dépense
14
Résumé
Le présent travail se propose de dresser le cadre conceptuel et instrumental pour la mise en place
d‟un système de contrôle de gestion au niveau des processus de la chaîne logistique, dont la gestion
relève du champ des attributions de la Direction des Affaires Administratives et Générales, en réponse à
trois niveaux de préoccupations cognitives, techniques et méthodologiques.
En effet, et malgré l‟amorce du processus de gestion axée sur les résultats et l‟instauration
progressive de la démarche de programmation stratégique, du processus de contractualisation, ces
approches butent sur la définition d‟indicateurs de performance significatifs, d‟un dispositif de pilotage
pertinent et d‟un cadre cohérent permettant le lien entre la stratégie, les objectifs opérationnels et la
performance des entités.
La mise en place d‟un système de contrôle de gestion, en particulier au niveau desdits processus,
permettra à l‟aide d‟outils propres à ce système d‟asseoir les bases de liens entre les moyens utilisés, les
objectifs attendus et les résultats effectivement obtenus, dans l‟optique d‟augmenter la maîtrise de la
gestion de ces processus et d‟assurer la pérennité de l‟organisation.
D‟autant plus que la diversité des sources bibliographiques, la richesse du concept et l‟étendue de
son périmètre par rapport aux autres formes de contrôle nécessitent, ipso facto, un effort de
normalisation et de vulgarisation dans le sens d‟une meilleure appropriation par les agents et les
responsables chargés de l‟alimenter et de l‟animer à la base.
Le contrôle de gestion peut être appréhendé, à ce niveau, comme un système de pilotage mis en
oeuvre par un responsable dans son champ d‟attribution en vue d‟améliorer le rapport entre les moyens
engagés et les résultats obtenus dans le cadre déterminé par une démarche stratégique préalable ayant
fixé les orientations. Il permet d‟assurer à la fois le pilotage des services sur la base d‟objectifs et
d‟engagements de service et la connaissance des coûts, des activités et des résultats.
Cette première partie a abordé aussi les questions liées aux outils du contrôle de gestion et à son
articulation avec le pilotage de la performance. Un outil est dit pertinent s‟il correspond à un besoin réel
au sein de l‟organisation, s‟il permet de répondre aux attentes des gestionnaires et des décideurs au bon
moment et avec une précision satisfaisante, en cohérence avec les coûts de sa mise en œuvre et de son
déploiement.
Les instruments du contrôle de gestion devant être conçus en cohérence avec les besoins et
l‟activité afin qu‟ils puissent trouver leur place dans la boîte à outils réellement utilisée par les
responsables et décideurs.
15
Le benchmarking effectué par rapport à l‟expérience de la Direction Générale de la Comptabilité
Publique relevant du Ministère des Finances Français a permis d‟une part de confirmer la nécessité
d‟adaptation des méthodes et pratiques du contrôle de gestion au contexte particulier dans lequel elles
sont mises en œuvre. Les avancées constatées au sein de cette direction ont été tributaires d‟un
engagement fort du top management, de la démarche participative et des mesures d‟accompagnement
déployées en terme d‟outils, de formation et de communication. L‟analyse comparative faite par rapport
à l‟expérience de l‟Office Nationale de l‟Eau Potable a fait ressortir l‟importance d‟une vision intégrée
du projet de mise en place du contrôle de gestion, intégrant la rénovation des modes de gestion, le
déploiement des systèmes d‟information et la codification et la structuration de la comptabilité
analytique.
Le diagnostic de l‟état des lieux et l‟exploration du terrain ont permis de cerner le périmètre
d‟analyse, le champ étudié ainsi que les pratiques métiers.
Pour ce faire, une démarche en 8 étapes a été présentée et appliquée aux fins d‟étude des
processus de la chaîne logistique et de construction du dispositif de pilotage.
Les conclusions et recommandations ont été centrées sur les aspects opérationnels, en mettant en
relief les champs habituels du contrôle de gestion (planification et dialogue de gestion, pilotage de
l‟efficacité et de l‟efficience, construction des indicateurs et tableaux de bord…etc).
16
Le deuxième axe porte sur le pilotage de l‟efficacité et de l‟efficience des processus métiers et
dont l‟illustration a été opérée pour les activités principales de ces processus. Des pages de signalisation
ont été proposées à cet égard, pour renseigner et informer les managers, d‟un seul coup d‟oeil de
l‟avancement des réalisations ou alerter sur les seuils critiques nécessitant des prises de décision.
44%
50%
50%
Déperditions en coût mensuel
(Efficience Stock)
11%
50KDH
3OKDH
Le déploiement d‟un tel dispositif articulé autour des deux axes précités nécessite l‟adoption et la
concrétisation de plusieurs mesures d‟accompagnement. Ces mesures portent aussi bien sur la logique
d‟approche et de conduite des actions relatives à la mise en place d‟une démarche de performance au
sein du Ministère que sur les volets organisationnels, humains et comportementaux.
Il s‟agit, par ailleurs, d‟insister sur l‟importance de la gestion par projet, des systèmes
d‟information et de la conduite du changement pour l‟ancrage des pratiques du contrôle de gestion et la
concrétisation de leurs apports dans le sens de l‟amélioration des performances.
A cet égard, il s‟agira de consolider les efforts entrepris, de mutualiser les bonnes pratiques et
fédérer les synergies autour du « projet pilotage par la performance MEF », partant de la désignation du
chef de projet, à la nomination des organes de pilotage et de suivi, à la définition du calendrier de mise
en œuvre et des phases y afférentes.
17
La conduite de changement représente le dernier volet des mesures d‟accompagnement, car en
fait, le contrôle de gestion doit conduire, au-delà de la seule fonction de pilotage de l‟efficacité et de
l‟efficience au pilotage du changement.
18
INTRODUCTION GENERALE
1- Intérêt du thème
La thématique de mise en place du contrôle de gestion ne peut être abordée sans évoquer le cadre
général des réformes initiées au niveau de l‟administration, et en particulier, au niveau du Ministère de
l‟Economie et des Finances qui vise à améliorer la gouvernance à travers l‟institution de meilleures
pratiques et instruments dans le sens du renforcement de l‟efficacité et la transparence dans la gestion
des ressources.
A cet égard, le contrôle de gestion facilite, en amont, les discussions budgétaires en fournissant
des indications précises et précieuses sur l‟activité des services. La finalité première des indicateurs est,
certes, le pilotage par les responsables, mais la matière ainsi fournie par le développement du contrôle de
gestion sera aussi utilement mise au service de la transparence des relations entre les gestionnaires, dans
le cadre de contractualisation1.
Cette dernière est fondée sur un dialogue entre les services sur la base d‟engagements négociés et
consensuels en contrepartie des moyens budgétaires, humains et matériels mis à leur disposition. Ainsi,
les services s‟engageront sur la réalisation d‟objectifs précis, mesurés par des indicateurs de
performance.
A ce niveau aussi, le développement du contrôle de gestion est encore plus déterminant puisque
la délégation de responsabilité n‟est pas sans risque, tant pour ceux qui délèguent que pour ceux qui sont
investis de nouvelles capacités d‟initiative et d‟un élargissement de leur champ d‟action2.
Dans chacune de ces situations, il devient impératif de pouvoir mesurer les réalisations: le
responsable hiérarchique doit analyser la manière dont les pouvoirs délégués ont été utilisés (le contrôle
de gestion y contribue dans sa dimension Reporting).
En somme, le contrôle de gestion permet d‟une part, de mieux piloter les activités et d‟accroître
la performance des administrations, et constitue un support utile pour l‟accompagnement de l‟autonomie
accrue des gestionnaires, d‟autre part.
Aussi, est-il souvent difficile d‟arrêter et de circonscrire le périmètre du contrôle de gestion. Son
champ d‟action semble à géométrie variable3.
1
Délégation Interministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
2
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
3
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
19
De même, suivant les organisations, il intègre le suivi de l‟exécution budgétaire, voire même la
confection budgétaire, ou les exclut. Il est tantôt étroitement associé à la fonction finance, tantôt assez
largement déconnecté de celle-ci ou en tout cas de la direction financière.
Le contrôle de gestion est tantôt assimilé à de l‟autocontrôle, tantôt ramené à un simple reporting
qui en est l‟exact inverse.
Rapproché par certains auteurs de la stratégie, mais par d‟autres davantage de la gestion
opérationnelle, il est également, selon les cas, soit opposé de la façon la plus nette à l‟évaluation de
politique, soit à l‟inverse rapproché d‟elle4.
Ces incertitudes ont toutes leurs justifications et sont sources d‟intérêt pour la recherche, qui à
défaut d‟envisager une mise en exergue de l‟ensemble des aspects, se propose d‟aller selon une approche
pragmatique, privilégiant les besoins réels des gestionnaires et des responsables et orientée vers l‟action.
Dans ce contexte, et pour définir le contrôle de gestion, il y a lieu de se mettre d‟accord sur ce
que le contrôle gestion n‟est pas.
D‟abord, le contrôle de gestion porte mal son nom. Il invite à imaginer cette discipline comme
succédant à l‟action pour poser un regard sur celle-ci.
Ensuite, parce que le terme même contrôle fait envisager ce regard comme critique, son but se
résumant à vérifier que l‟action s‟est déroulée dans la norme dont les contrôleurs de gestion serait les
garants.
Par ailleurs, le contrôle de gestion n‟est pas seulement un processus de contrôle. Le terme est une
traduction de l‟anglais « management control » qui est beaucoup plus synonyme de maîtrise que de
contrôle. Cependant, le terme est plus souvent associé spontanément à la répression qu‟à la protection.
Pour les opérationnels, il est perçu comme un processus au cours duquel des personnes extérieurs
à leurs préoccupations (les contrôleurs de gestion) et proches du pouvoir (ce qui renforce le pouvoir
répressif qu‟ils incarnent) viennent porter un jugement (souvent négatif) sur leur action après qu‟elle ait
eu lieu.
Le jugement porté par les contrôleurs méconnaît généralement - selon les opérationnels – les
difficultés qu‟il leur a fallu surmonter pour agir, voire ignore plus ou moins volontairement les objectifs
que l‟action se fixait à priori5.
20
Pratiquement, il n‟y a pas un contrôle de gestion mais bien des contrôles de gestion qui diffèrent
selon les objectifs qui leur sont assignés par l‟organisation et selon la manière dont cette fonction est
animée par les contrôleurs.
Le contrôle de gestion est une discipline qui a pour but de maîtriser la gestion. Il doit être
compris comme démarche par laquelle l‟organisation porte un regard sur elle-même afin de garantir sa
santé et donc sa pérennité6.
En d‟autres termes, il s‟agit d‟un processus par lequel les dirigeants s‟assurent que les ressources
sont obtenues et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience (par rapport aux moyens
employés) pour réaliser les objectifs de l‟organisation.
Il cherche à concevoir et à mettre en place les instruments d‟information destinés à permettre aux
responsables d‟agir en réalisant la cohérence globale entre objectifs, moyens et réalisations.
2- Intérêt du domaine/champ
Dans cette partie, il y a lieu donc de préciser les caractéristiques du périmètre à explorer et de
l‟objet d‟analyse du contrôle de gestion, en l‟occurrence :
Les processus de la chaîne logistique, identifiés dans le cadre de la présente recherche, concerne
la Division du Patrimoine et de la Logistique, de la Direction des Affaires Administratives et Générales.
Ces processus présentent des similitudes réelles, en termes d‟attributions et de règles de gestion, en
passant de la DAAG aux autres centres de gestion du Ministère (ADII, DGI, TGR et DD). Ceci ouvre le
champ de cette étude en offrant la possibilité de transposer les recommandations à ces centres de
gestion.
6
Trésor public, Revue du trésor public, LOLF, mars 2005
21
Néanmoins, et avant d‟aller vers une description des principaux processus ciblés, il est important
de situer l‟entité dans l‟organigramme du Ministère de manière globale et ensuite au sein de la Direction
des Affaires Administratives et Générales.
Le Ministre
IGF Cabinet
Le Secrétaire Général
7
Décret d‟organisation du Ministère de l‟Économie et des Finances, 1978
22
gestion des ressources et de définir la politique de gestion des ressources et de veiller à sa mise en œuvre
ainsi que des systèmes d‟information y afférents en collaboration avec les directions du Ministère.
Directeur
Service Achats
Division Patrimoine Service Patrimoine Division Informatique
et Logistique Service Stock
Service Transport
Division Formation
Appréhendée selon une logique processus, les principaux processus à l‟œuvre au sein de la
division et devant faire d‟une analyse approfondie dans le cadre du présent travail, peuvent être
récapitulés comme suit :
Processus achat ;
Processus de gestion des stocks ;
Processus de maintenance ;
Processus de gestion du parc auto.
23
Il s‟agit, bien entendu, des processus clés pouvant faire l‟objet de déclinaison en sous processus
lors de la phase d‟étude de ces processus et de leur analyse en tenant compte de la chaîne des valeurs et
de l‟apport de chaque processus dans la chaîne logistique globale.
Enfin, et en ce qui concerne les ressources et les moyens mis en œuvre, la division mobilise un
effectif de 159 personnes qui génèrent une charge salariale de 15 MDH8. Elle gère et exécute
annuellement un budget qui s‟élève en moyenne à 200 MDH. Le parc immobilier est constitué
essentiellement de 11 bâtiments abritant les services de l‟Administration Centrale en plus de l‟AOS. Le
parc automobile de sa part est composé de 130 véhicules et 10 vélomoteurs9.
3- Hypothèses de la recherche
Le présent mémoire est fondé sur une série d‟hypothèses devant alimenter la réflexion et la
recherche et qu‟il s‟agira de vérifier à l‟issue de la phase de diagnostic et d‟exploration du terrain.
4- Questions de la recherche
Les questions auxquelles le présent mémoire se propose de répondre ont trait à :
Quelle compréhension partagée des différents acteurs des concepts et des théories du contrôle
de gestion ?
Comment le contrôle de gestion peut-il contribuer à la modernisation de la gestion ?
Quelle méthodologie pour l‟implémentation d‟un système de contrôle de gestion ?
Quels outils ? pour quelle utilisation ? Qui sont les acteurs concernés ?
8
GISRH : système intégré de gestion des ressources humaines
9
MEF/DAAG, organisation et attributions
24
Comment intégrer les spécificités de la gestion publique pour la mise en place du contrôle de
gestion ?
Comment traduire les principes du contrôle de gestion dans les processus de la chaîne
logistique ?
Quels sont les tableaux de bord et les systèmes de Reporting à mettre en place ?
Quel référentiel de données et quelle base d‟information pour passer à un système de suivi et
d‟analyse de l‟efficacité et de l‟efficience ?
Pourquoi le contrôle de gestion comme principale mesure d‟accompagnement de la mise en
œuvre de cette nouvelle approche de la gestion publique axée sur les résultats ?
Quelles expériences retenir comme benchmarking ? et quels sont leurs apports et les succès
réalisés ?
5- Problématique
Malgré l‟initiation depuis 2001, du processus de gestion axée sur les résultats et l‟instauration
progressive de la démarche de programmation stratégique, du processus de contractualisation, ces
approches butent sur la définition d‟indicateurs de performance significatifs, d‟outils de pilotage
pertinent et de système de reporting fiable, pour chaque entité et pour l‟ensemble des activités.
La vérification de l‟adéquation des moyens utilisés par rapport aux objectifs attendus et la
pertinence des indicateurs mis en place n‟est pas systématique.
La mise en place d‟un système de contrôle de gestion, en particulier au niveau des processus de
la chaîne logistique, permettra à l‟aide d‟outils propres à ce système d‟asseoir les bases de liens entre les
moyens utilisés, les objectifs attendus et les résultats effectivement obtenus, dans l‟optique d‟augmenter
la maîtrise de la gestion de ces processus et d‟assurer la pérennité de l‟organisation.
6- Objectifs
25
7- Démarche
La démarche retenue pour le présent mémoire est une démarche classique, dont les principales
étapes sont :
Figure 3 : Démarche de recherche
Problématique :
Définition, méthodologie,
limitation de l’étude
Recommandations, conclusions
et Plan d’Action
D‟autant plus que la diversité des sources bibliographiques, la richesse du concept et l‟étendue de
son périmètre par rapport aux autres formes de contrôle nécessitent, ipso facto, un effort de
normalisation et de vulgarisation dans le sens d‟une meilleure appropriation par les agents et les
responsables chargés de l‟alimenter et de l‟animer à la base.
Seront abordés aussi les questions liées aux outils du contrôle de gestion et à son articulation
avec le pilotage de la performance. Le descriptif du domaine objet de la recherche et des spécificités du
26
secteur public sera suivi par un benchmarking permettra de tirer des enseignements à partir des mises en
perspectives nationales et internationales.
La deuxième partie portera sur un diagnostic de l‟état des lieux et une exploration du terrain ainsi
que sur les méthodes et techniques du contrôle de gestion appliquées aux processus de la chaîne
logistique.
Cette partie comportera, aussi, un recensement des besoins auprès des gestionnaires pour cerner
le périmètre d‟analyse, le champ à étudier ainsi que les processus métiers. Les instruments du contrôle
de gestion devant être conçus en cohérence avec les besoins et l‟activité afin qu‟ils puissent trouver leur
place dans la boîte à outils réellement utilisée par les responsables et décideurs.
Concrètement, il s‟agit donc de dresser le référentiel des activités, de définir les centres de
responsabilités, de décliner les objectifs stratégiques en objectifs opérationnels à travers notamment, des
indicateurs de mesure intégrés dans les tableaux de bord et renseignant de la performance globale en
terme de pertinence, d‟efficacité et d‟efficience.
Les conclusions et recommandations seront axées sur les aspects opérationnels, en mettant en
relief les champs habituels du contrôle de gestion (planification et dialogue de gestion, pilotage de
l‟efficacité et de l‟efficience, construction des indicateurs et tableaux de bord…etc.
Il s‟agira, par ailleurs, d‟insister sur l‟importance de la gestion par projet, des systèmes
d‟information et de la conduite du changement pour l‟ancrage des pratiques du contrôle de gestion et la
concrétisation de leurs apports dans le sens de l‟amélioration des performances.
27
Introduction générale
Section 1 : Section 2 :
Présentation du ministère et de la Section 3 :
La démarche de performance
Repérage
chaîne logistique dans le contexte public
Section 1 : Section 2 :
Démarche d’investigation et Diagnostic des processus de la chaîne
méthodes de diagnostic logistique
Section 3 :
Diagnostic du système de contrôle de
gestion
Section 1 :
Section 2 :
Proposition d’un dispositif de
Les mesures d’accompagnement
pilotage par la performance
Conclusion générale
28
PREMIERE PARTIE :
DESCRIPTION DU CONCEPT
&
CONTEXTE DE L’ETUDE
29
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
30
CHAPITRE I : DESCRIPTION DU CONCEPT
Introduction chapitre :
Le contrôle de gestion est source de défis pour les gestionnaires de l‟administration. Son identité
est difficile à cerner, son champ d‟action très étendu, il utilise une gamme d‟outils comptables et
statistiques très large, et il serait illusoire de tenter de l‟enfermer dans des schémas standards, qui se
voudraient communs à toutes les organisations.
Nous proposons dans le chapitre suivant, une synthèse de notre investigation documentaire en lien
avec le concept , avec l‟objectif de mieux comprendre ce qu‟est le contrôle de gestion, ses objectifs, ses
outils, la démarche de sa mise en œuvre ….
Dans un second temps, nous essayerons de comprendre les rapports étroits liant les concepts de
contrôle de gestion et de pilotage de la performance.
Il semble que l‟écriture soit apparue à Sumer en Mésopotamie, vers 3300 avant J.C. pour aider à la
gestion des terres et des troupeaux. Pour contrôler des relations économiques, une comptabilité a été
élaborée ; ainsi serait née la première représentation écrite des nombres.
La gestion, la comptabilité et le contrôle apparaissent, donc, indissociables et essentiels dès lors
qu‟une activité économique doit être maîtrisée. Si les prémices de comptabilité de coût sont observables
dans des manufactures textiles italiennes au XVe siècle chez un imprimeur français du XVIe siècle, il est
clair que les besoins de mesure et de contrôle des activités économiques augmentent et se diffusent
véritablement à grande échelle à la fin du XIXe siècle, avec la constitution de grandes unités industrielles
de production qui regroupent des machines et doivent organiser le travail.
Le contrôle de gestion est, ainsi, apparu dans les grandes entreprises industrielles dès la seconde
moitié du XIXe siècle. Chandler10 retrace l‟apparition et le développement de cette discipline qui a
accompagné la décentralisation des grandes entreprises, à la fois dans leur développement, leur
diversification ou leur recentrage.
Anthony11 définit le contrôle de gestion en 1965, de la manière suivante : "Le contrôle de gestion
est le processus par lequel les dirigeants s‟assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec
efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience (par rapport aux moyens employés) pour réaliser les
objectifs de l‟organisation".
Cette approche limite le contrôle de gestion à des procédures mécaniques de rétroaction, sans
tenir compte des orientations stratégiques ni du management de l‟organisation.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, avec l‟évolution de l‟environnement, des comportements et
des besoins nouveaux sont apparus et les entreprises ont donné des dimensions supplémentaires au
contrôle : celles de conseil et de pilotage de l‟organisation.
Ce faisant, la notion de contrôle de gestion est difficile à cerner car son champ d‟analyse
s‟enrichit au fur et à mesure que la production évolue. Historiquement, avec le développement
10
Alfred D.CHANDLER Jr., Stratégies et structure de 1‟Entreprise, Editions d‟Organisation 1989.
11
R.N. Anthony, Planning and Control Systems: a Framework for Analysis, Harvard University, 1965.
31
industriel, c‟est la connaissance des coûts qui était recherchée. Mais le contrôle de gestion englobe un
champ d‟analyse plus large que celui des coûts.
Selon une logique d‟auteurs12, on distingue trois grandes périodes. La première pour laquelle le
contrôle de gestion est appréhendé pour gouverner l'entreprise. Les principaux auteurs ayant enrichi
cette vision sont : Henri Fayol, Alfred Pritchard Sloan Jr, Donaldson Brown, Émile Rimailh, Ralph
Cordiner, Robert Newton Anthony, Harold Sidney Geneen, Alfred Dupont Chandler, William G.
Ouchi, Michael Goold, Andrew Campbell. Ce courant présente le contrôle de gestion d‟abord comme
l'instrument de la direction générale pour gouverner l'entreprise. Il permet de déléguer les politiques et
d'informer les dirigeants des résultats et de la pertinence apparente des stratégies. Il est un instrument de
gouvernance car, au sein du contrôle interne, il apporte cette assurance particulière que les politiques,
lorsqu'elles sont présentées aux actionnaires ou à d'autres parties prenantes, seront mises en œuvre
conformément à leur esprit.
La deuxième période est fondée sur l‟idée que le contrôle de gestion ne permet de déléguer que
parce qu'il donne des signaux aux managers, une représentation de l'entreprise dans laquelle ils peuvent
situer leur rôle, au-delà de la planification toujours imparfaite. Les auteurs dont les contributions
marquent cette période sont : Robert L. Simons, Herbert A. Simon, Mary Parker Follett, Jean Benoit,
Peter E Drucker, Anthony G. Hopwood, Stanley Baiman, Robert W. Scapens, Peter Miller. Ainsi, le
contrôle de gestion donne une image et un message aux managers, il rend lisible leurs missions, il rend
possible la remontée de projets en phase avec les stratégies. Il permet, ainsi, la socialisation
indispensable des managers, puis l'identification de ceux qui constituent une ressource clé à préserver.
Enfin, la troisième période évoque le contrôle de gestion, dit parfois opérationnel, qui est un
instrument d'analyse économique permettant la meilleure organisation des processus de l'entreprise. Les
principaux auteurs de ce courant sont : Georges Perrin, Robert S. Kaplan, Frederick Winslow Taylor,
Alexander Hamilton Church, Henry Laurence Ganu, Charles Eugène Bedaux, Taiichi Ohno. Le contrôle
de gestion est, alors, un outil de calcul économique, une grille d'analyse des processus de
fonctionnement, le garant d'une rigueur dans la décision courante, fût-elle confiée à un programme
informatique.
Le classement des auteurs est évidemment toujours discutable, les frontières de leurs travaux ne
sont jamais nettes et franches, mais cette lecture n'a qu'un seul but: offrir quelques repères dans le vaste
domaine du contrôle pour le management.
Dès le début, les gestionnaires recherchent, avec le contrôle de gestion, au-delà de la connaissance
des coûts, à orienter les acteurs pour organiser et piloter la performance. Cette double mission se
développera dans l‟environnement contemporain13.
De même, le concept de contrôle de gestion est difficile à cerner, car il repose sur deux termes
(contrôle et gestion), eux-mêmes susceptibles d‟avoir un contenu très varié. Il n‟est donc pas surprenant
que l‟association des deux mots puisse véhiculer des conceptions très disparates voire divergentes.
Ainsi, le contrôle n‟est pas seulement l‟action de vérification dans un but plus ou moins coercitif,
c‟est aussi la volonté de maîtrise d‟une organisation. La gestion n‟est pas seulement un ensemble de
recettes visant à maximiser un ou plusieurs objectifs généralement financiers, c‟est aussi l‟application
des sciences à la conduite des organisations. Cette conception est beaucoup plus riche, dans la mesure où
elle inclut les organisations publiques, privées, s‟applique au court et moyen terme, au niveau global,
stratégique, opérationnel et technique.
Définir le contrôle de gestion est un exercice particulièrement difficile, tant les pratiques au sein
des entreprises et les conceptions exposées dans divers ouvrages et articles recouvrent des notions
variées. Tantôt l'expression contrôle de gestion reçoit une acception si large qu'il devient difficile de
faire la différence avec la gestion ou avec le contrôle en général, tantôt au contraire cette expression est
interprétée d'une manière tellement restrictive que l'on pourrait imaginer que cette fonction se limite à la
mise en œuvre de méthodes et d'outils standardisés.
12
Henri BOUQUIN, "Les grands auteurs en contrôle de gestion", Editions EMS, 2005 ;
13
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
32
Nombreux sont ceux qui ont proposé une définition sans, nous semble-t-il, parvenir à en imposer
une qui qualifierait incontestablement, avec justesse et précision, l'essence même du contrôle de
gestion. Toutes leurs propositions contribuent cependant à mieux approcher cet objet, mouvant et
complexe, ce caméléon14.
Le terme de contrôle de gestion suggère à première vue l‟idée « D‟une activité de « contrôle »
classique » :
Figure 4 : logique du contrôle classique
Vérification Jugement Sanction
Il suggère, également, d‟une intervention succédant les actes de gestion, d‟une activité qui ne
s‟implique pas dans le processus de décision et de gestion et d‟un regard souvent négatif par rapport à
l‟action des gestionnaires.
« Le contrôle n‟est pas seulement l‟action de vérification dans un but plus ou moins coercitif,
c‟est aussi la volonté de maîtrise de soi ou d‟une organisation15 ».
Il est d‟usage de rappeler qu‟en français le mot « contrôle » fait souvent l‟objet d‟une
interprétation erronée, très éloignée de l‟acception anglo-saxon et qui signifie « maîtrise » ou
« pilotage ». De même que l‟on conduit une voiture on doit la contrôler, et le contrôle exercé est
fonction de l‟environnement, lorsque l‟on gouverne une entreprise on doit la contrôler. Contrôler
signifie donc à la fois vérifier, évaluer, surveiller, maîtriser l‟entité que l‟on gouverne par rapport au
système organisationnel et par rapport à l‟environnement.
Reprenons d‟abord les définitions auxquelles on fait souvent référence et commençons par celle
du PCG de 1982 : «Le contrôle de gestion est l‟ensemble des dispositions prises pour fournir aux
dirigeants et aux divers responsables des données chiffrées périodiques caractérisant la marche de
l‟entreprise, leur comparaison avec des données passées ou prévues peut, le cas échéant, inciter les
dirigeants à déclencher des mesures correctives appropriées »16.
Selon ANTHONY et DEARDEN17 : « Le contrôle de gestion est un processus par lequel les
dirigeants de l‟entreprise s‟assurent que les moyens sont utilisés de manière efficace pour atteindre les
objectifs visés ».
M. GERVAIS18 définit le contrôle de gestion de la manière suivante : « Le contrôle de gestion
est le processus par lequel les dirigeants s‟assurent que les ressources sont obtenues et utilisées avec
efficience, efficacité et pertinence, conformément aux objectifs de l‟organisation, et que les actions en
cours vont bien dans le sens de la stratégie définie ».
33
obtenus dans le cadre déterminé par une démarche stratégique préalable ayant fixé les orientations. Il
permet d‟assurer tout à la fois le pilotage des services sur la base d‟objectifs et d‟engagements de service
et la connaissance des coûts, des activités et des résultats.”
La définition proposée par JL Ardouin, M. Michel,J. Schmidt « Le contrôle de gestion c‟est
l‟ensemble des actions, procédures et documents visant à aider les responsables opérationnels à maîtriser
leur gestion pour atteindre les objectifs21 ».
H. Bouquin, définit le terme comme suit : « Le contrôle fait appel à quatre catégories de
dispositifs : des objectifs, des normes, des règles, des outils. Les objectifs sont les résultats (financiers et
autres) que l‟on se propose d‟atteindre sur un horizon temporel déterminé pour remplir des missions
définies sur un horizon au moins aussi éloigné. Les normes ou politiques sont des lignes de conduite à
tenir en présence d‟une situation donnée. Les règles ou procédures définissent l‟enchaînement des tâches
à effectuer pour traiter une situation. Elles visent, donc, des aspects répétitifs et programmables du
fonctionnement d‟une organisation. Les outils sont les différents moyens d‟information et d‟aide à la
décision nécessaires au pilotage22 »
Le contrôle de gestion au sens large couvre l‟ensemble des contrôles, du contrôle stratégique au
contrôle opérationnel23.
La définition et la mesure de normes postulent l'existence d'objectifs précis, c'est - à - dire d'un
système coordonné de prévisions. L'accumulation d'informations effectives (de même que la
détermination de normes) requiert le choix d'une méthode d'évaluation des informations.
Ceci explique que le contrôle de gestion conçu dans cette optique est basé sur l'évaluation des
coûts et le planning d'activité. Il doit:
21
JL Ardouin, M. Michel,J. Schmidt « le contrôle de gestion, éditions Publi Union 1985
22
H. Bouquin, L‟encyclopédie de gestion, , Editions Econimica, 1989
23
Les métiers du contrôle de gestion, Collection apec, édition d‟organisation, 1999
24
Mohammed LAARIBI, "Le contrôle de gestion dans les entreprises marocaines : concepts et pratiques", Najah El Jadida,
2004
25
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
34
S'appuient sur des leviers d'action traditionnels, instrumentaux (d'analyse des coûts, par
exemple), mais aussi sur des éléments «invisibles» (selon la terminologie d'Henri Bouquin)
comme la culture d'entreprise ou des éléments sociaux et idéologiques;
Empruntent à un ensemble de références conceptuelles qui ne cesse de croître: théorie des
organisations, gestion des ressources humaines, théories de l'apprentissage, sociologie,
psychologie, etc.
Ainsi, le contrôle de gestion n‟est ni une inspection des services, ni un cabinet d‟audit, ni une
structure qui se substitue aux services, mais un service d‟assistance, de conseil, d‟information et de
pilotage. Il est garant de la cohérence des démarches, apporte un soutien technique aux services et aux
décideurs, dont les missions évoluent avec celles de la collectivité.
Nous pouvons, donc, affirmer que le contrôle de gestion est notion multiforme faisant intervenir
plusieurs composants27.
Une procédure décisionnelle permettant d‟atteindre des objectifs financiers et autres ;
Un système d‟information constitué de procédures et de règles permettant de définir
l‟enchaînement des actions ;
Un ensemble d‟outils permettant la mise en œuvre de techniques propres au bon
fonctionnement de la procédure décisionnelle et au système d‟information.
26
Alain BURLAUD, Robert TELLER, Stéphanie CHATELAIN-PONROY, Sophie MIGNON, Elisabeth WALLISER,
"Contrôle de gestion", Vuibert, 2004
27
Anne-Marie KEISER, "Contrôle de gestion", ESKA, 2004
28
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998 ;
29
C. SELMER. « Concevoir le tableau de bord » DUNOD. Paris. 1998
30
STRATEGOR « politique générale de l‟entreprise ». Dunod. 3éme édition. Paris 1997
35
planification stratégique permet, donc, à la direction d‟arrêter et d‟ajuster ses choix en terme de
missions, de métiers, de domaines d‟activité, et de facteurs clés de succès. Ceux-ci se déclineront,
ensuite, en objectifs à moyen terme en plan d‟actions pour chacun des responsables.
Figure 5 : Contrôle de la stratégie
Prévisions, objectifs stratégiques, plans,
budgets pluriannuels ….
Le contrôle de la gestion :
Le contrôle de la gestion commence (en théorie du moins) là où s‟arrête la réflexion
stratégique31. La gestion est la mise en œuvre de la stratégie en général sur une année. Les dirigeants
doivent avoir l‟assurance que les choix stratégiques seront, sont et ont été mise en œuvre notamment,
grâce à la sélection des objectifs de progrès sur l‟année et au contrôle de leur exécution.
La gestion est, donc, la combinaison et l‟utilisation des moyens humains, matériels et financiers
pour atteindre les objectifs annuels. Elle est pratiquée par l‟ensemble des responsables d‟une
organisation.
31
H. LONING, Y. PESQUEUX, E. CHIAPPELLO, Le contrôle de gestion, , DUNOD, 1998
32
C. SELMER. « Concevoir le tableau de bord » DUNOD. Paris. 1998
33
C. SELMER. « Concevoir le tableau de bord » DUNOD. Paris. 1998;
36
Figure 7 : Contrôle de l‟exploitation
Normes, procédures, règles…..
Comme l‟indique ce tableau, les typologies présentées ont l‟avantage de mettre l‟accent sur la
différenciation des contrôles exercés à chaque niveau, mais il ne faudrait pas en déduire que le contrôle
de gestion ne concerne que les niveaux intermédiaires. Le système de contrôle de gestion doit assurer la
liaison et la cohérence entre les trois niveaux. Chaque niveau constitue un sous système et les anomalies
détectées à un niveau, selon leur importance, peuvent constituer des signaux pour les autres et
déclencher des actions correctives à différents niveaux.
Le nouveau cadre d‟analyse pour le contrôle de gestion peut être, ainsi, caractérisé, comme suit :
Le contrôle de gestion doit être appréhendé comme un SYSTEME, système d‟information
pour le système Entreprise ;
Le contrôle de gestion s‟insère dans une entreprise et un environnement COMPLEXE et
INCERTAIN ;
34
R. N. ANTHONY; « planning and control systems ». Harvard university. 1965.
35
Manuel de gestion, volume1 ; ellipses, 1999.
37
Les objectifs et les paramètres du contrôle de gestion évoluent dans le temps et l‟espace, tant à
l‟intérieur qu‟à l‟extérieur de l‟organisation ;
Le contrôle de gestion s‟insère dans un système décisionnel à rationalité limitée ;
Le contrôle de gestion doit intégrer une dimension humaine et sociale.
Ces caractéristiques ne réduisent pas la portée et l‟intérêt du contrôle de gestion mais en
modifient le champ d‟analyse et obligent à faire évoluer les outils de gestion36.
- approche système
- dimension humaine
- approche socio-technique CHAMP ELARGI DU CONTROLE DE GESTION
- rationalité limitée - avec des variables qualitatives et quantitatives
- contingence - avec la dimension humaine
- coût de transaction - pour un pilotage adaptif
- incertitude complexité - à l‟intérieur et à l‟extérieur organisation
Contrôle de gestion
Système d‟information,
contingent et social,
outil d‟aide à la décision,
dans un environnement
Source : Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications".
complexe et incertain
D‟ANIMATION
LE CONTROLE DE GESTION EST UN SYSTEME D‟INFORMATION
DE CONTROLE
Cette mission rejoint la définition du contrôle de gestion en tant que mode de management «le
processus par lequel les dirigeants de l'entreprise s'assurent que les moyens sont utilisés de manière
efficace et efficiente pour atteindre les objectifs fixés» (Bescos et alii, chapitre 1).
36
Claude ALAZARD, SabineARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004 ;
38
Cette définition insiste sur trois caractéristiques ou composantes essentielles du contrôle de
gestion, en tant que maîtrise de la gestion par les opérationnels37:
Le contrôle de gestion n'est pas une action isolée mais qu'il s'agit d'un processus;
Le caractère finalisé de ce processus en mentionnant explicitement la notion d'objectifs;
Enfin, la dimension incitative du contrôle de gestion, sa relation étroite avec la motivation des
responsables, abordant ainsi de façon implicite le thème majeur de la convergence des buts, développé
dans la thèse et les travaux ultérieurs de M. Fiol (1991).
Le contrôle de gestion est à la fois une discipline des sciences de gestion et un métier. En tant que
discipline, il repose sur des méthodes et, à ce titre, ce sont elles qui constituent l'essentiel du domaine.
Mais c'est aussi un métier avec des qualités spécifiques. Le contrôleur de gestion, c'est-à-dire celui
qu'exerce ce métier, n'a pas vocation à se substituer à chaque acteur en tant que responsable de sa
gestion.
Pour mettre en place un contrôle de gestion « proactif », il faut donc de réfléchir au contenu et au
sens de ce que l'on fait aujourd'hui et ce que l'on fera demain. Il est, en effet, impossible de bien mesurer
et anticiper ce que l‟on n‟a pas au préalable bien défini.
L‟analyse et la compréhension des coûts passent par l‟intégration complète du contrôleur de
gestion au cœur de l‟activité de l'entreprise et de ses processus métiers. Il faut, pour cela, travailler au
plus près des opérationnels afin d'améliorer la compréhension des besoins et mettre en évidence des axes
d‟amélioration en vue de «traquer » les dysfonctionnements existants et à venir ceci en maintenant le
lien permanent avec les stratèges de l'entreprise.
En définitive, Confrontant les définitions proposées par Merchant (1997) et Anthony et
Govindarajan (1998), nous pouvons considérer que l'exercice de la fonction de contrôle de gestion a
pour but essentiel de veiller à ce que les décisions et les actes posés quotidiennement dans l'entreprise
débouchent sur des résultats et des comportements qui lui permettent effectivement d'atteindre les
objectifs qui découlent des choix stratégiques qu'elle souhaite mettre en oeuvre pour réaliser la mission
que lui assigne ses dirigeants, ses actionnaires et, plus généralement, la communauté dans son ensemble.
L'exercice de cette fonction implique la mise en oeuvre d'un certain nombre d'outils et de
procédures de planification et de contrôle destinés à s'assurer, dans un paradigme normatif de création de
valeur, que l'entreprise, considérée comme un lieu d'organisation et de coordination de ressources rares
(humaines, techniques, immatérielles et financières) (Milgrom, Roberts, 1997), crée effectivement de la
valeur pour chacun de ses partenaires.
Dans ce contexte, l'efficacité d'un système de contrôle de gestion est fonction, d'une part, de son
adéquation aux problèmes posés et à ses dirigeants par la nature de son activité et de son organisation et
par la complexité de son environnement et, d'autre part, est fonction des réactions qu'il suscite au sein du
personnel (Gervais38). Au delà de ces deux éléments et dans une perspective de gestion proactive de
toute organisation, l'efficacité du système de contrôle de gestion apparaît déterminée par sa faculté à
identifier les problèmes, par sa faculté à faciliter une mise en oeuvre rapide et efficace de solutions
nouvelles et par la compétence des dirigeants qui l'utilisent et le font fonctionner (Bouquin, 2000)
(Gervais).
Construire un système de contrôle de gestion efficace implique dès lors d‟appréhender au mieux
au préalable les spécificités de l‟entité en question et de comprendre les problèmes spécifiques qui se
posent à elle et la manière dont ses dirigeants tentent d'y apporter des réponses efficaces et diligentes.
C‟est pourquoi on peut présenter le contrôle de gestion comme une démarche triple:
1. Une démarche par laquelle le contrôle de gestion est acteur ;
2. Une démarche par laquelle le contrôle de gestion examine le réel et en tire des indicateurs
pertinents ;
37
Hélène LÖNING, Véronique MALLERET, Jérôme MERIC, Yvon ESQUEUX, Eve CHIAPELLO, Daniel mICHEl, Andrù
SOLE, "Le contrôle de gestion : organisation et mise en oeuvre", Dunod, 2003
38
M. GERVAIS, « Contrôle de gestion et planification de l‟entreprise », édition Economica, 1981.
39
3. Une démarche par laquelle le contrôle de gestion tire les enseignements du réel et enrichit
l‟organisation.
Objectifs fixés à
priori
Etape de
comparaison
Résultats obtenus
Actions correctives
Source : Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux
et limites"
Les modalités d‟action du contrôle de gestion précédemment décrite s‟articulent entre les trois
sommets du triangle suivant :
Figure 10 : Triangle du contrôle de gestion
Objectifs
Moyens Résultats
Mesure de l’efficience
La pertinence concerne l‟adéquation des moyens mis en œuvre par rapport aux objectifs.
L‟efficacité implique l‟atteinte des résultats par rapport aux objectifs fixés. L‟efficience recherche la
maximisation des résultats par rapport aux moyens.
Au terme de ce passage en revu des définitions, on peut, donc, conclure que le contrôle de gestion
est une démarche précédent l‟action, l‟accompagnant et lui succédant dont la finalité est fixée par
l‟organisation qui la met en oeuvre, par laquelle cette organisation analyse en son sein un périmètre
spatio-temporel identifié, à l‟aide d‟outils propres, pour découvrir la relation entre les moyens qu‟elle
40
utilise, les objectifs qu‟elle se donne et les résultats qu‟elle obtient, dans le but d‟augmenter la maîtrise
de sa gestion et d‟assurer sa pérennité.
Le contrôle de gestion doit, donc, conduire à la maîtrise de la gestion ; le contrôleur de gestion
ayant pour rôle d‟assister les responsables opérationnels dans la réalisation de cet objectif.
Se pose donc, dans une perspective systémique de l‟entreprise, le problème de l‟articulation et de
l‟orchestration des divers éléments constitutifs du contrôle de gestion39.
39
Anne-Marie KEISER, "Contrôle de gestion", ESKA, 2004
40
Brice CHAVENTRE, Emilie FAURET et Axel MARCHADIER : « L‟organisation du travail du contrôle de gestion »,
Faculté Jean Monnet, 2000-2001.
41
contrôle de gestion ou encore par un perfectionnement professionnel sur les domaines du contrôle de
gestion constitue un cursus très recherché par les employeurs.
Les filières courtes telles que la gestion des entreprises et des administrations option finance-
comptabilité et le BTS comptabilité et gestion des organisations permettent d'accéder à des postes
d'assistant au contrôle de gestion.
A noter qu‟avec un niveau de qualification inférieur, le contrôleur de gestion ne sera pas en
mesure de donner au contrôle de gestion toute sa dimension.
Les interfaces du contrôleur de gestion
Le contrôle de gestion entretient des relations fonctionnelles avec les différents services aussi
bien au niveau central qu‟au niveau local. Pour ce faire, il a besoin de la présence des correspondants
aussi bien au niveau de l‟administration centrale qu‟au niveau local.
L‟organisation de la collecte des informations est indispensable et primordiale. C‟est un facteur
déterminant pour la bonne exploitation des données.
La désignation d‟un correspondant ou référent (interface) « contrôle de gestion » conditionne la
réussite de la mise en place de cette démarche. Ce correspondant, interlocuteur de l‟administration
centrale, s‟assurera de la cohérence des informations transmises par les services (internes et extérieurs)
avant de les remonter à l‟administration centrale.
Figure 11 : Les correspondants du contrôleur de gestion
Source :
DIRE, France, 2003
41
Carla Mendoza, Marie-Hélène Delmond, Françoise Giraud, Hélène Löning, Tableaux de bord pour managers, éditions
Groupe Revue Fiduciaire (1999).
42
Tout responsable qui dispose d‟une autonomie de gestion doit disposer d‟une cellule de contrôle
de gestion dont l‟effectif et les compétences dépendront :
• Du champ de compétence du responsable ;
• De la liberté de gestion dont il dispose.
La place du contrôle de gestion dans différentes organisations
Les objectifs du contrôle de gestion sont identiques pour toutes les entreprises, quels que soient
leur secteur et leur taille : aider, coordonner, suivre et contrôler les décisions et les actions de
l‟organisation pour quelle soit la plus efficace et la plus efficiente possible. Mais la mise en place des
outils et des procédures du contrôle de gestion varie selon les entreprises.
Les analyses contemporaines42 de l‟organisation ont montré qu‟il n‟y a pas de modèle standard de
contrôle de gestion applicable dans toutes les entreprises. Le contenu, l‟organisation et la position de ce
dernier dans l‟organigramme sont donc spécifiques à chaque entreprise.
Pour les grandes entreprises la taille est le facteur essentiel qui conditionne l‟organisation d‟un
contrôle de gestion. Il en découle :
Une structure lourde, rigide, parfois éclatée en plusieurs sites ;
Des processus décisionnels longs avec de nombreux acteurs ;
Des systèmes d‟information complexes.
Ces spécificités rendent difficile la mise en place d‟un contrôle de gestion complet et intégré.
Le contrôle de gestion doit aider les responsables fonctionnels (aide à la prise de décision) et
opérationnels (contrôle de l‟action) et le système d‟information du contrôle de gestion utilise la structure
de l‟entreprise. De ce fait, sa place et celle du contrôleur varient selon les structures adoptées par les
organisations.
Dans la plupart des grandes entreprises, le choix de la position du contrôle de gestion se fait entre
deux possibilités :
- Une position fonctionnelle ; soit le contrôle de gestion est intégré à la fonction financière, soit il
est indépendant si l‟entreprise est très grande. Il est donc une fonction comme une autre en dessous de la
direction générale ;
- Une position de conseil : directement rattaché à la direction générale, le service contrôle de
gestion, décentralisé, travaille à tous les niveaux de la structure puis globalise les informations.
On classe couramment les méthodes et les outils du contrôle de gestion selon les trois domaines
d‟intervention suivants43 :
La budgétisation et dialogue de gestion ;
La segmentation des activités et l‟analyse des coûts ;
Le reporting, les tableaux de bord et l‟analyse comparative.
Les techniques de planification et d‟élaboration des budgets sont un volet essentiel du contrôle de
gestion. Elles permettent notamment de faire le lien entre les différents niveaux de temporalité (des
plans à long terme - typiquement cinq ans - aux plans annuels - les budgets -, en passant par les plans à
moyen terme) et les différents niveaux de direction de l‟organisation (niveau stratégique et niveau
opérationnel). La description des procédures de dialogue de gestion et de pilotage. Le contrôle de
gestion n‟est pas une fin en soi ; les données qu‟il fournit doivent être utiles au gestionnaire et au
dialogue entre ce gestionnaire et ses partenaires.
42
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004 ,
43
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
43
La segmentation des activités en domaines homogènes du point de vue des buts poursuivis et de la
responsabilité de mise en œuvre. Cette segmentation est notamment requise pour définir les champs de
responsabilité des gestionnaires qui utiliseront le contrôle de gestion pour le pilotage de leurs activités.
L‟analyse des coûts est traditionnellement un domaine important du contrôle de gestion,
notamment dans les entreprises du secteur concurrentiel pour lesquelles priment les données financières.
Les approches plus récentes tendent à privilégier le couple coût-valeur, plutôt que les coûts considérés
isolément.
Les indicateurs et les tableaux de bord, qui sont notamment alimentés par les données fournies par
l‟analyse des coûts et les techniques budgétaires (exemple : analyse des écarts), sont typiquement les
outils de pilotage à la disposition des gestionnaires.
L‟analyse comparative (benchmarking) permet aux gestionnaires de disposer de points de repère
en se comparant les uns aux autres au sein de groupes homogènes. Le gestionnaire doit pouvoir
comparer ses réalisations à des références, qu‟il s‟agisse d‟objectifs préalablement définis, des moyens
qui lui étaient alloués ou des réalisations d‟autres gestionnaires placés dans des situations comparables.
44
uniquement la surveillance des crédits consommés. Les composantes du suivi budgétaire sont l‟analyse
des écarts et les mesures correctives.
Enfin, la phase de mesure des réalisations de l‟exercice n-1 se fait souvent alors que l‟exécution
budgétaire de l‟année n est en cours et que s‟annonce déjà la préparation du budget de l‟année n+1. Il
s‟agit de vérifier dans quelle mesure les objectifs définis dans le projet de performance ont été atteints et
à quel coût et, dans le cas contraire, d‟analyser les causes d‟échec45.
b- Les ratios budgétaires
Un ratio budgétaire se définit comme :
• La mise en perspective d‟une variable financière et d‟une grandeur physique (exemples :
dépenses de fonctionnement/agent);
• La mise en relation de deux grandeurs physiques (exemples : surface utile des locaux/effectifs ;
nombre de postes informatiques/agent…) ;
• La mise en relation de deux grandeurs financières (exemple : dépenses de recouvrement d‟un
euro impôt correspondant aux recettes encaissées au titre de l‟impôt/dépenses engagées pour le
recouvrement de l‟impôt).
Un ratio budgétaire est essentiellement un indicateur dédié au contrôle opérationnel.
Contrairement aux indicateurs utilisés pour le pilotage, qui permettent principalement de suivre
l‟exécution des différents objectifs stratégiques et l‟impact d‟une organisation sur son environnement,
les ratios budgétaires ont pour objectifs de faciliter la préparation budgétaire sur la base de comparaisons
pluriannuelles ou entre structures similaires et de suivre l‟évolution de la situation financière de la
structure à un moment donné.
Les ratios budgétaires permettent aux gestionnaires :
• De disposer de repères pour connaître et suivre la répartition de la consommation de l‟enveloppe
globale du service ;
• De suivre l‟évolution de certaines dépenses sensibles ;
• D‟alerter sur certains dérapages possibles au regard du volume et de la nature de l‟activité des
services.
Ces ratios constituent un moyen pour les gestionnaires et les chefs de service de disposer
d‟informations régulières (les ratios peuvent avoir une périodicité mensuelle), structurées, évolutives et
comparables dans le temps pour aider à la décision.
Ils peuvent constituer, dans cet esprit, un des éléments du dialogue de gestion entre les services
déconcentrés et l‟administration centrale, les entités d‟une administration centrale et la hiérarchie, etc.
c- Le budget base zéro
Le Budget Base Zéro (BBZ) est une méthode créée en 1973 par un américain, P.A. Pyrrh, pour
accroître la flexibilité dans l'élaboration des budgets, c'est-à-dire pour éviter que les budgets ne soient à
peu de chose près la reproduction des budgets de l'année précédente46.
Le BBZ s'applique à la plupart des activités administratives, à condition qu'elles se répètent
globalement d'une année sur l'autre. Chaque responsable doit préparer un dossier exposant les coûts et
les services rendus par son unité. Il doit également montrer comment son service fonctionnerait avec
plus ou moins de ressources (par exemple 80% et 120% du budget actuel).
Le Budget Base Zéro peut être défini comme un procédé de planification et de budgétisation qui
exige de la part de chaque dirigeant d‟un centre de décision qu‟il justifie dans le détail et dès son origine
tous les postes du budget dont il a la responsabilité et qu‟il donne la preuve de la nécessité d‟effectuer
une dépense»47,
45
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
46
Hélène LÖNING, Véronique MALLERET, Jérôme MERIC, Yvon ESQUEUX, Eve CHIAPELLO, Daniel mICHEl, Andrù
SOLE, "Le contrôle de gestion : organisation et mise en oeuvre", Dunod, 2003
47
P. Pyhrr, Zero-Base Budgeting : a practical management tool for evaluating expenses (1973).
45
La mise en oeuvre du BBZ constitue aussi un outil dynamique d‟aide à la décision. En effet,
l‟évaluation des conséquences d‟une non-réalisation d‟activités, de l‟accroissement ou de la diminution
du niveau d‟activité et de l‟amélioration ou de la diminution du niveau de qualité de service doit
conduire le service à s‟interroger sur son fonctionnement et sur les priorités de l‟organisation48.
Elle doit permettre de faciliter le dialogue budgétaire, de le finaliser sur des choix exprimant
clairement les priorités et de faire apparaître le lien entre budget et activité.
Cependant, Le BBZ est une méthode lourde, qui n'a pas toujours eu les effets escomptés, en
particulier parce qu'elle requiert un fort niveau d'engagement de la part de la direction et des cadres
concernés49.
1.2.2. Segmentation des activités et l’analyse des coûts
a- La segmentation des activités
Un centre de responsabilité peut être défini comme une unité organisationnelle dont le responsable
s‟engage à atteindre un certain niveau de performance en contrepartie d‟une mise à disposition de
moyens préalablement définis.
Les éléments constitutifs d‟un centre de responsabilité sont : une unité fonctionnelle aux
caractéristiques bien définies, un responsable identifié, une délégation de pouvoir, des objectifs clairs,
un contrat fixant le couple moyens/engagements et un système de mesure de la performance.
On distingue, généralement, cinq types de centres de responsabilité, dont les latitudes du
responsable sont liées au principe de contrôlabilité50. La typologie est établie selon la nature des
responsabilités et des latitudes de gestion définies.
Le centre de coûts discrétionnaires
L‟objectif d‟un tel centre est de produire la meilleure prestation dans le respect du budget qui lui
est attribué. Ce type de centre concerne généralement des entités dont la production est difficilement
quantifiable et pour lequel la mise en relation des moyens engagés avec les réalisations n‟est pas
évidente.
Le centre de coût
La délégation porte sur les charges engagées pour la mise en oeuvre d‟un produit ou d‟une
prestation. L‟objectif du centre est de fournir les prestations demandées dans des conditions définies de
coût, de délai et de qualité. Les coûts devront ainsi faire l‟objet de standards devant être respectés. La
mesure de la performance est essentiellement financière et se fait sous forme d‟une norme de coûts à
respecter.
Le centre de chiffre d’affaires
L‟objectif réside ici dans le respect de l‟objectif de recettes du centre (qu‟il s‟agisse de ventes en
cession interne ou externe). Le responsable dispose d‟un budget de frais (ou d‟une enveloppe), mais n‟a
pas la possibilité de fixer les prix de cession et n‟a pas la maîtrise des dépenses de promotion.
Le centre de profit ou centre d’exploitation
La délégation porte sur les charges, le niveau d‟activité et éventuellement la négociation
commerciale. Les responsables sont évalués sur leur capacité à réaliser un volume de recettes pour
dégager une marge.
Le centre d’investissement
La délégation conférée au responsable d‟un centre d‟investissement inclut la gestion des actifs
engagés. Il doit arbitrer sur ses charges et ses recettes, mais aussi sur le niveau des actifs concourant à
l‟exploitation de son centre. L‟objectif est de maximiser le rendement des immobilisations
(profit/capitaux investis). La performance est mesurée par des indicateurs financiers tels que la
rentabilité des investissements et le bénéfice résiduel.
48
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
49
Hélène LÖNING, Véronique MALLERET, Jérôme MERIC, Yvon ESQUEUX, Eve CHIAPELLO, Daniel MICHEl, Andrù
SOLE, "Le contrôle de gestion : organisation et mise en oeuvre", Dunod, 2003
50
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997.
46
Il appartient à chaque concepteur d‟un système de contrôle de gestion d‟identifier les centres de
responsabilité de son administration, et d‟utiliser les outils de gestion les plus appropriés51.
51
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
47
b- L’analyse des coûts
Il faut considérer les comptabilités comme des langages des organisations décrivant de manière
différente les événements économiques selon leurs finalités.
Historiquement, la première comptabilité apparue est la comptabilité générale dont la fonction
essentielle était de rendre compte et de rendre des comptes. La deuxième phase a été de prévoir, c‟est la
comptabilité budgétaire.
Les organisations ont ainsi franchi une nouvelle étape : celle d‟une comptabilité prévisionnelle
qui permet d‟anticiper l‟avenir, de mesurer les écarts entre prévisions et réalisations, de corriger l‟action
en cours. Cette comptabilité illustre parfaitement l‟adage « gérer c‟est prévoir » 52.
Figure 14 : Articulation des différents types de comptabilité
Comptabilité budgétaire
Comptabilité analytique
Comptabilité générale
PASSE PRESENT FUTUR
L‟information comptable n‟est pas neutre. Sa codification globalise par nature les charges et les
produits et va permettre à l‟observateur averti à la seule lecture d‟un compte, de connaître la situation de
l‟organisation et de la justifier. Cette information, transcrite par un mécanisme d‟écriture en partie
double, mesure les échanges entre l‟organisation et son environnement extérieur pendant une année
civile en cours. Le tableau ci-après permet de faire ressortir les principales différences entre la
comptabilité générale et la comptabilité de gestion ou analytique.
52
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
48
Les méthodes d’analyse des coûts
Selon l‟objectif que se fixe l‟organisation, elle va choisir une méthode particulière d‟analyse des
coûts.
La connaissance des coûts est une des raisons majeures causant la mise en place de démarches de
contrôle de gestion, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé. Cette connaissance des coûts
est indispensable pour mesurer l‟efficience dans l‟utilisation des moyens déployés pour assurer les
prestations.
Sans vouloir aller aussi loin que dans le secteur privé où l‟on simule des « prix de cession
internes » entre centres de responsabilité, il semble en effet utile de cerner toutes les consommations de
ressources, internes et externes. Sans cette mesure, il ne peut pas y avoir d‟évaluation exhaustive des
moyens consommés par les centres de responsabilité et sans cette exhaustivité, pas de mesure de
l‟efficience53.
Nous sommes tous conscients que la mise en place d‟une comptabilité analytique dans le secteur
public est très difficile et coûteuse et elle va prendre beaucoup de temps. Mais, il faut savoir qu‟un
système de contrôle de gestion efficace nécessite une comptabilité d‟analyse des coûts.
Tout responsable, quel que soit son niveau de responsabilité, son activité ou ses objectifs, doit
pouvoir faire des prévisions et comparer la réalité à ces prévisions. La comptabilité d‟analyse des coûts
que l‟on peut qualifier de comptabilité de responsabilité est le moyen le plus sûr dont il dispose.
Elle a pour but essentiel de donner à chaque responsable les éléments chiffrés de son activité à
intervalles périodiques qui peuvent aller de la journée au mois voire à l‟année, ce qui permet de faire le
point et de prendre les meilleures décisions pour atteindre les objectifs, dans le cadre du contrôle
budgétaire54.
Selon les situations et besoins d‟informations de l‟organisation, on choisira la méthode
appropriée. En effet, chaque analyse a ses avantages et ses inconvénients, selon les situations, et aucune
méthode à elle seule ne peut donner pleinement satisfaction, même quand elle semble la mieux indiquée
dans un cas donné.
Il y a deux grands groupes de méthodes d‟analyse55 : les méthodes de coûts complets (méthode de
coût complet, méthode de l‟imputation rationnelle des frais fixes) et les méthodes des coûts partiels
(méthode du direct costing, méthode du coût variable et méthode du coût direct).
Alors que le contrôleur de gestion étudie tous les coûts dans les méthodes de coûts complets, il
n‟analyse, au sein des méthodes de coûts partiels que le comportement de certaines catégories de coûts
(directs, variables) ou une combinaison de ces deux catégories.
Une typologie des coûts
Le coût d‟un produit, d‟une prestation, d‟un service se définit comme l‟ensemble des charges
mobilisées pour réaliser ce produit ou cette prestation ou faire fonctionner le service au cours d‟une
période donnée.
Une charge correspond à une constatation financière d‟une consommation de ressource. Une
charge se distingue d‟une dépense qui correspond à un décaissement de monnaie suite à l‟achat d‟un
bien ou d‟un service.
Un coût est défini par rapport aux trois caractéristiques suivantes :
- Le champ d‟application du calcul : coût d‟une prestation, d‟une heure de travail… ;
- Le contenu : les charges retenues en totalité ou en partie pour une période déterminée (le coût
peut être complet ou partiel) ;
53
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
54
DERAHMOUNE Hilal et AMOURA Djamel : « La place de la comptabilité analytique de gestion au sein du système
d‟information de l‟entreprise économique ». L‟Université de Blida.
55
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
49
- Le moment du calcul: antérieur (coût préétabli) ou postérieur à la période considérée (coût
constaté).
Il importe de définir préalablement les objectifs attendus afin de choisir la méthode de calcul des
coûts la plus appropriée. Le pouvoir du décideur sur les coûts est donc limité.
La méthode de calcul des coûts complets
La méthode des coûts complets (méthode des centres d‟analyse, anciennement dénommée
méthode des sections homogènes) est une méthode de comptabilité de gestion qui permet d‟aboutir au
calcul des coûts de revient d‟un produit, d‟une prestation, d‟un service ou de toute activité.
Il s‟agit de l‟ensemble des coûts directs affectables et des coûts indirects répartis et imputés au
travers d‟un processus de répartition et de déversement.
Elle permet de mieux connaître la réalité des coûts, de sensibiliser les gestionnaires ou les
consommateurs à la réalité de certaines charges, en prenant en compte l‟intégralité des coûts afférents à
une production donnée.
Son objectif premier, dans un service public, peut être la fixation de prix, de tarif ou de prix de
cession interne.
Le calcul des coûts fondé sur les activités : méthode ABC
Piloter la performance implique de disposer des éléments les plus pertinents sur les coûts. La
méthode d‟analyse des coûts fondée sur les activités (ABC) considère l‟organisation sous l‟angle des
processus mis en œuvre qui concourent à la réalisation et à la distribution des produits et services56.
On appelle processus un ensemble d‟activités concourant à un même objectif et relevant
généralement de responsables différents. Pour cette raison, les processus sont qualifiés de transverses.
La méthode ABC repose donc sur une vision transversale qui fait abstraction des fonctions et des
centres de responsabilité, plusieurs centres de responsabilité pouvant contribuer à la réalisation d‟un
même processus.
La méthode ABC permet une meilleure allocation des coûts aux produits en affectant des charges
aux activités et pallie les dérives observées dans le cadre de mise en œuvre de comptabilité analytique.
Elle permet en outre d‟analyser les processus transverses difficilement identifiables dans le cadre des
centres de responsabilité.
Les apports de cette méthode sont multiples et peuvent être déclinés à plusieurs niveaux57 :
Une approche économique compréhensible de tous
Une approche associant « fournisseur » et « client »
Une méthode qui implique l‟ensemble des acteurs
Une interrogation et une réponse sur la notion de « valeur »
56
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
57
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
50
Source : DIRE, France
En guise de conclusion, il y a lieu de signaler que la comptabilité par activités demeure un
système plus complexe que la comptabilité analytique traditionnelle, le nombre des activités est
beaucoup plus important que celui des centres d‟analyses, et chaque activité nécessite une clef de
répartition particulière58.
Enfin, on peut remarquer qu‟un coût est dit pertinent s‟il est élaboré au bon moment pour le bon
décideur et avec la précision satisfaisante pour ce dernier59.
Le degré de précision des calculs peut, parfois, n‟être obtenu qu‟au prix d‟un coût d‟accès à
l‟information prohibitif par rapport au gain apporté par la précision des calculs. Ainsi, un « bon »
système de coût est un compromis entre le coût d‟obtention des informations et celui provoqué par des
informations inexactes.
1.2.3. Le système de reporting, les tableaux de bord, et benchmarking
Commencez par définir où vous souhaitez aller et comment vous comptez y aller avant de
chercher à savoir si vous allez assez vite.
Décider c‟est déclencher le passage à l‟action après avoir choisi une direction d‟évolution. Si les
informations initiales sont incomplètes et le parcours mal identifié, il faudra quand même décider, il
n‟existe pas de décision sans prise de risques60.
a- Le système de reporting :
Le terme reporting renvoie ici à l'idée de «rendre compte» de la performance l'entreprise à travers
la présentation de ses principaux résultats. Le reporting interne, destiné à informer un niveau supérieur
dans l'entreprise, est traditionnellement issu du pilotage opérationnel centré sur la mise en évidence
d'écarts. Cette vision traditionnelle a progressivement été remise en cause pour prendre en compte les
mutations de l'environnement qui ont favorisé l'émergence de nouvelles méthodes de reporting visant à
compléter l'information financière61.
L‟état de compte rendu, issu du reporting, constitue un ensemble de documents informatifs,
destinés à présenter une information synthétique périodique à la hiérarchie et/ou à un autre service,
reprenant les indicateurs nécessaires au suivi d‟un budget, d‟une action ou d‟un projet au regard des
objectifs qui ont été fixés.
Le reporting et les états de comptes rendus permettent au niveau hiérarchique supérieur concerné
et/ou à d‟autres services aux problématiques de gestion proches :
• De réaliser un suivi de synthèse, commun et partagé, des réalisations ;
• De procéder à leur analyse ;
• De coordonner les éventuelles actions correctives ;
58
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
59
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
60
H. FERNANDEZ, l‟essentiel des Tableaux de bord, éditions d‟organisation, 2004
61
Alain BURLAUD, Robert TELLER, Stéphanie CHATELAIN-PONROY, Sophie MIGNON, Elisabeth WALLISER,
"Contrôle de gestion", Vuibert, 2004
51
• De mesurer la performance.
L‟état de compte rendu, issu du reporting, constitue un ensemble de documents informatifs,
destinés à présenter une information synthétique à la hiérarchie et/ou à un autre service, reprenant les
indicateurs nécessaires au suivi d‟un budget, d‟une action ou d‟un projet au regard des objectifs qui ont
été fixés.
L‟état de compte rendu constitue un support du dialogue de gestion entre les services (centres de
responsabilité) et leur hiérarchie ou entre services à qui des objectifs de gestion similaires ont été fixés et
qui ont des structures qui peuvent se prêter à la comparaison dans l‟objectif de réaliser une analyse
comparative (benchmarking).62
La réussite de la mise en place d‟un système de reporting est directement liée au choix de la
personne ou des membres de l‟équipe qui en auront la charge.
Au-delà des divergences techniques qui peuvent entrer en ligne de compte, le contrôleur de
gestion sera confronter au challenge de présenter l‟information de manière à être exploitée dans un
contexte bi-culturel. Bon nombre de décisions prises tiennent compte des informations figurant au
reporting.
Le reporting peut être construit en suivant les étapes suivantes :
• Définir précisément les attentes des destinataires du reporting et des états de comptes rendus
(contenu, périodicité d‟édition…).
• Etablir en collaboration avec les services opérationnels la proposition d‟indicateurs susceptibles
d‟apporter l‟information demandée.
• Rédiger les fiches relatives aux indicateurs, précisant l‟interprétation, la méthode de calcul, la
disponibilité et la source de l‟information
• Arrêter le projet de maquette de l‟état de compte rendu.
• Définir l‟outil informatique qui permettra d‟automatiser la production
• Définir les modalités (procédures) de renseignement des données, c‟est-à-dire le reporting en
tant que tel.
• Réaliser des actions d‟accompagnement (formation…) des services qui produiront l‟information.
b- Les tableaux de bord
Définitions
Un tableau de bord est un ensemble d‟indicateurs63, à un niveau suffisamment agrégé, à
destination des responsables quel que soit leur niveau hiérarchique, en vue de leur permettre de
connaître l‟état d‟avancement des programmes ou des orientations dont ils doivent assurer la mise en
œuvre et pour lesquels ils doivent atteindre un objectif spécifique. C‟est un outil d‟aide à la gestion,
conçu pour analyser la performance.
Un tableau de bord est, également, un ensemble d‟indicateurs organisés en système suivis par la
même équipe ou le même responsable pour aider à décider, à coordonner, à contrôler les actions d‟un
service. C‟est un instrument de communication et de décision qui permet au contrôleur de gestion
d‟attirer l‟attention du responsable sur les points clés de sa gestion afin de les améliorer64.
Le tableau de bord, en tant qu‟outil de pilotage, présente plusieurs intérêts. Il permet, en effet,
de :
Construire les bases d‟un système de management stratégique intégré afin de :
- Clarifier et rendre lisible la stratégie de l‟organisation ;
- Communiquer la stratégie à tous les niveaux de l‟organisation ;
- Rendre cohérents les objectifs des services et individus avec la stratégie;
- Relier les objectifs stratégiques à la programmation et à la budgétisation;
62
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
63
H. FERNANDEZ, l‟essentiel des Tableaux de bord, éditions d‟organisation, 2004
64
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
52
- Procéder périodiquement à des analyses et évaluations de performance ;
Mettre en cohérence ses processus managériaux;
Faciliter la mise en oeuvre de la stratégie à long terme par l‟ensemble de l‟organisation.
Le tableau de bord doit être distingué du suivi opérationnel de l‟entité et de ses états de comptes
rendus65.
A ce titre, un tableau de bord est généralement constitué de deux parties : une partie regroupant
les indicateurs de pilotage qui permettent de suivre, au niveau de l‟entité proprement dite, l‟avancement
des projets et des réalisations; une partie qui regroupe l‟ensemble des indicateurs destinés au reporting,
afin de rendre des comptes sur le niveau de performance et de dialoguer entre niveaux hiérarchiques66.
Dans ce cadre, il est souhaitable de l‟analyser régulièrement et systématiquement lors de réunions
de service, et de formuler à destination de ses émetteurs des appréciations, commentaires, évaluations ou
décisions prises par le niveau hiérarchique supérieur.
On distingue deux types d'indicateurs selon leur positionnement par rapport à la structure de
pouvoir et de responsabilité67 :
Les indicateurs de reporting servent à informer le niveau hiérarchique supérieur sur la
performance réalisée et le degré d'atteinte des objectifs. Ils ne servent pas nécessairement de manière
directe au pilotage du niveau qui rend ainsi compte. L'indicateur de reporting correspond souvent à un
engagement formel (contractuel) dont il permet de mesurer l'accomplissement (Direction par Objectifs).
Il s'agit toujours d'un indicateur de résultat, donc d'un constat a posteriori.
Les indicateurs de pilotage servent à la propre gouverne de l'acteur qui les suit, pour l'aider à
piloter son activité. L'indicateur de pilotage doit guider une action en cours, et n'a pas nécessairement
vocation à remonter aux niveaux hiérarchiques supérieurs pour permettre un contrôle a posteriori. Les
indicateurs de pilotage sont liés, soit au suivi d'actions en cours, soit à des points sur lesquels le
responsable veut maintenir un état de vigilance en, contrôlant régulièrement les résultats atteints.
Reporting = information du
AUTORITE HIERARCHIQUE responsable hiérarchique sur
les résultats obtenus
= indicateurs ’’ remontants’’
Indicateurs de reporting
UNITE Indicateurs
= PERIMETRE DE de
RESPONSABILITE pilotage
65
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
66
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
67
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
53
bord correspond à une unité de pilotage donnée (centre de responsabilité, processus, projet, fonction,
produit, marché) sur laquelle ont été définis un schéma de responsabilité et une animation de gestion, en
vue d'atteindre des objectifs de performance68.
Méthodes de conception
Un tel système d‟information n‟est efficace et donc utile que si sa conception répond à certaines
règles précises tant pour son fonctionnement que pour son contenu. La présentation des informations, si
elle peut revêtir des formes variées, se doit de respecter certaines contraintes de concision et de
pertinence. Dans ce cas, l‟ensemble des tableaux de bord de l‟entreprise incite au dialogue et à la
motivation des responsables. Son rôle dépasse alors la stricte fonction de contrôle qu‟il était censé
remplir69.
C‟est la définition même du tableau de bord qui impose ces principes de conception : une
cohérence avec l‟organigramme, un contenu synoptique et agrégé et une rapidité d‟élaboration et de
transmission.
Une méthode en 5 étapes70
C‟est en procédant méthodiquement que l‟on identifié les véritables indicateurs pertinents.
N‟oublions pas que le décideur devra s‟engager à la lecture des indicateurs.
Figure 17: construction des indicateurs
68
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
69
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
70
H. FERNANDEZ, l‟essentiel des Tableaux de bord, éditions d‟organisation, 2004
54
Tableau 3 : Une méthode en 5 étapes
Un tableau de bord n‟est efficace que lorsqu‟il ne comporte que des informations porteuses d‟un
sens complet pour l‟utilisateur du tableau. Par définition, un décideur ne prend pas ses décisions tous
azimuts. Seuls, les informations clés, qui l‟aideront à assurer au mieux son parcours selon ses propres
objectifs, méritent d‟être présentées. Ce sont ses indicateurs.
Un indicateur est une information contribuant à l‟appréciation d‟une situation par le décideur. Il
n‟est jamais muet et entraîne toujours une réaction peut être de ne rien faire. Mais c‟est tout de même
une démarche active. Un indicateur, selon sa nature et les attentes de l‟utilisateur, peut jouer différents
rôles (voir en annexes mini guide choix des indicateurs) :
1. Alerte : L‟indicateur signale un état anormal ;
2. Equilibration : informe sur le cap suivi, l‟objectif sera-t-il atteint ?
3. Anticipation : Pour aller plus loin que le bout de son tableau de bord et envisager, le cas
échéant, de reconsidérer la stratégie choisie.
La collecte d‟information est loin de représenter un coût négligeable. Pour récupérer des
informations jugées comme essentielles, il faudra quelquefois déployer des efforts plus que conséquents
qu‟il est important d‟évaluer au préalable.
Un indicateur doit inciter à produire un jugement de valeur : « C‟est bon ou ce n‟est pas bon ? »
« On continue ainsi ou on fait autrement ? » Dans tous les cas, il faut garder en mémoire qu‟un
indicateur ne doit jamais nous laisser de marbre. Avant de sélectionner un indicateur, il est bon de se
poser la question : « Serez-vous toujours prêt à réagir, quel que soit l‟enseignement délivré par
l‟indicateur ? ».
Selon le rôle joué par l‟indicateur et le message porté, on adoptera un type différent de
présentation. Passons en revue les types de présentation les plus couramment rencontrés.
Les indicateurs de type tout ou rien
55
Figure 18 : indicateurs de type tout ou rien
Utilisés essentiellement pour les alarmes, on leur préférera cependant les indicateurs de type tout
ou rien avec seuil d‟alerte
Rouge = Danger
Orange = Attention
Vert = OK
Ce sont des indicateurs très courants. Préférable aux précédents, l‟indicateur « feux tricolores »
présente l‟avantage notoire de prévenir de la proximité de la zone dangereuse. Il sera utilisé dans tous les
cas où une simple appréciation binaire est suffisante.
Les indicateurs de mesure
L‟indicateur « thermomètre » ou jauge présente l‟évolution d‟une valeur sur un axe vertical.
Comme pour tout indicateur, un seul doit être fixé. Selon le type de mesure, le seuil d‟alerte peut être
défini comme « niveau bas » ou comme « niveau haut ». Le thermomètre change alors de couleur. Une
alerte de niveau bas ou de niveau haut peut être fixée. Pour une meilleure anticipation, un second seuil
peut être fixé « attention » et « alerte ».
56
Figure 20: Indicateurs de type mesure, Thermomètre
90
Chemin restant à
parcourir Valeur de l’objectif
40
Mesure
Valeur de la mesure
La couleur indique s’il y
a danger de ne pas
atteindre l’objectif
Attention
Normal
Danger
25%
Valeur de la mesure
La représentation de type « courbe », permet d‟évaluer la mesure par rapport à une référence.
Cette référence peut être un seuil ou une « consigne ».
57
Cette consigné sera le plus souvent une projection de tendance (« la normale ») pour atteindre
l‟objectif. Tout écart à cette tendance doit être corrigé.
L’objectif à
atteindre
La mesure
suivie
60
50 Tendance pour
anticiper
40
30
20
10
1 2 3 4 5
Pour une meilleure perception de la valeur portée, l‟indicateur de type multi seuils est
particulièrement utile. Il présente cinq zones différentes garantissant la transmission d‟un message
purement qualitatif : « très mauvais-mauvais-moyen-bon-très bon », « très faible-modéré-fort-très fort ».
Valeur de la mesure
Il est préférable de réserver les indicateurs plus complexes comme les tableaux, listes et leurs
représentations graphiques pour les pages d‟analyse.
58
Tableau 4 : caractéristiques d’un bon indicateur
Un bon indicateur
71
KOTLER & DUBOIS, "Marketing management", Publi Union, 2000
59
En fonction des objectifs que la structure s‟est assignée, du temps, des ressources disponibles et
des sources probables d‟information sur les bonnes pratiques, la nature du benchmarking réalisé peut
être différente (stratégique, compétitif, des processus, fonctionnel, interne, externe, international,..)
L‟analyse comparative est donc un outil de gestion à part entière dans le secteur public. Il palie
l‟absence de « mise sous tension » du fait de la concurrence et contribue, avec d‟autres démarches
comme la mesure de la satisfaction des usagers, à l‟amélioration de la performance.72
L‟analyse comparative se décline en quatre étapes :
• Comprendre et connaître en détail son propre fonctionnement et structure;
• Analyser le fonctionnement et la structure des autres organisations ;
• Comparer sur ces bases ses performances à celles des autres organisations ;
• Mettre en œuvre les changements nécessaires pour réduire les écarts.
L‟analyse des objectifs et des procédures du contrôle de gestion paraît plus évidente après l‟étude
des techniques du contrôle de gestion. L‟étude des techniques et de l‟évolution du contexte productif a
montré l‟extension et l‟enrichissement permanent des buts assignés au contrôle de gestion.
De plus les décideurs ne cherchent plus seulement à contrôler des résultats, mais aussi à mesurer
la performance de l‟ensemble du système. Il faut donc élargir les objectifs et les outils du contrôle de
gestion et les intégrer dans une démarche stratégique.
Des critères qualitatifs apparaissent ainsi que des méthodes pour avoir une vision globale et
indépendante des activités (analyse de la valeur).
Pour piloter le système « entreprise » dans un environnement de plus en plus complexe et
incertain, les décideurs ont besoin d‟un système d‟information permanent et en temps réel tels des
clignotants sur un tableau de bord.
Le contrôle de gestion ne doit plus seulement mesurer a posteriori les résultats ; il doit aider à la
prise de décision tout au long du processus stratégique et opérationnel73.
Nous retiendrons trois éléments essentiels pour situer le contrôle de gestion des vingt dernières
années :
- Un système d‟information sur les performances ;
72
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
73
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
60
La finalité devient stratégique, l‟horizon s‟étend au long terme et pour tous les acteurs de
l‟organisation.
Un contrôle de gestion pour l’animation
Dans une entreprise considérée comme un système socio-économique, le contrôle de gestion doit
assumer de plus en plus un rôle d‟animation parmi les acteurs de l‟organisation.
Un contrôle de gestion pour le système de production actuel
Les évolutions de la problématique et des contraintes de la production ainsi que les modifications
dans la structure des coûts industriels nécessitent des adaptations et des améliorations du contrôle de
gestion.
Il faut donc trouver des méthodes pour améliorer la pertinence de ce système d‟information,
essentiel pour le pilotage stratégique et tactique de l‟entreprise.
Les nombreuses mutations du contexte économique, social et technologique, provoquent des
adaptations et des évolutions nécessaires du contrôle de gestion, élargissant ainsi ses champs d‟action et
développant des méthodes de management bien au-delà de simples techniques de coût.
Ainsi, le contrôle de gestion voit se développer de nouveaux champs, comme le contrôle de
gestion sociale, le contrôle de gestion des processus et des activités, le contrôle de gestion de
l‟immatériel.
1.3.1. La performance : concepts et définitions
La performance
Khemakhem dans son ouvrage la Dynamique du contrôle de gestion a insisté sur la difficulté et
l'ambiguïté de la notion de performance qu'il a approchée de la manière suivante: « Performance est un
mot qui n'existe pas en français classique74 ».
Comme tous les néologismes, il provoque beaucoup de confusion. La racine de ce mot est latine,
mais c'est l'anglais qui lui a donné sa signification. Les plus proches de performance sont "performare"
en latin, "to perform" et "performance" en anglais.
L'efficacité qui définit dans quelle mesure l'objectif est atteint, quels que soient les moyens
mis en jeu;
Autrement dit, la performance c'est le fait d'atteindre d'une manière pertinente l'objectif fixé.
Il est intéressant de jeter un coup d'œil sur le dictionnaire pour y trouver les définitions de base.
La performance «Résultat obtenu par un athlète. Chiffre qui mesure ce résultat obtenu dans
l'exécution d'une tâche. Ensemble des indications chiffrées caractérisant les possibilités optimales d'un
matériel.»
Performant «Capable de bonnes ou de très bonnes performances; compétitif. Produit ou appareil
performant; entreprise performante. »
Il ressort deux indications majeures de ces définitions: d'abord la notion de chiffre, de mesure puis
ensuite la notion de compétition. La performance est une valeur comparative. Être performant seul, cela
se dit bien sûr mais cela est le plus souvent employé comme une valeur relative et non comme une
valeur absolue.
74
Abdelhamid EL GADI, "Audit des performances et contrôle de gestion dans le secteur public", RABAT NET MAROC,
2006
61
Nous retiendrons simplement que la performance se mesurera et qu'elle se traduira
essentiellement par l'expression d'une tendance ou d'une comparaison75.
Pour être compétitive, toute entreprise doit être performante, c‟est-à-dire meilleur que ses
concurrents tant dans sa stratégie que dans son organisation.
En gestion, le terme de performance est défini comme l‟association de l‟efficacité et de
l‟efficience76. L‟efficacité (traduction de l‟anglais effectiveness) consiste pour une entreprise à obtenir
des résultats dans le cadre des objectifs définis. L‟efficience (traduction de l‟anglais efficience)
correspond à la meilleure gestion possible des moyens, des capacités en relation avec les résultats.
Il est possible de délimiter l‟efficience avec les deux notions d‟oisiveté et de gaspillage. L‟oisiveté
est la non utilisation des capacités de production qui engendre des coûts de capacité. Le gaspillage est
l‟utilisation partielle de capacités qui pourraient produire davantage et qui engendrent des coûts de
fonctionnement.
Ainsi, l‟efficience peut être définie comme le produit d‟un rendement des ressources utilisées (non
gaspillage) par un taux d‟utilisation des ressources (non oisiveté) :
Efficience = non gaspillage x non oisiveté
Mais penchons-nous encore un peu sur le dictionnaire pour découvrir les définitions officielles des
mots efficience et efficacité.
Le Petit Larousse nous propose: «Qualité d'une chose d'une personne efficace ». Reportons-nous
deux lignes au-dessus et lisons: « Efficace: qui produit l'effet attendu ». La notion d'efficacité se
distingue de celle de l'efficience par la présence d'un rendement dans l'atteinte des résultats escomptés.
Revenons au Petit Larousse. Pour efficience, il nous explique qu'il s'agit d'une:
«Capacité de rendement, performance ». Pour efficient, il nous propose: « Qui aboutit à de bons
résultats77 ».
La performance oblige, donc, à une vision globale interdépendante de tous le paramètres internes
et externes, quantitatifs et qualitatifs, techniques et humains, physiques et financiers de la gestion.
La performance n‟existe pas de façon intrinsèque, elle est définie par les utilisateurs de
l‟information par rapport à un contexte décisionnel caractérisé par une domaine et un horizon –temps.
Elle ne peut s‟exprimer que comme un ensemble « équilibré » de paramètres complémentaires, et parfois
contradictoires décrivant le(s) résultat(s) et le(s) processus d‟atteinte de ce(s) résultat(s) ;
La performance n‟est pas ponctuelle, elle ne se comprend que de façon dynamique, dans le long
terme. Le terme performance devrait être réservé à la description de l‟évolution des résultats sur une
période jugée assez longue par le preneur de décision.
Cette notion est toujours attachée à la notion de responsabilité. Celui qui est responsable est celui
qui peut ou doit agir sur les paramètres de la performance et doit rendre des comptes sur la performance
et sur l‟utilisation des moyens mis sous son autorité.
De même, la performance n‟existe que si on peut la mesurer, c'est-à-dire qu‟on peut la décrire par
un ensemble ou un vecteur de mesures (ou d‟indicateurs) plus ou moins complexes. La mesure de la
performance ne peut en aucun cas se limiter à la connaissance d‟un résultat. Il ne faut en aucun cas
confondre la performance avec les indicateurs ou les mesures qui la décrivent.
La performance, c‟est faire mieux que le « concurrent » sur le moyen et long terme, dans l‟idéal
sur l‟ensemble des paramètres définissant la performance, au minimum sur ceux des paramètres jugés
être les plus significatifs de la satisfaction des clients.
Enfin, signalons qu‟il n‟y a pas de définition exhaustive et universelle de la performance, et
pourtant chaque entreprise doit définir le terme pour sa communication interne et externe78.
« En matière de gestion, la performance est la réalisation des objectifs organisationnels »
Cette définition est applicable dans tous les champs de la gestion (contrôle de gestion, politique
générale, GRH…). Elle vaut pour l‟organisation comme pour l‟individu : est « performant » celle/celui
75
Yvon MOUGIN, "Processus : les outils d’optimisation de la performance", Les éditions d‟organisation, 2004
76
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
77
Yvon MOUGIN, "Processus : les outils d’optimisation de la performance", Les éditions d‟organisation, 2004
78
A. Bourguignon, revue française de comptabilité, août 1995
62
qui atteint ses objectifs79. Elle induit que : la performance dépend d‟un référent : l‟objectif (ou but) ; elle
est multidimensionnelle dès lors que les buts sont multiples, et représente un sous ensemble de l‟action.
La valeur
Aujourd‟hui, la notion de valeur prend une importance cruciale dans la gestion, au-delà de son sens
économique premier ; la valeur concerne le produit et l‟entreprise.
La valeur d‟un produit n‟est pas seulement la différence entre un prix de vente et un coût de
revient mais l‟appréciation subjective et fluctuante, par la demande, de l‟utilité apporté par les fonctions
d‟un produit.
Cette valeur ne s‟obtient pas seulement par l‟activité de transformation de matières premières en
biens et ne se limite pas à la notion de valeur ajoutée ; elle découle aussi de l‟apport de toutes les
activités principales et de soutien de l‟organisation comme l‟analyse la notion de « chaîne de valeur » de
M. Porter comme on le verra plus loin.
La valeur de l‟entreprise dépendra ainsi, en partie, de la valeur de ses produits et de ses activités.
Le gestionnaire n‟agit plus seulement en fonction des coûts mais doit piloter le couple valeur coût.
L‟approche en termes de valeur oblige donc à gérer les activités, à remettre en cause éventuellement
l‟organisation et son système d‟information.
Aujourd‟hui, dans le contexte actuel, le contrôle de gestion au sein d‟une entreprise doit remplir
deux rôles80 :
- Aider à piloter l‟efficacité, c'est-à-dire à gérer les facteurs clés de compétitivité par un ensemble
de décisions et d‟actions stratégiques (ex : un tableau de bord pour maîtriser la qualité perçue) ;
- Aider à piloter l‟efficience, c'est-à-dire les moyens opérationnels pour atteindre les objectifs
fiés, donc maîtriser les facteurs clés de l‟équilibre financier (ex : un calcul d‟écart pour réduire un coût
de production et atteindre un point mort).
Ainsi, par l‟efficience et l‟efficacité, le contrôle de gestion doit aider à piloter la performance.
Piloter, c’et déployer la stratégie
Est performance tout ce qui contribue à l'amélioration du couple coût-valeur. Mais comment
savoir concrètement ce qui, dans les activités opérationnelles quotidiennes de l'entreprise, contribuera à
l'amélioration de ce couple ?
Pour piloter ses activités, l'entreprise est contrainte d'anticiper et de porter un jugement aussi
pertinent que possible sur les actions concrètes susceptibles de maximiser durablement la création nette
de valeur. Ce jugement est complexe, il met en jeu de multiples considérations et de multiples acteurs.
Pour piloter le couple coût-valeur, abstraction inaccessible dans le fonctionnement quotidien de
l'entreprise, il faut donc le traduire en éléments d'appréciation plus tangibles.
Le premier stade de « traduction» du couple coût-valeur en éléments concrets « pilotables »
consiste à décrire en termes globaux comment l'entreprise crée et créera de la valeur. Il s'agit donc, dans
un premier temps, de définir la chaîne de valeur (la combinaison d'activités, réparties sur plusieurs
entreprises, qui permet de fournir de la valeur aux clients) [PORTER] et en concevoir les évolutions
futures.
Concevoir la chaîne de valeur de demain, c'est en fait définir une stratégie. La première étape
consiste, donc, à traduire le couple coût-valeur en objectifs stratégiques.
Est, donc, performance dans l'entreprise tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à atteindre les
objectifs stratégiques81.
1.3.2. La mesure et le suivi de la performance
La mesure de la performance
79
M. Lebas, revue française de comptabilité, août 1995
80
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
81
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
63
Comme ensemble de procédures représentant tout le fonctionnement d‟une organisation, le
contrôle de gestion peut être une aide au pilotage permanent, donnant en temps réel des indicateurs de
performance pour orienter les décisions stratégiques.
Ainsi, il et possible de situer le contrôle de gestion dans une démarche de pilotage de
l‟organisation.
D‟après Demmestère, le pilotage est une démarche de management qui relie stratégie et action
opérationnelle et qui s‟appuie, au sein d‟une structure, sur un ensemble de système d‟informations
comme les plans, les badges, les tableaux de bord, la comptabilité de gestion, qu‟est le contrôle de
gestion.
L'expression "mesure de performance" ne manque pas d'ambiguïté. Elle est assimilée
couramment, mais à tort, au contrôle budgétaire.
En effet, la mesure de performance doit être comptable avec les objectifs et les finalités de
l'entreprise. Elle constitue la deuxième étape dans le processus de contrôle. On commence par
l'établissement de standards, ensuite, on mesure les performances et enfin on prend des actions
correctives.
On constate, à ce niveau, des attitudes .et des habitudes qui révèlent le plus souvent d'une grande
imprécision, jointe à une part excessive de subjectivité et d'affectivité.
La mesure de l’efficacité
Le contrôle de gestion se fonde sur une démarche stratégique préalable ayant permis de définir
les objectifs d‟une organisation. Ces objectifs doivent être précis quant à leurs finalités,
compréhensibles et appropriables par les différents niveaux opérationnels et enfin, mesurables. Ce
dernier point suppose l‟association à chaque objectif d‟indicateurs permettant d‟intégrer une valeur cible
(le niveau de performance que l‟on souhaite atteindre) et de mesurer en cours de gestion les
réalisations83.
L‟efficacité peut, ainsi, se définir comme la capacité d‟une structure à atteindre ses objectifs : le
résultat obtenu est-il conforme avec le niveau d‟objectif cible?
Cette analyse ne doit pas se limiter à une constatation a posteriori de l‟atteinte ou non des
objectifs annuels. Afin de donner au contrôle de gestion la dimension dynamique qui fait tout son
intérêt, il est fondamental de piloter l‟efficacité en cours d‟année. Plusieurs axes d‟analyse permettent
d‟y parvenir:
- Le suivi infra-annuel des niveaux d‟objectifs. Pour les indicateurs dont la valeur cible prend
son sens en fin d‟exercice (exemple: les taux de recouvrement), il est possible de suivre le niveau des
82
Abdelhamid EL GADI, "Audit des performances et contrôle de gestion dans le secteur public", RABAT NET MAROC,
2006
83
Direction Générale de la Comptabilité Publique, Guide contrôle de gestion départemental, MINEFI, France, 2006
64
objectifs sur les différentes périodes de l‟année: on s’assure que l’on tient la bonne allure.
- La comparaison dans l‟espace. On analyse le résultat obtenu dans une unité de travail au
regard du résultat moyen obtenu par une sélection d‟unités comparables: on s’assure que l’on ne
s’écarte pas des résultats obtenus par d‟autres en situation similaire.
La mesure de l’efficience
L‟efficience permet de mettre en relation les résultats obtenus et les moyens mis en œuvre pour y
parvenir. L‟approche de l‟efficience repose sur deux questions:
- Avec des moyens similaires, aurait-on pu obtenir de meilleurs résultats? C‟est le fait
d’optimiser les ressources à disposition;
- Les résultats obtenus auraient-ils pu l‟être avec des moyens moins importants?
C‟est le fait de minimiser la consommation des ressources pour atteindre un objectif fixé a priori.
Les moyens en question sont de différents ordres: il s‟agit bien sûr des moyens budgétaires de
fonctionnement courant et de personnel mais également d‟éléments non financiers (valeurs de
l‟organisation, solidarité des équipes, connaissance du métier, connaissance de la structure, formation
professionnelle, motivation des collaborateurs, méthodes de management...). Ces ressources non
financières ne doivent pas être sous-estimées et constituent parfois les principales marges de manœuvre
des managers.
La mesure de la pertinence
La pertinence mesure l‟adéquation entre les objectifs fixés et les moyens alloués. Elle peut
s‟analyser de 2 façons :
- Les moyens que j‟alloue à tel processus ou à telle structure sont-ils cohérents avec mes
objectifs stratégiques?
- Compte tenu des moyens dont je dispose, le niveau cible d‟objectif est-il à la fois réaliste et
84
Direction Générale de la Comptabilité Publique, Guide contrôle de gestion départemental, MINEFI, France, 2006
65
suffisamment ambitieux?
La démarche de la performance
La performance d'un organisme est sa capacité à atteindre des objectifs préalablement fixés. Dans
le secteur public, elle a pour objectif d'améliorer l‟efficacité de la dépense publique en orientant la
gestion budgétaire vers l‟atteinte de résultats prédéfinis, dans le cadre de moyens prédéterminés 85.
La démarche de la performance est un dispositif de pilotage des administrations pour l'atteinte
des résultats prévus. Elle vise les objectifs suivants :
Renforcer la transparence;
Améliorer l‟efficacité et l‟efficience;
Accroître la responsabilisation des gestionnaires quand à leurs obligations de rendre compte
de leurs performances et de leurs résultats.
L‟élaboration d‟une stratégie est la première étape de toute démarche de performance. Elle
s‟appuie sur l‟analyse de la situation actuelle, qui doit en particulier faire ressortir les forces et les
faiblesses du secteur, les contraintes auxquelles il est confronté, les principaux défis qu‟il a à relever.
Elle doit faire ressortir les éléments importants, structurants, sans se laisser emprisonner dans la
recherche du détail, ainsi que les principales orientations stratégiques du ministère pour les prochaines
années.
La deuxième étape consiste à traduire la stratégie en programme. Ce dernier constitue un
ensemble homogène d‟activités d‟un organisme poursuivant une finalité générale commune dans une
période de temps donnée et selon un budget donné.
L‟étape suivante est la fixation d‟objectifs. A ce effet, le document stratégique élaboré par
chacun des ministères doit être présenté de manière synthétique, en structurant autour de quelques
orientations les objectifs stratégiques qui concrétisent la stratégie retenue.
Un objectif peut être défini comme le but qu'une organisation se propose d'atteindre au cours
d'une période déterminée. Il exprime les priorités les mieux à même de permettre d‟atteindre les finalités
du programme.
L‟articulation objective stratégique et objective opérationnels est importante dans le sens où ça
permet de concilier la cohérence des buts poursuivis et la liberté des moyens utilisés.
Les indicateurs de mesure et de suivi
Un indicateur86 est beaucoup plus qu'un chiffre. C'est en fait un outil de gestion plus ou moins
complexe réunissant une série d'informations, notamment:
- Sa propre définition (description par un texte) ;
- Sa raison d'être: l'objectif stratégique auquel il se rattache, la cible chiffrée et datée qui lui est
impartie, éventuellement des références comparatives ;
- La désignation d'un acteur chargé de le produire (celui qui accède le plus facilement aux
informations requises) ;
- La désignation d'un acteur responsable du niveau de l'indicateur (celui qui maîtrise le mieux le
levier d'action correspondant) ;
85
Direction du Budget, guide de la performance, MEF, Maroc 2004
86
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
66
- Sa définition en extension: la formule et les conventions de calcul, les sources d'information
nécessaires à sa production (applications informatiques, bases de données, saisies manuelles) ;
- Les modes de segmentation, pour décomposer une forme agrégée de l'indicateur en formes
plus détaillées ;
- Les modes de suivi (budgété, réel, écart budgété/réel, historique sur N mois, comparaison
même période année antérieure, cumul depuis le début de l'année...) ;
Les indicateurs peuvent être définis pour chaque maillon de la chaîne de résultats qui définit la
relation logique entre les activités et les résultats d'un programme.
La performance est suivie à partir d‟indicateurs (identifiés avec des fiches d‟identité spécifique,
de moyens, de produits et de résultats89 :
Les indicateurs de moyens « inputs » et de produits « outputs » correspondent aux dispositions
opérationnelles mises en œuvre.
Les indicateurs de moyens décrivent le volume (unités physiques) ou le coût des moyens mis en
œuvre. La disponibilité du personnel (p.ex. nombre de médecins), du matériel (p.ex. nombre
d‟ordinateurs), des locaux (mètres carrés). Ces indicateurs fournissent également une vision de la
manière dont le service est organisé (p.ex. nombre de bureaux d‟accueil) et de la manière dont la
population ou le territoire sont desservis (p.ex. effectif moyen de la population cible par implantation).
Les indicateurs de produits décrivent l‟ensemble des productions d‟une administration ou d‟un
service (p.ex. nombre de textes réglementaires élaborés). Ils peuvent éventuellement être affinés en
distinguant les indicateurs d‟activité (heures d‟enseignement) et les indicateurs de produits (nombre de
diplômes délivrés).
87
Direction du Budget, guide de la performance, MEF, Maroc 2004
88
H. FERNANDEZ, « l’essentiel des tableaux de bord », éditions d’organisation, 2004
89
Direction du Budget, guide de la performance, MEF, Maroc 2004
67
La combinaison des indicateurs de moyens et de produits permet d‟apprécier l‟efficience dans la
conduite des activités. Elle mesure le rapport entre les ressources consommées « inputs » et l‟activité
réalisée.
Les indicateurs de résultats « outcoms » se définissent par rapport aux objectifs du programme
(les résultats intermédiaires et les résultats finals ou d‟impacts).
Le suivi de la performance organise la négociation et la décision budgétaires entre l‟ensemble
des intervenants, en portant l‟attention à la fois sur les moyens et sur les résultats. Il doit, ainsi,
contribuer à affiner les choix opérés et indiquer les secteurs pour lesquels des progrès peuvent être
accomplis.
Les indicateurs doivent permettre de :
• Fixer des cibles traduisant les objectifs définis en commun;
• Mesurer les réalisations par rapport à ces cibles ;
• Comprendre et analyser ces réalisations ;
• Orienter les décisions des gestionnaires dans le but d‟améliorer la performance ;
• Nourrir le dialogue de gestion entre les différents niveaux hiérarchiques.
Les indicateurs s‟inscrivent dans une logique de gestion par la performance. Cette démarche vise à
orienter l‟action vers la performance. Elle incite aussi à mettre en œuvre les moyens pour comparer les
performances dans une optique d‟analyse comparative (benchmarking)90.
90
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
68
Conclusion chapitre
69
CHAPITRE II : DESCRIPTION DU DOMAINE DE LA RECHERCHE
Introduction Chapitre :
Le ministère des finances comprend, outre le cabinet du ministre, une administration centrale et
des services extérieurs. L'administration centrale comprend :
- Le secrétariat général ;
- L'inspection générale des finances ;
- L'administration des douanes et impôts indirects ;
- La trésorerie générale du royaume ;
- La direction générale des impôts ;
91
Décret relatif à l‟organisation et aux attributions du Ministère de l‟Economie et des Finances 1978.
70
- La direction du budget ;
- La direction du trésor et des finances extérieures ;
- La direction des entreprises publiques et de la privatisation ;
- La direction des assurances et de la prévoyance sociale ;
- La direction des domaines de l‟Etat ;
- La direction des affaires administratives et générales ;
- La direction des études et des prévisions financières ;
- L'agence judiciaire du royaume.
Pour la mise en œuvre de ces missions, la DAAG est organisée en deux pôles, 7 divisions et 28
services. Le pôle modernisation est composé de 4 divisions (division de l'organisation et de la
coopération, division de la formation, division de l'informatique, et division de la communication et de
l'information) et le pôle ressources structuré autour de trois principales divisions (division des ressources
humaines, division du patrimoine et de la logistique et division du budget et de la comptabilité).
71
Gérer le patrimoine immobilier de l‟Administration Centrale et assurer l‟entretien et la remise
en état des bâtiments ;
Gérer le parc automobile de l‟Administration Centrale ;
Assurer le transport et la logistique (hébergement et restauration) des missions des
responsables, des cadres du Ministère et des délégations étrangères ;
Tenir la comptabilité matière de l‟ordonnateur.
Ses attributions sont déclinées au niveau des services en charge de la chaîne logistique comme
suit :
Service des prestations et support logistique, chargé de :
- Assurer les prestations de support logistique ;
- Négocier et conclure les conventions;
- Prendre en charge les missions et les délégations et fournir un package de prestations
répondant aux attentes ;
- Coordonner avec les autres centres de gestion les actions visant l‟optimisation de l‟utilisation
du parc automobile du Ministère ;
- Concevoir et mettre en place un système de gestion du transport du personnel et matériel du
Ministère ;
- Gérer le parc automobile et mettre en œuvre un programme de réforme.
72
- Coordonner l‟optimisation de l‟utilisation, de l‟exploitation et de la maintenance du
patrimoine immobilier du Ministère ;
- Concevoir et mettre en œuvre un programme d‟aménagement;
- Fournir les prestations de service aux utilisateurs selon les normes de qualité ;
- Repenser l‟utilisation des espaces et améliorer le cadre de travail ;
- Professionnaliser les prestations offertes par le service via le centre d‟appel ;
- Développer un système de maintenance des bâtiments.
De par la nature de ses attributions centrées sur la fonction de support et d‟appui aux structures
métiers du Ministère (administration centrale), les interfaces de la DPL sont multiples et diversifiées.
L‟analyse de ces interfaces se fera par le biais de l‟étoile stratégique qui permet de positionner, de
manière générale, toute entité organisationnelle par rapport à son système de gouvernance, à la
concurrence, aux clients et fournisseurs.
Gouvernance
DAAG
Concurrence
Contrôle aval Directions à
IGF, Cour des réseau
comptes
Collaborateurs
Services DPL
73
Ces entités influent différemment sur la DPL :
- La gouvernance : assurée par la DAAG et qui donne les orientations générales, fixe les
priorités, diffuse le style de management et procède à l‟évaluation ;
- Les collaborateurs : composés des responsables de service et du personnel de la division. Ils
sont les intervenants directs dans les activités de la division et impactent, de manière profonde, la
performance et la qualité des prestations;
- Le contrôle amont : Exercé par la trésorerie générale du royaume et la direction du budget, en
tant qu‟intervenants dans le circuit de la dépense chargés notamment de veiller sur l‟efficacité de la
gestion et de l‟exécution de la dépense publique ;
- Le contrôle aval : Exercé par l‟inspection générale des finances et la cour des comptes qui
évaluent à posteriori les pratiques des gestionnaires et émettent des recommandations, des jugements,
etc. ;
- La concurrence : est constituée par l‟offre disponible sur le marché pour des prestations
similaires (exp. Location longue durée pour le parc, maintenance,…). La deuxième composante de la
concurrence étant les structures logistiques similaires dans les directions à réseau qui donnent la
possibilité de comparaison dans l‟espace de la performance ;
- Les fournisseurs: ce sont les prestataires de service ayant répondus aux consultations lancées
par la DPL et qui sont titulaires de marchés, en plus des partenaires internes ou externes contribuant par
des éléments d‟entrées aux processus de la chaîne (exp : Budget et comptabilité, ONT,..) ;
- Les clients : ils constituent la raison d‟être de la DPL et leur satisfaction la finalité ultime de la
chaîne. Il s‟agit des directions centrales (structures et personnel) pouvant jouer le rôle de lobbying.
En termes de ressources humaines la DPL compte 159 agents, répartis par service comme suit :
Tableau 5 : Effectif DPL
STRUCTURES Effectif
Div. Patrimoine & Logistique 4
Sce. Achats 23
Sce. Stocks 24
Sce.Prestations & Support Logistique 50
Sce. Patrimoine 58
Total 159
Source : GISRH
Age moyen
Total de la Division DPL 44
Sce. Achats 42
Sce. Stocks 45
Sce.Prestations & Support Logistique 45
Sce. Patrimoine 45
Source : GISRH
L‟âge moyen étant de 44 ans, avec une ancienneté moyenne de 15 ans, donnent des pistes
d‟analyse pour l‟appréciation de la culture de l‟organisation.
74
Tableau 7 : Encadrement DPL
Taux d'encadrement
Total de la Division DPL 18%
Sce. Achats 70%
Sce. Stocks 13%
Sce.Prestations & Support Logistique 11%
Sce. Patrimoine 6%
Source : GISRH
Sce. Achats
70%
On note, enfin, une prépondérance du
personnel d‟exécution avec un effectif total de 94
agents.
Les ressources budgétaires gérées par la DPL se composent du total des rubriques budgétaires
relatives aux dépenses des directions centrales. Au niveau de la morasse budgétaire, ces rubriques se
présentent comme suit :
Budget d’investissement :
Le budget d‟investissement annuel moyen géré par la DPL est de 50 MDH. Les principales
natures de dépenses portent sur : l‟informatisation, la formation, les travaux d‟aménagement et les
études.
Budget de fonctionnement :
75
Tableau 9 : Rubriques du budget de fonctionnement
NOMENCLATURE DES SERVICES ET DES DEPENSES
Paragraphe Ligne
RUBRIQUES
Le budget fonctionnement annuel moyen géré par la DPL est de 60 MDH. Les principales
natures de dépenses portent sur : les taxes et redevances, la maintenance informatique, le transport et la
parc auto.
Les autres ressources à la disposition de la DPL concernent, essentiellement, un parc auto
composé de 130 véhicules et un parc immobilier constitué de 7 bâtiments centraux.
2.1.3. Cartographie des processus
Un processus est un ensemble de ressources et d‟activités corrélées ou interactives qui
transforment des éléments entrants en éléments sortants. Cette transformation permet d‟ajouter de la
valeur en mobilisant le travail, les outils et les ressources.
L‟approche processus consiste en l‟identification et le management méthodique des processus
utilisés dans un organisme, la détermination de leurs séquences, leurs interactions ainsi que les mesures
et les analyses y afférentes. Cette approche souligne l‟importance de considérer les processus en terme
de valeur ajoutée, de mesurer la performance et l‟efficacité des processus sur la base de mesures
objectives.
La cartographie des processus est une représentation graphique de l‟organisation sous la forme
d‟une chaîne de processus destinée à fournir une prestation à un usager. Cette représentation est à la fois
un modèle et un exercice intéressant puisqu‟elle oblige à avoir une idée clairement perçue de la
mécanique d‟une organisation et d‟en comprendre dès lors le fonctionnement.
La cartographie doit s‟adapter à l‟organisation car elle est essentiellement descriptive même si,
parfois, elle aide à détecter des anomalies et à les éliminer.
Les principaux processus de la chaîne logistique sont : Le processus achat , le processus
transport, le processus gestion des stocks et le processus maintenance.
A ces processus s‟ajoutent les processus de management et les processus support pour compléter
la cartographie.
76
Figure 25: cartographie processus DPL
Processus de management
Maintenance
Achat
Satisfaction
Exigences
Transport
Client
Client
Nous avons tenté de présenter ici les principaux processus en interaction au sein de la chaîne
Stock
Processus Support
Processus RH Infrastructure, SI
logistique. Des similitudes et des écarts peuvent surgir à ce niveau par rapport à l‟organisation en
services. Ainsi, le processus achat prend en charge l‟acte d‟achat depuis l‟expression des besoins, la
conclusion de la commande, la gestion de la commande jusqu‟à son terme. Il traverse à cet effet, deux
entités organisationnelles (la DPL et la DBC). Le processus maintenance a été retenu compte tenu de
son importance stratégique, comme principal levier de performance pour le service du patrimoine. Le
processus transport a été, également, retenu selon cette même logique.
Chacun de ses processus comprend des sous processus et des activités principales qui seront
abordés ultérieurement lors du diagnostic détaillé des processus de la chaîne logistique dans la partie 2,
section 2.
77
Section 2 : La démarche de performance dans un contexte public, le MEF
2.2.1. Cadre de référence
Le cadre de référence de la question de mise en place de démarches de performance dans le
secteur public, au Ministère de l‟Economie des Finances en particulier, tout en s‟appuyant sur un
dispositif de contrôle de gestion est constitué principalement d‟initiatives et de réformes recherchant à
améliorer l‟efficacité et l‟efficience de la gestion publique, avec le développement parallèle de la culture
de la reddition des comptes.
L‟ensemble de ces réformes, et même si elles n‟évoquent pas explicitement la mise en place du
contrôle de gestion comme mesure d‟accompagnement indispensable à l‟aboutissement des chantiers
entrepris, elles insistent de manière récurrente sur ses outils, ses méthodes et ses instruments
(contractualisation, indicateurs et tableaux de bord, reporting, logique de résultats, planification
stratégique,…)
La finalité étant de donner des éclairages suffisants au personnel et aux partenaires du Ministère
sur les actions de réforme actuelles et futures, ainsi que sur les motivations qui sous-tendent le choix de
telles actions.
Ce cadre brosse une rétrospective synthétique des principales réalisations, analyse, avec un souci
d‟objectivité, les acquis en vue de les consolider et les insuffisances en vue de les surmonter et trace,
enfin, les axes d‟avenir, ainsi que les objectifs autour desquels devra s‟articuler l‟action des directions.
La Lettre d‟Orientations Générales est, par la suite, diffusée à l‟ensemble des directions pour
mise en œuvre à travers sa déclinaison en notes d‟orientations générales spécifiques à chacune des
directions et à son périmètre d‟intervention (en annexe exemple la lettre d‟orientation générales 2006).
92
Plan d‟action stratégique du Ministère de l‟Économie et des Finances, 2005
78
Consacrés par le Plan d‟Action Stratégique du Ministère, ces projets, conçus sous forme
d‟actions cohérentes et ciblées, recherchent, en définitive, à conforter le positionnement du Ministère en
tant qu‟entité gouvernementale d‟impulsion des réformes de l‟Administration Publique et qui érige la
satisfaction de ses usagers, ses partenaires et ses clients comme véritable mot d‟ordre.
Le plan d‟action stratégique fait l‟objet d‟une évaluation annuelle, lors de réunions programmées
à cet effet, présidées par le Ministre et en présence des directeurs généraux et directeurs (mars/avril
année n).
Les responsables et les cadres des différentes directions se relayent pour présenter leur bilan et
les perspectives de leurs interventions. Les orientations du Ministre et débats enclenchés à la suite
desdites présentations permettent de recadrer les projets, de veiller à la cohérence d‟ensemble et
d‟amorcer des actions correctives le cas échéant.
La nouvelle approche budgétaire axée sur les résultats, qui a été mise en œuvre depuis 2002 de
façon progressive et à législation constante (sans modification de la loi organique relative à la loi de
finances), trouve son référentiel dans les textes (voir annexe référentiel réglementaire) ci-après :
- La circulaire du Ministre chargé des Finances n° 483/E du 28 Février 2002 adressée aux
ordonnateurs et concernant les mesures d'application des dispositions de l'article 17 bis susvisé ;
- Les arrêtés de globalisation du ministre chargé des finances pris sur proposition des ministres
intéressés instituant la globalisation des crédits;
La nouvelle approche budgétaire axée sur les résultats et la performance s'inscrit dans le cadre de
la modernisation du processus budgétaire intervenant dans un contexte marqué notamment par la rareté
des ressources, la nécessité de plus en plus recherchée de simplification des procédures budgétaires et de
déconcentration des crédits et l'octroi de plus de flexibilité et d'autonomie aux gestionnaires budgétaires.
Octroyer une plus grande autonomie aux services gestionnaires dans l'utilisation de leurs
dotations budgétaires ;
79
Améliorer la programmation, l‟exécution et le contrôle de la dépense publique ;
Cette nouvelle approche qui s'inscrit, également, dans le cadre de l'amélioration de l'efficacité de
la dépense publique et de la réforme de la gestion publique pour l'orienter davantage vers les résultats et
le contrôle des performances s‟articule autour des axes suivants:
Instauration de relations de partenariat notamment entre les services extérieurs et les acteurs
locaux ;
1000
769
800
600 525
400
234
200
0
2002 2003 2004 2005 2006
Le deuxième pilier de la gestion axée sur les résultats est la contractualisation, en tant qu'outil de
modernisation de la programmation et de l'exécution de la dépense publique et ce, en introduisant un
mode de gestion nouveau entre l'administration centrale et ses services extérieurs, basé sur l'amélioration
des performances et le renforcement de l'autonomie et de la déconcentration, à travers de nouveaux
outils opérationnels de gestion, à savoir : un cavenas-type de contrat et un guide de la
"contractualisation".
La mise en oeuvre de cette nouvelle approche de gestion budgétaire basée sur l'évaluation des
résultats modifiera la nature des relations existantes entre les administrations centrales et leurs services
déconcentrés dans la mesure où ces derniers procéderont à la gestion de leurs ressources humaines et
80
financières et à la réalisation de leurs programmes d'action sur une base contractuelle en concertation
avec les administrations centrales.
La mise en place d’un Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) triennal et glissant vise à
améliorer le processus de programmation budgétaire en mettant en cohérence les politiques sectorielles,
telles que définies par les choix stratégiques qui ressortent du Plan de Développement Economique et
Social ou du programme d‟action du gouvernement avec les objectifs de soutenabilité et de viabilité du
cadre macro-économique93.
Par ailleurs, le CDMT permet d‟assurer sur un horizon glissant de trois ans une meilleure
prédictibilité des principaux agrégats budgétaires et l‟allocation optimale des ressources budgétaires.
• Exhaustivité: dans la mesure où il prend en compte l'ensemble des besoins et des ressources
mobilisables ce qui permet de s'assurer de la compatibilité entre les dépenses de fonctionnement et
d‟investissement, de la rationalisation des dépenses et de la disponibilité des études préalables au
lancement des projets et programmes;
• Réalisme : étant donné qu'il replace les choix politiques dans un cadre réaliste de ressources
disponibles à moyen terme ce qui garantit la pérennité et la crédibilité du dispositif ;
C‟est une réforme qui s‟insère dans la logique de la nouvelle approche budgétaire consistant à
responsabiliser les gestionnaires quant aux résultats de leur action en contrepartie des flexibilités dont ils
bénéficient dans l‟utilisation des moyens mis à leur disposition, l‟objectif étant de remplacer
93
Direction du Budget, Guide CDMT, MEF, Maroc, 2005
81
progressivement le contrôle a priori en vigueur par un contrôle d‟accompagnement et a posteriori basé
sur l‟appréciation des performances.
Les modalités de ce nouveau dispositif, qui sont d'ailleurs en cours de définition par voie
réglementaire, et se résument en trois volets :
- Evaluation de la capacité de gestion des ordonnateurs pour déterminer leur aptitude à remplir
cette nouvelle fonction de contrôle et à prévenir les risques,
- Enfin mise en place d'un dispositif de veille pour la sécurité de la gestion des deniers publics.
Dans ce contexte, l‟audit de performance a pour principale mission l‟évaluation des dépenses
publiques en vue d‟apporter une valeur ajoutée à travers des recommandations tendant à améliorer à
terme la performance des administrations publiques.
- L‟élaboration par les ordonnateurs des rapports annuels portant sur l‟évaluation de la réalisation
des indicateurs sus-indiqués par rapport aux dépenses réalisées. Ces rapports devront servir à terme à
l‟élaboration du rapport annuel de performance du gouvernement et devant être présenté au Parlement.94
La problématique des contrôles dans le secteur public peut être appréhendée comme le dilemme
des extrêmes : entre l'objectif qui est un objectif incontestable et les modalités de l'exercice du contrôle.
Les services du contrôle et le domaine du contrôle sont situés entre deux extrêmes :
94
Direction du budget, Guide gestion axée sur les résultats, MEF, Maroc, 2003
82
- Le premier extrême réside dans la nécessité du contrôle: Le contrôle de l'emploi des deniers
publics est un principe fondateur des finances publiques ; aucune contestation n'est donc possible à ce
niveau.
- D'un autre côté l'exercice du contrôle peut lui être contesté s'il n'est pas judicieux ou parce qu'il
peut contrarier la réalisation des actions publiques ou parce qu'il peut se présenter comme étant un
obstacle à l'investissement.
Ainsi, le dilemme auquel le contrôle est confronté se résume dans les deux affirmations
contradictoires suivantes :
• "Il y a dans notre système trop de contrôle" : qui plus est, tatillon, encombrant, inefficace,
lent,...
• "Il n'y a pas suffisamment de contrôle" : il suffit d‟observer le laxisme, les dérapages, les
gaspillages,...
Le développement et la généralisation du contrôle de gestion dans les administrations de l‟État
nécessitent de clarifier son positionnement par rapport aux autres formes de contrôle et de préciser, le
cas échéant, les évolutions possibles des formes de contrôle préexistantes95.
Le contrôle de gestion ne doit pas s‟entendre comme une nouvelle forme du contrôle (au sens de
vérification, d‟inspection) de l‟échelon subordonné par l‟échelon supérieur.
En effet, s‟il contribue à ce type de pilotage hiérarchique dans ses aspects de reporting (remontée
d‟informations de gestion vers les échelons supérieurs), le contrôle de gestion doit autant être utile à
l‟échelon qui l‟alimente en données comme outil de pilotage et d‟autocontrôle de façon à en garantir
l‟appropriation par les agents.
Situation antérieure au développement du contrôle de gestion : la prédominance des contrôles
externes l‟emporte sur la responsabilisation des gestionnaires.
Le système de contrôle est lié au mode de gestion. Dans une gestion publique où les
gestionnaires disposent de peu d‟autonomie, les contrôles sont principalement externes et portent
d‟abord sur la régularité des procédures plutôt que sur la mesure de la performance.
Chacun des grands contrôles externes poursuit des objectifs spécifiques. Les contrôleurs
financiers auprès des ministres vérifient, a priori, que la dépense envisagée n‟excède pas l‟autorisation
parlementaire. Les autres contrôles (Cour des comptes, inspections) se font essentiellement a posteriori.
Dans les établissements publics, les contrôleurs d‟État exercent un contrôle « concomitant », mais leur
rôle principal est d‟assurer, par l‟observation et le conseil, une représentation permanente de l‟État au
sein de l‟organisme.
Quoi qu‟il en soit, la prédominance et la multiplicité des contrôles externes ne favorisent pas la
responsabilisation du gestionnaire. Cela contribue à expliquer que le contrôle interne soit aujourd‟hui
encore peu développé dans les services de l‟État.
Les évolutions envisageables à la suite du développement du contrôle de gestion: une nouvelle
typologie des contrôles distinguant contrôles internes et contrôles externes.
Le mode de gestion évolue d‟une logique de moyens à une logique de performance et accroît
l‟autonomie des gestionnaires, qui s‟engagent en contrepartie sur des objectifs. Les formes de contrôle
de la gestion évoluent en conséquence. À une typologie distinguant contrôle a priori et contrôle a
posteriori pourrait se substituer une classification qui distingue contrôles internes et contrôles externes.
95
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
83
Tableau 10. Les modes de contrôle organisationnel
Le contrôle par la hiérarchie Pilotage direct réduisant au maximum l'autonomie formelle des
acteurs. Risque d'encombrement des centres de décision et
d'arbitraire.
Le contrôle par la règle Pilotage mécanique qui protège contre l'arbitraire.
Risque lié au fait qu'il porte sur la procédure et non sur l'action.
Le contrôle par les audits Évaluation par rapport à des objectifs ou à des normes.
Le contrôle par le clan Contrôle exercé par un corps de professionnels. Risque d'opposition
avec le pouvoir de l'organisation (hiérarchique ou autre).
Le contrôle par l'éthique Contrôle dès comportements, valeurs partagées. Adapté à des
situations complexes.
Source : Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications".
Contrôle parlementaire
Dans un premier temps, les documents budgétaires rédigés à l‟intention du Parlement ne
pourront, en général, utiliser les données fournies par le contrôle de gestion pour renseigner sur la
performance des programmes qu‟après en avoir fait une synthèse et les avoir complétées par des
enquêtes, notamment des enquêtes ad hoc portant sur les axes « qualité » et « impact» de la
performance.
Il est, néanmoins, souhaitable qu‟à terme les systèmes d‟information puissent fournir des
données exploitables par le Parlement, y compris dans le domaine de la satisfaction des usagers et des
résultats finaux de l‟action de l‟État, sans avoir recours à des enquêtes spécifiques.
Evaluation des politiques publiques
Le contrôle de gestion est à distinguer de l‟évaluation des politiques publiques.
Si le contrôle de gestion des organisations publiques est une discipline qui se rattache
incontestablement à l‟approche organisationnelle du management public. L‟évaluation des politiques
publiques est, au contraire, un des éléments de la deuxième approche du management public, celle dite «
d‟analyse des politiques ».
Elle constitue ou devrait constituer la phase terminale du long processus d‟élaboration et de mise
en oeuvre d‟une politique publique96. Contrôle de gestion et évaluation se distinguent, notamment, de
par l‟objet d‟étude, la rationalité de l‟approche, la périodicité de l‟analyse, les méthodes utilisées, les
sources et les types d‟informations, etc.
La constitution de 1996 a hissé la Cour des Comptes au rang d‟institution constitutionnelle.
Cette distinction témoigne, s‟il en est besoin, de l‟intérêt manifesté à l‟égard de la cour et du contrôle à
posteriori, et atteste de l‟existence d‟une volonté politique fort désireuse de doter le pays d‟une
institution érigée au rang constitutionnel, indépendante, autonome et décentralisée, capable de jouer
pleinement son rôle et de s‟acquitter convenablement et dans les meilleures conditions de ses
attributions.
96
P. Gibert, M. Andrault, “Contrôler la gestion ou évaluer les politiques” », Revue Politiques et Management Public n° 6 -
1984
84
Par ailleurs, le législateur marocain pour garantir la bonne exécution des finances publiques au
niveau régional avec sa conception nouvelle, institue les Cour Régionales des Comptes. Cette mesure
importante, et non des moindres, vient contrecarrer les dysfonctionnements et les carences caractérisant
globalement la gestion locale.
L’Inspection Générale des Finances constitue l‟un des organes importants de contrôle a
posteriori des finances publiques. Ce corps supérieur de contrôle, créé par le dahir du 14 avril 1960 a
vocation à intervenir dans tous les secteurs dans lesquels des fonds publics sont engagés et, en
particulier, dans les collectivités locales. En effet, l‟article 2 du dahir sus indiqué précise que : « les
inspecteurs des finances sont chargés d‟effectuer les vérifications des services de caisse et de
comptabilité, deniers et matières des comptables publics et, de façon générale, des agents de l‟Etat et des
collectivités locales. Ils vérifient la gestion de ces comptables et s‟assurent de la régularité des
opérations enregistrées dans les comptes des ordonnateurs de recettes et de dépenses publiques et de
tous administrateurs ». Interviennent, également, dans le processus de contrôle les Inspections Générales
Ministérielles.
La Trésorerie Générale du Royaume dispose d‟un droit de contrôle qui s‟étend à l‟ensemble
des comptables de l‟Etat et des collectivités locales (comptable du Trésor, Receveurs des Douanes et
impôts indirects, Receveurs de l‟Enregistrement et du Timbre, Secrétaires Greffiers, Régisseurs de
Recettes et de Dépenses…).
Ce contrôle s‟exerce de deux manières distinctes mais complémentaires : un contrôle sur pièces
au moment de la réception des versements périodiques des comptables, avant leur intégration dans la
comptabilité générale de l‟Etat ; et le contrôle sur pièces et sur place à l‟aide d‟un corps d‟inspection
relevant de l‟autorité directe du Trésorier Général du Royaume.
Elle assure le rôle du contrôle des opérations initiées par les ordonnateurs sur le plan budgétaire
et comptable et le contrôle des engagements.
Le contrôle exercé par la direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation couvre
tout le périmètre des établissements publics et des sociétés à participation directe ou indirecte de l'Etat.
Les organismes soumis à ce contrôle sont :
Les établissements publics ;
Les sociétés d'Etat : sociétés à capital exclusivement public ;
Les filiales publiques : sociétés à capital majoritairement public ;
Les sociétés mixtes : sociétés à capital minoritairement public ;
Les entreprises concessionnaires d'un service public.
85
Figure 26 : Le schéma récapitulant les contrôles exercés dans le secteur public.
Déclaration Générale
de Conformité Compte général du Royaume
Projet annuel loi de règlement
Rapports
Discours du spéciaux
Ministre des
Finances de LF Rapport sur
apurement des Rapport
comptes Rapport annuel
annuel
Publication débats
parlementaires Etat récapitulatif des décisions d’apurement
Rapport public
Recours
Le contrôle de gestion côtoie et s'appuie sur des notions voisines mais néanmoins distinctes.
“Le contrôle interne est un ensemble de dispositifs et de procédures destiné à fournir une
assurance raisonnable quant à la réalisation et l‟organisation des opérations, la fiabilité des informations
financières, le respect des lois et réglementations. Il concerne l‟ensemble des sécurités internes destinées
à prémunir une organisation contre les risques”.
Alors que le contrôle de gestion concerne la performance et se concentre sur les objectifs
stratégiques, le contrôle interne appréhende la régularité de l‟ensemble des activités, en orientant son
action à partir d‟une analyse des risques.
L‟objectif principal du contrôle interne consiste dans cette perspective à assurer la régularité des
opérations et des procédures. Il s‟agit ainsi d‟une activité de normalisation destinée à organiser les
procédures, y compris en définissant des contrôles clés et en s‟assurant de leur réalisation effective, à
documenter lesdites procédures et à en assurer la traçabilité97.
Le contrôle de gestion vise donc à fournir à l‟équipe de direction une vision transversale de la
performance lui permettant de manager ses objectifs stratégiques alors que le contrôle interne vise à
assurer la régularité des opérations et la qualité des procédures secteur par secteur.
Malgré ces différences de champ d‟intervention, des synergies existent entre les deux notions :
• Le contrôle interne peut constituer l‟un des axes stratégiques d‟une organisation.
97
Direction Générale de la Comptabilité Publique, Guide contrôle de gestion départemental, MINEFI, France, 2006
86
Dans ce cas, quelques objectifs et indicateurs spécifiques au contrôle interne seront intégrés à la
stratégie et suivis dans le cadre du contrôle de gestion (exemple d‟indicateur stratégique : “proportion de
processus ayant fait l‟objet d‟un diagnostic”);
• L‟exercice d‟un contrôle interne efficace sur l‟ensemble des activités d‟une structure permet de
fournir au contrôle de gestion une assurance raisonnable quant à la fiabilité des informations de gestion
entrant dans le calcul des indicateurs;
•La démarche de contrôle de gestion ne permet pas, à elle seule, d‟assurer aux dirigeants d‟une
organisation que tout est sous contrôle : des fraudes peuvent exister, la recherche systématique d‟une
plus grande efficience peut masquer une faible qualité de prestation... Le contrôle interne est, donc, non
seulement essentiel dans des organisations où la régularité et la sécurité sont fondamentales mais il peut,
de plus, permettre d‟éviter les effets pervers d‟une gestion par objectif.
Le contrôle budgétaire est une autre forme de pilotage portant exclusivement sur les moyens
financiers (ressources humaines, moyens de fonctionnement courant). Cette technique consiste à
élaborer une prévision budgétaire puis à en suivre l'exécution. Le contrôle budgétaire s‟articule autour
de 3 étapes principales :
• Étape 1: gestion des moyens déconcentrés de fonctionnement;
• Étape 2: intégration des dépenses de personnel et de l'informatique et restitution de coûts
complets par structures et par missions;
• Étape 3: tableau de bord rapportant le coût complet des missions du Trésor public aux
résultats98.
En offrant un outil de pilotage des budgets et en alimentant le calcul des coûts, le contrôle
budgétaire contribue au contrôle de gestion mais demeure une matière distincte.
De même, et alors que le contrôle de gestion s‟attache au pilotage synthétique, le pilotage
sectoriel consiste en un suivi de chaque activité et des réalisations, opéré à partir d‟une large palette
d‟indicateurs. Il s‟applique à l‟ensemble des activités d‟une structure et s‟exerce par métier. Les deux
approches se complètent :
• Le pilotage sectoriel couvre l‟ensemble de l‟activité et évite les éventuels effets pervers d‟un
pilotage par objectifs;
• Le contrôle de gestion assure la synthèse des informations et offre une vision transversale de la
performance portant sur l‟ensemble des métiers ainsi que sur les moyens.
2.2.3. Contrôle de gestion et modernisation de la gestion publique
98
Direction Générale de la Comptabilité Publique, Guide contrôle de gestion départemental, MINEFI, France, 2006
99
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
87
Si le contrôle de gestion est, naturellement, tourné vers l‟amélioration de la performance du
fonctionnement interne des administrations, il doit aussi pouvoir fournir des bases quantitatives utiles au
développement plus systématique de l‟évaluation des politiques publiques.
Le développement du contrôle de gestion est indispensable dans le cadre de la réforme
budgétaire. Il permettra le passage à cette nouvelle logique de définition d‟objectifs et de mesure des
réalisations.
La mise en place d‟une nouvelle discussion budgétaire est aussi l‟un des objectifs majeurs
poursuivis par les promoteurs de la réforme de la gestion axée sur les résultats. Le débat budgétaire
devrait rapidement s‟enrichir des indicateurs et des documents indispensables à l‟approfondissement de
la fonction de décision et de contrôle exercée par le Parlement.
La finalité première des indicateurs est, certes, le pilotage par les responsables des ministères de
l‟activité de leur service, mais la matière ainsi fournie par le développement du contrôle de gestion sera,
aussi, utilement mise au service de la transparence des relations entre l‟administration et la
représentation nationale100.
Dès lors, l‟enjeu de l‟amélioration de la gestion publique réside non seulement dans le
développement du contrôle de gestion, mais aussi dans l‟harmonisation et la cohérence de l‟ensemble
des systèmes d‟information, de sorte qu‟il puisse en ressortir des éléments d‟aide à la décision cohérents
pour l‟ensemble du gouvernement d‟une part, et pour la représentation parlementaire d‟autre part.
Les spécificités du contexte public
Il est communément admis qu‟il n‟existe pas un contrôle de gestion, dont les méthodes seraient
adaptées à toutes les organisations, entreprises ou administrations ; le contrôle de gestion doit
notamment s‟adapter aux particularités des missions (leur contenu, leurs enjeux, leurs facteurs de
réussite), prendre en compte les objectifs que lui assignent les dirigeants de l‟organisation et intégrer le
contexte environnemental. Ce principe général vaut, aussi, pour les administrations de l‟État.
La première des spécificités du contexte propre aux administrations de l‟État que doit prendre en
compte le contrôle de gestion est que celles-ci ne sont en général pas soumises à la concurrence.
Dans ce contexte particulier, le contrôle de gestion permet, néanmoins, d‟introduire la culture de
la performance par la définition d‟objectifs à atteindre et la mesure des réalisations.
Le contrôle de gestion des administrations de l‟État est, aussi, spécifique en ce qu‟il concerne
pour une large part des activités de service, qui sont différentes des activités industrielles, pour
lesquelles le contrôle de gestion a été initialement conçu.
La qualité d‟un service se mesure à la satisfaction du client pendant et après la réalisation du
service, critère subjectif et peu itératif car les clients sont hétérogènes et les prestations de service
également : il n‟y a pas de standard et la dimension psychologique est importante101.
Les méthodes du contrôle de gestion, issues du monde de l‟entreprise en secteur concurrentiel,
doivent être adaptées aux spécificités des administrations de l‟État, parmi lesquelles :
• Des finalités et des missions particulières : missions régaliennes, missions de service public ;
• Une culture particulière : importance de la notion d‟intérêt général et de service public ;
principes fondamentaux du droit administratif (par exemple : égalité d‟accès aux services publics) ;
• Des règles de gestion particulières : celles des finances publiques (élaboration du budget de
l‟État) ; celles de la comptabilité publique ; celles du code des marchés publics ; celles de la gestion des
fonctionnaires ; etc.
Par ailleurs, toute analyse économique menée dans le secteur public doit partir d‟une analyse
précise du cadre juridique propre à chaque mission. Ce préalable est rendu nécessaire par la très grande
diversité des services ou établissements qui constituent le secteur public. Quelques principes
fondamentaux sont à prendre en compte qui le différencie du secteur privé :
La séparation de l’ordonnateur et du comptable
100
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
101
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
88
La dualité dans l‟exécution des opérations financières est un principe élémentaire de sécurité que
l‟on retrouve dans les secteurs privés ou publics.
En ce qui concerne le contrôle de gestion, la séparation de l‟ordonnateur et du comptable a
souvent conduit à des comportements très opposés de ces deux fonctions.
Cette dichotomie a, souvent, conduit à La gestion scindée des objectifs et des moyens. II est
évident que les rapports des ordonnateurs et des comptables doivent ici être conçus tout autant en amont
qu‟en aval des processus de gestion afin d‟éviter les situations de blocage. Il semble que si le principe de
la séparation de l‟ordonnateur et du comptable est protecteur pour les deniers publics, sa mise en oeuvre
ne donne pas toujours lieu à une dynamique de gestion.
Les principes budgétaires
La règle de l‟unité est un principe de synthèse. Toutes les charges et tous les produits sont
présentés sur un document unique. La règle de l‟unité, au regard du contrôle de gestion, est une garantie
de transparence et de simplicité pour la prise de décision.
La règle de l‟universalité est un principe d‟analyse. Le budget doit présenter un catalogue
complet de charges et un catalogue complet de ressources. La règle de l‟universalité peut paraître dé-
responsabilisante au regard du contrôle de gestion. Ainsi, un service dynamique qui génère des
ressources propres par la vente de prestations sera sans doute démotivé de voir ses produits «fondus»
dans le budget général102.
La règle de l‟annualité prévoit que la période comptable commence le 1er janvier et se termine le
31 décembre : l‟année civile est l‟unité de temps du budget. En conséquence, les ressources et les
charges sont autorisées annuellement. Cette règle pose des difficultés en contrôle de gestion. Comment
classer les opérations commencées au cours d‟une année et terminées la suivante ? le principe de
l‟annualité introduit une rupture. Des exceptions viennent atténuer cette règle. Les reports permettent
d‟utiliser l‟année suivante des crédits non utilisés l‟année courante.
La règle de l‟équilibre est un principe de prudence et d‟efficacité qui s‟applique aux
établissements publics en liaison étroite avec la règle de l‟unité. L‟équilibre permet toutefois aux
ordonnateurs d‟avoir des dépenses supérieures aux recettes en équilibrant le déficit sur les fonds
disponibles. Vis-à-vis du contrôle de gestion, cette règle est très responsabilisante car elle permet de
proportionner les charges et les produits.
Le contexte Organisationnel
La décentralisation est le transfert des compétences d‟une personne morale à une autre. La région
apparaît comme un niveau de décentralisation très important.
Ceci peut sembler simple en théorie. En pratique, la répartition des compétences entre l‟État et
les collectivités pose souvent le problème de la mise en oeuvre. La décentralisation a eu un effet direct
sur le mode décisionnel de l‟action publique. Il a fallu passer de l‟action décrétée à l‟action négociée.
La déconcentration est le transfert des compétences au sein d‟une même personne morale des
services centraux aux services extérieurs.
La déconcentration a donc un aspect essentiellement territorial. C‟est l‟élargissement
géographique qui a conduit à transférer des prérogatives de l‟Etat tant à des « services extérieurs » ou «
administrations déconcentrées » qu‟à des établissements publics répartis sur le territoire. Ainsi, tous les
échelons de gestion concernés par la décentralisation le sont par la déconcentration103.
La problématique décentralisation/déconcentration permet de répondre au problème de l‟échelle
optimale de gestion. Nous retrouvons ici le dilemme des entreprises évoquées par Chandler 104. A partir
d‟une certaine échelle, les structures génèrent de l‟inertie : c‟est le phénomène bureaucratique décrit par
102
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
103
Michel CHARPENTIER, Philippe GRANDJEAN, "Secteur public et contrôle de gestion : pratique, enjeux et limites", Les
éditions d‟organisation, 1998
104
CHANDLER Stratégie et structure de l‟entreprise Edition Organisation.
89
M. Crozier. L‟importance des effectifs nécessite des règles communes et une centralisation afin de
maintenir la cohérence. II est évident que la réactivité diminue lorsque la marge d‟autonomie des
individus diminue.
Le recentrage permet la mise en cohérence et l‟égalité d‟accès des usagers aux services. La
décentralisation permet de meilleurs délais, une approche plus systémique des problèmes, la
responsabilisation et la motivation des personnes, et de meilleures relations sociales.
Il n‟existe pas ici de réponse toute faite. Quelle est la structure la plus appropriée pour répondre à
un besoin de service public ? Ce n‟est que par la mesure des résultats obtenus dans un lieu donné, dans
un secteur donné que l‟on peut décider de s‟orienter dans un sens ou dans l‟autre, après une analyse
stratégique pertinente.
Spécificités liées à la définition des objectifs
Il n‟existe pas de contrôle de gestion sans définition préalable des objectifs assignés à
l‟organisation, puisque les démarches de contrôle de gestion amènent précisément à manager en fonction
des objectifs. Or, en ce qui concerne les administrations de l‟État, la définition des objectifs présente
certaines particularités, voire difficultés.
Il peut notamment être difficile de traduire des objectifs politiques exprimés en des termes
généraux en modalités pratiques de mise en oeuvre et en objectifs quantifiables et mesurables. Il peut,
aussi, exister un décalage entre les attentes des usagers et les objectifs d‟intérêt général tels que les
perçoivent les responsables politiques ou les gestionnaires.
Spécificités relatives à la mesure des réalisations
Tout d‟abord, les administrations de l‟État produisent principalement des services. Or, les
services sont par nature parfois difficiles à quantifier et donc à mesurer.
L‟analyse des réalisations pose également des problèmes propres. Le rapport entre objectif et
réalisation (efficacité) et le rapport entre moyens et réalisation (efficience) supposent l‟existence de
références, notamment historiques, qui ne vont pas de soi lorsque le contrôle de gestion a été implanté
récemment.
Ensuite, la production de services est souvent le résultat d‟une coproduction qui associe
l‟administration et l‟usager (exemple typique de l‟enseignement scolaire). Or, dans ce cas, il n‟est pas
toujours évident de déterminer le rôle respectif des acteurs dans le processus de production.
90
SECTION 3 : BENCHMARKING
Dans cette section , nous nous intéresserons d‟abord à l‟expérience française en la matière, il
s‟agit la en fait d‟un grand chantier, mené conjointement par le comité interministériels à la réforme
d‟état et la direction interministérielle à la réforme de l‟état.
Cette expérience, étalée sur la période allant de l‟année 2000 à 2006, a permis d‟enrichir la
pratique au sein de l‟Administration Publique française en la dotant du cadre réglementaire nécessaire,
permettant par la même d‟ériger le contrôle de gestion comme corollaire logique de la nouvelle réforme
budgétaire.
Les initiatives prises, dans ce sens, par la Direction Générale de la Comptabilité Publique
(DGCP) relevant du Ministère de l‟Economie, des Finances et de l‟Industrie (MINEFI), représentent une
illustration concrète d‟une démarche structurée et progressive de mise en place du contrôle de gestion
susceptible d‟offrir une intéressante mis en perspective internationale.
Par ailleurs, et dans le souci d‟enrichir d‟avantage notre thématique, un benchmark par rapport à
des expériences marocaines est indispensable, et notre choix a été porté sur l‟Office National d‟Eau
Potable. Il s‟agit de l‟un des plus importants organismes publics du Royaume intervenant dans les
domaines d‟infrastructure dont la taille, l‟environnement d‟intervention et les modes de gestion
présentent de réelles similitudes avec le domaine de notre recherche.
91
Le cap stratégique formé par ces priorités est décliné en 14 engagements, assortis d‟objectifs
mesurés par 29 indicateurs, traduisant de manière équilibrée les différents axes de la performance
(efficacité, qualité de service et efficience).
Les indicateurs couvrent l‟essentiel des domaines dans lequel intervient le Trésor Public. Sur les
29 indicateurs, huit concernent la fonction comptable de l‟Etat, huit le secteur public local, cinq le
recouvrement et un indicateur traite de l‟activité domaniale, nouvellement dévolue au Trésor Public en
2007. Deux indicateurs contribuent à la modernisation du système d‟information et cinq à mesurer
l‟évolution de l‟efficience et de la productivité.
Pour autant, la démarche CPP a, clairement, permis de franchir un palier décisif. En effet, dès la
mise en œuvre du premier CPP, la déclinaison départementale des objectifs nationaux a été généralisée
et le dialogue de gestion insturé. Les conséquences de ce dispositif de pilotage et de management, très
novateur à une époque où la LOLF n‟était encore qu‟un projet, ont été extrêmement positives,
permettant d‟ancrer dans le réseau une logique de résultats, se substituant peu à peu à la logique
classique d‟utilisation des ressources disponibles.
Ainsi, le développement du pilotage par objectifs, assorti d‟une déconcentration puis de la
globalisation des moyens, a contribué à installer, très tôt, dans le réseau une plus grande autonomie de
gestion, à identifier une réelle sphère de responsabilité des gestionnaires locaux et à mettre l‟accent sur
la nécessité de rechercher une plus grande efficience en adoptant notamment un mécanisme
d‟intéressement collectif.
Les résultats obtenus à l‟issue du premier CPP sont spectaculaires. Il est évident que ces résultats
n‟auraient pu être atteints sans une très forte implication des agents.
A la fin de l‟année 2005, 18 objectifs sur 21 ont été dépassés. Deux ont été quasiment atteints, un
seul ne l‟ayant pas été. Les résultats sont donc au rendez-vous, et, surtout, les progressions observées
sont remarquables.
Dialogue de gestion et performance
Après avoir progressivement installé une logique de performance dans le réseau du Trésor
Public, la DGCP déploie un dispositif complet de contrôle de gestion orienté vers le pilotage de la
performance. Pour cela, elle oriente son action dans trois directions complémentaires :
La mise en œuvre d‟un dialogue de gestion rénové ;
La mise à disposition du réseau des instruments de pilotage ;
L‟organisation de la fonction contrôle de gestion.
92
Les TPG départementaux de chaque région se sont concertés et ont déterminé, de façon
collégiale, un niveau d‟objectif régional, expression de réflexions collectives approfondies conduisant à
dégager une stratégie régionale. Un dialogue « ascendant » s‟est établi, alors, entre le collège des TPG et
la Direction générale, jusqu‟à ce qu‟un accord soit trouvé sur niveau acceptable pour chaque partie.
Le caractère très positif des enseignements tirés durant cette expérimentation a amené le
directeur général à décider de généraliser ce dialogue de gestion dit « régionalisé ».
93
Ces mêmes responsables préparent soigneusement, en vue de leur évaluation annuelle, les
arguments qui vont permettre de nourrir un échange riche avec la direction départementale, formalisant
les freins à la performance et identifiant dans le même temps des axes d‟amélioration. La mise en œuvre
de telles pratiques fait prendre progressivement conscience à chacun que le pari de la performance ne se
gagne pas sur la base de « coups » isolés, mais bien sur la mise en œuvre d‟un processus formalisé,
cohérent, participatif et susceptible d‟une amélioration permanente.
Le dialogue de gestion, ainsi déployé, trouvera sa pleine efficacité en s‟appuyant sur des
instruments adaptés et mis en œuvre par des professionnels du contrôle de gestion.
C‟est pourquoi la DGCP s‟est engagée dans un projet de tableau de bord automatisé (projet
DESCARTES) destiné aux responsables des BOP du Trésor Public que sont les TPG. Expérimenté l‟été
2006, il sera ensuite progressivement généralisé. Destiné au pilotage départemental et infra
départemental, il aura vocation, prioritairement, à évaluer la performance et l‟efficience des résultats
obtenus au niveau départemental et dans les postes comptables, en privilégiant les approches
comparatives. Il portera, dans un premier temps, sur le métier du recouvrement, mais s‟élargira
ultérieurement à l‟ensemble des métiers du Trésor Public.
Source : DGCP
Un outil automatisé : pour chaque indicateur, les restitutions seront puisées dans les applicatifs
métiers du système d‟information de la DGCP ;
94
l’intégration de l’efficience : pour chaque secteur d‟activité, le tableau de bord pondère les
résultats obtenus par les moyens mobilisés pour y parvenir. Cette fonctionnalité apportera
incontestablement une réelle valeur ajoutée dans le pilotage des trésoreries générales. En effet, la notion
de performance comprend, on le sait, à la fois les notions d‟efficacité et d‟efficience.
Source : DGCP
95
Figure 32 : Graphique positionnant la performance d‟une trésorerie
par rapport à un groupe de référence
Source : DGCP
Les indicateurs « support »
Les indicateurs supports de DESCARTES, qu‟ils concernent les ressources humaines ou
l‟informatique, répondent à deux préoccupations. Tout d‟abord, ils doivent permettre d‟éclairer l‟analyse
de la performance. En effet, le taux d‟absentéisme ou le taux de rotation peuvent constituer des facteurs
explicatifs importants de la performance d‟une structure. Il en est de même du taux de disponibilité des
applications informatiques nécessaires aux métiers. D‟autre part, la gestion des ressources humaines et
l‟informatique constituent des activités dont le pilotage par l‟équipe de direction départementale est
évidemment indispensable. Le tableau de bord intégrera ainsi, au fur et à mesure de la définition et de
l‟automatisation des indicateurs du métier « support », une vision prospective du pilotage en
s‟intéressant aux éléments qui conditionnent les performances futures : la ressource humaine et le
développement technologique.
Sur un autre plan, et pour assurer le développement homogène du pilotage et du dialogue de
gestion dans le réseau, il est indispensable que les TPG et leurs fondés de pouvoir installent auprès d‟eux
une fonction « contrôle de gestion », chargée de préparer les différentes étapes du dialogue, d‟assurer
l‟analyse des résultats et de contribuer à l‟animation des structures ayant un impact sur la réalisation des
objectifs.
Les contrôleurs de gestion auront en charge la préparation des différentes étapes du dialogue,
l‟analyse des résultats et contribueront à l‟animation des structures ayant un impact sur la réalisation des
objectifs.
Un recensement effectué au début de l‟année 2006 indique que dans 60 % environ des trésoreries
générales, un cadre A rattaché à l‟équipe de direction, a été désigné pour exercer les fonctions de
contrôleur de gestion départemental.
Un plan de formation a été élaboré, non seulement pour assurer la formation initiale et continue
de ces contrôleurs de gestion, mais également pour sensibiliser l‟ensemble des acteurs du Trésor Public
au contrôle de gestion et à la logique de performance.
96
Une politique d‟animation et de communication se met également en place pour faire en sorte
que la dynamique impulsée par le dispositif de dialogue de gestion, ainsi que l‟utilisation des outils mis
à disposition du réseau, se diffuse à un rythme homogène sur l‟ensemble du territoire.
Il convient de signaler, en définitive, que l‟enjeu de la performance se gagnera par la qualité du
dialogue de gestion et par l‟évolution des comportements.
Ainsi, la logique de performance ne sera comprise et acceptée par l‟ensemble des agents que si
elle se traduit de façon pratique dans leur vie quotidienne. Ainsi, celui qui aura participé à
l‟identification des forces et des faiblesses de la structure dans laquelle il travaille, qui aura été associé à
la détermination des niveaux d‟objectifs susceptibles d‟être atteints au cours d‟une période donnée, qui
sera informé de l‟évolution des résultats obtenus et qui, pour finir, sera évalué sur sa contribution à
l‟atteinte des objectifs, contribuera plus efficacement à l‟effort collectif. Il portera, aussi, plus
naturellement auprès de ses collègues le discours et les orientations stratégiques de la Direction
générale.
Le contrôle de gestion devient, dans ces conditions, un instrument de pilotage essentiel puisqu‟il
contribue à mettre en œuvre un processus formalisé, participatif et cohérent de dialogue de gestion et de
pilotage depuis la Direction générale jusqu‟au poste comptable.
Nous nous intéresserons ici à l‟expérience de l‟Office Nationale de l‟Eau Potable, qui représente
l‟un des plus importants offices intervenant dans le domaine de l‟infrastructure au Maroc.
Le cas ONEP présente la similitude du contexte et de l‟environnement d‟action malgré les
différences évidentes dans les attributions. Les enseignements à tirer de ce benchmark seront
essentiellement d‟ordre méthodologique. A ce titre, l‟expérience de l‟ONEP sera présentée selon les
axes ci-après :
Contrat interne de gestion
Objectifs et engagements
Moyens nécessaires
Modalités de suivi et d‟évaluation
Le système intégré de gestion
La comptabilité analytique
97
La fixation et la mise en œuvre des modalités de suivi du Contrat Interne de Gestion et
d‟évaluation des performances à travers des indicateurs retenus à cette fin ;
La mobilisation et l‟engagement de l‟ensemble des personnels de l‟Office dans le cadre des
valeurs définies par la charte managériale de l‟Office. Pour cela ils doivent tous se sentir
responsables et concernés par les objectifs ci-dessus, et œuvrer en vue de:
- favoriser l‟esprit de corps et d‟entreprise,
- Etre intègres et travailler dans la transparence,
- Libérer les énergies et prendre des initiatives.
Le Contrat Interne de Gestion est établi pour une durée d‟une année. Il s‟inscrit dans le cadre des
principales dispositions prévues dans le Contrat Programme liant l‟ONEP et l‟Etat, et des orientations de
la Direction Générale et ce, dans le respect de la nouvelle stratégie fixée autour des axes suivants :
Les prévisions du Contrat Interne de Gestion sont établies en fonction du réel de l‟année n, de
l‟estimation n+1 et sur la base des principales hypothèses suivantes :
Evolution des ventes d‟eau en volume ;
Tarifs connus à la date d‟établissement du présent contrat ;
Evolution attendue du nombre d‟abonnés ;
Taux d‟évolution prévisionnel des branchements neufs ;
Etc…
Objectifs et engagements
Le Directeur Régional adhère entièrement au système de contractualisation interne et s‟investit
personnellement dans l‟atteinte des objectifs assignés avec l‟utilisation rationnelle et économe des
moyens mis à sa disposition pour réaliser les plans d‟actions élaborés à cette fin.
a- Objectifs Globaux
Durant la période contractuelle, le Directeur Régional contribuera de manière active à la
réalisation des objectifs et des plans d‟action la concernant. D‟une manière générale, le Directeur
Régional, et avec la collaboration des Divisions Développement, Support et Industrielle, s‟engagent à
fédérer et à impliquer leurs personnels, et à les encadrer pour la réalisation des objectifs qui leurs sont
assignés dans le cadre du contrat.
Les objectifs globaux de la Direction Régionale pour la période contractuelle sont synthétisés
dans ce qui suit, étant entendu que les détails et justifications correspondants sont détaillés dans des
documents annexés au contrat.
98
Objectifs commerciaux
2007 Prévisions
Indicateurs Unités 2005
Prévu Actualisé Réalisé au... 2008
Abonnés
Ventes d’eau (volume) :
Ventes d’eau (C.A) :
Délai de recouvrement :
2007 Prévisions
Indicateurs Unités 2005
Prévu Actualisé Réalisé au... 2008
Total produits (1)
Total charges (2)
Marge (EBE) (1)-(2)
Taux de Marge
VA=EBE+FP+IT
c- Fonctions supports
-Objectifs : Qualité Totale et Charte d‟Engagement de Service
Le Directeur Régional s‟engage à fédérer et à impliquer son personnel dans la démarche qualité
totale entreprise par l‟Office et exprime sa ferme volonté de réaliser les objectifs généraux de la
politique qualité formalisée par l‟engagement de la Direction Générale.
Le Directeur Régional s´engage ainsi par le contrat à préciser d‟une manière claire les objectifs
qualité au niveau de la région, et à mettre en œuvre les actions nécessaires pour l‟amélioration continue
de la qualité.
Ces objectifs qualité, qui seront issus de l‟analyse, du pilotage et de la revue périodique des
processus, reprennent et le cas échéant, complètent les objectifs opérationnels existants.
Les principaux indicateurs de mesure de la performance relatifs à ces objectifs seront intégrés
systématiquement dans les systèmes de suivi et d‟évaluation du Contrat Interne de Gestion. Les objectifs
qualité de la DR, qui complètent les objectifs opérationnels existants, sont formalisés à travers des
chartes d‟engagement de service.
Ces chartes engagent l‟ONEP, à travers la DR en général et chaque centre en particulier, à
fournir une qualité de prestation conforme à la demande et à l‟évaluer de manière régulière.
Les engagements de service s‟articulent autour de 4 thématiques principales :
- Un traitement efficace des demandes ;
- Des prestations de qualité ;
99
- La continuité du service ;
- Une écoute et une communication adaptée.
Unité de Performance
Engagement Indicateur
mesure cible
Traiter rapidement Délai de réponse Heure
votre demande
d’abonnement Délai de mise à disposition Jour
Taux de desserte/taux de branchement %
Garantir une bonne
Délai de réalisation de branchement jour
qualité de service
Délai de remboursement Jour
Vous garantir la Autonomie en période de pointe heures
continuité du service Nombre d'heures de coupures Heures
Les plans d‟action découlant des engagements pris dans le contrat interne de gestion sont
déclinés par domine d‟activité comme suit :
o Activités Commerciales et Financières ;
o Activités industrielles ;
o Activités développement ;
o Activités support.
Moyens nécessaires
Le programme d‟investissement nécessaire au titre de l‟exercice est réparti comme suit :
2007 Prévisions
Désignation Unités 2005
Prévu Actualisé Réalisé au... 2008
Programme principal
Généralisation AEP
Assainissement
Total Budget
Investissement
2007 Prévisions
Désignation Unités 2005
Prévu Actualisé Réalisé au... 2008
Achat matières et fournitures
Autres charges externes
Impôts et taxes
Frais personnel
Total Charges
100
Le suivi des réalisations des objectifs du Contrat Interne de Gestion, de la concrétisation des
plans d‟action y afférent, et de la mise en place des moyens nécessaires à sa réalisation, sera effectué par
la Direction Régionale avec l‟assistance de la Division Contrôle de Gestion. Une évaluation trimestrielle
commentée des réalisations au titre du Contrat Interne de Gestion sera faite par le Directeur Régional au
cours du mois suivant la fin du trimestre.
Domaine PEQ
Comptabilité Comptabilité
Gestion Planification Analytique Budgétaire
Des & CO-CC CO-CC
Marchés Programmation
Source : ONEP
La concrétisation des axes stratégiques de l‟ONEP et la réalisation des objectifs en découlant
passent par la mise en œuvre d‟un système d‟information permettant :
D‟avoir une vision intégrée des ressources en eau et de la demande potentielle en vue de prévoir
les tendances, d‟anticiper les évènements ayant un impact sur la réalisation des plans
d‟investissements et de supporter la prise de décision ;
101
De gérer la programmation et la réalisation des projets d‟infrastructure dans leurs dimensions
techniques, financières et environnementales de façon dynamique;
De s‟assurer que la réalisation des projets se fait dans un cadre contractuel respectant non
seulement les exigences de la réglementation, mais également celles de l‟efficacité et de
réduction des coûts, en l‟intégrant à un système de gestion des marchés efficient, souple et
procurant à l‟ensemble des partenaires de l‟Office, un gage de transparence et d‟équité ;
De préparer à l‟avance l‟ensemble des acquisitions foncières nécessaires à la réalisation des
projets et de s‟assurer que ces acquisitions sont faites dans le respect des règles en vigueur et en
préservant les intérêts de l‟Office et des ayant droits ;
Sur le plan de l‟information financière, le SIONEP devra permettre :
- De consolider et analyser les données comptables et financières, et de produire les états
financiers globaux de l‟entreprise dans les délais arrêtés et de façon périodique pour
effectuer les redressements nécessaires ;
- D‟élaborer et mettre à la disposition des différentes entités, les états comptables analytiques
leur permettant de suivre le coût de leurs activités ;
- De maîtriser l‟ensemble des flux financiers de l‟entreprise en vue de préserver la trésorerie
de l‟entreprise et d‟optimiser sa gestion ;
- D‟actualiser en temps réel, la base de données consolidées relative aux immobilisations en
relation avec le patrimoine de l‟Office ;
- De renforcer le système de contrôle interne, d‟assurer le contrôle et le suivi budgétaire et de
disposer des éléments d‟un contrôle de gestion permettant d‟assurer le pilotage des activités
de l‟entreprise ;
- De régler à bonne date, les factures fournisseurs, les échéanciers du service de la dette et les
obligations fiscales et parafiscales.
Le SIONEP s‟inscrit dans un périmètre fonctionnel qui épouse parfaitement les objectifs précités
et permettra de disposer d‟applicatifs recouvrant de manière intégrée l‟ensemble des domaines selon une
architecture fonctionnelle qui s‟articule autour d‟une solution intégrée et mixte basée sur la cartographie
ci-après :
Le progiciel SAP pour la réalisation du domaine Comptabilité Finances (CFI) ;
Des développements spécifiques sous Oracle pour le domaine d‟activité métier.
L‟intégration du SIONEP intéresse aussi bien les applications développées dans le cadre du
projet que celles des autres domaines de l‟entreprise ayant une interaction avec le projet (paie, gestion
des abonnés, …).
102
Figure 34 : Cartographie générale du SI ONEP
Abonnés CRESUS
2
Prestations
19
Laboratoire 3 Gestion du
personnel
Comptabilité
Clients Clients 15
regie
Paie
Comptabilité
Comptabilité
Générale
Fournis.
Analytique
& Production
4 Trésorerie
Loyers Contrôle de 14
gestion
Ateliers
5
16
Gestion Marchés
11
Distribution
Comptabilité Comptabilité 17
Evaluation Fournisseurs Budgétaire
Fournisseurs
ONE Immobilisations
10
mySAP
Application mySAP
IAM 7 8 9 Applications PEQ
Applications existantes
12
Parc Auto Actions Foncières
Imputations inter-modules mySAP
Interfaces
Synchronisation des données maîtres
Source : ONEP
La comptabilité analytique
Un dispositif de comptabilité analytique est construit parallèlement, en articulation avec le système
d‟information et devra permettre :
- Suivi de la comptabilité analytique par centre de coûts (charges et produits): élaboration d‟un
compte de charges et produits pour l‟ONEP et par niveau hiérarchique (Région, province, centre
ONEP / Gérance…) ;
- Suivi des coûts des projets d‟investissement, par projet ou par centre responsable ;
- Suivi et contrôle budgétaire des centres de coûts et des projets d‟investissement ;
- Répartition des coûts des centres;
- Valorisation des unités d‟oeuvre lors de prestations internes entre centres de coûts ;
- Reporting analytique selon plusieurs axes (organisation et/ou activité) et suivi budgétaire
(Budget/Engagement, Budget/Réalisé et Budget/Payé).
103
Conclusion chapitre
Nous avons articulé ce second chapitre autour de 3 sections, ou l‟on a présenté d‟abord le MEF,
ses attributions et son organisation, pour enchaîner sur la chaîne logistique, champ d‟application de
notre travail de recherche .Notre objectif a été de cerner le périmètre d‟analyse et de décrire en détails
l‟organisation, les attributions et les processus à l‟œuvre au sein du domaine étudié. Les spécificités de
ce domaine ont été énumérées, notamment, le contexte public ainsi que les réformes en cours au
Ministère et qui corroborent le choix du contrôle de gestion comme levier de modernisation.
104
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Au terme de cette première partie, il convient de retenir, d‟abord, la difficile délimitation des
termes et des périodes. Dans m‟analyse de l‟évolution du contrôle de gestion, il est difficile de donner
des périodes précises car il y a toujours des différences entre la date d‟apparition d‟une méthode, dans
une entreprise, dans un pays, et sa date de diffusion réelle et massive dans l‟ensemble des entreprises.
De même, apparaissent souvent des décalages et des distorsions entre les pratiques instaurées
dans les organisations et les formalisations décrites dans des traités et des ouvrages. Ainsi, il faut être
vigilant quant au terme employé car il ne recouvre pas la même réalité selon le moment et le lieu.
Le deuxième élément concerne les outils du contrôle de gestion qu‟on ne peut dissocier des
acteurs et des structures. Les techniques de gestion, et le contrôle de gestion en particulier, ne peuvent
être comprises et maîtrisées qu‟en les resituant dans leur contexte organisationnel. Un outil n‟existe, ne
fonctionne, n‟est « bon ou mauvais » qu‟en fonction d‟une structure spécifique, en fonction du
comportement des acteurs. En effet, un outil de gestion est conçu, utilisé, interprété par des équipes
différentes et ne peut s‟analyser en dehors de ce cadre.
Aussi, les outils ne sont plus appréhendés comme des réponses uniques, universelles,
« plaquées » de la même manière sur toutes les entreprises, mais comme des propositions que chaque
organisation est appelée à adapter en fonction de ses spécificités propres.
Enfin, le benchmarking effectué confirme qu‟il n‟y a pas un contrôle de gestion, mais des
contrôles de gestion et que les pratiques différent d‟une entité à une autre, et le véritable challenge est
celui d‟adopter la meilleure méthode qui pourra être appropriée par les responsables et les gestionnaires
et produire les résultats escomptés.
105
DEUXIEME PARTIE :
DIAGNOSTIC ET RECOMMANDATIONS
106
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Une méthodologie de diagnostic articulée autour de 6 étapes principales sera proposée afin de
cerner les processus de la chaîne logistique, les activités principales, l‟analyse des moyens, l‟exploration
du champ de la stratégie et l‟identification des leviers de performance et enfin la synthèse des forces, des
faiblesses, des opportunités et des menaces caractérisant l‟environnement de ces processus.
Un diagnostic détaillé sera opéré, également, au niveau des structures en charge du contrôle de
gestion à la DAAG et au Ministère ainsi que les outils mis en place afin de ressortir un schéma global et
cohérent pour le déploiement du système au sein du département ; sachant bien entendu qu‟il sera relayé
par chaque direction en fonction de ses spécificités propres.
Cette partie sera conclue par la proposition d‟un dispositif de pilotage de la chaîne logistique,
fondée sur la mise en place, au niveau macro, d‟un véritable dialogue de gestion au niveau du Ministère,
marquant le passage à une véritable contractualisation pluriannuelle sur la performance. Lequel dialogue
de gestion devra être décliné au niveau de toutes les directions, y compris la DAAG et les structures en
charge de la chaîne logistique, objet de notre étude de cas.
Enfin, une section sera consacrée aux mesures d‟accompagnement nécessaires pour la réussite de
l‟action de mise en place du contrôle de gestion, à savoir : une gestion par projet dont les principales
phases et étapes seront déclinées ; une conduite de changement par la formation et la communication ; et
enfin, l‟organisation de la fonction et des flux d‟information pour s‟assurer de la faisabilité de
l‟ensemble du dispositif.
107
CHAPITRE I : DIAGNOSTIC DU DISPOSITIF DE PILOTAGE DE LA CHAINE
LOGISTIQUE
Introduction chapitre
Ce référentiel comprend les rapports, les textes réglementaires, les procédures, les notes
d‟orientation, les plans d‟action et les notes de service donnant le cadre général pour la gestion des
processus logistiques.
Les documents examinés, dans le cadre de la présente recherche, ainsi que les apports de l‟analyse
des ces documents peuvent être récapitulés comme suit :
108
Tableau 11 : Exploration documentaire
Cette méthode consiste à réaliser une observation sur le terrain en faisant des visites des lieux
pour comprendre les mécanismes de pilotage de la chaîne logistique, identifier les acteurs et cerner le
dispositif de contrôle de gestion.
Pour compléter cette démarche d‟observation, il a été nécessaire d‟administrer une série
d‟entretien individuel en rapport avec le contrôle de gestion.
Il est à préciser que la méthode qualitative est rendu nécessaire lorsqu‟on cherche à déterminer
les raisons d‟un comportement ou d‟une motivation. La recherche qualitative nécessite une approche
subjective qui s‟oppose à l‟approche objective de la démarche quantitative.
L‟approche subjective considère que certains objets de l‟analyse sont difficilement quantifiables
par exemple : comportements, attentes et motivations des agents du DAAG.
Le guide d’entretien :
Un questionnaire unique ne peut être adapté à une cible hétérogène formée de responsable et de
cadres de middle management
Les intervenants ne sont pas nombreux ce qui a facilité les contacts directs.
Les entrevues permettent de faire ressortir des éléments importants pour le diagnostic tels que
(motivation, implication, …) des interviewés, difficilement explicités par d‟autres modes d‟enquêtes.
109
Par ailleurs, le choix dudit outil a été également conforté par le nombre limité de la population
cible de l‟investigation. En effet, il s‟agit d‟une population cible composée de 10 personnes ressources:
Etant donné que les thèmes sélectionnés seront abordés d‟une façon variable, selon la position de
la personne interviewée et son importance par rapport au dispositif de contrôle de gestion.
Le guide d‟entretien donne pour chaque couple phase-thème un poids sur une échelle de 1 à 5
indiquant l‟importance du thème par rapport à la personne interviewée (Exp. Phase « introductive » -
thème « contexte » pour le top management : poids=5 ; pour les responsables chaîne logistique :
poids=2).
Les phases du guide d‟entretien peuvent être résumées comme suit (voir détails du guide
d‟entretien en annexes) :
Phase introductive :
Phase d’approfondissement:
Phase d’approfondissement:
Phase d’approfondissement:
110
Consigne 5 : « Quelles sont les structures en charge du contrôle de gestion ? le profil des
contrôleurs de gestion ? »
Phase d’approfondissement:
Objectif 7: Evaluer les outils déployés, cerner les difficultés et proposer les pistes de mise en
oeuvre
Consigne 7 : « Quel est le niveau de maturité du dispositif? Ses contraintes et ses perspectives ? »
Les entretiens se sont déroulés comme prévu avec l‟ensemble des intervenants identifiés
auparavant.
Comme Michael Porter l'a bien mis en évidence, la valeur fournie par l'entreprise résulte d'un
enchaînement d'activités, la chaîne de valeur. La chaîne de valeur décrit la genèse des prestations
appréciées par les clients (par exemple, la combinaison d'activités fournissant la prestation de couchage,
la prestation de restauration, les prestations de communications, les prestations de loisirs... dans le
service d'hôtellerie). Chacune des activités de la chaîne de valeur contribue partiellement et, le plus
souvent, indirectement, à la création de la valeur appréciée finalement par le client105.
Présentée par Michel porter dans son ouvrage L‟avantage concurrentiel, la chaîne de valeur
permet de faire la distinction entre les activités de base et les fonctions supports106.
105
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
106
STRATEGOR, "Politique générale de l’entreprise", Dunod, 1997
111
Toute société remplit un ensemble de fonctions pour créer, fabriquer et commercialiser ses
produits. La chaîne de valeur décortique ces activités autour de neuf pôles qui sont à la fois centres de
coût et sources de valeur. Les neuf pôles comportent cinq activités de base et quatre activités.
L'entreprise examine, alors, ses coûts et ses performances dans tous les compartiments du jeu en
recherchant des améliorations. Elle estime, également, les coûts et performances des concurrents. À
partir du moment où elle détecte un écart en sa faveur, elle jouit d'un avantage concurrentiel. Au-delà de
la façon dont chaque département remplit ses activités, le succès dépend, aussi, de la qualité de leur
coordination. Trop souvent, un département cherche à optimiser sa propre logique, au détriment de
l'ensemble107.
Chaque maillon de la chaîne correspond à une fonction qui nécessite la mise en œuvre d‟un
ensemble de compétences qui correspondent au patrimoine de ressources de l‟entreprise. Selon une
optique entreprise, on a pris l‟habitude de regrouper ces compétences selon trois groupes de nature
différente :
107
KOTLER & DUBOIS, "Marketing management", Publi Union, 2000
112
En tout état de cause, la chaîne de valeur est trop complexe et trop diversifiée en fonction des
marchés, des produits et des entreprises pour obéir à un modèle d'activités universel. La valeur se crée
par agencement en réseau d'une multiplicité de processus. Tant la définition de ces processus que leur
mode d'articulation dépendent de chaque cas concret. À titre d'exemple, montrons ci-dessous la chaîne
de valeur « très simplifiée» (même ainsi, elle semble passablement complexe...) d'une entreprise
d'emballages plastiques, articulation d'une dizaine de processus entre eux108.
La chaîne de valeur correspond à l‟ensemble des activités créatrices de valeur reliées entre elles
depuis les activités situées en amont jusqu‟au produit/prestation fini livré au consommateur ou à
l‟usager. Par activité créatrice de valeur, on désigne une activité qui participe aux facteurs clés de
succès (FCS) sur lesquels l‟organisation ou l‟administration fonde sa stratégie (exemples : délais,
qualité, performance de l‟accueil…)109.
Les décideurs cherchent à utiliser les outils du contrôle de gestion comme une aide au diagnostic
des facteurs clés de succès (FCS), des compétences spécifiques de l‟organisation, pour toutes ses
activités et les départements de la structure.
A partir de la détermination des facteurs clés de succès, il est nécessaire d‟organiser les actions
qui en découlent, les investissements nécessaires et d‟affecter les objectifs et les ressources aux
différents départements ou centres de responsabilité concernés ; enfin une fois définies les missions, il
faut élaborer les critères pour mesurer les résultats110.
L‟analyse causes effets a pour principale finalité la détermination des principaux leviers d‟action.
Un levier d‟action est une cause de performance, un élément ayant une influence sur les enjeux de
performance par processus autrement sur les facteurs clés de succès111.
Il s‟agit de disposer d‟une représentation visuelle structurée des caisses associées à un enjeu de
performance donné. Il reste à déterminer, parmi les facteurs de performance ainsi identifié, ceux sur
lesquels on estime qu‟une action sera possible et efficace : ce sont les leviers d‟action. Le levier d‟action
est donc un choix managérial.
108
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
109
Délégation Inter ministérielle à la Réforme de l‟Etat, « guide méthodologique du contrôle de gestion » France, 2003
110
Claude ALAZARD, Sabine SEPARI, "Contrôle de gestion : Manuel & applications", Dunod, 2004
113
La réactivité ;
L‟assistance technique ;
Et le coût.
Pour l‟enjeu de performance « fiabilité/ponctualité » on va effectuer l‟analyse causes-effets à
partir des causes sélectionnées comme déterminantes.
Fiabilité des
prévision de vente Maîtrise des délais
Maîtrise des capacités
à l’impression
Source: P Lorino
Puis on détaille l'arborescence des causes, niveau par niveau, par exemple à partir de la «maîtrise
des capacités à l'impression». Les ellipses grisées désignent les causes finalement retenues comme
leviers d'action.
Formation des agents
de Maintenance
Organisation des Flexibilité/substituabilité
réparations des machines
Maintenance Recrutement
préventive Gestion des
Temps de absences
changement d’outils Durée des arrêts
pour réparations
Responsabilisation
des ateliers
Disponibilité des
Disponibilité des opérateurs qualifiés
équipements critiques
Source: P Lorino
111
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
114
Une fois les leviers d‟action déterminés, il sera possible d‟identifier quels plans d‟action définir
et mettre en œuvre et quels indicateurs mettre en place pour le pilotage112. Les leviers d‟action qui seront
analysés feront l‟objet également d‟un choix en fonction de la disponibilité de l‟information et des
données.
Une opportunité, pour une entreprise, correspond à un besoin d'achat qu'elle peut satisfaire
rentablement. La valeur d'une opportunité est liée à son attrait et à sa probabilité de succès. Celle-ci
dépendant à son tour des compétences distinctives de l'entreprise, c'est-à-dire des activités qu'elle exerce
de manière particulièrement performante face aux facteurs-clé de succès, c'est-à-dire aux conditions de
maîtrise de l'opportunité.
Une menace est un problème posé par une tendance défavorable ou une perturbation de
l'environnement qui, en l'absence d'une réponse appropriée, conduirait à une détérioration de la position
de l'entreprise. Elle est d'autant plus grave qu'elle affectera en profondeur la rentabilité de l'entreprise et
qu'elle a de grandes chances de se réaliser.
Tout domaine d'activité a besoin d'être périodiquement évalué. Une matrice d'analyse en termes
de forces et faiblesses est souvent utilisée à cet effet. On réexamine les compétences dans les différents
domaines (marketing, finance, production et ressources humaines) en notant chaque facteur sur une
échelle. Bien sûr tous les facteurs ne sont pas d'égale importance, aussi faut-il les pondérer.
Toutes les faiblesses ne sont pas forcément pénalisantes; les plus inquiétantes sont celles qui
handicapent le domaine d'activité d'une façon sensible. Reste la question essentielle: une entreprise
devrait-elle se limiter aux opportunités correspondant à ses forces actuelles ou bien acquérir les
compétences qui lui font défaut afin d'attaquer de nouveaux territoires.
En guise de synthèse, la méthode de diagnostic des processus de la chaîne logistique retenue fait
appelle à l‟ensemble des démarches sus évoquées et l‟on peut l‟articuler autour 6 principales étapes :
112
Philippe LORINO, "Méthodes et pratiques de la performance", Les éditions d‟organisation, 1997
113
KOTLER & DUBOIS, "Marketing management", Publi Union, 2000
115
La méthode de diagnostic en 6 étapes
Etape 1 : Stratégie, missions, objectifs stratégiques et moyens
Etape 2 : Analyse de la chaîne de valeur
Etape 3 : Analyse des processus et des activités
Etape 4 : Déploiement des objectifs et identification des facteurs clés de succès
Etape 5 : Identification des leviers d‟action (analyse causes/effets)
Etape 6 : Synthèse du diagnostic (SWOT-EMOFF)
Formulation (ou rappel) des objectifs stratégiques: quelle est notre raison d‟être ? Quelle est
notre cible? Quels sont nos moyens ?
Identification des principaux processus en œuvre dans le domaine étudié et adaptation du modèle
de chaîne de valeur de Porter : quels sont les principaux processus ? Quels sont les processus de base ?
Les processus supports ?
P1
LES OBJECTIFS
P2
STRATÉGIQUES
P3
P4 P5
116
Figure 38 : Analyse des processus et des activités
PROCESSUS
Activités
PROCESSUS
Activités
45%
PROCESSUS
Source: P Lorino
Plan d‟action
Source: P Lorino
117
Notre démarche d‟investigation a été construite autour de :
Les entretiens avec les intervenants dans la chaîne au moyen d‟un guide d‟entretien.
Pour le traitement des données collectées lors de l‟investigation terrain, nous avons opté pour
une méthodologie en 6 étapes, construite autour de 4 modèles d‟analyse : la chaîne de valeur de Porter,
les Facteurs clés de succès, le modèle cause effet, et l‟analyse SWOT .
Nous abordons dans la section suivante l‟application de cette démarche aux processus de la
chaîne logistique, ainsi qu‟un diagnostic global des pratiques de contrôle de gestion existantes au sein du
Ministère.
118
Section 2 : Diagnostic des processus de la chaîne logistique
(*) Ces deux étapes sont effectuées par processus et par activité
Cette méthodologie sera adoptée pour l‟ensemble des processus objet de notre recherche.
Mais tout d‟abord, commençons par explorer le champ de la stratégie, constituant le tronc
commun, des processus de la chaîne logistique.
Concrètement, et à travers l‟exploitation des différentes LOG et NOG, l‟on peut énoncer les
principaux objectifs stratégiques assignés à la chaîne logistique comme suit :
114
Extrait de la Lettre d’Orientations Générales, MEF, 2005.
119
3. La normalisation et la formalisation des méthodes de gestion
4. La contractualisation sur des objectifs précis et mesurables
5. La coordination avec les autres centres de gestion
6. La mise en place et l‟exploitation des systèmes d‟information de gestion
7. La dématérialisation des transactions avec les partenaires
8. L‟instauration d‟un système, permettant de déterminer avec exactitude les dépenses
nécessaires et indispensables, de les acheter dans les conditions normales du marché et dans
les délais les plus courts et veiller, selon les règles, à leur exécution et paiement
9. Le développement d‟un système efficace de gestion de stocks
10. L‟amélioration des conditions de travail et le niveau des interfaces utilisateurs et partenaires
Par ailleurs, et de par la nature de ses activités, la division du patrimoine et de la logistique est un
prestataire de service dont la gamme de produits est aussi diversifiée que riche. Elle appelle une prise en
compte des moindres besoins des utilisateurs, quitte même à les anticiper.
Infrastructure
Système d’Information
120
Les moyens de fonctionnement à l‟œuvre dans le cadre de ce processus :
Les cadres supérieurs représentent 65% du personnel du service et dont la mission principale
consiste à exécuter le programme des achats des directions centrales.
Le budget géré par le service des achats s‟élève à 100 MDH, en moyenne annuelle, de reparti
entre le budget de fonctionnement (40%) et d‟investissement (60%). Ce budget est exécuté selon les
voies suivantes : Les marchés ; Les bons de commandes ; Les DAE ; La régie et les conventions. Par
ailleurs, le coût de fonctionnement annuel du service s‟élève à : 3 700 000 DH.
Infrastructure
Système d’Information
Programmation et lancement:
L‟analyse de cette activité par l‟application de la grille, permet de dégager les éléments de
diagnostic ci-après :
121
Activité (nom et description) La programmation et le lancement des commandes d‟achat comprend la
prévision des actions et des budgets et la procédure d‟appels d‟offres
Acteurs Responsable et personnel du service, utilisateurs et exploitants
Ressources Effectif : 15 cadres supérieurs, 7 cadres moyens et 1 personnel
d‟exécution
Budget : 100 MDH
Système d‟information : Application gestion budget et comptabilité
(SIGBC)
Fournisseurs Directions, comptabilité budgétaire
Clients Directions
Unités d’oeuvre Nombre d‟actions et valeur budget
Taux d‟infructueux
Taux d‟engagement
Coût de la prestation
Inducteurs de coût Frais personnel
Enjeux Activité critique pour l‟accomplissement des missions du Ministère
Facteurs de performance Taux d‟exécution (réalisations PPA et engagements)
Economies et gains réalisés
Taux des déperditions (infructueux, résiliations,…)
Dysfonctionnements Programmation
Veille économique et technologique
Réactivité
Pour comprendre les flux et les tâches générées par cette activité, on procède à la déclinaison des
flux grammes correspondants.
Achat PROGRAMMATION
Envoi
4 Envoi de la liste des besoins à la DAAG
Envoi Réception
Envoi des programmes d’achat au Ministère de la
7
communication pour Publication
Publication
122
Achat PASSATION DE MARCHE PAR VOIE D’APPEL D’OFFRE OUVERT
Directions du Ministère de la
SA Fournisseurs Commission d’appel
Ministère communication
Dossier AO
2 Etude juridique et technique des appels d’offres (CPS+ RC)
Retrait Réception
6 Retrait du dossier d’appel d’offres par les concurrents
Envoi
Etablissement et signature du marché+ rapport de Réception
13 présentation
Engagement
Amélioration de la
procédure
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
Programmation et lancement
123
économiques et techniques du marché, offrent des possibilités de rationalisation et d‟optimisation des
dépenses.
Le troisième objectif auquel participe cette activité est relatif à la réalisation des achats en
adéquation avec les besoins. La qualité de la programmation est, dans ce cas, le pilier du dispositif.
On peut, dès lors, énoncer les Facteurs Clés de Succès inhérents à l‟activité « Programmation et
lancement », à savoir :
Economies ;
Délais de traitement ;
Qualité de la programmation.
Connaissance
Achats technologie
Redéploiement groupés Connaissance
des prix
Lutte contre
Adéquation gaspillage
poste/profil
Connaissance du
Réduction des effectifs marché
Economies
124
Pour le FCS : Délais de traitement
Sensibilisation Interface
contrôle
Formation Sanction Exploitation des
SI
Temps travaillé
Professionnalisme
Temps de
présence
Dématérialisation
des actes
Délais de traitement
Etalement sur
l’exercice
Evaluation n-1
Engagements
Adéquation Interface
sur résultats Directions
Discussion des moyens
budget CDMT
Termes de
référence
Modification Contractualisation
budget
Montage Expressions
budgétaire de besoins
Qualité de la programmation
125
L‟on peut, ainsi, identifier les principaux leviers d‟action de l‟activité programmation et
lancement comme suit :
Procédons à l‟étude analytique de ces leviers d‟action pour dégager l‟indicateur pertinent pour le
pilotage de cette activité.
Cette analyse nous permettra d‟évaluer le degré de connaissance des prix du marché par les
gestionnaires des achats. L‟étude comparative des estimations et des montants avec lesquels les marchés
ont été effectivement passés, est réalisée avec les données de l‟exercice 2004.
25
20
20
15
15 11 12
10
5
0
< 80 % 80 - 100 % 101 - 120 % > 120 %
Ainsi, pour presque 40% des actions réalisées l‟estimation est faite avec une erreur qui dépasse 20%.
Le site des appels d‟offres constitue un support important de communication ave les fournisseurs
et un vecteur d‟amélioration de la transparence. L‟évolution de la prise en charge des appels d‟offres et
des résultats y afférents donne un éclairage sur le degré d‟utilisation de cet outil dans la gestion
quotidienne et renseigne en filigrane sur la maturité dans l‟exploitation des systèmes d‟information.
126
2005 2006 2007 (jusqu'à septembre)
Nombre d'avis d'AO 114 87 77
Nombre de résultats d'AO 111 30 36
Total 225 117 113
Source : SITE AO
120
100
40
20
0
2005 2006 2007 (jusqu'à sept embre)
L‟on peut, donc, constater que si la publication des avis d‟AO fait partie intégrante des réflexes
de gestion quotidienne, celle des résultats nécessite des efforts. Seul 37% des résultats a été publiée en
2006 et 47% en septembre 2007.
Analyse temps de présence
Cette analyse nous permettra d‟apprécier les déperditions dues au non respect du quota horaire
journalier par les cadres du service et son impact sur la productivité globale. L‟analyse a porté sur les
données du mois d‟octobre 2007.
127
Temps de
présence
Le temps de présence du personnel du SA est de 90 %. Les
100
déperditions sont de 10% par rapport au temps théorique du travail. Ce
80
qui correspond à une déperdition mensuelle en terme de coût d‟environ
60
30 000 DH.
40
20
20
18
Nombre d'AO
16
14
12
10
8
6
4
2
0
e
e
t
ai
r
in
re
r
ût
il
ill e
ie
ie
br
br
br
r
ar
ju
Av
ob
Ao
nv
vr
em
em
em
ju
M
Fé
ct
Ja
pt
ov
éc
O
Se
Le graphique révèle que 45% des AO ont été lancés au cours du dernier trimestre et seulement
11% au cours du premier trimestre.
Cette analyse a pour finalité de connaître le niveau de modification du budget qui renseigne aussi
sur la maîtrise de la programmation et permet aussi de disposer d‟une visibilité sur le taux de virement
qui doit rester dans des proportion soutenable n‟affectant pas de manière profonde le budget autorisé par
la Parlement. L‟analyse est effectuée pour le budget d‟investissement géré par le service pour l‟exercice
2005.
128
Tableau 14 : virements de crédits (BI)
Le taux de virement en valeur absolue atteint 13 MDH, soit 24% sur les crédits de paiement de
l‟exercice 2005.
La même analyse a été conduite pour cette activité pour identifier les facteurs clés de succès et
les leviers d‟action (Voir annexes).
Forces Faiblesses
129
1.2.2. Processus « stock »
Tableau 15 : Effectifs SS
Le service de la gestion assure la gestion d‟un stock dont la valeur moyenne annuelle s‟élève à 5
MDH, composé essentiellement de :
Consommables
Produits d‟entretien et de célébration
Fournitures de bureau et papeterie
Mobilier et Matériel Technique
130
Par ailleurs, le coût de fonctionnement annuel du service s‟élève à : 3 000 000 DH.
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
Gestion du stock
L‟analyse de cette activité par l‟application de la grille Lorino simplifiée, permet de dégager les
éléments de diagnostic ci-après :
Activité (nom et description) Gestion des stocks comprenant la gestion des approvisionnements, des magasins et
la livraison
Acteurs Responsable et personnel du service, Directions, DOC
Ressources Effectif : 3 cadres supérieurs, 9 cadres moyens et 12 personnel d‟exécution
Budget : 5 MDH
Système d‟information : Application gestion stock, TB via outils Discovrer
Fournisseurs Processus Achat, Directions
Clients Directions Ministère
Unités d’oeuvre Entrées et sorties
Articles référencés
Dotations arrêtées et respectées
Valeur du stock
Transactions en ligne
Inducteurs de coût Frais personnel
Coût stockage
Valorisation des dotations
Valorisation des articles de la liste de référence
Enjeux Activité critique pour l‟accomplissement des missions du Ministère
Facteurs de performance Qualité des acquisitions
Economie réalisée
Dysfonctionnements Procédure de réception
Procédure de collecte des besoins
Délai de livraison
131
Pour comprendre les flux et les tâches générées par cette activité, on procède à la déclinaison des
flux grammes correspondants:
Gestion des Stocks Gestion des Stocks
Réception Exécution
2 Exécution des prestations par le Fournisseur
Livraison
6 Livraison de la Dotation
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
L‟activité « gestion du stock » contribue à trois types d‟objectifs stratégiques. Le premier ayant
trait à la rationalisation des dépenses. En effet, l‟adoption d‟un système de normes et sa mise en œuvre,
la réduction des articles de la liste de référence à travers l‟analyse des consommations et la veille
économique et technologique lors des approvisionnements, représentent autant de pistes pouvant
conduire à la rationalisation des dépenses. On peut citer, également, la réduction du coût de stockage des
articles, la maîtrise du temps de présence.
132
Le deuxième objectif porte sur la qualité des prestations fournies à l‟utilisateur final. Elle dépend
du taux de rupture, des délais de livraison, et de la qualité des produits livrés.
On peut, dès lors, énoncer les Facteurs Clés de Succès inhérents à l‟activité « gestion du
stock », à savoir :
Programmation
des livraisons Choix des fournisseurs
Suivi des
consommations
Temps travaillé
Temps de
présence
Supports de livraison Anticipation ruptures
Disponibilité au stock
Disponibilité des opérateurs
133
Pour le FCS : Qualité de la prestation
Maîtrise des délais
Anticipation rupture
Délai de livraison
Réception
Réactivité
Choix fournisseur
Disponible stock
Spécifications
Qualité des
acquisitions Prise en charge
demandes
Qualité de la prestation
Transparence
Conduite du
Infrastructure Nombre de changement
transactions
Réseaux
Formation
Utilisateurs
Fonctionnalité
s
Gestionnaires
Système
d’information Exploitation des SI
Services en ligne
L‟on peut ainsi identifier les principaux leviers d‟action de l‟activité gestion du stock comme
suit :
1. Le suivi des consommations et approvisionnements (ruptures et nomenclature) ;
2. Temps de présence ;
3. Délais de livraison ;
4. Transactions via le workflow.
134
Procédons à l‟étude analytique de ces leviers d‟action pour dégager l‟indicateur pertinent pour le
pilotage de cette activité.
Cette analyse nous permettra d‟évaluer les niveaux de rupture de stock et les articles concernés
par cette rupture pour examiner le dispositif en place pour anticiper les ruptures et assurer un
approvisionnement continu. La nomenclature des articles et des produits stockés revêt un intérêt
particulier du fait de son impact sur les quantités achetées et les coûts d‟acquisition et de stockage.
100%
80%
60%
40%
20%
0%
A la date de la requête, la rupture de stock touche, à hauteur de 40% des articles, les familles
consommable et mobilier et matériel technique.
135
Tableau 17 : Evolution de la nomenclature générale des stocks (2004-2005-2006)
Cette analyse nous permettra d‟apprécier les déperditions dues au non respect du quota horaire
journalier par les cadres du service et son impact sur la productivité globale. L‟analyse a porté sur les
données du mois d‟octobre 2007.
136
Temps de
présence
Le temps de présence du personnel du SS est de 88 %. Les
100 déperditions sont de 12% par rapport au temps théorique du travail. Ce
80 qui correspond à une déperdition mensuelle en terme de coût d‟environ
60 30 000 DH.
40
20
0
Les délais de livraison conditionnent, en grande partie, la qualité de service perçue par les
bénéficiaires des prestations du service des stocks. Ils permettent, aussi, de formaliser les normes de
service et d‟asseoir les relations avec les utilisateurs sur la base d‟engagements affichés et respectés.
L‟analyse a porté sur les données de l‟exercice 2006 pour voir les délais de livraison pour les 2200
opérations de livraison effectuée.
Pour plus de 95% des articles livrés, le délai de livraison ne dépasse pas 1 jour. Cependant, il y a
lieu d‟examiner les causes des livraisons dont le délai dépasse 4 jours.
Analyse des transactions en ligne
L‟application de gestion des stocks permet l‟automatisation des actes de gestion et la prise en
charge via le work flow des demandes de fournitures. C‟est pour cela, il est important d‟examiner le
degré d‟utilisation des fonctionnalités de ladite application pour apprécier l‟appropriation du système par
les gestionnaires et les utilisateurs.
Structure Demandes Livrées %
Initiées
ADJR 2 2 100%
AJR 2 2 100%
BGC 2 2 100%
DAAG 10 10 100%
DAPS 2 1 50%
DBC 25 25 100%
DCI 28 25 89%
Total 2055 2034 99%
137
Le nombre important des demandes prises en charge au niveau du système fait ressortir une
exploitation élevée, ce qui en fait un vrai vecteur de simplification.
Forces Faiblesses
138
Les moyens de fonctionnement à l‟œuvre dans le cadre de ce processus :
Les cadres supérieurs représentent 10% du personnel du service et le personnel d‟exécution 80%
vue la nature des activités de transport et de support logistique.
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
Transport du Gestion du
personnel parc auto
139
Etape 3: Analyse des processus et des activités
Etant donné que les achats de véhicule sont de plus en plus limités, suite à la dernière réforme du
parc auto de l‟Etat et la mise en place du régime indemnitaire afférent aux déplacements, l‟activité achat
ne fera pas l‟objet de l‟analyse approfondie des activités critiques. D‟autant plus que la tendance serait
vers l‟adoption de solutions de location longue durée.
Pour comprendre les flux et les tâches générées par cette activité, on procède à la déclinaison des
flux grammes correspondants. D‟abord, la réparation et l‟entretien des véhicules.
140
Gestion du parc auto « Réparation/entretien des Véhicules »
Devis de rép/entre
4 Réception du devis
Réception
6 Etablissement :
- d’un bon de réparation si le montant de réparation est <
2000 DH Etablissement Réparation
- une note à la hiérarchie si le montant de réparation est >
2000 et < à 10000 DH
autorisation de l’ONT si le montant de réparation est > à 10000 DH
Envoi
Désignation du
Renouvellement automatique des ordres de mission
véhicule et chauffeurs
Désignation du véhicule et du chauffeur et établissement de
3
l‟ordre de mission
Génération des dotation en carburant et tickets d‟autoroute (s‟il Génération des dotations
4
y a lieu)
Préparation du véhicule
Préparation du véhicules et établissement d‟une fiche de sortie
5
du véhicule
si voiture affectées
Remise du véhicule au chauffeur ( clés ,Ordre de mission,
vignettes de carburant, tickets d'autoroute, carnet de bons Remise du Véhicule au chauffeur
Remise du Véhicule au chauffeur
6 ONT, l quittance d'assurance, quittance de la TSAVA, carnet de
bord ainsi que la carte grise si le véhicule est immatriculé dans
la série civile)
141
Etape 4 : Déploiement des objectifs et identification des facteurs clés de succès
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
L‟activité « gestion du parc » contribue à deux types d‟objectifs stratégiques. Le premier ayant
trait à la rationalisation des dépenses. En effet, les pistes d‟optimisation et de réduction des dépenses
sont nombreuses dans ce domaine.
La réduction des effectifs intervenant dans cette activité, l‟optimisation de leur temps de travail,
l‟entretien préventif, les réparations à des prix négociés, la réforme réfléchie des véhicules, les coûts de
gestion constituent autant de pistes de rationalisation de la dépense.
Le deuxième objectif porte sur la qualité des prestations fournies à l‟utilisateur final. Elle dépend
du niveau de disponibilité des véhicules pour répondre aux besoins des clients, des conditions de
réponse aux demandes (réactivité, niveau de qualité et sécurité).
On peut, dès lors, énoncer les Facteurs Clés de Succès inhérents à l‟activité « gestion du parc », à
savoir :
142
Pour le FCS : Disponibilité, réactivité, taux de service
Temps travaillé
Temps de
Réforme véhicules Entretien préventif
présence
Entretien préventif
Véhicules neufs
Etat des véhicules
L‟on peut ainsi identifier les principaux leviers d‟action de l‟activité gestion du parc auto comme
suit :
1. Temps d‟immobilisation des véhicules
2. Coût de gestion
3. Temps de présence
143
Procédons à l‟étude analytique de ces leviers d‟action pour dégager l‟indicateur pertinent pour le
pilotage de cette activité.
Cette analyse a pour finalité d‟identifier l‟âge moyen des véhicules et d‟en examiner l‟impact sur
la qualité de la prestation et les coûts de réparation et d‟entretien.
47% du parc de véhicules ont plus de 9 ans, et environ 85% avec un âge supérieur à 6 ans.
Plus du tiers des véhicules composant le parc ont un kilométrage inférieur à 15 000 km par an.
Les charges directes sont celles qui peuvent être affectées à un produit ou une activité déterminée
avec certitude. Dans notre cas, les charges directes pour l‟exercice 2006 sont composées des éléments
suivants :
144
La taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles : 130 000
Les tickets d‟autoroute : 200 000
Les frais généraux et charges indirectes : 600 000
Total charges : 9 150 000
Pour estimer le coût kilométrique moyen des véhicules en circulation gérés par le service, il a été
procédé à la somme du nombre de kilomètres parcourus par ces véhicules durant 2006. Ce qui a fait
ressortir un kilométrage global d‟environ 2 400 000 km.
Le coût kilométrique moyen par véhicule est, alors, calculé en rapportant le coût complet au
nombre de kilomètres parcourus : 3.8 DH/km
Parallèlement, et étant donné son impact sur les coûts de gestion une attention particulière a été
accordée à l‟analyse de la consommation des véhicules. Le tableau suivant donne le nombre de
véhicules selon le pourcentage de dépassement par rapport à la consommation normale.
Cette analyse nous permettra d‟apprécier les déperditions dues au non respect du quota horaire
journalier par les cadres du service et son impact sur la productivité globale. L‟analyse a porté sur les
données du mois d‟octobre 2007.
145
Temps de
présence
Transport du personnel:
La même analyse a été conduite pour cette activité pour identifier les facteurs clés de succès et
les leviers d‟action (Voir annexes).
Forces Faiblesses
Opportunités Menaces
Couverture progressive du domaine par les Absence d‟un véritable dialogue de gestion
SI Pas de généralisation du workflow pour la
Appropriation progressive des SI par les demande de transport pour les directions
gestionnaires et les utilisateurs Offre sur le marché de location longue
Développement et utilisation du workflow durée
avec les structures DAAG Absence d‟un contrat de service
Rationalisation des dépenses d‟engagement sur des niveaux de qualité et de
Conventions et contrats négociés avec les sécurité
partenaires et fournisseurs
146
1.2.4 Processus « maintenance »
CADRES SUPÉRIEURS 3 5%
CADRES MOYENS 16 28%
Sce. Patrimoine
PERSONNEL D'EXÉCUTION 39 67%
Total 58 100%
Source : GISRH
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
147
Maintenance curative:
L‟analyse de cette activité par l‟application de la grille Lorino simplifiée, permet de dégager les
éléments de diagnostic ci-après :
Activité La maintenance curative comprend les interventions relatives aux réclamations
des exploitants des biens immobiliers
Acteurs Responsable et personnel du service, utilisateurs et exploitants
Ressources Effectif : 3 cadres supérieurs, 16 cadres moyens et 39 personnel
d‟exécution
Budget : 1 MDH
Système d‟information : Application gestion patrimoine « centre d‟appel »
Fournisseurs Directions et exploitants, stock, achat
Clients Directions et exploitants
Unités d’oeuvre Nombre de réclamations
Taux de service
Coût de la prestation
Inducteurs de coût Frais personnel
Coût des produits d‟entretien
Enjeux Activité critique pour les conditions de travail au Ministère
Facteurs de performance Disponibilité
Qualité
Coûts de gestion
Dysfonctionnements Nombre de réclamations insatisfaites
Interface avec les exploitants, stock et achat
Pour comprendre les flux et les tâches générées par cette activité, on procède à la déclinaison des
flux grammes correspondants:
Maintenance Maintenance curative
Acteurs internes
N° Tâches Acteurs externes
DPL Directions
1 Existence d'une défaillance ou dégradation défaillance ou dégradation
centre d'appel
2 Appel opérateur (centre d'appel)
Si Intervention en interne
- Réglages de matériel ou échange d'éléments accessibles simplement
- Dépannage par échange de matériel ou petite intervention préventive Ordre d'intervention
- Réparation par échange de composants fonctionnels
6 Demande des pièces de rechange ou autre matériaux pour la service chargé de la maintenance
réparation Ordre d'intervention
si Intervention en externe
- travaux important de maintenance corrective ou préventive
- rénovation, reconstitution, réparation importante
148
Etape 4 : Déploiement des objectifs et identification des facteurs clés de succès
Amélioration Rationalisation
conditions de travail
Infrastructure
Système d’Information
Gestion des Ressources Humaines
Maintenance curative
On peut, dès lors, énoncer les Facteurs Clés de Succès « maintenance curative », à savoir :
Déperditions
Temps travaillé
Temps de Disponibilités produits
présence d’entretien
Nombre de réclamations
Disponibilité des opérateurs
149
Pour le FCS : Qualité de la prestation
Sensibilisation
Professionnalisme
Temps de
présence
Délais
d’intervention
Qualité de la prestation
L‟on peut, ainsi, identifier les principaux leviers d‟action de l‟activité maintenance curative
comme suit :
1. Coût de gestion
2. Suivi des interventions
3. Temps de présence
Procédons à l‟étude analytique de ces leviers d‟action pour dégager l‟indicateur pertinent pour le
pilotage de cette activité.
Cette analyse a pour finalité le calcul de l‟ensemble des dépenses annuelles inhérentes à l‟activité
entretien curatif effectué par les équipes du Ministère, en intégrant les dépenses de personnel, les
charges de fonctionnement, l‟outillage et la consommation des articles et produits d‟entretien.
150
Répartition des coûts
7%
Personnel
Produits d’entretien et
outillage
93%
L‟essentiel des dépenses inhérentes à la maintenance curative (97%) porte sur le personnel
(rémunération et charges de fonctionnement). Tout effort de rationalisation ou d‟amélioration de la
productivité devra s‟intéresser à cet axe d‟analyse.
L‟analyse des interventions devra nous permettre d‟identifier selon les différents lots constituant
l‟entretien curatif (téléphonie, électricité, menuiserie, rideaux, plomberie, photocopieurs), le nombre de
réclamations, le niveau de prise en charge de ces réclamations et leur ventilation par bâtiment. L‟analyse
est faite sur les données du mois de mars 2005.
lot Electricité Photocpieurs Menuiserie Plomberie Rideaux Téléphonie Peinture Total Pourcentage
Bâtiments
Principal 11 10 13 2 3 17 0 56 25.23
Extension 8 7 18 2 0 15 1 51 22.97
Annexe 20 2 16 8 1 16 0 63 28.38
Annexe II 1 0 4 0 0 6 0 11 4.95
Abdelmoumen 0 0 0 0 1 1 0 2 0.90
AOS 1 0 0 1 6 1 0 9 4.05
AJR-siège 3 1 0 0 0 0 0 4 1.80
DEPF 0 0 0 2 0 0 0 2 0.90
ONEP 2 1 7 0 0 2 1 13 5.86
My Ismail 1 0 0 1 0 0 0 2 0.90
151
Répartition des intereventions
70 par bâtiment
63
60
56
51
50
40
30
20
13
11
10 9
6
4
3
2 2 2
0
xe
l
n
P
JR
l
II
en
ai
pa
g
io
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JR
A
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xt
lm
P
M
ue
A
E
nn
A
e
R
bd
A
A
Plus du 2/3 des interventions sont concentrées au niveau des bâtiments principal, extension et
annexe 1.
70
60 58 58
52
50
40
30
21
20 18
13
10
2
0
Electricité Menuiserie Téléphonie Plomberie Photocopieur Rideaux Peinture
Plus du 2/3 des interventions concernent les lots « téléphonie, menuiserie et électricité ».
Cette analyse nous permettra d‟apprécier les déperditions dues au non respect du quota horaire
journalier par le personnel du service et son impact sur la productivité globale. L‟analyse a porté sur les
données du mois d‟octobre 2007.
152
Le tableau ci-dessous permet de donner un extrait des temps de présence :
Temps de
présence Le temps de présence du personnel du SP est de 83 %. Les
100
déperditions sont de 17% par rapport au temps théorique du travail. Ce
80
qui correspond à une déperdition mensuelle en terme de coût d‟environ
60
60 000 DH. A noter l‟existence d‟une catégorie de personnel dont le
40
quota horaire est différent du fait de la nature de leurs activités
20
(permanence, supervision nettoyage,..)
0
Pour la période analysée, le taux de satisfaction « défini comme étant le rapport des interventions
satisfaites sur le total des réclamations » est variable en passant d‟un lot à un autre. On note une
moyenne de 71%.
S‟agissant du délai moyen d‟intervention sur les réclamations prises en charge, permettant de
mesurer la réactivité de équipes, il se présente par lot entre un maximum de 5 jours pour la peinture et
moins de 2 jours pour les photocopieurs.
153
Répartition des délais moyens
des interventions en jours par lot
6.00
5.00
5.00
4.00
4.00
3.60
3.30
3.00
2.60
2.00 1.90
2.00
1.00
0.00
Electricité Menuiserie Rideaux Téléphonie Plomberie Photocopieur Peinture
Maintenance préventive:
La même analyse a été conduite pour cette activité pour identifier les facteurs clés de succès et
les leviers d‟action (Voir annexes ) .
Forces Faiblesses
Opportunités Menaces
154
Section 3 : Diagnostic du système de contrôle de gestion
Des structures assument le rôle de l‟initiation des premières actions de contrôle de gestion,
concrétisant les efforts des directions pour mieux maîtriser et piloter leurs domaines d‟intervention
respectifs. Le rattachement de ses structures, le nombre de services qui les composent et la nature de
leurs attributions varient d‟une direction à une autre ; cette diversité entraîne, en filigrane, des écarts en
terme de méthodologie et d‟approche pour la conduite desdites actions.
Figure 41 : Organigramme du MEF et structures encharge du contrôle de gestion
Organigramme du MEF et structures en
charge du contrôle de gestion
Le Ministre
IGF Cabinet
Le Secrétaire Général
1 Division et
1 service
DAPS DAAG DEPF AJR
1 Division et
1 service
1 Division et
2 services
155
L‟analyse de l‟organigramme du Ministère permet de dégager les structures ci-après :
Au sein des autres directions du Ministère, il y a lieu de relever, par ailleurs, l‟existence d‟entités
en charge de projets à caractère transverse et dont les missions convergent vers l‟animation du contrôle
de gestion, sans que ses missions ne soient explicitées clairement au niveau de l‟intitulé desdites entités
ni au niveau de leurs attributions.
On entend par outils ou instruments du contrôle de gestion, l‟ensemble des dispositifs pris par les
directions pour améliorer la maîtrise de la gestion et évoluer vers un pilotage par la performance.
Au-delà des grands chantiers de réformes initiées au niveau du Ministère allant dans le même sens,
telles la gestion axée sur les résultats, la réforme du contrôle, on s‟intéresse ici aux actions concrètes en
liaison directe avec les outils du contrôle de gestion explicités au niveau de la partie 1, chapitre 1,
sections 1 et 2.
Au niveau de la DAAG :
156
La démarche de programmation stratégique, telle qu‟adoptée par la DAAG, est perçue comme
étant une approche managériale, fondée sur la définition, en amont, d‟objectifs déclinés en projets
concrets, réalisables dans des délais déterminés, avec l‟évaluation des ressources allouées.
Elle est confortée par un dispositif de suivi et d‟évaluation régulière de l‟état d‟avancement des
différents projets, donnant lieu aux ajustements et améliorations nécessaires.
Déclaration du
Cohérence d’ensemble et Gouvernement Meilleure visibilité à
implication du personnel
moyen et long terme
Lettre d’Orientation
Générale (Ministre)
Mise à plat des pratiques Organisation optimale
Note d’Orientation
Amélioration performances Générale (Direction) Rationalisation gestion
Évaluation
Contractualisation
La contractualisation sur les objectifs et les moyens sous-jacents a été entamée dans l‟optique de
devenir le mode normal de gouvernance des relations entre la DAAG et les directions du Ministère.
Elle implique une contractualisation des programmes élaborés à partir d‟objectifs pré-établis et se
rapportant aux aspects qualitatifs et quantitatifs. Les projets d‟informatisation ont été ciblés en priorité
pour faire l‟objet de ces contrats (avec la DGI, la DD,…).
Les outils de pilotage et d‟aide à la décision ont fait l‟objet, également, d‟une attention
particulière. Il s‟agit de consolider et d‟ordonner les multiples flux d‟informations dans des tableaux de
bord et des supports adéquats de suivi. Un système de pilotage est en cours de mise en place, pour
assurer la collecte et l‟intégration des données de base, générées directement par les systèmes
opérationnels.
Les premiers domaines ayant fait l‟objet de production de tableaux de bord et de situations de
suivi de la gestion, concernent : la gestion des ressources humaines à travers l‟outil BW, la gestion du
stock et du parc via l‟outil discovrer.
157
Figure 43 : Schéma global de la logistique de fonctionnement du système de pilotage
Extraction
de la Décideurs
source
PORTAIL
Tableau de bord
Analyse
TRAITEMENT
Fusion Aide à la décision
Transformation
Normalisation Gestionnaires
INTRANET
Tableau de bord
Consolidation Situations
ةétats de sorties
Utilisateurs
Par ailleurs, des opérations ponctuelles pour l‟instauration des principes de contrôle de gestion
dans les domaines du parc auto, de la gestion du stock et du centre de tirage ont été réalisées, et
consacrées par la production de rapports et de recommandations faisant ressortir les coûts inhérents aux
différentes activités ainsi que des appréciations de l‟optimisation de l‟utilisation des moyens. La pratique
de calcul des centres de coûts ayant permis, ce faisant, d‟approcher les coûts de plusieurs activités : le
recrutement, la formation,…etc.
De même, et étant donné leur rôle déterminant dans l‟automatisation de la gestion et la production
de l‟information pertinente et fiable pour le contrôle de gestion, les systèmes d‟information et de gestion
ont fait l‟objet de grands efforts humains et financiers. Le schéma ci-après donne la cartographie globale
des SI du Ministère, articulé autour de :
Systèmes métiers ;
Systèmes de gestion des ressources ;
Portail pour l‟ouverture sur les partenaires ;
Et le décisionnel pour le pilotage.
158
Figure 44 : cartographie des SI du MEF
Décisionnel
Solutions
Pilotage
sectorielles
Solutions métiers
1 2 3 4 5 6
Public Personnel
Au niveau de la ADII :
La démarche de programmation stratégique relayée au niveau de l‟ADII est passée par plusieurs
phases:
Phase 1: Elaboration des plans d‟actions
Phase 2 : Elaboration des plans de charge
Phase 3 : Introduction de la gestion par objectifs
Phase 4 : Mise en œuvre de la contractualisation
Phase 5 : Conception d‟un processus d‟évaluation
Phase 6 : Elaboration d‟un document de stratégie triennale
Actuellement : Montage d‟un système de pilotage
TB Directeur Général
TB Directeurs
TB Chefs de division
Révision de la stratégie
TB Chefs Service/Circonscription
159
La contractualisation est subordonnée à une définition claire des objectifs à moyen terme. Elle se
matérialise par un dialogue de gestion entre la Direction Générale et l‟ensemble des Directions. Le
dialogue portant d‟une part sur la stratégie, le cadre de la négociation ainsi que les priorités et d‟autre
part sur les objectifs opérationnels, les moyens et les contraintes.
Parallèlement, des efforts ont été déployés pour la construction des tableaux de bord et
d‟indicateurs de pilotage des domaines d‟intervention de l‟ADII en procédant notamment à la
constitution d‟un porte feuille d‟objectifs.
On peut, donc, remarquer que les initiatives de l‟ADII ont permis de réaliser des avancées sur
plusieurs plans, à savoir :
La concertation des différents acteurs au niveau du choix des objectifs et des indicateurs
associés ;
L‟ADII dispose aujourd‟hui d‟un portefeuille d‟objectifs communs et spécifiques ;
L‟évaluation est basée sur des indicateurs unifiés ;
La possibilité de mesurer la performance globale de l‟administration par mission assignée ;
La possibilité de remontée de l‟information des directions pour alimenter le TB global.
Au niveau de la TGR:
Le projet contrôle de gestion a été entrepris à la TGR, dans le cadre de la vision globale de
modernisation qui a nécessité la mise en place d‟outils pour le pilotage des actions de modernisation ;
d‟autant plus que l‟étendue territoriale du réseau et le lancement du processus de déconcentration
appellent des supports pour le suivi du déploiement des attributions et des moyens vers le réseau ainsi
que les résultats.
La première concrétisation de cette volonté a été la création d‟une structure dédiée au projet, avec
un rattachement direct au trésorier général. Le point de départ a été le plan d‟action stratégique du
Ministère qui constitue le cadre logique idoine pour introduire la culture de contractualisation. Un
accompagnement des directions centrales et des représentations territoriales a été opéré pour
l‟élaboration de leur plan d‟action et la généralisation des contrats, en cohérence, la vision stratégique.
Parallèlement, un effort a été entrepris pour la construction des tableaux de bord de pilotage des
activités de la TGR. Ils reposent sur des indicateurs structurels pour les activités récurrentes constituant
le cœur de métier de la direction et des indicateurs ponctuels pour le suivi de l‟évolution d‟un domaine
spécifique (exp. Nombre de visiteurs du siège).
Les tableaux de bord produits sont automatiques et manuels et un projet décisionnel est lancé dans
ce sens pour rendre l‟extraction et l‟exploitation des TB totalement automatisées. L‟analyse des coûts
160
étant abordé selon une optique pragmatique qui privilégie les calculs ayant pour finalité la tarification ou
encore l‟externalisation.
Dans cette partie, le diagnostic sera porté sur les ressources humaines affectées au contrôle de
gestion au sein des directions identifiées auparavant. Leur nombre, leur profil, leur âge ainsi que les
fonctions qu‟ils occupent constituent les principaux axes d‟analyse.
Les effectifs :
ventilation des effectifs en charge du contrôle
de gestion
Direction Effectif
DAAG 8 21%
TGR 3
ADII 3 DAAG
Total 14 TGR
58% ADII
21%
L‟essentiel des effectifs dédiés au contrôle de gestion se concentre au niveau de la DAAG avec
58%. L‟âge moyen est de 35 ans et l‟ancienneté moyenne est de 9 années. Ce sont des moyennes assez
basses en comparaison avec les valeurs similaires au niveau Ministère.
Sexe Effectif %
21%
Féminin 3 21%
Masculin 11 79% Féminin
Total 14 100% Masculin
79%
Plus des deux tiers des effectifs dédiés au contrôle de gestion sont des hommes.
161
Le profil :
Diplôme Effectif %
Ingénieur d'Etat 7 50%
Ingénieur d'Application 5 36%
Diplôme d'Etudes Supérieures (DES) 2 14%
Total 14 100%
Ingénieur d'Etat
Diplô me d'Etudes
Supérieures (DES)
Spécialité Effectif %
STATISTIQUE 6 43%
SCIENCES ECONOMIQUES 3 21%
RECHERCHE OPERATIONNELLE 1 7%
GENIE CIVIL 2 14%
AGRICULTURE - AGRONOMIE 2 14%
Total 14 100%
Les statisticiens s‟accaparent 43% suivi des études spécialisées en sciences économiques. En
termes de répartition selon la fonction, 50% de l‟effectif est dédié à l‟encadrement.
162
Synthèse diagnostic (SWOT)
Forces Faiblesses
Adoption du principe des contrats pluriannuels Absence d‟un véritable dialogue de gestion
de performance Cohérence des démarches au sein du Ministère
Elaboration des indicateurs de performance Ouverture des frontières et mondialisation
Ancrage et poursuite de la réforme budgétaire Capacité d‟accompagnement du secteur privé
(gestion axée sur les résultats, CDMT, …) Nécessité d‟un dispositif de pilotage de
Poursuite du processus de modernisation du l‟ensemble de l‟activité du Ministère
Ministère Intégration des systèmes
Programme de réformes administratives Engagements sur des niveaux d‟objectifs et sur
Développement des systèmes d‟information et des contrats de service
des outils décisionnels
163
Conclusion chapitre
Par ailleurs, le diagnostic du système de contrôle de gestion a permis de dégager les difficultés
d‟ordre méthodologique et instrumental qui empêchent le système en place de remplir correctement les
missions et objectifs ayant motivé son adoption comme système de pilotage.
Nous proposons dans le chapitre suivant une méthodologie de construction d‟un dispositif de
pilotage de la chaîne logistique, ainsi qu‟une série de mesures d‟accompagnement, dans l‟objectif ultime
de réussir la mise en place du dispositif de pilotage voué à la performance.
164
CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS ET PLAN DE MISE EN ŒUVRE
Introduction chapitre :
A travers l‟exploration et l‟analyse des processus effectuées sur la base du diagnostic en 6 étapes,
et en s‟inspirant des modèles présentés dans le benchmark, notamment, celui de la DGCP du Ministère
des Finances Français, l‟on peut construire un système de pilotage propre à la chaîne logistique de la
DAAG (MEF). Cette phase de construction reposera respectivement sur l‟adoption au niveau ministère
d‟un dialogue de gestion en complément des discussions budgétaires issues du PAS, et l‟adoption d‟un
contrat pluriannuel de performance , qui servira de cadre à la formalisation des engagements des
directions au titre des recommandations stratégiques dûment identifiées et explicités .
En second lieu, nous proposons une série de mesures à même de faciliter la mise en place du
dispositif de pilotage en question, en réponse à 3 niveaux de préoccupations : organisationnelles,
conceptuelles, et cognitives.
La proposition du dispositif de pilotage sera fondée, dans un premier temps, sur un cadre de
référence global reposant sur deux piliers :
le dialogue de gestion en complément des discussions budgétaires et des débats issus du plan
d‟action stratégique, ce qui suppose une révision du calendrier ;
et le contrat pluriannuel de performance permettant de formaliser les engagements des
directions en lieu et place de la contractualisation implicite adopté dans le PAS, ce qui
appelle la définition d‟un nouveau cadre.
a- Dialogue de gestion
La mise en place d‟un cycle de gestion homogène nécessite de définir les étapes clés du dialogue
et les modalités selon lesquelles il s‟organise. Ces différentes phases constituent les points clés du cycle
de gestion, et représente donc le modèle de référence pour l‟ensemble des directions.
• La stratégie : Tout système de contrôle de gestion repose sur la définition préalable d‟un cadre
stratégique, principale novation par rapport aux démarches de pilotage passées. Si le Contrat Pluriannuel
de Performance (comme on le verra en détail par la suite) fixe ce cadre stratégique global, il est
nécessaire de disposer au niveau du Ministère ainsi qu‟au niveau des directions, d‟une feuille de route
165
stratégique qui rassemble les différents indicateurs (CPP et lettres de mission), niveaux d‟objectifs,
moyens mobilisables et plans d'actions;
• L‟analyse infra annuelle : Elle doit permettre de réorienter l‟action en cas de difficulté. Elle ne
peut, donc, se limiter à un constat annuel qui ne permet qu‟une vision rétrospective. L‟exercice du
pilotage tant au niveau du Ministère qu‟à l‟intérieur des Directions doit donc s‟exercer de manière infra-
annuelle. Cela nécessite de disposer d‟outils qui prendront en charge les travaux de reporting;
• L‟analyse ex post de la performance : Elle s‟applique d‟une part au niveau de chaque division
pour laquelle elle permet d‟analyser les causes de performance pour les reproduire ou de non
performance pour les corriger.
Ce modèle s‟inscrit dans un cadre triennal avec une double préoccupation : Offrir une visibilité à
moyen terme sur l‟action du Ministère et construire la stratégie des directions, des divisions et des unités
sur la base d‟un diagnostic préalable approfondi.
2. Les plans d’actions : Ils sont constitués a priori pour chacun des axes du plan stratégique et
précisent les actions à mener, les échéances et les moyens mobilisables pour atteindre les objectifs.
4. La lettre d’objectifs/moyens : Elle décline, à chaque début d‟exercice, les axes de la lettre de
mission en indicateurs, niveaux d‟objectifs et moyens. Les lettres d‟objectifs/moyens sont discutées en
début de gestion, chaque fois que cela est possible, à partir de l‟analyse de l‟efficacité et de l‟efficience
de l‟année écoulée.
Des modèles de l‟ensemble de ces documents inspirés du modèle français sont joints en annexe.
166
Niveau Directions Figure 46 : Les différents éléments du cycle de gestion.
Pilotage des
objectifs
Directions
Pilotage des
Services
Info.
Retour
n-1 Négociation
Points de rencontre
avec
services en
difficultés
Services
Niveau
Un compte rendu de gestion doit être, ainsi, élaboré par les responsables des directions. Ce
document d‟analyse constitue un outil de pilotage, mais également de dialogue vis-à-vis des
collaborateurs d‟une part et vis-à-vis du top management d‟autre part.
b- Contrat de performance
C‟est dans un cadre de transparence qu‟il sera mis en œuvre et ce qui permettra à terme de mettre
en regard les résultats obtenus et les moyens mobilisés. L‟efficacité ira de pair avec la recherche de la
qualité de service rendu.
En fin d‟exercice, toutes les Directions sont appelées à présenter un rapport récapitulant le Bilan
Annuel de Performance (BAP). Il s‟agit d‟un bilan de synthèse réalisé par les responsables des
programmes de chaque Direction incluant:
167
TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
ARTICLE 1 : OBJET DU CONTRAT
ARTICLE 2 : ORIENTATIONS STRATEGIQUES
Mars N : Le Ministre adresse la lettre de missions à toutes les directions indiquant le cadrage
triennal;
Mai N : Elaboration, discussion et consolidation des propositions des directions et rédaction des
lettres d‟objectifs annuels ;
Juillet N : Validation des niveaux d‟objectifs et des engagements contenus dans les lettres
d‟objectifs et notification des orientations aux responsables de l‟élaboration des budgets;
168
2.1.2- Pilotage de l’efficacité et de l’efficience de la chaîne
La méthodologie utilisée pour le diagnostic dans le chapitre précédent est complétée à ce niveau
par deux autres étapes permettant de donner l‟enchaînement global des phases nécessaires au pilotage
des processus de la chaîne logistique.
(*) Ces deux étapes sont effectuées par processus et par activité
Il s‟agit, donc, de compléter l‟analyse par l‟application des deux dernières étapes aux processus
déjà diagnostiqués. Au cours de l‟étape 7, il sera question de pour choisir les bons indicateurs
permettant de suivre les leviers d‟action précédemment identifiés et mesurer les résultats obtenus,
autrement dit, quels indicateurs de pilotage retenir et comment les organiser en tableaux de bord.
Par la suite, à l‟étape 8, elle sera question de mettre en œuvre ses indicateurs en faisant ressortir
une fiche par indicateur qui fait ressortir sa faisabilité, le maquettage, les sources de données et la
présentation.
Dans la première partie, nous avons étudié l‟importance de la présentation de l‟indicateur pour une
meilleure transmission du message. Les règles d‟organisation du tableau de bord répondent aux mêmes
enjeux de qualité du message porté. D‟un simple coup d‟œil, le décideur doit prendre connaissance de la
complétude de l‟information et en extraire la quintessence sans effort ni manipulation. Les règles
suivantes seront, donc, respectées pour la construction de notre système de pilotage.
169
Règle 1 : Seuls les indicateurs pertinents issus de l‟analyse des leviers d‟actions seront
présentés. Aucune information complémentaire ne doit être ajoutée, quelle que soit la raison invoquée.
Règle 2 : Respecter l‟ordre de priorité de lecture de l‟écran. Toutes les informations n‟ont pas
la même importance. Elles seront placées sur l‟écran selon l‟ordre de priorité de lecture. Un écran se lit
depuis l‟angle en haut à gauche vers l‟angle en bas à droite.
Règle 3 : Le message porté doit être perçu dans sa globalité. Pour une meilleure appréciation,
l‟écran sera découpé en secteurs. Deux à quatre secteurs sont suffisants. Ces secteurs seront utilisés pour
regrouper les indicateurs complémentaires deux à deux, afin d‟assurer une perception synthétique du
message.
Règle 4 : Ne jamais oublier que le tableau de bord est aussi un outil de communication. Pour
faciliter la communication, notamment lors de travail en groupe, il ne faut pas hésiter, en cours
d‟utilisation, à ajouter des commentaires en marge de chaque indicateur. Ces commentaires seront
particulièrement utiles pour enrichir le sens porté.
Règle 5 : Appliquer les règles élémentaires de l‟ergonomie. Toutes les couleurs seront
standardisées – Si le vert est choisi pour signaler un état de « bon fonctionnement », il ne faudra pas le
remplacer par le bleu pour un autre indicateur.
En s‟inspirant du modèle issu d l‟ouvrage « l‟essentiel des tableaux de bord », la page principale,
page signalisation du tableau de bord de direction de Nivelma, présente l‟aspect suivant, le tableau de
bord est divisé en trois secteurs :
- secteur 1 : suivi du premier axe de progrès : amélioration des délais ;
- secteur 2 : suivi du premier axe de progrès : amélioration du marché ;
- secteur 3 : suivi des alertes de fonctionnement.
La première page, page signalisation, assure un suivi précis et continu de la progression vers les
objectifs sélectionnés. Mais la visualisation globale d‟un indicateur composite n‟est pas toujours
suffisante.
170
Figure 48 : Exemple dispositif de pilotage Société « Nivelma »
NIVELMA
Urgences Normales Appel sous-traitance
Objectif Objectif
90 90
Moral
20% 40% 60% 80% 100%
23%
Très bon Bon Moyen Mauvais Très mauvais Mesure Mesure
49 60
60
50 32%
40
30
20
27 35 35 10
1 2 3 4 5
Pour une raison ou une autre, en cas de dérive par exemple, le décideur se posera la question
« pourquoi ? » : pourquoi une telle dérive, pourquoi l‟évolution stagne-t-elle, pourquoi progresse-t-on
par à-coup ?
Voilà quelques exemples de questions qui méritent une réponse immédiate. Chaque indicateur
présenté en page de signalisation sera, le cas échéant, lié à une ou plusieurs pages d‟analyse présentant
le détail des éléments utilisés pour sa construction, afin de remonter la chaîne de cause à effet.
171
Figure 49 : Logique de pilotage et prise de décision
Comment?
Pourquoi?
Quoi?
Appliquons, maintenant, la logique exposée ci-dessus, pour les processus analysés et sur la base
des leviers d‟actions déjà identifiés pour faire ressortir les pages de signalisation. Les pages d‟analyse,
d‟explication et/ou de prospection ont été exploitées en amont lors de l‟analyse des différents leviers
d‟action et permettent de comprendre le pourquoi et le comment des valeurs constatées.
Les indicateurs de pilotage seront élaborés sur la base des données utilisées pour l‟analyse des
différents processus et doivent être documentés selon la fiche modèle jointe en annexes. Et l‟on va
constater que les périodes analysées diffèrent d‟un processus à l‟autre et au sein d‟un même processus.
Ceci a été conditionné, essentiellement, par la disponibilité de l‟information et le souci concrétiser le
dispositif de pilotage en faisant des simulations sur des données réelles et tester ainsi la faisabilité de la
proposition.
172
Processus achat : « Page de signalisation »
100%
50% 10% 20% 30% 50%
40%
11%
10% 20%
44%
24%
50%
30%
Déperditions en temps Déperditions en coût Prise en charge au niveau Dépenses par voie de
de présence mensuel (Efficience) du site des AO marchés en 2006
95%
100%
80%
20% 50KDH
173
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
Pourcentage d’actions
lancées au 31/03/06 Rappel des objectifs du processus
20
18
Nombre d'AO
16
14
12
10
8
6
4
2
0
e
re
re
t
i
i er
re
er
rs
ût
il
Ma
ll e
br
ju i
r
mb
mb
Av
Ma
tob
Ao
vri
nv
ju i
em
Fé
Ja
ve
ce
Oc
pt
No
Dé
Se
174
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
Indicateur 2 : Taux de visa, au premier envoi, des dossiers par l’organe de contrôle (TGR)
100%
80%
60%
2006
40% 2005
20%
0%
marché BC DAE
175
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur le suivi de l’évolution des virements des crédits
5518 8 50 0 6 1 54 0 0 0 0
176
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance des écarts avec les prix du marché des actions
25
20
20
15
15 11 12
10
0
< 80 % 80 - 100 % 101 - 120 % > 120 %
177
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
2%
22% 10%
Reports apurés
56%
Reports annulés LF
19% En cours
Reports à mandater
Mandatées
A résilier
Autres 88%
A problème
Absence d‟un suivi rigoureux des marchés Lancement d‟opération pilote pour apurer la totalité
Reconstitution du passif des reports
Difficultés avec les services utilisateurs Résolution avec les services utilisateurs et le contrôle
Non systématisation des opérations d‟apurement des marchés à problèmes
Absence d‟examen des reports lors des Intégration de l‟apurement des reports comme
discussions budgétaires condition préalable aux discussions budgétaires
Impact sur le taux d‟émission Ministère Mise en place de règles pour éviter la reconstitution du
passif
Mise au point et bilan régulier avec les gestionnaires et
les services utilisateurs
178
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
120
100
40
20
0
2005 2006 2007 (jusqu'à sept embre)
179
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance de la typologie des modes d’appels à la concurrence
DAE
8%
BC
10%
m archés
82%
180
Processus achat : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance du temps de présence et de l’utilisation des ressources
Temps de
présence
10 0
80
60
40
20
181
Processus stock:
Evolution du nombre
d’articles achetés et stockés
95% depuis l’exercice 2004
81%
1200
1000
1071 1042
932
-2%
800 772
ARTICLES
600
400
25%
100%
99% 100%
20%
50KDH
10% 3OKDH
10%
182
Processus stock : « Pages d’analyse et de prospection »
Pourcentage des livraisons < 2 jours en 2007 Rappel des objectifs du processus
183
Processus stock : « Pages d’analyse et de prospection »
100%
80%
60%
40%
20%
0%
184
Processus stock : « Pages d’analyse et de prospection »
400
200
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance de l’évolution des articles achetés et stockés
Source : Application gestion du stock Ouverture sur le marché, les produits, les innovations
Fréquence pilotage: semestrielle Responsabilisation des services utilisateurs
Fréquence reporting: annuelle
185
Processus stock : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance de la prise en charge des demandes via le workflow
Structure Demandes Livrées %
Initiées
ADJM 2 2 100%
ADJR 2 2 100%
AJR 2 2 100%
BGC 2 2 100%
DAAG 10 10 100%
DAPS 2 1 50%
DBC 25 25 100%
DCI 28 25 89%
DEPF 0 0 ---
DEPP 1 1 100%
DF 19 18 95%
DI 78 76 97%
DOC 20 20 100%
DPL 1626 1614 99%
DRH 68 66 97%
DTFE 0 0 ---
IGF 3 3 100%
SP 167 167 100%
Total 2055 2034 99%
Faible utilisation avec les directions centrales du Déploiement du système aux directions centrales
Ministère Accompagnement par la formation
Sous exploitation du système devant permettre Elimination des demandes papier
d‟utiliser le worflow avec les divisons de la Implication des services utilisateurs et prise en charge
DAAG et les directions centrales de leurs remarques
186
Processus stock : « Pages d’analyse et de prospection »
10% 3OKDH
L’indicateur présence passe au seuil d’alerte
« jaune » dès que le taux d’absence dépasse 10%.
! L’indicateur efficience passe au seuil d’alerte
« jaune » dès que les déperditions mensuelles
dépassent 30KDH.
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance du temps de présence et de l’utilisation des ressources
Temps de
présence
10 0
80
60
40
20
187
Processus gestion du parc auto :
67%
19%
50%
100%
100%
20% 50KDH
65%
10% 3OKDH
188
Processus parc auto : « Pages d’analyse et de prospection »
67%
>30000
5%
<15000
15000<K 33%
M<30000
62%
189
Processus parc auto : « Pages d’analyse et de prospection »
100%
190
Processus parc auto : « Pages d’analyse et de prospection »
191
Processus parc auto : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance de la prise en charge des demandes via le workflow
P o u r c e n t a g e s d e t r a it e m e n t d e s
d e m a n d e s wo r kf lo w
10 0 %
84% 83% 84% 8 7%
80%
73 %
57% 58 %
53 %4 7% 50 %
43%
2 5%
I
F
H
L
C
C
I
D
C
D
P
B
O
R
D
D
D
D
D
192
Processus parc auto : « Pages d’analyse et de prospection »
10% 3OKDH
L’indicateur présence passe au seuil d’alerte
« jaune » dès que le taux d’absence dépasse 10%.
! L’indicateur efficience passe au seuil d’alerte
« jaune » dès que les déperditions mensuelles
dépassent 30KDH.
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance du temps de présence et de l’utilisation des ressources
Temps de
présence
10 0
80
60
40
20
193
Processus maintenance :
30%
10% 20%
23%
25%
30%
30%
100%
100%
20% 50KDH
40%
10% 3OKDH
26%
194
Processus maintenance : « Pages d’analyse et de prospection »
30%
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance du respect des normes d’entretien et de service
195
Processus maintenance : « Pages d’analyse et de prospection »
Indicateur 2 : taux de vieillissement du parc
30%
70
60 58 58
52
50
40
30
21
20 18
13
10
2
0
Electricité Menuiserie Téléphonie Plomberie Photocopieur Rideaux Peinture
Taux élevé d‟intervention sur certains bâtiments Suivi régulier, analyse des résultats et initiation des
et pour certains lots nécessitant des opérations actions de réhabilitation
lourdes Anticipation des opérations de réhabilitation
Absence de mesures correctives suite aux Conduite d‟études techniques préalablement au
constatations lancement desdites opérations
Retard dans l‟initiation de projets de
réhabilitation
Source et fréquence de l’indicateur Mesures d’accompagnement
196
Processus maintenance : « Pages d’analyse et de prospection »
197
Processus maintenance : « Pages d’analyse et de prospection »
Dispositif de suivi fondé sur la surveillance du temps de présence et de l’utilisation des ressources
Temps de
présence
100
80
60
40
20
198
Section 2 : Les mesures d’accompagnement
La "gestion par projet " désigne l'organisation méthodologique mise en œuvre pour faire en sorte
que la mis en place d‟un système de contrôle de gestion puisse réponde aux attentes des responsables
opérationnels et du top management, dans les conditions de coût et de délai raisonnables. Pour ce faire,
la proposition qui sera faite vise à s‟assurer de la coordination entre les acteurs et la délimitation des
tâches dans un souci d'efficacité et de mutualisation et partage des ressources entre les directions du
Ministère.
C'est la raison pour laquelle, il y a lieu de désigner en premier abord, un " chef de projet " afin
d'être en relation permanente avec le top management et veiller au cadrage du projet avec les
orientations et coordonner avec les structures opérationnelles du Ministère.
Le choix d'une méthodologie pour conduire un projet, aussi contraignant peut-il paraître, est un
atout permettant à tous les acteurs de projet de mener conjointement une action organisée selon des
règles clairement exprimées. Cette méthodologie commune est d'autant plus importante que les acteurs
du projet sont parfois amenés à changer en partie au cours du projet.
199
Le détail par phase se présente comme suit :
Principales activités :
Principales activités:
200
Phase 3 : Mise en œuvre du diagnostic
Objectifs attendus :
Au cours de cette phase, il sera procédé à la délimitation des processus métiers de la chaîne
logistique qui feront l‟objet de l‟application de la méthodologie de diagnostic et de construction d‟un
dispositif de pilotage décrite dans la section précédente, avec l‟implication de l‟ensemble des acteurs.
Principales activités :
Les processus identifiés et analysés feront l‟objet de proposition de pages de signalisation pour le
pilotage et de tableaux d‟explication et de prospection des justifications et des causes des valeurs
constatées.
Principales activités :
Au cours de cette phase, il sera procédé au déploiement du dispositif dans sa globalité, depuis le
dialogue de gestion et les contrats de performance jusqu‟au pilotage de l‟efficacité et de l‟efficience des
processus analysés. Ceci appelle un effort en matière de consolidation des systèmes d‟information,
d‟accompagnement par la formation et la communication et l‟organisation de la fonction et des flux avec
les autres structures.
201
Principales activités :
Désignation des responsables du contrôle de gestion
Formation des contrôleurs de gestion et des managers aux nouvelles pratiques
Déploiement des tableaux de bord pour les processus pilotes
Mise en œuvre du nouveau dialogue de gestion
Elaboration des contrats performance en s‟appuyant sur les indicateurs et tableaux de bord
élaborés
Etudier les possibilités d‟automatisation des reportings et TB
Repenser le calendrier d‟évaluation pour le mettre en adéquation avec le processus budgétaire
Organiser les flux d‟échanges entre les structures gestionnaires, le top management et les
contrôleurs de gestion
Impulser une nouvelle dynamique en matière d‟animation de la gestion fondée sur les
nouveaux supports (dialogue, reportings, analyse processus, écarts,…)
Les principales phases et activités du projet « contrôle de gestion MEF » peuvent être résumé
dans le schéma ci-après :
Figure 50:
Préparation
du projet Proposition du
dispositif de Mise en
Formation production
Mise en œuvre pilotage
d’initiation et animation de
•Cerner les enjeux du du diagnostic
contrôle de gestion
•Choix et définition des la gestion
indicateurs
•Connaître les outils du •Sélection des seuils
contrôle de gestion •Calcul des indicateurs
•Élaborer des indicateurs •Validation des sources de
de pilotage données
•Cerner l’importance du •Mise en œuvre des indicateurs
processus de budgétisation et des tableaux de bord
•Harmoniser les objectifs du
de contrôle de gestion
Instances du projet :
Les principales instances à mettre en place pour la gestion d‟un projet sont :
Le comité de pilotage
Le comité de coordination
Le comité opérationnel
202
La composition de ces instances, leurs rôles respectifs et la périodicité de tenue de leurs réunions
sont présentées dans les tableaux ci-après :
203
2.2.2. La conduite du changement
Le contrôle de gestion, plus qu‟un ensemble de techniques, est mis en place et utilisé pour
répondre à deux dimensions du pilotage, essentielles pour toute organisation : le pilotage de la
performance, mais aussi le pilotage du changement.
aider à piloter l‟efficacité, c'est-à-dire à gérer les facteurs clés de la performance par un
ensemble de décisions et d‟actions stratégiques ;
aider à piloter l‟efficience, c'est-à-dire les moyens opérationnels pour atteindre les objectifs
fixés, donc maîtriser les facteurs clés de l‟équilibre dans l‟utilisation des ressources.
Il serait, ainsi, restrictif d‟associer le contrôle de gestion à cette seule fonction. Il apparaît comme
un processus articulant le long terme avec le court terme, de la stratégie à l‟exécution. C‟est pourquoi, il
apparaît deux fonctions essentielles synthétiques et complémentaires de contrôle de gestion.
La première étant d‟informer les décideurs par des coûts, des indicateurs, des tableaux de bord,
pour aider aux décisions stratégiques et opérationnelles ; mettre en relation les objectifs et les ressources,
gérer la performance; la deuxième c‟est aider à réguler le comportement des acteurs, à gérer le
changement organisationnel, à améliorer les processus de fonctionnement de la structure.
Après avoir été «agent de discipline» dans une optique verticale, le contrôleur doit devenir
«vecteur de changement» dans une optique horizontale. Le contrôleur devient aussi animateur, et
contribue à la cohésion organisationnelle. Il doit, par conséquent, faire preuve de psychologie, de
diplomatie et d'un sens certain des relations humaines.
- diffuser son idéologie et affirmer son pouvoir en imposant son langage, impulsant de cette
manière un véritable changement culturel;
- maîtriser le métier et donc le langage des acteurs dominants de l'organisation et dans ce cas être
directement associé au processus d'explicitation et de diffusion des représentations et assumer
une mission pédagogique visant à convaincre les membres de l'organisation du bien-fondé et de
la légitimité des nouvelles représentations;
- promouvoir la capacité de raisonnement des acteurs prenant racine dans leur expérience, leur
savoir-faire, leurs compétences.
204
Quelle démarche pour la conduite de changement ?
La conduite du changement appelle la lutte contre les origines de la résistance qui sont très
diversifiées. On en distingue trois types de causes : les causes individuelles, les causes structurelles et
conjoncturelles, et les causes collectives.
Le management : fait référence au mode et à la stratégie de gestion des hommes par les cadres
dirigeants. Dans le cadre de la conduite d'un processus de changement, ce levier doit être actionné en
priorité car il est à l'origine de l'initialisation du processus et influence fortement le succès de son
implantation.
La structure : définit la manière dont les ressources d'une entreprise sont organisées. Elle établit
la répartition en direction, division, département ou service ainsi que la localisation de chaque entité.
Elle précise le cadre dans lequel se situe chaque ressource (homme, machine...) de même que les
relations existantes entre chaque niveau de la structure et le rôle de chacun au sein de la structure.
Les systèmes : définissent la manière dont les flux circulent formellement ou informellement
dans la structure : flux d'information, de matières, de produits, d'argent, de ressources humaines.
La culture est un ensemble de valeurs durables et partagées par tous les membres de la direction.
La culture fait référence à l‟attachement aux valeurs sociales, aux valeurs professionnelles et au vécu.
Dans le contexte particulier du MEF, il s‟agit de procéder à une conduite de changement axée
sur :
L’analyse des profils et des compétences des équipes ;
La formation des équipes de managers et de gestionnaires ;
La sensibilisation sur les apports du contrôle de gestion pour maîtriser les processus ;
Le lancement d’un plan de communication autour du projet ;
L’édition d’une lettre d’information sur le projet et les avancées réalisées ;
La valorisation des performances et la discussion des contraintes ;
La mutualisation avec les autres départements et centres de gestion.
205
La démarche d‟accompagnement du changement sera articulée autour des six étapes suivantes :
Elaborer Suivre
Réaliser
Analyser Critiquer et Choisir Mettre et
le
l'existant l'existant des en oeuvre Ajuster
diagnostic
solutions
Plan de communication
Accompagnement
Ces étapes ont toutes pour finalités de faire passer l‟ensemble des acteurs du stade de passivité
vis-à-vis du changement au stade d‟acteur et de relais actif, selon le schéma suivant :
Degré d’implication
Les facteurs devant faciliter la réussite du changement peuvent être synthétisés comme suit :
1. Dessiner une vision claire de la cible afin de faciliter dés le départ l'adhésion du personnel,
2. Définir la logique de changement recherchée : amélioration
3. Définir le degré de changement recherché : réglage
4. Planifier une étape de benchmarking afin de faciliter la phase d'élaboration de solutions,
5. Créer un sentiment d'urgence afin de mobiliser les acteurs et de les faire adhérer à la "vision",
6. S'assurer d'une implication constante des sponsors et du top management,
7. Faire participer toute l‟équipe
8. Gérer les aspects émotionnels : supprimer les résistances et les blocages
9. Gérer les enjeux de pouvoir : réorienter les relations de pouvoir pour assurer leur cohérence
10. Former et coacher : apporter une formation tant technique que relationnelle
11. Communiquer intensément : créer une communication organisée qui favorise l'implication,
12. Constituer une équipe projet pluridisciplinaire et motivée disposant d'aptitudes et de
compétences à gérer le processus de changement sur toute sa durée.
206
2.2.3. L’organisation de la fonction
Le contrôle de gestion a jusqu'ici été présenté comme un savoir construit sur des techniques et
des pratiques. C'est aussi, comme cela a été souligné dès le début un métier. Il s'agit le plus souvent dans
les organisations d'une fonction. À ce titre, le contrôle de gestion est, également, ce que fait le contrôleur
de gestion.
Ce sont les managers qui mettent en œuvre les processus par lesquels l‟organisation s'assure de
l'atteinte efficace et efficiente de ses objectifs. Les contrôleurs de gestion apportent aux managers les
différents moyens d'accomplir ces tâches, en animant et coordonnant l'ensemble des systèmes de
contrôle mis en œuvre.
La fonction contrôle de gestion se concrétise en poste à pourvoir. Le minimum que l'on soit en
mesure d'attendre du contrôleur de gestion, c'est qu'il remplisse les rôles qui lui sont assignés
généralement: maîtriser le coeur du métier en termes d'information, posséder les capacités relationnelles
adéquates à l'animation des procédures et à l'assistance du manager et contribuer à transformer
l'organisation.
Au delà des connaissances financières, un contrôleur de gestion doit donc être doté d'une solide
assise dans les domaines de l'organisation, des systèmes d'information, des ressources humaines, et des
techniques d'expression.
Le pilote : C‟est-à-dire l‟équipe de direction qui arrête les orientations stratégiques, décide des
actions à mettre en oeuvre et des mesures correctrices, évalue les résultats ;
Le contrôleur de gestion et les experts métiers qui informent, alertent, expertisent, proposent.
L‟appui à l‟équipe de direction dans son rôle de pilotage est donc une compétence partagée entre les
différents services d‟une part et le contrôleur de gestion d‟autre part.
207
Leurs actions sont, en effet, complémentaires. Les chefs de division et / ou de service sont
investis d‟une mission d‟animation dont il convient de ne pas les déposséder. Ils disposent, par ailleurs,
de l‟expertise technique sur leur métier qui leur permet d‟analyser les causes d‟un mauvais résultat et
d‟en dialoguer avec les chefs de poste. Le contrôleur de gestion apporte un éclairage complémentaire et
assure une vision transversale et synthétique de la performance du département et des services sur
l‟ensemble de leurs métiers ainsi qu‟un éclairage sur l‟efficience.
Actions des services, pilotage métier Coordonne, anime les actions, analyse les
résultats, conseille les responsables.
EXPERTS METIERS
Contrôleur de gestion
Les missions du contrôleur de gestion, aux différentes phases du cycle de gestion, s‟articulent
autour de trois axes: la stratégie, le pilotage et l'analyse ex-post, chacun se déclinant en plusieurs types
d‟activité.
o La stratégie :
208
3. Appui de la direction pour la fixation des objectifs : Le contrôleur de gestion apporte son
appui dans le cadre du dialogue de gestion portant sur la fixation des objectifs des directions.
4. Élaboration des lettres de mission et des objectifs annuels : Le contrôleur de gestion élabore
pour le managers les lettres de mission et les lettres d‟objectifs annuels pour les chefs d‟unité (services,
divisions...). Il est, également, l‟interlocuteur des unités opérationnelles dans le cadre de l‟autodiagnostic
pour sa dimension relative à la performance.
o Le pilotage :
1. Analyse transversale des résultats : En lien avec les services métiers, le contrôleur de gestion
établit des synthèses à l‟attention de l‟équipe de direction. Dans ce cadre, le contrôleur de gestion et les
services jouent un rôle partagé de détection des alarmes et de propositions de mesures correctrices.
2. Dialogue avec les postes en difficulté : Les contacts avec les unités opérationnelles pour le
suivi indicateur par indicateur relèvent, essentiellement, de la vocation des services. Le contrôleur de
gestion joue, alors, un rôle d‟interface et de synthèse entre les divisions/services et l‟équipe de direction.
Il s‟assure avec les services métiers de l‟effectivité du pilotage sectoriel et, à défaut, examine avec eux
les actions à mener.
3. Groupes de travail : Le contrôleur de gestion repère les services les plus efficients. Avec le
service métier qui apporte son expertise, il anime, coordonne les réunions de travail en matière de
bonnes pratiques et en formalise les restitutions.
2. Performance des structures : Il assure la synthèse des comptes rendus des services. Il analyse
les résultats afin d‟alimenter les discussions entre responsables et direction en matière d‟évaluation de la
performance et d‟orientations du nouveau cycle de gestion.
Les qualités requises pour un contrôleur de gestion, en plus d‟un Bac + 4/5 avec une première
expérience réussie, peuvent être récapitulées comme suit:
209
L’organisation des flux d’information
Les services du contrôle de gestion ont souvent besoin de traiter, de transformer, de calculer des
informations avant de pouvoir les utiliser dans les méthodes, les procédures de contrôle de gestion et de
les analyser pour en tirer des conclusions. Ils se servent donc de nombreux outils d‟aide à la décision
« piochés » dans différentes disciplines et transformés pour leurs besoins ou conçoivent des outils
spécifiques.
Face à toutes les possibilités informatiques, le choix du ou des systèmes d‟information pour le
contrôle de gestion dépend de nombreux facteurs :
A la DAAG, la mise en place d‟un ERP de gestion des ressources humaines et de progiciels
intégré pour la gestion ressources budgétaires et comptables et du patrimoine ainsi que l‟existence des
applicatifs développés en interne (Stock et parc auto) font que la chaîne de traitement d‟information
depuis le besoin jusqu‟à la réalisation de la prestation est prise en charge. Toutes les étapes des
processus de gestion peuvent être analysées, suivies, contrôlées. Il en découle, ainsi, des conséquences
sur le contrôle de gestion:
L‟enjeu principal étant l‟intégration de l‟ensemble des systèmes existant, l‟outil décisionnel est
utilisé pour l‟extraction des tableaux de bord. Il est appelé à servir de support essentiel au dispositif de
contrôle de gestion à travers l‟exploration de l‟ensemble des systèmes de gestion. Le schéma cible peut
être résumé comme suit :
Extraction de
la source
Tableau de bord
SIG RH
TRAITEMENT
Analyse
Fusion
Aide à la décision
Transformation
Tableau de bord
Consolidation
SIG 2 SIG 3 Situations
ةétats de sorties
Utilisateurs
210
Conclusion chapitre
L‟adoption d‟un dialogue de gestion, bâti autour de 3 piliers : la stratégie ; l‟analyse infra
annuelle, et l‟analyse ex post de la performance.
Le contrat pluriannuel de performance.
Le pilotage de l‟efficacité et l‟efficience de la chaîne logistique , à travers l‟adoption de
pages de signalisation propres à chacun des processus de la chaîne, reposant sur des
indicateurs retenus au terme du diagnostic en 6 étapes déjà présenté ( Indicateurs qui se
veulent faciles à la lecture), avec un rappel des objectifs poursuivis, et une synthèse des
recommandations par type d‟anomalie à corriger ( Page d‟analyse et de prospection ).
211
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Le contrôle de gestion est à la fois une discipline des sciences de gestion et un métier. En tant
que discipline, il repose sur des méthodes et, à ce titre, ce sont elles qui constituent l'essentiel du
domaine. Mais c'est aussi un métier avec des qualités spécifiques. Le contrôleur de gestion, c'est-à-dire
celui qu'exerce ce métier, n'a pas vocation à se substituer à chaque acteur en tant que responsable de sa
gestion.
Le contrôle de gestion repose sur un processus (fixation d'objectifs, planification, budget, mise
en œuvre, suivi des réalisations, analyse des résultats, prise d'actions correctives) débutant par la fixation
des objectifs que les responsables devront s'appliquer à réaliser. C'est un domaine qui a un impact sur les
comportements, c'est-à-dire la mobilisation des ressources mises à la disposition des responsables pour
obtenir les résultats contribuant à la réalisation des objectifs. Cela conduit à distinguer l'efficacité (la
capacité à atteindre l'objectif, c'est-à-dire à atteindre un résultat conforme à l'objectif) de l'efficience (la
mise en œuvre du minimum de ressources nécessaires pour le résultat obtenu). Les acteurs de
l‟organisation doivent tendre vers l'efficience tout en créant une convergence des buts par leurs décisions
quotidiennes.
Le système de contrôle est, après tout, un système de pilotage qui met en œuvre les mécanismes
clés de gestion de la performance et un système incitatif destiné à créer la convergence des buts au sein
de toute organisation.
La démarche proposée dans cette partie nous permet de disposer d‟une boite à outils destinée aux
managers, aux responsables du contrôle de gestion ainsi qu‟aux opérationnels pour mieux appréhender
les problématiques de la gestion quotidienne et optimiser la gestion du temps, en ayant recours au
pilotage par les supports adéquats.
La démarche est d‟autant plus utile dès qu‟elle incite à procéder à des diagnostics approfondis
des processus, des pratiques et de l‟environnement d‟intervention. Le processus d‟amélioration est, dès
lors, enclenché progressivement et l‟adhésion acquise avec le déploiement du système.
212
CONCLUSION GENERALE
Le contrôle de gestion est avant tout une démarche qui permet de donner du sens à l‟action
collective et individuelle, d‟approfondir le diagnostic des forces et faiblesses, de renforcer le dialogue.
Cette démarche nécessite un investissement important des équipes de direction ainsi qu‟une
action pédagogique à tous les échelons afin d‟installer et de développer une dynamique d‟amélioration
continue de la performance et de la qualité des prestations offertes.
Fondé sur une réflexion stratégique préalable, il permet de mobiliser l‟ensemble des équipes sur
une vision commune des objectifs et assure la cohérence des actions menées par les différentes unités. Il
constitue, ainsi, un véritable outil de management permettant de donner du sens à l‟action et
d‟approfondir le dialogue entre les différents échelons hiérarchiques sur la contribution de chacun.
L‟efficacité du contrôle de gestion repose sur la qualité des outils mis en place à tous les niveaux
de décision et de gestion. Mais la réussite dépend plus encore de facteurs plus culturels relevant du
management.
La pertinence, l‟efficacité et l‟efficience sont tout à fait compatibles avec les missions de service
public. C‟est justement au moment où se pose les problèmes de l‟accompagnement du secteur privé et la
capacité du service public à réunir les meilleures conditions que la compétitivité de ce dernier sera
déterminante.
C‟est dans ce contexte que la présente recherche a tenté d‟apporter des éclairages eu égard à
l‟une des thématiques les plus difficiles à appréhender, à savoir la mise en place d‟un système de
contrôle de gestion dans un environnement public.
213
La démarche de pilotage présentée implique, sur bien des aspects, des changements substantiels
par rapport aux pratiques actuelles les plus courantes. Trop souvent, en effet, on constate l‟existence
d‟un cloisonnement entre stratégie et contrôle de gestion, entre culture économique et culture
opérationnelle, un recours dominant sinon exclusif à des formes de coordination hiérarchiques et une
séparation forte entre métiers et enfin des pratiques budgétaires trop exclusivement centrées sur
l‟allocation de ressources.
Il est clair que cette conception du pilotage exige, pour s‟imposer, un engagement résolu des
dirigeants. Ceux-ci doivent se convaincre que le schéma de gestion est un sujet de première importance,
justifiant une attention et un investissement personnels importants. Il est, cependant, tout aussi évident
que les dirigeants ne peuvent s‟acquitter seuls de cette mission : ils sont besoin de points d‟appui, de
relais et d‟expertise.
Dans cette optique, la proposition de dispositif de pilotage s‟appuie sur deux axes fondamentaux
et complémentaires.
Le premier est le dialogue de gestion, conçu en complément des discussions budgétaires et des
débats issus du plan d‟action stratégique, ce qui suppose une révision du calendrier. Les étapes clés du
dialogue du cycle de gestion sont de trois ordres: la stratégie, l‟analyse infra annuelle et l‟analyse ex post
de la performance.
La traduction concrète de ce nouveau mode de management devra reposer sur une évaluation de
la performance dans le cadre de contrats pluriannuels de performance érigés en outils de gestion et de
pilotage.
214
Le déploiement d‟un tel dispositif nécessite l‟adoption et la concrétisation de plusieurs mesures
d‟accompagnement. Ces mesures portent aussi bien sur la logique d‟approche et de conduite des actions
relatives à la mise en place d‟une démarche de performance au sein du MEF que sur les volets
organisationnels, humains et comportementaux.
A cet égard, il s‟agira de consolider les efforts entrepris et fédérer les synergies autour du
« projet pilotage par la performance MEF » et d‟adopter les schémas nécessaires, partant de la
désignation du chef de projet, à la nomination des organes de pilotage et de suivi, à la définition du
calendrier de mise en œuvre et des phases y afférentes.
215
Bibliographie
Ouvrages
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217
ANNEXES
1. LOG 2005
3. Guide d’entretien
4. Des modèles de plan stratégique, plan d’actions, lettre de missions et lettre objectifs/moyens
maintenance préventive »
218