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Dictionnaire Des Relations Internationales
Dictionnaire Des Relations Internationales
Dictionnaire Des Relations Internationales
Jari Correvon
Jari Correvon
Jari Correvon
Comment parler des RI si l'tat, qui fut autrefois le support thorique de la discipline
permettant de se concentrer sur les rapports entre tats, devient lui-mme un objet d'tude?
Ordre international : En relations internationales, ordre signifie entente implicite entre
tous les acteurs internationaux autour de rgles et de principes rgissant leurs relations et
des objectifs quils devraient poursuivre .
Depuis le 17e, mise en place dun ordre international fond sur la reconnaissance dun
systme anarchique ou prvaut la souverainet des Etats et rgit par le droit international
(difficile faire respecter) => systme de Westphalie.
Nombreux dbats sur la nature de lordre international et son avenir :
Les ralistes et no-ralistes : voient lordre international de Westphalie comme un
trait permanent du systme international, rgit par des pratiques telles que lquilibre
des puissances.
Les libraux et no-libraux : voient la coopration comme une des caractristiques
des plus videntes de lordre international qui peut donc voluer.
Les thories critiques ou marxisantes : voient lordre actuel comme un systme
injuste quil faut rformer ou transformer.
Paradigme : Concept que lon doit Kuhn oppos au paradigme pistmologique cartsien
en sociologie des sciences, sciences sociales et tudes littraires. Kuhn le dfinit comme
non pas ces entits reprsentatives elles-mmes mais la manire dont celui qui est
duqu dans la discipline apprend les reconnatre, les isoler, les distinguer . // Bourdieu et
son terme dhabitus.
Kuhn identifie 3 moments cls au sein de la pratique scientifique :
La priode de science normale : un premier paradigme sarticule autour de lois
thorique, un vocabulaire conceptuel et un savoir-faire particulier sur la faon dont
doit tre mene la recherche scientifique au sein dune communaut de chercheurs.
mergence de problmes et problmatiques qui devront tre abord pour faire
progresser la science. Caractre intersubjectif et institutionnel de la pratique
scientifique.
Lentre en crise dun paradigme : entre en crise quand une communaut de
chercheurs narrivent plus rsoudre les problmes que le paradigme engendre. Les
chercheurs viseront ce que la thorie reste prcise, sans contradictions internes et
dune grande porte. Mais pas de solutions, donc transition vers un nouveau
paradigme.
La rvolution scientifique : Aprs la substitution dun paradigme un autre, se produit
un changement dans la conception de la manire pertinente de poser les problmes,
changement radical de point de vue et de manire de faire.
Critiques :
Certains pensent quaucune rupture pistmologique ou diffrence entre approches
rivales de sapparente ce que Kuhn dfinit comme un paradigme. Problme dans
lapplication de sa thse dans les RI : il ny a aucun moyen dvaluer si un paradigme
est suprieur un autre. De plus, aucun concept du premier paradigme ne doit se
retrouver dans le suivant ou un autre. Donc rien ne peut comparer des paradigmes
rivaux. Une approche plus souple permet lutilisation de certains concepts, ce qui
rapproche le paradigme dune approche ou mouvance thorique.
Certains refusent de caractriser le behaviorisme, le no-ralisme ou lidalisme
comme des paradigmes et les transitions entre eux des rvolutions scientifiques. Car
les transitions chronologiques entre les approches sont poreuses et que la
communaut de chercheurs na jamais basculer entirement dun courant lautre. Il
est aussi difficile didentifier une poque ou le vocabulaire dun cadre thorique tait
entirement diffrent du cadre rival.
Jusquau dbut des annes 90, lexercice de la critique (dbat entre approches
rivales) tait utilis presque uniquement par Popper, ce qui a men des dialogues
sourds sur le fminisme par ex. Lexercice de la critique est ce qui fait quun cadre
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thorique vit davantage darguments que de dogmes. Lavenir des RI est li ce que
cet exercice ne soit pas limit sous prtexte que rien nest comparable.
Sociologie historique : Mouvance thorique entre 3 champs : la politique compare, les RI
et lhistoire. Objets dtude : phnomnes et processus sociaux sur plusieurs sicles. Ex.
interaction entre la guerre et la formation de lEtat (Tilly), le nationalisme, les rvolutions
(Skopcol).
Skopcol et Somers regroupent ces objets traditionnels en 3 groupes : les dynamiques
socitales, les poques de transformations culturelles et les structures sociales. Alors que
Katznelson identifie laction collective, le changement structurel et les pratiques historiques.
La sociologie contemporaine merge avec la publication de Moore Social Origins of
Dictatorship and Democracy (1966), ce moment-l, les principales thories
(behaviorisme et individualisme mthodologique) ne prenaient pas lhistoire en
compte car empchait les gnralisations. La sociologie historique contribua
montrer que les limites de certains modles thoriques taient dues une sousestimation des spcificits historiques. Ex. le dveloppement des Etats, les alliances
entre forces sociales sont difficiles saisir en faisant abstraction de lhistoire. la
rvolution et la lutte des classes ne sont pas traites indpendamment du temps et
de lespace . Conception marxisante de lEtat.
Skocpol et Mann se sont dtachs de cette conception et sinscrivent dans la tradition
wbrienne : lEtat, plutt que dtre problmatis comme un simple lieu
daffrontement entre classes sociales, est conu comme un organe administratif et
coercitif autonome lgard des dterminants socio-conomiques. Postulation de
lautonomie des diffrentes sphres du social (politique, conomique, culturelle,
militaire) entre elles, analyse des interactions complexes dans lhistoire et ont tent
de dpasser une sociologie historique centre sur les dynamiques intrasocitales. Ils
ont soulign limportance de a dynamique de comptition dans laquelle les Etats sont
imbriqus, donc intrt pour les diffrentes formes institutionnelles adoptes par
lEtat pour voir lavantage que confrent certaines formes dorganisation du pouvoir
politique la fin de ce processus de comptition. Conception raliste.
La sociologie historique a t beaucoup influence par lEcole des Annales, qui a
montr limportance de lanalyse des fondements conomiques et sociaux des
dynamiques et processus de transformations historiques eux-mmes, mis en relief la
gographie de ces macrostructures, les fondements matriels des structures de
pouvoir et lapproche pluridisciplinaire et comparative. La plupart de ces analyses
taient limites lEurope, mais Braudel adopta une chelle mondiale, avec le
concept dconomie-monde (qui a influenc la thorie du systme monde de
Wallerstein), ide dune gographie diffrentielle par laquelle se dploie la dynamique
structurelle du capitalisme.
Polanyi, un des pionniers du courant institutionnaliste (The great transformation,
1944), est aussi un des prcurseurs de la sociologie historique. Il ne voyait pas la
frontire entre les diffrentes sciences comme incontournable et il considrait
lanalyse historique comme un matriel empirique pouvant servir illustrer certains
aspects (domaine part des sciences sociales).
Tilly, approche tlologique et volontariste du changement social. Caractre alatoire
et hasardeux du processus de formation de lEtat (produit secondaire des efforts des
gouvernants pour acqurir les moyens de la guerre). Tous les pays nont pas pris le
mme chemin pour arriver lEtat national, forme dEtat dominante en Europe : les
conditions structurelles diffrentes, les variations de la concentration du capital et de
la contrainte, se sont manifests par le dveloppement de stratgies distinctes qui
ont abouti la formation de diffrents types dEtat.
Forme de sociologie historique qui propose un renouvellement du marxisme.
Soutiennent quen postulant (au lieu den retracer lorigine) lautonomie des
diffrentes sphres sociales du pouvoir comme point de dpart, la sociologie
historique dinspiration wbrienne risque de passer ct dun processus
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plausible, qui sera remplace par dautres explications grce lapport de nouveaux
lments), but : dcouverte de gnralisations, voire de vritables lois. Les lois sont
des faits dobservation, les thories sont des processus spculatifs introduits pour
les expliquer (Waltz et les noralistes), mais les sciences sociales ont jamais pu
tablir de telles lois et les gnralisations sont rares en RI.
Pour dautres, il faut procder un questionnement sur les conceptions pralables
(les prjugs, les expriences antrieures et les croyances) que chaque chercheur
porte en lui et qui influent sur sa perception de la ralit. thorie constitutive (elle
vise comprendre ou interprter, explicative) des RI. Elle relativise une observation
objective du monde social. Division des approches thoriques entre
fondationnalistes et antifondationnalistes. Une thorie fondationnaliste considre quil
existe une base indiscutable sur laquelle on peut fonder une interprtation ou une
explication des choses, les anti rejettent cette ide. Ex. le marxisme se repose sur la
notion de lomniprsence de la lutte des classes pour expliquer la ralit sociales
conomique et politique = approche fondationnaliste. VS les post-modernistes
partent de lide quil ny a aucune grande thorie qui expliquerait le monde et qui
permettraient de dmontrer la supriorit dune thorie face une autre.
Objectifs de lapproche thorique utilise : distinction de Cox entre :
o Les thories qui cherchent rsoudre des problmes dans le systme
international en vue den assurer un meilleur fonctionnement. Elles prennent
le monde tel quelles le trouvent, avec les rapports sociaux et de pouvoir
existants et les institutions comme le cadre donn pour laction . elles
penchent pour le statu quo. Se prtendent objectives mais ne le sont pas.
o Les thories qui proposent une critique des fondements mme du systme.
Comprendre comment on en est arriv l et transformer ou concevoir le
systme autrement. Se veulent rformistes, rvolutionnaires.
Cette distinction simplifie les diffrences entre approches et sert souligner la
tlologie des RI. Toutes les approches thoriques de cette discipline portent en elles
une ide implicite ou explicite des finalits souhaitables des RI, que ce soit lquilibre
du systme international chez les noralistes ou linsistance sur le devoir
dmancipation de la thorie critique.
3me courant des RI qui diffre des approches explicatives et constitutives (=
analytiques), celui-ci met laccent sur lthique des relations entre acteurs
internationaux. thorie normative. Origine dans lidalisme de lentre-deux-guerres.
Les proccupations morales des ralistes classiques reposaient sur lide de la
pratique de la responsabilit des grandes puissances en relations entre Etats. Les
partisans des approches normatives sintressnent la moralit de lutilisation de la
force en RI, les droits de lHomme, les limites de lexercice de la souverainet, etc.
Le pluralisme dans la conception de la thorie des RI depuis les annes 80 tmoigne de la
vitalit de cette discipline mais aussi du fait quelle a pris sa place parmi les autres sciences
sociales.
Systme de Westphalie : Vu comme larchtype du systme international moderne car il
donnait les paramtres gnraux guidant les relations intertatiques. Rfrence
Westphalie lie au Trait de Mnster et dOsnabrck signs en 1648 par le roi de France et
la Reine de Sude avec le Saint-Empire Germanique. But : mise en place dune paix durable
en Europe (dchire depuis le 17e par des conflits religieux et la Guerre de 30 ans, 16181648). Lemploi du systme de Westphalie dcoule de linterprtation des implications
quauraient eu plus tard ces traits de paix dans la structuration des relations intertatiques :
1. Reconnaissance de souverainet de lEtat et du principe de non-intervention
2. Territorialisation des relations intertatiques.
3. Reconnaissance de lgalit formelle des acteurs du systme international.
4. Codification des rapports internationaux par lintroduction du droit international.
5. Scularisation de la diplomatie.
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Concept associ l'cole raliste: Implique une analyse rationnelle des moyens de la
puissance (conomiques, technologiques, politiques ou militaires). La qute de ces moyens
est ralise dans le but d'assurer le maintien de la nation et de la souverainet de celle-ci.
Morgenthau: a propos un guide de politique trangre qui se rsume en deux mots: intrt
national qu'il dfinit comme tant un art qui consiste rassembler les diffrents lments
de la puissance nationale dans le but d'en tirer le maximum . Selon lui, l'intrt national est
une puissance parmi d'autres puissances ne peut tre assur qu'en prenant en
considration le caractre national, en maintenant le moral national et en tenant compte des
buts et des moyens de l'tat. Ces interprtations, qui renvoient l'hypothse selons la quelle
les individus d'un territoire partagent des caractristiques ethniques ( liens motifs au
territoire et aux rcits nationaux), nous permettent de comprendre la vision naturaliste de la
nation sous-entendue par le ralisme classique et de mettre en vidence l'pistmologie
rationaliste sur laquelle ce concept se fonde. Aron souligne l'aspect idologique inhrent
ce concept ( intrt national n'est pas une politique mais une attitude ). Waltz modifie
l'interprtation classique l'intrt national se dfinit avant tout par le fait que l'tat veille
assurer sa survie et non pas augmenter sa puissance. Distribution ingale des capacits
dans le systme international et la comptition qui en dcoule dterminent les objectifs des
tats (leurs comportements ne peuvent pas tre expliqus en rfrence aux intentions et
motivations des tats).
Institutionnalistes libraux: tats agissent ncessairement dans leur intrt, cet intrt
national varie donc d'un tat l'autre excs et luttes dans les relations structures
internationales de contrle doivent tre mises en place fin de garantir la coopration, la
rciprocit et le partage des bnfices. Institutions permettent donc aux tats des moyens
d'action ncessaires l'atteinte de leurs buts.
Joseph Frankel (1970): l'intrt national est dfini partir des objectifs, dcids par les
dcideurs ou l'opinion publique, tant dfinis comme les aspirations de la nation. Intrt
national comme mythe ncessaire car donne un sens la nation.
Constructivistes: Poussent plus loin aspects contextuels et contingents de l'intrt national.
Importance de sa dimension identitaire origine des intrts et conditions dans lesquelles
ils se transforment processus d'interaction continu entre les agents et les structures du
systme (A. Wendt, 1992), lien avec un ensemble de significations propres l'existence de
l'tat-nation. ( Approches ralistes, noralistes et institutionnaliste nolibrales: les
identits et les intrts sont des phnomnes donns). Pour les constructivistes, les identits
sont la base des intrts intrt national est socialement constitu, c'est l'ensemble des
objectifs historiquement contingents et spcifiques que les dcideurs d'un tat prtendent
poursuivre.
Thories critiques: ne cherchent pas dfinir le concept, mais questionner les conditions
d'mergence du discours portant sur l'intrt national et mettre en vidence les intrts
dfendus par ceux qui les formulent. Utilisation de ce concept sert entretenir des
sentiments nationalistes et ne peut que perptuer l'existence de RI ingales travers
desquelles se perptue la domination de certaines collectivits (ou individus) sur d'autres.
Bien que c'est avant tout un concept reprsentant une somme de calculs rationnels
(individuel ou collectif selon les thories) au sein d'un tat utilis et prsent par les
dcideurs de manire moralement acceptable pour la communaut internationale. Capacit
des tats le formuler de manire autonome de plus en plus restreinte par les institutions
internationales et par le transnationalisme. Un intrt qui peut paratre vital pour un tat un
moment donn peut tre critiqu et modifi par les alliances et les organisations
multilatrales voire l'opinion publique capacit des acteurs d'expliquer rationnellement
leurs dcisions et de se rfrer l'intrt de la nation est rduite car les territoires nationaux
et le concept d'tat sont remis en question.
Politique trangre : Partie de lactivit tatique qui est tourne vers lextrieur (Merle).
Activit par laquelle les Etats agissent, ragissent et interagissent dans le systme
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international. Une action de politique trangre peut donc tre initie par un Etat ou se poser
en raction linitiative dun autre Etat, dune organisation internationale, etc.
On divise traditionnellement les thmes de la politique trangre en 2 catgories :
Les thmes de la high politics : scurit et dfense (lments considrs comme les
fondements de lintrt national). Action exceptionnelle de lEtat.
La low politics : sujets de la routine diplomatique et ne touche aucune question
remettant en cause lexistence de la nation.
Distinction de plus en plus critique de par limportance grandissante de lconomie dans la
conduite de la politique trangre des Etats, alors quelle avait toujours t vue comme low
politics. Distinction moins pertinente donc que par le pass. La politique trangre tend donc
tre apprhend de faon sectorielle sans hirarchisation des enjeux.
Elle est formule dans un double contexte : interne et externe, elle ne peut donc pas tre
dissoci du champ des politiques publiques dun Etat. Selon les approches, elle cherchera
expliquer les actions de lEtat, ses motivations, objectifs, le processus de prise de dcision
ou les rsultats dactions, ceci par la psychologie des dcideurs, la culture politique
nationale, les capacits matrielles de lEtat, etc.
Lanalyse raliste de la politique trangre repose sur la notion dintrt national (les
Etats sont des acteurs rationnels qui cherchent avant tout la prservation de leur
indpendance, de la souverainet nationale, la scurit, le bien-tre conomique,
etc.), la formulation de cette politique sera donc un processus par lequel lintrt
national sera dfinit en un nombre dobjectifs spcifiques, une stratgie sera labore
pour les atteindre, travers des actions. => calcul rationnel prenant en compte les
buts et les moyens de lEtat = base de la formulation de la politique trangre. Dans
cette analyse, le processus de dcision interne (rle des individus) nest pas pris en
compte.
Le modle bureaucratique (Allison, 1971) vise expliquer les dcisions de politique
trangre en mettant laccent sur le jeu des acteurs bureaucratiques touchs par le
processus de dcision. Lappartenance bureaucratique ou organisationnelle des
individus (normes, routines, intrts particuliers, culture, etc.) dtermine en partie la
position quils adopteront vis--vis de lenjeu qui les proccupe. La notion dintrt
national nest pas le rsultat dun processus de dcision rationnel mais de
marchandages.
Lanalyse de la politique trangre se rapproche de lanalyse des politiques publiques. La
remise en question de la distinction interne/externe et le rejet de la rationalit de lEtat en
tant quacteur unitaire saccompagne dune plus grande prise en compte des facteurs
internes dans lanalyse de la politique trangre. largissement des champs dintrt (ex.
politique trangre environnementale ou conomique).
Puissance : Concept controvers (notamment distinction en puissance et pouvoir ou
dnombrement des facteurs de puissance).
Ralisme :
Concept associ cette cole de pense.
Pilier analytique des ralistes les tats cherchent la puissance dans leurs relations
avec les autres tats. Politique internationale vue comme une lutte pour la qute de
la puissance. Qute logique units politiques voluent dans un environnement
anarchique l'intrieur duquel elles doivent survivre et prosprer moyen pour y
arriver: accumuler de la puissance. Rapports de force dominent les relations entre
tats.
Aron (1984): puissance capacit d'une unit politique d'imposer sa volont aux
autres units .
Calcul simple: ce qu'un tat peut faire en RI est fonction de la puissance qu'il
possde.
Noralisme :
Waltz: rajuste la dfinition de la puissance en mettant l'accent sur 3 lments
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pertinents:
o Systme international comme structure anarchique.
o Dans cette structure, pas de diffrenciation structurelle entre les units qui y
coexistent. Toutes cherchent minimalement la scurit afin d'assure leur
survie.
o Seule diffrence entre les units de la structure se peroit travers la
distribution de la puissance.
La puissance est relative la position de l'unit dans le systme international la
premire proccupation des tats n'est pas de maximiser leur puissance (pense
raliste) mais plutt de maintenir leur position relative dans le systme . Structure
impose des contraintes aux units cela explique leurs comportements et
dtermine les rsultats. Changement de comportement s'explique non pas par
l'augmentation ou la diminution de leur puissance absolue mais par les contraintes
inhrentes la structure du systme international.
Structure rcompense les comportements qui reproduisent le systme et sanctionne
les autres. Qute de la puissance relative (principale diffrence par rapport aux
ralistes) est rcompense rend la coopration difficile.
Critique de cette dfinition: trop de concentration sur l'exclusion mutuelle interne et
externe propre aux tats dans leurs RI (cest--dire que l'tat est un acteur cohrent
et unifi qui agit dans un systme compos d'tats cohrents et unifis). Conception
impact direct sur les conceptualisations de la puissance dlaisse les apports
importants qu'offrent le dualisme interne et externe et l'interdpendance grandissante
des rapports entre tats.
Nye et Keohane :
Puissance dfinie de 2 manires:
o Habilit avec laquelle un acteur entrane d'autres acteurs faire ce qu'ils
n'auraient pas fait autrement relation d'interdpendance asymtrique entre
2 acteurs est source de puissance et la nature de cette puissance provient du
contrle de l'acteur de moins dpendant sur les ressources.
o Contrle sur les rsultats relation asymtrique entre 2 acteurs comme
source de puissance. Puissance de nature potentielle change
potentiellement les rsultats lors de la ngociation politique.
Proposent deux dimensions de la puissance:
o sensibilit cots immdiats encourus par l'effet d'une action extrieure
o vulnrabilit cots d'ajustement associs un changement de politique afin
d'abaisser le niveau de sensibilit.
Buzan : Nouvelle typologie scinde le concept en 4 conceptions:
puissance attributive capacit des units d'effectuer des tches spcifiques selon
les attributs respectifs qu'elles possdent ( somme nulle).
puissance relationnelle distribution de la puissance parmi les units d'un systme.
( somme nulle) aspect relatif de la puissance.
puissance de contrle capacit d'un acteur de modifier le comportement d'un autre
acteur (perue comme un rsultat). Ici, rejoint Aron et Waltz.
ces 3 formes de puissance se concentrent sur la capacit de l'acteur (ou unit
politique ou tat).
puissance structurelle concept de puissance expliqu par Waltz. Puissance se
situe dans la nature du systme.
la puissance structurelle est impose aux acteurs indpendamment de leur volont
car elle est induite par le systme ou la structure internationale.
Nye : Distinction entre deux types de puissance:
But de ces deux puissance: Modifier le comportement ou de restreindre la volont
des autres acteurs.
Moyens pour y parvenir:
Concepts
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o
o
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Noralisme
Bandwagoning : Il indique un comportement o un Etat ou un groupe dEtats sallie avec un
Etat ou un groupe dEtats plus puissant pour assurer sa (leur) scurit. Selon Schweller, les
Etats satisfaits du statu quo auront tendance pratiquer lquilibrage, tandis que les Etats
insatisfaits, qui sont plus inspirs par le gain que par la recherche de la scurit, tendront
pratiquer le bandwagoning en salliant avec un Etat rvisionniste montant (Italie fasciste,
Allemagne nazie). Mais dans les cas o les Etats qui pratiquent le bandwagoning sont aussi
en faveur du statu quo, cela peut renforcer la stabilit du systme plutt que de le troubler.
Mais quelle que soit la forme que prendra le bandwagoning, il serait toujours motiv par
lappt du gain.
Polarit : Concept emprunt llectricit pour dsigner le nombre de ples ou de
centres de puissance dans le systme international. Daprs les noralistes, une structure
bipolaire offre la meilleure garantie de stabilit, puisquelle cre un quilibre qui rduit au
maximum les incertitudes. La multipolarit serait, par contre, celle qui serait la plus sensible
au dsquilibre et donc linstabilit et linscurit gnrale. Enfin, lunipolarit serait aussi
assez instable, parce que la puissance dominante ferait lobjet de rivalits constantes, qui
mneraient ventuellement son remplacement par un ou plusieurs centres de puissances.
Internationalisme libral
Coopration : Il s'agit d'une notion appartenant avant tout aux approches (no-)librales en
thories des RI. Contrairement aux approches ralistes qui voient dans les relations une
perspective conflictuelles, les (no-)libraux y voient des relations pouvant tre fondes sur
la coopration. Pour Keohane, la coopration "a lieu quand les politiques effectivement
poursuivies par un gouvernement sont considres par ses partenaires comme un moyen de
faciliter la ralisation de leurs propres objectifs, comme rsultat d'un processus de
coordination entre politiques" ngociation, facilit par la mise en place de rgimes
internationaux.
Idalisme :
Idalisme (ou internationalisme libral)
Auteurs
Contexte
historique
Concepts
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Postulats
Tendances
Thses
positions
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Thorie caractrise par des approches plus diffuses, bien que les prceptes
de bases fassent l'unanimit :
1. libralisme politique moyen d'tablir des institutions (politiques,
juridiques, internationales, policires)
2. Libralisme conomique vertus rconciliatrices du commerce et de
l'interdpendance conomique, sans remettre en ? la ncessit
d'encadrer
l'conomique
au
sein
d'institutions
politiques
internationales (Keynes).
3. Conception pluraliste de l'tat qui s'oppose aux conceptions juridiques
dominantes.
et
1919-1939: le
Porte sur une question traditionnelle de la philosophie politique
dbat
entre
idalisme
et
Relation entre raison et pouvoir
ralisme
2 questions:
1. Lequel du pouvoir ou de la raison serait en mesure de domestiquer
l'autre en dernire instance? (Morgenthau)
2. Relation entre la raison et le pouvoir sous l'angle de leur
interdpendance?
Ralistes
Concepts
Idalistes
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Carr, Morgenthau
Conception pessimiste de la
nature humaine gouverne par
son avidit pour le pouvoir.
Pensent que la raison n'est pas
suffisante pour surmonter les
vices auxquels est enclin l'tre
humain et pour rsorber les
conflits entre tats.
Carr pense que c'est erron, car
les tats n'ont pas tous le mme
intrt de s'engager dans une telle
dmarche car ne va pas dissiper
les relations de puissance sur
l'chiquier international mais va
avoir tendance renforcer le statu
quo.
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Interdpendance complexe : Concept datant des annes 70, propos par Kehoane et Nye
dans le dbat sur les limites du ralisme : ils rejettent lide que les relations entre acteurs
internationaux doivent forcment tre conflictuelles.
Contestations
o Rejet des Etats comme les seuls acteurs effectifs du systme international. Ils
soulignent lmergence de forces transnationales (ex. entreprises
multinationales) et leur importance grandissante. Il faut tenir compte des
canaux de communication qui lient les acteurs entre eux et donc crent leur
interdpendance.
o Rejet de la distinction entre les affaires de la high politics (diplomatie, scurit,
dfense) et de la low politics (les autres domaines).
o Affirmation qu lpoque de linterdpendance complexe , la force militaire
tait de moins en moins acceptable comme instrument de diplomatie.
Libralisme : Les thories librales sont individualistes et font appel la conscience de
l'individu, en supposant que les individus sont rationnels et cherchent le bien tre matriel et
idal. Le libralisme correspondrait "un systme d'idaux, de mthodes et de politiques qui
ont pour objectifs commun de procurer une plus grande libert l'individu". Ainsi il soutient
une moindre intervention tatique et une mancipation de la libert (indpendance de la
sphre prive).
Les relations entre Etats et socits et les intrts qui en dcoulent sont plus significatif que
la puissance et les capacits des entits politiques (Etats).
Il y a trois principales variantes au libralisme. Elles ne sont pas mutuellement exclusives et
peuvent se complter.
Libralisme rpublicain (lien entre paix et dmocratie) : Ide que les dmocraties ne se font
pas la guerre. Ce libralisme propose une forme de monde unifi et pacifi au travers du
libre change et des institutions. L'argument est que l'Etat dmocratique amne la paix au
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niveau international. Les Etats non dmocratiques sont en tat d'agression avec leur peuple
et leur politique trangre devient suspecte pour les Etats dmocratiques. (Controvers)
Libralisme commercial (lien entre paix et commerce) : Prne la libert sur le march et
l'utilisation de l'Etat en support cette fin. L'argument est que les couts de la guerre
dcourage les Etats la faire, et que la coopration entre ces derniers (consensus) permet
d'optimiser la poursuite du gain et l'accroissement des richesses. La paix au sein des
socits est possible grce aux mcanismes auto-rgulateur du march ("chacun va au bien
commun croyant aller ses intrts particuliers).
Libralisme sociologique (rfrence l'intgration et au transnationalisme) : La dmocratie
et le libre-change permet d'"()assurer le dveloppement de l'individu, la tolrance
culturelle, la paix sociale et la prosprit". l'ide est de grer l'anarchie du systme
international grce la confiance inter-tatique et la mise en place d'institutions favorisant
la coopration.
Certains libraux pensent que c'est les intrts dcoulant de la relation Etats-socit qui ont
le plus d'impact sur le systme international (et non les institutions internationales).
Enfin, "par la priorit qu'ils donnent l'Etat dmocratique et la qute d'galit et de justice
sociale, le libralisme rpublicain et sociologique en viennent tous les deux expliquer que
les relations transnationales sont souhaitables et qu'elles conduisent la stabilit des
socits.
Scurit collective : La notion de scurit collective est une notion controverse, qui
s'explique probablement par la double nature de cette notion, pratique (domaine pratique de
la diplomatie international, en tant que projet politique mondial) et thorique (ensemble
d'noncs abstraits concernant la scurit internationale). On peut distinguer ces deux
notions, bien que la thorie ne puisse jamais tre compltement spar de la pratique.
Pratique : Les 14 points de Wilson visaient mettre en place un systme universel de
scurit collective. L'ide tait que "les Etats s'engagent collectivement faire passer
l'intrt commun avant l'intrt national". Une double responsabilit engage les Etats
membre du systme: ne pas faire usage de la force de manire unilatral, et
participer aux actions concerts contre les agressions. Voir SDN et ONU.
Thorique : Claude considre la scurit collective comme "mi-parcours entre les
extrmes de l'anarchie internationale et du gouvernement mondial". Cette scurit ne
mene pas la garantie de la paix, mais "l'anarchie est intolrable et () le
gouvernement mondial irralisable". Cela offre donc une approche rationnelle de la
scurit internationale. Cette scurit s'appuie sur un principe de dissuasion,
puisqu'un usage injustifi de la force par un Etat se verra rprimand par les autres
Etats. Pour cela, il faut des conditions.
o Subjectives : respect par tous les Etats des valeurs pacifique, loyaut,
dfense du statu quo, confiance en l'impartialit et l'efficacit du systme de
scurit.
o Objectives : diffusion de la puissance mondiale, le systme doit englober la
plupart des Etats, du moins toutes les grandes puissances, dsarmement
partiel.
Finalement, Claude constate que "le monde est trs loins de satisfaire les conditions
essentielles l'opration d'un systme de scurit collective".
Beaucoup de critiques ont t faites. Pour certains, la vrai question est de savoir si le
systme de scurit est un systme fiable (et non si c'est un systme parfait). Pour eux,
cette ide de scurit couvre un spectre de forme institutionnalis d'quilibre des
puissances. Pour d'autres, la thorie des jeux permet d'expliquer de quelle manire la
scurit collective peut tre assur par des Etats gostes. Les critiques ralistes
considrent que "les Etats les plus puissants du systme crent et faonnent les institutions
de telle manire qu'ils puissent maintenir, si ce n'est accrotre, leur part de la puissance
mondiale".
Concepts
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Jari Correvon
Nolibralisme
Choix rationnel : Il ne faut pas confondre la thorie du choix rationnel en RI et la thorie des
jeux. La thorie du choix rationnel repose sur les postulats suivants :
Les individus sont les acteurs centraux des RI. Les phnomnes sociaux et politiques
internationaux sont le rsultat du choix rationnel de certains individus qui maximisent
leur utilit.
L'action rationnelle de ces individus consiste maximiser leur utilit. L'individu choisit
toujours l'option qui ses yeux sert le mieux ses objectifs. (Dans ce sens cette
thorie ne donne pas d'information sur ce qui est maximis et comment).
Le choix des acteurs est ordonn et est transitif.
Chaque individu maximise son utilit espre, la dcision est prise dans une situation
d'incertitude.
La thorie du choix rationnel a surtout t utilise dans la dissuasion nuclaire.
La thorie du choix rationnel a comme critique qu'il lui manque quelque chose pour expliquer
comment et pourquoi les acteurs dfinissent leur situation et leurs prfrences. La thorie du
choix rationnel a attir son attention sur la structure et sur la forme du raisonnement, au
dtriment de son contenu et de son apport empirique. D'autre par en RI, l'unit d'analyse
pertinente n'est pas forcment les individus.
Gains relatifs/absolus : Le dbat entre gains relatifs et gains absolus entre dans le dbat
entre noralisme et nolibralisme. Pour les noralistes les Etats se proccupent des
gains relatifs, qu'ils font ou pas par rapport d'autres Etats. Donc les RI sont vues dans un
esprit de concurrence, donc la coopration est difficile. Pour les nolibraux, les Etats se
satisfont de gains absolus dans leurs relations avec les autres Etats, donc la coopration
n'est pas aussi dure que ce que le disent les noralistes.
Institutions internationales : On entend ici institutions internationales comme des acteurs
non-tatique de la scne internationale. Les ralistes les considres comme ngligeable
surtout en terme de scurit. Les nolibraux dfendent leur importance en tant qu'influence
sur les Etats. Les constructivistes
disent eux qu'elles participent la constitution
intersubjective des identits et des intrts. (pour eux institutions internationales = systme
de gouvernance).
Pour les ralistes ce n'est que le reflet de la distribution moniale de la puissance, les
institutions internationales ne sont modeles qu'en fonction de l'intrt national des grandes
puissances. Elles sont une forme de coopration dcentralise sans mcanisme de
contrle efficace, laquelle des Etats souverains ont volontairement adhr .Donc elles ont
une faibles influence sur les Etats.
Pour les nolibraux, elles jouent un rle dterminants dans le systmes international. Elles
sont un ensemble stable et cohrent de rgles formelles et informelles rgissant les
comportements, dterminants les activits et modelant les attentes des Etats .
Pour les constructivistes le concept d'institutions rfre un ensemble de pratiques sociales.
Un modle stable mais flexibles de rgles et de pratiques reprsentant les intentions des
agents . Rgles = standards comportementaux, pratiques sont formes par l'ensemble des
ractions ces rgles. La coconstitution des agents et des institutions qui forme une
organisation sociale qui peut tre institutionnalise. (Onuf) Pour Wendt c'est un ensemble
ou une structure relativement stable d'identits et d'intrts habituellement codifis sius
formes de rgles et de normes formelles . La force coercitive des institutions est due
seulement la socialisation des acteurs. Les institutions englobent pour lui ce qui est
coopratif comme ce qui conflictuel. L'anarchie du systme international est une construction
des Etats les plus importants.
Interdpendance complexe : Concept propos par Keohane et Nye (ralistes) qui rejette
lide que les relations internationales entre acteurs internationaux doivent forcment tre
conflictuels. Premirement, ils contestent la notion que les Etats constituaient les seuls
Concepts
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Jari Correvon
acteurs effectifs du systme international. Ils ont attir lattention sur lmergence des forces
transnationales, dont les firmes multinationales, et sur leur importance grandissante dans le
systme. Il sagit ds lors de tenir compte des divers canaux de communication liant les
diffrents acteurs entre eux et qui creraient des rapports dinterdpendance.
Deuximement, ils rejetaient la distinction fondamentale chez les ralistes entre les affaires
relevant de la high politics, cest--dire la diplomatie, la scurit et la dfense, et celles qui
ne concernaient que la low politics, soit tous les autres domaines. Enfin, ils affirmaient que,
lpoque de linterdpendance complexe, la force militaire tait de moins en moins un
instrument acceptable de la diplomatie.
Rgime international : C'est une forme particulire d'institution internationale, un
ensemble de principes, de normes, de rgles et de procdures de dcision autour desquels
les attentes des acteurs convergent dans un domaine donn . On se trouve dans un rgime
quand les acteurs ne prennent pas de dcisions de manire autonomes, mais en prenant en
compte les ractions possibles et le comportement des autres acteurs.
La thorie des rgimes aborde les RI selon l'approche de la coopration, en allant au-del
de celle de la stabilit hgmonique. Elle inscrite dans le courant nolibral qui postule la
cration d'institution internationale en raison d'une rpartition asymtrique de l'information
entre agents. Les institutions sont un moyen de rduire les cots d'change, puis par la suite
ont un effet structurant sur les acteurs, effets qui tendent modifi le comportement des
acteurs, ainsi que le fonctionnement du rgime.
Pour les ralistes, la coopration n'est possible qu'en prsence d'un hgmon qui impose et
supporte les cots. Les libraux, les rgimes favorisent la coopration car :
Permet d'accrotre le volume des changes car pousse la coopration.
Augmente le volume des informations qui permet aux acteurs de dfinir leurs intrts
et politiques, meilleures connaissances des autres acteurs.
Rduit les cots des transactions.
Ou pour d'autres libraux, permet de donner des solutions au problme de
l'interdpendance.Les acteurs non-tatiques peuvent galement jouer un rle important dans
un rgime afin de faire reconnatre certains problmes.Un rgime peut tre caractris par
sa porte, sa solidit, sa stabilit, sa robustesse et son efficacit. Deux critiques : flou
dfinissant le concept de rgime (Strange) ; vision statique des rgimes.
Soft power : Concept propos par Nye afin d'expliquer la transformation de la puissance en
RI. C'est une rponse au thse qui parle du dclin de la puissance amricaines. Lui disait
que la puissance amricaines n'tait pas en dclin, mais simplement qu'il fallait redfinir ce
qu'est la puissance. Le soft power prendrait de plus en plus de place face au hard power qui
est la puissance de la contrainte (power traditionnel).
Le soft power est une sorte de puissance moins fongible, moins coercitive et moins tangible
bien que les objectifs sont les mmes (modifier le comportement ou restreindre la volont
des autres acteurs).
Fongibilit de la puissance : capacit de transfrer la puissance d'un objet un autre.
Le soft power agit moins de manire coercitive, dans le sens o dans le systme
international interdpendant, il joue plus sur la coopration afin d'agir sur les autres
acteurs.
Moins tangible car il est moins coteux en terme de ressources de jouer par le biais
de la culture que de mettre en branle le systme militaire, et aussi en terme de
lgitimit.
Le soft power ne nie pas pour autant l'importance de la puissance plus traditionnelle base
sur l'appareil militaire. Il peut tre appliqu facilement des acteurs non-tatiques, ce qui
n'est pas le cas du hard power.
Concepts
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Marxisme et structuralisme
Capitalism : Le capitalisme est un systme conomique et social dans lequel les relations
sociales sont bases sur lchange de biens. Il se caractrise aussi par la proprit prive, le
contrle des moyens de production. Lensemble de la production est orient vers le profit au
sein dun processus de production dont le travail est fourni par des ouvriers ne possdant
pas de part dans le capital. Nous pouvons rsumer quelques caractristiques globales de ce
systme en disant que le capitalisme passe par une volont dexpansion constante, une
comptition systmatique et une tendance gnrer des contradictions. Laccumulation de
capital serait vitale la viabilit du capitalisme, de mme que la croissance constante de
linvestissement. Ces lments peuvent faire basculer le systme dans des crises.
Au niveau international, la croissance conomique est sans doute une des priorits les plus
mises en avant par la plupart des pays. Historiquement, on dira que le colonialisme et
limprialisme sont des preuves de la volont constante dexpansion dun capitalisme
dsirant trouver de nouveaux dbouchs pour ces produits et surtout des matriaux
moindres cots. Un autre aspect primordial au capitalisme est cette recherche de maximiser
le bien tre conomique individuel et collectif et ce au travers dune svre concurrence qui
peut se manifester sur le march du travail, dans le march de lemploi ou encore du
logement. Les spcialistes considrent trois niveaux de comptition (ou concurrence) : au
niveau national (entre entreprises pour maximiser leurs profits), au niveau international
(entre des Etats-nations en comptitions pour attirer et maintenir les marchs de
linvestissement dans leur qute de croissance conomique), ou encore la comptition entre
entreprises multinationales. Le capitalisme se manifeste dans la socit par la priorit
donne la production de commodits, la circulation et lchange.
Dans le cadre des relations internationales, notons encore que la domination croissante de
lconomique sur le politique, ainsi que celle du march sur ltat, engendre des problmes
pour le contrle dmocratique sur lconomie un niveau tant national quinternational. Cela
signifie que la socit civile globale et ltat deviennent des acteurs subordonns dans le
processus de mondialisation.
Capitalism and class power : Les relations sociales capitalistes gnrent lapparition de
forces sociales asymtriques distribues selon chaque classe. Si une classe possde
lensemble des moyens de productions, lautre se doit de vendre ce quelle possdent, cest-dire sa force de travail, afin de survivre grce la production et au salaire reu. Les
capitalistes exercent deux sortes de pouvoir social : comme employeurs (dans leur contrle
de la transformation de la force de travail) et comme investisseurs (car les dcisions quils
prennent sont amens prendre et elles dtermineront lallocation sociale du travail et des
ressources). Cette force importante a comme effet de prioritariser les intrts des
investisseurs, capables de tenir en otage une socit entire, voir un pays entier. Ces
puissances sociales de capital sont souvent idologiquement mystifis et dmocratiquement
non redevables leur population. De fait ces forces de classes ne sont pas incontestables
par principes et encore moins dans les faits. Ainsi leurs reproductions est toujours
problmatique et doit tre scuris politiquement selon les diffrents contextes nationaux. Le
capitalisme et les relations quil structure au sein de la socit organisent des parts
importantes de la vie sociale, gnrant, au niveau transnational, des phnomnes de
rsistance dont les tudes devraient plus sintresser.
Economie-monde : Issu de lanalyse no-marxiste des relations internationales (notamment
au travers de E. Wallerstein), le concept dconomie-monde est une forme particulire que
peut prendre le concept de systme-monde. Ce dernier se rapporterait un fragment de
lunivers englobant, sur une zone gographique spcifique, plusieurs entits politiques,
conomiques et culturelles relies entre elles par une autosuffisance conomique et
matrielle fonde sur une division du travail et des changes privilgis. Lconomie-monde
consiste quant elle en une des formes concrtes que peut prendre le systme-monde et
consiste non pas en un systme politique unique, mais une multiplicit de centres de
Concepts
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puissances en comptition les uns avec les autres. Dans un tel systme, le mcanisme de
transfert des ressources est assur par lintermdiaire du march. Capitaliste, cette
conomie-monde se caractrise par une double structure : horizontale (multiplicit de centre
de puissances en comptition) et verticale (zones relies entre elles par des relations
dchange ingal). On distingue un centre, o sont localis la production et les forces de
travail, capital le plus important, et une priphrie, dont le surplus va entretenir le centre.
Pour notre analyse des RI, disons que la cxistence entre une conomie unitaire capitaliste
hirarchise et un systme intertatique pluraliste anarchique est une condition
fondamentale au bon fonctionnement de lconomie-monde. La rivalit existe, mais celle-ci
est confronte la puissance hgmonique du centre, qui propose, voire impose les normes
et institutions qui vont rguler lensemble du systme. Toutefois, cette puissance
hgmonique nest pas capable de transformer lconomie-monde en empire-monde.
Marxism : Le marxisme semble, au travers du matrialisme historique notamment,
beaucoup dire sur la production sociale de politiques globales, ainsi que sur lvolution
historique des structures et pratiques qui ont reli le politique et lconomique, et ce un
niveau tant national quinternational. Le matrialisme historique considre que lEtat et le
systme de relations internationales sont empreintes de et produite par un systme de
relations qui englobe entre autre lorganisation sociale de la production. Pour les marxistes,
la politique nest pas confine dans la sphre publique et formelle, mais pntre dans la
sphre conomique. Il ne sagira ds lors pas de reconstruire la politique globale sur la base
dun rductionnisme conomique mais plutt dargumenter que la lutte politique est un
aspect essentiel des processus par lequel les structures sociales sont reproduites, et que la
sparation du politique de la vie conomique consiste en une fausse dichotomie qui met le
voile sur son potentiel politique. Ainsi, depuis que les capitalistes ne considrent plus de
lien entre lconomique et les aspects politiques de la vie sociale, ltat devient gnralement
dpendant des activits conomiques du capitalisme afin de gnrer des revenus et de la
croissance sur son territoire, ceci dans un but de lgitimer son pouvoir et lordre social dans
sa globalit. Le capitalisme gnrera dans ce sens de limprialisme, impliquant lusage de
puissance coercitive comme moyen de crer et maintenir les conditions pour la production
capitaliste, lchange et linvestissement, et ce une chelle internationale. Or, ds lors que
les conditions daccumulations internationales ont ts scuriss, le capitalisme peut
fonctionner sans recours lexploitation coercitive. Lautre revers de la mdaille se situe,
dans la ncessit daccumulation, au niveau de la mondialisation, soutenus politiquement
par des projets de rorganisation de la force capitaliste via des rgimes tels que le
consensus de Washington et autres. Selon de nombreux auteurs, le capitalisme
contemporain va probablement gnrer une intensification de la contradiction entre
lexpansionnisme conomique et les formes dautorit politiques dfinies territorialement, et
dont dpend le capitalisme pour la stabilit sociale et la reproduction du modle politique.
Systme-monde : La thorie du systme monde adopte une mthodologie holistique.
Wallerstein reproche aux marxistes de tenter de comprendre dans un cadre national une
dynamique quil aborde lchelle globale. Elle conoit le systme-monde comme la seule
unit de comparaison valable en sciences sociales. Ces principaux auteurs se mfient des
Etats-nations comme unit danalyse et se basent plutt sur le systme social. Ce dernier
serait structur par une division du travail qui sorganise sous la forme dune domination dont
est victime une zone priphrique par une zone centrale, qui sapproprierait le surplus des
tats. La relation centre priphrie serait complte par une zone semi priphrique, qui
donnerait une certaine mobilit la dynamique de domination.
La thorie du systme-monde cherche montrer comment les dplacements du centre de
lconomie-monde europenne correspondent aux dplacements du centre du pouvoir
politique au sein du systme-monde moderne.
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dans le champ des RI. Pour ce faire, il distingue deux phases importantes : linversion des
dichotomies (en tant bien conscient quune simple inversion de leur hirarchie voire leur
remplacement ne changerait pas la structure en place), puis un processus de dplacement
(qui dsorganise la hirarchie prcdente et largit le domaine daborder ces objets). Une
dconstruction peut aussi servir examiner ce qui est dit dans un crit ou dans un acte de
langage, afin de considrer ce qui a t exclu de lexplication pour le faire rapparatre en
dmontrant quel point une argumentation peut-tre base sur ces choses mmes quelle
tend exclure.
Pour conclure, disons quune telle approche nest pas une option mais serait invitable, et
quelle consiste attirer lattention sur la logique du raisonnement logocentrique dont les
fondations sont instables et demandent un usage politique plus appropri, de par la
hirarchie des concepts et leur interdpendance parfois ignore.
Genealogy : les poststructuralistes utilisent ce terme en rfrence celui de Michel Foucault
qui la lui-mme emprunt Nietzsche. Pourtant, ce terme est utilis communment pour se
rfrer lhistorique dun concept ou une pratique sociale.
Foucault met laccent sur la nature problmatique de lhistoricisation des ides. Pour lui,
lhistoire est toujours une histoire du prsent , qui contient invitablement une perspective
du moment de son criture, et qui voit le pass selon langle du prsent. Son travail
dmontre que les conceptions des diffrentes poques sont radicalement diffrentes les
unes des autres (rationalit change, les thmes acceptables, les manires de penser etc.)
Ex. lHomme (=ltre humain) na pas toujours t considr comme un objet dtude. La
gnalogie tente de retracer les diffrences et les discontinuits entre les poques.
Ce qui peut tre considr comme rationnel, ou les critres ncessaires pour rendre qqch
vrai dpend du rgime de vrit dominant. Ce terme (rgime de vrit) rend compte des
mcanismes et conventions qui confirment que la connaissance est troitement lie au
systme de pouvoir. Foucault dfend quil nest pas possible de distinguer la vrit du
pouvoir : le systme de pouvoir est ncessaire pour produire la vrit, et cette dernire
produit les effets de pouvoir ce qui est vrai une priode dpend des mcanismes en
place qui valident une mthode, des personnes ou institutions particulires capables de
produire la vrit.
Ex. dans le monde contemporain, la vrit est centre sur les formes de discours
scientifiques et les institutions qui les produisent.
Par consquent, la gnalogie ncessite un recherche historique dtaille et vaste :
examiner les crits et pratiques considres comme moins importantes selon la perspective
du prsent, dgager les penses qui nauraient pas cette position dans le prsent, tablir la
fonctionnalit des pratiques sociales en tant que relation de pouvoir et production de
subjectivit.
Ce genre de travail donne la possibilit dintervenir dans le rgime de vrit contemporain,
car cette mthode conduit redcouvrir lhistoire des luttes et des conflits cachs par les
recherches qui cherchent les causes et les effets. Ceci implique la rsurrection du local,
marginal ou connaissance domine disqualifie par le rgime de vrit actuel. Les
gnalogies sont antisciences.
Cest une entreprise problmatique car elle soppose aux formes de pouvoir qui vont avec
certaines formes de connaissances (scientifiques). De plus, aussitt que les fragments
gnalogiques ressortent, elles sont recolonise par les discours scientifiques dominants,
tant ainsi incorpore aux pouvoirs/connaissance qui les rejetaient auparavant. Le danger
est de construire des fragments de connaissance domine qui fait partie dun systme
unitaire alternatif qui ait les mmes consquences rpressives.
Language and discourse : La reconnaissance de limportance de la langue, du discours et
des interprtations est un point commun des approches poststructuralistes. Foucault sest
intress ce qui est dit dans les diffrentes poques et a explor le liens entre ce qui
est dit et les pratiques sociales y tant associes. Il en conclut que les diffrentes
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poques sont caractrises par diffrentes faons de concevoir le monde et quil y a une
discontinuit entre ces diffrentes conceptions.
Foucault a aussi voulu montrer la continuit entre le discours et les pratiques sociales. Pour
lui, le discours nest pas confin la forme crite, mais stend aux diffrents systmes
symboliques et toutes les pratiques sociales. Une des contributions principales lanalyse
politique a t de montrer la faon dont la connaissance est lie la subjectivit quelle
produit. Exemple : le dveloppement du Tiers-monde qui na pas atteint ses objectifs
continue nanmoins car il donne la possibilit de dfinir certains pays comme en
dveloppement et lgitime lintervention.
Post-positivisme : Ralisme, internationalisme libral, no-marxisme, transnationalisme,
noralisme et nolibralisme partagent tous la mme conception, dite positive, ou
positiviste, de la recherche scientifique, en ce quils sont daccord pour postuler lunit de la
dmarche scientifique en sciences sociales et en sciences naturelles, la distinction entre les
faits et les valeurs, lexistence de rgularits causales au sein du monde social, et la
possibilit de vrifier empiriquement la validit des donnes de ces rgularits. A partir des
annes 1980, ce consensus est remis en cause. lorigine de ce scepticisme se trouvent les
adeptes du post-positivisme que sont essentiellement les thoriciens critiques influencs par
Gramsci et lEcole de Francfort, les post-modernistes et les fministes. Rcusant les postulats
positivistes que sont les distinctions faits-valeurs, thorie-pratique, sujet-objet, les postpositivistes se caractrisent par quatre orientations gnrales : pistmologiquement, ils
critiquent les tentatives de formuler des noncs objectifs et empiriquement vrifiables sur le
monde naturel et social ; mthodologiquement, ils privilgient les stratgies interprtatives au
dtriment des approches empirico-inductives ou hypothtico-dductives ; ontologiquement,
ils soulignent la construction sociales des identit set des intrts des acteurs lencontre
des conceptions rationalistes de la nature et des actions humaines ; normativement, ils en
appellent au dveloppement de thories explicitement dsireuses de dvoiler et de
dissoudre les structures de domination existantes quils accusent les thories positivistes de
contribuer reproduire.
Thories explicatives et thories constitutives. Le point de dpart des post-positivistes est
leur refus de sparer le sujet et lobjet de recherche, le chercheur qui tudie la ralit sociale
et les faits qui composent cette ralit tudie. Et ce pour deux raisons :
La thorie nest pas indpendante de la ralit quelle tudie. Il faut tenir compte du
contexte de dcouverte.
La ralit nexiste pas indpendamment de la thorie quelle tudie, tant elle est
affecte par le langage qui la nomme, les concepts qui la dfinissent, les modles qui
se proposent den donner une reprsentation idal-typique. Pour les post-positivistes,
une thorie est non pas une raction cognitive la ralit, mais une partie intgrante
de la construction de celle-ci, contribuant faire delle ce quelle est.
Daprs les post-positivistes, cette facult constitutive de la ralit inhrente toute thorie
est indpendante du chercheur, de sa conscience, ou de sa bonne ou mauvaise fois ; il peut
lui-mme croire sincrement dans le caractre objectif de ses recherches, mais celles-ci nen
sont pas moins constitutives de ralit.
Rflexivisme : Concept important des thories critiques et post-positivistes dans les RI,
alors associ l'mergence du troisime dbat en RI (lorsque le champ de la thorie des RI
entreprit sa redfinition). Lors de ce dbat, chaque paradigme (NL, NR, NM, etc.) a
largement camp sur ses positions. Face cette impasse, certains points de vue
considrrent que le dbat devait se poursuivre un autre niveau, celui des prsupposs
normatifs des thories rivales. C'est dans un tel contexte que le concept de rflexivisme
devint central.
Le rflexivisme constitue une sorte de raction d'insatisfaction avec les niveaux d'analyses
proposes par les modles pistmologiques des annes 80. Il s'intresse aux prsupposs
normatifs d'une thorie et la vision du monde qu'elle vhicule et tend (re)produire.
Concepts
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Neufeld dveloppe deux thses sur proprit des positions mtathorique en TRI (c'est
dire la rflexivit).
1. Sur le plan conceptuel ou celui de l'exercice de la pratique scientifique, le rflexivisme
remet en question la division tanche entre thorie et pratique.
2. Il faut s'engager dans un dialogue rationnel propos du mrite respectif de
diffrentes approches.
Le rflexivisme n'est donc pas une approche thorique, mais une disposition s'engager
dans un dbat ouvert et rationnel propos des enjeux normatifs et mtathoriques inhrents
au processus de thorisation.
Neufeld proposa trois critres que devrait remplir une approche dite rflexive.
1. Prise en compte des prmisses sur lesquelles repose la construction d'une thorie.
ncessit de porter attention et divulguer les prsuppositions trop souvent non
mentionnes sur lesquelles sont riges les difices thoriques.
2. Reconnaissance du contenu politico normatif des paradigmes et de la tradition de
science normale qu'ils gnrent. (impossibilit de sparer jugement de fait et
jugement de valeur pour les rflexivistes, positivistes).
3. Ncessit de dpasser l'anxit cartsienne (impossibilit d'avoir des jugements
raisonns en l'absence d'un langage observationnel neutre).
Pour lui, l'incommensurabilit des paradigmes ne les rend pas incomparables. Ils doivent
l'tre selon leur contenu politico-normatif (tout autant significatif pour comparer les
paradigmes rivaux que leur valeur explicative).
Pour Lapide, le troisime dbat aura eut au moins deux effets, la fin un consensus
positiviste et anhistorique en TRI, et favorise l'mergence de plusieurs approches post
positivistes encourages par l'influence de nouvelles philosophie des sciences.
La sensibilit accrue des rflexivistes pour les enjeux mtathoriques rencontrs par les
chercheurs a un impact significatif sur la faon dont la relation entre la recherche et la
politique doit tre aborde en RI.
Reflexivity : Signifie se rfrer soi-mme, agir sur soi-mme et se reflter. Utilis dans le
domaine de la science En mathmatiques, caractre d'une relation rflexive (qui met
chaque lment d'un ensemble en rapport avec lui-mme). Sens et connotations de ce
concept sont varis et contests selon le contexte de l'usage. Ici, on met l'accent sur son
utilisation dans les RI ici, li la problmatisation de l'observateur en relation avec
l'observ, c'est--dire avec les propres activits rfrentielles de recherches. Ce genre de
rflexivit est de plus en plus central et valu positivement. Cependant, puisqu'il y a
plusieurs raisons pour estimer la rflexivit, la signification pratique et thorique de ce
concept n'est pas fixe.3 raisons de l'augmentation de la fonction de rflexivit en RI :
Domaine est devenu plus ouvert des nouvelles approches thoriques au cours de
la dcennie passe c'est exprim par le tournant pistmologique ou
rflexiviste pris par les chercheurs qui tudient le genre, le constructivisme ou le
post-structuralisme.
ce qui est commun toutes ces approches : la reconnaissance explicite de la
relation complexe entre la thorie et la pratique, le sujet et l'objet d'analyse. (est ce
que l'observateur peut vraiment traduire la signification de l'objet observ travers
son contexte et son langage? Est ce que la traduction de systmes de sens est
possible? Question du fait d'tre incorpor du chercheur impact de son choix de ce
qu'il observe ou pas).
Valeur de la rflexivit dans son rle dans l'valuation de la manire dont
l'observation affecte l'observateur. Les significations des systmes des observateurs
peut avoir des effets travers leur impact sur les politiques et les institutions qui
structurent le monde social. Les observations de l'observateur peuvent avoir des
impacts sur les observs en informant et rordonnant les catgories basiques et les
significations des systmes.
effet du feedback de l'observation problmatique conteste.
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Jari Correvon
Subjectivity : Il est possible de regrouper certaines ides ou concepts qui sont partags par
les post-structuralistes .
Notion de sujet dcentr (decentred subject), se dtache de la vision cartsienne du
sujet pleinement prsent mais doutant qui disait je pense donc je suis .
Le premier mouvement hors du sujet cartsien a t travers ce qui pourrait tre
appel un sujet sociologique => le sujet est form par lenvironnement social et
conomique. Cest--dire, le sujet narrive pas au monde pleinement form , mais
il est dvelopp par la socialisation. Cest dans ce contexte que les dbats nature VS
nourriture et libert VS dterminisme se sont cres. Combien du soi-mme (self) est
un produit social et combien est inhrent (gntiquement ou spirituellement) ?
Le 2me mouvement (sujet post-structurel) implique labandonnement de toute notion
de subjectivit prexistante. Le sujet et le monde ne sont pas des entits
distinctes mais produites en tant que monde et sujet travers des pratiques
sociales, culturelles et politiques. Aucun prexiste lautre, le sujet nest donc pas n
dans un monde.
Ces dclarations sont souvent mal comprises et vues comme dniant lexistence dune
ralit matrielle. Il faut noter la diffrence entre les concepts du sujet et la subjectivit. La
pense post-structuralistes voit le sujet comme fragment, ou comme porteur potentiel dune
diversit didentits ou de possibles positions (voir constructivisme).
Diffrentes manires de penser ont contribu au passage du sujet cartsien travers un
sujet sociologique un sujet post-moderne :
Freud : les individus ne contrlent pas leurs penses (= Descartes). Une grande
place de la pense (rves, blagues) prend place dans linconscient. Dans cet endroit,
les penses sont structures diffremment. Dans cette approche, les penses
conscientes sont vues comme moins importantes.
De Saussure : a montr que le langage ntait pas simplement la communication
transparente dides prexistantes. La dnomination des objets dans le monde est
arbitraire et le processus de nommer transforme lobjet nomm en quelque chose de
sparer du continuum des choses dans le monde . Mais les objets ne sont pas
prsents comme distincts, prts tre nomms. => Les diffrentes langues ne
nomment pas seulement les objets diffremment mais elles ont aussi diffrents sets
dobjets qui permettent au speaker de voir => Les gens ne parlent pas des
langages, les langages font parler les gens. Ce qui est dit dpend de la spcificit du
langage et de comment sa manire de voir le monde permet de le dire ou le penser.
Donc penser, est une activit sociale inhrente dpendante du langage.
Variantes constructivistes
Dbat structure/agent : le dbat entre agence et structure pose la question de lautonomie
de lagent par rapport aux structures internationales qui lentourent. En RI, on se propose
souvent dvaluer la capacit des principaux agents (Etat par ex.) affecter par leurs
dcisions la forme des institutions sociales, ou leffet des structures (le systme international
pour les noralistes, le capitalisme pour les marxistes) contraindre laction des agents. Le
libralisme met laccent sur lagent en tentant dexpliquer la ralit en fonction de leurs buts
et intrts.
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Jari Correvon
Les constructivistes ont voulu contester les deux visions traditionnelles des RI avec trois
correctifs :
1. largissement du concept de structure
2. caractristiques de lagent
3. notion de co-constitution entre agents et structures (=lun nexiste pas sans lautre et
les deux se conditionnent mutuellement).
Postulat des constructivistes : les structures du systme international sont des constructions
sociales refltant les pratiques des agents (limit la polarit ou la rpartition de la
puissance). Trois lments cls :
a. comprhension partages (intersubjectives) sont bases sur le contexte
sociohistorique. Leur formation sont au cur du processus de constitution des
agents et des relations.
b. les ressources matrielles sont relatives aux autres sujets qui nous entourent. Elles
prennent sens dans la manire dont les agents en font usage vis--vis des autres.
c. les pratiques sont le principal mdiateur entre lagent et la structure.
Ensemble, ces comprhensions partages de ce que signifient ces ressources matrielles
(armes par ex) soffrent comme instruments ncessaire laction des agents. La structure
existe par les pratiques des agents et la comprhension quils ont des vnements (Wendt).
Lagent est compos de trois caractristiques (Wendt) :
a. il est en mesure de fournir une explication au comportement quil adopte.
b. il est en mesure de sadapter une situation et de modifier son comportement en
consquence.
c. il est en mesure de prendre des dcisions.
Une part importante de la reprsentation des constructivistes ont de ralit repose sur les
agents car leurs actions fondent leur environnement social les pratiques des agents sont
primordiales dans linterprtation des structures. Dautre part, le contexte spatial et temporel
dans lequel lagent se trouve influence la faon dont se manifesteront les diffrentes
significations o se formera ou se modifiera lidentit de cet agent.
Selon le concept de co-constitution, montre que les agents ont une certaine autonomie
daction, mais qui est conditionne (dtermine) par les structures du systme
international.les structures participent la constituions des intrts et des identits des
agents.
Lobjet dtude privilgier serait de savoir comment laction est structure dans un
contexte quotidien et comment les caractristiques de laction sont structures par
laccomplissement de celle-ci (Thompson).
Wendt fait apparaitre la question : ou se situe la limite entre les dcisions ou les actions
provenant du libre arbitre et celles provenant de la structure ?
Fondationnalisme/antifondationnalisme : Questionner la nature de la connaissance, de la
connaissance scientifique par surcrot, impose de sintresser ses fondements, donc au
fondationnalisme et lantifondationnalisme. Le fondationnalisme veut que toute philosophie,
donc toute connaissance, soit labore en reposant sur des fondations sres. Une croyance
fondationnaliste est ainsi autojustificative ; elle se suffit elle-mme et ne ncessite aucune
autre croyance pour tablir sa justification. En contrepartie, une position antifondationnaliste
considrera inutile et mme dangereux que la thorie cherche un point dorigine partir
duquel procder.
La tradition postpositiviste insiste sur la construction sociale de la ralit et critique les
positivistes pour leur position rflexive stipulant que les rsultats des travaux scientifiques
dcrivent la ralit matrielle de faon objective.
Croyant la mthode scientifique et latteinte de la vrit par la seule mthode scientifique,
les coles thoriques positivistes (principalement le noralisme, le ralisme classique,
linstitutionnalisme nolibral et le constructiviste conventionnel) adhrent une
pistmologie fondationnaliste.
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territoires non autonomes.Le processus de dcolonisation a eu des effets sur les Etats postcoloniaux, en particulier sur leurs trajectoires de dveloppement conomique et politique.
Beaucoup d'entre eux font partie du Tiers-Monde.
Gender : Le genre est un systme de relations de pouvoir rgissant les interactions entre les
hommes et les femmes et qui privilge souvent les hommes.
Les analyses de genre critiquent principalement l'absence ou la sous-reprsentation des
femmes dans la prise de dcision politique internationale et dans l'tude des relations
internationales. Les analyses de genre en RI sont une extension plus large des critiques
fministes. Lien entre les analyses de genre et les critiques fministes : focalisation sur les
femmes comme des actrices politiques et historiques. Elles se basent sur les expriences de
vie des femmes et ont une conception normative que les femmes sont un groupe social
dfavoris, sous-reprsent, sous-reconnu et que cela doit voluer vers une meilleure
galit . En RI, pas de texte fministe de base mais une question : O sont les femmes?
Question pose dans le livre de C. Enloe's (Bananas, Beaches and Bases). Critiques
rcurrentes dj prsentes dans ce livre :
Critique des thories classiques des RI, qui mettent les femmes de ct.
Vision globale, qui affirme que le genre est prsent dans les politiques
internationales.
Situation des femmes comme agents dans les RI.
Au coeur de la littrature fministe dans les RI : critique de la tradition classique (raliste).
Mais aussi critique de l'internationalisme libral et des formulations socialistes.
Thorie critique de principes de base :
L'universalisation des hommes comme les acteurs rationnels essentiels.
L'ide d'Etat-unitaire qui cache la division des classes, des races et le genre.
L'pistmologie moderne/masculine qui sous-tend la tradition classique et qui
soutient les hirarchies de la science, le pouvoir et les privilges matriels.
Ces critiques sont post-structuralistes.
Les tudes de genre dans les RI ont t affect par l'activisme fministe. Cela a permis de
crer une vraie discipline de genre. Dans les RI, le sous-champ fministe est un des plus
florissant de la discipline dans le milieu des 90's. L'internationalisation de l'activisme
fministe est symbolis par la dcennie des Nations Unies pour la femme et des
confrences mondiales sur la femme. Cela a amen remettre en cause la notion de
femme comme une catgorie unitaire et globale, en mettant l'attention sur quelques
points :
Les divisions de culture et de classe parmi les femmes.
Le rle de la femme dans l'oppression fminine (ex. : femmes qui emploient des
bonnes).
La relation du fminisme avec d'autres critiques mancipatrices (anti-imprialisme).
La possibilit pour les femmes et les hommes de travailler vers les mmes objectifs.
Dbut des 70's : critique women and development (WAD) dans les tudes de
dveloppement et l'organisation internationale. Question de la place des femmes (et de leur
insertion) dans le dveloppement, notamment dans les pays sous-dvelopps. Devient
ensuite la critique de genre et du dveloppement (GAD) dans les 90's. (cf. women and
development).
90's : intrt des critiques de genre aux tudes de scurit. Rejet des formulations
traditionnelles de l'Etat centr et attention sur l'inscurit de genre qui affecte les femmes,
mme dans les Etats-nations srs . Attention aussi sur la condition des femmes en temps
de guerre (viols, gnocides) et sur l'impact des processus de dmocratisation sur les
relations de genre.
L'essentialisme du genre a t dfinitivement supplant par une dmarcation stricte entre le
sexe biologique et la construction sociale du genre. Donc les femmes ne sont pas
ncessairement prdispose la paix et les hommes la violence. C'est plutt la culture qui
consacre aux hommes et aux femmes des comportements selon la vision strotype du
masculin et du fminin. Aujourd'hui, le sexe et le genre sont perus comme des
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composantes mutuelles. Les tudes de genre dans les RI sont plutt sceptiques ou hostiles
au sujet des hommes et du masculin. L'attention sur les hommes est encore limite.
Intersectionnalit : Il est ncessaire d'analyser les catgories identitaires indpendantes du
genre, de la race et de la classe ensemble. La plupart du temps en RI (et en science
politique), l'analyse ne s'intresse qu' une de ces composantes.
La notion d'identit en RI est souvent comprise comme unitaire et homogne, elle tend
ignorer d'autres identits vcues par les acteurs et les diffrences et clivages existant au
sein des groupes.
Le concept d'intersectionalit est donc une alternative aux politiques identitaires, dans
lesquelles le rapport identitaire est singulier et non pluriel. Cela permet de voir les diffrences
entre les groupes et l'intrieur de ceux-ci.
bell hooks (fministe afro-amricaine) critique le fminisme (europen et/ou nord-amricain),
qui ne s'intresse pas la question de la race. Selon elle, des multiples oppressions
supportent et maintiennent le patriarcat.
La naissance du concept d'intersectionalit est attribue Kimberl Crenshaw. Elle utilise ce
concept la premire fois en 1989 pour analyser la discrimination dont sont victimes les
femmes noires amricaines sur le march du travail. Le terme d'intersectionalit montre la
faon dont la race, le genre et la classe forment des systmes d'oppression qui doivent tre
pris en compte simultanment dans l'analyse.
Crenshaw identifie 2 types d'intersectionalit :
Structurelle : croisement des diverses ingalits structurelles dans le vcu des
individus.
Politique : entrecroisement de ces ingalits structurelles dans l'laboration de
stratgies d'ordre politique pour y rpondre.
Intersectionalit : outil conceptuel (expriences de vie) et outil pratique politique (libration
des femmes).
Ensuite, la dfinition est devenu plus large : outil analytique permettant d'tudier comment
diverses identits s'entrecroisent (normalement : genre, race et classe) et comment cette
intersection rsulte en des expriences uniques d'oppression ou de privilge. Concept
pistmologiquement ancr dans l'exprience vcue des individus.
AM Hancock identifie 6 postulats communs aux recherches intersectionelles :
Plusieurs catgories identitaires
Relations qui les unissent (pas mme rle dans toutes les situations)
Catgories pas statiques (interactions dynamiques)
Catgories pas unitaires (diversit l'intrieur des catgories)
Ncessit de plusieurs niveaux d'analyse
Les aspects thoriques et empiriques doivent tre considrs dans la recherche
Cependant, l'intersectionalit n'est pas une addition des plusieurs identits dans un individu
qui amne un rsultat sur une chelle d'oppression . Le but est de comprendre
comment ces identits s'entremlent. Il faut considrer plusieurs identits simultanment, les
catgories ne sont pas fixes, ni unitaires.
Il n'y a pas de consensus mthodologique malgr l'accord sur la convergence de divers
systmes d'oppression que reprsente ce concept. Tension entre une comprhension de
l'intersectionnalit comme un concept refltant la ralit de groupes prcis ou comme un
paradigme de recherche empirique et normatif sans contenu spcifique.
Identity / difference : Il n'y pas d'identit sans diffrence et pas de politique mondiale sans
identit, pas de personnes, pas d'Etats, pas de systme international. La question pour les
RI est la relation entre eux : comment les reprsentations de l'identit et de la diffrence
prennent du sens et se manifestent dans la politique mondiale et la vie sociale. Ce thme est
trs suivi en RI, avec des sous-champs tels que les tudes de critique de la scurit, inspir
par les thories critiques, fministes, post-colonialistes et post-structuralistes. L'identit n'est
pas politiquement ou ontologiquement donne, elle est socialement construite travers le
langage et donc se montre dans les relations sociales et les structures de pouvoir. Cela a
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Guerre et paix
Droit de la guerre : Ce sont les rgles censes limiter les abus de la guerre. Cela comprend
quatre notions :
Le droit international humanitaire (DIH): ce droit a deux objectifs spcifiques : la
protection des personnes et la restriction des moyens et des mthodes de guerre. Ce
droit comporte quatre principes de base : les attaques militaires ne doivent pas viser
les civils ; les armes causant des dommages excessifs ou ne permettant pas de faire
la distinction entre les combattants et les civils sont interdites ; les civils, les
combattants blesss et les prisonniers doivent tre protgs, bien traits et soigns ;
le personnel et les installation sanitaires, civils ou militaires, doivent tre protgs et
recevoir laide ncessaire lexercice de leurs fonctionnement sur le terrain. Le DIH
dcoule de trois types de droit :
o Le droit de Genve qui est lensemble des rgles de droit qui dfinissent le
droit des victimes des conflits arms. Les conventions de Genve sont
entres en vigueur en 1950 et ont t ratifies par 189 Etats jusqu
maintenant.
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Guerre : Cest un concept central de la thorie des RI, mais il ne fait lobjet daucune
dfinition consensuelle. Nous survolerons ici trois dimensions de cette notion.
La dfinition classique de la guerre : La dfinition qui a fait le plus cole est celle de
Clausewitz : Un acte de violence (Gewalt) destin contraindre ladversaire excuter
notre volont . Un dfinition quil compltait par la maxime selon laquelle la guerre doit tre
considr comme la continuation des relations politiques, par lappoint dautres moyens .
Il compare la guerre un duel dans le cadre duquel une violence organise est utilise pour
dterminer le vainqueur et o des combattants ont en commun le fait dtre en danger de
mort. Les belligrants participant un tel duel ne sont cependant pas toujours des Etats. La
conception de Clausewitz indique clairement lide dune hirarchie partant de la politique,
comme lieu de lorganisation des finalits de laction, la guerre, comme un des moyens de
poursuivre ces finalits. De la politique la guerre, il envisage plutt un long continuum,
quun foss ou une rupture. Mais il y a galement une dimension sociologique importante
cette conception : la guerre sinscrit galement dans un contexte politique, culturel et social
qui influence la mise en uvre des pratiques, de la stratgie, de la tactique et de la culture
stratgique. Chez les thoriciens marxistes, comme Lnine et Mao, linterprtation de
Clausewitz est videmment applique au contexte de la lutte des classes. Ici, la guerre est
vue comme la poursuite de lexercice ultime, non pas de lintrt gnral dans le cadre de
lEtat absolutiste clair, mais de la guerre des classes. Certains thoriciens postmodernes
ou poststructuralistes se sont galement rappropri les travaux de Clausewitz. Dans le but
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de rendre compte de lorganisation du pouvoir dans les socits librales, Michel Foucault
inverse la maxime de Clausewitz en soutenant que le pouvoir est lexercice dun rapport de
force travers lequel le politique vient poursuivre la guerre par dautres moyens.
Lvolution sociohistorique de la guerre comme pratique sociale : Le contexte du
dveloppement de lEtat fiscal, de la professionnalisation des armes, des rvolutions
anglaise et franaise, du dveloppement de la puissance de feu, a contribu transformer la
conduite de la guerre. Bien aprs la signature des traits de Westphalie (1648), la
souverainet en Europe demeurait parcellise. Le contexte social poussait les souverains
entreprendre des guerres prives en vue daccumuler du territoire. Cest dans lEurope
absolutiste qumergrent les conceptions de la territorialit associes gnralement la
modernit des RI. A plusieurs gards cependant, lEurope absolutiste demeurait
prmoderne. Les guerres du succession et les aventures nuptiales de la noblesse
mtamorphosaient rgulirement la carte de lEurope. Avec la guerre de Scession
amricaine et surtout la Premire Guerre mondiale, il apparut clairement que la guerre serait
dsormais relaye par lindustrie et les rouages dun Etat bureaucratique de plus en plus
dvelopp. Elle mobilisera dsormais la socit dans son ensemble. La succession des
diffrents ordres globaux fut ponctue par la transformation des finalits politiques de la
guerre. Ainsi, le XXe sicle fut ponctu notamment par limportance des guerres
rvolutionnaires, ainsi que des guerres de libration nationale. Ces guerres prirent
gnralement des formes non conventionnelles : linsurrection, la gurilla, le terrorisme et la
guerre civile.
Le traitement de la guerre par les traditions ralistes et librales de ltude des RI : La
tradition raliste est la plus encline problmatiser la guerre comme un phnomne
essentiellement transhistorique et dont les causes auraient somme toute peu chang depuis
la Grce antique. Pour la thorie noraliste de Kenneth Waltz, il serait vain de vouloir
mettre fin la guerre une fois pour toutes. Les conditions menant ltablissement dune
paix durable rsideraient plutt, soit dans la capacit de deux belligrants de se neutraliser
rciproquement par une force de frappe dissuasive, soit dans la capacit dune puissance
hgmonique de rassembler des effectifs militaires en mesure de surpasser une alliance de
lensemble de ses rivaux les plus srieux.
Contrairement au ralisme, la tradition librale dfend lide que la guerre pourrait
ventuellement tre limite, ou enraye. Ainsi les partisans du libralisme conomique ont
souvent voqu le rle pacificateur du commerce. La tradition cosmopolite, sinspirant du
projet de paix perptuel de Kant, soutient quune paix internationale pourrait merger par
lintermdiaire dune confdration dEtats.
Oprations de paix : Les oprations de paix mises sur pied par les nations unies la fin de
la Deuxime guerre mondiale sont utilises si la diplomatie prventive na pas fonctionne
pour rsoudre le conflit. Les oprations de paix regroupent quatre types particuliers de
missions, qui visent la paix et la scurit internationales.
Les missions de maintien de la paix (peacekeeping) : Les casques bleus servent de force
dinterposition non arme entre les belligrants. Divers critres doivent tre remplis. Il doit
exister une relle menace la paix et la scurit internationale. Ensuite, un accord de
cessez-le-feu doit avoir t sign par les parties en conflit. Finalement lONU doit avoir une
assurance raisonnable quant la scurit de son personnel et des chances de succs de la
mission. Les tches des Casques bleus peuvent se regrouper en quatre catgories : des
tches dobservation, des tches dinterposition, des tches policires et des tches
humanitaires. Cependant ces missions sont coteuses et incertaines, puisquelles reposent
sur le consentement des parties et sur leur engagement trouver des solutions durables.
Les missions de rtablissement de la paix (peacemaking) : ce type doprations vise le
rapprochement des parties en conflit par la diplomatie, la ngociation et autres moyens
pacifiques. Les oprations militaires comprennent les dmonstrations de force, les
dploiements prventifs et le maintien de la scurit. Les missions de rtablissement de la
paix interviennent avec le consentement des parties pendant ou aprs le conflit.
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Contrairement aux missions de maintien de la paix, il nest pas ncessaire quun accord de
cessez-le-feu ait t sign.
Les missions dimposition de la paix (peace enforcement) : Il sagit de tenter de rsoudre un
conflit par la menace de lutilisation de la force ou son utilisation effective, et ce, sans le
consentement des parties impliques.
Les missions de consolidation de la paix (peace-building) : Il sagit dune alternative entre les
moyens coopratifs et les moyens coercitifs. Ds la fin du conflit, le personnel dune mission
de consolidation de la paix aura pour tches daider la reconstruction des infrastructures
civiles et des institutions, la reconstruction de lconomie, la restauration de lautorit
civile, au rtablissement du commerce et des systmes dducation et de sant, la
supervision des lections, de la dmobilisation et de la dmilitarisation. Dans ce but
dcoulent trois objectifs majeurs : la transition scuritaire, la transition dmocratique et la
transition conomique.
Bien que contestes en raison de leur cot, des dizaines dannes ncessaires leur bon
droulement et de leur objectifs politiques et conomiques souvent flous et intresss, les
oprations de paix sont parfois la seule faon de mettre fin un conflit et, ainsi, de protger
des populations menaces.
Paix : Le terme de paix est polysmique, il faut donc un minimum de dlimitation. La
dfinition qui sest majoritairement impose est une dfinition ngative : absence de guerre.
A lorigine du succs de cette dfinition , il y a une explication dordre mthodologique : A
limage des autres sciences sociales, les RI tendent tre victimes du pige quantitatif ,
qui consiste croire quun fait social est dautant plus important quil est susceptible dtre
quantifi. Or, autant la guerre est un fait susceptible dtre quantifi, autant la paix est un
non vnement . Les causes de la paix sont ds lors beaucoup moins tudies que les
causes de la guerre. Ceci est particulirement vrai pour lapproche raliste de la paix.
Affirmant que les RI se droulent lombre de la guerre, les ralistes dduisent logiquement
quil ne saurait y avoir de paix que suite lavnement dun gouvernement mondial. Mais
cest une prescription utopique pour eux. Seules sont envisageables dans la pratique des
trves temporaires au sein dun seul et mme tat de guerre. Les approches no-ralistes
temprent en revanche en rompant avec lide de la paix comme simple tat de guerre latent
et en labordant en tant qutat en soi.
On peut remarquer que contrairement aux ides reues, ce ne sont pas les projets de paix
qui ont jalonn lhistoire des ides. En revanche certaines notions reconnaissent la paix
une existence indpendante :
Lobsolescence de la guerre dveloppe par John Mueller, affirme qu limage du
duel et de lesclavage, la guerre est une institution sociale qui a fait son temps. La
guerre est apparue comme rationnellement improductive. Faute dtre pratique, elle
finit par devenir impensable et donc obsolescente .
Remontant Montesquieu, la thorie du doux commerce fait, elle, dcouler la paix de
linterdpendance conomique : parce que les changes conomiques permettent
une socit datteindre le bien-tre un moindre cot que le recours la force, la
paix stend au fur et mesure quaugmentent les changes conomiques.
La notion dattente pacifique rciproque inspire par Kant attribue la paix la
confiance mutuelle que parviennent instaurer entre elles des socits
dmocratiques dans leurs relations rciproques.
Paix dmocratique : Kant et la paix perptuelle : Les principales thses de la thorie de la
paix dmocratique (TPD) sont prsentes chez Kant, dans son Projet de paix perptuelle .
Chez Kant, ce nest pas le caractre dmocratique des rgimes qui explique leur propension
ne pas se livrer la guerre. Cest plutt leur rpublicanisme (sparation des pouvoirs
excutifs et lgislatifs en entits distinctes et quilibres). Kant dveloppe les trois piliers de
la paix perptuelle : Premirement, dans tout Etat, la constitution civile doit tre rpublicaine.
La sparation des pouvoirs lgislatif et excutif est capitale, puisquun leader politique ne
pourra dclarer la guerre sans lassentiment du lgislatif, qui lui reprsente les citoyens (qui
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La scurit
Ecole de Copenhague : Rfrence un programme de recherche sur la scurit dvelopp
par un groupe d'auteurs membres de l'Institut de recherche sur la paix de Copenhague
(COPRI). Les travaux s'articulent autour des thses de B Buzan et O Waever.
La COPRI (1985-2002) avait une orientation pluridisciplinaire, ce qui la distingue des coles
noralistes et nolibrales Us. Elle s'inspire davantage de l'Ecole anglaise. Deux objets
principaux dans ses recherches : la rsolution des conflits et les effets de la guerre sur les
populations civiles.
Une de ses contributions fondamentales aux thories de la scurit est de conserver une
perspective sociologique sur diffrents aspects de la guerre. La guerre n'est donc pas
considre comme un phnomne naturel ou transhistorique mais comme une phnomne
sociologique. On peut donc isoler ses composantes et ainsi laborer des formes de
rsolutions pacifiques des conflits.
Cette cole a la volont d'enrichir la conception de la scurit qui est souvent rduite en
termes militaires (cf. Ralistes et noralistes). Elle s'intresse aux dimensions politique,
socitale, environnementale et conomique de la scurit. Cela amne l'apparition de
nouveaux objets : immigration, religion, ...
Le concept de scurit socitale de Waever est prendre dans le contexte de mondialisation
et de l'largissement de l'Europe. Ces processus amnent des enjeux qui dpassent le
cadre national. Pour Waever, il est donc ncessaire de thoriser la scurit sous des traits
culturels, dmographiques et identitaires pour la reproduction de la socit. Il inclut la culture
et l'identit dans les tudes de scurit, il se dmarque du noralisme.
Dans la perspective de Buzan, Waever et de Wilde, il faut remettre en question la conception
traditionnelle de la scurit et les pratique sociales et institutionnelles de la scurisation.
Intrt la scurit comme une pratique discursive performative, elle n'a donc rien de
naturel. Elle s'inscrit dans des discours et des pratiques institutionnelles.
Ce programme de recherche s'inspire des dveloppement de la thorie du langage ordinaire,
par la changement de registre. Les approches traditionnelles de la scurit cherchent
dfinir la scurit en soi, comme un objet. Les thoriciens constructivistes de l'Ecole de
Copenhague ouvrent un domaine de recherche sur la faon dont la scurit est dfinie par
des experts qui se trouvent dans un contexte institutionnel dtermin. En dfinissant la
scurit, ils agissent sur le monde.
L'tude des dynamiques, dsigne par les concepts de scurisation et dscurisation par
Waever, devient une composante centrale des travaux inspirs de cette cole.
Scurisation : l'ensemble des pratiques discursives dont l'nonciation scurise un
enjeu ou un objet de la politique intrieure (l'immigration) ou extrieure (le terrorisme)
des Etats. Ds qu'un enjeu est scuris , il fait partie du domaine des
gestionnaires de la scurit et plus de l'exercice dmocratique lgalement institu.
Dscurisation : prise de conscience thique et rflexive des risques que font peser
les processus discursifs de scurisation sur l'exercice dmocratique.
L'Ecole de Copenhague met l'accent sur le caractre socialement construit de la scurit et
de la menace. C'est donc une approche constructiviste. Elle a permis d'lever le niveau de
rflexivit des approches traditionnelles de la scurit. Cependant, la faon d'apprhender la
scurit socitale n'est pas si diffrente que celle du noralisme. La conception de la
socit comme un tout dot d'intentions et de caractristiques essentielles est
problmatique, elle s'expose au risque de reproduire la conception moniste de l'Etat de la
thorie noraliste en l'appliquant la socit. De plus, ce concept ne rend pas compte des
dynamiques de formations identitaires.
La recherche de l'Ecole de Copenhague aboutit sur 2 voies (porteuses et contradictoires) :
Ouverture sur une conception rflexive de la scurit. Celle-ci est perue comme une
pratique sociale construite de faon intersubjective, dont les stratgies discursives
doivent tre rvles par l'analyse. (cf. poststructuralistes)
Elargissement des conceptions de la scurit des domaines absents en RI.
L'Ecole de Copenhague, en cherchant scuriser ces nouveaux objets, scurise peut-tre
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plus qu'elle ne dscurise. Exemple avec l'immigration : scurisation comme une menace de
la socit ou pas.
Dilemme de la scurit : Pour l'approche raliste, le dilemme de scurit est une
consquence de l'anarchie. Dans l'analyse, ce concept reprend la notion d'Etat de nature de
Hobbes et la transpose au systme international : les Etats ne peuvent compter que sur euxmmes pour assurer leur survie. Selon les ralistes et les noralistes, les Etats sont dots
d'une rationalit qui leur permet d'tablir une bonne adquation entre la fin recherche (la
survie) et les moyens utiliss (acquisition de capacit militaire, quilibre des puissances,
alliances).
Selon JH Herz, le dilemme de scurit pos par l'anarchie apparat parce que toutes les
tentatives d'un Etat pour accroitre sa scurit peuvent tre juges par les autres Etats
comme un accroissement de leur propre inscurit. Ce concept repose sur un paradoxe : en
augmentant sa scurit, un Etat diminue celle des autres, qui pourrait leur tour augmenter
leur scurit et diminuer celle de cet Etat. Cette surenchre amne penser les RI comme
un jeu somme nulle, dans lequel les Etats sont pris dans un cercle vicieux.
Dans la perspective raliste, ce dilemme est insurmontable. Mme si aucun Etat n'a
d'intentions agressives, l'inscurit domine. De plus, mme si ses intentions sont connues,
elles peuvent changer dans le temps. Il y a tout de mme un intrt cooprer selon Jervis,
lorsque les cots et incertitudes de la guerre sont plus levs que ceux de la coopration.
Buzan : concept de power-security dilemma . Il repose sur la distinction entre puissance
et scurit.
Selon K Booth (perspective critique de la scurit) le dilemme de scurit n'est pas une
fatalit systmique du systme international. Il reflte les pratiques d'agents qui vhiculent
cette vision du monde et qui assurent la reproduction de l'inscurit de tous. Des pratiques
sociales diffrentes, reposant sur des comprhensions intersubjectives, pourraient favoriser
la coopration plutt que la comptition.
Selon PG Cerny, la mondialisation a contribu l'mergence d'un nouveau dilemme de la
scurit, en diminuant la lgitimit et l'autorit de l'Etat. L'rosion des capacits de l'Etatnation ou la fragmentation des identits vont amener un systme international nomdival caractris par un dsordre durable qu'aucune politique d'quilibre des
puissances ne pourra attnuer.
Prolifration et non-prolifration : Ce terme renvoie la dissmination :
Des armes de destruction massive (surtout nuclaires mais aussi bactriologiques et
chimiques).
De leurs vecteurs ariens et balistiques.
Des moyens de contrle, de commandement et de communications de ces armes.
De la diffusion des savoirs et des techniques ncessaires leur production et leur
mise en oeuvre.
Ces concepts sont prsents depuis la fin de la Guerre froide. Dans les dbats, ils ont
supplant les enjeux relatifs au dsarmement et la matrise des armements (arms control).
La prolifration est devenu un enjeu international, car de plus en plus de pays se sont dot
d'armes nuclaires (1er : Usa 1945). Certains pays disent en disposer et d'autres ont
renonc (liste voir le concept page 436).
Les problmes que pose cette dissmination :
Vaste quantit de matriel.
Conditions de stockage parfois prcaires (en Russie notamment).
Rseaux de prolifration privs (Pakistan).
Accs des matriaux radioactifs des pays ou de groupes pas en mesure
auparavant.
La lutte contre la prolifration est lgitime par l'ONU et est un objectif prioritaire dans la
politique extrieure des USA.
Enjeux politiques et stratgiques de la prolifration amnent des dsaccords. Polmique
entre PM Gallois et R. Aron.
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main notamment sur des menaces internes et externes prvalant dans certaines rgions o
de par linstabilit politique locale, lEtat est incapable de grer de multiples menaces
transnationales, tant lui-mme une menace pour sa population. Enfin, les tudes critiques
de la scurit mettent laccent sur le fait que les menaces et les rponses ces dernires
sont construites plutt que naturelles et dtermines par des conditions matrielles
objectives (voir scurisation). En mettant la focale sur limportance des positions stratgiques
des spcialistes de la scurit interrogeant ainsi les processus sociopolitiques et les rapports
de pouvoir qui sous-tendent la production de ces discours dominant. Par ce moyen, ce type
dtudes parvinrent sortir les proccupations de scurit hors du cadre limitatif de
lanarchie et montre quel point lEtat peut tre considr comme une des sources
principales de linscurit.
Scurisation : Dire et crire un enjeu de scurit nest jamais un acte innocent ou neutre,
mais il peut sagir dune stratgie politique des fins multiples. Lorsquun objet semble
constituer un enjeu de scurit, les lites peuvent avoir recours au processus de scurisation
afin de construire une ralit sociale devenant objet de scurit. Dans ce contexte, la
scurit est un concept flou qui ne reflte pas seulement une ralit externe et objective
mais bien une dfinition subjective dun objet qui, pos comme menace vient tre peru
comme menace par laudience cible, et ce au travers notamment de performatifs et dactes
de langage ou encore dimages qui permettent la circulation rhtorique des actes de scurit
et celles des reprsentations visuelles.
Par ce concept, on sort peu peu des tudes de scurit orientes uniquement sur la
dfense et la stratgie, pour se concentrer sur les frontires artificielles entre les tudes de la
scurit et les secteurs politiques, conomiques et autres, en montrant notamment laspect
socialement construit et non objectif des menaces la scurit. On se demande notamment
pourquoi certains enjeux sociaux sont scuriss et politiss. Il sagit donc dune approche
rflexive de la scurit, face lapproche instrumentale traditionnelle, qui se penche sur le
couple scurit-inscurit en examinant son processus de construction et de transformation,
de manire permettre une certaine conscientisation sociale pouvant gnrer des actions
positives.
Scurit humaine : La scurit humaine remet en cause plusieurs principes de lordre
westphalien, la dfense de la souverainet tatique et la non-ingrence dans les affaires
intrieures, en accordant plus de poids la scurit des individus sur ceux des Etats. Les
diffrents courrant thoriques de ce genre dtudes constatent que la frontire tatique ne
constitue pas un frein la protection effective des populations vulnrables. Un tel
phnomne peut notamment merger lorsquun Etat est lgalement reconnu sans avoir la
moindre lgitimit aux yeux des populations dans les territoires dont ils revendiquent
lautorit. On peut dfinir ds lors la scurit humaine labsence de menace constante
lencontre des droit et la scurit des personnes, voire de leur vie. Dans ce sens, le PNUD
propose sept lments scuritaires distincts : conomique, alimentaire, sanitaire,
environnemental, personnelle, communautaire et politique. La scurit humaine part du
principe de linterdpendance entre la violence, le dveloppement et la gouvernance, et
suppose la construction dun nouvel ordre mondial dans lequel les individus sinscrivent au
cur des proccupations de politiques internationale. Il sagirait donc de faire une approche
globale prenant en compte la fois la scurit internationale, la scurit tatique et celle des
individus. Comme moyen daction, on cherche rendre possible lintervention de la
communaut internationale plus rapide et efficace, ainsi que de renforcer laction et la
responsabilit des diffrents acteurs tatiques et non tatiques. De cette rflexion est
notamment n la CIISE (commission internationale de lintervention et de la souverainet
des Etats) dont lobjectif de surveiller les tats et de relever la responsabilit internationale
quant aux exactions commises en leur sein qui peut dboucher sur des sanctions, voire une
intervention conditionnes certains principes humanistes. Les principales critiques de la
scurit humaines mettent en exergue lampleur de la tche accomplir et lutopisme
apparent dont il puisse tre le reflet. Aussi, on reproche au PNUD de donner une dfinition
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de ce concept si large quelle ne veuille rien dire du tout. Enfin, certain soulvent la difficile
rconciliation entre la scurit humaine et lexercice de la souverainet et de non-ingrence
(en prenant le cas de la Chine ou de la Russie par exemple. Pour certains, la scurit
humaine constitue la rponse imparfaite dune partie de la communaut internationale des
enjeux contemporains nouveaux, ncessitant des solutions nouvelles.
La stratgie
Armes de destruction massives : Un objet ltal cr pour tuer une bonne quantit de
personnes en une seule utilisation ; il ne discrimine pas entre civils et militaires. Objectif :
toucher le plus grand nombre de monde et occasionner des dgts matriels importants et
durables. LADM peut tre de composant chimique, bactriologique, ou nuclaire. Celui qui
utilise donc un tel engin doit sattendre une riposte aussi violente de la part de son
adversaire, si nanmoins celui-ci a survcu afin de dlivrer de telles reprsailles. Mais
malgr leur potentiel destructeur, les ADM sont tout de mme moins mortels que les armes
conventionnelles. Lenvironnement scuritaire a chang depuis la fin de la putain de Guerre
Froide ; on est pass du premier ge nuclaire un second dans lequel les USA et autres
puissances nuclaires font face aux dfis poss par les Rogue States (ayant ou voulant avoir
des ADM) et les groupes non tatiques (terroristes souponns aussi de vouloir en avoir).
Durant les 90 ce second ge continue tre rgul avec les outils et habitudes hrits de la
Guerre froide, Washington et Moscow signent des accords et des traits (voir concept
dissuasion avec les notions de ABM) afin de rduire larsenal stratgique des deux pays
(Strategic Amrs Reduction Treaty - START), ou de limiter le nombre dogive oprationnelles
(SALT voir aussi Dissuasion) lassise du dialogue entre superpuissances. Jusqu la
dnonciation du trait ABM par ladministration G.W.Bush et sa dcision de dployer le
bouclier anti-missile, lenjeu des ADM donnait une impression dtre au second plan des
stratgies de dfense, laissant ainsi la place la tentative de rgulation des affaires
internationales par le biais darmes conventionnelles.
La dnonciation de ce trait a marqu un srieux tournant dans ce dossier. Pour les
stratges amricains, les ADM continuent tre attrayantes aux yeux des tats aux
ambitions rgionales dclares (ex : Irak, Iran, Core du Nord, Syrie). Face cette situation,
les pays les mieux munis en nuclaire (ex : GB, US, Russie, Chine, France, etc.) ont
radapt leur doctrines et leurs quipements, ainsi ils remettent la logique de la dissuasion
au got du jour. Du coup, un des principes du premier ge nuclaire est raffirm : le
meilleur moyen de prvenir et de riposter une attaque par le biais des ADM est encore
dutiliser dautre ADM, servant toujours dissuader ou punir ladversaire. Elles sont utilises
si recours tout autre systme de dfense est quelque peu dfaillant ou si un des acteurs
est incapable de rivaliser avec son ennemis. Les ADM reprsentent aujourdhui, pour
nombre dtats, un moyen privilgi de rtablir un quilibre stratgique avec les USA et leurs
allis dont la supriorit au niveau darmements conventionnels est certifie. On ne peut pas
savoir si les diffrentes ADM se valent sur un plan stratgique, mais sur un court terme, leurs
effets sont certes diffrents ; donc la rponse apporte par un tat, suite une attaque
bactriologique sera diffrente de celle atomique, etc.
Cependant, on sentend dire que les armes chimiques ou biologiques sont plus
sduisantes pour les acteurs nayant pas les mmes moyens que ceux de grandes
puissances militaires, car elles sont peu coteuses dvelopper, efficaces et difficiles
contrer ou dtecter, elles peuvent aussi avoir un impact psychologique plus grand que celui
des atomiques. Les ADM chimiques ont aussi montr leur efficacit sur un champ de
bataille, lorsque celles-ci sont utilises sur les troupes armes (ex : GM1 et guerre Iran-Irak).
La prolifration et les risques lis aux ADM sont une proccupation dans les Relations
internationales depuis la bombe A de Hiroshima et Nagasaki de nombreux traits ont t
adopt avec un succs relatif (ex pour les ADM atomiques : le trait de non prolifration
nuclaire 70 le but en t de prvenir la prolifration des armes nuclaires et dencourager
la coopration pour un usage civil de cette nergie ; le trait dinterdiction complte des
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essais nuclaires. Pour les autres types de ADM : la Convention sur les armes chimiques
adopte en 92 ; la Convention sur les armes biologiques en vigueur depuis 75), ces
traits, il faut ajouter ceux qui touchent galement les vecteurs servant au transport de ces
armes ainsi que les quipement permettant de les contrer, car crainte par rapport
laccessibilit accrue la technologie des missiles (ex : en 87, le Rgime de contrle de la
technologie des missiles RCTM limiter les possibilits pour un pays daccder cette
technologie ou dvelopper de nouveaux vecteurs), pour ce faire, il faut effectuer des
contrles et renforcer les modalits de surveillance des exportations des pays membres du
rgimes sur la base de liste commune. Les dispositifs de dfense antimissile sont une
catgorie darmes particulires, car ils concernent les armes conventionnelles et les ADM,
qui essayent protger le territoire contre les missiles porteurs de bombes sales.
Le trait ABM occupe trs souvent la scne mdiatique. Sign et entr en vigueur en 72, il
empchait que 2 pays entreprennent la construction dun systme national de dfense
antimissile balistique stratgique, et limitait le dveloppement et dploiement des missiles de
dfense. Son principe tait de rduire gentiment les capacits de dfense antimissiles des 2
grandes puissances (si jamais voir aussi dissuasion). Il est certain que le monde actuel est
sous la menace de la prolifration du nuclaire et de la technologie de missile. Mme si les
tats de laxe du mal 1 ne peuvent pas attaquer les USA (car nont pas de missiles
intercontinentaux), ils peuvent menacer les tats allis dEurope, dAsie et du Moyen-Orient,
ou encore frapper les troupes amricaines dploye dans le monde.
La perspective de rguler le monde par les simples armes conventionnelles a disparu face
au dterminisme de quelques acteurs de se procurer des ADM, cette illusion sajoute un
phnomne trs important, bien que moins connu : les influx budgtaires du dbut des 00
aux USA ont cr les conditions permettant un avancement des programmes de
modernisation de ces armements, dont lvolution vers des usages tactiques (les Bunker
Busters). Nous sommes dans une nouvelle gnration darmes nuclaires. De ce fait, les
ADM semblent sinscrire, pour longtemps et fermement, dans le contexte stratgique du
XXIme sicle.
Dfense : Renvoie aux activits de ltat visant protger le territoire national contre une
agression extrieure. Mais cette dfinition est trs court et ne recouvre pas tout ce qui doit
tre mis l-dessous. La dfense est aussi trs souvent utilises comme un synonyme de
scurit, ce qui est faux, car les deux notions sont interrelies mais rfrent des
dimensions diffrentes. La Scurit tant plus gnrale englobant les dimensions
conomique ; lenvironnement et lidentit. Quant la Dfense, elle est un des aspects de la
Scurit, cependant central et est au cur des politiques de Scurit Nationale. La Dfense
ne se limite pas quaux aspects militaires ; elle contient galement des ramifications aux
plans socioconomiques et politiques.
Aspects Thoriques De La Dfense : Thoriquement parlant, ce concept est li au courant
Raliste en relations internationales. La dfense est tourne vers lextrieur, elle prend ses
assises entre les affaires internes de ltat et la politique internationale. Dans un contexte
dAnarchie (donc incertitude et ventuelle attaque extrieure), ltat doit assurer la survie, la
prservation de son territoire et de sa Souverainet. Donc la Dfense doit assurer la scurit
nationaleprserver ltat contre les attaques extrieures afin de garantir la survie de ltat
dans un environnement international ; du coup pour les Ralistes, ce concept est du
domaine de la haute politique [high Politics]. Dans ce cadre thorique, la survie de ltat
dpend de sa capacit maintenir une puissance militaire suffisante pour dissuader les
autres de lagresser. Par consquent, la Dfense correspond un instrument militaire reflet
de la Puissance de ltat de dissuasion et de protection [du territoire national] ; elle
correspond galement un instrument de la Puissance tatique autre concept raliste.
La Dfense renvoie la notion de Menace. Cette dernire est invitablement lie la triade
westphalienne (au lien entre tat-nation, territoire et souverainet). La mission de la Dfense
est de contrer toute menace susceptible dbranler lintgrit territoriale dun pays ainsi que
1
Axis of Evil les principaux figurants sont : Iran, Lybie, Core du Nord, Syrie.
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P.ex. Laction des corporations militaires prives , nouvelle forme de mercenariat, en Irak.
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des moyens classiques auraient cot trop cher (car supriorit numrique des troupes du
pacte de Varsovie), donc la solution fut de dployer un arsenal nuclaire lOuest du rideau
de Fer naissance de lide du parapluie nuclaire .
La guerre de Core a aussi jou un rle dans lvolution du contexte stratgique global.
Ladministration Eisenhower (53-61) a laiss entendre quelle serait capable duser de
larme atomique contre le Core du Nord et aussi contre la Chine afin den finir avec les
combats ; peu de temps aprs cette dclaration, les protagonistes du conflit ont sign un
armistice, sans dmontrer que la menace de larme nuclaire y soit pour quelque chose. Le
prsident a ensuite formalis sa position quant lusage de cette arme travers la doctrine
Dulles, prvoyant ainsi une riposte totale, massive et sans sanctuaire une agression contre
les USA et leurs allis. Dans cette optique, les armes atomiques ntaient plus considres
comme solution de dernier recours, mais bien une solution ds que les USA la jugeaient
utile. Avec larrive de Kennedy au pouvoir, et la doctrine McNamara dite rponse
flexible , les choses ont chang. Cette nouvelle orientation laissait une marge de
manuvre aux dcideurs privilgiant une riposte graduelle (des armes conventionnelles aux
armes nuclaires tactiques) elles redeviennent ds lors une solution de dernier recours.
La doctrine McNamara est une mise en forme des ides de Kahn et Kissinger dfendant
lide de dissuasion sans forcment que les 2 supergrands recourent la guerre nuclaire
totale. La rponse flexible a permis des traits tels que : ABM (Anti-Ballistic Missile) ;
SALT (Strategic Arms Limitation Talks) soient signs dans les 70. Grce ces traits,
Moscow et Washington sentendaient 1)pour maintenir un niveau de vulnrabilit face aux
attaques adverses en limitant la mise en place de mcanismes de dfense contre des
frappes nuclaires (ABM), et 2)pour limiter leur arsenal atomique afin de ne pas mettre en
cause la destruction mutuelle assure (MAD Mutual Assured Destruction). De ce fait la
dissuasion fonctionnait selon ce principe : un acteur devait penser que toute agression ne
peut se traduire que par la destruction de tous ; il ny a rien esprer de loffensive contre
ladversaire.
La dcision de ladministration Reagan de poursuivre le projet Strategic Defense Initiative
(SDI connu sous le nom de Guerre des toiles) a marqu un changement dans la manire
de concevoir la dissuasion, car la SDI avait pour but de mettre le territoire amricain labri
des attaques par missile intercontinental, ce qui allait contre les fondements de la MAD. Les
dtracteurs de la Guerre de toiles y voyaient un facteur dstabilisateur de lquilibre
stratgiqueun lment de nature semer le doute dans lesprit des dirigeantes sovitiques
quant leur capacit de dissuader les US de les attaquer. Ils disaient aussi que les US, se
sentant trop labri seraient plus facilement tent duser de larme nuclaire en premier lieu.
Bien que moins prminente dans les politiques de dfense depuis la chute de lUnion
Sovitique en 91, la notion de dissuasion continue occuper une place importante. Les
thories et les politiques gouvernementales continuent raffirmer les principes de cette
notion, mme sil ny pas dennemi clairement dfini (hormis les tats suspects de vouloir
de doter des armes de destruction massive les Rogue States tats Voyous).
Durant la dcennie post-Guerre Froide et post- 9/11, on stait aperu que larme nuclaire
ne suffisait plus garantir la dissuasion. Ces dernires annes, on a vu de plus en plus de
pays voulant se procurer les ADM4 (nuclaire, chimique, biologique, etc.) et les moyens de
les projeter (technologie des missiles). Tous ces lments remettent en doute la rationalit
fondatrice du principe de dissuasion (ex : un terroriste ne penserait pas priori si les risques
encourus vaillent la peine en comparaison avec les gains retirer de son acte).
La dissuasion est galement un processus psychologique et discursif. Il faut un peu que les
acteurs sentendent pour se dissuader. Raymond Aron : ltre humain est capable de
causer rationnellement sa propre perte (et surtout de laccepter) sil a la certitude
demporter son ennemi avec lui. La dissuasion repose sur le postulat que les gouvernements
partagent une conception similaire de ce qui est un moyen raisonnable datteindre ses
objectifs en politique trangre. La dissuasion est plus quun rapport cot/bnfice, elle est
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une norme intersubjective (notion prise par le constructivisme) code que les protagonistes
doivent reconnatre comme valide afin que la dissuasion opre efficacement.
Le raisonnement circulaire autour duquel fonctionnait la dissuasion, durant la Guerre Froide
(chaque chef est rationnellement dissuad dagir par crainte des reprsailles, et seuls des
gens rationnels accdent la fonction de hauts dirigeants) est remis en cause. Cette
contestation est plus remarquable dans les 90. De rcents travaux effectus suite
louverture des archives sovitiques ont permis de voir que les processus dcisionnels des
pays en ce qui concernait la question nuclaire avaient laiss une place considrable aux
facteurs idologiques au dtriment dlments rationnels et pragmatiques crs par
lOccident.
Les dcisions amricaines quant au dploiement de leur bouclier anti-missile, avec la guerre
dIrak et de lAfghanistan, soulvent des questionnements quant au visage de la dissuasion
et la manire de lassurer. La dissuasion semble tre impossible atteindre court terme.
La suprmatie des US na pas suffit faire renoncer certains acteurs sattaquer aux
intrts des Amricains et ceux de leurs allis. Quoi quil en soit, la situation actuelle incite
revoir profondment de concept de dissuasion.
Gurilla : Tout type de mouvement dinsurrection arme qui se mobilise contre le pouvoir
officiel en place , larme des faibles . Les stratgies de gurilla sappuient sur la surprise,
la harclement, lintimidation et le terrorisme. Il existe plus de 400 groupes arms non
tatiques actifs, rpartis dans 90 pays.
Le terme gurilla signifie petite guerre et apparat pendant la guerre dEspagne (18081813) quand des mouvements civils de larme irrgulire espagnole luttaient contre les
troupes de Napolon. Peut tre dsign par les termes rsistance , rbellion ,
rvolution , etc.
Distinction entre gurilla :
Traditionnelle : premires gurillas patriotiques menes par une force militaire
limite dans le but de restaurer une situation ou un ordre pass.
Rvolutionnaire : sert un objectif stratgique long terme : semparer du pouvoir.
Moderne : gurillas nes depuis 1945, fin de colonisation et monte du
nationalisme dans le Tiers-Monde. La croisade amricaine contre Laxe du Mal a
transform plusieurs gurillas politiques actives en organisations criminelles
identifies actuellement comme terroristes .
Caractristiques :
Confrontes aux forces armes rgulires du gouvernement en place = relation du
faible au fort.
Requirent lappui populaire pour survivre et crotre.
Elles utilisent des stratgies militaires irrgulires bases sur la mobilit et la
surprise.
Elles se droulent gnralement en territoire ennemi, parfois partir de sanctuaire
ltranger.
Hirarchie semblable celle des armes traditionnelles
Fondes par un individu charismatique ou un noyau militaire mobilisant les troupes.
Les premires gurillas datent de 5'600 ans5. Dans les gurillas modernes notoires, on
trouve celle de Lawrence dArabie, qui a dirig un mouvement de combattants irrguliers
pour lutter contre loccupation de la Turquie lors de la 1GM. Plus tard, la gurilla
rvolutionnaire communiste conduite par Mao Tse Tung, qui influena dautres mouvements
comme celui de Ho Chi Minh au Vietnam ou de Che Guevara et Fidel Castro.
Phases du mouvement de gurilla :
La subversion : premire phase, marque par un mobilisation populaire contre les
politiques en place. Phase non-violente, le mouvement tente dobtenir le soutien de la
population.
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Quand lempereur chinois Huang de la dynastie Han a utilis la gurilla pour repousser larme de Tsi Yao de la
dynastie Miao (HYPER IMPORTANT).
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Pense stratgique : Source (2000 ans): penseurs civils et militaires qui traitent de la
guerre, de sa conduite et ses effets (Sun Tsu, Machiavel, Clausewitz). Comporte
traditionnellement 3 domaines dtude distincts qui correspondent aux diffrentes
dimensions de laction militaire : terrestre, navale et arienne + (depuis le 20e) les guerres
non conventionnelles (gurilla, terrorisme, arme nuclaire).
Etude des principes qui permettraient dassurer la victoire ceux qui les appliquent.
Pour les guerres terrestres :
Offensive (Napolon, Clausewitz, thoriciens de la Blitzkrieg) : guerre doit tre
mene de manire agressive en recherchant la bataille dcisive pour abattre lennemi
dun coup. Importance aux aspects matriel et logistique, qui conditionnent la victoire.
Dfensive (Sun Tzu, Liddell Hart) : accent sur les faons de vaincre moindre cot.
Recours des stratgies indirectes et aux ruses pour contourner les dfenses de
lennemi et le frapper l ou il est le plus faible. Gagner la guerre sans livrer bataille.
Pour les guerres maritimes (Mahan) : but : acquisition de la puissance maritime. La
puissance navale sert assurer la scurit maritime du pays mais aussi promouvoir ses
intrts politiques et conomiques au niveau mondial. Actuellement, avec la disparition des
grandes flottes militaires, la pense stratgique sest tourne vers les oprations amphibie et
la projection de la force militaire de la mer vers la terre.
Puissance arienne (Douhet) : objet le plus rcent de la pense stratgique. Avantage
considrable si matrise de lespace arien. Permet de frapper directement une socit
ennemie, dtruisant ses infrastructures conomico-militaires et dmoralisant sa population.
Concept de bombardement stratgique (2GM) mais a pris toute sa signification lpoque de
la dissuasion nuclaire, cette pense garder son attrait pour les penseurs de la rvolution
militaire dans les affaires militaires : laviation permet lobtention dune victoire rapide grce
lusage combin des armes guides et des techniques de la guerre lectronique.
Guerres non conventionnelles : notion ancienne, comprend les oprations de gurillas, les
raids, les embuscades. Renouveau avec les guerres rvolutionnaires (Mao Tse Tung, Vo
Nguyen Giap et Che Guevara).
Au cours de la Guerre froide, la pense stratgique beaucoup de reflxions sur la possibilit
de lutilisation de larme nuclaire domine par des penseurs, des thoriciens civils, des
universitaires (=> think tanks). Ex. RAND Corporation. Accent des ces tudes sur la notion
de dissuasion (donc faon dviter le recours cet armement de destruction massive des 5
grandes puissances nuclaires de lpoque). Dautres rflchissaient limpensable , la
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possibilit dune guerre nuclaire et la ncessit dlaborer une vritable stratgie qui
permettrait de survivre, sinon de sortir gagnant, si une telle situation devait se produire.
Avec la fin de la Guerre froide, et donc la disparition du risque de conflit nuclaire, la pense
stratgique sest tourne vers les questions de dsarmement, de prvention ou de limitation
de la prolifration nuclaire et dautres
Rvolution dans les affaires militaires : Un des concepts les plus tendance dans la
littrature universitaire et gouvernementales consacre au sujet des la dfense pour ces
dernires annes, et ceci est d au fait que plusieurs analystes pensaient quon allait
assister une rvolution dans les affaires de la guerre (comment la faire, etc.) cause par
les nouvelles technologies militaires et limpact quelles auraient sur les doctrines de combat
et les champs de bataille.
Le terme RAM est apparu de plus en plus souvent depuis la guerre du Golf (91), grce
notamment une grande exposition mdiatique de lefficacit de larsenal militaire amricain
la pointe de la technologie (ex : observation satellite ; avions furtifs ; frappes chirurgicale,
missiles antimissiles, etc.), nous avons l une mutation qualitative dans la manire de
conduire la guerre. Pour Alvin et Heidi Toffler (94), lhistoire militaire connat l sa troisime
rvolution majeure (la 1re : Rv ayant permis le passage du nolithique aux guerres
agraires ; la 2me : Rv conduisant ensuite aux guerres industrielles).
LIde derrire la RAM : les avances ralises dans le domaine des technologies de
linformation et du rseautage lorsquapplique au thtre des oprations conduiraient
latteinte dune supriorit informationnelle qui rduirait considrablement le Brouillard de
la guerre (notion clausewitzienne lincertitude inhrente la conduite dun conflit arm).
Par exemple, avoir des renseignements sur le nombre de soldats des adversaires et sur leur
position exacte permet aux commandants dagir rapidement et dcisivement, donc de
sassurer la victoire. La RAM saccompagne dune redfinition des objectifs de planification
militaire poursuivis par les tats. Pour Washington, ces objectifs sont de 3 ordres :
1. Sassurer de disposer de la supriorit en information (but difficile atteindre malgr
les apparences, car il implique lutilisation de divers outils de collecte de donnes
dans toutes les dimensions de lactivit militaire satellite, le drone de surveillance,
les rseaux de capteurs dissmins dans les zones de conflits, les soldats). Ces
informations tant ensuite transmisses via un rseau, comme internet, auquel tous
les acteurs du thtre dopration sont branchs et ayant accs en temps rel
nomm la guerre rseau-centre. Ce rseau permet aussi de communiquer, il y a
donc circulation de linformation entre commandement et peloton et vice-versa.
2. Les priorits sont : les effets de synergie entre tous les corps arms (arme, marine,
aviation), ou linterarmisation . la RAM incorpore dans le systme des
systmes (un tout intgr) toutes les composantes devant jouer un rle lors dune
opration (ex : des navires de guerre, des avions de dtection aroports AWACS,
des transports de troupes qui doivent sharmoniser afin de remplir leur mission). Dans
cette optique, il est essentiel de rechercher une grande compatibilit entre les
quipements afin que la RAM se ralise et aille dans le sens dune plus grande
intgration du champ de bataille.
3. Derrire la RAM il y a le projet dun mode de combat sans contact direct avec
lennemi. La vogue de la dcennie post-Guerre Froide sappuie sur la prmisse que
les quipements issus de la RAM (ciblage, prcision, etc.) permettraient datteindre et
de figer dadversaire sans sexposer son feu. Mais ceci est mis mal cause des
guerres du Kosovo, dIrak et dAfghanistan (ex : lors du retrait des troupes serbes,
Belgrade disposait encore de lessentiel des ses chars blinds alors que lOTAN
croyait quils taient quasi tous dtruits). cette difficult de mettre en place cette ide
est dmontre dans un contexte insurrectionnel de rcolte dinformation
technologiquement (ex : Irak, Afghanistan). Nanmoins, les responsables
persvrent dans cette voie, notamment via la robotisation dappareils militaires (ex :
le tlguidage des instruments de guerre).
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Ces objectifs ont eu des consquences sur les stratgies et les doctrines dutilisation des
forces armes. La RAM signifiait une transformation en profondeur des manires de faire
dans diffrents domaines de la Dfense les systmes darmes sont concevoir
diffremment ; incorporer les lments des rseaux et de systmes de communications
requis ; repenser les relations entre les corps arms en fonction de leur capacit dinteragir ;
rviser la formation du personnel.
Lenjeu Des Cots : Des arguments conomiques ont aussi favoris la RAM, tant donn
que ce concept a pris de limportance dans la priode post-Guerre Froide caractrise par
des rductions budgtaires de dfense des tats. Dabord, on pensait que toutes ces
technologies prciseraient la force des frappes et rduiraient donc les quantits requises. En
plus, des technologies cibles taient dj sur le march commercial, il fallait juste les
adapter aux besoins de la dfense, car on pensait que cela coterait moins cher que de les
dvelopper. Ensuite linterarmisation tait envisage pour gnrer des conomies en
achetant un seul systme (ex : radio) ou une seule plateforme (ex : avion) pour tous les
corps arms. Mais chaque corps voulait son propre quipement ce qui gnrait des
querelles et des cots normes aux USA. Dans les 90, cause des cots exorbitants
gnrs par le dveloppement du chasseur de nouvelle gnration de Lockheed-Martin (le
fameux F-22), ladministration amricaine impose la Navy ainsi qu Air Force un modle
commun : le Joint Strike Fighter. Le but : rduire les cots des appareils forte densit
technologique en haussant les sries produites et par consquent les conomies dchelle.
La RAM devait permettre darrimer les performances du secteur de la dfense sur celles du
secteur civil ce quon appelle rvolution dans la manire de faire des affaires . La
structure administrative devait progresser dans la mme logique que les technologies
dinformation et le traitement de donnes, donc rendre plus agile, rapide et flexible les
armes ; donc dgraisser les organisations civiles soutenant la dfense ; adopter des modes
de gestions copis des pratiques du secteur priv (ex : gestion axe sur la performance) ;
privatiser plusieurs services raliss jadis par des fonctionnaires de la dfense ou des
militaires.
Lenjeu De La Menace : La RAM signifie aussi une nouvelle interprtation de la menace
(Marcelli, 97). En plaant la supriorit technologique des quipements conventionnels au
centre des doctrines et stratgie, la RAM propulse une course aux armements nouveaux.
Chaque technologie de lautre est potentiellement dangereuse et donc incite lautre en
avoir une plus performante afin de garder une supriorit en termes de technologie (ex : la
Chine sest prmunie des systmes tueurs de satellites afin de contrer le bouclier antimissile
amricain).
Aprs vingt ans de son apparition dans la littrature et les programmes de dfense, la RAM
na pas ralise toutes ses promesses (ex : les difficults, rencontres par les USA et leurs
allis, dans leur guerre contre le terrorisme, en tmoignent). Nonobstant ce, le concept RAM
eut de lemprise sur les dcideurs dans le domaine de la dfense, afin de modifier les
quipements militaires et la faon de concevoir les conflits. Ce concept a faonn les
grandes lignes ayant orientes lvolution du champ de bataille, au moins, de la 1re moiti
du XXIme sicle
Intgration et rgionalisme
Intgration : Concept apparent la notion de interdpendance , il souffre des mmes
problmes dambigit. Lintgration est : a) une explication dun processus dans les
relations internationales ; et b) une prescription pour rsoudre les conflits mondiaux et
rgionaux. Lexemple dune intgration rgionale russie est LUnion europenne (une
rfrence pour les zones de libre-change faibles et lunion douanire). Dans la littrature,
on accentu le fait que lintgration est un processus volontaire, bien que lintgration
coercitive soit encore largement oprationnelle. On divise lintgration en trois types, chacun
dfini en termes des buts quil vise :
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Premirement, lintgration des territoires jadis spars en un seul tat ; cration dune
identit nationale et de loyaut unique et commune. Ce type est responsable de la cration
de certains tats-Nations modernes (ex : UK ; US ; Indonsie, Malaisie, and so on). La
tendance des quatres dernires dcennies tait plutt celle de la dsintgration des entits
nationales existantes (ex : la Tchcoslovaquie et la Yougoslavie).
Deuximement, lintgration rgionale dont le but est : une plus grande coopration entre les
tats de la rgion (ex : lUE; lASEAN; lECO; lOTAN). Laccent est mis ici sur la mise en
commun la souverainet (la souverainet combine) ; et lefficacit rsultante de la
coopration au sujet des proccupations, telles que la scurit ; la politique
conomique ou le dveloppement . Pour des observateurs, cette intgration aura pour
rsultat la cration de Super-tats rgionaux. Pour dautres, le but est plutt la cration
dentits politiques spares, qui ne soit ni des Super-tats ni une conglomration dtats.
Ce qui est souvent ignor par la littrature est le succs des petits accords bi- voire
trilatraux (ex : lunion douanire entre le UK et lIrlande ; lunion douanire trilatrale du
BENELUX) ces accords ont eu lieu malgr lhistoire hostile partage par ces
protagonistes. Dans une certaine mesure, la trilatrale NAFTA a plus en commun avec les
unions douanires quavec lUE ou lASEAN.
Troisimement, renvoie lintgration dans les normes mondiales dominantes : sociales,
conomiques, culturelles et politiques ; et qui se chevauche avec les concepts associs la
Globalisation. Cette intgration renvoie aussi lOccidentalisation, depuis que lintgration
dans la socit internationale signifie lacceptation : 1) dun rgime commercial sponsoris
par lOccident ; 2) une organisation occidentale des gouvernements ; 3) une lgislation des
Droits de lHomme occidentale. Ce type ne require aucun structure organisationnelle, ses
aspect sont promus par des organisations telles que OMC, la BM, et le FMI.
Le concept dintgration ne peut pas tre dbattu sans se rfrencer son oppos : la
Dsintgration, pour cela il y a deux raisons : 1) la dsintgration dfinie le but ultime de, et
donc la campagne idologique pour, lintgration (ex : la peur de la dsintgration politique et
conomique a impuls lintgration europenne dans les 30). 2) Lintgration peut aussi tre
un agent de dsintgration. Ce danger est ignor par ceux qui sopposent au Fdralisme
rgional, qui regroupe des tats en une rgion au dtriment des liens avec les entits en
dehors de la rgion (ex : les liens plus proches entre la GB avec le reste de lEurope a caus
des problmes pour ses liens conomiques troits avec la Nouvelle-Zlande).
Lintgration peut donc tre une force particulirement destructive qui branle les autres
formes dintgration. Pour cette raison, les avocats du Fonctionnalisme insistent plus sur le
dveloppement des liens transnationaux et la provision du Welfare que sur lintgration,
comme rfrence pour le succs de leur forme fonctionnelle alternative du gouvernement.
Rgionalisme : Cette notion doit se comprendre dans un contexte de multiplication
daccords conomiques rgionaux et multilatraux. Donc rfre la problmatique de
lintgration conomique. Il faut distinguer le terme rgionalisation : une tendance
empirique dintensification localise rgionalement des flux conomiques, culturels,
financiers, etc. de la notion de rgionalisme renvoyant la tendance politique de rguler
ou de tirer profit de ces flux. Dans les analyses dconomie politique, ce concept rfre
deux ralits : 1) une dimension infranationale (ex : coopration entre deux rgions dun tat
ou plusieurs tats) ; 2) une dimension internationale ou intertatique (coopration entre
plusieurs tats dune mme rgion, souvent sur du mme continent. Ex : lAmrique du Nord
travers lALENA). Le rgionalisme soppose la notion de multilatralisme, car il renvoie
la coopration rgionale et non globale. Les analyses faites sur le rgionalisme (approches
noraliste et institutionnaliste nolibrale) se concentrent sur la rgion en termes despace
international ; en revanche, les thories critiques essayent de comprendre le dynamisme
existant entre la rgion et la sous-rgion nationale. La littrature du rgionalisme
intertatique notamment les travaux de Jacob Viner distingue quatre formes progressives
du concept :
La zone de libre-change limination des barrires commerciales mais chaque tat
membre maintient sa propre politique commerciale ;
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Lunion douanire idem mais impliquant une politique commune aux partenaires
face aux non membre ; donc mise en place dun tarif extrieur commun TEC ;
Le march commun rfre une union douanire ou libre circulation des facteurs
de production travail, capital entre les membres ;
Lunion conomique constitue la forme la plus avance du rgionalisme ;
sorganise autour des mmes principes que le march commun mais est soumise
un contrle supranational (= une institution supranationale garantissant
lharmonisation des politiques conomiques)
Les analyses noralistes opposent rgionalisme et multilatralisme, car ils voient les
processus de rgionalisation comme une formation de blocs commerciaux antagonistes.
Mais le dveloppement rcent de ces processus dintgration conomique continentale et les
ngociations multilatrales lOMC indique que la ralit est plus complexe que ce que les
noralistes envisageaient. Si on considre que les tats poursuivent leurs stratgies sur les
fronts multilatral et rgional, un consensus pourrait se dgager sur le rgionalisme
ouvert : o larrangement institutionnel rgional vise dtendre le libre-change (ex :
comme dans lALENA ; ZLEA ; ASEAN) mais pas lintgration politique (par une institution
supranationale comme dans le cas de lUE ou Mercosur) ; o lon assisterait une
reconfiguration despaces et de stratgies diverses (ex : Canada, on se rfre son
adhsion une zone de libre-change ALENA , sa ratification daccords bilatraux Chili et Costa Rica , sa participation aux discussions et ngociations porte continentale
ZLEA, APEC et multilatrales OMC).
La mondialisation sinscrit dans une dynamique concurrentielle des firmes transnationales
pousse, de transnationalisation des rseaux de production, de libralisation des marchs
financiers, dmergence de nouvelles formes de communication. Donc, elle sest
accompagne dune mobilit du capital ; reconfiguration des forces sociales, transformation
du rle et des moyens daction de ltat. Donc la problmatique autour du rgionalisme sest
modifie par louverture des marchs et limportance des firmes transnationales, par
consquent, on repose la question du rle de ltat (dj modifi avec la monte de la droite
noconservatrice en matire de rgionalisme dans les 80). Il nest plus question de parler
dinterventionnisme bien que ltat ait un rle important dans la cration et maintien
davantage comptitifs , notamment en ce qui concerne la recherche et le dveloppement
et linnovation technologique. Pour certains auteurs, ltat devrait laborer une politique
commerciale stratgique visant appuyer les champions nationaux afin den
promouvoir la comptitivit dans le march mondial domin par les oligopoles. Ce discours
justifie les subventions et les incitatifs visant attirer les investissements des entreprises
transnationales. De ce fait, la consquence de la mondialisation est dobliger ltat
concurrencer dautres tats en ce qui concerne la cration ainsi que la promotion dun
environnement propice aux intrts des firmes transnationales.
Les discussions sur le rgionalisme et lintgration conomique se caractrisent par des
analyses voulant identifier les objectifs et les intrts derrire les stratgies que les tats
essayent de promouvoir. partir de l, certains auteurs distinguent lintgration rgionale
stimule par : 1) des impratifs conomiques ; ou 2) des impratifs politiques. Dans certains
travaux, les intrts des organisations partis politiques, syndicats, etc. sont pris en
considration. Pour les noralistes, lintgration rgionale rsulte de la poursuite par les
tats dintrts conomiques et politiques ; donc un accent est mis sur les notions de
pouvoir, intrts politiques nationaux, relations intertatiques. Pour les institutionnalistes
nolibraux, lintgration conomique rgionale est aborde en mettant laccent sur la
capacit des institutions internationales (issues des accords commerciaux rgionaux)
stimuler la coopration entre tats en essayant de rsoudre et rguler les ventuels litiges
de la monte de linterdpendance. En relations internationales, les dbats sur le
rgionalisme sont limits, donc les analyses se sont fortement appuyes sur des travaux
effectues en sciences conomiques et sociales ; lanalyse stratgique sectorielle ; la
sociologie des entreprises; dans la thorie des firmes (ex : paradigme clectique de
Dunning) et ; la nouvelle thorie du commerce international (ex : thses de Krugman). Ces
deux dernires, furent les plus fcondes. La premire: analyse les structures internes des
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Une OIG est (en distinction avec l'institution internationale) constitue d'au moins deux Etats
souverains, alors membres de l'organisation selon leur volont propre. L'OIG doit poursuivre
l'intrt commun de ses membres, et doit disposer d'une structure formelle durable.
On attribue gnralement cinq fonctions aux OIG:
1. Contribuent lgitimer les comportements grce la prise de dcision collective
2. Contrle, qui peut aller de pressions morales aux sanctions conomiques ou
militaires.
3. Lieu d'change d'information, et contribue la dfinition de problmes collectifs.
4. Milieu de socialisation pour les lites comme pour les Etats (cration de normes, etc.)
5. Fonction normative. Elles contribuent " la dfinition et l'institutionnalisation de
normes, de rgles et de principes qui vont ensuite servir de guides aux Etats afin
d'ajuster leur politique trangres" ou nationale.
Les diffrentes approches en RI n'ont pas la mme vision de la nature des OIG.
1. Ralistes. L'OIG ne serait qu'une cration des Etats, sujette aux volonts de ceux-ci.
( facteur de stabilit, puisque maintenue par l'quilibre des puissances).
2. Institutionnalistes. Les OIG peuvent permettre une plus grande stabilit et une
meilleure coopration.
3. Constructivistes. L'OIG serait un acteur en soi du systme international (autonome
des Etats qui en sont membres), disposant d'une volont propre (lieu de socialisation
des Etats)
Gouvernance : La gouvernance peut se dfinir comme lensemble des mcanismes de
gestion dun systme social en vue dassurer des objectifs communs. Le concept de
gouvernance possde deux acceptations courantes : la premire fait rfrence la
gouvernance globale et la seconde la gouvernance lintrieur des Etats. Dans un premier
temps, la gouvernance serait un mode de rsolution des problmes daction collective se
dfinissant comme tant la capacit de coordonner des activits interdpendantes et/ou de
raliser le changement sans lautorit lgale de lordonner. Dans un second temps, la notion
de gouvernance rfre bonne gouvernance qui, selon la Banque mondiale et les
diffrentes agences daide au dveloppement qui en font la promotion, signifie
essentiellement la saine gestion des affaires publiques.
Bien quelle recoupe lactivit des Etats, la gouvernance stend de faon beaucoup plus
vaste toute forme daction collective visant latteinte de buts prcis et ncessitant ldiction
de rgles ainsi que la poursuite de politiques particulires. Elle peut se comprendre comme
ltablissement et loprationnalisation dun ensemble de rgles de conduite qui dfinissent
les pratiques, assignent des rles et guident les interactions afin de traiter les problmes
collectifs.
Le concept de gouvernance suggre quune multitude dinstitutions, gouvernementales ou
non, participent la formation et au maintien de lordre international.
Rgulation : La notion de rgulation en RI renvoie un ensemble de mcanismes capable
de garantir un minimum d'ordre et de prvisibilit dans les RI selon des principes d'quilibres
dfinis collectivement.
En science politique, au niveau national, la notion de rgulation renvoie la fonction
rgulatrice de l'Etat, visant corriger les dficiences du march et produire du bien
commun (sant publique, environnement, scurit, etc.). Il s'agit donc de protger certaines
activits sociales pour amliorer l'efficacit du march. (Etat rgulateur).
Au niveau international, il s'agit de prserver le libre fonctionnement du march tout en
garantissant la fourniture des "biens publics mondiaux", ncessaires la stabilit mondiale.
Ainsi, elle vise reconsidrer la toile form par les OIG, afin de mettre en place des
nouvelles formes de gestion collectives, plus souple, moins dpendantes, etc. Ce type
d'instance tend se multiplier depuis un certain temps (BC europenne, Forum de stabilit
financire, etc.).
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Une autre approche est celle dvelopp dans la sociologie franaise, savoir la construction
des rgles dans un jeu social coopratif. Cette approche distingue deux types de rgulations
concurrentes et coexistentes:
1. Rgulation de contrle: manent des dirigeants, tentent de maintenir la situation, au
travers de rgles et de sanctions.
2. Rgulation autonome: de part les acteurs subordonns, tentant de modifier ou
contourner ces rgles.
Les rgles du jeu sont le produit de ces deux rgulations, ce qui donne naissance la
"rgulation conjointe". Cette approche est adapte aux processus internationaux, rejoignant
les thories constructivistes soulignant que les rgles ne sont pas poses de manire
permanente.
Une autre approche de la rgulation, dvelopp par des conomistes franais, considre
celle-ci comme "la manire dont un rapport social se reproduit malgr son caractre
conflictuel, contradictoire."
La problmatique pour les rgulationnistes met l'accent sur la ncessit de l'agencement de
l'activit d'une quantit d'acteurs pour la rgulation de l'ordre politico-conomique mondial,
dans un contexte ou les recompositions vont plus vite que les innovations institutionnelles,
qu'il s'agisse de mouvements de capitaux, des investissements ou du commerce extrieur.
Ces diffrentes approches sont runies par le constat d'une crise de la rgulation,
caractrise par la destruction ou l'inefficacit des anciennes institutions et par la recherche
d'instances de substitution.
Organisation non gouvernementale (ONG) : Cette catgorie d'acteur rassemble toutes les
organisations but non lucratif qui ne sont pas des organismes tatiques. Elle peut tre
diffrenci selon plusieurs critre (gographique, domaine d'activit, etc.), et incluse les
organisations sportives, professionnelles, etc. (fer de lance de la socit civile).
Les ONG voient leur influence augmenter en RI (influence de gouvernements, runions
internationales, etc.) mais jouent aussi le rle d'organe de consultation pour les politiques et
projets, notamment au sein de l'ONU.
Les ONG, ne possdant pas de personnalit juridique internationale ne peuvent tre
membres d'organisations internationales. Cependant, elle sont souvent en relations avec de
grandes OIG (BM, OMC, UE, etc.). Bien que leur rle soit principalement consultatif ou
associatif, leur position en temps que reprsentant de la socit civile leur permet de
proposer un point de vue alternatif. La reconnaissance de leur expertise dans diffrents
domaines est aujourd'hui partag par la plupart des Etats, expertise dont ne peut plus se
pass certaines entreprise lors de la mise en uvre de projets.
Mme si elles se dfinissent comme non gouvernementales, les ONG ne peuvent que
difficilement se dtacher du contexte politique tatique dans lequel se trouve leur sige
(subventions tatiques, pose des limites l'action des ONG). Elles dpendent galement de
nombreux financements privs.
Il peut tre intressant de se questionner sur le rle des ONG. Sont elles des "instruments
du projet nolibral ou des bases solidaires des alternatives populaires"?
Beaucoup prennent la place de l'Etat dans certains domaines, collaborent avec des
multinationales, servent d'organes consultatifs et renforcent ainsi l'ordre mondial tabli.
D'autres adoptent des approches alternatives et dnoncent l'ordre mondial tabli. Ce
positionnement des ONG doit tre pris en compte en RI, afin de dterminer la ligne directrice
choisie, bien que certaine exceptions cette lignent peuvent tre prise, afin de se plier aux
conditionnement du financement.
Senses reprsenter la socit civile (porte-parole de la population), leur reprsentativit doit
parfois tre remis en cause, de par la poursuite de certains intrts trs spcifiques. Ces
ONG ont invitablement une incidence sur l'ordre politique.
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des autres. Pour Hecksher, la protection de lindustrie nationale, les prohibitions, les
monopoles, les rglementations montaires sont les moyens dune politique dunification et
de puissance. LEtat met donc toute sa puissance pour soutenir le commerce afin
daugmenter davantage sa richesse.
Aujourdhui, le mercantilisme continue dsigner les interventions de lEtat sur les marchs
mondiaux pour favoriser lconomie nationale au dtriment dautrui.
Les marchs ne sont pas des ralits abstraites, ils sinscrivent dans les pratiques sociales
dtermines par des rgles et des cadres juridiques. Puisque lEtat-providence fait
maintenant place un Etat comptitif qui cherche favoriser ses firmes nationales sur les
marchs mondiaux, les pratiques mercantilistes contemporaines, au-del du nationalisme
conomique traditionnel, se manifestent dabord dans les conflits quant la construction des
cadres juridiques et des rgles sociales qui sous-tendront les libres marchs mondiaux.
Mercantilisme et libralisme ne sont alors plus opposs (comme on la souvent cru) mais
bien complmentaires.
Firmes multinationales : On peut considrer comme multinationale toute firme dveloppant
une activit commerciale, industrielle, technologique, financire ou tertiaire au-del des
frontires de son pays dorigine, quelles que soient la taille et la nationalit de ses actifs
physiques et financiers et de ses effectifs employs.
Lexpansion des firmes multinationales est une manifestation caractristique de la
mondialisation. Elles sont surtout prsentes dans les secteurs du ptrole, de lautomobile, de
la chimie, de llectronique et de lagro-alimentaire. La part des services et en trs forte
augmentation du fait de la libralisation du secteur financier et de louverture progressive des
secteurs du transport arien et des tlcommunications.
Les capitaux dtenus dans un pays trangers sont des investissements directs
trangers . Ils impliquent une relation long terme, refltant ainsi un intrt durable dune
entit rsidente dun pays dorigine (linvestisseur direct) sur une entit rsidente (lentreprise
investie) dun autre pays. Depuis quelques annes, on assiste de nouvelles formes
dinvestissements internationaux avec des cooprations pousses entre firmes sous forme
de prises de participation rciproque, de filiales communes, daccords de licence, de
franchise, etc. Ces nouvelles formes dinvestissement immobilisent peu de capital et ont
tendance se substituer aux investissements directs trangers, notamment dans les pays
du Sud. Elles permettent aux firmes multinationales de contrler des socits trangres
sans apport de capital et dtre moins vulnrables aux politiques ventuellement restrictives,
voire hostiles, de lEtat daccueil.
Au fur et mesure que les multinationales largissent leurs activits et diversifient leur
implantation gographique, leur structure organisationnelle se complexifie et se transforme
en un rseau de relations multilatrales entre filiales et maison mre. Les relations
hirarchiques, maison-mre/filiales, sont remplaces par des relations verticales de
coopration entre les diffrentes units. Plus la firme est globale, plus elle dfinit une
stratgie locale et rgionale lintrieur de sa stratgie mondiale. Cette globalisation se
traduit par la mise en place dune division des tches entre les diffrents sites de production
dans une rgion donne, dans le cadre dune gestion continentale de plus en plus intgre.
A tout cela sajoute le phnomne croissant dalliance entre les firmes multinationales.
L conomie gographique se modifie une vitesse acclre sans que ni les
organisations syndicales ni les autorits publiques soient mme de matriser le processus.
Dans les pays du Nord, les vagues successives de fusions et acquisitions transnationales
ont fait passer un nombre grandissant dentreprises locales sous le contrle de capitaux
trangers. Des dcisions sont prises dans lesquelles les formes traditionnelles de
discussions employs/employeurs ne fonctionnent plus. Les solidarits anciennes tournent
vide. Les dlocalisations font craindre des licenciements et un chmage accru.
Depuis les annes 1980, dans un contexte de libralisation conomique et financire, les
restrictions aux investissements internationaux se sont assouplies partout et facilitent les
processus dcrits ci-dessus.
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La mondialisation
Frontire : La notion de frontire, lment de base du systme wesphalien, est associe
la dmarcation gographique et politique entre Etats. Elle est remise en cause par la
mondialisation (plus grande mobilit des populations, intgration rgionale, dsintgration de
certains Etats (URSS, Yougoslavie)) et la fragilit des frontires dans certains pays
dAfrique.
Dans la littrature des RI, elle est remise en cause par les thories critiques, surtout
concernant la frontire entre le systme international et la politique interne, et la distinction
entre scurit internationale et scurit intrieure (Bigo). De plus, ceci remet en cause le lien
entre frontire et identit nationale (normalement dfinie par les frontires entre Etats,
socits) frontire et socits comme synonyme dinclusion et exclusions.
Migration internationale : On parle dimmigration lorsquun individu traverse une frontire
reconnue au niveau international. Types de migrations internationale : migration dans le but
de sinstaller dfinitivement dans le pays daccueil, temporairement pour travailler ou tudier,
statut de rfugis (personnes perscutes dans leurs pays dorigine) ou encore les
clandestins.
Ltude des migrations internationales sappuie sur des thories qui privilgient les individus
en tant quacteur rationnel (approches individualistes). On sintresse alors qui migre,
pourquoi et comment, et des questions relatives lintgration en se concentrant sur les
pays dimmigration traditionnel (USA, Canada, Nouvelle-Zlande).
Ds les annes 80, apparat la thorie des systmes de migrations internationales qui
permet de comprendre les dynamiques derrire les flux migratoires. Cette approche, holiste,
tudie les transferts financiers aux pays dorigine, des rseaux informels et les politiques des
pays dorigine et de destinations qui ont un impact sur ces flux.
Les questions de migrations sont rcentes en RI. Pour les ralistes et les noralistes, la
souverainet rend les Etats capables de contrler qui peut entrer dans son territoire
migration = dordre interne.
Une des questions a trait au rle de lEtat dans le contexte dun systme international
interdpendant : les migrations posent-elles un dfi la souverainet ?LEtat est-il lacteur
principal dans les RI ?
Pour Badie, le caractre individuel des migrations est ce qui rend ces dernires
dstabilisantes pour les Etats et le systme international. Pour lui, lindividu et les
rseaux qui lentourent sont indpendants du systme international.
Zolberg propose une approche plus historique : le phnomne migratoire na pas
chang mais le contexte politique, conomique, dmographique, culturel et social a
chang. Il met laccent sur les structures et sur la faon dont les politiques tatiques
ont jou un rle dterminant dans la formation de flux migratoire lEtat=acteur
central.
- Hollifield se demande, dans une perspective dconomie politique internationale,
pourquoi les dmocraties librales occidentales narrivent pas contrler leur
immigration. Pour prserver lEtat, il faut des politiques restrictives. Ceci se heurte
la logique de libralisme dans les dmocraties occidentales. Paradoxe du
libralisme : laccroissement des changes commerciaux entre pays augmente le
besoin de main-duvre plus mobile + libralisme politique met laccent sur les droits
des individus ; ces deux facteurs contribuent affaiblir la capacit des Etats
contrler leur immigration. Retrait de lEtat (comme Badie).
Malgr leur diffrente interprtations du rle de lEtat et de sa place en RI, ces auteurs
saccordent pour dire que dans un monde toujours plus interdpendant (conomiquement),
une meilleure gestion de la migration est possible si les Etats cooprent et abandonnent un
peu de leur souverainet des rgimes internationaux.
Mondialisation : Il est utilis pour dsigner une varit de processus de transformation dans
lconomie mondiale. Ces transformations sont considres comme participant la transition
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que la croissance conomique durant le boom daprs-guerre a rendu possible les politiques
nationales dintervention keynesienne, dont le succs a permis aux politiciens de dclarer
avoir approvisionn le capitalisme.
Il faut montrer que les dbats sur la mondialisation qui parlent dun dclin de lEtat, savoir
lexpansion de lemprise des impratifs de march capitaliste. Cette universalisation du
capitalisme lchelle globale implique un processus violent de profonde transformation
sociale qui soumettent les populations aux impratifs de laccumulation du capital.
On devrait toujours garder en vue ces considrations sur la gense de la mondialisation
capitaliste, car la mondialisation ne peut tre rduite la cration dun monde plus unifi et
homogne puisque les politiques ont maintenu ou renforc les ingalits socio-conomiques,
les hirarchies, et les divisions sociales. De plus, le systme fragment de gouvernance
globale participe dune dpolitisation de la formation des politiques conomiques qui
soustrait celle-ci au contrle parlementaire. Enfin, un consensus croissant sur le fait que la
comptition conomique lchelle mondiale et la mobilit des capitaux imposent
dimportantes contraintes sur les politiques nationales.
Limpact politique et socio-conomique de la mondialisation est dautant plus dbattu que les
politiques divergent. Pour les partisans de la mondialisation, les problmes qui y sont
associs ne sont pas inhrents aux rapports capitalistes eux-mmes.
Competition state : Pour rendre un Etat plus efficace (au sens nolibral), il faut quil
intgre le march international. Le dfi pour les Etats dans un discours nolibral est de
jongler simultanment avec 4 sortes de politiques :
1. Transformer linterventionnisme macroconomique en un interventionnisme
microconomique reflt par la drgulation et la politique industrielle.
2. Changer le centre dintrt de linterventionnisme qui vise le dveloppement et la
maintenance dactivits conomiques basiques pour garder que le minimum
dautosuffisance conomique pour se concentrer sur des rponses flexibles aux
conditions concurrentielles dans un march international qui volue rapidement et de
manire diversifie.
3. Mettre laccent sur le contrle de linflation et le montarisme nolibral comme
standard de la gestion et intervention tatique.
4. Transformer le centre dintrt des partis et du gouvernement qui ne doit plus se
porter sur la maximisation de la protection sociale mais promouvoir la libre entreprise,
linnovation et le profit dans les secteurs publics et privs.
Grce au modle de lEtat comptitif, les pays disposent de diffrentes politiques nationales
avec lesquelles travailler. Le dfi pour lEtat est dacqurir le plus en faisant le moins
(mouvement New Public Management = majeure manifestation de la comptitivit
tatique). La comptition tatique volue avec la transformation du rle des politiques de
lEtat et la multiplication des rponses spcifiques au changement, qui dpend de la capacit
des Etats promouvoir les diffrentes sortes de dveloppement conomique.
Le dveloppement
Aide au dveloppement : L'aide publique au dveloppement est constitue par l'ensemble
des dons et des prts accords des conditions favorables par les pays dvelopps et les
institutions multilatrales aux pays en dveloppement. En gnral, le pays qui donne le fait
condition que le pays recevant se fournisse en biens et services auprs d'entreprises et
d'organismes du pays donneur. ( critiqu en raison du caractre goste et contre-productif
car les pays en dveloppement sont obligs de prendre ce qu'on leur propose et non ce dont
ils on besoin).
Le niveau de l'aide publique au dveloppement et son efficacit ont toujours t l'objet de
dbats considrables, Bauer l'a qualifie de dangereuse , un encouragement pour les
incomptents, les imprvoyants et les malhonntes qui renforce les ingalits locales.
Dans le sens o l'argent de l'aide public serait reu par des dirigeants corrompus et
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malhonntes qui s'en servent des fins personnelles, de prservation du pouvoir, etc. De
plus s'y ajoute la volont des pays donateurs que les pays recevant se plie l'ultralibralisme. A l'oppos les plus radicaux des thoriciens de la dpendance dnonce l'aide
publique en disant que cela enfonce les pays en dveloppement dans le sousdveloppement et prennise les relations centre/priphrie. Les ONG du dveloppement
s'insurgent elles contre la forme et non le principe. En effet, l'aide publique serait trop
lie , trop stratgique , trop oriente par les intrts des pays roches, gaspille et peu
efficace.
Durant les annes 90, l'APD a chut de 29%, cette dcennie est qualifie de dcennie
perdue du dveloppement. Les buts fixs n'ont jamais t atteints. L'ONU et la BM affirment
qu'il faudrait le double de l'aide public de l'an 2000 (57 mia) pour atteindre les objectifs fixs.
De plus, beaucoup de gens disent que les pays en dveloppement ont besoin d'aide long
terme et non d'aide court ou moyen terme.
Dette : Jusque dans les annes 1970, les besoin de ressources extrieures des pays en
dveloppement taient assurs principalement par les Etats dvelopps. Mais ds les
annes 1970, les capitaux privs ont t une ressource croissante en raison de l'abondance
des capitaux disposition, et a donc remplac l'aide publique au dveloppement. Et c'est car
ces capitaux sont plus onreux que les pays en dveloppement se sont endetts, et une
conomie d'endettement international s'est mise en place, mais aussi des financement
taux fixes garantis par les Etats de l'OCDE.
Ces crdits conditions non librales se sont concentrs notamment sur le Brsil, Mexique,
Algrie, Venezuela, Argentine et Core du Sud qui sont de gros dbiteurs et qui concentrent
eux seuls les deux tiers de la dette des PED (pays en dveloppement).
Toutefois pour les pays qui ne sont pas encore en dveloppement, leur dette extrieure est
assure, non pas par des capitaux privs, mais par des organisations financires
internationales.
Ds les annes 80, les services de la dette ont atteints des sommets exorbitants. C'est-dire que le Sud versait plus d'argent au Nord que le Nord n'en prtait au Sud. En 1982, le
Mexique est le premier pays dclarer qu'il n'est plus solvable, d'autres le suivront. Afin
d'allger cette dette les pays du Nord on mis via l'OCDE et d'autre institutions, des prts afin
de rembourser les intrts, puis la dette, contre des conditions de restructuration des pays
en dveloppement et sous-dvelopps afin que ceux-ci puissent rembourss. Ces
conditions s'apparentent des conditions no-librales, privatisation, diminution de l'appareil
d'Etat, etc. Toutefois, malgr ces mesures le fardeaux de la dette ne s'allgeait pas et en
1996, une rsolution est vote par le G7 offrant la possibilit ces pays de pouvoir une
rduction de leur dette allant jusqu' 90%, mais peu des 46 pays tant considrs comme
pays pauvres trs endetts ont finalement pu accd cette opportunit. L'annulation de
la dette est maintenant le grand dfit des annes 2000.
Pour les pays en dveloppement fortement endett, aucun cadre de gestion de leur crise
d'endettement n' t mis en place. Mme si dans les annes 90, 79 pays ont bnfici de
rduction de leur dette. Ce qui n'a pas empch diverses crises financires (crise mexicaine,
asiatique, etc.) rptition, crises qui ont de grandes rpercutions sur la population de ces
pays.
Dveloppement : Il sagit dun objet dtude rcent qui a t trait comme un acquis des
pays industriels pour servir de modle aux pays sous-dvelopps .
La dfinition du terme dveloppement reste controverse; il y a tout un pan des thories
dites spcialises o le terme est dfini en fonction de critres conomiques, alors que
depuis les annes 60, lONU a intgr des facteurs sociaux et politiques (quit sociale,
amlioration des standards dexistence). Malgr ces apports, nombreux sont ceux qui
pensent que laide internationale au dveloppement des cinquante dernires annes na pas
empch la pauvret ni la privatisation marquant ainsi lchec du dveloppement tel quil a
t entendu jusqu aujourdhui.
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Lide du dveloppement moderne vient de lide de progrs. Dans son sens contemporain,
la notion nmerge quaprs la seconde Guerre Mondiale. Dailleurs la doctrine Truman de
1947 montrait quune nouvelle re commenait o les pays industrialiss donneraient une
aide technique et financire aux Etats nouvellement indpendants.
Diffrentes approches et auteurs se sont intresss au dveloppement :
Rostow (1960) montre que les socits sous-dveloppes et dveloppes occupent
simplement diffrents stades de croissance base sur un parcours unique de
dveloppement. Il sappuie donc sur un modle occidental de la modernisation qui
voit que tout dveloppement est invitable et possible.
Les thories de la dpendance puis celle du systme-monde se sont construites
contre la thorie de la modernisation. Ces thories critiques issues du marxisme ont
montr que le sous-dveloppement est une cration historique issue du capitalisme.
Une autre approche de Cardozo et Faletto (1969), plus mesure, se fonde sur la
notion de dveloppement dpendant , qui montre quun dveloppement est
possible dans les socits dites priphriques.
Wallerstein (1979) et Amin (1970) permettent aux thories dintgrer le domaine de
lconomie politique internationale. Ils expliquent le dveloppement du systme monde
capitaliste sur la base dune thorie de lchange ingal. Leur thorie vont tre critiques,
notamment pas Brenner (1977), qui voit une lacune dans leur travaux : celle de ne pas
identifier lorigine du succs conomique des pays du centre. Les thoriciens de la
dpendance voient lappt du profit et lexploitation des pays priphriques comme moteur
du dveloppement, or cela se base sur une structure spcifique de la socit, une structure
de classe, quils nidentifient jamais, contrairement Marx.
Ces divergences thoriques contriburent une impasse dans la pratique du
dveloppement, notamment avec la crise de la dette des annes 1980.
Les approches rcentes mettent laccent sur la diversit des expriences du dveloppement,
pour dpasser les thories dterministes. Les poststructuralistes parlent de
postdveloppement en relativisant les pratiques de conceptualisation du dveloppement.
Les fministes font la diffrence entre les catgories de travailleurs, ce qui permet de
prsenter les femmes du Tiers Monde comme agents plutt que comme victimes du
dveloppement. Cela permet aussi de comprendre comment des formes doppression
sinscrivent dans la division internationale du travail.
Dautres approches suggrent le rapprochement entre dveloppement et mondialisation sur
la base dune synthse des diffrents courants critiques de lconomie politique. Cela promet
un intrt plus soutenu pour lanalyse du dveloppement au sein des RI.
Nord-Sud : Apparition du terme en 1964 lors de la premire Confrence des Nations unies
pour le commerce et le dveloppement (CNUCED) qui avait pour but de concurrencer le
GATT. But : tablissement dun ordre conomique mondial plus juste et plus respectueux
vis--vis des pays non-industrialiss, (car les pays riches dominaient conomiquement).
Dans les discussions on distingue trois groupes :
Les pays occidentaux
Les tats socialistes dEurope orientale
Le groupe des 77 (ensemble des pays en voie de dveloppement ayant les
mmes revendications)
Il en ressort deux oppositions :
Le nord : nouveaux exploiteurs (ambigut sur la composition en termes de pays
concerns, en gnral le G7)
Le sud : nouveaux proltaires , (groupe des 77, aujourdhui au nombre de 120).
Sud et 77 sont des synonymes pour parler des pays faisant bloc face aux pays
industrialiss dans les relations internationales.La formule sud tend remplacer celle de
Tiers-Monde mais elle est tout autant une construction imaginaire.
De 1964 1981 les pays du Sud ont tent lobtention dun Nouvel Ordre conomique
International (NOEI) orient vers le dveloppement ayant pour but traitement prfrentiel
envers les pays du Sud. Numriquement majoritaires dans les institutions internationales, les
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pays du sud avaient pour seule arme de faire bloc contre les pays riches. Cela dboucha sur
quelques succs (accords) et entretenu lillusion dun dialogue Nord-Sud .
A partir des annes 80 les pays du sud trop touchs par la dette et la crise perdirent le peu
de poids quils avaient. Les clivages entre pays reprirent donc de plus belle, mme au sein
des pays industrialiss puisquils ne sapproprirent pas de la mme manire les ressources
du Sud. De plus, les intrts du sud se diversifirent mettant dfinitivement fin la cohsion
du bloc.
Encore aujourdhui le groupe des 77 est particulirement affaibli par ses divergences
internes, ce point faible est particulirement exploit par le nord, mais il a t surpris, en
2004 lorsquune coalition des 23 pays les plus importants du sud simposrent unanimement
dans des ngociations de lOMC (sur lagriculture). Dailleurs si lunit de ce G20 se
maintient et simpose dans davantages de rpertoires de la gouvernance mondiale il y aurait
une nouvelle forme daffirmation du Sud sur la scne internationale.
(Autre thmatique ; le terrorisme reprsente une nouvelle menace issue du Sud, ce qui le
connote ngativement, source de dangers, cela complexifie le dialogue car le Nord se sent
sr et de bon droit au nom de la scurit).
Tiers-Monde : Wight (1977) en donne une dfinition : un Tiers Monde apparat lorsquun
systme de puissance dual, bipolaire est modifi par la prsence dun groupe de petits Etats
faibles qui partagent un certain sens de lintrt commun contre lascendant des deux
grandes puissances . Il fait remonter ce concept 1773 au sens de tiers parti que
dArgenson explique au travers de petites puissances ntant pas rattaches aux grandes
maisons dAutriche ou de Bourbon.
Dans le monde contemporain, ce concept se rfre aux pays en dveloppement de lAfrique,
de lAsie et de lAmrique latine qui ne sont pas aligns sur lun des grands blocs durant la
Guerre froide. Pourtant, le concept de Tiers Monde depuis la fin de la Guerre Froide est
moins utilis est laisse davantage place au concept de pays en dveloppement .
Lutilisation et la dfinition de la conception moderne est le plus souvent attribue Alfred
Sauvy qui laurait cr en 1952 en comparaison au tiers-tat franais pour dcrire les pays
sous-dvelopps. Mais son acte de naissance politique se retrouve lors de la confrence de
Bandung en 1955. Les pays prsents encouragrent le Tiers Monde dans la prise en main
de son destin. De l dcoulera dailleurs lafroasiatisme et le mouvement des non-aligns,
cest--dire le rejet de la bipolarit et de lalignement sur lun des deux blocs que Frantz
Fanon va dfendre. Lidologie du tiers-mondisme pense quune troisime voie autre que
celle prise par lURSS est possible dans et pas le Tiers Monde, en effet, dans ces pays
rgne un potentiel de rvolte qui est d la misre et lhumiliation dont sont victimes les
peuples.
Mao Tse Toung avait lui une autre vision que celle de Fanon et privilgiait une alliance des
pays du Tiers Monde avec les puissances intermdiaires afin de renverser les blocs. Sa
thorie des trois mondes ntait pas la division commune (pays capitalistes, pays
communistes, Tiers Monde non aligns) mais la premire tait compose des deux
superpuissances, la deuxime des puissances intermdiaires et la troisime des pays en
dveloppement.
Plusieurs critiques ont t faites au concept, notamment dans les annes 70 par les
marxistes qui voyaient le monde partag en deux et non en trois.
Une autre critique porte par de nombreux auteurs, dont Rgis Debray, voient le Tiers
Monde comme un concept europo-centriste et alinant. Cette critique postule quil ny a pas
dutilit politique parler dune rfrence unique puisque les pays du Tiers Monde ne
forment pas un bloc unifi.
Enfin, lvolution du systme international semble avoir rendu caduc la division du monde en
trois groupes laissant davantage lusage des concepts comme pays en
dveloppement la prdominance. Pourtant, ce genre de concept peuvent tre formules
les mmes critiques que celles qui sont mises lencontre du Tiers Monde.
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Le dveloppement (in)soutenable
Dveloppement durable : Il est important de relever qu ce sujet les ingalits sont
grandes entre le Nord et le Sud. [Dans les annes 70 on parlait dcodveloppement ,
cest le dbut du dialogue environnemental lchelle internationale, mais trop drastique le
concept ne fait pas lunanimit, il est notamment contest par les pays industrialiss. Le mot
ne simposa pas dans lagenda international.]
Dfinition commune : Le dveloppement durable rpond aux besoins du prsent sans
compromettre la capacit des gnrations futures rpondre leur propre besoins . (ONU,
1987). Lconomique, lenvironnemental et le social forment donc les trois piliers du
dveloppement durable auxquels sajoute la responsabilit dviter les phnomnes
dpuisement ou de dgradation irrversible dun ensemble de ressources naturelles et
environnementales (quil faut utiliser de manire maintenir la biodiversit) par gard pour
les gnrations venir. Le succs de ce concept grandi sans cesse et cela pour la simple
raison quil prtend pouvoir concilier linconciliable (la croissance et le respect des
cosystmes). La dfinition reste cependant trs ambigu, quentend-on par besoin ? De
mme que le dveloppement et les trois piliers peuvent tre interprts de diffrentes
manires et selon les priorits de chacun6 . Il est donc difficile de rellement lappliquer, mais
cela na pas empch le concept dentrer dans les normes et dtre utilis par les institutions
mais parfois de manire contradictoire. Pourtant la force du concept de durabilit est
justement quil allie les sphres environnementales, conomiques et sociales.
Le principal enjeu faisant dbat est la croissance de lconomie (certains plaident pour une
durabilit du capital). Normalement il ny a pas dopposition la croissance conomique,
mais elle doit tre faite en utilisant correctement les ressources c'est--dire sous un angle de
rentabilit environnementale et non conomique.
Le concept, par sa popularit et sa dmocratisation, perd en consistance contestataire tel
quil ltait au dpart. De plus en plus dacteurs se lapproprient, comme par ex. les grandes
entreprises qui ont un service de dveloppement durable et sont parfois accuses
d coblanchiment par les ONGs dans le sens o elles camoufleraient ainsi leur
emprunte cologique. Mme si le DD est considr comme la nouvelle norme thique on
constate que cest la dimension conomique des trois piliers qui prend le dessus
actuellement.
Environnement : Cest l ensemble des milieux naturels ou artificialiss dans lesquels
lhomme sest install, quil exploite et quil amnage, ainsi que lensemble des milieux non
anthropiss 7 ncessaires sa survie. Il est insaisissable et sollicite toutes les disciplines
scientifiques.
Lenvironnement peut tre reprsent sous trois ples (distincts) :
La nature : biodiversit, eau, fort, etc.
Les relations de lhomme avec ce qui lentoure : dmographie, sant, transports, etc.
Les relations avec la technique : nergie, dchets, pollution, manipulation gntique,
etc.
Depuis les annes 70 ces thmes sont entrs sur lagenda international et considrs
comme des questions politiques mondiales. Les traits multilatraux lgard de
lenvironnement se multiplient, les plus connu actuellement tant lAgenda 21 dvelopp
Rio en 1992 et le trait de Kyoto.
Globalement ces accords insistent sur la responsabilit (commune) de tous les pays puisque
le risque environnemental global ne connat pas de frontires.
Lintrt dans les RI : dans la thmatique de lenvironnement il y a une rosion de la
souverainet, on parle de bien publics mondiaux, il y a une interdpendance complexe
Les USA par exemple pensent que la croissance conomique et la technologie sont les rponses appropries
au rchauffement climatique.
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Non anthropis signifie que les milieux nont pas t modifis par lhomme ou nont pas subi les consquences
dactivits humaines inadquates pour la natures (qui dbouchent par ex sur la pollution et rosion des sols)
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(nouveaux aspects de scurit notamment) et les ONGs ont un grand rle jouer surtout
quil ny a lheure actuelle pas d organisation mondiale de lenvironnement .
Scurit environnementale : Cest dans les annes 1970 que la prise en compte des
problmes environnementaux se fait, mais ce nest que vingt en plus tard quun lien se cre
entre scurit et environnement, ceci tant li la priode qui suit la Guerre Froide. Les
questions non militaires et non tatiques sont intgres par les experts de la scurit pour
mieux comprendre leurs impacts au sein des RI. Pourtant, le concept reste flou et trs dlicat
dfinir au vu de la complexit des problmes lis lenvironnement, mme si les
problmes dnergies, les problmes dmographiques, les guerres civiles, sont quelquesuns des exemples partir desquels peut dj tre dfinie une question de scurit
environnementale.
Les concepts denvironnement et de scurit, pris de manire spare, sont tous deux
victimes du contexte danalyse ainsi ils ne sont pas les mmes dans une analyse venant
dOccident ou dOrient.
Les thories ralistes et noralistes abordent la scurit environnementale de deux
manires diffrentes :
La premire approche conoit la scurit environnementale en privilgiant la raret
des ressources dans un Etat et les dsordres et instabilit que celui-ci peut prouver
cause de ce type de problme.
o Cette thorie se base sur la logique malthusienne : plus la population
mondiale augmente, plus les ressources essentielles la vie dun tre humain
deviennent rares. Cette thorie a t critique pour ne pas tenir compte des
avances technologiques permettant laugmentation de la production et de
lagriculture par exemple.
o Thomas Homer-Dixon (1994) propose le concept de pnurie
environnementale qui sadresse aux ressources renouvelables. partir de l,
il montre la rduction de laccs ces ressources au dtriment dun groupe
social par rapport un autre. Cela aurait trois sources principales : la
dgradation des milieux naturels, laccroissement de la population et de la
demande, et la distribution ingale des ressources. Ainsi, un conflit violent
peut survenir dans le cas de pnurie environnementale, mme si ce ne sont
pas les seules causes. Au travers de cette premire vision, on voit quun Etat
dj fragile renforce ses faiblesses sil est sujet des problmes lis la
scurit environnementale.
La deuxime approche peroit la problmatique daccessibilit aux ressources par
rapport la scurit environnementale sur le plan gopolitique dune part et dans une
perspective de stabilit internationale dautre part.
o Ceux qui privilgient cette approche mettent laccent sur le rapport entre
lenvironnement et la raret des ressources renouvelables et non
renouvelables et la violence intertatique. Ce qui compte ici cest la
distribution matrielle qui se fait entre les tats et non pas au sein des tats.
o Les thories librales privilgient lide de coopration et sont pour la mise en
place dun rgime de scurit environnementale, mais cest quelque chose
qui nexiste pas encore aujourdhui et qui reste trs controvers notamment
cause des deux concepts trs distincts runis sous la dnomination de
scurit environnementale. Enfin, les intrts conomiques restent
prpondrants et primes sur les considrations environnementales.
La scurit environnementale pourrait galement comporter deux projets distincts, lun
politique - essentiellement gouvernemental et intergouvernemental, lautre scientifique
principalement au niveau des sciences naturelles. Cela montre bien que la principale
difficult de la scurit environnementale est la multiplicit des acteurs, des rgions et des
types de problmes concerns.
Les tudes critiques de scurit environnementale permettent de rvler les limites de
lapproche raliste. Selon Dalby (1977) scuriser la modernit est lantithse la protection
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environnementale. Ainsi, il voit que les forces armes sont des institutions rattaches la
scurit nationale, souvent exempte de rglementation environnementale, de mme que le
maintien de la scurit au Nord revient conserver la main mise sur les ressources de
lensemble du globe. Enfin, il montre que lide de fonder la scurit sur la modernisation et
la promotion de la croissance conomique amne des destructions environnementales.
Barnett (2001), au travers de la Green Theory, cherche le sens de la scurit
environnementale. Il critique ce qui existe au niveau de ce concept et il considre les
questions de scurit environnementale comme un problme social, dun point de vue de
linscurit environnementale du sentiment de vulnrabilit face la dgradation de
lenvironnement. Il propose que le concept soit encadr par un autre concept, celui de
scurit humaine. Enfon, la notion de scurit environnementale tant rcente et
extrmement dbattue, le travail pour arriver un concept plus prcis reste faire.
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