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Voyage Dans L'état Civil Algérien

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Edition du 29 mars 2005 > Dossier

Voyage dans ltat civil algrien

Aux origines des noms de famille


Le patronyme est un support de notre identit. Cest un hritage familial inalinable. Il nous parvient du fond des ges comme une chane qui nous lie un anctre. A cheval entre la science du langage et lhistoire, ce nom si familier notre mmoire recle parfois le code daccs qui perce le secret dnigmes sculaires. Il arrive que les noms rsistent tonnament leffet du temps. Pour lexemple, nous retiendrons Aouchich, Rezzoug ou Mazigh consigns par lhistorien Hrodote dans son priple africain en 405 avant lre chrtienne. Nous proposons dans ces lignes une petite ballade festive et sans prtention savante dans cette heureuse association historico-identitaire que le lecteur attentif compltera selon ses besoins. Du point de vue de la loi, le nom de famille est un patrimoine protg par le code civil. Il a valeur de proprit prive. La loi permet, en effet, de modifier ou de changer de nom, mais consacre son caractre personnel. Un changement de patronyme doit obligatoirement faire lobjet dune publicit pour vrifier lventualit dune opposition puisquil a valeur de proprit prive inalinable. A sa naissance, lenfant algrien reoit deux noms propres : le patronyme de son pre et un ou plusieurs prnoms. Les parents ont le libre choix des prnoms, mais lenfant portera obligatoirement le nom patriarcal. Lordonnance 75-58 du 26 septembre 1975 portant code civil considre le nom et les prnoms comme un attribut de la personnalit identifiant la personne. Cette ordonnance a permis la nomination des personnes qui taient dpourvues de nom et identifies sous SNP (sans nom patronymique). Depuis la publication de cette loi, les dpositaires des registres dtat civil sont tenus de ne pas reproduire ce sigle SNP , lors de la dlivrance des copies conformes des actes dtat civil. Dans cette premire partie, nous nous pencherons sur quelques noms dorigine turque.... Istanbul, Istanbul... Les liens de lAlgrie avec lempire Ottoman apparaissent sur une multitude de noms de famille. Baba Ali dsignait le fonctionnaire de la sublime porte, autrement dit El Bab El Ali . Tout comme de nos jours, il arrive quune personne soit dsigne du nom de linstitution qui lemploie. Jusquau XIIe sicle, le mot porte dsignait couramment, le palais imprial sous le rgne ottoman. Plus tard, il a volu pour dfinir les quartiers du grand vizir, sige du gouvernement Istanbul. A partir du XIIIe sicle, ce sige ne sera connu que sous le terme de la sublime porte. Pour de nombreux chercheurs, y compris le grand

spcialiste de lIslam, Bernard Lewis, le nom Istanbul a t adopt en remplacement de Constantinople sa conqute le 29 mai 1453 par Mehmed Ali. En ralit, Istanbul est une simplification phontique du nom original Constantinopoolis qui sest dulcor dans le langage populaire en Stanpool pour se stabiliser dfinitivement en Stanbul et Istanbul. Les signes particuliers ont t une source assez importante dans la formation des noms propres chez les Ottomans. Ainsi, sari qui dfinit lhomme au teint clair, blond ou roux, va se complter par un prfixe et devenir Bendissari, Bensari. Tobbal quon confond souvent avec le joueur de tambour signifie le boteux. Dali est la qualit de lhomme particulirement courageux face lennemi, autrement dit, le tmraire . Si on le dfinit comme le fou , cest dans le sens de guerrier intrpide. Il a donn les Bendali, les Dali Bey. Quant Mami, il qualifie les Europens rfugis en pays dIslam notamment sous linquisition. Lhomme frapp dun dfaut de langue est appel ttah. De sobriquet, il devient un nom de famille. Lhomme grand de taille est appel ouzzou et devient Bouzzou. Sous lempire ottoman, larme, pilier de la dynastie, tait un grand pourvoyeur demplois. Cest pourquoi on constate tant de noms lis la fonction militaire. Ainsi, Boumabadji, cest le bombardier. Tobji ou bachtobji sont artilleurs ou canonniers. Quant danedji ou dennane, cest le matre des forges. Il coule les bouches de canons et les boulets des projectiles. Alemdar, tout comme Sandjak sont les porte-tendards. Ras, cest bien videmment le capitaine du navire. Ghazi appartient la caste militaire charge de la garde des frontires de lempire. Dans leur immense majorit, ils taient turcs et parlant turc. Le yni cheri qui a donn le mot janissaire signifie le nouveau soldat . Il tait reconnaissable son grand bonnet blanc. Baltadji, cest littralement lhomme la hache . Il fait partie du corps darme affect exclusivement la garde du harem du sultan Topkapi. Bari est probablement un raccourci de bey ras. La fonction juridique a donn kazi qui est une prononciation turque de Qadi. Kazi ouel et kazitani (Tlemcen) signifient el qadi el awwal et el qadi etthani premier et second juge. Hadji est un arrangement de hachti qui dsigne le cuisinier. Il sest largement rpandu en tant que patronyme. Lofficier de police se nommait Zabanti de larabe dhabet. Il devient patronyme en se dclinant Sabati. Zabanti survit encore sous lappellation argotique de zbati, quivalent de flic en franais. Do viens-tu ? Lorigine gographique est une source importante dans la formation des patronymes. Cest une rgle universelle. Lempire Ottoman avait, sous son contrle, une mosaque de peuples de lAsie centrale, de lEurope centrale, du Monde arabe et de lAfrique du Nord lexception du Maroc. Le Qara-Bagh est une rgion du sud-ouest du Caucase. Elle donne les Karabaghli. Le suffixe li indique lorigine gographique. Menemen, dclin en Moumen est le cheflieu de Kaza, dans la rgion dAdin. Quant la ville dIzmir, elle a donn les Zemirli, Zemirline (Meda, Tizi Ouzou, Alger Mostaganem), Kara signifie, le Noir. Entendons, le mat fonc. Ainsi, Karadeniz, cest la mer Noire. Les habitants dAlbanie se nomment les Arouani. Le Kossovar donne Kosbi. Fochtali vient de Phoce. Il existe aussi les Fechtali en berbre il sagit certainement dune concidence linguistique. Khorci transcrit de plusieurs faons, indique le Corse, tout comme lle de Rodhes a donn Rodesli. Djenoui vient de Gnova (Gnes). Venise se disait Ounis. Ses habitants se nomment Ounesli (Ounes = Venise et Li = originaire de...) Lounis et Ounissi. Il devient aussi El Ouns. Kherchi cest le Crtois et Bouchnak, cest le Bosniaque. Le port turc de Bodrum (ancienne Alicarnas de la haute antiquit) a tiss des liens avec la cte algrienne. Cest pourquoi on retrouve tant de Bedroni, Betroni, Bedrina, Trari, nom berbre appartient aux Trarast ; ensemble de tribus de la rgion du nord de Tlemcen entre la cte mditerranenne et les monts Fellaoucen ayant Nedroma comme centre gographique. Les Traras regroupent Oulhaci, Jebbala, Msirda, Souahlya, Beni

Khaled, Beni Menir, Beni Abed, Beni Warsous, et Mesahlia do sont, probablement, originaires les Mesli qui donneront Messali. LAndalousie a fourni une multitude de noms. Le Galicien devient Ghennouchi. Ghennoudja, comme prnom, cest la Galicienne toujours en vogue Annaba et Azzaba. Il en est de mme pour lexemple de Olga quon attribuait doffice toutes les captives dEurope centrale. Ce prnom slave devient Aldjia en passant par El Oldja quon retrouve couramment dans la littrature populaire. El Aychi et Ayachi sont les originaires de Ouadi Aych, le nom arabe de la ville de Cadix en Espagne une transposition de Ouadi Aych du Nejd, dans la pninsule arabique. Chebli, qui vient Chbilia, (Sville) et Gharnati de Grenade et Korteby de Cordoba. Le quartier El Blansa au centre de Blida indique une population originaire de Valence installe dans la nouvelle cit sous la protection de Sid Ahmed El Kebir. De mme que les migrs de Cadix vont fonder Oued Aych dans la priphrie de BLida vers 1510. Aprs la chute de Grenade en 1492, des musulmans et des juifs ont tent de se maintenir en Andalousie. Ils ne quitteront dfinitivement leur patrie quaprs plus dun sicle de prsence dans la rsistance et la clandestinit. Cette longue attente a eu des effets sur les noms. On retrouve ainsi des indicateurs didentit dont la signification est parfois nigmatique. Cest le cas de Tchicou (El Chico), Randi, (El Grand) Longo, le long, Gad el Maleh (Oued El Malah) . Les arts et mtiers Les mtiers et les arts sont une source de patronymes. Le tarzi, cest le tailleur. Quand il est coll au prfixe bach , il devient bachtarzi, autrement dit chef datelier dans lart de la confection. Il est en lien direct avec Tellidji, le tisseur de brocard. Dans ce mme corps de mtier, on retrouve el kettani. Il fabrique la matire premire, el kettan do drive le coton. Le cordonnier se dit papoudji qui se prononce baboudji et parfois, il se dit tout simplement babou. Debbagh, cest le tanneur et daouadji, le caravanier ou ladministrateur du caravansrail. Serkadji signifie le fabricant de vinaigre. Kateb et racim, noms prdestins, dsignent lcrivain et lartiste des arts graphiques. Quant Sermadji, cest lindustriel de la cosmtique et produits de beaut, en particulier le khl, essentiel pour protger la vue chez les marins et les caravaniers. Damardji soccupe de la gestion de leau. Le sermadji se dit yantren et yataghen en tamazight car drivant de iaattaren de attar. Tout comme ihaddaden dsigne le forgeron et ioualalen, le potier. La guerre a aussi ses metiers, allag, en tamazight signifie le lancier et ghozzali (de ghozz) est un corps darchers turkmnes venus Tlemcen lappel de Youcef Ibn Tachfin pour renforcer la dfense de la ville aux prises avec ses ennemis de lOuest. Dans son long pome consacr au tatoueur el ouchem, Ben El Messayeb voque bled er roum, bled el ghozz. En ce qui concerne le nom berbre proprement dit, assez courant dans les milieux citadins (Blida, Mda), il dsigne le coiffeur en turc. On le retrouve aussi sous dautres formes comme Barbar. Djerrah et Bachdjerrah, un mot arabe pass au turc dsigne le chirurgien. Bestandji, jardinier, saboundji, savonnier, kahouadji, cafetier, halouadji, ptissier, fnardji gardien de phare, Fekhardji, fabricant de porcelaine (quivalent dioualalen en berbre). Guerrache ou kerrache, cest lhomme qui se consacre lutte sportive. Et quand on dit mokdad il faut comprendre, videmment, le guide. Des surnoms peuvent devenir des patronymes au point de faire oublier lidentit dorigine. Embarek est une dclinaison populaire El Moubarek. Cet homme fut un personnage illustre de Constantine originaire de Mila. Do Embarek El Mili. Ahmed Ben Omar tait nomm Chekh El Hadj Ahmed El Moubarek. Il est n Constantine vers 1800 et vcu toute sa vie dans cette ville jusqu sa mort en 1870. Il appartenait la confrrie des Hansalyya, implante Constantine par Chekh Ahmed Ezzouaoui. Grand savant de lIslam. Il occupa la chaire de Djama El Kebir et succda au grand mufti Mohamed El Annabi. Il est rvoqu du poste de magistrat du haut conseil par les autorits coloniales pour intelligence avec lennemi en raison des rapports

secrets quils entretenait avec le Bey Ahmed de Constantine. Il crivit une quantit douvrages parmi lesquels Histoire de Constantine, non publi jusqu ce jour. Il existerait deux exemplaires du manuscrit dans les fonds darchives de la Bibliothque nationale et lancienne Mdersa dAlger. Ruines romaines et usures phontiques Bon nombre de noms de famille portent une marque latine sans quivoque datant de lpoque romaine. Ils se reconnaissent la finale us prononce et crite en ouche. Maouch drive de Marius. La chute de la voyelle mdiane r et le suffixe ouch constituent une rhabilitation du schme berbrophone. Cest la mme rgle qui va transformer Cassius ou Caus en Chaouche. Cette pratique latine ancienne qui fait terminer un nom par une finale ouch est encore vivace. Cest lexemple de Mouhouch Satoche... On retrouve, aujourdhui Titus conserv sous sa forme la plus latine avec une phontique qui a gard laccent de lpoque antique Titous. Dans les rgions est, le t sest adouci en d . Mathieu et Mathias (pre de la Kahina) deviennent Mati. Quant Saint Paul (Paulus) aptre de Jsus, son nom se perptue en Ballouche et Belhouche. Aurlius devient Allouch et Ouenjelli, est une lgre drive de Evangelii autrement dit, lhomme qui enseigne les Saintes critures. En ce qui concerne Guechtouli, il sagit dAugustin. Memmius est un nom tout aussi classique de la priode romaine et survit sous sa forme actuelle de Mammech. Hammadouch, si commun Bjaa et sa rgion vient de Amadeus (aim de Dieu) prononc amadouch en latin. Claudius devient Gaddouch. Jerme subsiste en Guerroum et Kherroum et Grgoire de lpoque byzantine, se retrouve aprs 2000 ans en Guergour et Benguergoura. Driouche drive de Androuch (Andrus). Certains patronymes oprent des modifications, des usures jusqu faire perdre le sens original. Cest le cas de Abdiche qui est un nom compos. Il faut scinder les deux parties pour dcouvrir ave deouch autrement dit salut Dieu supplantant progressivement le respectueux Ave Csar qui tait le bonjour classique de lpoque antrieure lavnement du Christ en Afrique. Cette rbellion lautorit de Csar pouvait conduire la peine de mort. Larabisation dun nom dorigine latine ou berbre se fait souvent dans le but de donner un sens et rendre comprhensible le patronyme. Nous citerons lexemple du toponyme Oued Messelmoun qui drive de oued Ousselmoun tirant son nom dune corce recherche par les marchands phniciens pour la teinture des cheveux et du lainage. En y ajoutant un m au prfixe, le toponyme prend un sens identifiable. Les divinits carthaginoises ont aussi laiss des monuments de traces dans les noms de famille : Amon et Baal se retrouvent dans Hammou, Hammani, Baali, Bellil. De cette poque punique, on hrite de Kert et Kirat, qui signifie la cit. Aussi, retrouve-t-on des Benkirat et Boukirat pour nommer le citadin. Ce qui na pas de lien avec El Kirat arabe quivalent au carat grec connu des bijoutiers en tant quunit de poids et mesure. Les noms Toponymiques Bon nombre de noms de famille sont tirs de noms de lieux (toponymie). Il se trouve que tous les noms de lieux, de villes et village, de cours deau, de valles et de montagnes portent des noms berbres quelques rares exceptions. En comparant la carte dAlgrie avec celle de lEspagne, on constate ce paradoxe : la toponymie espagnole est nettement plus arabise que celle dAlgrie. Parmi les synonymes de montagne en berbre, on a Adrar et Amour qui vont donner Ammouri, Amraoui, Drari et Bouzina, un pic des Aurs. Le Touat qui traverse le boulevard de la date au Sahara tait une rgion convoite par le pass, de par sa position stratgique sur la route du Soudan. Cette riche rgion a donn les Touati. Oued Dra, dans le sud-ouest a donn les Dra tout comme Metidja a donn les Metidji. Tayebi dsigne un

originaire de Tayiba (la douce) qui est la cit de Mdine, qualifie ainsi par le Prophte (QSSSL) . Aggoun, Laggoun, (ne pas confondre avec le muet en arabe) sont galement des toponymes qui dsignent un relief. (Plateau surlev, plateforme dominante comme la Table de Jugurtha dans la zone est des Aurs. La part de la faune et de la flore est tout aussi importante dans la formation des patronymes. Ouchen, (le chacal), Aflelou (papillon) Ouar (le lion). Kerrouche le chne ainsi que lune de ses varits le zane, (dformation phontique de dhane) recherch pour lindustrie des arcs et les flches. Depuis la nuit des temps, le corail sert de support identificatoire ; cest le prnom Boussad, typique de Grande Kabylie (voir encadr). Quant Bahmane, bien que le mme patronyme existe dans les contres iraniennes, en Afrique du Nord, il dsigne une racine mdicinale aux proprits stimulantes. Sur la piste des Banou Hilal Le milieu du XIe sicle de J. C. a t marqu par une fracture politique significative entre les Zirides du Kairouan sous le rgne dEl Moezz et le calife fatimide du Caire. En guise de reprsailles, le calife dEgypte El Moustanar Billah lance sur le Maghreb les turbulentes tribus Banou Hilal et Banou Souleym. Ces vagues humaines originaires de la pninsule arabique allaient modifier durablement et structurellement les fondements sociopolitiques du Maghreb, de la Cyrnaque au Maroc. Ibn Khaldoun consacre cet pisode une partie essentielle dans sa volumineuse Histoire des Berbres. Guerriers redoutables, ils taient originaires de la rgion de Ghazouan prs de Taf et pratiquaient la transhumance dhiver et dt sur les confins de lIrak et de la Syrie. Ils migrent dans la Haute gypte sur la rive orientale du Nil. Au premier choc contre larme dEl Moezz, les Canhadja furent dfaits et lIfriqiya livre au partage. Ces deux grandes tribus issues des Beni Amer tirent leur lgitimit de leur appartenance aux Beni Sad do est originaire Halima Essadya, la nourrice du Prophte (QSSSL). A ces deux souches se rattachent des fractions, des clans et des familles dans une structure pyramidale. Parmi ces fractions, il y a les Djachem, les Athbedj, les Zughba (nombreux Ouargla), les Kholt, les Sofyane, les Hamyane les Riyah, les Rabi et les Addi. Plusieurs familles vont se former partir dune fraction. Ainsi, les Riyah se divisent en Merdaci, Banou Attyya, Kerfali, Zemmam, Dhyab, Dhahhak, Hymmier. De ces familles, des figures vont merger. Ibnou Abil Ghath (celui qui annonce la pluie) occupe Tunis avec son clan et perptue son nom sous la forme actuelle de Belghiche et Belghith. De ces nombreuses tribus, nous retiendrons des noms comme Assam, Ayad (dpositaires des cls de La Kaba) Muqaddem, Dridi, Douadi, Tallah, Allahoum, Sadallah, Rezkallah, Difallah, Khelfellah, Ataillah (Atalyya), Brahimi, Brahmia, Benbrahim, Kerfali, Benyagoub, Abid, Aounellah do sont issus les Aouni, Chaffa, El Amri, Sellami, Sakhri, Sadani, Sadani, Ben Cherif, Yahlali, Benhelal. Ouled Metaref (Metref) Ouled Salah (Salhi) Ouled Menia, Krache, Reddad, Attaf, Ouled Daoud, Ouled Ghanem, Ouled Rebbab, Ouennadi, Arif, Ouled Zian, Ouled Choab, Sadi , Selmi, Slami, La liste nest pas exhaustive. Jusquau bouleversement colonial, ces familles et ces clans ont vcu, des sicles durant, sous le mode de production pastoral et sont rests fidles une sensibilit littraire trs proche des classiques arabes des temps prislamiques que recle la posie bdouine, en particulier. Lestampille berbre On dnombre deux formes constitutives des patronymes amazighs : maz et zagh. Il nest pas exclu que le radical zagh soit relatif au teint de la peau et par consquent une forme de noblesse de sang. Le fondement maz va former une longue srie de noms : Mazouni, Mazouna, Mazari, Mezghich, Mzali, Mezali, Mazi (Nat Mazi) Messis, Mezghenna et mme Massinissa qui est un nom amazigh adapt au prononc latin par les historiens Tite-Live

(troisime dcade) et Salluste (La guerre de Jugurtha). On retrouve dans Massinissa le radical maz qui peut laisser penser quil sagirait lorigine dun nom proche de Mazghenni. Le dbat reste ouvert. Ce prfixe se modifie dans les dialectes du Sud algrien pour devenir madh (An Madhi). De mme que le mot tamazight devient, chez les zntes du sud, tamachek de mme que loasis de Djanet est issue vraisemblablement de znte. Avec le second radical zagh, on liste les Zaghbib, Benzaghou (berbre Masmouda), Zamoucha, (la finale moucha rappelle Moussa) Zamoum, Zaghrani, Sakrani, Bouzeghrane, Zerouali, Zaghidour, Zeggar, Zaccari (djebel Zeccar) Zouccal, Zerari, Zighi, Zeghbouche Zaghouane, Zaghloul (Djaghloul dans le parler znte), Zegga, Izghen, Zeghni, Segni, Rezzag, Rezzoug, Rzighi etc. Les patronymes berbres ont conserv la nomination des origines tribales fondatrices rpertories par Ibn Khaldoun : Zemmouri et Meskouri, Soumati, Merniz, Oulhaci sont des familles des Nfousa. Fetani, Mediouna, Maghili se rattachent au mme anctre ponyme, Faten fils de Tamzit, selon Ibn Khaldoun. Mais il est fort probable que tamzit serait une contraction de tamazight. Les Semghouni, Zenati, Zouaoui, Meknassa, Foughali ont la mme filiation berr. Dans la chane des Bernis, on retrouve les Canhadja, les Arouaba, les Djazouli, Ghoumari, Masmouda. Les noms corchs A partir de 1871, ladministration coloniale a systmatis le registre de ltat civil. Ce travail correspond la phase active de la colonisation avec larrive des civils rfugis dAlsace et de Lorraine. Ctait aussi le dbut des troubles en France avec la commune de Paris, les rvoltes des Hananchas et le soulvement dans les Babors lappel dEl Mokrani. Les annes 1870 seront celles de la plus terrible famine qua connue lAlgrie avec une mortalit estime deux tiers de la population. Ce recensement avait donc pour objet dorganiser lexpropriation des terres vacues de force par les Algriens. Il faut reconnatre que les erreurs de transcription nont pas t nombreuses.. Bien quils soient rares, ces noms mritent une rhabilitation. Ainsi, Dzanouni est une transcription hasardeuse de Sahnouni qui dsigne ladepte de Sidi Sahnoun, Imam du Xe sicle. Il a t lorigine de lenracinement au Maghreb de la doctrine malkite. Cest cet Imam que El Hadj Mhammed El Anka consacre sa fameuse pice Sidi Sahnoun. Les confrries et les tribus Les nombreuses confrries religieuses ont t facteur de cohsion sociale des moments prcis de lhistoire. Cest ainsi que la Kadiriya, Chadiliya, Rahmaniya, Ammariya, Assaouiya, Hansalya ont donn Kadri, Chadli, Rahmani, Lammari, Assaoui, Hansali. Nous recensons aussi une multitude de noms qui font rfrence une tribu de rattachement, Nemmemcha, Hrakta, Frarha, Dharissa, Zenata, Djeraoua. Cest pourquoi on retrouve dans la liste des patronymes les Nemchi, Harkati, Ferrah, Deriassa. Souibes est une dformation de Thabet (tribu des Kotama installe sur les hauteurs de Dellys). Dahou est une abrviation de Dahmane, driv de Abderrahmane. Les Dahou se rattachent lautorit spirituelle de Sidi Dahou Ben Dherfa dans les Beni Chougrane. On relve parfois des noms nigmatiques comme le cas de Baouya. Il sagit de deux initiales El Ba Ouel Ya , autrement dit B.Y. qui pourrait tre Ben Yamina ou Ben Yagoub. Le mystre reste entier. Dbarquement franais Jijel Le 21 juillet 1664, sous le rgne de Louis XIV, une flotte franaise commande par le duc de Beaufort dbarque Jijel en vue dune implantation en concurrence avec les Espagnols qui

occupent Oran. Laventure tourne mal pour les marins franais affaiblis par les fivres, la malaria et les attaques incessantes des montagnards. Le 1er novembre de la mme anne, le corps expditionnaire franais est forc de quitter la ville sous un dluge de feux de lartillerie turque. La marine franaise abandonne sur les rivages des blesss, des malades et une quantit considrable de matriel de guerre. Ils taient normands, picards, bretons, anglais, hollandais et maltais. Ils ont t adopts en raison de leur savoir technique : charpentier, bourrelier, spcialiste des cordages, de la navigation. Soigns et nourris, ils passeront chez le coiffeur pour le rituel de la circoncision et sintgrent dans la population. Leurs descendants se reconnaissent leur type europen prononc et leurs patronymes plus ou moins berbriss ou arabiss. Lvnement a eu des effets durables sur la gntique mais aussi sur les noms propres : Dupres, Oudin, Belle-Gueule, Beaufort, Bourbon quon devine, aujourdhui, sous des patronymes parfaitement algrianiss. Rachid Lourdjane Aussi dans cette dition

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