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Situation Critique_ Zone CEMAC

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GPE – Cameroun

https://gpe-cameroun.cm/

SITUATION CRITIQUE EN ZONE


CEMAC : L’ÉPÉE DE DAMOCLÈS
BRANDIT PAR LE FMI !
L’objectif de la présente analyse est de dresser un état des lieux
préoccupant de la situation économique de la sous-région
CEMAC. Par conséquent, cela souligne l’urgence de mener des
réformes structurelles appropriées. Qu’on le veuille ou non, les
jours, mois et années à venir seront marqués par des turbulences,
et il est crucial d’éviter la double tentation de minimiser la
situation et de permettre des dérapages budgétaires
susceptibles de fragiliser davantage la stabilité
macroéconomique de la sous-région.

La situation macroéconomique de la CEMAC présente des signaux d’alerte préoccupants. En


effet, bien que la croissance économique de la sous-région soit positive, elle demeure atone.
Le niveau d’inflation est au-dessus des seuils de convergence de la CEMAC, et la CEMAC se
trouve à la frontière du risque de surendettement. De plus, les réserves extérieures suivent une
tendance baissière malgré le coût élevé des prix du pétrole, tandis que les dérapages
budgétaires s’amplifient. À court terme, cette cartographie assombrissante de la CEMAC
compromet le décaissement des appuis budgétaires du FMI au profit du Cameroun, du Congo
et de la RCA. Seul un engagement régional des plus hautes autorités de la CEMAC pourrait
débloquer la situation.
§ Un constat de fragilité révélateur de l’échec des réformes entreprises ?

La situation des réserves dans la CEMAC est inquiétante, avec une tendance à la baisse
constante. De celles-ci Les pays de la CEMAC, tels que le Cameroun, le Congo et la RCA, risquent
de ne pas recevoir de soutien budgétaire du FMI sans un engagement régional fort de la part
des chefs d'État. Quoi qu’il en soit, cet appui interviendra plus tard que prévu. Cette situation
fait suite à l’engagement des pays de la CEMAC avec le FMI en 2017.

Pr Viviane ONDOUA BIWOLE 1


DG GPE
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Quatre faits majeurs ont amplifié la situation ;


Le faible rapatriement des recettes d'exportation des entreprises extractives, qui serait selon
la BEAC de 35 %, soulève d'importantes préoccupations.

Le remboursement anticipé de l’Eurobond Gabonais à travers l’épargne domestique.


Bien que cette initiative puisse soulager la pression sur la dette nationale tout en
renforçant la confiance des investisseurs dans les instruments financiers du pays, il n’en
demeure pas moins que le timing choisi, relatif à la baisse des réserves extérieures, suscite des
préoccupations et contribue à fragiliser la position extérieure de la sous-région. En effet, cela
soulève des questions critiques sur les compromis entre la réduction de la dette et
l'investissement domestique, qui sont essentiels pour une croissance économique durable. Le
remboursement anticipé de l’Eurobond gabonais, alors que les réserves de la sous-région sont
en baisse, représente un risque important pour la stabilité économique de la CEMAC.

Le reprofilage de la dette du Congo est une démarche cruciale pour améliorer la viabilité
financière du pays face à des défis économiques persistants. Bien qu'il offre la possibilité de
réduire la charge de la dette et de libérer des ressources pour le développement, il comporte
des risques importants qui nécessitent une gestion prudente et des négociations efficaces avec
les créanciers. Cette opération présente deux risques majeurs:
1. L’accumulation des arriérés avec des coûts supplémentaires : Si le reprofilage n'est pas
bien géré, le gouvernement pourrait accumuler des arriérés de paiement, ce qui
entraînerait des pénalités et des taux d'intérêt plus élevés à l'avenir. Cela pourrait
également nuire à la réputation du pays auprès des investisseurs et des créanciers,
rendant plus difficile l'accès à de nouveaux financements.

2. La fragilité du système financier : Le processus de reprofilage peut accroître la


vulnérabilité du système financier, surtout si les banques et les institutions financières
détiennent une part importante de la dette publique. Une mauvaise gestion ou des
retards dans le remboursement pourraient entraîner des pertes pour ces institutions,
nuisant ainsi à leur stabilité et à leur capacité à prêter, ce qui pourrait ralentir la
croissance économique du pays.
La situation économique actuelle de la CEMAC présente plusieurs risques significatifs,
notamment sur les finances publiques et les réserves extérieures.
La gouvernance est en débat, et notamment les décisions sur les finances publiques
(qui peinent à ramener l’inflation au nveau de la norme communautaire qui est de 3%, elle est
de plus de 4% actuellement) et la gouvernance des institutions de la CEMAC et leur capacité à
contraindre les États à respecter les données de convergence de la zone CEMAC.

Pr Viviane ONDOUA BIWOLE 2


DG GPE
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§ Un état des lieux préoccupant !

Le tableau ci-après présente une cartographie succincte de la situation de la CEMAC

Tableau : cartographie de l’état des lieux de la CEMAC

Situation globale : Tendance à la baisse constante des réserves de la sous-région CEMAC qui
sont de 2,1 mois en dehors des appuis du FMI malgré les réformes appliquées et le cours
élevé des matières premières ; ce qui laisse observer une instabilité macroéconomique de la
sous-région
Risque critique : retard dans le versement de l’appui du FMI aux trois pays sous-programme
et risque de tension de trésorerie
Action urgente : Haut engagement des Chefs d’Etats à réduire le risque d’équilibre
macroéconomique de la sous-région CEMAC

État des lieux suivant 4 critères

Endettement non Fragilité du secteur Problèmes Risques politiques


maîtrisé bancaire dans la budgétaires et économiques
sous-région
Accumulation des Taux de créances Dérapages Au moins deux pays
arriérés de la dette de douteuses à la budgétaires sur de la sous-région
certains Etats hausse des décisions sont concernés par
ayant entrainé l’élection
une baisse présidentielles en
considérable des 2015 dans des
devises de la contextes
sous-région particuliers

Accumulation de la dette Nombre croissant Retard dans la Seuls trois pays sur 6
intérieure (auprès des des banques mise en œuvre sont sous
acteurs économiques insolvables : 40% de des réformes programme avec le
locaux) banques de la sous- FMI. Ce qui ne permet
région CEMAC ne pas de mener des
respectent pas le reformes avec
ratio de couverture synergie
du risque par les
fonds propres

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S’endetter pour Expansion


rembourser la dette budgétaire par
intérieure l’endettement ce
qui entraine une
fragilité
communautaire

Reprofilage de la dette Réformes axées


sur les équilibres
macro
économiques et
pas orientées
vers la
croissances :
conséquence de
l’ajustement

Globalement les charges


sont largement
supérieures aux
dépenses
incompressibles des
Etats et l’endettement est
utilisé pour financer les
déficits

Les Etats peinent de plus


en plus à lever les fonds
au niveau de l’épargne
domestique

E coût du financement de
la dette est au plus haut
depuis 2016

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DG GPE
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QUE FAIRE ?
L’actualité pourrait laisser penser à une rencontre urgente des Chefs d’États de la
CEMAC, donnant lieu à des engagements visant à limiter les risques actuellement encourus au
sein de la sous-région ; cela soulève la question de l’importance du respect des
interdépendances entre les pays de la sous-région dans la prise de décision politique et
économique.
C’est donc l’occasion pour la structure dont j’ai la charge (le programme de gestion de
politique économique de l’université de Yaundé II) , préoccupée par les questions de politiques
économiques des États de la CEMAC et des Grands Lacs, d’engager une conversation technique
sur ce sujet. En effet, il serait illusoire de laisser cette problématique aux seules mains des
politiciens et des membres du gouvernement, souvent « traqués » par les agents du FMI, de la
Banque mondiale et d’autres partenaires dits « bailleurs de fonds ». Il est urgent d’engager une
réflexion qui combine à la fois préoccupations économiques, politiques, sociales, voire
écologiques. Je refuse de croire que les solutions à court terme, certes importantes, suffisent
à elles seules pour renverser une tendance qui peine à se redresser depuis 2017, soit déjà sept
ans. Cette conviction est renforcée par les faits actuels, qui montrent que, malgré les réformes
engagées (timidement pour certaines, hélas !) et une conjoncture relativement favorable sur le
marché des matières premières, les résultats montrent une dégradation de la situation en zone
CEMAC depuis bientôt deux ans.

Il convient d’indiquer que les laboratoires de recherche des universités, les travaux des
professionnels et la prise en compte des avis divers constituent un levier dans la recherche de
solutions viables et durables. La tendance à répondre aux crises structurelles par des solutions
conjoncturelles est vouée à l’échec. Malheureusement, c’est ce que l’on observe depuis 2017.
Le programme de gestion de la politique économique (GPE) suit donc cette actualité
avec intérêt et se propose d’offrir sa contribution au débat.

Pr Viviane Ondoua Biwolé, experte en question de gouvernance

Directrice du Programme de formation en politique économique (GPE) – Université de


Yaoundé II

Pr Viviane ONDOUA BIWOLE 5


DG GPE

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