Le Marché Au Comptant
Le Marché Au Comptant
Le Marché Au Comptant
Le marché des changes au comptant est un compartiment très actif du marché des changes. C’est le
lieu fictif de rencontre des différents offreurs et demandeurs de devises au comptant. La livraison et
le règlement s'effectuent au plus tard deux jours ouvrables après la date de conclusion de la
transaction (spot-next, S/N). On parle de tom-next (T/N) lorsque la livraison se fait le lendemain
ouvrable et d'over-night (O/N) lorsque la livraison s'effectue le jour même. En 2019, le marché des
changes est largement dominé par la City de Londres. Cette place financière représente plus de 50 %
des opérations de changes dans le monde. Le poids des places asiatiques est en croissance mais reste
inférieur à Londres. La France, quant à elle, n’accueille que 2 % des échanges mondiaux de devises.
Les offres de devises proviennent essentiellement des exportateurs de biens et services, des
investisseurs qui rapatrient les produits de leurs placements à l’étranger, des prêteurs en devises et
des touristes étrangers. Par ailleurs, les demandes de devises proviennent essentiellement des
importateurs de biens et services, des investisseurs à l’étranger, des emprunteurs en devises et des
résidents qui se rendent à l’étranger.
es marchés de change semblent avoir évolué d’un modèle de marché de gré-à-gré animé par des
banques teneuses de marché vers un marché au fonctionnement plus proche de celui d’une bourse
électronique, d’une structure très atomisée vers une plus grande concentration et une polarisation
croissante autour de quelques devises. Dans les prochaines années, ces évolutions iront, selon toute
vraisemblance, en s’accentuant, sous l’effet de l’approfondissement du processus de concentration
dans l’industrie bancaire, de la pénétration croissante du trading électronique dans les relations
banques-clients et de facteurs nouveaux comme l’élargissement de l’Union monétaire européenne
ou le développement de CLS (Continuous Linked Settlement), système sécurisé (« paiement contre
paiement ») de règlement des opérations de change.
La transaction la plus simple sur le marché des devises est l’opération au comptant, dite opération «
spot«. Elle consiste à acheter une devise contre une autre au prix actuel du marché avec une livraison
à J+2 jours. Le marché au comptant (marché spot) représente 30,2 % des transactions quotidiennes.
Pour désigner les différentes devises, les standards utilisés sur les marchés internationaux sont les
normes ISO (International Standard Organisation) : chaque devise a un code de trois lettres, les deux
premières proviennent des noms des pays concernés et la dernière est la première lettre de la devise
(TND ; CHF ; USD ; GBP ; JPY ; EUR).
Une cotation à l’incertain: elle exprime le prix d'une unité de monnaie étrangère en termes de
monnaie locale: 1 ME = x ML.
Une cotation au certain: elle exprime le prix d'une unité de monnaie locale en termes de monnaie
étrangère: 1ML = x' ME. Ce type de cotation est pratiqué principalement en Grande Bretagne, dans
les pays de la zone euro, au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande.
Un cours acheteur (BID ou demandé), (A/B) A, qui correspond au prix auquel la banque sollicitée se
propose d'acheter au comptant une unité de A contre B.
Un cours vendeur (ask ou offer), (A/B) V, qui correspond au prix auquel la banque sollicitée se
propose de vendre au comptant une unité de A contre B.
Le cours vendeur de la banque sollicitée est toujours supérieur au cours acheteur. La différence, qui
représente la marge de la banque par unité de devise achetée puis revendue, est appelée spread. Le
spread est de l’ordre de 10 à 50 points, jusqu’à 100 points. Le spread peut être calculé en
pourcentages pour permettre des comparaisons entre des couples de monnaies différents. Il est
calculé comme suit : ((cours vendeur – cours acheteur)/cours vendeur) 100.
Le spread est fonction du risque du cambiste généré par la volatilité de la devise négociée. Lorsqu’un
cambiste est contacté par un client, il annonce ses cours sans savoir si le client veut vendre ou
acheter la devise. Le cambiste est en situation d’asymétrie d’information et les cours acheteur et
vendeur annoncés doivent lui permettre de répondre à toute demande sans perdre de l’argent.
Lorsqu’il vend une devise à un client, le cambiste veut s’assurer un cours vendeur suffisamment élevé
qui couvrirait le prix auquel il l’achèterait sur le marché. De la même manière, lorsqu’il achète une
devise, il veut s’assurer un cours acheteur suffisamment faible qui serait inférieur au prix auquel il la
vendrait sur le marché.
Le spread varie légèrement d'une banque à l'autre. Ceci s’explique par la politique commerciale de la
banque, justifiée par sa part de marché, et par sa position dans la devise, justifiée par ses
anticipations relatives à l’évolution future de la devise considérée.
En général, les cambistes demandent une rémunération supplémentaire sous forme de commissions
de change qui sont en fonction de la devise et de la taille des transactions. Pour des montants faibles
et des devises rares, la commission peut aller jusqu’à 0,5%. Pour des montants élevés, supérieurs à 1
million d’USD, la commission habituelle est de l’ordre de 0,2%.
Le Maroc a adopté, depuis les années 70, un régime de change fixe, rattachant le dirham à un panier de
devises reflétant la structure des échanges nationaux avec l’extérieur. Ce régime a permis d’assurer la
stabilité du dirham en termes de taux de change effectif nominal et d’atténuer les fluctuations des monnaies
le composant. Plusieurs aménagements ont été opérés sur la composition du panier depuis son adoption,
toujours avec l’objectif de faire refléter les évolutions qu’a connues la structure des échanges commerciaux
du Maroc tout au long de cette période. Le dernier changement, opéré le 13 avril 2015, se basant sur la
structure des échanges internationaux du Maroc, a porté les pondérations de l’euro à 60% et du dollar US à
40%, contre respectivement 80% et 20% auparavant.
Le 15 janvier 2018, le Maroc a engagé une transition volontaire et graduelle d’un régime de change fixe vers
un régime de change plus flexible, avec le lancement de la première phase de la réforme du régime de
change, qui s’est traduite par un élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±0,3% à ±2,5% par
rapport à un cours central fixé sur la base du panier de référence en vigueur, lequel est composé de l’euro
(EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur respectivement de 60% et 40%.
En date du 9 mars 2020, les autorités monétaires ont décidé de poursuivre le processus de réforme du
régime de change, initié en janvier 2018 et ce, en procédant à un second élargissement de la bande de
fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5% par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base
d’un panier de devises composé de l’euro (EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur, respectivement, de
60% et 40%.
En juin 1996, un marché de change interbancaire est créé, mettant fin à l'obligation de cession des
devises à la Banque centrale, obligation à laquelle s'est substituée celle de les céder aux banques
commerciales. « Dans le cadre des règles prudentielles accompagnant la mise en place de ce
marché, et en vue de limiter le risque de change potentiel encouru par les banques, le niveau
maximum autorisé des positions de change a été fixé selon le rapport pour l'exercice de 1996 de la
Banque centrale, à 20 % des fonds propres nets pour les positions globales nettes, longues ou
courtes, et à 7 % pour les positions en chaque devise. » Les banques négocient désormais
librement les cours des devises avec leur clientèle, à l'intérieur des taux limites fixés par l'Institut
d'émission. Le marché des changes a connu depuis sa création un développement appréciable des
transactions tant au comptant qu'à terme, aussi bien pour les transactions en devises contre
dirhams que pour les transactions en devises contre devises. Selon le rapport annuel de la Banque
centrale pour 1997, les transactions en devises contre devises au comptant, portant
essentiellement sur le franc français, le dollar et le deutschmark avec les banques étrangères
s'élèvent quotidiennement à 193 millions de MAD, en moyenne. Les opérations à terme (de deux
mois en moyenne) en devises contre dirhams sont passées mensuellement de 93 en juin 1996 à
415 millions de dirhams en 1997.
(USD/CHF)A est le cours auquel la banque achète 1 unité d’USD et vend des CHF à sa Clientèle.
Généralement, une banque qui affiche ses cotations ne prend pas de risque car elle a la possibilité de
déboucler immédiatement sur le marché les opérations qu’elle fait avec sa clientèle.
Sur les 6 950 milliards de dollars d’échanges quotidiens sur le marché des changes, 3 310 milliards de
dollars concernent les swaps, soit 50 % des volumes échangés.
L’accès au marché des changes permet à la plupart des participants de se protéger contre un risque
de change sur leurs recettes et leurs dépenses, en utilisant notamment le marché à terme comme le
montre l’exemple plus haut. Mais il offre aussi la possibilité de spéculer sur les taux de change des
différentes devises.
Le marché à terme
La création récente des marchés de contrats à terme
• En 1960 le CME (Chicago mercantile Exchange) propose des contrats standardisés sur des produits
périssables et des animaux vivants.
Au début des années 1970 le système monétaire international bascule et les acteurs économiques et
les gouvernements sont confrontés à la variabilité des taux d’intérêt et des taux de change.
• Le 20/10/1975 et le 6/01/1976 le CME et le CBoT ouvrent les premiers marchés de contrats à terme
de titres financiers à revenu fixe. Le contrat sur le T-Bond notamment devient une vedette.
• Le 24/02/1982 le KCBT (Kansas City Board of Trade : était une bourse américaine de contrats à terme et d'options
sur matières premières réglementée par la Commodity Futures Trading Commission !) crée le premier marché à terme sur
un actif intangible : les indices boursiers.
Les marchés de contrats à terme se créent dans un nombre croissant de pays. Ils concernent l’un ou
plusieurs des types de contrats suivants :
• Marchandises
• Devises
• Taux d’intérêt
• Indices boursiers
• Notionnels
Un notionnel est un titre abstrait représentatif d’un gisement de titres de composition maintenue
constante. Exemple : le contrat Euronotionnel d’Euronext.
Les options et les marchés d’options se créent avec un décalé de quelques années dans les décades
1970 et 1980. A la bourse de Paris sont créés le MATIF (1985) et le MONEP (1987). Ils sont intégrés
au LIFFE (London International Financial Futures Exchange) depuis son intégration à Euronext en
2002 puis au NYSE-Euronext en 2007.
* Si les contrats à terme sont initialement prévus pour se couvrir contre des variations de prix, à
l'image des options et des warrants, ils concentrent désormais une grande part de la spéculation. Les
contrats vont rarement à leur terme mais sont utilisés comme de purs instruments financiers
d'investissement.
Les deux principales catégories de contrats à terme sont les "Futures" et les contrats "Forward".
Ces contrats portent sur tout ce qui peut se négocier : matières premières, produits agricoles, indices
boursiers, devises, taux d'intérêt... Dans cette fiche, nous ne passerons en revue que les contrats
Futures et notamment le Future basé sur l'indice CAC 40, le FCE.
Le profil de risque et de gain d’un contrat à terme dépend de ses modalités, mais il implique de prendre en
considération les éléments suivants ;
Acheteur : – un acheteur d’un contrat à terme sur devise avec livraison physique peut subir des
pertes illimitées jusqu’à ce que le taux de change soit nul. La perte est égale au prix d’achat moins le
prix de vente au cours de clôture (ou au prix définitif de règlement) auquel s’ajoutent les frais de
transaction.
Vendeur – un vendeur d’un contrat à terme sur devise avec livraison physique peut subir des pertes
illimitées dans un contexte de marché en hausse. La perte est égale au prix d’achat au cours de
clôture (ou au prix définitif de règlement) moins le prix de vente auquel s’ajoutent les frais de
transaction.
Les actifs éligibles aux opérations de titrisation sont recensés au niveau de l’article 16 de la loi n°33-
06 relative à la titrisation et se présentent comme suit :
« 1 – les créances résultant soit d’un acte déjà intervenu, soit d’un acte à intervenir, que le montant
ou la date d’exigibilité soit ou non encore déterminés ;
2 – les titres de capital, les certificats de sukuk et les titres de créances, dont notamment les titres de
créances négociables régis par la loi n°35- 94 relative à certains titres de créances négociables,
représentant chacun un droit de créance sur l’entité qui les émet, transmissibles par inscription en
compte ou par tradition, à l'exception des titres donnant accès directement ou indirectement au
capital d'une société ;
Les FPCT ont pour objet exclusif la réalisation des opérations de titrisation. Ils prennent la forme de
Fonds de Titrisation (FT) ou de Sociétés de Titrisation (ST). La Société de Titrisation est constituée
sous forme de société anonyme à conseil d’administration, de société anonyme simplifiée ou de
société en commandite par actions. Les parts émises par le FPCT représentent chacune des droits de
copropriété sur la totalité ou partie des actifs titrisés et donnent le droit aux porteurs des parts de
recevoir les paiements convenus (remboursement du principal et intérêts).
Il est important de signaler que la titrisation est un procédé d’ingénierie financière très développé et
plus sophistiqué que ce qui est pratiqué au Maroc et ce malgré l’évolution de la législation en la
matière.
Explication du schéma
En pratique, le cédant transmet à un véhicule de titrisation un bloc relativement homogène de
créances. Ce véhicule, appelé FCC , est une entité juridique ad-hoc gérée par un établissement
gestionnaire. Le FCC est comparable à un fonds d’investissement qui finance l’achat des actifs cédés
en émettant des titres. Cependant, les titres émis par ce véhicule de titrisation sont adossés aux
actifs cédés, et sont généralement dénommés ABS (Asset-Backed Securities). Ces titres sont placés
par la suite auprès des investisseurs qui seront rémunérés directement par les revenus des créances
achetées par le FCC. La titrisation renvoie principalement à la monétisation / financiarisation des
actifs financiers, de sorte que le risque soit généralement lié directement à leurs remboursements et
non à la performance du cédant. Les actifs cédés par l’initiateur pourraient être des actifs existants
ou futurs. Concernant cette dernière catégorie d’actifs, on pourrait trouver des créances sur les
exportations de pétrole et redevances de gaz, sur les billets d’avions, et les créances sur les recettes
fiscales.
En effet, la première loi relative à la titrisation, loi n°10-98 du 05/10/2001, n’autorisait que la
titrisation des créances hypothécaires accordées aux particuliers et destinées à l’acquisition de
logements. Par la suite, la loi n°33-06 du 05/10/2008 a étendu le champ de la titrisation aux
créances non hypothécaires actuelles et futures. Enfin, la loi n°119-12 du 05/09/2013 a permis la
titrisation de tout type d’actifs corporels et incorporels
Malgré les nouvelles possibilités offertes par la nouvelle loi n°119-12, toutes les opérations de
titrisation réalisées au Maroc ont porté uniquement sur la titrisation de créances, à l’exception de
deux opérations portant sur des actifs immobiliers et fonciers.
La titrisation peut, dans certains cas, ne viser que le transfert du risque financier lié aux actifs
concernés, auquel cas les actifs ne sont pas cédés, mais le risque ou partie du risque y afférent est
transféré. Il s’agira alors d’une titrisation synthétique.
En 2003, le même établissement bancaire a lancé son deuxième fonds de titrisation de créances
hypothécaires pour un montant de 1 milliard de dirhams.
En définitive, huit Fonds de Titrisation ont été émis à ce jour : cinq fonds portant sur des créances
hypothécaires, deux fonds portants sur des actifs immobiliers et un seul fonds portant sur des
créances commerciales.
Le premier poste concerné par la titrisation est le poste des « créances accordées aux clients ».
Comparativement à d’autres pays, au Maroc le recours au crédit interentreprises est plus important.
La durée moyenne du crédit client est significativement plus longue que celle observée dans les
autres pays européens et américains. Ainsi, la titrisation permet aux entreprises d’accéder à une
source de financement plus avantageuse que les autres formes classiques telles que l’escompte ou
l'affacturage.
On pourrait distinguer deux types de titrisation : La titrisation classique et la titrisation synthétique.
La titrisation classique
Hors bilan ou (Off-balance-sheet) ; la plus commune des deux, et fonctionne de la manière suivante :
a) Le cédant souhaitant lever des fonds regroupe un lot ou pool d’actifs relativement homogènes et
procède à une cession de ces derniers au FCC ainsi que tous les droits qui y sont attachés.
b) Le FCC classe les actifs cédés dans des tranches bien définies selon le risque associé et émet des
obligations et/ou des parts, et les place auprès des investisseurs qui seront rémunérés (intérêts et
capital) par les flux financiers des créances cédés. c) Avec le résultat de l’émission des titres, le FCC
rembourse le portefeuille de créances acquises.
La titrisation synthétique4
Aussi appelée on-balance sheet (dans le bilan) du fait que les actifs ne quittent pas le bilan de
l’établissement initiateur. Elle consiste à transférer le risque lié aux sous-jacents aux investisseurs
sans avoir recours à une cession physique de l’actif. Cette technique fait appel aux dérivés de crédit
qui sont des instruments de protection (couverture). Le cédant se couvre contre le risque de défaut
lié aux actifs financiers dans son portefeuille en achetant une protection qui sera vendue par le
véhicule de titrisation. Plusieurs formes de complexité variantes pourraient exister pour ce type de
montages.
Le schéma suivant illustre un exemple simplifié d’une titrisation synthétique :
Contrairement à la titrisation classique, ce type de montage n’a pas comme objectif la levée de
fonds, il ne permet pas le financement de l’initiateur. Les entreprises ou établissements de
crédit qui optent pour la titrisation synthétique ont un objectif principal de gestion de risque
(s’immuniser donc contre le risque de crédit ou contrepartie).