Cours Ev Filled
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Cours Ev Filled
I L’espace vectoriel Kn 1
I. 1 Définition de l’espace vectoriel Kn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
I. 2 Combinaisons linéaires finies de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I L’espace vectoriel Kn
Définition 1. Définitions :
• L’ensemble Kn désigne l’ensemble des n-uplets d’éléments de K
Kn = {(x1 , . . . , xn ) | xi ∈ K}
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Définition 2. Définition de deux opérations :
• L’addition notée + :
Remarque. On peut généraliser la notion d’espace vectoriel à pleins d’autres ensembles autres que Kn (voir
BCPST2). On appelle en effet espace vectoriel tout ensemble dans lequel on peut définir deux opérations +
et · qui vérifient les propriétés ci-dessus.
Définition 4. Pour tout k ∈ N? , si ~u1 , ~u2 , . . . , ~uk sont tous des vecteurs de Kn , on appelle :
(u1 , . . . , uk ) famille de vecteurs.
Exemples. • La famille ((1, −3), (2, 8), (−4, −3)) est une famille de 3 vecteurs de R2
• La famille ((6, −3, 8), (7, −1, −2)) est une famille de 2 vecteurs de R3
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Définition 5. Soient k ∈ N? et (~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) une famille de k vecteurs de Kn . On appelle
combinaison linéaire de la famille (~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) tout vecteur ~v ∈ Kn qui s’écrit sous la forme
k
X
~v = λi ui
i=1
Exemples. Soient u = (3, −1, 2), v = (0, 4, −5), w = (3, 3, −3) trois vecteurs de R3 .
• u + 2v + 0w = u + 2v = (3, 7, −8)
• u − v + w = (6, −2, 4)
Exercice 6. 1. Montrer que le vecteur (4, 11, −1) est bien une combinaison linéaire de la famille ((3, 4, 0), (−2, 3, −1)).
2. Montrer que le vecteur (1, −3) est bien une combinaison linéaire de la famille ((2, 1), (1, 1), (−2, 1)).
3. Montrer que le vecteur ((5 + 13i), (−16i + 8)) dans C2 est une combinaison linéaire des vecteurs (1 + i, −2i) et (4i, 3 + 4i).
4. Montrer que le vecteur ~v (−9, 2, −2) est bien une combinaison linéaire de la famille de vecteurs (~
u1 , ~
u2 , ~ u1 (1, 4, −2),
u3 ) avec ~
u2 (0, −1, 1) et ~
~ u3 (2, 1, 0).
• 0∈F
• u, v ∈ F, λ ∈ K =⇒ u + λv ∈ F .
3
4
! On ne vous demandera jamais de montrer qu’un ensemble est un espace vectoriel directement par la
définition. On montrera qu’un ensemble est un espace vectoriel comme sous espace vectoriel d’un espace
vectoriel connu.
3. On admet que l’ensemble C(R) des fonctions continues sur R est un espace vectoriel. Montrer que F = {f ∈ C(R), f (0) = 0}
est un sev de C(R).
4
Remarque. ! En revanche, F ∪ G n’est PAS un sev !
Contre-exemple : F = {(x, y) ∈ R2 | x + y = 0} et G = {(x, y) ∈ R2 | x + 2y = 0} alors (1, −1) ∈ F ,
(2, −1) ∈ G mais (3, −2) ∈
/ F ∪ G.
Définition 12. Soit k ∈ N? et (~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) une famille de vecteurs de Kn . L’ensemble des
combinaisons linéaires des vecteurs ~u1 , ~u2 , . . . , ~uk est notée
k
X
Vect(~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) = {w = λi ui ∈ Kn | avec λ1 , . . . λn ∈ K}
i=0
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Exemples. • Soit u = (1, 2, 3) ∈ R3 . On a : Vect(u) = {λu | λ ∈ R} = {(x, 2x, 3x)| x ∈ R}
• Soit u = (1, 2, 3) et v = (−1, 2, −1). On a : Vect(u, v) = {(a − b, 2a + 2b, 3a − b)| a, b ∈ R}
Exercice 13. Montrer que w ∈ Vect(u, v) avec u = (−4, 4, 3) v = (−3, 2, 1) et w = (−1, 6, 7).
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III Familles génératrices, libres et bases
Définition 17. Soit F un sev de Kn et ~u1 , ~u2 , . . . , ~uk une famille de vecteurs de F .
• Trouver une famille génératrice d’un sev F = Écrire F sous forme vectorielle.
• Montrer qu’une famille donnée (e1 , e2 , . . . , ek ) est bien une famille génératrice de F :
? On commence par vérifier que tous les vecteurs e1 , . . . ek sont bien dans F .
? On prend un vecteur quelconque u dans F , et on cherche s’il existe des scalaires λ1 , . . . , λk tels que
u s’écrit comme combinaison linéaire de (e1 , . . . , ek ), c’est-à-dire tels que u = λ1 e1 + · · · + λk ek .
? On écrit le système linéaire que l’on obtient, et on l’échelonne.
? S’il est compatible, u est combinaison linéaire de (e1 , . . . , ek ) et donc (e1 , . . . ek ) est une famille
génératrice.
Exercice 18. 1. Exercice de type 1 : trouver une famille génératrice.
Soient F = (x, y, z) ∈ R3 , 3x + 2y − z = 0 , G = (x, y, z, t) ∈ R4 , 3x − y + 2z + t = 0 et y + z + t = 0 et H = (x, y, z) ∈ R3 , 4x
Montrer que ce sont des sev et trouver une famille génératrice de ces 3 sev.
2. Exercice de type 2 : montrer qu’une famille est bien une famille génératrice.
(a) Soit F = (x, y, z) ∈ R3 , x + y + 2z = 0 , et soient u = (1, −1, 0), v = (2, 0, −1) et w = (0, 2, −1). Montrer que la
Proposition 19. Soit F un sev de Kn . Soit (~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) une famille génératrice de F .
• La famille reste génératrice si on multiplie les vecteurs par des scalaires NON NULS.
• La famille reste génératrice si on ajoute un vecteur à un autre.
• Toute sur-famille d’une famille génératrice est une famille génératrice.
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III. 2 Familles libres d’un sev de Kn
Définition 20. Soit (~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) une famille de vecteurs d’un sev de Kn .
• On dit que c’est une famille libre si il n’y a pas de combinaisons linéaires non triviales
entre les vecteurs :
k
X
∀(λ1 , · · · , λk ) ∈ Kk tel que λi ui = 0 on a
i=1
(λ1 , · · · , λk ) = (0, . . . , 0)
• On dit encore que les vecteurs (~u1 , ~u2 , . . . , ~uk ) sont linéairement indépendant
• Une famille qui n’est pas libre est dite liée.
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Proposition 23. La famille F = (e1 , . . . , ep ) est libre si et seulement si l’écriture d’un vecteur
de V ect(F) avec des vecteurs de F est unique. c’est-à-dire si et seulement si à chaque fois que
l’on a deux combinaisons linéaires de (e1 , . . . , ep ) égales, alors leurs coefficients respectifs sont
égaux deux à deux :
Xp X p
~u = λi ei = βi ei ⇒ λi = βi
i=1 i=1
∀u ∈ F, ∃!...
base.
(b) Soit H = (x, y, z, t) ∈ R4 , x − y + z + t = 0 et 3x − 2z + t = 0 . Montrer que H est un sev de R4 et trouver une
base.
(c) Déterminer une base de F = (x, y, z) ∈ R3 , 2x + 3y − 6z = 0
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(d) Soit F = (x, y, z) ∈ R3 , x + 2y − z = 0 et soit u = (−2, 1, 0), v = (1, 0, 1). Montrer que F est un sev de R3 .
λp
Remarque. Dans Kn , il est très facile de trouver la matrice des coordonnées dans la base canonique.
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• Soit le vecteur ~u(2, −3, 6). Sa matrice des coordonnées dans la base canonique de R3 est : −3
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• Généralisation : pour toutx = (x n
1 , x2 , . . . , xn ) ∈ K , la matrice des coordonées de ce vecteur dans la
x1
n ..
base canonique de K est .
xp
Méthode pour trouver la matrice des coordonées du vecteur u dans la base (e1 , . . . , ep ) d’un sev F .
1. Soit F = (x, y, z) ∈ R3 , x = y . Montrer que ((1, 1, 0), (0, 0, 1)) est un base de F , et trouver la matrice
Exercice 28.
des coordonnées de u = (2, 2, −1) dans cette base.
2. Soit F = (x, y, z) ∈ R3 , x + y − 2z = 0 . Montrer que (u, v) avec u = (1, −1, 0) et v = (2, 0, 1) est une base de F .
Donner la matrice des coordonnées de U = (1, 3, 2) dans cette base. Faire de même avec V = (0, 4, 2).
3. On admet que (1, X, X 2 ) est une base de K. Trouver la matrice des coordonnées de P = (X − 1)(X + 2) dans cette base.
Exemples. • dim Kn = n
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• dim Kn [X] = n + 1
• Par convention, dim({0}) = 0
• Si dim F = 1, on dit que F est une droite
• Si dim F = 2, on dit que F est un plan
• Si F est un sev de Kn avec dim F = n − 1, on dit que F est un hyperplan. Par exemple, les hyperplans
de R2 sont les droites et les hyperplans de R3 sont les plans.
4. Calculer la dimension de H = Vect(u1 , u2 , u3 , u4 ) avec u1 (3, 0, 4, 1), u2 (0, 1, 2, 1), u3 (−5, 0, −2, 3) et u4 (2, 1, 2, −1).
5. Calculer la dimension de M2 (R).
Exercice 32. Soit F = Vect(v1 , v2 , v3 ) avec v1 = (1, 1, 0), v2 = (2, 1, 2) et v3 = (0, 1, 1). Montrer que F = R3 .
• Toute famille libre dans F admet au plus p vecteur ⇐⇒ Toute famille ayant p + 1
éléments ou plus est liée
• Toute famille libre dans F ayant exactement p vecteur est une base.
• Toute famille libre dans F peut être agrandie en une base.
2. Cas des familles génératrices :
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Méthode pour trouver une base de F lorsque l’on connaît la dimension de F :
Si on sait que dim F = p, il suffit de trouver :
• Cas le plus courant : Une famille libre de F avec p vecteurs et c’est alors une base.
(On n’a pas besoin dans ce cas de vérifier qu’elle est génératrice de F .)
• Cas plus rare : une famille génératrice de F avec p vecteurs et c’est alors une base.
(On n’a pas besoin dans ce cas de vérifier qu’elle est une famille libre.)
Exercice 34. 1. Montrer que la famille (u1 , u2 , u3 ) est une base de R3 avec u1 (1, 2, 1), u2 (1, 0, −1) et u3 (1, 1, 1).
2. Montrer que B = (u(1, 2, 3, 4), v(1, 1, 2, 3), w(1, 1, 1, 2), U (1, 1, 1, 1)) est une base de R4 .
Exercice 35. Répondre aux questions suivantes sans faire aucun calcul :
1. La famille (u, v) avec u = (1, 0, 0) et v = (0, 1, 1) est-elle génératrice de R3 ?
2. Soient u = (1, 2), v = (3, 4) et w = (5, 6). La famille est-elle libre ?
3. On se place dans R4 . Dire à chaque fois si la famille donnée peut être libre, génératrice de R4 , base de R4 ou aucun des
trois :
? La famille (v1 , v2 , v3 ).
? La famille (v1 , v2 , v3 , v4 ).
? La famille (v1 , v2 , v3 , v4 , v5 ).
? La famille (v1 , 2v1 , v2 ).
? La famille (v1 , 2v1 , v2 , v3 , v4 ).
x + y + z + t + w = 1
y + t = 2
Exercice 39. Calculer le rang du système suivant : (S)
− y + 4z − t + 6w = 10
2z + 3w = 6
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Définition 41. Soit B une base de Kn et (u1 , . . . , up ) une famille de vecteurs de Kn .
• Pour
j ∈ J1, pK, on note (aij )1≤i≤n les coordonnées de uj dans la base B : MB (uj ) =
tout
a1j
a2j
.. .
.
anj
• La matrice de la famille (u1 , . . . , up ) dans la base B notée MB (u1 , . . . , up ) est définie par
a11 . . . a1p
a21 . . . a2p
.. .
.. ..
. . .
an1 . . . anp
Exercice 42. 1. Écrire la matrice de la famille (u1 , u2 , u3 , u4 ) dans la base canonique de R3 avec u1 = (1, 5, 8), u2 =
(−7, 4, −10), u3 = (9, 2, −1) et u4 = (0, −1, −2).
2. Montrer que B = ((1, 0), (1, 1)) est une base de R2 . Donner la matrice dans cette base de la famille (u, v, w) avec u(1, 2),
v(0, −1) et w(4, 7).
Proposition 43. Soit B une base de Kn , (u1 , . . . , up ) une famille de vecteurs de Kn et MB (u1 , . . . , up )
la matrice de la famille (u1 , . . . , up ) dans la base B. ALors le rang de (u1 , . . . , up ) est égal au
rang de la matrice MB (u1 , . . . , up )
Exercice 44. 1. Calculer le rang de la famille (u1 , u2 , u3 ) avec u1 = (1, 2, 3), u2 = (1, 0, 1), u3 = (−1, 2, 2).
2. Calculer le rang de la famille (u1 , u2 , u3 , u4 , u5 ) avec u1 = (1, 2, 3, 4), u2 = (2, −2, 4, −6), u3 = (1, −3, −1, 1), u4 =
(0, 1, 0, 3) et u5 = (−1, 2, 0, 0).
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