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Le Cours de Lanalyse Du Discours en PDF

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Université d’Alger 2

Institut de traduction

Module : analyse du discours

Niveau : MCIL.

Groupes : 1, 2, 3, 4, 5, int.

Enseignant : Mme Hassina Lahlou

1
Introduction :
Le principe de prévoir des cours d’analyse du discours dans le cursus de traduction trouve son
utilité dans les différents écrits et recherches traductologiques. Ceux-ci ne cessent de mettre
l’accent sur le rôle primordial que vient jouer une analyse discursive dans les différentes
étapes de l’acte traduisant.

Cependant, réduire un cours d’analyse du discours, destiné à des apprentis-traducteurs, à des


définitions théoriques et à des sommaires des différentes tendances et modèles d’analyse, sans
les faire suivre d’application, s’oppose complètement aux fins didactiques prévues pour ce
cours, car l’analyse est d’abord un acte qui ne peut s’expliquer que par des exercice d’
analyse textuelle et/ ou discursive reposant sur des catégories réelles, visant des objectifs
préalablement fixés, tout en parcourant l’efficacité du point de vue de la traduction et ce, par
la mise en relief de l’intérêt traductionnel.

Cet intérêt est repérable sur deux niveaux :

- Lors du processus de la traduction, notamment en phase d’apprentissage.


- Lors de l’évaluation du produit traductif et le travail de la critique des traductions, que
ce soit en phase d’apprentissage ou dans le cadre du métier professionnel.

En vue de mettre en action ce principe et réussir à faire adopter à ses apprenants une méthode
de traduction efficace, un enseignant du module de l’analyse du discours, au sein de l’institut
de traduction, doit intégrer des connaissances ad hoc en analyse du discours et en linguistique,
aux connaissances déjà acquise en traduction.

Analyser avant de traduire, pourquoi ?

On ne pourrait envisager un rapport concret entre la traduction et l’analyse du discours sans


revenir à ce que l’acte traduisant implique comme étapes et principes, et se poser, plutôt la
question suivante : pourquoi une analyse du discours s’avère-t- elle indispensable pour réussir
sa traduction, et, plus exactement : à quelle étape du processus traduisant, une analyse du
discours intervient- elle pour trancher dans les choix et décisions du traducteur ?

Traduire consiste tout d’abord à comprendre le sens du message, et cette phase de


compréhension est la plus importante, à notre sens, car, et comme pratiquement tous les
théoriciens de la traduction le pensent, traduire c’est comprendre. Mais cette compréhension

2
est toujours relative et dépendante de la situation de la communication. La preuve en est que
le même énoncé produit dans des conditions de communication différentes, peut être compris
de deux manières différentes par deux lecteurs différents, ce qui donne lieu à deux
interprétations différentes, donc, à deux sens différents. Par conséquent, l’élément de sens lui-
même est relatif et il n’est jamais définitif.
Il faut, en effet, interpréter avant de traduire, pour déterminer le choix dans la traduction, et
établir le sens voulu par l’auteur original. C’est le seul moyen qui nous garantit le respect du
principe de fidélité, une notion relative à son tour.

Dans le cas de la traduction, la saisie de la situation communicationnelle et du sens contenu


dans le texte original, la connaissance sur le monde de l’auteur et du public source ne suffisent
pas pour la conception du message à transférer : un ensemble de facteurs inhérents à la
personnalité du traducteur et de ses compétences et la prise en compte des attentes du public
cible et de ses connaissances extralinguistiques sur le sujet traité, interviennent pour
influencer sur les choix et les stratégies du traducteur et décident de la qualité et de la fiabilité
du produit final, du point de vue communicationnel et pragmatique. Un traducteur qui réussit
sa tâche, c’est celui qui se rapproche le plus et le mieux du sens contenu dans le texte original
mais surtout celui voulu par l’auteur, étant donné que ce dernier peut écrire quelque chose et
vouloir dire autre chose. Bien que ce vouloir dire ne soit pas traduisible en soi, il intervient
quand même dans la conception du sens et dans sa réexpression.

Pour bien cerner les sens potentiels qu’un texte peut impliquer, il est incontournable, pour le
traducteur, de mener une analyse textuelle/ discursive tout au long de la phase de
compréhension. Une fois cette étape est bien franchie, l’étape suivante qui est la réexpression
se fera sans peine et le traducteur effectuera ses choix et décisions sur la base des résultats
qu’il a obtenus de l’analyse déjà menée.

Il convient, au départ, d’indiquer que notre approche analytique du processus de la traduction


est principalement basée sur la théorie interprétative. Notre choix est fondé sur le fait que
cette théorie est la plus adaptées aux besoins didactiques et les aspects problématique de la
traduction chez les apprentis-traducteurs car elle reconstitue l’acte traduisant tel qu’il se
déroule réellement, en mettant en avant la lecture / compréhension qui est la phase de la
traduction où s’effectue la partie majeure de l’analyse afin de dégager les éléments du sens à
traduire.

3
Il est utile de rappeler que l’assimilation du contenu de ce module ne serait possible sans la
mobilisation des connaissances déjà acquises dans le cadre des modules annexes aux sciences
du langage, tels que la linguistique générale, la linguistique contrastive, la sémantique lexicale
et la sémantique structurale. Les apprentis-traducteurs, et grâce à l’orientation de l’enseignant,
doivent, incessamment, procéder à une intégration de connaissances pour pouvoir atteindre
une compréhension optimale des différents éléments et notions théoriques et une maitrise
complète et efficace des opérations de l’analyse du discours.

cadre théorique :aperçu historique et définitions des notions


clés
Avant d’entamer le sujet de l’analyse du discours, et conformément à la logique de l’évolution
de la réflexion traductologique, nous avons jugé primordial de marquer le lieu historique et les
conditions dans lesquelles la discipline de la traduction, s’est mise en contact direct et
explicite avec l’analyse du discours qui est, ici, l’objet du module.

Pour ce faire, nous allons remonter dans le temps, et retracer le chemin qu’a parcouru
chacune des deux disciplines durant leur évolution, l’une à partir de son détachement de la
linguistique appliquée jusqu’à son implication dans les courants herméneutiques et l’autre, à
partir de sa naissance jusqu’à son intégration dans la linguistique textuelle.

1- La traduction : de l’approche linguistique-contrastive à l’approche discursive-analytique :

La traduction a, pour longtemps, été l’apanage de la linguistique contrastive : traduire


consistait à opposer deus structures linguistiques différentes, deux codes différents, grâce à un
découpage linguistique. Selon cette perspective, l’opération de la traduction était limitée au
niveau du mot, du syntagme et de la phrase.

Avec l’avènement du courant herméneutique, des notions clés en traduction, telles que le sens
et la compréhension se sont vus changer de définitions. Le sens n’est plus cette masse
objective latente trouvée dans le texte mais, le résultat d’une interprétation définie par Jeans
Delisle comme « un dialogue herméneutique et dynamique qui s’établit entre le lecteur et
son texte »

4
L’approche traditionnelle (les années 60) l’approche moderne (à partir des années
70)
- Objet d’étude : le texte - Objet d’étude : le discours-texte.
- Objectif : modélisation du transfert - Objectif : modélisation de la
linguistique communication inter-linguistique.
- Type d’analyse : objective. - Type d’analyse : subjective.
- Outil d’analyse : l’équivalence - Outil d’analyse : l’équivalence
sémantique. communicationnelle.

L’évolution de la réflexion traductologique

2- Le discours :

Dans la présente étude, nous visons, essentiellement, le discours écrit, de par les corpus
choisis pour l’analyse. Ceci dit, le discours oral n’est pas exclu de l’analyse, étant donné que
toute forme de communication orale peut être convertie en texte écrit et analysée selon les
mêmes paramètres.

2-1 Le discours défini par les linguistes :

« Le discours est l’ensemble constitué d’un énoncé ou d’un groupe d’énoncés considéré à
la fois dans sa structure linguistique et dans son contexte de production et de réception,
empli de subjectivités historiques, politiques, idéologiques, socio -historiquement
déterminées et orientées ». (Charaudeau et Maingueneau, 2002, p. 186-187)

2.3 « le discours est un énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles,
mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants,
institution, lieu, temps) ; ce dont rend bien compte le concept de «conduite
langagière» comme mise en œuvre d’un type de discours dans une situation donnée »
(Adam, 1990 : 23- 26).

2.4 Le discours défini par les traductologues :

Etant donné son implication dans la traduction en constituant la matière même de cet acte, le
discours a fait l’objet de définitions d’orientation traductologiques:

«Le discours est un énoncé ou un ensemble d’énoncés produit dans une situation réelle de
communication, les formes linguistique des énoncés sont enrichies de compléments

5
cognitifs. Le discours est verbalisation, au moyen des ressources de la langue, ce qu’un
auteur veut communiquer aux lecteurs » (Delisle, 1982).

Ce que nous pouvons constater, en comparant les deux définitions produites dans deux sens
différents, c’est l’enrichissement et l’expansion de la notion du discours par de nouveaux
termes issus d’approches nouvelles tels que : verbalisation, compléments cognitifs, et vouloir-
dire, qui constituent des notions de base dans l’approche interprétative en traduction.

2-2 Les caractéristiques du discours :

Qu’il soit oral ou écrit, le discours jouit d’un ensemble de traits essentiels qui lui offrent sa
spécificité. Maingueneau en cite et décrit huit :(1998:38-41).

1- Le discours est une organisation transphrastique (au-delà de la phrase) : la structure


des mots relève d'un autre niveau que celui de la phrase. Le discours est soumis à des
règles d’organisation en vigueur dans un groupe social déterminé portant sur le plan de
texte, la longueur de l’énoncé, etc.

2- Le discours est orienté : il se développe dans le temps en fonction d’une fin choisie par
le locuteur. La linéarité qui caractérise le discours se manifeste par une gestion
préalable du locuteur de son discours par : un jeu d’anticipations, ou de retours en
arrière, glissement des commentaires au fil du discours, etc. Ce développement
linéaire change selon le type d’énoncé : monologal ou dialogal (comme par exemple,
énoncé interrompu dans une interaction par l'interlocuteur ou rattrapage des mots qui
échappent au locuteur, etc.).

3- Le discours est une forme d’action : toute énonciation constitue un acte de langage qui
vise à changer une situation (promettre, suggérer, affirmer, interroger, etc.). Les actes
de langage s’inscrivent dans des genres déterminés de discours (une consultation
médicale, un journal télévisé, un tract, etc.) qui visent à produire une modification sur
des destinataires.

4- Le discours est interactif : tout discours suppose un échange verbal entre deux
partenaires, sous forme d’interaction orale comme dans une conversation. D.
Maingueneau distingue entre «l’interactivité» fondamentale du discours et
«l’interaction orale». Il définit l’interactivité comme «un échange, explicite ou

6
implicite, avec d’autres énonciateurs, virtuels ou réels, elle suppose toujours la
présence d’une autre instance d’énonciation à laquelle s’adresse l’énonciateur et par
rapport à laquelle il construit son propre discours» 27 .

5- Le discours est contextualisé : on ne peut pas attribuer du sens au discours hors


contexte. Un même énoncé prononcé dans deux lieux différents peut correspondre à
deux discours distincts. De plus, le discours contribue à définir son contexte qu’il peut
modifier en cours d’énonciation (par exemple, un locuteur peut avoir une conversation
d'amitié avec son interlocuteur et dans un autre endroit le même locuteur aura un statut
différent comme un médecin ou un professeur et entame une conversation différente
avec le même interlocuteur du type médecin / patient ou professeur / étudiant).

6- Le discours est pris en charge par un sujet : le sujet énonciateur «je» assume la
responsabilité de son discours et choisit une attitude énonciative. L'exemple proposé
par Maingueneau est celle de l'énoncé "il pleut" qui est donné comme vrai par son
énonciateur ce qui lui rend responsable vis-à-vis de son contenu. Toutefois, il peut
modifier son degré d'adhésion "Peut être qu'il pleut", ou rendre quelqu'un d'autre
responsable de cet énoncé "Selon Paul il pleut", commenter sa propre parole
"Franchement, il pleut", etc.

7- Le discours est régi par des normes : chaque acte de langage est régi par des normes
particulières qui justifient sa présentation, plus principalement, "tout acte
d'énonciation ne peut se poser sans justifier d'une manière ou d'une autre son droit à se
présenter tel qu'il se présente ". Ex: un acte comme la question suppose que le locuteur
ignore la réponse et que son interlocuteur peut lui répondre.

8- Le discours est pris dans un interdiscours : chaque discours s’inscrit dans un genre qui
gère à sa manière des relations interdiscursives multiples. Un livre d'histoire ne cite
pas de la même façon et n'utilise pas les mêmes sources qu'un guide touristique.

L’ensemble de caractéristiques citées ci-dessus correspond aux fondements théoriques de


plusieurs approches révolutionnaires en traduction, et, chacune d’elles présente un paramètre
à prendre en considération lors de la traduction. Le premier, le troisième et le cinquième
points, par exemple, renvoient à deux des principes cardinaux de l’approche interprétative qui
conçoit que le sens n’est pas dans la phrase ni dans le paragraphe, mais il se propage, plutôt,

7
dans le texte-discours tout entier. Le deuxième et le dernier points représentent des jalons
partagées entre les courants fonctionnels et les approches communicative, les uns, considérant
que la fonction du texte est la seule à prendre en compte lors de l’opération traduisante, les
autres, ne voyant en traduction qu’un acte de communication interlingual.

3- l’analyse du discours :

L’analyse du discours est une technique de recherche en sciences sociales permettant de


questionner ce qu’on fait en parlant, au-delà de ce qu’on dit.
Du point de vue de Maingueneau (2005), il s'agit de « l'analyse de l'articulation du texte et
du lieu social dans lequel il est produit. Elle répond aux questions du "Comment" et du
« Pourquoi » de l’activité langagière, par opposition aux méthodes traditionnelles d’analyse
qui plaçaient au centre de leur problématique les questions "Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? » et
à la linguistique de la langue qui décrit la phrase comme la plus grande unité de
communication».

Dans la conception traditionnelle, un sens stable et unique est attribué au discours/texte. Cette
logique fait du discours un objet clos. Dans la conception linguistique classique assortie de
l’œuvre de Saussure, l’attention porte sur les structures de langue : phonologie, syntaxe,
morphologie, sémantique structurale. Aucune considération n’est faite du sujet de la
communication. La fonction objective du langage est mise au premier plan. La linguistique
classique se veut donc descriptive. Par contre, avec l’analyse du discours, l’accent porte sur
l’articulation du langage et du contexte, sur les activités du locuteur.

Dans cette approche, le sujet est considéré comme un acteur sociohistorique agissant par le
langage, et la fonction subjective est considérée comme fonction fondamentale de la
communication langagière.

8
4- Le contexte :

Un simple survol des écrits linguistiques consacrés au contexte, nous révèle que cette notion
est loin d’être unanimement définie. Il en est de même pour la circonscription de ses types.
Le contexte a fait l’objet de diverses catégorisations par les linguistes et les traductologues,
chacun selon des paramètres différents. Ce qui a donné lieu à plusieurs types de contexte.

- Le contexte défini par les linguistes :

Maingueuneau ( : 22,23) définit le contexte comme étant l’ensemble des constituants du


discours. Il considère que les facteurs à prendre en compte dans l’analyse du contexte
dépendent largement de la problématique développée. En plus du noyau des constituant qui
fait l’unanimité, à savoir, les participants, le cadre spaciotemporel et le but, d’autres éléments
peuvent être inclus, comme : le thème, le genre du discours, le canal, le dialecte employé, le
savoir des participant sur le monde, leur savoir respectif, l’un sur l’autre : l’arrière plan
culturel de la société d’où émerge le discours.

Coseriu propose trois types de contextes :

a- Le contexte de la langue : toutes les relations in absentia avec les autres signes de la
langue.
b- Le contexte du discours : toutes les relations in presentia avec les autres signes du
texte. Dans ce type, on peut distinguer, d’une part, le contexte proche et le contexte
éloigné, et ce, conformément au paramètre espace-texte, et, d’autre part, le contexte
positif et le contexte négatif, le premier étant la partie explicite du discours, et, le
second sa partie implicite.
c- Le contexte extérieur au discours : les éléments extralinguistiques connus ou sensés
être connus des locuteurs. Ce type englobe les volets physique, empirique, naturel,
culturel, occasionnel, pratique et historique.

Pour d’autres chercheurs, le découpage est beaucoup moins complexe. Catford, par exemple,
oppose co-texte au contexte pour distinguer ce qui est situationnel de ce qui est verbal. De
son coté, Bloomfield introduit le contexte verbal et le contexte situationnel.

4-2 - Le contexte défini par les traductologues :

9
Depuis que les études traductologiques ont mis le cap sur les tendances interprétatives, le
contexte occupe une place de plus en plus considérable dans les écrits des traductologues et
des chercheurs en traduction. Basées sur des corpus littéraires ou techniques, les études
traductologiques menées sur cet élément clé, visent à démontrer, par des exemples vivants, la
différence entre une traduction contextuelle et une traduction hors contexte, et met en
évidence, les défaillances de cette dernière.

Avec l’avènement du courant herméneutique en traductologie, et à l’instar d’autres notions


telles que : sens, discours, texte et compréhension, la notion du contexte, s’est vu accordée
d’autres dimensions qui ont fait de lui un paramètre vivant, dynamique et en permanente
mutation.

Ce qui fait que le regard des traductologues au contexte soit différent, et même, plus accru
que celui des linguistes est cette différence qui réside entre une lecture simple par un lecteur
ordinaire et cette lecture extra- ordinaire effectuée par un traducteur. Une différence qui
s’exprime par deux faits :

- Si un lecteur ordinaire lit pour comprendre, et, et la répercussion de sa compréhension


est individuelle, le traducteur lit son texte non pas seulement pour comprendre, mais
pour faire comprendre. Cela veut dire que sa compréhension devient, par la suite, une
plate-forme pour construire un autre texte dans une autre langue, destiné à un lecteur
dépourvu du texte original perdant de vue tout le contexte dans lequel il est écrit.

- le lecteur cible ne se trouve pas dans le même contexte que le lecteur source, donc,
l’acceptabilité du texte traduit dépend de la manière dont le traducteur gère cette
situation du passage d’un contexte A à un contexte B, tout en respectant les attentes et
les dispositions du publique cible.

Tout comme le sens, le contexte n’est plus une entité latente. Durieux le définit comme «
n'étant plus une entité pré-existante au texte et auquel le lecteur fait appel pour comprendre
le texte, mais devient une construction postérieure à la production du texte qui se redéfinit à
chaque lecture du texte, au gré des associations qui jaillissent à l'esprit du lecteur ». (1995 :
222). Elle propose, donc, trois types de contexte :

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 le contexte verbal: unités linguistiques qui précèdent et qui suivent une unité
déterminée.
 le contexte situationnel : ensemble des données communes à l'émetteur et au
récepteur sur la situation culturelle et psychologique, les expériences et connaissances
de chacun des deux les conditions circonstancielles de production du texte.
 le contexte cognitif: stock mnésique qui se constitue au cours de l'assimilation du sens
d'un discours ou d'un texte. Il correspond aux connaissances fraîchement engrammées,
c'est-à- dire les unités de sens assimilées depuis le début du discours ou du texte.
Comme nous pouvons voir, la définition du contexte par Durieux, correspond à la définition
de l’interprétation trouvée chez Delisle (1984 :70) comme un dialogue herméneutique qui
s’établit entre le traducteur et son texte. Le sens, qui est l’objectif ultime de tout acte
traduisant, n’est finalement que le résultat de ce dialogue herméneutique. N’étant plus une
entité latente dans le texte, il ne se dégage pas par une lecture passive, mais il se construit
grâce à une lecture dynamique et analytique.

Bien avant la typologie de Durieux, un autre découpage, conçu par (Lederer, 1986) comporte
des types de contexte que le traducteur-lecteur reconnait au fur et à mesure qu’il avance dans
sa lecture :

Le contexte verbal immédiat : grâce auquel on saisit facilement l’acception pertinente des
formes linguistiques en assemblage.

Le contexte verbal élargi : il correspond à ce que Durieux appelle le contexte cognitif comme
son l’indique, il s’agit toujours de la relation entre les unité luinguistiques mais dans un
espace global du texte. Il est l’ensemble dynamique des informations que le déroulement du
discours apporte au locuteur; il correspond à l’idée qui se dégage peu à peu du discours.
Le contexte situationnel : il recoupe avec le deuxième type de Durieux en plus des éléments
de perception sensorielle et visuelle non linguistique, concomitants au discours.

Intégré dans le processus de la compréhension, le contexte verbal correspond à la


compréhension linguistique, le contexte verbal élargi à la compréhension inférentielle, quant
au contexte situationnel, il va de même avec la compréhension situationnelle.

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L’intérêt des trois types du contexte ne se révèle au apprenti-traducteurs, que lorsque leur
saisie fait défaut, sa mise en évidence ne peut donc, se faire que par des exemples de
traductions défaillantes :1
Le contexte verbal immédiat : sert à remédier aux problèmes linguistiques (dus aux
phénomènes de polysémie et de l’homonymie). Le mot « parti » en français peut renvoyer à
deux sens, dont le premier est celui communément reconnu dans le domaine politique et le
second relevant d’un vieux français signifiant : une personne à marier considérée par rapport
aux avantages de sa situation « un riche parti ».
Pour reconnaitre le sens voulu par l’auteur, une simple mise en contexte verbal suffirait au
traducteur pour savoir que l’équivalent en arabe n’est pas « ‫ » حزب‬comme l’a cru l’un des
traducteurs du roman « les chemins qui mentent », mais plutôt « ‫» رجل غني‬.

Le contexte verbal élargi : pour rendre compte de ce type du contexte, qui concerne toujours
les unités verbales, le traducteur doit lire le texte dans sa totalité avant de procéder à la
traduction, afin de remédier aux problèmes de l’intégration des informations internes et de
l’énonciation dans la conception du sens global du texte. Dans l’extrait : « Il avait fait un
voyage extraordinaire » le mot voyage reste ambigu sans la présence d’indices dans le reste
du texte, qui indiquent quel genre de voyage (croisière, excursion, pèlerinage,….) et des
indices qui révèlent le moyen par lequel le personnage a voyagé (voie aérienne, terrestre ou
maritime). Le traducteur doit cerner la signification exacte voulue dans le texte avant d’opter
pour une stratégie traductive (traduction explicative, modulation, etc.)
L’expression a été traduite en arabe par « ‫» لقد كان في سفر‬, le mot « ‫ » سفر‬en arabe renvoie à un
long voyage en vue de s’installer pour un moment, alors que dans le texte, le voyage en
question était une croisière dans la mère. La traduction serait « ‫» رحلة بحرية‬
Le contexte situationnel :

Reconnaitre les éléments de ce contexte contribue à une bonne le traducteur à une bonne
interprétation de la partie du sens qui incombe à la situation de communication, et aide le
traducteur à choisir des stratégies traductives pertinentes.

de modulation; d’équivalence et d’adaptation)

Exemple1:

1 Les exemples introduits sont, soit, tirées de corpus traduits réels, soit, conçu pour des
besoins les besoins de l’étude.

12
Lexicalement, l’expression idiomatique « tête à tête » peut renvoyer à deux situations
différentes : soit une position d’affrontement, soit au contraire, un climat d’entente et de
confiance. Seule la situation de communication peut décider de quel sens il s’agit. Le
traducteur, face à cette expression, doit rechercher les éléments du contexte situationnel qui
lui permettraient d’interpréter correctement l’énoncé.

L’expression a été traduite en arabe par « ‫ » وجها لوجه‬qui exprime exclusivement le premier
sens, alors que le contexte situationnel inspire une scène où les deux personnages n’étaient
guère en position d’affrontement comme l’expression arabe le signifie. Il s’agissait, plutôt,
d’une posture intime entre le héro et sa bien-aimée.

Exemple2 :

• Locuteur A: vous descendez monsieur?

• Locuteur B: non, mais je descendrai.

• Pour comprendre la réponse du locuteur B, il faudrait intégrer le sens linguistique au


sens situationnel: « Ce n’est pas ici que je descends normalement, mais je descendrai
pour dégager la sortie ».2

Exemple 3: « Il n y a personne à la maison ». Deux contextes situationnels différents:

1- «Je ne peux pas vous laisser entrer ». (entre une bonne et un inconnu qui frappe à la porte)

2- « tu peux venir, si tu veux ». (entre amies).

Comme nous montre cet exemple, un même énoncé peut produire deux sens contextuels
opposés.

Le présupposé et le sous-entendu :

Chaque énoncé se compose de deux contenus : le contenu explicite ou manifeste et le


contenu implicite ou latent.

2 Cet exemple est emprunté à Marouzeau, (1963 : 147).

13
L’énoncé

explicite implicite

présupposé sous-entendu

A présent, nous nous n’intéresserons qu’au contenu latent, car il est le niveau sur lequel se
posent des problèmes spécifiques de compréhension/ interprétation aux apprentis traducteurs.

 Le présupposé :

Le présupposé est de nature co-textuelle. Il relève de la langue. Il est repérable à partir


d’une connaissance du lexique. Donc il est stable relevant de la langue, il est rendu,
automatiquement, lors du transfert des unités linguistiques. Cependant, il peut arriver,
notamment, dans le cas des apprentis-traducteurs, que des éléments présupposés ne soient
pas transmis :

L’énoncé : « Il n’est plus question de revenir sur le sujet », implique les présupposés
suivants :

- il était question au passé.

- Il ne sera pas question au futur.

-Le sujet a déjà été abordé.

Si cet énoncé se traduit par « ‫» ليس هناك مجال لطرح الموضوع‬, la traduction ne rend pas compte
des deux présupposés soulignés ci-dessus.

14
Comme nous pouvons voir, les éléments

 Le sous-entendu :

Le Sous-entendu est de nature contextuelle, donc instable. Un même énoncé actualisé dans
des contextes différents suggère des sens différents. La connaissance du lexique ne suffit pas
pour le repérer. Le sous-entendu est souvent employé dans une intention malveillante et
assume plusieurs fonctions dans le discours : informative, argumentative, conative. Il ne
contient aucune unité lexicale qui l’exprime, c’est une illusion. C’est ce qui le distingue ,
d’ailleurs, du sens émis par le contexte situationnel dont les éléments se trouvent amplifiés
dans l’énoncé .

Exemple 1 :

L’énoncé : « Il n y a personne à la maison » peut sous-entendre deux sens différents, voire


opposés. Tout dépend des conditions de sa production :

- Sous-entendu1:

« Je ne peux pas vous laisser entrer » (dans une conversation entre une bonne et un inconnu
qui frappe à la porte).

- Sous-entendu2:

« tu peux venir, si tu veux » (dans une conversation entre une fille et son amie au téléphone).

Exemple2 :

« Amine a cessé de fumer ».

Introduite dans un discours émis par un père soucieux à son fils qui fume beaucoup, cette
phrase est loin d’assumer une fonction informative. Elle sous-entend un reproche :
«contrairement à toi, qui continues à t’esquinter les poumons ».

Remarque: une mauvaise interprétation du sous-entendu donne lieu à un malentendu. Ce


dernier se produit lorsque les conditions de production et de réception ne convergent pas
(disposition psychologique, connaissance sur le monde ou sur le sujet, attentes,…).

Devant un sous-entendu, le traducteur se trouve entre le dit et le non dit du texte et, entre le
dire et le vouloir-dire de l’auteur. Bien que ce vouloir dire ne soit pas traduisible en soi, il

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intervient, quand même, dans la conception du sens et dans le choix des stratégies de sa
réexpression car, et tout simplement, il en fait partie.

Deux types d’analyse du contenu latent :

1- L’analyse logico-esthétique : étudie la structure du discours en relation avec ses effets


de sens. Elle porte sur la forme de la communication qui informe sur l’état d’esprit du
locuteur et ses dispositions idéologiques (vocabulaire, longueur des phrases, ordre des
mots, figures de styles,….).

A noter que les effets de sens sont la valeur discursive d'une forme résultant de l'emploi qu'en fait
le sujet parlant animé d'une visée d'effet particulière dans un contexte donné.

2- L’analyse sémantique structurale : tend à définir le champ des significations d’un


objet dans un ensemble cohérent donné. Le but consiste à mettre en évidence les
principes qui organisent les éléments du discours, de manière indépendante du contenu
même de ces éléments. Dans ce type d’analyse on travaille non pas sur le vocabulaire,
le lexique ou la thématique du discours, mais sur les principes d’organisation sous-
jacents, les systèmes de relations, les règles d’enchaînement, d’association, d’exclusion,
c'est-à-dire, toutes relations qui structurent les éléments de manière invariante ou indépendante
de ces éléments. Ce sont des fonctions comme celle d’argumentation qui sont
recherchées à travers ce model d’analyse.

Un exemple pratique :

Voici le texte suivant

Voici le texte à examiner :(article tiré du Monde Diplomatique, rubrique : Manière de Voir).

Des Algériens contre le « don de Dieu »

« Le gouvernement algérien ne voulait pas d’un débat, les citoyens l’ont imposé. Venu de la région du Sud
boudée par le pouvoir, le mouvement contre l’exploration du gaz de schiste, qui a éclaté en décembre 2014, a
rapidement gagné le reste du pays. La contestation démocratique, inédite en Algérie, est partie d’In Salah, petite
ville du Sahara. « Composé de médecins, d’enseignants, de pétroliers, d’étudiants, d’ingénieurs et de chômeurs,

16
le mouvement soulève la quasi-totalité de la population, femmes en tête », rapportait le journaliste algérien
Hacen Ouali.

En Algérie, l’exploitation du gaz de schiste via la fracturation hydraulique a été autorisée en 2013 par une loi
adoptée sans opposition. Le gouvernement s’inquiétait du possible tarissement des hydrocarbures et de la baisse
des cours du pétrole, dont l’économie algérienne est presque totalement dépendante. Mais l’eau est une ressource
vitale pour les Sahariens, qui n’ont pas été consultés — pas plus que le reste de la population. Or ce procédé a
besoin d’importants volumes d’eau et sa pollution aurait des conséquences sur leur vie ».

Le 27 décembre 2014, le ministre de l’énergie et des mines Youcef Yousfi, accompagné des ministres de l’eau et
de l’environnement, commente l’allumage de la première torche de gaz de schiste : « Nous assistons au succès
de la première opération réelle de l’exploration de gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet », dit-il. Des forages
sont lancés. En réponse, la place centrale d’In Salah est occupée dès janvier 2015. Malgré la répression, des sit-
in et manifestations sont régulièrement organisés. Puis, le 24 février, des marches de protestation lancées à In
Salah sont imitées dans d’autres villes comme Ouargla et Ghardaïa.

Dans une déclaration lue par l’un de ses conseillers, le président Abdelaziz Bouteflika qualifie le même jour le
gaz de schiste de « don de Dieu ». »

Sans prétendre mener une analyse catégorielle et dresser une grille d’analyse quantitative,
nous nous proposons de mettre en fonctionnement les deux modèles, déjà définis, d’une
manière à recouper les catégories et les objectifs dans le but de déceler touts les éléments de
l’implicite : présupposé, sous-entendu, intention, et ce d’une façon linéaire. Chemin faisant,
nous retracerons les fonctions trouvées dans le texte. Enfin, nous soulignerons l’intérêt
traductionnel de chaque catégorie d’analyse.

Par le modèle de l’analyse logico-esthétique, nous viserons les objectifs suivants :

- Connaitre l’état d’esprit de l’auteur.


- Connaitre les dispositions idéologiques de l’auteur.
- Connaitre son positionnement par rapport au sujet traité.

En vue d’atteindre ces objectifs, nous examinerons les catégories suivantes :

- Le vocabulaire (celui employé pour décrire les actions de l’Etat et celui employé pour
décrire la réaction des citoyens).
- Les figures de style.

Par le modèle de l’analyse sémantique structurale, nous viserons les objectifs suivants :

- Les présupposés.
- Les sous-entendus.

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En vue d’atteindre ces objectifs, nous examinerons les catégories suivantes :

- Les arguments avancés.


- Les principes d’organisations du texte, à savoir :
a) Le principe d’association.
b) Le principe d’exclusion.

Le vocabulaire : pour une bonne interprétation des tendances des verbes et adjectifs, nous
avons opté pour les exposer dans leur situation d’actualisation plutôt isolés, des actions sous
forme de verbes en présent.

A) Son attitude vis-à-vis de l’Etat :

1) Verbes d’action décrivant les actions de l’Etat :


- Le gouvernement ne veut pas de débat.
- Le pouvoir boude la région du Sud.
- L’Etat autorise l’exploration du gaz de schiste par une loi sans opposition.
- Le gouvernement ne consulte pas les Sahariens au sujet de l’exploration du gaz de
schiste.
- Le gouvernement lance des forages.
- L’Etat réprime les manifestations.

2) adjectifs décrivant l’attitude de l’Etat :

- l’économie algérienne est presque totalement dépendante du pétrole.

B) Son attitude vis-à-vis de la population :

1)- verbes d’action décrivant les actes de la population :

- les citoyens imposent un débat.

- le mouvement contre l’exploration du gaz de schiste éclate.

- les citoyens organisent des sit-in et manifestations.

- les citoyens lancent des marches de protestation.

Comme nous pouvons constater, tous les verbes qui définissent les actions et les attitudes de
l’Etat vont dans un sens négatif et condamnent toute action et réaction menée par celui-ci. Ce
qui donne à réfléchir et mettre en cause toute position neutre ou encore moins positive de

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l’auteur vis -à-vis de l’Etat, en considérant l’ongle qu’il a pris pour projeter sa manière de
voir.

Figures de style :

Le titre comporte une métaphore : le gaz de schiste est un don de Dieu.

L’auteur indique que l’Etat algérien considère le gaz de schiste comme un don de Dieu que
certain algériens refusent de recevoir. Cela sous-entend que cette catégorie de citoyens est
ingrate du fait que chaque individu qui refuse ou méconnait un don de Dieu est un individu
indigne de ce don.

Intérêt traductionnel : conscient du poids pragmatique et de la charge stylistique de cette


métaphore, de par le sous-entendu qu’elle implique, le traducteur, tenu par le souci de
précision, écartera de procéder à une traduction par voie d’explicitation (des algériens refusent
le gaz de schiste).

Les arguments :

a) Arguments avancés en faveur de l’Etat :

« Le gouvernement s’inquiétait du possible tarissement des hydrocarbures et de la baisse des


cours du pétrole, dont l’économie algérienne est presque totalement dépendante »

b) Les arguments avancés en faveur de la population :

« Mais l’eau est une ressource vitale pour les Sahariens, qui n’ont pas été consultés — pas
plus que le reste de la population ».

«Or ce procédé a besoin d’importants volumes d’eau et sa pollution aurait des conséquences
sur leur vie ».

En comparant les arguments avancés, par l’auteur, pour chaque partie, du point de vue
quantitatif et qualitatif, nous pouvons déduire ce qui suit :

-l’auteur n’avance qu’un seul argument en faveur de l’Etat pour justifier les actions de celui-
ci, contre deux arguments en faveur de la population.

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- L’auteur, en avançant l’argument pour l’Etat, dégage sa responsabilité en employant le
verbe (s’inquiéter) pour le renvoyer à la décision de l’Etat et se mettre en distance par rapport
à son discours.

- L’auteur, en avançant les deux contre-arguments pour la population, omet d’employer un


verbe introductif et s’approprie les propos en s’inscrivant, ainsi, dans son discours.

- L’auteur avance l’argument pour l’Etat, en le fondant sur des faits probables et non
objectifs : le verbe (s’inquiéter), renvoyant à un sentiment de souci (subjectif) et l’adjectif
(possible) couvrant une signification de probabilité et d’incertitude.

- L’auteur avance les arguments pour la population en les fondant sur des faits réels et
objectifs qui les valident dûment : (l’eau est vitale), (le procédé de la fracturation
hydraulique nécessite d’importantes quantités d’eau). (la pollution de l’eau engendre des
conséquences sur la vie des citoyens).

D’après cette comparaison, nous pouvons placer l’auteur dans une position négative vis-à-vis
de l’Etat et dans une position favorable par rapport à la population qu’il soutien et à laquelle
il adhère.

Intérêt traductionnel :

D’après cette analyse, le traducteur se trouve face à une situation de communication qui va
au-delà de la fonction informative, comme le contenu manifeste laisse à penser, pour
impliquer une fonction argumentative qui lui impose de bien choisir ses mots pour rester sur
la même ligne et transmettre l’effet que l’auteur veut laisser chez son lecteur. Ceci lui
interdira d’opter pour des choix traductifs qui risquent de d’affaiblir cette fonction, tels que :

- Intervenir sur les formes de verbes ou des phrases : traduire un verbe en forme
négative par un verbe positif. (ne pas vouloir/ refuser).
- Intervenir sur l’enchainement logique du texte : ignorer les liens logiques et réduire
un rapport d’opposition à un simple rapport d’addition. (le pouvoir ne voulait pas d’un
débat ≠ les citoyens l’ont imposé).

Les principes d’association :

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Examinons le passage suivant : « Le 27 décembre 2014, le ministre de l’énergie et des mines
Youcef Yousfi, accompagné des ministres de l’eau et de l’environnement »

Conformément au principe d’association, qui postule qu’un élément X est associé à un


élément Y pour rendre compte d’une réalité ou un avis sous-entendus, nous pouvons déduire
la démarche de l’auteur dans les deux sous-entendus suivants :

- Ce qui est remarquable dans toute la visite du ministre est le fait qu’il soit
accompagné par les deux ministres de l’eau et de l’environnement
- un projet qui présente une menace pour l’environnement et les ressources de l’eau est
inauguré avec la bénédiction des premiers responsables des deux secteurs en question.

Intérêt traductionnel :

Bien qu’il lui soit interdit de traduire ces sous-entendus, le traducteur, en prenant en compte
la position prise implicitement par l’auteur ainsi que les actions entreprises délibérément pour
marquer cette position, omettra, tout de même, de mener des stratégies traductionnelles
éventuelles dont :

- L’exclusion : en cas où il juge un surplus et/ou une non- pertinence d’information.


- La transposition, en cas où il envisage un redressement structural.
- L’ajout, en cas où il se propose d’avancer davantage de détails (que l’auteur avait
épargnés à dessein) sur l’événement.

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