Redacteurrmll 7-98-110
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SANGARE Ignace
Université Ouaga 1 Professeur Joseph Ki-Zerbo
Laboratoire Discours et Pratiques Artistiques
Sangare20052000@yahoo.fr
RESUME
La question des identités se posent de nos jours en terme de territorialité et de frontières.
Cependant cette préoccupation apparait dans le prisme des traditions orales. Les sociétés
africaines se fondent sur l’oralité ou ont pour repères les traditions orales. En abordant
la question de cette identité, il nous est apparu nécessaire de voir la culture comme une
opportunité. D’où la réflexion sur l’identité des cultures qui repose sur les traditions.
Comment l’identité peut-elle se bâtir autour de l’oralité ? la quête identitaire ne devrait
pas s’orienter vers une culture des identités. Toutes choses qui permettent de situer
l’identité dans un contexte de la culture et de l’oralité.
MOTS-CLÉS
culture, identités, oralité traditions.
ABSTRACT
Nowadays, issue of identities lay down in terme of territoriality and borders. However,
this preocupation appeared in the prism of orals traditions. The african societies smelt
on orality orhave for landmarh the orals traditions. In reaching the identity issue, it
appeared to us necesssary to see the culture as an opportunity. Hence the reflexion on
the identity of the cultures which rely on traditions.
How can the identity be built around the orality? dental search should not be guide
toward aculture of the identities. Everything which allow to locate the identity on the
context of the culture and orality.
KEYS WORD
traditions, identities, orality, culture.
1. LA PROBLEMATIQUE IDENTITAIRE : DE
L’IDENTITE CULTURELLE AU REGIONALISME
Le concept d’identité culturelle regroupe deux notions qui conduisent à sa définition.
Il s’agit de celle d’identité et de celle de culture. La notion d’identité culturelle est
aujourd’hui tellement répandue – tant dans les médias, les discours politiques que les
études scientifiques – que, lorsqu’on parle d’identité, on ne se donne plus la peine de
préciser qu’il s’agit d’une identité culturelle et non sexuelle, professionnelle ou autre.
Même lorsque cette précision est donnée, le flou subsiste quant au contenu d’une notion
qui semble tellement évidente qu’on n’aurait pas besoin de la définir. C’est pourtant ce
que nous allons tenter de faire suivant les variables de la personne et de la collectivité.
Sous ces rapports, il y a d’abord l’identité personnelle. On peut avoir l’impression
qu’elle est « donnée », qu’on « naît avec ». De fait, l’identité est objectivement encadrée,
essentiellement par le sexe, la généalogie, l’insertion sociale de la famille et même la
Ce qui est une condition nécessaire à l’existence d’une nation, c’est que les citoyens par-
tagent l’idée qu’il existe un domaine politique indépendant des intérêts particuliers et qu’ils
doivent respecter les règles de son fonctionnement. » (SCHNAPPER, 1994 :44). La
tradition orale a contribué en Afrique à façonner une identité de l’oralité
Ces langues sont des systèmes indépendants et logique qui n’ont que peu à voir avec l’éta-
blissement des langues vernaculaires. Mais le système sur lequel s’appuie la langue d’une
communauté correspond lui aussi a une forme d’imaginaire, variable selon les contextes, et
c’est cet imaginaire de la langue que la littérature donne à voir dans les œuvres qui en sont
l’expression implicite ou manifeste
… Par la langue, nous avons ce que le passé nous a laissé comme message et ce que le pré-
sent compose pour nous. C’est la langue qui nous lie, et c’est elle qui fonde notre identité.
Elle est un élément essentiel et sans la langue il n’y a pas de culture. La langue nous aide
à tout interpréter.
Et il continue « …. Nous étions des dominés, des colonisés et la langue a été pour nous
un facteur de libération ». C’était lors du colloque international d’Alger en mi-avril 1974
Langues, culture et tradition organisé par la Faculté des Lettres et des Langues. Il serait
donc important de veiller à la survie de nos langues en tant qu’élément culturel même si
leur survie dépend de l’intérêt que les peuples qui les pratiquent ont pour elles.
L’imaginaire de l’identité linguistique est entretenu par deux discours : la langue d’un
peuple, c’est son génie ; ce génie perdure à travers l’histoire. La langue serait un don
de dame nature qui nous serait offert dès la naissance et constituerait notre être de façon
propre. C’est ainsi que s’est construite la symbolique du «génie» d’un peuple. De ce dont,
De ce fait donc, les langues constituent des symboles d’identité ; elles sont utilisées
par leurs locuteurs pour marquer leurs identités. Les individus s’en servent aussi pour
catégoriser leurs pairs en fonction de la langue qu’ils parlent.
Chaque être humain appartient à plusieurs groupes sociaux et possède de nombreuses
identités sociales. Ainsi, une personne peut être à la fois « enseignante », « supporter
d’une équipe de football », « burkinabè », « bobolais », etc.
Chaque groupe possède sa propre langue ou variété de langue. Ainsi, un groupe régional
utilise un dialecte régional (qui constitue une variété de langue) ; de même, un club de
supporters de football a son propre jargon. Le fait de parler cette langue / variété de
langue / ce jargon donne le sentiment d’appartenir à ce groupe. Souvent, il existe un lien
particulièrement fort entre la langue et le sentiment d’appartenance à un groupe – ou
une identité nationale. Dans les situations les plus « simples », il n’existe qu’une seule «
langue nationale », parlée par tous les individus partageant la même identité nationale.
Cependant, la plupart du temps, nous avons affaire à des situations complexes, qui
impliquent plusieurs langues (au Burkina Faso, en Côte d’ivoire par exemple) ou dans
lesquelles les langues concernées sont liées à plusieurs identités nationales.
3.3. LE PARADOXE
A quoi sert l’identité culturelle ? Est-ce uniquement une obsession d’appartenir à
une identité reconnue, à une mémoire collective spécifique ou à un territoire culturel
identifiable ? Est-ce une revendication permanente ou un fait inéluctable ? S’agit-il
d’une idéologie de combat ou d’une stratégie d’autodéfense, d’une expression de la
société ? Est-ce que chaque communauté contrôle et administre toutes les composantes
de l’identité culturelle à laquelle elle s’identifie ? L’identité culturelle ne prolonge-t-
elle pas l’appartenance d’une société ou d’un individu à d’autres territoires culturels
beaucoup plus larges qui appartiennent aux domaines de la civilisation et de la politique.
Qui détient la légitimité et les moyens de sauvegarder, de protéger et de valoriser
l’identité culturelle. Est – il vrai que l’identité culturelle d’une communauté assure et
garantit sa cohésion ? Comment expliquer les confrontations violentes et guerres civiles
au sein d’une société qui revendique les mêmes valeurs identiques et communes à toutes
classes sociales ?
Est-il clairement établi qu’une communauté culturelle se définit par des caractéristiques
à la fois subjectives, matérielles et spirituelles (patrimoine, tradition et le sacré).
Ces questions trouvent leur réponse dans ce point de vue de Patrick CHARADEAU
(2002 : 4) quand il affirme que :
La construction identitaire passe nécessairement par le regard de l’autre, car nous avons du
mal à nous voir nous-même et avons besoin d’un regard extérieur. Dès lors, cette construc-
tion est la résultante de son propre regard et du regard de l’autre, mus que nous sommes
par le désir d’“être ce que n’est pas l’autre”. Ce qui conduit à dire que “l’identité est une
CONCLUSION
Nous constatons que la tradition orale est une marque des sociétés africaines et l’identité
est une forme de construction. La rencontre de ces deux contribue à la reconstruction de la
culture et de l’identité des peuples. La problématique identitaire repose sur des principes
de l’identité et de la culture, ce qui crée des glissements et favorise la citoyenneté, mais
aussi des équivoques qui favorisent le régionalisme Et pour Lise GAUVIN (2004 : 327),
c’est une forme de « reterritorialisation culturelle » des identités.
L’identité va avec l’oralité dans la perspective définitive d’une culture de l’identité. La
langue fonde l’oralité et elle est l’élément majeur dans l’identité culturelle. Elle-même
étant un facteur de culture. Il est donc important d’inscrire la langue au cœur de la
problématique des identités culturelles pour aller vers la culture des identités. Pour y
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