Péréa 2022 Discours Scenographique Objets Cadres Et Scenes
Péréa 2022 Discours Scenographique Objets Cadres Et Scenes
Péréa 2022 Discours Scenographique Objets Cadres Et Scenes
N° 1 | 2022
Numérique, Humanités et Sciences du langage
Édition électronique :
URL :
https://lhumaine.numerev.com/articles/revue-1/2729-discours-scenographique-objets-cadres-et-scenes
ISSN : 2968-2398
Date de publication : 21/12/2022
Cette publication est sous licence CC-BY-NC-ND (Creative Commons 2.0 - Attribution - Pas d’Utilisation
Commerciale - Pas de Modification).
Pour citer cette publication : Péréa, F., Dumonceaud, L. (2022). Discours scénographique : objets,
cadres et scènes. LHUMAINE, (1).
https://lhumaine.numerev.com/articles/revue-1/2729-discours-scenographique-objets-cadres-et-scenes
[1]
Le présent travail, inscrit dans le cadre du programme de recherche SCENOSCOPE , aborde la
scénographie en tant que dispositif dans lequel actions et interprétations sont travaillées dans
une interaction entre proposition professionnelle et l’appropriation expérientielle (Veron et
Levasseur, 1983), Il s’agit de questionner, dans cette perspective, les dispositifs
scénographiques depuis leurs matérialités et leurs fonctionnements discursifs – leur
scénodiscursivité – dans le cadre d’une approche en sciences du langage qui ne se limite pas à
un propos verbo-centré et qui intègre les objets de toutes natures dans sa réflexion.
[1]
Ce programme est mené par plusieurs membres du laboratoire LHUMAIN en collaboration avec l’IES
(Institut d’Electronique et des Systèmes) de l’université de Montpellier. Il vise à élaborer un modèle
systémique d’interaction complexe à partir de l’étude de pratiques professionnelles de production
scénographique et d’activités de réception. Il mobilise un appareil méthodologique original et novateur de
géolocalisation indoor qui permet la saisie des déplacements et des comportements des « lecteurs-
visiteurs » lors d’expositions en contexte muséal.
Mots-clefs :
[1]
Le présent travail, inscrit dans le cadre du programme de recherche SCENOSCOPE ,
aborde la scénographie en tant que dispositif dans lequel actions et interprétations sont
travaillées dans une interaction entre proposition professionnelle et l’appropriation
expérientielle (Veron et Levasseur, 1983), Il s’agit de questionner, dans cette
perspective, les dispositifs scénographiques depuis leurs matérialités et leurs
fonctionnements discursifs – leur scénodiscursivité – dans le cadre d’une approche en
sciences du langage qui ne se limite pas à un propos verbo-centré et qui intègre les
objets de toutes natures dans sa réflexion.
La démarche prend ainsi pour point de départ les productions discursives réelles et en
contexte qui ressortent de différents systèmes sémiotiques, linguistiques ou non (du
texte exposé à l’éclairage). Ces productions articulent deux paradigmes qui réfèrent à
une scène exposante et à une scène exposée, toutes deux ancrées dans des cadres
1
d’interprétation. Les objets sont alors resignifiés selon leur inscription dans l’une ou
l’autre scène et l’expérience subjective sera différemment travaillée selon les
séquences énonciatives qui y sont associées (discours / récit). Elles génèrent des séries
d’articulations liées de manière déterminante et qui sont situées au croisement de
systèmes de références expérientielles, énonciatives et sémantiques.
Nous développons dans une première partie différentes conceptions de ces discours
scénographiques, que l’exposition soit considérée comme un récit, texte ou discours ou
que l’on entende, dans la perspective des affordances, le discours des objets. Nous
procédons dans une deuxième partie à une description des éléments discursifs présents
dans la scénographie de l’exposition Fortune à bord ! Chronique de la Jeanne-Elisabeth,
au Musée d’archéologie sous-marine du Cap d’Agde puis à une analyse de la nature
discursive des objets (exposant / exposé) liés à des cadres d’interprétation (primaire /
secondaire) et des scènes énonciatives (discours / récit).
1. Discours scénographique
Que l’on parle de scénographie, de muséographie ou encore d’expographie, le
dénominateur commun reste le même, inscrit dans le suffixe. Cet invariant marque le
travail d’une écriture au sens complexe du terme, caractérisé par une inscription dans
un espace (l’œuvre dans la salle comme la lettre sur la page), une intention du
scripteur-scénographe auteur et une adresse au lecteur-visiteur.
L’exposition-récit
2
tentation de considérer l’exposition comme un texte est grande. Ainsi, dans le cadre de
la « muséologie de la rupture », l’idée de la scénographie narrative est courante et
Jacques Hainard d’écrire qu’il s’agit de « raconter une histoire avec un début et une
fin » (1994, p. 531). Cette perspective est celle d’un récit, agencé et organisé comme
une chronologie d’événements et d’histoires que raconteraient les objets exposés,
cadrés par des textes aux vertus didascaliques.
Mais l’agencement d’objets et de textes, tout organisé qu’il soit, suffit-il à faire récit ?
Jean Davallon (2010) envisage que la démarche est variable et observe deux
conceptions de l’exposition. L’une ressort de la technologie de la présence et repose sur
un principe selon lequel « exposer, c’est disposer des choses dans l’espace de manière
à les donner à voir » ; l’autre fonctionne comme technologie de l’écriture, considérant
qu’« exposer, c’est donner à voir pour faire comprendre – autrement dit, pour dire –
quelque chose » (2010, p. 229-230). Le statut des textes est déterminé par l’option
choisie. Dans le premier cas, le texte vise à présenter l’objet (une fonction de cartel
pourrait-on dire) ; dans le second cas, l’exposition est elle-même un texte destiné à
produire un effet sur le visiteur.
Dès lors, concevoir l’exposition comme un texte qui raconte une histoire nous paraît trop simple
[…] En fait, l’exposition correspond moins à une histoire qu’à un enchevêtrement de sens,
composé de multiples histoires, qui pour finir permet de produire une histoire, celle que le
visiteur se construit par interaction avec les propositions (2011, p. 49).
Il envisage alors l’exposition comme un hypertexte qui permet la circulation entre les
différents textes (aux différents codes : iconique, scriptural, oral, sonore… parfois
olfactif, tactile) qu’il mobilise :
3
L’exposition comme cadre
Dans une perspective proche, le texte scénographique est alors, pour Louise Letocha
(1992), un métalangage, dont la fonction consiste à resignifier les éléments sémiotiques
en dehors de leurs systèmes initiaux, pour leur donner sens dans l’ensemble construit
et travaillé. Dès lors, l’objet exposé cesse d’être ce qu’il était dans sa fonction première
sitôt qu’il est exposé. Ainsi, la chaussure exposée dans le cadre de l’exposition Fortune
à bord ! (nous y reviendrons) a perdu sa valeur pratique initiale pour valoir comme
témoignage de la disparition tragique de voyageurs.
N’étant plus objet appartenant au monde de la pratique, il est dorénavant objet d’un monde de
langage. Son statut et sa signification seront donc définis par les rapports qu’il entretiendra
avec les autres objets de l’exposition (Davallon, 1986, p. 245).
Cette dimension « meta » souligne que les choix opérés à différents degrés de la
scénographie (depuis les choix des expôts jusqu’aux choix des couleurs d’un décor par
exemple) constituent un cadre général qui crée un cadre d’interprétation (Erving
Goffman), un contexte de re-signification.
Marie-Sylvie Poli propose alors une typologie des choix qui relèvent de quatre types de
ressources, en mobilisant encore l’analogie textuelle :
Ces ressources sont d'au moins 4 ordres : le ton du texte d'exposition (savant, drôle,
pédagogique, polémique, poétique…) ; le format du texte d'exposition (livresque,
journalistique, encyclopédique, événementiel...) ; la syntaxe du texte d'exposition
(mise en intrigue, organisation en séquence du niveau macro au niveau micro,
correspondance entre les énoncés et les objets) ; le lexique du texte d'exposition
(quelles terminologies, quels univers de sens, quels temps, quels modes, quels outils
grammaticaux, quelle ponctuation...). (2010, p.11)
Claire Merleau-Ponty précise qu’il s’agit de « soutenir un propos que [la scénographie]
doit rendre lisible » (2010, p. 201). C’est même ici que réside l’utilité de la démarche qui
consiste à « créer une atmosphère […] faciliter la lecture des œuvres [… et] aider à
l’interprétation » (2010, p. 203).
Ainsi, l’ambition est bien celle de créer un texte/cadre stratégique, porteur d’intentions
et destiné à influencer le visiteur… une rhétorique en somme au sens grec antique du
terme qui l’envisage comme action oratoire sur les esprits.
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L’exposition comme discours
Dès lors, il est possible de saisir la scénographie comme un discours, porteur d’une
perspective, d’un point de vue, qui organise les objets pour leur assigner de nouvelles
significations dans l’ensemble.
Dans une perspective discursive, toute exposition émerge dans un cadre institutionnel
dont elle matérialise certaines idéologies pour parler comme Louis Althusser ou un
certain ordre pour paraphraser Michel Foucault, dans un cadre normé (celui de la
production culturelle mise en scène), porté par des acteurs légitimes (conservateurs,
artistes, scénographes…), portant sur des objets ratifiés (et rendus légitimes par leur
élection par les acteurs légitimes), saisis dans un environnement culturel.
Ainsi, Marie-Sylvie Poli (2010) explique que toute exposition suppose une sélection et
constitue un regard inscrit dans l’état de connaissances et les partis-pris idéologiques
C’est bien la nature discursive de la scénographie qui se relève alors, comme une
dynamique participant d’une dynamique sociale qui se manifeste dans le texte où se
révèle le point de vue de l’énonciateur et l’adresse au destinataire compris comme le
lecteur-modèle d’Umberto Eco :
Le texte étant par nature dialogique […] et écrit pour faire réagir le lecteur, toutes les citations
conscientes ou inconscientes sur lesquelles il s'appuie, toutes les références explicites ou
implicites dont il est le porte-parole agissent d'au moins deux façons sur l'exposition :
- elles disent les courants de pensée que l'exposition approuve ou ceux auxquels elle s'oppose;
- elles trahissent les catégories socioculturelles des visiteurs auxquels les concepteurs
s'adressent en priorité (Poli, 2010, p. 10)
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Dialogique (inscrite dans le réseau des autres expositions, mises en scène) et dialogale
(dans la tension entre exposants et visiteurs), la scénographie se présente comme une
écriture complexe où se mêlent des récits et discours, multicodiques (sonores, visuels,
kinésiques, spaciaux, etc.) porteurs d’une intention (ludique, pédagogique…) et destinés
à orienter le visiteur (à distraire, à guider…).
Ces objets visités, qu’ils soient mobiles (vidéo projetée par exemple) ou fixes (tel l’expôt
archéologique) ne sont jamais passifs et muets car les objets parlent, même au musée.
Dans une perspective sémiotique, Alessandro Zinna (2014), après avoir rappelé les
sphères pratiques, esthétiques et artistiques élaborées par Murakowskij, précise que ces
déterminations d’appartenance ressortent « plutôt d’un jugement et, par conséquent,
d’un classement propre à chaque culture » (p. 3). Ainsi, un vase grec antique
appartenant dans sa culture d’origine à la sphère pratique (par son utilité) et esthétique
(par les décors qui peuvent l’orner) pourra appartenir à la sphère artistique pour le
visiteur qui l’observe aujourd’hui dans la vitrine d’un musée. Dès lors, « il ne s’agit plus
du discours sur les objets (la pub, le packaging, le design), mais aussi du discours des
objets. Dans cette démarche […] il faut intégrer le sens qui provient de la pratique et de
l’usage des objets » (2014, p. 28).
La démarche croise l’intérêt aujourd’hui largement partagé pour les affordances, dont le
concept a été initié par James Jérôme Gibson (1979) pour signifier comment l’objet dans
l’environnement suggère à l’utilisateur un usage, un comportement, une interprétation.
Donald Norman (2020) ajoutera, à la perspective environnementale gibsonienne, une
dimension perceptuelle :
I believe that affordances result from the mental interpretation of things, based on our past
knowledge and experience applied to our perception of the things about us. » (2002, p. 219).
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En observant les perceptions de l’objet, dans une vision peut-être plus ergonomique,
William Gaver (1991) propose de distinguer trois types d’affordances, selon qu’elles
soient directement perceptibles à l’utilisateur, telle la poignée de la porte (affordance
perceptible), qu’elles ne soient pas directement visibles ou premières, comme le briquet
utilisé comme décapsuleur (affordance dissimulée) ou qu’elles trompent l’utilisateur,
comme un faux interrupteur par exemple (affordance trompeuse).
S'attachant aux textes, Eric Kavanagh, Jacynthe Roberge et Isabelle Sperano proposent
une déclinaison des affordances liées à la lecture : affordance de l’objet, de lisibilité
fondamentale, linguistiques fondamentales, de genre, des zones informationnelles,
microstructurales. (2016, p. 7-8). Les auteurs décrivent ainsi un processus continu qui
envisage l’écrit depuis l’inscription de l’objet dans son environnement jusqu’à son
fonctionnement structurel interne.
Avec l’approche Textes, discours, interactions, Marie-Anne Paveau (2012) propose une
perspective des affordances inscrite en sciences du langage et dite symétrique (en
référence à Bruno Latour 1997), c’est-à-dire envisageant les rapports entre humains et
non-humains dans un continuum, et le social dans une dimension intersubjectives et
interobjectives assemblées. Il s’agit « de dépasser une conception logocentrée (centrer
l’analyse sur les énoncés et les seules matières langagières) pour élaborer une
conception écologique qui observe dans leur entier les environnements des énoncés »
(Paveau, 2013). Dès lors, « les objets inanimés, qui ont une âme comme chacun sait,
ont aussi une bouche : ils parlent, souvent, et beaucoup. Mais on ne les écoute sans
doute pas assez » (Paveau, 2012, p. 54).
Il convient donc de questionner « les efforts que déploient les humains pour interagir
avec l’artefact » (Hutchby, 2001) et « ce que disent les objets » (Paveau, 2012).
Pour ce faire, Marie-Anne Paveau (2012, p. 61) distingue les outils et les objets
linguistiques et / ou discursifs. Les outils sont destinés à soutenir la production ou la
réception langagière. Ils peuvent servir de recueil de référence, de règles, de normes
(outils linguistiques), telle la définition de carénage en complément du panneau
« entretien & réparation du navire » (Figure 1) ou constituer des supports à la
production en situation (outils discursifs), comme la trame de visite que le conférencier
aura inscrite sur une fiche.
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Figure 1- Elément d’exposition Fortune à bord !
Les objets peuvent être des lieux d’inscription langagière – comme le panneau orange
sur lequel est inscrit le texte « entretien & réparation du navire » – (Figure 1) ou
proposer des usages et agir discursifs (non graphiques, tel les expôts eux-mêmes qui
peuvent inciter à des commentaires dans leur mise en scène).
Dans le contexte muséographique, distinguer outil et objet n’est pas toujours évident
car les statuts sont souvent confondus. Ainsi, un cartel est outil mais sa forme plastique,
répondant par exemple au cahier des charges sémiologique de l’exposition, peut aussi
en faire un objet à contempler.
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2. Natures et fonctionnements discursifs de
l’exposition
Ce terrain d’épreuve est l’exposition Fortune à bord ! Chronique de la Jeanne-Elisabeth,
présentée au musée de l’Ephèbe du Cap d’Agde (musée d’archéologie sous-marine) du
12 octobre 2019 au 19 septembre 2021.
Couchée sur tribord, enfouie dans le sable, l’épave est alors préservée, jusqu’à ce
qu’une autre tempête, en 2006, la rendre accessible aux plongeurs… et aux pilleurs. En
2008, le Département de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines
(DRASSM) commence la fouille archéologique de l’épave. Elle durera jusqu'en 2019,
rassemblant de nombreux archéologues et chercheurs de plusieurs horizons :
numismates, architectes navals, archivistes, scientifiques…
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Figure 2 – Plan d’élévation réalisé par Saluces design
Dans ce cadre, nous portons l’accent sur les productions linguistiques participant de la
mise en scène mais également sur les autres éléments de la scénographie :
- parce qu’ils constituent un ensemble aux parties indissociables, dans un rapport de co-
référence (le cartel et l’expôt par exemple) ;
- et parce qu’ils sont souvent fusionnés : la production langagière prend sens en fonction
de son support et le même texte ne sera pas lu et interprété selon qu’ils soit inscrit
sur tablette numérique ou sur un poster.
Le premier travail consiste à questionner dans cet ensemble les natures et fonctions des
objets présents, de nature linguistique et non linguistique, pour en proposer plus qu’une
taxinomie une description dans un système fonctionnel. Ainsi, moins que de caractériser
chaque objets per se, il s’agit d’en observer le fonctionnement dans un ensemble qui
articule deux dynamiques : exposer et être exposé, dont nous développons par la suite
les liens avec les activités d’interprétation (cadres) et d’énonciation (mode du discours
et mode du récit).
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2.2. Natures et fonctions : exposé, exposant, hybride
Dans l’espace muséographique, les objets (au sens générique) remplissent plusieurs
fonctions, parfois même en dépit de leurs destinations et de leurs usages premiers mais
en raison même de la mise en scène.
Figure 4 – Flashcode
Figure 6 – Cartels
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Figure 9 – Panneau mobilier Figure 10 – Livre exposé Figure 11 – Scellés exposés
L’adjectif scénodiscursif qualifie ici les traits caractéristiques que prend un objet dans
son fonctionnement au sein d’une scénographie et son intégration dans un ensemble
langagier dicible et interprétable.
On retrouve d’abord les objets encadrant l’exposition, désormais objets exposants, qui
assurent le bornage dans un ensemble plus vaste : le musée, son environnement (on
peut imaginer des affiches en ville comme participant de ce bornage). On retrouve ainsi
la flèche indiquant le début de l’exposition (figure 3), un système de guidage par
flashcode qui offre un parcours sur l’ensemble du musée pour les scolaires, les disques
Compagnon de visite (figure 4) ou encore le panneau de mentions légales qui se trouve
au début ou à la fin de chaque exposition (figure 5 – côté 25 sur le plan d’élévation de
Saluces design, reproduit en figure 2). Ces objets – pour beaucoup outils linguistiques –
ont pour fonction de délimiter l’exposition et d’orienter par un bornage physique et/ou
informatif le visiteur.
Dans le cadre délimité, d’autres objets exposants ont pour fonction d’éclairer le visiteur
sur les expôts ainsi référencés. On trouve ici les classiques objets linguistiques tels les
cartels faisant office de référents de nomenclature (figure 6, côte V9), les notices
explicatives (figure 7, côte 16) ou encore leurs variations sur écran (figure 8, côte 7) ou
sur panneau mobilier élevé pour l’occasion (figure 9, côte 19). Ils sont outils de
référencement mais également d’explication, d’exposition ou encore de circulation
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(panneau mobilier).
Enfin, et toujours du côté des objets linguistiques, des textes sont exposés comme
objets, dans leur forme initiale ou reproduits : un exemplaire des Mémoires du compte
de Brienne, tome II, publié en 1719 (figure 10, côte V5), des scellés qui ont été posés
lors des perquisitions chez les pilleurs de l’épave (figure 11, côte 21) ou des fac-similés
d’articles de la presse locale, publiés à cette occasion (figure 12, côte 21). Dans ce cas,
c’est l’objet-texte qui a souvent valeur d’expôt, dans sa matérialité historique et
culturelle (le livre, le scellé, le journal).
Le texte peut également être en soi un objet d’exposition, comme lorsqu’il est récit ou
discours supplétif : aucun objet ne pouvant être exposé, tout l’acte de monstration est
reporté dans le texte. Ainsi, les tombes des deux passagers naufragés inhumés sur la
plage sont évoquées dans un texte. Si la matérialité n’est pas absente (il y a bien un
design des supports), c’est le contenu sémantique qui prend le plus souvent le pas sur
l’objet.
Nous pouvons distinguer deux grandes familles d’objets linguistiques. Celle des objets
exposés, eux-mêmes ou reproduits dont la valeur est liée au cadre dans lequel ils sont
mis en scène et qui leur confère le statut d’expôt. Et celle des objets exposants dédiés
au cadrage de l’exposition ou au référencement et à la documentation de l’objets
exposés et dont la valeur est déterminée dans leur rapport à un, plusieurs ou
l’ensemble des objets exposés.
Cette distinction fonctionne également pour les objets non linguistiques. En effet, le
dispositif scénographique comporte des éléments exposants, c’est-à-dire délimitant le
cadre de l’exposition (des mobiliers, des configurations de déplacements, des éléments
de mise en attention : jeux d’éclairages ou de couleurs, etc.) guidant les visiteurs dans
un espace délimité, rythmé par des éléments signifiant). Il comporte également des
éléments d’exposition, nommés expôts. Ces objets remplissent différentes fonctions
spécifiques.
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Les objets exposants ont pour fonction première, nous l’avons souligné, de guider
l’orientation à la fois physique (déplacement), sensible (ressentis) et cognitive
(attention, interprétation) des visiteurs. Cette orientation peut être :
- large (ainsi, des flèches qui guident depuis l’entrée du musée jusqu’au début de
l’exposition – figure 3) ;
- fine (elle éclaire alors l’objet voisin comme avec le cartel de la figure 6).
Les objets exposés ont une fonction d’incarnation qui peut être directe (l’objet est
exposé, comme avec la vitrine de la figure 10) ou reposer sur une opération de
substitution (reproduction photographique ou 3D, fac similé, récit supplétif comme dans
le texte « Une épave pillée, une part de l’histoire disparue – figure 12 – comporte des
éléments de description de l’épave impossible à montrer). Cette incarnation tend alors
vers une mise en présence :
L’ensemble des objets composant une scénographie est ainsi configurable selon deux
tensions croisées, parfois hybridées (à la fois exposant et exposé). Nous ne donnons
qu’un exemple pour chaque cas typique :
Tableau 1
Au-delà des figures canoniques, les objets hybrides sont nombreux. Fondamentalement,
on peut même dire que tous les objets sont hybrides puisque les objets d’exposition
sont travaillés plastiquement pour être repérés ou interprétés et par conséquent, sont
exposés. Par exemple une lettre manuscrite peut-être :
- un expôt (objet exposé), à valeur patrimoniale, si elle a été écrite par la main d’un
illustre scripteur. Dans ce cas, le contenu passe au second plan (il peut être en
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langue étrangère sans que cela pose souci) ;
- un expôt important par son contenu (une charte exposée par exemple) ;
Toutes ces fonctions peuvent être conjointes et même être complétées par d’autres si la
lettre manuscrite est un objet exposant mettant en valeur un expôt voisin par exemple.
Plus pratiquement, certains objets se distinguent en ayant une double fonction en raison
de la relation plastique à leur environnement. Par exemple, dans la figure 12, les fac-
similés d’articles de journaux relatifs au pillage de l’épave sont objets exposés (ils
peuvent être lus pour eux-mêmes et sont exposés tels des tableaux) et objets
d’exposition puisqu’ils constituent un cadre d’interprétation des objets dans la vitrine
encastrée : des scellés de police notamment.
Ce dernier point est important pour souligner que la nature (exposant / exposé) et les
fonctions (orientation / incarnation) des objets sont travaillées par les relations de
voisinage et sont ainsi inscrits dans un ensemble systémique (la scénographie) qui
alloue de nouvelles caractéristiques et déterminations aux éléments qui le compose.
Les visiteurs opéreront dans cette proposition des choix qui les conduiront à privilégier
une nature ou une autre (par exemple en lisant les articles de journaux évoqués supra
ou pas, les considérant comme expôts ou des décors de la vitrine).
Les objets exposants, exposés ou hybrides peuvent avoir des statuts variés car la forme
même n’est absolument pas déterminante. Un objet exposant – un texte
d’accompagnement par exemple – peut avoir des formes variées qui correspondent aux
genres de discours attendus (explicatif ou narratif par exemple le plus souvent) mais
peut aussi provenir d’un détournement, comme c’est le cas avec les articles de
journaux (discours journalistique informatif) devenant objets de décoration (dans la
figure 12).
La nature linguistique de l’objet peut même être remise en cause. Dans l’exposition
Fortune à bord !, le livre exposé est retourné face contre socle rendant la lecture
impossible, des appareils de mesure gradués (écriture numérique) n’ont plus leur utilité
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initiale rendant indispensable l’usage des chiffres : ces objets perdent leur usage
premier – liés aux inscriptions langagières qu’ils supportent – au profit d’une fonction
expositive.
Dès lors, dans l’espace scénographié, ce n’est pas la nature ou le genre du texte qui
prévaut mais son statut en discours, c’est-à-dire la valeur qu’il prend dans le système
scénographique, en regard des autres objets, en situation d’exposition et dans un cadre
matériel et d’interprétation. La production langagière est en quelque sorte reconfigurée
sémantiquement dans ce nouveau contexte.
Cela n’empêche pas que des formes canoniques existent en particulier pour les objets
linguistiques encadrants. Il en va ainsi, des balisages (orientation large) des expositions
mêlant des formes à valeurs topographiques (flèches, extrait de plans) et des éléments
langagiers récurrents (« Sens de la visite » dans la figure 3). Le cartel constitue le
parangon de l’orientation fine : il répond à des règles matérielles (support petit,
positionné près de l’expôts, individuel ou collectif à la vitrine) et linguistiques (formes
nominales brèves, élément de datation, de référence et côtes, éventuelle précision
brève) comme dans la figure 6.
S’ils connaissent des variations, ces éléments s’inscrivent dans des références plus
large (de la circulation géographique et topographique aux textes d’étiquetage) qui
contraignent la liberté matérielle et linguistique dans un registre commun.
Figure 7
Par exemple, l’exposition Fortune à bord ! joue sur les mobiliers présents à bord des
navires. Les vitrines sont des malles qui contiennent les objets exposés et dont les
couvercles ont été posés à proximité pour accueillir, souvent, les textes encadrants.
Ainsi, les objets non linguistiques (boite / couvercle) doublent les fonctions des objets
encadrés (objets exposés / textes de présentation). C’est le cas pour le dispositif de la
séquence (figure 7 ci-contre) où le couvercle du coffre noir (où se trouvent des expôts)
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est posé contre le mur sur la droite et contient les textes de références.
éléments typographiques de
soulignement rappelant la gîte du navire. Le dispositif scénographique révèle ici sa
complexité car il est inscrit dans un univers propre à l’exposition et il repose sur des
systèmes sémiotiques plus génériques et valables dans d’autres contextes (flèches et
indications linguistiques d’orientation par exemple) que ceux de l’exposition.
Figure 12
17
2.3. Cadres d’interprétation et scènes d’énonciation
Les statuts d’exposition et d’exposé résultent de l’inscription des objets dans des cadres
d’interprétation (primaires et secondaires) et des scènes d’énonciation (discours / récit).
Cadres d’interprétation
Cette expérience repose sur un travail agencé des cadres d’interprétations, pour
reprendre à Erving Goffman (1991) qui envisage l’expérience comme un processus
d’organisation dynamique. Dans sa perspective, les individus accordent du sens, une
signification à une expérience dans des cadres « de pensée » qu’il appelle des cadres
primaires. La culture d’un groupe social est composée de cadres primaires qui
permettent de donner du sens à la situation (dimension cognitive du cadre) et
d’enclencher des séquences d’action (dimension opératoire) en indexant les
expériences nouvelles aux expériences passées à l’intérieur de ces cadres partagés et
actualisés en interaction.
Cinq modes fondamentaux sont identifiés : les « faire semblant » (de l’ordre du
simulacre, comme les jeux d’enfants ou les représentations théâtrales), les rencontres
sportives (où l’affrontement n’est plus guerrier), les réitérations techniques (au cours
desquelles une séquence d'activités est exécutée hors de son contexte naturel, comme
dans les apprentissages ou les entraînements), les cérémonies (qui modalisent un
événement : vie, mort, unions, etc.) et les détournements (passage d’un activité à une
autre) :
Par mode, j’entends un ensemble de conventions par lequel une activité donnée, déjà pourvue
d’un sens par l’application d’un cadre primaire, se transforme en une autre activité qui prend la
première pour modèle mais que les participants considèrent comme sensiblement différentes.
18
On peut appeler modalisation ce processus de transcription (Goffman, 1991, p. 52)
Nous travaillons ici – au prix d’une extension de son champ premier – la notion
goffmanienne de cadre, pour l’appliquer à l’interaction particulière qui réunit producteur
et récepteur et se matérialise dans l’expérience en cours de visite. Cette expérience
conduit le visiteur à combiner deux séries d’actions conjointes, articulées pour l’une au
repérage dans l’espace scénographié et pour l’autre à la saisie des objets exposés.
La scénographie repose alors pour partie sur une modalisation (le « faire-semblant »
dans le cadre d’une mise en scène reconstitutive par exemple) des cadres primaires
dans lesquels s’inscrivent initialement les objets. Cette modalisation concourt à
l’interprétation des objets exposés dans une perspective culturelle et patrimoniale.
19
A l’intérieur de ce cadre primaire
dans lequel fonctionnent les objets exposants sont distribués les objets exposés. Ces
derniers fonctionnent essentiellement dans un cadre secondaire qui détermine de
nouvelles interprétations des expôts et impliquent de nouvelles actions et réactions :
des pièces de monnaie perdent leur valeur pécuniaire au profit d’une valeur
testimoniale, des livres ne sont plus soumis à la lecture mais sont à considérer comme
des artefacts culturels, les scellés ne fonctionnent plus dans un cadre judiciaire mais
sont destinés à incarner une critique de certains comportements d’inventeurs de
trésors.
Ainsi, c’est moins la nature de l’objet qui détermine son sens que sa saisie à l’intérieur
des cadres expérimentés et les actions qui y sont liées. Par exemple, une même flèche
sur laquelle est inscrite le mot « entrée » vaut comme signal et désigne une direction
dans le cadre primaire : le visiteur ne s’arrêtera pas pour la contempler. Exposée et
saisie dans un cadre secondaire, elle donnera lieu à une observation esthétique ou
historique dans une exposition sur le graphisme dans la ville ou sur la porte de la
reconstitution d’un bunker de la seconde guerre mondiale.
Cette grille de lecture liant objets d’exposition et cadre primaire d’une part, et objets exposés et
cadre secondaire d’autre part, n’a pas prétention à capter un fonctionnement immuable. Elle
pose les jalons permettant un repérage dans une dynamique fluide et créative qui est celle de la
scénographie.
20
Des cadres à la scène d’énonciation
Le dispositif scénographique articule ainsi une scène embrayée (discours) et une scène
débrayée (récit) de la situation d’énonciation.
Le discours caractérise les énoncés qui prennent sens dans la situation d’énonciation,
dans laquelle les « embrayeurs » produisent une référence relative aux actants et des
circonstants. Par exemple « je » ne réfère qu’à une personne – celui qui parle – lorsqu’il
est employé, sauf à réajuster la référence comme dans le discours rapporté (« Jean a dit
« je viendrai » ») par exemple. « Ici » et « maintenant » fonctionnent selon le même
principe et ne prennent sens qu’au moment et au lieu de la prise de parole. Cette
expérience énonciative détermine les positions subjectives des personnes qui prennent
[3]
la parole ou susceptibles de la prendre (je et tu ), indissociables de leur expérience
dans le présent de l’énonciation et de ses paramètres opératoires spatio-temporels.
Ainsi se crée un complexe psychologique dans l’expérience présente et ancrée de
l’énonciation.
La scène embrayée est celle de la scène exposante qui s’établit autour des coordonnées
déictiques du discours et où les objets exposants prennent sens. Elle réunit deux co-
énonciateurs. La position du Je est remplie, de manière privilégiée, par le scénographe
(le terme a une acception très générique ici) qui produit un discours exposant, des
indications supportées par les objets d’exposition tels que présentés supra aux
dispositifs d’accompagnement adressés (guides, compagnons numériques de visite,
etc.). La position du Tu est occupée par le visiteur. Ces positions sont dissymétriques en
ce sens qu’elles ne sont pas toujours inscrites dans un principe d’alternance : si le
visiteur peut prendre la parole (je) et questionner un guide, cela n’est pas possible lors
21
des visites libres. De nombreux dispositifs scénographiques essaient de pallier ce
problème en développant des parcours personnalisés permettant au visiteur de devenir
acteur de la scène exposante. Cette scène embrayée est celle d’un temps et d’un lieu :
le moment de la visite et le musée ou l’espace de l’exposition. Elle est vécue au
présent, comme expérience subjective en cours d’action.
La scène débrayée est une scène exposée, mise en récit. Elle n’est plus déterminée par
une relation de co-énonciation mais par une modalité narrative. Autrement dit, la
relation je/tu (destinée à orienter pour l’essentiel) y est moins déterminante au profit
d’une récit en Il. Cette troisième position représente l’objet de l’exposition générique (la
thématique racontée) et de ses éléments particuliers (les différents objets exposés). Il
s’agit donc d’une scène narrée et exposée. Dans cette scène débrayée, les temps et les
lieux doivent être précisés. Plus exactement, la scène est débrayée de la situation
d’énonciation et embrayée dans les coordonnées de référence du récit. Avec Fortune à
bord ! différentes coordonnées spatio-temporelles sont ainsi mises en référence : les
parcours commerciaux entre Europe et Amérique du sud au 18 e siècle ou les
découvertes archéologiques sous-marines du sud de la France au 20 e siècle par
exemple, au grès des vitrines ou des espaces exposés.
22
En conclusion de cet article, le dispositif scénographique se déploie sur deux scènes
(exposante / exposée) et à l’articulation de deux cadres (primaire et secondaire). Dans
ce complexe, les objets peuvent être saisis comme exposants ou exposés, de manière
embrayée à la situation d’énonciation immédiate (registre du discours) ou pas (registre
du récit).
Tableau 2
Le discours créé dans un dispositif scénographique est ainsi tramé de choix subjectifs et
professionnels qui déterminent les actes de production et les activités de réception. Des
règles de fonctionnement des objets, tacites ou explicites, permettent de s’entendre, de
créer une grammaire commune nécessaire à chacun pour comprendre et interpréter la
scène, d’une manière propre, individuelle.
Quels objets parlent dans l’exposition, pour eux-mêmes et dans cet ensemble structuré
?
Objets de matière langagière ou pas, ils sont soumis à un traitement commun qui
consiste à repérer leurs fonctionnements et leurs liens. Cela conduit à poser deux
natures d’objets scénographiques, exposant et exposé, en précisant qu’il s’agit de
natures polaires mais que les formes hybrides sont fréquentes. Les objets exposants
remplissent une fonction d’orientation spatiale et cognitive qui peut être éloignée (dans
23
l’espace général du lieu d’exposition) ou rapprochée (en référencement d’expôts par
exemple). Les objets exposés ont une valeur d’incarnation directe ou indirecte (dans ce
dernier cas, ils sont substituts).
Ces natures sont le résultat du travail scénographique sur les objets, mobilisant des
cadres d’interprétation ancrés dans la situation de la visite (cadre primaire) et dans la
saisie des scènes représentées (cadre secondaire), qui déterminent les interprétations
des objets. Le cadre primaire référant au présent de la visite sert de cadre privilégié
pour la saisie des objets exposants qui orientent vers des objets exposés dans le cadre
secondaire. Ces derniers nécessitent un décrochage de la situation qui explique
comment sont resignifiés les objets exposés dans la scénographie.
Ce travail est un produit énonciatif, qui mêle, dans les acceptions qu’Emile Benveniste
donne aux termes, un discours (liant le scénographe et le visiteur) et un récit (exposant
des événements et des acteurs). Dans sa forme canonique – et donc par définition pas
toujours respectée – la scénographie articule le récit (ou les récits) au cadre secondaire
et le discours aux cadres primaires.
Bibliographie
Benveniste (Émile), 1974, Problèmes de linguistique générale II, Paris, éd. Gallimard, «
Bibliothèque des sciences humaines ».
24
Chaumier (Serge), 2011, « Les écritures de l’exposition », Hermès, La revue, 3/n°61, p.
45 à 51.
Gibson (James J.), 1979, The Ecological Approach to Visual Perception. New York : Taylor
& Francis.
25
Latour (Bruno), 1997, Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie
symétrique, Paris, La Découverte.
Norman (Don), 2002 (1988), The Design of Everyday Things. New York : Basic Books.
Paveau (Marie-Anne), 2012, « Ce que disent les objets. Sens, affordance, cognition »,
Synergie, Pays riverains de la Baltique, n°9, p. 53-65.
Paveau (Marie-Anne), 2013, « Ce qui s’écrit dans les univers numériques. Matières
technolangagières et formes technodiscursives », Itinéraires, dossier « Textualités
numériques », mis en ligne le 12 janvier 2015. [En ligne].
http://itineraires.revues.org/2313.
26
Zinna (Alessandro), 2014, « L’objet et ses interfaces », Rivista dell’Assocoazionne Italnia
di Studi Semiotici on-line.
[1]
Ce programme est mené par plusieurs membres du laboratoire LHUMAIN en
collaboration avec l’IES (Institut d’Electronique et des Systèmes) de l’université de
Montpellier. Il vise à élaborer un modèle systémique d’interaction complexe à partir de
l’étude de pratiques professionnelles de production scénographique et d’activités de
réception. Il mobilise un appareil méthodologique original et novateur de géolocalisation
indoor qui permet la saisie des déplacements et des comportements des « lecteurs-
visiteurs » lors d’expositions en contexte muséal.
[2]
Saluces design : https://www.saluces.com/
[3]
Il s’agit là de position (celui qui parle / celui à qui on s’adresse) et non des pronoms
personnels.
27