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Hydatidose Hepatique Complique de Choc Anaphylatique en Peroperatoire
Hydatidose Hepatique Complique de Choc Anaphylatique en Peroperatoire
Hydatidose Hepatique Complique de Choc Anaphylatique en Peroperatoire
12(02), 555-558
RESEARCH ARTICLE
HYDATIDOSE HEPATIQUE COMPLIQUÉ DE CHOC ANAPHYLATIQUE EN PEROPERATOIRE
Les accidents au cours de la chirurgie se manifestent le plus souvent par leur rapidité d’installation, leur gravité et la
difficulté du diagnostic étiologique, qui peut être d’origine anaphylactique, hémorragique ou toxique (2,3).
Le choc anaphylactique en peropératoire, est une complication que peut-être grave et impose un diagnostic précoce
et une prise en charge adéquate (2,3).
Nous rapportons ici un cas d’hydatidose hépatique et péritonéale compliqué d'un choc anaphylactique en
peropératoire.
Patiente et Observation:-
Il s’agit d’une patiente âgée de 21 ans de sexe féminin, opérée il y a 7 ans pour kyste hydatique du foie n’ayant pas
de notion d’allergie, qui a été admise pour une récidive d’hydatidose hépatique.
L’examen clinique est fait des douleurs abdominales diffuses, et d’une hépatomégalieévoluant depuis 1 mois et sans
autres signes associés.
Les examens paracliniques tel que numération formule sanguine, ionogramme sanguin, hémostase et bilan rénal sont
normaux et bilan hépatique a noté la présence d’une cytolyse hépatique (ASAT: 476 UI/L et ALAT: 394 UI/L) ainsi
que la sérologie hydatique positive.
La radiographie thoracique est normale, Une échographie abdominale a été réalisée et a montré des formations
kystiques hépatiques et péritonéales et confirmée par la tomodensitométrieabdominale.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale par du fentanyl (3µg/kg), propofol (2,5mg/kg) et du rocuronium
(0,6mg/kg). L’entretien anesthésique est fait par d’isoflurane.
Le peropératoire est marqué par l’apparition d’un collapsus vasculaire avec hypotension artérielle 60/30 et une
Pression artérielle moyenne à 39mmHgsuivi d’une désaturation à 65% et sans signe cutanée associé.
La prise en charge a débutée précocement par un remplissage vasculaire par du sérum salé isotonique 0,9%
(30ml/kg), à deux repriseset sans amélioration de l’état hémodynamique faisant évoquer un choc anaphylactique, le
recours à l’administration intraveineuse d’un bolus d’adrénaline de 100ugà trois reprises,et d’une corticothérapie à
base d'hémisuccinate d′hydrocortisone 100 mg en IVD, suivie d’une perfusion continued’adrénaline à raison de
0,5µg/kg/mn à travers d’une voie veineuse centrale.
Le sevrage d’adrénaline a été fait au bout de 24 heures après la surveillance au service de la réanimation
chirurgicale.
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ISSN: 2320-5407 Int. J. Adv. Res. 12(02), 555-558
TDM abdominale: formations kystiques hépatiques et péritonéales. Aspect macroscopique des kystes hydatiques.
Discussion:
Le kyste hydatique du foie est une affection parasitaire due au développement d’echinococcus granulosus. Les
complications secondaires par rupture avec passage systémique sont grave et peut mettre en jeu le pronostic vital dû
au choc anaphylactique (4).
Du point de vue physiopathologique, le conflit humoral hôte-parasite est conditionné par la présence, au sein du
liquide hydatique, de protéines et de polysaccharides. Les manifestations anaphylactiques de l’hydatidose hépatique
sont bien connues. Elles sont liées à la rupture du kyste en intra-péritonéal ou dans les voies biliaires, avec passage
systémique de l’antigène hydatique (5).
Il s’ensuit une activation des mastocytes tissulaires et des basophiles sanguins sensibilisés par un contact antigénique
antérieur. Ces cellules portent, en surface, des IgE spécifiques liées à des récepteurs membranaires. La
réintroduction de l’antigène entraîne la formation de ponts entre les récepteurs dont découle une cascade de
réactions et la libération massive de médiateurs biochimiques, histaminiques en particulier (6, 7).
Le caractère ubiquitaire des cellules activées rend compte du polymorphisme des manifestations cliniques
observées, bien que le caractère principal soit lié aux manifestations cardio-vasculaires (8). Les manifestations
anaphylactiques peuvent revêtir des aspects très différents à type de bronchospasme (9).
Dans notre cas, la réaction anaphylactique a été d’emblée massive avec syndrome cardio-vasculaire au premier rang
non associé à un choc hémorragique et sans signes cutanéo-muqueux, mais associé à des manifestations respiratoires
il s’agit donc d’une réaction anaphylactique vraie.
Le choc anaphylactique survenant en peropératoire est beaucoup moins souvent décrit. Les observations de
Jakubowski et al, Terpstra et al ont le mérite d’insister sur la rareté des cas décrits, l’absence de signes
prémonitoires, et la difficulté du diagnostic devant la survenue d’un collapsus brutal après la manipulation du kyste
(10).
La sévérité des manifestations cliniques, et l'efficacité des mesures thérapeutiques peuvent varier de manière très
importante d'une situation à l'autre. Les recommandations thérapeutiques font nécessairement appel à des avis
d'experts. En conséquence, la pertinence des choix thérapeutiques lors de la survenue d'une réaction anaphylactoïde
repose sur le jugement du clinicien qui doit tenir compte des manifestations cliniques et des options diagnostiques et
thérapeutiques disponibles. Le traitement de l'anaphylaxie a pour objectif d'interrompre l'exposition du sujet à
l'allergène incriminé, de minimiser les effets induits par les médiateurs libérés et d'en inhiber la production et la
libération. Le traitement doit être institué dans les meilleurs délais et repos sur des principes consensuels (11).
La procédure opératoire chirurgicale doit être interrompue chaque fois que possible. Le contrôle de la liberté des
voies aériennes est impératif. Le recours à une administration d'oxygène pur doit être systématique. La mise en place
d'un accès veineux permettant une perfusion à débit élevé et le monitorage de l'électrocardiogramme et de la
pression artérielle doivent être institués. Le patient doit être allongé et les membres supérieurs surélevés. Ces
mesures doivent être appliquées dans tous les cas.
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Un remplissage vasculaire rapide doit être associé à la prescription d'amine vasopressive. Il consiste en la perfusion
rapide de cristalloïdes (20 à 30 ml/kg) en 20 minutes, à répéter si besoin.
L'adrénaline est le médicament de choix. En première intention, associée au remplissage vasculaire, l'adrénaline
s'oppose aux effets délétères des médiateurs libérés au cours de la réaction anaphylactoïde par ses propriétés
vasoconstrictrices, inotrope positive et bronchodilatatrice. Elle permet également de diminuer la libération des
médiateurs par les mastocytes et les basophiles. On injecte une dose initiale de 0,2 à 0,5mg, puis réinjections de 0,1-
0,2mg jusqu'à obtention de l'effet cardiovasculaire souhaité. En cas de collapsus persistant, l'adrénaline est
poursuivie en continue à la dose de 5 à 20µg/kg/mn (11,12).
Bien qu'il soit classiquement décrit une évolution par vagues du choc anaphylactique, cela est rarement constaté en
anesthésie. Il s'agit plutôt de résistance au traitement ou de rechute lorsque l'on allège le débit des
catécholamines. Ces risques imposent une surveillance de 24 heures en soins intensifs, même si les patients
présentent une rémission de leur symptomatologie.
Conclusion:
La survenue d’une choc anaphylatique peroperatoire au cours d’une hydatidose hépatique est un evenement tres
rare, mais grave par sa rapidité d’installation, sa difficulté diagnostic et sa mortalité élevée.
L’efficacité de la prise en charge découle de la rapidité diagnostic et thérapeutique dont l’adrénaline est le produit de
référence dans cette situation.
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