Méthodo
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Commencer le cours à 9h et regarder le podcast qui dure +/- 1h30 (dans les podcasts
myULg)
Les faits ne parlent pas par eux-mêmes, ceux qui parlent par eux-mêmes sont des fake
news. Les faits n’ont rien à dire, c’est au chercheur de trouver des méthodes pour les
faires parler par le langage ou les statistiques par exemple.
Il faut considérer les faits sociaux comme des choses (E. Durkheim). Je suis chercheur
en sociologie, je dois les analyser comme des objets, comme des choses.
Le démarrage d’une recherche : il faut être modeste et réaliste, lors d’une recherche,
cela démarre dans le chaos, c’est un flou.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
On doit mettre en forme la démarche ; comme une pièce de théâtre, il y aurait 3 grands
actes fondamentaux se déclinant en 7 scènes. Ces étapes ont obliger tout chercheur à les
emprunter. Il y a une dynamique à travers laquelle on passe lors de recherches.
On doit rompre avec le sens commun, quelque soit la discipline, on analyse une société, des
gens, des opinions,… On analyse des gens qui ont des avis, une société de communication,
d’informations rapides (trop ?). Cette société est imprégnée de sens commun ; ce sont des
préjugés, des avis préconçus. Nous sommes également travaillés par nos opinions, on a un
avis sur des questions sociétales et politiques. Cependant, lors de recherches sur le
terrain, on doit laisser nos opinions de coté et rester neutre.
Il y a aussi le bon sens commun, celui de dire qu’on sait déjà certaines choses qui nous
paraissent évidentes. On ne doit pas comprendre le sens commun mais explorer ce qui
existe ailleurs, on ne doit pas faire passer nos avis avant. Il s’agit de bon sens moral.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Toutefois, il faut du temps à la science pour prouver l’objet, ce que l’on sait ou ce que l’on
ne sait pas.
Le problème du sens commun est qu’on catégorise les gens (blancs, noirs, gauche, droite,
mauvais, bons,…).
On est pour ou contre et pas autrement. Le sens commun ne permet pas de demi-mesure,
il s’agit d’un pré-formatage de nos esprits.
De nos jours, les informations se partagent de plus en plus vite et parfois en dépit de leur
véracité.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Cette étape est nécessaire car un mémoire par exemple ne se fera jamais seul, il y a des
promoteurs, des lecteurs,… Il est donc fondamental de faire comprendre notre
recherche.
- La clarté : ce critère porte sur al formulation, il porte sur les mots que l’on va
utiliser, il répond aux questions : suis-je compréhensible ?, n’importe qui est-il en
mesure de comprendre ma question ?
- La faisabilité : il porte sur les moyens : est-ce faisable, est-ce envisageable. Ai-je
les moyens financiers ? humains ? en temps ? Le but est de réaliser un travail dans
le cadre de quelques mois avec un budget plus restreint.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
o Projet réaliste ?
o Question de réalisation : est-ce qu’il est réaliste objectivement ?
o Pas trop de temps, d’argent, de moyens
o Quelles sont les contraintes ?
o De quels ouvrages dois-je disposer ?
o …
C’est ce qui porte sur la nature de notre recherche, il permet de se centrer sur ce qui
existe vraiment.
Il est souvent tentant de prouver que l’on est généreux, que l’on a du cœur ou bien que
l’on a de la rage, de la haine envers le système mais bien sûr cela ne doit pas apparaître
dans la question de départ. Il faut laisser le subjectif de côté.
Ce qu’on demande, c’est de connaître les faits, de rendre compte de ceux-ci mais pas de
vouloir démontrer que le bien c’est X et le mal Y.
La question de départ n’est pas un réquisitoire contre les institutions, l’Etat, le système
social,…
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Il ne faut pas produire de militantisme, ne pas vouloir démontrer qu’une idée est meilleure
qu’une autre, il faut avoir un réflexe d’objectivité.
Un registre pertinent n’est pas uniquement descriptif, il ne faut pas seulement donner
des chiffres. Ce registre ne doit pas non plus être prédictif, ne pas essayer de voir l’avenir
à travers une boule de cristal.
Il est difficile en science sociale d’émettre des prévisions sûres, de prévoir des
conclusions, de tirer des lois sur du long terme.
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- Registre moral : d’emblée, la question oriente le sens, elle relève d’un registre
purement moral.
- Problème de pertinence : registre juridique et en même temps, on est à deux doigts
d’être face à un critère moral. On voit que la question n’est pas destinée à des
étudiants en sciences politique et sociales.
- Problème de pertinence : l’étude est plutôt médicale, c’est une question mal
formulée parce que portant sur la pertinence médicale.
Etape 2 – L’exploration
On va voir deux méthodes : les lectures et les entretiens. On est toujours dans la rupture
avec le sens commun.
L’introduction :
Lors de la première étape, nous avons défini une question de départ, elle permet de
structurer l’objet de la recherche.
La lecture :
La littérature scientifique comporte un comité de rédaction et elle est évalué par des
pairs (des professionnels). C’est ce qui permet de distinguer ce qui est scientifique ou non.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Pour pouvoir considérer un ouvrage comme scientifique, il doit aussi être publié. Attention,
dans une recherche, on peut utiliser des ouvrages non-scientifiques mais ils ne peuvent
pas constituer une justification.
Le but de la lecture :
Il ne faut pas utiliser trop de références non plus, au risque de tomber dans la
gloutonnerie livresque.
En résumé,
Objectif des lectures : retirer des idées pour son propre travail, positionner son objet
dans la littérature. Il faut faire en sorte que la recherche soit innovante, intéressante.
Lire -> comprendre le contenu -> retenir l’essentiel -> transmettre et rendre compte
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Reprendre les idées de quelqu’un d’autre sans citer ce quelqu’un. S’approprier le travail de
quelqu’un et faire comme si c’était le notre.
Il faut à chaque fois référencer ses sources, pour un site web, on met l’url et on donne la
date de consultation.
Pour une image, il faut tout le temps mettre la source sauf si elles sont libres de
recherche.
Définition : « plagier est une faute déontologique grave qui consiste à présenter comme
s’il s’agissait d’une production personnelle quelque chose qui a, en réalité, été écrit ou
produit par quelqu’un d’autre »
Lorsque l’on paraphrase ou qu’on fait référence au travail d’un auteur, on met entre () le
nom de l’auteur et la date.
La bibliographie de fin :
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- L’ouvrage de référence
- Le texte de Matalon et Ghiglione dans le portefeuille de lecture (pages 10 à 24)
qui est matière d’examen
Il y a différents types d’entretien mais ils s’inscrivent tous dans un même cadre de
directivité, c’est-à-dire où l’interlocuteur est plus ou moins libre de s’exprimer.
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Les principes de Rogers permettent de cadrer les entretiens. Il est rare d’avoir des
entretiens purement directifs, on est plutôt dans le semi-directif. Il y a différents types
de public qu’il est intéressant de rencontrer en entretien.
Il y a 3 catégories d’acteurs :
- Les experts ou les chercheurs spécialisés : ils ont une connaissance objective sur
le sujet, ils permettent de clarifier l’objet de la recherche
- Les témoins privilégiés : personnes qui ne vivent pas directement l’objet mais ont
un contact avec cet objet
- Le public visé par l’étude : les acteurs de l’objet
Pour les entretiens exploratoires, on se dirige vers les experts ou les sociologues car ils
ont un avis beaucoup plus neutre tandis que les deux autres acteurs seront surement moins
objectifs.
Lorsque l’on réalise des entretiens exploratoires, il faut en faire un nombre limité (2 ou
3) et il est intéressant de varier les profils.
Il y a une méthode spécifique pour mener un entretien. Cette méthode rigoureuse vient
de Carl Rodgers, au départ de son livre La relation d’aide et la psychothérapie.
Evidemment, en sciences sociales, le but n’est pas de soigner le patient mais de récolter
des infos, cependant la méthode est transposable.
Cinq principes :
- Non-directivité et congruence
o Le thérapeute ne décide pas, il ne joue aucun rôle et n’oriente pas les
questions, on s’aligne sur ce que la personne pense, dit.
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- Compréhension empathique
o Il faut faire preuve d’intérêt, se montrer intéressé par ce que le patient
nous dit. Il ne faut tout de même pas quitter sa place de neutralité
On voit bien comment transposer les principes propres à la psychothérapie aux entretiens
en sciences humaines et sociales.
Il faut donc adopter une attitude de neutralité bienveillante, être le moins directif
possible et reconnaitre à l’interviewé qu’il a une compétence réelle et accepter
inconditionnellement ses propos.
Contexte de l’entretien :
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Tout ce qui a été présenté en matière d’entretien s’inscrit dans le texte de Ghiglione et
Matalon. Il faut aussi lire les pages 88 à 99 mais ne seront pas forcément matière
d’examen.
Principe méthodologique : laisser courir son regard sans s’obstiner sur une piste
unique, écouter, discerner les dimensions essentielles,…
L’analyse documentaire :
Quelques conseils :
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L’exploration est vraiment une étape importante, elle est consistante et indispensable. On
doit lire pour comprendre ce qu’il se passe et aller sur le terrain.
Pour conclure :
- Les entretiens sont un excellent moyen de rupture avec le sens commun, avec le
préjugé
- Il faut enrichir les entretiens par des lectures ou des méthodes complémentaires
et réciproquement
- Après un tel parcours, une étape primordiale est de reformuler et éventuellement
actualiser la question de départ
Nous allons mettre à plat la recherche, la recherche que nous utiliserons tout au long du
cours.
Lire c’est se confronter à des recherches menées auparavant mais aussi à de grands
auteurs qui vont nous apprendre à penser et à chercher. Parmi ces auteurs, nous en
retenons un en particulier, le père de tous les sociologues : Emile Durkheim (1858-1917).
En 1870, se produit en France la guerre entre la France et la Prusse à Sedan. Les Français
sont totalement défaits contre la Prusse et Napoléon III écrit à son épouse qu’il aurait
voulu mourir sur le champ de bataille. La défaite de 1870 est une claque sans précédent,
elle laisse des traces très fortes. C’est dans ce contexte que Durkheim écrit Le suicide.
Il est important de savoir dans quel contexte socio-historique une étude est menée. Il n’y
a pas d’étude qui ne soit influencée par son contexte.
Ce sont les valeurs de la liberté individuelle face à une hiérarchie sociale. Les classes
sociales priment sur les libertés individuelles, on est amené à vivre selon une certaine
manière car on appartient à une catégorie sociale.
C’est aussi la démocratie face à l’Etat autoritaire. L’enseignement public est, lui, opposé à
l’enseignement clérical. On en revient donc à une opposition entre le modèle républicain et
un rôle central de l’Eglise.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
A la gauche, se déroule, en 1871, la commune de Paris. Elle émerge d’après une révolution
qui inspirera notamment Marx.
Durkheim est donc celui qui développe la sociologie et sa grande étude sera l’analyse du
suicide. Mais pourquoi prendre le suicide comme cas d’école ? Ce qu’on pourrait dire c’est
que, par définition, le suicide est un acte individuel lié au choix d’un humain seulement il
ne s’agit que d’une apparence. « même dans ce geste le plus individuel qu’il soit, chaque
société est prédisposée à fournir un contingent déterminé de morts volontaires ». Il faut
voir dans quel type de société l’on est pour comprendre le suicide. On ne s’attend pas à
l’analyse du suicide pour déterminer dans quelle société on est.
Durkheim ajoute « Cette prédisposition peut donc être l’objet d’une étude spéciale et qui
ressortit à la sociologie. C’est cette étude que nous allons entreprendre ».
Il dit très clairement que le suicide, acte individuel, montre que la société permet
d’explique le suicide. Si j’y arrive, je vais instituer une nouvelle discipline qui s’implantera
dans les universités.
Si, l’on insiste autant sur cette étude là, c’est parce que c’est une étude classique.
Commençons cette analyse par une phrase de Durkheim : « Les pays purement catholiques
comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal, le suicide est très peu développé tandis qu’il est
à son maximum dans les pays protestants : en Suisse, en Prusse ou au Danemark ».
Il dit donc que, si on veut comprendre le suicide, on doit se baser sur les religions. On a
l’impression que, dans les pays catholiques, il y a beaucoup moins de suicide que dans les
pays protestants. Cela dit, Durkheim rajoute : « Cette première comparaison est encore
trop sommaire, la civilisation de l’Espagne et celle du Portugal sont bien au-dessous de
celle de l’Allemagne ». Il essaye de dire que le niveau socio-économique est plus bas. On
ne peut donc pas comparer l’incomparable.
Ce qu’il faudrait, c’est comparer des pays où il y a les deux religions. Il prend comme
exemple l’Allemagne. Il s’intéresse donc aux statistiques allemandes :
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L’Allemagne n’est pas encore réunifiée à cet époque, c’est un ensemble d’Etat ? Durkheim
disposant de statistiques et prend une série d’états allemands.
On peut donc en déduire que, là où les populations sont à majorité catholique, les suicides
sont relativement faibles. Dans le cas de l’Allemagne, on peut dire que, là où l’on a une
forte implantation de catholiques, on a peu de protestants et vice versa. Plus il y a de
catholiques, moins il y a de suicide, plus il y a de protestants, plus il y a de suicides.
« Ainsi, partout, sans aucune exception, les protestants fournissent beaucoup plus de
suicides que les fidèles des autres cultes ». Cette analyse de Durkheim reste quand même
assez floue, un peu trop « en gros ».
« Contre une pareil, quand on voit l’effet massif de ces statistiques, il est vain d’invoquer
le cas unique de la Norvège et de la Suède, qui, quoique protestantes, ont un chiffre moyen
de suicide ».
Il ajoute « Il n’y a pas de raison de croire qu’ils soient parvenus à un niveau intellectuel
supérieur à celui de l’Italie, ils sont faux et pourtant, on s’y tue de deux à trois fois plus ».
Il est donc en train de dire que, si l’Europe est un tout, les protestants qui se suicident
peu, ne se situent pas en Europe. Les protestants scandinaves ne sont pas les mêmes, selon
lui, que les protestants allemands.
On peut dire que les pays développés sont en Europe centrale et il ne compare donc pas
ces pays à ceux de l’Europe du Sud et du Nord.
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S’il on compare ces pays entre eux, les pays protestants connaissent un taux de suicide
plus élevé que dans les pays du Sud où l’on est catholique.
Durkheim dit ceci à propos du judaïsme : « Pour ce qui est des juifs, leur aptitude au
suicide est toujours moindre que celle des protestants. Elle est aussi inférieure quoique
dans une moindre proportion à celle des catholiques. C’est, de toutes les religions, celle où
l’on se tue le moins ».
Dès lors, ce n’est pas le fait qu’une religion produit le suicide plus qu’une autre.
L’analyse de Durkheim n’est plus de l’ordre purement du religieux : « S’il on songe, que
partout, les juifs sont en nombre infime et que dans la plupart des sociétés ont été faites
les observations précédentes, on conçoit en effet que les confessions les moins
nombreuses, ayant à lutter contre l’hostilité des populations ambiantes, soient obligées,
pour essayer de se maintenir d’exercer un contrôle sévère, de s’astreindre à une discipline
particulièrement rigoureuse. On est tenu à plus de moralité ».
On est vu, stigmatisé, donc on se contrôle les uns les autres, pas de suicide.
Il faut donc trouver l’explication peut-être dans la nature du système religieux mais non,
les deux interdisent le suicide. Durkheim dit : Les deux les prohibent, ces prohibitions
ont un caractère divin, elles ne sont pas présentés comme la conclusion logique d’un
raisonnement bienfait. Si donc, le protestantisme favorise le développement du suicide,
ce n’est pas qu’il le traite autrement que le catholicisme ».
Il y a quand même des courants qui peuvent favoriser le suicide : des mouvements
sectaires. Dans certaines sectes, le suicide est un aboutissement logique. Mais cela
n’explique pas le suicide chez les catholiques et les protestants.
Durkheim fournit une piste : « la seule différence qu’il y ait entre le catholicisme et le
protestantisme, c’est que le second admet le libre examen ».
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Le libre examen : l’homme est l’auteur de sa croyance (définition courte mais importante).
Durkheim précise : « Tout ce qui est variation est en horreur à la pensée catholique, le
protestant est davantage l’auteur de sa croyance ».
On pourrait dire, que pour le Vatican, la foi n’est pas une question personnelle tandis que
chez les protestants, on interprète soi-même sa foi (calvinisme, luthériens,…).
Ce que Durkheim dit c’est que, attention, ce n’est pas le système religion, ce sont les
pratiques, le libre examen est dans une position individuel tandis que les autres sont moins
construits, ils sont dans un tout. On peut avoir une pratique différente sur base d’un même
texte.
Exemple des témoins de Jéhovah : articles avec des thèmes de société, ils y expliquent
leur vision des choses et donnent un avis sur les thèmes. Les mots utilisés (« penchants »
pour homosexualité), l’homosexualité est condamnée et proposent la solution : les textes
bibliques, on y trouvera une prohibition d’une activité homosexuelle (pas vraiment vrai
n’est-ce pas Jamy ?!).
La morale religieuse est là pour donner une ligne de conduite à suivre. Il n’y a pas
d’interprétation individualiste.
Trois idées sont importantes chez Durkheim : « Les protestants ont besoin de cette
liberté, or, ce besoin ne peut avoir qu’une seule cause ; parce qu’en fait, on assiste à
l’ébranlement des croyances traditionnelles. Par conséquent, si le protestantisme, fait à
la pensée un individuelle une plus grande part que le catholicisme, c’est qu’il compte moins
de croyances et de pratiques communes. Nous arrivons donc à cette conclusion que la
supériorité du protestantisme du point de vue du suicide, vient de ce qu’il est une église
moins fortement intégré que l’église catholique ».
Une des particularités du catholicisme, c’est qu’il est un peu plus chargé tandis que les
cultes protestants sont un peu plus sobres et discrets.
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L’intérêt par rapport à la méthode est el suivant : tout l’exposé se trouve aux pages 73 à
75 du manuel dans l’étape de l’exploration, nous prenons une étude (celle de Durkheim)
comme cas d’école. On nous montre comment travailler à partir d’une lecture d’un grand
auteur. A un moment donné, on devra passer par des grilles d’interprétation (Page 76).
Etape 3 – La problématique
Dans le sens commun, on a l’impression que la problématique, c’est quelque chose de grave,
qui représente un problème (problématique du chômage, de la montée du populisme,…).
Mais ceci représente plutôt des thématiques.
Ici, le sens que l’on donne à « problématique » est plein, il a un contenu plus chargé.
De façon métaphorique, la problématique, c’est la paire de lunettes que l’on met pour
regarder le problème de départ de manière plus efficace.
Problématique de Durkheim = Le suicide est un fait social qui n’est pas égal à la somme
des suicides singuliers. Au contraire, il s’explique par un phénomène social bien plus
profond : l’état de cohésion de la société (cohésion sociale). Et cette cohésion est elle-
même liée à la religion qui, à suivre Durkheim, est centrale pour comprendre une société!
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Remarque : il y a d’autres auteurs comme Marx et Max Weber, qui, eux, s’ils avaient pu
analyser le suicide, Marx n’aurait pas amené la même problématique, il aurait essayé de
montrer que le suicide est lié à la misère, à l’exploitation des ouvriers. Weber aurait, lui,
analysé le suicide comme étant le fait de perdre du sens, du fait de la bureaucratisation
progressive de la société, perte de lien, de sens, de but.
La grille de lecture change en fonction de l’auteur. Le même phénomène aurait donc été
analysé avec 3 paires de lunettes différentes.
Les faits sociaux ne parlent pas par eux-mêmes, nous appliquons des problématiques
différentes.
- On fait le point, sur ce qui existe déjà comme analyse théorique, on essaye de se
procurer les problématiques déjà existantes
- Le temps des choix : voilà ce qui existe, je choisis une problématique.
Durkheim, pendant 149 pages, passe en revue ce qui existe déjà à l’époque de manière
assez magistrale ; il s’est procuré tous les travaux qui étaient relatifs au suicide et les
passe au peigne fin. Il les consulte, en écarte certains, les analyse. Il aborde les effets
psychopathiques (est-ce que la psychologie peut expliquer les choses ?). Il prend des
statistiques, des chiffres à l’appui et dit « ainsi, je ne trouve aucun état psychopathique
qui soutienne, avec le suicide une relation régulière et incontestable », il n’y a donc pas de
lien entre le suicide et la psychopathie. Il rajoute « ce n’est pas parce qu’une société
contient plus ou moins de névropathes ou d’alcooliques qu’elle a plus ou moins de suicidés,
quoique la dégénérescence, sous ses différentes formes, constitue un terrain
psychologique éminemment propre à l’action des causes qui peuvent déterminer l’homme à
se suicide, elle n’est pas elle-même une de ses causes ».
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Nous avons des chiffres mais l’analyse de Durkheim montre que « enfin la manière dont le
suicide varie selon les âges prouve que de toute manière, un état organico-psychique n’en
saurait être la cause déterminante. Nous voici donc ramenés à la conclusion du chapitre
précédent, sans doute le suicide n’est possible que si la constitution des individus ne s’y
refuse pas, mais l’état individuel qui lui est le plus favorable consiste non en une tendance
définie et automatique mais dans une aptitude générale et vague mais ne l’implique pas
nécessairement et par conséquent, n’en donne pas l’explication ».
Ces facteurs là n’explique pas le suicide mais Durkheim veut expliquer le suicide.
Peut-être le suicide est-il plus élevé là où le climat est moins bon et où il y a moins de
lumière. Il a, encore une fois, toutes les statistiques nécessaires et conclut : « si les morts
volontaires deviennent plus nombreuses de janvier à juillet, ce n’est pas parce que la
chaleur exerce une influence perturbatrice sur les organismes, c’est parce que la vie
sociale est plus intense, ce n’est pas le milieu physique qui la stimule directement mais le
suicide est lié aux conditions sociales et non aux phénomènes naturels ».
Dernier facteur : les travaux de Gabriel Tarbes sur l’imitation (on se suicide parce qu’il y
a de plus en plus de suicides ».
Durkheim est très prudent et est n’arrive pas à réfuter de façon équivoque les
présupposés mais écrit : « en résumé, s’il est certain que le suicide est contagieux, jamais
on ne voit l’imitation se propager de manière à affecter le taux de suicide ».
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Exploration et second temps de la problématique sont très proches car toutes les
deux insistent sur l’importance des lectures. MAIS là où l’exploration nous
demande de prendre connaissance des lectures, la problématique nous demande de
les exploiter, de mettre en évidence les cadres théoriques des différents auteurs ;
la manière dont ils envisagent le traitement théorique de la question de départ.
Ce ne sont pas les mêmes registres, c’est une question théorique et de causalité des faits.
- Explication : considérer les faits sociaux comme les choses (Durkheim). Le sujet
est un objet, on recherche les choses extérieurs à la conscience des personnes, il
faut objectiver les choses, les suicides, les sentiments. Essayer d’identifier les
déterminants extérieurs qui nous prédisposent à certains phénomènes.
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- L’étude du suicide chez Durkheim, pour lui, les causes du suicide sont extérieurs
aux consciences individuelles. Il faut rechercher dans l’état de cohésion de la
société. On dit que la cohésion sociale explique le suicide. La variable « cohésion
sociale » détermine le suicide. -> Explication
- L’étude protestante et l’esprit du capitalisme chez Weber. Pour Weber, il faut
comprendre le développement du capitalisme en le rapportant à l’éthique calviniste
du protestant qui recherche par là les signes de son élection (et de sa réussite)
dans l’activité économique. -> Compréhension
o Texte annexe : la compréhension : l’éthique protestante et l’esprit du
capitalisme – Page 25
TUYAU : A explique B
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LOZIAK Baptiste 2020-21
A : cohésion sociale
B : le suicide
Le niveau de l’expérience : le suicide (B) est lié à la cohésion sociale (A) c’est-à-dire que
la cohésion sociale agit sur le suicide.
Le niveau de l’axiomatique : dans toute société à faible cohésion sociale (A), nous pouvons
retenir que le taux de suicide (B) connaît une propension à l’augmentation.
Le niveau axiomatique, c’est la prétention de tirer une règle générale. Durkheim est au
niveau de la théorie, l’affaiblissement de la cohésion sociale produit du suicide. Il est aussi
au niveau de l’axiomatique ; Durkheim a la prétention d’expliquer le suicide dans l’Europe
de son époque.
On choisit une problématique pour traiter le problème posé par la question de départ.
On choisit une orientation théorique, une problématique en faisant quelque chose qui nous
plaît, on choisit aussi parmi les lectures exploratoires, on opte pour un angle théorique,
une problématique. Enfin, on choisit une orientation dans la continuité de l’exploration.
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Le suicide
- Question de départ: « Quelles sont les causes sociales du suicide? » « Dans quelle
mesure et comment le niveau de cohésion sociale (en particulier religieuse) d’une
société influence-t-il le taux de suicide? »
- Taux de suicide
o ≠ somme des suicides individuels qui répondent à des mobiles propres
o = reflet de l’état de la société dont la cohésion est influencée par le
système religieux
- Résultats:
o Protestantisme est la religion où l’on se suicide le plus
o Explication liée à la nature du système religieux et non au fait d’être
minoritaire
o Libre examen conduit à une faible intégration (chez Durkheim, intégration
sociale = cohésion sociale).
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Nous sommes dans l’acte 2, celui de la construction par la raison, par la théorie.
Les faits sociaux ne parlent pas par eux-mêmes, maxime importante du cours, que l’on va
développer aujourd’hui. C’est à nous de faire parler ces faits, c’est le langage qui fournit,
dans chaque discipline, les outils pour faire parler les faits. Il faut maitriser les outils
théoriques afin d’être compétent. Au sein de chaque discipline, il y a une multiplicité
d’approches théoriques, c’est à nous de dialoguer avec la réalité et la faire parler, c’est
aussi la mesurer, mesurer les faits sociaux et voir ce qu’ils ont à nous dire.
Quelques définitions :
- La conceptualisation : Ce n’est pas une simple définition mais c’est une opération
d’abstraction et, dans ce cadre, le concept est une construction abstraite qui vise
à rendre compte du réel.
- La dimension : Ce sont des illustrations du concept qui précisent davantage les
abstractions tout en essayant de rendre compte du réel.
- Les indicateurs : ils servent à mesurer les dimensions et permettent de mesurer
les faits, de les faire parler de manière concrète.
Exemple : Un rectangle. Quelqu’un qui a une autre culture ne dira pas forcément la même
chose, donc, pour faire parler l’objet, il faut préciser les choses, entrer dans des
dimensions qui permettent de faire parler. Le rectangle qui a deux dimensions que l’on
appelle Longueur (L) et largeur (l) et qui se mesurent – par convention – en centimètres, à
partir desquels on peut « mesurer » les longueurs, largeurs, périmètre et puis la surface.
Cette abstraction-là (concept) est un « rectangle », vous le savez tous et elle vous «
parle » grâce à ses dimensions et à ses indicateurs, sans cela, elle n’a guère rien à vous
dire…
Autre exemple : la vieillesse est un concept ayant une dimension chronologique et un seul
indicateur : l’âge.
Mais attention, avec quelques lettres en plus, les choses se compliquent, le vieillissement
en tant que phénomène pluriel, il comporte plusieurs dimensions (chronologique, culturelle,
psychologique, relationnelle, économique, démographique,…). Et un tas d’indicateurs
(coûts, revenus, espérance de vie, dénatalité, taux de morbidité, taux de fréquentation
des établissements de soin,…).
Il y a des tas d’autres concepts (liberté, démocratie, humanité, amour, égalité, pouvoir,
communication, famille,…), qui sont ces termes, qui peuvent apparaître comme de
l’emphase obscurcissante. On peut éviter cela s’il on peut construire un concept et avoir
conscience que celles-ci peuvent être illustrées et concrétisées.
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Page 167 du manuel : schéma qui montre un concept avec ses différentes dimensions, ses
éventuelles composantes (autre niveau de découpage que l’on ne déf inira pas) et les
indicateurs qui précisent les dimensions.
On identifie deux modes de construction des concepts. On peut identifier des concepts
de deux natures : systémiques et opératoires isolés.
- Un concept systémique est un concept qui est déduit d’un raisonnement abstrait.
On part du niveau le plus abstrait au niveau le plus concret. Il s’appuie sur un
raisonnement déductif (qui part du dessus vers les faits). La méthode déductive
part de la théorie vers les faits.
- Un concept opératoire isolé est induit par l’empirie, par le terrain. C’est une
abstraction que l’on construit à partir de l’observation des faits. La méthode
inductive part des faits vers les concepts.
o Le problème est que, en fait, lorsqu’on construit un concept induit, on doit
faire attention au sens commun, aux stéréotypes.
On se souvient que Durkheim est dans une approche explicative, l’explication sociale du
suicide. Il dit que toute société prédispose les membres au suicide, elles fournissent des
contingents de morts volontaires. Toute société génère du suicide. Pour Durkheim, qui a
une lecture déterministe, il y a une prédisposition liée au phénomène religieux.
Le travail de Durkheim est aussi de dire qu’on ne peut pas se contenter d’abstraction or,
on n’a besoin de faire parler les faits sociaux. Il opérationnalise le suicide en s’appuyant
sur le taux de suicide. Au préalable, il va définir le suicide, de quoi parle-t-on ?
« On appelle suicide tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte
positif ou négatif accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce
résultat ». Définition de Durkheim.
Cela évite tout risque de confusion et permet la comparaison. On sait qu’il va aller
rechercher les statistiques de suicide.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Si la cohésion sociale explique le suicide, on doit quand même aller chercher des données
sur la cohésion sociale. Pour rappel, l’hypothèse de Durkheim est bien : le taux de suicide
d’une société est lié au degré de cohésion sociale de celle-ci. A savoir, moins la cohésion
sociale est forte, plus le taux de suicide est élevé. Hypothèse de Durkheim : une
proposition de réponse à la question des causes sociales du suicide.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Eléments à retenir pour construire un modèle d’analyse Une hypothèse, deux concepts, 2
dimensions de la cohésion sociale, 5 indicateurs de la cohésion et 1 taux de suicide
L’hypothèse qui établit une relation entre deux concepts :
- Le taux de suicide
- La cohésion sociale
Le taux de suicide et les indicateurs de cohésion sociale sont des variables car le taux de
suicide et ces indicateurs de cohésion sociale varient numériquement.
Variable explicative (ou variable indépendante) : cohésion (explique et fait varier le taux
de suicide)
A -> B : A explique B et cette flèche a une protée « théorique », voire chez Durkheim une
portée « axiomatique » cf « dans toute société à faible cohésion sociale,… ».
• Il peut mener des analyses statistiques dites analyses multivariées (car il y a plusieurs
variables ou indicateurs) et par exemple montrer comment les taux de suicide varient en
fonction des variables de cohésion sociale
Le taux de suicide irait sur l’axe des ordonnées et un indicateur de la cohésion sociale
irait sur les abscisses.
C’est Durkheim qui est un des premiers à utiliser les analyses multivariées. Il y a plusieurs
variables de cohésion sociale qui peuvent expliquer le suicide.
Durkheim a donc fait parler les variables, il les a utilisé pour démontrer son hypothèse.
Cela dit, Durkheim fait preuve de plus de subtilité, c’est plus compliqué que ce que l’on ne
le croit.
S’il on reprend sa définition du suicide : « On appelle suicide tout cas de mort qui résulte
directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-
même et qu’elle savait devoir produire ce résultat »
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LOZIAK Baptiste 2020-21
- Le suicide peut être commis indirectement (on peut faire en sorte que ce soit
quelqu’un d’autre qui nous tue, de façon volontaire).
- Il lie l’acte positif au négatif (on peut peut-être se suicider pour le bien d’autrui).
Chaque forme de suicide est une hypothèse car A -> B (cf schéma DIA 34).
Quelques exemples :
- Suicide altruiste
o Suicide des personnes âgées : arrivées à un certain âge, les personnes âgées
se rendaient compte qu’ils n’étaient plus utiles à la société et se donnaient
donc la mort.
o Les veuves : elle perd son guide et se donne la mort
o Les serviteurs d’un prince ou d’un Roi qui meurt : au moment où le chef
mourait, ses officiers devaient se donner la mort pour que le nouveau chef
puisse mener sa politique
o Suicide pour l’honneur : dans certaines tribus, si leur honneur est bafoué,
les hommes ont tendance à se suicider
o Kamikazes lors de la WWII dans la guerre du pacifique, la société japonaise
était une société traditionnelle et à forte cohésion sociale. Il fallait mourir
pour l’empereur.
- Suicide anomique
o Suicide qui est observé lors de grandes crises morales comme lors de la
crise de 29. On se donne la mort pour ne pas voir cette société partir à
vaux l’eau.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Une hypothèse est une proposition qui anticipe une relation entre deux termes qui, selon
le cas, peuvent être des concepts ou des phénomènes.
On est toujours, puisqu’on anticipe les choses, dans du provisoire, ce qui est fragile. C’es
tune présomption qui doit absolument se vérifier et donc, cela appelle à une vérification
empirique. Elle appelle un dialogue, un comportement scientifique visant à faire parler les
faits. Le but d’une hypothèse est d’être remise en cause. Dès lors, une des grandes
caractéristiques de la démarche scientifique est la modestie.
La construction du modèle repose sur un raisonnement inductif appuyé sur des Concepts
Opératoires Isolés soit sur un raisonnement déductif appuyé sur des concepts
systémiques.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
A ce stade, quel serait le modèle Durkheimien du suicide (l’ensemble qui articule ses
hypothèses) ? Schéma Page 158
Le concept systémique est le plus abstrait des deux. Les hypothèses qui articulent les
concepts systémiques sont dites déduites ou théorique (pour définir l’une ou l’autre, on
reprend la définition de l’hypothèse et on l’adapte au bon « type »). S’il on a plusieurs
hypothèses (déduites ou théoriques) qui s’articulent entre elles, on l’appelle le modèle
théorique.
Les concepts opératoires isolés sont bien plus concrets, ils partent du terrain. Ils
impliquent des hypothèses dites induites ou empiriques qui s’articulent en un modèle qu’on
appelle le modèle mimétique (expression de Pierre Bourdieu). Ces modèles mimétiques sont
beaucoup moins théorisés et moins valorisés par une approche scientifique. On préfère
toujours, dans une démarche scientifique, partir d’un concept général, abstrait et donc,
du concept systémique.
Le paradigme : niveau théorique le plus général, plus abstrait encore que le modèle. C’est
un « méga-modèle ». Il repose sur
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LOZIAK Baptiste 2020-21
NB : Durkheim, dans le cadre de la confrontation aux données concrètes (étape 6), il fait
une analyse statistique. Une fois qu’on a mené ses enquêtes, on ne se contente pas de
regarder ces données, on analyse les résultats, on procède à des analyses multivariées.
Que fait Durkheim, quel modèle utilise-t-il ? (quels concepts, quelles dimensions, quelles
hypothèses, quel paradigme ?)
Quel est l’intérêt technique de tous ces niveaux, de tout ce travail d’opérationnalisation ?
Nous donner des dimensions, des indicateurs, pour faire parler les faits sociaux, c’est-à-
dire notamment interroger les personnes par questionnaires ou par entretiens
(interviews). Savoir quelles « bonnes » questions poser pour faire parler les faits. On ne
peut pas entretenir les bonnes démarches s’il on n’a pas appris à faire de la
conceptualisation, maîtriser des techniques et arriver à monter en généralisation.
Dans les Dias 17 à 20, on peut faire connaissance avec des questionnaires que l’on pourrait
fournir pour connaître la cohésion religieuse d’une personne. On essaye d’avoir des
indicateurs pour mesurer les choses.
La science, c’est constamment des choses à vérifier et, à un moment donné, nos
hypothèses provisoires sont remises en cause et remplacées par des autres hypothèses.
Il faut faire tomber des préjugés, il faut faire preuve de modestie dans notre approche
scientifique. S’il on a une hypothèse, en principe, c’est acquis à la quatrième étape. On
vérifie cette hypothèse et nous avons vérifié dans l’analyse de Durkheim. Cela dit,
lorsqu’elle est vérifiée, est elle vraie ? Peut-on affirmer que, de tout temps, la cohésion
sociale explique le taux de suicide. Et bien, non évidemment, l’analyse de Durkheim est un
cas d’école.
Hypothèse : proposition provisoire, présomption devant être vérifiée. Elle est rédigée
sous une forme observable afin d‘aboutir à la vérification empirique MIAS on dira qu’une
hypothèse vérifiée qu’elle est en fait « non infirmée par les faits ».
C’est-à-dire qu’elle n’est pas invalidée mais non-infirmée, pas encore infirmée. Un jour ou
l’autre, viendront des hypothèses qui infirmeront cette approche.
Il faut donc oublier ce qui est définitif et absolue, la science absolue, mais dans ce cas,
où est la vérité ?
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LOZIAK Baptiste 2020-21
La falsifiabilité des hypothèses : Une théorie est scientifique à partir du moment où l’on
peut formuler une hypothèse contraire.
- La généralité :
o L’hypothèse doit revêtir un caractère de généralité, elle ne peut pas
expliquer des phénomènes locaux ou mineurs.
- L’acceptation d’énoncés contraires :
o Une hypothèse ne peut être falsifiée que si elle accepte des énoncés
contraires qui sont théoriquement susceptibles d’être vérifiés.
- Condition de généralité :
o Dans tout société à faible cohésion sociale, nous pouvons retenir que le taux
de suicide connaît une propension à l’augmentation.
o Il s’agit là d’une proposition à vocation générale que nous avons vue lors de
l’étape précédente (la problématique) et nous l’avons située au niveau de
l’axiomatique.
o Durkheim a une prétention à la généralité, il veut expliquer le
fonctionnement de toute société.
o De nos jours, on ne travaille plus vraiment avec des hypothèses aussi
générales.
- La possibilité d’énoncés contraires :
o On a vu que si la cohésion sociale est forte, on peut observer du suicide
altruiste, dès lors, cet énoncé s’oppose au suicide égoïste liée à une cohésion
sociale faible.
Les hypothèses formulées par Durkheim acceptent d’autres énoncés contraires. D’ailleurs
il formule lui-même de tels énoncés et les intègre dans son modèle théorique d’analyse.
Il n’en est rien, le suicide anomique a un pendant, un quatrième type de suicide : le suicide
fataliste. Durkheim a travaillé avec 4 hypothèses de suicide.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Ce quatrième type a été très longtemps ignoré des analystes sociologues. C’est seulement
dans les année 60 que l’on a commencé à découvrir ce type de suicide qui est dans l’analyse
de Durkheim même si elle est bien cachée.
Texte annexe : Un 4ème type de suicide – Page 36 – Notes (1) Page 311
Dans le manuel de cours, on ne travaille que sur les trois grandes formes de suicide, or,
dans le modèle de Durkheim, il a pensé 3 modèles de suicide. Cela dit, et on le verra plus
tard, il ne voit pas clairement comment illustrer ce suicide fataliste.
On voit, dans cette note, que Durkheim a un quatrième type potentiel mais pas vraiment
développé, par manque de données.
Il y a des pays où l’on désire cacher les suicides, où la morale remplace parfois un suicide
par un accident. On peut donc s’orienter vers un critique des analyses de Durkheim.
Un exemple marquant du suicide fataliste se trouve dans le film Titanic, on se rend compte
que Rose (Kate Winslet) doit épouser un homme par dépit, car sa famille n’a plus d’argent,
elle veut, au début du film, se suicider en se jetant par-dessus le bateau. Si Rose s’était
vraiment suicidée, on aurait pas dit « elle s’est suicidée », on aurait dit « elle a glissé ».
Dans une société où les règles sont très fortes, ce type de suicide est masqué.
Au fond, on a donc bien quatre types de suicide : le suicide égoïste, le suicide altruiste, le
suicide anomique et donc le suicide fataliste.
Forte Faible
Cohésion sociale Suicide altruiste Suicide égoïste
Régulation sociale Suicide fataliste Suicide anomique
- Dans toute société où la cohésion sociale est forte, on observera un suicide de type «
altruiste ».
- Dans toute société où la cohésion sociale est faible, on observera un suicide de type «
égoïste ».
- Dans toute société où la régulation sociale est forte, on observera un suicide de type «
fataliste».
- Dans toute société où la régulation sociale est faible, on observera un suicide de type «
anomique ».
Attention : Il n’y a donc pas deux concepts (cohésion sociale et suicide) mais trois
concepts : cohésion sociale, suicide et la régulation sociale. La présence de règles sociales,
morales, qui donnent des règles de conduite en société. Il y a donc 4 hypothèses et non
pas 3 !
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LOZIAK Baptiste 2020-21
- 1 : Altruiste
- 2 : Egoïste
- 3 : Altruiste
- 4 : Egoïste
- 5 : Fataliste
- 6 : Altruiste
- 7 : Fataliste
- 8 : Altruiste
- 9 : Egoïste
- 10 : Altruiste
- 11 : Anomique
- 12 : Altruiste
- 13 : Fataliste
Par exemple :
Insistons sur une idée concernant les énoncés falsifiables. Si le but des théories est
d’être critiquée, venons-en aux faits, et à la critique de la théorie de Durkheim bien que
dépassée aujourd’hui.
Son analyse fut critiquée, mais il s’y attendait en quelques sortes, puisque toute théorie,
un jour ou l’autre, est infirmée par les faits ou par d’autres théories, elle est déstabilisée.
Elle n’est valable que jusqu’à un certain moment.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Il formule quelques critiques lorsque Durkheim sera mort. Il remarque que les protestants
ne sont pas que protestants et que, derrière cette opposition, il y a des variables autres
que le religieux.
Donc, l’analyse multivariée de Durkheim aurait du, selon Halbwachs, être plus poussée.
Halbwachs ne remet pas en cause de façon radicale le travail de Durkheim, il l’affine, le
discute. Durkheim aurait donc du prendre un nombre encore plus important de variable
comme les variables de contrôle.
- Les statistiques disponibles au sujet du relevé des suicides varient dans le temps
et l’espace => difficulté d’interprétation
- Les « tentatives » de suicide ne sont pas reprises dans les bases de données ; elles
nous renseignent portant sur d’autres variables (ex: le sexe, l’âge). On masque le
suicide de certains catholiques pour avoir droit au sacrement.
- Halbwachs ne constate plus d’augmentation des taux de suicide et parle
d’uniformisation (pour le début du 20 ème) mais… la causalité du suicide est
complexe. (DIA 46 à ne pas connaître)
La critique radicale de Douglas & Baechler : remise en cause complète du modèle d’analyse
avec remise en cause de la crédibilité des statistiques. L’objectif que doit se donner le
sociologue qui s’intéresse au suicide ne peut être que de faire apparaître la signification
du suicide pour l’individu qui le commet.
Les deux auteurs ont plutôt fait une approche wébérienne du suicide, comprendre le sens
du suicide. Durkheim, lui, ne prend pas en compte le sens, il se soucie uniquement des
chiffres.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Pour Douglas :
Pour Baechler :
Durkheim est donc dans une approche explicative, les deux autres sont dans une approche
compréhensive.
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LOZIAK Baptiste 2020-21
Etape 5 – L’observation
- Observer quoi ?
- Observer comment ?
- Observer qui/sur qui ?
Observer quoi ? : A ce stade, il n’y a aucune recette miracle, aucune procédure ne peuvent
répondre à la question ni sur le fait de savoir quelles données pertinentes recueillir càd :
quelles questions poser, par exemple, dans un questionnaire ou dans un entretien ? La seule
réponse que l’on puisse donner est qu’il faut construire un modèle d’analyse aussi clair et
précis que possible pour identifier les indicateurs, les dimensions, les concepts (reliés par
des hypothèses qui elles-mêmes s’orientent en un modèle théorique). Ainsi les indicateurs
nous aideront-ils à mesurer, à savoir ce que l’on cherche et à poser les bonnes questions,
voire chercher les bonnes données (ex: les chiffres du suicide/taux, l’importance
numérique du clergé, la présence de rites en commun, etc.).
Observer sur qui ? : il s’agit d’un problème classique dans la parcours de l’étudiant-
chercheur. Quand on observe une population, on observe soit l’ensemble de cette
population et on s’appuie sur des données relatives à toute la population. Soit, on étudie
un échantillon de la population, c’est-à-dire une partie de celle-ci. On peut intuitivement
prendre une partie de la population et avoir quand même des données représentatives. Je
dois retrouver, dans l’échantillon que je choisis, les mêmes caractéristiques que l’ensemble
de la population dans laquelle je trouverai, pour sûr, l’exhaustivité. La dernière option est
d’étudier des composantes non-représentatives mais caractéristiques de la population
(ex : ne s’intéresser qu’aux travailleurs de quelques entreprises ou quelques associations
présentant de grandes caractéristiques de la population telle que la taille, l’affiliation à
un courant philosophique ou politique,…).
Définitions importantes :
Il faut donc construire une base de sondages, une liste reprenant l’ensemble de la
population à étudier (l’exemple le plus parlant est celui du registre national, dans lequel
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LOZIAK Baptiste 2020-21
tout le monde peut y figurer et je tire au sort un certain nombre de citoyens belges).
Mais ces listes sont difficiles à obtenir pour constituer un échantillon représentatif. La
plupart du temps, on recourt à des techniques de sondage pour constituer des échantillons
dits « aléatoires », c’est-à-dire, tirés au hasard afin que n’importe quel citoyen habitant
la ville, la région ou le pays dans lequel s’effectue l’enquête puisse avoir une chance d’être
tiré au sort, c’est-à-dire puisse avoir une chance de figurer dans l’échantillon. Rappel : la
condition de la représentativité est bien celle de la même chance.
Unités et grappes : parfois, il y a des bases de sondage où les unités y figurant ne sont
pas des personnes mais des groupes de personnes, par exemple, un ménage ou une
entreprise. On a donc parfois un décalage entre les unités de sondage (les ménages) avec
les unités d’analyse (les individus). Il faut donc établir une distinction entre unités de
sondage (unités que l’on trouve dans les bases de sondage) et unités d’analyse (unités sur
lesquelles portent les hypothèses). On peut ainsi disposer d’unités de sondage relatives à
des ménages, des entreprises, des unités d’analyse, alors que l’on cherche à travailler sur
des individus (unités d’analyse). Que faire s’il on n’a pas de base de sondage par individu ?
Le problème est que la chance de figurer dans l’échantillon est moindre plus la taille du
ménage ou de l’unité de sondage est importante (une personne vivant seule dans un ménage
n’aura pas la même chance d’être tiré que quelqu’un qui vit dans une famille de 4 enfants).
Une grappe est un ensemble d’unités tirées simultanément, un ménage constitue une
grappe d’individus.
Un effet de grappe est un phénomène qui intervient lorsque l’échantillon tiré est
statistiquement satisfaisant et que les réponses risquent donc de ne pas être
indépendantes.
A force de se côtoyer, de vivre ensemble, on partage des opinions, des valeurs communes.
On risque de ne pas avoir une diversité d’opinion assez marquée. On peut néanmoins, pour
éviter cet effet de grappe, utiliser la méthode de Kish : un procédé aléatoire de
désignation de la personne à interroger de manière à éviter les biais d’effets de grappe.
Voir DIA 11
Exemple : je toque à une porte, j’ai le questionnaire A sous le bras, le ménage comporte 4
personnes, j’interroge alors la deuxième personne la plus âgée.
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Les échantillons par quota (Pages 38 à 41) : il s’agit de la technique la plus utilisée, on y
reproduit, au sein de l’échantillon, les distributions de certaines variables. Par exemple,
si on sait que la population comporte 40% de diplômés, on s’arrangera pour retrouver 40%
de diplômé de l’échantillon. On prend les variables les plus globales (sexe, niveau
d’études,…). On se force à retrouver ce nombre de personnes.
Il faut disposer de bons enquêteurs, c’est eux qui ont ces contraintes, ces listings-types.
C’est à eux de trouver ces populations là via un sondage aréolaire, un sondage reposant
sur des zones d’habitation tirées au sort et où se rendent les enquêteurs.
Attention : il y a une erreur à la DIA 14, la racine porte sur l’entièreté de la fraction
Observer comment ? :
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