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L3ECO EI c1 Etu
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L3ECO EI c1 Etu
• La demande:
• La décroissance de la courbe de demande traduit un effet de substitution entre le
bien étudié et d’autres biens
• Il y a une double lecture de la courbe de demande individuelle
prix
Valeur marchande
Prix p0
quantité
Quantité q0
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 4
• La demande totale:
• C’est la somme horizontale des demandes individuelles
• Pour un même prix en ordonnée on additionne les demandes individuelles
• => on peut donc évaluer la somme des surplus comme la surface sous la demande totale
Le surplus total ainsi obtenu se décompose bien en la somme des surplus individuels
Il en est de même pour la valeur privée totale (somme des surplus et des valeurs marchandes) et la
somme des valeurs privées
prix prix prix
• L’offre:
• Le profit croît tant que ce que rapporte une unité de bien en plus en
termes de recettes (recette marginale Rmg) est supérieur à ce qu’elle
coûte à produire (Coût marginal Cmg)
Prix
Rmg Quantité
et Maximisant Cmg
Cmg le profit
quantité
C q
p q C q 0 p Cmg q CM q
q
CM q q C q q C q
0 0
q q
2
C q
q C q q C q 0 Cmg q
q
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 8
prix
quantité
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 9
prix
quantité
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 10
prix
quantité
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 11
prix
quantité
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 12
• L’offre totale:
• C’est la somme horizontale des offres individuelles
• Pour un même prix en ordonnée on additionne les offres individuelles
• => on peut donc évaluer la somme des profits à partir de l’offre totale de la
même manière que les profits individuels à partir des offres individuelles
• L’optimum social:
• Du point de vue social, il faut déterminer la quantité produite et consommée qui maximise la
différence entre
• La somme des valeurs privées accordées à leurs consommations par les individus (CAP total)
• Le coût total de production de ce qui est consommé
Q* Q*
Max D
*
1
q dq Cmg q dq CF
Q 0 0
Valeur privée accordée par les consommateurs Coût variable et coût fixe de production
• La condition du premier ordre pour cette maximisation indique que cette quantité Q* est
précisément celle de concurrence pure et parfaite égalisant la demande au coût marginal de
production (le coût fixe n’apparaît pas dans la condition mais doit être inférieur au reste )
*
D Q Cmg Q
1 *
• Ce résultat explique le rôle normatif central de la concurrence pure et parfaite en
économie et tout particulièrement en économie industrielle
• Rappel: une approche normative en économie est une approche qui cherche à déterminer
comment il « serait bien » que les choses fonctionnent alors qu’une approche positive
s’intéresse à la façon dont les choses fonctionnent effectivement
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 14
• L’excès du prix sur le coût marginal est une mesure du pouvoir de marché du ou des offreurs
• On utilise le plus couramment une mesure relative en rapportant cet excès au prix: c’est le taux de marge ou
indice de pouvoir de marché (attention: en analyse financière le taux de marge est plutôt rapporté au coût)
prix
quantité
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 15
qi
Max D Q qi C i qi CF i
1
qi
Coût fixe de production pour la firme i
Recette, égale au prix donné par la Coût variable de production
demande inverse en fonction de la pour la firme i, la fonction
quantité totale offerte multiplié par la de coût pouvant différer
quantité offerte par la firme i d’une firme à une autre
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 17
D1 Q
1 i qi D1 Q Cmg i qi 0
Q
D Q Cmg i qi D1 Q qi
1
D’où finalement par définition de la demande inverse (qui indique le prix p) et sachant
que la dérivée d’une fonction réciproque est l’inverse de la dérivée:
• La relation précédente indique que, pour une firme maximisant son profit,
le taux de marge (indice de performance) est proportionnel à
• Sa part de marché
• Ceteris paribus, une part de marché élevée est source de performance
• Même si les études empiriques sur l’approche SCP appliquent cette définition du
secteur, en fait la relation implique que les entreprises non seulement offrent le
même bien mais le font sur le même marché
• La délimitation pratique de ce marché est loin d’être évidente -> cf la discussion sur le
marché pertinent en 1.3
qi p Cmg i qi 1 N qi qi
1 i
N
i 1 Q p Q / p i 1 Q Q
• Cette pondération se justifie si on prend le point de vue des consommateurs et qu’on
cherche le taux de marge moyen auquel sont « soumis » les consommateurs
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 21
• Le taux de marge moyen auquel sont soumis les consommateurs est donc
inversement proportionnel à l’élasticité prix de la demande et proportionnel à
l’indice HHI
• L’indice de concentration HHI s’obtient comme la somme des carrés
des parts de marché des entreprises
• La valeur minimale du HHI est 1/N, elle est obtenue lorsque les N firmes
du marché se partagent à parité le marché
• Cette structure de marché donne donc la performance la plus faible ceteris paribus
• La valeur maximale de HHI est 1, elle est obtenue lorsqu’une seule firme
détient tout le marché (monopole)
• Cette structure de marché donne donc la performance la plus forte ceteris paribus
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 22
1
HHI
R Q/ p
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 23
• Lorsque des entreprises d’un secteur veulent fusionner (ou qu’une entreprise
veut en acquérir une autre) les autorités de la concurrence doivent donc
mettre en balance deux aspects de l’opération de concentration
• Un aspect positif qui repose sur les synergies qui peuvent être tirées de l’opération et
qui sont supposées conduire à une baisse des coûts et donc des prix
• Ces synergies peuvent venir de la mise en commun de compétences ou savoirs complémentaires
à des innovations de process ou des innovations managériales (les innovations de produit sont à
mettre à part car elles peuvent conduire à l’émergence d’un nouveau marché), elles peuvent
également venir d’une capacité accrue à négocier de meilleurs tarifs avec les fournisseurs
• Un aspect négatif qui tient à une plus forte concentration sur le marché et donc à un
pouvoir de marché plus élevé
• Les autorités de la concurrence se basent notamment sur le niveau initial et la variation du HHI
pour apprécier cet effet
• Il doit toutefois, selon la relation, être modulé selon la valeur de l’élasticité prix de la demande
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 24
• Le reste du marché est supposé se répartir à égalité entre HTC, RIM (Blackberry), LG et
Huawei, soit 4,25% chacun
• Samsung: 37,31%
• Apple: 21,84%
• Xiaomi: 19,11%
• Oppo: 6,64%
• Wiko: 4,05%
• Huawei: 2,29%
• Le reste du marché
représente 8,76%
• Le HHI est de 2376,36
• Une conséquence directe est qu’un écart anormal de prix ne peut pas être
observé durablement, les comportement d’arbitrages forçant l’écart à
revenir à son niveau normal
• Un corollaire est que les prix des biens doivent varier de la même manière (sinon
l’écart se creuse entre eux), donc qu’ils sont fortement corrélés dans leur évolution.
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 30
• En termes statistiques, cela signifie que l’écart entre les prix se résume à un
« bruit blanc », c’est-à-dire un terme aléatoire stationnaire (identiquement et
indépendamment distribué de date en date
• => il est possible de tester cette propriété par les techniques de l’économétrie des
séries temporelles
prix
Prix du
L’écart entre les deux
bien A courbes de prix n’est pas
constant (plus petit à la
date en vert qu’à la date
en rouge), mais il est
stationnaire au sens
statistique du terme
Prix du
bien B
temps
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 31
• Il faut toutefois s’assurer que le lien entre les prix n’est pas factice et dû à un
facteur commun indépendamment de toute substituabilité
• Le prix d’une matière première importante peut être un facteur commun de co-évolution
du coût de production et donc du prix de biens qui ne sont pas substituts
• Exemple: le prix des terres rares affecte fortement le prix des téléphones portables
(batterie et composants électroniques) mais aussi celui des éoliennes (aimants pour le
moteur électrique)
• L’intuition pour une application à la délimitation de marché est qu’au sein d’un
même marché pertinent les élasticités prix croisées des différents biens
(substituts) doivent être fortes
• Reste toutefois à déterminer à partir de quel niveau une élasticité prix est forte => il y a
une marge d’interprétation non négligeable
• Un autre problème est l’asymétrie possible des élasticités prix:
• L’élasticité prix croisée d’un bien 1 par rapport à un bien 2 n’est pas la même que celle d’un bien 2 par
rapport à un bien 1 (le signe peut même être différent)
• => on risque d’arriver à des conclusions contradictoires selon le sens dans lequel on raisonne
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 34
• En fait, le critère doit être surtout utilisé pour rejeter l’hypothèse que deux biens
feraient partie du même marché pertinent
• Des élasticités prix croisées fortement positives n’impliquent pas nécessairement que les
biens sont de bons substituts, tout particulièrement si le producteur d’un des biens exerce
déjà un pouvoir de marché fort!
• En effet, en pratiquant des prix particulièrement élevé (par rapport au coût marginal) un
producteur disposant d’un pouvoir de marché fort pousse les acheteurs à la limite du
basculement vers d’autres biens ne constituant que des substituts très imparfaits mais
ayant l’intérêt d’avoir des prix faibles
• => si un fort pouvoir de marché est déjà exercé, il y a un risque important d’obtenir
« mécaniquement » une élasticité prix croisée forte
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 35
• Toutefois dès 1955, les économistes Mueller et Stocking (AER) avaient développé la
preuve que les élasticités prix pouvaient être fortes du fait même de l’exercice d’un
pouvoir de marché
• => depuis ce cas, on considère qu’il est souhaitable de procéder à ce test des élasticités prix croisées
en les évaluant non pas aux prix observés mais à des prix proches de ce qu’ils seraient en situation
concurrentielle (donc proche du coût marginal ou du coût unitaire) s’ils ne le sont pas déjà
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 36
• Cas type: celui d’un système de demande linéaire (on s’intéresse à la délimitation
du marché pour le bien 1)
Bien 1 D1 p1 1 1 p1
Bien 2 D 2 p1 , p 2 2 2 p 2 1 p1
• Les élasticités prix varient, elles dépendent du point de la courbe de demande où on se place
D1 p1 p p
2
1 p1
D1 0 1 1 1 1 2 1 10
p1
1 1 p1 p1 1 1 p1
1 p1 D2 1 2 2 p 2
p1 0 p1
D2 0
2 2 p2
1 p1 p1 2 2 p2 1 p1 2
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 37
• L’idée est qu’un marché peut être géographiquement délimité en regardant à qui
achètent les consommateurs
• On regarde plus spécifiquement les flux d’achat principaux des consommateurs de la
zone géographique concernée à l’origine par l’opération de concentration pour déterminer
quels sont les producteurs en concurrence auprès de ces consommateurs
• La méthode permet notamment de déterminer si la langue (donc les dépenses de
publicité) et/ou le cadre culturel et juridictionnel (facilité d’entrée de concurrent) font que
le marché est national ou plus étendu
• Le principal défaut de la méthode est que l’absence de flux en provenance d’autres
zones géographiques ne signifie pas qu’il n’y a pas pour la zone concernée un risque
d’entrée
• Celui-ci serait justement intégré en maintenant volontairement les prix bas
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 38
• Il ne s’agissait pas à proprement parler d’un contrôle de concentration mais d’une action
contre une entente supposée nuire aux consommateurs
• L’idée clé de cette approche est que le marché pertinent est un marché qui peut
être monopolisé
• Un monopoleur qui contrôlerait ce marché pourrait exercer son pouvoir de marché
sans craindre la concurrence de substituts qu’il ne produirait pas
• On recommence le test sur le marché élargi est ainsi de suite jusqu’à ce que le test soit
positif
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 40
• Le test repose sur la comparaison de l’élasticité prix (directe) estimée avec une
élasticité prix critique qui est définie et calculée selon deux variantes
• PREMIÈRE VARIANTE
• On définit le marché pertinent d’un bien i comme le plus petit regroupement des n=1 à N
meilleurs substituts tel qu’un monopoleur hypothétique contrôlant la production de ce
groupement trouvera profitable, sous l’hypothèse que le prix des autres biens de ce
groupement sont inchangés et qu’à ces prix ces autres biens sont disponibles en quantité
toujours suffisante, d’accroitre de manière non transitoire le prix du bien i d’un montant
faible mais significatif
On teste donc initialement si le profit après hausse du prix du bien i a augmenté
ou pas par rapport au profit avant la hausse
• Le caractère non transitoire et faible mais significatif de la hausse de prix fait qu’on
désigne aussi parfois le test (dans la première comme dans le deuxième variante) sous
l’acronyme de test SSNIP
• de l’anglais Small but Significant Non-transitory Increase in Price
• On montre (cf Annexe) que le test de l’élasticité critique est vérifié si et seulement si
1 n vn
ii ni
i x ni i x vi
1
ii
i x
• Le terme additionnel introduit aux étapes suivantes revient à internaliser dans le calcul du
monopoleur hypothétique l’effet de report de demande sur les substituts
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 42
• SECONDE VARIANTE
• On définit le marché pertinent d’un bien i comme le plus petit regroupement des n=1 à N
meilleurs substituts tel qu’un monopoleur hypothétique contrôlant la production de ce
groupement choisira de manière optimale, sous l’hypothèse que le prix des autres
biens du groupement sont inchangés et qu’à ces prix ces autres biens sont disponibles
en quantité toujours suffisante, d’accroître le prix du bien d’un montant certes faible
mais néanmoins significatif et non transitoire.
On détermine donc la hausse de prix qui serait appliquée pour passer à une
tarification de monopole
• Dans cette seconde variante comme dans la première un point important est que si le
marché est déjà fortement concentré, le prix est déjà proche de son niveau optimal
• => une hausse de 5% ferait dépasser du prix optimal d’un monopoleur (seconde variante)
et générait alors probablement une perte (première variante)
• Le test serait alors mécaniquement négatif et favorable au monopoleur en place
• Pour cette seconde variante on montre (cf Annexe) que le test de l’élasticité critique est
vérifié si et seulement si
1 x v
ii 1 n n n i
i x n i vi
1 x
ii
i x
• Le terme additionnel introduit aux étapes suivantes revient là aussi à internaliser dans le
calcul du monopoleur hypothétique l’effet de report de demande sur les substituts
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 44
• Un point important à souligner est que ne tombent en principe sous le coup de cette loi que
les comportements dont l’objectif premier est de renforcer un pouvoir de marché
• Renvoie au contexte historique et au souci de limiter le pouvoir de la Standard Oil
• En outre le Sherman Act ne permet d’intervenir qu’une fois l’abus de position dominante
constaté
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 45
• Une différence importante par rapport au Sherman Act est que les autorités de la
concurrence (pour le troisième point) se saisissent du cas avant l’opération de
fusion-acquisition,
• Plus précisément il doit y avoir notification de l’opération pour examen dès lors que les parties
remplissent certains critères (notamment de chiffre d’affaires cumulé) qui sont régulièrement acualisés
• C’est le Clayton Act qui, aux Etats Unis, correspond le plus à la philosophie de
l’approche SCP. Il structure encore fortement leur politique de la concurrence
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 46
p ci 1 q i a 1
q1 q 2 ci qi i 1 , 2
1
p b p b b b
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 48
* a 1 2
q1 b c 2 c1 Par la fonction
1a
3 3 3 de demande p*oli c1 c 2
3 b
q* a 1 2 inverse, on en
b c1 c 2 déduit le prix
2 3 3 3
1a
• La tarification de monopole résultant de la fusion donne quant à elle: p*mon c0
2b
• La tarification de monopole sera plus avantageuse pour les consommateurs si et seulement si:
p*mon p*oli c0
2
c1 c2 1 a
3 3b
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 49
• La variation conjecturale:
• Elle dépend du degré de collusion tacite (donc légale) ou explicite (donc illicite) entre firmes => pourrait
faire l’objet de tout un chapitre spécifique
• Le degré de concentration:
• Il dépend des parts de marché qui elles mêmes peuvent résulter
• … de structure très particulière des coûts => cf Chapitre 2 pour le cas extrême du monopole naturel
• ,,, des choix de différenciation des produits (modifie le marché pertinent)=> cf Chapitre 3
"Economie industrielle", Chapitre 1, © Marc Baudry 50