Cours QCM Gastro Cmo
Cours QCM Gastro Cmo
Cours QCM Gastro Cmo
Spécial
4ème Année
HEPATO-GASTRO-
ENTEROLOGIE
COURS, RÉSUMÉS, QCM
I. ŒSOPHAGE-ESTOMAC
1. Imagerie de l’œsophage et de l’estomac .................................................................................... 1
2. Reflux gastro-œsophagien (RGO) ............................................................................................ 15
3. Troubles moteurs de l’œsophage ............................................................................................. 24
4. Lésions caustiques du tractus digestif haut ............................................................................ 33
5. Cancer de l’œsophage ................................................................................................................ 40
6. Gastrites ........................................................................................................................................ 48
7. Cancer de l’estomac ................................................................................................................... 53
8. Maladie ulcéreuse gastroduodénale ........................................................................................ 63
9. Complications des ulcères gastroduodénaux ........................................................................ 69
10. Histopathologie de l’œsophage ................................................................................................ 78
11. Histopathologie de l’estomac .................................................................................................... 88
12. Séquelles de l’estomac opéré .................................................................................................... 94
-Riadh Djafri-
CHAPITRE I
ŒSOPHAGE – ESTOMAC
– Riadh Djafri –
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC |1
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
II. RAPPEL ANATOMIQUE
III. EXPLORATION RADIOLOGIQUE
1. TELETHORAX
2. ASP
3. TOGD
4. ECHOENDOSCOPIE
5. TDM
6. IRM
PATHOLOGIE OESOPHAGIENNE
I. LES TROUBLES FONTIONNELS : SPASMES
II. LESIONS ORGANIQUES :
A. LES CANCERS DE L’ŒSOPHAGE
B. LES LESIONS PRECANCEREUSES DE L’ŒSOPHAGE
1. Endobrachy œsophage
2. Œsophagite caustique
3. Œsophagite peptique
C. AUTRES LESIONS
1. Diverticule
2. Varices œsophagiennes
3. Hernie hiatale
PATHOLOGIE GASTRIQUE
I. LES TUMEURS GASTRIQUES :
1. Tumeurs bénignes
2. Cancers gastriques
II. LES ULCERES GASTRIQUES :
1. Signes directs
2. Signes indirects
3. Critères de bénignité d’une niche
III. COMPLICATIONS :
1. Aigues:
a. Hémorragies digestives
b. Perforations
2. Chroniques :
a. Dégénérescence maligne
b. Sténoses
c. Linite gastrique ou SQUIRRHE
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC |2
I. INTRODUCTION
L’exploration de l’œsophage et de l’estomac est dominée par l’étude endoscopique.
Les autres méthodes d’imagerie conservent certains intérêts.
En radiologie, 02 groupes de techniques sont utilisables, d’une part l’imagerie dite conventionnelle
endoluminale avec la TOGD et d’autre part l’imagerie en coupes comprenant l’échographie, le
scanner, ainsi que l’imagerie par résonnance magnétique (IRM).
2. ASP
- Permet de visualiser :
o Les clartés anormales.
o Les calcifications anormales.
o Le liquide, les niveaux hydro-aériques.
3. TOGD
- L’anatomie radiologique du tube digestif n’est pas l’anatomie de l’organe lui-même
mais seulement celle de sa lumière distendue ou collabée et rendue radio visible par
la présence d’un produit de contraste.
- La lumière digestive se modifie sans cesse sous l’action du péristaltisme ce qui
entraine une grande variabilité des images et création fréquente et ± passagère
d’aspect anormaux.
- On réalise un TOGD en simple ou double contraste.
A. L’œsophage est opacifié après une ou deux déglutitions qui permettent un suivi
télévisé de la progression du baryum au sein de la lumière œsophagienne.
Ensuite déglutition rapide et continue afin de faciliter la distension aérique de la
lumière œsophagienne à partir de l’air intra gastrique et de l’air dégluti en même
temps que le baryum.
La position fondamentale est l’oblique antérieure droite que compléteront la
face, le profil et l’oblique antérieur gauche.
4. L’ECHO ENDOSCOPIE
- Elle permet d’étudier avec précision les parois digestives et les organes directement
au voisinage par l’intermédiaire d’une sonde d’échographie de haute fréquence
couplée à un endoscope placée dans la lumière digestive.
- Elle permet l’exploration fine de la structure de la paroi digestive inaccessible par les
autres méthodes (TDM et l’IRM).
- La paroi examinée avec une sonde apparait composée de 05 couches concentriques.
L’épaisseur totale de la paroi est d’environ 3 mm.
- Cet aspect en 5 couches se trouve à tous les niveaux du tube digestif.
o Contribue au diagnostic positif et le bilan d’extension des tumeurs.
o Avantage : prélèvements = biopsie.
PATHOLOGIE OESOPHAGIENNE
Les manifestations cliniques d’une affection œsophagienne sont très polymorphes : douleurs,
régurgitations mais surtout la dysphagie.
Sémiologie radiologique :
Les images pathologiques peuvent être de 02 types :
I. Anomalies fonctionnelles : variables avec l’utilisation des modificateurs de comportement.
II. Anomalies organiques : constantes
o Images d’addition ou de sur imprégnations (diverticule).
o Image lacunaire (polype ou cancer).
o Image de sténose ou rétrécissement avec dilatation en amont.
I. LES TROUBLES FONCTIONNELS : SPASMES
Il s’agit de dyskinésies le plus souvent sans spécificité mais qui doivent faire suspecter une
lésion associée.
1. TRANSIT OESOPHAGIEN
a. Spasmes extra-sphinctériens :
Ondes tertiaires, plus fréquentes chez le sujet âgé : contractions irrégulières donnant
des encoches sur les bords de l’œsophage.
Spasmes étagés : encoches multiples, variables dans le temps, avec conservation des
plissements muqueux.
b. Spasmes sphinctériens : achalasie ou cardiospasme du cardia ou méga-oesophage
idiopathique
Définition : elle est caractérisée par l’absence ou l’insuffisance de relaxation du SIO.
Intermittent : il donne une dilatation modérée de l’œsophage.
Durable : il entraine la formation d’un méga-œsophage = dilatation globale de
l’œsophage associant un méga et un dolicho-œsophage :
o Méga-œsophage en « chaussette ».
o Méga-œsophage en « radis » ou en « fuseau ».
Signes radiologiques :
Au téléthorax : élargissement médiastinal avec débord médiastinal droit de contour
régulier et convexe. Absence de poche à air gastrique.
Au TOGD : stase alimentaire au niveau de l’œsophage avec aspect floconneux en
« chute de neige » de la baryte.
2. TDM : utile pour montrer l’absence d’épaississement tumoral au niveau du cardia.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC |6
TRANSIT OESOPHAGIEN
a. Forme bourgeonnante ou végétante :
Image de lacune d’aspect hétérogène, de contours irréguliers, déchiquetés (constante sur
les clichés en série). Les plis muqueux sont détruits, avec interruption des ondes
péristaltiques à distance de la tumeur. La tumeur devient progressivement sténosante
avec dilatation en amont.
b. Forme infiltrante :
Au début : il peut s’agir d’une simple rigidité, pariétale avec arrêt des contractions
péristaltiques.
A un stade avancé : rétrécissement annulaire excentré, de contours irrégulier avec
disparition du plissement muqueux ne cédant pas aux modificateurs de comportement.
c. Forme ulcéro-bourgeonnante :
Image d’addition : niche à fond plat ou simple «épine » siégeant sur une zone rigide,
infiltrée, généralement, associée à une forme infiltrante ou bourgeonnante.
ECHO ENDOSCOPIE
Le cancer apparait comme un épaississement pariétal de type échogène effaçant les zones
circulaires échogènes avec envahissement de la graisse médiastinale et présence
d’adénopathies.
3. Œsophagite peptique :
- Est secondaire à un reflux gastro-œsophagien RGO par brachyoesophage, anomalie
cardio-tubérositaire, hernie hiatale.
- Aspect radiologique : éléments spasmodiques associés à plusieurs images d’ulcérations
érosives
- Ils évoluent vers une sténose cicatricielle avec dilatation en amont.
C. AUTRES LESIONS :
1. Diverticule :
Définition : c’est une expansion localisée et circonscrite de l’œsophage (image d’addition) qui
s’opacifie lors du transit œsophagien, de siège et de taille variables. On oppose classiquement :
a. Le diverticule de pulsion : congénital :
Hernie de la muqueuse à travers une brèche musculeuse « Diverticule pharyngo-
œsophagien de ZENKER »
Radio : volumineuse image d’addition, ovalaire ou piriforme avec un collet
d’insertion, de siège postérieur.
2. Varices œsophagiennes :
Traduction essentiellement d’une hypertension portale (HTP) : ce sont des dilatations
veineuses sous muqueuses qui doivent être recherchées systématiquement dans les cirrhoses,
les splénomégalies (SPMG), et certaines hématémèses :
- Siège : surtout 1/3 inférieur de l’œsophage et grosse tubérosité gastrique.
- Images lacunaires, de petite taille, ou élargissement en « boudin » des plis muqueux.
- Sur les bords : une série d’encoches ou d’empreintes semi lunaires de contours
réguliers.
- Lorsqu’elles sont étendues, elles donnent à l’œsophage un aspect de « bois
vermoulu ».
- Le scanner avec contraste met en évidence des structures vasculaires au niveau du
cardia, visibles aussi en endoscopie.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC |8
PATHOLOGIE GASTRIQUE
III. COMPLICATIONS
1. Complications aigues :
a. Hémorragies digestives
b. Perforations péritonite : ASP : croissant gazeux sous diaphragmatique.
2. Complications chroniques :
a. Dégénérescence maligne :
o D’une tumeur bénigne.
o D’une niche ulcéreuse : toute niche qui ne disparait pas sous traitement doit être
considérée comme suspecte.
b. sténoses : de plusieurs types :
Sténose pylorique : caractérisée par :
- Une phase de lutte : (hyperpéristaltisme, déviation de l’antre vers la droite).
- Une phase d’atonie avec importante dilatation gastrique et aspect en « chute de
neige » de la baryte.
Sténose antrale : souvent d’origine cancéreuse, surtout les cancers infiltrants.
Région antrale de lumière réduite, rigide de contours irréguliers avec disparition des
plis muqueux, image en « trognon de pomme ».
Sténose médio-gastrique : concerne le corps de l’estomac qui prend un aspect « biloculé » ;
- D’origine ulcéreuse : d’abord spasmodique, elle devient permanente avec
convergence des plis : défilé excentre mais de bords souples.
- D’origine cancéreuse : estomac biloculé avec un défilé rigide ± centré, de
contours irréguliers avec destruction des plis muqueux.
c. Linite gastrique ou SQUIRRHE :
Forme très évolutive de cancer infiltrant en masse la totalité de l’estomac.
Radio :
- Estomac de lumière réduite, rigide tubulé sans ondes péristaltiques.
- Disparition des plis muqueux.
- Accélération du transit gastrique avec passage « en trombe » et inondation
duodénale.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 11
POINTS CLES
2. Un processus tumoral malin végétant gastrique est visible sur le TOGD sous forme d’ :
A. Une niche centrale entourée d’un halo clair de contours irréguliers.
B. Une image lacunaire de contours irréguliers.
C. Une rigidité pariétale localisée.
D. Une rigidité étendue donnant un aspect de linite.
E. Une image lacunaire de contours réguliers.
3. Les signes radiologiques d’un mégadoligo-œsophage sur œsophage baryté ou téléthorax sont les
suivants : (cochez la réponse fausse)
A. Importante dilatation de l’œsophage avec stase alimentaire.
B. Absence de poche à air gastrique sur le téléthorax.
C. Elargissement médiastinal latéralisé à droite.
D. Rétrécissement de la portion distale de l’œsophage avec dilatation modérée en amont.
E. Absence d’épaississement pariétal de l’œsophage à la tomodensitométrie.
4. Quelle est la méthode de choix qui permet l’exploration fine des 05 couches de la paroi
digestive : (cochez la réponse juste)
A. TDM en coupes fine centrée sur la paroi digestive.
B. Echo-endoscopie avec sonde de haute fréquence.
C. Echographie transcutanée avec sonde de basse fréquence.
D. Examen en double contraste d’une lumière digestive.
E. Fibroscopie digestive.
5. Le bilan d’extension locorégional et à distance d’une tumeur maligne du tube digestif se fait par :
(cochez les réponses fausses)
A. Coupes scanographiques thoraco-abdomino-pelviennes.
B. Fibroscopie avec biopsies de la tumeur.
C. Echo-endoscopie digestive.
D. Examen de contraste baryté complété par une fibroscopie digestive.
E. IRM abdominale.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 12
6. Les signes radiologiques d’un mégadoligo-œsophage sur œsophage baryté ou téléthorax sont les
suivants : (cochez la réponse fausse)
A. Importante dilatation de l’œsophage avec stase alimentaire.
B. Absence de poche à air gastrique sur le téléthorax.
C. Elargissement médiastinal latéralisé à droite.
D. Rétrécissement de la portion distale de l’œsophage avec dilatation modérée en amont.
E. Absence d’épaississement pariétal de l’œsophage à la tomodensitométrie.
7. Quelle est la méthode de choix qui permet l’exploration fine des 05 couches de la paroi
digestive : (cochez la réponse juste)
A. TDM en coupes fine centrée sur la paroi digestive.
B. Echo-endoscopie avec sonde de haute fréquence.
C. Echographie transcutanée avec sonde de basse fréquence.
D. Examen en double contraste d’une lumière digestive.
E. Fibroscopie digestive.
8. Le bilan d’extension locorégional et à distance d’une tumeur maligne du tube digestif se fait par :
(cochez les réponses fausses)
A. Coupes scanographiques thoraco-abdomino-pelviennes.
B. Fibroscopie avec biopsies de la tumeur.
C. Echo-endoscopie digestive.
D. Examen de contraste baryté complété par une fibroscopie digestive.
E. Téléthorax, examen de contraste baryté digestif.
9. Quelle est la méthode de choix qui permet l’exploration fine des 05 couches de la paroi
digestive : (cochez la réponse juste)
A. TDM en coupes fine centrée sur la paroi digestive.
B. Echo-endoscopie avec sonde de haute fréquence.
C. Echographie transcutanée avec sonde de haute fréquence.
D. Examen en double contraste d’une lumière digestive.
E. Fibroscopie digestive.
10. L’ulcère bulbaire se présente sur un examen de contraste sous forme : (cochez les réponses
fausses)
A. D’une opacité arrondie bien limitée cernée par un halo clair radio transparent.
B. D’une opacité avec convergence du plissement muqueux harmonieux.
C. De déformation du bulbe en cas d’ulcère chronique.
D. Lacune avec désorientation du plissement muqueux.
E. Opacité mal limitée entourée par un halo clair irrégulier associée à un plissement muqueux
désorienté.
12. La traduction du cancer gastrique est polymorphe, il peut s’agir : (cochez la réponse fausse)
A. Forme végétante : aspect lacunaire de contour irrégulier hétérogène.
B. Forme ulcérante : opacité dense en lentille biconvexe entourée par un halo clair irrégulier.
C. Forme infiltrante évoluée : estomac de lumière réduite tubulé sans ondes péristaltiques.
D. Epaississement focalisé de la paroi gastrique voire d’une masse solide intra luminale sur des
coupes TDM.
E. Estomac de stase dilaté avec opacification baryté « en chute de neige ».
15. l’ulcère bulbaire peut présenter les aspects suivants : (cochez la réponse fausse)
A. Une tache de surimprégnation entourée d’un halo clair d’œdème.
B. Une niche arrondie avec convergence des plis muqueux vers elle, sans être coupés ni
interrompus.
C. Un bulbe déformé, pseudo Diverticulite (en trèfle).
D. Un relief muqueux désordonné, épaissi, distant de la niche.
E. Perforation intra péritonéale se présentant sous forme d’un croissant clair gazeux sous
diaphragmatique sur l’ASP debout.
16. Donnez 04 signes radiologiques d’une tumeur bénigne gastrique sur un TOGD.
17. Donnez 02 signes radiologiques directs de l’ulcère bulbaire de face sur un TOGD.
18. Définir les signes radiologiques de l’hernie hiatale par glissement sur le TOGD.
20. Quels sont les signes radiologiques des varices œsophagiennes sur un transit œsophagien.
REPONSES
1. C
2. B
3. D
4. B
5. ABCD
6. D
7. B
8. ABCDE
9. BC
10. DE
11. B
12. E
13. A
14. A
15. D
16. Image lacunaire, arrondie ou ovalaire, contours nets bien limités, sessile ou pédiculée avec
conservation des plis muqueux.
17. Tache opaque de surimprégnation, entourée d’un halo d’œdème clair.
18. Le cardia est intra-thoracique avec la grosse tubérosité gastrique, aspect sinueux de l’œsophage.
19. Elargissement médiastinal avec débord médiastinal droit de contour régulier et convexe, absence de
poche à air gastrique.
20. Siège : surtout 1/3 inférieur de l’œsophage et grosse tubérosité gastrique.
Images lacunaires, de petite taille, ou élargissement en « boudin » des plis muqueux.
Sur les bords : une série d’encoches ou d’empreintes semi lunaires de contours réguliers.
Lorsqu’elles sont étendues, elles donnent à l’œsophage un aspect de « bois vermoulu ».
21. Au téléthorax : élargissement médiastinal avec débord médiastinal droit de contour régulier et
convexe. Absence de poche à air gastrique.
Au TOGD : stase alimentaire au niveau de l’œsophage avec aspect floconneux en « chute de neige »
de la baryte.
22. Image lacunaire, contours réguliers, sessile ou pédiculée.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 15
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
II. PHYSIOPATHOLOGIE
A. A L’ETAT PHYSIOLOGIQUE
1. Le sphincter inférieur de l’œsophage (SIO)
2. Les facteurs anatomiques
B. RGO PATHOLOGIQUE
III. CLINIQUE
A. SYMPTOMES DIGESTIFS TYPIQUES
B. SYMTOMES DIGESTIFS ATYPIQUES
C. AUTRES SIGNES FONCTIONNELS
D. SYMTOMES EXTRA-DIGESTIFS
E. EXAMEN CLINIQUE
V. FORMES CLINIQUES
A. FORMES EVOLUTIVES
B. FORMES COMPLIQUEES
C. FORMES ETIOLOGIQUES
VII. TRAITEMENT
A. LES MOYENS THERAPEUTIQUES
1. Traitement médical
2. Traitement chirurgical
B. LES INDICATIONS
C. CAS PARTICULIER
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 16
II. PHYSIOPATHOLOGIE
A. A L’ETAT PHYSIOLOGIQUE
Le reflux gastro-œsophagien est favorisé par le gradient de pression qui existe entre l’abdomen dont la
pression est positive et le thorax dont la pression est négative.
Le sphincter inférieur de l’œsophage et les facteurs anatomiques locaux s’opposent à ce reflux.
1. Le sphincter inférieur de l’œsophage SIO
- C’est une zone de haute pression manométrique qui fonctionne comme une barrière
anti-reflux.
- A l’état basal, la pression du sphincter est élevée (20 mm Hg).
- La pression est sous contrôle nerveux et hormonal.
- Les inhibiteurs calciques, les dérivés nitrés, les progestatifs diminuent la pression du
SIO.
- L’innervation vagale (X) augmente sa pression.
2. Les facteurs anatomiques
- L’œsophage intra-abdominal.
- Le pilier droit du diaphragme dont la contraction ferme l’angle de His.
- Les ligaments phréno-œsophagiens, la membrane phréno-œsophagienne.
Malgré ces moyens de continence, un reflux gastro-œsophagien physiologique se produit principalement
en post prandiale mais est sans conséquence sur la muqueuse.
B. LE REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN PATHOLOGIQUE
Il est considéré comme pathologique lorsqu’il donne lieu à des manifestations cliniques et/ou à des
complications.
- Le reflux du contenu gastrique est acide dans plus de 90 % des cas.
- Plus rarement ce reflux est alcalin.
Dans 50 % des cas, il n’entraine aucune conséquence sur la muqueuse œsophagienne.
Dans 50 % des cas, il entraine une œsophagite :
- Modérée dans 80 % des cas.
- Sévère dans 20 % des cas pouvant se compliquer de sténose œsophagienne.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 17
III. CLINIQUE
A. LE PLUS SOUVENT, LES SYMPTOMES DIGESTIFS SONT TYPIQUES (90 % des cas)
- Le pyrosis :
C’est une brulure à point de départ rétroxyphoidienne qui suit un trajet
rétrosternal ascendant.
Il survient en période post prandiale, en décubitus dorsal, déclenché par
l’antéflexion du tronc : Signe du lacet.
- Les régurgitations acides :
C’est la remontée d’acide brulant dans la bouche.
Figure 1 : Signe du lacet
B. LES SYMPTOMES DIGESTIFS ATYPIQUES
- La dysphagie :
Elle doit faire rechercher :
- Un adénocarcinome sur endobraky œsophage.
- Une sténose peptique.
C. LES AUTRES SIGNES FONCTIONNELS SONT PLUS RARES
- Hoquet, éructation, hyper salivation, odynophagie (douleur rétrosternale à la déglutition).
- Hémorragie digestive :
- Hématémèse et/ou méléna.
- Anémie microcytaire.
D. SYMPTOMES EXTRA DIGESTIF
- Les manifestations ORL :
- Pharyngites chroniques avec paresthésies.
- Laryngites chroniques
- Les manifestations pulmonaires
- Asthme extrinsèque de survenue tardive sans facteur allergique trouvé
- Toux spasmodique nocturne
- Pneumopathie d’inhalation
- Les douleurs thoraciques pseudo angineuses
- Le reflux gastro œsophagien peut entrainer un authentique angor.
- Le reflux gastro-œsophagien peut également entrainer des douleurs œsophagiennes.
E. L’EXAMEN CLINIQUE EST NORMAL
IV. LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES
A. LA FIBROSCOPIE :
L’examen est indiqué :
- En cas de doute diagnostique, pour la recherche d’une œsophagite peptique
- En présence de signes d’alarme (anémie, dysphagie, AEG) et/ou d’une résistance au
traitement.
Dans 50 % des cas l’examen est normal.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 18
Dans 50 % des cas il existe une œsophagite peptique classée selon SAVARY MILLER.
o Stade I : érosions et ulcérations linéaires non confluentes.
o Stade II : érosions et ulcérations confluentes mais non circonférentielles.
o Stade III : érosions et ulcérations circonférentielles.
o Stades IV : ulcère œsophagien.
La fibroscopie permet également de rechercher :
- Sténose peptique.
- Endobraky œsophage.
- Hernie hiatale.
B. LA PH METRIE OESOPHAGIENNE
Elle confirme l’existence d’un reflux en cas de doute persistant malgré la fibroscopie.
Elle détermine s’il existe une relation entre les signes fonctionnels atypiques comme des douleurs
thoraciques et un éventuel reflux.
Le test peut être réalisé :
- Pendant 3 heures avec une sensibilité de 75 %.
- Pendant 24 heures, ce qui nécessite une hospitalisation avec une sensibilité de 90 %.
C. LE TELE THORAX
Il peut montrer une image gazeuse de la base thoracique gauche qui correspond à une hernie hiatale.
D. LE TRANSIT OESO-GASTRODUODENAL (TOGD)
Il est réalisé en cas
- Sténose œsophagienne infranchissable par la fibroscopie.
- En préopératoire, pour préciser les conditions anatomiques.
E. LA SCINTIGRAPHIE OESOPHAGIENNE
C’est un examen couteux qui n’est réalisé que pour confirmer un reflux alcalin non mesurable par la Ph
métrie.
F. LE TEST ACIDE DE BERNSTEIN
Il n’est indiqué que pour rapporter des douleurs thoraciques à un reflux.
G. LA MANOMETRIE OESOPHAGIENNE
Elle peut montrer une diminution de pression de repos du sphincter inférieur de l’œsophage.
V. FORMES CLINIQUES
A. FORMES EVOLUTIVES
Le reflux gastro œsophagien est une affection bénigne qui évolue par poussée. Les complications sévères
sont rares. (1 – 5 % d’œsophagite peptique)
B. FORMES COMPLIQUEES
- L’œsophage peptique :
C’est une conséquence du reflux
- Les ulcères œsophagiens :
Le plus souvent, il s’agit d’un ulcère peptique qui siège en pleine œsophagite.
Parfois, il s’agit d’un ulcère de BARRET en pleine muqueuse métaplasique d’un endobraky œsophage.
- Les hémorragies digestives :
Les hémorragies importantes sont rares. L’anémie par carence martiale est fréquente.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 19
- La sténose œsophagienne :
C’est une complication grave secondaire à la sclérose inflammatoire de la paroi qui entraine une rétraction
et un raccourcissement de l’œsophage.
Le risque de cancer épidermoïde de l’œsophage est de 20 % à 20 ans.
- L’endobraky œsophage (EBO) :
C’est un mode de cicatrisation de la muqueuse œsophagienne défini comme le remplacement de la
muqueuse malpighienne de l’œsophage par une muqueuse métaplasique (gastrique, pylorique ou
intestinale).
Le principal risque évolutif de l’endobraky œsophage est l’adénocarcinome 10 %.
C. FORMES ETIOLOGIQUES
Le reflux gastro œsophagien primitif est le plus fréquent.
Les formes secondaires sont rares :
- Les interventions chirurgicales sur le cardia :
Gastrectomie polaire supérieur
Cardiomyotomie de Heller pour méga œsophage
- La sclérodermie :
Le reflux est lié à l’hypotonie permanente du sphincter.
- La grossesse :
Il est observé chez 50 % des femmes enceintes. Il est du à l’augmentation de la pression abdominale.
- L’hernie hiatale :
80 % des hernies hiatales ne s’accompagnent pas de reflux.
50 % des reflux ne s’accompagnent pas de hernie hiatale.
VII. TRAITEMENT
A. LES MOYENS THERAPEUTIQUES
1. Le traitement médical
Règles hygiéno-diététiques :
- Surélévation de la tête du lit par des cales de 20 cm.
- Suppression des vêtements compressant l’abdomen.
Les alginates :
Il s’agit de médicaments (Gaviscon) qui forment un gel visqueux à la surface du contenu gastrique et
protègent la muqueuse œsophagienne en cas de reflux.
Ils sont surtout efficaces sur les symptômes mais très peu sur la cicatrisation.
Les prokinétiques :
Ils agissent en augmentant la pression du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) et pour Cisapride en
augmentant la clairance œsophagienne.
- Les anti-dopaminergiques : Métoclopramide, Dompéridone
Effets secondaires : Syndrome extrapyramidal, Hyperprolactinémie (gynécomastie)
- Les cholinomimétiques indirects : Cisapride
Effet secondaires : Diarrhée, céphalée
Les anti-sécrétoires :
Ils agissent en diminuant la sécrétion acide gastrique nocive pour l’œsophage.
- Les inhibiteurs de récepteurs H2 à l’histamine (ou anti H2) : Ranitidine, Famotidine
Effets secondaires : hépatite médicamenteuse
Ils permettent une cicatrisation de l’œsophage dans 70 % des cas.
- Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : Oméprazole
Ils permettent une cicatrisation de l’œsophage dans 90 % des cas.
2. Le traitement chirurgical
L’intervention comporte : un abaissement de l’œsophage abdominal, un resserrement des piliers du
diaphragme et un procédé anti-reflux qui peut être :
Une fundoplicature complète de Nissen :
C’est un manchonnage sur 360 ° de l’œsophage abdominal avec la grosse tubérosité gastrique.
Une fundoplicature de Toupet :
C’est un manchonnage postérieur incomplet de l’œsophage réalisé sur 180 °.
Ce traitement est efficace dans 90 % des cas pour l’intervention de Nissen.
B. LES INDICATIONS
1. Le diagnostic de RGO est certain il n’existe pas de signes d’alarme :
Le traitement d’épreuve de 6 semaines associe :
Règles hygiéno-diététiques
Alginates et prokinétiques
3. Cas particulier
Sténose peptique
- Chez le sujet âgé et/ou inopérable :
Dilatation endoscopique et traitement médical par IPP
- Chez le sujet jeune et opérable :
Montage anti reflux avec dilatation peropératoire.
POINTS CLES
Le RGO pathologique est défini par la survenue de symptômes et/ou de lésions muqueuses
œsophagiennes. Ce RGO pathologique est le plus souvent acide, rarement peu ou non acide.
La surcharge pondérale est un facteur épidémiologique majeur expliquant la prévalence croissante
du RGO.
La spécificité du pyrosis et des régurgitations acides est telle que ces symptômes permettent
cliniquement le diagnostic de RGO acide sans recourir à une endoscopie.
Le RGO peut être à l’origine de symptômes extra-digestifs (ORL, pulmonaires, cardiaques) et de
perturbations du sommeil.
Les complications évolutives du RGO sont la constitution d’une œsophagite sévère, d’une sténose
peptique ou d’un endobrachyœsophage.
L’endobrachyœsophage se définit par la présence d’une métaplasie intestinale. Il expose à un risque
accru d’adénocarcinome du bas œsophage et doit être surveillé endoscopiquement.
La pHmétrie est l’examen de référence pour quantifier un RGO acide et rattacher des symptômes
extra-digestifs à un RGO acide.
Le traitement du RGO repose avant tout sur les IPP. Le traitement initial fait appel à un IPP à pleine
dose en cas d’œsophagite et à demi-dose en cas de RGO sans lésion œsophagienne.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 22
Au long cours, l’option d’un traitement à la demande ou d’un traitement continu dépend de
l’évolution symptomatique.
La chirurgie a pour but de réaliser un montage anti-reflux (le plus souvent fundoplicature complète
selon le procédé de Nissen) et peut être effectuée sous cœlioscopie. L’indication est rare et il faut
préalablement écarter un trouble moteur de l’œsophage par une manométrie.
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Le traitement du RGO simple non compliqué est basé sur tous les moyens suivants sauf un
lequel ?
A. Intervention de NISSEN.
B. Mesures posturales.
C. Alginates ou anti sécrétoires.
D. Prokinétiques.
E. Perte de poids.
3. Devant une symptomatologie atypique, l’existence d’un reflux gastro-œsophagien peut être
affirmé par : (cocher la réponse juste)
A. Tomodensitométrie.
B. Manométrie œsophagienne.
C. Ph métrie œsophagienne.
D. Transit baryté de l’œsophage.
E. Echographie abdominale.
5. Les explorations suivantes sont nécessaires pour confirmer un RGO : (cochez la ou les réponses
justes)
A. Une manométrie œsophagienne.
B. Une IRM abdominale.
C. Une scintigraphie œsophagienne.
D. La Ph métrie œsophagienne.
E. Une fibroscopie digestive haute.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 23
REPONSES
1. A
2. D
3. C
4. D
5. DE
6. C
7. AD
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 24
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
II. ACHALASIE
A. PHYSIOPATHOLOGIE
B. PISTES PHYSIOPATHOLOGIQUES
C. EPIDEMIOLOGIE
D. DIAGNOSTIC CLINIQUE
E. CLINIQUE
1. Dysphagie
2. Douleur thoracique
3. Régurgitations alimentaires
F. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1. Endoscopie œsophagienne
2. Transit baryté œsogastrique
3. Radiographie du thorax
4. Manométrie œsophagienne
5. Echoendoscopie
G. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
H. COMPLICATIONS
1. Locales
2. A distance
3. Générales
I. TRAITEMENT
1. Traitement médical : myorelaxants
2. Dilatation pneumatique endoscopique
3. Injection de toxine botulique
4. Myotomie chirurgicale
I. INTRODUCTION
- Achalasie.
- Maladie des spasmes étagés (diffus) de l’œsophage.
- Œsophage casse noisette.
- Sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) hypertonique.
- Troubles moteurs œsophagiens non spécifiques (motricité œsophagienne efficace).
II. ACHALASIE
- Trouble moteur primitif le mieux connu.
- Défini par :
o Absence de contractions propagées dans le corps l’œsophage (a péristaltisme).
o Défaut de relaxation du SIO (achalasie) en réponse aux déglutitions.
o Hypertonie du SIO.
- Ces anomalies stase alimentaire dans l’œsophage symptômes + complications.
A. PHYSIOPATHOLOGIE
Les lésions anatomiques touchent essentiellement le système nerveux intrinsèque avec disparition ou
raréfaction des cellules ganglionnaires des plexi d’Auerbach et altération des filets nerveux pré
ganglionnaires. La dénervation inhibitrice prédomine au niveau du SIO avec disparition des neurones
VIPergiques et de la NO synthétase.
- Augmentation du tonus de repos du SIO qui empêche la relaxation normale du sphincter à la
déglutition.
- Les cellules musculaires lisses du corps de l’œsophage perdent leur péristaltisme.
B. PISTES PHYSIOPATHOLOGIQUES :
L’étiologie est inconnue. Trois hypothèses ont été proposées pour expliquer la dénervation :
- Affection auto-immune.
- Processus nerveux dégénératif (analogue aux lésions centrales du Parkinson).
- Infectieuse impliquant un virus neurotoxique ou un autre organisme pathogène (un travail
récent suggérait que l’agent étiologique pourrait être le virus varicelle-zona mais n’a pas été
confirmé).
C. ÉPIDÉMIOLOGIE :
- Maladie rare avec une incidence annuelle d’environ 1/100000.
- Survient à tout âge entre 25 et 60 ans.
- Sexe ratio à 1.
- Un contexte familiale est possible : la transmission serait autosomique récessive.
D. DIAGNOSTIC CLINIQUE :
- Longtemps asymptomatique, le délai moyen de diagnostic par rapport aux premiers symptômes (4-7ans).
- Dysphagie aux solides 99%.
- Dysphagie aux liquides 93%.
- Régurgitations 84%.
- Douleurs rétro sternales 59%.
- Perte de poids (entre 5 et 10kg) 61%.
- Toux nocturne 45%.
- Dyspnée nocturne 20%.
- Hoquet 8%.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 26
E. CLINIQUE :
1. La dysphagie basse est quasi constante :
o Capricieuse et intermittente au début, l’aggravation est progressive mais très variable
pouvant s’étendre sur quelques mois ou de longues années.
o Sélective pour les solides dans un cas sur deux, survient pour les liquides et les solides
chez 40% des malades.
o Paradoxale isolée pour les liquides dans 7-10% des cas.
o La progression des aliments est parfois favorisée par l’ingestion d’un volume
important de liquide, ou de manœuvres telles que la position debout, l’élévation des bras
au dessus de la tête, l’hyper extension du tronc ou l’effort d’expiration glotte fermée
(Manœuvre de Valsalva).
o Évolution spontanée : dilatation progressive de l’œsophage €(méga œsophage).
o Stase : lésions d’œsophagite.
o Durée moyenne des symptômes avant le diagnostic : 4-7 ans.
2. La douleur thoracique : est souvent au second plan : 19 à 79 ans.
o Présente au début de l’évolution et tend à s’estomper avec les années.
o Habituellement rétro sternale, à type de striction, pseudo angineuse.
o Plus fréquentes dans les formes vigoureuses de l’achalasie.
3. Les régurgitations alimentaires : sont présentes 3 fois sur 4 au
moment du diagnostic. Surviennent :
o À la phase initiale en période post prandiale précoce (régurgitations actives).
o À la phase tardive la nuit (régurgitations passives), régurgitations fades,
d’aliments non digérés. Les symptômes respiratoires sont présents dans 22 à 46% des cas, ils
sont parfois révélateurs.
La toux paroxystique nocturne est le signe le plus fréquent de l’aspiration trachéale € pneumopathie
d’aspiration aiguë ou chronique.
Une forme particulière : asphyxie par compression trachéale (distension aérique majeure de
l’œsophage cervical). Le mécanisme en cause est une perte du réflexe d’éructation avec
absence de relaxation du SIO.
F. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES :
1. L’endoscopie œsophagienne : est l’examen de première intention devant une dysphagie.
o Élimine les lésions organiques.
o Recherche les signes d’achalasie :
Le cardiospasme réalise une image de rosette muqueuse permanente.
Le signe du ressaut au passage du cardia (le rétrécissement est aisément franchi
par pression douce de l’endoscope.
En cas de stase alimentaire, un lavage soigneux est nécessaire pour contrôler l’aspect de la muqueuse :
dépolie ou blanchâtre par œsophagite de stase ou par candidose.
NB : toute anomalie doit être biopsiée en raison du risque de greffe néoplasique. L’achalasie secondaire par
cancer gastrique sous cardial à extension sous muqueuse peut être indiscernable de l’achalasie idiopathique.
En cas de suspicion clinique ou endoscopique, des biopsies sous cardiales systématiques doivent être réalisées.
2. Transit baryté œsogastrique :
o Souvent normal à un stade précoce.
o Aspect en bec d’oiseau de la jonction œsogastrique.
o Dilatation de l’œsophage d’amont.
o Stade avancé : œsophage en forme de sigmoïde ou en chaussette.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 27
3. Radiographie du thorax :
o Élargissement du médiastin au stade de méga œsophage.
o Poche à air gastrique absente.
4. Manométrie œsophagienne : examen le plus sensible, permet d’affirmer le diagnostic
o Une sonde à manomètre enregistre grâce à des capteurs lors des mouvements de
déglutition.
o Mesure des ondes de contraction œsophagienne (amplitude durée, propagation).
o P° du SIO au repos et lors des déglutitions
o Durée 30 à 45 mn.
o Deux anomalies :
Défaut de relaxation du SIO lors des déglutitions.
Présence permanente d’ondes simultanées dans le corps de l’œsophage.
5. Echoendoscopie :
o Non spécifique de l’achalasie.
o Épaississements des couches musculaires 5 à 10 cm au dessus de la jonction œsogastrique.
o Intérêt : pseudo achalasie d’origine tumorale (inaperçue dans 60% des cas à la FOGD.
G. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
o Pseudo achalasie : UES, Endoscopie OGD, TDM.
o Sclérodermie, RGO sévère, pseudo-obstruction intestinale chronique :
Pression de repos du SIO faible.
Pas d’élévation de la pression intra- œsophagienne.
H. COMPLICATIONS :
1. Complications locales :
o Œsophagite de stase.
o Cancer de l’œsophage (carcinome épidermoïde Mauvais pronostic).
2. Complications à distance : infections pulmonaires.
3. Complications générales : dénutrition.
I. TRAITEMENT :
S’assurer bien qu’il s’agisse d’une achalasie primitive et non d’une forme secondaire (pseudo achalasie).
1. TRAITEMENT MÉDICAL (MYORELAXANTS) :
- Dérivés nitrés et inhibiteurs calciques : relaxation de CML du SIO.
- En sublingual 10 à 30 mn avant le repas (5 à 20 mg).
- Souvent inefficace.
- Effets secondaires : céphalées hypotension.
- Réservé aux CI des autres médicaments.
2. DILATATION PNEUMATIQUE ENDOSCOPIQUE:
- Simple, technique la plus utilisée.
- Sous sédation ou anesthésie courte.
- Ambulatoire possible.
- Dilatations répétées à différents diamètres de ballon si nécessaire.
- Complications : perforation médiastinale 3%.
- Dilatations graduelles 30, 35, 40mm.
- Pression 6-15 psi (300-750 mmHg) sur 15-60 secondes.
- En hôpital du jour.
- Approches itératives basées sur :
o Réapparition des symptômes.
o Pression du SIO (< 10mmHg)
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 28
Myotomie extra muqueuse de HELLER : section longitudinale de fibres musculaires au niveau du cardia
sur une longueur de 1 à 2 cm vers l’estomac.
- Complications précoces :
o Mortalité 0,3%.
o Déchirures muqueuses.
o Perforation 50% des cas.
- Complications tardives : (plusieurs années après)
o Échecs : (augmentent avec le temps) 15% dysphagies (montages trop serrés), RGO (10%),
œsophagite de BARRETT, cancer.
5. TRAITEMENT
- Rassurer le patient.
- Traitement médical :
o Non démontré, anticalciques, IPP pleine dose, imipramine (Tofranil R) 50mg le soir.
- Dilatation du SIO au ballonnet (efficacité 50-80%).
- Injection étagées de toxine botulique (10UI tous les 2-3 cm).
- Myotomie longue ± geste anti reflux (efficacité : dysphagie et douleurs).
POINTS CLES
Les troubles moteurs de l'œsophage sont caractérisés par des anomalies manométriques chez des
patients consultant pour dysphagie ou douleurs thoraciques pseudoangineuses.
Bien que dans la majorité des cas l'étiologie des troubles moteurs primitifs soit inconnue, des
données récentes ont amélioré la connaissance des mécanismes physiopathologiques impliqués.
Des progrès dans le diagnostic ont été amenés, notamment par l'utilisation de nouvelles méthodes
d'études telles que la manométrie des 24 heures, l'impédancemétrie et l'échographie
perendoscopique à haute résolution.
Une étude critique des classifications actuellement proposées est présentée. L'achalasie et la
maladie des spasmes diffus, les deux troubles moteurs primitifs caractérisés, sont étudiés
séparément.
L'achalasie est rapportée à une dénervation de l'innervation inhibitrice intrinsèque expliquant
l'absence de relaxation du sphincter inférieur de l'œsophage et la disparition du péristaltisme.
La maladie des spasmes diffus, plus rare, est définie par des ondes non propagées intermittentes et
dominée par les douleurs thoraciques en dehors d'un reflux. Son diagnostic peut être difficile à
établir, et l'œsophagite à éosinophiles doit être un diagnostic différentiel à envisager.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 30
AUTO-EVALUATION : QCM
2. Toutes ces propositions, sont en faveur d’un mégaoesophage idiopathique sauf une laquelle ?
A. Hypertonie du SIO.
B. Absence de relaxation du SIO à la déglutition.
C. Apéristaltisme du corps œsophagien.
D. Image en queue de radis au TOGD.
E. Il n’existe pas de risque de dégénérescence.
4. Le méga- œsophage (Achalasie du cardia) est caractérisé sur le plan manométrique par : (cochez
les réponses justes)
A. Un apéristaltisme du corps de l’œsophage.
B. Une hypotonie de SIO.
C. Un défaut de relaxation de SIO en réponse à une déglutition.
D. Une forte augmentation des neurones dans les ganglions mésentériques.
E. Toutes ces réponses sont justes.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 31
7. Le traitement d’un mégaoesophage idiopathique fait appel à l’intervention de Heller qui consiste
en : (cochez la réponse juste)
A. Gastrostomie avec dilatation œsophagienne peropératoire.
B. Oesomytomie avec vagotomie tronculaire.
C. Résection oeso-gastrique.
D. Oeso-cardiomyotomie extra muqueuse.
E. Oeso-cardio-gastrotomie.
10. l’achalasie du cardia est caractérisée par : (cochez la ou les réponses fausses)
A. Apéristaltisme de l’œsophage
B. Hypotonie du SIO
C. Défaut de relaxation du SIO en réponse a une déglutition
D. Raréfaction ou absence de plexus mésentériques de Meissner et Auerbach.
E. Toutes ces réponses sont justes
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 32
11. L’achalasie du cardia est caractérisée par : (cochez la ou les réponses justes)
A. Un apéristaltisme du corps de l’œsophage.
B. Une hypotonie du SIO.
C. Un défaut de relaxation du SIO en réponse à une déglutition.
D. Une forte augmentation des neurones dans les ganglions mésentériques.
E. Toutes ces réponses sont justes.
REPONSES
1. ABCD
2. E
3. B
4. AC
5. ABCE
6. ABCD
7. D
8. C
9. AC
10. BE
11. AC
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 33
PLAN DU COURS
I. DEFINITION ET GENERALITES
II. ETIOLOGIES
1. Terrain
2. Produits en cause
III. EVOLUTION DES LESIONS
1. Sur le tube digestif
2. Sur l’arbre trachéo-bronchique
IV. CONSEQUENCES PHYSIOPATHOLOGIQUES
1. Etat de choc
2. Acidose métabolique
3. Etat d’agitation
4. Troubles de l’hémostase
V. CLINIQUE
1. Tableau clinique
2. Examen clinique
3. Ce qu’il faut éviter
VI. CONDUITE A TENIR
1. Recueillir le maximum de renseignements
2. Effectuer les premiers gestes d’urgence
VII. PARACLINIQUE
1. Endoscopie digestive
2. Endoscopie trachéo-bronchique
3. TDM
4. Téléthorax
5. ASP
6. Biologie
VIII. TRAITEMENT
A. FORMES BENIGNES STADE I et IIa
B. FORMES GRAVES STADE IIIb et IV
C. ENTRE CES DEUX EXTREMES STADE IIb et IIIa
D. CRITERES DE GRAVITE
1. Clinique
2. Biologique
3. Radiologique
4. Endoscopique
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 34
I. DEFINITION ET GENERALITES
C’est l’ensemble des lésions ou brûlures dues aux substances caustiques ingérées volontairement ou
accidentellement
C’est un accident grave mettant en jeu le pronostic vital, L’attitude thérapeutique dépend:
- Du moment de la prise en charge par rapport a l’accident
- Du produit ingéré et de sa dose
- Du terrain
II. ETIOLOGIE
1. Terrain:
- Le plus souvent c’est un enfant de 02 à 08 ans par intoxication accidentelle par des produits
ménagers
- Mais aussi l’adulte jeune dans un but suicidaire
2. les produits en cause:
- Les acides: HCl, H2SO4, HNO3
- Les bases : NaOH, KOH, NH3
- Les oxydants: NaOCl, KMnO4, H2O2
V. CLINIQUE
1. Le tableau clinique est impressionnant et dramatique
- Patient agité souffrant horriblement.
- Douleurs rétro sternales et épigastriques intenses.
- Dysphagie absolue, dyspnée.
- Parfois état de choc.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 35
2. A l’examen clinique
- Une bouche brûlée et sanguinolente Des vomissements.
- Une défense abdominale.
- Hématémèses et Exceptionnellement une contracture.
3. Il faut éviter
- L’absorption de toutes substances (eau, lait…).
- Toutes manœuvres destinées à provoquer des vomissements.
- Le décubitus qui favorise les vomissements et l’inhalation.
VII. PARACLINIQUE
1. ENDOSCOPIE DIGESTIVE
Examen capital : il précise les lésions, leurs intensités leurs topographies (4 stades)
Stade I : Pétéchies ou érythèmes
Stade II : Ulcérations :
a. linéaires ou rondes
b. circulaires ou confluentes
Stade III : Nécroses :
a. localisées
b. étendues
Stade IV : Perforations
2. ENDOSCOPIE TRACHEO-BRONCHIQUE
Vérifie l’intégrité de la trachée, des bronches, Recherche les perforations ou les fistules trachéales.
3. Tomodensitométrie
Evalue les lésions œsophagiennes en profondeur.
4. TELETHORAX
Recherche une éventuelle pneumopathie d’inhalation, un pneumothorax ou un pneumo médiastin
5. ASP
Recherche un pneumo péritoine.
6. BIOLOGIE
Ionogramme sanguin, gazométrie, hémostase, FNS, fonction rénale, glycémie.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 36
VIII. TRAITEMENT
A. FORMES BÉNIGNES : STADES I ET IIa
1. Antalgiques simples
2. Réalimentation dés la 24ème heures
3. Surveillance pendant 3 jours
4. Contrôle fibroscopique au 10ème jour
5. Prise en charge psychiatrique si autolyse
6. Guérison sans séquelles
B. FORMES GRAVES : IIIb OU IV
Réanimation intense, antibiothérapie corticothérapie ou trachéotomie en cas d’œdème laryngé.
1. Si lésions œsogastriques :
Oesogastrectomie (stripping) + oesophagostomie cervicale et jéjunostomie d’alimentation.
2. Si lésions gastriques et discrètes lésions œsophagiennes :
Gastrectomie totale et rétablissement de la continuité par anse en Y
3. Si lésions trachéo-bronchiques :
Patch pulmonaire
- Fibroscopie et TOGD
o Si guérison sans séquelles = ablation de la jéjunostomie et reprise de l’alimentation
o Si sténose peu étendue = dilatation par bougirage
o Si sténose étendue non dilatable = Oesophagoplastie par transplant colique ou
gastrique si estomac intact
o Si sténose antrale isolée = antrectomie
D. CRITERES DE GRAVITE
1. CLINIQUE :
- Ingestion massive de base ou d’acide fort
- Hématémèse (TM est de 10 a 20/.)
- Défense ou contracture (TM de 25/.)
- État de choc (TM de 30/.)
- Détresse respiratoire
- Troubles neuropsychiques
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 37
2. BIOLOGIQUE:
- Acidose métabolique(TM de 50/.)
- Hypoxie ou troubles de l’hémostase
3. RADIOLOGIQUE :
- Pneumopéritoine
- Pneumomediastin
4. ENDOSCOPIQUE :
- Stades 3 ou 4 œsogastrique
POINTS CLES
L’ingestion de produits caustiques est une pathologie sévère, nécessitant le recours à des techniques
chirurgicales spécifiques et à une réanimation parfois lourde par des équipes spécialisées.
Elle est grevée d’une mortalité immédiate et retardée de 10 % et le délai de prise en charge impacte
le pronostic vital.
Les produits caustiques en cause sont principalement les acides forts (pH < 2), les bases fortes (pH >
12) et les oxydants. Il n’existe pas d’antidote.
Les caustiques ont une toxicité locale mais peuvent avoir aussi une toxicité systémique associée.
Certaines conduites sont à proscrire afin de ne pas aggraver les lésions : mettre en place une sonde
gastrique, provoquer des vomissements, tenter de neutraliser le caustique, faire boire et donner des
pansements digestifs ou du charbon activé.
La fibroscopie œsogastrique est l’élément diagnostique essentiel et détermine le pronostic et la prise
en charge thérapeutique. Cet examen doit toujours être réalisé puisque la gravité des lésions
digestives n’est ni corrélée à la sévérité des lésions oropharyngées, ni à la symptomatologie clinique.
Elle détermine quels patients relèveront d’une oesogastrectomie en urgence, d’une jéjunostomie
d’alimentation ou d’une simple surveillance.
L’existence de lésions trachéo-bronchiques graves par contiguïté ou inhalation de caustiques est un
facteur important de mortalité chez ces patients. Par la suite, les séquelles sont fréquentes à type de
sténoses digestives lorsque le traitement a été initialement conservateur ou de pneumopathies
d’inhalation itératives ; certains patients peuvent alors bénéficier d’une chirurgie de reconstruction
par plastie colique associée ou non à une pharyngoplastie.
Chez l’adulte, l’ingestion est le plus souvent volontaire dans un but d’autolyse et la stabilisation
psychiatrique du patient est un élément majeur conditionnant les possibilités de reconstruction.
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Quels sont les gestes à éviter chez un malade qui se présente en urgence pour une ingestion
massive d’un produit caustique ?
A. Désobstruction oro-pharyngée par des compresses sèches.
B. Toutes manœuvres destinées à provoquer des vomissements.
C. L’absorption d’eau ou de lait.
D. Oxygénothérapie nasale.
E. Le décubitus dorsal qui peut augmenter le risque d’inhalation.
2. Quels sont les critères de gravité à évoquer devant une ingestion de produits caustiques ?
A. Ingestion massive d’acide ou de base forts.
B. Présence d’une détresse respiratoire.
C. Existence d’un pneumopéritoine ou d’un pneumo médiastin.
D. Douleurs thoraciques rétrosternales.
E. Un trouble de l’hémostase, une hypoxie ou une acidose métabolique.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 38
3. Quels sont les critères de gravités lors d’une ingestion d’un produit caustique :
A. Hémorragie digestive.
B. Hyper-sialorrhée.
C. Ingestion massive d’un acide fort.
D. Epigastralgie et douleurs rétro sternales.
E. Etat de choc.
4. Les critères de gravité devant un malade ayant ingéré 200cc d'H2SO4 sont: les RJ
A. Une acidose métabolique.
B. Pneumopéritoine et pneumo-médiastin.
C. Présence de douleurs épigastriques et/ou rétro sternales.
D. Des ulcérations circulaires ou confluentes à la FOGD.
E. Hémorragies digestives.
5. Les premiers gestes à faire devant un malade ayant ingéré volontairement 15cc de soude
caustique sont : Les RF
A. Interrogatoire minutieux du malade ou de son entourage.
B. Faire vomir le malade.
C. Désobstruer les voies aériennes sup.
D. Pratiquer un lavage gastrique en urgence.
E. Pratique une FOGD.
6. Parmi ces produits, quel est celui qui est un acide : (cochez la ou les réponses fausses)
A. Tous les produits chimiques dont le PH est > 7.
B. Eau de Javel.
C. Esprit de sel.
D. Potasse.
E. Electrolyte de batteries d'accumulateurs de véhicules.
7. Les critères de gravité devant un malade ayant ingéré 200cc d'H2SO4 sont: (cochez la ou les
réponses fausses)
A. Une acidose métabolique ou un trouble de l'hémostase.
B. Absence de pneumopéritoine et pneumo-médiastin.
C. Présence de douleurs épigastriques et/ou rétrosternales.
D. Des ulcérations circulaires ou confluentes à la FOGD.
E. Des hémorragies digestives.
9. Quels sont les gestes à éviter après une ingestion de produits caustiques : (cochez la ou les
réponses justes)
A. Le décubitus dorsal.
B. L’oxygénothérapie.
C. La mise en place d’une sonde nasogastrique.
D. Une voie veineuse périphérique ou centrale droite.
E. Le lavage gastrique.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 39
10. Devant une ingestion de produit caustique on doit : (cochez les réponses justes)
A. Mettre le malade en position demi assise.
B. Oxygéner le malade.
C. Placer une sonde nasogastrique.
D. Donner un antidote.
E. Faire un FOGD.
11. Concernant une ingestion de produit caustique : quelles sont les propositions fausses ?
A. Le stade IIIa correspond à des ulcérations confluentes.
B. L’acidose métabolique est un critère de gravité.
C. La mise en place d’une sonde nasogastrique est indispensable.
D. L’Oesogastrectomie en urgence est réalisée en cas de nécrose de toutes les parois de l’œsophage
et de l’estomac.
E. L’ingestion massive de K-OH est grave.
12. En cas d’ingestion de produits caustiques, les gestes à éviter sont : (cochez les réponses justes)
A. L’absorption de lait.
B. La mise en place d’une sonde nasogastrique.
C. Le lavage gastrique.
D. L’administration intraveineuse d’un antalgique.
E. Le décubitus dorsal.
13. lors d’une ingestion de produit caustique, lesquels de ces éléments n’est pas un critère de
gravité :
A. Douleurs épigastrique et rétrosternales.
B. Contracture abdominale.
C. Acidose métabolique.
D. Stade IIIa à l’endoscopie.
E. Ingestion massive d’acide ou de base forte
14. quelle sont les gestes à faire en cas d’ingestion de produits caustiques : (cochez la réponse juste)
A. faire vomir le malade
B. décubitus dorsale
C. Mise en place d’une sonde nasogastrique
D. oxygénothérapie
E. Lavage gastrique
15. Après une ingestion de produit caustique, l’endoscopie révèle des ulcérations confluentes et
circulaires, ceci correspond au : (cochez la réponse juste)
A. stade V
B. stade II a
C. stade II b
D. stade III a
E. stade III b
REPONSES
1. BCE 9. ACE
2. ABCE 10. ABE
3. ACE 11. AC
4. ABE 12. ABCE
5. BD 13. A
6. ABD 14. D
7. BCD 15. B
8. BCD
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 40
CANCER DE L’ŒSOPHAGE
PLAN DU COURS
I. GENERALITES – DEFINITION
II. RAPPEL ANATOMIQUE
1. Division anatomique
2. Division anatomo chirurgicale
3. Division endoscopique
III. EPIDEMIOLOGIE
IV. ETIOLOGIES
1. Alcool et tabac
2. Facteurs alimentaires
3. Autres facteurs exogènes
a. Les traumatismes chroniques
b. Pathologies associées
V. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
1. Carcinomes épidermoïdes
2. Adénocarcinomes
3. Autres variétés
VI. ETAPE DIAGNOSTIQUE
A. CLINIQUE
a. Signes fonctionnels
1. Dysphagie
2. Régurgitations
3. Douleurs
4. Hématémèse
5. Altération de l’état général
6. Autres symptômes
b. Examen physique
B. PARACLINIQUE
1. Endoscopie
a. Endoscopie oeso-gastro-duodénale
b. Examen ORL
c. Endoscopie trachéo-bronchique
2. Imagerie
a. TOGD
b. TDM
c. Echographie
d. IRM
e. Echo endoscopie
VII. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1. Sténose peptique
2. Achalasie
3. Syndrome des spasmes étagés de l’œsophage
4. Diverticule pharyngo-œsophagien de ZENKER
5. Tumeurs bénignes
VIII. EVOLUTION
IX. TRAITEMENT
1. Chirurgie
2. Chirurgie palliative
3. Radiothérapie
4. Chimiothérapie
5. Autres méthodes palliatives
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 41
CANCER DE L’ŒSOPHAGE
I. GENERALITES-DEFINITION
- Ensemble des tumeurs malignes primitives développées aux dépens des tuniques de l’œsophage.
- Son pronostic très défavorable, 80% des patients atteints décèdent dans l’année suivant le
diagnostic, et le taux de survie à 5 ans est inférieur à 15 %.
- Sa corrélation à l’alcoolisme et au tabagisme en font aussi l’un des plus évitables.
III. EPIDEMIOLOGIE
- Variation géographique: dans les régions à haut risque (Chine, Iran), l’est supérieur à 160 pour
100000 habitants.
- Le sexe: légère prédominance masculine
- Ethnie et facteurs socio économiques Classes défavorisées, niveau d’éducation faible
- Age: sa fréquence augmente avec l'âge. En France, l'âge moyen de survenue est de 62 ans ; il est
supérieur chez l'homme. Le cancer est exceptionnel avant 30 ans dans les deux sexes.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 42
IV. ETIOLOGIES
1. Alcool et tabac
-Il existe une relation effet-dose entre la consommation d'alcool, même modérée et la survenue d'un
cancer de l'œsophage, indépendamment de la consommation de tabac.
- De nombreux carcinogènes sont suspectés : l'alcool et son métabolite l'acétaldéhyde ; les nitrosamines
de la bière ou du cidre, les tannins du vin, des résidus de pesticides ou divers produits naturels
(kétones, phénols, acroléine...).
- Le tabac est un facteur de risque indépendant. L'effet toxique du tabac serait lié à des substances de
type N- nitrosamines.
- Il existe une multiplication du risque au cours de la double intoxication alcoolo-tabagique.
2. Facteurs alimentaires :
- Nature des aliments, leur mode de conservation et de préparation
o Rôle protecteur : fruits et légumes frais, poissons et viandes frais ou congelés.
- Les données sont contradictoires pour le beurre, les épices, les conserves artisanales, les céréales et les
salaisons.
- Carence en vitamine A, E, C, D mais aussi B12 et la riboflavine.
- Carences en zinc, molybdène ou autres oligoéléments
- Les nitrosamines, sont considérées comme un facteur essentiel de la carcinogenèse œsophagienne ;
(boissons fermentées, eaux contaminées, aliments moisis, conserves artisanales, etc.), ou produit de
dégradation des nitrates utilisés comme engrais.
3. Autres facteurs exogènes :
a. les traumatismes chroniques:
- Ingestion de particules de silice.
- Traumatismes thermiques (thé chaud ou de gruau de millet (80 °C),
- Céréales contaminées par des champignons producteurs de mycotoxines ainsi que le rôle
des papillomavirus.
- Radiations ionisantes (radiothérapie).
- Immunosuppresseurs.
- L’asbestose.
- Le contact avec des métaux lourds et les hydrocarbures.
- Le mauvais état buccodentaire.
b. Pathologies associées :
- Brûlures caustiques
- Mégaoesophage.
- Œsophagite chronique-dysplasie-cancer
- L'œsophagite par reflux
- Les cancers ORL.
V. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
1. Carcinomes épidermoïdes :
- Les plus fréquents. Ils peuvent être bien, moyennement ou peu différenciés.
- Deux formes morphologiques particulières doivent être individualisées.
o Le carcinome verruqueux
o Le carcinome à cellules fusiformes, ou carcinosarcome, ou pseudosarcome.
2. Adénocarcinomes
- Ils sont plus rares que les carcinomes épidermoïdes . Ils se développent presque toujours sur une
muqueuse œsophagienne présentant une métaplasie cylindrique secondaire à un reflux gastro-
œsophagien chronique, réalisant un endobrachyoesophage ou œsophage de Barrett.
3. Autres variétés
- Les cylindromes (carcinomes adénoïdes kystiques)
- Les carcinomes mucoépidermoïdes
- Les carcinomes adénosquameux et des carcinomes anaplasiques.
- Les mélanomes malins
- Exceptionnellement : tumeur carcinoïde, léiomyosarcome, sarcome de Kaposi, lymphome malin.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 43
IX. TRAITEMENT
1. Chirurgie : le traitement à visée curative est basé sur l'exérèse chirurgicale: Œsophagectomie
- Principes : œsophagectomie, une cellulo-lymphadénectomie médiastinale. para et
rétrotrachéaux, parabronchiques, intertrachéobronchiques, paroesophagiens et para-
aortiques, sus-claviculaires et jugulo-carotidiens.
- L'exérèse doit passer 5 cm au-dessus du pôle supérieur de la tumeur.
- En cas d’envahissement de la bouche oesophagienne il est nécessaire d’associer
une pharyngolaryngectomie.
- Le remplacement œsophagien.
- La continuité digestive après oesophagectomie est assurée par un transplant prélevé
aux dépens d’un viscère digestif: L’estomac, le côlon le jéjunum et le côlon.
2. Chirurgie palliative :
- Les gastrostomies, ou jéjunostomies d’alimentation.
- Des méthodes endoscopiques (prothèses).
3. La Radiothérapie :
- Elle est basée sur la radiosensibilité des cancers malpighiens.
- La radiothérapie exclusive palliative a pour buts de ralentir l’évolution tumorale, et de
faire régresser la dysphagie et la douleur.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 46
4. La chimiothérapie :
- N’est proposée qu’en association à la chirurgie ou à la radiothérapie. Il s’agit
toujours de polychimiothérapie.
5. Autres méthodes palliatives
- Les dilatations de la sténose par bougies ou ballonnet n’ont qu’un effet transitoire.
- La photo coagulation par laser Yag en détruisant les bourgeons tumoraux intra-
luminaux.
- La mise en place d’une endoprothèse œsophagienne trans-tumorale par voie
endoscopique, après dilatation de la sténose.
POINTS CLES
Les tumeurs de l’œsophage sont dominées par les cancers épidermoïdes et les adénocarcinomes.
Le facteur de risque commun est le tabac.
Le symptôme révélateur est la dysphagie dans la majorité des cas. L’examen clinique doit chercher une
extension tumorale principalement ganglionnaire (sus-claviculaire), évaluer la dénutrition et les
comorbidités le plus souvent associées (insuffisance respiratoire, cardiaque, hépatocellulaire,
hypertension portale).
Le diagnostic nécessite une endoscopie digestive haute avec biopsies. L’examen anatomo-pathologique
précise la nature du processus tumoral.
Le bilan est adapté à l’état général (grade OMS). Il comprend la tomodensitométrie thoraco-
abdominale, l’écho-endoscopie, le PET-FDG, l’endoscopie bronchique (sauf adénocarcinome du 1/3
inférieur), l’examen ORL (sauf adénocarcinome), les explorations fonctionnelles respiratoires, l’ECG, le
TP, l’albumine sérique, la créatininémie.
La stratégie de traitement est définie en fonction du stade (TNM estimé en pré-thérapeutique) et du
terrain (état général et nutritionnel, antécédents, comorbidités).
Pour les tumeurs superficielles (T1N0M0) les traitements endoscopiques sont privilégiés, pour les
T2N0M0 le traitement chirurgical est proposé en première intention, pour les T3-4 N + M0 la radio-
chimiothérapie exclusive est une alternative à la séquence radio-chimiothérapie puis chirurgie.
Pour les tumeurs métastatiques le traitement comporte une chimiothérapie palliative et la pose d’une
endoprothèse œsophagienne en cas de dysphagie invalidante.
Dans tous les cas, l’état nutritionnel doit être surveillé avec recours soit à une adaptation de
l’alimentation (mixée) soit à un support nutritionnel (sonde de nutrition nasogastrique, ou
gastrostomie).
Après un traitement à but curatif, la surveillance est clinique (2/an). En cas de traitement médical par
radio-chimiothérapie la surveillance de l’œsophage (endoscopie + biopsie) doit être réalisée au moins la
première année. Le sevrage du tabac et de l’alcool est recommandé. L’inclusion dans un programme de
dépistage des autres cancers (œsophage, ORL, buccal, poumon pour les épidermoïdes) peut être
discutée
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Parmi les facteurs suivants citez lequel ou lesquels favorisant le cancer de l’œsophage ?
A. Les nitrosamines.
B. Immunosuppresseurs.
C. Traumatismes thermiques.
D. Poissons et viandes frais ou congelés.
E. Le mégaoesophage
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 47
3. Patient âgé de 34 ans, sans antécédent pathologique particulier, pas de notion de tabagisme ni
d’éthylisme, qui présente des épigastralgies associées à des vomissements postprandiaux
précoces, évoluant depuis 03 mois dans un contexte d’altération progressive de l’état général.
Quel est l’examen de 1ère intention à réaliser chez notre patient ?
A. Transit baryté oeso-gastroduodénal.
B. Ph métrie.
C. Endoscopie oeso-gastroduodénale avec biopsies.
D. Manométrie.
E. TDM abdominale.
REPONSES
1. ABCE 4. E
2. E 5. B
3. C 6. B
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 48
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
II. CLASSIFICATION
I. DEFINITION
- Gastrites : entité anatomopathologique.
- Inflammation de la muqueuse gastrique.
- FOGD+++, biopsies+++
- Classification de SYDNEY.
- Etiologies multiples dominées par :
o La gastrite chronique à Helicobacter pylori.
o Les gastrites auto-immunes.
- Evolution : vers un cancer gastrique, est rare mais possible.
II. CLASSIFICATION
- Plusieurs classifications ont été proposées reposant sur des principes différents.
- La plus utilisée : « SYDNEY SYSTEM » fondée sur des critères endoscopiques, histologiques,
topographiques et étiologiques.
o Gastrites chroniques.
o Gastrites aigues.
3. GASTROPATHIES HYPERTROPHIQUES
A. CAUSES
1. Infectieuse :
- Bactérienne : HP
- Virale : associée à une gastroentérite aigue virale : CMV, HIV.
2. Alcool
3. Stress
4. Post AINS
B. DIAGNOSTIC CLINIQUE
- Epigastralgies, hémorragie digestive haute
- Ingestion de produit caustique (volontaire, accidentelle)
- Endoscopie : urgente en cas d’hémorragie digestive ou d’ingestion de produits caustiques,
différée dans les autres situations.
- Permet de poser :
o Le diagnostic positif.
o Le diagnostic étiologique et les biopsies.
o Le diagnostic de gravité.
o Localiser le saignement.
POINTS CLES
AUTO-EVALUATION : QCM
2. La gastrite de BIERMER est caractérisée par tous ces signes sauf un, lequel ?
A. Fréquente chez le sexe masculin.
B. Siège fundique.
C. Présence d’anticorps anti facteur intrinsèque.
D. Présence d’une anémie mégaloblastique.
E. Présence d’Hélicobacter pylori.
REPONSES
1. C
2. E
3. ACD
4. ABC
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 53
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
II. GENERALITES – EPIDEMIOLOGIE
III. ETIOLOGIES
1. Conditions précancéreuses
2. Facteurs favorisants
IV. ANATOMIE
1. Morphologie de l’estomac
2. Vascularisation de l’estomac
V. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
A. ADENOCARCINOMES
1. Macroscopie
2. Microscopie
B. LYMPHOMES GASTRIQUES
C. SARCOMES – CARCINOIDES – METASTASES
VI. DIAGNOSTIC
A. SIGNES CLINIQUES
a. Signes révélateurs
b. Examen physique
B. DIAGNOSTIC POSITIF
VII. BILAN
1. D’extension
2. D’opérabilité
VIII. TRAITEMENT
A. TRAITEMENT CHIRURGICAL
1. Intervention à visée curative
a. Gastrectomie partielle
b. Gastrectomie totale
2. Interventions palliatives
B. CHIMIOTHERAPIE
C. RADIOTHERAPIE
D. TRAITEMENT MEDICAL
E. RESULTAT
F. SURVEILLANCE
IX. CONCLUSION
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 54
I. DEFINITION
- Les tumeurs de l’estomac sont classées selon leur siège anatomique et type histologique.
- On distingue trois types anatomiques :
o Tumeur du cardia (située à moins de 2 cm de la jonction œsogastrique).
o Tumeur du corps (fundus) ou de la grosse tubérosité.
o Tumeur de l’antre (distale).
- Les types histologiques sont :
o Tumeur épithéliale maligne (adénocarcinome) les plus fréquentes (90 %).
o Tumeur épithéliale bénigne (hyperplasique, adénome, polype glandulo-kystique).
o Tumeur endocrine.
o Lymphome malin non hodgkinien « LMNH ».
o Tumeur sous-muqueuse (dont les tumeurs stromales ou Tumeurs stromales gastro-
intestinales « GIST»).
II. GENERALITES - EPIDEMIOLOGIE
- Tumeurs de l'estomac : 90 % adénocarcinome.
- Fréquence :
o A tendance à diminuer sauf pour le cancer du cardia qui augmente.
o 5ème rang des cancers.
o 2ème rang des cancers digestifs après le cancer colorectal.
- Sexe ratio: ♂/♀ = 2
- Age : 70 ans
- Lésions précancéreuses.
- Facteurs favorisants (Helicobacter Pylori HP).
- Diagnostic : fibroscopie +biopsies.
- Traitement : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie.
- Pronostic :
o (15%) de survie à 5 ans.
o (90%) si cancer superficiel (Dépistage, DC précoce).
- Augmentation de l’incidence des formes proximales :
o Du cancer du cardia.
o Des formes diffuses « linite ».
- Diminution de l’incidence des formes distales et d’adénocarcinome de type intestinal, en rapport
avec :
o la diminution de la prévalence de l’infection à H. pylori, (Traitement des lésions HP+)
o la meilleure conservation des aliments.
o la réduction de la consommation de sel.
o l’augmentation de la consommation de fruits et légumes.
III. ETIOLOGIES
1. Conditions précancéreuses:
- Maladie de Biermer (gastrite atrophique =gastrite auto-immune).
- Maladie de Ménétrier (gastrite hypertrophique).
- Polype (adénome).
- Ulcère gastrique.
- Gastrectomie partielle (après 10 ans d’évolution).
- Dysplasies : légères - moyennes (à surveiller) - sévères = cancer in situ (intra épithélial).
2. Facteurs favorisants :
- Helicobacter pylori (carcinogène de l’estomac) x 6 le risque de kC.
o localisée à l’antre.
o s’accompagne de gastrite superficielle.
o évolution de la gastrite chronique atrophiante.
- Facteurs alimentaires :
o Alcool, tabac.
o Aliments riches en sel: Nitrates nitrites nitrosamines.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 55
IV. ANATOMIE
1. Morphologie de l’estomac (Figure 1)
V. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- Siege :
o Antre - 50 %
o Corps - 20 %
o Cardia- 20 %
o Forme diffuse – 10 %
A. ADENOCARCINOMES
1- Macroscopie :
- Classification de Bormann
o Type I : végétant (25%)..........................................................
o Type II : ulcérant (15 à 20 %)................................................
o Type III : érosif (10 à 15 %)..................................................
o Type IV : infiltrant (30 à 35 %)............................................
o CANCER IN SITU ou mucoérosif (10 %).
2- Microscopie :
- Histologie :
o Typique : adénocarcinome bien, moyennement ou peu différencié
o Atypique : Colloïde mucineux, à cellules indépendantes (aspect en bague à chatons),
linite plastique.
N :N0 pas d’envahissement ganglionnaire (noter combien de ganglions ont été examinés)
Nx ganglions non évalués ou moins de 15 ganglions examinés
N1 1 à 2 ganglions régionaux métastatiques
N2 : 3 à 6 ganglions régionaux métastatiques
N3 plus de 6 ganglions régionaux métastatiques
N3 a 7 à 15 ganglions métastatiques
N3b plus de 15 ganglions métastatiques
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 57
M – métastases à distance
M0 – pas de métastase
M1 – présence de métastase.
L’examen d’au moins 15 gg est nécessaire pour l’évaluation correcte du statut ganglionnaire
Stades :
Stade 0 Tis N0 M0
Stade I A T1N0M0
B T1N1M0, T2N0M0
Stade II A T1N2M0, T2N1M0, T3N0M0
B T1N3 M0, T2N2M0, T3N1M0, T4a N0M0
Stade III A T2N3M0, T3N2M0, T4aN1M0
B T3N3M0, T4a N2M0, T4b N0, N1M0
C T4a N3M0 , T4b N2,N3 M0
Stade IV Tous T, tous N, M1
B. LYMPHOMES GASTRIQUES
- Ils représentent 3% des cancers gastriques.
- Lymphome du MALT (mucosa associated lymphoid tissue) peuvent être à :
o Petites cellules de bas grade de malignité.
o Grandes cellules de haut grade de malignité.
- La séquence de développement :
1. Colonisation de la muqueuse par HP.
2. Réaction inflammatoire.
3. Formation de nodules lymphoïdes.
4. Développement d’un clone cellulaire.
C. AUTRES : SARCOMES – CARCINOIDES – METASTASES
EXTENSION :
- Extension locale au niveau du reste de l’estomac, vers l’œsophage et/ou le pylore, puis
extension vers les tissus adjacents.
- Dissémination par voie lymphatique relativement complexe du fait de l’inter - connexion des
réseaux au niveau des chaines ganglionnaires gastriques, spléniques et hépatiques puis sus
claviculaire ( TROISIER ).
- Dissémination hématogène avec localisation métastatique : foie, Poumon, Os, Cerveau
- Dissémination péritonéale :
o Carcinose péritonéale.
o Localisation ovarienne = tumeur de Krukenberg.
o Nodules de carcinose pelvienne (paroi rectale).
VI. DIAGNOSTIC
A. SIGNES CLINIQUES
1. Signes révélateurs
- Douleurs épigastriques : syndrome ulcéreux typique ou non.
- Dyspepsie, nausées.
- Anorexie, amaigrissement, asthénie (altération de l’état général).
- Vomissements (sténose antropylorique).
- Dysphagie (Kc cardia).
- Hémorragie digestive, perforation.
- Syndrome paranéoplasique : thrombophlébite migratrice, neuromyopathie.
2. Examen physique
- Le plus souvent l’examen est normal.
- On recherche alors : une masse épigastrique, ascite, hépatomégalie nodulaire.
- TR recherche de nodules dans le cul de sac de Douglas.
- Recherche de ganglion de Troisier.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 58
B. DIAGNOSTIC POSITIF
- FOGD fibroscopie haute: elle permet de : voir la tumeur (macroscopie), la localiser (siège) et
de réaliser des biopsies (au moins 10 fragments).
- BIOPSIE : ++++
- ANAPATH confirme le diagnostic histologique (microscopie).
- TOGD : montre des signes indirects :
o Une lacune
o Une raideur d’un segment
o Une niche
o Un aspect tubulé de l'estomac (microgastrie = linite)
VII. BILAN
1. D’extension
- Echo endoscopie : étudie l’extension pariétale et détecte les adénopathies même les plus
petites ; Permet de faire le diagnostic de la linite plastique.
- Echographie et TDM abdominale : métastases hépatiques ; ascite.
- Téléthorax : recherche de métastases pulmonaires.
- Marqueurs tumoraux : valeur pronostic et surveillance après traitement
o ACE (élevé dans 10 à 50 % des cas)
o CA 19,9 (élevé dans 60 % des cas).
- D’autres examens d’imagerie non systématiques peuvent être utiles :
o Une TEP-scan.
o Une scintigraphie osseuse.
o Une IRM cérébrale en cas de signes d’appel clinique.
2. D’opérabilité
- Bilan standard : Nfs, groupe sanguin, urée - créatinine sanguine, glycémie, transaminases,
bilan d’hémostase, ionogramme.
- Apprécier l’état nutritionnel (protidémie ; albuminémie).
- Examen cardiaque : ECG et écho-cœur
- Examen pulmonaire : EFR.
- Examen clinique complet.
VIII. TRAITEMENT
Quels sont les principes du traitement du cancer de l'estomac ?
- Le traitement à visée curative reste basé sur l'exérèse chirurgicale :
gastrectomie partielle si possible ou totale si nécessaire avec curage ganglionnaire.
o La gastrectomie partielle est suffisante pour les cancers distaux.
o La gastrectomie totale pour les cancers de la partie supérieure de l'estomac et du
cardia.
Le curage ganglionnaire associé
o Son étendue est limitée habituellement à 2 relais, ces derniers étant variables selon la
situation du cancer sur l'estomac. Ce curage permet une stadification précise du
cancer.
- L'extension de l'exérèse à la rate, pancréas voire au colon n'est envisagée qu'en cas de nécessité.
- Le traitement palliatif de l'adénocarcinome gastrique peut comporter l'exérèse de la tumeur
gastrique lorsqu'elle est possible, dans le but d'éviter les complications (obstruction,
hémorragie)
A. TRAITEMENT CHIRURGICAL
1. Intervention à visée curative
a. Gastrectomie des 2/3 ou des 4/5 :
- Exérèse polaire inferieur ; curage ganglionnaire.
- La continuité digestive peut se rétablir :
o Avec le duodénum (anastomose g-duodénale) Péan ou BI
o Avec le jéjunum (A g-j) Finesterer ou Polya = B II .
o Indiquée pour les tumeurs antrales.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 59
b. Gastrectomie totale :
- Exérèse de tout l’estomac+curage ganglionnaire .Peut être élargie à la rate et à la queue du pancréas
- La continuité digestive : anastomose oeso- jéjunale (anse en Y) ou en Omega
- Réalisée pour les tumeurs medio-gastriques.
c. Oeso-gastrectomie totale avec plastie colique (tumeur du cardia)
d. Oeso-gastrectomie polaire supérieur avec anastomose oeso-gastrique ou
plastie colique (tumeur du fundus)
Figure 3 : Rétablissement de la continuité oeso-jéjunale avec Figure 4 : Rétablissement de la continuité oeso-jéjunale sur
réalisation d’un réservoir grêle sur une anse en« Y ». une anse en« Y » montée en transmésocolique.
Figure 5 : Rétablissement de la continuité avec anastomose Figure 6 : Rétablissement de la continuité par une anse grêle
oeso-jéjunale sur anse en oméga. libre pédiculée.
2. Interventions palliatives :
- Résection incomplète pour éviter les sténoses ou en cas d’hémorragie (intervention de propreté)
- Dérivations pour les tumeurs inextirpables: A gastro- jéjunale
- Jéjunostomie d’alimentation.
B. CHIMIOTHERAPIE
- Traitement néo-adjuvants et adjuvants :
oChimiothérapie néo adjuvante dans les formes résécables et à stade avancé (T3 et T4).
(Association Epirubicine- Cisplatine-5FU) (ECF).
o Chimiothérapie adjuvante ( post opératoire ) .
o Chimiothérapie hyperthermique intra péritonéale (CHIP).
- La chimiothérapie péri opératoire des formes résécables :
o Est une référence.
o L’efficacité de cette stratégie est démontrée par deux études randomisées . Les chimiothérapies utilisées étaient
l’association Épirubicine Cisplatine-5FU (ECF) dans l’étude anglaise et 5FU-Cisplatine dans l’étude
française.
C. RADIOTHERAPIE
- Elle a sa place dans les tumeurs non extirpables et donne de meilleurs résultats lorsqu'elle est associée
à la chimiothérapie, 5Fu seul ou poly chimiothérapie de type 5- fluoro-uracile Cisplatine .
- Sa place en traitement adjuvant est discutée mais là encore un essai a montré son intérêt surtout
lorsque la chirurgie n’a pas été optimale.
- Les doses administrées sont de 40 à 50 Gy répartis en 5 semaines, mais les champs doivent préserver
les reins qui ne doivent pas recevoir plus 20 Gy.
D. TRAITEMENT MEDICAL
- Traitements endoscopiques :
o Prothèses
o Destruction ou forage au laser ; argon( formes non opérables et stenosantes )
- Indications thérapeutiques
o tumeurs résécable et non métastatiques : T1 à T4 :
Chirurgie d’exérèse +/- chimiothérapie néo-adjuvante et adjuvante ou
radiochimiothérapie.
o tumeurs non résécable et non métastatique :
Radio chimiothérapie première ou chimiothérapie
Puis réévaluation TDM de contrôle pour déterminer si une résécabilité est possible ou
geste palliatif chirurgical.
E. RÉSULTATS
- 35% des cancers de l'estomac peuvent bénéficier d'une chirurgie radicale.
- Pronostic: survie à 5 ans :
o Tous stades confondus : 5-15%
o Dans les stades limités T1 N0M0 > 80%
o Stades avancés T4N3M1 <5%
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 61
F. SURVEILLANCE
- Après traitement à visée curative pendant 5ans :
o Examen clinique tous les 06 mois.
o Échographie abdominale/TTX/TDM/Thoraco-abdomino-pelvien tous les 06 mois.
- Si gastrectomie totale = supplémentation en vit B12
- Si gastrectomie partielle = Endoscopie pour surveillance du moignon après 10-15 ans.
IX. CONCLUSION
- Le cancer gastrique représente 5% de tous les cancers. 4ème rang.
- HP favorise le cancer gastrique par la gastrite chronique qu’il induit il est retrouvé dans 84%
- Un kC gastrique peut se présenter comme un ulcère gastrique d’aspect bénin.
- Le kC gastrique est le plus souvent un adénocarcinome (90%) .
- Le dg repose sur la FOGD avec biopsies ;le dg de certitude est apporté par l’histologie des biopsies
- Seul le traitement chirurgical offre des chances de guérison.
- L’exérèse curative est tentée chaque fois que la tumeur est extirpable en l'absence de métas à distance
(foie)
- Les lymphomes (MALT) sont liés à l’infection HP et en cas de bas grade son éradication peut faire
régresser la tumeur.
POINTS CLES
Les tumeurs épithéliales malignes de l'estomac sont le plus souvent des adénocarcinomes.
Les tumeurs de l'estomac non épithéliales sont rares : lymphomes, tumeurs endocrines, tumeurs
stromales.
L'incidence de l'adénocarcinome gastrique distal diminue dans les pays développés.
L'adénocarcinome de l'estomac reste un cancer fréquent (2e cause de mortalité par cancer dans le
monde).
L'infection à Helicobacter pylori est un facteur reconnu dans la cancérogenèse gastrique (via la gastrite
chronique).
Les autres conditions pré-cancéreuses sont : antécédent de gastrectomie partielle, antécédent
d'ulcère gastrique, maladie de Biermer, maladie de Ménétrier et adénomes gastriques.
Le diagnostic de cancer gastrique repose sur l'endoscopie gastrique avec biopsies multiples. Il faut
toujours biopsier les berges d'un ulcère gastrique au moment du diagnostic et lors du contrôle pour
ne pas méconnaître un cancer.
Le bilan pré-thérapeutique comporte l'examen clinique et tomodensitométrique thoraco-abdominal
(écho-endoscopie et transit baryté optionnels).
Ne pas oublier de chercher et d'éradiquer Helicobacter pylori chez les apparentés au 1er degré de
patient atteint de cancer gastrique.
Le facteur pronostique le plus important est l'envahissement ganglionnaire.
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Quels sont les facteurs de risque dans la survenue d’un adénocarcinome de l’estomac : (cochez la
réponse fausse)
A. Gastrite atrophique de Biermer.
B. Gastrite hypertrophique de Menetrier.
C. Ulcère duodénal.
D. Infection HP.
E. Antécédents de gastrectomie totale.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 62
2. Parmi les facteurs suivants, quels sont ceux qui favorisent la survenue d’un cancer gastrique ?
(cochez la ou les réponses justes)
A. Alimentation riche en glucides.
B. ATCD de gastrectomie partielle.
C. Hyperacidité gastrique.
D. Maladie de Ménétrier.
E. Gastrite atrophique.
5. Quelles sont les conditions précancéreuses dans le cancer de l’estomac ? (cochez la ou les
réponses justes)
A. Gastrite hypertrophique de Ménétrier.
B. Polype (adénome).
C. Ulcère duodénal.
D. Infection HP.
E. Gastrectomie totale.
REPONSES
1. C 4. BD 7. E
2. BDE 5. ABD
3. ABCE 6. B
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 63
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. PYSIOPATHOLOGIE
A. ETAT NORMAL
1. Facteurs d’agression
2. Facteurs de défense
B. FACTEURS ETIOLOGIQUES
1. Rôle de l’Helicobacter pylori
2. Autres facteurs
IV. CLINIQUE
A. FORMES TYPIQUES
B. FORMES ATYPIQUES
C. FORMES REVELEE PAR UNE COMPLICATION
D. FORMES LATENTES
V. EXAMEN CLINIQUE
VI. FORMES CLINIQUES
A. FORMES TOPOGRAPHIQUES
B. FORMES COMPLIQUEES
C. FORMES HYPERALGIQUES
D. ULCERE AIGU DE STRESS
VII. DIAGNOSTIC
VIII. TRAITEMENT
A. REGLE HYGIENO-DIETETIQUES (RHD)
B. TRAITEMENT MEDICAL
1. Anti-sécrétoires
2. Antibiotiques (ATB)
a. traitement d’éradication d’H.pylori
b. indication thérapeutique
c. Recommandations de recherche et d’éradication de H.pylori
d. Traitement d’entretien
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 64
B. FORMES ATYPIQUES
- Siège : atypique
- Type : brûlures
- Intensité : hyperalgie ou simple pesanteur
- Absence de rythme post prandial ou de périodicité
C. FORMES REVELEES PAR UNE COMPLICATION (hgies digestives, …)
D. FORMES LATENTES
V. EXAMEN CLINIQUE
Normal.
Syndrome anémique (complication).
Sensibilité à la palpation.
VI. FORMES CLINIQUES
A. FORMES TOPOGRAPHIQUES
1. Cardia : dysphagie, odynophagie, dlrs rétro sternales.
2. Pyloriques : sténose.
3. Ulcère post bulbaire sténose.
4. D2, D3, ou D4 suspecter un gastrinôme.
B. FORMES COMPLIQUEES
1. Risque de cancer gastrique.
2. Autres complications : hémorragie, perforation, sténose.
C. FORMES HYPERALGIQUES
1. Dlrs épigastrique intense et brutale
2. Parfois, défense épigastrique
3. DC : ASP, transit avec un produit hydrosoluble, TDM (exceptionnellement)
4. FOGD est contre indiquée
D. ULCERE AIGU DE STRESS
1. Contexte de choc (IC ou IR).
2. Evolution aigue : hémorragie, perforation
3. Sans récidive.
4. Localisations multiples.
5. Absence de sclérose.
VII. DIAGNOSTIC
Interrogatoire
FOGD+++
Biopsie devant tout ulcère gastrique
Prélèvement pour la recherche de l’H.pylori (région antrale)
VIII. TRAITEMENT
A. REGLES HYGIENO-DIETETIQUES (RHD)
- Arrêt du TABAC
- Arrêt si possible des anticoagulants (Hgie)
- Arrêt si possible des AINS
- Eviction médicamenteuse
B. TRAITEMENT MEDICAL
1. Anti-sécrétoires
- IPP : oméprazole, pentoprazole, abdoprazole, langoprazole
2. ATB : actifs sur l’H.pylori
- Amoxicilline
- Métronidazole
- Clarithomycine
a. 1ère étape : traitement d’éradication d’H.pylori
- Trithérapie (7jrs) :
o 01 anti-sécrétoire : 02 doses en 02 prise pdt une semaine
o 02 ATB :
Clarithomycine (500 mg x2 /jr) + Amoxicilline (1g x2/ jr) pdt une semaine
L’amoxicilline peut entre replacer par le métronidazole(500 mg x2 /jr)
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 66
- U.H.pylori positif :
U. duodénal simple
o Trithérapie pdt 7jrs
o Si pas de symptômes à 3 mois pas de contrôle d’éradication
U. duodénal compliqué et /ou associé à des facteurs de risque (MDC, maladie sévère
associée)
o Trithérapie pdt 7jr
o Poursuivre : IPP à simple dose pdt 3 semaines
o Contrôle de l’éradication (test respiratoire)
o Si positif : FOGD + BIOPSIE + antibiogramme
U. duodénal avec persistance des symptômes et/ou échec antérieur d’éradication
o Contrôle de l’éradication (test respiratoire)
o Si le test est positif : FOGD + BIOPSIE + antibiogramme
U. gastrique
o Trithérapie pdt 7jr
o Poursuivre : IPP à simple dose pdt 5 semaines
o FOGD (obligatoire) : à 4 semaines après la fin du trt
o Vérification de la cicatrisation
o Biopsie sur la cicatrise
o Biopsie antrale et fundique (H.pylori)
d. Traitement d’entretien:
- les patients à haut risque de complications
- Tabagiques chroniques
- Antécédents de complication ulcéreuses
- Anticoagulants, antiagrégants plaquettaires, AINS au long cours
- Age > 60 ans et/ou maladie grave associée
- Echec d’éradication de H. pylori à plusieurs reprises
- De très rares ulcéreux duodénaux «H. pylori négatifs »
- IPP à demi dose: lansoprazole- 15
POINTS CLES
Les deux principales causes d’ulcère gastro-duodénal sont l’infection gastrique à Helicobacter
pylori et les AINS.
Le syndrome ulcéreux typique est reconnu devant une douleur épigastrique, sans irradiation à type
de crampe ou faim douloureuse, calmée par la prise d’aliments ou d’antiacides, rythmée par les
repas avec un
intervalle libre de 1 à 3 heures ; l’évolution spontanée par des poussées de quelques semaines
séparées par des périodes asymptomatiques. Un syndrome douloureux atypique est plus fréquent.
Le diagnostic d’ulcère repose sur l’endoscopie (et lesbiopsies).
Contrairement à l’ulcère duodénal toujours bénin, l’ulcère gastrique peut être un cancer ulcériforme
ou se cancériser au cours de l’évolution. Ce risque justifie des biopsies systématiques des berges de
l’ulcère gastrique et un contrôle systématique de la cicatrisation.
L’éradication de Helicobacter pylori prévient le risque de récidive et de complications ulcéreuses et
dispense d’un traitement anti-sécrétoire au long cours.
Le traitement d’éradication de Helicobacter pylori repose sur l’association pendant une semaine d’un
inhibiteur de la pompe à protons et de 2 antibiotiques parmi l’amoxicilline, la clarithromycine et le
métronidazole.
Les AINS sont responsables d’environ {1/3} des complications ulcéreuses.
Un traitement préventif des complications ulcéreuses par IPP est recommandé chez tous les patients
traités par AINS ayant un facteur de risque : âge > 65 ans, antécédent d’ulcère, association à un
antiagrégant, un corticoïde, ou un anticoagulant.
AUTO-EVALUATION : QCM
2. La maladie ulcéreuse gastrique est caractérisée par : (cochez la ou les réponses fausses)
A. Nécessité de faire des biopsies multiples sur l’ulcère et ses berges.
B. On doit rechercher l’HP.
C. Le risque de dégénérescence existe.
D. Ne nécessite pas de contrôle endoscopique avec biopsie.
E. Un transit œsogastrique (TOGD) est obligatoire.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 68
3. Le traitement de l’ulcère duodénal non compliqué et sans facteurs de risques est le suivant :
(cochez la ou les réponses justes)
A. Trithérapie de 07 jours.
B. Pas de traitement d’entretien.
C. Un contrôle de l’éradication de l’HP est obligatoire.
D. Des biopsies de l’ulcère duodénal sont obligatoires.
E. Les antiacides sont indiquées dans le traitement.
REPONSES
1. A
2. DE
3. ABC
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 69
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
I. INTRODUCTION
- Les ulcères GD :
o Évolution favorable
o Évolution défavorable (complications)
- Les complications :
1. Les hémorragies digestives
2. Les perforations aigues
3. Les sténoses antro-pyloriques
4. La résistance au traitement médical
5. La récidive après traitement médical
- Resistance au TRT :
o Notion essentielle : traitement chirurgical
- 70% de cicatrisation 4 semaines
- 90% de cicatrisation 8 semaines
o Absence de cicatrisation (traitement bien conduit)
o Facteurs : tabac – taille
o Récidive à court terme
o L’hémorragie par ulcération vasculaire : Grosse branche artérielle pariétale ou artère de voisinage,
(artère gastro-duodénale pour les ulcères de la face postérieure du bulbe duodénal),
o L’hémorragie muqueuse en nappe, ou hémorragie artériolaire.
o selon l’évolution :
- Le critère évolutif principal est le volume de sang transfusé pour maintenir la TA et le pouls
dans les limites de la normale. Une transfusion est nécessaire, lorsque l’hémoglobine se situe
au-dessous de 7 à 9 g selon les circonstances et le terrain
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 71
o Apprécier le terrain :
- Altération de la conscience
- Signes électriques d’ischémie
- État de la fonction rénale
- Biologie : Hb et Hte diminués, Augmentation urée perte sanguine
3. Connaître les gestes à visée diagnostique et thérapeutique à réaliser d’urgence lors d’une
hémorragie ulcéreuse
Classification de Forrest :
Stade Description
Ia hémorragie en jet
Ib Saignement actif en nappe
IIa Vaisseau visible non hémorragique
IIb Caillot adhèrent
IIc Spots pigmentés plats
III Cratère à fond propre
o Traitement médical:
o Efficacité de la réanimation :
- Stabilité hémodynamique
- Disparition des signes de choc
- PVC normale
- Reprise de la diurèse
o Traitement chirurgical
- 80% des hémorragies cessent spontanément
- En cas d’hémorragie active ou persistante (malgré les gestes hémostatiques perendoscopiques)
l’indication opératoire doit être rapidement posée.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 72
- Le geste chirurgical
Une hémostase locale
Le traitement chirurgical radical de la maladie ulcéreuse duodénale
(une vagotomie ± pyloroplastie)
o Indications chirurgicales :
Physiopathologie:
- Franchissement de la paroi G ou D
- Perforation bouchée par un organe
- Communication avec la cavité péritonéale
- Péritonite aseptique au début
- Péritonite chimique: séquestration liquidienne ; choc hypovolémique
- Complication respiratoire et rénale
3. Formes cliniques des perforations : Plus que les formes symptomatiques, certaines formes
anatomiques rendent le diagnostic plus difficile :
o Perforation couverte : En cas de poussées ulcéreuses fréquentes, des adhérences avec les organes de
voisinage peuvent se créer autour du premier duodénum (foie, vésicule, côlon).
Dans ce cas la perforation ne se manifeste pas par une symptomatologie de péritonite aiguë
généralisée mais par une douleur brutale localisée dans l’hypocondre droit.
o Perforation dans l’arrière cavité des épiploons : Exceptionnellement un ulcère de la face postérieure du
duodénum peut perforer dans l’arrière cavité des épiploons ;
*le diagnostic est difficile et peut être précisé par un examen tomodensitométrique
Diagnostic différentiel :
Péritonite Appendiculaire - Pancréatite aigue - Symptomatologie biliaire ou colique
- Aspiration gastrique,
- Antibiothérapie à large spectre
- Nutrition parentérale,
- Antisécrétoires puissants par voie veineuse ;
- Réhydratation hydro-électrolytique par voie veineuse
6. Savoir, devant une péritonite par perforation d’un ulcère duodénal en péritoine libre, quelles
données anamnestiques et cliniques vont permettre de choisir l’attitude thérapeutique à adopter :
- Diagnostic certain
- la perforation est survenue à jeun, elle est prise en charge rapidement, dans les 6 heures,
- il n’y a pas de fièvre, ni de signes de choc, ni d’hémorragie associée.
- Dans toute autre situation, une intervention chirurgicale d’urgence est nécessaire
- Complication classique des ulcères duodénaux (6-10%) évoluant depuis de nombreuses années.
- La multiplication des poussées avec leurs épisodes de cicatrisation successives peuvent aboutir à
une fibrose progressive du pylore.
- Ces phénomènes cicatriciels ont comme conséquence une sténose du pylore responsable d’une
occlusion haute qui se manifeste par des vomissements alimentaires précoces.
- Depuis la détection précoce des ulcères et des possibilités thérapeutiques médicamenteuses ces
complications sont devenues exceptionnelles dans les pays occidentaux.
Physiopathologie:
Symptomatologie:
Endoscopie : Radiologie :
siège de la sténose infranchissable stase liquidienne
aspect de l’estomac hyperkinésie antrale (début)
distension gastrique
retard à l’évacuation pylorique
Traitement
* médical :
*Le traitement radical de la sténose du pylore consiste
o correction des troubles ioniques :
admission3-4l /24h SSI apport calorique o une dérivation gastro-jéjunale qui va court-
o évacuation gastrique circuiter la zone sténosée (gastro-
o sonde nasogastrique entéroanastomose)
o associée au traitement radical de la maladie
ulcéreuse : vagotomie tronculaire, sélective
ou hypersélective.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 75
Les complications des ulcères gastriques sont aussi l’hémorragie, la perforation et la sténose gastrique.
- Une hémorragie ulcéreuse gastrique sera traitée exceptionnellement par suture simple chez un
patient en mauvais état général ou le plus souvent par gastrectomie.
- Une perforation gastrique peut être traitée par gastrectomie d’emblée ; il est toutefois licite de
réaliser aujourd’hui une suture de la perforation associée à un lavage de la cavité péritonéale et
ultérieurement un bilan endoscopique.
- La prise en charge d’un ulcère dégénéré sera réalisée le plus souvent à distance de la complication
aiguë.
POINTS CLES
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Les facteurs prédictifs d’échec au traitement endoscopique d’une hémorragie digestive d’origine
ulcéreuse sont : (cochez la ou les réponses fausses)
A. Hémorragie active au moment de l’exploration.
B. Choc hémodynamique à l’admission.
C. Topographie bulbaire antérieure.
D. Ulcère inférieure à 2 cm de diamètre.
E. Taux d’hémoglobine bas.
2. Dans la classification endoscopique de Forrest le type IIb correspond au : (cochez la réponse juste)
A. Cratère ulcéreux propre.
B. Vaisseaux visibles au fond de cratère ulcéreux.
C. Saignement en nappe péri ulcéreux.
D. Caillot adhérent au fond de cratère ulcéreux.
E. Tache pigmentée autour du cratère ulcéreux.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 76
5. Le traitement chirurgical des ulcères duodénaux est indiqué quand : (cochez la ou les réponses
fausses)
A. Lorsqu’il y’a échec aux différents traitements médicaux.
B. En cas de complication : perforation, hémorragie.
C. Sujets porteurs de maladies chroniques nécessitant la prise de corticoïdes ou d’AINS.
D. Poussées évolutives au cours du traitement d’attaque.
E. Sujet jeune en crise hyperalgique inaugurale.
7. Dans la classification endoscopique de Forrest le type III correspond à : (cochez la réponse juste)
A. Cratère ulcéreux propre.
B. Vaisseaux visible au fond du cratère ulcéreux.
C. Saignement en nappe péri-ulcéreux.
D. Caillot adhérent au fond du cratère ulcéreux.
E. Tache pigmentée autour du cratère ulcéreux.
8. Le diagnostic de perforation d’ulcère duodénal est porté par les propositions suivantes : (cochez les
réponses justes)
A. Contracture abdominale.
B. Pneumopéritoine.
C. Augmentation de l’amylase dans le sang et les urines.
D. Nausées et vomissements.
E. Le diagnostic est clinique.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 77
10. Le saignement en jet d’un ulcère de la face postérieure du bulbe duodénal à pour origine : (cochez
la réponse juste)
A. L’artère pylorique.
B. L’artère coronaire stomachique.
C. L’artère gastro-duodénale.
D. L’artère pancréato-duodénale postéro-inférieure.
E. L’artère gastro-épiploique droite.
11. A propos des indications chirurgicales d’une hémorragie digestive d’un ulcère gastroduodénal :
(cochez la réponse fausse)
A. Des transfusions de plus de 5-7 unités de sang/24h
B. Récidive après une brève échéance.
C. Un traitement médical incompatible avec la présence d’un ulcère.
D. Les aspects endoscopiques.
E. Le siège de l’ulcère.
13. Le tableau clinique d’une péritonite aigue généralisée par perforation d’ulcère, comprend touts les
éléments suivants, sauf un, lequel ?
A. Une douleur abdominale diffuse.
B. Une douleur au toucher rectal.
C. Un croissant gazeux constamment.
D. Une fièvre.
E. Une contracture abdominale.
REPONSES
1. ABE 8. ABDE
2. D 9. E
3. ABDE 10. C
4. C 11. E
5. E 12. A
6. D 13. C
7. A
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 78
HISTOPATHOLOGIE DE L’ŒSOPHAGE
PLAN DU COURS
I. STRUCTURE NORMALE
A. ANATOMIE
B. HISTOLOGIE
1. Muqueuse
2. Musculaire muqueuse
3. Sous muqueuse
4. Musculeuse
5. Séreuse
B. ASPECTS ETIOLOGIQUES
1. Pathologie du reflux
a. Condition de survenue
b. Œsophagite de reflux
c. Œsophagite peptique
d. Ulcère peptique
e. Endobrachyœsophage
2. Affections infectieuses
a. Bactérienne
o Tuberculose
b. Mycosique
o Moniliase
c. Virale
o Œsophagite herpétique
o Virus du groupe « papilloma» (HPV)
o Cytomégalovirus (CMV)
3. Œsophagites caustiques
4. Autres
a. Maladie de Crohn
b. Agents physiques
c. Œsophagite médicamenteuse
HISTOPATHOLOGIE DE L’ŒSOPHAGE
I. STRUCTURE NORMALE :
A. ANATOMIE
L’œsophage est un organe tubulé qui conduit les aliments du pharynx à l'estomac.
Il mesure environ 25 cm de longueur et descend en avant de la colonne vertébrale en traversant
successivement la partie intérieure du cou, le thorax et le diaphragme, pour pénétrer dans l'abdomen et
s'ouvrir dans l'estomac.
Aplati d'avant en arrière jusqu'à la bifurcation trachéale, il devient ensuite progressivement cylindrique.
Son calibre moyen est de 1,3 cm à son extrémité supérieure; il augmente régulièrement et atteint 2.2 cm au-
dessus du cardia. Sa surface intérieure blanchâtre, présente des plis muqueux longitudinaux qui s'effacent
à la distension.
B. HISTOLOGIE
L'œsophage, identique aux autres segments du tube digestif, possède une muqueuse limitée par une
musculaire muqueuse, une sous muqueuse et une musculeuse.
1. Muqueuse : constituée d’un épithélium et d’un chorion
o L'épithélium superficiel est malpighien (pavimenteux stratifié), non kératinisé.
o Le chorion est un tissu conjonctif qui forme des papilles profondes sous l'épithélium. Il contient des
fibres collagènes et élastiques.
2. Musculaire muqueuse : est composée de muscle lisse longitudinal et d'un réseau de fibres élastiques.
3. Sous muqueuse : est faite d’un tissu conjonctif, dense, qui épouse les plis longitudinaux de la
muqueuse
4. Musculeuse : Elle mesure 0,5 à 2,2 mm d'épaisseur. Dans le quart supérieur de l'organe, elle est faite
uniquement de fibres striées qui s'associent ensuite à des fibres musculaires lisses, en proportion
croissante de haut en bas. Elle comprend deux couches, interne circulaire et externe longitudinale.
5. Séreuse : Elle est formée par un tissu conjonctif à fibres généralement longitudinales, par des îlots
adipeux et par les éléments vasculo-nerveux œsophagiens.
2. Œsophagites chroniques
Elles sont essentiellement constituées par une sclérose du chorion et de la sous-muqueuse qui peut aussi
infiltrer la musculeuse; l'épithélium sus-jacent peut être atrophique avec une basale rectiligne; ces aires
d'atrophie alternent parfois avec des lésions d'hyperplasie papillomateuse. Enfin, une des modifications les
plus fréquentes est la leucoplasie caractérisée par l'apparition d'une couche superficielle de kératine. Les
follicules lymphoïdes sont hyperplasiques et inflammatoires.
Dans les œsophagites ulcéreuses, la chronicité se traduit par l'apparition d'un socle scléreux qui interrompt
la musculeuse et rappelle l'ulcère de Cruveilhier gastrique.
B. ASPECTS ETIOLOGIQUES
1. Pathologie du reflux
a. Conditions de survenue :
Complications post-opératoires après anastomose œsogastrique
Après myotomie faite pour un méga œsophage
Présence prolongée d’une sonde gastrique
Sclérodermie
Hernies hiatales
Brachyoesophage
b. l’œsophagite de reflux :
Désigne les lésions débutantes mineures dont la valeur a été diversement appréciée
Elles sont caractérisées sur le plan histologique par :
Augmentation du nombre des couches basales
Allongement des crêtes épithéliales et des papilles du chorion
Dilatations vasculaires dans la zone apicale des papilles
Exocytose de polynucléaires, en particulier éosinophiles dans les couches épithéliales
profondes
c. L’œsophagite peptique :
Constitue l’évolution des lésions précédentes
D’abord érosive, puis ulcéreuse, sans caractères histologiques particuliers.
Au stade chronique, autour d'une ou plusieurs ulcérations superficielles, la fibrose est d'abord localisée aux
couches pariétales internes (muqueuse et sous-muqueuse); elle s'étend ensuite irrégulièrement en
profondeur, en mutilant la musculeuse, entraînant une sténose peptique plus ou moins serrée,
circonférentielle, surmontée d'un œsophage qui reste souple.
d. l’ulcère peptique
Un autre aspect chronique est l’ulcère peptique, également sténosant, dont la perte de substance ampute
plus ou moins profondément la paroi, atteint parfois l'adventice, s'entoure d'une fibrose mutilante très
étendue qui peut rendre l'œsophage indissociable des organes voisins; dans cette fibrose existent des
anomalies vasculaires et nerveuses et des infiltrats lymphocytaires, analogues à ceux observés autour de
l'ulcère chronique de Cruveilhier.
L'ulcère peptique œsophagien siège en règle à la jonction des muqueuses gastrique et malpighienne;
ovalaire, allongé dans le grand axe de l'œsophage, il a un fond plan ou irrégulier et des bords épais; la
muqueuse qui l'entoure est toujours anormale et plus ou moins érodée.
e. L’Endobrachyœsophage :
La complication majeure est représentée par la survenue d'un endobrachyœsophage
Se définit par l'existence, au-dessus du cardia, d'une muqueuse glandulaire revêtant un segment de tube
digestif dont la musculeuse est de type œsophagien et dont la face externe est dépourvue de péritoine.
Dans la grande majorité des cas, il s'agit d'une cicatrisation, sans doute métaplasique, remplaçant la
muqueuse malpighienne ulcérée par une muqueuse glandulaire plus ou moins anormale.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 82
Endoscopiquement, la muqueuse glandulaire est rouge, dépolie et veloutée, théoriquement en contraste net
avec le revêtement œsophagien sus-jacent, clair, nacré et lisse.
Histologiquement la muqueuse d'endobrachyœsophage est de constitution polymorphe avec, isolément ou
en associations diverses, trois types de structures :
o Des glandes fundique
o Des éléments de type cardial
o Une muqueuse de type particulier avec des ébauches de végétations et des glandes ressemblant à
des glandes cardiales.
Le principal problème évolutif de l'endobrachyœsophage est la survenue possible d'un adénocarcinome, précédé
et accompagné de lésions dysplasiques et précancéreuses particulièrement importantes à détecter.
2. Infectieuses
a. Bactériennes
Elles peuvent donner des œsophagites aigues essentiellement catarrhales par extension d’une
rhinopharyngite ou d’une laryngite, plus rarement il s’agit de la complication d’une pneumonie, d’une
péritonite ou d’une médiastinite.
o La tuberculose de l'œsophage est presque toujours secondaire à des lésions pulmonaires ou
médiastinales très évolutives. Sa localisation la plus fréquente est le tiers moyen à cause de la
proximité du carrefour trachéobronchique. Ses aspects morphologiques sont identiques à ceux que
l'on observe dans l'intestin : il y a des formes ulcérantes et des formes hypertrophiques pseudo
tumorales.
b. Mycosiques :
o La moniliase est de loin la plus fréquente des mycoses
Elle survient par propagation d'une infection bucco pharyngée.
Macroscopiquement, la muqueuse œsophagienne est recouverte d'une pseudo-membrane jaunâtre. On voit
apparaître des zones d'ulcérations ou de nécrose plus ou moins confluentes.
Histologiquement, les colorations spéciales, PAS, Gram, argentation selon Gomori-Grocott mettent en
évidence le mycélium et les spores. Il peut exister une réaction inflammatoire chronique de la paroi.
c. Virales :
o l'œsophagite herpétique « virus herpès simplex » (HSV):
Son aspect endoscopique est polymorphe, peut-être évocateur quand il s'agit de petites ulcérations rondes.
Histologiquement, l'épithélium montre, isolément ou en associations, des cellules multinuclées, une
dégénérescence ballonnisante, un aspect vitreux et homogénéisé des noyaux dont la chromatine est
densifiée en périphérie, des inclusions intranucléaires éosinophiles; ces anomalies s'observent surtout au
bord des ulcérations.
o virus du groupe « papilloma » (HPV) : a été décrite à la fois dans des œsophagites et des
papillomes.
o cytomégalovirus (CMV): Des cas isolés de localisations à l'œsophage du cytomégalovirus ont été
signalés.
3. Œsophagites caustiques
Elles sont rares et secondaires à l'absorption accidentelle ou criminelle d'un liquide caustique, acide, alcalin
ou autre.
Les lésions sont très étendues, sur 5 à 10 cm, constituées par une nécrose totale de la muqueuse et d'une
partie de la sous-muqueuse. Ces ulcérations ont un fond bourgeonnant recouvert d'une fausse membrane
fibrineuse.
L'évolution se fait vers une sclérose plus ou moins diffuse rarement, l'œsophage est réduit à un cordon
fibreux entouré de quelques fibres musculaires atrophiques. Le plus souvent, la lumière persiste sous
forme d'un défilé tortueux et étroit.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 83
4. Autres
a. La maladie de Crohn :
Du grêle et/ou colique, peut s'accompagner de lésions inflammatoires œsophagiennes, ulcérées ou non,
parfois granulomateuses.
b. Agents physiques :
Ce sont les liquides ingérés trop chauds ou trop froids
La radiothérapie
c. Œsophagites médicamenteuses :
Elles sont imputées à de nombreux médicaments, ingérés surtout sous forme de gélules : des antibiotiques,
en particulier la Doxycycline ; le chlorure de potassium; la Quinidine; des anti-cholinergiques; divers anti-
inflammatoires stéroïdiens (AIS) et non stéroïdiens (AINS).
Elles siègent préférentiellement sur le rétrécissement aortique œsophagien, ou en amont d'une sténose
pathologique.
Ce sont des ulcérations de tailles variées, inconstamment recouvertes d'épaisses fausses membranes.
Histologiquement, il s'agit de lésions inflammatoires aiguës, sans caractères particuliers. Dans la majorité des
cas, leur évolution est régressive assez rapidement sous traitement symptomatique.
Ce sont les plus fréquents : 90 % des cas. Ils se voient surtout chez l'homme âgé de plus de 60 ans.
Ces diverticules, d'abord postérieurs, s'extériorisent dans le creux sus claviculaire ou descendent dans le
médiastin postérieur. Leur taille peut être considérable. Leur contenance peut dépasser un litre.
Histologiquement, ce sont des hernies de la muqueuse et de la sous-muqueuse à travers une faille de la
musculeuse : ils sont revêtus d'un épithélium malpighien, doublé par un tissu conjonctif rarement adhérent
aux éléments de voisinage.
Parmi les complications, la plus fréquente est l'infection; les autres, plus graves, sont les hémorragies, la
fistulisation dans le médiastin, la broncho-pneumonie de déglutition. La cancérisation, rare, s'observe dans
la poche cm sur le collet.
B. DYSPHAGIE SIDEROPENIQUE
Vinson en 1922 décrit un syndrome, plus fréquent chez la femme, associant à une dysphagie, une anémie et
une splénomégalie. Patterson complète le tableau en décrivant une glossite superficielle et des
modifications des muqueuses buccales, pharyngienne et oesophagienne.
Age de survenue : le plus souvent 30 – 50 ans avec une nette prédominance féminine
Anémie hypochrome sidéropénique.
L’examen radiologique : rétrécissement en anneau de la bouche supérieur de l’œsophage et des images
d’érosions en coup d’ongle.
L’épithélium œsophagien est atrophique, la sous - muqueuse est infiltrée de lymphocytes, la musculeuse
est atrophique avec des altérations dégénératives.
La cancérisation serait fréquente et certains auteurs pensent qu’une grande partie des cancers du 1/3
supérieur de l’œsophage chez la femme seraient précédés d’une dysphagie sidéropénique.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 84
a. Bénignes : rares.
o Les papillomes :
Représentent 3,2 % des tumeurs bénignes.
Macroscopiquement, il s'agit de formations exophytiques à base plus ou moins large.
Histologiquement, elles sont formées d'un axe conjonctif ramifié bordé par un épithélium malpighien dont
les crêtes sont allongées (hyper papillomatose). Le corps muqueux est épaissi avec une surface un peu
vallonnée (hyper acanthose). Le diagnostic de bénignité repose sur la régularité des noyaux, la rareté et le
caractère normal des mitoses.
Ces lésions sont classiquement considérées comme irritatives. Récemment, dans certains papillomes
comme dans des œsophagites, on a souligné l'existence des critères histologiques du condylome viral,
d'abord décrit dans les muqueuses génitales.
o Les adénomes :
Sont des tumeurs exceptionnelles qui se développent sur des foyers glandulaires ectopiques, ou sur les
glandes du tiers inférieur de l'œsophage.
Histologiquement :
Les carcinomes épidermoïdes sont gradés en 3 classes (bien, modérément et peu différencié) en fonction du
degré de similitude avec l’architecture et la cytologie de l’épithélium malpighien normal.
Les cancers épidermoïdes bien différenciés :
Représentent 90 % des carcinomes de l'œsophage.
Ils peuvent être kératinisants (39 %), ou non kératinisants (50 %).
Le carcinome est fait de lobules plus ou moins volumineux où peut apparaître de la nécrose.
La maturation cornée apparaît sous forme de globes ortho- ou parakératosiques, ou de
cellules dyskératosiques.
Les cellules sont polygonales avec limites cytoplasmiques nettes, et des ponts d’union.
Les carcinomes épidermoïdes moyennement différencié :
Petites travées de cellules malpighiennes aux limites cytoplasmiques imprécises sans ponts
d’union, avec parfois kératinisation individuelle des cellules tumorales.
Le carcinome peu différencié :
Est une forme rare parmi les cancers épidermoïdes (11 %).
Ils sont faits d'éléments indépendants, souvent volumineux, parfois monstrueux, à noyaux,
polylobés, multiples, excentrés. Le stroma est très abondant, parfois inflammatoire. Ces
aspects se voient essentiellement dans la forme végétante polyploïde où ils ne représentent
souvent qu'un aspect très parcellaire au sein d'une prolifération épidermoïde typique.
Forme particulière (Le carcinome verruqueux):
Est une variante du carcinome épidermoïde. Il s'agit d'une forme surtout éxophytique,
d'évolution lente, pouvant atteindre une taille importante avant de se compliquer de
métastases ganglionnaires; elle s'observe à tous les niveaux de l'œsophage y compris dans
un diverticule.
o Les Adénocarcinomes :
Sont exceptionnels si on ne leur associe pas les cancers du cardia
Facteurs de risque :
Œsophage de Barrett
Métaplasie intestinale
Tabac
Siège : Dans le tiers inférieur, ils naissent des glandes intra murales et surtout de la muqueuse d'un
endobrachyœsophage.
Macroscopie : l’aspect macroscopique est variable, il peut être polypoïde, plat déprimé ou bourgeonnant.
Microscopie : Ces adénocarcinomes peuvent prendre tous les types de différenciation observés dans
l’estomac, mais ils sont le plus souvent bien ou modérément différenciés d’architecture tubulo-papillaire.
On décrit également des tumeurs associant des aspects glandulaires et épidermoïdes (carcinomes
adénosquameux, carcinomes mucoépidermoïdes).
Ainsi que des carcinomes adénoïdes kystiques (ou cylindromateux).
o Carcinomes Neuroendocrines :
Rare au niveau de l'œsophage.
Localisées surtout au 1/3 inférieur, et de grande taille.
Les tumeurs endocrines bien différenciées (carcinoïdes) sont exceptionnelles.
On peut rencontrer des carcinomes neuroendocrines peu différencié (Carcinome à petites cellules).
Carcinomes mixtes (endocrine exocrine).
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 86
5. Quel est le principal problème évolutif de l’endobrachyœsophage et de quel type de lésions est-
il précédé ?
REPONSES
1. A
2. BDE
3. D
4. AE
5. Le principal problème évolutif de l'endobrachyœsophage est la survenue possible d'un adénocarcinome, précédé et
accompagné de lésions dysplasiques et précancéreuses particulièrement importantes à détecter.
6. Les papillomes, les adénomes, les léiomyomes…
7. Lésion métaplasique qui siège au-dessus du cardia caractérisé par un remplacement de la muqueuse malpighienne par un
épithélium de type intestinal ou gastrique comportant des cellules caliciformes. Transformation maligne : adénocarcinome
de bas œsophage.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 88
HISTOPATHOLOGIE DE L’ESTOMAC
PLAN DU COURS
I. STRUCTURE NORMALE
A. RAPPEL ANATOMIQUE
B. RAPPEL HISTOLOGIQUE
III. GASTRITES
A. GASTRITES AIGUES
B. GASTRITES CHRONIQUES
1. Gastrites chroniques non auto-immunes
2. Gastrites chroniques auto-immunes
V. TUMEURS DE L’ESTOMAC
A. MACROSCOPIE
B. MICROSCOPIE
1. Adénome
2. Carcinomes
3. Tumeurs endocrines
4. Lymphomes
5. Tumeurs mésenchymateuses
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 89
HISTOPATHOLOGIE DE L’ESTOMAC
I- STRUCTURE NORMALE
A- RAPPEL ANATOMIQUE B- RAPPEL HISTOLOGIQUE
III- GASTRITES :
C’est une inflammation de la muqueuse gastrique. On distingue les gastrites aigues des gastrites
chroniques.
A. GASTRITES AIGUES
Surviennent à la suite d’une agression brutale de la muqueuse gastrique, qu’elle qu’en soit la cause
(infectieuse, toxique, médicamenteuse…)
Les lésions inflammatoires aigues sont caractérises par la présence d’un infiltrat à polynucléaires
neutrophiles avec des remaniements œdémateux et congestifs.
B. GASTRITES CHRONIQUES
Témoignent d’un processus inflammatoire persistant.
Dans les gastrites chroniques prédomine un infiltrat mononuclée lymphoplasmocytaire, la présence de
polynucléaires neutrophiles caractérisant l’activité de la gastrite chronique.
Aspects anatomo-cliniques :
1. Gastrite chronique non auto-immune :
Correspond à la gastrite chronique bactérienne, principalement liée à Helicobacter pylori, qui
peut être atrophique ou non.
L’infection chronique a H pylori est associée à des modes d’expression clinique variables qui
vont de la simple gastrite chronique à des infections sévères telles que l’ulcère gastroduodénal,
le lymphome gastrique du MALT et l’adénocarcinome gastrique.
2. Gastrite chronique auto-immune :
Associée à la présence d’autoanticorps reconnaissant les cellules pariétales, ce qui suggère son
origine auto-immune.
L’évolution se fait vers la destruction des glandes fundiques d’où l’achlorhydrie avec
hypergastrénémie due à l’hyperplasie réactionnelle des cellules G à gastrine.
Dans 15 à 20% des cas, la gastrite auto-immune évolue vers l’anémie pernicieuse (anémie de
Biermer) caractérisée par un déficit en vitamine B12, liée au déficit en facteur intrinsèque et à
l’achlorhydrie.
V- TUMEURS DE L’ESTOMAC
Le cancer de l’estomac est fréquent surtout en Asie (japon).
Son incidence est en baisse en raison de l’amélioration des conditions de nutrition.
La lésion précurseur est le plus souvent la gastrite chronique atrophique pour laquelle l’infection à
Helicobacter pylori joue un grand rôle.
Le développement de l’endoscopie a permis (dans les pays développés comme le japon) son
diagnostic précoce et donc d’améliorer le pronostic.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 91
A. MACROSCOPIE :
On ne parlera que sur l’aspect des adénocarcinomes gastriques qui sont les tumeurs malignes gastriques
les plus fréquentes.
- Siège : le plus souvent de localisation distale: région antro-pylorique.
- Dans le corps il se développe le plus souvent le long de la grande courbure ou de la petite
courbure.
- Les formes précoces : (cancers superficiels): se présentent comme des lésions : plates, excavées, ou
légèrement surélevées.
- Les formes avancés : sont classées selon Bormann en :
Type polypoïde (type I).
Type ulcéro-bourgeonnant (type II).
Type ulcéré (type III).
Type infiltrant diffus (type IV) : dont la forme la plus typique est la linite plastique.
B. MICROSCOPIE :
1. Les adénomes :
Les adénomes ont un risque de transformation plus élevé selon leur taille (50% si tumeur supérieure
à 2 cm) et leurs type histologique (degrés de dysplasie ; risque accru pour les adénomes plans).
2. Les carcinomes :
ADENOCARCINOME : 90 %
Classification de L’OMS :
- Adénocarcinome papillaire
- Adénocarcinome tubuleux : bien, modérément ou peu différencié
- Adénocarcinome mucineux : colloïde muqueux
- Adénocarcinome à cellules indépendantes
- Carcinome adénosquameux
- Carcinome épidermoïde
- Carcinome à petites cellules
- Carcinome indifférencié
4. Les lymphomes :
- Lymphome du MALT est le type histologique prédominant : infiltration par des cellules
néoplasiques de taille moyenne de type centrocytique dont l’immunophénotype est celui des
cellules B.
- Infiltration et destruction des structures épithéliales (lésions lympho-épithéliales).
- C’est des lymphomes de bas grade qui peuvent évoluer en lymphomes de haut grade.
- Les autres types de lymphomes primitifs gastriques : rares: lymphomes du manteau, lymphome
de Burkitt, lymphome B à grandes cellules et le lymphome T.
5. Tumeurs mésenchymateuses :
La grande majorité des tumeurs mésenchymateuses malignes gastriques sont :
- Des tumeurs stromales : GIST Issues des cellules interstitielles de Cajal associées à une mutation
du gêne kit. Les facteurs pronostiques de cette tumeur sont la taille et l’index mitotique.
- Les autres tumeurs sont rares:
o Léiomyome et o Tumeurs glomiques o Lipomes, Sarcome de Kaposi
Léiomyosarcome o Schwannomes o Tumeur à cellules granuleuses
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 92
3. Toutes ces tumeurs gastriques primitives sont d’origine mésenchymateuses sauf une laquelle
A. Le sarcome de Kaposi
B. Le léiomyosarcome
C. La tumeur à cellules granuleuse
D. La tumeur stromale gastro-intestinale : GIST
E. Le lymphome du MALT
7. Dans l’adénocarcinome gastrique, les formes avancées sont classées macroscopiquement selon
Bormann en 04 types, lesquels ?
REPONSES
1. ABC
2. B
3. E
4. C
5. BC
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
B. SEQUELLES MECANIQUES
1. Syndrome de l’anse afférente
2. Syndrome du petit estomac
3. Gastroparésie
4. Reflux gastro-œsophagien
5. Dysphagie
6. Occlusions mécaniques
C. SEQUELLES METABOLIQUES
1. Anémies
a. Ferriprives
b. Carence en folates
c. Carence en vitamine B12
d. D’origine mixte
2. Dénutrition
3. Troubles du métabolisme phosphocalcique
D. SEQUELLES LOCALES
1. Gastrites
2. Cancer sur moignon
I. DEFINITION
- Ensemble des séquelles et complications :
o Fonctionnelles,
o Mécaniques,
o Nutritionnelles,
o Locales.
- Secondaires à la chirurgie gastro-duodénale (UGD essentiellement) et qui sont liées aux modifications
physiologiques apportées par le bouleversement anatomique de la région.
- La chirurgie gastrique s’adresse essentiellement à deux affections ; le cancer de l’estomac et la maladie
ulcéreuse gastro-duodénale.
2. Diarrhée
a. Diarrhée après vagotomie
Physiopathologie :
- En rapport avec l’accélération de la vidange gastrique.
Fréquence:
- VT : 10-30 %
- VSS : 0-20%
Clinique : trois types de diarrhée.
o Diarrhée transitoire :
- fréquente, disparaît rapidement.
o Diarrhée épisodique :
- Survenant par accès brutaux ; souvent le matin et après les repas.
o Diarrhée permanente :
- Grave.
Traitement :
o Médical : Ralentisseurs du transit, souvent efficaces dans les formes précoces.
Cholestyramine 4g/j en trois prises ; efficace 80%cas.
o Chirurgical : dans les formes sévères, invalidantes, rebelles au traitement médical.
Dégastro-entérostomie.
Interposition d’anse antipéristaltique.
b. Diarrhée après gastrectomie :
Physiopathologie : Deux mécanismes sont invoqués :
o Accélération du transit.
o Maldigestion par insuffisance pancréatique ; pullulation microbienne.
Traitement :
o Correction d’une éventuelle dénutrition.
o Extraits hépatiques.
o Antiseptiques, antibiotiques.
o Ralentisseurs du transit.
3. Hypoglycémie
Prévalence :
o Signes cliniques : 7% moins que le DS.
o Même fréquence dans les vagotomies – drainage et les GP.
o Rare dans les VS.
Physiopathologie :
o Accélération vidange gastrique è une hyperglycémie importante et précoce è sécrétion
réactionnelle d’insuline è hypoglycémie.
Clinique :
o Malaise post prandial amélioré par ingestion de sucre.
Traitement :
o Règles hygiéno-diététiques(les mêmes que ceux du DS).
o Fibres alimentaires (ralentissent l’évacuation gastrique).
o Pectine, Somatostatine ; d’efficacité variable.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 101
4. Reflux duodéno-gastrique
Prévalence :
o 10-20% des opérés (GP, Vagotomie + drainage) jamais après VHS.
Clinique :
o Régurgitations, vomissements bilieux.
o Epigastralgies intenses,courtes,calmées par les vomissements .
Paraclinique :
o Endoscopie :
- Lac muqueux biliaire.
- Reflux biliaire (parfois provoqué par le fibroscope).
- Gastrite érythémateuse.
o Fasting bile reflux :
- Dosage des acides biliaires dans le liquide gastrique à jeun >120 mmol/l.
Traitement :
o Médical
- Sous traitement symptomatique l’évolution est favorable en quelques mois.
o Chirurgie
- Billroth II : anse en Y à la Roux (mais risque d’URPO si acidité résiduelle).
- Billroth I : anse interposée isopéristaltique.
B. SEQUELLES MECANIQUES
1. Syndrome de l’anse afférente
Observé uniquement après gastro-jéjunostomie.
Prévalence : 2-5%
Physiopathologie :
o Accumulation postprandiale des sécrétions bilio-pancréatiques avec distension de
l’anse afférente.
o Evacuation de ces sécrétions dans un second temps sous forme de vomissements.
o Malfaçons techniques.
Clinique :
o Dans les formes typiques il existe deux phases :
- Au cours du repas ou immédiatement après ; il existe un malaise général avec
douleur de l’hypochondre droit.
- Quelques heures plus tard ; les troubles disparaissent avec des vomissements
non alimentaires exclusivement bilieux.
o Il existe des formes atypiques, incomplètes, d’où l’intérêt des examens
complémentaires.
Traitement :
o Les formes mineures répondent bien au traitement médical, prokinétiques, régime.
o Les formes sévères sont exceptionnellement justifiables d’une correction chirurgicale
; transposition d’une anse courte, remise en circuit type Soupault – Bucaille.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 102
6. Occlusions mécaniques :
Ce sont des complications et non des séquelles.
Causes :
o Incarcération de l’anse dans une brèche mésocolique ou la fente rétro-anastomotique.
o Sténose anastomotique (mésocolite rétractile).
o Invagination jéjuno-gastrique.
o Bézoards.
C. SEQUELLES METABOLIQUES
1. Anémies
a. Ferriprives
Prévalence : Augmente avec le temps.
o GP : 30-50%
o VT : 10-20%
Biologiquement : anémie hypochrome, microcytaire.
Traitement : en absence de saignement occulte ; traitement martial (per os ou injectable).
b. Carence en folates
Prévalence : GT ou GP : 40% mais 2-3% seulement d’anémies vraies.
Biologie : anémie macrocytaire.
Traitement : Folates per os.
c. Carence en vitamine B12
Prévalence :
o Après GT : Inéluctable en absence de traitement préventif.
o Après GP : moins de 10%.
o Après VT : exceptionnelle, malgré une baisse modérée de la sécrétion de FI.
Biologie :
o Anémie mégaloblastique classique.
Traitement :
o Vitamine B12 injectable ; 1000 gamma tous les trois mois.
d. D’origine mixte :
Traitement martial en premier lieu.
2. Dénutrition
Fréquence :
o Après GT : presque constante (25%) chez les patients non cancéreux, seuls 10% des
opérés retrouve leur poids antérieur.
o Après GP :
- Formes modérées : 40-60% (régressives).
- Formes sévères : moins de 10% du poids préopératoire : 10-20%.
o Les AGJ en seraient plus pourvoyeuses que les AGD (pas d’études contrôlées).
- Après VT : 20-60%
- Après VHS : 0%.
Traitement :
o Augmentation des apports nutritionnels.
o Nutrition orale.
o Nutrition entérale à débit continu.
o Traitement des troubles digestifs et de la diarrhée en parallèle.
CHAPITRE I : ŒSOPHAGE – ESTOMAC | 104
POINTS CLES
De moins en moins fréquentes grâce à la maitrise des techniques chirurgicales et une bonne
connaissance de l’anatomie.
Précocement : fistules et hémorragies digestives.
Plus tardivement : troubles de l’évacuation et de la motricité gastrique, reflux.
A distance : ulcère anastomotique, cancer du moignon gastrique.
La prise en charge de ces complications fait souvent appel à des mesures diététiques, mais une
solution chirurgicale est parfois nécessaire.
AUTO-EVALUATION : QCM
REPONSES
1. D
2. D
CHAPITRE II
INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM
– Riadh Djafri –
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 110
IMAGERIE DU GRELE
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
II. RAPPEL ANATOMIQUE
III. TECHNIQUES D’IMAGERIE
A. TECHNIQUES CONVENTIONNELLES
1. ASP
2. TRANSIT DU GRELE
a. Transit par méthode de grande quantité
b. Transit du grêle par entéroclyse
B. IMAGERIE EN COUPE
1. ECHOGRAPHIE
2. ENTEROSCANNER
3. ENTERO IRM
PATHOLOGIE DU GRELE
I. PATHOLOGIE TUMORALE
A. TUMEURS MALIGNES
1. Adénocarcinome
2. Tumeur carcinoïde
3. Lymphomes
4. Autres tumeurs malignes
a. Tumeur stromale
b. Métastases
B. TUMEURS BENIGNES
1. Adénome
2. Lipome
3. Tumeurs conjonctives
II. PATHOLOGIE INFECTIEUSE
TUBERCULOSE
III. PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE
MALADIE DE CROHN
IV. AUTRES PATHOLOGIES
A. DIVERTICULES
B. PATHOLOGIE VASCULAIRE
C. MALADIE COELIAQUE ou INTOLERANCE AU GLUTEN
V. CONCLUSION
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 111
IMAGERIE DU GRELE
I. INTRODUCTION
- En r→ison de s→ morphologie et s→ topogr→phie, l’intestin grêle est un org→ne difficile à
visu→liser p→r les techniques d’im→gerie.
- Les nouvelles techniques d’explor→tion de l’intestin grêle (Entéro-IRM et Entéroscanner) ont
→ujourd’hui pris l→ pl→ce du Tr→nsit du grêle, longtemps considéré comme l’ex→men
radiologique de référence.
Figure 1 et 2 :
Transit du grêle par absorption
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 112
B. IMAGERIE EN COUPE
1. ECHOGRAPHIE
- Examen simple et accessible.
- Pas de préparation du patient.
- Sonde de haute fréquence.
- Analyse :
o Souplesse et mobilité des anses.
o Di→mètre norm→l est d’environ 20mm, →vec un f→ible contenu liquidien.
o Ép→isseur p→riét→le d’environ 3mm.
o Rechercher un aspect pathologique: épaississement pariétal, modification de la
graisse mésentérique, ADP, ascite, organes de voisinage.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 113
2. ENTERO SCANNER
- Examen de référence pour l’explor→tion morphologique de l’intestin grêle.
- L’ex→men est ré→lisé →près b→lis→ge à l’e→u des →nses (au moins 1L et 30mn avant
l’ex→men) par voie orale o par entéroclyse.
- utilisation d’→nti sp→smodique.
- Analyse:
o Paroi intestinale: épaississement, air pariétal (ischémique).
o Environnement mésentérique et péritonéal: graisse, vaisseaux.
o Organes abdominaux.
3. ENTERO IRM
- Examen non irradiant.
- Nécessite une distension des →nses à l’e→u + injection de PC + utilisation
d’→ntispasmodique.
- Étude multi planaire.
- meilleure caractérisation des tissus.
- Inconvénient: artéfacts dus aux mouvements intestinaux.
- Utilisé essentiellement dans la surveillance des MICI chez les sujets jeunes.
Figure 4 : Entéro-IRM
1, Poumon. 2, Foie. 3, Veine porte. 4, Estomac. 5, Anse
intestinale grêle. Flèche, Masse inflammatoire,
épaississement de la paroi du caecum.
PATHOLOGIE DU GRELE
I. PATHOLOGIE TUMORALE
A. TUMEURS MALIGNES
1. Adénocarcinome
- C’est l→ tumeur m→ligne primitive l→ plus fréquente de l’intestin grêle, son siège
préférentiel est celui du duodénum ou du jéjunum proximal.
- Il existe 03 formes :
o Forme ulcéro-bourgeonnante : image lacunaire polylobée irrégulière, hétérogène
p→r l→ présence d’ulcér→tions.
o Forme sténosante circonférentielle : aspect de rétrécissement ± irrégulier spiculé
donn→nt l’im→ge « en trognon de pomme », se raccordant à angle aigu avec la
paroi saine.
o Forme sténosante courte : annulaire avec ou sans passage du produit de contraste
en aval.
Figure 1 : Épaississement p→riét→l circonférentiel d’une →nse ilé→le (flèche) en r→pport →vec un →dénoc→rcinome.
A. Entérosc→nner →vec injection veineuse d’iode ; coupe →xi→le.
B. Entéroscanner injecté, reconstruction frontale.
2. Tumeur carcinoïde
- 2ème tumeur maligne du grêle, de siège appendiculaire ou iléale.
- Imagerie : nodule sous muqueux de petite taille, rétractile, spiculée, avec disposition
r→di→ire des →nses grêliques en f→veur d’une mésentérite rétr→ctile.
Tumeur hypervasculaire, prise de contraste précoce.
3. Lymphomes
- Il existe 04 formes :
o Forme infiltrante : localisée ou diffuse, épaississement des plis muqueux,
respons→ble d’un rétrécissement ± régulier et centré, p→rfois multi-nodulaires.
o Forme ectasiante : dilatation pseudo-anévrysmale du grêle par infiltration de la
musculeuse avec inhibition du péristaltisme.
o Forme tumorale : large masse endoluminale, irrégulière et ulcérée, pouvant etre à
l’origine d’une inv→gin→tion.
o Forme extrinsèque : extension au tube digestif d’une p→thologie primitive des
ganglions mésentériques.
- Imagerie : refoulement extrinsèque des structures digestives avec angulation et fixité
des anses sur le bord mésentérique.
4. Autres tumeurs malignes :
a. Tumeur stromale
b. Métastases : épaississement pariétal irrégulier avec atteinte du péritoine pariétal
(colon, pancréas, estomac, ovaire), épaississement segmentaire multifocal.
B. TUMEURS BENIGNES
1. Adénome :
- Pédiculé ou sessile, aspect en radiologie de lacune bien limitée, avec un double contour
sur la radiologie de face « lacune cerclée ». en ENTERO-TDM c’est une form→tion
tissulaire endoluminale.
- Il peut être de découverte fortuite ou →u décours d’une complic→tion (s→ignement ou
invagination).
2. Lipome :
- Siège →u nive→u de l’iléon termin→l, l→cune bien limitée, se r→ccord→nt à →ngle ouvert
avec la paroi.
Figure 4 : Entéroscanner : Lipome (flèches) facilement identifiable à sa densité graisseuse voisine de celle de la graisse
mésentérique ou sous-cutanée, parfaitement limité.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 116
3. Tumeurs conjonctives :
- Ces tumeurs sont bénignes à caractère potentiellement malin.
- Elles prennent tout le contraste au temps artériel, elles sont de développement endo ou
exoluminal en iceberg.
- Lorsqu’elles →tteignent de gr→ndes t→illes, elles représentent des pl→ges de nécrose et
des calcifications.
Figure 5 : Tuberculose iléo-caecale. Lavement baryté en double contraste. La partie basse du côlon droit et le grêle terminal sont
atteints. Le caecum est réduit à une petite bourse.
B. PATHOLOGIE VASCULAIRE
Ischémie par infarctus mésentérique entraine une souffrance au niveau de la paroi grêlique à
un stade ultime : un infarcissement.
V. CONCLUSION
La pathologie grêlique est très variée, le diagnostic repose sur la clinique, la biologie et
dernièrement la vidéocapsule aussi. La radiologie à un rôle incontournable notamment
l’ENTERO-TDM et l’ENTERO-IRM, qui permettent un diagnostic positif et un bilan d’extension.
Le transit du grêle garde son intérêt surtout dans les contrôles post-opératoires.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 118
POINTS CLES
L’im→gerie médic→le de l’intestin → été profondément tr→nsformée ces dernières →nnées p→r l’emploi
de l’im→gerie en coupes, qui → bénéficié l→rgement de développements technologiques. Initialement
limitée à l’étude morphologique de l→ p→roi intestin→le et de son environnement, elle →borde
m→inten→nt l’explor→tion endolumin→le, →vec l’entérosc→nner et l’entéro-IRM.
Sur le plan pratique, en radiologie conventionnelle, les indic→tions cl→ssiques de l’ASP sont : les
suspicions de perfor→tion et d’occlusion. Cet ex→men devient inutile si un sc→nner →bdomin→l est
envisagé.
Les op→cific→tions digestives ne sont envis→ge→bles qu’en seconde intention pour des problèmes
particuliers et/ou spécifiques : certaines évaluations chirurgicales pré- et/ou postopératoires (bilan
de hernie hiatale, contrôles de réduction gastrique et avant réanastomose colique), endoscopies
impossibles ou incomplètes, ex→men d’im→gerie en coupes insuffisants ou apparemment négatifs
comme la recherche de lésions inflammatoires superficielles intestinales, de trajets fistuleux et de
c→uses d’occlusions chroniques intermittentes de b→s gr→de.
Sur le pl→n pr→tique, pour l’im→gerie en coupes, l’échogr→phie et l’IRM bénéficient d’un →v→nt→ge
import→nt, l’→bsence de r→di→tions ionis→ntes, et donc ces deux procédures doivent être privilégiées,
notamment chez les sujets jeunes. Elles doivent également être favorisées dans les pathologies
chroniques et donc les m→l→dies infl→mm→toires. Pour les →ffections m→lignes, c’est le sc→nner qui est
l→ mod→lité de choix, même si l’échogr→phie est utile, pour le suivi not→mment. En situ→tion
d’urgence et en postopér→toire, c’est l’échogr→phie et le sc→nner qui sont le plus souvent utilisés. Les
sujets obèses relèvent du sc→nner et les m→igres de l’échogr→phie, →insi que les m→l→des non
mobilisables. Pour une évaluation globale et/ou des pathologies multiples, le scanner est le mode
d’explor→tion.
1. La tuberculose iléale est visible sur le transit du grêle sous forme de : (cochez la réponse juste)
A. Sténose iléale, des ulcérations, des fistules.
B. Dilatation de la dernière anse iléale.
C. Image lacunaire irrégulière.
D. Image en trognon de pomme.
E. Images diverticulaires.
REPONSES
1. A
2. Aspect polyploïde - image lacunaire correspondant à des follicules lymphoïdes et des ganglions
hypertrophiés.
3. Aspect polyploïde, clouté →vec présence d’im→ges l→cun→ires correspond→nt à des follicules
lymphoïdes et des ganglions hypertrophiés.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 119
SYNDROME DE MALABSORPTION
DIARRHÉE CHRONIQUE - MALADIE CŒLIAQUE
PLAN DU COURS
I. SYNDROME DE MALABSORPTION
A. SYNDROME CARENTIEL
B. DIARRHÉE CHRONIQUE
SYNDROME DE MALABSORPTION
DIARRHÉE CHRONIQUE - MALADIE CŒLIAQUE
I. SYNDROME DE MALABSORPTION
- Association : syndrome carentiel clinique et biologique, diarrhée chronique.
A. SYNDROME CARENTIEL
- Clinique :
o Asthénie, amaigrissement
o Anémie
o Chute des cheveux
o Œdème des membres inférieurs.
o Douleurs osseuses.
o Ecchymoses.
- Biologie :
o Hypoprotidémie.
o Hypoalbuminémie.
o Hypocholestérolémie.
o Anémie hypochrome, ou mégaloblastique.
o Hypocalcémie, parfois hypoprothrombinémie (chute du TP).
B. DIARRHÉE CHRONIQUE
- Augmentation du poids de la selle supérieur à 300g/24h pendant une durée minimum de 4
semaines.
POINTS CLES
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Lors du syndrome de malabsorption, le test D-XYLOSE renseigne sur une atteinte : (cochez la
réponse juste)
A. Gastrique.
B. Pancréatique.
C. Iléo-colique.
D. Hépatique.
E. Duodéno-jéjunale.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 123
3. La maladie cœliaque peut être évoquée sur la positivité des anticorps suivants: (cochez la ou les
réponses justes)
A. Anticorps anti ADN natifs.
B. Anticorps anti mitochondries.
C. Anticorps anti muscles lisses.
D. Anticorps antinucléaire.
E. Présence d'anticorps anti-endomysium.
4. Parmi les affections suivantes ; quelles sont celles qui peuvent être responsable d’une
malabsorption intestinale par Pullulation bactériennes ?
A. Diverticulose de grêle.
B. Gastrectomie total.
C. Rectocolite ulcéro-hémorragique RCH.
D. Syndrome de Zollinger-Ellison.
E. Affection parasitaire au cours du SIDA.
6. Parmi les affections suivantes; quelles sont celles qui peuvent être responsables d'une
malabsorption intestinale par atteinte pré-entérocytaire (Pullulation bactérienne)
A. Diverticulose de grêle.
B. Gastrectomie total.
C. RCH.
D. Syndrome de Zollinger-Ellison.
E. Maladie de Crohn grêlique
7. La maladie de Whipple est caractérisée par une infiltration PAS positive au niveau de la cellule
suivante : (cochez la réponse juste)
A. Histiocyte.
B. Plasmocyte.
C. Macrophage.
D. Lymphocyte.
E. Aucune de ces cellules.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 124
8. Le régime sans gluten au cours de la maladie cœliaque quelque soit l’âge de diagnostic, doit être
suivi : (cochez la réponse juste)
A. Minimum 2 ans.
B. Minimum 5 ans.
C. Minimum 10 ans.
D. Minimum 15 ans.
E. Toute la vie.
9. Parmi les affections suivantes, quelles sont celles qui peuvent être responsable d’une
malabsorption intestinale de cause post-entérocytaire : (cochez la ou les réponses justes)
A. Diverticulose du grêle.
B. Compression lymphatique.
C. RCH.
D. Syndrome de Zollinger-Ellison.
E. Maladie de Waldmann.
10. La maladie cœliaque est retenue de façon certaine devant tous ces signes sauf un, lequel ?
A. Présence d’une histocomp→tibilité HLA (DR3 DQ2).
B. Présence en nombre élevé de lymphocytes intra épithéliaux.
C. Présence d’→nticorps →nti-endomysium.
D. Présence d’→trophie villosit→ire.
E. Présence d’un ép→ississement ilé→l à l→ TDM.
11. Devant un syndrome de malabsorption intestinale, parmi les propositions suivantes, laquelle
(lesquelles) évoque(nt) une atteinte duodéno-jéjunale : (cochez la ou les réponses justes)
A. Anémie microcytaire par carence en fer.
B. Anémie macrocytaire par carence en acide folique.
C. Anémie macrocytaire par carence en vitamine B12.
D. Test au D-XYLOSE perturbé.
E. Test de Schilling perturbé.
12. Parmi les affections suivantes, quelles sont celles qui peuvent être responsables d’une
malabsorption intestinale par pullulation bactérienne intraluminale ?
A. Diverticulose du grêle.
B. Gastrectomie totale.
C. RCH.
D. Syndrome de Zollinger-Ellison.
E. Maladie de Crohn iléale.
13. La maladie cœliaque est retenue de façon certaine devant tous ces signes sauf un, lequel ?
A. Présence d’une histocomp→tibilité HLA (DR3 DQ2).
B. Présence en nombre élevé de lymphocytes intra épithéliaux.
C. Présence d’→nticorps →nti-endomysium.
D. Présence d’→trophie villosit→ire.
E. Présence d’→nticorps →nti ANCA.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 125
14. Une maladie de Whipple est caractérisée en histologie du grêle par : (cochez la réponse juste)
A. Une infiltration du chorion par des Histiocytes PAS positifs.
B. Une infiltration du chorion par des plasmocytes PAS positifs.
C. Une infiltration de la lamina propria par des mastocytes PAS positifs.
D. Une infiltration de la lamina propria par des monocytes PAS négatifs.
E. Une infiltration du chorion par des macrophages PAS positifs.
15. Le diagnostic histologique d’une maladie cœliaque est fait de : (cochez la ou les réponses justes)
A. Atrophie villositaire.
B. Hypertrophie des cryptes.
C. Infiltrat inflammatoire.
D. Rapport cryptes sur villosités supérieur à 1
E. Augmentation des lymphocytes intra-épithéliaux.
REPONSES
1. E
2. A
3. E
4. AB
5. ABCD
6. ABE
7. C
8. E
9. BE
10. E
11. AD
12. ABE
13. E
14. E
15. ABCDE
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 126
PLAN DU COURS
I. TUBERCULOSE PÉRITONÉALE
A. ÉPIDÉMIOLOGIE
B. ANTÉCÉDENTS TUBERCULEUX
C. PATHOGÉNIE
D. TABLEAU CLINIQUE
E. FORMES CLINIQUES
1. Formes Aigues
2. Formes subaiguës
3. Formes Ulcéro- caséeuse
4. Formes Fibro-adhésive
5. Formes douloureuses pures
6. Formes frustes
7. Formes du vieillard
F. DIAGNOSTIC
1. Localisations associées
2. Laparoscopie
I. TUBERCULOSE PÉRITONÉALE
- Tuberculose (TBC)
o Problème de santé publique.
o Augmentation de fréquence.
o Populations défavorisées.
o Pandémie du SIDA.
- Localisation péritonéale: la plus fréquente.
A. ÉPIDÉMIOLOGIE
- 25-70% des localisations digestives.
- Cause fréquente d’→scite.
- Sexe ratio : femme=homme.
- Age: 3ème -4ème décade.
- Quelque soit l’âge.
B. ANTÉCÉDENTS TUBERCULEUX
- Pulmonaire.
- Ganglionnaire.
- Pleurale.
- Primo-infection TBC.
- TBC génitale.
C. PATHOGÉNIE
- Contigüité.
- Voie lymphatique.
- Voie sanguine.
- Foyer péritonéal latent.
D. TABLEAU CLINIQUE
- Ascite: 90%
o Moyenne abondance
o Libre: xxx
o Cloisonnée: x
- Autres Manifestations Cliniques :
o Douleurs abdominales.
o Nausées, vomissements.
o Tableau abdominal aigu.
o Masse adnominale (rarement).
o Fièvre.
o Aménorrhée.
o Altér→tion de l’ét→t génér→l (AEG).
E. FORMES CLINIQUES
1. Formes Aigues (urgence chirurgicale).
2. Formes subaiguës.
3. Formes Ulcéro- caséeuse: (d’emblée ou succéder à l→ forme ascitique).
- Signes généraux: +++
- Matité en damier: « gâteaux »
- Sub-occlusion.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 128
4. Formes Fibro-adhésive :
- Succéd→nt à l’une ou l’→utre des formes précédentes.
- Symphyse péritonéale.
- Abdomen rétracté.
- Douleurs abdominales.
- Signes d’obstruction intestinale.
5. Formes douloureuses pures.
6. Formes frustes : anascitiques, fièvre prolongée, AEG.
7. Formes du vieillard.
F. DIAGNOSTIC
1. Localisations associées :
- VS : accéléré ; IDR : + dans 70%.
- Télé thorax.
- Explor→tion du liquide de l’→scite :
o Jaune citrin.
o Exsudat (protéines: 25-45 g/l).
o Taux de globules blancs supérieur à 250/ml.
o Riches en lymphocytes: (50 à 75 %).
o Parfois: cytologie mixte (polynucléaires et lymphocytes).
o La présence d’hém→ties n’est p→s exceptionnelle.
o Présence de BKD (examen direct): très rare.
o Culture positive: 20%
2. Laparoscopie :
- Examen de choix
- Signes inflammatoires non spécifiques:
o Hyperhémie
o Adhérences- Épaississement du péritoine
- Granulations : typiques: +90%
o Diamètre: 1-3 mm.
o Couleur blanche- grise.
o Saillantes ou enchâssées dans le péritoine.
- Granulations carcinomateuses:
o Volumineuses.
o Exubérantes.
o Irrégulières.
- Biopsie à la pince: granulome tuberculeux (follicule de Koester).
A. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- Région iléocæcale: +++
- Atteinte du colon (isolée): rare.
- Inflammation :
o Sous muqueuse.
o Séreuse.
- Épaississement de la paroi.
- Ulcérations de la muqueuse
- 4 formes de TBC intestinale:
o Formes ulcérées.
o Formes hypertrophiques.
o Ulcéro-hypertrophiques.
o Fibreuses (sténoses).
B. HISTOLOGIE
- Lésions granulomatoses :
o Nécrose caséeuse centrale.
o Cellules géantes de Langhans (périphérie).
C. TABLEAU CLINIQUE
- Douleurs de la fosse iliaque droite.
- Diarrhée chronique.
- Fièvre.
- Altération de l’EGL.
- Nausées, vomissements.
- Masse abdominale (FID): fixée, sensible.
- Syndrome occlusif.
D. COMPLICATIONS
- Perforation.
- Fistule.
- Hémorragie.
- Syndrome de malabsorption.
- Occlusion ou sub-occlusion.
E. BIOLOGIE
- Anémie modérée.
- VS accélérée.
F. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
- Maladie de Crohn.
- Cancer colique.
- Yersiniose.
- Amibiase (amoebome).
- Abcès périappendiculaire.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 130
G. IMAGERIE
- Téléthorax
- Lavement baryté + opacification de la dernière anse iléale:
o Caecum rétracté.
o Sténose courte de la dernière anse iléale.
o Troubles de la motricité du grêle.
o Ulcérations.
o Lésions pseudopolypoïdes.
- Iléo Coloscopie :
o Atteinte mono ou plurisegmentaire.
o Caecum: déforme rétracté.
o Valvule sténosée, infranchissable.
o Ulcérations peu profondes à bords irréguliers.
o Muqueuse œdémateuse inflammatoire.
o Aspect pseudopolypoïdes.
o Biopsies Multiples (au moins 6). Recherche de BK par PCR sur biopsies.
- Traitement des nouveaux cas de tuberculose (nombre de comprimés à prescrire pour prise
orale quotidienne) :
POINTS CLES
La tuberculose est une maladie microbienne, contagieuse, due au Mycobacterium tuberculosis. Elle
est connue depuis les origines de l’humanité.
L’atteinte abdominale qui est au quatrième rang après les localisations pulmonaire, ganglionnaire et
ostéoarticulaire est polymorphe. Elle peut toucher le péritoine, le tube digestif, les ganglions, le foie,
la rate et le pancréas.
Elle s’observe à tous les âges mais prédomine entre 15 et 40 ans. La transmission se fait par voie
hématogène, exogène, endogène, lymphatique ou par contiguïté.
La tuberculose intestinale comprend quatre formes : ulcéreuse, hypertrophique,
ulcérohypertrophique et fibreuse. La tuberculose péritonéale est souvent à type d’ascite fébrile avec
altération de l’état général.
Le traitement est médical, codifié, associatif, et conservateur. Il doit être surveillé et précédé de bilan
pré-thérapeutique.
La déclaration est obligatoire. Les moyens utilisés sont la rifampicine à 10 mg/kg/j, l’isoniazide
entre 3 et 5 mg/kg/j, le pyrazinamide à 30 mg/kg/j, l’éthambutol à la posologie de 20 à 25
mg/kg/j. Le régime est de 6 mois avec une quadrithérapie quotidienne pendant 2 mois associant
isoniazide, rifampicine, éthambutol, pyrazinamide suivie par une bithérapie par isoniazide et
rifampicine pendant 4 mois. Le régime à 9 mois comporte la prise quotidienne des trois
antibiotiques suivants : isoniazide, rifampicine et éthambutol suivie de la bithérapie par isoniazide
et rifampicine du troisième au neuvième mois.
La prévention comprend : l’amélioration du niveau socioéconomique, la pasteurisation du lait avant
consommation, le traitement des patients infectés. La vaccination par bacille de Calmette et Guérin
(BCG) est efficace contre les formes aiguës graves de tuberculose. Il faut savoir penser à la
tuberculose abdominale particulièrement en zone d’endémie et chez les populations déplacées.
AUTO-EVALUATION : QCM
REPONSES
1. CE
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 132
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION – DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. FACTEURS PREDISPOSANTS
IV. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
A. LYMPHOMES A CELLULES B
1. Lymphomes à petites cellules :
a. Lymphomes de la zone marginale du MALT.
b. Lymphomes du manteau.
c. Lymphomes folliculaires.
2. Lymphomes à grandes cellules.
3. Lymphomes de Burkitt.
B. LYMPHOMES A CELLULES T
1. Lymphome T intestinal associé à une entéropathie.
2. Lymphome T intestinal non associé à une entéropathie.
V. DIAGNOSTIC
VI. BILAN D’EXTENSION
A. BILAN CLINIQUE
B. BILAN BIOLOGIQUE
C. BILAN ENDOSCOPIQUE & RADIOLOGIQUE
D. AUTRES EXPLORATIONS
E. BILAN D’OPERABILITE
VII. TRAITEMENT
I. GENERALITES – DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. ETUDE CLINIQUE ET PARACLINIQUE
A. CLINIQUE
B. BIOLOGIE
C. MORPHOLOGIE
D. EVOLUTION
IV. TRAITEMENT
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 133
I. INTRODUCTION – DEFINITION
- L’ensemble des prolifér→tions tumor→les m→lignes primitives se développant au dépend du
tissu lymphoïde du tube digestif. Prolifération clonale de lymphocytes (phénotype B et T) à
différent stades de différenciation.
- Principes de la classification des lymphomes :
o Les lymphomes Hodgkiniens (LH).
o Les lymphomes Non Hodgkiniens (LNH).
- Bases de la classification des lymphomes :
o Selon le point de départ anatomique : ganglionnaire ou extra-ganglionnaire.
o Selon la localisation de la cellule lymphoïde dans le ganglion.
o Selon le phénotype lymphoïde de type B ou T.
o Selon l’immuno-phénotypage à l’→ide d’→nticorps monoclon→ux qui définissent des
clusters de différentiation (ou CD).
o Selon l’→n→lyse cytogénétique à l→ recherche d’→nom→lies spécifiques définiss→nt des
entités nosologiques propres (ex : t(14 ;18)).
II. EPIDEMIOLOGIE
- Le lymphome digestif est un lymphome Non Hodgkinien.
- 12,5% des LNH (ganglionnaire et extra).
- La forme extra-ganglionnaire est la plus fréquente : 36%.
- Lymphome B : 90%.
- Lymphome T : 10%.
- Tumeur rare :
o 3% des cancers gastriques.
o Moins de 1% des cancers recto-coliques.
o 15% des cancers grêliques.
- Age moyen : 60 ans, plus jeune dans les pays sous développés.
- Sexe ratio : ♂/♀ = 2.
Épithélium surplombant Syn : zone marginale, zone Cell M : transport et présentation d’Ag
les follicules lymphoïdes para folliculaire CD4, LB, plasmocytes
Zone du dôme Syn : zone du manteau CD4, LB, plasmocytes
Centre germinatif si follicule Couronne de petits LB
Follicules lymphoïdes activé : lieu de prolifération Centre germinatif : cellules dendritiques, CD4,
des LB cellules blastiques en sous porteuses IgA et IgM
Zone inter folliculaire
Lieu de prolifération des LT CD4, veinules post-capillaires
thymo-dépendante
N.B : « Les lymphomes primitifs du tube digestif sont des lymphomes non-hodgkiniens (LNH), issus par
définition du MALT (Mucosa Associated Lymphoid Tissue) (Isaacson, 2005) et regroupent différentes
entités anatomo-cliniques qu’il convient de bien conn→ître c→r leur origine cellul→ire et leur présent→tion
clinique conditionnent leur évolution et leur traitement ». Tesaurus 2012 – lymphomes digestifs.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 135
A. LYMPHOMES A CELLULES B
1. Lymphomes à petites cellules :
a. Lymphomes de la zone marginale du MALT :
- Siège :
o Digestif : estomac (rarement intestin).
o Extra digestif rare (poumon, moelle).
- Évolution : lente indolente, pronostic favorable, peut se transformer en lymphome de haut
degré.
- Diagnostic :
o Histologie :
Lésions lympho-épithéliales (LLE) : constantes.
Infiltration du chorion par des cellules lymphoïdes « centrocyteslike ».
Hyperplasie lymphoïde folliculaire.
+ - -
o Immunohistochimie : phénotype B CD20 , CD10 , CD5 .
o Biologie moléculaire (PCR) : 30% translocation t(11 ;18).
- Traitement : éradication Helicobacter pylori, chimiothérapie et/ou radiothérapie et/ou
immunothérapie.
c. Lymphome folliculaire
- Siège : duodénum +++, intestin grêle.
- Infiltration sténosante, prolifération exophytique. Atteinte médullaire est fréquente.
- Évolution : très lente mais possibilité de transformation en lymphome agressif.
- Diagnostic :
o Histologie : centrocytes, +/- blastes.
+ + -
o Immunohistochimie : CD20 , CD10 , CD5 , bcl-2.
o PCR : translocation t(14,18).
- Traitement : abstention, immunothérapie +/- chimiothérapie, radio-immunothérapie.
3. Lymphomes de Burkitt
- Siège : estomac et région iléo-caecale.
- Souvent très grosses tumeurs, adénopathies mésentériques.
- Possible moelle et SNC.
- Évolution : très rapide mais bonne réponse au traitement.
- Diagnostic :
o Biologie : LDH, 2 microglobuline.
o Histologie : cellules à noyau multinucléolés.
+ +
o Immunohistochimie : CD20 , CD10 , IgM, idice de prolifération est très élevé.
o PCR : translocation impliquant le gène c-myc.
- Traitement : urgence de chimiothérapie.
B. LYMPHOMES A CELLULES T
1. Lymphome T intestinal associé à une entéropathie :
- Siège : prédomine au niveau du jéjunum, uni ou multifocal, avec ou non adénopathies
mésentériques.
- Souvent il est de haute malignité.
- Diagnostic :
o Histologie : grandes cellules.
+ + - +
o Immunohistochimie : CD3 , CD7 , CD8 , CD103 .
o Réarrangement clonal du TCRy.
- Associ→tion à une →trophie villosit→ire : m→l→die cœli→que ou derm→tite herpétiforme.
- Traitement : ATB, régime sans gluten, poly chimiothérapie.
V. DIAGNOSTIC
- Estomac : ulcération, épaississement des plis, érosion, érythème.
- Intestin : sténose ulcérée ou non, de polypose multiple, de petits nodules ou d’une m→sse
exophytique plus ou moins obstructive.
- Le diagnostic de LPTD :
o Souvent sur biopsies endoscopiques (95% pour les formes accessibles).
o R→rement lors d’une intervention chirurgicale en urgence pour hémorragie digestive
ou occlusion (localisation grêlique principalement).
B. BILAN BIOLOGIQUE
- NFS, CRP, fibrinogène, groupe sanguin.
- ALAT, ASAT, GT , phosphatases alcalines, bilirubine totale.
- Electrophorèse et immunoélectrophorèse des protides sanguins, dosage pondéral des Ig.
- LDH tot→les et t→ux sérique de 2 microglobuline.
- Ionogramme sanguin, créatininémie, uricémie, calcémie, phosphorémie.
- Sérologies VIH, VHB, VHC.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 137
D. AUTRES EXPLORATIONS
- Scanner thoraco-abdomino-pelvien.
- Scanner du cavum (fibroscopie et biopsies en cas de doute).
- Biopsie ostéomédullaire.
- Etude du LCR (si haute malignité, disséminé ou de Burkitt).
- Si laparotomie (parfois nécessaire pour confirmation en cas de localisation grêlique), devront
être précisées :
o Les caractères de la tumeur et son extension locorégionale.
o L’existence ou non d’→utres loc→lis→tions digestives.
o L’existence d’une splénomég→lie.
o L’existence d’une hép→tomég→lie : biopsies hép→tiques dirigées en fonction des
lésions m→croscopiques et biopsie chirurgic→l et à l’→iguille de principe.
o Inventaire des chaines ganglionnaires abdominales avec des biopsies de principe sur
les groupes satellites de la lésion. Si ces derniers sont macroscopiquement
pathologiques, des prélèvements ganglionnaires en aval seront systématiques.
- M→l→dies →ssociées : m→l→die cœli→que, immunodépression (VIH), m→l→die →uto-immune.
E. BILAN D’OPERABILITE
- Selon le geste chirurgic→l prévu et consult→tion d’→nesthésie.
- Bilan complémentaire selon chimiothérapie envisagée.
- ECG, consultation éventuelle de cardiologie, échographie si adriamycine.
Stade IE Atteinte d’un ou plusieurs sites du tube digestif sans atteinte ganglionnaire.
Atteinte d’un ou plusieurs sites du tube digestif et des ganglions régionaux sans atteinte extra abdominale.
Stade IIE Stade II1E : atteinte des seuls ganglions contigus.
Stade II2E : atteinte des ganglions régionaux non contigus.
Stade IIIE Atteinte localisée du tube digestif associée à une atteinte ganglionnaire de part et d’→utre du diaphragme.
Stade IV Atteinte d’un ou plusieurs organes extra ganglionnaires, avec ou sans atteinte ganglionnaire associée.
VII. TRAITEMENT
- But :
o Eradiquer Helicobacterpylori.
o Obtenir une rémission complète.
o Eviter ou traiter les récidives et les complications.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 138
- Moyens :
o Eradication de Helicobacter pylori :
ATB : amoxicilline (1,5g), métronidazole (1g), clarythromycine.
IPP : omépr→zol, pentopr→zol, …
o Chimiothérapie :
Mono chimiothérapie : cyclophosphamide 100mg/j ou chlorambucil 6mg/j
pendant 18 mois.
Poly chimiothérapie: CHOP.
o Immunothérapie :Rituximab (anticorps monoclonal anti-CD20).
o Radiothérapie.
o Chirurgie.
- Surveillance :
o Evaluer la réponse au traitement (clinico-biologique et morphologique).
o Modalités évolutives :
Rémission complète : disparition des signes cliniques, biologiques
d’évolutivité, morphologiques et surtout histologiques.
Rémission partielle : reliquat lymphomateux < 50% du volume initial.
Persistance : reliquat lymphomateux > 50% du volume initial.
Aggravation : augmentation du volume initial ou apparition de nouvelles
localisations.
Rechute : après rémission complète : précoce (la 1ère année) ou tardive.
o Surveillance après rémission :
LNH bas grade : 1/an.
LNH haut grade : 1/4mois les trois premières années 1/6mois les deux
années suivantes 1/an.
o But de la surveillance :
Apprécier l’effic→cité du traitement.
Dépister éventuelle récidive.
Contrôler l’intolér→nce du traitement.
- Pronostic :
o Les facteurs pronostics sont :
Facteurs liés au malade.
F→cteurs liés à l→ tumeur : t→ille, LDH, st→de d’Ann Arbor, histologie, cert→ines
localisations (séreuses, MO, SNC).
Facteurs liés à la chirurgie : masse résiduelle, relais ganglionnaires.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 139
I. GENERALITES – DEFINITION
IMMUNOPROLIFERATIVE SMALL INTESTINAL DISEASE (IPSID): LYMPHOME
MEDITERRANEEN:
- Correspond aux LMNH de phénotype B de la zone marginale du MALT extra ganglionnaire
(selon classification OMS 2001-2008).
- Prolifération maligne primitive extensive lympho-plasmocytaire (ly B) de IG, caractérisée
par une topographie extensive :
o Toute la longueur du grêle, au moins le duodénum et le jéjunum.
o Parfois estomac et le colon.
o S→ns l→isser d’interv→lle de muqueuse s→ine.
o Sans juger son caractère sécrétoire ou non.
MALADIE DES CHAINES LOURDES ALPHA :
- 90% des IPSID.
- C→r→ctérisée p→r synthèse d’une IgA :
o Présente dans le sang et les autres sécrétions.
o Anormale : monoclonale faite de CLA et dépourvues de chaînes légères.
II. EPIDEMIOLOGIE
- Age : sujet jeune (10-35ans). Sexe ratio : ♂/♀ = 1.
- Fréquence mal connue.
- Répartition géographique :
o Pays avec mauvaises conditions socio-économiques et hygiène.
o Surtout : moyen orient et bassin méditerranéen (surtout les arabes et les juifs).
IV. TRAITEMENT
- But :
o Traitement symptomatique et correction de déficits +++. Obtenir une rémission
complète.
o Eviter ou traiter les récidives et les complications améliorer le pronostic.
- Moyens :
o Type occidental (focalisé) :
Ne fait l’objet d’→ucun consensus (CHOP/un agent alkylant per os +/- rituximab).
o Type méditerranéen (extensif) IPSID (maladie des chaînes alpha++) :
POINTS CLES
Les atteintes primitives des lymphomes malins non hodgkiniens (LNH) du tube digestif (LPTD)
sont plus r→res que les loc→lis→tions second→ires surven→nt →u cours de l’évolution des LNH
ganglionnaires.
Ainsi classiquement, les LPTD se définissent comme des lymphomes dont la présentation initiale
comporte une symptomatologie en rapport avec une localisation digestive, quel que soit son siège
(œsoph→ge, estom→c, grêle, côlon ou rectum) en l’→bsence de loc→lis→tion g→nglionn→ire superficielle
antérieurement connue.
P→rmi ces LPTD, il convient de distinguer les lymphomes de « type occident→l » d’une p→rt, et les
lymphomes « méditerr→néens » d’→utre p→rt qui comprennent les IPSID (immuno-proliferative small
intestinal diseases) essentiellement la maladie des chaînes alpha, et les lymphomes extensifs du grêle
non IPSID qui sont maintenant bien différenciés.
Les premiers sont dénommés « occidentaux » car ils correspondent à une entité anatomoclinique
décrite dans la littérature occidentale. Ils sont caractérisés par leur topographie généralement
segmentaire. Même quand ils sont multicentriques, il existe toujours des intervalles de muqueuse
non lymphomateuse.
En revanche, les lymphomes méditerranéens sont des proliférations diffuses du système lymphoïde
B du tube digestif qui atteignent toute la longueur du grêle ou du moins le duodénum et le jéjunum,
et p→rfois l’estom→c et le côlon, s→ns l→isser d’interv→lle de muqueuse s→ine.
De récentes études épidémiologiques ont montré l’→ugment→tion de l’incidence des loc→lis→tions
primitives au tube digestif des lymphomes malins non hodgkiniens (LNH). Elles restent néanmoins
relativement rares par rapport aux autres
tumeurs malignes de même siège. Mais les LNH primitifs du tube digestif sont importants à
connaître compte tenu des possibles espoirs de guérison au stade initial de la maladie.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 141
Ces dernières années, cliniciens et pathologistes ont accordé à ces tumeurs un intérêt tout particulier
et, grâce →u développement de nouvelles techniques d’investig→tion, not→mment
l’immunohistochimie, la cytogénétique et la biologie moléculaire, sont parvenus à une meilleure
connaissance des cellules lymphoïdes qui leur donnent naissance. Parallèlement les études cliniques
ont montré que les localisations primitives digestives des lymphomes se distinguaient des LNH
ganglionnaires par leurs facteurs pronostiques propres. Ces progrès ont permis une amélioration de
la prise en charge des patients et une approche thérapeutique plus rationnelle, quoique encore
controversée.
Les LPTD recouvrent, comme pour les LNH ganglionnaires, plusieurs entités anatomocliniques de
présentation et de pronostic différents. Leur origine dans le MALT digestif leur confère cependant
des caractéristiques différentes liées à une lymphomagenèse particulière. La découverte du rôle de
H. pylori dans les lymphomes gastriques a transformé leur prise en charge et ouvert la voie à de
nouvelles hypothèses.
Toutes ces particularités et diversités impliquent ainsi des coopérations étroites entre hématologues,
gastroentérologues, pathologistes et autres spécialistes pour une prise en charge optimale du
patient.
AUTO-EVALUATION : QCM
2. Tous ces examens font partie du bilan d’extension du LMNH digestif sauf un :
A. Examen ORL
B. Une tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne.
C. Un examen ophtalmologique.
D. Un transit baryté du grêle.
E. Une iléo-coloscopie.
3. Une infiltration de chorion gastrique par des cellules lymphoïdes « Centrocyte-Like » et une
hyperplasie lymphoïde folliculaire : Quel est votre diagnostic le plus probable ?
A. Tuberculose gastrique.
B. Maladie de Crohn gastrique.
C. Lymphome B à petites cellules.
D. Adénocarcinome gastrique.
E. Lymphome B à grandes cellules.
4. Quels sont parmi ces facteurs se qui sont considérés comme prédisposant au lymphome digestif:
(cochez la ou les réponses justes)
A. Déficit immunitaire.
B. Infections virales.
C. Antécédents de radiochimiothérapie ou d'immunosuppressions.
D. M→l→die cœli→que.
E. Toutes les réponses sont justes.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 142
5. Parmi ces types de lymphomes digestifs, quels sont ceux qui ne sont pas des lymphomes B à
petites cellules: (cochez la ou les réponses justes)
A. Le lymphome Folliculaire.
B. Le lymphome de BURKITT.
C. Le lymphome de Manteau.
D. Le lymphome da la zone Marginale.
E. Le lymphome associé à une Entéropathie.
6. Parmi ces examens quels sont ceux qui ne font pas partie du bilan d’extension du lymphome
primitif digestif ?
A. IRM cérébrale.
B. Dosage des LDH totales et du taux sérique de Beta-2-microglobuline.
C. Iléo-coloscopie totale avec biopsies systématiques étagées.
D. Bronchoscopie.
E. Scanner thoraco-abdomino-pelvien.
7. L’exploration de gros plis fundiques et l’étude histologique des biopsies retrouve des lésions
lympho-épithéliales avec une infiltration du chorion par des cellules lymphoïdes « centrocyte-
like » et une hyperplasie lymphoïde folliculaire. Quel est votre diagnostic le plus probable ?
A. Tuberculose gastrique.
B. Maladie de Crohn gastrique.
C. Lymphome B gastrique type MALT à petites cellules.
D. Adénocarcinome gastrique.
E. Lymphome gastrique à grandes cellules.
8. Dans le bilan d’extension du lymphome du MALT les examens suivants sont nécessaires :
(cochez la ou les réponses justes)
a. Biopsie ostéomédullaire.
b. Colo-iléoscopie.
c. Radiographie du crane.
d. TDM du cavum.
e. TDM thoraco-abdomino-pelvienne.
9. Parmi ces examens quels sont ceux qui font partie du bilan d’extension du lymphome primitif
digestif ?
a. Examen ORL.
b. Dosage des LDH totales et du taux sérique de beta-2-microglobuline.
c. Iléo-coloscopie totale avec biopsies systématiques étagées.
d. Bronchoscopie.
e. Scanner thoraco-abdomino-pelvien.
REPONSES
1. D 6. AD
2. C 7. C
3. C 8. ABDE
4. E 9. ABCE
5. ACD
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 143
I. DEFINITION
II. CLASSIFICATION
A. POLYPES SE DEVELOPPANT AU DEPEND DE LA MUQUEUSE
1. Polypes néoplasiques
2. Polypes non néoplasiques
3. Autres lésions polypoides
B. POLYPES SE DEVELOPPANT AU DEPEND DE LA SOUS MUQUEUSE
D. ENDOMETRIOSE RECTOSEGMOIDIENNE
1. Définition
2. Terrain
3. Clinique
4. Morphologie
5. DC
6. TRT
I. INTRODUCTION / DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. ANATOMOPATHOLOGIE
A. MACROSCOPIE
B. MICROSCOPIE
IV. GENETIQUE
V. ETUDE CLINIQUE ET PARACLINIQUE
A. CLINIQUE
1. CDD
2. Examen physique
3. Examen proctologique
B. PARACLINIQUE
1. Biologie
2. Endoscopie basse
3. Bilan des manifestations extra-coliques
4. DC Génétique
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 145
VI. EVOLUTION
1. Sans TRT
2. TRT
C. FORMES PARTICULIERES
1. Syndrome de Turcot
2. PAF atténuée
VIII. DIAGNOSTIC
A. DIAGNOSTIC POSITIF
B. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IX. TRAITEMENT
A. BUT
B. MOYENS ET INDICATIONS
1. Atteinte rectocolique
a. Chirurgie
b. Adénomes Rectaux & Polypes Iléaux
2. Atteinte duodénale
3. Atteinte gastrique
4. Atteinte du grêle
5. Tumeurs desmoides
X. DEPISTAGE
A. En l'absence d'analyse génétique :
B. Analyse génétique est réalisée :
a. Méthode indirecte (analyse de liaison)
b. Méthode directe (mutation du gène APC identifiée dans la famille) ;
XI. SURVEILLANCE
1. Après AIR
2. Après AIA
3. Polypes duodénaux
4. Néoplasies associées
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 146
POLYPES RECTO–COLIQUES
I. DEFINITION
- Est macroscopique :
o Lésion macroscopique, bien circonscrite, faisant saillie dans la lumière rectale ou colique.
o Il est de taille variable, unique ou multiple, sessile ou pédiculé.
II. CLASSIFICATION
A. POLYPES SE DEVELOPPANT AU DEPEND DE LA MUQUEUSE
1. Polypes néoplasiques :
- P Dégénéré : carcinome in situ, carcinome invasif.
- P Non dégénéré : Adénome : tubuleux, villeux, tubulo-villeux.
2. Polypes non néoplasiques :
- P Hyperplasique.
- P Hamartomateux (juvénile).
- P Inflammatoire : pseudopoype inflammatoire – réaction inflammatoire sur corps
étranger – réaction granulomateuse sur infection parasitaire.
3. Autres lésions polypoides :
- Prolapsus de la muqueuse anorectale.
- Endométriose rectosigmoïdienne.
- Polypes associées à une diverticulose colique.
2. Epidémiologie :
- Adénome : 80% des polypes rectocoliques.
- Répartition géographique : suit celle du CCR.
- Age est corrélé avec : prévalence des adénomes, leur taille, nombre, degré de
dysplasie.
3. Etiopathogénie :
a. Histogenèse voire filiation adénome – cancer.
b. Facteurs étiologiques voire CCR.
c. Génétique voire CCR.
4. Anatomopathologie :
a. Macroscopie :
- Localisation : surtout bipolaire : caecum et distale (rectum et Angle colique gauche).
- Nombre : 2/3 sont uniques.
- Forme : 2/3 : pédiculés ; 1/3 sessiles ; particuliers (festonné et plan)
- Taille : <5mm P diminutif ; 5 – 10mm petit ; > 10mm moyen ; > 20 mm
gros.
- Couleur : rouge ou rose.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 147
b. Microscopie :
Classification de l’OMS : selon importance de la composante villeuse ou
tubuleuse :
- Adénome tubuleux : < 25% d’éléments villeux ;
- Adénome villeux : > 75% d’éléments villeux ;
- Adénome tubulo-villeux : 25 à 75% d’éléments villeux.
- Terme villeux : glandes ramifiées, régulières ou bourgeonnantes,
- Terme tubuleux : digit→tions munies d’un →xe de chorion, recouvert d’un épithélium
dysplasique, la base proche de la musculeuse muqueuse.
- Evaluation de la dysplasie :
o Par définition : tous les adénomes sont dysplasiques.
o Dysplasie de haut grade : + fréquente dans gros adénomes et adénomes villeux.
o Le carcinome in situ est une forme de dysplasie sévère.
c. Aspects particuliers :
- Polype plan :
o Macroscopie :
Définition : épaisseur < ½ de son plus grand diamètre
Typiquement : lésion à peine surélevée, < 1cm de diamètre, à surface plane
ou déprimée,
o Microscopie : épaisseur < double de la muqueuse saine histologiquement ;
- Adénome festonné : AF
o Dénomination aspect festonné ou dentelé de lumière des cryptes qui les
constituent
o Macroscopie :
Typiquement : < 5 mm et ressemblent aux polypes hyperplasiques (PH)
La localisation des AF est rectosigmoïdienne dans 2/3 des cas
o Microscopie :
Ils associent au sein des mêmes cryptes des traits du PH (aspect festonné de
la lumière, revêtement constitué de cellules caliciformes normales ou
hyperm→tures) et des c→r→ctéristiques de l’→dénome (PA) (stratification
nucléaire, extension de la zone des mitoses à la partie supérieure des
cryptes, augmentation du rapport nucléocytoplasmique et de la taille des
nucléoles).
La dysplasie est localisée dans 37 % des AF à la base des cryptes à la
différence des adénomes où elle prédomine à la partie superficielle.
- Polype villeux (macroscopie) : sessile, mou, friable en chou-fleur.
5. Clinique :
a. CDD : fortuite, dépistage ou symptomatologie digestive.
b. Symptomatologie digestive :
- Spécifique : rectorragies (gros polype bas situé) ; d rectal (tumeur villeuse rectale)
- Non spécifique : douleur abdominale, troubles du transit.
c. Examen clinique : TR polype bas situé.
6. Paraclinique :
a. Rectoscopie au souple : Moins fiable. Sensibilité légerment si associée à la recherche
de saignement occulte digestif.
b. Coloscopie totale : permet de :
- Explorer totalité du colon
- Réaliser : Bx, exérèse, geste TRT.
- Surveillance.
- Rechercher lésions associées.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 148
9. Surveillance :
a. ATCD familiaux de polype adénomateux :
- En France, une surveillance identique à celle de la population générale à risque
moyen → été recomm→ndée d→ns cette situ→tion dès l’âge de 40 →ns →u lieu de 50 →ns.
- Les recommandations américaines
o Coloscopie à p→rtir de l’âge de 40 →ns ou 5 →ns →v→nt l’âge du DC du c→s f→mili→l,
o Suivie d’un contrôle à 3 →ns pour les c→s suiv→nts :
ATCD f→mili→l de néopl→sie →v→ncée (dyspl→sie de h→ut gr→de ou d’un c→ncer
invasif)
Adénome, quelles qu’en soient les c→r→ctéristiques, di→gnostiqué →v→nt l’âge
de 60 ans est associé à un antécédent familial de CCR.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 149
B. POLYPE HYPERPLASIQUE
1. Définition : est histologique :
- Polype non néopl→sique, sous forme d’un →llongement des cryptes gl→ndul→ires,
bordés de cell de hauteur irrégulière aspect festonné.
- Prolifération cell est normale au niveau de la base (cinétique normale), cependant les
cell matures migrent en retard vers lumière intestinale accumulation au niveau
des cryptes.
2. Epidémiologie :
- Fréquence : →vec l’âge > 40→ns.
- Sex-ratio : H > F.
3. Etiopathogénie :
- PH se développe surtout sur une muqueuse ischémiée (CCR, USR) ou sur les crêtes
des plis en cas de prolapsus muqueux rectal.
- PH au niveau recto-sigmoïdien et l’existence d’→utres lésions (PA, CCR) →u nive→u
du côlon proxim→l ne se sont intéressées qu’→ux PH du recto-sigmoïde et l’une de ces
études ne concernait que des sujets de sexe masculin.
4. Anatomopathologie :
a. Macroscopie :
- Siège : rectum : 75%
- Nombre : multiple.
- Taille : < 1cm
- Aspect : sessile lisse.
b. Microscopie : définition : aspect festonné de la lumière, revêtement constitué de
cellules caliciformes normales ou hypermatures.
5. Clinique : souvent asymptomatique.
6. TRT – Evolution :
- Régression spontanée est possible.
- Biopsie exérèse à la pince à biopsie DC histologique suffisant.
- Une surveill→nce n’est p→s recomm→ndée.
4. PC :
- Polype isolé ne dégénère jamais.
- Polypose juvénile : risque de CCR.
- Risque de récidive après exérèse.
D. ENDOMETRIOSE RECTOSEGMOIDIENNE
1. Définition : présence de tissu endométrial fonctionnel en dehors de la cavité utérine.
2. Terrain : femme de 35 – 45 ans.
3. Clinique :
- Symptomatologie à recrudescence menstruelle.
- Douleurs pelviennes, Subocclusion, rectorragies, syndrome rectal.
4. Morphologie :
- Compression extrinsèque parfois sténosante.
- Muqueuse souvent normale.
5. DC: gold standart: coelioscopie.
6. TRT
- Chirurgie si tumeur localisée ou sténosante.
- Progestatifs si tumeur non résécable.
NB : risque de dégénérescence de l’endométriose est exceptionnel.
« Recommandations pour PEC des patients avec polype rectocolique en dehors des sujets à risque très élevé (PAF,
HNPCC) ou à risque élevé de cancer colorectal (antécédent familial ou personnel de cancer colique) ».
POINTS CLES
En l’→bsence d’→ntécédent f→mili→l, l→ fréquence des néopl→sies →v→ncées, c’est-à-dire des adénomes
avancés ou carcinomes, passe de 3 % à 6 % chez la femme entre 40-49 ans et après 70 ans, et ces
pourcent→ges s’élèvent chez l’homme de 3 à 10 % pour les mêmes tr→nches d’âge.
Les polypes épithéliaux du colon peuvent être classés en trois groupes distincts. Au premier groupe
des lésions hamartomateuses appartiennent les polypes juvéniles et les polypes de la maladie de
Peutz-jeghers. On peut ranger dans un second groupe de polypes épithéliaux de néoformation : les
polypes adénomateux villeux et carcinomateux. Le troisième groupe enfin comprend les polypes
hyperplasiques.
Le polype hyperpl→sique occupe une pl→ce à p→rt, il s’→git en effet d’une lésion de petite t→ille dont
le décours est toujours bénin. Bien que l’on rencontre des polypes c→rcinom→teux d’emblée, il est
difficile d’→pprécier l’incidence de ces micro-cancers dans la carcinogénèse colique.
Il est par contre certain que les polypes adénomateux comme les polypes villeux peuvent constituer
le point de départ de cancers. Le risque de transformation maligne est cependant très différent pour
ces deux types de lésions : faible pour le polype adénomateux ( en dehors de la PAF), il est élevé
dans le cas du polype villeux.
Peu d’études permettent de décrire p→r un suivi longitudin→l l’histoire n→turelle de l’→dénome
colorectal et sa transformation en carcinome. Dans les études de modélisation du dépistage du
c→ncer colorect→l (CCR), le dél→i de progression de l’→dénome est glob→lement estimé à 5 ou 10 →ns.
La coloscopie optique possède une bonne sensibilité dépendant de facteurs comme la qualité de la
prép→r→tion colique, l→ t→ille des polypes et de l’expertise de l’endoscopiste.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 152
I. INTRODUCTION / DEFINITION
- Héréditaire : transmission autosomique dominante.
- Caractérisée par présence de plus de 100 adénomes dans le colon et le rectum transformation
maligne inéluctable en absence de TRT prophylactique.
- 2 Types :
o Polypose familiale : sans manifestations extra-coliques associées ;
o Syndrome de Gardner : associée à des manifestations extra-coliques.
II. EPIDEMIOLOGIE
- Fréquence :
o Fréquence de l→ mut→tion d’APC : 1/10 000 naissance.
o Responsable de 1% des CCR.
- Age :
o Souvent : DC se fait entre 15 – 45 ans ; 20% au dessous ou au-delà.
o Les →dénomes →pp→r→issent à l’→dolescence, r→rement →v→nt ou →près.
- Sex-ratio : 1.
III. ANATOMOPATHOLOGIE
A. MACROSCOPIE
- Siège : rectum (atteinte constante) ; colon.
- Taille : souvent petites taille.
- Nombre : > 100 ; parfois si nombreux incomptable : aspect de tapis de haute laine.
- Le nombre augmente du colon droit colon gauche.
- Forme : sessile, pédiculé, plan, festonné.
B. MICROSCOPIE : voire adénome dans polypes rectocoliques.
IV. GENETIQUE
- Transmission autosomale (autosomique) dominante à forte pénétrance;
- La pénétrance augmente avec l'âge, pour atteindre 1 au-delà de 35 ans : tous les sujets porteurs du
gène altéré développent des polypes coliques à cet âge
- Liée à la mutation constitutionnelle du gène APC (adenomatous polyposis coli), localisé sur bras long
du chromosome 5 (5q21).
- Environ 200 mutations constitutionnelles identifiées.
- Le gène APC code pour une protéine, il s’→git d’un gène suppresseur de tumeur, son →ltér→tion
synthèse d’une protéine tronquée. Il y → une corrélation phénotype – génotype.
B. PARACLINIQUE
1. Biologie : bilan de retentissement.
2. Endoscopie basse (rectoscopie, coloscopie) : visualise et biopsies.
3. Bilan des manifestations extra-coliques : systématique :
- FOGD (polypes GD), TG (polypes), écho (tumeur desmoide), FO, panoramique dentaire.
4. DC Génétique :
- Permet DC précoce avant l'expression du phénotype colique par typage génétique
- DC génétique ne peut être conçu que s'il existe des arguments cliniques formels en faveur
de PAF chez au moins un parent de la personne dont on cherche à estimer le risque.
C. EVOLUTION
1. Sans TRT : Dégénérescence maligne : exceptionnelle avant 20 ans, 100% à 40ans.
2. TRT : PC dépend de l’→pp→rition d’→utres loc→lis→tions :
Les plus graves sont :
- Polypes duodénaux.
- Tumeurs desmoides.
2. Extra-digestives :
a. Tumeurs desmoides :
- Tumeur fibreuse bénigne, d’évolution lente, s→ns potentiel m→lin.
- Siège : mésentère, paroi ou la cavité abdominale, espace rétropéritonéal.
- Mal limitées en périphérie et infiltrent les structures de voisinage sans envahir la peau.
- Clinique : asymptomatique ou compression (digestive, urinaire, vasculaire).
b. Atteinte osseuse : ostéomes.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 154
B. FORMES COMPLIQUEES
1. Dégénérescence maligne.
2. Compression par les tumeurs desmoides.
C. FORMES PARTICULIERES
1. Syndrome de Turcot :
- Transmission autosomique dominante : 2 types de mutation :
o Sur les gènes MMR (hMLH1 ou hMSH2) associé à HNPCC.
o Sur le gène APC associé à la PAF.
- Associe :
o Polypose rectocolique : avec risque CCR plus précoce.
o Tumeur du SNC (glioblastome, médulloblastome).
2. PAF atténuée
- Génétique : mutation de APC, autosomique dominante.
- < 100 polypes colorectaux,
- Distribution proximale des polypes et cancers, polypes rectaux sont rares.
- Age plus tardif de début (retard de 15 ans par rapport à la PAF classique)
- Il n’y → p→s de m→nifest→tions extr→-coliques hormis gastro-duodénales.
- Risque de CCR : mais pas forcément inéluctable comme pour la FAP.
VII. DIAGNOSTIC
A. DIAGNOSTIC POSITIF: 3 éléments apportent une certitude diagnostique :
- Coloscopie + histologie.
- Génétique : mutation du gène APC.
- Chez sujets à risque : > 3 lésions oculaires pigmentaires quelle que soit taille, ou de 2 à 3
lésions dont 1 de grande taille.
B. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : éliminer ce qui n’est p→s polypose, →dénom→tose, f→mili→le, lié →u
gène APC (Turcot ?).
VIII. TRAITEMENT
A. BUT
- Prévenir la dégénérescence
- TRT et prévention des manifestations extra-coliques.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 155
B. MOYENS ET INDICATIONS
1. Atteinte rectocolique:
a. Chirurgie :
- Coloprotectomie + AIA
- Colectomie + AIR
o Inconvénients :
- Adénomes et cancer sur la muqueuse rectale résiduelle.
- Adénomes et cancer sur la muqueuse du réservoir iléal.
- Complication de AIA
- Risque de cancer sur le rectum restant
o Indications :
- Alternative de choix.
- Systématique en cas de mutation: 1250 - 1464
- Polypes rectaux < 10.
- Absence de cancer rectal
o SURVEILLANCE : non codifiée
- Endoscopie basse : à 6 mois, à 1 an puis tous les 2 ans.
- Rectoscopie (chaque 6 ou 12 mois).
o Quand opérer ?
- Dans la 3ème décade dans les pays anglosaxons, plut tôt en Europe (20 ans au
maximum).
IX. DEPISTAGE
A. En l'absence d'analyse génétique :
Tous les sujets à risque (apparentés au 1er degré à un sujet atteint de polypose)
Surveillance endoscopique annuelle (avec Bx systématiques) dès l'âge de 11 ans jusqu'à 25 ans, puis
tous les 2 ans jusqu'à 35-40 ans.
X. SURVEILLANCE
1. Après AIR
2. Après AIA
3. Polypes duodénaux
4. Néoplasies associées
POINTS CLES
La polypose adénomateuse familiale (PAF) est caractérisée par le développement d'adénomes du
rectum ou du côlon par centaines ou milliers dans la deuxième décennie.
Elle se manifeste dans les deux sexes, et représente moins de 1% des cancers colorectaux (CCR). La
prévalence estimée est de 1/11 300 à 37 600 dans l'UE.
La plupart des patients sont asymptomatiques pendant des années jusqu'à ce que les adénomes
deviennent volumineux et nombreux, provoquent un saignement rectal voire une anémie, ou qu'ils
se malignisent. Les cancers se développent en général une dizaine d'années après l'apparition des
polypes. Les symptômes de la PAF ne sont pas spécifiques (constipation ou diarrhée, douleur
abdominale, masses abdominales palpables et perte de poids). Des manifestations extra-intestinales
sont possibles: ostéomes, anomalies dentaires, hypertrophie congénitale de l'épithélium
pigmentaire rétinien, tumeurs desmoïdes, et cancers extra-coliques (thyroïde, foie, voies biliaires, et
système nerveux central). Une forme moins agressive (PAF atténuée; voir ce terme), se caractérise
par des polypes adénomateux colorectaux moins nombreux (10 à 100 en général), un début plus
tardif et un risque plus faible de cancer. La PAF s'associe à des lésions particulières (ostéomes
crâniens et maxillaires, anomalies dentaires, fibromes du cuir chevelu, des épaules, des bras et du
dos) dans le syndrome de Gardner, et à un médulloblastome dans le syndrome de Turcot (voir ces
termes).
La PAF classique est due à des mutations germinales du gène APC (5q21-q22). Environ 70% des
patients ont des antécédents familiaux de polypes et de cancer colorectaux. Dans un sous-groupe de
patients, une mutation du gène MUTYH(1p34.1) entraîne une polypose à transmisssion récessive, la
PAF liée à MUTYH (voir ce terme), caractérisée par un risque un peu plus élevé de CCR et par la
présence de polypes/adénomes aux niveaux supérieur et inférieur du tractus gastro-intestinal.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 157
Le diagnostic repose sur les antécédents familiaux, les examens cliniques, et la colonoscopie ou
l'endoscopie complète. Le diagnostic doit être autant que possible confirmé par l'analyse
moléculaire. Quand une mutation du gène APC est identifiée dans une famille, l'analyse
moléculaire de tous les parents au 1e degré doit être effectué.
Les diagnostics différentiels sont les autres causes de polypes multiples (syndrome de Peutz-
Jeghers, polypose juvénile familiale ou polypose hyperplasique, polypose mixte héréditaire, et
syndrome de Lynch ; voir ces termes).
L'analyse moléculaire présymptomatique et prénatale (amniocentèse ou choriocenthèse), et même
préimplantatoire, est possible.
La PAF classique a une transmission autosomique dominante. Une consultation et un conseil
génétiques sont impératifs.
La prise en charge a pour but de prévenir le cancer et de maintenir une bonne qualité de vie. Un
suivi médical régulier doit être proposé aux patients. La chirurgie prophylactique du CCR est
préconisée vers l'âge de vingt ans. La proctocolectomie totale avec anastomose iléo-anale ou iléo-
rectale est recommandée dans la PAF atténuée. Le cancer du duodénum et les desmoïdes sont les
deux principales causes de mortalité après colectomie totale, et ils doivent donc être détectés et
traités rapidement. Une endoscopie haute est indispensable dans le suivi, pour réduire le risque de
cancer gastro-duodénal. L'association d'une chimiothérapie cytotoxique à la chirurgie peut
améliorer ou stabiliser les patients ayant des tumeurs progressives ou inopérables. Le célécoxib a
obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) comme traitement adjuvant de la PAF.
Le risque de CCR des patients est de 100%, mais ce risque diminue significativement si les patients
entrent dans un programme de dépistage-traitement.
7. parmi les facteurs de risque de transformation d’un adénome en cancer : (cochez la ou les
réponses justes)
A. la taille.
B. la multiplicité.
C. le caractère tubuleux, tubulo-villeux et villeux.
D. Les degrés de dysplasie.
E. La localisation.
REPONSES
1. C
2. B
3. CE
4. ABE
5. ABD
6. ABC
7. ABCD
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 159
IMAGERIE DU COLON
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
II. TECHNIQUES D’IMAGERIES
PATHOLOGIE DU COLON
I. ANOMALIE DE POSITION
II. ANOMALIES DE LONGUEUR ET DE CALIBRE
III. COLOPATHIES FONCTIONNELLES
IV. COLITES ET RECTO-COLITES
A. TUBERCULOSE ILEO-CAECALE
1. Phase de début (iléite folliculaire) :
2. Ph→se d’ét→t :
3. Séquelles :
B. COLITE AMIBIENNE
1. Colite ulcéreuse :
2. Amoebome
3. Séquelle :
C. RECTO-COLITE HEMORRAGIQUE
1. Aspect congestif
2. Aspect ulcéreux
3. Aspect ulcéro-prolifératif
4. Séquelles
5. Atteinte de la valvule iléo-caecale
6. Complications digestives
D. MALADIE DE CROHN
V. TUMEURS DU COLON
A. TUMEURS BENIGNES
B. CANCER DU COLON ET DU RECTUM
1. Genèse
2. Signe de début
3. Cancer avancé
a. Forme bourgeonnante
b. Forme ulcéro-bourgeonnante
c. Forme sténosante
d. Bil→n d’extension
VI. AUTRES PATHOLOGIES
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 160
IMAGERIE DU COLON
I. INTRODUCTION
L’explor→tion du colon s’effectue →v→nt tout p→r l→ colonoscopie optique. Des symptômes tels
qu’une →ltern→nce di→rrhée/constip→tion ou des f→ux besoins sont des indications à effectuer un
tel examen. La colonoscopie optique permet de détecter des anomalies de la muqueuse, de la
paroi colique comme elle peut exciser des polypes et effectuer des prélèvements de cellules
(biopsies) sur des lésions suspectes.
Dans un pourcent→ge de c→s, pour des r→isons morphologiques, l’explor→tion du colon peut ne
pas être totale et la colonoscopie optique est dite « incomplète ». Dans cette situation, le
r→diologue peut compléter l’ex→men du colon p→r un colosc→n ou un ex→men de type
« coloscopie virtuelle » voir même un lavement baryté en double contraste.
PATHOLOGIE DU COLON
I. ANOMALIE DE POSITION
- Ptoses coliques, il existe :
o 1er degré : guirlande du colon transverse avec angle droit et gauche de situation
normale.
o 2ème degré : angle droit au dessous de la crête iliaque.
o 3ème degré : ptose vraie, angle droit et gauche au dessous des crêtes iliaques.
B. COLITE AMIBIENNE
Parasite : Entamoeba histolitica
Plusieurs aspects radiologiques peuvent être observés en particulier :
1. Colite ulcéreuse :
La plus fréquente, non caractéristique :
o Ulcérations superficielles, peu profondes, en « dents de scie », séparées par des
zones saines.
o Ulcérations plus profondes, en « bouton de col ».
2. Amoebome :
o Masse visualisée comme image lacunaire intéressant la lumière colique surtout le
caecum et le rectum (diagnostic différentiel avec tumeur).
3. Séquelle :
o Micro-colite avec aspect tubulé du colon.
C. RECTO-COLITE HEMORRAGIQUE
Définition : c’est une maladie inflammatoire de la muqueuse atteignant le colon en totalité ou
en partie, évoluant par poussées. Le diagnostic est endoscopique.
Radiologie : le lavement baryté (LB) doit être réalisé avec douceur, sous contrôle scopique et
en période de poussée aux produits iodés hydrosolubles.
Plusieurs stades évolutifs :
1. Aspect congestif : avec surtout des modifications fonctionnelles : haustrations raréfiées,
empâtées ou même inversées. Une diminution de calibre au niveau des zones atteintes
ou un aspect en « chapelet ».
2. Aspect ulcéreux : les ulcérations apparaissent après un délai plus ou moins long :
ulcérations superficielles plus fines, longitudinales ou en spicules.
3. Aspect ulcéro-prolifératif : ulcérations profondes associées à des pseudo-polypes
inflammatoires (40% des cas) ulcérations en « bouton de col ».
4. Séquelles : les lésions évoluent, le colon se rétracte et se rétrécit, micro-colite irréversible
c’est-à-dire colon tubulé, étroit et de calibre irrégulier.
5. Atteinte de la valvule iléo-caecale : passage massif de la baryte dans le grêle dans un
colon étroit et rigide.
6. Complications digestives :
o Perforations coliques (perforation spontanée dans 50 % des cas).
o Hémorragies digestives basses.
o Mégacôlon toxique (dilatation importante du colon le plus souvent transverse).
o Sténoses coliques (par fibrose).
o Dégénérescence maligne (complication la plus redoutable).
N.B : LB est formellement contre indiqué.
D. MALADIE DE CROHN
Définition : entérocolite granulom→teuse touch→nt l’ensemble du tube digestif. Elle survient
avec un pic de fréquence entre 20 et 30 ans.
Radiologie :
o Au début, hypertrophie lymphoïde donne un aspect de pavage.
o Les lésions constituées associent des lacunes et des ulcérations :
Les lacunes longitudin→les s’→ssocient à un →spect empâté et enr→idi des
haustrations coliques (image en « empreinte de pouce »).
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 163
V. TUMEURS DU COLON
A. TUMEURS BENIGNES
Définition :
o Polype solitaire (adénome) : toute masse intraluminale, sessile ou pédiculée, de
nature bénigne.
o Polyposes digestives héréditaires :
Polyadénomatose familiale (PAF) : polypose atteignant tout le colon et le
rectum, sans muqueuse saine.
Polypose juvénile familiale : syndrome de Peutz-Jeghers ou l’estomac, le
grêle et le colon sont atteints.
Radiologie : (surtout au LB en double contraste)
o Image lacunaire, de contours réguliers, sessile ou pédiculée.
o Complications : risque de dégénérescence maligne. Selon Welin, les risques de
cancérisation sont élevés en fonction des facteurs suivants :
Nombre élevé de polypes.
Taille > 1 cm.
Surface du polype : polycyclique, irrégulière.
B→se d’impl→nt→tion →vec r→ideur de l→ p→roi colique sous-jacente.
d. Bilan d’extension :
o Repose sur l’ETM et l→ TDM :
Extension loco-régionale : masse tumorale, adénopathies, ascite.
Recherche de métastases : foie, surrénales, poumons.
Recherche de complications : not→mment l’→bcès d→ns les c→ncers à forme
nécrosée.
POINTS CLES
3. Vous trouvez sur un ASP de face une anse très dilatée avec signe en U inversé ou en grain de
café, qu’évoquez-vous en premier :
A. Volvulus gastrique.
B. Volvulus du grêle.
C. Volvulus caecal.
D. Volvulus du sigmoïde.
4. Quel est le signe de TDM qui n’est pas associé à une ischémie mésentérique ?
A. Dilatation des anses.
B. Epaississement pariétal ne prenant pas le contraste.
C. Aéroportie.
D. Aérobilie.
E. Thrombus d’une des →rtères mésentériques.
REPONSES
1. D
2. A
3. D
4. D
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 166
MALADIE DE CROHN
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
III. ETHIOPATHOGENIE
IV. CLINIQUE
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
A. RX
B. ENDOSCOPIE
1. Coloscopie
2. Fibroscopie
C. EXAMEN PARASITOLOGIQUE DES SELLES
D. EXAMENS BIOLOGIQUES
VI. EVOLUTION
IX. TRAITEMENT
A. TRAITEMENT MEDICAL
B. TRAITEMENT CHIRURGICAL
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 167
MALADIE DE CROHN
I. DEFINITION
C’est une →ffection infl→mm→toire chronique, d’étiologie inconnue, qui peut →tteindre tous les
segments du tube digestif m→is le plus souvent c’est l’iléon et le colon. Les loc→lis→tions sont
souvent multiples séparées par des zones de muqueuse saine.
III. ETHIOPATHOGENIE
- Elle touche les 2 sexes entre 18-30 ans, et peut se voir à un âge plus avancé.
- Une prédisposition familiale à été notée.
- Différentes théories ont été évoquées :
o Facteurs infectieux.
o Facteurs alimentaires (sucres raffinés, additifs alimentaires, tabac).
o Facteur viral.
o Facteurs immunitaires +++
IV. CLINIQUE
La localisation la plus fréquente est : au niveau de la dernière anse du grêle :
Début :
- Di→rrhée progressive insidieuse qui peut s’→rrêter et reprendre, résistante au traitement, faite
de :
o 2 à 5 selles/j, liquides ou semi-liquides, sans glaire ni pus ni sang, devient chronique
par la suite.
o Douleur au niveau de la FID spontanée ou provoquée, à type de crampe ou de gêne.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 168
o AEG due au retentissement de la diarrhée, cette maladie peut évoluer sur un mode
sub-occlusif, se manifestant par un syndrome de Koening du à un obstacle au niveau
du grêle avec des phénomènes de lutte.
Examen clinique :
- Soit il est négatif, soit à un stade évolué évolue à une masse palpable localisée au niveau de
l→ FIG, c’est l’→nse tuméfiée.
- Recherche de suppuration anale :
o Abcès.
o Fistule.
o Fissure.
N.B : Ces lésions anales peuvent précéder la diarrhée.
- La maladie de Crohn peut se manifester par des signes extra-digestifs :
o Ostéo-articulaire : arthrite.
o Cutanée : eczéma, érythème noueux.
o Oculaire : conjonctivite, kératite.
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
A. RX
- ASP
- Transit du grêle : peut montrer :
o Sténoses étagées grêliques caractéristiques, des fistules, des ulcérations.
- Lavement baryté avec opacification de la dernière anse iléale montre 3 segments
spécifiques :
o Segment juxta-caecal : soit il ne prend pas la baryte, soit il est rempli, rétréci avec des
images lacunaires.
o Segment intermédiaire : le bord mésentérique est régulier et rigide, le bord anti
mésentérique est festonné.
o En amont, c’est un segment hypotonique et dil→té.
Les fistules se traduisent sur RX (au niveau de la région iléo-caecale) par des trajets
fistuleux remplis de baryte.
B. ENDOSCOPIE
1. Coloscopie
Permet de voir les lésions et de faire des biopsies.
o On a des zones congestives avec des ulcérations aphtoides (blanchâtres), des
ulcérations profondes ou superficielles.
o Des pseudo-polypes : zone de cicatrisation
Toutes ces lésions sont séparées par des zones de muqueuse saine (diagnostic différentiel
avec la RCH).
2. Fibroscopie
Recherche d’→utres loc→lis→tions : Estom→c, œsoph→ge, duodénum jéjunum proxim→l.
D. EXAMENS BIOLOGIQUES
FNS-VS-protides-lipides pour →pprécier le retentissement sur l’ét→t génér→l et év→luer l’ét→t
inflammatoire.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 169
VI. EVOLUTION
- Elle est v→ri→ble soit une évolution chronique d’emblée ou p→r poussée entrecoupées de
rémission.
- Evolution vers l’→ggr→v→tion :
o Perforation.
o Péritonite.
o Hémorragie.
o Occlusion.
IX. TRAITEMENT
- Repos nécessaire.
- Alimentation équilibrée parentérale si nécessaire.
- Corriger les désordres hydroélectrolytiques.
A. TRAITEMENT MEDICAL
Traitement à visée curative : traitement à vie.
1. Corticoïdes : 1mg/kg/j, après chute de la VS, diminution de la dose par palier de 10 mg
jusqu’à mi-dose puis la régression se fera par pallier de 5mg/sem→ine jusqu’à l’→rrêt.
2. Mésalasine : 3 à 4 g/j (Cp de 500 mg-1g) pendant la poussée puis 2g/j en dose
d’entretien.
3. Immunosuppresseurs : 6 Mércaptopurine ou IMMUREL pour les formes chroniques
actives ou corticorésistantes voir corticodépendantes.
4. Anticorps anti TNF alpha (Infliximab) : semble donner des résultats prometteurs dans
les formes fistualisantes ou celles qui ne répondent pas aux immunosuppresseurs.
B. TRAITEMENT CHIRURGICAL
En cas de complication : occlusion, perforation, péritonite, hémorragie.
POINTS CLES
Le diagnostic de maladie de Crohn doit être évoqué devant toute diarrhée prolongée et toutes
douleurs →bdomin→les inexpliquées →ssociées à l’un ou plusieurs des éléments suiv→nts :
- Syndrome inflammatoire, anémie.
- Signes de malabsorption.
- Altér→tion de l’ét→t génér→l.
- Certains signes extradigestifs (érythème noueux, etc.)
- Retard de croissance.
- Contexte familial.
Les lésions de la maladie de Crohn évoluent vers :
- Des sténoses fibreuses.
- Des fistules.
- Des abcès (formes évoluées dites sténosantes et pénétrantes).
Les principaux diagnostics différentiels pour la maladie de Crohn sont la tuberculose intestinale,
surtout sur les terrains à risque, les lymphomes, les sténoses ischémiques et les lésions post-
radiques.
Le traitement est médical (corticoïdes, immunosuppresseurs), l→ chirurgie n’est p→s cur→tive
puisque la maladie peut récidiver sur un autre segment digestif. Les objectifs du traitement
chirurgical sont donc de traiter au mieux les symptômes tout en limit→nt l’étendue de l→ résection
intestin→le, →fin de minimiser →u m→ximum le risque de grêle court, et de ret→rder l→ nécessité d’une
iléostomie définitive, afin de préserver le schéma corporel et la qualité de vie.
AUTO-EVALUATION : QCM
3. L’une des manifestations est rencontrée dans la maladie de CROHN et non dans la
RCUH, laquelle ?
A. Arthropathie axiale.
B. Erythème noueux.
C. Diarrhée sanglante.
D. Lithiase rénale oxalique.
E. pyoderma gangrenosum.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 171
4. La maladie de CROHN est caractérisée par tous les signes suivants, sauf un lequel ?
A. Atteinte de l’iléon termin→l.
B. Image en pavé.
C. Lésions inflammatoires granulomateuses.
D. Evolution par poussées suivies de rémissions.
E. C→ncérise souvent →u nive→u de l’iléon.
REPONSES
1. AB
2. AD
3. D
4. E
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 172
PLAN DU COURS
I. DEFINITION-GENERALITES
II. EPIDEMIOLOGIE
III. PATHOGENIE
IV. ETUDE CLINIQUE
A. SIGNES FONCTIONNELS
B. SIGNES GENERAUX
C. SIGNES PHYSIQUES
1. Manifestations articulaires
2. Manifestations oculaires
3. Manifestations cutanées
4. Manifestations hépatobiliaires
V. EXPLORATION PARACLINIQUE
A. BIOLOGIQUES
B. ENDOSCOPIQUES
C. RADIOLOGIQUES
D. HISTOLOGIQUES
VI. EVOLUTION
VII. FORMES CLINIQUES
A. FORMES EVOLUTIVES
1. Poussée sévère
2. Poussée légère, minime
3. Poussée modérée
B. FORMES SELON LE TERRAIN
1. RCH chez l’enf→nt
2. RCH chez la femme enceinte
VIII. DIAGNOSTIC
A. DIAGNOSTIC POSITIF
1. F→isce→ux d’→rguments
2. Eléments évocateurs
B. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1. Colite infectieuse
2. Colite radique
3. Crohn colique
IX. TRAITEMENT
A. TRAITEMENT MEDICAL
1. Prise en charge psychologique
2. Règles hygiéno-diététiques
3. Traitement symptomatique
4. Traitement spécifique
B. TRAITEMENT CHIRURGICAL
C. INDICATIONS THERAPEUTIQUES
1. Poussée mineure
2. Poussée modérée
3. Poussée sévère
4. Forme rectale
5. Indication du traitement chirurgical
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 173
I. DEFINITION-GENERALITES
- M→l→die infl→mm→toire intestin→le, chronique d’étiologie inconnue.
- Appartient au groupe des MICI « Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin» ou des IBD
« Inflammatory Bowel Disease ».
- Siège : Atteinte recto colique exclusive.
- Clinique: diarrhée glairo-sanglante ± atteintes extra-digestives.
- Evolution : poussées/rémissions.
- Traitement : Guérie par la colectomie totale (forme compliquée ou résistante au traitement médical).
II. EPIDEMIOLOGIE
- Affection fréquente dans les pays industrialisés (Angleterre, USA).
- Incidence = 1,32 /100.000 Hbt (en Algérie).
- Sexe-Ratio = 1
- Age :
o Sujet jeune (25-35 ans)
o 2ème pic après 50 ans
- Affection ubiquitaire.
III. PATHOGENIE
- Etiologie inconnue, plusieurs hypothèses pathogéniques :
o T. infectieuse (amibiase, CMV…)
o T. génétique (→tteintes f→mili→les…)
o T. psychosomatique.
o T. immunologique.
A. SIGNES FONCTIONNELS
- Rectorragie : symptôme le plus fréquent.
- Diarrhée glairo-sanglante (fréquence des selles dans cette forme : 4à6 selles /j).
- Syndrome rectal : ténesmes, épreintes, faux besoins.
- Douleur abdominales.
B. SIGNES GENERAUX
- Peu marqués dans cette forme décrite: discrète asthénie, pas de fièvre.
C. SIGNES PHYSIQUES
- Examen de l’→bdomen : sensiblement normal
- Examen proctologique : TR : Parfois douloureux, pas de masse palpable, doigtier revient
souillé de sang et de glaires.
- Recherche de manifestations extra digestives de la maladie :
1. M .Articulaires :
o Périphériques : arthralgies, arthrites (bilatérales, symétriques …)
o Centrales : La SPA, Les sacro-iléites.
2. M. oculaires : iritis, uvéite, épisclérite…
3. M. cutanées : →phtes, Pyoderm→ g→ngrenosum, érythème noueux…
4. M. hépatobiliaires : stéatose, hépatite et surtout la cholangite sclérosante primitive qui
est associée à une RCH dans 75 % des cas, et qui évolue à sons propre compte.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 174
V. EXPLORATIONS PARA-CLINIQUES
A. BIOLOGIQUES
- Apprécier le retentissement de la maladie :
o Parfois anémie ferriprive ou inflammatoire, hyperleucocytose.
o Syndrome inflammatoire : VS →ccélérée, CRP +…
o Hypo albuminémie.
o Recherche d’→mibes à l→ p→r→sitologie des selles.
B. ENDOSCOPIQUES
- Montre les aspects caractéristiques :
o Aspect continu des lésions sans espace de muqueuse saine.
o Congestion, œdème, fr→gilité, →spect pétéchi→l, muqueuse qui pleure le s→ng.
o Ulcérations de taille et de forme variable, toujours sur muqueuse pathologique.
o Formes chroniques : microcolie, microrectie, pseudo polypes inflammatoires.
- Ev→lue l’extension topogr→phique des lésions.
- Apprécie la sévérité des lésions.
- Permet de faire des biopsies (DC histologique, dépistage de la dysplasie, du cancer..).
- Affirme l’→bsence de lésions ilé→les.
C. RADIOLOGIQUES
- ASP : élimine une complication (perforation, colectasie...).
- Lavement Baryté :
o Formes jeunes :
Aspect en timbre de poste, spiculaire ou en bouton de chemise.
Aspect granité, moucheté ou tigré du colon.
o Formes vieillies :
Aspect tubulé du colon.
Raccourcissement et rétrécissement du colon.
Images lacunaires en rapport avec les pseudo-polypes.
D. HISTOLOGIQUES
- Atteinte muqueuse prédominante (abrasion épithéliale, inflammation du chorion,
congestion vasculaire).
- Glandes altérées, distordues.
- Abcès intra cryptiques.
- Absence de follicule épithélioïde ou sarcoïdosique.
VI. EVOLUTION
- Par poussée entrecoupées de rémission (rarement d’un seul ten→nt).
- Vers les complications :
o Perforation colique.
o Sténoses coliques courtes (formes vieillies).
o Manifestations ano-périnéales rares.
o Hémorragies graves.
o Colectasie :
Favorisée par des médicaments tels les neuroleptiques, imodium ainsi que les
explorations RX ou endoscopiques.
Signes toxiques : fièvre, tachycardie, confusion
RX : dilatation du transverse sup à 7 cm
o Sténose courtes rares.
o Dégénérescence : plus la maladie est ancienne, plus les lésions sont étendues et plus le
risque de dégénérescence est important.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 175
1. Poussée sévère :
- Selles glairo-sanglantes sup à 6/j.
- T° sup à 38,5°.
- Tachycardie : pouls sup à 90 bat / min.
- VS sup à 30 mm la 1ère heure.
- Anémie : Hb inf à 10 g /100 ml ou chute sup à 25 %.
2. Poussée légère, minime :
- Selles glairo-sanglantes inf à 4/ j (faiblement sanglantes).
- Pas de fièvre.
- Pas de tachycardie.
- P→s d’→némie.
- VS inf à 30 mm la 1ère heure
3. Poussée modérée : intermédiaire
B. FORMES SELON LE TERRAIN
1. RCH chez l’enfant : rare, RSP parfois.
2. RCH chez la femme enceinte :
- Poussée possible en début de grossesse ou →près l’→ccouchement.
- Parfois ABRT, accouchement prématuré.
VIII. DIAGNOSTIC
A. DIAGNOSTIC POSITIF
1. Faisceaux d’arguments : Cl, RX, Endoscopique, et Histologique.
2. Pas de critères spécifiques, mais plutôt évocateurs :
- Diffusion de l→ m→l→die qui ne l→isse p→s d’interv→lle de muqueuse s→ine.
- L→ const→nce de l’→tteinte rect→le.
- L’évolution p→r poussées successives, et l’extension rétrogr→de du rectum vers le
caecum.
- L→ prépondér→nce de l’→tteinte muqueuse et sous muqueuse →lors que l→
musculeuse et la séreuse sont peu ou pas touchés.
B. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1. Colites infectieuses dans les formes initiales de la maladie.
2. Colite radique.
3. Crohn colique.
IX. TRAITEMENT
A. TRAITEMENT MEDICAL
1. Prise en charge psychologique.
2. Règles hygiéno-diététiques : Régime sans résidu au moment des poussées
3. Traitement symptomatique :
- Diarrhée : ralentisseur du transit (les opiacés peuvent déclencher un mégacolon
toxique.)
- Anémie : Traitement martial ou transfusion sanguine.
- Réhydratation hydro-électrolytique.
- Surinfection :
o Bactérienne : Antibiothérapie à large spectre
o Parasitaire : Métronidazole
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 176
- Corticoïdes :
o Per os : Prednisone , prednisolone.
o Lavement ou mousse rectale : Betnesol ,toxicortol.
o Parentérale : Hémissuccin→te d’hydrocortisone.
o Uniquement en TRT d’→tt→que à r→ison de 1 mg/kg/j.
- Immunosuppresseurs :
o Peu d’indic→tion d→ns l→ RCH.
o La ciclosporine IV a une place dans les formes sévères résistantes au
traitement corticoïde IV.
B. TRAITEMENT CHIRURGICAL
C. INDICATIONS THERAPEUTIQUES
1. Poussée mineure :
- Pentasa : 3 à 4 g / j pendant 4 à 6 semaines.
- Parfois corticoïdes per os.
2. Poussée modérée :
- RHD (règles hygiéno-diététiques).
- Corticoïdes per os et en lavements.
- Traitement d’entretien à vie (Més→l→sine).
3. Poussée sévère :
- « Schéma de TRUELOVE » pendant 5 à 7 jours
- Hospitalisation + Réanimations.
- Alimentation parentérale exclusive.
- Antibiothérapie à large spectre par voie parentérale.
- Corticothérapie parentérale: Hydrocortisone 200 à 400 mg/j
- Un lavement corticoïde par jour.
- Surveillance clinique et biologique + ASP par jour :
o Si →bsence d’→mélior→tion ou complic→tions : chirurgie.
o Si amélioration clinique et biologique : traitement poussée modérée.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 177
4. Formes rectale :
- Lavements ou suppo de pentasa ou de corticoïdes.
POINTS CLES
La rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI),
caractérisée par des poussées aiguës et des périodes de rémission. Comme son nom l'indique, la
maladie touche le rectum et le côlon.
Son incidence reste stable avec des différences raciales et ethniques. Bien que l'étiologie exacte reste
obscure, les progrès récents réalisés dans le domaine de la génétique et de l'immunologie
contribuent à une meilleure compréhension de la physiopathogénie des RCH et des MICI en
général.
La rupture de la balance entre la flore intestinale et la barrière muqueuse chez des patients
génétiquement susceptibles induit des anomalies immunorégulatrices entraînant l'inflammation
chronique de l'intestin. Les signes cliniques, endoscopiques et histologiques permettent de poser le
diagnostic et de mieux apprécier les signes de gravité pour entreprendre le traitement adéquat.
Le diagnostic de recto-colite hémorragique doit être évoqué devant toute diarrhée prolongée et tout
syndrome dysentérique, même a minima (évacuations glairo-hémorragiques accompagnant des
selles normales).
Les MICI avec lésions coliques anciennes et étendues peuvent se compliquer d’→dénoc→rcinome du
côlon (ce qui justifie une stratégie de dépistage spécifique).
Les principaux diagnostics différentiels des MICI sont les colites bactériennes et amibiennes.
Les complications locales et les manifestations extradigestives de la RCH sont présentées.
Le risque de cancer est élevé selon la durée de l'évolution et l'extension des lésions, ce qui implique
la prise des mesures adéquates de surveillance.
Le diagnostic différentiel avec la maladie de Crohn (MC) et les autres maladies coliques est exposé.
Le traitement médical et chirurgical est détaillé. La grossesse est déconseillée dans la RCH active ; et
en période de quiescence, elle est normale en dehors d'une discrète tendance à la prématurité.
Le diagnostic de RCH doit être posé sans retard chez l'enfant et mérite une attention particulière.
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Parmi ces propositions thérapeutiques, quelles sont celles qui sont définitivement curatives en
cas de RCH ?
A. Traitement corticoïde.
B. Résection colorectale + anastomose iléo-anale.
C. Ciclosporine IV.
D. Résection iléo-colique droite + anastomose termino-latérale.
E. Iléostomie définitive après coloprotectomie totale.
2. Sélectionnez parmi ces critères, ceux qui correspondent à une poussée sévère de RCH, selon les
critères de TRUELOVE et WITTS : (cochez les réponses justes)
A. Nombre de selles liquide supérieur à 06/J.
B. Pouls supérieur à 70 batt/mn.
C. Vs supérieur à 30 mm la 1ère heure.
D. Hb= 07 g/100ml
E. T°= 37 °C.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 178
5. Cochez parmi les affections suivantes celles qui sont des manifestations extra-intestinales de la
rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) :
A. Uvéite.
B. Erythème noueux.
C. Arthralgies.
D. Syndrome de Reynaud.
E. Cirrhose hépatique.
6. cochez parmi ces affections celles qui ne sont pas des manifestations extra intestinales de la
RCH :
A. Uvéite.
B. Erythème noueux.
C. Cirrhose.
D. Arthralgies.
E. Syndrome de Raynaud.
REPONSES
1. BE
2. ACD
3. BD
4. D
5. ABCD
6. C
7. B
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 179
PARASITOSES DIGESTIVES
LAMBLIASE, TAENIASIS, ASCARIDIOSE, OXYUROSE, AMOEBOSE
I. DEFINITION – GENERALITES
A. PARASITISME
1. Parasite
2. Protozoaires
3. Helminthes
B. MODE DE TRANSMISSION
1. Les formes infestantes libres
2. Problème de santé publique
C. PREVENTION
D. CLASSIFICATION DES PARASAITES
1. Parasites intestinaux
2. Parasites hépatobiliaires
E. POPULATION A RISQUE
II. OXYUROSE
A. AGENT CAUSAL
B. PHYSIOPATHOLOGIE
C. EPIDEMIOLOGIE
D. SIGNES CLINIQUES
E. DIAGNOSTIC
F. TRAITEMENT
III. ASCARIDIOSE
A. AGENT CAUSAL
B. PHYSIOPATHOLOGIE
C. DIAGNOSTIC
1. Primo invasion
2. Ph→se d’ét→t
3. Complications
D. DIAGNOSTIC POSITIF
E. TRAITEMENT
IV. TAENIASIS
A. AGENT CAUSAL
B. PHYSIOPATHOLOGIE
C. DIAGNOSTIC
1. Signes cliniques
2. Diagnostic positif
D. TRAITEMENT
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 180
V. LAMBLIASE ou GIARDIOSE
A. AGENT CAUSAL
B. PHYSIOPATHOLOGIE
C. DIAGNOSTIC
1. Signes cliniques
2. Diagnostic positif
D. TRAITEMENT
PARASITOSES DIGESTIVES
LAMBLIASE, TAENIASIS, ASCARIDIOSE, OXYUROSE, AMOEBOSE
I. DEFINITION – GENERALITES
A. PARASITISME
1. Parasite : org→nisme qui vit →ux dépends d’un hôte qui lui fournit un biotope ou des
éléments nutritifs nécessaires à sa survie.
Les conséquences sur l’hôte sont v→ri→bles et peuvent être p→rfois gr→ves.
2. Protozoaires : être unicellulaire doué de mouvements se déplace grâce aux plasmopodes
ou flagelles ou cils.
3. Helminthes: être pluricellulaire possède des tissus différenciés.
B. MODE DE TRANSMISSION
1. Les formes infestantes libres :
- Voie or→le douve.
- Voie sexuelle trichomon→s.
- Voie tr→nscut→née schistosomes.
- Voie →érienne micromycète.
2. Problème de santé publique :
- E→u souillée : réservoir des p→r→sites œufs, l→rves, ovocytes, spores.
- Pénétration par voie : Digestive ou transcutanée.
- Transmission directe ou indirecte (eau, aliments souillés).
C. PREVENTION +++
- Prévention individuelle et collective :
Hygiène +++
Sanitaires, eau potable, lavage des mains.
Hygiène alimentaire, surveillance vétérinaire.
2. Parasites hépatobiliaires :
E. POPULATION A RISQUE
- Personnel de laboratoire.
- Vétérinaires.
- Eboueurs.
- Hygiène défectueuse.
- Immunodéprimés.
II. OXYUROSE
A. AGENT CAUSAL
- Entérobus vermicularis
- Ver rond – nématode.
- Environ 1 cm de long.
B. PHYSIOPATHOLOGIE
- Migration nocturne de la femelle au niveau de la marge anale et ponte des œufs.
- Cont→min→tion hum→ine p→r ingestion des œufs.
- Auto-infestation fréquente.
D. SIGNES CLINIQUES
- Prurit anal ++.
- Vulvo-vaginite (petite fille).
- Troubles du sommeil.
E. DIAGNOSTIC
- Hyper éosinophilie inconstante.
- Vers adultes dans les selles ou la marge anale.
- Scotch test: œufs.
F. TRAITEMENT
- Flubendazole (Fluvermal ®) : 1 cp en 1 Prise Ou Pyrantel : (combantrin ®)
- 2ème cure : 15ème jour
- Traitement préventif :
o Mesures d’hygiène (H→bit – Literie).
o Couper les ongles.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 183
III. ASCARIDIOSE
A. AGENT CAUSAL
- Ascaris lumbricoïde
- Vers rond.
- Environ 20 cm de long.
B. PHYSIOPATHOLOGIE (Fig 2)
- Cont→min→tion hum→ine p→r ingestion d’e→u ou →liments souillés conten→nt les œufs.
- Les l→rves sont libérées →u nive→u de l’intestin grêle puis tr→versent l→ p→roi digestive
vers les organes (Poumons++).
C. DIAGNOSTIC
1. Primo invasion :
- Syndrome de Loeffler : Fièvre – dyspnée –Toux
- Hyper éosinophilie
2. Phase d’état :
- Troubles digestifs non spécifiques : Nausées, vomissements, diarrhée, douleurs
abdominales.
- Rejet spontané de vers adultes : dans les selles et vomissements.
3. Complications possibles si infestation massive : appendicite, angiocholite, occlusion,
perforation.
D. DIAGNOSTIC POSITIF
- Hyper éosinophilie : inconstante.
- Ex→men p→r→sitologique des selles: œufs.
E. TRAITEMENT
- Albendazole. Zentel®
- Flubendazole Fluvermal®
1 cp (100mg) matin et soir Pendant 03 jours.
IV. TAENIASIS
A. AGENT CAUSAL
- Taenia saginata (vi→nde de bœuf).
- Taenia solium (viande de Porc).
- Plusieurs mètres de long.
B. PHYSIOPATHOLOGIE
- Contamination humaine par ingestion de viande parasitée mal cuite ou crue.
- Tête ou scolex se fixe →u nive→u de l→ muqueuse de l’intestin grêle.
- Les derniers →nne→ux se dét→chent et libèrent les œufs d→ns le milieu extérieur.
C. DIAGNOSTIC
1. Signes cliniques :
- Asymptomatique.
- Troubles digestifs aspécifiques:
o Douleurs abdominales.
o Anorexie ou boulimie.
2. Diagnostic positif :
- Éosinophilie modérée.
- P→r→sitologie des selles : œufs ou Anne→ux.
D. TRAITEMENT
- Niclosamide (tredemine ®) : 2 g
- Praziquantel (biltricide ®) 10 mg/kg
V. LAMBLIASE : GIARDIOSE
A. AGENT CAUSAL
- Giardia duodénalis
- 10 à 20 µ de long.
B. PHYSIOPATHOLOGIE
- Forme végétative très mobile, se multiplie à la surface de la muqueuse duodéno-
jéjunale.
- Contamination directe : les mains souillées.
- Indirecte : l’→liment→tion et l’e→u.
C. DIAGNOSTIC
1. Signes cliniques :
- presque toujours asymptomatiques.
- tableau digestif banal.
- par syndrome de malabsorption intestinale.
2. Diagnostic positif :
- Examen direct selles ou liquide duodénal : formes végétatives.
- Examen souvent négatif : recherche du parasite sur biopsies duodénales.
D. TRAITEMENT
- Métronid→zole : 02 cures à 15 jours d’interv→lle.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 185
B. EPIDEMIOLOGIE
- Transmission indirecte féco-or→le p→r l’e→u et les aliments ou manu portée.
- Sévit dans les régions humides et chaudes (Asie, Amérique latine, Afrique tropicale).
- Pathologie de retour des voyages +++.
C. PARASITOLOGIE
1. Le parasite :
- L’→mibe est un protozoaire qui fait partie de la classe des « Rhizopodes ».
- Trois genres peuvent infester l’homme :
o La forme pathogène : Entamoeba histolytica.
o Les amibes commensales du tube digestif
Entamoeba coli
Entamoeba dispar
Ces deux dernières ne provoquent pas de maladie.
2. La morphologie :
- Ses c→r→ctères morphologiques permettent de l→ distinguer d’→utres →mibes de l’homme
non pathogènes : Entameoba dispar & Entameoba coli
a. La forme végétative : ou Hématophage
o Taille 20 à 40 µm.
o Avec pseudopodes qui lui permettent de se déplacer.
o Respons→ble des ulcér→tions de l→ p→roi colique et de l’env→hissement p→riét→l.
b. La forme kystique : les kystes
o Taille 10 à 15 µm de diamètre.
o Entourés d’une coque ép→isse.
o Éliminés dans les selles de malades et de porteurs sains.
o Très résist→nts d→ns le milieu extérieur c’est l→ forme de dissémin→tion du
parasite.
D. PHYSIOPATHOLOGIE
1. Dans les infections « asymptomatiques » :
L’→mibe se nourrit de b→ctéries et de nourriture présente d→ns l’intestin..
L’→mibe peut →insi sévir d→ns « la lumière colique ».
La muqueuse colique est alors protégée par la couche de « Mucus » qui tapisse sa surface.
2. L’amibiase « Maladie » :
Se produit qu→nd l’→mibe entre en « contact » avec les cellules de la paroi intestinale.
L’→mibe v→ secréter des « substances toxiques » et des « enzymes » qui vont détruire la
membr→ne des cellules d’où lésions de l→ p→roi muqueuse et form→tion d’ulcér→tions dites en
« bouton de chemise », et d’abcès coliques.
La localisation extra « colique » est la plus fréquente.
Il existe une possibilité de mét→st→ses s→nguines et ou lymph→tiques à p→rtir d’→bcès
coliques réalisant les localisations extra coliques (foie – poumon – cerve→u ….).
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 186
E. DIAGNOSTIC
AMIBIASE INTESTINALE -----------------------------------------------------------------------
1. Diagnostic positif :
a. Amibiase infestation :
- Asymptomatique
- Diagnostic : examen parasitologique des selles.
- EPS : impossible de différencier E. Dispar non pathogène de E.hisologytica
pathogène.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 187
b. Amoebose intestinale :
- Tableau : colite amibienne aigue : dysentérie amibienne.
- Forme sub- aigue : diarrhée modérée.
-Forme compliquée :
o Amoebome
o Colite nécrosante maligne.
o Amoebose extra intestinale.
- Examens complémentaires :
o Examens parasitologiques des selles :
Fraichement émises, (03 examens successifs).
o Rectoscopie : ulcér→tions en coup d’ongles ou →bcès en bouton de chemise.
2. Diagnostic différentiel :
- Autres colites parasitaires.
- Colites infectieuses (fièvre).
- Colites cryptogénétiques.
- RCH : Recto colite ulcéro hémorragique +++
3. Traitement :
- Amoebicides tissulaires et de contact :
o Hydroxyquinoleïne (intétrix).
o Métronidazole – Flaxyl ®
o 500mg, 3 fois par jour pendant 5 jours.
o Tinidazole (Fasigyne, fagyx ) : 2g en 1 seule prise.
Remarque :
POINTS CLES
D→ns les p→ys développés, le di→gnostic d’une forme chronique de gi→rdiose doit faire chercher un
déficit immunitaire.
Le risque d’infection p→r Taenia saginata peut être prévenu p→r l→ cuisson de l→ vi→nde de bœuf.
L’→sc→ridiose peut se m→nifester p→r des signes de migr→tion l→rv→ire (syndrome de Loeffler) ou des
signes d’obstruction biliaire, pancréatique ou intestinale par les vers adultes.
L’oxyurose est très rép→ndue d→ns les f→milles et les collectivités. Le di→gnostic est posé p→r
l’observ→tion de vers femelles bl→ncs et mobiles sur les selles ou p→r le Scotch® test (les œufs sont
reconnus au microscope).
Lorsqu’un c→s d’oxyurose survient, il est conseillé de tr→iter simult→nément l’entour→ge. Le
traitement doit être répété 2 à 3 semaines plus tard.
L’→mibe non p→thogène Entamoeba dispar, dont la forme kystique ne peut pas être distinguée
morphologiquement de celle d’Entamoeba histolytica, est majoritaire dans le monde.
L→ mise en évidence de formes végét→tives mobiles d’Entamoeba histolytica étant rare au cours des
diarrhées et colites possiblement amibiennes (migrants, voyage en zone endémique, diarrhée au
retour du voyage), il est licite de proposer dans ces contextes un traitement probabiliste par
nitroimidazolés.
L’→mibi→se hép→tique ne s’→ccomp→gne p→s d’hyperéosinophilie.
Le di→gnostic d’→bcès →mibien du foie repose le plus souvent sur l’→ssoci→tion des données de
l’échogr→phie du foie, le contexte et une sérologie →mibienne positive.
AUTO-EVALUATION : QCM
1. Le prurit anal est un signe majeur au cours d’une de ces parasitoses intestinales, laquelle ?
A. Ascardiose.
B. Taeniasis à taenia solium.
C. Taeniasis à taenia saginata.
D. Oxyurose.
E. Trichocéphalose.
2. Au cours d’une amibiase colique les signes cliniques retrouvés sont : (cochez la ou les réponses
fausses)
A. Une hépatomégalie avec ictère.
B. Une diarrhée chronique avec syndrome de malabsorption.
C. Une diarrhée glairo-sanglante avec syndrome rectal.
D. Des rectorragies.
E. Une masse dure au toucher rectal.
3. La primo invasion au cours de l’ascaridiose peut se manifester par le «Syndrome de loeffler » qui
associe : (cochez la réponse juste)
A. Diarrhée glairo sanglante, épreintes et ténesmes.
B. Fièvre, dyspnée et toux.
C. Diarrhée glairo sanglante et toux.
D. Toux, hémoptysie et abcès pulmonaire.
E. Troubles digestifs non spécifiques.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 189
10. Le tableau clinique typique d’une amibiase intestinale est caractérisé par : (cochez la réponse
juste)
A. Rectorragies massives avec selles afécales.
B. Diarrhée chronique liquidienne avec stéatorrhée.
C. Syndrome dysentérique aigue dominé par une diarrhée glairo-sanglante.
D. Diarrhée glairo-sanglante associée à un syndrome infectieux sévère.
E. Diarrhée glairo-sanglante associée à un amaigrissement important.
11. Au cours de l’amibiase intestinale, l’infection peut persister asymptomatique sur le plan
clinique : (cochez la réponse juste)
A. Pendant plusieurs semaines.
B. Pendant une semaine.
C. Pendant plusieurs jours.
D. Pendant plusieurs mois.
E. Pendant une année et plus.
12. Au cours d’une rectosegmoïdoscopie pour amibiase colique, les signes endoscopiques sont :
(cochez la réponse juste)
A. Une formation-ulcéro-bourgeonnante.
B. Des ulcérations creusantes à fond jaunâtre.
C. Une ulcér→tion en coup d’ongle s→ns esp→ce de muqueuse s→ine.
D. Des ulcér→tions en coup d’ongle →vec esp→ce de muqueuse saine.
E. Une sténose colique.
REPONSES
1. D
2. ABDE
3. B
4. B
5. B
6. B
7. B
8. A
9. D
10. C
11. E
12. C
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 191
DIVERTICULOSE COLIQUE
PLAN DU COURS
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
III. PHYSIOPATHOLOGIE
IV. CLINIQUE
A. FORME ASYMPTOMATIQUE
B. FORME SYMPTOMATIQUE
C. FORMES COMPLIQUEES
1. Diverticulite
2. Occlusion colique par sténose sigmoïdienne
3. Abcès périsigmoïdien
4. Péritonite généralisée
5. Hémorragie diverticulaire
6. Fistules
V. DIAGNOSTIC POSITIF (MORPHOLOGIQUE)
A. LAVEMENTS AUX PRODUITS HYDROSOLUBLES
B. ECHOGRAPHIE ABDOMINALE ET SCANNER
C. COLOSCOPIE ET RECTOSIGMOIDOSCOPIE
VI. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
A. SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE
B. AUTRES CAUSES D’OCCLUSION
C. COLITES INFLAMMATOIRES
D. HEMORRAGIES DIGESTIVES BASSES
VII. EVOLUTION
VIII. TRAITEMENT
A. BUT
B. AUTRES COMPLICATIONS
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 192
DIVERTICULOSE COLIQUE
I. DEFINITION
- Les diverticules coliques : hernies de la muqueuse colique à travers la paroi musculaire,
essentiellement au niveau des zones de pénétration des vaisseaux coliques (points de
faiblesse), mesurant : 5 à 10 mm.
- La diverticulose colique (DC) :
o C’est l→ présence de plusieurs diverticules.
o Anomalie anatomique acquise.
o Prédomine au niveau du sigmoïde.
- La maladie diverticulaire : c’est l→ diverticulose colique et ses complic→tions (diverticulite,
hémorr→gie…)
II. EPIDEMIOLOGIE
- Age : rare avant 30 ans, surtout plus de 50-70 →ns. (Prév→lence →ugmente →vec l’âge).
- Sexe ratio= 1
- Il n’y’→ p→s de rel→tion entre TFI (troubles fonctionnels intestinaux) et DC, ni entre les
diverticules d’→utres org→nes.
III. PHYSIOPATHOLOGIE
- L→ p→thogénie de l→ diverticulose colique est directement liée à l’âge et à une consomm→tion
insuffisante en fibres.
- Facteurs favorisants :
o Age : la dégénérescence du tissu conjonctif affaiblit les parois musculaires coliques
d’où constitution du diverticule (→nom→lies du coll→gène et de l’él→stine).
o Consommation insuffisante en fibres : augmente la pression intraluminale du colon
→insi que l’excès en sucres (pouss→nt l→ muqueuse dans la musculeuse dans les zones
de faiblesse) et favoriseraient la survenue du diverticule.
IV. CLINIQUE
A. FORME ASYMPTOMATIQUE
- L→ plus fréquente, de découverte fortuite →u décours d’une endoscopie, l→vement b→ryté,
scanner abdominal.
B. FORME SYMPTOMATIQUE
- Douleurs →bdomin→les intermittentes, soul→gées p→r l→ déféc→tion ou l’émission de g→z.
- Troubles du transit : constipation ++
- Interrogatoire : prise de médicaments diverticulo-toxiques : opiacés – AINS –
anticholinergiques – corticoïdes (risque d’hémorr→gie diverticul→ire ou perfor→tion).
C. FORMES COMPLIQUEES
1. Diverticulite :
- Complication la plus fréquente, révèle la DC dans 50 % des cas et elle est due à
l’infl→mm→tion d’un diverticule : c→usée p→r l’érosion muqueuse du diverticule
par un stercolithe, avec rupture de la barrière épithéliale digestive.
- SF : douleur de la FIG continue + fièvre + constipation majorée avec empâtement
ou défense de la FIG.
- Hyperleucocytose et syndrome inflammatoire.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 193
3. Abcès périsigmoïdien :
- TRT : drainage par voie scannoguidée ou trt médical seul, sinon chirurgie en cas
d’échec.
4. Péritonite généralisée :
- inaugurale ou par rupture d’→bcès. TRT : chirurgie.
5. Hémorragie diverticulaire :
- Elle est d’origine →rtérielle p→r →mincissement de l→ médi→ des v→isse→ux près des
diverticules coliques.
- Saignement cesse spontanément dans 80 % des cas mais le taux de récidive est de
50%.
- Le diagnostic est un di→gnostic d’exclusion : aucune autre lésion hémorragique
n’est retrouvée.
- TRT : chirurgie soit une colectomie segmentaire après avoir localisé le site
hémorragique.
6. Fistules :
- Second→ires →u dr→in→ge d’un →bcès ou d’une diverticulite d→ns un org→ne de
voisinage : fistule colovésicale++, cliniquement des infections urinaires
récidivantes à germes digestifs, parfois pneumaturie, fécalurie.
- TDM : air dans la vessie.
- TRT : résection sigmoïdienne avec fermeture de la fistule.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 194
VII. EVOLUTION
- Soit régression avec survenue de nouvelles poussées, ou :
- Form→tion d’un →bcès péri sigmoïdien, péritonite, fistule, subocclusion par sténose du
sigmoïde.
VIII. TRAITEMENT
A. BUT : prévenir les complications
1. Forme asymptomatique : règles hygiéno-diététiques : enrichissement du régime en
fibres (fruits – légumes verts – céréales – son de blé).
2. Activité physique.
3. Constipation : laxatifs osmotiques
4. Douleurs abdominales : antispasmodiques – pansements intestinaux.
5. Diverticulite : antibiothérapie (métronidazole + pénicilline A ou céphalosporine).
POINTS CLES
En cas de diverticulite compliquée d’→bcès, péritonite, ou fistule, l→ prise en ch→rge est conditionnée
p→r l’ét→t génér→l du p→tient et p→r l→ gr→vité de l’infection péritoné→le.
Quand un abcès est accessible et mesure plus de 5 cm, il doit être drainé par voie radiologique.
L’indic→tion d’un tr→itement chirurgic→l prophyl→ctique →près une poussée n’est p→s systém→tique et
se discute en fonction du terrain et de la présentation anatomique de la poussée (forme compliquée
ou non).
Le traitement prophylactique chirurgical consiste en une résection sigmoïdienne emportant la
charnière recto-sigmoïdienne, au mieux réalisée sous laparoscopie.
En c→s d’hémorr→gie sévère diverticul→ire, l’hémost→se, si elle est impossible ou ineffic→ce →u cours
d’une coloscopie, nécessite p→rfois de ré→liser une colectomie d’hémost→se.
1. Parmi les complications de la diverticulose colique, une seule est fausse, laquelle ?
A. Les rectorragies.
B. Les fistules abdominales.
C. Les occlusions coliques.
D. Les diverticulites.
E. Les vomissements.
2. La diverticulose colique est caractérisée par les éléments suivants : (cochez les réponses justes)
A. Fréquente chez le sujet âgé.
B. Prédomine au niveau du sigmoïde.
C. Liée →ux →nom→lies du coll→gène et de l’él→stine.
D. Exacerbée par les corticoïdes.
E. Est une affection auto-immune.
3. L’aspect endoscopique de la diverticulose colique non compliquée est : (cochez la réponse juste)
A. Orifice(s) herniaire(s) de la paroi colique.
B. Formation polyploïde
C. Ulcérations aphtoides
D. Erythème diffus.
E. Sténose colique.
8. Quels sont les facteurs de risque de la diverticulose colique : (cochez la ou les réponses justes)
A. Age supérieur à 50 ans.
B. Alimentation pauvre en fibres.
C. Constipation chronique.
D. Prise prolongée des AINS.
E. Tabagisme.
9. La gravité des diverticules du sigmoïde est liée au fait qu’ils peuvent se compliquer :
A. De cancérisation.
B. De péritonite par perforation.
C. D’occlusion p→r sténose colique.
D. De diarrhée chronique.
E. D’infection loco-régionale.
10. Les facteurs étiopathogéniques de la diverticulose colique sont : (cochez les réponses justes)
A. L’âge.
B. Anom→lie de coll→gène et d’él→stine.
C. Troubles moteurs coliques.
D. Hypersensibilité viscérale à la distension.
E. Consommation insuffisante en fibres alimentaires.
11. La diverticulose colique compliquée se manifeste cliniquement par : (cochez les réponses juste)
A. Des rectorragies.
B. Des douleurs de la fosse iliaque droite.
C. Une diarrhée.
D. Un syndrome infectieux.
E. Des vomissements.
12. Le diagnostic de la diverticulose colique est porté facilement sur les examens morphologiques
suivants : (cochez les réponses justes)
A. Le scanner abdominal.
B. La coloscopie.
C. L’→bdomen s→ns prép→r→tion (ASP)
D. Le lavement baryté aux produits hydrosolubles.
E. Le transit du grêle.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 197
13. La diverticulose colique est caractérisée par les éléments suivants : (cochez les réponses justes)
A. C’est une →ffection du sujet jeune.
B. Causée par une dégénérescence du tissu conjonctif de la paroi colique.
C. Se manifestant par des douleurs abdominales et une constipation.
D. Pouvant être révélée par une complication chirurgicale.
E. Ne dégénère jamais.
14. Les signes radiologiques et endoscopiques de la diverticulose colique sont : (cochez les réponses
justes)
A. Im→ges d’→ddition prédominant au sigmoïde.
B. Images de soustraction coliques.
C. Orifices diverticulaires colique à la rectosegmoïdoscopie.
D. Ulcérations coliques.
E. Polypose colique.
REPONSES
1. E
2. ABCD
3. A
4. ABCE
5. AB
6. ABC
7. ABCD
8. ABCD
9. BCE
10. ABE
11. AD
12. ABD
13. BCDE
14. AC
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 198
CANCERS COLORECTAUX
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
CANCERS COLORECTAUX
I. INTRODUCTION
Les cancers colo-rectaux (CCR) se placent au premier rang de la pathologie cancéreuse en France
pour les deux sexes confondus. On estime qu’il y → ch→que →nnée à 38 000 nouve→ux c→s et qu’un
français sur 20 à 25 sera atteint de ce cancer dans sa vie (60% de cancer du côlon – 40% de cancer
du rectum). La mortalité est de 16 000 morts par an. Le cancer colo-rectal est donc non
seulement un cancer fréquent mais un cancer grave ; le taux de survie à 5 ans atteint 50%, tous
stades confondus au moment du diagnostic.
B. DIAGNOSTIC
La coloscopie permet de découvrir la tumeur et de la biopser. On doit rechercher en
même temps l’existence de polypes ou d’→utres c→ncers sur le reste du recto-côlon
(néoplasies synchrones).
La tumeur peut être végétante, infiltrante ou ulcérée. Le plus souvent elle est végétante.
Histologiquement, il s’→git d→ns plus de 80 % des c→s d’→dénoc→rcinomes Lieberkhuniens
typiques différenciés ou indifférenciés ; dans 10 à 20% des cas de carcinomes colloïdes ou
de carcinomes anaplasiques. En cas de sténose infranchissable, la coloscopie sera refaite en
post- opératoire sur le côlon restant après exérèse segmentaire.
C. BILAN D’EXTENSION
Le bil→n d’extension ne comporte qu’une
radio-pulmonaire, une échographie hépatique
(très performante pour la recherche des
mét→st→ses) et d’une TDM abdominale.
L’extension et l→ cl→ssific→tion ne seront
précises qu’→près l’intervention chirurgic→le
de la pièce opératoire comportant en
particulier une étude précise de tous les
ganglions, facteurs de pronostic essentiels. La
classification TNM doit être utilisée.
Schéma : classification TNM
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 200
D. TRAITEMENT
1. Traitement curatif
Il est essentiellement chirurgical (hémicolectomie droite ou gauche ou résection) :
l’import→nce de l→ résection est fonction de l→ v→scul→ris→tion colique ; le drainage
g→nglionn→ire du territoire s’effectue le long de l→ v→scul→ris→tion. Le rôle bénéfique sur
la survie de la chimiothérapie adjuvante a été démontrée (5 FU- acide folinique) au
stade N1 ou N2. Le bénéfice n’est p→s cl→irement démontré d→ns les st→des N0.
La surveillance doit être stricte : coloscopie 3 ans après intervention puis tous les 5 ans
afin de détecter un cancer métachrone ou des polypes adénomateux (risque individuel).
L’échogr→phie hép→tique tous les trois mois surtout les 3 premières →nnées, tous les six
mois ensuite pend→nt 5 →ns. L’→pp→rition de mét→st→ses hép→tiques, quel que soit le
moment de l’évolution (syndrome ou mét→chrone) peut permettre un tr→itement
curatif dans la mesure où les métastases sont limitées ; elles peuvent bénéficier d’un
traitement chirurgical curateur (discussion multidisciplinaire indispensable) précédé
et/ou suivi de chimiothérapie.
2. Traitement palliatif
Exérèse palliative de la tumeur ; traitement par prothèse intra-luminale en cas de
contre indication chirurgicale - l→ser ou pl→sm→ d’→rgon pour destruction loc→le en c→s
de sténose. La chimiothérapie : 5 FU-acide folinique : ce traitement en association avec
de nouvelles drogues Irinotekan ou Oxaliplatine augmente la survie et améliore la
qualité de vie de façon nette. Elle permet parfois un traitement chirurgical des
métastases après régression partielle.
B. DIAGNOSTIC
- L’endoscopie : c’est le moyen diagnostique : la rectoscopie au tube rigide est nécessaire mais ne
dispense pas de la fibroscopie colique totale. La rectoscopie permet de calculer la distance précise
à l→ m→rge →n→le pour poser l’indic→tion thér→peutique. La coloscopie permet de dépister un
cancer ou un polype synchrone.
C. BILAN D’EXTENSION
- Il doit comporter, outre les explorations effectuées pour le côlon, un scanner abdomino- pelvien
ou une IRM pelvienne et une écho-endoscopie endo-rectale permet d’ex→miner l’extension intr→-
p→riét→le, l’extension →ux org→nes de voisin→ge et →ux g→nglions périrectaux (l’écho-endoscopie
est surtout utile pour étudier l’extension des tumeurs de petite t→ille). Ce bilan permet de juger
de l→ nécessité ou non d’une r→diothérapie néo-adjuvante (tumeur T3 ou tout T N+).
D. TRAITEMENT
1. Traitement curatif
- Ce traitement est chirurgical : résection large, résection également du mésorectum.
2. Traitement néo-adjuvant
- Il comporte la radiothérapie pré-opératoire potentialisée par le 5-FU pour les tumeurs T3 ou
tout T N+. La finalité de ce traitement est de diminuer la fréquence des récidives loco-
région→les inv→lid→ntes et d’→ugmenter l→ survie, ce qui est m→inten→nt démontré.
- L’→ssoci→tion r→diothér→pie + chimiothér→pie chez des p→tients à risque élevé de récidives est en
cours d’étude.
- Pour l’inst→nt, le tr→itement →djuv→nt n’→ p→s de bénéfice démontré.
3. Traitement palliatif
- Comme dans le cancer du côlon, il peut bénéficier à des patients ne pouvant être traités de façon
cur→tive : dériv→tion chirurgic→le →vec colostomie (éviter l’occlusion), radiothérapie externe,
traitement laser selon les cas particuliers. La chimiothérapie est identique à celle du cancer du
côlon.
POINTS CLES
Avec près de 40 000 nouveaux cas par an en France, il s'agit avec le cancer du sein, du cancer le
plus fréquent en occident.
Le diagnostic doit être le plus précoce possible mais les signes cliniques sont souvent tardifs.
Le pronostic s'est amélioré avec les progrès de la chirurgie, de la chimiothérapie adjuvante et
palliative ainsi que de la radiothérapie dans les cancers du rectum.
Le stade métastatique est encore parfois accessible à une thérapeutique curative.
La polypectomie des adénomes diminue la prévalence et l’incidence.
La prévention et le dépistage de masse sont possibles : la plus grande attention doit être accordée
aux cas familiaux.
Le c→ncer colorect→l (CCR) représente 25 % de l’ensemble des c→ncers digestifs.
Le cancer du côlon représente 65 % des CCR. 60 à 80 % des CCR résultent de la transformation
d’une tumeur épithéli→le bénigne, le poly→dénome.
L’immense m→jorité des CCR sont des →dénoc→rcinomes.
L→ coloscopie est l’ex→men de référence :
o Elle permet de visualiser la tumeur et de faire des prélèvements biopsiques pour une
étude histologique qui donnera le diagnostic de certitude,
o Elle recherche des polypes associés (15 à 30 %) ou un cancer synchrone (5 %),
o Elle permet le traitement par exérèse endoscopique des adénomes.
Une échographie abdominale (hépatique) et une radiographie thoracique sont toujours demandées
pour rechercher des métastases.
Le pronostic global du cancer du côlon est mauvais, avec un taux de survie à 5ans de 35 à 50 %.
Le traitement chirurgical est la seule thérapeutique capable de guérir ce cancer.
La surveillance →près exérèse cur→tive d’un c→ncer du côlon → pour objectif d’→ugmenter l→ survie :
o P→r l→ recherche d’→dénomes ou de c→ncer mét→chrone.
o Par le dépistage de récidives (métastatiques ou loco-régionales) à un stade précoce
permettant une deuxième résection à visée curative.
Les cancers du rectum représentent environ 35 % des cancers colorectaux.
Le risque apparaît vers 45 ans pour les formes sporadiques et croît régulièrement →vec l’âge.
L’incidence m→xim→le se situe entre 50 et 70 →ns.
Le toucher rectal permet de faire le diagnostic dans les formes basses (<10 cm).
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 203
Le di→gnostic de rectorr→gies d’origine hémorroïd→ire peut être posé →près élimin→tion du diagnostic
de tumeur colorectale.
L’extension loc→le est →ppréciée p→r le toucher rect→l : h→uteur p→r rapport au sphincter, volume de la
tumeur et caractère plus ou moins circonférentiel, extension vers le vagin, la prostate, le sacrum.
L’échoendoscopie rect→le permet ég→lement d’→pprécier précisément l’extension pariétale et de
rechercher des adénopathies juxta-tumorales.
L→ tomodensitométrie est utile pour →pprécier l’extension des grosses tumeurs lorsque
l’échoendoscopie rect→le est impossible.
Une échographie hépatique et une radiographie thoracique sont toujours demandées pour
rechercher des métastases.
La radiothérapie (préopératoire) constitue un élément essentiel du traitement local des cancers
rectaux.
REPONSES
1. CE
2. ABE
3. ABD
4. ABC
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 205
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION
II. CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DU S.I.I.
A. CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DU S.I.I. SELON CR II
B. CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DE ROME III
IV. AU TOTAL
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 206
I. INTRODUCTION
- Le diagnostic médical traditionnel repose sur la mise en évidence d’anomalies objectives d’ordre
anatomique ou physiologique.
- D→ns les troubles fonctionnels digestifs il n’y → pas de marqueurs anatomiques, biologiques ou
physiologiques, pourtant les maladies sont là, les patients en souffrent. Il a donc été nécessaire de
développer des méthodes alternatives pour identifier ces désordres.
- Le dg de TFI a d’abord été un diagnostic d’élimination.
- On a ensuite développé des critères de diagnostic positif basé sur des symptômes cliniques. Sachant
que pour chaque désordre intestinal il existe un groupe de symptômes qui demeure constant et
qui est fortement évocateur de la pathologie.
- Ambition de ces critères = être suffisamment précis, utilisables, caractéristiques et discriminants pour
permettre au praticien de se dispenser, dans la majorité des cas, des explorations complémentaires.
o 1ère description clinique : Powell R (1818).
o Howship J (1830) spasmes coliques.
o Cumming W (1849)=troubles du transit intermittents inexplicables; notion de dg positif
basé sur des symptômes.
o Résultats :
- SII avec diarrhée prédominante :
1 critère ou plus parmi 2,4,6; pas de 1,3 ou 5 ou ≥2 , de 2,4,6 +1 de 1,3 ou 5
- SII avec constipation prédominante :
a. critère ou plus parmi 1,3,5; pas de 2,4,6, ou ≥2 de 1,3,5 +1 de 2,4 ou 6
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 207
o Classification de Rome II
- Complexe
- Classification incomplète : « vraie vie »: SII avec alternance de
constipation/diarrhée
- Pas suffisamment spécifique : ne permet pas de discuter, d’éliminer f→usses
diarrhées du constipé, constipation fonctionnelle et ne tient pas compte des
troubles des états de «pseudodiarrhée» de sujets normaux ou constipés et des
troubles de la défécation au cours de la diarrhée.
- Chevauchements possible →vec d’→utres TFI.
IV. AU TOTAL
- Critères de Rome III différent des critères de Rome II surtout par :
1. Durée d’évolution des symptômes plus courte.
2. Détermination des sous groupes plus complexe b→sée sur l’→spect des selles.
3. Difficulté d’utilis→tion (médecins/m→l→de).
4. Possibilité de surévaluation du SII.
POINTS CLES
Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie gastro-intestinale caractérisée par des douleurs
ou un inconfort abdominaux chroniques et un transit irrégulier, sans mise en évidence d’une c→use
organique.
Récemment les critères de Rome, une classification des maladies gastro-intestinales fonctionnelles,
ont été →d→ptés à l’enf→nce et à l’→dolescence.
La prévalence du SII se situe entre 5 et 15%. Seuls 10–30% des malades sollicitent le médecin.
En l’→bsence de symptômes alarmants ou de diarrhée chronique, des recherches diagnostiques de
base sont suffisantes.
Etiologie et pathogénèse ne sont p→s cl→ires. À côté d’→utres f→cteurs, un trouble de la motilité et une
hypersensibilité viscérales jouent probablement un rôle.
Le traitement est symptomatique et doit être adapté à chaque patient.
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 209
1. Les critères diagnostic cliniques du syndrome de l’intestin irritable sont appelés : (cochez la
réponse juste)
A. De Berlin.
B. De Rome.
C. De Maëstricht.
D. De Ranson.
E. De San Francisco.
3. Sur le plan physiopathologique d’un syndrome de l’intestin irritable plusieurs facteurs sont
incriminés : (cochez la ou les réponses fausses)
A. La sérotonine.
B. La stimulation virale.
C. L’→liment→tion.
D. La génétique.
E. L’→uto-immunité.
6. Lors des troubles fonctionnels intestinaux, les critères de Rome III se sont déroulés en : (cochez
la réponse juste)
A. 1966
B. 1998
C. 2005
D. 2006
E. 2011
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 210
7. sur le plan physiopathologique, le syndrome de l’intestin irritable est caractérisé par : (coucher
les réponses justes)
A. Anomalies motrices
B. Anomalies sensitives.
C. Stress psychologique.
D. Anomalies inflammatoires.
E. Neuromédiateurs.
REPONSES
1. B
2. D
3. CDE
4. D
5. ABD
6. D
7. ABCE
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 211
PLAN DU COURS
I. RAPPEL ANATOMIQUE
III. ENTEROCOLITES
A. VIRALES
B. BACTERIENS
C. PARASITAIRE
B. TUMEURS MALIGNES
1. Adénocarcinomes
2. les tumeurs stromales
3. les lymphomes : T OU B
4. tumeurs carcinoïdes
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 212
I. RAPPEL ANATOMIQUE
- L’intestin grêle mesure environ 6 mètres de long chez l’→dulte et le colon environ 1,5m.
- Le colon comporte différents segments à savoir : caecum, colon ascendant, colon descendant et le
colon transverse.
- Le rectum mesure environ 1,5m de long.
- Microscopie :
o Atteinte transmurale
o Granulome épithélioïde
o Ulcération Fissuraire
o Œdème
o Hyperplasie lymphoïde transmurale
2. Polypes hamartomateux :
a. Polype juvénile :
Ce sont de nombreuses gl→ndes dil→tées kystiques →u sein d’un tissu conjonctif
abondant.
b. Polype de PEUTZ-JEGHERS :
Ce sont des axes conjonctifs arborescents et de fibres musculaires lisses avec
un épithélium riche en cellules caliciformes.
3. Polypes inflammatoires
4. Polypes lymphoïdes
B. TUMEURS MALIGNES
1. Adénocarcinomes :
- Macroscopie : forme bourgeonnante, f. ulcérée, f. infiltrante.
- Microscopie : pouvant être bien, moyen, peu ou indifférencié.
2. tumeurs carcinoïdes :
- Macroscopie : il s’→git d’une Tm bourgeonn→nte ou d’un petit Polyp
- Microscopie :
o Tm infiltrante et métastatique
o Faites de cellules disposées en cordons, massifs
o En travées ou en structures acineuses
o Stroma fibrohylain
o À point de départ sous muqueuse
o Immunohistochimie : chromogramine A +, Synaptophysine +
3. les lymphomes : T OU B
CHAPITRE II : INTESTIN GRELE – COLON – RECTUM | 214
1. Parmi les signes histopathologiques de la maladie cœliaque dans sa forme atypique, lequel doit-
on rechercher en 1er lieu :
A. Un rapport V/C diminué.
B. Une hyperplasie des cryptes.
C. Un chorion très inflammatoire.
D. Une lymphocytose intra épithéliale supérieure à 30 %.
E. Une membrane basale épaissie.
2. Les métastases des tumeurs neuroendocriniennes malignes digestives sont : (cochez la ou les
réponses justes)
A. Souvent hépatiques et ganglionnaires.
B. Plus volumineuses que la tumeur mère.
C. Kystiques et noirâtres.
D. Parfois révélatrices de la maladie.
E. Tardives et rares.
3. Tous ces signes histologiques sont rencontrés dans la maladie de Crohn sauf un lequel ?
A. Présence de follicule épithélioïde.
B. Des ulcérations fissuraires.
C. Une infl→mm→tion de toute l’ép→isseur de l→ p→roi.
D. Des ulcérations de la muqueuse.
E. Des abcès cryptiques.
REPONSES
1. D
2. ABCD
3. E
/CMO31