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Analyse Des Systèmes de Production de Semences Certifiées de Riz (Oryzae Sativa) de Bas-Fond Dans La Commune D'adja - Ouèrè Au Bénin

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UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI

*******
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
*******
DEPARTEMENT DE PRODUCTION VEGETALE
*******

Analyse des systèmes de production de semences certifiées de


riz (Oryzae sativa) de bas-fond dans la Commune d’Adja-
Ouèrè au Bénin
MEMOIRE

Pour l’obtention du grade de Licence Professionnelle en Agronomie

GRADE DE LICENCE BACHELOR’S DEGRE

Mention : Sciences et Techniques de Production Végétale

Réalisé par : BANKOLE Emiola Victor

Soutenu le 30 Janvier 2015

Composition du Jury

Superviseur : Prof. Dr. Ir. AHOHUENDO Président : Prof. Dr. Ir. AHOHUENDO

Bonaventure C. Bonaventure C.

Maître de stage : Ir. Serge SOGNIGBE Rapporteur : Dr. Ir. SAIDOU Aliou

Examinateur : Ir. (DEA) BELLO O. Daouda

Année académique 2013-2014


Certification
Je certifie que ce travail a été conduit et effectué sous ma supervision par Emiola
Victor BANKOLE, étudiant à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université
d’Abomey-Calavi (UAC), Département de Production Végétale (DPV), mention des Sciences
et Techniques de Production Végétale (STPV), pour l’obtention du grade de Licence
Professionnelle en Agronomie.

Le superviseur

Prof. Dr. Ir. Bonaventure C. AHOHUENDO

Professeur Titulaire du CAMES

Enseignant Chercheur à la FSA/UAC

Page i
Dédicace
A mes très chers parents BANKOLE O. Gabriel et MOULERO Olawoumi.

Page ii
Remerciements
Honneur, gloire et tout salut à Dieu pour ses merveilles et sa miséricorde dans ma vie, surtout
pour la bonne conduite du présent travail.

Nous remercions :

 Prof. Dr. Ir. Bonaventure C. AHOHUENDO pour avoir accepté de superviser le


présent travail malgré ses multiples occupations.

 tous les Enseignants de la FSA/UAC en particulier les membres du présent Jury

 Ir. Ibouraïman BALOGOUN, pour ses conseils et ses observations.

 toutes les autorités du SCDA d’Adja-Ouèrè, en particulier le Responsable du


Développement Rural Mr Evrard AHOHUENDO, le Technicien Supérieur en Production
Végétale Mr Serge SOGNIGBE et l’actuel Agent Communal de Contrôle de Qualité et de
Conditionnement des Produits Végétaux, pour leurs différents appuis et conseils.

 les membres des groupements de producteurs de semences certifiées du riz de la


commune, surtout à Messieurs Barthélémy GODONOU et Moïse ZANNOU pour avoir
accepté nous héberger durant nos séjours dans leurs villages et répondre à nos différentes
préoccupations.

 Messieurs Jonas BOSSOU, Léady WOLLEY, Etienne ZANNOU, et Rodrigue


DANMAHENA pour leurs différentes contributions.

 K. Camelle HOUNTI, Jean-Baptiste SOGNIGBE, Olivier DAYOU, Anselme


AKOGOU, Brice BAMITEFA, Nafiou BANKOLE, Assicque IDOLEKE et Georges
LEDEROUN pour leur soutien, surtout matériel, pour la conception du présent document.

 mes très chers parents Mr BANKOLE O. Gabriel et Mme MOULERO Olawoumi,


mes frères Ayéto Julien BANKOLE et Odjoutiwan BANKOLE,

 mes camarades étudiants de la cinquième promotion LMD de la FSA/UAC et surtout


ceux du Département de la Production Végétale pour tous leurs soutiens.

Page iii
Résumé
Au Bénin, la production du riz ne comble pas les attentes des consommateurs qui
restent toujours dépendants des importations de cette denrée, occasionnant ainsi une sortie
massive des devises. L’intensification de la production des semences certifiées de riz de
qualité pourrait permettre une autosuffisance du pays en riz. La présente étude vise à
comprendre les techniques de production des semences certifiées du riz au Bénin tout en
ressortant ses différentes contraintes et d’en proposer de solutions à travers le diagnostic de la
Coopérative des Multiplicateurs de Semences Certifiées du Riz (CoMuSCeRi) d’Adja-Ouèrè.
50 producteurs ont été interviewés pour la collecte des informations. Des entretiens de groupe
et individuels et des observations participantes ont permis la collecte des différentes données
nécessaires pour la présente étude. Il ressort des résultats que la production est bien organisée
avec un respect plus ou moins satisfaisant des normes en vigueur en dehors de certaines
irrégularités concernant surtout l’isolement des parcelles et les antécédents culturaux. Les
variétés produites sont IR 841 et NERICA L20. Les producteurs utilisent les engrais minéraux
pour la fertilisation et les herbicides pour la gestion des adventices. De nombreux atouts
existent pour cette activité dont l’essentiel se résume en la disponibilité d’une superficie
importante de bas-fonds aptes pour la culture du riz et l’existence d’appui à sa production.
Cependant, les producteurs restent toujours confrontés à d’énormes contraintes dont
l’insécurité foncière, l’indisponibilité des intrants, le manque de financement et de main
d’œuvre et la forte pression des ravageurs surtout les oiseaux granivores. Ainsi, des solutions
sont proposées pour l’amélioration de la filière et abordent le renforcement de l’encadrement
des producteurs, la mise en place d’un crédit répondant aux exigences agricoles et
l’instauration d’une production écologique par la réduction de l’utilisation des intrants
chimiques. Enfin, cette utilisation quasi-unique des intrants chimiques qui polluent
l’environnement de production des semences certifiées du riz dans la Commune, avec un
risque de dégradation de la fertilité des sols, a incité à la rédaction d’un micro-projet sur la
production écologique des dites semences.

Mots clés : semences certifiées de riz, systèmes de production, pollution, production


écologique.

Page iv
Abstract
In Benin, rice production does not meet the expectations of consumers who are still
dependent on imports of this commodity, thus causing a massive outflow of foreign exchange.
Increased production of certified quality seeds of rice could allow self-sufficiency in rice for
our country. This study aims to understand the techniques of certified seeds of rice production
and find out its constraints in order to suggest solutions by the diagnosis of the cooperative of
certified seeds of rice multipliers (CoMuSCeRi) in Adja-Ouèrè’s District. 50 farmers were
interviewed to collect information. Group and individual interviews and participant
observations allowed the collection of various data necessary for this study. The results show
that the production is well organized with a more or less satisfactory compliance with current
standards apart from some irregularities concerning mainly the isolation of plots and field
history. Varieties produced are IR 841 and NERICA L20. Farmers use mineral fertilizers for
the fertilization and weed management is primarily by herbicides. Many advantages exist for
this activity which essentially boils down to the availability of a large area of lowland suitable
for rice cultivation and the existence of the supports of its production. However those
producers are still facing huge constraints such as land insecurity, unavailability of inputs,
lack of funding and hands works and high pest pressure mainly seed-eating birds. And
solutions are proposed to improve the sector and address strengthening the supervision of
producers, the establishment of a credit responding to the agricultural needs and the
development of ecological production by reducing the use of chemical inputs. In the end, that
sole use of chemical inputs which let an environmental pollution of certified seeds of rice
production in the District, with a risk of degradation of soil fertility, incite to the drafting of a
micro-project on ecological production of so-called seeds.

Key words: certified seeds of rice, production systems, pollution, ecological production.

Page v
Table des matières

Certification ................................................................................................................................. i

Dédicace ..................................................................................................................................... ii

Remerciements .......................................................................................................................... iii

Résumé ...................................................................................................................................... iv

Abstract ...................................................................................................................................... v

Table des matières ..................................................................................................................... vi

Liste des tableaux ...................................................................................................................... ix

Liste des figures ......................................................................................................................... x

Liste des Photos .......................................................................................................................... x

Liste des annexes ........................................................................................................................ x

Liste des sigles et acronymes .................................................................................................... xi

1. INTRODUCTION .............................................................................................................. 1

1.1. Contexte et justification ............................................................................................... 1

1.2. Objectifs de l’étude ...................................................................................................... 2

2. MILIEU D’ETUDE ET DEMARCHES METHODOLOGIQUES .................................... 3

2.1. Présentation du milieu d’étude .................................................................................... 3

2.2. Démarches méthodologiques .......................................................................................... 6

2.2.1. Phase de documentation ....................................................................................... 6

2.2.2. Phase exploratoire ................................................................................................ 6

2.2.3. Phase d’étude approfondie ................................................................................... 6

Page vi
2.2.4. Phase d’analyse et de traitement des données ...................................................... 7

3. PRESENTATION ET ANALYSE DES PRINCIPAUX RESULTATS ............................ 9

3.1. Historique de la production des semences certifiées du riz dans la Commune d’Adja-
Ouèrè.. .................................................................................................................................... 9

3.2. Présentation de la Coopérative des Multiplicateurs de Semences Certifiées de Riz


(CoMuSCeRi) de la Commune d’Adja-Ouèrè ..................................................................... 10

3.3. Relation de la CoMuSCeRi avec son environnement ............................................... 11

3.4. Production des semences certifiées de riz ................................................................. 13

3.4.1. Caractéristiques sociales des producteurs .......................................................... 13

3.4.2. Facteurs de production ....................................................................................... 15

3.4.3. Mesures préparatoires de la production semencière........................................... 17

3.4.4. Opérations culturales et post récoltes de la production ...................................... 18

3.4.5. Certification et la commercialisation ................................................................. 27

3.4.6. Forces, faiblesses, opportunités et menaces liées à la production des semences


certifiées de riz dans la Commune .................................................................................... 28

4. RESUME DU MICRO-PROJET D’INSTALLATION.................................................... 31

4.1. Contexte et justification ............................................................................................. 31

4.2. Objectifs poursuivis ................................................................................................... 31

4.3. Méthodologie ............................................................................................................. 32

4.4. Résultats attendus ...................................................................................................... 32

4.5. Etude technique ......................................................................................................... 32

4.6. Etude financière ......................................................................................................... 33

Page vii
4.7. Conclusion ................................................................................................................. 35

5. CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS ........................................................ 36

Références bibliographiques .................................................................................................... 39

Annexes .................................................................................................................................... 41

Page viii
Liste des tableaux
Tableau 1. Profil historique de la production des semences certifiées du riz dans la Commune
d’Adja-Ouèrè ............................................................................................................................ 10

Tableau 2. Catégorisation des producteurs selon l’âge et le genre .......................................... 13

Tableau 3. Catégorisation des producteurs selon l’âge et le niveau d’instruction ................... 13

Tableau 4. Caractéristiques des ménages des multiplicateurs semenciers et leurs expériences


professionnelles. ....................................................................................................................... 14

Tableau 5. Répartition des producteurs enquêtés selon les superficies emblavées .................. 15

Tableau 6. Comparaison de la dose moyenne des herbicides totaux appliquée par les
producteurs enquêtés à celle recommandée ............................................................................. 20

Tableau 7. Comparaison de la dose moyenne des herbicides spécifiques appliquée par les
producteurs enquêtés aux doses recommandées. ..................................................................... 22

Tableau 8. Comparaison de la dose moyenne de l’engrais NPK appliquée par les producteurs
enquêtés à celles recommandées .............................................................................................. 23

Tableau 9. Comparaison de la dose moyenne de l’urée appliquée par les producteurs enquêtés
à celles recommandées ............................................................................................................. 24

Tableau 10. Gestion des principaux ravageurs et maladies de riz rencontrés dans la commune
.................................................................................................................................................. 25

Tableau 11. Forces, faiblesses, opportunités et menaces liées à la production des semences
certifiées du riz dans la Commune ........................................................................................... 29

Tableau 12. Evaluation des charges variables de la production ............................................... 33

Tableau 13. Evaluation des charges fixes de la production ..................................................... 34

Tableau 14. Compte des résultats prévisionnels ...................................................................... 35

Page ix
Liste des figures

Figure 1 : Localisation du milieu d’étude .................................................................................. 5

Figure 2. Diagramme de Venn de la CoMuSCeRi ................................................................... 11

Figure 3. Répartition des modes d’acquisition des terres en fonction des producteurs enquêtés
.................................................................................................................................................. 16

Figure 4. Répartition des différents types de mains d’œuvre ................................................... 16

Liste des Photos


Photo 1. Pépinière de neuf jours............................................................................................... 21

Photo 2. Repiquage aux ficelles ............................................................................................... 21

Photo 3. Protection des cultures à l’aide des filets ................................................................... 26

Liste des annexes


Annexe 1. Guides d’entretien à l’endroit des producteurs et des agents du SCDA d’Adja-
Ouèrè ........................................................................................................................................ 41

Annexe 2. Fiche d’enquête individuelle ................................................................................... 43

Page x
Liste des sigles et acronymes
ABSSA : Agence Béninoise de Sécurité et Santé des Aliments

ACQPV : Agent Communal de Contrôle de Qualité et de Conditionnement des Produits


Végétaux

AG : Assemblée Générale

ASF : Association des Services Financiers

CA : Conseil d’Administration

CAFROP : Coopérative d’Amélioration de la Filière Rizicole dans l’Ouémé-Plateau

CAIA : Central Achat des Intrants Agricoles

CARDER : Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural

CC : Commissariat aux Comptes

CCC: Comité de Collectes et de Commercialisation

CISV : Comunità Impegno Servizio Volontariato

CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

CoMuSCeRi : Coopératives des Multiplicateurs de Semences Certifiées de Riz

CPV : Conseiller en Production Végétale

CREP : Caisses Rurales d’Epargnes et de Prêts

FAO : Food and Agriculture Organization of United Nations

FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

IMF: Institutions des Micro-Finances

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

Page xi
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

PACER : Projet d’Appui à la Croissance de l’Economie Rurale

PADA : Projet d’Appui au Développement Agricole

PADER : Programme d’Appui au Développement Rural

PADME : Projet d’Appui au Développement des Micro-Entreprises

PAGER : Projet d’Activités Génératrices de Revenus

ProCAD : Projet Cadre d’Appui à la Diversification agricole

SCDA : Secteur Communal pour le Développement Agricole

SONAPRA : Société Nationale pour la Promotion Agricole

UAC : Université d’Abomey Calavi

UCR : Union Communale des Riziculteurs

Page xii
1. INTRODUCTION

1.1. Contexte et justification

Le riz est une culture bien connue à travers le monde. Il est la deuxième céréale
cultivée (149.000.000 ha) et la troisième produite (380.000.000 tonnes), consommée et
exportée dans le monde après le blé et le maïs (MAEP, 2011). Le riz a longtemps été l’aliment
de base dans de nombreuses sociétés traditionnelles et dans la majorité des villes d’Afrique de
l’Ouest (Diagne et al., 2010). En 2013 et 2014, la consommation moyenne est estimée à 57 kg
de riz blanchi par personne (FAO, 2013 cité par Kouiho, 2013), soit 6,1 millions de tonnes
dans la région ouest-africaine alors que la production ne représente que 61% de cette
demande. La production de riz est alors loin de devancer la demande en Afrique de l’Ouest
(Worou, 2012 cité par Kouiho, 2013).

Au Bénin, les habitudes alimentaires des populations ont été modifiées et le riz qui
autrefois était considéré comme un repas de fête est aujourd'hui consommé au quotidien tant
en milieu rural qu’en milieu urbain (MAEP, 2011). Du coup, les besoins en consommation du
riz sont devenus élevés allant de 25 à 30 kg/habitant/an, soit 175 000 à 210 000 tonnes l’an
(MAEP, 2011). Malgré la production nationale qui a triplé au cours des dix dernières années
grâce aux efforts du Gouvernement à travers le Programme d'Urgence et d’Appui à la Sécurité
Alimentaire (PUASA) et la Recherche-Développement, les besoins en consommation ne sont
couverts qu’à hauteur de 47% (MAEP, 2011). Cette situation impose des importations du riz
pour combler le déficit en besoins alimentaires nationaux créant du coup une sortie massive
de devises.

Selon la FAO (2009), le Bénin pourrait devenir autosuffisant en riz et même exporter les
excédents de sa production rizicole grâce à une stratégie d'intensification de la production et
de la commercialisation des semences de riz de qualité. En effet, la production de semence
consiste à mettre à disposition des producteurs des semences de la meilleure qualité possible
et selon les variétés demandées (Lacharme, 2001). Ainsi, dans la perspective de la
modernisation de l’agriculture, la performance des semences constitue un défi majeur à tout
Etat souverain (Biaou et Saïdou, 2011). Ceci place la filière semencière au centre de la
souveraineté de l’Etat béninois et constitue en même temps une priorité pour l’atteinte de la
sécurité alimentaire. Une politique nationale semencière a été donc dotée par l’Etat béninois
en décembre 2005 et constitue ainsi un grand atout pour la multiplication des semences

Page 1
certifiées de riz qui, malgré cela, est toujours limitée par d’énormes contraintes. Cette activité
implique les opérateurs privés qui regroupent essentiellement les producteurs individuels ou
en groupements. C’est le cas de la Coopérative des Multiplicateurs des Semences Certifiées
de Riz (CoMuSCeRi) de la Commune d’Adja-Ouèrè qui fait l’objet de la présente étude.

Cette étude diagnostique, qui marque la fin de notre formation en Licence professionnelle
à la FSA (Faculté des Sciences Agronomiques) de l’UAC (Université d’Abomey-Calavi) se
propose d’étudier les systèmes de production des semences certifiées du riz dans ladite
commune afin de contribuer à l’amélioration de la compétitivité de la filière rizicole béninoise
sur le plan international.

1.2. Objectifs de l’étude

L’objectif général de la présente étude est de comprendre les techniques de production


des semences certifiées du riz au Bénin à travers le diagnostic de la CoMuSCeRi d’Adja-
Ouèrè. De façon spécifique, il s’agit :

 d’étudier les systèmes de production des semences certifiées de riz de bas fond ;

 d’identifier les contraintes et opportunités liées à la production des semences certifiées


du riz de bas-fonds ;

 de faire des suggestions pour l’amélioration de la production des semences certifiées


du riz au Bénin.

Page 2
2. MILIEU D’ETUDE ET DEMARCHES METHODOLOGIQUES

2.1. Présentation du milieu d’étude

Dans la Commune d’Adja – Ouèrè, la production de semences certifiées de riz se fait


dans les villages de Houéli Gaba et Dagbla. Cette Commune est située au Sud–Est de la
République du Bénin dans le Département du Plateau. Elle est limitée au Nord par les
Communes de Kétou et de Zangnanado dans le Département du Zou, au Sud par la Commune
de Sakété, à l’Est par la Commune de Pobè et la République Fédérale du Nigéria et à l’Ouest
par la Commune de Bonou dans le Département de l’Ouémé puis Ouinhi dans celui du Zou.

Elle est subdivisée en six arrondissements à savoir Adja – Ouèrè centre, Ikpinkè,
Massè, Tatonnonkon, Oko – Akaré, et Kpoulou. Elle compte 47 villages. La CoMuSCeRi, qui
est notre structure d’accueil, est située dans l’arrondissement d’Adja-Ouèrè plus précisément
dans les villages de Houéli Gaba et de Dagbla (Figure 1).

Cette Commune couvre une superficie de 550 km2 dont 415 km2 cultivable. Elle a un
climat de type subéquatorial et est caractérisée par deux saisons de pluies inégalement
réparties sur l’année (de mars à juillet et d’août à novembre). Les deux saisons de pluies sont
intercalées par deux saisons sèches. Le relief de la Commune d’Adja –Ouèrè est fait en partie
de plateau qui s’incline vers la dépression de la Lama. Les sols sont ferralitiques dans la zone
du plateau mais argilo-humiques (les vertisols) dans la zone de dépression de la Lama
(Afrique Conseil, 2006) dans les arrondissements de Kpoulou, Massè et Adja–Ouèrè. La
Commune d’Adja –Ouèrè est pauvre en cours d’eau, on y trouve quelques rares rivières. La
végétation est essentiellement constituée de palmeraies, de cultures vivrières, des végétations
naturelles, puis une forêt classée (Itchèdè – Toffo).

D’après le recensement de 2013, la population de la Commune d’Adja –Ouèrè est


estimée à environ 115.953 habitants dont 56.784 hommes et 59.169 femmes. On y compte
14.555 ménages (INSAE, 2013).

L’agriculture malgré son caractère encore traditionnel fournit une proportion de


produits vivriers consommés dans les grandes villes du Bénin (Porto – Novo, Cotonou) et
dans la sous-région (Nigéria). Les principaux produits sont le maïs, le manioc et ses dérivés,
l’igname, la patate douce, le niébé, l’arachide, les légumes fruits et agrumes et le riz. Au rang

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des cultures industrielles, on rencontre le coton qui se cultive dans la partie nord de la
Commune et des palmeraies sélectionnées gérées par les coopératives d’aménagement rurales.

Quant à l’élevage, les principales espèces conventionnelles élevées sont la volaille, les
caprins et ovins, les lapins et les bovins. L’élevage d’aulacodes est en plein essor dans la
commune. En matière de pêche, on rencontre quelques promoteurs de pisciculture avec
quelques étangs piscicoles. Le domaine de transformation est surtout l’apanage des femmes.
Les principaux produits transformés sont le manioc et les fruits du palmier à huile.

Page 4
Figure 1. Localisation du milieu d’étude

Page 5
2.2. Démarches méthodologiques

La méthodologie suivie pour la réalisation du présent mémoire est structurée en quatre


phases que sont : la phase de documentation, la phase exploratoire, la phase d’étude
approfondie et la phase d’analyse et de traitement des données.

2.2.1. Phase de documentation

Cette phase, qui s’est déroulée durant toute la période de stage, a consisté en la
consultation de documents traitant de la production des semences du riz. En effet, elle et
nous a permis de nous procurer des articles et des revues scientifiques relatifs à notre sujet.
Les premiers résultats de cette étape nous ont permis ensuite d’élaborer les guides d’entretien
et la fiche d’enquête individuelle utilisés pour la collecte des données.

2.2.2. Phase exploratoire

Elle a démarré par une prise de contact avec les agents de Secteur Communal pour le
Développement Agricole (SCDA) d’Adja-Ouèrè en particulier le Responsable du
Développement Rural (RDR) et les Présidents des deux groupements des producteurs
semenciers rizicoles de la Commune, ce qui a facilité notre intégration dans le milieu. Ensuite,
un aperçu général a été fait sur les groupements surtout en ce qui concerne leurs tailles, les
zones de production et l’adresse des producteurs impliqués et les itinéraires techniques de
production. Cela nous a permis de tester notre fiche d’enquête individuelle et nos guides
d’entretien et de les adapter aux différentes réalités de cette zone. En fonction de ces
dernières, un échantillonnage de 50 producteurs a été réalisé pour l’étape d’enquête
individuelle à raison de 25 producteurs par groupement tout en tenant compte des variétés
produites, du genre et des producteurs ayant une expérience minimale de deux ans dans la
multiplication des semences certifiées.

2.2.3. Phase d’étude approfondie

C’est la phase de collecte des données nécessaires à l’atteinte des objectifs de la


présente étude. Elle a été réalisée par des entretiens de groupes avec les producteurs et
certains agents du SCDA d’Adja-Ouèrè, une enquête individuelle auprès des producteurs et
des observations participantes. Ces trois étapes ont été conduites de façon simultanée sauf que
l’enquête individuelle a pris fin en juillet et les deux autres ont duré tous les trois mois du
stage.
Page 6
En effet, les focus group avec les producteurs étaient conduits suivant un guide
d’entretien conçu à cet effet (Annexe 1). Ils ont permis de collecter des informations relatives
à l’historique de la production de semences de riz dans la commune, aux systèmes de
production y compris la commercialisation, et aux contraintes liées à cette activité de même
que les solutions qui en sont développées. Ils ont été tenus lors des regroupements de deux ou
plusieurs producteurs pendant les heures de repos au champ ou à la maison sur leurs lieux de
rencontres habituelles. Pour la collecte des informations relatives au processus de certification
et au suivi des multiplicateurs semenciers, un entretien a eu lieu avec l’Agent Communal de
Contrôle de Qualité et de Conditionnement des Produits Végétaux (ACQPV) et le Conseiller
en Production Végétale (CPV) intervenant dans les villages de Houéli Gaba et Dagbla suivant
un guide d’entretien réalisé à cet effet (Annexe 1).

Une fiche d’enquête individuelle (Annexe 2) a été conçue pour la conduite de


l’entretien individuel avec les multiplicateurs semenciers. Cet entretien a pris en compte les
50 producteurs préalablement échantillonnés et a permis de caractériser ces producteurs sur le
plan socioculturel et de collecter des informations sur les systèmes de production, la
certification, la commercialisation, et les contraintes et solutions développées. Cela a servi à
la vérification des informations recueillies au cours des focus group surtout sur les systèmes
de production.

Les observations participantes nous ont permis de toucher du doigt la réalité par notre
participation effective à certaines activités. Divers entretiens non structurés ont été également
menés au cours de cette phase dans le but d’enrichir les différentes informations collectées.

2.2.4. Phase d’analyse et de traitement des données

Elle a démarré par la comparaison des informations collectées lors des enquêtes
individuelles à celles obtenues par les focus group, appuyée de nos différentes observations.

Ensuite, une base de données a été établie avec le tableur Excel qui nous a permis également
de faire des analyses statistiques descriptives nécessaires à la rédaction du présent mémoire.
Toujours grâce à la comparaison, les écarts entre les pratiques des producteurs et celles
recommandées sont ressortis pour servir de base aux différentes suggestions réalisées. Le
diagramme de Venn a été utilisé pour montrer les relations de la CoMuSCeRi avec ses
différents partenaires. La triangulation des données relatives à l’organisation de la coopérative
et les contraintes de la production collectées auprès de plusieurs acteurs a permis d’en faire
Page 7
une synthèse unique. Par usage de l’outil FFOM, les forces, les faiblesses, les opportunités et
les menaces de la production des semences certifiées du riz ont été identifiées, et nous ont
permis de connaître les atouts que dispose cette activité. Le logiciel Minitab 16 a été utilisé
pour la réalisation des tests statistiques ici présents. En effet, ils ont permis de faire une
comparaison entre les doses des engrais appliquées et les pesticides utilisés par les
producteurs à celles recommandées et de voir s’il en existe une différence significative. Les
tests réalisés concernent le test t de Student à un échantillon et celui de Wilcoxon à un
échantillon choisis respectivement selon la normalité ou non de chaque échantillon. Ils ont été
réalisés tous au seuil de 5%.

Page 8
3. PRESENTATION ET ANALYSE DES PRINCIPAUX RESULTATS

3.1. Historique de la production des semences certifiées du riz dans la Commune


d’Adja-Ouèrè

Dans la Commune d’Adja-Ouèrè, les semences certifiées du riz ont été réellement
produites pour la première fois en 2008 par les producteurs du groupement SEGBEYA de
Houéli Gaba.

En effet, dans les années 1980, les habitants de ce village n’avaient que le maïs
Comme culture vivrière qui servait d’alimentation de base. Vus les conditions édaphiques de
ce milieu, cette culture n’est pas appropriée à une partie importante de leurs espaces
cultivables. Ainsi, ils ont été toujours victimes des pertes de cultures dues aux inondations qui
se répètent à chaque petite saison pluvieuse dans ladite zone qui est en majorité une pleine
inondable. Les conditions de vie se détérioraient pour cette population dont la majeure partie
obtenait des prêts sans pouvoir les rembourser. Pour remédier à ces contraintes, le Projet
d’Activités Génératrices de revenus (PAGER), reconnu aujourd’hui sous le nom de Projet
d’Appui à la Croissance de l’Economie Rurale (PACER), leur proposa la culture de riz de
bas-fonds.

C’est ainsi qu’a été adoptée la culture du riz de consommation dans le village où on
comptait déjà en 2000 sept producteurs dont trois femmes, organisés en groupement du nom
de SEGBEYA. Cette activité était donc encore limitée par de nombreuses contraintes. Par la
suite, plusieurs producteurs l’avaient ainsi abandonnée, avec pour conséquence, l’exode rural
occasionnant le départ massif de plusieurs jeunes vers le Nigéria.

Pour motiver ces producteurs à poursuivre les activités rizicoles, et surtout à cause de
leur dévouement à entretenir le riz de consommation, le Projet d’Appui au Développement
Rural (PADER) les avaient initiés dans la production des semences certifiées du riz, en
réduisant ainsi les charges liées aux décorticages et écoulement de la production. Leur
première campagne s’était tenue en 2007-2008 avec la variété BL 19 sur une superficie de 2,5
ha. Faute de certification, la production n’a pas été vendue comme semence certifiée. Cela a
été rectifié pendant la campagne 2008-2009 où la production avait réellement commencé. Le
Tableau 1 présente les évènements marquant et leurs impacts sur l’évolution de la production
des semences certifiées du riz dans la Commune d’Adja-Ouèrè.

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Tableau 1. Profil historique de la production des semences certifiées du riz dans la Commune
d’Adja-Ouèrè

Périodes Evènements et faits Effets sur la production

2004 Formation des producteurs sur les techniques de Préparation au démarrage de la


production de semences certifiées de riz production de semences du riz

2007-2008 Production de riz non vendus en tant que Démotivation des producteurs
semences certifiées

2008-2009 Mise en place d’un processus de certification Démarrage effectif de la


permettant désormais la vente des semences production de semences de riz

2011 Création du groupement AYIDJEDO Elargissement de la production

2012 Aménagement sommaire de 222 ha Facilité des installations et


évolution de la production
2013-2014 Aménagement de 576,3 ha dont 34,3 ha définitif

2013 Aléas climatiques dus à une longue sécheresse Réduction de la production

3.2. Présentation de la Coopérative des Multiplicateurs de Semences Certifiées de Riz


(CoMuSCeRi) de la Commune d’Adja-Ouèrè

La CoMuSCeRi est la coopérative qui regroupe l’ensemble des producteurs


multiplicateurs des semences certifiées de riz dans la Commune d’Adja-Ouèrè. Elle a été
créée en 2011 pour régler les problèmes spécifiques à la production des semences certifiées
du riz au niveau communal. Son besoin s’est fait sentir suite à la naissance du groupement
AYIDJEDO de Dagbla qui est le deuxième groupement des producteurs de semences
certifiées du riz dans cette Commune. Les documents relatifs à sa création, sont déjà rédigés
et envoyés au CARDER Ouémé-Plateau pour son enregistrement. Pour le moment, elle est
administrée par un bureau de neuf membres dont le Président, le Vice-Président, le Secrétaire
Général et son Adjoint, le Trésorier Général et son Adjoint, le Responsable à la
Commercialisation, le Responsable à la Production et le Responsable chargé des Intrants. Elle
compte à son actif deux groupements dont SEGBEYA de Houéli Gaba et AYIDJEDO de
Dagbla. Elle s’élargira bientôt car la création d’autres groupements des producteurs

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semenciers s’annonce par le détachement de certains producteurs des groupements pères. Le
premier groupement (SEGBEYA) est enregistré au CARDER Ouemé-Plateau sous le
N°05/01/01/2012/2011/DG-CeRPA-OP/DIFAOP/SAACOP/LIAOP le 15 juin 2011 alors que
le second l’est le 30 juin 2011 sous le N° 05/01/01/2021/DG-CeRPA O-
P/DIFAOP/SAACOP/LIAOP.

3.3. Relation de la CoMuSCeRi avec son environnement


La Coopérative des Multiplicateurs des Semences Certifiées de Riz de la commune
d’Adja-Ouèrè entretient différentes relations avec plusieurs structures et organismes pour
œuvrer au développement de ses activités. Le diagramme de Venn de la Figure 2 présente
l’importance et l’intensité des relations de ces structures avec la CoMuSCeRi.

Africa CAFRO
Rice P/UCR
SONAPRA/ Marché
local
CAIA
Marchands
nigérians

INRAB
CoMuSCeRi
SCDA

PACER/ IMF

CISV/

PADA/ProCAD

ABSSA

Figure 2. Diagramme de Venn de la CoMuSCeRi


Légende :

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Les cercles représentent les structures et organismes. La taille des cercles décrit
l’importance de ces structures et organismes pour la coopérative. Les intersections entre les
cercles définissent l’intensité des relations entre les structures.

L’Union Communale des Riziculteurs (UCR) et la CAFROP (Coopérative


d’Amélioration de la Filière Rizicole de l’Ouémé et du Plateau) assistent les coopératives
semencières par la mise à leur disposition des batteuse-vanneuses et d’autres matériels à
moindre coût afin de leur faciliter la production. Pour s’approvisionner en intrants (engrais,
pesticides, semences), la CoMuSCeRi tient des relations avec la Société Nationale pour la
Promotion Agricole (SONAPRA) ou le Central d’Achat des Intrants Agricoles (CAIA) qui se
charge aussi de l’achat des semences certifiées produites. En cas d’indisponibilité des engrais
et pesticides, les semenciers font recours au marché local et aux marchands nigérians pour
s’en procurer. Le Projet Cadre d’Appui à la Diversification agricole (ProCAD) achète parfois
une partie de leur production. L’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
(INRAB) et Africa-Rice ne sont pas directement en relation avec la CoMuSCeRi mais sont
des structures de recherche qui s’occupent de la sélection variétale et de la production des
semences de pré-base et de base. C’est auprès de l’INRAB que se fait l’approvisionnement en
semences de base par les institutions d’appui des coopératives telles que le Projet d’Appui au
Développement Agricole (PADA). Les institutions comme le Projet d’Appui à la Croissance
de l’Economie Rurale (PACER), le PADA et l’Organisation Non Gouvernementale italienne
Comunità Impegno Servizio Volontariato (CISV) appuient les semenciers non seulement sur
les plans technique, matériel et financier mais aussi pour les aménagements de leurs sites de
production. Le Secteur Communal pour le Développement Agricole (SCDA) d’Adja-Ouèrè
assiste techniquement les semenciers par l’intermédiaire de l’Agent Communal de Contrôle
de Qualité et de Conditionnement des Produits Végétaux (ACQPV) et du Conseiller en
Production Végétale (CPV). En ce qui concerne l’Agence Béninoise de Sécurité et Santé des
Aliments (ABSSA), elle assure le contrôle et la certification des semences produites par cette
coopérative. Les IMF (Institutions de Micro-Finance) regroupent la Caisse Locale de Crédit
Agricole Mutuel (CLCAM), les ASF (Association des Services Financiers), la Caisse Rurale
d’Epargne et de Prêt (CREP) et le Projet d'Appui au Développement des Micro-Entreprises
(PADME) qui octroient des prêts aux semenciers.

Page 12
3.4. Production des semences certifiées de riz

3.4.1. Caractéristiques socioculturelles des producteurs

La CoMuSCeRi se distingue par les producteurs qu’elle regroupe en son sein. Les
Tableaux 2 et 3 présentent une catégorisation par groupement de ces derniers selon l’âge, le
genre et le niveau d’instruction.

Tableau 2. Catégorisation des producteurs selon l’âge et le genre

Classe Genre
d’âge
SEGBEYA AYIDJEDO Total (%)
(années)
Homme (%) Femme(%) Homme (%) Femme(%)

19-30 16 0 14 04 34

31-50 14 12 16 06 48

>50 06 02 06 04 18

Total (%) 36 14 36 14 100

Tableau 3. Catégorisation des producteurs selon l’âge et le niveau d’instruction

Classe Niveau d’instruction


d’âge
SEGBEYA AYIDJEDO Total
(années)
(%)
Aucun(%) Iaire (%) IIaire (%) Aucun(%) Iaire(%) IIaire (%)

19-30 08 02 06 10 0 08 34

31-50 16 02 08 16 06 0 48

>50 08 0 0 08 02 0 18

Total (%) 32 04 14 34 08 08 100

Iaire= Niveau primaire; IIaire = Niveau secondaire

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Il ressort de ces tableaux que, dans cette commune, ce sont les hommes qui
interviennent le plus dans la production semencière et dans les deux coopératives. Ainsi,
parmi les producteurs enquêtés, 72% sont des hommes contre 28% des femmes. Cela
s’explique par le manque de volonté et la dépendance des femmes dont la possibilité de
s’installer est limitée par l’obligation qu’elles ont à travailler dans les champs de leurs maris.
Aussi, 48% des producteurs enquêtés ont-ils un âge compris entre 31-50 ans faisant donc de la
majorité de ceux-ci des producteurs adultes et constitue ainsi un atout pour la production de
semence de riz surtout à cause de force de travail que dispose cette couche sociale. De plus,
34% des enquêtés sont instruits avec 22% au niveau secondaire. On assiste alors à
l’installation de nouveaux types de producteurs semenciers de riz avec pour conséquences la
diffusion facile de nouvelles technologies agricoles et la facilité des activités de suivi de la
production, garantissant ainsi une bonne qualité des semences produites.

Le Tableau 4 présente les caractéristiques des ménages des multiplicateurs semenciers


et leurs expériences en matière de production de semences certifiées de riz.

Tableau 4. Caractéristiques des ménages des multiplicateurs semenciers et leurs expériences


professionnelles.

Caractéristiques des SEGBEYA AYIDJEDO Total


ménages
Min Max Moy* Min Max Moy* Min Max Moy*

Nombre de femmes 1 5 1,9±1,1 0 2 1,1±0,6 0 5 1,1±1,1

Nombre d’enfants 0 22 5,6±4,9 0 10 3,6±2,4 0 22 4,6±4

Taille du ménage 2 28 7,9±5,9 1 13 5,3±2,8 1 28 6,6±4,7

Expérience en production 2 7 4,6±1,8 2 5 3,9±0,6 2 7 4,2±1,4


de semences du riz

*=Moyenne ± Ecartype ; Min= Minimum ; Max= Maximum ; Moy= Moyenne

Il en résulte que la taille des ménages des producteurs enquêtés varie d’une à 28
personnes avec une moyenne de 6,6±4,7 personnes. Quant aux expériences professionnelles
des enquêtés, elles varient de deux à sept ans avec une moyenne de 3,8±1,5 ans. Ces nombres

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d’années d’expériences relativement élevés traduisent le degré de technicité des producteurs
concernés et la maîtrise de la conduite des différentes opérations culturales.

3.4.2. Facteurs de production

Les superficies emblavées sont fonction de la capacité de chaque producteur et varient


de 0,25 à 7 ha en considérant les producteurs enquêtés. Le Tableau 5 présente la répartition de
ces derniers en fonction des superficies emblavées. Il ressort de ce dernier que 44% de ceux-ci
emblavent une superficie comprise entre 0,5 ha et 1 ha, ce qui favorise l’activité semencière
rizicole béninoise. Cela permet aux producteurs d’œuvrer facilement à une bonne conduite
des opérations culturales afin de garantir une bonne qualité des semences produites. Par
ailleurs, 44% de ces semenciers emblavent une superficie supérieure à 1 ha avec pour
corollaire l’alourdissement de charges liées à la conduite des activités. Les cas de
déclassement notés concernent souvent les producteurs emblavant une telle superficie. Les
12% restants concernent ceux qui emblavent une superficie comprise entre 0,25 ha et 0,5 ha,
faute de moyens surtout financiers. Les revenus qu’ils obtiennent de leurs activités sont
préférentiellement utilisés pour subvenir à leurs charges quotidiennes.

Tableau 5. Répartition des producteurs enquêtés selon les superficies emblavées

Classe de superficies 0,25-0,5 0,5-1 >1


(ha)

Pourcentage des 12 44 44
répondants (%)

Les modes d’accès des multiplicateurs semenciers à la terre dans cette commune se
résument à l’emprunt, l’héritage, l’achat et la location des parcelles à exploiter. La Figure 3
présente la répartition de ceux-ci chez les producteurs enquêtés. On en déduit une
prédominance de la location et de l’héritage due respectivement à la rupture du contrat
d’utilisation gratuite des terres sur les sites semenciers rizicoles de cette commune et à la
dominance des autochtones dans la production semencière.

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Figure 3. Répartition des modes d’acquisition des terres en fonction des producteurs enquêtés

Le financement des multiplicateurs semenciers de cette Commune provient


majoritairement des institutions de micro-fiance (IMF) et des réserves économiques des
producteurs eux-mêmes. Ces IMF sont surtout les CLCAM, les ASF, le PADME et les CREP.
Ces institutions octroient des crédits aux producteurs contre des intérêts sur une échéance qui
ne correspond pas aux exigences agricoles.

Pour l’exécution de leurs travaux, les producteurs font recours aux différents types de
main d’œuvre. Ces derniers concernent les mains d’œuvre familiale, salariale, occasionnelle
et les entraides réciproques. Celle salariale ici mentionnée est spécifique à la chasse des
oiseaux granivores. Certains producteurs engagent des ouvriers pour cette activité et les paient
mensuellement. La figure 4 présente la répartition de ces différents types de mains d’œuvres
chez les producteurs enquêtés.

Figure 4. Répartition des différents types de mains d’œuvre

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Les multiplicateurs semenciers du riz de cette Commune n’utilisent que l’urée
(46% N) et le NPK (10-20-20 ou 15-20-15) pour la fertilisation des cultures. Ils s’en
approvisionnent aux SCDA environnants (surtout celui d’Adja-Ouèrè). Ordinairement, le sac
de 50 kg coûte 12.500 FCFA aux producteurs pour l’urée ou le NPK mais dans l’informel le
prix varie jusqu’à 17.500 FCFA.

Les pesticides sont constitués essentiellement d’herbicides et d’insecticide. Au nombre


des herbicides, nous avons Garil, Sunsate, Tackle, Amino Force, Para Force, Force UP.
L’insecticide utilisé est le Sofagrain fourni à 600 FCFA le sachet par la SONAPRA lors de la
commercialisation après l’ensachage pour la protection phytosanitaire des semences
produites.

Comme les engrais, les semences sont fournies par l’INRAB ou le PADA à
1000 FCFA/kg toutes variétés confondues. Leurs pouvoirs germinatifs sont jugés satisfaisants
par l’ensemble des producteurs.

Les outils de travail utilisés se résument aux houes, haches, bottes, pulvérisateurs,
coupe-coupe, crocs, rayonneurs et filets. Il existe également des motopompes, quelques
batteuse-vanneuses et un motoculteur que la Coopérative d’Amélioration de la Filière
Rizicole dans l’Ouémé et le Plateau (CAFROP) met à la disposition des producteurs
seulement que le motoculteur n’est pas approprié aux conditions édaphiques de la zone.

3.4.3. Mesures préparatoires de la production semencière

Pour être semencier du riz dans la Commune d’Adja-Ouèrè, il faut avoir reçu de
formations en la matière avec une expérience minimum de trois campagnes en production de
riz de consommation. Cela permet de connaître le degré de dévouement du producteur à
entretenir le riz afin de savoir s’il sera ou pas en mesure de tenir une bonne conduite de la
production semencière. C’est compte tenu de cet aspect que le groupement SEGBEYA a été
identifié en 2007 parmi tant d’autres dans la Commune pour produire les semences certifiées
de riz.

Les variétés de semences de riz produites dans la commune sont IR 841 et


NERICA L20 et sont choisies en fonction des conditions climatiques et édaphiques du milieu.
En effet, ce sont les variétés de riz de bas-fonds qui ont une forte tolérance pour l’eau.

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Le choix du site de multiplication est fonction de son accessibilité et de la nature du
sol. Ils sont, dans ce cas, des plaines inondables avec la présence plus ou moins abondante
d’eau dans la petite saison de pluie. Ils sont souvent inondés au moins dans les trois premiers
mois du cycle de riz. Leur accessibilité est souvent difficile en période de pluies à cause de
l’état des pistes rurales dues aux conditions édaphiques de la zone.

Le riz est une plante autogame qui n’est, de ce fait, pas très exigeante en matière
d’isolement de champs semenciers. La réglementation exige cependant une certaine distance
(3 m au minimum) entre les parcelles de cultures de deux variétés différentes, de deux
générations différentes et les champs semenciers et ceux de riz de consommation. Mais ces
distances ne sont pas respectées sur les sites à Houéli Gaba comme à Dagbla. On y trouve par
endroits des parcelles de deux variétés et générations différentes qui sont séparées par de
simples diguettes. Cela constitue un facteur d’augmentation des risques de pollution des
semences en production. Cet acte s’explique par l’introduction de la production des semences
de pré-base de NERICA-L14 sur les sites par l’INRAB et la culture de deux variétés par le
groupement SEGBEYA sans une résolution concrète des conflits d’attribution de terre qui
siège dans le milieu.

Le précédent cultural adopté par tous les producteurs sur les sites de multiplication est
le maïs même s’il est souvent détruit par l’eau. Ce précédent cultural est cultivé au cours de la
grande saison pluvieuse et permet selon les producteurs de bénéficier de l’arrière effet des
engrais utilisés pour la production de riz. Cette pratique est techniquement peu recommandée
car le riz et le maïs sont tous des plantes de la même famille. Selon le MAEP (2011), la
parcelle choisie ne doit pas avoir porté lors de la campagne précédente, de cultures de riz, sauf
s'il s'agit de la même variété. Mais la culture de deux variétés et générations différentes sur le
site de Houéli Gaba pour cette campagne a fait que les parcelles utilisées pour le NERICA
L20 la campagne passée sont maintenant mises en culture pour les variétés IR 841 et
NERICA L14.

3.4.4. Opérations culturales et post récoltes de la production

 La préparation de sol

Elle regroupe en son sein plusieurs activités dont le défrichage, le ramassage, la


construction des diguettes et le labour. En effet, le défrichage consiste à débarrasser la parcelle

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de toute sorte d’herbe et de certains arbres tout en élaguant les branches des arbres non abattus
et celles des palmiers pouvant entraver le développement normal des cultures. S’il est fait en
période sèche, les matières végétales séchées sont brûlées par la majorité des producteurs
contre une faible minorité qui la conserve en guise de fertilisation organique. En période de
pluie ou lorsque le labour est prêt à être réalisé, ils ramassent la biomasse défrichée pour faire
les diguettes ou les disposent sur les diguettes selon que ces dernières ont été construites ou
non. Selon la durée de la matière végétale sur le sol, elle laisse des débris, surtout des feuilles
que les producteurs incorporent au sol, en plus des repousses des herbes, pour servir la part
organique de leur fertilisation. Ainsi, ceux qui tardent à défricher ne laissent pas beaucoup de
temps avant le ramassage et enregistre moins de biomasse qui peut servir de mulching pour la
conservation de l’humidité du sol. 38% des producteurs enquêtés observent une période d’au
moins 15 jours avant le ramassage et augmentent ainsi leur chance d’amélioration de la
stabilité structurale de leurs sols.

Les diguettes sont réalisées avant la période d’inondation des parcelles sous forme de
couche de sol en billon pour délimiter chaque casier rizicole sur les parcelles concernées.
Elles sont l’œuvre de plusieurs projets ou des producteurs eux-mêmes.

Quant au labour, il n’est réalisé que sur les parcelles non inondées et consiste en un
retournement léger du sol. Certains producteurs font usage du NPK en fumure de fond avant
le labour. Par contre 58% des enquêtés s’abstiennent de cette pratique, ce qui peut conduire à
une dégradation de la fertilité des sols. Si ceux-ci pouvaient faire usage d’un engrais
organique, du cas de composts, en fumure de fond, ce sera un atout pour l’agriculture
écologique et en même temps, pour la filière semencière béninoise. L’application des
herbicides vient boucler cette phase de préparation du sol pour empêcher la levée rapide des
herbes et rendre le sol apte au repiquage. Il se fait avec les herbicides totaux (surtout Force
Up) à l’aide d’un pulvérisateur dont on remplit d’eau mélangée avec le produit. Le Tableau 6
présente la comparaison de la dose recommandée pour ces herbicides à celle appliquée, en
moyenne, par les producteurs enquêtés. Il en résulte que cette dernière est largement
supérieure à la dose recommandée au seuil de 5% et constitue donc un risque de pollution et
de toxicité pour les sols de cette zone et les eaux environnantes.

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Tableau 6. Comparaison de la dose moyenne des herbicides totaux appliquée par les
producteurs enquêtés à celle recommandée

Paramètre Dose moyenne Dose recommandée Probabilité value


appliquée (L/ha)* (L/ha)
Test de Test des rangs
normalité signés de
Wilcoxon

Doses des
herbicides
totaux 4,2 ± 1,9a 3b P < 0,01 P = 0,0001

*= Moyenne ± Ecartype
« Supériorité significative entre les chiffres portant les lettres différentes sur la même ligne
pou le test des rangs signés de Wilcoxon au seuil de 5 % »

 L’installation des pépinières

Cette opération se réalise de façon échelonnée en une ou deux étapes selon la volonté
ou la disponibilité du producteur. La première étape concerne la pré-germination qui permet
d’accélérer la germination des graines. Elle consiste au trempage des semences dans l’eau
pendant 12h environ, ensuite elles sont sorties et mises dans des sacs de jute en suspension
pendant 48h. Pendant cette durée, les graines s’imbibent et sous l’effet de la chaleur, la
plupart d’elles annoncent déjà l’émission des hypocotyles. Elles sont ensuite envoyées au
champ pour la pépinière. Cette étape est facultative.

La pépinière proprement dite est la mise à terre des graines pré-germées ou non. En
effet, elle se fait par le remuage d’une légère couche de sol en surface et le planage de celle-
ci. Sur cette dernière est fait l’épandage des graines qu’on recouvre ensuite avec une légère
couche de sol. L’ensemble est couvert avec des pailles, de préférence les branches de palmiers
à huile, si l’humidité du sol est adéquate. Dans le cas contraire, l’apport d’eau est nécessaire
avant la couverture. Pour favoriser le développement rapide des plantules à la levée, certains
producteurs épandent du NKP avant ladite couverture. Les pailles sont enlevées cinq ou six
jours après et le tout est maintenant protégé contre le soleil de façon à permettre l’aération des
plantules. Cette opération se fait souvent en période de faible ensoleillement tôt le matin ou
tard dans l’après-midi. Les pépinières sont conçues sous une forme irrégulière plus ou moins

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ronde ou sous forme allongée d’environ 1 m sur 7 m. La Photo 1 montre une pépinière de
neuf jours.

Photo 1. Pépinière de neuf jours

Source. Enquête de terrain juillet-septembre 2014

 Le repiquage

C’est la transplantation des plantules d’environ 15 à 25 jours des pépinières sur les
sols préalablement préparés. Elle se fait en ligne à l’aide des ficelles qui permettent de
maintenir les lignes droites (Photo 2). Les plantules sont repiquées à raison d’une plantule par
poquet avec un écartement d’environ 25 à 30cm entre les plantules et pour les interlignes, soit
111111 à 160000 plantules à l’hectare. Notons que ces densités varient au cours de cycle de
production du riz à cause du phénomène de tallage. Seules les racines des plantules sont
enfoncées dans le sol afin de favoriser un bon tallage de celles-ci.

Photo 2. Repiquage aux ficelles

Source. Enquête de terrain Juillet-Septembre 2014

Page 21
 Le désherbage

Il consiste à débarrasser les casiers rizicoles des mauvaises herbes qui empêchent le
développement normal des cultures. Il se fait suivant deux modalités : le désherbage chimique
et le désherbage manuel. Si les parcelles repiquées sont enherbées, le premier désherbage
qu’effectuent les producteurs, c’est celui chimique qui utilise les herbicides spécifiques
surtout l’Amino force dans le cas présent. Il faut noter que la fréquence des traitements est
réduite par l’inondation des parcelles qui inhibe la levée de plusieurs herbes. Les doses
recommandées pour ces pesticides sont comprises entre 1 à 3 L/ha (dépend de l’herbicide). Le
Tableau 7 présente la comparaison de la dose moyenne des herbicides spécifiques appliquée
par les producteurs enquêtés à ces dernières. Il en résulte que les doses de ces herbicides chez
les producteurs enquêtés sont significativement comprises entre les limites recommandées au
seuil de 5%. Ce fait constitue un atout pour limiter les effets néfastes de ces produits sur la
pollution et la dégradation des sols, favorisant ainsi la croissance de la production nationale de
semences certifiées de riz.

Tableau 7. Comparaison de la dose moyenne des herbicides spécifiques appliquée par les
producteurs enquêtés aux doses recommandées.

Paramètre Dose moyenne Doses limites Probabilité value


appliquée (L/ha)* recommandées
(L/ha) Test de Test des rangs
normalité signés de
Wilcoxon

Doses des 1,5 ± 1,2a 1a P < 0,01 P = 0,025


herbicides
spécifiques 1,5 ± 1,2b 3b P < 0,01 P = 0,0001

*= Moyenne ± Ecartype
« Supériorité significative entre les chiffres portant la même lettre sur la même ligne pour le
test des rangs signés de Wilcoxon au seuil de 5% »
Le désherbage manuel fait souvent suite au désherbage chimique et consiste à
l’arrachage des mauvaises herbes des parcelles traitées avec la main. Il est fait sur tout le
cycle de production et devient exclusif à partir de l’initiation des panicules ou l’enherbement
est désormais empêché par la couverture spatiale de la culture.

Page 22
 La fertilisation des cultures

Elle est essentiellement chimique et emploie l’urée (46% N) et NPK (10-20-20 ou 15-
20-15) avec une application à la volée. Il n’est noté aucune fumure organique à part
l’incorporation des débris végétaux dans le sol lors du labour. L’engrais NPK qui devrait être
utilisé en fumure de fond est malheureusement utilisé en fumure d’entretien. Même ceux qui
en font exception ne respectent pas les doses recommandées et fractionnent leurs doses en
deux ou parfois en trois applications souvent tardives pour être utilisées par le riz. Ces faits
s’expliquent par la fourniture souvent tardive des engrais due à leur indisponibilité
momentanée mais aussi et surtout au manque de technicité des producteurs. Les doses
recommandées pour ces engrais sont de 150 à 200 kg/ha (Ayenan, 2012). Le Tableau 8
présente la comparaison de la dose moyenne de l’engrais NPK appliquée, au total, par les
producteurs enquêtés à celles recommandées. On en déduit que les doses totales d’engrais
NPK appliquées par les producteurs sont significativement comprises entre les limites
recommandées au seuil de 5%.

Tableau 8. Comparaison de la dose moyenne de l’engrais NPK appliquée par les producteurs
enquêtés à celles recommandées

Paramètre Dose moyenne Doses limites Probabilité value


appliquée (L/ha)* recommandées
(L/ha) Test de Test des rangs
normalité signés de
Wilcoxon

Doses 146 ± 74,5a 150a P < 0,01 P = 0,3


d’engrais
NPK 146 ± 74,5a 200b P < 0,01 P = 0,0001

*= Moyenne ± Ecartype
« Différence non significative entre les chiffres portant la même lettre sur la même ligne au
seuil de 5% mais supériorité significative entre les chiffres portant les lettres différentes sur la
même ligne au seuil de 5% pour le test des rangs signés de Wilcoxon »

L’urée est utilisée en une ou deux applications selon les producteurs. D’autres le
mélangent avec le NPK qu’ils utilisent en fumure de couverture. 62% des producteurs
enquêtés utilisent l’urée en une seule application. Elle est appliquée au tallage et surtout à
l’initiation paniculaire (72% des enquêtés). Les doses d’urée recommandées sont de 75 à

Page 23
100 kg/ha (Ayenan, 2012). Le Tableau 9 présente la comparaison de la dose moyenne de
l’urée appliquée, au total, par les producteurs enquêtés à ces dernières. Il en ressort que les
doses de l’urée appliquées par les producteurs sont significativement comprises entre les
limites recommandées au seuil de 5%.

On conclut alors que les producteurs, malgré l’indisponibilité des engrais souvent
constatée, essaient généralement de respecter les doses recommandées en donnant donc une
chance d’amélioration à la filière semencière rizicole.

Tableau 9. Comparaison de la dose moyenne de l’urée appliquée par les producteurs enquêtés
à celles recommandées

Paramètre Dose moyenne Doses limites Probabilité value


appliquée (L/ha)* recommandées
(L/ha) Test de Test T à un
normalité échantillon

Doses 79,5 ± 37a 75a P = 0,065 P = 0,4


d’engrais
NPK 79,5 ± 37a 100b P = 0,065 P = 0,0001

*= Moyenne ± Ecartype
« Les chiffres portant la même lettre sur la même ligne ne sont pas significativement
différents pour le test T à un échantillon au seuil de 5%.»

 Gestion des ravageurs et maladies

De la pépinière au stockage, nombreux sont les ravageurs qui attaquent le riz et qui
portent atteinte aussi bien à la quantité qu’à la qualité du riz produit. Quant aux maladies,
elles sont en nombre réduit en riziculture. Cependant leurs attaques sont gravement nuisibles
aux semences produites. Pour lutter contre ces ravageurs ou maladies, les multiplicateurs ont
recours à diverses méthodes. Le Tableau 10 présente les principaux ravageurs et maladies de
riz rencontrés dans la commune avec les méthodes de lutte adoptées par les producteurs.

Page 24
Tableau 10. Gestion des principaux ravageurs et maladies de riz rencontrés dans la commune

Ravageurs et Périodes d’attaques Symptômes Moyens et méthodes de


maladies ou d’infestation lutte

Oiseaux De l’initiation Sucent le lait des graines ou Utilisation des bandes de


granivores paniculaire à la picorent les graines elles- cassettes, des bouteilles,
récolte mêmes des lance-pierres, des
filets (Photo 3) et des
épouvantails. Le
gardiennage

Rats Végétation Coupent les tiges Poses de pièges

Souris Au stockage Détruisent les emballages et Pose de pièges


consomment le riz

Bœufs De la maturation Détruisent les parcelles non Semis précoces afin de


des graines à la récoltées et les panicules récolter avant la période
récolte récoltées et regroupées en de transhumance
bottes en marchant là-dessus

Stress Stade plantule Flétrissement des plantules Aucun moyen de lutte


hydrique
Végétation Jaunissement des feuilles

Carence en Végétation Jaunissement des bordures des Apport d’engrais


élément feuilles
nutritif (K)

Pyriculariose Végétation Lésions foliaires Arrachages des plantes


attaquées

Page 25
Photo 3. Protection des cultures
à l’aide des filets

 L’épuration

Elle consiste à l’élimination sinon à l’arrachage manuel des hors types des parcelles
des cultures, de la pépinière jusqu’à la récolte. Ils sont reconnus par les producteurs à travers
l’aspect de leurs feuilles, la couleur des talles et graines, une épiaison plus précoce ou plus
tardive et surtout leurs tailles.

 L’irrigation

En dehors des pluies, les irrigations sont quasiment inexistantes sur ces sites. Elles
sont réalisées quelques rares fois en période de sécheresse par quelques producteurs surtout
les dirigeants des groupements. Cela s’explique par le manque des motopompes à la
disposition des producteurs. Les quelques motopompes qui y existent sont prioritairement à la
satisfaction des dirigeants.

 La récolte

Elle est réalisée sur l’ordre de l’ABSSA quand toutes les panicules sont sèches. Elle se
fait par un recépage des panicules ou des gerbes en fonction de la présence ou non de l’eau
dans les casiers rizicoles. Dans ces derniers, les plantes sont coupées et regroupées en bottes
au sol s’il n’est pas humide. Dans le cas contraire, elles sont mises sur ou debout contre les
diguettes. Parfois, les gerbes sont au fur et à mesure attachées séquentiellement avec des
ficelles pour faciliter le battage surtout mécanique.

Page 26
 Les opérations de post-récoltes

Celles-ci regroupent le séchage, le battage, le vannage, le triage et la conservation des


semences après la récolte.

En effet, le séchage est essentiellement fait sur pied au champ quand la récolte n’est
pas encore effectuée. C’est d’ailleurs pour s’assurer de la qualité de cette opération que
l’ordre de la récolte doit provenir des agents de l’ABSSA. Il se poursuit après la récolte à l’air
libre ou au soleil sur les tas des panicules dans les casiers rizicoles ou sur ou contre les
diguettes jusqu’à l’ensachage des graines.

Le battage permet de séparer les graines des gerbes recépées. Il est essentiellement fait
sur les bâches étendues au sol où les producteurs disposent d’un bois contre lequel ils battent
les panicules dont ils tiennent les tiges. Certains s’abstiennent des bois au profit de leurs
pieds. En effet, ils piétinent les panicules de riz pour en enlever les graines.

Le vannage quant à lui se fait au vent naturel ou grâce aux ventilateurs et permet de
séparer les graines recueillies du battage des débris végétaux se trouvant en leur sein. Il est
réalisé sur les bâches, dans les paniers, les bassines et les plastiques disposés de telle sorte que
le vent ne puisse ramener les impuretés enlevées. Les graines sont envoyées en l’air et laissées
en chute libre sous le vent qui emporte les matières légères dont les débris des pailles. Il se
fait à plusieurs reprises et prend fin quand la main plongée dans les graines est exempte de
poussière.

Le triage est réalisé après le vannage et consiste à enlever les mottes de terre, les
graines cassées, les graines rouges ou noires et les débris végétaux n’ayant pas été emportés
par le vent lors du vannage. Les graines sont conservées sous forme paddy dans les sacs de
jutes et les paniers.

3.4.5. Certification et la commercialisation

La certification est l’aboutissement d’un processus de contrôle de qualité des semences


au champ et au laboratoire permettant de s’assurer qu’elles sont effectivement conformes aux
normes minimales de pureté variétale. Pour la certification du riz, plusieurs étapes sont à
respecter.

Page 27
En effet, chaque année et au début de campagne et pour chacun des cycles de cultures,
les coopératives de multiplication de semences certifiées de riz remplissent certaines
formalités administratives avec l’ABSSA qui est l’organe de contrôle et de certification. Ces
formalités concernent la signature de trois documents importants à savoir : le contrat de
multiplication, la déclaration de culture et la demande d’admission au contrôle.

Quant aux contrôles des cultures, ils sont effectués aux champs par les agents de
l’ABSSA. A l’issue de chaque inspection, les observations relevées et les recommandations
sont consignées dans un rapport dont une copie est laissée aux multiplicateurs. A défaut d’un
rapport d’inspection, une fiche de notation de culture peut en tenir lieu. En termes du nombre
de contrôle au champ, la réglementation semencière prévoit au moins quatre inspections tout
le long du cycle. Elles ont eu lieu respectivement avant le semis, en préfloraison, à la floraison
et juste avant la récolte pour ordonner celle-ci.

Enfin, ont eu lieu les contrôles des lots après la récolte et conservation des semences
produites ou les échantillons sont constitués en vue des analyses au laboratoire. Seuls les lots
reconnus conformes et retenus comme semences de qualité seront certifiés, et ensuite marqués
par la pose de l’étiquette de reconnaissance de l’ABSSA.

Quant à la commercialisation, elle concerne uniquement les lots certifiés par l’ABSSA
comme semences de riz. La livraison se fait à domicile et de façon groupée. Les semences
sont achetées par la SONAPRA ou le CAIA à un prix de 300 FCFA le kilogramme (toutes
variétés confondues). Parfois, le ProCAD s’en approvisionne à un prix de 350 FCFA le
kilogramme (toutes variétés confondues). Elle a eu lieu après l’ensachage des graines dans
des sacs de 60 kg et la pose de l’étiquetage.

3.4.6. Forces, faiblesses, opportunités et menaces liées à la production des semences


certifiées de riz dans la Commune

Le Tableau 11 présente les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces liés à
la production des semences certifiées dans la Commune d’Adja-Ouèrè. Il en résulte que cette
activité dispose d’énormes forces et opportunités pouvant garantir la bonne conduite des
opérations. Quant aux faiblesses et menaces, les producteurs doivent consentir assez d’efforts
afin de réduire leurs impacts sur la production.

Page 28
Tableau 11. Forces, faiblesses, opportunités et menaces liées à la production des semences
certifiées du riz dans la Commune

Forces Faiblesses

 Disponibilité de 1113 ha de bas-  Outils et équipements


fonds aptes pour la culture du riz dans la rudimentaires
commune
 Manque de technicité des
 Forte productivité des variétés producteurs
cultivées
 Non maîtrise de l’eau
 Motivation des multiplicateurs
 Faible niveau d’aménagement
semenciers
des bas-fonds
 Existence d’appui à la production
 Faible niveau des rendements
du riz
 Approvisionnement difficile
 Existence de la demande des
en engrais et pesticides
semences certifiées du riz
 Crédits inadaptés
 Accès facile aux semences de base
 Non utilisation des engrais
 Taux élevés de scolarisation des
organiques
producteurs
 Conflit d’attribution des terres

 Manque d’équipements
agricoles

 Gestion difficile des oiseaux


granivores

Opportunités Menaces

 Existence de marchés  Les aléas climatiques


d’écoulement
 L’insécurité foncière

Page 29
 Insuffisance de main d’œuvre

 Rétention du riz par l’Etat  Transhumance


béninois, comme filière à promouvoir

 Demande croissante des semences


certifiées du riz

 Prix de vente des semences


intéressants

 Fourniture d’intrants à crédit

Page 30
4. RESUME DU MICRO-PROJET D’INSTALLATION

4.1. Contexte et justification

De nos différentes analyses, il ressort que les producteurs pratiquent à fond une sorte
d’agriculture conventionnelle qui exploite d’une manière quasi unique les produits chimiques.
En effet, il n’est noté aucune utilisation significative des engrais organiques et la gestion de la
fertilité des sols et des adventices est principalement basée sur l’utilisation des engrais et des
pesticides. Ces produits sont de nature à s’infiltrer dans le sol pour polluer les nappes
phréatiques et les eaux de surfaces (surtout qu’il s’agit ici des bas-fonds) et à s’accumuler
dans le sol pour favoriser sa toxicité. L’azote et le phosphore sont des polluants des eaux issus
des diverses activités humaines, dont l’agriculture (Lenormand, 2008). Ainsi, il se pose donc
le problème de pollution de l’environnement de production des semences certifiées du riz
avec un risque de dégradation de la fertilité des sols.

Pour limiter ou réduire les conséquences néfastes de telle situation et assurer en même
temps une grande production de semences, l’adoption d’un nouveau type d’agriculture
s’impose. Celle qui doit combiner une utilisation conjointe des intrants chimiques avec ceux
organiques tout en respectant et en protégeant l’environnement : c’est l’agriculture
écologiquement intensive. C’est pour faire preuve d’application par soi-même des différentes
suggestions réalisées, surtout pour la production écologique des présentes semences, que
s’inscrit le présent micro-projet afin d’assurer une production quantitative et qualitative des
semences certifiées de riz tout en respectant l’environnement.

La variété à multiplier est le NERICA L20 à cause de ses capacités de résistance aux
conditions difficiles. L’exploitation sera sise à Houéli Gaba avec une taille de 2 ha.

4.2. Objectifs poursuivis

De façon générale, il s’agit d’apporter notre contribution à l’amélioration de la


production des semences certifiées de riz au Bénin à travers une agriculture écologique
respectant l’environnement. Spécifiquement, il sera question de :

 procéder à la fabrication des engrais organiques (compost) ;

 s’assurer une faible utilisation des intrants chimiques ;

Page 31
 respecter les normes en vigueur pour la production de semences certifiées de riz.

4.3. Méthodologie

La méthodologie à suivre emploie deux promoteurs tous deux ayant une Licence
Professionnelle en agronomie, spécialité production végétale. Nous mettrons ensemble nos
moyens, qu’ils soient technique et financier afin de pouvoir venir à bout de ces travaux. Il sera
recruté des ouvriers dont nous deux serons les encadreurs. Le suivi de l’exploitation se fera
suivant un calendrier qui inter changera nous les promoteurs. Il sera lancé un appel de
demande de financement auprès des banques et des bailleurs de fonds le plus tôt possible afin
de se procurer à tant, de tous les outils et équipements nécessaires.

4.4. Résultats attendus

 Les engrais organiques sont conçus.

 L’utilisation des intrants chimiques est réduite.

 Les normes en vigueur pour la production de semences certifiées de riz sont


respectées.

4.5. Etude technique

Cette partie aborde la description du système de production des dites semences. En


effet, après la mise en place des facteurs de production, il sera lancé la fabrication de compost
sur l’exploitation dans le mois de mars. Le déroulement des autres opérations se fera suivant
le calendrier agricole ordinaire des producteurs. En effet, 20 kg de semences de bases sont
prévues. La pépinière se fera sur des planches de 1 m sur 10 m à raison de 2 kg de semences
par planche. Un apport de compost sera fait avant l’épandage des graines à raison de 30 kg
par planche. Ces planches seront maintenues sous une humidité adéquate pour favoriser une
bonne germination des graines.

Les travaux de préparation de sol se baseront respectivement sur le défrichement, la


construction des diguettes et le labour qui viendra enfouir une partie importante des pailles
dans le sol. Ensuite sera épandu de compost à raison de 120 t/ha suivi d’un traitement de la
parcelle avec l’herbicide Force Up à une dose de 3L/ha. Le repiquage se fera en ligne avec un
écartement de 30 cm entre les lignes et les plantules à raison d’une plantule par poquet. Les

Page 32
désherbages seront manuels et se tiendront chaque 15 jours. 50 kg/ha d’urée seront apportés à
l’initiation paniculaire. Les bandes de cassettes et les poses de filets japonais seront utilisées
pour lutter contre les oiseaux granivores. La récolte quant à elle prendra en compte le
recépage des gerbes attachées en lots. Une à deux semaines de séchage sera observée avant le
battage. Ce dernier sera effectué avec le vannage à l’aide d’une batteuse vanneuse. Les
graines seront conservées en sacs dans les magasins.

4.6. Etude financière

Il est question ici d’évaluer les coûts de production et de prévoir les revenus afin de
connaître les bénéfices à tirer de cette activité. Les Tableaux 12 et 13 présentent
respectivement les charges variables et fixes de la production des dites semences pour les
2 ha.

Tableau 12. Evaluation des charges variables de la production

Désignation Quantité Unité Prix unitaire Prix total


(FCFA) (FCFA)

Semences 20 Kg 1000 20000

Herbicides 6 Boites 3500 18000

Urée 2 Sacs 12500 25000

Sofagrain 50 Sachets 600 3000

Emballages 150 300 45000

Filets japonais 50 3000 150000

Batteuse- 1 - 10000 10000


vanneuse*

Motopompe* 1 - 10000 10000

Opérations - - - 1092500
culturales

Page 33
Compostage - - - 200000

Personnels 2 - 50000 100000

Autres - - - 30000

Total - - - 1730500

*= équipements à louer

Tableau 13. Evaluation des charges fixes de la production

Dénomination Quantité Prix Prix total Durée Amortissement


unitaire (FCFA) d’amortissement annuel (FCFA)
(FCFA)

Houes 5 2500 12500 2 ans 6250

Manchettes 5 3000 15000 2 ans 7500

Pulvérisateurs 3 10000 30000 2 ans 15000

Sacs de jutes 150 300 45000 2 ans 22500

Aire de séchage 10 10000 100000 2 ans 50000

Equipements de 3 20000 60000 5 ans 12000


protection

Autres - - - - 30000

Total - - 262500 - 143250

Le tableau 14 présente le compte prévisionnel de la production.

Page 34
Tableau 14. Compte des résultats prévisionnels

Désignation Quantité Prix unitaire (FCFA) Prix total (FCFA)

Semences produites 9000 Kg 300 2700000

Revenu - 300 2700000

Marge brute sur coût - - 969500


(Revenu – Charge
variable)

Revenu net (Marge - - 826250


brute sur coût –
amortissement)

On déduit donc de ces Tableaux le taux de rentabilité (Revenu net/ (Charges fixes + Charges
variables) qui est de l’ordre de 0,41, ce qui n’es pas négligeable pour une production agricole
surtout du cas d’une production écologiquement intensive. Notons aussi que pour une
campagne, le bénéfice varie selon la production mais sera surement satisfaisant.

4.7. Conclusion

Le présent micro-projet est arrêté à 1993000 FCFA. Le montant disposé est de 500000
FCFA pour un besoin de financement de 1493000 FCFA. La production générera un bénéfice
sûrement satisfaisant, avec ses nombreux avantages liés à l’agriculture écologiquement
intensive.

Page 35
5. CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS

Cette étude nous a permis d’apporter notre pierre à la construction de l’édifice qu’est
le développement de la filière semencière rizicole béninoise. Elle a l’avantage de nous
permettre de maîtriser le fonctionnement des organisations des coopératives agricoles et les
systèmes de production de semences certifiées du riz, et d’en identifier les contraintes qui y
sont afférentes. Elle nous a permis de cerner également les forces et opportunités de cette
activité de même que ses faiblesses et menaces au niveau communal, donc en partie sur le
plan national. Notre capacité technique de la conduite et de la gestion des exploitations
agricoles à titre semencier a été renforcée.

De ces différents résultats, il ressort que les producteurs s’organisent mieux pour la
conduite de la production des semences certifiées de riz. Les variétés de riz en cours de
multiplication sont IR 841 et NERICA L20. Ces producteurs tentent de respecter les normes
et règles en vigueur pour la multiplication semencière au Bénin mais se trouvent encore
empêchés par de nombreuses contraintes parmi lesquelles se trouvent le manque
d’équipements agricoles adéquats et de formations techniques des producteurs et les conflits
d’attribution des terres. L’analyse des forces, opportunités, faiblesses et menaces de ladite
activité montre qu’elle dispose de nombreux atouts pour être facteur de la compétitivité de la
filière semencière béninoise sur le plan international. Mais de nombreux efforts restent donc à
fournir pour l’accomplissement de ce noble rêve.

Sur ce et aux vues de ces différents résultats, nous faisons des suggestions ci-après.

A l’endroit des multiplicateurs semenciers

 Respecter sans limites les normes en vigueur au Bénin en matière de production de


semences certifiées de riz.

 Eviter le surdosage des herbicides surtout ceux totaux.

 Utiliser les engrais organiques pour maintenir le niveau de fertilité des sols.

 Respecter les autorités en charge des coopératives.

 Motiver beaucoup de femmes pour la production de semences de riz.

Page 36
 Recycler les pailles pour augmenter la fertilité des sols et réduire la dépendance face
aux engrais chimiques.

 Faire une utilisation conjointe des engrais organique et minéral de façon à protéger
l’environnement.

A l’endroit de la CoMuSCeRi

 Organiser plus de formations aux producteurs et prendre des mesures pour les obliger
à respecter les normes en matière de production de semences du riz.

 Initier un projet de construction des magasins et d’équipement en habits de protection


en faisant des souscriptions personnelles et en recherchant le complément des fonds auprès
des bailleurs.

 Respecter les lois en vigueur pour la création de coopératives rurales surtout celle
relative à l’organisation du foncier au Bénin.

 Négocier avec les banques des formes de financement adaptées à la production


agricole.

 Assurer une bonne direction des coopératives.

A l’endroit de l’Etat

 Mettre à la disposition des services d’encadrement les moyens matériels et humains


nécessaires au suivi régulier des producteurs pour le respect des normes en matière de
production semencière.

 Mettre en place une banque agricole qui puisse prendre en compte les spécificités liées à
l’agriculture.

 Diffuser les règles et normes en matière de production semencière à travers des formations
techniques au profit des producteurs.

 Mettre à la disposition des multiplicateurs en temps opportun des intrants de qualité moins
chers et appropriés à la riziculture.

Page 37
 Encourager la mécanisation agricole en mettant à la disposition des coopératives des
machines agricoles appropriées comme les batteuses vanneuses et les motopompes.

 Mobiliser des fonds spécifiques à la production écologique des semences certifiées de riz.

Page 38
Références bibliographiques

 Afrique Conseil (2006). Monographie de la commune d’ADJA-OUERE,


Programme d’Appui au Démarrage des communes, Mission de décentralisation, Bénin,
10p.

 Ayenan A. T. M. (2012). Etude des systèmes de production de semences certifiées de


riz (Oriza sativa) dans la Commune de Glazoué au Bénin. Mémoire pour l’obtention du
Diplôme de Licence Professionnelle, Sciences et Techniques de Production Végétale,
FSA/UAC, Bénin, 23p.

 Biaou F. et Saïdou A. (2011). Professionnalisation des réseaux des producteurs de


semences et de plants au Bénin. Rapport de consultation PADER-Bénin, 37p.

 Diagne A. Midingoyi S-K.G. Wopereis M. et Akintayo I. (2010). The NERICA


success story: Development, achievements and lessons learned, Draft, The Africa Rice
Center (Africa Rice). 29p.

 INSAE (2013). Résultats provisoires du RGPH4, Rapport de travail, Bénin, Juin 2013,
p1.

 FAO (2009). Mission au Bénin du rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à


l'alimentation. http/www. fao.org index_fr.htm. Consulté le 25/07/2011.

 FAO (2013). Suivi du marché du riz, Article, Juillet 2013, 3p.

 Kouiho S. R. (2013).Analyse des systèmes de production et de la Chaîne de Valeurs


du riz RIVALOP dans la Commune d’Adjohoun. Mémoire pour l’obtention du grade de
Licence Professionnelle en Agronomie, Sciences et Techniques de Production Végétale,
FSA/UAC, Bénin. 1p.

 Lacharme M. (2001). La production de semences certifiées règles à suivre à


l'exploitation. In : Mémento Technique de Riziculture pour la vallée du fleuve Sénégal.
Fascicule10. Ministère du Développement Rural et de l'Environnement -Coopération
Française. 4p.

 Lenormand P. (2008). Pour des Agricultures Ecologiquement Intensives. Document


de travail. Europe. 15p

Page 39
 MAEP (2010). Règlement technique de la production, du contrôle de la qualité, de la
certification et du conditionnement des semences de riz. Cotonou, Bénin, 11p.

 MAEP(2011).Stratégie Nationale pour le Développement de la Riziculture au Bénin,


(SNDRB). Cotonou, Bénin, 6p.

 Worou O.N. (2012). Experimental analysis and modelling of the rainfed rice cropping
systems in West Africa, Thesis of the requirements for Agronomic Doctor, Faculty of
Agriculture, University of Bonn.

Page 40
Annexes
Annexe 1. Guides d’entretien à l’endroit des producteurs et des agents du SCDA d’Adja-
Ouèrè

A l’endroit des producteurs

 Quelle est l’historique de la production de semences certifiées de riz dans la commune


?
 Année de démarrage
 Évènements marquants
 Pourquoi la production de semences dans la commune.
 Quelles sont les différents modes de faire valoir de la terre dans votre milieu ?
 Main d’œuvre
 Quels sont les types de main d’œuvre disponibles ?
 Quelles sont les stratégies de recherche de ces mains d’œuvres ?
 Quelles sont les sources d’approvisionnement en intrants (semences, engrais,
pesticides) ?
 Quelles sont les variétés que vous produisez et quelles sont les raisons qui soutiennent
le choix de celles-ci ?
 Quelles sont les structures qui vous accompagnent dans vos activités (structures
d’encadrements, financiers) ?
 Comment planifiez-vous la production pour chaque campagne agricole (calendrier
agricole) ?
 Caractéristiques des systèmes de culture
 Quelles sont les successions et les rotations culturales ?
 Quelles sont les associations culturales ?
 Quelles sont les itinéraires techniques ?
 Quelles sont les produits et sous-produits de culture ?
 Quelles utilisations faites-vous des résidus de culture ?
 Quels sont les méthodes qui vous permettent de maintenir vos sols fertiles ?
 Quels sont les ravageurs auxquels vous êtes confrontés et quelles sont les méthodes
qui permettent d’en lutter contre ?
 Stockage et conservation
 Quelles sont les structures de stockage que vous utilisez ?
 Quelles sont les formes de conservation ?
 Quelles sont les opérations post-récoltes que vous effectuez ?
 Quelles sont les circuits de commercialisation des produits ?
 Quelles sont les contraintes liées à la production de semences certifiées du riz ?
 Accès à la terre
 Approvisionnement en intrants (semences, engrais, pesticides)
 Main d’œuvre
 Accès au crédit
 Appui technique
 Écoulement des produits
 Quelles sont les solutions développées face à ces problèmes ?

A l’endroit des agents du SCDA Adja-Ouèrè

 Quelle est l’historique de la production de semences certifiées de riz dans la


commune ?
 Quels sont les critères de choix des producteurs ?
 Quels sont les critères de choix des parcelles ?
 Comment se fait le suivi des producteurs ?
 Comment se fait l’approvisionnement des multiplicateurs en semence de base ?
 Quelles sont les causes de déclassement ?
 Quel est votre processus de certification ?
 Quelle est l’organisation de la commercialisation des semences produites ?
Annexe 2. Fiche d’enquête individuelle

N° de la fiche…………………………………………………………………………………….

Date de l’enquête……………………........................................................................................

Enquêté : Nom…………………Prénom(s)………………………..............................................

Age : ………….Sexe : masculin féminin


Groupement :……………………………. Taille du ménage : nombre de
femmes :………nombre d’enfants :……Total………………Superficie en
cours:………………Niveau d’instruction :……………………..……………………

Ancienneté dans la production de semences : …… Année d’adhésion au groupement : ……

Formations techniques reçues : projets parents groupement école aucune

Variétés multipliées : NERICA L20 IR841 BL 19 NERICA L14

Générations multipliées :……………………………………………………………………….

Productions antérieures :

Campagne Superficie emblavée Production

2012-2013

2013-2014

 Modes de faire valoir

Héritage Emprunt Achat Location Don

 Choix des parcelles

 Antécédents culturaux : 2014-2015……………….…2013-2014……………………..

2012-2013……………………………………………………………………………………….
 Isolements culturaux

Entre semence et consommation………………….Entre semences (variétés


différentes)……………..

 Autres règles dans le choix des parcelles de


semences………………………………………………..

 Mode de conduite de la culture

Pépinière repiquage Semis direct

 Facteurs de production :

Main d’œuvre

Outils et équipements

Semences Fournisseurs

Coûts

Pouvoir
germinatif

Organiques
Engrais
Chimique

Pesticides + Coûts

Réserve économique Prêt


Source du capital financier
Structures ………………….

 Pratiques culturales

Association : oui non


types :…………………………………………………………………………
Pourquoi :………………………………………………………………………………………
………………………………………

Succession culturale : oui non types ………………………………..………

Pourquoi :………………………………………………………………………………………

Rotation : oui non types …………………………………………………………

Pourquoi :……………………………………………………………………………………….

Assolement : oui non


pourquoi :………………………………………………………………….

Monoculture : oui non


pourquoi :………………………………………………………………….

 Opérations culturales

Opérations Moments Descriptions coûts

Défrichage

Construction
des diguettes

Préparatio Ramassage Jours après


n du sol défrichage :………

Après labour :oui Produit :…………


non
Application Dose :……………
d’herbicide Avant labour :oui
Autres :…………
non ……

Après labour :oui Produit :………


non
Fumure de fond Avant labour :oui Dose :……………

non

Labours

Durée trempage:…

Pré-germination Durée séchage :….

Installatio Autre :…………


n de la
Q semence/ha :….
pépinière
Pépinière Q NPK/ha :………

Q Urée/ha :…......

Nbre de
plantules/poquets.

Profondeur ……
Repiquage
Interligne………
Inter plantules…

N°1 Q/ha :……………

Mode
d’application……

N°2 Q/ha :……………


Urée
Mode
Fertilisation
d’appli………

N°1 Q/ha :……………

Mode d’appl…
N°2 Q/ha :……………

NPK Mode d’appl….…

Engrais Q/ha :
organiques
Mode
Noms :…… d’appl………
Fertilisation

Epurations

Irrigations

Chimi- N°1 Q/ha :……………


que
Mode
d’appl….......

N°2 Q/ha :……………


Désherba-
ges Mode d’appli…....

Manuel Jours après


chimique :………

Chasse aviaire Filet garde

Récolte Couper panicule

Couper tige

Séchage Durée :……………

Bat- Ma- Contre bois


tage nuel
Pieds

Autres :…………

Activités
post récoltes Méca
nique

Vannage Ventilateur

Naturel

Triage

Stockage

 Protection des cultures

Ravageurs Réponses Moyens de lutte

Rats Oui Non

Oiseaux Oui Non

Bœufs Oui Non

Hommes Oui Non

 Mesure de protection :

Bottes Gants Combinaison Lunettes Cache-nez

 Commercialisation

Les structures qui achètent les semences : …..…………………………………………………

Prix
unitaires :………………………………………………………………………………………

Livraisons à domicile ou au marché :………………………………………………………….

 Certification

Processus :………………………………………………………………………………………
Stades de contrôles :…………………………………………………………………………..

Fréquence de passage des agents de contrôles :……………………………………………….

Etes-vous déjà déclassés ? ………………………Pourquoi………………………………….

 Contraintes

Facteurs Contraintes Solutions apportées

Foncier

Intrants Engrais
chimiques

Semence

Pesticides

Engrais
organiques

Main d’œuvre

Ravageurs

Commercialisation

Certification

Opérations post-récoltes

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