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RÉDACTION
Toute histoire peut être comprise comme avènement d’un sens et émer-
gence de singularités. Ces singularités sont, soit des événements, soit des œu-
vres, soit des personnes. L’histoire hésite entre un type structural et un type
événementiel. Mais c’est uniquement dans la clarification du discours philoso-
phique que ces deux possibilités se séparent et se manifestent.
En quel sens l’histoire comporte-t-elle cette double possibilité ? D’un côté,
nous disons l’histoire au singulier et attestons qu’il y a une unique histoire, une
unique humanité : « Toute la suite des hommes, écrit Pascal, dans le fragment
d’un Traité du vide, doit être considérée comme un même homme qui subsiste
toujours et qui apprend continuellement ». Nous avons la conviction que, là où
nous rencontrons quelque signe humain, il peut, a priori, être rapporté à un uni-
que champ d’humanité. Cela, je le sais avant même de faire de l’histoire, par une
sorte de compréhension anté-prédicative1 du champ historique. Mais de cette
compréhension l’historien ne peut rendre raison. Elle reste, pour lui, « pré-
jugé », au sens fort du terme. Ce préjugé de l’historien n’est justifié que par la
Partie II - Dissertation
Dans Histoire et vérité, Paul Ricœur affirme : « L’histoire n’est histoire que
dans la mesure où elle n’a accédé, ni au discours absolu, ni à la singularité ab-
solue, dans la mesure où le sens en reste confus, mêlé.»
Vous direz dans quelle mesure ce propos du philosophe nourrit votre ré-
flexion sur les trois œuvres inscrites au programme.