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La Grossesse pour les Nuls, nouvelle édition

Titre de l’édition originale : Pregnancy for Dummies, 3rd édition

Publié par
Wiley Publishing, Inc.
111 River Street
Hoboken, NJ 07030 - 5774
USA
Copyright © 2009 Wiley Publishing, Inc.

Pour les Nuls est une marque déposée de Wiley Publishing, Inc.
For Dummies est une marque déposée de Wiley Publishing, Inc.
© Éditions First, 2010 pour l’édition française. Publiée en accord avec Wiley Publishing, Inc.

Tous droits réservés. Toute reproduction, même partielle, du contenu, de la couverture ou des icônes, par
quelque procédé que ce soit (électronique, photocopie, bande magnétique ou autre) est interdite sans autorisation
par écrit des Éditions First.

Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute
reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est
strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la
Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété
intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.

ISBN : 978-2-7540-1429-8
Dépôt légal : 1er trimestre 2010
ISBN numérique : 9782754022743

Traduction : Géraldine Masson


Production : Emmanuelle Clément
Mise en page : Patrick Leleux

Éditions First
60, rue Mazarine
75006 Paris - France
e-mail : firstinfo@efirst.com
Site internet : www.pourlesnuls.fr
La Grossesse pour les Nuls
Sommaire
Page de titre
Page de Copyright
Introduction
À propos de ce livre
Conventions utilisées dans le livre
Ce que vous pouvez ne pas lire
Nos hypothèses de départ
Organisation du livre
Première partie - La feuille de route
Deuxième partie - La grossesse : une pièce en trois actes
Troisième partie - Le grand jour : travail, accouchement et rétablissement
Quatrième partie - Cas particuliers
Cinquième partie - La partie des dix
Annexe
Les icônes utilisées dans ce livre
Et maintenant ?

Première partie - La feuille de route

Chapitre 1 - Avant d’être enceinte


Préparation à la grossesse : la visite d’avant conception
Vos antécédents familiaux et médicaux
Évaluer votre état de santé actuel
Questions les plus fréquentes
Atteindre son poids idéal
Prendre des médicaments
Les produits naturels
L’importance des vaccins et de l’immunité
Arrêt de la contraception
Rencontre du spermatozoïde et de l’ovule : le moment propice est précieux
Déterminer la date de l’ovulation
Se préparer efficacement (et en s’amusant)
Chapitre 2 - Je crois que je suis enceinte
Les premiers signes de grossesse
Test, 1, 2, 3, partez !
À domicile
Chez le médecin
Le praticien qui vous convient le mieux
Les différentes options possibles
Les questions à se poser avant de choisir
Calcul de la date de l’accouchement
Chapitre 3 - La grossesse au quotidien
Planifier les visites prénatales
Les transformations physiques
Les sautes d’humeur
Les crampes
Les sécrétions vaginales
Les maux de dos
Le stress
Effets des médicaments, de l’alcool et des drogues sur le bébé
Médicaments
Tabac
Alcool
Drogues
Un nouveau mode de vie
Soins de beauté
Bains à remous, sauna et hammam
Voyages
Soins dentaires
Relations sexuelles
Travail et grossesse : adapter votre activité
Risques professionnels
Chapitre 4 - Régime alimentaire et hygiène de vie de la femme enceinte
Prendre du poids en mangeant équilibré
Combien de kilos faut-il prendre ?
N’en faites pas une obsession !
Comment le fœtus grossit-il ?
Choisir une alimentation adaptée
La pyramide alimentaire
Supplémentation en vitamines et en minéraux
Les aliments qui ne présentent aucun danger pour la santé
Pour en finir avec les idées reçues !
Repérer les aliments à risques
Les régimes alimentaires particuliers
Le régime végétarien
Lutter contre la constipation
Le diabète
Faire du sport enceinte
S’adapter aux changements du corps
Pratiquer une activité physique sans forcer
Les différentes formes d’activité physique possibles

Deuxième partie - La grossesse : une pièce en trois actes

Chapitre 5 - Le premier trimestre


Une nouvelle vie prend forme
S’adapter à la grossesse : les transformations physiologiques
Modifications des seins
Fatigue
Nausées à toute heure
Ballonnements
Envies fréquentes d’uriner
Maux de tête
Constipation
Douleurs et contractions abdominales
La première consultation prénatale
Comprendre la consultation
L’examen physique
Les examens de routine
Identifier les signes d’éventuelles complications
Saignement
Fausse couche
Grossesse extra-utérine
Chapitre 6 - Le deuxième trimestre
La croissance du bébé
Comprendre les transformations de votre corps
Étourderies et maladresses
Flatulences
Pousse des cheveux et des ongles
Brûlures d’estomac
Douleurs dans l’aine
Congestion nasale
Saignements du nez et des gencives
Les modifications de la peau
Les visites de contrôle
Les symptômes préoccupants
Saignement
Anomalies fœtales
Béance du col de l’utérus
Identifier d’éventuelles complications
Chapitre 7 - Le troisième trimestre
Le bébé se prépare pour le grand jour
Rock’n roll in utero, les mouvements du fœtus
Entraînement des muscles respiratoires
Le hoquet du fœtus
S’adapter aux transformations physiques
Accidents et chutes
Les contractions de Braxton-Hicks
Le syndrome du canal carpien
Fatigue
Hémorroïdes
Insomnies
La « chute » du bébé
Rougeurs et démangeaisons
Se préparer à l’allaitement
Sciatique
Souffle court
Vergetures
Gonflement
Incontinence urinaire
Varices
Dernière ligne droite avant l’accouchement !
Terme de la grossesse
Massage du périnée
Les consultations prénatales du troisième trimestre
La césarienne sur demande
Les cours de préparation à l’accouchement
Quand faut-il s’inquiéter ?
Saignement
Présentation par le siège
Diminution du volume du liquide amniotique
Diminution des mouvements fœtaux
Troubles de croissance du fœtus
Perte de liquide amniotique
Pré-éclampsie
Menace d’accouchement prématuré
Lorsque l’enfant tarde à paraître
Les préparatifs pour la maternité
Faire sa valise
Choix et utilisation du siège auto pour le bébé
Chapitre 8 - Les examens prénataux
Les examens du diagnostic prénatal au premier trimestre
La biopsie du trophoblaste
L’échographie : elle se pratique à la 12e ou 13e semaine
Amniocentèse précoce
Les examens de routine du deuxième trimestre
Analyses de sang du deuxième trimestre
L’échographie : voyage aux pays des ultrasons
Au premier trimestre :
L’échographie du 2e trimestre
Qu’est-ce que l’amniocentèse ?
Autres examens
Les examens du troisième trimestre
Recherche de streptocoques du groupe B
Évaluation de la maturation pulmonaire
Évaluation du bien-être du bébé
Chapitre 9 - Votre grossesse semaine après semaine
Semaines 0 à 4
Semaines 5 à 8
Semaines 9 à 12
Semaines 13 à 16
Semaines 17 à 20
Semaines 21 à 24
Semaines 25 à 28
Semaines 29 à 32
Semaines 33 à 36
Semaines 37 à 40
Semaines 40 à 42

Troisième partie - Le grand jour : travail, accouchement et rétablissement

Chapitre 10 - Chéri, je crois que je vais accoucher !


Reconnaître les prémices de l’accouchement
Les signes annonciateurs
Comment être sûre que le travail a véritablement commencé ?
Quand appeler le médecin ?
Vérifier l’avancement du travail avec un examen interne
L’arrivée à la maternité
Installation dans la chambre
La salle de travail / de naissance
Surveillance du bébé
Surveillance du rythme cardiaque du bébé
Autres types de contrôles
L’accouchement déclenché artificiellement
Déclenchement de convenance
Déclenchement pour raisons médicales
Déclencher l’accouchement
Intensification du travail
Le grand moment : les différentes phases du travail
La première période : la dilatation
La deuxième période : l’expulsion
La troisième période : la délivrance
Gérer les douleurs de l’accouchement
Médicaments systémiques
Anesthésies loco-régionales
Anesthésie générale
Autres moyens de lutte contre les douleurs de l’accouchement
Les autres modes d’accouchement
Accoucher sans anesthésie
Accoucher à domicile
Accoucher dans l’eau
Chapitre 11 - La naissance : mise au monde du bébé
L’expulsion
Poussez, poussez, respirez
L’épisiotomie
Si la deuxième phase du travail se prolonge...
Le moment tant attendu : la mise au monde du bébé
La délivrance
Réparation du périnée
Aider la Nature : l’expulsion dirigée
La césarienne
L’anesthésie
Pourquoi effectuer une césarienne ?
Les suites de la césarienne
Félicitations ! Vous avez réussi !
Frissons et tremblements
Hémorragie de la délivrance
Le premier cri
Vérification de l’état de santé du bébé
Couper le cordon ombilical
Chapitre 12 - Bienvenue au nouveau-né !
Premiers regards, premiers contacts
Le vernix caseosa
La bosse séro-sanguine et la forme du crâne
Les bleus
Taches, petits boutons et irritations cutanées
Les cheveux
Les ongles
Les yeux et les oreilles
Les organes génitaux et la poitrine
Le cordon ombilical
La taille du nouveau-né
La respiration
Les soins effectués à la maternité
De la vie intra-utérine à la vie normale
Comprendre la mise en route du système digestif du nouveau-né
La circoncision en question
Les soins intensifs en néonatologie
La première visite du pédiatre
Le rythme cardiaque et le système circulatoire
L’évolution du poids
Le retour à la maison
Le bain
Le rot
Le sommeil
Les cris et les pleurs
Les coliques
Le hoquet
L’ictère du nouveau-né
La sucette
Prévenir les accidents domestiques
Les achats destinés au bébé
Quand faut-il s’inquiéter ?
Chapitre 13 - Le rétablissement après l’accouchement
Le rétablissement après l’accouchement
Dans la peau d’une jeune maman !
Les saignements du post-partum
Douleurs du périnée
Je suis toute gonflée !
Petits ennuis de vessie
Crise d’hémorroïdes
Troubles du transit
Continuer à se rétablir à la maison
Le rétablissement après une césarienne
La salle de réveil
Récupérer lentement mais sûrement
Les douleurs liées à la césarienne
Les douleurs post-opératoires
Se préparer à rentrer à la maison
Continuer à se rétablir à la maison
Tout n’est pas fini, d’autres changements vous attendent !
Transpirer comme... une jeune maman
L’engorgement des seins
La perte des cheveux
Que faire en cas de baby-blues
Les signes de la dépression post-partum
La première visite post-partum
Le retour à la vie « normale »
La forme et les formes
Perdre du poids
Le régime post-partum
Supplémentation en vitamines
Les exercices de Kegel
Avoir de nouveau des relations sexuelles
Choisir un mode de contraception
Chapitre 14 - L’alimentation de votre bébé
Allaitement ou biberon ?
Les avantages de l’allaitement
Les avantages du biberon
Mise en place de l’allaitement
Le mécanisme de la lactation
Les différentes positions d’allaitement
La mise au sein
Fréquence des tétées
Votre alimentation pendant l’allaitement
Reprendre un contraceptif
Médicaments et allaitement
Désagréments les plus courants
L’allaitement de jumeaux
L’art du biberon
Stopper votre production de lait
Comment choisir les biberons et les tétines ?
Nourir au biberon
Le développement du système digestif de votre bébé

Quatrième partie - Cas particuliers

Chapitre 15 - Les grossesses particulières


Questions d’âge
Enceinte après 35 ans
Si le papa n’est plus tout jeune...
La grossesse des adolescentes
Les grossesses gémellaires ou multiples
Deux types de grossesses gémellaires
Comment reconnaît-on vrais et faux jumeaux ?
Dépistage de la trisomie 21 dans les grossesses multiples
Examens génétiques et grossesses multiples
Différencier les fœtus
La vie au quotidien en cas de grossesse multiple
L’accouchement de jumeaux
Complications propres aux grossesses multiples
Surveillance d’un accouchement pré-maturé de jumeaux
Envisager une nouvelle grossesse
Chaque grossesse est différente
Quel accouchement après une césarienne ?
Mères célibataires et familles non traditionnelles
Préparer son enfant à l’arrivée d’un nouveau-né
Expliquer la grossesse
Prévoir un mode de garde au moment de l’accouchement
Le retour à la maison
Chapitre 16 - Parlons des complications
Le travail prématuré
Les signes du travail prématuré
Arrêter le travail prématuré
Accoucher prématurément
La pré-éclampsie
Complications placentaires
Placenta praevia
Décollement du placenta
Problèmes de liquide et de sac amniotiques
Trop de liquide amniotique
Trop peu de liquide amniotique
Rupture du sac amniotique
Les problèmes de croissance fœtale
Les bébés d’un poids inférieur à la normale
Les bébés d’un poids supérieur à la normale
Les incompatibilités sanguines
Incompatibilités de facteur Rhésus
Autres incompatibilités sanguines
La présentation par le siège
Le dépassement de terme
Chapitre 17 - Maladies et grossesse
Les infections pendant la grossesse
Infections urinaires et rénales
Varicelle
Rhumes et grippe
La grippe A
Allergies saisonnières et rhume des foins
Cytomégalovirus (CMV)
Rubéole
Hépatites
Herpès
Sida
La listériose
Maladie de Lyme
Mégalérythème épidémique
Gastro-entérite
Toxoplasmose
Infections vaginales
Les maladies déclarées avant la grossesse
Asthme
Hypertension chronique
Phlébite et embolie pulmonaire
Diabète
Fibromes
Problèmes d’immunité
Affection abdominale inflammatoire
Épilepsie
Problèmes thyroïdiens
Chapitre 18 - Réagir aux coups durs
Fausses couches à répétition
Enfant mort-né
Anomalies fœtales
Où trouver un soutien psychologique ?
Le travail de deuil

Cinquième partie - La partie des dix

Chapitre 19 - Dix infos inédites sur la grossesse


La grossesse dure plus de neuf mois
Ils sont tous devenus fous !
Les sensations d’épuisement au premier trimestre
La violence des douleurs ligamentaires
Votre ventre : objet de culte !
Le tabou des hémorroïdes
Déféquer pendant l’accouchement
Le bébé est né, mais les kilos sont toujours là…
Les serviettes hygiéniques de la maternité
Les joies de l’allaitement
Chapitre 20 - Les dix repères de la croissance fœtale
La conception
L’implantation de l’embryon
Le cœur commence à battre
La fermeture du tube neural
Les traits du visage se dessinent
Fin de la période embryonnaire
Apparition des organes sexuels
L’éveil
La maturation des poumons
La naissance du bébé
Chapitre 21 - Dix modes de préparation à l’accouchement
La méthode classique
Le yoga prénatal
La sophrologie
L’haptonomie
La préparation en piscine
La méthode Bonapace
L’hypnose
Le chant prénatal
L’acupuncture
La gymnastique sensorielle périnatale
Chapitre 22 - Les dix (+ 1 !) recettes de la future maman
1- Salade de carottes cuites
2 - Poivrons grillés
3 - Salade de fenouil cru
4 - Salade de mâche fraîche
5 - Filet de poissons au four
6 - Flétan en papillote
7 - Gratin de courgettes
8 - Quinoa aux légumes
9 - Chou-fleur à la Béchamel
10 - Pommes vapeur à la façon Rose
11 - Salade de fruits exotiques
Chapitre 23 - Les dix clefs de l’échographie
La longueur cranio-caudale
Le visage
La colonne vertébrale
Le cœur
Les mains
Les pieds
Le profil du fœtus
L’estomac
C’est un garçon !
C’est une fille !
Annexe - Les sites internet qui peuvent être utiles
Deux sites vous donneront des renseignements médicaux
Sites généraux et guides concernant la grossesse
Sites pour les prestations et le travail
Sites concernant l’alimentation
Sites concernant les addictions
Sites divers pour approfondir
Les sites sur l’allaitement sont nombreux
Sites concernant les différentes préparations à l’accouchement
Sites dédiés aux parents touchés par une perte anténatale ou périnatale
Index alphabétique
Introduction

La Grossesse pour les Nuls est bien sûr un titre en forme de boutade car les couples sont
aujourd’hui loin d’être nuls et sont parfaitement capables de comprendre des informations
médicales complexes si elles sont expliquées clairement. Notre objectif était d’écrire un guide
complet et scientifiquement correct sur l’une des expériences les plus marquantes de la vie : la
grossesse. La collection pour les Nuls est connue pour ses ouvrages précis et fiables, mais aussi
faciles à lire. Elle nous a paru particulièrement indiquée pour présenter des informations médicales
sur la grossesse tout en préservant le ton chaleureux et humoristique qui nous semblait indissociable
de cette période de la vie.

À propos de ce livre
Notre expérience auprès des milliers de femmes que nous avons suivies au Mount Sinai Medical
Center de New York nous a appris que les futurs parents s’intéressent à tout ce qui touche la
grossesse, de la formation du cœur du fœtus, à la possibilité ou non de manger des sushi ou de se
teindre les cheveux pour la maman. Nous avons par conséquent essayé de répondre ici à de
nombreuses questions souvent entendues. Dans le cas des sujets polémiques, nous avons apporté
des réponses fondées sur des données médicales vérifiées. Nous nous sommes efforcés de ne pas
répondre de manière partiale ou de ne pas fournir uniquement la réponse qui nous semblait la moins
risquée, mais de toujours donner des éléments médicaux. Il n’existe parfois pas de données fiables
pour affirmer que telle ou telle chose présente ou non un danger et nous l’avons toujours signalé.
Nos patientes arrivent souvent affolées par la lecture d’informations périmées, non fondées ou
partielles (par exemple, vous pouvez tout à fait manger du thon frais lorsque vous êtes enceinte, de
même que des fruits et des légumes frais, sans redouter d’avoir ingéré trop de toxines). Souvent, les
livres consacrés à la grossesse adoptent un ton alarmiste ou présentent les informations hors
contexte. Les femmes enceintes sont déjà naturellement inquiètes au sujet de ce qu’elles peuvent ou
ne peuvent pas faire ou manger. Nous avons donc souhaité replacer toutes nos données en
perspective afin de ne pas alarmer inutilement les futures mamans. La grossesse doit se vivre dans
la joie ! Nous nous sommes voulus rassurants à chaque fois que c’était possible, en évitant
d’accroître encore l’inquiétude que ressentent déjà si souvent les futures mamans.
Nous savons également que les futurs parents veulent connaître aussi les aspects médicaux de la
grossesse. À quel moment se forme le cœur du fœtus ? Et ses doigts ? Quelles analyses sanguines
faut-il faire et pourquoi ? Comment décèle-t-on les éventuels problèmes ? Nous avons essayé de
rédiger un livre médical destiné à un public profane. Nous respectons le désir des parents de
s’informer le plus possible sur la grossesse et nous pensons qu’ils trouveront ici des informations
médicales compréhensibles, agréables à lire et même drôles parfois.
Nous sommes des gynécologues obstétriciens spécialisés dans la médecine materno-fœtale
(grossesses à risques) et nous donnons également des cours sur la grossesse et les soins prénataux.
Nous avons donc une certaine expérience en la matière ! Nous avons en outre sollicité les conseils
de nos collègues pédiatres, médecins classiques ou anesthésistes par exemple. Dans nombre de cas,
nous avons effectué des recherches approfondies pour vérifier que nous disposions des dernières
études disponibles. Mary Duenwald nous a par ailleurs considérablement aidés à rendre notre texte
parfaitement compréhensible pour des lecteurs non spécialistes. En outre, étant elle-même maman
de jumeaux, Mary nous a souvent donné son point de vue sur certains aspects de la grossesse.
Cet ouvrage a été spécialement conçu pour être consulté au fil des mois de votre grossesse. Vous
avez certainement envie d’en savoir plus tout de suite et de tout lire en une fois, mais si vous le
souhaitez, vous pouvez aussi l’aborder trimestre par trimestre. Vous pouvez aussi l’ouvrir à un
chapitre précis si vous rencontrez un problème particulier.
Nous espérons qu’il vous accompagnera pendant toute votre grossesse. Peut-être certaines
informations vous conduiront-elles à poser des questions à votre médecin auxquelles vous n’auriez
pas pensé avant. Il n’existe jamais une seule réponse à telle ou telle question, et vous constaterez
sans doute que votre médecin ne partage pas notre avis sur bien des points. C’est tout à fait normal
(nous n’étions souvent pas d’accord entre nous non plus !). Ce livre vous apportera des informations
fondamentales, mais elles n’ont pas valeur de paroles d’évangile ! En outre, la plupart s’appliquent
aux grossesses d’une manière générale, mais la vôtre comporte certainement des caractéristiques
bien particulières dont il faut tenir compte.

Conventions utilisées dans le livre


Connaître les conventions que nous avons adoptées dans ce livre pourra vous en faciliter la lecture.
Nous avons essayé de respecter le fait que les bébés peuvent voir le jour dans de nombreuses
situations différentes, même si le schéma du couple traditionnel (homme et femme) reste largement
majoritaire. Nous avons voulu tenir compte aussi des familles monoparentales, des couples
homosexuels ou des mères porteuses. Les informations que nous donnons peuvent concerner tous
les cas de figure.
Nous savons par ailleurs que les femmes ne consultent pas uniquement un gynécologue pendant
leur grossesse (voir le chapitre 2 pour une présentation des différents professionnels susceptibles de
suivre une femme enceinte et de l’accompagner jusqu’à la naissance du bébé). C’est pourquoi nous
parlons la plupart du temps de « médecin » ou de « praticien », sauf lorsqu’il s’avérait nécessaire de
citer un spécialiste en particulier.

Ce que vous pouvez ne pas lire


Les paragraphes signalés par l’icône « Info médicale » comprennent des données approfondies,
généralement scientifiques et techniques. S’ils ne vous intéressent pas particulièrement, vous
pouvez les laisser de côté sans craindre de manquer un élément capital. Vous aurez déjà largement
de quoi lire avec les autres parties !

Nos hypothèses de départ


Avant de commencer l’écriture de ce livre, nous avons défini quelques principes de base sur vous et
vos besoins :

Vous êtes une femme envisageant d’être enceinte, souhaitant avoir un bébé ou déjà enceinte.
Vous êtes le partenaire de la future maman.
Vous connaissez et aimez une femme enceinte ou qui souhaite l’être.
Vous voulez en savoir plus sur la grossesse sans pour autant devenir un(e) pro de ce sujet.

Si vous vous reconnaissez dans l’une de ces catégories, bravo, vous avez choisi le bon livre !

Organisation du livre
Les parties et les chapitres de ce livre suivent chronologiquement le déroulement de la grossesse,
mais il n’est en aucun cas obligatoire de les lire dans l’ordre. Vous pouvez ouvrir le livre au hasard,
choisir un sujet qui vous intéresse plus particulièrement dans le sommaire ou le lire en entier. Nous
vous présentons ci-après les différentes parties.

Première partie - La feuille de route


Certes, il arrive encore que les femmes se retrouvent enceintes par accident. Pour la plupart
toutefois, la grossesse est aujourd’hui un choix. Une consultation « préconceptionnelle » est
aujourd’hui préconisée par l’ANAES. S’il est déjà trop tard pour vous de passer par cette étape,
cette partie vous expliquera ce qui va se produire dès les premiers jours et les premières semaines
de grossesse. Vous saurez tout également sur les visites prénatales et aurez un premier aperçu de ce
qui vous attend au cours des neuf prochains mois.
Deuxième partie - La grossesse : une pièce en trois actes
Comme toutes les bonnes histoires, la grossesse possède un début, un milieu et une fin, appelés
dans ce cas des trimestres ! La manière dont vous vous sentez et les soins dont vous avez besoin
évoluent au fil des mois. Vous découvrirez ici les caractéristiques de chacun des trimestres et vous
suivrez votre grosssesse semaine après semaine.

Troisième partie - Le grand jour : travail, accouchement et rétablissement


Ces neuf mois d’attente se terminent en apothéose par la naissance du bébé. Beaucoup de choses se
produisent alors en un laps de temps assez court et votre accouchement vous laissera sûrement un
souvenir inoubliable ! Cette partie présente le déroulement classique du travail, de l’accouchement
et du rétablissement, ainsi que quelques variantes de ce scénario de base.

Quatrième partie - Cas particuliers


Cette partie répertorie les différents motifs d’inquiétude que peuvent avoir les jeunes parents, de la
manière d’annoncer l’arrivée du nouveau bébé aux autres enfants aux problèmes de santé qui
peuvent se poser pendant la grossesse.
L’idéal serait évidemment que nous n’ayons pas à parler des problèmes qui peuvent survenir
pendant une grossesse. Toutes les femmes devraient pouvoir vivre une grossesse sans complication.
D’un autre côté, la plupart des difficultés peuvent se résoudre facilement si elles sont traitées
correctement et dans les temps. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons ces informations,
afin que vous sachiez comment réagir. C’est la partie à consulter en priorité si vous pensez avoir des
difficultés particulières, qu’elles soient bénignes ou plus graves.

Cinquième partie - La partie des dix


Cette partie figure dans tous les livres de la collection pour les Nuls. Nous n’étions pas certains au
départ de ce qu’elle allait comprendre, mais finalement, nous étions bien contents de pouvoir
récapituler ainsi les différents aspects de la grossesse. Vous découvrirez en quelques points les
étapes de la croissance de votre bébé, ainsi que quelques clichés d’échographie. Nous vous
suggerons 10 recettes adaptées à l’alimentation de la femme enceinte. Nous expliquerons 10
méthodes de préparation à l’accouchement : de la méthode classique au chant prénatal.

Annexe
Des adresses utiles vous permettrons d’obtenir des informations si vous avez des questions
personnelles à développer.

Les icônes utilisées dans ce livre


Comme dans tous les livres de cette collection, vous verrez dans la marge des icônes pour vous
guider dans votre lecture. Voici leur signification :

Les explications médicales sont ici un peu plus pointues que d’habitude. Elles n’en sont pas pour
autant difficiles à comprendre, juste plus détaillées.

Cette icône vous signale un point qui mérite particulièrement votre attention et que nous vous
conseillons de garder à l’esprit.
Nous vous donnons ici des conseils sur la manière de réagir face aux petits désagréments ou
difficultés plus graves de la grossesse.

Nous évitons toujours d’être inutilement alarmistes, mais il n’en reste pas moins que les femmes
enceintes doivent éviter certaines situations. Nous les signalons avec cette icône.

Vous noterez ou ressentirez beaucoup de choses pendant votre grossesse pour lesquelles vous vous
demanderez s’il est nécessaire d’en parler à votre médecin. Lorsque la réponse est oui, vous verrez
cette icône

La grossesse suscite de nombreuses inquiétudes, ce qui est parfaitement normal. Certaines femmes
vivent toutefois constamment dans l’angoisse sans raison réelle. Cette icône (utilisée beaucoup plus
fréquemment que les autres !) vous signalera tous les cas pour lesquels il n’y a pas lieu de
s’inquiéter.

Et maintenant ?
Si vous êtes particulièrement méthodique, commencez au chapitre 1 et lisez tout d’une traite jusqu’à
l’Annexe. Sinon, jetez un œil au sommaire pour repérer les sujets qui vous intéressent en priorité.
N’hésitez pas à corner les pages, à ajouter vos commentaires en marge, bref à faire de ce livre le
vôtre ! Amusez-vous bien et surtout, bonne grossesse !
Première partie

La feuille de route

Dans cette partie…


«Je ne suis pas sûre d’être prête. » Que vous songiez depuis longtemps ou non à avoir un enfant, cette réflexion
est des plus normales. Vous réalisez soudain que votre corps va connaître de profondes transformations afin de
pouvoir accueillir un bébé. Vous ne le sentez peut-être pas encore, mais il est assez facile de s’y préparer. Dans
l’idéal, consultez un médecin quelques mois avant la conception. Même si vous n’en êtes pas encore à ce stade,
cette partie vous proposera quelques pistes à suivre pour que les neuf mois suivants se passent au mieux.
Chapitre 1

Avant d’être enceinte

Dans ce chapitre :
Contrôler votre santé et vos antécédents familiaux
Préparer votre corps à la grossesse
Le B-A BA de la conception

Félicitations ! Si vous êtes déjà enceinte, vous allez vivre l’une des aventures les plus passionnantes
de votre vie. Vous allez connaître au cours des quelque douze prochains mois de grands
bouleversements et un bonheur extraordinaire. Si vous envisagez d’être enceinte, vous êtes
certainement impatiente, mais aussi un peu inquiète.
Si vous en êtes encore au stade des projets, ce chapitre vous aidera à vous préparer au mieux pour la
grossesse, en commençant notamment par une visite médicale et en vérifiant vos antécédents
familiaux et votre propre passé médical. Vous saurez ainsi si votre grossesse pourra se dérouler
dans des conditions optimales ou s’il vaut mieux que vous preniez ou perdiez un peu de poids, que
vous amélioriez votre alimentation, que vous arrêtiez de fumer ou de prendre des médicaments qui
pourraient nuire au bébé. Nous vous donnons aussi quelques conseils simples sur la conception et
abordons succinctement la stérilité.

Préparation à la grossesse : la visite d’avant conception


Au moment où vous découvrirez que vous êtes enceinte, l’embryon, âgé de deux semaines environ,
connaîtra déjà de grandes transformations. Le cœur et le cerveau commencent à se former dès la
deuxième et la troisième semaine. Votre état général et votre hygiène de vie peuvent influencer le
développement de ces organes vitaux et il est important de préparer votre corps à la grossesse.
Prenez donc rendez-vous chez votre médecin pour une visite d’avant conception afin de vérifier que
tout fonctionne bien !
Cette visite peut parfois s’effectuer au cours d’une consultation gynécologique de contrôle. Signalez
à votre gynécologue que vous souhaitez avoir un bébé afin qu’il vous prescrive les examens
préliminaires. Si vous n’avez pas de rendez-vous gynécologique de prévu, contactez votre médecin
directement pour une visite préconceptionnelle et allez-y si possible avec le futur père. Vous
pourrez ainsi tous deux faire part de vos antécédents médicaux et vous préparer au mieux à cette
aventure.

Ne vous inquiétez pas si vous êtes déjà enceinte et que vous n’avez pas passé de visite d’avant
conception ! Votre médecin abordera ces questions lors de la première visite prénatale, que nous
présentons au chapitre 5.

Vos antécédents familiaux et médicaux


La visite d’avant conception permet au médecin de repérer d’éventuels problèmes, avant même que
vous soyez enceinte, afin que vous et votre bébé restiez ensuite en bonne santé. Un grand nombre
de facteurs sont pris en compte. Le médecin vous interrogera ainsi certainement sur les points
suivants :
Grossesses précédentes et passé gynécologique : la manière dont se sont déroulées vos
éventuelles grossesses précédentes peut permettre au médecin de décider de la façon
d’envisager celle à venir. Il vous demandera de décrire précisément vos grossesses antérieures,
les éventuelles fausses couches ou accouchements avant terme, les naissances multiples, toutes
situations susceptibles de se reproduire. Savoir que vous avez rencontré des problèmes dans le
passé (hypertension ou accouchement avant terme, par exemple) aidera votre médecin à vous
préparer au mieux. Votre passé gynécologique s’avère tout aussi important. Tous ces éléments,
intervention chirurgicale au niveau de l’utérus ou du col de l’utérus, cycles irréguliers, etc.,
peuvent en effet avoir une incidence sur votre future grossesse.
Histoire familiale : vos antécédents familiaux peuvent attirer l’attention du médecin sur
d’éventuels risques susceptibles de compliquer votre grossesse ou le développement du bébé. Il
est indispensable d’en parler avec lui afin de pouvoir, avant la conception, prendre des mesures
pour diminuer le risque que certains troubles héréditaires, telles les anomalies du tube neural
(spina bifida, par exemple), ne nuisent à votre grossesse (voir à ce sujet l’encadré
« L’importance de l’acide folique », plus loin). Nous présentons plus en détail dans le chapitre
8 les différents risques génétiques et les différents examens existant en la matière.

Si vous devez avoir recours à un don de sperme ou d’ovule, n’oubliez pas que le passé
génétique du donneur est aussi important que celui des parents biologiques. Essayez par
conséquent d’obtenir le plus de renseignements possibles à ce sujet.
Racines familiales : le médecin vous posera peut être des questions sur l’histoire de vos
parents, de vos grands-parents, voire de vos ancêtres au sens large. N’y voyez aucune curiosité
déplacée ! Différents problèmes héréditaires concernent davantage certains groupes de
population que d’autres. S’ils sont dépistés à l’avance, votre partenaire et vous serez informés à
temps et pourrez effectuer tous les examens et contrôles nécessaires (voir le chapitre 5).

Évaluer votre état de santé actuel


La plupart des femmes qui envisagent une grossesse sont en parfaite santé et ne souffrent d’aucun
problème susceptible d’influer sur leur futur bébé. La visite d’avant conception n’en demeure pas
moins utile pour établir une feuille de route et savoir comment vous pouvez optimiser vos chances
de vivre une grossesse sans complication. Vous découvrirez ainsi quel est votre poids idéal, les
exercices physiques que vous pouvez effectuer et les vitamines, enrichies notamment en acide
folique, que vous pouvez commencer à prendre.
Certaines femmes souffrent toutefois de problèmes médicaux risquant de perturber leur grossesse.
Le médecin vérifiera alors dans ce cas certains éléments précis. Par exemple, si vous êtes
diabétique, il est important de parvenir à stabiliser votre taux de glycémie avant la conception et de
le surveiller ensuite pendant toute la grossesse. Si vous avez tendance à souffrir d’hypertension, il
faudra également la stabiliser dans la mesure du possible avant la conception car plusieurs essais de
traitement s’avèrent souvent nécessaires. Quels que soient vos problèmes (l’épilepsie, par exemple),
le médecin contrôlera votre état de santé et ajustera éventuellement votre traitement. Dans certains
cas, comme un lupus érythémateux disséminé, il vous encouragera plutôt à attendre que les
symptômes aient disparu pour être enceinte.
Le médecin vous demandera par ailleurs si vous fumez, si vous consommez de l’alcool ou des
drogues. Répondez en toute sincérité, il ne vous jugera pas ! Ces pratiques risquent de nuire au bébé
et il est préférable d’y renoncer avant d’être enceinte. Votre médecin pourra ainsi vous conseiller le
cas échéant sur des méthodes de substitution ou d’arrêt et vous orienter éventuellement vers un
soutien psychologique.
Vous évoquerez aussi les traitements médicaux que vous suivez peut-être ou les médicaments que
vous pouvez prendre sans ordonnance, votre régime alimentaire et l’exercice physique que vous
pratiquez. Prenez-vous des vitamines ? Êtes-vous souvent au régime ? Êtes-vous végétarienne ?
Faites-vous du sport régulièrement ? N’hésitez pas à aborder toutes ces questions avec votre
médecin.
Enfin, si vous n’avez pas eu d’examen gynécologique ni de frottis depuis 2 ans, votre médecin vous
recommandera certainement d’en faire un par sécurité.
L’importance de l’acide folique
Votre mère n’a sans doute jamais entendu parler de l’acide folique lorsqu’elle vous
attendait, mais il est prescrit depuis une dizaine d’années à toutes les femmes enceintes. En
1991, une étude médicale britannique a montré que l’acide folique (ou folates, un
nutriment de la famille de la vitamine B) permettait de prévenir les anomalies du tube
neural (spina-bifida). Elles avaient ainsi été évitées chez 80 % de femmes ayant déjà eu un
enfant atteint de cette pathologie. D’autres études ont ensuite révélé que, d’une manière
générale, chez les femmes consommant suffisamment d’acide folique, le risque d’avoir un
enfant atteint de spina-bifida ou d’anencéphalie (absence de voûte crânienne) diminuait de
50 à 70 %.
Aujourd’hui, on recommande aux femmes envisageant une grossesse une supplémentation
en acide folique de 0,4 mg par jour, à partir de 30 jours avant la conception au moins. Plus
vous commencez tôt, plus votre organisme dispose des nutriments nécessaires lors de la
formation du tube neural. Votre médecin prescrira 3 mg d’acide folique dès l’arrêt de votre
contraception ou dès que vous souhaitez une grossesse. Si votre famille présente des cas
d’anomalies de ce type, et d’autant plus si vous avez déjà eu un enfant souffrant de cette
maladie, il convient de prendre dix fois la quantité recommandée de folates par jour (4
mg).
On trouve l’acide folique surtout dans les légumes verts, les légumineuses et le foie, mais
pour couvrir tous vos besoins, il faut prévoir une supplémentation d’au moins 0,3 mg par
jour.

Questions les plus fréquentes


La visite d’avant conception vous permettra de poser à votre médecin toutes les questions qui vous
tracassent. Nous passons ici en revue les plus fréquentes, sur le poids, les médicaments, les vaccins
et l’arrêt de la contraception.

Atteindre son poids idéal


S’il y a bien une chose dont la plupart des femmes pourraient se passer, c’est d’une nouvelle raison
de s’inquiéter de leur poids ! Il est toutefois indéniable qu’une grossesse se passe mieux lorsque les
femmes ne sont ni trop fortes ni trop maigres. Celles qui souffrent d’un surpoids présentent un
risque plus élevé que la normale de devenir diabétiques ou d’avoir de l’hypertension pendant leur
grossesse et de devoir subir une césarienne. Celles s’avérant trop maigres risquent pour leur part
d’avoir un bébé trop petit. Une insuffisance de poids peut retarder la survenue d’une grossesse.

Essayez de parvenir à un poids normal avant d’être enceinte. Il est absolument inconcevable
d’essayer de maigrir après la conception et ce même si vous souffrez d’un excès de poids. De
même, s’il vous manque quelques kilos, vous aurez sûrement du mal à les prendre lorsque le bébé
commencera à se développer. (Reportez-vous au chapitre 4 pour davantage de renseignement sur le
poids.)

Prendre des médicaments


Bon nombre de médicaments (sur ordonnance ou en vente libre) sont sans danger pour la femme
enceinte. Certains peuvent néanmoins nuire au développement du fœtus. Informez votre médecin de
tous les médicaments que vous prenez, même irrégulièrement. Il pourra certainement remplacer
ceux qui présentent un risque. Signalons en outre qu’il faut parfois un certain temps pour trouver le
dosage qui vous convient le mieux et limite au maximum les effets secondaires.
Les molécules et les médicaments suivants ne présentent en général pas de danger pendant la
grossesse :

Acyclovir
Antiémétiques (de la famille phénothiazine, par exemple)
Antihistaminiques (doxylamine, par exemple)
Aspirine à faibles doses
Tranquillisants peu puissants (méprobamate, chlordiazepoxide ou fluoxetine, par exemple)
Paracétamol
Pénicilline, céphalexine, érythromycine et plusieurs autres antibiotiques
Zidovudine

Voici par ailleurs quelques informations sur les médicaments que prennent souvent les femmes
avant d’être enceintes :

Pilule contraceptive : certaines femmes tombent enceintes alors qu’elles prennent la pilule (à
la suite d’un oubli, par exemple) et redoutent que leur bébé souffre de problèmes de
développement. Il n’a jamais été prouvé que les contraceptifs oraux risquaient de nuire au
fœtus. Il naît de 2 à 3 % d’enfants présentant des malformations et les femmes sous contraceptif
oral ne représentent en aucun cas un risque plus élevé.
Ibuprofène (Motrin, Advil) : la prise occasionnelle de ces anti-inflammatoires non
stéroïdiens pendant la grossesse est possible et ne cause pas de problème au fœtus. Il faut
toutefois éviter de les prendre régulièrement (surtout au cours du dernier trimestre de la
grossesse) car ils peuvent avoir une incidence sur les plaquettes et les vaisseaux sanguins du
fœtus.
Vitamine A : cette vitamine et certains dérivés peuvent provoquer des fausses couches ou des
anomalies graves s’ils sont présents en trop grande quantité dans votre sang. Or l’organisme
mettant plusieurs mois à éliminer totalement cette vitamine, mieux vaut interrompre tout
traitement en contenant (comme le Roicutane ou isotretinoïde ou médicament équivalent anti-
acnéique) au moins un mois avant la conception. Les avis divergent en ce qui concerne
l’éventuelle toxicité pour le fœtus des crèmes à base de vitamine A (les crèmes anti-âge, par
exemple), aussi n’hésitez pas à en parler à votre médecin.
Certaines femmes suivant un régime végétarien ou souffrant d’une carence vitaminique
prennent une supplémentation en vitamine A. La prise maximale autorisée pendant la
grossesse est de 5 000 unités internationales par jour (ce n’est toutefois qu’à partir de 10 000
unités internationales que la dose commence à présenter un danger). Les complexes vitaminés,
y compris ceux destinés aux femmes enceintes, ne contiennent généralement pas plus de 5 000
unités internationales de vitamine A.
Si vous vous contentez de prendre des vitamines classiques, vous ne risquez aucun surdosage
en vitamine A, car il paraît quasiment impossible de dépasser les 10 000 unités internationales
sans supplémentation.
Anticoagulants : les femmes qui présentent un risque de développer des caillots sanguins ou
qui ont une valve cardiaque doivent prendre des anticoagulants, tels que la coumadine. Ces
médicaments peuvent entraîner des fausses couches, des retards de croissance, des problèmes
sanguins ou des malformations du fœtus s’ils sont pris pendant la grossesse. Consultez votre
médecin à ce sujet afin qu’il vous prescrive un médicament sans danger pour le bébé.
Médicaments contre l’hypertension : bien que la plupart ne présentent pas de danger
pendant la grossesse, certains peuvent être risqués et mieux vaut en parler avec votre médecin
(voir le chapitre 17 à ce sujet).
Anticonvulsivants : certains des médicaments prescrits dans le traitement de l’épilepsie
s’avèrent moins nocifs que d’autres. N’interrompez pas de vous-même ce type de traitement
(les crises peuvent se révéler plus dangereuses pour vous et le bébé que les médicaments eux-
mêmes), mais parlez-en avec votre médecin (voir le chapitre 17 à ce sujet).
Tétracycline : pris au cours des derniers mois de la grossesse, cet antibiotique risque de
jaunir l’émail des dents de votre bébé.
Antidépresseurs : beaucoup (comme le Prozac®) ont fait l’objet d’études approfondies et
sont réputés sans danger lors d’une grossesse. Avant la conception, voyez avec votre médecin
si vous pourrez ensuite poursuivre votre traitement en cours
Bupropion : (par exemple le Zyban®) utilisé pour l’aide au sevrage tabagique. Les études
chez la femme enceinte n’étant pas totalement établies, il est déconseillé de l’utiliser pendant la
grossesse.

Les produits naturels


Beaucoup de femmes préfèrent soigner les maux bénins par la phytothérapie ou d’autres types de
médecine naturelle. Certaines ne présentent aucun danger en cas de grossesse, mais il faut rappeler
que très peu d’études sont réalisées. Ainsi, le millepertuis, fréquemment utilisé dans les cas de
dépression, de troubles du sommeil ou d’infections virales, peut avoir des interactions avec d’autres
médicaments et son innocuité pendant la grossesse n’est pas formellement attestée.

Il convient d’éviter de prendre certaines plantes pendant la grossesse, car elles peuvent provoquer
des contractions, voire une fausse couche. C’est le cas notamment de l’armoise, du cohosh bleu, de
la tanaisie, du cohosh noir, du genêt à balai, de l’hydraste du Canada, des baies de genièvre, de
l’essence de menthe pouliot, de la rue, du gui et de l’arbre au poivre.

L’importance des vaccins et de l’immunité


Nous sommes immunisés contre de nombreuses infections, parce que nous les avons contractées (la
plupart d’entre nous sommes ainsi immunisés contre la varicelle parce que nous l’avons attrapée
dans l’enfance et notre système immunitaire est désormais capable de produire des anticorps pour
résister à ce virus) ou parce que nous avons été vaccinés (on nous a inoculé une substance
permettant à notre organisme de lutter contre le germe correspondant).
Prenons l’exemple de la rubéole. Pour savoir si vous êtes immunisée contre cette maladie, le
médecin vous prescrit une analyse de sang afin de rechercher les anticorps correspondants. S’ils ne
sont pas présents, il vous recommandera certainement de vous faire vacciner au moins deux à trois
mois avant la conception. Sachez toutefois que si vous ne pouvez respecter ce laps de temps, vous
ne devriez pas rencontrer de difficultés pendant votre grossesse. Aucun cas d’enfant souffrant de
problèmes liés à une vaccination contre la rubéole effectuée en début de grossesse n’a jamais été
répertorié. La plupart des vaccins, y compris celui contre la grippe, sont sans danger pour la femme
enceinte. Voir le tableau 1.1 ci-après pour davantage d’informations à ce sujet.
La plupart d’entre nous sommes immunisés contre la rougeole, les oreillons, la polio et la diphtérie.
Il est par conséquent probable que le médecin ne contrôle pas systématiquement la présence de ces
anticorps, d’autant que ces maladies ne présentent en général pas de risque pour le bébé. Ce n’est en
revanche pas le cas de la varicelle : le fœtus risque en effet de contracter la maladie si la mère est
touchée. Il faudra dans certains cas particuliers envisager une éventuelle vaccination si vous savez
que nous n’avez pas eu cette maladie. A discuter avec votre médecin.
Il est préférable que vous soyez à jour en ce qui concerne la vaccination contre la coqueluche. Le
risque serait de la transmettre au bébé avant que lui même soit vacciné (vers 3 mois). Il faudra
également vérifier que les personnes qui gardent votre bébé (grand-parents, nounou) soient vaccinés
contre la coqueluche.
Enfin, faites-vous faire un test de dépistage du sida avant la conception si vous pensez avoir été
exposée au virus HIV. Si vous êtes infectée, certains médicaments permettront de réduire les risques
que votre bébé le soit aussi.

Tableau 1.1 Innocuité ou non des vaccins pendant la grossesse


Arrêt de la contraception
Combien de temps après avoir arrêté de prendre un contraceptif serez-vous enceinte ? Tout dépend
d’abord du contraceptif utilisé. Les contraceptifs locaux (préservatifs, diaphragmes et spermicides)
ne feront plus effet dès lors que vous ne les emploierez plus : vous êtes féconde immédiatement. En
ce qui concerne les contraceptifs hormonaux (la pilule, d’une manière générale). Habituellement,
l’ovulation reprend rapidement après l’arrêt du contraceptif, d’autres devront attendre de trois mois
à un an pour retrouver des cycles réguliers.
Impossible donc de savoir précisément combien de temps vous devrez patienter après avoir arrêté
votre moyen de contraception pour être enceinte. Si vous êtes Miss Féconde, vous réussirez peut-
être dès la première tentative ! Souvenez-vous toutefois que si vos cycles ne sont pas redevenus
réguliers, vous n’avez peut-être pas d’ovulation chaque mois et il est d’autant plus difficile de
prévoir le moment où vous serez enceinte. (Rien ne vous empêche d’essayer en tout cas !) De
même, si vous tombez enceinte alors que vos cycles sont irréguliers, c’est une échographie qui
permettra de déterminer précisément la date de la conception et, par conséquent, la date présumée
de l’accouchement.
Si vous portez un stérilet, vous pouvez être enceinte dès que vous l’avez fait retirer. Il faut signaler
que certaines femmes tombent enceintes alors qu’elles ont un stérilet. Dans ce cas, le médecin
décidera de le retirer dans la mesure du possible, car il existe sinon un risque de fausse couche, de
grossesse ectopique (en dehors de l’utérus) ou d’accouchement avant terme.

Tomber enceinte avec un stérilet n’entraîne pas de risques particuliers de malformation pour le
fœtus.

Rencontre du spermatozoïde et de l’ovule : le moment propice est précieux


Malgré le titre de ce livre, nous allons partir du principe que vous avez au moins une petite idée de
la façon dont se passe la conception ! Ce qu’ignorent en revanche la plupart des gens, c’est la
manière de rendre le processus plus efficace afin d’augmenter les chances d’obtenir une grossesse
dès qu’on le souhaite. Commençons donc par parler un peu de l’ovulation (libération de l’ovule par
l’ovaire), qui se produit à chaque cycle (en principe une fois par mois).
Une fois expulsé par l’ovaire, l’ovule passe environ deux jours dans les trompes de Fallope, puis
descend dans l’utérus (voir figure 1.1). Dans la plupart des cas, vous pouvez être enceinte si l’ovule
est fécondé dans les 24 heures suivant sa libération, alors qu’il se trouve dans la trompe. L’embryon
peut alors se nicher dans la paroi de l’utérus. Pour que vous tombiez rapidement enceinte, il faut
donc que les spermatozoïdes rencontrent l’ovule le plus tôt possible après l’ovulation (dans l’idéal,
12 à 24 heures plus tard).
Le mieux est en fait d’avoir un rapport sexuel 12 heures avant l’ovulation. Les spermatozoïdes
pourront ainsi féconder l’ovule dès qu’il sera expulsé. Ils survivent en général dans l’appareil
génital féminin de 24 à 48 heures. Des fécondations ont déjà eu lieu avec des spermatozoïdes émis
depuis sept jours. Ne comptez pas être enceinte dès votre premier essai. Vous avez en moyenne de
15 à 25 % de chances par mois d’être fécondée. Près de la moitié des couples attendent un enfant au
bout de quatre mois, les trois-quarts, au bout de six mois, et 85 % au bout d’un an. Après deux ans,
le taux de réussite est de près de 93 %. Si vous ne parvenez pas à tomber enceinte après plus d’un
an de tentatives, il est conseillé de consulter un médecin qui vous prescrira quelques examens.

Figure 1.1 : Vue


générale de l’appareil
reproductif féminin

Déterminer la date de l’ovulation


Quand a donc lieu l’ovulation ? En général, 14 jours avant le premier jour des règles suivantes. Soit,
pour un cycle de 28 jours, 14 jours après le premier jour de vos règles précédentes. Si vous avez un
cycle de 32 jours, l’ovulation se produit certainement vers le 18e jour du cycle. (Un cycle
commence le premier jour des règles.) Pour être sûre d’être fécondée, ayez plusieurs rapports
sexuels autour de la date présumée de l’ovulation, en commençant 5 jours avant et en continuant de
2 à 3 jours après. À quelle fréquence, vous demandez-vous ? Une fois tous les deux jours suffit
probablement, mais ne vous privez pas de faire l’amour tous les jours si vous en avez envie !

On a pensé à une époque que le fait d’avoir des rapports sexuels tous les jours risquait de diminuer
la qualité du sperme et de réduire la fertilité. D’après les études médicales réalisées ces dernières
années, cela ne concerne en fait que les hommes dont le sperme contient de toute façon un nombre
de spermatozoïdes inférieur à la normale.

À quel moment consulter en cas d’infertilité


Les couples attendant de plus en plus longtemps pour avoir un enfant, l’infertilité devient
un problème de plus en plus fréquent. Un couple sur dix âgé de plus de 30 ans rencontre
ainsi des difficultés à concevoir un enfant. Et à partir de 35 ans, c’est un couple sur cinq.
L’âge ne pose toutefois pas toujours un problème. Ainsi, certaines femmes tombent
enceintes même après 50 ans. (D’après le Livre Guiness des Records, la femme la plus
âgée à avoir eu un enfant avait 57 ans). Ces cas restent néanmoins exceptionnels : les
grossesses naturelles chez les femmes d’une cinquantaine d’années sont rares. À quel
moment faut-il consulter ? D’une manière générale, si vous essayez en vain d’être enceinte
depuis six mois à un an. Si vous avez déjà eu des fausses couches ou des difficultés à avoir
un enfant, si vous avez plus de 35 ans ou si vous savez que le sperme de votre partenaire
comprend un faible nombre de spermatozoïdes, il est préférable de ne pas attendre aussi
longtemps. Quoi qu’il en soit, gardez confiance ! Les techniques reproductives se
perfectionnent (et donnent des résultats de plus en plus concluants) d’année en année. Les
couples peuvent en essayer différents types, au nom plus ou moins barbare, - stimulation
ovarienne, insémination intra-utérine, injection de sperme intracytoplasmique, recours au
don de sperme ou d’ovocytes, fécondation in vitro - en fonction des causes d’infertilité.
Toutes ces méthodes accroissent aujourd’hui considérablement les chances d’avoir un
enfant. Si vous vous inquiétez de ne pas tomber enceinte rapidement, commencez par en
parler avec votre médecin habituel, qui vous orientera éventuellement vers un spécialiste.

Notez votre température


Certaines femmes parviennent à déterminer plus précisément leur période d’ovulation en prenant
leur température, qui augmente lors de l’ovulation. Il faut dans ce cas prendre votre température
tous les matins avant de vous lever. Elle est en général à son plus bas niveau lorsque l’hypophyse
produit l’hormone lutéinisante (LH), à l’origine de l’ovulation. Deux jours après le pic de LH, la
température augmente de manière significative, de 0,4 à 1 degré au-dessus de la plus basse, et reste
élevée jusqu’aux règles. Si vous êtes enceinte, elle reste élevée. Les pharmacies et parapharmacies
vendent des thermomètres à affichage electronique et qui sonnent.
Une augmentation de la température signifie que l’ovulation s’est déjà produite. Établir une courbe
des températures ne permet donc pas de déterminer la date de l’ovulation, mais sert plutôt à
indiquer le moment où l’ovulation a lieu au cours du cycle. Ces chiffres sont parfois difficiles à
interpréter car toutes les femmes ne réagissent pas de la même façon : certaines ne constatent jamais
de baisse notable, d’autres ne voient jamais d’augmentation significative.
Test d’ovulation
Les tests d’ovulation, à utiliser chez soi, analysent le taux de LH dans l’urine et permettent ainsi de
repérer le pic de sécrétion de cette hormone. Contrairement à la courbe des températures, ces tests
peuvent permettre de prévoir à quel moment aura lieu l’ovulation dans le cycle. Un test positif
indique en effet la date à laquelle se produit l’ovulation. Ils sont en général précis et fiables. Ils
reviennent toutefois assez chers, surtout si vous devez en utiliser plusieurs pour déterminer la date
de l’ovulation.
Des tests salivaires existent à l’étranger, mais leur mise en vente sur le marché français n’a pas
encore été autorisée. Certaines femmes sentent parfaitement leur ovulation grâce à la glaire
cervicale qui devient abondante.
En effet, au moment de l’ovulation, le col de l’utérus secrète de façon abondante une substance qui
ressemble à du « blanc d’œuf ». Cette glaire cervicale facilite la remontée des spermatozoïdes vers
l’utérus.

Se préparer efficacement (et en s’amusant)


Dans la plupart des cas, il est simplement recommandé aux futurs parents de se détendre et de
profiter de cette période. Ne vous inquiétez pas s’il ne se passe rien immédiatement. Nous
conseillons souvent à nos patients d’arrêter leur contraception quelques mois avant la période à
laquelle ils voudraient vraiment avoir un enfant. Ils peuvent ainsi faire l’amour l’esprit tranquille,
sans se demander chaque mois s’ils ont « réussi » ! Et ils ont parfois la surprise d’attendre un enfant
plus tôt que prévu !
Voici quelques conseils pour accroître vos chances d’avoir un enfant :

Si vous fumez (tabac ou joints), c’est le moment d’arrêter !


N’utilisez pas de lubrifiant pendant les rapports sexuels, car ils contiennent parfois des
spermicides. Essayez plutôt l’huile d’olive ou une autre huile végétale.
Limitez votre consommation de caféine. Au-delà de trois tasses de café par jour, vous risquez
de diminuer vos chances.
Essayez d’éviter de penser à chaque instant que vous souhaitez un bébé !
Si vous êtes en surpoids, essayez de maigrir, faire du sport ou consulter une dietéticienne qui
vous indiquera la marche à suivre.
Chapitre 2

Je crois que je suis enceinte

Dans ce chapitre :
Les signes annonciateurs
Le test de grossesse
Le praticien le plus adapté
La date présumée de l’accouchement

Cette fois, ça y est : vous pensez que vous êtes enceinte ! Ou alors vous espérez l’être très bientôt.
En tout cas, vous vous demandez quels sont les signes à observer dans les premières semaines qui
vous permettront d’être sûre très vite. Dans ce chapitre, nous passons en revue les signes observés le
plus fréquemment dans les premières semaines et nous vous donnons quelques conseils sur les tests
de grossesse et la manière d’entamer cette nouvelle période au mieux.

Les premiers signes de grossesse


Imaginons qu’un embryon se soit niché dans la paroi de votre utérus. Comment et quand allez-vous
le découvrir ? La plupart du temps, vous commencez par ne plus avoir vos règles. Votre corps émet
en outre de nombreux autres signaux, parfois avant même que vous constatiez que vous n’avez plus
vos règles, qui vont s’accentuer au fil des semaines.

Chéri, j’ai du retard ! Vous remarquez que vous avez un retard de règles. Si vous faites
un test de grossesse à ce moment-là, il est probable qu’il soit positif (voyez la partie suivante
« Test, 1, 2, 3, partez ! » à ce sujet). Vous constaterez peut-être tout de même un léger
écoulement sanguin pendant un jour ou deux, correspondant au saignement d’implantation qui
suit immédiatement la conception, lorsque l’embryon se fixe dans l’utérus.
Vous vous découvrez de nouvelles envies et aversions alimentaires. Tout ce que vous avez
entendu sur les envies des femmes enceintes est vrai ! Vous pouvez soudain rêver d’un plat de
pâtes et détester des aliments que vous adoriez jusqu’à présent. On ne sait pas exactement
comment expliquer ces changements, mais on suppose qu’ils sont en partie une réaction
naturelle de votre organisme, destinée à vous inciter à rechercher les aliments dont vous avez
besoin. Si vous avez des envies de pommes de terre, de pain ou d’autres aliments bien
nourrissants, c’est peut-être parce que vous avez besoin dès maintenant d’emmagasiner de
l’énergie pour les mois de grossesse à venir. Vous pouvez aussi avoir beaucoup plus soif que
d’habitude : votre corps réclame davantage de liquide pour produire plus de sang et d’autres
fluides. Vous avez envie de fenouil ? Vous manquez d’acide folique (vitamine B12).
Vos seins grossissent et deviennent douloureux. Ne vous étonnez pas si vos seins
grossissent dès le début de la grossesse. Cette transformation est d’ailleurs l’un des tous
premiers signes que vous allez sûrement remarquer. Elle s’explique par l’augmentation du taux
d’œstrogène et de progestérone dès les premiers jours de la grossesse.
Une certaine somnolence peut vous donner l’impression d’une fatigue difficile à gérer :
c’est encore la progestérone ! Patience, cette somnolence s’estompe après 2 mois.

Test, 1, 2, 3, partez !
Alors, enceinte ou pas enceinte ? Aujourd’hui, plus besoin d’aller chez le médecin pour être sûre,
vous pouvez acheter un test de grossesse à faire chez vous. Il s’agit d’un test urinaire, qui donne
simplement un résultat positif ou négatif. Le médecin pourra ensuite confirmer ce résultat avec une
analyse de sang.

À domicile
Vous avez un retard de règles de quelques jours ou avez remarqué l’un des autres signes de
grossesse et vous voudriez savoir rapidement si vous êtes enceinte ? Il vous suffit d’aller à la
pharmacie et d’acheter un test de grossesse. Très simples à utiliser, ils détectent la présence dans les
urines de l’hormone gonadotrophine chorionique (hCG), produite par le placenta. Moins précis que
les analyses sanguines pratiquées en laboratoire, ils peuvent néanmoins indiquer un résultat positif
assez rapidement (dès le premier jour de retard des règles, soit environ deux semaines après la
conception). Vous pouvez faire ce test à n’importe quel moment de la journée.

Ces tests ne sont pas d’une fiabilité totale. Si malgré vos symptômes apparents de grossesse, le
résultat est négatif, refaites un test une semaine plus tard ou prenez rendez-vous chez votre
médecin.

L’histoire de Joanne
Environ deux ans après la naissance de ma première fille, je me suis retrouvée un jour au
supermarché pour acheter à tout prix des légumes et du ketchup. Je voulais absolument me
préparer une sorte de jolie ratatouille rouge et verte ! J’en avais tellement envie que ça me
paraissait le plus naturel du monde ! Ce n’est que plus tard, une fois mon envie satisfaite,
que je me suis souvenue que j’avais déjà eu exactement ce même type d’envie, pendant ma
première grossesse. Rien ne laissait supposer que j’étais de nouveau enceinte, je n’avais
même pas encore de retard de règles. Quand même, le lendemain matin, j’ai fait un test. Et
bien sûr, il était positif !

Chez le médecin
Même si votre test urinaire est positif, le médecin souhaitera procéder à des analyses
complémentaires pour confirmer ce résultat. Il vous prescrira soit une nouvelle analyse d’urine, soit
une analyse de sang.
L’analyse de sang est destinée à détecter également la présence de l’hCG. Elle est qualitative
(résultat positif ou négatif) ou quantitative (dosage de l’hCG dans le sang). Le type d’analyse que
vous prescrira le médecin dépendra de votre passé, de vos symptômes et de sa propre préférence.
Une analyse de sang peut être positive alors même que le test urinaire était négatif.

Le praticien qui vous convient le mieux


Le choix du praticien qui va s’occuper de vous (et du bébé) pendant toute la grossesse ne s’effectue
pas à la légère. Vous allez connaître d’importantes transformations, tant physiques que
psychologiques, et il est essentiel que vous choisissiez un praticien en qui vous avez toute confiance
et dont vous partagez l’approche médicale.

Les différentes options possibles


Sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, spécialistes de la maternité, etc. Les professionnels ne
manquent pas ! Il faut surtout qu’il s’agisse de quelqu’un avec qui vous vous sentirez à l’aise. Voici
les caractéristiques des quatre principaux types de praticiens :

Gynécologue-obstétricien : il a suivi une formation spécialisée en matière de grossesse,


d’accouchement et de santé féminine.
Spécialiste en gynécologie médicale : votre gynécologue habituel pourra suivre votre
grossesse et vous indiquera un lieu (hôpital ou clinique) pour l’accouchement ou à partir du
sixième mois, ou plus tôt si une complication survient pendant la grossesse.
Médecin de famille : c’est le généraliste qui vous suit habituellement, il pourra vous orienter
vers un obstétricien ou un autre spécialiste en cas de complication.
Sage-femme : elle effectue les accouchements et travaille généralement avec un autre
praticien, elle vous orientera également vers un spécialiste si nécessaire.

Ma grossesse est-elle à risques ?


Difficile de répondre avec précision à cette question, surtout en début de grossesse.
Cependant, certains facteurs peuvent effectivement entraîner des risques plus importants :
Diabète
Hypertension
Lupus
Troubles hématologiques
Troubles cardiaques, rénaux ou du foie
Grossesse multiple
Accouchement avant terme lors d’une grossesse précédente
Vous avez déjà un enfant présentant des malformations
Fausses couches dans le passé
Forme anormale de l’utérus
Épilepsie
Certaines infections
Saignement
âge supérieur à 40 ans
Rappelons que les médecins de famille et les sages-femmes ne sont en général pas équipés
pour suivre les grossesses à risques. Si vous êtes dans l’un des cas cités ci-dessus, mieux
vaut consulter un spécialiste.

Les questions à se poser avant de choisir

Avant d’opter pour tel ou tel praticien, posez-vous les questions suivantes :

Est-ce que je me sens en confiance et à l’aise avec cette personne ? Il est important que
vous fassiez confiance à votre praticien, mais aussi à toutes les personnes avec lesquelles il
travaille. Est-ce que vous pourriez par exemple leur poser facilement une question ou leur faire
part de vos inquiétudes ? Voyez aussi si sa méthode correspond à vos attentes.
Certaines femmes préfèrent une approche peu médicalisée, tandis que d’autres voudront
pouvoir faire tous les examens possibles. Vos antécédents médicaux et votre passé
gynécologique peuvent aussi conditionner votre décision.
Par combien de praticiens serai-je suivie ? Vous pouvez choisir un médecin qui travaille en
collaboration avec plusieurs confrères. Vous verrez chacun des médecins à tour de rôle de
façon à bien les connaître et à vous sentir bien avec eux, puisque c’est l’un d’eux qui effectuera
l’accouchement. Dans la pratique, vous aurez sûrement davantage d’affinités avec un ou deux
d’entre eux, ce qui est parfaitement normal. Si votre médecin travaille seul, il vous dira qui
s’occuperait de l’accouchement s’il ne pouvait le faire lui-même.
Pensez à demander au médecin qui vous pouvez appeler en cas d’urgence ou en dehors des
heures de consultation habituelles (le soir et le week-end, par exemple).
Comment est la maternité ? Si votre grossesse se déroule sans problème, vous pouvez
accoucher dans n’importe quelle maternité. S’il existe un risque de complications, renseignez-
vous sur l’équipement spécialisé de la maternité. Les maternités de niveau 2 ont un service de
néonatalité, celles de niveau 3 sont équipées d’un service de réanimation néonatale. Peut-elle
accueillir par exemple les prématurés ? Vous pouvez aussi vérifier les points suivants :
• Un anesthésiste est-il présent 24 h/24 ou peut-il être sur place rapidement en cas d’urgence ?
• Pourrez-vous avoir une péridurale ? Dans le cas contraire (ou si vous-même ne le souhaitez
pas), quelles sont les options proposées par la maternité pour contrôler les douleurs de
l’accouchement ?
• Pourrez-vous garder votre bébé auprès de vous après l’accouchement ?
Accoucherai-je à l’hôpital ou en clinique privée ? A l’hôpital tous les frais seront pris en
charge à 100 % par la sécurité sociale, sauf la chambre particulière, le téléphone, la télévision
qui seront à votre charge. Les cliniques sont soit conventionnées, soit agrées. Pour les cliniques
conventionnées les dépassements d’honoraires seront à votre charge. Lorsque la clinique est
agrée, la sécurité sociale rembourse un forfait. Dans les deux cas, votre mutuelle peut compléter
les frais supplémentaires.
Choisir sa maternité : 3 niveaux
• niveau I : prend en charge les accouchements à bas risque.
• niveau II : elles ont un service de néonatalité.
• niveau III : équipée d’un service de réanimation néonatal.

Calcul de la date de l’accouchement


Seule une femme sur vingt accouche à la date prévue. Pour la plupart, l’accouchement a lieu de
trois semaines avant à une semaines après. Il n’en reste pas moins important d’essayer de
déterminer précisément cette date afin notamment que les différents examens prévus pendant la
grossesse se déroulent à la bonne période. Le médecin peut également vérifier plus facilement si le
bébé se développe normalement.
La grossesse dure en moyenne 40 semaines (280 jours) à partir du premier jour des dernières règles.
La date présumée de l’accouchement peut être calculée à partir de la date à laquelle ont commencé
vos dernières règles. Si vos cycles sont de 28 jours, vous pouvez retirer trois mois à partir de cette
date et ajouter sept jours. Par exemple, si vos dernières règles ont commencé un 3 juin, la date
présumée de l’accouchement sera le 10 mars (vous retirez 3 mois et ajoutez 7 jours).
Ne vous inquiétez pas si vos cycles ne font pas 28 jours, il existe d’autres manières de déterminer la
date présumée de l’accouchement. Si vous avez une courbe de températures et avez repéré la date
de l’ovulation, vous pouvez retrouver la date de la conception et le calcul de la date de
l’accouchement est alors particulièrement simple. Il suffit d’ajouter 266 jours à la date de
conception. Si vous ne connaissez ni la date de vos dernières règles, ni celle de la conception une
échographie réalisée au cours du premier trimestre aidera à préciser la date présumée de
l’accouchement.
Il faut savoir que pour la sécurité sociale une grossesse dure 41 semaines d’Amenorrhée. Cette date
est importante car elle permet de calculer votre congés de maternité -pré et post-natal.
L’échographie pratiquée au premier trimestre permet de définir la date présumée de l’accouchement
plus précisément que celle du deuxième ou du troisième trimestre.

Semaines ou mois ?
On pense généralement qu’une grossesse dure 9 mois, mais en fait, 41 semaines font un
peu plus... La durée est plus proche de 10 mois lunaires (pour les Japonais, la grossesse
dure d’ailleurs 10 mois), plus longue en tout cas que 9 mois classiques de 30 ou 31 jours.
C’est pourquoi les médecins parlent souvent en semaines.
Si vous commencez à compter à partir du premier jour de vos dernières règles, vous
démarrez en fait deux semaines avant la date de la conception. Lorsque le médecin vous
annonce que vous êtes enceinte de 12 semaines, le fœtus n’est donc âgé que de 10
semaines !

Des calendriers permettent de connaître rapidement la date théorique de l’accouchement : il vous


suffit d’y repérer la date de vos dernières règles et vous voyez juste en dessous la date présumée de
votre accouchement.

Si vous connaissez la date de la conception, ajoutez 9 mois pleins à cette date et vous trouverez la
date d’accouchement prévue pour la sécurité sociale

Et le papa dans tout ça ?


La femme joue certes un rôle crucial pendant la grossesse, mais d’un point de vue
biologique, elle n’est pas seule en cause. Vous, le papa, jouez un rôle essentiel aussi dès la
conception. L’ADN du sperme constitue en effet la moitié de l’ADN du bébé et détermine
son sexe. Si le spermatozoïde porte un chromosome X, ce sera une fille, s’il porte un
chromosome Y, ce sera un garçon (l’ovule comprend toujours un chromosome X).
Votre contribution ne s’arrête évidemment pas là. Le soutien que vous allez apporter à la
mère pendant toute la grossesse s’avère au moins aussi important. C’est une période de
profondes transformations physiques pour la future maman, mais aussi de grands
bouleversements psychologiques pour le couple, le moment du passage vers le statut de
parents. Il est essentiel d’en prendre conscience afin d’accepter pleinement cette nouvelle
situation et d’assumer votre rôle le mieux possible. Vous pourrez ainsi aider votre
compagne à mieux vivre sa grossesse. Toutes les études montrent que la présence attentive
du père facilite la grossesse, le travail et l’accouchement.
La nouvelle
« Chéri, je crois que je suis enceinte ! » Voilà, c’est votre tour d’entendre cette petite
phrase que des milliers d’hommes ont entendue avant vous et vous ressentez une joie
immense. Enfin, peut-être pas tout à fait... Vous éprouvez sans doute aussi une certaine
inquiétude, peut-être même redoutez-vous ce qui va désormais se passer. Ne vous
inquiétez pas, c’est parfaitement normal ! Vous vous demandez également de quelle
manière va évoluer votre relation avec votre compagne et comment sera votre vie de père.
Vous craignez peut-être de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de votre enfant ou de ne
pas savoir être un bon père. Sachez que votre compagne éprouve certainement les mêmes
interrogations et s’inquiète sûrement un peu de son côté aussi. N’hésitez pas à en parler
ensemble.

La natalité en France
En 2008, 828 404 nouveaux bébés ont été enregistrés en France, soit une hausse de 1,2 %
par rapport à l’année 2007.
Le taux de fécondité est de 2,07 enfants par femme. Le meilleur d’Europe. Bravo !
L’âge moyen des femmes qui accouchent est de 29,9 ans (en 1970, il était de 24 ans !)
L’âge des mères qui accouchent s’étale entre 15 et 48 ans.
Le premier enfant naît chez une mère âgée d’un peu moins de 30 ans, le deuxième après
30 ans.
Le délai moyen pour concevoir un enfant est de 7 mois. Sur 100 couples qui désirent un
enfant, 25 obtiennent une grossesse au cours du premier mois. Sur les 75 autres qui
réessayent le mois suivant, 25 % obtiennent une grossesse, etc.
La stérilité augmente avec l’âge : le risque de ne pas parvenir à obtenir une grossesse sans
aide médicale n’est que de 20 % à 35 ans. Il passe à 40 % à 40 ans.
Chapitre 3

La grossesse au quotidien

Dans ce chapitre :
La visite prénatale
Les transformations physiques
Les médicaments sans danger
L’effet de l’alcool et du tabac sur le fœtus
Un nouveau mode de vie
Enceinte au travail

Bien que vous soyez enceinte et que votre corps ait déjà commencé à se transformer, votre vie
quotidienne se poursuit. Devrez-vous changer votre mode de vie pour que votre grossesse se
déroule le plus facilement possible ? De nombreux éléments entrent en ligne de compte : votre
travail, le stress auquel vous êtes habituellement confrontée, les médicaments que vous prenez, si
vous fumez ou consommez de l’alcool régulièrement et les différents actes du quotidien, comme
aller chez le dentiste ou chez le coiffeur. Si vous êtes en bonne santé, vous vous apercevrez
rapidement que, d’une manière générale, votre vie va continuer comme avant.

Tous les thèmes que nous abordons ici peuvent bien sûr être discutés avec votre médecin. Dans ce
chapitre et dans le suivant, nous vous présentons dans les grandes lignes la manière dont va
s’organiser votre vie pendant la grossesse. En adaptant dès le début vos habitudes et votre mode de
vie à votre nouvel état, vous vivrez certainement beaucoup plus facilement toute cette période. Par
exemple, plus vous adopterez tôt une hygiène de vie appropriée (régime et exercices physiques,
notamment), mieux vous vous porterez (voir le chapitre 4 à ce sujet).

Planifier les visites prénatales


Prenez rendez-vous avec votre médecin dès que vous savez que vous êtes enceinte. Indiquez le cas
échéant si vous avez effectué une visite d’avant conception (voir le chapitre 1), si vous prenez ou
non des compléments vitaminés et de l’acide folique, par exemple.
Sept visites médicales plus une consultation (l’anesthésie) sont prévues pendant la grossesse. Une
femme enceinte doit donc être examinée tous les mois à partir du 3e mois. Votre médecin vous
fixera les rendez-vous et vous indiquera le planning des examens à faire : prises de sang,
échographies, analyses d’urine.
Prévoyez d’emblée un rendez-vous après l’échographie de la 12e semaine d’aménorhée. Votre
médecin vous remettra la déclaration de grossesse que vous adresserez à la caisse d’Allocation
Familiale (CAF) et à la caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) (pour connaître les caisses
dont vous dépendez rendez-vous sur les sites internets indiqués en annexe).

A quoi sert la déclaration de grossesse?


A partir du moment où la CPAM vous à enregistrée comme future maman, vos frais
médicaux sont pris en charge à 100 % jusqu’à la visite des suites de couches. Vous
recevrez un calendrier personnalisé des examens que vous aurez à faire.
Vous recevrez des indemnités journalières pendant le congé pré et post natal.
La CAF vous enverra une carte de priorité qui vous permettra d’être prioritaire dans les
transports en commun, et aux guichets des services publics.
La CAF vous accorde des prestations sous certaines conditions de revenus.

Si votre grossesse s’annonce difficile ou si elle est considérée comme étant « à risques » (voir les
facteurs de risques présentés au chapitre 2), votre médecin souhaitera sans doute vous voir plus
souvent.

Le calendrier des visites peut bien sûr varier. Si vous partez en vacances ou avez un empêchement,
appelez votre médecin pour modifier la date d’un rendez-vous. Si vous ne rencontrez pas de
problème particulier, cela ne posera pas de difficultés. Cependant, certains examens devant être
effectués à des dates précises (voir le chapitre 8 pour davantage de détails), assurez-vous que vous
les respecterez bien.
Les visites prénatales diffèrent selon les besoins particuliers des femmes et les habitudes des
médecins. Il faudra dans certains cas pratiquer des analyses ou des examens précis. D’une manière
générale, les visites prénatales se dérouleront de la manière suivante :

Vérification du poids et de la tension artérielle. Pour davantage d’informations sur le


poids, reportez-vous au chapitre 4.
Analyse d’urine. Pour détecter la présence d’albumine ou de glucose, signes d’un risque de
pré-éclampsie ou de diabète (voir les chapitres 15 et 16). Les analyses d’urine peuvent aussi
révéler une infection urinaire.

Mesure de la hauteur utérine à partir de la 14e ou 16e semaine. Avec un ruban de


couturière, le médecin mesure l’utérus de façon à évaluer la croissance du bébé et à vérifier que
vous possédez suffisamment de liquide amniotique.
Le médecin mesure la distance entre l’os du pubis et le fond de l’utérus. À partir de la 20e
semaine, la hauteur en centimètres équivaut approximativement au nombre de semaines de
grossesse. Le plus souvent la mesure de la hauteur utérine est représentée par le nombre de
mois de grossesse multiplié par 4. Exemple : à 5 mois de grossesse, la hauteur utérine est à 4 x
5 = 20 cm.
Remarque : Cette mesure n’apportera pas d’informations très fiables sur le bébé dans le cas
de femmes attendant des jumeaux ou présentant un fibromyome (l’utérus est alors plus grand
que la normale) ou encore souffrant d’un fort surpoids (il peut être difficile de repérer le fond
de l’utérus).
Écoute des bruits du cœur du bébé. Les battements cardiaques du bébé sont généralement
de 120 à 160 par minute. Le médecin les vérifie la plupart du temps à l’aide d’un appareil à
ultrasons (qui donne l’impression d’entendre un cheval au galop !). On les détecte parfois dès la
8e ou la 9e semaine, mais ils deviennent parfaitement audibles à partir de 10-12 semaines.
Avant la généralisation des appareils à ultrasons, les médecins utilisait un fœtoscope, qui
permettait d’entendre les bruits du cœur à partir de la 20e semaine environ. On perçoit aussi les
mouvements du cœur à l’échographie, à partir de la 6e semaine.
En France, le médecin pratique un toucher vaginal pour vérifier quele col de l’utérus est bien
fermé, ainsi que sa position, sa longueur et sa tonicité.
Figure 3.1 : Le médecin
mesure la hauteur
utérine afin de vérifier la
croissance du bébé.

Les transformations physiques


Votre corps va se transformer tout au long de la grossesse. Vous connaîtrez des sautes d’humeur ou
des périodes d’anxiété ou bien vous souffrirez peut-être de crampes dans les jambes. Vous aurez
certainement déjà ressenti ces troubles avant d’être enceinte, mais sans doute pas avec la même
intensité. Nous les avons répertoriés dans les parties suivantes afin que vous puissiez vous y
préparer. Nous vous conseillons de les faire lire aussi à vos proches pour qu’ils sachent comment
réagir.

Les sautes d’humeur


Comme vous l’avez sans doute déjà constaté (si vous souffrez du syndrome prémenstruel, par
exemple), les hormones peuvent entraîner des variations d’humeur. Le changement hormonal
accompagnant la grossesse étant particulièrement marqué, il n’est par conséquent guère surprenant
qu’il provoque des sautes d’humeur, qui peuvent en outre être accentuées par la fatigue. Vous allez
par ailleurs certainement vous poser des questions sur la santé du bébé, vous demander si vous serez
une bonne mère, tous sujets qui risqueront de vous inquiéter et de causer des états d’âme.

Vous n’êtes pas la seule dans ce cas ! Ces changements d’humeur sont liés à la grossesse et toutes
les femmes enceintes les connaissent, alors inutile de vous culpabiliser ! Vos proches et vos amis le
comprendront.
Ces variations d’humeur sont souvent plus marquées pendant le premier trimestre, période où votre
corps s’adapte progressivement à votre nouvel état. Vous serez peut-être soudain hypersensible, au
point par exemple de pleurer à chaudes larmes devant un banal feuilleton télévisé. Ou bien le
moindre incident ou la plus petite contrariété vous plongera dans une grande angoisse ou dans une
colère noire. Ne vous inquiétez pas : vous êtes enceinte ! Respirez profondément, allez faire un tour
et détendez-vous. Ces émotions disparaissent souvent aussi vite qu’elles étaient apparues.

Les crampes
Très fréquentes pendant la grossesse, les crampes deviennent toutefois moins fréquentes au fil des
mois.
On ne sait pas très bien ce qui les provoque. On avait avancé qu’elles pouvaient être dues à un
manque de calcium ou de magnésium et suggéré une supplémentation médicamenteuse pour y
remédier, mais les éventuels bienfaits de ces médicaments n’ont pas été démontrés. Selon certains
médecins, les crampes pourraient provenir de troubles circulatoires, qui s’accentuent lorsque l’on
reste immobile et pourraient expliquer pourquoi les crampes sont plus violentes la nuit. Il suffit
souvent de bien étirer la jambe et le pied pour que la crampe s’atténue.

Faire des étirements des pieds et des jambes matin et soir.


Faire quelques pas suffit parfois aussi à soulager la douleur. Les massages permettent souvent
de l’atténuer également, c’est le moment d’en profiter !

Les sécrétions vaginales


Les sécrétions vaginales deviennent plus abondantes pendant toute la grossesse. Elles sont
généralement fluides, blanches et sans odeur et nécessitent parfois de porter un protège-slip en
permanence. Évitez en tout cas les douches vaginales car elles risqueraient de détruire la flore
bactérienne qui vous protège des infections.

Consultez le médecin si vous avez des pertes brunes, jaunes, verdâtres ou malodorantes. (Vous
pouvez évaluer vous-même le caractère d’urgence de ce trouble, inutile sans doute d’appeler le
médecin au milieu de la nuit pour ça !)
Vous n’êtes pas à l’abri d’une infection vaginale. En raison de votre taux élevé d’œstrogènes, vous
pouvez développer plus facilement des mycoses. Elles provoquent des pertes dont l’aspect évoque
le lait caillé, ainsi que parfois des démangeaisons. Les crèmes vaginales, sans risque pour le fœtus,
les soignent en quelques jours. Certains ovules ont été testés sans risque chez la femme enceinte.

Les maux de dos


Les femmes enceintes se plaignent régulièrement de maux de dos, particulièrement en fin de
grossesse. Ils s’expliquent notamment par le déplacement de votre centre de gravité, ainsi que par
l’accentuation de votre cambrure au fur et à mesure de la croissance du bébé. Pour vous soulager,
surélevez vos jambes quand vous le pouvez, réchauffez les points douloureux et prenez
éventuellement du paracétamol. Les femmes nous interrogent souvent sur l’utilité des gaines : il
existe des ceintures abdominales spécialement adaptées qui apportent un soulagement non
négligeable, en particulier pour les femmes qui font de la station debout.
Certaines femmes souffrent d’une douleur qui irradie vers la fesse, l’arrière de la cuisse et parfois
jusqu’au pied. C’est une sciatique, qui correspond à une compression du nerf sciatique (qui part du
bas du dos et descend jusqu’au pied). On peut soulager une sciatique légère en s’allongeant, en
prenant des bains chauds ou en appliquant des compresses chaudes sur les points douloureux. Dans
les cas plus prononcés, il faut un repos allongé prolongé et des exercices spéciaux, voire des
massages par un kinésithérapeute ou une séance d’ostéopathie.

Les douleurs dans le bas du dos annoncent parfois un accouchement avant terme. Elles ressemblent
dans ce cas davantage à des crampes et sont spasmodiques au lieu d’irradier en permanence.

Le stress
Beaucoup de femmes se demandent si le stress a une incidence sur leur grossesse. Il est difficile de
répondre, car le stress est finalement un concept plutôt subjectif. Nous savons tous le reconnaître,
mais nous le gérons chacun à notre manière et nous le percevons par conséquent de différentes
façons. Le stress chronique (qui se répète chaque jour) peut accroître le taux des hormones de stress
présentes dans le sang. Pour certains médecins, un taux particulièrement élevé peut entraîner un
accouchement avant terme ou des troubles artériels pendant la grossesse, mais cela n’a pas vraiment
été démontré.
Pendant votre grossesse, il est important que vous preniez soin de vous et que vous vous sentiez
bien. Vous avez certainement une façon bien à vous de vous détendre, vous faire masser, aller au
cinéma, voir des amis, prendre un bain ou une douche ou simplement vous asseoir dans un bon
fauteuil. Prenez le temps de vous accorder ces moments de plaisir et de détente.

Effets des médicaments, de l’alcool et des drogues sur le bébé


L’alcool, les drogues et certains médicaments traversent le placenta et pénètrent dans l’organisme
du bébé. Certaines de ces substances s’avèrent parfaitement inoffensives, mais d’autres peuvent
provoquer des troubles. Les parties suivantes présentent celles que vous pouvez utiliser sans risque
et celles qu’il faut éviter pour préserver la santé de votre bébé.

Médicaments
Vous aurez certainement quelques maux de tête ou brûlures d’estomac pendant toutes ces semaines.
La question de savoir quels médicaments vous pouvez prendre va donc certainement se poser. Bon
nombre de femmes préfèrent s’en passer totalement, de peur de nuire à leur bébé, mais la plupart
des médicaments en vente libre (et une grande partie de ceux vendus sur ordonnance) ne posent pas
de problème. Renseignez-vous auprès de votre médecin lors de la première visite prénatale. Parlez-
lui des médicaments en vente libre et de ceux qui vont été éventuellement prescrits par un autre
praticien. De même, si vous consultez plus tard un nouveau médecin, informez-le de votre état afin
qu’il puisse adapter son traitement en conséquence.

Ne modifiez pas la posologie d’un traitement en cours et ne l’arrêtez pas sans en parler avant avec
votre médecin.
Beaucoup de médicaments portent la mention « Contre-indiqué aux femmes enceintes » parce qu’ils
n’ont pas été testés spécifiquement sur des femmes enceintes. Elle ne signifie pas forcément qu’ils
entraînent des effets secondaires particuliers ni que vous ne pouvez pas les prendre. Dans tous les
cas, demandez conseil à votre médecin (et ne vous étonnez pas si les avis divergent entre plusieurs
praticiens !).

Certains troubles de santé, comme l’hypertension, s’avèrent plus nocifs pour le fœtus que les
médicaments nécessaires pour les soigner. Un simple mal de tête, s’il suffit à gêner votre attention
lorsque vous conduisez par exemple, peut aussi se révéler plus dangereux que la prise d’un
comprimé de paracétamol (qui ne présente pas de risque aux doses préconisées). Nous constatons
souvent que les femmes souffrent inutilement. Ces maux courants peuvent être traités efficacement
par des médicaments absolument sans risque pour le bébé.
Nous indiquons au chapitre 1 bon nombre des médicaments qui ne présentent en général aucun
danger pour les femmes enceintes, ainsi que ceux qui risquent de provoquer des malformations ou
d’entraîner des retards de croissance ou de développement (médicaments tératogènes).

Ne vous alarmez pas outre mesure si vous preniez des médicaments tératogènes avant de savoir que
vous étiez enceinte (ou d’apprendre qu’ils présentaient un risque) : selon la posologie et la période
des prises, beaucoup sont sans danger. Certains peuvent entraîner des complications au premier
trimestre, mais se révéler totalement inoffensifs au troisième ou inversement. Peu de molécules
s’avèrent en fait tératogènes pour les hommes et celles qui le sont ne provoquent pas
systématiquement des malformations. Parlez-en à votre médecin et demandez-lui le cas échéant
quels examens vous pouvez pratiquer pour vérifier le bon développement de votre bébé.
Nous vous indiquerons en annexes un site internet, le CRAT (Centre de Référence sur les Agents
Tératogène) accessible au public. Vous pouvez l’interroger en cas de doute en indiquant bien les
dates de prise par rapport à la grossesse, le nom des médicaments, les posologies.
Tabac
Vous n’êtes plus sans savoir que le tabac nuit à la santé et accroît notamment le risque de cancer du
poumon, d’emphysème et de maladies cardiovasculaires. Pendant la grossesse, il nuit également à la
santé du bébé.

Le monoxyde de carbone contenu dans la fumée de cigarette diminue la quantité d’oxygène reçue
par le fœtus et la nicotine passe également dans le sang. Les femmes qui fument courent un risque
accru de mettre au monde un enfant d’un poids inférieur à la normale, ce qui peut entraîner des
complications médicales. Les bébés nés de fumeuses pèsent de 200 à 300 g de moins que les autres
(selon que la mère fume beaucoup ou non).
Le tabac accroît par ailleurs le risque de fausse couche, d’accouchement avant terme, de placenta
praevia, (voir chapitre 15), de décollement du placenta (voir chapitre 15) ou de mort subite du
nourrisson.
Il peut s’avérer très difficile d’arrêter totalement de fumer. N’oubliez pas en tout cas que la simple
diminution de votre consommation de tabac sera déjà bénéfique pour votre bébé (et pour vous-
même bien sûr).

Si vous arrêtez de fumer au cours du premier trimestre, vous pouvez être rassurée : il est fort
probable que votre bébé soit d’un poids normal à la naissance.

Si vous décidez d’utiliser des substituts nicotiniques (patchs, chewing- gums ou autres), rappelez-
vous que la nicotine de ces produits sera aussi absorbée par votre organisme (et celui du bébé). Le
monoxyde de carbone et les autres éléments toxiques de la fumée de cigarette seront en tout cas
éliminés. Soulignons que la quantité de nicotine absorbée est plus élevée avec les patchs (qui restent
en place en continu) qu’avec les chewing-gums.
Les médicaments prescrits pour favoriser l’arrêt du tabac (comme le Zyban) n’ont pas fait l’objet
d’études approfondies sur les femmes enceintes. Chez les grosses fumeuses, ils pourraient toutefois
présenter plus d’avantages que d’inconvénients.

Alcool
Les enfants nés de femmes intoxiquées à l’alcool peuvent subir le syndrome d’alcoolisme fœtal, qui
regroupe divers troubles et malformations (retard de croissance, malformations cardiaques ou
pulmonaires, retard intellectuel). Il n’a toutefois pas été clairement défini de seuil au-dessous
duquel la consommation d’alcool demeure inoffensive pour le fœtus. Pour cette raison aujourd’hui
nous préconisons « zéro alcool » pendant la grossesse. Des études ont montré qu’un alcoolisme
chronique ou une consommation excessive ponctuelle peuvent avoir des conséquences graves pour
le bébé, mais aucune n’a jusqu’à présent indiqué qu’un verre de vin de temps en temps pouvait lui
nuire. En tout état de cause, évitez de boire de l’alcool pendant le premier trimestre, période de
formation des organes du bébé.
Si vous estimez consommer une quantité excessive d’alcool, n’hésitez pas à en parler à votre
médecin. Il pourra mieux évaluer les risques encourus par le fœtus et vous proposera le cas échéant
un suivi ou une prise en charge médicale adaptée.

Alcool et grossesse...
Les questions à ce sujet sont nombreuses. En voici quelques-unes qui reviennent
fréquemment.
Q : Pendant mes vacances aux Antilles, j’ai bu pas mal de punch. Je ne savais pas encore
que j’étais enceinte. Est-ce que cela va poser un problème à mon bébé ?
R : Rien ne prouve qu’une consommation excessive très ponctuelle peut être néfaste pour
le fœtus. Maintenant que vous savez que vous êtes enceinte, évitez de boire de l’alcool.
Q : Les alcools forts sont-ils plus nocifs que le vin ou la bière ?
R : Tous sont considérés comme étant à risque. Une canette de bière, un verre de vin ou un
cocktail à base d’alcool et de tonique contiennent à peu près la même quantité d’alcool.
Aucun n’est vraiment pire que l’autre.
Q : Mon médecin m’a dit que je pouvais boire un verre de vin après mon amniocentèse.
Qu’en pensez-vous ?
R : L’alcool a un effet tocolytique, c’est-à-dire qu’il détend l’utérus. Après une
amniocentèse, certaines femmes ressentent des crampes utérines. Dans ce cas, certains
médecins autorisent un verre de vin.

Drogues
Les effets de la consommation de drogues sur le fœtus ont donné lieu à de nombreuses études. Elles
peuvent toutefois entraîner une certaine confusion, car elles n’établissent généralement pas de
distinction entre les différents types de « consommateurs » ni les drogues consommées. Le mode de
vie de la mère doit également être pris en considération. Les facteurs de risques se cumulent
pendant la grossesse : la malnutrition, les maladies sexuellement transmissibles (hépatites B et C) la
forte consommation de tabac augmentent les complications pour le foetus.

Voici une présentation sommaire des différentes drogues et de leurs conséquences sur le fœtus :

Haschich : bien que les avis soient partagés, il semble que les femmes prenant du haschich
pendant la grossesse courent un risque plus élevé d’accoucher avant terme ou de mettre au
monde un enfant d’un poids inférieur à la normale. Les leucémies et les cancers de l’enfant sont
plus élevés quand la mère a consommé du haschich pendant la grossesse.
Cocaïne et crack : la cocaïne peut provoquer de l’hypertension, un infarctus, voire la mort
brutale. Elle accroît les risques de retard de croissance ou de troubles cardiaques du bébé,
d’accouchement prématuré, de décollement du placenta (voir le chapitre 16). Le risque de
malformations est également accru. Enfin, les risques de mort subite du nourrisson et de
troubles neurologiques et du comportement après la naissance sont élevés.
Narcotiques et opiacés (héroïne, méthadone, codéine, Demerol et morphine) : la
consommation de ces substances peut entraîner des problèmes de développement du fœtus, un
accouchement avant terme, voire la mort du bébé. À la naissance, le nouveau-né va en outre
souffrir d’un état de manque (susceptible d’entraîner la mort). Les femmes droguées peuvent
entreprendre un programme de désintoxication pendant la grossesse afin de limiter les effets de
ces drogues sur le bébé.

Il faut bien différencier ici la prise ponctuelle d’un narcotique dans le cadre d’un traitement
médicamenteux. Si vous devez par exemple subir une intervention chirurgicale ou des soins
dentaires douloureux, vous pouvez prendre sans danger ce type de médicament pendant une
courte période.
Amphétamines et méthamphétamines : compte tenu de leur apparition relativement récente
sur le marché, nous ne disposons pas de données aussi précises que pour les autres drogues
concernant leurs effets possibles sur le fœtus. Dans la mesure où elles réduisent l’appétit du
consommateur, elles peuvent entraîner des retards de développement du bébé. Elles accroissent
aussi le risque de rupture prématurée des membranes et de mort du fœtus.

Un nouveau mode de vie


Votre mode de vie va bien sûr changer pendant votre grossesse. Vous vous demandez sans doute si
vous allez pouvoir continuer à effectuer tous ces petits actes du quotidien que vous réalisiez avant
d’être enceinte. C’est précisément ce qu’aborde cette partie : pouvez-vous aller sans risque chez le
coiffeur pour une couleur, au sauna ou au hammam, comment voyager, pouvez-vous continuer à
travailler ?

Soins de beauté
Lorsque vos proches et vos amis apprendront que vous êtes enceinte, ils vous féliciteront
certainement sur votre bonne mine ou l’éclat de votre teint ! Vous vous sentirez certainement
épanouie, mais il se peut aussi que vous ne viviez pas très bien tous ces changements physiques.
Quoi qu’il en soit, nous vous indiquons ici les soins de beauté que vous pouvez continuer à
effectuer sans risque et ceux qui supposent quelques précautions.

Botox : on ne connaît pas les effets du botox pendant la grossesse ou l’allaitement. Allons,
vous avez une mine resplendissante ! Le botox peut bien attendre un peu ! Gonflement des
lèvres = habituellement faits avec de l’acide hyaluronique ou du collagène. Habituellement, les
hormones de la grossesse gonflent naturellement le visage !
Crèmes antirides : la majorité de ces crèmes sont aujourd’hui à base de dérivés de vitamine
A. Si la prise de comprimés de vitamine A est contre-indiquée aux femmes enceintes (risques
de malformation du fœtus), les préparations cutanées demeurent sans danger. Par précaution,
les médecins préfèrent parfois déconseiller totalement l’utilisation de tous les produits
comportant de la vitamine A en cours de grossesse.
Défrisage : certaines techniques de défrisage associent divers produits chimiques et un fer
chauffant afin de lisser la chevelure. Aucune étude n’a été menée sur les femmes enceintes.
Certains de ces produits sont les mêmes que ceux employés pour les permanentes. On peut par
conséquent supposer que ces techniques ne présentent pas de danger pour les femmes
enceintes.
Épilation à la cire : la cire ne présente aucune toxicité pour le bébé, vous pouvez donc
continuer à vous épiler de cette manière sans crainte ! Préférez la cire à basse température , car
la chaleur augmente les dilatations veineuses déja favorisées par la grossesse.
Épilation au laser : cette technique permet de détruire la racine du poil de façon à ce qu’il ne
repousse plus. Elle suppose souvent l’utilisation d’une crème anesthésiante appliquée
directement sur la peau. Nous n’avons relevé aucune étude sur cette technique utilisée sur une
femme enceinte, mais dans la mesure où elle reste très localisée, elle ne présente a priori pas de
contre-indication.
Manucure et pédicure : les soins des mains et des pieds et la pose d’ongles en résine
peuvent s’effectuer sans problème. Vous choisirez bien sûr un salon à la propreté irréprochable
et bien aéré.
Massages : ils peuvent s’avérer particulièrement bénéfiques. Les praticiens proposent parfois
des massages spécialement adaptés aux femmes enceintes. Certains disposent d’une table avec
un trou au milieu, de façon à ce que vous puissiez vous allonger confortablement sur le ventre.
Peeling : il s’effectue la plupart du temps avec des acides de fruits. Une partie des
composants est absorbée par l’organisme. Nous n’avons trouvé aucune information sur leur
effet possible sur le fœtus. Par sécurité, parlez-en au préalable avec votre médecin.
Permanentes : les produits utilisés pour les permanentes ne comportent pas de contre-
indication en cas de grossesse. Dans la mesure où ils sont souvent à base d’ammoniaque,
vérifiez toutefois que le salon est bien aéré, pour ne pas être incommodée par l’odeur.
Soin du visage : depuis quelque temps, votre peau change, essentiellement en raison de ces
fameuses hormones ! Un soin en institut n’aura peut-être pas un résultat spectaculaire, mais
faites-vous plaisir si cela vous tente ! Et profitez-en pour vous détendre et vous faire dorloter !
(Voir le paragraphe concernant le peeling.)
Teinture des cheveux : de nombreuses femmes s’inquiètent de l’éventuelle toxicité des
teintures capillaires pour le fœtus. L’avis des médecins diffère sur cette question. Certains vous
conseilleront de privilégier les teintures végétales, pour d’autres, les colorations chimiques ne
présentent aucun danger.
D’une manière générale, ces teintures s’avèrent certainement inoffensives. Il n’a jamais été
prouvé qu’elles pouvaient entraîner des fausses couches ou des malformations. Certaines
contenaient autrefois des substances dangereuses susceptibles de nuire au bébé, mais elles ont
depuis longtemps été retirées du marché.
Bains à remous, sauna et hammam
Il vaut mieux éviter bains à remous, sauna et hammam pendant la grossesse en raison de la chaleur.
Des études ont en effet montré que les animaux soumis à de fortes chaleurs pendant cette période
pouvaient donner naissance à un petit mort-né. Par ailleurs, on sait que les femmes dont la
température augmente de manière significative en tout début de grossesse court un risque accru de
faire une fausse couche ou d’avoir un enfant atteint d’une malformation du système nerveux (spina
bifida).
Soulignons toutefois que ce risque survient uniquement si la fièvre dépasse 39 °C pendant plus de
10 minutes au cours des sept premières semaines de grossesse. Vous pouvez donc vous prélasser
dans un bain tranquillement si l’eau n’est pas trop chaude.
En ce qui concerne les saunas et les hammams, le mieux est sans doute de vous fier à ce que vous
ressentez. Attendez toutefois le deuxième trimestre et ne restez pas plus de 10 minutes. Pensez aussi
à boire beaucoup d’eau pour ne pas vous déshydrater.

Voyages
Les voyages peuvent être problématiques dans la mesure où vous vous éloignez de votre médecin
habituel. Si votre grossesse pose quelques difficultés ou que vous allez bientôt accoucher, il est
préférable de rester près de chez vous ! Tout dépend aussi de votre état de santé. Une femme
enceinte diabétique parvenant à bien contrôler son diabète pourra a priori voyager sans difficulté. Si
en revanche vous attendez des triplés, il vaut peut-être mieux repousser un peu votre séjour à
Tombouctou ! D’une manière générale, si la grossesse se passe bien, vous pouvez voyager au
premier et au deuxième trimestre et dans les toutes premières semaines du troisième.
Les trajets en voiture vous obligent à rester assise sans bouger pendant un certain temps, mais ne
présentent sinon pas de risque particulier. Sur un long parcours, arrêtez-vous toutes les 2 heures
pour vous dégourdir les jambes et préférez l’autoroute où les accoups de freinages sont moins
fréquents. Accrochez bien votre ceinture de sécurité, elle ne blessera pas le bébé, même en cas de
choc. Le liquide amniotique protège le fœtus des éventuelles pressions ventrales. Rappelons en
outre que les risques sont beaucoup plus élevés pour le bébé lorsque la ceinture n’est pas mise : la
majorité des cas de mort fœtale en voiture est liée au décès de la mère lors d’un accident.

Pour votre confort, placez la sangle inférieure de la ceinture sous le ventre, au niveau du bassin et
placez la sangle supérieure sur l’épaule, comme d’habitude.
En avion, les compagnies aériennes acceptent en général les femmes enceintes jusqu’à la 36e
semaine de grossesse. Vous devrez peut-être fournir un certificat médical vous autorisant à prendre
l’avion. Pour voyager dans les meilleures conditions, veillez à respecter les précautions suivantes :

Levez-vous régulièrement pendant les longs vols et faites quelques pas dans l’avion. Si
vous restez longtemps assise, le sang ne circule pas bien dans les jambes. Le simple fait de
marcher relance la circulation.
Prévoyez une bouteille d’eau et buvez régulièrement. L’air est souvent très sec dans les
avions. (Le taux d’humidité y serait inférieur à celui du Sahara ! Les avions ne peuvent
transporter davantage d’eau pour des raisons de poids.) Il faut par conséquent veiller à ne pas
vous déshydrater.

En buvant beaucoup, vous devrez en outre forcément aller souvent aux toilettes, excellente occasion
de vous dégourdir les jambes ! Les bas de contention légers vous apportent du confort lors d’un
voyage en avion. Votre médecin pourra vous en prescrire une paire avant le départ.

Vous pouvez passer sans crainte sous les portiques de sécurité des aéroports, ils ne fonctionnent pas
avec des rayons X.

Si vous êtes sujette au mal des transports et que vous avez déjà eu l’occasion d’essayer la
Dramamine, vous pouvez en prendre aux doses normales pendant la grossesse.

Des vaccinations sont nécessaires pour se rendre dans certains pays tropicaux. Consultez votre
médecin au préalable pour savoir si vous pouvez vous faire vacciner sans risque (pour davantage de
renseignements sur les vaccins, reportez-vous au chapitre 1).

Soins dentaires
Les visites de contrôle s’effectuant en général tous les 6 à 12 mois, vous allez sans doute vous
rendre au moins une fois chez le dentiste pendant votre grossesse. Ne négligez pas ces
consultations, car une carie mal soignée risquerait de s’infecter et d’entraîner des complications.
D’après des études récentes, les femmes enceintes qui souffrent d’une infection et d’une
inflammation des gencives courent un plus grand risque d’accoucher prématurément ou d’avoir un
enfant d’un poids inférieur à la normale. L’hygiène bucco-dentaire est donc essentielle !
Il est fréquent que les femmes enceintes saignent des gencives, plus fragiles pendant la grossesse en
raison de la modification de la coagulation du sang. Brossez-vous les dents en douceur et faites
éventuellement des bains de bouche.

Le cas échéant, vous pouvez vous faire soigner les dents (carie, extraction, couronne) sans crainte.
Les anesthésies locales et les antalgiques courants sont sans danger. Le dentiste vous prescrira dans
certains cas des antibiotiques. Bien que la plupart ne posent pas de problème pendant la grossesse,
parlez-en à votre médecin par sécurité. De même, les radios dentaires n’affecteront pas le fœtus si le
dentiste prend soin de vous couvrir le ventre d’un tablier en plomb.

Si vous devez subir une intervention nécessitant une anesthésie générale, informez bien
l’anesthésiste de votre état afin qu’il agisse en conséquence.

Relations sexuelles
Les couples peuvent en général continuer à avoir des relations sexuelles pendant la grossesse. Et
certains ressentent même alors un plaisir décuplé ! Il n’est pas inutile toutefois de prendre quelques
précautions.
Pendant la première moitié de la grossesse, votre corps s’est encore peu transformé et vous pouvez
continuer à avoir des rapports sexuels comme avant. Vos seins seront sans doute plus sensibles,
voire douloureux. Au fil des mois, certaines positions vont devenir plus inconfortables et il vous
faudra faire preuve d’un peu d’imagination pour trouver celles qui vous conviennent le mieux, ainsi
qu’à votre partenaire, et privilégier peut-être d’autres formes de relations sexuelles.
Vous pouvez avoir des rapports sexuels jusqu’en fin de grossesse (tant que la poche des eaux ne
s’est pas rompue), même si le col de l’utérus est déjà un peu dilaté.

Si vous présentez un risque d’accouchement avant terme, il vaut mieux éviter l’acte sexuel en lui-
même. Vous pourriez en effet développer une infection et le sperme contient en outre des
substances provoquant des contractions utérines. Il en va de même en cas de problème de placenta
recouvrant au troisième trimestre. Si votre grossesse se déroule sans difficulté, vous pouvez en
revanche avoir des rapports sexuels aussi fréquemment que vous le souhaitez !
Votre état d’esprit à cette période joue un rôle important dans les relations avec votre partenaire. La
grossesse peut intensifier votre libido. Il n’est pas rare que les femmes enceintes fassent des rêves
érotiques et connaissent des orgasmes plus intenses. D’autres au contraire se sentent moins
désirables et ont moins envie de faire l’amour. Le désir sexuel de votre partenaire peut évoluer
aussi : lui-même éprouvera peut-être une certaine anxiété à l’idée de devenir père ou redoutera de
blesser le bébé (crainte absolument non fondée) ou encore de le traumatiser s’il venait à comprendre
ce qui se passe entre ses parents.
Ne vous inquiétez pas si votre désir sexuel n’est pas au rendez vous : les perturbations hormonales
peuvent vous mettre en berne. Compensez par une sensuelle tendresse !

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le


sexe pendant la grossesse
La question des rapports sexuels pendant la grossesse préoccupe souvent les futurs pères.
Au cours de cette période, le désir peut s’intensifier ou s’émousser un peu (c’est le cas
également pour la future maman). Vous redoutez souvent que la pénétration ne blesse le
fœtus ou ne provoque un accouchement avant terme. Dans une grossesse sans
complication, vous n’avez rien à craindre. De même, vous ne risquez pas d’écraser le bébé
en vous allongeant sur votre compagne (surtout au cours des premiers mois) si tout se
déroule normalement. Le bébé baigne dans le liquide amniotique, qui forme une sorte de
coussin autour de lui. Au fil des mois, le ventre de votre compagne s’arrondissant, la
position du missionnaire pourrait toutefois devenir inconfortable pour elle ou vous-même.
Si vous le souhaitez tous les deux, prenez le temps de chercher des positions qui vous
conviennent davantage. Votre libido va certainement fluctuer au cours de ces mois. Elle
peut aussi diminuer considérablement (voir le chapitre 3). Si votre compagne n’éprouve
plus de désir sexuel pendant cette période, montrez-vous compréhensif, cela fait partie des
bouleversements hormonaux liés à la grossesse.
Dans certains cas, il est préférable de renoncer aux rapports sexuels. S’il existe un risque
d’accouchement prématuré (avec une forte dilatation du col de l’utérus, par exemple),
mieux vaut vous abstenir quelque temps. Il en va de même en cas de placenta praevia
chapitre 16) ou d’anomalies du col de l’utérus (voir le chapitre 6). En cas de doute,
n’hésitez pas à en parler avec le médecin qui suit votre compagne. Vous pourrez exprimer
votre amour et votre désir par d’autres moyens, les étreintes et les caresses peuvent vous
combler tout autant. Et souvenez-vous que la grossesse (et l’interruption éventuelle des
rapports sexuels) n’est qu’une étape temporaire dans votre vie de couple !

Travail et grossesse : adapter votre activité


Près de 75 % des femmes continuent à travailler jusqu’au troisième trimestre de grossesse.
Certaines professions ou activités peuvent toutefois présenter un risque pour la femme enceinte et le
bébé. Quel que soit votre métier, parlez-en avec votre médecin afin d’aménager éventuellement vos
conditions de travail.

Les conséquences du stress, professionnel ou privé, sur le fœtus n’ont pas fait l’objet de beaucoup
d’études. Il pourrait favoriser les accouchements avant terme ou la pré-éclampsie (voir le chapitre
16 à ce sujet). Un excès de stress n’est de toute façon pas une bonne chose et il est important de
s’efforcer de le réduire au maximum.

Risques professionnels
Si vous avez la chance d’occuper un poste qui ne vous oblige pas à rester longtemps debout, dont
les horaires sont réguliers et dans lequel les sources d’énervement sont rares, vous pouvez passer
directement au chapitre suivant !
Pas de problème donc si vous exercez un métier sédentaire et sans stress particulier. Les postes plus
physiques peuvent en revanche s’avérer nettement plus problématiques. Par ailleurs, la perception
du stress varie selon les personnes et chacun réagit différemment. Si votre grossesse se déroule
normalement, vous pourrez sans doute travailler jusqu’à la date de votre congé de maternité. En cas
de complications, il faut impérativement diminuer votre charge de travail ou vous arrêter plus tôt. Si
vous risquez par exemple d’accoucher prématurément, votre médecin vous déconseillera
certainement de continuer à travailler. L’hypertension ou les troubles de développement du fœtus
nécessitent aussi un arrêt de travail. Le temps que vous passez dans les transports entre en ligne de
comptes : signalez à votre médecin si vous avez plus de 2 heures de trajet par jour.

Vous passez plusieurs heures par jour devant un ordinateur ? N’ayez crainte, les émissions
électromagnétiques de l’écran sont apparemment sans danger pour le fœtus.
Il semblerait que certaines tâches particulièrement physiques accentuent le risque d’accouchement
avant terme, d’hypertension, de pré-éclampsie ou de mettre au monde un enfant d’un poids inférieur
à la normale. Il n’a pas été démontré en revanche que les longues périodes de travail favorisaient les
naissances prématurées. Les postes nécessitant de longues heures de station debout entraîneraient
davantage de maux de dos et de pied, de naissances avant terme et de troubles circulatoires que les
autres. Les bas de contention peuvent dans ce cas apporter un net soulagement.

Votre santé et celle de votre bébé doivent être votre priorité absolue. Ne culpabilisez pas si vous
devez vous arrêter de travailler avant la date prévue ou si vous avez besoin de pauses
supplémentaires pendant vos heures de travail. Restez à l’écoute de votre corps même lorsque vous
êtes sur votre lieu de travail et ne vous laissez pas déstabiliser par des remarques parfois peu
compréhensives. Bref, BICHONNEZ - VOUS.

Les examens de grossesse


2-3 mois : première consultation prénatale.
Décider la maternité où vous souhaitez accoucher.
Prise de sang : groupe sanguin, agglutinines irrégulières, sérologie rubéole, sérologie de
toxoplasmose, hémogramme, recherche d’hépatite B, C, syphilis, sérologie HIV
(conseillée). Recherche de sucre, albumine dans les urines.
Frottis s’il date de plus de 3 ans.
Échographie vers la douzième semaine.
Déclaration de grossesse.
4 mois : deuxième consultation prénatale.
Marqueurs sériques maternels.
Éventuellement contrôle sanguin de rubéole, toxoplasmose, agglutinines si rhésus
négatif.
Analyse d’urine.
5 mois : troisième consultation prénatale.

2e échographie : autour de la 22e semaine.


Contrôle éventuel de sang.
Analyse d’urine.
6 mois : quatrième consultation prénatale.
Hémogramme, hépatite B, test de dépistage du diabète.
Analyse d’urine.
7 mois : cinquième consultation prénatale.
Analyse d’urine.
cours de préparation à l’accouchement.
8 mois : sixième consultation prénatale.

3e échographie vers la 32e semaine.


Analyse d’urine.
Consultation avec l’anesthésiste.
9 mois : septième consultation prénatale.
Prélèvement vaginal à la recherche du Streptocoque B.
Analyse d’urine.
Chapitre 4

Régime alimentaire et hygiène de vie de la femme


enceinte

Dans ce chapitre :
Prendre du poids
Que manger et en quelles quantités ?
Les aliments à éviter
Régimes particuliers
Rester en forme et en bonne santé

On donne depuis toujours des conseils d’alimentation aux femmes enceintes. Ils reposent à la fois
sur les traditions culturelles, les croyances religieuses et les données scientifiques. Il y a environ
vingt-cinq ans, on leur recommandait de surveiller considérablement leur alimentation afin de
restreindre au maximum leur prise de poids, mais à d’autres époques, on les a encouragées au
contraire à manger le plus possible : plus elles grossiraient, plus le bébé serait en bonne santé.
Aujourd’hui, les médecins prennent surtout en considération votre poids de départ et vos habitudes
alimentaires. En outre, si vous attendez des jumeaux par exemple, vous prendrez bien sûr davantage
de poids.
Rester en bonne santé pendant la grossesse n’est pas qu’une affaire d’alimentation. Il est important
également de pratiquer des exercices physiques, que vous adapterez au fil des mois, en fonction de
votre état. Vous trouverez dans ce chapitre des renseignements sur la manière la plus appropriée de
vous nourrir pendant cette période et sur la façon d’entretenir votre forme physique.

Prendre du poids en mangeant équilibré


Vous garantirez le développement de votre bébé et préserverez votre propre santé en ayant un poids
normal en début de grossesse et en grossissant régulièrement au fil des mois.

Combien de kilos faut-il prendre ?


Le meilleur moyen de déterminer votre poids idéal, et par conséquent de savoir combien de kilos
vous pouvez prendre, est de calculer votre indice de masse corporelle (IMC), qui tient compte à la
fois de la taille et du poids.
Le graphique ci-dessous permet de trouver rapidement son IMC : repérez votre poids sur la ligne
verticale (chiffres à droite) et votre taille sur la ligne horizontale (chiffres en cm, en haut). Le point
d’intersection entre ces deux lignes correspond à votre IMC (les chiffres indiqués sur le graphique
même).
Figure 4.1 :
Indice de masse
corporelle.

Une fois que vous avez déterminé votre indice de masse corporelle, reportez-vous au tableau ci-
dessous pour voir quelle est pour vous la prise de poids idéale pendant votre grossesse (si vous êtes
enceinte d’un seul enfant !).

Tableau 4.1 Prise de poids idéale

Indice de masse corporelle Prise de poids conseillée

Inférieur à 19,8 (maigreur) 12,5 à 18 kg

19,9 à 26 (poids normal) 11,5 à 16 kg

26 à 29 (surpoids) 7 à 11,5 kg

Supérieur à 29 (obésité) 6 kg au maximum

Ces chiffres correspondent à la prise de poids total, jusqu’à l’accouchement.

Il n’existe pas réellement de courbe de poids optimale. Il est sans doute moins gênant pour le
développement du fœtus de ne pas grossir beaucoup en début de grossesse (si vous avez des nausées
le matin, par exemple) plutôt qu’au deuxième ou troisième trimestre. Certaines femmes prennent au
contraire beaucoup de poids dans les premiers mois et se stabilisent ensuite sans que cela ait une
incidence sur la santé du bébé.

N’en faites pas une obsession !


Ces chiffres sont fournis à titre indicatif et ne doivent en aucun cas vous amener à surveiller votre
poids en permanence. Inutile de vous inquiéter si vous ne suivez pas ces mesures idéales, surtout si
le médecin constate que le fœtus grossit normalement. Vous pourrez avoir un bébé en parfaite santé
même si vous avez pris trop (ou pas assez) de poids.
Cependant, n’oubliez pas que les kilos sont parfois difficiles à perdre dans les mois qui suivent
l’accouchement.
Si votre prise de poids s’avère trop ou pas assez importante, le médecin pourra vérifier la croissance
du fœtus en mesurant la hauteur utérine (voir le chapitre 3), voire en vous prescrivant une
échographie pour plus de sécurité. Si vous vous écartez trop du poids préconisé pour votre
corpulence, votre médecin souhaitera certainement corriger votre alimentation et il vous orientera
éventuellement vers un nutritionniste afin que vous soyez conseillée au mieux.
Il s’agit ainsi de faire tout ce que vous pouvez pour garantir au bébé un développement optimal
mais pas de devenir obsédée par votre alimentation !

Comment le fœtus grossit-il ?


Si votre propre prise de poids ne suit pas nécessairement les courbes standard, le fœtus grossit pour
sa part en général peu au début, davantage aux alentours de la 32e semaine, sa croissance augmente
plus lentement quelques semaines avant la naissance. Ainsi, il grossit d’environ 5 g par jour à 14 ou
15 semaines, mais de 30 à 35 g par jour vers les 32e et 34e semaines (soit près de 0,23 kg par
semaine). La prise de poids se ralentit à partir de la 36e semaine et cesse quasiment à la 41e ou 42e
semaine. Consultez le chapitre 7 pour davantage de détails sur la croissance du fœtus.
D’autres éléments que votre propre alimentation jouent un rôle dans le développement du fœtus :

Antécédents médicaux de la mère. L’hypertension ou le lupus peuvent par exemple gêner la


croissance.
Diabète. Si la mère est diabétique, le bébé peut être trop petit ou trop gros.
Drogues. Leur consommation peut ralentir la croissance.
Fonction placentaire. Un flux sanguin placentaire inférieur à la normale ralentit le
développement du fœtus.
Grossesse multiple. Les jumeaux ou les triplés sont souvent plus petits.
Hérédité. Pour résumer, les joueurs de basket n’ont généralement pas des enfants taillés pour
devenir des jockeys professionnels !
Infection fœtale. Certaines infections peuvent gêner la croissance.
Tabac. Fumer peut entraîner une diminution du poids de naissance d’environ 200 g.

Le médecin surveille la croissance du fœtus généralement en vérifiant votre poids et en mesurant la


hauteur utérine. En cas de hauteur utérine inhabituelle par rapport au terme, les échographies
donneront de précieux renseignements sur la croissance foetale.
Il en est de même si votre prise de poids n’est pas suffisante ou trop importante.

Choisir une alimentation adaptée


Suivre un régime équilibré, riche en fibres et pauvre en graisses est important pour vous et votre
bébé. Il faut aussi consommer des protéines, qui apportent à l’organisme des éléments vitaux. Les
fibres vous aideront à éviter les problèmes de constipation et d’hémorroïdes.
En réduisant votre consommation de lipides, vous limitez les risques d’incidents cardio-vasculaires
et évitez également de prendre trop de kilos, qui peuvent être ensuite plus difficiles à perdre et
provoquer des vergetures. Limiter la consommation de glucides et surtout de sucres rapides est une
excellente façon de limiter la prise de poids.

Comment se répartissent les kilos de la grossesse ?


La bonne nouvelle est que les kilos que vous allez prendre ne vont pas tous se loger sur
vos hanches ! Mais ils ne vont pas que sur le bébé ! Vous allez vous enrober quelque peu,
mais c’est un mythe de croire que l’on peut savoir si l’on attend une fille ou un garçon en
fonction de la façon dont ces kilos se répartissent (sur les hanches ou sur le ventre).
Voici la manière dont se répartissent les kilos, à partir d’une prise de poids standard de 12
kg :
Bébé 3,18 kg

Placenta 455 g

Liquide amniotique 910 g

Utérus 910 g

Seins 455 g

Réserves graisseuses 3,18 kg

Eau 1,82 kg

Sang 1,36 kg

Si vous mangez déjà de façon équilibrée et variée, sans consommer trop de lipides ni de glucides,
vous n’avez pas besoin de modifier radicalement vos habitudes. Il vous suffit d’augmenter votre
ration alimentaire d’environ 300 calories par jour. Si vous absorbez en temps normal 2 100 calories
par jour, vous devrez en consommer 2 400 en moyenne pendant votre grossesse (un peu moins au
premier trimestre et un peu plus au dernier sans doute).

Ce n’est pas parce que vous devez absorber davantage de calories que vous pouvez vous jeter sur
tous les gâteaux qui vous font envie ! Il faut au contraire privilégier des aliments apportant des
nutriments essentiels. Votre médecin vous recommandera en outre certainement de prendre une
supplémentation en vitamines et en minéraux.

La pyramide alimentaire
Aucun aliment ne peut à lui seul couvrir tous vos besoins nutritionnels. Pour y parvenir, vous
pouvez vous inspirer de la pyramide alimentaire reproduite ci-après, qui présente les différentes
portions de chaque groupe d’aliments à consommer chaque jour pour y parvenir.
Un nutritionniste français a mis au point une pyramide alimentaire « spéciale femme enceinte ». Les
céréales complètes contiennent toute la graine, y compris le son et le germe : citons le blé complet,
le boulgour, les flocons d’avoine, et le riz brun.
Les céréales raffinés contiennent moins de fibres et de vitamines B et E : farine blanche, pain blanc,
riz blanc, pâtes.

Figure 4.2 : respectez la


pyramide alimentaire
pour conserver une
alimentation saine
pendant votre grossesse.

Qu’en est-il de la caféine ?


La caféine est bien sûr présente dans le café, mais aussi dans de nombreuses autres
boissons, comme la plupart des sodas, et dans le chocolat. Il n’a pas été établi que la
caféine pouvait entraîner des malformations fœtales. Si vous en consommez beaucoup, elle
peut toutefois accroître le risque de fausse couche et ralentir la croissance du fœtus.
D’après la plupart des études menées, la caféine peut affecter le développement du fœtus
au-delà de 300 mg par jour ; surtout elle accelère (certes transitoirement) son rythme
cardiaque. Une tasse à café normale en contient en général de 100 à 150 mg. Le thé en
renferme légèrement moins (de 50 à 100 mg) et un verre de soda ne dépasse pas les 36 mg.
Vous pouvez donc boire sans crainte 2 tasses de café par jour (ou l’équivalent en caféine
pour les autres boissons). Pas de risque de surdosage avec le chocolat : une barre
chocolatée ou un chocolat chaud n’en contiennent en général pas plus de 6 mg. La caféine
passe dans le liquide amniotique et peut s’y concentrer.
Rappelons qu’une consommation importante de caféine accroît le besoin d’uriner. Enfin,
vous aurez sans doute de plus en plus de difficultés à bien dormir la nuit, surtout au
troisième trimestre, faute de trouver une position confortable et parce que vous devrez de
toute façon aller plusieurs fois aux toilettes. Inutile d’accentuer encore ce désagrément en
buvant beaucoup de café ou de thé !

Lipides et sucreries : il s’agit des bonbons, des pâtisseries et desserts, du beurre, des sauces
et de la vinaigrette. Consommez-les avec modération et choisissez éventuellement des produits
allégés, sans oublier toutefois qu’ils demeurent souvent très riches en calories même s’ils
contiennent un peu moins de lipides que les produits classiques. Vous pouvez en revanche faire
attention aux types de graisses que vous consommez : préférez les lipides d’origine végétale
aux graisses saturées (les fritures, par exemple). Ces « bonnes graisses » pourraient s’avérer
également bénéfiques pour le fœtus, mais les études en la matière sont encore en cours. Les
huiles, comme l’huile d’olive ou l’huile de colza, sont des matières grasses qui restent liquides
à température ambiante. Pour la plupart insaturées et d’origine végétale, elles sont les matières
grasses les plus saines. Les aliments comme les fruits secs, les avocats, les poissons et les
olives, sont naturellement riches en graisses insaturées. Les graisses, comme le beurre, la
« Végétaline », le saindoux et la margarine, sont des matières grasses qui restent solides à
températures ambiante et sont riches en graisses saturées. Fréquemment utilisées dans les
aliments industriels transformés, les graisses trans sont un type de graisses saturées entraînant
des problèmes d’obésité et de maladies cardio-vasculaires. Dans l’idéal, les matières grasses
doivent comprendre moins de 10 % de graisses saturées et représenter entre 20 et 35 % des
calories absorbées dans une journée. Evitez absolument les graisses trans.
Protéines et calcium : ce niveau de la pyramide comprend tous les aliments riches en
protéines et en calcium, viandes, volailles, poissons, légumes secs, oléagineux, œufs, produits
laitiers et fromages. Il faut consommer chaque jour de deux à quatre portions de protéines et
trois ou quatre portions de laitages. Une portion de volaille (poulet ou dinde), de viande maigre
ou de poisson correspond à environ 60 à 80 g. Un œuf vaut environ 30 g de viande.
Fruits et légumes : vous devez manger trois portions par jour de fruits, et deux portions de
légumes. Ils apportent des vitamines et des minéraux, ainsi que des fibres, indispensables
contre la constipation. Les légumes renferment surtout des vitamines A et C, de l’acide folique
et du fer. Les fruits contiennent également des vitamines A et C et du potassium.
Citons les légumes verts à feuilles (salades, choux), les légumes jaunes-oranges (carottes,
potiron) les haricots, les petits pois, haricots verts, poivrons, tomates, concombres, aubergines.
Céréales : la base de la pyramide comprend le pain, les céréales, les pâtes, le riz, les pommes
de terre. Ce groupe apporte des glucides complexes, qui fournissent une énergie de longue
durée. Les céréales constituent une source de vitamines, de minéraux et de fibres. Consommez
en moyenne de six à sept portions par jour de ce groupe.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire a priori, il s’avère finalement assez simple de
suivre ces quantités. Ainsi, une tranche de pain, quelques crackers et une poignée de pâtes ne
représentent chacun qu’une portion. Or une assiette normale contient généralement plus
qu’une poignée de pâtes ! Essayez par ailleurs de privilégier les céréales complètes, meilleures
pour la santé que les céréales raffinées. Les céréales complètes contiennent toute la graine, y
compris le son et le germe = citons le blé complet, le boulgour, les flocons d’avoine, et le riz
brun.
Les céréales raffinées contiennent moins de fibres et de vitamines B et E : farine blanche, pain
blanc, riz blanc, pâtes.

Les nausées du matin sont très fréquentes au premier trimestre (voir le chapitre 5). Même si elles
vous empêchent de prendre des repas complets et équilibrés, ne vous inquiétez pas outre mesure :
vous pouvez avoir une alimentation déséquilibrée pendant quelques semaines sans que le fœtus en
souffre. Pendant cette période, vous n’aurez peut-être envie que de pain, de pâtes ou de fraises. Ne
vous privez pas, vous diversifierez votre alimentation plus tard !

Pendant la grossesse, votre corps a besoin de davantage de liquide. Dans les premiers temps, si vous
ne buvez pas assez, vous risquez de vous sentir faible ou d’avoir des malaises. Plus tard, la
déshydratation peut entraîner des contractions prématurées. Assurez-vous de boire de 6 à 8 verres
d’eau par jour, davantage en cas de grossesse multiple.

Supplémentation en vitamines et en minéraux


Un régime équilibré apporte une quantité suffisante des vitamines et minéraux nécessaires, sauf en
ce qui concerne le fer, l’acide folique et le calcium. Pour éviter les carences et compenser
éventuellement de mauvaises habitudes alimentaires, le médecin peut vous prescrire des vitamines.
Il est inutile d’en prendre une dose massive, suivez simplement ses recommandations.
Il existe plusieurs formules de suppléments vitaminés de grossesse. Elles sont bien étudiées et
correspondent aux recommandations spécifiques de l’AFSSA. Si vous n’en tolérez pas une sur le
plan digestif, vous pouvez en essayer une autre. Certaines contiennent des oméga 3 qui contribuent
à la maturation du système nerveux central du foetus, et son acuité visuelle.

Pas de panique si vous oubliez de prendre vos vitamines, il ne vous arrivera rien de grave. Dans les
premiers mois, si elles accentuent vos nausées, laissez-les de côté jusqu’à ce que vous vous sentiez
mieux. Le fœtus est encore très petit à cette période et ses besoins en nutriments demeurent limités.
En tout début de grossesse (4 à 7 semaines), vous pouvez vous contenter d’acide folique,
généralement mieux toléré qu’un complexe vitaminé. Ne vous inquiétez pas non plus si en cours de
grossesse vous devez interrompre les vitamines en raison d’un virus gastrique, par exemple. Le
fœtus réussira de toute façon à trouver les nutriments dont il a besoin (en puisant dans les réserves
de la mère).

Si vous avez du mal à supporter les vitamines, essayez de les prendre en mangeant quelque chose
ou à l’heure du coucher.

Fer
Vos besoins en fer sont considérablement accrus, car vous fabriquez de nouveaux globules rouges
chaque jour, pour vous-même et pour le fœtus. Il vous faut consommer en moyenne 30 mg de fer
supplémentaires par jour (ce qui correspond en général à la dose des vitamines prénatales). La
numération sanguine chute parfois en cours de grossesse car vous fabriquez de plus en plus de
plasma et comparativement moins de globules rouges (c’est ce que l’on appelle une anémie de
dilution). Si vos analyses révèlent une anémie, vous devrez prendre encore davantage de fer ; votre
médecin vous en prescrira.

Privilégiez les aliments riches en fer que sont le poulet, le poisson, la viande rouge, les légumes
verts et les céréales complètes, les lentilles.

Calcium
Vous avez besoin de 1 200 mg de calcium par jour pendant toute la grossesse. En temps ordinaire, il
faudrait déjà en consommer 1 000 mg par jour, mais nombre de femmes en absorbent nettement
moins. Le bébé puisera au besoin dans votre propre capital osseux, d’où des risques pour vous à
long terme si vous présentez des carences. Il s’avère par conséquent primordial, tant pour le fœtus
que pour vous, de consommer une dose suffisante de calcium chaque jour, particulièrement au
troisième trimestre.

Les vitamines prénatales ne contenant en général que de 200 à 300 mg de calcium, vous devrez
compléter la dose par l’alimentation.

Vous pouvez tout à fait absorber suffisamment de calcium en adaptant votre régime alimentaire.
Consommez par exemple trois ou quatre portions d’aliments riches en calcium (lait, yaourts,
fromages, légumes verts) les eaux minérales riches en calcium (sur l’étiquette : teneur en calcium
supérieure à 150 mg / l) et des poissons en boîte. Les produits sans lactose sont souvent enrichis en
calcium. Voici quelques aliments renfermant chacun environ 300 mg de calcium :

500 ml de lait (Astuce : préférez le lait demi-écrémé ou écrémé)


110 g de brocoli cuit
110 à 140 g de sardines en conserve (avec arêtes)
40 à 60 g de fromage (Astuce : le fromage blanc renferme moins de calcium que les autres)
225 g de yaourt

Attention cependant aux desserts à base de soja : il est recommandé de ne pas dépasser la
consommation de 1 par jour (ils contiennent des phytoœstrogènes).

Si vous ne consommez pas suffisamment de calcium, vous devrez prendre un complément


médicamenteux. Sachez que les médicaments calmant les brûlures d’estomac (fréquentes pendant la
grossesse) contiennent souvent un peu de calcium.

Vitamine D
Les besoins pour la mère sont de 40 UI par jour. On estime qu’en France, les besoins sont couverts
pour 1/3 par l’alimentation (poissons gras) et 2/3 par la peau exposé au soleil.
C’est pendant la grossesse que se constituent en partie les réserves en vitamine D du nouveau-né,
qui lui permettront de minéraliser son squelette. En cas de faible exposition solaire, de grossesses
rapprochées, ou d’accouchement entre mars et juin, votre médecin vous en prescrira au 3e trimestre
de la grossesse.

Les aliments qui ne présentent aucun danger pour la santé


Les femmes enceintes se demandent souvent s’il vaut mieux éviter de consommer certains aliments.
Il n’est donc sans doute pas inutile de faire le point sur cette question.

La listéria
Cette bactérie a la particularité de se multiplier à 4°C, mais ne résiste pas à la cuisson. La
listéria, qui peut entraîner un accouchement prématuré ou d’autres complications, est une
bactérie qui peut se développer dans les fromages au lait cru, ainsi que dans d’autres
produits alimentaires, comme le pâté, les knacks, la viande froide ou les salades en sachet
contaminées lors de la culture.
Il est par conséquent difficile d’éviter tous les aliments susceptibles d’être touchés par la
bactérie.
La bonne nouvelle est que la listériose demeure rare chez les femmes enceintes (50 cas en
France par an). Pour limiter les risques, quelques précautions suffisent. Cuisez
soigneusement les produits d’origine animale et consommez les aliments immédiatement
après les avoir fait chauffer. Vous pouvez manger sans danger chocolat, confiture, biscuits
secs, pommes, carottes et tomates crues. En cas de doute sur un aliment, ne paniquez pas
inutilement: le risque d’infection est relativement faible.

Pour en finir avec les idées reçues !


Beaucoup d’aliments ont été un temps réputés dangereux pour les femmes enceintes, mais ils
s’avèrent en fait totalement inoffensifs pour vous et le fœtus.

S’il n’y a pas lieu d’éviter ces aliments, il est toutefois recommandé de les consommer avec
modération.

Aspartame : au goût sucré seprésente sous différentes formes, et entre dans la composition
des produits dits « light » ou allégés en sucre. Il s’agit d’un type d’acide aminé, une substance
connue de l’organisme puisqu’elle est à l’origine de la fabrication des protéines. Aucune étude
n’a établi que l’aspartame pouvait nuire au développement du fœtus, cependant n’en faites pas
votre source principale de sucre.
Fromages :les fromages pasteurisés sont sans danger et constituent une excellente source de
protéines et de calcium. Reportez-vous à la partie « Repérer les aliments à risques » pour
davantage de renseignements sur les fromages au lait cru. Les fromages qui peuvent être
consommés en toute sécurité sont les fromages à pâte pressées cuites : abondance, beaufort,
emmental, gruyère, parmesan et les fromages fondus à tartiner. Certaines futures maman se
sentiront frustrées car privées de leurs fromages préférés (brebis, chèvres crus) mais courage
cela ne dure su’un temps !
Poissons : la plupart des poissons ne présentent aucun risque. Pauvres en lipides, ils apportent
en outre des protéines, des vitamines (D en particulier), des oméga-3 et d’autres nutriments. Ils
sont excellents pour la femme enceinte et le fœtus. Certains grands poissons (requin, thon,
brochet, espadon) peuvent toutefois contenir du mercure, susceptible d’entraîner des retards de
développement ou des problèmes moteurs. Il est par conséquent recommandé de ne pas en
consommer pendant la grossesse. Il vous reste tout de même le saumon, le haddock, le
maquereau, le cabillaud, la sole et la plupart des fruits de mer (cuits bien sûr ! )
Viandes ou poissons fumés : ces produits contiennent parfois un taux élevé de nitrates, mais
celui-ci n’affectera pas le fœtus si vous les consommez avec modération.

Repérer les aliments à risques


Si vous êtes en bonne santé, vous pouvez sans doute conserver vos habitudes alimentaires sans
problème. Voici néanmoins quelques produits auxquels il est préférable de prêter attention pendant
la grossesse :

Fromages au lait cru : ces fromages peuvent contenir des bactéries (listeria, salmonelle, E.
coli). La listeria peut notamment entraîner des complications, voire des fausses couches ou des
accouchements prématurés. Sont donc à éviter :
• les fromages à pâte molle à croûte fleurie (camembert, brie), à croûte lavée (munster, Pont
l’evêque) s’ils sont au lait cru. Enlever la croûte des fromages.
• certaines charcuteries : rillettes, pâtés, foies gras, produits en gelée.
• la viande crue ou peu cuite, les coquillages crus, le poisson cru (sushi, surimi, tarama) et
fumés (saumon, truite).
Viande crue : le steak tartare peut contenir des bactéries, comme la listéria, ou des parasites,
comme le toxoplasme. La cuisson détruisant ces bactéries et parasites, il est préférable de
manger la viande bien cuite.
Foie : dans la mesure où le foie renferme un taux très élevé de vitamine A (plus de dix fois la
quantité préconisée pour les femmes enceintes), il pourrait être à l’origine de malformations
fœtales s’il est consommé régulièrement en début de grossesse. Une étude a montré que
l’absorption de plus de 10 000 unités internationales de vitamine A par jour (la dose
recommandée aux femmes enceintes est de 2 500 unités internationales par jour) pouvait
provoquer des malformations. Par prudence, il peut par conséquent s’avérer préférable d’éviter
de manger du foie pendant le premier trimestre. Vérifiez également que vos vitamines
prénatales ne dépassent pas la dose de vitamine A conseillée (2500 UI par jour).

Les régimes alimentaires particuliers


Vous aurez beau vous efforcer de respecter la meilleure hygiène alimentaire possible, vous
n’échapperez peut-être pas à certains ennuis digestifs, comme la constipation ou les brûlures
d’estomac. Par ailleurs, vous devrez peut-être modifier un peu vos habitudes alimentaires, si vous
êtes végétarienne, par exemple. Nous abordons dans cette partie quelques-uns des problèmes
alimentaires rencontrés pendant la grossesse.

Le régime végétarien
Soyez rassurée : votre bébé pourra naître en parfaite santé même si vous n’avez pas mangé de
viande du tout pendant votre grossesse ! Il vous faut toutefois accorder davantage d’attention à
votre alimentation. Les légumes, les céréales complètes et les légumineuses (lentilles, haricots secs)
contiennent des protéines, mais pas les acides aminés que l’organisme ne peut fabriquer seul. Pour
pallier ce manque, il faut associer différentes céréales et/ou légumineuses entre elles, par exemple
des céréales avec des légumineuses ou des oléagineux (noisettes, amandes, etc.), du riz avec des
haricots blancs ou encore du pain complet tartiné de beurre de cacahuète. Il suffit de prévoir ces
associations dans la même journée. Une bonne règle serait de prévoir des protéines à chaque repas.
Si vous ne consommez aucun produit d’origine animale (ni laitage ni fromage), vous risquez de
souffrir de carences en vitamine B12, calcium, fer, zinc et vitamine D. Faites le point avec votre
médecin et éventuellement avec un nutritionniste.

Lutter contre la constipation


La progestérone, une hormone présente dans tout le corps pendant la grossesse, peut ralentir le
système digestif et provoquer des périodes de constipation, accentuées par les éventuelles
supplémentations en fer que vous prenez. Les femmes qui doivent rester alitées peuvent également
en souffrir, en raison de l’absence d’exercice physique.

Pour prévenir la constipation, buvez suffisamment, consommez des aliments riches en fibres (fruits,
légumes, salade verte, haricots, céréales complètes, son) et pratiquez quotidiennement une activité
physique si possible. Un excès de fibres peut toutefois occasionner des douleurs intestinales ou des
gaz. Augmentez progressivement votre consommation et variez les aliments afin de repérer ceux
que vous tolérez le mieux. Dans les cas les plus rebels, le médecin prescrira un laxatif léger.

Le diabète
Si vous êtes diabétique ou que vous le devenez en cours de grossesse, adaptez votre alimentation de
façon à ce qu’elle comprenne les quantités de protéines, de lipides et de féculents qui vous
permettront de maintenir votre glucose à un taux normal. Consultez le chapitre 16 pour davantage
de détails sur le diabète. Vous consulterez probablement une diététicienne en cours de grossesse.

Faire du sport enceinte


La vague du fitness a touché également les femmes enceintes. On les voit désormais courir dans les
parcs, faire de la gym ou s’initier au yoga. Une activité physique adaptée s’avère très bénéfique
pendant la grossesse, pour de multiples raisons. Vous renforcez votre capacité cardiaque et
musculaire et limitez souvent les désagréments habituels (nausées du matin, constipation, jambes
lourdes, mal de dos). Pratiquer régulièrement une activité physique dès les premières semaines vous
aidera à mieux vous porter pendant toute la durée de la grossesse. Ajoutons qu’elle facilite aussi
l’accouchement dans bien des cas !
Aussi, si vous êtes en bonne santé et que votre grossesse ne présente pas de risque particulier, ce
n’est pas le moment d’arrêter votre sport favori, à moins que vous ne soyez une adepte de la boxe
ou du saut en parachute ou d’un autre sport violent. La plongée sous marine est formellement
interdite. La natation est en revanche fortement conseillée, particulièrement si vous nagez sur le
dos. Parlez-en à votre médecin, il saura vous conseiller précisément.

Bien que l’activité physique soit recommandée à la plupart des femmes enceintes, elle peut s’avérer
contre-indiquée à certaines. Si vous êtes dans l’un des cas cités ci-après (consultez les chapitres 14
et 15 pour davantage de détails), il vaut mieux vous abstenir, du moins tant que vous n’en aurez pas
discuté avec votre médecin.

Saignement
Ouverture du col de l’utérus ou menace d’accouchement prématuré
Retard de croissance du foetus
Faible quantité de liquide amniotique
Placenta praevia (en fin de grossesse)
Hypertension due à la grossesse
Rupture des membranes avant terme
Grossesse multiple

S’adapter aux changements du corps


Quel que soit votre rythme sportif, n’oubliez pas que la grossesse modifie votre corps et peut avoir
une incidence sur la force, l’équilibre et les performances. Voici quelques-uns des changements
physiques les plus notables :
Changements cardio-vasculaires : pendant la grossesse, le cœur pompe davantage de sang.
Cet accroissement n’a généralement pas d’incidence sur la pratique d’une activité physique, si
ce n’est qu’à partir de la 16e semaine environ, vous risquez d’avoir des vertiges, voire des
nausées, en restant allongée sur le dos. Ce phénomène d’hypotension se produit lorsque l’utérus
comprime les gros vaisseaux qui reçoivent le sang de toute la partie inférieure du corps et
l’amènent vers le cœur. Ces étourdissements sont encore plus fréquents en cas de grossesse
multiple, l’utérus étant plus lourd.

Pour pouvoir rester allongée sur le dos sans gêne (cela vaut également si vous avez l’habitude
de dormir dans cette position), placez un coussin sous le côté droit de votre dos ou sous votre
hanche droite. Ce léger déséquilibre permettra de libérer les vaisseaux comprimés par l’utérus.
Changements respiratoires : d’une part, vous utilisez plus d’oxygène que d’habitude et,
d’autre part, l’utérus appuyant sur le diaphragme, le simple fait de respirer demande un effort
supplémentaire. Ne vous étonnez donc pas si vous avez du mal à suivre votre cours de gym
habituel !
Changements physiques : au fil des mois, votre ventre va s’arrondir et votre centre de
gravité va par conséquent se déplacer, ce qui peut perturber votre équilibre. Vous vous en
apercevrez surtout si vous faites de la danse, du vélo, du ski, du surf, de l’équitation ou toute
activité reposant en partie sur l’équilibre. Enfin, les hormones de la grossesse pouvant fragiliser
les articulations, ménagez-vous pour ne pas vous blesser.
Changements métaboliques : les femmes enceintes consomment les féculents plus
rapidement que d’habitude et peuvent ainsi faire plus rapidement de l’hypoglycémie. L’activité
physique permet de maintenir un bas niveau de sucre dans le sang, mais elle accroît aussi les
besoins en sucres lents. Les jours où vous faites du sport, veillez à consommer des féculents en
quantité suffisante.
Effets sur l’utérus : une étude réalisée sur des femmes arrivées à terme (sur le point
d’accoucher) a montré qu’elles éprouvaient des contractions plus intenses après un cours
d’aérobic. Une autre a par ailleurs établi que l’activité physique diminuait le risque
d’accouchement prématuré. Pour les femmes en bonne santé, elle n’aurait toutefois pas
d’incidence marquée, ni dans un sens, ni dans l’autre.
Effet sur le poids de naissance du bébé : selon certaines études, les femmes continuant à
faire beaucoup de sport pendant leur grossesse auraient un bébé d’un poids inférieur à la
normale. Il en va d’ailleurs de même dans le cas des femmes exerçant un travail physique
pénible en position debout. Cette différence de poids s’expliquerait toutefois simplement par
une couche de graisse sous-cutanée moins importante chez le bébé. Autrement dit, l’activité
physique ne perturbe pas la croissance normale du fœtus.

Pratiquer une activité physique sans forcer


Vous allez devoir adapter votre pratique sportive à votre nouvel état. Ne culpabilisez pas si vous
devez ralentir votre rythme habituel et modifiez votre programme en fonction de ce que vous
pouvez faire sans forcer.
Soyez à l’écoute de votre corps. Si les haltères que vous soulevez habituellement sans difficulté
vous font brusquement mal au dos, diminuez la charge. Vous vous sentirez peut-être plus à l’aise en
pratiquant un sport plus doux, comme le vélo ou la natation. Quelle que soit votre activité, il
convient de prendre quelques précautions élémentaires :

Si vous pratiquiez déjà un sport avant d’être enceinte, continuez. En revanche, si vous êtes
plutôt sédentaire, ne vous concoctez pas brutalement un programme trop difficile, commencez
doucement afin de ne pas trop vous fatiguer. Rappelons qu’il est préférable de pratiquer
régulièrement une activité à un rythme modéré, plutôt qu’un sport intense de manière
irrégulière, qui occasionne davantage d’accidents.
Faites en sorte de ne pas avoir trop chaud, surtout pendant les six premières semaines.
Évitez de rester longtemps allongée sur le dos pour ne pas avoir de vertiges ou
d’étourdissements (dans cette position, le sang remonte plus lentement vers le cœur).
Veillez à ne pas vous déshydrater et arrêtez-vous dès les premiers signes de fatigue, faiblesse
ou nausée. Les jours très humides ou de forte chaleur, ne vous entraînez pas à l’extérieur.
Évitez tous les sports susceptibles de vous blesser au niveau de l’abdomen, le cyclisme par
exemple.
Évitez les exercices sollicitant trop violemment les articulations (les sauts, par exemple).
D’une manière générale, préférez les sports ou activités ne nécessitant pas d’efforts violents.
Emportez toujours une bouteille d’eau.
Adoptez une alimentation suffisamment riche en sucres lents (reportez-vous à la partie
« Choisir une alimentation adaptée », plus haut dans ce chapitre).
Interrogez votre médecin sur la fréquence cardiaque maximale que vous pouvez atteindre
(c’est généralement 140 pulsations par minute) et contrôlez-la régulièrement pendant que vous
faites du sport pour être sûre que vous ne forcez pas.

Arrêtez immédiatement toute activité physique et appelez votre médecin dans les cas
suivants :
• Essoufflement disproportionné par rapport à l’exercice effectué
• Saignement vaginal
• Fréquence cardiaque trop rapide (plus de 140 pulsations par minute)
• Vertiges ou étourdissements
• Douleur, quelle qu’elle soit

Les différentes formes d’activité physique possibles


Ce n’est certes pas le moment de vouloir gagner un marathon, mais rien ne vous empêche de
pratiquer un sport ou une activité physique qui vous plaise et qui soit adapté à votre condition
physique.

Le yoga en toute sécurité


Le yoga constitue une excellente méthode de relaxation et d’entretien physique, à
condition toutefois de prendre quelques précautions. Voici quelques conseils pour profiter
au mieux de ses bienfaits :
Si vous n’en avez jamais fait, suivez un cours pour débutants afin de vous sentir à l’aise.
Ne forcez pas les positions d’étirement musculaire. La progestérone et la relaxine
sécrétées pendant la grossesse fragilisent les muscles et les ligaments et vous pourriez vous
faire mal.
Pour vous pencher en avant, essayez de basculer le bassin, au lieu de plier le dos.
Essayez également de garder le haut du buste droit afin de ne pas comprimer l’abdomen.
À partir du milieu du deuxième trimestre, évitez dans la mesure du possible les positions
nécessitant de rester allongée sur le dos : l’utérus risque en effet de comprimer les artères
permettant le retour sanguin au cœur.
D’une manière générale, comme pour tous les autres sports, arrêtez-vous en cas de
douleur ou de malaise.

Accroître la résistance cardiovasculaire


La marche, la course à pied, les exercices d’aérobic ou l’entraînement sur un stepper permettent de
conserver une bonne forme physique si vous ne forcez pas. En raison de votre prise de poids, vous
allez au fil des mois devoir fournir un effort croissant. Il est impératif de vous ménager, d’autant
que vos articulations sont fragilisées et que vous courez un risque plus important de vous blesser
qu’en temps ordinaire. Restez à l’écoute de votre corps et n’essayez pas de suivre un programme
prédéfini, qui pourrait s’avérer trop fatigant dans votre état.

Si vous voulez suivre des cours d’aérobic ou de gym, choisissez ceux qui sont spécialement conçus
pour les femmes enceintes. À défaut, demandez au professeur d’adapter pour vous les exercices que
vous ne pouvez pas faire.
En fin de grossesse, il est certainement plus facile de pratiquer un sport où l’on ne sent pas le poids
du corps, comme le vélo (d’appartement surtout) ou la natation. Les articulations étant nettement
moins sollicitées, vous risquez moins de vous blesser. Si vous n’avez pas l’habitude de ces sports,
prévoyez des séances courtes et peu intensives.

Le ski alpin, le ski nautique et l’équitation peuvent occasionner des chutes dangereuses pour vous et
le bébé. À partir du deuxième trimestre, demandez à votre médecin si vous pouvez continuer à
pratiquer ces activités sans risque. Le ski de fond s’avère beaucoup plus sûr, surtout si vous avez
l’habitude d’en faire.

Renforcer la capacité musculaire


La musculation, le yoga ou la gymnastique n’accroîtront pas votre endurance, mais en renforçant
votre capacité musculaire et votre souplesse, ces exercices peuvent vous aider à vous préparer à
l’accouchement.
Préférez les appareils de musculation aux haltères ou bien faites-vous aider par un professeur ou un
ami pour qu’elles ne vous blessent pas. Un professeur pourra en outre guider votre respiration
pendant l’effort. Il est important en effet de bien souffler pour ne pas comprimer la circulation
sanguine, ce qui entraînerait une augmentation de la tension artérielle et une accélération du rythme
cardiaque.

Ne soulevez pas des poids trop lourds, ils pourraient malmener articulations et ligaments.
Fortement recommandé aux femmes enceintes, le yoga permet non seulement de se maintenir en
bonne forme physique, mais aussi d’apprendre à mieux respirer et à se détendre. Il renforce le bas
du dos et la ceinture abdominale et accroît l’endurance. Exactement ce dont vous avez besoin
pendant la grossesse !
L’on trouve facilement des cours dans toutes les villes. Certains s’adressent spécifiquement aux
femmes enceintes. Lisez également l’encadré « Le yoga en toute sécurité », un peu plus haut.

Très en vogue aux États-Unis et proposé en France depuis quelques années, le yoga bikram se
pratique dans une pièce chauffée à 40 °C, avec un taux d’humidité de 60 à 70 %. Il nous semble
contre-indiqué aux femmes enceintes, même pendant le premier trimestre, compte tenu du risque de
malformations neurologiques en cas d’exposition à de fortes températures pendant les premières
semaines de grossesse. (Reportez-vous au chapitre 8 pour davantage d’informations sur les
anomalies du tube neural, comme le spina bifida.)
Deuxième partie

La grossesse : une pièce en trois actes

« Non, là vous regardez l’animation satellite du cyclone Dina retransmise par Météo France. Les images
de votre échographie s’affichent sur cet écran. »

Dans cette partie…


Si vous êtes comme la plupart des femmes, il y a de fortes chances pour que vous commenciez à faire une
fixation sur le calendrier pendant votre grossesse. Elle va durer 40 semaines, soit un peu plus de 9 mois. L’une
des meilleures façons d’envisager la grossesse consiste à la diviser en trois trimestres, comme l’ont toujours fait
les médecins. L’évolution du bébé et les transformations de votre corps suivent trois stades bien distincts. Dans
cette partie, nous allons passer en revue les différents changements (la croissance du bébé, les symptômes liés à
la grossesse, les examens médicaux) à chaque trimestre, puis vous saurez tout sur votre grossesse semaine après
semaine.
Chapitre 5

Le premier trimestre

Dans ce chapitre :
Un aperçu du développement de l’embryon
Gérer les symptômes du début de grossesse
Le déroulement des consultations prénatales et des examens médicaux
Les tests de dépistage obligatoires et facultatifs
Symptômes préoccupants

Le premier trimestre de la grossesse est un moment de grande excitation, porteur de nombreux


bouleversements, pour vous et surtout pour le bébé qui, en à peine 12 semaines, passe de l’état de
cellule unique à celui de tout petit être vivant, doté d’un cœur et de reins en fonctionnement. Le
développement du bébé induit de nombreuses transformations physiques : fatigue, nausées, seins
gonflés et tendus. Vous n’avez pas souvent d’aussi beaux seins ! L’important somme toute est de
savoir faire la différence entre ce qui est normal et ce qui nécessite l’aide du médecin, à qui vous
allez rendre visite régulièrement.

Une nouvelle vie prend forme


La rencontre de l’ovule et du spermatozoïde a lieu dans l’une des trompes de Fallope. À ce stade,
l’ovule ainsi fécondé par le spermatozoïde forme une cellule unique, appelée zygote, qui va se
démultiplier à plusieurs reprises pour former le blastocyste. Ce dernier se déplacera le long de la
trompe pour descendre dans l’utérus (voir figure 5.1). On considère que la grossesse (ou gestation)
commence véritablement lorsque le blastocyste vient se nicher dans la paroi utérine.
Au cinquième jour de son développement, le blastocyste se fixe sur la paroi richement irriguée de
l’utérus : l’endomètre. C’est le processus d’implantation. Une partie des cellules du blastocyste
formera l’embryon (nom donné au fœtus pendant les huit premières semaines de gestation) tandis
que les autres donneront le futur placenta (la poche implantée dans l’utérus qui fournit l’oxygène et
la nourriture au fœtus et élimine ses déchets).
Figure 5.1 : Système de
reproduction de la
femme

Votre bébé se développe dans le sac amniotique, à l’intérieur de l’utérus. Le sac amniotique est
rempli d’un liquide clair, appelé liquide amniotique. Cette poche comprend en réalité deux fines
membranes, le chorion et l’amnios. Lorsque l’on parle de la perte des eaux, on se réfère à la rupture
de ces membranes, qui tapissent les parois internes de l’utérus. Le bébé baigne dans ce liquide, relié
au placenta par le cordon ombilical (voir figure 5.2). Le col s’ouvre, ou se dilate, lors de la première
phase de l’accouchement, appelée travail.
Le placenta se forme rapidement après l’implantation de l’embryon dans l’utérus. Les vaisseaux
sanguins de la mère et du bébé assurent les échanges de substances comme les nutriments,
l’oxygène et les déchets. Le sang de la mère et celui du bébé sont en contact étroit dans le placenta
mais ne se mélangent pas.
Le placenta grandit tel un arbre, en formant des ramifications toujours plus petites. Les plus petits
bourgeons du placenta sont les villosités choriales qui abriteront les minuscules vaisseaux sanguins
de l’embryon. Trois semaines après la fécondation, ces vaisseaux sanguins se rejoignent pour
former l’appareil circulatoire du bébé, et le cœur commence à battre.
Au bout de huit semaines, l’embryon en formation atteint le stade de fœtus. Aussi incroyable que
cela puisse paraître, à ce stade, il est déjà doté de tous ses organes vitaux. Les 32 semaines restantes
permettront au fœtus de grandir et d’arriver à maturation. Son cerveau, formé très tôt, continue à se
développer et à grossir tout au long de la grossesse (et même les premières années après la
naissance).

Les médecins et particulièrement les échographistes datent la grossesse en semaines d’aménorrhée :


soit à partir du premier jour des dernières règles (= Il y a un décalage de 15 jours entre le début du
cycle et la fécondation. C’est pourquoi à la 8e semaine de grossesse, l’âge du bébé est en fait de 6
semaines.
À la fin de la 8e semaine, les bras, les jambes, les orteils et les doigts commencent à se former. Le
fœtus réalise de petits mouvements spontanés que vous pourrez observer lors de la première
échographie, réalisée entre la 11e et la 13e semaine. Le volume du cerveau augmente rapidement,
les oreilles et les yeux se dessinent. Les organes génitaux externes apparaissent également, mais le
sexe du bébé ne sera visible qu’à la deuxième échographie.
Figure 5.2 : Début de
grossesse

Au terme de la 12e semaine, le fœtus mesure environ 10 cm et pèse 28 g. La tête est grosse et ronde,
les paupières collées l’une à l’autre. Les intestins, qui dépassaient légèrement dans le cordon
ombilical vers la 10e semaine, sont maintenant à l’intérieur de l’abdomen. Les ongles poussent et la
tête se couvre d’un duvet. Les reins commencent à fonctionner à la fin du premier trimestre. Entre
la 9e et la 12e semaine, le fœtus produit de l’urine et sa vessie est visible à l’échographie.

S’adapter à la grossesse : les transformations physiologiques


Votre bébé n’est pas le seul à grossir et à se métamorphoser pendant la grossesse. Votre corps doit
lui aussi s’adapter et ces changements ne sont pas toujours des plus plaisants, ni des plus agréables.
L’ignorance étant le pire des maux, dans les parties suivantes, nous allons passer en revue les
transformations physiques qui surviennent pendant le premier trimestre de la grossesse.

Conseils pour éviter les nausées


Malheureusement, il n’existe aucun truc pour supprimer totalement les nausées. Voici
quelques suggestions pour les soulager :
Mangez en petites quantités, toutes les 2 heures, pour ne pas avoir l’estomac vide.
Ne soyez pas obsédée par la nourriture : profitez de cette courte période pour manger ce
qui vous fait envie.
Si les vitamines prénatales accentuent les symptômes, essayez plutôt de les prendre le
soir, avant de vous coucher. Si cela ne suffit pas, vous pouvez parfaitement les oublier
pendant quelques jours.
Au réveil, grignotez quelques biscuits avant de sortir du lit.
Le gingembre, en infusion ou en gélules, soulagerait les nausées.
Si les nausées surviennent lorsque vous vous lavez les dents, changez de marque de
dentifrice.
Le repos, la digipuncture, les exercices de relaxation et même l’hypnose sont aussi
bénéfiques.
Buvez des eaux pétillantes fraîches, si vous le pouvez.
Modifications des seins
Dès le premier mois de la grossesse, la plupart des femmes constatent que leurs seins gonflent et
s’alourdissent. Les mamelons et les aréoles (zones circulaires autour des mamelons) s’élargissent et
foncent légèrement sous l’effet des changements hormonaux (taux plus élevé d’œstrogène et de
progestérone) afin de préparer les seins à l’allaitement. Le volume sanguin étant lui aussi en
augmentation, vous remarquerez également l’apparition de grosses veines bleutées le long de la
poitrine.

Prévoyez de changer plusieurs fois de taille de soutien-gorge et ne lésinez pas sur l’achat de
nouveaux modèles. Un soutien-gorge d’un bon maintien permet de réduire l’étirement des seins afin
qu’ils ne se distendent pas trop après l’accouchement. Si certaines femmes sont fières de leur
nouvelle poitrine, d’autres se sentent parfois gênées. Quel que soit votre cas, sachez que toutes les
femmes enceintes ressentent la même chose.

Fatigue
Au cours du premier trimestre, il y a de fortes chances pour que vous vous sentiez épuisée par les
changements physiques et hormonaux. Cet état de fatigue disparaît en général autour de la 12e ou
14e semaine de grossesse. Vous vous sentirez alors plus dynamique et quasi « normale » jusqu’à la
30e ou 34e semaine environ, avant de vous retrouver à nouveau sur les rotules. La sensation de
fatigue est un message que vous envoie votre corps lorsqu’il a besoin de repos. Écoutez-le, reposez-
vous le plus possible, offrez-vous une sieste dans la journée et prenez l’habitude de vous coucher
plus tôt le soir. Vous n’avez pas d’autre choix !

Nausées à toute heure


Les nausées du premier trimestre frappent surtout le matin lorsque l’estomac est vide. Toutefois,
demandez à n’importe quelle femme de vous le confirmer : les nausées surviennent quand bon leur
semble. Elles font leur apparition autour de la 5e semaine (c’est-à-dire, au bout de 3 à 4 semaines de
retard de règles - voir le chapitre 2 pour le calcul de la date présumée de l’accouchement) pour
s’atténuer ou disparaître totalement vers la 12e semaine. Ce phénomène se prolonge souvent, dans
le cas de grossesses multiples, les placentas sécrétant davantage de hCG.

On ne connaît pas la cause exacte des nausées matinales, en dehors des changements hormonaux, et
en particulier l’augmentation du taux de hCG.
D’après certaines femmes, les nausées du matin signifient que la grossesse se passe
« normalement ». Eh bien, c’est faux (et l’inverse l’est également) ! Si vous n’avez pas de nausées
matinales ou si elles disparaissent soudainement, ne vous inquiétez pas. Au contraire, réjouissez-
vous et profitez de votre chance ! D’autres prétendent que l’intensité des nausées est une indication
du sexe du bébé, ce qui est tout aussi erroné. Inutile de vous jeter sur les layettes roses ou bleues.
Si vous souffrez de nausées, prenez votre mal en patience. Même si elles n’entraînent pas de
vomissements, les nausées n’en demeurent pas moins un phénomène désagréable et affaiblissant.
Certaines odeurs - nourriture, parfums ou pièces mal aérées - accentuent le problème. Voyez
l’encadré « Conseils pour éviter les nausées » pour savoir comment les soulager.

Si vous êtes très affaiblie par les nausées, n’hésitez pas à le signaler à votre médecin, qui pourra
vous prescrire un traitement, en vente libre ou sur ordonnance, efficace. D’après certaines études,
30 mg de vitamine B6 par jour réduisent efficacement les sensations de nausée. L’association de
vitamine B6 et d’un antihistaminique de type doxylamine (Donormyl®) peut également être utile.
Aux États-Unis, ce type de médicaments a été interdit à la suite de nombreuses plaintes (au
demeurant sans fondement) faisant état d’une augmentation des malformations chez les nouveau-
nés (effet tératogène). La doxylamine est commercialisée pour ses propriétés sédatives, attention à
la somnolence !
En cas de nausées ou de vomissements aigus, votre médecin pourra vous prescrire un médicament
plus efficace, tel que le métoclopramide (Primperan®, Anausin®, Prokynil®, Métoclopramide®).
Ce produit peut être administré sous forme de comprimés ou d’ampoules en injection à l’aide d’un
pousse-seringue, à l’attention des femmes qui ne peuvent même pas avaler un comprimé avec un
verre d’eau sans vomir. Un autre médicament, prescrit en dernier recours, est l’Ondasetron ou
Zofran®. Bien qu’il n’existe que très peu d’études réalisées sur les êtres humains pour ce produit, il
ne présenterait pas d’effet tératogène.
Exceptionnellement (0,3 % des cas) les nausées et les vomissements sont sévères et certaines
femmes souffrent une hyperemesis gravidarum (hyperémèse gravidique), dont les conséquences
sont la déshydratation et la perte de poids. Dans ce cas, il est nécessaire de les hospitaliser et de leur
prescrire un traitement intraveineux.

Si les nausées sont si fortes que vous vous sentez incapable d’avaler quoi que ce soit, solide ou
liquide, et qu’elles sont accompagnées d’une perte de poids, de vertiges ou d’évanouissements,
consultez votre médecin.

Si vous êtes enceinte de moins de 6 semaines, vous pouvez remplacer les vitamines prénatales par
de l’acide folique. L’acide folique est le seul complément vitaminique prescrit dès le début de la
grossesse, sans effet secondaire pour votre estomac contrairement aux vitamines prénatales.
Enfin, le plus important est de rester calme et d’être patiente. Les nausées sont sans danger pour
vous et pour le bébé. Théoriquement, vous ne devriez pas prendre plus d’un kilogramme pendant
les trois premiers mois de la grossesse. Même si vous perdez un peu de poids au cours du premier
trimestre, il est inutile de vous alarmer.

Ballonnements
Les troubles gastriques se manifestent bien avant que le bébé ne commence à peser sur votre
abdomen puisqu’ils débutent dès la conception. Ils constituent en effet une manifestation secondaire
des changements hormonaux. Sous l’effet de la progestérone, le corps retient les liquides, les
intestins se distendent et augmentent le volume de l’abdomen. Sous l’effet de l’œstrogène, la taille
de l’utérus augmente et appuie sur l’abdomen. Ce phénomène est souvent plus marqué pour une
deuxième ou une troisième grossesse, car la première entraîne un plus grand relâchement des
muscles abdominaux.

Envies fréquentes d’uriner


Les femmes enceintes ont souvent l’impression de passer leurs journées aux toilettes. Au début de
la grossesse, votre utérus est contenu à l’intérieur du bassin. À la fin du premier trimestre, vers la
12e semaine, il est suffisamment volumineux pour remonter dans la cavité abdominale où il
comprime la vessie, ce qui réduit sa capacité tout en renforçant la sensation d’envie d’uriner. Par
ailleurs, en raison de l’augmentation significative du volume sanguin, les reins produisent
davantage d’urine.

Faites preuve de bon sens car il n’existe pas de remède miracle. Pensez à prendre vos précautions
avant de sortir ; buvez beaucoup de liquide (très important pour lutter contre la déshydratation) dans
la journée et moins le soir, afin d’éviter d’avoir à vous relever plusieurs fois dans la nuit. Réduisez
votre consommation de thé et café, la caféine ayant un effet diurétique (voir le chapitre 4).

Si vous avez l’impression d’être devenue incontinente, que vous éprouvez une sensation de gêne, de
brûlure ou si vous saignez en urinant, prenez rendez-vous avec votre médecin. Le risque d’infection
urinaire est plus élevé chez les femmes enceintes (voir le chapitre 17).

Maux de tête
Les maux de tête sont fréquents pendant la grossesse et peuvent avoir des origines très diverses :
nausées, fatigue, faim, baisse physiologique de la pression artérielle, stress et même dépression. Le
paracétamol faiblement dosé est sans danger pour soigner des maux de tête passagers. Les boissons
à base de caféine ont parfois un effet apaisant sur certaines personnes, d’autres mélangent caféine et
paracétamol pour plus d’efficacité. Évitez toutefois d’en prendre régulièrement.

La nourriture et le repos sont d’excellents remèdes contre les maux de tête provoqués par les
nausées, la fatigue ou la faim. Mangez en petites quantités à plusieurs reprises dans la journée et
faites une sieste. Si les symptômes persistent, mieux vaut consulter le médecin.
Le paracétamol est souvent le traitement le plus adapté contre les maux de tête et les migraines. Si
ce produit n’est pas efficace, votre médecin vous prescrira peut-être un tranquillisant léger ou un
médicament spécifique.
Avant de prendre un médicament, analysez calmement la situation. Si les maux de tête sont
chroniques ou récurrents, vous serez sans doute amenée à suivre un traitement, malgré ses effets
possibles sur le fœtus. Comme toujours, le mieux est de vous en remettre aux indications de votre
médecin avant d’agir.

Évitez de prendre de l’aspirine de manière régulière, sauf si votre médecin vous l’a conseillé. En
effet, les comprimés d’aspirine destinés aux adultes risquent de réduire le nombre de plaquettes
(essentiel pour la coagulation du sang). Avant la 24e semaine (5 mois de grossesse) il vous est
possible de prendre 500 mg par jour d’aspirine ponctuellement. Au delà, l’aspirine est contre
indiquée jusqu’à l’accouchement.

Si vos migraines sont fortes et persistantes, vous devrez passer des examens approfondis ou
consulter un neurologue. Lorsque les maux de tête réapparaissent à un stade plus avancé de la
grossesse, accompagnés d’un gonflement des mains et des pieds et d’une hausse de la tension
artérielle, il s’agit souvent d’une pré-éclampsie (voir le chapitre 16). Si vous souffrez de violents
maux de tête à la fin du deuxième trimestre ou au cours du troisième, consultez votre médecin.

Constipation

La moitié des femmes enceintes souffre de constipation. Le taux élevé de progestérone dans le sang
ralentit l’activité de l’appareil digestif. Voici quelques astuces :

Augmentez votre apport en fibres. Les céréales complètes, les fruits et les légumes sont des
aliments riches en fibres. Lisez attentivement les étiquettes des produits pour connaître leur
teneur en fibres et choisissez vos aliments en conséquence.
Hydratez-vous. Une bonne hydratation facilite le transit intestinal. Le jus de pruneau est très
efficace contre la constipation alors que le jus de pomme ne fera qu’empirer les choses.
Utilisez un laxatif doux.
• Soit à base d’huile de parafine comme la gelée Lansoyl®. Elle n’est pas absorbée par le tube
digestif, mais peut diminuer l’absorption de certaines vitamines (ADEK). Cette utilisation doit
être ponctuelle.
• Soit votre médecin vous presrira un laxatif (en évitant les associations de plusieurs principes
actifs).
Faites de l’exercice. Rien de tel qu’un peu d’exercice physique pour lutter contre la
constipation, alors ne vous privez pas. Si vous n’êtes pas très sportive, sachez que la marche a
des vertus bénéfiques.

Douleurs et contractions abdominales


Si vous ressentez des douleurs et des contractions abdominales, semblables aux symptômes
menstruels, ne vous inquiétez pas, c’est l’utérus qui augmente petit à petit de volume.

Toutefois, si ces douleurs s’accompagnent d’un saignement vaginal, parlez-en à votre médecin. Si
la plupart des femmes qui présentent des saignements et des douleurs abdominales mènent leur
grossesse à terme, il arrive que ces deux symptômes correspondent à un début de fausse couche. Les
douleurs abdominales seules sont en général sans danger.

La première consultation prénatale


Vous avez effectué un test de grossesse vendu en pharmacie et le résultat semble indiquer que vous
êtes enceinte ! C’est le moment de prendre rendez-vous avec un médecin qui vous suivra tout au
long de la grossesse, pour vérifier votre état de santé et la croissance du bébé. Si vous n’avez pas
encore de médecin attitré, reportez-vous au chapitre 2 pour le choix du praticien le plus adapté. Si
vous consultez depuis toujours un médecin de famille, un gynécologue ou un gynécologue-
obstétricien, vous avez déjà sûrement fait le tour des questions que les femmes enceintes se posent
lors de la première consultation prénatale.

Il serait préférable que le futur papa vous accompagne lors de cette première visite, car le médecin
souhaitera connaître ses antécédents médicaux et familiaux. Lui-même pourra ainsi poser des
questions, évoquer ses angoisses personnelles et s’informer de la suite des événements.
La première visite prénatale est parfois plus longue que les autres, en fonction des questions que
vous poserez au médecin, et des nombreuses informations qu’il vous communiquera. En particulier,
vous discuterez de la façon dont vous souhaitez être suivie, quelle type de maternité vous choisirez.
Bref, il vous aidera à préciser votre « projet de naissance ».

Comprendre la consultation
Lors de la première visite, le médecin vous interrogera sur vos éventuelles grossesses passées et vos
antécédents médicaux. Vous lui fournirez des renseignements sur votre état de santé général et votre
mode de vie afin qu’il évalue si certaines de vos habitudes sont susceptibles d’influer sur votre
grossesse.

Style de vie
Votre médecin vous interrogera sur votre profession afin de savoir si vous êtes sédentaire ou active,
si vous passez vos journées debout ou à soulever des objets lourds, si vous travaillez la nuit ou en
journée continue. Il souhaitera savoir combien de temps de trajet vous effectuez chaque jour pour
aller travailler. Il souhaitera également en savoir un peu plus sur vos habitudes en général : tabac,
alcool, régime, pratique de sport.

Date de vos dernières règles


La date de vos dernières règles permet de calculer la date présumée de l’accouchement (voir le
chapitre 2). Si vous ne vous souvenez pas de la date à laquelle vous avez eu vos règles pour la
dernière fois, pensez à la date de la conception. Si vous n’êtes pas sûre de celle-ci non plus, seule
une échographie permettra de déterminer à trois jours près la date exacte de la conception, en
fonction de la taille de l’embryon.

Antécédents gynécologiques et obstétricaux


Si vous n’avez pas passé de visite d’avant-conception (voir le chapitre 1), c’est le moment de parler
de vos grossesses passées et de vos antécédents gynécologiques : fibromes, infections vaginales,
etc. Vos antécédents médicaux et obstétricaux permettront au médecin de suivre au mieux votre
grossesse. Par exemple, si vous avez déjà accouché prématurément (voir le chapitre 16) ou si vous
avez déjà souffert de diabète gestationnel (voir le chapitre 17), d’hypertension de grossesse, il
faudra le lui signaler afin qu’il agisse en conséquence.

Enceinte après un traitement contre la stérilité


Si vous avez suivi un traitement contre la stérilité, parlez-en au médecin lors de la première
consultation prénatale, car vos chances de grossesse multiple sont plus élevées que la moyenne…
En général, les enfants issus d’une fécondation in vitro sont en aussi bonne santé que les autres. De
récentes controverses, dans le milieu scientifique, font état d’un plus grand nombre d’anomalies
chromosomiques chez les enfants conçus par FIV avec ICSI (intra cytoplamic sperm injection),
mais les avis restent très partagés sur le sujet.

Problèmes médicaux
Votre médecin souhaitera également connaître vos antécédents médicaux (opérations chirurgicales,
maladies, allergies, traitements en cours ou passés), car tous ces éléments sont indispensables au
bon suivi de votre grossesse.

Dépistage de la mucoviscidose
La mucoviscidose ou fibrose kystique, maladie génétique, touche actuellement une
naissance sur 5 000 en France. Cette maladie héréditaire se transmet de manière
autosomique récessive, c’est-à-dire que les 2 parents doivent être porteurs d’un gène muté.
Elle provoque une accumulation de mucus dans les poumons et le pancréas, dont les
conséquences sont de graves difficultés respiratoires et digestives.
En France, depuis 2002, au 4e jour après la naissance, un dépistage systématique se fait
par prise de sang.
Pendant la grossesse, si un des proches parents est touché par la mucoviscidose, on peut
proposer un dépistage par amniocentèse ou biopsie du trophoblaste. Une technique par
prise de sang maternel est en cours d’évaluation. N’hésitez pas à en parler à votre médecin
qui peut vous adresser à un généticien qui déterminera si vous et votre partenaire êtes
porteurs du gène muté ou pas.

Antécédents médicaux familiaux


Vos antécédents médicaux et ceux de votre partenaire sont essentiels pour deux raisons. D’une part,
le médecin pourra repérer les facteurs héréditaires liés à la grossesse, comme le fait d’avoir des
jumeaux ou de gros bébés. D’autre part, il pourra identifier les maladies génétiques transmissibles
au bébé grâce au dépistage sérique (analyse de sang), comme la mucoviscidose.

L’examen physique
Lors de votre première consultation prénatale, votre obstétricien examinera votre tête, votre cou,
votre poitrine, votre cœur, vos poumons, votre abdomen et vos membres. Il procédera également à
un examen gynécologique (voir figure 5.3) afin de contrôler l’état de votre utérus, du col utérin et
des ovaires, puis il effectuera un frottis, si celui-ci n’est pas récent. Il vous pèsera et prendra votre
tension arterielle.
Faites part au médecin de la façon dont vous envisagez votre grossesse et de tous les problèmes qui
vous viennent à l’esprit. Vous pouvez également l’interroger sur les médicaments autorisés pendant
la grossesse, les éventuelles complications, les examens à passer, etc.

Les examens de routine


Lors de votre première visite prénatale, on va sûrement vous demander une analyse de sang et
d’urine. Voici un aperçu des procédures habituelles.

Figure 5.3 : Un examen


gynécologique de
routine

Analyses de sang
Lors de votre première visite prénatale, votre médecin vous prescrira une prise de sang afin
d’effectuer une série de tests pour vérifier votre état de santé général et votre immunité. Voici une
liste des analyses de routine :

Analyse sanguine de routine pour la détermination du groupe sanguin, du Rhésus et la


recherche d’anticorps irréguliers. Le groupe sanguin peut être de type A, B, AB ou O, avec
un Rhésus positif ou négatif. La recherche d’anticorps irréguliers sert à vérifier l’existence
d’anticorps dirigés contre les antigènes (comme l’antigène D) du groupe sanguin dont
l’organisme est lui-même dépourvu (voir le chapitre 16 pour plus d’informations sur le Rhésus
et ses implications dans les incompatibilités sanguines fœto-maternelles).
Numération sanguine. Cet examen permet de détecter une éventuelle anémie, autrement dit
un faible taux de globules rouges, et de contrôler le nombre de plaquettes (essentiel pour la
coagulation du sang).
Sérologie de la syphilis. La syphilis est une maladie sexuellement transmissible. Le test de
dépistage est très précis mais donne parfois un résultat positif erroné si la personne est atteinte
d’une autre affection, comme le lupus ou le syndrome des anticorps anti-phospholipides (voir le
chapitre 17). Toutefois, ce type de faux résultats positifs est extrêmement rare. En cas de
résultat douteux, le diagnostic sera confirmé par la réalisation d’un examen plus spécifique. Ce
dépistage est obligatoire en France.
Hépatite B. Test de dépistage des différents virus de l’hépatite. Il en existe plusieurs, mais le
virus de l’hépatite B est susceptible d’être présent dans l’organisme en l’absence de
symptômes.
Sérologie de la Rubéole. La plupart des femmes sont vaccinées contre la rubéole ou bien
elles l’ont attrapée dans leur enfance puis ont développé des anticorps. Le dépistage est pratiqué
lors de la première visite prénatale. Les femmes non immunisées devront éviter tout contact
avec des personnes contagieuses et se faire vacciner juste après l’accouchement.
VIH. Le dépistage du sida est conseillé pendant la grossesse. Il existe aujourd’hui des
traitements qui permettent de réduire les risques de transmission du virus au bébé et de ralentir
l’évolution de la maladie chez la mère. Il est important de connaître sa sérologie en matière de
VIH. Ce test est fréquemment effectué dans la foulée des autres analyses sanguines prénatales.
Toxoplasmose. La toxoplasmose est une infection parasitaire bénigne sauf chez la femme
enceinte, car il existe un risque de transmission pour le fœtus. C’est pourquoi il est nécessaire
de contrôler votre immunité (voir le chapitre 17).

Lors de la première consultation prénatale, les médecins prescrivent parfois également les examens
suivants :

Test de tolérance au glucose. Ce test est généralement pratiqué entre la 24e et la 28e
semaine. Le médecin pourra toutefois vous le prescrire au premier trimestre si vous présentez
un risque plus élevé de développer un diabète gestationnel. Consultez le chapitre 8 pour de plus
amples renseignements sur la façon dont se déroule cet examen et le chapitre 17 pour connaître
l’importance du traitement contre le diabète gestationnel.
Varicelle. Si vous ne vous souvenez pas d’avoir attrapé la varicelle dans votre enfance, le
médecin voudra peut être contrôler votre immunité (voir le chapitre 17).
Cytomégalovirus (CMV). Dépistage facultatif en France, car il s’agit d’une infection
fréquente chez les enfants en bas âge. Toutefois, si vous n’êtes pas immunisée contre le CMV,
vous devrez prendre quelques précautions jusqu’à la fin de la grossesse. Comme pour la
toxoplasmose et la varicelle, il s’agit de contrôler votre immunité (voir le chapitre 17).

Examen des urines


Chaque consultation prénatale, y compris la première, comprend une analyse d’urine. Le médecin
obtiendra ainsi des informations sur la présence éventuelle de glucose (détection d’un diabète
gestationnel) et de protéine (pré-éclampsie).

Échographie
L’échographie est une technique d’imagerie médicale par ultrasons. A priori, les ultrasons sont sans
danger pour le bébé. Trois échographies sont obligatoires et remboursées par la Sécurité sociale en
France. La première a lieu entre la 11e et la 13e semaine, d’abord par voie externe (sonde sur le
ventre) puis par voie endovaginale (sonde dans le vagin), pour une meilleure visibilité du fœtus.

Certaines femmes s’inquiètent à l’idée de subir une échographie endovaginale, car elles craignent
que la sonde insérée dans le vagin ne blesse le bébé. Rassurez-vous, ces craintes (quoique
naturelles) sont totalement infondées. La sonde ne peut en aucun cas blesser le fœtus.
La première échographie obstétricale apporte les informations suivantes :

Date exacte de l’accouchement : grâce à l’échographie, il sera possible de mesurer le fœtus


pour déterminer son âge réel. Si la longueur cranio-caudale (mesure du sommet du crâne
jusqu’aux fesses, voir figure 5.2) révèle un écart de plus de trois ou quatre jours par rapport à la
date calculée, le médecin pourra décider de la modifier. La première échographie est plus
efficace que les suivantes pour confirmer ou établir la date exacte de la conception et donc du
terme de la grossesse.
Viabilité du fœtus : autour de la 12e semaine, le cœur du fœtus est tout à fait détectable à
l’échographie et le risque de fausse couche a considérablement diminué (environ 3 %).
Pratiquée avant la 5e semaine, l’échographie ne permet pas de visualiser le fœtus (trop petit).
Anomalies fœtales : en général, il faut attendre la deuxième échographique pour pouvoir
détecter d’éventuelles malformations morphologiques du fœtus, mais certaines complications
sont déjà repérables à la 12e semaine. Le cerveau, la colonne vertébrale, les membres,
l’abdomen et l’appareil urinaire sont déjà formés en grande partie. La présence d’un
épaississement au niveau de la nuque du fœtus indique parfois un risque d’anomalie génétique
ou chromosomique.
Nombre de fœtus : cette première échographie permettra de repérer une éventuelle grossesse
multiple. L’apparence de la membrane séparant chaque fœtus et l’emplacement des placentas
permettront de déterminer si les fœtus partagent un même placenta ou disposent chacun du leur
(voir le chapitre 15). En cas de grossesse gemellaire, cette échographie est importante pour
différencier les vrai des faux jumeaux.
État des ovaires : l’échographie sert également à mettre en évidence d’éventuels anomalies
ou kystes ovariens. Elle révèle parfois l’existence d’un petit kyste lutéal. Ce kyste se forme à
l’endroit où l’ovule a été libéré et disparaîtra au bout de trois ou quatre mois. Deux autres types
de kystes, dermoïde et simple, sans lien avec la grossesse, peuvent être détectés à
l’échographie.
Présence de myomes : également appelés fibromes, ces tumeurs sont des excroissances
bénignes des muscles de l’utérus (voir le chapitre 17).
Emplacement du fœtus : il arrive parfois que le fœtus se développe hors de l’utérus. On
parle alors de grossesse extra-utérine (voir la partie « Grossesse extra-utérine » plus loin dans
ce chapitre).

Identifier les signes d’éventuelles complications


Pour chaque trimestre, il existe des symptômes qui laissent augurer d’une éventuelle complication
de la grossesse. Les parties suivantes abordent les problèmes que vous pourrez rencontrer au cours
du premier trimestre et leurs conséquences sur la grossesse.

Saignement
Les femmes enceintes constatent parfois un léger saignement au début de la grossesse. Celui-ci est
moins abondant que les règles et ne dure qu’un ou deux jours. Appelé saignement d’implantation, il
se déclenche lorsque l’ovule fécondé vient se nicher dans la paroi utérine. Ce saignement n’est
absolument pas inquiétant, mais de nombreuses femmes l’interprètent comme l’arrivée de leurs
règles.

Un saignement peut survenir également à un stade plus avancé du premier trimestre sans qu’il
s’agisse pour autant d’une fausse couche. Une femme sur trois environ constate un saignement au
premier trimestre (notamment dans le cas d’une grossesse multiple), or la majorité d’entre elles
mettent au monde des bébés en parfaite santé.
Si l’écoulement sanguin est rouge vif, l’hémorragie est récente alors que des tâches brunâtres
correspondent à un sang plus ancien. La plupart du temps, une échographie ne permet pas de
détecter l’origine du saignement. En revanche, elle révèle parfois la présence d’une collection de
sang derrière le placenta, ce qui signifie que le placenta s’est légèrement décollé par endroits. La
résorption de l’hématome prend parfois plusieurs semaines, d’où le saignement.

Dans certains cas, ces saignements indiquent l’imminence d’une fausse couche (voir la partie
suivante). Ils s’accompagnent alors de contractions abdominales. N’oubliez pas que les saignements
surviennent chez la plupart des femmes enceintes et que la majorité d’entre elles mènent leur
grossesse à terme.

Quoi qu’il en soit, il est toujours préférable d’en parler à votre médecin. Si le saignement est peu
abondant et ne s’accompagne pas de contractions abdominales, il n’y a aucune urgence. Si vous
saignez abondamment (bien plus que pendant les règles), prévenez rapidement votre médecin. Il
souhaitera vous examiner et même pratiquer une échographie afin d’identifier l’origine du
saignement et de s’assurer de la viabilité de l’embryon. La plupart du temps, les médecins ne
peuvent rien faire pour arrêter le saignement. Ils conseillent à leurs patientes de se reposer quelques
jours et d’éviter tout effort physique, le sport et les rapports sexuels.

Fausse couche
Seule une grossesse sur cinq se termine par une fausse couche, souvent avant même d’avoir été
repérée. Si une fausse couche survient en tout début de grossesse, vous penserez sans doute que
vous avez vos règles. La moitié du temps, des anomalies chromosomiques de l’embryon sont à
l’origine de la fausse couche. Dans 20 % des cas, l’embryon présente des malformations trop petites
pour être décelées à l’échographie.

La fausse couche provoque des douleurs abdominales et des saignements. Lorsque les contractions
sont plus douloureuses que pendant les règles, cela signifie que la femme est en train d’expulser
tous les tissus à l’intérieur de l’utérus (fœtus, placenta). Pour ce type de fausse couche, dite
complète, le médecin n’a pratiquement rien à faire. En revanche, lorsque la grossesse s’est arrêtée
mais que tous les tissus n’ont pas été expulsés, le médecin peut être amené à vous prescrire des
médicaments pour aider à la fin de l’explusion. Plus rarement, il vous fera faire une aspiration sous
anesthésie locale ou générale selon l’avancement de la grossesse. Cette décision est à prendre par le
médecin, en fonction de ses habitudes.
Il arrive plus rarement que la grossesse n’évolue plus, sans qu’aucun symptôme ne permette de le
savoir. En début de grossesse, il n’est pas nécessaire de procéder à une aspiration. En revanche, si
ce phénomène survient en fin de premier trimestre, il faudra procéder à une aspiration pour réduire
le risque de saignement abondant ou d’expulsion incomplète des tissus.

Malheureusement, la plupart des fausses couches ne peuvent être évitées. Dans la majorité des cas,
il s’agit même d’un processus naturel d’élimination d’un embryon mal formé. Par ailleurs, une
fausse couche ne signifie pas que vous ne pourrez plus avoir d’enfant. Même pour les femmes qui
ont eu deux fausses couches consécutives, les chances de se retrouver enceintes et de mener la
grossesse à terme sans traitement spécifique sont de 70 % !

Les femmes ayant déjà vécu deux ou trois fausses couches consécutives doivent parfois subir un
examen approfondi afin d’en déterminer la cause et de traiter le problème. Après une troisième
fausse couche, les tissus du placenta ou du fœtus peuvent être envoyés au laboratoire pour analyse,
le résultat permettant souvent de rassurer les futures mamans.

Grossesse extra-utérine
On parle de grossesse extra-utérine lorsque l’œuf se niche hors de l’utérus. Il s’implante alors dans
l’une des trompes de Fallope (les plus fréquentes), sur un ovaire, dans l’abdomen ou le col de
l’utérus (exceptionnelles). Les grossesses extra-utérines sont problématiques et représentent un
danger pour la mère. Heureusement, elles sont détectables à l’échographie.

Les saignements, les douleurs abdominales, les vertiges et les évanouissements sont autant de
signes indicateurs d’une possible grossesse extra-utérine. Si vous n’avez aucun de ces symptômes,
seule une échographie permettra de repérer cette anomalie. Le médecin prendra la décision
appropriée, en fonction de l’emplacement de l’embryon, de l’avancement de la grossesse et de votre
état personnel. Il lui sera malheureusement impossible de déplacer l’embryon pour le fixer dans
l’utérus afin que la grossesse se poursuive normalement.

Et le papa dans tout ça ?


Que se passe-t-il dès le premier trimestre ?
Les premiers moments de surprise et de joie passés, vous découvrez très rapidement les
réalités du 1er trimestre. Votre compagne se sent très fatiguée et semble avoir
constamment besoin d’uriner. Elle souffre aussi sans doute de nausées matinales plus ou
moins prononcées (voir le chapitre 5). Pensez à la décharger un peu des tâches
quotidiennes de la maison, en vous occupant des courses, du ménage et de la cuisine
notamment, afin qu’elle puisse se reposer davantage. Les nausées sont pénibles à vivre,
aussi, sachez vous montrer compréhensif si elle ne supporte soudain plus les odeurs de
cuisine ! Entourez-la le plus possible, redoublez d’attention et gardez votre sens de
l’humour, surtout si elle vous réveille en pleine nuit pour vous demander d’aller lui acheter
une barquette de fraises ou un gros éclair au chocolat !
Essayez de vous libérer pour l’accompagner lors des visites prénatales. Votre présence est
rassurante pour votre compagne et vous pourrez aussi répondre éventuellement à certaines
questions sur vos propres antécédents médicaux. Et peut-être avez-vous vous-même des
questions à poser au médecin.
Chapitre 6

Le deuxième trimestre

Dans ce chapitre :
La croissance du bébé
La grossesse vous va si bien !
Les signes annonciateurs d’éventuelles complications

Le deuxième trimestre, compris entre la 13e et la 26e semaine, est le plus agréable de la grossesse.
Les sensations de nausée et de fatigue se sont estompées, vous vous sentez plus dynamique et plus à
l’aise dans votre corps. C’est une période riche en émotions car vous allez sentir le bébé bouger et
autour de vous, on commence enfin à remarquer que vous êtes enceinte ! Au cours du deuxième
trimestre, de nouvelles analyses de sang, des examens cliniques et une deuxième échographie vous
seront prescrits afin de contrôler la santé et la croissance du fœtus. Passés les trois premiers mois,
vous prenez réellement conscience que vous allez bientôt avoir un bébé, d’autant plus que vous
pouvez désormais annoncer sans crainte la bonne nouvelle à votre entourage (famille, amis,
collègues de travail).

La croissance du bébé
Le fœtus grandit très vite au deuxième trimestre (voir figure 6.1). Sa taille passe de 8 cm environ à
la 13e semaine à 35 cm à la fin de la 26e semaine et il pèse près d’un kilogramme. Entre la 14e et la
16e semaine, les membres s’allongent pour former les bras et les jambes. Le fœtus coordonne déjà
ses mouvements, visibles à la deuxième échographie. Entre la 18e et la 22e semaine, vous
commencerez à sentir le bébé bouger dans votre ventre à certains moments de la journée.

Figure 6.1 : La
croissance du fœtus au
cours du deuxième
trimestre (13e à 26e
semaine) est fulgurante.

La tête du bébé n’est plus aussi disproportionnée par rapport au corps, comme au premier trimestre,
les os se solidifient et sont visibles à l’échographie. Au début du deuxième trimestre, le fœtus a l’air
d’un extraterrestre (vous vous souvenez de E.T. ?), mais à la 26e semaine, il ressemble déjà plus à
un bébé humain.
Le fœtus réalise toutes sortes d’activités identifiables. Non seulement il bouge, mais il dort à
intervalles réguliers, entrecoupés de périodes d’éveil, entend et déglutit. Ses poumons se
développent considérablement entre la 20e et la 25e semaine. Au bout de 24 semaines, les cellules
pulmonaires sécrètent une substance chimique, le surfactant, qui empêche les poumons de se
rétracter. Entre la 26e et la 28e semaine, les yeux s’ouvrent et un fin duvet appelé lanugo recouvre
sa tête et son corps. La graisse commence à s’accumuler sous sa peau et son système nerveux
central se développe de manière spectaculaire.
À la 24e semaine, le fœtus est viable, ce qui signifie que s’il naissait à ce moment, il aurait une
chance de survie, à condition d’être placé en couveuse. De nos jours, un bébé prématuré né à 28
semaines (près de trois mois avant terme) et placé en unité de soins intensifs, a de grandes chances
de s’en sortir.
C’est la période où vous sentez le bébé bouger en vous pour la première fois. Déceler les
mouvements du bébé n’est pas une chose facile. Bon nombre de femmes perçoivent des petites
ondes qui correspondent aux phases d’éveil du fœtus, entre la 16e et la 20e semaine. Ces premières
sensations peuvent ressembler à une impression de gargouillement intestinal, mais vous ferez vite la
différence ! Entre la 20e et la 22e semaine, les mouvements du fœtus sont plus faciles à identifier,
mais ils restent irréguliers. Ce n’est qu’au troisième trimestre qu’ils vont s’harmoniser.
La perception des mouvements du fœtus diffèrent d’une femme à l’autre. Vous le sentirez peut-être
davantage la nuit, comme s’il souhaitait déjà vous préparer aux nuits blanches qui vous attendent
après sa naissance ! Vous êtes en fait plus calme et donc plus attentive pendant la nuit. Les femmes
qui ont déjà eu des enfants repèrent les mouvements du fœtus plus tôt.

Si vous n’avez pas senti bouger le fœtus du tout au bout de 22 semaines, parlez-en à votre médecin.
Il arrive parfois que le placenta soit implanté sur la paroi antérieure de l’utérus, entre le fœtus et
votre peau. Il agit comme un coussin et retarde le moment où vous pourrez enfin sentir le bébé.

Entre la 26e et la 28e semaine, si vous avez l’impression que le bébé bouge moins que d’habitude,
consultez le médecin. À ce stade, vous devriez le sentir bouger au moins six fois par heure après
avoir déjeuné. Si vous n’êtes pas sûre que le fœtus bouge normalement, allongez-vous sur le côté
gauche et comptez les mouvements. Si le bébé bouge (tous les mouvements comptent) au moins six
fois dans l’heure, vous pouvez être rassurée. Sinon, mieux vaut prévenir le médecin.

Comprendre les transformations de votre corps


À la 12e semaine, votre utérus commence à sortir du bassin. Le médecin sent le fond de l’utérus à
travers la paroi abdominal. À la 20e semaine, le fond de votre utérus atteint votre nombril. À chaque
semaine, votre utérus grossira d’environ 1 cm. À l’aide d’un ruban de couturière, le médecin mesure
la distance qui sépare le pubis du fond de l’utérus afin de connaître la hauteur utérine (voir le
chapitre 3) et contrôler la croissance du bébé. Si le ventre de la femme enceinte s’arrondit en
général à la 16e semaine, certaines affichent leur grossesse dès la 12e semaine, tandis que d’autres
devront attendre jusqu’à 28 semaines.
La taille du ventre n’a pas grand-chose à voir avec la plupart de vos symptômes, mais plutôt avec la
croissance du bébé et l’adaptation de votre corps à la grossesse. Nous allons passer en revue les
différents symptômes susceptibles de survenir au cours de ce trimestre.

Étourderies et maladresses
Joanne a dû attendre d’être enceinte pour se rendre compte que perdre ses clefs, se cogner aux
meubles et laisser tomber des objets étaient finalement des effets secondaires de la grossesse ! Il n’y
a pas d’explication médicale à ces situations, vécues pourtant par de nombreuses femmes. Si tel est
votre cas, ne vous inquiétez pas. Vous n’êtes pas en train de perdre la boule. Considérez plutôt que
vous avez enfin une bonne excuse pour oublier l’anniversaire de votre meilleure amie ! Tout
rentrera dans l’ordre après la naissance du bébé.

Flatulences
Au cours de ce trimestre, vous allez sûrement remarquer la tendance intempestive de votre corps à
produire et expulser des gaz aux moments les plus inopportuns (vous allez enfin pouvoir faire des
concours avec votre partenaire !). Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire pour y
remédier, le plus sage consistant à les expulser aussi souvent que nécessaire, afin d’éviter une
éventuelle constipation (voir le chapitre 5) qui ne ferait qu’aggraver la situation. Faites attention à
votre alimentation et évitez les repas copieux afin de réduire les ballonnements.

S’habiller pendant la grossesse


L’industrie de la mode a enfin reconnu aux femmes enceintes le droit de continuer à se
sentir bien dans leurs vêtements, sans être obligées de s’affubler de ces affreuses tuniques
informes d’autrefois. Il y a celles qui se ruent dans les boutiques alors que d’autres
espèrent tenir le plus longtemps possible dans leurs tenues. Souvenez-vous que la
grossesse ne dure qu’un temps. Voici quelques conseils :
Ne faites pas de prévisions sur le long terme, achetez uniquement les tenues dont vous
avez besoin actuellement, en veillant à les choisir en fonction de leur capacité à suivre
votre évolution physique.
N’hésitez pas à accepter des vêtements offerts par des tiers. Les habits de grossesse
servent si peu souvent que vos amies seront sûrement heureuses que vous les portiez un
peu à votre tour.
Ne négligez pas les dépôts-ventes, les vêtements d’occasion et les brocantes.
Si vous avez des difficultés à trouver des vêtements de grossesse à votre goût, sachez
que vous pouvez parfaitement vous habiller en pantalon à taille élastique (caleçon ou
fuseau) et T-shirt long.
En revanche, ne lésinez pas sur l’achat d’une paire de chaussures confortables et de
soutiens-gorge adaptés. Il n’y a pas que la poitrine qui double de volume, vos pieds aussi
risquent d’enfler pendant la grossesse.
Pas de recommandation particulière concernant les culottes. Le modèle bikini est
pratique et seyant, sous un ventre bombé. L’essentiel est que vous soyez à l’aise, sans
avoir le ventre comprimé. Privilégiez le coton.

Pousse des cheveux et des ongles


Pendant la grossesse, vos ongles des pieds et des mains durcissent et se mettent à pousser à une
vitesse surprenante. Les soins de manucure sont sans danger si vous faites appel à un professionnel
et plutôt une source de détente, alors profitez-en !
Les changements hormonaux sont également responsables de la pousse plus rapide des cheveux.
Certaines femmes ont même constaté que des poils leur poussaient sur le visage ou le ventre, par
exemple… L’épilation à la pince, la cire ou le rasoir ne posent pas de problème. En revanche, évitez
les crèmes épilatoires qui contiennent des agents chimiques. Enfin, rassurez-vous, tout rentrera dans
l’ordre après l’accouchement.

Brûlures d’estomac
Les brûlures d’estomac sont très fréquentes puisque la progestérone, l’une des deux hormones de
grossesse, ralentit la digestion et détend le sphincter à la jonction entre l’œsophage et l’estomac, qui
empêche habituellement la remontée des sucs gastriques. En outre, l’utérus en grossissant appuie
sur l’estomac, ce qui entraîne une remontée d’acides dans l’œsophage (voir figure 6.2).
Voici quelques conseils pour soulager les brûlures d’estomac :

Mangez en petites quantités et plusieurs fois par jour.


Ayez toujours un antiacide dans votre sac lorsque vous sortez.
Ayez toujours un paquet de biscuits avec vous, pour grignoter lorsque vous sentirez des
aigreurs et neutraliser les gaz.
Évitez les aliments épicés, les graisses et le chocolat.
Évitez de manger juste avant de vous coucher car les brûlures d’estomac surviennent plus
facilement en position allongée. Calez plusieurs oreillers sous votre tête pour dormir.
Si ces brûlures d’estomac vous font vraiment souffrir, parlez-en au médecin qui vous
prescrira un traitement efficace et sans danger pour le bébé.

Figure 6.2 : Le fœtus


grandit, votre utérus
appuie sur l’estomac et
l’œsophage, faisant
parfois remonter les sucs
gastriques.

Douleurs dans l’aine

Entre la 18e et la 24e semaine, certaines femmes ressentent une douleur aiguë ou sourde au niveau
de l’aine, sur un ou deux côtés, qui tend à s’atténuer en position allongée. C’est l’utérus qui prend
de plus en plus de place dans le ventre et provoque ces douleurs ligamentaires aiguës. Ce
phénomène disparaît fort heureusement en général après la 24e semaine.
Au milieu du deuxième trimestre environ, vous ressentirez peut-être des douleurs ou des
contractions légères et de courte durée. Il s’agit des contractions de Braxton-Hicks qui ne sont
absolument pas dangereuses, car elles ne modifient pas le col de l’uterus. Elles se remarquent
davantage en marchant ou en faisant un effort physique et disparaissent au repos. Si elles
deviennent douloureuses et régulières (plus de six en une heure) ou plus de dix par jour, consultez
votre médecin.

Congestion nasale
L’augmentation du volume sanguin pendant la grossesse peut vous donner l’impression d’un
encombrement nasal ou de manquer d’air. Un écoulement nasal postérieur peut vous faire tousser.
Privilégiez les solutions salines en vaporisation nasale, sans danger pour le fœtus et pensez à
humidifier l’air des pièces climatisées. Il existe également des décongestionnants en vaporisateur
nasal, à toutefois ne pas utiliser de manière prolongée pour éviter d’aggraver la congestion. Une
prise de poids excessive augmente le ronflement. Si votre partenaire se plaint de vos ronflements
intempestifs (effet secondaire de la congestion nasale), offrez-lui une paire de Boules Quies !
Saignements du nez et des gencives
En raison d’un volume sanguin plus important dans tout votre corps, vous constaterez peut-être de
légers saignements du nez ou des gencives. Ces saignements s’arrêtent d’eux-mêmes, mais vous
pouvez aussi comprimer légèrement la narine qui saigne. Si les saignements sont abondants ou
fréquents, consultez le médecin.

Si vos gencives saignent, achetez une brosse à dents plus douce, faites des bains de bouche.

Les modifications de la peau


Décidément, pendant votre grossesse, les hormones vous en font voir de toutes les couleurs ! Votre
peau va connaître de nombreux changements (voir figure 6.3) que vous accepterez avec
philosophie, sachant que tous ces troubles disparaîtront après la naissance du bébé.

Figure 6.3 :
Modifications courantes
de la peau chez une
femme enceinte

Apparition d’une linea nigra, une ligne foncée reliant le nombril au pubis. Très visible chez
les brunes, elle se distingue à peine chez les femmes à peau claire.
Le masque de grossesse est une pigmentation plus foncée au niveau des joues, du nez et des
yeux (en forme de masque). Protégez-vous du soleil pour éviter que ces taches ne foncent
davantage.
Apparition d’une rougeur sur la paume de la main (érythème palmaire), d’origine hormonale.
Elle n’est pas dangereuse et s’estompera d’elle-même après l’accouchement.
Les angiomes sont également fréquents pendant la grossesse, bien qu’on ne sache pas
véritablement pourquoi ils se développent. Ils ont de fortes chances de s’estomper ou de
disparaître après l’accouchement, c’est pourquoi vous n’êtes pas obligée de courir chez le
dermatologue pour les faire enlever, à moins qu’ils ne vous gênent terriblement.
Les vergetures sont fréquentes. La rupture de l’élastine de la peau explique l’apparition des
vergetures. Les peaux très blanches et très jeunes en feraient plus que les autres qui sont moins
élastiques. Une prise de poids excessive favorise aussi l’apparition des vergetures.

Les visites de contrôle


Au deuxième trimestre, une consultation prénatale est obligatoire chaque mois jusqu’à la fin de la
grossesse. Ces visites de contrôle servent à surveiller votre poids, votre tension artérielle, vos
urines, l’état du col et le rythme cardiaque du bébé. N’hésitez pas à poser au médecin toutes les
questions qui vous préoccupent (mouvements du fœtus, cours de préparation à l’accouchement,
prise de poids, symptômes gênants, etc.).
Il vous prescrira un certain nombre d’examens biologiques afin de s’assurer qu’aucune
complication (diabète, anémie ou malformations fœtales) ne perturbe votre grossesse. Vous
passerez la deuxième échographie, celle qui permet d’étudier la morphologie des organes du bébé,
accessoirement connaître son sexe, de contrôler sa croissance et la quantité de liquide amniotique.
Consultez le chapitre 8 pour de plus amples renseignements sur les examens du deuxième trimestre.

Les symptômes préoccupants


Dans cette partie, nous allons passer en revue certaines complications qui surviennent au deuxième
trimestre et les symptômes à signaler à votre médecin.

Saignement

Les saignements du deuxième trimestre peuvent avoir plusieurs origines : anomalie du placenta
(placenta praevia au bas inséré), accouchement prématuré, anomalie utérine ou un décollement
prématuré du placenta (voir le chapitre 17). Parfois la cause reste inconnue. Si vous avez des pertes
de sang, cela ne signifie pas automatiquement que vous allez faire une fausse couche, mais vous
devriez consulter le médecin pour plus de sécurité. En général, il vous fera une échographie, et
verifira au monitoring que vous n’avez pas de contractions. Les saignements augmentent parfois le
risque d’accouchement prématuré, c’est pourquoi il souhaitera peut-être surveiller de plus près votre
grossesse.

Anomalies fœtales
La plupart des grossesses évoluent normalement, mais 2 à 3 % des enfants naissent avec des
malformations congénitales. Si la plupart de ces malformations sont mineures, d’autres entraînent
de sérieuses complications pour le nouveau-né. Elles sont dues à des anomalies chromosomiques, à
des malformations anatomiques ou morphologiques. Par exemple, certains nouveau-nés présentent
une déficience cardiaque ou une malformation des reins, de la vessie ou du tube digestif. Bon
nombre de ces problèmes (mais pas tous) sont détectables à l’échographie (voir le chapitre 8). Dans
une telle situation, l’essentiel est de réunir toutes les informations disponibles afin de définir les
traitements possibles. Cependant gardez à l’esprit que même les meilleurs spécialistes ne vous
diront pas tout ce que vous attendez, et parfois ne se prononceront qu’après la naissance.

Béance du col de l’utérus

Entre la 16e et la 24e semaine, certaines femmes présentent une béance du col de l’utérus. Le col
s’ouvre et se dilate sans déclencher de contractions, mais avec un risque réel de fausse couche ou
d’accouchement prématuré. Votre médecin en éxaminant le col peut détecter une béance du col.
L’échographie par voie vaginale permet de mesurer la longueur du col et l’ouverture de l’orifice
interne. L’origine de cette anomalie est souvent congénitale et peut être la conséquence de
l’exposition de la mère à des facteurs de risque tels que :
Exposition au Distilbène® (D.E.S.) : le D.E.S. (diéthylstilbestrol) est un médicament qui
était prescrit aux femmes enceintes jusqu’en 1977 en France pour prévenir les fausses couches.
Il s’est révélé nocif pour les enfants exposés in utero et notamment pour les filles
(malformations congénitales de l’utérus, des trompes de Fallope ou béance du col utérin). Du
fait de ces anomalies, bon nombre de ces femmes ont de grandes difficultés à être enceintes et à
mener une grossesse à terme.
Traumatisme du col : d’après certaines études, il semble que les multiples interruptions
volontaires de grossesse ou une conisation du col pour traitement des dysplasie entraînent une
béance du col de l’utérus. Une déchirure importante du col de l’utérus lors d’un précédent
accouchement est une autre cause possible.
Grossesse multiple : les grossesses multiples (triplés et plus) induiraient un risque plus élevé
de béance du col de l’utérus. Ces grossesses font l’objet d’une controverse : certains
obstétriciens sont favorables à un cerclage du col (voir explication ci-dessous) systématique de
toutes les femmes ayant eu des triplés (ou plus) alors que d’autres estiment qu’il ne doit être
prescrit qu’en cas de risque majeur de béance du col utérin. Les femmes ayant subi une
réduction embryonnaire (voir le chapitre 15) présentent parfois un risque plus élevé de béance
du col utérin, mais le cerclage n’est pas conseillé dans leur cas.
Antécédent de béance du col utérin : les femmes ayant déjà eu une béance du col de
l’utérus risquent de voir cette anomalie se répéter à la grossesse suivante.

Dans le cas où une béance du col utérin est détectée, votre médecin vous mettra au repos. Certains
médecins effectueront un cerclage, à l’aide d’un fil, afin de resserrer l’ouverture du col de l’utérus.
Le cerclage est pratiqué en général entre la 12e et la 14e semaine, parfois plus tard en cas
d’urgence. Cette intervention nécessite l’hospitalisation de la femme enceinte pour la journée, car
elle s’effectue sous anesthésie locale.
Les femmes dont le col de l’utérus a été cerclé observent parfois des pertes vaginales plus
abondantes. Si vous devez subir cette intervention, renseignez-vous auprès de votre médecin afin de
savoir si vous devez limiter vos efforts physiques, vos rapports sexuels et rester le plus souvent
allongée. Les complications liées au cerclage décidé à titre préventif (par opposition au cerclage
d’urgence) sont rares mais comprennent des infections, des contractions, une rupture des
membranes, des saignements et une fausse couche.

Identifier d’éventuelles complications

Si vous avez l’un des symptômes énumérés ci-dessous, n’hésitez pas à consulter votre médecin :

Saignement
Sensation de lourdeur abdominale inhabituelle
Contractions régulières ou violentes
Absence de mouvements normaux du fœtus
Forte fièvre
Fortes douleurs abdominales

Et le papa dans tout ça ?


Le deuxième trimestre, la période des transformations physiques
« Tu trouves pas que je suis grosse et moche ? » Le corps de votre compagne se
transforme et s’arrondit, et vous risquez bien d’entendre cette question plus d’une fois au
2e trimestre. Un bon conseil : répondez sans l’ombre d’une hésitation, « mais pas du tout
ma chérie, tu es la plus belle ».
Profitez au maximum de cette période, souvent la plus agréable pour les deux parents. Les
nausées du matin ont disparu, votre compagne est moins fatiguée et commence à sentir
bouger le bébé. Vous pouvez vous aussi sentir ses mouvements en plaçant vos mains sur
son ventre. C’est au cours de ce trimestre qu’a lieu l’échographie destinée à vérifier
l’anatomie du bébé.
Essayez d’assister à cette échographie (voir le chapitre 23) : vous découvrez le visage de
votre bébé, ses mains et ses pieds et vous pouvez le voir bouger pour la première fois.
C’est généralement une expérience extraordinaire pour les parents, qui prennent ainsi
pleinement conscience de la réalité de ce petit être.
À la fin du deuxième trimestre commencent les cours de préparation à l’accouchement.
Allez-y avec votre compagne, ils sont spécialement conçus pour les deux parents. Vous
apprendrez à assister au mieux votre compagne pendant le travail et l’accouchement.
Profitez-en aussi pour poser toutes les questions que vous avez sur cette ultime phase, qui
ne manque certainement pas de vous inquiéter !
Chapitre 7

Le troisième trimestre

Dans ce chapitre :
Retour à la réalité : le bébé veut sortir !
S’adapter aux transformations physiques
La préparation à l’accouchement
Quand faut-il s’inquiéter ?
Prête pour le jour J

Vous êtes fin prête pour entamer le troisième acte : le dernier trimestre de votre grossesse ! À ce
stade, vous êtes parfaitement à l’aise avec votre gros ventre, les nausées du matin ont disparu depuis
longtemps et vous avez appris à reconnaître et à apprécier les mouvements du bébé à l’intérieur de
votre corps. Au cours de ce trimestre, le fœtus poursuit son développement et votre médecin
contrôle régulièrement l’évolution de la grossesse. Vous commencez les préparatifs en prévision du
nouveau venu (pose des congés maternité, inscription à des cours de préparation à l’accouchement,
etc.).

Le bébé se prépare pour le grand jour


À 28 semaines, votre bébé mesure environ 35 cm et pèse près de 1,135 kg. À la fin du troisième
trimestre, au bout des 40 semaines de grossesse, c’est-à-dire à la date présumée de l’accouchement,
il mesure 50 cm et pèse entre 2,7 et 3,6 kg. Au cours des trois derniers mois, le fœtus arrive à
maturation, il grossit et certains organes (comme le système nerveux central) se développent encore.
Les bras et les jambes prennent une allure potelée, la peau s’épaissit et s’adoucit.
Au troisième trimestre, le fœtus est moins vulnérable aux infections et aux effets secondaires des
médicaments, quoique certains agents risquent encore d’influer sur son développement. Au cours
des deux derniers mois, le bébé se prépare à passer de la vie intra-utérine au monde extérieur. Les
transformations sont moins spectaculaires qu’au début de la grossesse, mais les processus de
maturation et de croissance qui s’opèrent à présent sont essentiels.
Entre 28 et 34 semaines, le fœtus change de position et se prépare à sortir (présentation par la tête,
voir figure 7.1). De cette manière, les fesses et les jambes (les parties les plus volumineuses de son
corps) occupent la partie la plus spacieuse de l’utérus, au fond. Dans environ 4 % des grossesses
simples, le bébé se présente par le siège (les fesses) ou en position transversale (voir la partie
« Quand faut-il s’inquiéter ? » plus loin dans ce chapitre).
Au bout de 36 semaines, la croissance du bébé ralentit et le liquide amniotique atteint son volume
maximal. Il va commencer à baisser car l’irrigation des reins du fœtus diminue avec le
vieillissement du placenta et le bébé produit moins d’urine (et donc moins de liquide amniotique).
Lors des dernières consultations prénatales, le médecin contrôle le volume du liquide amniotique
par échographie ou en palpant l’abdomen de la femme afin de s’assurer que tout se passe bien.
Figure 7.1 : Vue du
fœtus à l’intérieur de
l’utérus au troisième
trimestre de la grossesse.

Rock’n roll in utero, les mouvements du fœtus


Observez bien votre ventre lorsque vous sentirez les mouvements du fœtus au troisième trimestre,
vous aurez l’impression qu’un extraterrestre s’agite dans tous les sens à l’intérieur ! En fin de
grossesse, le bébé espace et modifie ses mouvements, qui s’apparentent davantage à des culbutes ou
à des pirouettes qu’à des petits coups répétés. Il adopte progressivement un rythme plus proche de
celui d’un nouveau-né, avec des périodes de sommeil et d’activité plus longues.

Si l’activité du bébé ne vous paraît pas normale, parlez-en à votre médecin. En général, vous
devriez ressentir six mouvements dans l’heure, après les repas ou lorsque vous vous reposez. Tous
les mouvements, même les plus infimes, comptent. Il arrive aussi que le bébé bouge moins à
certaines périodes puis qu’il retrouve ensuite une activité normale. Ceci est parfaitement naturel et
vous n’avez aucune raison de vous inquiéter. En revanche, si vous n’observez plus aucun
mouvement fœtal pendant plusieurs heures (même après manger ou lorsque vous êtes allongée),
appelez immédiatement votre médecin.
Si vous grossesse présente un risque quelconque ou que vous avez des difficultés à percevoir les
mouvements du fœtus, votre médecin vous conseillera de tenir un journal dans lequel vous noterez
les mouvements fœtaux à partir de la 28e semaine. Il existe plusieurs manières de les repérer : vous
pouvez vous allonger sur le côté gauche après le dîner pour les compter ou faire une pause d’une
heure chaque jour et reporter les mouvements sur un graphique fourni par le médecin. Cette
méthode vous permet de bien visualiser les mouvements du bébé.

Entraînement des muscles respiratoires

Les fœtus effectuent des mouvements de respiration rythmés à partir de la 10e semaine, qui sont de
plus en plus fréquents au troisième trimestre, notamment après les repas. Ils ne respirent pas
réellement mais leur poitrine, la paroi abdominale et le diaphragme bougent, comme s’ils
reproduisaient les mouvements respiratoires. Ces mouvements ne sont pas perceptibles par la future
maman, mais ils peuvent être observés à l’échographie.

Le hoquet du fœtus
Vous sentirez parfois des petits tressaillements saccadés et rythmés. C’est votre bébé qui a le
hoquet. Certaines femmes le ressentent plusieurs fois par jour et d’autres, très rarement. Ces
hoquets sont parfaitement normaux et le foetus n’en est pas gêné. La sensation est assez étrange au
début et bien sûr, il est inutile de vous faire peur ou de boire un verre d’eau la tête à l’envers pour le
faire passer !

S’adapter aux transformations physiques


Plus le fœtus grossit et plus votre ventre s’arrondit ! Cet épanouissement vous va à ravir, certes,
mais vous commencez à vous sentir trop à l’étroit dans ce corps. Votre utérus appuie sur vos côtes
et le fœtus vous donne parfois des coups de pied ! Dans le cas d’une grossesse multiple, ces
désagréments sont plus intenses ; la femme aura tendance à sentir davantage l’un des bébés bouger
en raison de la position des fœtus à l’intérieur de l’utérus. Quoi qu’il en soit, à la fin de la grossesse,
vous aurez de plus en plus de mal à vous déplacer en raison de votre corpulence.

Si vous éprouvez des difficultés à vous relever seule, tournez-vous d’abord sur le côté, posez une
main devant vous et redressez-vous en position assise (voir figure 7.2).

Accidents et chutes

Les femmes enceintes font généralement attention à ne prendre aucun risque, mais personne n’est à
l’abri d’un accident ou d’une chute. Si vous tombez, ne vous inquiétez pas. Le fœtus est bien
protégé dans son sac rempli de liquide amniotique qui agit comme un coussin amortisseur naturel à
l’intérieur de l’utérus. Par mesure de sécurité, prévenez le médecin qui voudra peut-être s’assurer
que tout va bien.

Si, après une chute, vous souffrez de fortes douleurs abdominales, de contractions accompagnées
d’un saignement ou d’une perte de liquide amniotique, ou si vous constatez une diminution des
mouvements du fœtus, consultez rapidement le médecin. Si vous recevez un coup directement dans
le ventre (par exemple, lors d’un accident de voiture), votre médecin souhaitera s’assurer de l’état
de santé du bébé par une échographie.

Les contractions de Braxton-Hicks


À la fin du deuxième trimestre ou au début du troisième trimestre, si vous sentez votre ventre durcir
par moments ou se contracter, ne vous inquiétez pas. C’est votre utérus qui s’entraîne, en prévision
du grand jour, par des contractions musculaires, dites de Braxton-Hicks.
Figure 7.2 : Pensez à
votre dos ! Avant de
vous relever, tournez-
vous d’abord sur un côté
puis redressez-vous en
position assise dans un
mouvement de bascule
des jambes vers le bas.

Les contractions de Braxton-Hicks sont indolores mais gênantes car elles se manifestent souvent en
pleine activité. Les femmes qui ont déjà eu des enfants les ressentent davantage. S’il s’agit de votre
première grossesse, vous aurez sans doute du mal à les différencier des mouvements du fœtus. Il
arrive parfois que les contractions de Braxton-Hicks s’intensifient au point de déclencher un faux
travail.

Si vous êtes enceinte de moins de 36 semaines et que vous sentez des contractions persistantes,
régulières et de plus en plus douloureuses, prévenez votre médecin qui vérifiera que vous n’allez
pas accoucher prématurément.

Le syndrome du canal carpien


Le syndrome du canal carpien se caractérise par un engourdissement, des douleurs ou des
fourmillements aux doigts et au poignet, sous l’effet d’un épaississement qui comprime le nerf
médian à l’intérieur du tunnel carpien qui relie le poignet à la main. Une ou les deux mains peuvent
être touchées et la douleur est souvent plus forte la nuit ou au réveil.
Si le syndrome du canal carpien devient trop gênant, parlez-en à votre médecin qui vous proposera
de porter une attelle afin de maintenir votre poignet droit et de favoriser la circulation du sang. Ne
vous faites pas trop de soucis, ces complications liées au changement hormonal disparaissent très
rapidement après l’accouchement.

La femme enceinte, objet de tous les fantasmes


Votre corps ne vous appartient plus ! De parfaits inconnus n’hésitent pas à poser leur main
sur votre ventre pour vous féliciter de l’heureux événement en préparation. Cette
familiarité en ravira certaines, qui se sentiront entourées et choyées, alors que d’autres
souhaiteront disparaître sous terre.
Bon nombre de gens trouveront aussi très normal de commenter votre apparence. Ils vous
diront que vous êtes trop grosse ou trop mince, que vous attendez un garçon ou une fille,
en fonction de la forme de votre ventre et s’exclameront sans retenue : « On dirait que tu
vas exploser ! » ou « Mon dieu, mais tu es énorme ! »… Ne les écoutez pas ! Laissez-les
dire ce qu’ils veulent, mais ne vous laissez pas influencer. Ils sont sûrement bien
intentionnés et ne réalisent absolument pas l’effet de leurs paroles sur vous.
Nous encourageons toujours les femmes enceintes à parler à leur médecin ou tout autre
professionnel médical de leurs préoccupations et de tout ce qu’elles pourront lire ou
entendre au sujet de la grossesse, susceptibles de les perturber. Par exemple, si quelqu’un
vous dit que votre ventre n’est pas assez arrondi, ignorez-le et souvenez-vous plutôt que
tout allait parfaitement bien lors de votre dernière consultation prénatale. N’hésitez pas à
parler à votre médecin si vous avez besoin d’être rassurée.
À la vue d’une femme enceinte, certaines personnes ne peuvent s’empêcher d’évoquer par
le menu tous les maux qu’elles ont vécus pendant leur grossesse ou les scénarios
catastrophe dont elles ont entendu parler. Ne vous laissez pas déstabiliser par toutes ces
histoires. N’hésitez pas à expliquer poliment mais fermement que vous ne souhaitez pas en
entendre parler, à moins que vous ne raffoliez de ces récits !

Fatigue

La fatigue est de retour au troisième trimestre. Votre rythme se ralentit, vous êtes souvent épuisée,
vous avez du mal à vous déplacer en raison de la surcharge de poids, vous êtes gênée dans vos
mouvements et parfois incapable d’accomplir les gestes quotidiens. La deuxième ou troisième
grossesse est plus exténuante que la première, car il faut aussi s’occuper des autres enfants !
Soyez réaliste par rapport à vos capacités et ne culpabilisez pas, personne ne vous demande d’être
Superwoman ! Accordez-vous un peu de temps et, surtout, reposez-vous autant que possible. C’est
le moment d’apprendre à déléguer ! Si vous en avez la possibilité, laissez votre entourage s’occuper
des tâches ménagères et déchargez-vous de vos responsabilités. Profitez au maximum de ces trois
derniers mois pour vous reposer le plus possible car vous n’aurez plus un moment de répit après la
naissance !

Hémorroïdes
Personne n’en parle, mais beaucoup de femmes enceintes souffrent d’hémorroïdes ! En effet,
l’utérus comprime les principaux vaisseaux sanguins qui se dilatent autour du rectum. Par ailleurs,
la progestérone détend les veines qui gonflent davantage encore. En outre, à cause de la
constipation, l’effort effectué pour aller à la selle augmente la pression sur les vaisseaux sanguins
qui se dilatent au point de sortir de l’anus.

Les hémorroïdes s’accompagnent parfois de saignements. Ce symptôme n’est pas dangereux pour le
fœtus, mais s’il persiste ou revient fréquemment, mieux vaut en parler à votre médecin qui vous
orientera vers un spécialiste du colon ou un chirurgien.
Si les hémorroïdes sont très douloureuses, le médecin pourra vous prescrire un traitement adapté.
Entre-temps, voici quelques conseils :

Évitez la constipation (voir le chapitre 5) sous peine de symptômes encore plus violents.
L’exercice physique accroît la mobilité des intestins et les selles ne durcissent pas trop.
Surélevez vos jambes pour soulager le surcroît de pression veineuse.
L’emploi d’une pommade, de type Préparation H, soulage souvent les symptômes.
Evitez les plats épicés et poivrés
En cas de démangeaisons, appliquez des compresses d’eau fraîche sur l’anus. En cas de
douleur, un bain chaud 2 ou 3 fois par jour apportera un soulagement.
Pour celles qui recherchent une méthode naturelle : vous pouvez acheter des feuilles
d’hamamélis, préparer une infusion et en faire un bain de siège, ou en imbiber sur une
compresse que vous appliquerez sur l’anus.
Les fortes poussées de la deuxième phase du travail provoquent parfois l’apparition d’hémorroïdes
qui disparaissent spontanément après l’accouchement.

Insomnies
Pendant les derniers mois de la grossesse, la plupart des femmes enceintes ont du mal à dormir. En
effet, avec un ventre aussi rebondi, elles se sentent un peu comme une baleine hors de l’eau, sans
parler des nombreux allers-retours de la chambre aux toilettes pendant la nuit. Voici quelques
conseils pour vous aider à trouver le sommeil :

Boire un verre de lait chaud avec du miel. En chauffant, le lait libère du tryptophane, un
acide aminé qui favorise le sommeil, et le miel stimule la production d’insuline, qui incite
également à dormir.
Exercice pendant la journée. Un peu d’exercice pour se sentir vraiment fatiguée le soir et
s’endormir comme une souche.
Veiller un peu plus tard que d’habitude. De cette manière, le sommeil viendra plus
rapidement.
Éviter de boire après 18 h. N’exagérez pas non plus au point de vous déshydrater !
Investir dans un coussin orthopédique. Vous pouvez le placer le long de votre corps
comme bon vous semble, afin de trouver une position confortable pour dormir.
Prendre un bon bain relaxant. Un bain chaud le soir est idéal pour trouver le sommeil.

La « chute » du bébé
Au cours du dernier mois de grossesse, la tête du fœtus s’engage dans le bassin maternel. À partir
de cet instant, vous aurez la sensation de mieux respirer. Chez les femmes qui ont déjà eu des
enfants, ce phénomène se produit plutôt au moment du travail (première phase de l’accouchement).
Après l’engagement du bébé dans le bassin, vous vous sentez d’emblée plus à l’aise. Votre utérus
n’appuie plus autant sur le diaphragme ou l’abdomen, vous respirez plus librement et les brûlures
d’estomac disparaissent progressivement. En revanche, il appuie davantage sur le vagin. Certaines
femmes ressentent des élancements lorsque le bébé, en bougeant sa tête, exerce une pression sur la
vessie ou le bassin.
Lors de la consultation prénatale, votre médecin voudra peut-être vérifier, en procédant à un
examen interne ou externe, que la tête du fœtus est engagée dans le bassin et que sa tête repose sur
les épines sciatiques (voir figure 7.3) qui sont un repère obstétrical essentiel.

Lorsque la tête du fœtus est engagée, on dit qu’elle se trouve en position zéro. La plupart des
médecins divisent cette descente dans le bassin en plusieurs étapes de -5 à +5 (ou de -3 à +3). Il
arrive souvent, au début du travail, que la tête se trouve en position -4 ou -5 (position assez élevée
ou « flottante », car le bébé baigne encore dans le sac amniotique). Le travail s’effectue jusqu’à ce
que la tête parvienne en position +5. À ce stade, le bébé est prêt à sortir.

Figure 7.3 : La tête du


fœtus s’engage dans le
bassin et repose sur les
épines sciatiques.
Si la tête du bébé s’engage avant le début du travail, il y a de fortes chances pour que vous
accouchiez par voie normale. En revanche, si la tête du bébé n’est pas encore engagée, elle peut
encore le faire, et l’accouchement sera normal.

Si vous attendez votre deuxième ou troisième enfant, sa tête ne s’engagera probablement pas avant
le début du travail.

Rougeurs et démangeaisons

L’éruption polymorphe de la grossesse, connue sous le nom de « plaques et papules


urticariennes prurigineuses de la grossesse », est une affection qui touche exclusivement les
femmes enceintes. Malgré son nom effrayant, elle est bénigne mais occasionne de fortes
démangeaisons. Elle survient généralement lors de la première grossesse ou dans le cas d’une
grossesse multiple.

Cette dermatose débute généralement en fin de grossesse et se caractérise par l’apparition de


rougeurs, notamment sur les vergetures au niveau de l’abdomen, qui gagnent ensuite les
jambes, les bras, la poitrine et le dos. Elle ne touche presque jamais le visage (une chance !) et
ne présente aucun danger pour le fœtus. Si vous devellopez cette affection (qui ne concerne que
0,5 à 2 % des femmes enceintes), votre médecin vous prescrira sans doute une analyse de sang
afin de rechercher l’origine des démangeaisons.
Le traitement le plus efficace contre ces rougeurs intempestives : accoucher ! Les symptômes
régressent parfois spontanément quelques heures à peine après la naissance du bébé. S’il vous
reste plusieurs semaines à patienter, essayezun savon ou une crème émolliente. Les crèmes à
base d’antihistaminique sont aussi efficaces, mais ces produits dessèchent parfois la peau, ce
qui n’est pas indiqué en cas de fortes démangeaisons. Les crèmes à base de corticoïdes locaux
pourront vous soulager. Consultez votre médecin pour envisager un traitement antihistaminique
par voie orale ou une courte corticothérapie.
Même si vous n’avez pas de rougeurs, vous pouvez ressentir des démangeaisons,
notamment à l’endroit des vergetures. Ces démangeaisons sont très fréquentes et dues à
l’étirement de la peau, au fur et à mesure de la croissance du bébé.
La cholestase intra-hépatique gravidique de la grossesse est une affection des voies
biliaires caractérisée par de fortes démangeaisons. Si les symptômes sont peu gênants, vous
pourrez les traiter avec des brumisateurs pour la peau, des médicaments contre les piqûres
d’insectes tropicaux ou des antihistaminiques oraux. En cas de troubles sévères, votre médecin
vous prescrira des comprimés par voie orale destinés à éliminer les acides biliaires du sang.
D’après certains médecins, il est essentiel de dépister le risque de souffrance fœtale (voir le
chapitre 8) lorsque la mère est atteinte de cholestase intra-hépatique gravidique, les
complications étant accrues. Les démangeaisons disparaissent peu après l’accouchement, mais
la maladie peut réapparaître lors des grossesses suivantes.

Se préparer à l’allaitement

Si vous avez l’intention d’allaiter votre bébé, vous souhaiterez sûrement raffermir la peau des
aréoles et des mamelons afin d’éviter les gerçures et autres irritations pendant l’allaitement. Les
gerçures des mamelons sont très douloureuses, c’est pourquoi certains conseillent de les prévenir
par des massages ou en portant des soutiens-gorge d’allaitement dont vous aurez ouvert les bonnets
afin que vos vêtements frottent contre les mamelons pour les durcir. Les crèmes et les massages à
base d’huile ne sont pas conseillés, car ils ramollissent le bout de seins.
Certaines femmes s’inquiètent de savoir si leurs seins sont adaptés à l’allaitement alors que tous,
petits ou gros, le sont par nature ! Les femmes dont les mamelons sont rétractés ou peu extensibles
pourront favoriser l’allaitement en massant le bout de leurs seins afin qu’ils ressortent davantage
(voir le chapitre 14). Il existe aussi des embouts spécifiques, munies d’un dispositif de succion, qui
favorise l’expansion des mamelons.
Dès le début de la grossesse, les seins sécrètent parfois un liquide jaunâtre, appelé colostrum. C’est
le premier lait que le nouveau-né va téter pendant les premiers jours de sa vie, avant la montée de
lait proprement dite. Le colostrum contient davantage de protéines et moins de graisse que le lait.
En revanche, il contient des anticorps du système immunitaire maternel qui protégeront le bébé
contre certaines infections jusqu’à ce que son propre système immunitaire arrive à maturation et
prenne le relais.

Ne vous inquiétez pas si vous ne produisez pas de colostrum pendant la grossesse, cela ne signifie
pas que vous n’aurez pas de montée de lait après l’accouchement. Il n’y a pas deux grossesses
semblables !

Sciatique
La « sciatique » est une douleur sur le trajet du nerf sciatique due à la compression de ce dernier. Le
grand nerf sciatique part du bas du dos, traverse le bassin, les hanches, descend dans la cuisse et
s’arrête au niveau du genou. Pour soulager une sciatique, le mieux est de s’allonger sur le côté, de
prendre des bains chauds ou d’appliquer des compresses chaudes aux endroits douloureux. Si votre
sciatique est très forte, le médecin vous conseillera sans doute de rester alitée plus longtemps, de
prendre du paracétamol, de porter une ceinture de grossesse spécialement étudiée pour soulager le
dos. Il pourra également vous adresser à un kinésitherapeute ou un ostéopathe.

Souffle court
Au cours de la grossesse, vous aurez souvent l’impression d’être essoufflée. Deux facteurs sont à
l’origine du souffle court : la progestérone qui ralentit l’appareil respiratoire central et votre utérus
qui, en grossissant, appuie sur le diaphragme et réduit la capacité d’expansion de vos poumons.
Lorsque Joanne était enceinte de son deuxième enfant, elle était si souvent essoufflée qu’elle
n’arrivait plus à parler. Elle ne pouvait lire à sa fille que des histoires écrites avec des phrases très
courtes !
Vos analyses doivent vérifier régulièrement que vous n’êtes pas anémiée. Si vous ne l’êtes pas, et
dans la plupart des cas, il est parfaitement normal de se sentir essoufflée lorsqu’on est enceinte.
Cependant si ce phénomène survient brutalement ou qu’il s’accompagne d’une douleur dans la
poitrine, consultez le médecin.

Vergetures
Les vergetures sont un symptôme quasiment inévitable de la grossesse. Toutefois, certaines femmes
parviennent à les éviter. Au fur et à mesure que le fœtus grandit, vous prenez du poids et votre peau
s’étire, sans parler des prédispositions génétiques de certaines femmes. Les vergetures sont des
marques rosâtres sur l’abdomen et les seins qui prendront une coloration gris argenté ou blanche,
plusieurs mois après l’accouchement. Leur couleur exacte dépend de votre couleur de peau (elles
sont plus foncées chez les femmes à la peau mate, par exemple).
Aucune crème ou pommade n’est totalement efficace. Certaines femmes s’enduisent le ventre
d’huile à base de vitamine E bien que l’efficacité de ce traitement n’ait jamais été démontrée
scientifiquement. Essayez plutôt de limiter votre prise de poids et de faire des exercices physiques
régulièrement afin d’entretenir votre tonicité musculaire, ce qui soulagera la pression de l’utérus sur
votre peau.
Certains dermatologues proposent depuis peu un traitement spécifique au laser pour réduire les
marques des vergetures, après l’accouchement. Vous pourez aussi utiliser une crème à base de
vitamine A Cependant n’utilisez pas ces crèmes pendant la grossesse, ni l’allaitement. Si les
marques sont profondes, vous pourrez toujours consulter un dermatologue quelques mois après la
naissance du bébé.

Gonflement
Le gonflement (ou œdème) des mains et des jambes est très fréquent au cours du troisième
trimestre. Ce phénomène s’accentue l’été lorsqu’il fait chaud.
Contrairement à la croyance populaire, aucune donnée scientifique ne permet d’affirmer que le fait
de manger moins salé ou de boire beaucoup d’eau réduit les gonflements.

Bien que les œdèmes soient une manifestation habituelle de la grossesse, dans des cas très rares, ils
indiquent un début de pré-éclampsie (voir le chapitre 16). Si vous avez l’impression de gonfler
brusquement, de prendre plus de 2 kg en une semaine ou que les gonflements s’accompagnent de
maux de tête ou de douleur dans le côté droit de l’abdomen ou de nausées, appelez immédiatement
votre médecin.
Pour soulager les gonflements au quotidien, voici quelques conseils :

Surélevez vos jambes aussi souvent que possible.


Ne vous exposez pas à la chaleur.
Évitez de porter des mi-bas qui coupent la circulation du sang.
Dormez de préférence sur le côté plutôt que sur le dos.

Incontinence urinaire
Les petites fuites d’urine lorsque vous toussez, riez ou éternuez, sont habituelles pendant la
grossesse. Ce type d’incontinence est dû à la pression exercée par votre utérus sur votre vessie. Le
relâchement des muscles du périnée accentue ce phénomène au début du troisième trimestre. Il
arrive même que le bébé donne un coup de pied dans votre vessie ! Les exercices de Kegel
(contractions répétées des muscles pelviens comme si vous vouliez vous empêcher d’uriner)
peuvent prévenir ou réduire nettement ce problème (voir le chapitre 13). Certaines femmes
souffrent encore d’incontinence après l’accouchement, mais ce symptôme s’estompe au bout de 6 à
12 mois.
Si votre accouchement a été particulièrement difficile, que le travail a duré longtemps ou que le
bébé était très gros, l’incontinence urinaire ne disparaîtra pas tout de suite. Consultez votre médecin
pour qu’il vous prescrive une rééducation du périnée.

Varices
Les varices sont très fréquentes au troisième trimestre. Elles apparaissent généralement sur les
jambes (et parfois sur la vulve). Ces veines se dilatent sous l’effet de la pression exercée par l’utérus
sur les principaux vaisseaux sanguins (la veine cave, qui achemine le sang au cœur) et les veines du
bassin. Par ailleurs, les hormones de grossesse relâchent les tissus musculaires à l’intérieur des
veines et augmentent le volume sanguin. Les femmes à la peau claire et l’hérédité sont d’autres
causes possibles. Très souvent, ces stries violacées s’estompent après l’accouchement. Elles sont
généralement indolores, un peu gênantes parfois.
Dans des cas très rares, un caillot de sang se forme dans les veines superficielles des jambes. Il
s’agit d’une thrombophlébite superficielle qui se soigne par du repos, la surélévation des jambes,
des compresses chaudes et des collants spéciaux. Un caillot qui se formerait dans les veines
profondes de la jambe aurait des conséquences plus graves (voir le chapitre 17 pour une explication
de la thrombose veineuse profonde).
Il n’est pas possible de prévenir l’apparition des varices (on ne peut rien contre l’hérédité), mais
voici tout de même quelques conseils :

Évitez de rester debout trop longtemps.


Évitez d’exposer vos jambes au soleil.
Ne portez pas des mi-bas ou des chaussettes trop serrées qui coupent la circulation du sang.
Si vous êtes souvent debout, bougez vos jambes de temps en temps pour stimuler la
circulation sanguine.
Surélevez vos jambes dès que vous en avez l’occasion.
Portez des collants de maintien ou demandez à votre médecin qu’il vous prescrive des
collants spéciaux. Les phlébotoniques sont sans danger pour votre bébé. Ils ne sont plus
remboursés par la Sécurité Sociale.

Dernière ligne droite avant l’accouchement !


Vers la fin du troisième trimestre, vous commencez à penser davantage à l’accouchement et vous
avez hâte d’en finir... La plupart des femmes souhaitent savoir quand le travail va débuter et si elles
ont la possibilité de faire quelque chose pour accélérer les choses. Dans cette partie, nous allons
répondre à toutes ces questions.

Terme de la grossesse
« Mais quand est-ce que je vais accoucher ? » La date présumée de votre accouchement est proche
et le suspens est à son comble… Si seulement il existait un moyen fiable de le savoir ! Chez
certaines femmes, dont le col de l’utérus est pourtant fermé, le travail débute moins de 12 heures
après un examen interne alors que d’autres peuvent encore passer plusieurs semaines avec un col
dilaté de 3 cm ! La perte du bouchon muqueux (il ne s’agit pas d’un vrai bouchon mais de
mucosités épaisses sécrétées par le col), un écoulement de glaire cervicale mêlée de sang, les
contractions de Braxton-Hicks intenses et les diarrhées sont quelques-uns des signes annonciateurs
de l’imminence du travail. Ne vous affolez pas, essayez plutôt de profiter de ces derniers instants
avant le grand jour !
Il existe toute une variété de « recettes miracles » pour déclencher le travail (cuisine chinoise,
lavement, rapports sexuels, thé aromatisé à la framboise…) dont l’efficacité reste encore à
démontrer.

Un massage excessif des mamelons provoque souvent des contractions. Toutefois, il vaut mieux
éviter de vous entraîner chez vous, car vous risqueriez de provoquer une hyperstimulation de
l’utérus (contractions trop fréquentes), ce qui ne serait pas sain ni pour vous, ni pour le bébé. En
outre, ce procédé n’est pas si efficace puisque les contractions s’arrêtent généralement lorsque les
mamelons ne sont plus stimulés.

Massage du périnée

Ce massage suscite un grand intérêt depuis quelques années. Il consiste, à partir de la 37e semaine,
à masser délicatement la zone du périnée (muscle situé entre le vagin et l’anus) à l’aide d’une huile
ou d’une crème en vue de la préparation à l’accouchement. L’étirement du périnée permettrait de
réduire les cas d’épisiotomie (incision du périnée, voir le chapitre 12) et de déchirures.
Le massage du périnée peut être complété par une autre préparation du périnée qui consiste à
introduire un petit ballonné en silicone que l’on gonfle progressivement. Le but est d’améliorer
l’élasticité des muscles. Il faudrait commencer 3 semaines avant l’accouchement. Cette sonde dite
EPI.NO peut se commander sur internet. Voir le site en Annexe.
Les consultations prénatales du troisième trimestre
Au troisième trimestre, trois consultations sont obligatoires (une par mois) jusqu’à l’accouchement.
Vous effectuerez les examens de routine (analyses de sang et d’urine) et le médecin contrôlera la
croissance du bébé, son rythme cardiaque, votre tension artérielle et votre poids. Vous rencontrerez
également l’anesthésiste. Cette consultation est obligatoire même si vous ne souhaitez pas de
péridurale. Ces consultations sont l’occasion pour la future maman de poser des questions sur le
travail et le déroulement de l’accouchement.
Si vous dépassez le terme de la grossesse, le médecin souhaitera pratiquer des tests de dépistage
d’une éventuelle souffrance fœtale (voir le chapitre 9) pour s’assurer du bien-être du fœtus. Entre la
40e et la 41e semaine, la fonction placentaire et le liquide amniotique diminuant, il est essentiel de
s’assurer que tout se passe bien. A partir de la 41e semaine, vous serez vue toutes les 24 ou 48
heures pour un monitoring (enregistrement du rythme cardiaque du bébé), échographie (pour la
quantité de liquide amniotique) et/ou amnioscopie (pour vérifier que le liquide ne se colore pas). À
la 42e semaine, la plupart des médecins choisissent de déclencher l’accouchement (voir le chapitre
11) pour ne pas faire courir de risques au bébé.

À propos de la conservation du cordon ombilical


Q : Dois-je demander à conserver le cordon ombilical de mon bébé ?
R : Le sang du cordon ombilical est parfois conservé car il contient des cellules souches,
susceptibles d’être utilisées pour le traitement de pathologies de sang, dont la leucémie et
certaines formes sévères d’anémie. Dans de nombreux pays, dont les États-Unis, des
banques de sang de cordon privées proposent de recueillir et de conserver contre paiement,
à la naissance d’un enfant, du sang du cordon à des fins thérapeutiques essentiellement
personnelles et finalement assez incertaines si l’on considère l’état actuel de la science.
En France, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu un avis défavorable
sur le stockage de sang prélevé à la naissance en vue d’un usage personnel, dit autologue.

La césarienne sur demande


Quelques futures maman préferent accoucher par césarienne alors qu’il n’existe aucune indication
médicale ou obstétricale à le faire. Ce choix doit être éclairé car une césarienne n’est pas sans risque
pour la mère (risques d’embolie), et pour les grossesses suivantes. En réalité, c’est souvent la peur
de l’accouchement qui reste la raison profonde de cette demande. Contrairement aux USA, en
France, la césarienne sur demande est considérée comme contraire aux bonnes pratiques médicales.

Les cours de préparation à l’accouchement


(Voir aussi la partie des dix : modes de préparation à l’accouchement.) Les cours de préparation ont
considérablement modifié la façon dont les femmes envisagent et vivent la naissance de leur enfant.
L’accouchement au XXIe siècle n’a plus grand-chose à voir avec celui des générations passées.
Autrefois, les femmes sous anesthésie se sentaient exclues du processus et le rôle du futur père se
limitait à arpenter le couloir de l’hôpital. De nos jours, la plupart des futurs parents assistent à des
séances de préparation (8 séances sont remboursées par la Sécurité sociale) pour comprendre les
phénomènes physiologiques de la naissance et pouvoir ainsi contrôler la douleur, à l’aide de
différentes techniques (respiration, relaxation et massage).
Ces séances de préparation offrent déjà l’avantage de lever un coin du voile sur le déroulement du
travail et les différentes phases de l’accouchement, et les futures mamans sont moins angoissées le
jour J. Parmi les autres avantages de ces cours :
Inclure son conjoint dans l’aventure de la grossesse. Si votre conjoint n’a pas la possibilité
de vous accompagner à chaque consultation prénatale, assister à un cours de préparation à
l’accouchement lui permettra de s’informer sur la suite des événements.
Rencontrer d’autres futurs parents. Vous pouvez vous faire des amis et même trouver de
futurs petits camarades de jeu pour votre enfant.
Visiter la maternité ou la clinique où vous avez prévu d’accoucher. La visite de la
maternité permet de se familiariser avec le lieu, ce qui est souvent rassurant. Si cette visite n’est
pas prévue, demandez à votre médecin d’en organiser une.
Obtenir des réponses aux questions qui surviennent entre deux consultations ou aux
questions qui vous viennent à l’esprit après avoir refermé la porte du cabinet du médecin.

Le choix d’une doula


La doula est une accompagnante non médicale à la naissance. Son métier consiste à
rencontrer les futures mamans qui le désirent trois ou quatre fois pendant leur grossesse,
pour les soutenir, répondre à leurs questions et dissiper leurs angoisses. Puis, le jour J, la
doula rejoint le couple dans la salle de naissance, assiste à l’accouchement et apporte un
réconfort par sa simple présence ou quelques mots apaisants. Elle n’est pas habilitée à
prendre des décisions d’ordre médical, mais son expérience professionnelle en fait une
alliée précieuse pour les femmes enceintes. Elle peut même remplacer votre conjoint à vos
côtés s’il n’est pas disponible ou s’il préfère ne pas assister à l’accouchement.
Si vous choisissez de recruter les services d’une doula (encore rares en France,
évidemment non remboursés par la sécurité sociale), établissez avec elle très clairement
son rôle, dès le début de l’entretien, afin que chacun connaisse exactement sa place. Ainsi,
votre conjoint ne se sentira pas à l’écart. Enfin, souvenez-vous que seul le médecin est
habilité à prendre les décisions médicales.

Vous n’êtes pas obligée de croire tout ce que l’on vous dira pendant les cours de préparation. Si
vous avez l’intention de demander la péridurale le jour de votre accouchement et que la sage-femme
vous met en garde contre les dangers de cette pratique, vous n’êtes pas obligée d’adhérer à son point
de vue. Il n’y a aucun avantage à jouer les martyres pendant l’accouchement. Choisissez un cours
qui vous convienne et oubliez le reste, il s’agit de votre accouchement et vous êtes la seule à savoir
ce qui est bon pour vous.

Si vous décidez de vous inscrire à des cours privés de préparation à l’accouchement, en plus des
séances prises en charge par la Sécurité sociale, vérifiez à l’avance leur réputation ou faites-vous
conseiller par la maternité ou des amies. Interrogez vos amies, elles vous diront pourquoi elles ont
préféré une méthode plutôt qu’une autre.
Nous vous indiquerons également les sites internet utiles.

Les cours de préparation à l’accouchement ne sont pas indiqués dans tous les cas. Certaines femmes
préfèrent en savoir le moins possible afin de ne pas trop s’inquiéter, ce qui est possible. La décision
appartient à chacune.

Quand faut-il s’inquiéter ?


Les dernières semaines de la grossesse, vous serez tentée de rendre plus souvent visite à votre
médecin, ce qui ne signifie pas que d’éventuelles complications ne puissent survenir entre deux
rendez-vous. Vers la fin troisième trimestre, le bébé et votre corps se préparent tous deux pour le
grand jour, ce qui peut entraîner quelques perturbations. Voici les indices qui doivent vous mettre la
puce à l’oreille.

Saignement

Si vous constatez des pertes abondantes, prévenez immédiatement le médecin. Les saignements, au
cours du troisième trimestre, peuvent être bénins ou annoncer de graves complications. Les facteurs
à l’origine des pertes de sang sont les suivants :

Accouchement prématuré.
Inflammation ou irritation du col ou rupture bénigne d’un vaisseau sanguin superficiel au
niveau du col, à la suite d’un rapport sexuel ou d’un examen gynécologique interne.
Placenta praevia (voir le chapitre 16) ou placenta inséré bas.
Décollement placentaire (voir le chapitre 16).
Le saignement est très peu abondant, brunâtre et mêlé avec de la glaire (dont l’aspect fait
penser à du tapioca). C’est peut-être le bouchon muqueux.

Présentation par le siège


On parle de présentation par le siège lorsque le bébé ne s’est pas retourné dans l’utérus et que sa
tête est restée au fond. C’est le cas dans 3 à 4 % des grossesses simples. Le risque pour une femme
enceinte que son bébé se présente par le siège diminue au fur et à mesure de l’avancement de la
grossesse : 24 % entre 18 et 22 semaines, seulement 8 % entre la 28e et la 30e semaine et à 34
semaines, le risque n’est plus que de 7 % et de 3 % entre la 38e et la 40e semaine. Si votre bébé se
présente par le siège, le médecin pourra soit vous proposer un accouchement naturel par le siège
soit pratiquer une césarienne (voir le chapitre 16) soit pratiquer une version par manœuvre externe
(retourner le bébé par manipulation du ventre).

Diminution du volume du liquide amniotique


La diminution du volume du liquide amniotique, repérable à l’échographie ou par un examen
gynécologique, est parfois associée à un retard de croissance intra-utérin (voir la partie « Troubles
de croissance du fœtus ») ou à la rupture prématurée des membranes. En général, une faible baisse
du volume du liquide amniotique n’est pas préoccupante, mais votre médecin souhaitera procéder à
une analyse plus approfondie (tests de dépistage de la souffrance fœtale et échographies) pour
s’assurer que tout se déroule sans problème. Si le terme de votre grossesse approche, le médecin
pourra décider de déclencher le travail. En revanche, si vous n’en êtes qu’à la 31e semaine, le mieux
sera de rester le plus souvent allongée. Bien évidemment, le traitement à décider sera fonction de
l’origine de ce trouble (voir le chapitre 16).

Diminution des mouvements fœtaux

Si vous ne sentez plus le bébé bouger comme à l’ordinaire, prenez rendez-vous avec votre médecin.
Il est essentiel de ressentir les mouvements fœtaux à quelques semaines de l’accouchement (voir la
partie « Rock’n roll in utero » au début de ce chapitre).

Troubles de croissance du fœtus


Lors d’une consultation prénatale, le médecin constate parfois que la hauteur utérine est supérieure
ou inférieure à la moyenne. Cette observation n’est pas préoccupante. Il suffit de pratiquer une
échographie pour contrôler la croissance réelle du bébé. Grâce à l’échographie, le médecin mesure
certains paramètres (diamètre de la tête, circonférence de l’abdomen et longueur du fémur) qui,
transposés en formule mathématique, permettent d’obtenir une estimation du poids du fœtus. Cette
estimation est représentée par une courbe sur un graphique établi en fonction de l’âge du fœtus,
exprimée en semaines, par rapport à son poids (voir figure 7.4).

Figure 7.4 : Poids


moyen d’un fœtus à
différents stades de la
grossesse.

Il suffit ensuite de comparer la courbe de poids de votre bébé par rapport aux normes fixées. Entre
10 et 90, le poids du fœtus est jugé normal. Les estimations de poids fœtal sont imprécises alors
qu’une échographie permettra de contrôler plus efficacement la croissance du fœtus, même si le
résultat n’est pas aussi fiable qu’avec un pèse-bébé ! Les estimations de poids varient de 10 à 20 %
au cours du troisième trimestre en raison des variations physiologiques. Si votre bébé n’est pas dans
la moyenne, ne vous inquiétez pas.
Si votre bébé est très gros (macrosomie), le médecin vous prescrira sans doute une autre analyse
d’urine pour détecter éventuellement un diabète gestationnel (voir le chapitre 17). Si votre bébé est
particulièrement chétif (retard de croissance intra-utérin), il faudra réaliser des tests de dépistage de
la souffrance fœtale et renouveler les échographies jusqu’au terme de votre grossesse (voir le
chapitre 16 pour les troubles liés à la croissance fœtale et leur traitement).

Perte de liquide amniotique


Les pertes diverses sont courantes pendant la grossesse. Il peut s’agir d’urine, de sécrétions
vaginales, du bouchon muqueux du col utérin ou de liquide amniotique. Il suffit d’examiner le
liquide pour en déterminer l’origine. Le bouchon muqueux est épais et glaireux alors que les pertes
vaginales sont plutôt blanchâtres et homogènes. L’urine a une odeur caractéristique et ne s’écoule
pas de manière ininterrompue. Le liquide amniotique, clair et aqueux, sort par giclées. Lorsque la
poche des eaux se rompt, le liquide jaillit parfois brusquement. D’autres fois, l’orifice percé est si
petit que le liquide s’écoule goutte-à-goutte.

Si vous avez l’impression de perdre du liquide amniotique, appelez immédiatement votre médecin.
Si vous êtes proche de la date présumée de l’accouchement et que le liquide est clair, il n’y a pas
d’urgence. Si le liquide est teinté de sang ou de couleur marron verdâtre, signalez-le à votre
médecin. Un liquide verdâtre signifie que le bébé a expulsé du méconium (les premières selles) à
l’intérieur de l’utérus. Il arrive dans de rares cas qu’une fuite de liquide amniotique indique une
souffrance fœtale. Votre médecin voudra s’assurer que le bébé se porte bien en procédant à un
dépistage de la souffrance fœtale, par monitoring.

Pré-éclampsie
La pré-éclampsie, qui se caractérise par une tension artérielle élevée, la présence de protéines dans
les urines et, parfois, un oedeme des mains, du visage et des jambes, est une pathologie spécifique
de la grossesse. Également appelée toxémie gravidique, elle est rare et ne concerne que 3 % des
grossesses (voir le chapitre 16).
La pré-éclampsie survient de façon progressive et se manifeste d’abord par une légère hausse de la
tension artérielle. Il convient alors de se reposer le plus possible, allongée sur le côté, et de consulter
régulièrement son médecin. Elle survient parfois brusquement.

Menace d’accouchement prématuré

L’accouchement prématuré survient avant la 37e semaine de grossesse. Les signes précurseurs sont
des contractions et une modification du col de l’utérus. De nombreuses femmes ont des contractions
mais pas de modifications du col, ce qui est sans danger. Toutefois, il vaut mieux être examinée et
procéder à une échographie afin de vérifier que le col est intact. En outre, on peut évaluer la
fréquence des contractions à l’aide d’un test identique à ceux du dépistage de la souffrance fœtale
(voir le chapitre 8).
Les contractions qui annoncent un accouchement prématuré sont régulières, constantes et souvent
gênantes. Elles commencent un peu comme les douleurs des règles (et se distinguent des
contractions habituelles, qui ne sont ni aussi régulières ni aussi pénibles). Le déclenchement
prématuré du travail (première phase de l’accouchement) survient parfois après des pertes
abondantes de glaire cervicale, des saignements ou une fuite de liquide amniotique. Diagnostiqué à
temps, le déclenchement prématuré du travail peut être arrêté par des médicaments, si le col est
dilaté de moins de 3 cm. Si le déclenchement du travail survient après 35 semaines de gestation,
votre médecin ne tentera pas d’enrayer les contractions sauf dans des cas exceptionnels (tels que des
diabètes mal contrôlés).

Si vous ressentez des contractions régulières, gênantes et persistantes (plus de 5 ou 6 dans l’heure)
avant la 35e ou 36e semaine, consultez le médecin. Seul un examen gynécologique permettra de
déterminer si le travail est en cours. De même, si vous pensez que la poche des eaux s’est rompue
ou si vous avez des saignements, appelez votre médecin sur-le-champ (voir le chapitre 16 pour plus
de détails sur la prise en charge du travail prématuré).

Lorsque l’enfant tarde à paraître


Cela fait 40 semaines que vous pensez que votre bébé va naître à terme. En réalité, seulement 5 %
des femmes enceintes accouchent le jour J, 80 % d’entre elles accouchent à terme, c’est-à-dire,
entre la 37e et la 42e semaine, et 10 % n’accouchent pas avant 42 semaines (on parle alors de
dépassement du terme). Autrefois, ces écarts correspondaient souvent à une mauvaise estimation de
la date présumée de l’accouchement. De nos jours, l’échographie permet de calculer à 3 jours près
la date de l’accouchement. L’échographie du 1er trimestre est la plus indiquée pour ce calcul. Celle
du 3e trimestre risquerait de donner un résultat erroné de 2 ou 3 semaines.
Les médecins conseillent de déclencher l’accouchement lorsque la grossesse se poursuit au-delà de
42 semaines, pour éviter d’éventuelles complications (voir le chapitre 10).

Les préparatifs pour la maternité


Le grand jour approche, pourquoi ne pas préparer votre valise afin de parer à toute éventualité ?
Certains préparatifs peuvent s’effectuer un peu à l’avance pour ne pas être pris au dépourvu à la
dernière minute, l’achat d’un lit de bébé pour la voiture, par exemple. Si vous vous occupez de ces
détails dès à présent, vous aurez l’esprit libre pour penser à des choses plus importantes, comme vos
irrépressibles envies d’uriner !

Faire sa valise
Bon nombre de femmes se sentent soulagées à l’idée de faire à l’avance leur valise pour la
maternité. Lorsque vos affaires sont prêtes, vous pouvez vous concentrer sur la fin de la grossesse et
guetter les signes annonciateurs du déclenchement du travail. Votre maternité vous aura fourni une
liste, mais voici quelques « petits trucs » en plus.
Pensez à mettre dans votre valise pour la maternité :

Votre carte Vitale, la carte de mutuelle, votre livret de famille.


Emportez un agenda avec tous les numéros de téléphone.
Un appareil photo ou caméscope. Pensez au chargeur et à la pellicule ou au film.
Une bonne paire de chaussettes vous sera très utile.
Des lunettes, plus pratiques que les lentilles pour l’accouchement.
Des petits gateaux pour combler la faim, vous risquez de passer un long moment sans
manger ou boire. Un brumisateur d’eau minérale.
Un accessoire de massage pour votre dos. Certaines femmes ont remarqué qu’une balle de
tennis ou une bille de massage passée sur le dos pendant l’accouchement soulageait les
douleurs.
Votre MP3 si la musique vous détend, des journeaux.
Un peu de monnaie pour le parking, les distributeurs de snacks/ boissons pour vous ou pour
le cas où votre compagnon aurait un petit creux !

Après l’accouchement, vous aurez sûrement besoin des articles suivants :

De quoi manger après l’accouchement : des fruits par exemple.


Des serviettes hygiéniques « maxi nuit ».
Des sous-vêtements en coton, solides, que vous pourrez salir sans remords, culottes jetables.
Une robe de chambre et un peignoir, 2 chemises de nuit (ouverte par le devant si vous pensez
allaiter).
Un nécessaire de toilette, des lingettes, un peu de maquillage.
Des chaussons confortables pour vos pieds enflés.
Des vêtements confortables si vous avez envie de vous habiller.
Des vêtements pour le (ou les !) nouveau-né(s) ! (la liste est souvent communiquée par la
maternité)
Un siège auto bébé adapté aux nouveaux-nés.
Prévoyez de beaux vêtements pour le papa, vous et votre bébé, quand le photographe passera
dans votre chambre.

Choix et utilisation du siège auto pour le bébé


Le siège auto est un achat essentiel mais complexe, car il existe de nombreux modèles et vous aurez
sans doute du mal à faire votre choix. Deux principaux types de sièges auto sont disponibles dans le
commerce :

Siège bébé uniquement : conçu pour les bébés de moins de 9 kg, ce siège auto est plus petit
et plus léger que les autres modèles et doit être placé face à l’arrière du véhicule (cette position
du siège auto est essentielle pour les nouveau-nés car il soutient la tête, le cou et le dos de
l’enfant en cas d’accident). Ce siège est très pratique, car il est léger et peut être utilisé comme
poussette, chaise haute pour les repas et même berceau.
Siège bébé-enfant ou transformable : ce type de siège auto est généralement plus
volumineux que les sièges auto pour bébé. Il se place face à l’arrière du véhicule pendant la
première année ou jusqu’à 9 kg. Certains modèles ont des limites de poids de 15 kg environ
pour une utilisation face à l’arrière. Vous n’achetez ainsi qu’un seul produit au lieu de
commencer par le siège bébé, puis de passer au siège enfant.

Où s’adresser pour l’achat d’un siège auto ? Préférez un modèle simple à utiliser. Faites également
attention au prix, car les sièges les plus chers ne sont pas forcément de meilleure qualité. Si vous
choisissez un siège convertible, veillez à pouvoir l’essayer dans votre voiture dans toutes les
positions avant de sortir votre porte-monnaie. Tenez également compte de sa facilité de montage
dans votre véhicule. Les paramètres pour le choix d’un bon siège auto sont les suivants :

Une ceinture de sécurité à cinq points, avec des sangles qui se règlent à l’avant
Un bon maintien de la tête et du cou
Facilité de nettoyage
Après avoir fait votre choix, entraînez-vous à monter et attacher le siège auto dans la voiture avant
d’emmener votre bébé pour sa première promenade. Dans le siège auto, le bébé doit se trouver dans
une position semi-inclinée (angle de 45 degrés environ), les sangles parfaitement ajustées autour de
son corps.

Si vous souhaitez couvrir votre bébé, attachez d’abord le harnais puis placez une couverture par-
dessus. Dans le cas inverse, si la couverture est épaisse, l’attache du harnais risque de se relâcher.
Si votre bébé est né prématurément, demandez au médecin si le transport en voiture est
envisageable. Les prématurés sont plus exposés au risque d’apnée (absence de respiration) ou de
ralentissement du risque cardiaque lorsqu’ils sont dans des sièges auto. N’hésitez pas à placer des
serviettes ou des couches de chaque côté de la tête du bébé pour qu’elle soit bien maintenue pendant
le trajet.

Et le papa dans tout ça ?


Le troisième trimestre, bientôt le grand jour
« Je n’arrive pas à dormir », « pff, je suis une vraie baleine », « mes jambes sont toutes
gonflées ». Pas de doute, vous voilà bien au 3e trimestre. Votre compagne est gênée par
son poids, elle dort moins bien, ce qui accentue encore son inconfort physique. Comme au
1er trimestre, elle a besoin de se reposer davantage. Participez activement aux tâches
quotidiennes, accompagnez-la chez son coiffeur préféré ou offrez-lui une séance de
massage. Ces attentions l’aideront à mieux accepter ses transformations physiques. Vos
relations seront aussi plus harmonieuses si vous parvenez à l’aider à se détendre et à se
sentir plus à l’aise dans son corps.
La fin du 3e trimestre approchant, vous commencez tous deux à penser sérieusement à
l’accouchement. Et les questions se bousculent : notre bébé sera-t-il normal, est-ce que je
veux vraiment assister à l’accouchement, comment ma compagne va-t-elle supporter la
douleur, et moi, est-ce que je vais supporter de la voir comme ça ? L’accouchement peut
représenter une épreuve psychologique pour les pères, que le fait de ne pas maîtriser la
situation angoisse parfois profondément.
Surgissent aussi les doutes concernant votre statut de père. Ces nouvelles responsabilités
peuvent vous inquiéter et déclencher des nouvelles interrogations. Est-ce que je pourrai
faire vivre ma famille ? Est-ce que je serai un bon père ? Est-ce que je saurai changer une
couche ? Est-ce que j’arriverai à m’occuper du bébé ? Toutes ces questions sont
parfaitement normales. Votre compagne se les pose aussi, soyez-en sûr. Alors, n’hésitez
pas à en parler avec elle, nul doute que vous saurez vous rassurer mutuellement.
Chapitre 8

Les examens prénataux

Dans ce chapitre :
Le diagnostic prénatal du premier trimestre
Les examens de routine du deuxième trimestre
Dernière ligne droite : les tests du troisième trimestre

Le test de grossesse est le premier d’une longue série d’examens, d’analyses diverses et de tests de
dépistage pratiqués tout au long de la grossesse, afin de s’assurer que vous et votre bébé êtes en
bonne santé. Si la plupart des examens que nous allons passer en revue sont prescrits à la majorité
des femmes enceintes, d’autres sont facultatifs car liés aux facteurs de risque. Il est naturel d’en
appréhender certains, comme lorsque vous étiez à l’école, mais rassurez-vous, il est vraisemblable
que vous ne rencontrerez aucun problème.

Les examens du diagnostic prénatal au premier trimestre


La trisomie 21 (syndrôme de Down), étant l’une des causes les plus fréquentes de naissance de bébé
handicapé, représente l’enjeu du dépistage au 1er trimestre.
Les premiers examens comme l’échographie et une prise de sang ont pour but de savoir s’il faut
faire une amniocentèse (prélevement du liquide amniotique dans lequel baigne le bébé) ou une
biopsie du trophoblaste (prélevement de villosités choriales du placenta). Ces derniers examens sont
pratiqués de façon plus systématique si le couple présente des antécedents personnels ou familiaux
d’anomalie chromosomique, et s’ils le souhaitent, évidemment.
Dans ce cas, un conseil génétique auprès d’un spécialiste généticien sera demandé. Cette démarche
diagnostique a été recommandée en 2007 par la Haute Autorité de Santé (HAS). Le but étant de
limiter le nombre d’amniocentèses, source de 1 % de fausses couches spontanées, anxiogènes pour
les futures mères.
Auparavant, une amniocentèse était proposée systématiquement aux femmes de 38 ans et plus.
Aujourd’hui, elles peuvent bénéficier du test précoce échographie + prise de sang. Si elles se
trouvent dans une tranche à risque, elles feront une amniocentèse.
La combinaison des 3 paramètres :
• l’âge maternel
• la mesure de la clarté nucale
• la prise de sang de la mère
permet d’évaluer un risque statistique de trisomie 21, dans 90 % des cas.

L’échographie pratiquée entre la 11e et la 13e semaine + 6 jours. A ce terme la mesure de


la nuque est augmentée chez 60 % des foetus porteurs de trisomie 21. Cet examen doit être
pratiqué par un praticien entraîné.
La prise de sang maternelle permet de doser deux hormones : la fraction libre de béta
hCG, la PAPP-A. Dans 60 % des cas de trisomie 21 : le béta hCG est augmenté, la PAPP-A est
diminuée. Si le risque est supérieur ou égal ) 1/250, on vous proposera une biopsie du
trophoblaste ou une amniocentèse.
La femme ayant deux chromosomes X, elle ne peut donner qu’un chromosome X à sa descendance,
alors que l’homme, qui dispose de X et Y, peut donner l’un ou l’autre. Comme vous l’aurez
compris, c’est l’homme qui détermine le sexe du bébé : vous saurez à qui vous en prendre si vous
n’accouchez pas de la petite fille ou du petit garçon tant attendu !
Les examens du diagnostic prénatal ont pour but de fournir une analyse chromosomique du fœtus.
Les chromosomes sont porteurs des facteurs déterminants de l’hérédité. Chaque individu est
normalement doté de 46 chromosomes, 23 de la mère et 23 du père (voir figure 8.1). Ils forment des
paires à l’intérieur du noyau cellulaire. Vingt-deux paires sont autosomes, c’est-à-dire, non
sexuelles. La 23e paire de chromosomes contient les chromosomes sexuels, XX (pour une fille) ou
XY (pour un garçon).

Figure 8.1 : Les 23


paires de chromosomes
humains.

Certaines anomalies dans le nombre ou la structure des chromosomes sont à l’origine de pathologies
chez le bébé. Le syndrome de Down, plus connu sous le nom de trisomie 21, est une maladie
génétique due à la présence d’un chromosome surnuméraire sur la 21e paire. Elle retarde
considérablement le développement physique et intellectuel de l’enfant. L’amniocentèse, le
prélèvement de villosités choriales et d’autres examens permettent de détecter de telles anomalies
car ils permettent d’élaborer un caryotype, autrement dit, une image agrandie des chromosomes
d’un individu (voir figure 8.1). Par ailleurs, si un couple présente un risque évident de transmission
de maladie génétique (Tay-Sachs ou mucoviscidose, par exemple), le médecin pourra utiliser le
caryotype fœtal pour procéder au dépistage d’autres maladies. Pour les autres couples, seuls le
nombre et la structure des chromosomes seront contrôlés.

Certaines femmes à risques refusent l’analyse chromosomique parce qu’elles craignent une fausse
couche ou qu’elles ne conçoivent pas de subir une interruption de grossesse en cas de résultat
positif.
Même si vous ne pouvez envisager une interruption de grossesse, le fait de connaître à l’avance des
malformations congénitales du fœtus vous laisse le temps de prendre vos dispositions pour
accueillir un enfant nécessitant des soins spécifiques.

Si vous avez moins de 38 ans et que vous tenez absolument à effectuer un diagnostic prénatal, c’est
votre droit. Sachez que ces examens coûtent très cher et ne seront pas pris en charge par la Sécurité
sociale si vous ne faites pas partie des catégories à risques. En revanche, le dépistage du risque
trisomique est pratiqué dans tous les cas, par simple prise de sang. Cet examen s’appelle également
triple test.
La biopsie du trophoblaste
Les villosités choriales sont les minuscules fragments de tissus en forme de bourgeons qui forment
le placenta. Issues des cellules souches, elles présentent les mêmes marqueurs chromosomiques que
le fœtus. Ce prélèvement permet de savoir si les chromosomes du fœtus sont conformes du point de
vue de leur nombre et de leur structure, de connaître le sexe du bébé et de procéder au dépistage de
risques spécifiques, s’il y a lieu.
Réalisé autour de la 12e semaine, le prélèvement de villosités choriales (biopsie du trophoblaste ou
choriocentèse) se déroule en prélevant un peu de tissu placentaire (contenant les villosités choriales)
sous anesthésie locale et à l’aide d’une aiguille creuse insérée dans l’abdomen ou d’un cathéter
souple inséré dans le col de l’utérus (voir figure 8.2), en fonction de la position du placenta, de la
forme et de l’état de l’utérus. Ces examens s’effectuent par guidage échographique, puis les
prélèvements sont analysés au microscope et les cellules mises en culture, en laboratoire.
Le prélèvement de villosités choriales entraîne un risque de fausse couche (de 1 à 2 %). Le risque
est le même pour les deux méthodes de prélèvement.
Les résultats du prélèvement sont généralement disponibles au bout de dix à quinze jours. Le seul
avantage de cet examen est qu’il fournit des résultats plus tôt dans la grossesse. Le facteur temps est
important pour les femmes qui envisagent une interruption de grossesse en cas de malformations
congénitales sévères.
Contrairement à l’amniocentèse, le prélèvement de villosités choriales ne permet pas de doser
l’alpha-fœtoprotéine ou AFP (voir la partie « Les examens de routine du deuxième trimestre »).
Toutefois, votre médecin pourra effectuer ce dosage en vous prescrivant une prise de sang entre la
15e et la 18e semaine.
En fonction du résultat du prélèvement de villosités choriales, si vous êtes Rhésus négatif, il sera
nécessaire de vous injecter un sérum anti-D pour prévenir les complications liées à ce Rhésus (voir
le chapitre 16).

Figure 8.2 : Pour le


prélèvement de villosités
choriales, le médecin
introduit un cathéter
souple dans le col de
l’utérus et prélève une
petite quantité de tissu
placentaire par guidage
échographique.

L’échographie : elle se pratique à la 12e ou 13e semaine


L’échographie est un examen qui permet au médecin de contrôler la croissance du fœtus. Une sonde
émet des ultrasons qui se réfléchissent sur le fœtus et reviennent à leur source d’émission. Les
vibrations ainsi émises sont alors transformées en images qui s’affichent sur un écran (voir les
clichés échographiques du chapitre 23).
L’échographie n’est pas douloureuse. Le médecin enduit votre abdomen d’un gel puis il déplace la
sonde sur votre ventre (voir figure 8.3). Il n’est pas nécessaire d’avoir la vessie pleine puisque le
liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus fournit l’élément liquide nécessaire à la transmission
des ondes sonores qui formeront une image claire et détaillée. La qualité des images varie en
fonction de la graisse maternelle, du tissu conjonctif et de la position du fœtus.
L’échographie est en quelque sorte un examen de routine du fœtus. Elle fournit des informations sur
les aspects suivants au premier trimestre :

Nombre de fœtus dans l’utérus


Âge gestationnel
Rythme cardiaque
Mesure de la nuque
A ce stade on peut observer la tête, la colonne vertébrale, les 4 membres.

Amniocentèse précoce
Pour procéder à une amniocentèse, le médecin insère une fine aiguille creuse à travers l’abdomen et
l’utérus pour prélever un échantillon de liquide contenu dans le sac amniotique. Les cellules
extraites du liquide sont mises en culture afin de fournir le caryotype. L’amniocentèse a lieu en
général entre la 15e et la 20e semaine, mais un examen précoce peut être réalisé au bout de 11 à 14
semaines de grossesse. Plus l’examen est pratiqué tôt, plus vite on obtient les résultats, mais le taux
d’avortement spontané est alors plus élevé que pour une amniocentèse de routine ou un prélèvement
de villosités choriales. De récentes études réalisées au Canada et en Grande-Bretagne font état d’un
nombre plus élevé de pied bot parmi les nouveau-nés dont les mères avaient subi une amniocentèse
précoce, de rupture des membranes de pertes foetales.

Les examens de routine du deuxième trimestre


Les examens de la grossesse varient selon la croissance du fœtus. Au cours du 2e trimestre, le
médecin vous prescrira une ou deux analyses de sang et vous passerez la deuxième échographie,
celle qui vous permettra de connaître le sexe de votre bébé.

Analyses de sang du deuxième trimestre


Les analyses de sang suivantes fournissent des résultats standard. Le fait de devoir passer des
examens approfondis ne signifie pas forcément qu’il y a un problème, mais plutôt que votre
médecin souhaite s’assurer que tout est en ordre.

Dosage de l’alpha-fœtoprotéine
L’alpha-fœtoprotéine est une protéine produite par le fœtus qui circule aussi dans le sang maternel.
Une simple prise de sang, effectuée entre la 15e et la 18e semaine, suffit à l’analyse du taux
d’alpha-fœtoprotéine. Le résultat doit être interprété en fonction du poids, de l’origine ethnique et
d’un éventuel diabète chez la mère. Un taux d’alpha-fœtoprotéine est jugé élevé lorsqu’il est
supérieur à 2,0 ou 2,5 multiples de la médiane, pour une grossesse simple, et supérieur à 4,0 ou 4,5
multiples de la médiane, pour des jumeaux. Les mesures correspondant aux triplés et quadruplés
n’ont pas encore fait l’objet d’études suffisamment approfondies.
Un taux d’alpha-foetoprotéine élevé peut être simplement lié à:
• Une erreur de datation du terme de la grossesse
• La présence de jumeaux
• Contamination du sang maternel par du liquide amniotique (par exemple à cause d’un
saignement de début de grossesse.
Mais dans de rares cas, un taux élevé d’alpha-foetoprotéine révelera :

Des anomalies du tube neural (spina bifida amencéphalie) (voir l’encadré anomalies de
fermetures du tube neural)
Un défaut de la paroi abdominale (omphalocèle ou protubérance des anses digestives)
Plus rares : maladie des reins du foetus, pré éclampsie, oedeme foetal, mort foetale.

Le dosage du taux d’alpha-fœtoprotéine n’est qu’un test de dépistage. La plupart des femmes dont
le taux d’alpha-fœtoprotéine est élevé mettent au monde des bébés en pleine santé. Dans seulement
5 % des cas de résultat positif, le fœtus présente véritablement une anomalie du tube neural. Par
ailleurs, ce test de dépistage n’est pas totalement fiable et ne permet donc pas d’identifier tous les
fœtus atteints de malformations. Afin de réduire le risque d’un résultat faussement positif (c’est-à-
dire un résultat positif d’anomalie alors que le fœtus est normal), on procède à un nouvel examen
(notamment si le premier dosage n’est pas très élevé ou inférieur à 3,0 multiples de médiane). Si le
résultat est à nouveau positif ou supérieur à 3,0 multiples de médiane, il faudra procéder à une
exploration plus approfondie sous échographie en vue de repérer les éventuelles malformations du
fœtus.
Si vos résultats font état d’un taux d’alpha-fœtoprotéine élevé dans les deux cas, le médecin pourra
envisager une amniocentèse afin de connaître le taux d’alpha-fœtoprotéine du liquide amniotique
(voir la partie « Qu’est-ce que l’amniocentèse ? » plus loin dans ce chapitre). L’amniocentèse
permet également de détecter une substance appelée acétylcholinestérase, lorsque le fœtus présente
une anomalie du tube neural (voir l’encadré « Anomalies de la fermeture du tube neural » plus loin
dans ce chapitre). Dans la plupart des cas, le résultat est négatif et la grossesse se poursuit
normalement. Selon certaines études, les femmes dont le dosage d’AFP est anormal et le résultat de
l’amniocentèse négatif risquent davantage d’accoucher prématurément, de mettre au monde des
bébés de faible poids ou de souffrir d’hypertension. Si vous correspondez à ce schéma, votre
médecin souhaitera réaliser une exploration plus poussée, comme une échographie ou un dépistage
de la souffrance fœtale (voir la partie « Évaluation du bien-être du bébé » plus loin dans ce
chapitre). Les protocoles spécifiques de surveillance fœtale varient d’un médecin à l’autre.

Double, triple et maintenant quadruple test de dépistage de la trisomie 21


L’analyse sanguine utilisée pour le dosage du taux d’alpha-fœtoprotéine peut servir aussi à détecter
la trisomie 21, la maladie chromosomique la plus fréquente chez les nouveau-nés. Dans ce cas le
dosage d’alpha-foetoprotéine sera diminué par rapport aux normes habituelles. Cet examen permet
également d’identifier les femmes qui risquent de transmettre d’autres malformations congénitales à
leurs enfants, comme la trisomie 18 ou la trisomie 13 (chromosome surnuméraire sur la 18e ou la
13e paire).
Le médecin effectue cette analyse en mesurant deux, trois ou quatre substances dans le sang :

Alpha-fœtoprotéine
hCG
Œstriol (un type d’œstrogène)
Inhibiline A

Anomalies de la fermeture du tube neural (AFTN)


Le système nerveux central du bébé se construit à partir des cellules de la plaque neurale
qui vont s’enrouler sur elles-mêmes pour former un tube au fur et à mesure de la grossesse.
Le haut du tube, qui se ferme au 23e jour de la conception environ, formera le cerveau.
L’extrémité basse du tube, qui se ferme autour du 28e jour de conception, constituera la
base de la colonne vertébrale. Si l’une ou l’autre de ces extrémités ne se ferme pas (pour
des raisons encore inconnues), on parle d’anomalie de fermeture du tube neural. Les
formes les plus courantes d’AFTN sont le spina-bifida (lésion de la colonne),
l’anencéphalie (absence totale ou partielle de cerveau) et l’encéphalocèle (lésion du crâne).
Les symptômes les plus courants chez les nouveau-nés sont la paralysie, l’excès de liquide
dans le cerveau ou un important retard mental. Les nouveau-nés atteints d’anencéphalie ne
sont pas viables.
Tout cela est bien effrayant mais les AFTN restent heureusement rares. Nous les évoquons
ici car des examens de dépistage sont pratiqués dans la plupart des pays et parce qu’il
existe des moyens de prévenir le risque d’AFTN, en prenant de l’acide folique avant la
conception (voir le chapitre 1) par exemple, ou en contrôlant le taux de glucose dans le
sang des femmes diabétiques.
En France, les AFTN concernent environ 1 naissance sur 1 000, au Royaume-Uni, elles
touchent 4 à 8 bébés sur 1 000. Elles sont nettement inférieures au Japon (environ 1 cas sur
2 000 naissances). Les raisons de ces variations entre pays demeurent inconnues mais
relèveraient de multiples critères (environnementaux, génétiques, etc.). Si des cas d’AFTN
existent dans votre famille ou dans celle de votre partenaire, faites-le savoir à votre
médecin, car le risque sera légèrement plus élevé. Vous pourrez alors décider de la
méthode de dépistage à envisager (échographie ou amniocentèse). Par ailleurs, si vous
avez déjà fait une grossesse pour laquelle une AFTN avait été décelée, vous devrez
augmenter votre prise d’acide folique au début de la grossesse à 4 mg par jour.

Le médecin étudie ces résultats pour évaluer le risque trisomique. Chez les femmes de moins de 35
ans, la trisomie 21 est dépistée dans environ 60 % des cas réels (autrement dit, si 100 femmes qui
attendent un enfant trisomique 21 se soumettent au test, cette anomalie sera détectée pour environ
60 d’entre elles). À l’aide du quadruple test (quatre marqueurs), le taux de dépistage atteint 75 à 80
%. Ce test n’est qu’un dépistage : même si le résultat s’avère positif, le fœtus est en bonne santé
dans la majorité des cas. Si votre test est positif, votre médecin envisagera avec vous l’éventualité
d’une amniocentèse pour contrôler les chromosomes du bébé.

Contrairement au dépistage des AFTN (dosage élevé d’alpha-fœtoprotéine) qui est pratiqué
plusieurs fois pendant la grossesse, le triple (ou double) test de dépistage du risque trisomique ne
peut être refait, car son résultat serait encore moins fiable.

Test de tolérance au glucose : ou test de O’Sullivan.


Le test de tolérance au glucose sert à détecter un éventuel diabète gestationnel (voir le chapitre 17).
Vous devrez tout d’abord boire une solution d’eau avec 50 g de glucose au goût désagréable. Une
heure plus tard, on vous fera une prise de sang pour analyser votre taux de glucose. Un taux élevé
indique un risque de diabète gestationnel (>1,30 g/l).
Ce test est généralement prescrit entre la 24e et 28e semaine. Environ 25 % des obstétriciens
prescrivent uniquement ce test aux femmes qui présentent un risque de diabète gestationnel. Les
facteurs de risque, décrits ci-dessous, sont nombreux. Près de 50 % des femmes enceintes
connaissent l’une ou l’autre des situations suivantes :

Âge maternel supérieur à 25 ans


Naissance précédente d’un gros bébé
Antécédent de mort fœtale
Antécédent de diabète gestationnel
Forte hérédité
Obésité

Si le test de tolérance au glucose fournit un résultat anormal, cela ne signifie pas nécessairement
que vous développez un diabète gestationnel (ce n’est qu’un test de dépistage !). Le médecin
procédera à une exploration plus poussée pour confirmer son diagnostic. Cet examen s’appelle
l’hyperglycémie provoquée orale (HGPO). Pour ce nouvel examen, vous devrez être à jeun pour la
première prise de sang, puis on vous fera boire une solution sucrée avant de vous refaire une prise
de sang par heure pendant trois heures. Certains médecins conseillent à leurs patientes de manger
des pâtes ou du riz trois jours avant le test pour préparer le corps.
Un test est dit positif (anormal) si deux des quatre résultats le sont. Si le diagnostic de diabète
gestationnel est confirmé, le médecin vous prescrira un régime alimentaire adapté, on vous
conseillera de voir une diététicienne. Il vous demandera de surveiller votre glycémie à jeun et après
à domicile avec un carnet d’auto-surveillance jusqu’à la fin de la grossesse. Si votre taux de glucose
reste élevé malgré le régime, il existe des traitements à l’insuline ou des comprimés oraux pour le
ramener à un seuil acceptable (voir le chapitre 17).

Numération formule sanguine (NFS)


La numération formule sanguine est souvent pratiquée en même temps que le test de tolérance au
glucose afin de dépister une anémie (manque de fer) ou d’autres problèmes moins courants.
Fréquente pendant la grossesse, l’anémie nécessite une supplémentation en fer.

L’échographie : voyage aux pays des ultrasons


L’échographie est un examen qui permet au médecin de contrôler la croissance du fœtus. Une sonde
émet des ultrasons qui se réfléchissent sur le fœtus et reviennent à leur source d’émission. Les
vibrations ainsi émises sont alors transformées en images qui s’affichent sur un écran (voir les
clichés échographiques du chapitre 21).
L’échographie n’est pas douloureuse. Le médecin enduit votre abdomen d’un gel puis il déplace la
sonde sur votre ventre (voir figure 8.3). Il n’est pas nécessaire d’avoir la vessie pleine puisque le
liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus fournit l’élément liquide nécessaire à la transmission
des ondes sonores qui formeront une image claire et détaillée. La qualité des images varie en
fonction de la graisse maternelle, du tissu conjonctif et de la position du fœtus.
L’échographie est en quelque sorte un examen de routine du fœtus. Elle fournit des informations sur
les aspects suivants :

Au premier trimestre :

Nombre de fœtus dans l’utérus


Âge gestationnel
Rythme cardiaque
Mesure de la nuque
A ce stade on peut observer la tête, la colonne vertébrale, les 4 membres.

L’échographie du 2e trimestre

Figure 8.3 :
Échographie du
deuxième trimestre.

Cette échographie est particulièrement importante puisqu’elle sera l’occasion de faire l’étude
morphologique du bébé. On vous demandera de ne pas mettre de crème sur le ventre dans les 3
jours qui précedent l’examen.
Seront vérifiés :

Quantité de liquide amniotique


Emplacement du placenta
Morphologie du fœtus, avec détection d’éventuelles anomalies congénitales
Différentes mesures du foetus
Sexe du bébé
Position, mouvements actifs, mouvements respiratoires.

Un médecin (obstétricien, néonatologue ou radiologue) ou une sage femme sont habilités à procéder
à une échographie. En général, le praticien mesure d’abord le fœtus, puis il étudie sa morphologie.
La durée et la précision de l’examen varient selon les cas. Une échographie approfondie permet de
visualiser :

Bras et jambes
Vessie
Cerveau et crâne
Visage
Parties génitales
Cœur, thorax et diaphragme
Reins
Colonne vertébrale
Estomac, cavité et parois abdominales

Outre les trois échographies obligatoires en France (une par trimestre), votre médecin pourra vous
prescrire un examen supplémentaire si vous appartenez à une catégorie à risques. C’est le cas, par
exemple, des situations suivantes :

Grossesse multiple (jumeaux ou plus)


Le fœtus semble trop petit ou trop gros pour son âge
Contrôle de la quantité de liquide amniotique en cas de doute
Risque d’accouchement prématuré ou de béance du col utérin (voir le chapitre 16)
Vous souffrez de diabète ou d’hypertension (voir le chapitre 17)
Vous avez des saignements
Pour établir le profil biophysique du fœtus : analyse de ses mouvements actifs, de ses
exercices de respiration, du volume du liquide amniotique et du tonus fœtal (capacité à
contracter ses muscles)

Question fréquemment posée


Q : L’échographie est-elle sans danger ?
R : Cette technologie est utilisée systématiquement depuis maintenant plus de trente ans
sans qu’aucun risque n’ait été décelé pour le fœtus ou la mère. Par ailleurs, les
renseignements fournis par l’échographie sont précieux. Certaines pathologies (telles que
l’obstruction du canal d’évacuation des urines) peuvent être traitées pendant la grossesse et
d’autres (comme une malformation cardiaque congénitale) sont diagnostiquées à temps et
permettent de se préparer correctement à l’accouchement. La détection de problèmes de
croissance fœtale ou de volume du liquide amniotique permet à votre médecin de suivre au
mieux votre grossesse.

Depuis quelques années, les médecins se servent de l’échographie pour analyser de plus près le col
de l’utérus des femmes qui présentent un risque d’accouchement prématuré ou de béance du col.
Seule l’échographie vaginale permet de mesurer la longueur du col et d’examiner la partie
inférieure de l’utérus.

Qu’est-ce que l’amniocentèse ?


L’amniocentèse consiste à insérer une fine aiguille creuse à l’intérieur du sac amniotique pour
prélever un échantillon du liquide à l’aide d’une seringue placée au bout de l’aiguille (voir figure
8.4). Le liquide amniotique est ensuite analysé de plusieurs manières. L’amniocentèse génétique
(analyse chromosomique du fœtus) est prescrite entre la 15e et la 20e semaine. Mais il existe
d’autres raisons de prescrire une amniocentèse, comme le contrôle de la maturation des poumons du
fœtus, réalisé en fin de grossesse.
Figure 8.4 :
Amniocentèse.

Pendant l’amniocentèse, vous êtes allongée sur le dos et l’on enduit votre abdomen d’une solution
iodée. Lorsque l’image du fœtus s’affiche à l’échographie et que le sac amniotique est visible à
l’écran, le médecin ou l’échographiste insère une fine aiguille à travers la paroi abdominale et
utérine pour atteindre l’intérieur du sac amniotique. Après avoir prélevé une quantité suffisante de
liquide amniotique (environ 15 à 20 cm3 ou 1 à 2 cuillerées à soupe), il retire l’aiguille.
On croit souvent à tort que l’aiguille est insérée dans le nombril. Le point d’insertion dépend en fait
de la position du fœtus, du placenta et du sac amniotique dans l’utérus. Vous savez peut-être que
l’on utilise une aiguille extrêmement longue afin de pouvoir atteindre le sac amniotique. Rassurez-
vous, elle n’est pas plus douloureuse pour autant. La douleur provoquée par une aiguille est
fonction de sa grosseur, or celle que l’on utilise pour une amniocentèse est très fine.
L’examen en lui-même ne prend pas plus d’une à deux minutes, mais il peut sembler une éternité si
vous êtes nerveuse. Il n’est pas très agréable, mais pas vraiment douloureux. La plupart du temps,
vous ressentez une petite contraction au moment où l’aiguille est insérée dans l’utérus, puis une
sorte de tiraillement pendant le prélèvement. Sans être totalement indolore, l’amniocentèse est
nettement moins impressionnante qu’elle ne le paraît. Vous devrez ensuite vous reposer et éviter les
activités intenses et les rapports sexuels pendant un ou deux jours.
L’amniocentèse génétique permet d’abord de confirmer la présence des 23 paires de chromosomes
et leur bonne configuration. Après quoi, le liquide est envoyé pour analyse en laboratoire. Des
cellules seront prélevées puis mises en culture avant de fournir des résultats exploitables, au bout
d’une à deux semaines.

Si le résultat des analyses sanguines du diagnostic prénatal indique que vous êtes Rhésus négatif, il
faudra vous injecter un sérum anti-D pour prévenir les complications liées à ce Rhésus (voir le
chapitre 16).

Risques et effets secondaires de l’amniocentèse


L’amniocentèse entraîne peu de complications, mais sachez qu’il existe un faible risque de :

Contractions : certaines femmes ressentent des contractions pendant plusieurs heures après
une amniocentèse. Le repos est le meilleur des traitements. Certains médecins conseillent de
boire un petit verre de vin pour se détendre plus facilement.
Pertes de sang : elles peuvent durer un ou deux jours.

Fuite de liquide amniotique : une fuite d’une à deux cuillerées à café de liquide survient
dans 1 à 2 % des cas et, en général, la membrane se referme au bout de 48 heures. Si les pertes
de liquide amniotique sont très abondantes ou ininterrompues, il faut prévenir le médecin.
Blessure du fœtus : cette situation est extrêmement rare, heureusement, grâce à
l’échoguidage.
Fausse couche : l’amniocentèse est un examen invasif, ce qui signifie qu’il accroît le risque
de fausse couche (d’environ 0,5 %, le risque moyen de fausse couche passe donc de 0,5 à 1 %).
Le choix de recourir ou non à l’amniocentèse est délicat, car les risques doivent être mesurés au cas
par cas. Par exemple, une femme de 40 ans ayant eu des difficultés de conception préférera ne pas
subir cet examen plutôt que d’accroître le risque de fausse couche, même si le risque d’une
anomalie chromosomique est plus important dans sa situation. En revanche, une femme de 32 ans
exerçant une profession médicale (et confrontée quotidiennement à la maladie), comme Joanne lors
de sa première grossesse par exemple, choisira sans doute d’avoir une amniocentèse même si le
risque d’attendre un enfant atteint d’une anomalie chromosomique est relativement faible, plus
faible en tout cas que le risque de fausse couche lié à l’examen. Le désir d’être rassurée peut ainsi
parfois l’emporter sur le risque médical.

Une amniocentèse pratiquée après 20 semaines ne présente pas le même risque de fausse couche
mais un faible risque d’infection, de rupture des membranes (poche des eaux) ou de déclenchement
du travail.

Intérêt de l’amniocentèse
Une amniocentèse est conseillée dans les cas suivants :

À partir de 38 ans. L’âge limite varie en fonction des pays et de la grossesse (simple ou
multiple). Dans le cas d’une grossesse gémellaire, le médecin pourra décider de pratiquer une
amniocentèse plus tôt.
Dosage d’alpha-fœtoprotéine élevé (voir la partie « Dosage de l’alphafœtoprotéine » au début
de ce chapitre), ou trop bas.
Résultat anormal du dépistage de la trisomie 21 si le risque est supérieur à 1/250.
Faible croissance du fœtus ou signes d’anomalies morphologiques décelés à l’échographie.
Un premier enfant est atteint de malformation congénitale ou des anomalies génétiques
avaient été détectées lors d’une grossesse précédente.
L’un des parents est porteur d’un gêne muté.
À la demande des futurs parents qui veulent s’assurer que le fœtus ne souffre d’aucune
anomalie génétique.

Par ailleurs, l’amniocentèse sera envisagée dans les situations suivantes :

Travail prématuré : une infection du liquide amniotique peut déclencher prématurément


l’accouchement. Le médecin devra prélever un échantillon de liquide et l’analyser pour
identifier une éventuelle infection. Si le résultat est positif, vous devrez accoucher le plus
rapidement possible afin de réduire les risques de complications.
Autres infections : certaines patientes ne sont pas immunisées contre la toxoplasmose, le
cytomégalovirus ou le parvovirus B19 (voir le chapitre 17). Une analyse du liquide amniotique
est parfois réalisée pour confirmer ce diagnostic chez les patientes à risques.
Incompatibilité sanguine : le liquide amniotique d’un fœtus dont la mère est Rhésus négatif
est analysé pour vérifier que les globules rouges du fœtus ne sont pas détruits (voir le chapitre
16).
Maturation pulmonaire : si votre accouchement doit être déclenché, le médecin voudra
s’assurer que les poumons du fœtus sont assez développés pour fonctionner à l’extérieur. Des
analyses du liquide amniotique permettent d’évaluer la maturation des poumons.

Autres examens
Les examens abordés dans cette partie ne sont pas prescrits à toutes les femmes enceintes, loin de
là. La majorité d’entre eux sont des interventions rarissimes, pratiquées dans des centres spécialisés
en néonatalogie. Ils vous paraîtront effrayants mais nous les incluons ici à titre d’information.

Les échographies en 3D et 4D
Certains centres échographiques de néonatalogie disposent d’appareils spéciaux, capables
d’afficher des images du fœtus en trois dimensions, appelés échographie 3D.
L’échographie en 4D suit le même principe mais elle fournit en outre une animation du
fœtus en mouvement. Ces appareils ultra modernes ne sont pas disponibles dans toutes les
maternités et aucune étude n’indique qu’ils offrent de meilleurs résultats que l’échographie
traditionnelle. Ils permettent toutefois sans doute de mieux visualiser certains aspects du
fœtus, tels que son visage, ses mains et ses pieds. Le lien qui se crée entre la mère et
l’enfant est plus fort avec une image en 3D. Ne soyez pas déçue si vous ne pouvez pas
bénéficier de cette technologie dernier cri, le modèle en chair et en os ne saurait tarder !

Prélèvement de sang fœtal


Également appelé cordocentèse, cet examen consiste à prélever un peu de sang au niveau du cordon
ombilical. Les indications sont : obtenir l’analyse rapide des chromosomes foetaux (quand un gros
retard de croissance ou des malformations ont été notées à l’échographie), préciser une infection
virale, ou des anomalies du sang du foetus en cas d’incompatibilité rhésus. Un spécialiste en
néonatologie effectue la cordocentèse sous échographie. Cette procédure est semblable à celle d’une
amniocentèse sauf que l’aiguille est insérée directement dans le cordon ombilical. Les risques
d’infection, de rupture des membranes ou de fausse couche sont de l’ordre de 1 à 2 %.
Par cette technique, certains fœtus atteints d’anémie, peuvent être traitée in utero, par transfusion
sanguine directement dans le cordon ombilical. Dans l’avenir on pourra administrer des
médicaments au foetus par cette voie.

Échocardiogramme
Un échocardiogramme est une échographie centrée sur l’activité cardiaque du fœtus. Les
néonatologues, les cardiologues spécialisés en pédiatrie et les radiologues sont habilités à réaliser
cet examen. Il est pratiqué en cas de diabète gestationnel, de risque de malformation cardiaque
congénitale avéré ou si une anomalie cardiaque a été décelée lors de l’échographie de routine. Le
médecin vous prescrira un échocardiogramme s’il repère une quelconque anomalie structurelle à
l’échographie car les malformations cardiaques sont souvent associées à d’autres anomalies
congénitales.

Examens Doppler
L’échographie sert aussi à réaliser des examens Doppler. Le Doppler évalue la quantité du débit
sanguin dans les vaisseaux de la mère et du « foetus de l’artère utérine » chez la mère, aux artères
du foetus : ombilicale, cérébrale, cardiaque. Aujourd’hui beaucoup d’échographistes l’utilisent de
façon systématique pour dépister d’éventuels problèmes vasculaires. Un Doppler permet, en outre,
d’évaluer le bien-être des fœtus présentant un retard de croissance intra-utérin (voir le chapitre 16),
ou en cas d’hypertension de la mère.

Les examens du troisième trimestre


Votre grossesse touche à sa fin et votre médecin souhaite désormais réaliser quelques examens pour
s’assurer que votre bébé est en parfaite santé. Certaines analyses, comme la recherche de
streptocoque du groupe B, servent à détecter d’éventuelles complications, alors que d’autres, tels
que le dépistage de la souffrance fœtale ou le profil biophysique, sont pratiqués pour évaluer le
bien-être du bébé (ou score de Manning). L’anesthésiste vous prescrira un bilan sanguin comportant
la numérotation des plaquettes et un test de coagulation.

Recherche de streptocoques du groupe B


Le seul examen de routine que vous subirez peut-être lors de la dernière consultation prénatale est
un prélèvement vaginal destiné à déceler la présence de streptocoques du groupe B, une bactérie
fréquemment présente dans le vagin et l’anus. La question de l’intérêt réel de cette analyse divise la
communauté scientifique. Certains obstétriciens la prescrivent à la 36e semaine, d’autres non.
Environ 15 à 20 % des femmes sont porteuses de ce germe. Si le test s’avère positif à 36 semaines,
vous prendrez des antibiotiques pendant l’accouchement pour réduire les risques de transmission de
la bactérie au bébé. Il est inutile de traiter plus tôt car la bactérie pourrait de toute façon réapparaître
au moment de l’accouchement. Les résultats de cette analyse ne pouvant pas être obtenus
immédiatement, il n’est pas possible de dépister le streptocoque du groupe B juste au moment de
l’accouchement.

Évaluation de la maturation pulmonaire


Si vous devez subir une deuxième césarienne (vous avez déjà accouché par césarienne pour une
précédente naissance) ou que votre accouchement doit être déclenché avant la 39e semaine, le
médecin souhaitera peut être pratiquer une amniocentèse pour évaluer la maturation des poumons
du fœtus.

Pour évaluer la maturation pulmonaire du fœtus, on mesure généralement le rapport


lécithine/sphingomyéline (deux substances présentes dans le liquide amniotique). S’il est supérieur
ou égal à 2,0 et/ou que le médecin détecte la présence de phosphatidyl-glycérol (une substance
produite par les cellules pulmonaires matures du fœtus présente dans le liquide amniotique), cela
signifie que les poumons du bébé sont prêts à fonctionner.

Évaluation du bien-être du bébé


À certains moments de la grossesse, le médecin vous prescrira des examens visant à détecter tout
signe de souffrance fœtale. Ces tests ont lieu entre 24 et 26 semaines environ en cas de doute ou au
bout de 41 semaines, si le bébé n’est pas encore né. Nous présentons ici ces différents tests.

Dépistage de la souffrance fœtale : enregistrement du rythme cardiaque foetal


Cet examen consiste à enregistrer le rythme cardiaque du fœtus, à observer ses mouvements, et
l’activité utérine en général à l’aide d’un appareil spécifique. Il enregistre vos contractions utérines
et le rythme cardiaque du bébé et les retranscrit ensuite sur papier. C’est un appareil semblable à
celui utilisé pendant l’accouchement pour contrôler le rythme cardiaque du fœtus et la fréquence
des contractions. Vous devrez également appuyer sur un bouton à chaque fois que vous percevrez
un mouvement à l’intérieur de l’utérus. L’examen dure 20 à 40 minutes. Le médecin analyse ensuite
le graphique pour repérer les accélérations du rythme cardiaque du fœtus. Si elles sont fréquentes,
l’examen est dit réactif, ce qui signifie que le fœtus est en bonne santé et qu’il peut patienter encore
une petite semaine (99 % des cas). Si les accélérations ne semblent pas normales (test non réactif),
inutile de vous inquiéter. Dans 80 % des cas, le fœtus est en bonne santé, mais un examen
complémentaire est souvent effectué par sécurité.
Ce test (renouvelé une ou deux fois par semaine) est pratiqué dans les cas suivants :

Le terme de la grossesse a été dépassé.


Le bébé ne grossit pas normalement.
Le volume de liquide amniotique a diminué.
Votre tension artérielle est élevée.
Vous êtes diabétique.

Mesure des contractions utérines


La mesure des contractions utérines est un examen assez similaire au dépistage du risque de
souffrance fœtale. Un capteur posé sur le ventre de la mère enregistre le durcissement de l’utérus :
intensité, durée et fréquence des contractions utérines. Les contractions surviennent parfois d’elles-
mêmes, après administration de faibles doses d’ocytocine ou une stimulation des mamelons.
N’essayez pas de stimuler vos mamelons chez vous pour faire venir les contractions. Attendez
plutôt que le médecin soit présent pour contrôler que tout se passe bien.
Trois bonnes contractions en l’espace de 10 minutes suffisent à interpréter le résultat. Si le rythme
cardiaque du fœtus ne diminue pas après les contractions, le test est jugé négatif et le bébé peut
passer encore une semaine dans l’utérus. Si le test est positif (les battements de cœur diminuent) ou
peu probant, le médecin procédera à un examen plus approfondi. Chaque cas étant particulier, la
décision ne sera pas la même dans toutes les situations. Cet examen est prescrit si les résultats du
dépistage de souffrance fœtale ne sont pas concluants ou si le médecin souhaite approfondir
l’évaluation du bien-être du bébé.
Ce test ne doit pas être pratiqué en cas de placenta praevia (voir le chapitre 16) ou de risque
d’accouchement prématuré.

Profil biophysique ou score de Manning


Le profil biophysique peut être établi grâce à l’échographie à la place ou en complément du
dépistage de la souffrance fœtale, selon le choix du médecin. Le profil biophysique consiste à
examiner les paramètres suivants :

Mouvements actifs du fœtus, observés par échographie


Tonus général, observé par échographie
Mouvements respiratoires (la poitrine se soulève et s’abaisse, imitant la respiration), observés
par échographie
Quantité de liquide amniotique, observée par échographie
Enregistrement du rythme cardiaque du foetus (voir la partie « Évaluation du bien-être du
bébé » plus haut)

Le bébé reçoit 2 points pour chaque paramètre normal. Un résultat parfait équivaut à une note de 10
sur 10. Les fœtus qui obtiennent une note supérieure ou égale à 8 sur 10 sont considérés en bonne
santé. Une note de 6 sur 10 reste correcte, mais nécessite une surveillance accrue. En dessous de 6,
il est préférable de procéder à des examens complémentaires : dopplers ombilical et cérébral. À
noter que le doppler doit être pratiqué par un opérateur expérimenté et spécialisé en doppler pulsé et
doppler couleur.

Stimulation vibro-acoustique
Dans le cadre du dépistage de la souffrance fœtale, le médecin pourra réaliser une stimulation vibro-
acoustique afin d’observer la réaction du fœtus aux sons et aux vibrations. Il fait vibrer le ventre de
la mère à l’aide d’un appareil spécifique. Normalement, le rythme cardiaque du fœtus s’accélère
lorsque le fœtus est stimulé de cette manière. La stimulation vibro-acoustique est habituellement
pratiquée lorsque le dépistage de la souffrance fœtale n’est pas réactif au bout de 20 à 30 minutes.
Chapitre 9

Votre grossesse semaine après semaine

Dans ce chapitre :
Savoir à quoi vous devez vous attendre au fil de votre grossesse
Programmer les rendez-vous médicaux et les analyses de routine
Vous préparer à la naissance de votre bébé

En réponse aux demandes des femmes, nous avons ajouté dans la nouvelle édition de La grossesse
pour les Nuls un chapitre leur permettant de nouvelle suivre l’évolution de leur grossesse semaine
après semaine. Comme nous le répétons souvent dans cet ouvrage, nous partons du principe qu’une
grossesse dure généralement 40 à 41 semaines, ce qui peut parfois induire en erreur. La grossesse
débute dès la conception, soit dans le cas d’un cycle normal de 28 jours, deux semaines après le
début des dernières règles et ne dure donc que 38 semaines. Cependant, les obstétriciens parlent de
40 semaines parce que la plupart des femmes ne connaissent pas la date exacte de la conception
mais se souviennent du début de leurs dernières règles.
Un certain nombre d’indications que nous mentionnons à une période précise de la grossesse
gardent leur importance tout au long de celle-ci. Par exemple, ce n’est pas parce que nous
conseillons de faire une échographie à la 22e semaine que vous ne pouvez pas en faire à n’importe
quel autre moment de la grossesse. Notez toujours exactement à quelle semaine de votre grossesse
vous êtes et cochez chaque paragraphe après l’avoir réalisé.
Certains éléments mentionnés dans ce chapitre sont facultatifs et ne sont peut-être pas
indispensables. Nous les citons dans le souci de traiter complètement un sujet et de vous fournir des
informations qui vous guideront dans votre discussion avec votre gynécologue. Par ailleurs, nous
indiquons de manière approximative la(les) semaine(s) durant laquelle(lesquelles) surviennent des
changements dans votre grossesse et où doivent être effectuées des analyses prénatales. Ne soyez
pas trop inquiète si, au cours de votre grossesse, la date ne correspond pas à la semaine près.

Semaines 0 à 4
Vous pensez être enceinte ? L’impatience vous gagne et il vous tarde de savoir si vous l’êtes
vraiment. Les quatre premières semaines sont très importantes car c’est pendant cette période que la
grossesse s’installe par le processus de nidation.
Au cours de ces premières semaines,

Notez le début de vos dernières règles. Votre gynécologue pourra ainsi calculer votre terme
prévu (40 semaines à partir du début de vos dernières règles ou 41 semaines pour la sécurité
sociale). Si vos cycles sont irréguliers, pensez à le lui signaler.
Soyez attentive à la période d’ovulation. Certaines femmes savent reconnaître à quel moment
l’ovulation a lieu car elles ressentent ce que l’on appelle un Mittelschmerz (mot allemand
signifiant « douleur abdominale », légère douleur que l’on peut ressentir quand l’ovule est
expulsé de l’ovaire, généralement 14 jours après le début des règles). D’autres le savent en
observant un changement dans la texture du mucus cervical ou en notant un résultat positif du
kit de détection d’ovulation (voir chapitre 1).
L’ovule est parfois fécondé dans la trompe de Fallope. Au tout début, l’embryon n’est
constitué que d’une seule cellule. Pendant la première semaine, celle-ci se divise à plusieurs
reprises tout en descendant la trompe de Fallope en direction de la cavité utérine.
Faites votre premier test de grossesse. Il permet de détecter la présence d’une hormone
appelée la gonadotrophine chorionique humaine (hCG pour human chorionic gonadotropin) qui
est produite par le sac gestationnel lorsqu’il s’implante dans la paroi de l’utérus, habituellement
cinq à sept jours après la conception. Au moment où vous remarquerez le retard de vos règles,
soit 10 à 15 jours après la conception, le test de grossesse sera très probablement positif.
Commencez dès maintenant à prendre quotidiennement un cocktail de vitamines. Vérifiez
qu’il contienne au moins 0,4 mg d’acide folique, indispensable à la bonne santé de votre bébé.
Ne soyez pas inquiète si vous observez de légers saignements au moment où vous devriez
avoir vos règles : ils sont dus à l’embryon qui s’installe dans la muqueuse utérine (saignements
d’implantation).

À la fin de la 4e semaine, votre bébé mesure 4 millimètres.

Semaines 5 à 8
La grossesse est désormais bien installée. Vous en ressentez les signes caractéristiques tels que les
nausées et la fatigue. C’est le moment privilégié pour changer certains aspects de votre mode de vie
si vous ne l’avez pas déjà fait (par exemple, arrêter de fumer ou adapter un traitement
médicamenteux à votre état).
Pendant cette période,

Prenez rendez-vous avec votre gynécologue pour votre première visite prénatale. La plupart
des praticiens souhaitent voir leurs patientes avant la 8e semaine, voire la 10e.
Prévoyez avec votre médecin une échographie ou faites pratiquer un doppler pour écouter les
pulsations cardiaques de l’embryon et s’assurer du bon déroulement de la grossesse. Pendant
cette période, une échographie permet d’établir avec une très grande précision le terme prévu et
de déterminer si vous attendez un ou deux bébés, voire plus !
Au cours de ces huit semaines, la plupart des organes commencent à se former. Le premier à
fonctionner est le cœur qui bat à seulement cinq semaines bien que l’échographie ne permette
pas de détecter ses pulsations avant la 6e semaine. Les bras et les jambes de l’embryon se
développent également. La tête est la partie du corps la plus volumineuse car le cerveau est
l’organe qui se développe le plus rapidement à cette période. (Reportez-vous au chapitre 5
pour plus de détails sur le premier trimestre.) Le placenta grossit lui aussi très vite et
représente désormais le principal moyen d’acheminement des nutriments et de l’oxygène vers
l’embryon.

À la fin de la 8e semaine, votre bébé mesure 30 millimètres et votre utérus a à peu près la taille
d’une orange moyenne.

Semaines 9 à 12
À cette période, votre bébé commence à bouger même si vous ne le sentez pas encore. Si vous faites
une échographie à ce moment-là, vous verrez ses mouvements sur l’écran. Avant la 10e semaine,
les embryons masculins et féminins se ressemblent. Après, leurs organes génitaux externes se
développent de manière spécifique. Cependant, l’échographiste ne pourra les distinguer avant la 15e
ou la 16e semaine. À la fin de la 10e semaine, tous les organes sont formés. Le cerveau occupe une
place à part puisqu’il continue à se développer tout au long de la grossesse et même pendant toute
l’enfance.
Au cours de ces quatre semaines, vous devrez effectuer des dépistages de maladies génétiques :

Prenez rendez-vous auprès d’un spécialiste en génétique si vous avez des antécédents
familiaux de maladies génétiques. Votre gynécologue pourra également vous recommander ce
rendez-vous en fonction de votre cas personnel.
Vous pouvez programmer un test de dépistage de la trisomie 21 qui produira les résultats les
plus fiables entre la 11e et la 13e semaine (voir chapitre 8). Ce test peut également être fait
entre la 14e et la 18e semaine.
Si vous prévoyez de faire pratiquer un prélèvement des villosités choriales (choriocentèse),
sachez que la meilleure période pour le faire se situe entre la 10e et la 12e semaine. Lisez le
chapitre 8 pour de plus amples informations sur ce prélèvement.

À la fin de la 12e semaine, votre bébé mesure 5,4 millimètres et pèse environ 14 grammes. Votre
utérus a la taille d’une grosse orange.

Semaines 13 à 16
Félicitations ! Votre bébé et vous avez terminé le premier trimestre. À partir de maintenant, vous
vous sentirez mieux ; vous aurez plus d’énergie et moins de nausées. Après la 14e semaine, la
majeure partie du liquide amniotique dans lequel baigne votre bébé est constituée de son urine. Vers
la 15e semaine, un échographiste expérimenté pourra vous indiquer si vous attendez un garçon ou
une fille. Vers la 16e semaine, les ongles commencent à se développer et un duvet fin et doux
(appelé lanugo) pousse sur tout le corps de l’embryon.
Pendant cette période,

Faites une analyse de sang entre la 15e et la 18e semaine pour contrôler le taux d’alpha-
fœtoprotéine. Elle permet de détecter des malformations fœtales comme le spina bifida. C’est
aussi à cette période que vous passerez la seconde partie de votre dépistage de la trisomie 21
(triple test).
Prévoyez une amniocentèse entre la 16e et la 18e semaine si vous envisagez de pratiquer cet
examen. Lisez le chapitre 8 qui expose les diverses indications médicales d’une amniocentèse.
Commencez à faire quelques achats pour votre bébé. À cette période, la grossesse commence
à être visible chez de nombreuses femmes. Si ce n’est pas votre cas, pas d’inquiétude : selon
votre morphologie, votre grossesse se verra plus ou moins.

À la fin de la 16e semaine, votre bébé mesure 11,6 centimètres et pèse environ 100 grammes. Votre
utérus a la taille d’un gros pamplemousse.

Semaines 17 à 20
Pendant ces quatre semaines, votre bébé accumule un peu de graisse et ressemble davantage à un
« vrai » bébé. Son squelette, jusqu’à présent principalement composé de cartilage, se transforme en
os. De plus en plus souvent, vous percevrez une légère sensation de frôlement dans votre ventre. Ce
sont peut-être des ballonnements mais il s’agit plus probablement des premiers mouvements du
fœtus, appelés quickening. Vers la 20e semaine, le fond de l’utérus se trouve au niveau du nombril.
Vous êtes désormais à mi-chemin du terme, vous pouvez vous en féliciter ! En règle générale, la
seconde moitié s’écoule plus vite que la première.

Soyez attentive aux mouvements du bébé. À ce stade de la grossesse, de nombreuses mères


commencent à sentir leur bébé bouger. Cependant, les femmes qui sont enceintes pour la
première fois ne les sentent pas aussi tôt ; par conséquent, ne vous inquiétez pas si c’est votre
cas.

Votre bébé pèse désormais environ 300 grammes et mesure environ 26 centimètres.

Semaines 21 à 24
Pendant cette période,

Prévoyez une échographie qui permet au gynécologue d’examiner toute l’anatomie du bébé,
de s’assurer qu’il se développe correctement et qu’il baigne dans une quantité normale de
liquide amniotique.
Les poumons du bébé entrent dans une phase de développement très importante. Leur paroi
s’affine suffisamment pour permettre les échanges gazeux. Vous sentirez peut-être une gêne
de chaque côté du bas-ventre (dans la région de l’aine), appelée « douleur du ligament rond ».
Ce ligament inséré sur le fond de l’utérus suit un trajet en direction du canal inguinal qu’il
traverse pour se fixer sur les grandes lèvres de la vulve. À ce stade de la grossesse, les femmes
sentent parfois des sensations de tiraillement qui s’aggravent en position debout et
s’améliorent en position assise ou allongée. Mais en règle générale, après la 24e semaine, cette
douleur disparaît.
Votre bébé avale régulièrement de grandes quantités de liquide amniotique et urine dans la
cavité utérine. Ses ongles sont presque entièrement formés, ses sourcils et ses cils
commencent à pousser. Le lanugo, auparavant d’une couleur pâle, prend une teinte plus
foncée.

Vers la 24e semaine, votre bébé est considéré comme viable, ce qui signifie qu’il peut survivre à
l’extérieur de l’utérus ; mais il aurait alors besoin de soins médicaux intensifs. Le fond de votre
utérus est généralement au niveau du nombril, voire au-dessus. À la fin de cette période, votre bébé
pèse environ 600 grammes et mesure environ 30 centimètres.

Semaines 25 à 28
Les os du bébé poursuivent leur calcification. Désormais, ses ongles, ses orteils, ses sourcils et ses
cils sont totalement formés. Sa peau reste encore assez transparente mais elle devient de plus en
plus opaque. N’oubliez pas de consulter votre gynécologue toutes les quatre semaines environ.
Pendant cette période,

Prévoyez le test d’O’Sullivan pour mettre à l’épreuve des mécanismes de régulation du


glucose et dépister le diabète gestationnel. Au laboratoire d’analyses, on fait boire, à jeun, 50
grammes de glucose (la boisson a le goût d’un soda fade) puis on pratique un prélèvement
sanguin une heure plus tard. Si le taux de glucose est trop élevé, vous devrez alors effectuer un
autre test appelé test de tolérance au glucose (GTT) ou hyperglycémie provoquée.
GTT : on vous demandera d’être à jeun le jour du test afin que votre taux de glucose à jeun
puisse être comparé au premier prélèvement sanguin. Vous boirez ensuite 100 grammes de
glucose liquide. Puis on vous fera un prélèvement sanguin toutes les heures pendant les trois
heures suivantes. Il faut deux valeurs anormales pour poser un diagnostic de diabète
gestationnel. Pendant le test de glucose sanguin, votre médecin prescrira peut-être quelques
prélèvements sanguins supplémentaires pour déceler une éventuelle anémie.
Si vous êtes rhésus négatif (voir chapitre 17), vous devez recevoir une injection
d’immunoglobuline anti-D (Rhophylac). Elle permet de prévenir les conséquences d’une
incompatibilité entre votre bébé et vous.

Le fond de votre utérus est 2 ou 3 centimètres au-dessus du nombril. Vers la 28e semaine, votre
bébé pèse environ 1 kilogramme et mesure environ 35 centimètres.

Semaines 29 à 32
Votre bébé est désormais capable d’ouvrir les yeux. Ses dents définitives sont présentes dans la
mâchoire, ses poumons et son système digestif presque matures. Pour vous surveiller tous deux de
près, votre gynécologue programmera des visites prénatales toutes les deux à quatre semaines à
partir de cette période.
Pendant cette période,

Commencez dès maintenant à participer à des cours de préparation à la naissance. Il existe de


nombreuses formules que vous pouvez étudier avec votre médecin ou votre obstétricien (voir la
partie de dix). Si vous bénéficiez d’une aide pour prendre soin de votre nouveau-né, il peut être
judicieux que toutes les personnes appelées à s’en occuper (y compris vous et votre partenaire)
prennent des cours de secourisme et de réanimation cardio-pulmonaire spécifiques aux enfants.
Soyez plus attentive aux mouvements du bébé. Bien qu’à ce stade, les fœtus passent la
majeure partie de leur temps à dormir, ils mettent petit à petit en place des cycles de sommeil et
de veille. En général, on considère que sentir environ six mouvements par heure est un signe de
bien-être fœtal. Vous ne les percevrez peut-être pas tous mais si vous vous inquiétez, allongez-
vous et comptez les mouvements ; vous les sentirez mieux.
La nature des mouvements fœtaux peut aussi changer : à la place des coups de pied et de
poing que vous sentiez auparavant, les mouvements deviennent au fil de la grossesse plus
légers, évoquant des roulements.
Passez une échographie de suivi sur prescription de votre gynécologue. Elle peut confirmer la
bonne croissance du bébé et une quantité adéquate de liquide amniotique. La plupart des
gynécologues contrôlent la croissance du bébé en mesurant la hauteur de l’utérus à chaque
visite.

Le fond de votre utérus est à mi-chemin entre le nombril et le sternum. Vers la 32e semaine, votre
bébé pèse entre 1,6 et 1,7 kilogramme et mesure environ 40 centimètres.

Semaines 33 à 36
Si vous êtes enceinte de jumeaux, vous devriez vous préparer à la naissance dès maintenant car les
jumeaux naissent, en moyenne, entre la 35e et la 36e semaine. Pendant cette période, vous sentirez
peut-être un grand nombre de mouvements rythmiques : ils sont le signe que le bébé a le hoquet. Ce
hoquet peut même se reproduire souvent après sa naissance.
Pendant cette période,

Faites pratiquer un prélèvement vaginal en vue du dépistage du streptocoque du groupe B


(GBS), bactérie très fréquente, présente dans le vagin ou le rectum. Si le dépistage est positif,
votre médecin vous placera sous antibiotique pendant l’accouchement pour empêcher que le
bébé ne soit infecté à son tour. Il n’est pas nécessaire de traiter avant car les bactéries peuvent
recoloniser les mêmes régions.
Continuez à surveiller les mouvements du bébé. Même si vous êtes habituée à ses coups de
pied et de poing, il est normal que ceux-ci diminuent en intensité pendant les dernières
semaines de la grossesse. C’est plus leur nombre qui importe que leur intensité. Lisez le
chapitre 7 pour de plus amples détails sur les mouvements du bébé au cours du troisième
trimestre.

Le fond de votre utérus se trouve entre 5 à 7 centimètres du sternum. À la 36e semaine ou juste
après, vous consulterez votre gynécologue au moins une fois par semaine jusqu’à l’accouchement.
Votre bébé pèse environ 2,3 kilogrammes et mesure près de 45 centimètres.

Semaines 37 à 40
Bravo ! Vous êtes désormais à terme. Même si vous n’êtes pas encore arrivée à la date prévue
d’accouchement, toute naissance qui survient à partir de la 37e semaine est considérée comme à
terme. Vous sentirez des contractions irrégulières qui se manifestent par à-coups.
L’accouchement peut désormais se déclencher n’importe quand ; soyez prête à partir à la maternité,
de jour comme de nuit.
Les points suivants vous permettent d’être bien préparée pour le grand jour !

Vérifiez que vos bagages soient prêts, avec le numéro de téléphone de votre médecin à portée
de main ! Si vous avez d’autres enfants, prenez toutes les dispositions nécessaires pour les faire
garder dès votre départ à la maternité.
Au cours des jours précédant l’accouchement, la perte du bouchon muqueux, des saignements
ou des selles molles peuvent être des signes que l’accouchement est imminent mais
malheureusement, ils ne permettent pas de déterminer avec précision le moment exact où
celui-ci va débuter.
Si vous souhaitez provoquer l’accouchement avant la 39e semaine, soit en déclenchant le
travail, soit par césarienne, vous devrez subir une nouvelle amniocentèse pour vérifier la
maturité des poumons du bébé. À ce stade, les risques que représente cette procédure sont
faibles : elle peut provoquer la perte des eaux ou déclencher le travail. Mais généralement, rien
de tel ne se produit.

En moyenne, un bébé à terme pèse environ 3,5 kilogrammes mais la fourchette des poids considérés
comme normaux est très large. À ce stade de la grossesse, votre bébé grossit d’environ 700
grammes par semaine, jusqu’à la naissance. Le fond de votre utérus est au niveau du sternum ou
juste en dessous. À la 40e semaine, les bébés mesurent en moyenne 50 à 52 centimètres.

Semaines 40 à 42
Ne vous inquiétez pas, la fin de la grossesse arrive. Si le travail n’a pas démarré naturellement,
votre gynécologue est susceptible de programmer un déclenchement du travail ou une césarienne
vers la 42e semaine. Au-delà, la poursuite de la grossesse comporte un risque important, le bébé
doit donc naître à ce moment-là. Pendant cette période, votre médecin s’assure qu’il reste en bonne
santé :

Votre médecin vous surveille à l’aide de tests pour s’assurer du bien-être fœtal. Cette
méthode non invasive permet de vérifier que le bébé tolère bien son environnement in utero
(voir chapitre 16 pour plus de détails).
Le volume du liquide amniotique tendant généralement à décroître après la 36e semaine,
votre médecin en calcule la quantité pour vérifier qu’il est toujours adéquat. Une faible quantité
de liquide amniotique est une raison fréquemment invoquée pour déclencher l’accouchement
pendant cette période.

Bien que le bébé continue à se développer après la 40e semaine, son rythme de croissance ralentit
légèrement.
Troisième partie

Le grand jour : travail, accouchement et


rétablissement

« On nous a dit qu’on verrait des changements une semaine avant l’accouchement. Ben, c’est vrai : il y a 5
jours, l’essence a pris 6 centimes, ma tondeuse à gazon est tombée en panne, et le voisin a fait repeindre sa
maison. »

Dans cette partie…


Voici venu le moment que vous attendez tous....
Comme la grossesse, l’accouchement se passera mieux si vous savez ce qui vous attend. Vous avez sans doute
envie de savoir quels sont les différents modes d’accouchement possibles ou les choix existants en matière
d’anesthésie. De même, il peut vous sembler plus rassurant de connaître à l’avance les soins à donner à un
nouveau-né. Les chapitres de cette partie foisonnent donc d’infos sur l’accouchement et le nouveau-né. Nous
avons essayé d’apporter des renseignements précis et complets afin que vous soyez le mieux préparée possible à
ce grand jour !
Chapitre 10

Chéri, je crois que je vais accoucher !

Dans ce chapitre :
Reconnaître les signes du début du travail
L’arrivée à la maternité
Surveiller les signes vitaux du bébé pendant l’accouchement
Le travail dans certaines circonstances
Les trois étapes de l’accouchement
Gérer la douleur de l’accouchement
Les différents modes d’accouchement possibles

En dépit des nombreux progrès médicaux et scientifiques, on ne sait pas précisément quels sont les
facteurs déclenchant l’accouchement. Il pourrait répondre à des stimuli émis par la mère, le bébé et
le placenta ou à un accroissement du taux de certaines substances biochimiques fabriquées par la
mère ou le bébé. Dans la mesure où on ignore ce qui le déclenche, l’on ne peut pas en prévoir la
date précisément.
Même après plusieurs grossesses, les femmes ne savent pas toujours si le travail a réellement
commencé ou non. Ce chapitre devrait toutefois vous aider à repérer les prémices de
l’accouchement. Il ne vous empêchera peut-être pas d’appeler votre médecin inutilement à plusieurs
reprises ou de vous rendre à la maternité trop tôt !

Reconnaître les prémices de l’accouchement


Vous détecterez peut-être les tout premiers signes de l’accouchement avant que le travail n’ait
réellement commencé. Ils peuvent en effet simplement annoncer l’accouchement pour les jours ou
les semaines à venir. Certaines femmes les ressentent pendant plusieurs jours, voire plusieurs
semaines, d’autres uniquement pendant quelques heures. Le travail se révèle rarement aussi rapide
que dans les films ou les feuilletons, et vous avez en général largement le temps d’arriver à la
maternité !

Même si vous pensez que le travail est réellement engagé, ne vous précipitez pas d’emblée à la
maternité, commencez par appeler votre médecin.

Les signes annonciateurs


En fin de grossesse, vous remarquerez peut-être quelques signes annonçant un changement
prochain. Peut-être aussi ne noterez-vous aucune transformation particulière ! Chez certaines
femmes, ces symptômes apparaissent plusieurs semaines avant l’accouchement, chez d’autres, juste
quelques jours auparavant.

Descente du bébé : le bébé descend souvent dans le bassin plusieurs semaines avant
l’accouchement (voir le chapitre 7), en particulier chez les femmes enceintes pour la première
fois. Vous ressentirez alors une pression, et parfois des douleurs diffuses, au niveau du vagin.
Vous constaterez aussi que l’utérus se trouve plus bas et que vous pouvez mieux respirer.
Diarrhée : quelques jours avant l’accouchement, votre organisme produit des
prostaglandines qui favorisent les contractions utérines et sont susceptibles de provoquer une
diarrhée.
Intensification des contractions : vous remarquerez peut-être une intensification des
contractions (à la fois plus fortes et plus fréquentes). Elles peuvent aussi devenir tout
simplement plus gênantes. Certaines femmes commencent à avoir des contractions plus
marquées plusieurs semaines avant l’accouchement.
Perte du bouchon muqueux : pendant la grossesse, ces glaires situées à l’intérieur du col de
l’utérus ont fait barrière aux infections. Elles peuvent être éliminées lorsque le col commence à
se dilater.
Saignement : lorsque le col de l’utérus commence à s’ouvrir, vous pouvez expulser des
glaires mêlées de sang, provenant de l’éclatement des petits vaisseaux du col de l’utérus.

Comment être sûre que le travail a véritablement commencé ?


Il n’est pas toujours facile de savoir avec certitude que le travail est réellement engagé. Quelques
éléments peuvent toutefois vous aider à déterminer si le moment est venu ou non.
Ce n’est en général pas le cas si les contractions

restent irrégulières et peu fréquentes


disparaissent lorsque vous changez de position, marchez ou vous reposez
ne s’avèrent pas particulièrement pénibles
se situent dans le bas-ventre
ne deviennent pas de plus en plus douloureuses

En revanche, ce pourrait bien être le cas si les contractions

deviennent plus fréquentes, plus fortes et plus douloureuses et régulières


durent de 40 à 60 secondes
ne disparaissent pas quand vous changez de position, marchez ou vous reposez
s’accompagnent de la rupture de la poche des eaux
vous empêchent de parler normalement
touchent la partie supérieure de l’abdomen ou partent du dos pour irradier dans le ventre

Il faut dans certains cas se rendre chez le médecin ou à la maternité pour savoir avec certitude. Le
médecin effectue alors un examen pelvien pour vérifier si le travail a commencé ou non. Il peut
aussi mesurer la fréquence des contractions et contrôler le rythme cardiaque du bébé. Même si le
travail n’a pas encore démarré, il peut décider de vous garder en observation quelques heures pour
surveiller l’évolution de la situation.

Question fréquemment posée


Q : Je n’ai jamais eu de contractions, comment puis-je savoir ce que c’est ?
R : Une contraction correspond à un durcissement de l’utérus, qui pousse le bébé vers le
col de l’utérus. Ce n’est pas une sensation très agréable et elle ne passe pas inaperçue en
général. Néanmoins, beaucoup de femmes se demandent comment elles les reconnaîtront
le moment venu. Voici une petite astuce simple à utiliser.
Touchez vos joues et votre front, puis la partie supérieure de votre abdomen, au niveau du
haut de l’utérus. S’il est relâché, vous aurez la même sensation qu’en touchant votre joue,
mais s’il est tendu, vous aurez l’impression de toucher votre front. Vous pouvez également
faire ce test si vous craignez d’accoucher avant terme (voir le chapitre 16 à ce sujet).

On considère que le travail est engagé lorsque les contractions sont régulières et que le col de
l’utérus s’est modifié. Certaines femmes passent plusieurs semaines avec un col partiellement dilaté
avant que le travail ne commence véritablement.
Quand appeler le médecin ?

Appelez votre médecin au moindre doute et ne vous sentez pas gênée s’il vous répond que le travail
n’est sans doute pas commencé (cela se produit fréquemment). Mesurez la fréquence de vos
contractions sur plusieurs heures avant de l’appeler afin d’essayer de déterminer si elles
s’intensifient. Si elles surviennent toutes les 5 à 10 minutes de manière de plus en plus forte, il est
temps d’appeler. Avant la 37e semaine de grossesse, il faut appeler le médecin immédiatement si
vous sentez des contractions de ce type.

Appelez votre médecin si vous observez l’un des éléments suivants :

Les contractions se rapprochent et deviennent plus douloureuses.


La poche des eaux se rompt. Vous sentez un écoulement soudain de liquide. Informez votre
médecin dans les plus brefs délais s’il s’agit d’un liquide verdâtre, brun ou rouge.
Le méconium (première selle du bébé) apparaît généralement après la naissance, mais dans
environ 20 % des cas, il est émis pendant le travail, en particulier pour les bébés nés après
terme. Il révèle parfois une souffrance fœtale, mais il ne faut pas y voir systématiquement une
anomalie.
Vous saignez abondamment (plus que des règles) ou expulsez des caillots de sang. Dans ce
cas, allez sans attendre à la maternité.
Vous ne sentez plus le bébé bouger (lisez le chapitre 7 pour davantage d’informations à ce
sujet).
Vous éprouvez une douleur continue dans l’abdomen, qui ne s’interrompt pas entre les
contractions.
Vous sentez le cordon ombilical dans votre vagin : il est grand temps de vous précipiter à la
maternité !

Vérifier l’avancement du travail avec un examen interne


Pour déterminer avec certitude si le travail a véritablement commencé, le médecin va vous
examiner afin de vérifier plusieurs points :

Dilatation du col de l’utérus : fermé pendant la grossesse, le col peut commencer à se


dilater au cours des dernières semaines, surtout si vous avez déjà eu des enfants. Lorsque le
travail est enclenché, la dilatation s’accélère et le col est ouvert de 10 cm à la fin de la première
phase. On considère généralement que le travail a commencé lorsque le col est déjà ouvert de 4
cm ou qu’il est totalement effacé.
Effacement du col de l’utérus : en fin de grossesse, le col se raccourcit. Ce phénomène
s’effectue en plusieurs étapes (voir la figure 10.1).
Progression de la présentation : elle désigne la position de la tête du bébé (ou du siège le
cas échéant) par rapport aux épines sciatiques, qui servent de repère (voir le chapitre 7 pour
davantage de renseignements sur cette notion).
Position : au début du travail, le bébé est tourné du côté droit ou gauche, puis il se tourne de
telle sorte que son visage soit orienté vers le sol au moment de la sortie. Il arrive quelquefois
qu’il se tourne de l’autre côté, vers le plafond (la maman étant allongée, bien sûr).
Figure 10.1 :
Effacement du col de
l’utérus, en phase finale,
il est totalement effacé
et partiellement dilaté.

L’arrivée à la maternité
Quelle que soit la façon dont va se dérouler l’accouchement (naturel, provoqué, césarienne), il vous
faut aller à la maternité. Vous êtes en principe déjà inscrite dans la maternité de votre choix. À votre
arrivée, présentez-vous au bureau des admissions afin que l’on ressorte votre dossier et que l’on
vous attribue une chambre.

Installation dans la chambre


Les établissements ont chacun leur propre système de fonctionnement, mais les procédures
d’arrivée sont en général les mêmes.

Vous vous mettez en chemise de nuit.


Une infirmière ou une sage-femme vient vous poser quelques questions sur le déroulement de
votre grossesse, votre état de santé, votre passé obstétrical et votre dernier repas. Le cas
échéant, faites-lui savoir que vous avez perdu les eaux.
On vous examine pour savoir quel est l’état d’avancement du travail.
On contrôle les battements de cœur du bébé et l’intensité de vos contractions.
On vous fait une prise de sang et l’on prévoit dans certains cas la pose d’une perfusion (en
cas de besoins particuliers en liquides ou en médicaments).
Vous signez un document indiquant que vous acceptez les soins qui vous seront dispensés
pendant l’accouchement (y compris la possibilité d’une césarienne en cas d’urgence).

N’emportez pas d’objets de valeur à la maternité ou remettez-les à votre partenaire ou à la personne


qui vous a accompagné.

La salle de travail / de naissance


Selon les établissements, les accouchements se font dans une salle spéciale, la salle de naissance, ou
dans la salle de travail. Elles sont en général équipées des appareils et éléments suivants :

Lit : il peut se transformer rapidement en table de travail. Dans certaines maternités, vous
restez dans la même chambre pendant le travail, l’accouchement proprement dit et la phase de
repos qui suit.
Doppler / stéthoscope : ces appareils permettent d’écouter ponctuellement les battements de
cœur du bébé.
Monitoring : cet appareil enregistre les battements de cœur du bébé et l’intensité de vos
contractions. Il génère une courbe des battements cardiaques, qui indique la manière dont la
fréquence cardiaque du bébé croît et décroît au rythme des contractions (voir la figure 10.2).
Perfusion : elle est reliée à une solution contenant du glucose afin que vous ne souffriez pas
de déshydratation.
Couveuse : cet appareil peut accueillir le nouveau-né peu après la naissance pour ne pas qu’il
prenne froid.
Fauteuil : il est destiné à votre partenaire ou à la personne qui restera à vos côtés pendant
l’accouchement.

Figure 10.2 :
Effacement du col de
l’utérus, en phase finale,
il est totalement effacé
et partiellement dilaté.

Surveillance du bébé
L’équipe médicale va surveiller le bébé de différentes manières afin de s’assurer que tout se passe
bien. Les médecins choisissent généralement eux-mêmes les appareils qu’ils utilisent, en fonction
notamment du risque éventuel présenté par l’accouchement.

Surveillance du rythme cardiaque du bébé


Le travail représente une épreuve physique pour vous-même et pour le bébé. Le monitoring permet
de vérifier que le bébé le supporte bien. Il reste en place pendant toute la durée de l’accouchement.
Cette surveillance peut s’effectuer de différentes manières.

Monitoring externe
Cet appareil comprend un capteur que l’on vous place sur l’abdomen afin d’enregistrer les
battements cardiaques du bébé. Un second capteur, fixé par une ceinture en caoutchouc autour de
votre ventre, enregistre les contractions. Il permet de mesurer leur fréquence et leur durée, mais pas
leur force. L’enregistrement du cœur du bébé renseigne sur la manière dont réagit le bébé aux
contractions et permet de lire les variations cardiaques sur la durée.

Voici quelques termes que l’équipe médicale prononcera peut-être en parlant du monitoring :

Normal : 120 à 160 pulsations par minute.


Bradycardie : diminution du rythme cardiaque, il tombe au-dessous de 120 pulsations par
minute pendant plus de 2 minutes.
Tachycardie : augmentation du rythme cardiaque, il dépasse 160 pulsations par minute
pendant plus de 2 minutes.
Accélérations : brèves augmentations du rythme cardiaque, elles surviennent souvent après
un mouvement du bébé et sont un bon signe.
Décélérations : diminutions du rythme cardiaque, leur signification dépend de leur
fréquence, de leur intensité et du moment où elles se produisent par rapport aux contractions.
Elles sont ainsi qualifiées de précoces, régulières ou tardives.

Monitoring interne
Pour surveiller plus étroitement le rythme cardiaque du bébé ou si le monitoring externe ne s’avère
pas assez précis (en cas de grossesse multiple, par exemple), le médecin peut recourir au monitoring
interne. Il ne peut être réalisé que si la poche des eaux est rompue et que le col de l’utérus est déjà
dilaté de 1 ou 2 cm. Une petite électrode est mise en place sur le cuir chevelu du bébé lors d’un
toucher vaginal. C’est une opération qui n’est pas douloureuse et qui ne provoque généralement ni
infection chez la mère, ni irritation sur le crâne du bébé.
On a parfois également recours au monitoring interne pour mesurer avec davantage de précisions
l’intensité des contractions. Ce capteur se présente sous la forme d’un cathéter fin et souple rempli
d’eau à l’extrémité d’un fil électrique étanche. L’équipe médicale peut décider de le mettre en place
dans la cavité utérine si le travail ne progresse pas rapidement, afin par exemple de déterminer s’il
faut renforcer artificiellement les contractions (lisez à ce sujet la partie « L’accouchement déclenché
artificiellement » plus loin dans ce chapitre). Cette sonde permet parfois également de transfuser
une solution saline dans l’utérus, en particulier s’il ne reste pas suffisamment de liquide amniotique,
si les enregistrements cardiaques suggèrent une compression du cordon ombilical.

Autres types de contrôles


Si les données fournies par le monitoring s’avèrent préoccupantes, le médecin peut demander
d’autres analyses afin de mieux surveiller l’évolution du travail.

Le pH in utero
La mesure du pH in utero permet de détecter une éventuelle souffrance du fœtus. Elle évalue le taux
d’acidité du sang (le pH correspond au rapport entre le taux d’acidité et le taux de base du sang).
Quand l’organisme souffre, il produit davantage de gaz carbonique et le taux d’acidité du sang
augmente (ce qui se traduit par un pH bas). Cet examen peut se pratiquer si la poche des eaux est
rompue et que le col de l’utérus est dilaté d’au moins 1 à 2 cm (toutes les maternités ne sont
toutefois pas équipées pour le faire).
On introduit dans le vagin un cylindre creux ouvert aux deux extrémités, permettant ainsi au
médecin d’apercevoir le cuir chevelu du bébé. Il y fait une légère éraflure et recueille une
gouttelette de sang dans un tube en verre très fin. Le prélèvement est immédiatement analysé en
laboratoire et l’on obtient le résultat en une dizaine de minutes.

Stimulation du fœtus
Par un toucher vaginal, le médecin touche légèrement le cuir chevelu du bébé : une accélération du
rythme cardiaque signifiera que le bébé se porte bien et réagit normalement.

Question fréquemment posée


Q : Existe-t-il un lien entre le monitoring et l’accouchement par césarienne ?
R : Les femmes craignent souvent que le recours au monitoring annonce une césarienne ou
un accouchement difficile (avec forceps, par exemple). Il n’en est rien : cet appareil
permet à l’équipe médicale de détecter d’éventuels problèmes et de pouvoir y répondre le
plus rapidement possible.
Il y a quelques années, les médecins décidaient sans doute plus rapidement qu’aujourd’hui
de pratiquer une césarienne dès la moindre difficulté. Ils disposent à présent de différents
moyens pour réagir en cas de problème.

Si certains médecins (et certaines femmes enceintes) préfèrent ne pas utiliser le monitoring, la
plupart reconnaissent son utilité et ses avantages, même s’il peut parfois entraîner une césarienne
qui ne s’avère pas indispensable.

L’accouchement déclenché artificiellement


On peut provoquer le déclenchement du travail avant qu’il ne démarre naturellement, soit pour des
raisons de convenance, soit pour des raisons médicales.

Déclenchement de convenance
Certaines femmes préfèrent laisser Dame Nature agir, d’autres sont rassurées par l’idée d’une
naissance programmée. De même, les médecins peuvent encourager cette pratique ou au contraire
s’y opposer totalement. Les raisons les plus courantes conduisant les femmes à demander un
accouchement programmé sont les suivantes :

Organiser la garde des aînés, s’adapter aux disponibilités professionnelles du partenaire ou


des proches.
Être sûres que le médecin accoucheur qui les ont suivies sera présent.
Accoucher en présence d’une équipe médicale complète et disponible, pour parer à toute
complication.
Accoucher dans de meilleures conditions que les fois précédentes (après un accouchement
naturel difficile, par exemple).
Être certaines d’arriver à temps à la maternité en cas d’éloignement important ou
d’expériences précédentes d’accouchement très rapide.

Selon certaines études, le déclenchement artificiel se conclurait plus souvent par une césarienne. Ce
peut être en effet le cas si le col n’est pas effacé ni suffisamment dilaté ou que la tête du bébé n’est
pas engagée dans la partie supérieure du bassin. En revanche, si toutes les conditions sont
favorables au déclenchement artificiel, le risque de césarienne n’est pas plus élevé que pour un
accouchement naturel. Il faut néanmoins souligner que la mère passe certainement davantage de
temps à la maternité dans le cas d’une naissance programmée.
Si l’on décide de déclencher l’accouchement avant la 37e semaine on pratique parfois une
amniocentèse pour vérifier la maturation des poumons du fœtus. Si vous envisagez de recourir à
cette possibilité, demandez à votre médecin le plus d’informations possibles sur les risques qu’elle
comporte afin de prendre votre décision en toute connaissance de cause.

Déclenchement pour raisons médicales


Le déclenchement peut s’avérer nécessaire lorsqu’il devient plus dangereux de poursuivre la
grossesse (pour la mère ou pour le fœtus) que de mettre au monde le bébé avant terme.
Les raisons médicales liées à la santé de la mère sont les suivantes :

Pré-éclampsie (voir le chapitre 16 pour davantage d’informations)


Maladies (diabète mal équilibré ou cholestase, voir le chapitre 17) qui peuvent être atténuées
après l’accouchement
Infection au niveau du liquide amniotique (chorioamniotite, par exemple)
Mort fœtale

Les raisons médicales liées à la santé du bébé sont les suivantes :

Dépassement du terme (le risque de mort fœtale s’accroît de manière significative à partir de
la 42e semaine)
L’HAS préconise un déclenchement à 41 semaines + 6 jours
Rupture de la poche des eaux sans mise en route du travail (le bébé risque de contracter une
infection) dans les 48 heures au maximum
Retard de croissance intra-utérine (voir le chapitre 16)
Risque de macrosomie fœtale (poids de naissance supérieur à 4 kg)
Incompatibilité Rhésus avec complications (voir le chapitre 16)
Diminution du liquide amniotique
Émission du méconium
Souffrance fœtale révélée par les examens
Grossesse gemellaire : l’HAS recommande de ne pas dépasser 39 semaines + 6 jours

Déclencher l’accouchement
La façon de déclencher l’accouchement dépend de la manière dont se présente le col de l’utérus.
S’il n’est pas effacé, mou et dilaté, l’on peut vous donner des médicaments pour accélérer le
processus. Les décollements des membranes peut déclencher un accouchement quand celui-ci est
souhaité sans raison médicale urgente.

L’on utilise souvent des prostaglandines (substances qui ramollissent le col de l’utérus et entraînent
des contractions), sous forme de gel ou de comprimé directement introduit dans le vagin. L’on
emploie parfois aussi du misoprostol (administré de la même façon), sauf chez les femmes ayant
déjà subi une césarienne. Enfin, certains médecins introduisent dans le vagin une sonde de Foley à
ballonnet rempli d’air ou d’eau stérile afin de favoriser la dilatation du col. Les 2 dernières
méthodes ne sont pas recommandées par l’HAS.
D’une manière générale, vous entrerez certainement à la maternité en fin de journée et
commencerez le traitement destiné à dilater l’utérus immédiatement, afin qu’il fasse effet pendant la
nuit. On vous administrera ensuite sans doute des hormones comme l’ocytocine (hormones de
synthèse proches de celles fabriquées par l’organisme pendant le travail) afin de déclencher les
contractions.
Si, en revanche, votre col est déjà dilaté, vous pouvez entrer à la maternité le matin. Il vous sera
administré de l’ocytocine en intraveineuse ou le médecin percera la poche des eaux (avec un petit
crochet en plastique, lors d’un toucher vaginal). Cette opération est indolore. L’injection
d’ocytocine commence dans ce cas après la perte des eaux. Une pompe permet d’ajuster le dosage
régulièrement : très faible au début, il augmente progressivement, jusqu’à ce que les contractions
soient suffisamment fortes. Le travail démarre souvent quelques heures après le déclenchement,
mais l’ensemble du processus dure quelquefois beaucoup plus longtemps, parfois jusqu’à 2 jours.

On croit souvent à tort que l’ocytocine rend les contractions plus douloureuses. Cette substance est
du même type que les hormones libérées par l’organisme pendant le travail et elle est administrée à
des doses identiques à celles qui seraient fabriquées naturellement.

Intensification du travail
L’ocytocine permet également d’accélérer le travail lorsqu’il est déjà en cours, notamment si les
contractions ne sont pas assez fortes ou que le travail dure trop longtemps. Là encore, les
contractions induites par cette injection ne s’avéreront pas plus douloureuses que celles survenant
naturellement.

Le grand moment : les différentes phases du travail


La durée et la nature du travail varient d’une femme à l’autre et chacune le vit à sa propre manière.
Les accouchements nous réservent aussi souvent des surprises, à nous médecins. Nous pensons
parfois que tout va se dérouler très vite et le travail dure finalement longtemps, ou à l’inverse, les
choses s’accélèrent parfois de façon inattendue. Cependant, le travail suit un rituel immuable et
passe toujours par les mêmes étapes.

Le médecin peut suivre la progression du travail en pratiquant un examen interne à intervalles


réguliers. Il verra ainsi le degré de dilatation du col de l’utérus et la manière dont le bébé est engagé
dans le bassin. Grâce à la mesure de la dilatation et à l’évaluation de la descente de la présentation
(voir la partie « Comment être sûre que le travail a véritablement commencé ? » plus haut dans ce
chapitre pour davantage de détails à ce sujet), le médecin peut déterminer plus précisément
l’avancement du travail. Il peut ainsi dessiner votre courbe de travail (voir figure 10.3) et la
comparer éventuellement à une courbe moyenne pour mieux évaluer votre propre situation.

Figure 10.3 : Le
médecin peut dessiner
une courbe de travail
pour suivre la
progression de celui-ci.

Le fœtus, le mobile, le moteur


Pour bien comprendre ce qui se passe il faut s’imaginer que le fœtus est un mobile dont la
tête doit traverser le bassin. Un moteur (les contractions) l’aide à passer l’obstacle du col.

Les médecins s’inquiètent en général si le travail progresse trop lentement ou si le col de l’utérus,
insuffisamment dilaté, ne permet pas la descente du bébé. Ils prennent en considération trois
facteurs essentiels : la taille et la position du bébé, la taille du bassin de la mère et l’intensité des
contractions. Si le travail ne se déroule pas normalement, ils peuvent envisager d’intervenir afin de
faciliter l’accouchement (ventouse, forceps, césarienne).
Lors d’une première grossesse, le travail dure souvent de 12 à 14 heures. Il est généralement plus
court (environ 8 heures) pour les accouchements suivants. Le travail comprend trois phases bien
distinctes, décrites dans les parties qui suivent.

La première période : la dilatation


La première phase s’étend de la mise en route du travail à la dilatation complète du col de l’utérus.
C’est la plus longue des trois (11 heures en moyenne pour une première naissance, 7 heures ensuite)
et elle se décompose elle-même en trois phases : la phase de latence, la phase active et la phase de
transition, présentant chacune leurs caractéristiques.

Phase de latence
C’est le tout début du travail. Les contractions surviennent tout d’abord toutes les 5 à 20 minutes,
puis elles augmentent pour se produire à moins de 5 minutes d’intervalle. Elles durent de 30 à 45
secondes dans un premier temps, puis de 60 à 90 secondes. Le col de l’utérus va se dilater
progressivement de 3 à 4 cm et s’effacer totalement.
La phase de latence dure en moyenne de 6 à 7 heures pour une première naissance, de 4 à 5 heures
pour les accouchements suivants. Cette durée reste toutefois difficile à prévoir dans la mesure où on
ne sait pas exactement quand débute le travail.
Au tout début de cette phase, les contractions ressemblent un peu aux douleurs des règles,
accompagnées parfois de maux de dos. La poche des eaux se rompt quelquefois à ce moment-là, ou
vous pouvez aussi constater un léger saignement (voir la partie « Les signes annonciateurs » plus
haut dans ce chapitre). Si vous êtes déjà à la maternité, le médecin peut rompre lui-même la poche
des eaux à l’aide d’un petit crochet en plastique pour accélérer le processus.
Vous pouvez rester chez vous pendant cette phase si vous le souhaitez et choisir la position qui vous
convient le mieux. Certaines femmes préfèrent demeurer occupées le plus longtemps possible pour
ne pas être obnubilées par les contractions. Si vous avez faim, vous pouvez prendre un repas léger
(soupe, fruit, pain, par exemple). Il vaut mieux en effet ne pas trop manger pour pouvoir supporter
l’anesthésie si elle s’avérait nécessaire plus tard. Mesurez éventuellement la durée de vos
contractions, mais essayez surtout de vous détendre et de ne pas fixer toute votre attention dessus.

Si vous ne vous sentez pas bien, que les contractions s’intensifient ou se rapprochent ou que vous
perdez les eaux, appelez le médecin et partez pour la maternité.

Selon les cas, les femmes préfèrent rester allongées pendant le travail ou au contraire marcher pour
ne pas penser sans arrêt à la douleur. Renseignez-vous à la maternité pour savoir si vous pourrez
faire quelques pas dans la chambre le cas échéant.

Phase active
La phase active est plus courte et plus facile à évaluer que la précédente. Pour un premier
accouchement, elle dure en moyenne 5 heures (4 heures pour les naissances suivantes). Les
contractions se produisent toutes les 3 à 5 minutes, pendant 45 à 60 secondes. La dilatation du col
de l’utérus atteint de 4 à 9 cm.
Les contractions deviennent en général plus douloureuses au cours de cette phase et
s’accompagnent parfois de maux de dos. Ceux-ci s’avèrent d’ailleurs quelquefois plus intenses que
les contractions elles-mêmes. Cela signifie dans certains cas que le bébé se présente visage tourné
vers l’avant plutôt que vers la colonne vertébrale.
Vous êtes normalement déjà arrivée et installée à la maternité. Comme pendant la phase latente,
vous pouvez rester allongée ou marcher, selon la position qui vous est la plus confortable, sauf bien
sûr si votre état exige le monitoring en permanence. C’est le moment de commencer à appliquer les
techniques de respiration et de relaxation acquises pendant la préparation à l’accouchement.

Si la douleur devient trop forte, faites-le savoir à l’équipe médicale (pour davantage d’informations
à ce sujet, reportez-vous à la partie « Combattre les douleurs de l’accouchement » plus loin dans ce
chapitre). Votre partenaire peut vous masser le dos, en s’aidant éventuellement d’une balle de
tennis.

Phase de transition
Beaucoup de praticiens considèrent que la période de transition fait partie de la phase active, mais
nous préférons la décrire séparement. Pendant cette phase, les contractions, très intenses, se
succèdent toutes les 2 ou 3 minutes et durent une soixantaine de secondes. La dilatation du col se
poursuit et il atteint de 8 à 10 centimètres de diamètre.
Vous observerez en outre un écoulement de sang plus important et ressentirez également davantage
de pression, en particulier au niveau du rectum, au fur et à mesure que la tête du bébé descend.
Vous aurez aussi peut-être l’impression que vous devez aller à la selle : ne vous inquiétez pas, c’est
juste le signe que le bébé est engagé normalement dans le bassin.

C’est souvent à ce moment-là que vous commencez à trouver le temps long. Courage, vous y êtes
presque !
Essayez de réfréner votre envie de pousser. Même si le col est dilaté au maximum, poussez
uniquement lorsque la sage-femme vous l’indique. Si vous poussez avant la dilatation complète,
vous risquez de ralentir le travail ou de provoquer une déchirure du col de l’utérus.

Appliquez les techniques de respiration et de relaxation que vous avez apprises pendant la
grossesse. Faites savoir le cas échéant à l’équipe médicale que vous souhaitez recevoir une
péridurale ou prendre un médicament contre la douleur. Elle décidera de ce qui vous convient le
mieux, en fonction de l’avancement du travail, de votre santé et de celle du bébé.

Difficultés pouvant survenir pendant la première phase du travail


Cette première phase se déroule la plupart du temps sans problème particulier. Les informations
fournies ci-après vous permettront toutefois de savoir ce qui peut se passer à ce moment-là et
comment réagir.

Phase de latence prolongée : on considère que la phase de latence est prolongée si elle dure
plus de 20 heures lors d’un premier accouchement, ou plus de 14 heures pour les naissances
suivantes. Cependant, dans la mesure où il est difficile de déterminer précisément le début du
travail, il s’avère tout aussi délicat de décider que cette toute première phase dépasse la durée
normale.
Si le médecin estime néanmoins que cette phase dure trop longtemps, il peut réagir de
différentes manières. Il peut tout d’abord vous administrer un sédatif afin de vous aider à vous
détendre. Le travail peut alors s’interrompre totalement (en d’autres termes, ce n’est pas
encore le bon moment !) ou reprendre de façon plus active. Il peut par ailleurs tenter
d’accélérer le processus en rompant la poche des eaux (en perçant les membranes) ou en vous
donnant de l’ocytocine. Vous trouverez davantage de renseignements sur ces deux procédés
plus haut dans ce chapitre.
Évolution lente : l’avancement du travail est jugé lent si le col de l’utérus se dilate trop
lentement ou que la tête du bébé ne descend pas normalement. Lors d’un premier
accouchement, le col doit se dilater d’au moins 1,2 cm par heure et la tête du bébé descendre de
1 cm par heure. Si vous avez déjà eu des enfants, la dilatation du col doit être d’au moins 1,5
cm par heure et la tête du bébé doit descendre d’environ 2 cm par heure.
La disproportion céphalo-pelvienne (la tête du bébé est d’une taille trop importante par rapport
au bassin de la mère) peut être à l’origine d’un travail particulièrement lent. Ce peut être aussi
parce que la tête est mal positionnée ou parce que les contractions ne sont pas suffisamment
intenses. Dans ces deux derniers cas, les médecins administrent souvent de l’ocytocine pour
accélérer le processus.
Interruption du travail : on parle d’interruption du travail si la dilatation du col s’arrête ou
si la tête du bébé ne descend plus pendant plus de 2 heures alors que le travail était réellement
engagé. Ce phénomène s’explique souvent par une disproportion céphalo-pelvienne (voir ci-
dessus), mais une injection d’ocytocine peut y remédier. Si cette substance demeure sans effet,
il faudra alors sans doute pratiquer une césarienne.

La deuxième période : l’expulsion


La deuxième phase commence lorsque le col de l’utérus est totalement dilaté (environ 10 cm de
diamètre) et se termine par la naissance du bébé. C’est la phase où vous devez pousser ! Elle dure
environ 1 heure pour un premier accouchement, de 30 à 40 minutes pour les suivants. Elle peut
s’avérer un peu plus longue sous péridurale. Nous présentons cette deuxième phase en détail au
chapitre 11.

La troisième période : la délivrance


La troisième phase débute après la naissance du bébé et se conclut par la délivrance ou expulsion du
placenta. Elle ne dépasse pas une vingtaine de minutes pour tous les accouchements. Nous
présentons cette troisième phase en détail dans le chapitre 11.

Gérer les douleurs de l’accouchement


Au cours de la première phase du travail, la douleur est provoquée par les contractions et la
dilatation du col de l’utérus. Elle se rapproche des douleurs des règles et peut même évoquer une
véritable crampe musculaire. Pendant la deuxième phase, les douleurs sont dues à la distension des
muscles par la tête du bébé. Elles donnent l’impression de subir une très forte pression au niveau du
bassin ou du rectum. Il est aujourd’hui parfaitement possible de diminuer ces douleurs, grâce
notamment aux divers exercices de respiration et de relaxation, ainsi que, dans nombre de cas, aux
médicaments.
Il faut reconnaître que, bien souvent, l’accouchement apparaît comme une épreuve douloureuse
même pour les femmes qui ont consciencieusement effectué une préparation à la naissance. Le seuil
de tolérance à la douleur varie selon chacune. Pour la combattre, certaines font appel à leurs propres
ressources et s’en tiennent aux techniques qu’elles ont apprises pendant la préparation. D’autres
préféreront recourir à l’anesthésie. Ces deux choix sont tout à fait recevables.

N’allez pas vous imaginer que vous serez une mauvaise mère ou que votre grossesse n’est pas
« naturelle » si vous demandez une péridurale lors de l’accouchement. Nous réagissons toutes
différemment à la douleur, tant d’un point de vue physiologique que psychologique. Alors, quoique
vous dise votre meilleure amie, votre sœur ou votre mère en la matière, vous restez parfaitement
libre de votre choix. Soulignons aussi qu’en cas de douleur insupportable, il devient
particulièrement difficile de maîtriser sa respiration. Mal oxygénés, les muscles se contractent
encore plus et le travail risque d’en être ralenti.
Autrefois, les médecins effectuaient parfois une anesthésie générale en fin de travail, mais cette
technique n’est quasiment plus employée aujourd’hui. On utilise désormais des médicaments
systémiques (administrés par injection intraveineuse ou intramusculaire) ou une anesthésie
péridurale ou locale.

Médicaments systémiques
Les médicaments les plus utilisés sont des dérivés morphiniques, comme la mépéridine, le fentanyl,
le butorphanol et la nalbuphine. Ils sont injectés toutes les 2 à 4 heures, selon les besoins, par voie
intraveineuse ou intramusculaire.

Tous les médicaments peuvent avoir des effets secondaires et ces analgésiques ne font pas
exception à la règle. Le médecin essaiera certainement de les limiter en associant plusieurs
médicaments. Les plus fréquents pour la mère sont des nausées, des vomissements, des vertiges ou
une chute de la tension artérielle. Les effets secondaires sur le bébé varient en fonction du moment
où sont administrés les médicaments. Pris à forte dose moins de 2 heures avant la naissance, ils
peuvent étourdir le bébé, voire, plus rarement, ralentir son rythme respiratoire. En cas de danger, il
lui sera donné immédiatement un médicament pour pallier cet effet. Utilisés à bon escient et
accompagnés d’une surveillance médicale appropriée, ces analgésiques ne semblent pas avoir une
incidence négative sur l’avancement du travail ni entraîner davantage de césariennes.

Anesthésies loco-régionales
Les médicaments systémiques se répandent dans tout le corps. Or la douleur se concentrant surtout
au niveau de l’utérus, du vagin et du rectum, l’on préfère souvent effectuer une anesthésie locale.
Elle repose sur le même principe que celle que vous fait le dentiste avant de soigner une dent cariée.
On injecte dans ce cas un anesthésiant local (comme de la lidocaïne), un narcotique (du type de
ceux indiqués plus haut) ou une combinaison des deux. Ces anesthésies peuvent être péridurales,
rachidiennes, caudales ou des nerfs du périnée.

Anesthésie péridurale
La péridurale est devenue le moyen le plus simple et le plus courant de diminuer les douleurs de
l’accouchement. Les femmes accouchant sous péridurale se demandent bien souvent pourquoi elles
ne l’avaient pas choisi avant ou pourquoi elles redoutaient tant cette injection ! Celle-ci doit être
effectuée par un anesthésiste spécialement formé. Aussi renseignez-vous au préalable à la maternité,
pour savoir si elle dispose du personnel compétent.
L’anesthésiste pique au niveau des vertèbres lombaires, dans l’espace autour de la dure-mère, la
membrane qui enveloppe la moelle épinière, afin de placer un cathéter (un tuyau en plastique très
fin). Il désinfecte et anesthésie localement la peau avant de procéder à la piqûre. Celle-ci n’est
généralement pas plus douloureuse qu’une intramusculaire classique. On ressent parfois un bref
fourmillement dans les jambes. Lorsque le cathéter est posé, l’aiguille est retirée et l’on commence
à injecter le produit qui va permettre d’insensibiliser les nerfs qui transmettent les douleurs utérines
et vaginales au cerveau. Le cathéter reste en place pendant toute la durée de l’accouchement afin de
réinjecter du produit en cas de besoin.
La péridurale présente l’avantage de nécessiter des doses assez réduites d’anesthésiant. Cependant,
il faut signaler que vous pouvez perdre une certaine mobilité de vos jambes pendant le temps de
l’accouchement si l’on vous injecte une forte dose, les nerfs sensitifs touchés étant très proches des
nerfs moteurs.
La dose de produit sera ajustée en fonction de l’avancement du travail. Pendant la première phase, il
s’agit surtout de soulager les douleurs des contractions, alors que pendant la deuxième, vous
souffrez de la distension des muscles du vagin et du périnée par le passage du bébé.
Il y a quelques années, les médecins hésitaient à effectuer une péridurale en tout début de travail car
elle obligeait ensuite les femmes à rester allongées. Les péridurales ambulatoires se sont depuis
largement développées. À base d’anesthésiant n’affectant pas la mobilité des jambes, elles
permettent de se déplacer. Certains anesthésistes les jugent toutefois moins efficaces. Parlez-en à
votre médecin, les techniques progressent rapidement.
L’anesthésie péridurale peut s’appliquer en cas de césarienne, avec un autre type d’anesthésiant.
Elle permet à la mère d’être conscient à la naissance et d’accueillir tout de suite son bébé. Elle n’est
toutefois pas toujours possible en cas d’urgence ou si la mère présente un problème de coagulation.
L’on a pensé un temps que la péridurale, notamment si elle était effectuée en début de travail,
ralentissait ce dernier et accroissait la nécessité d’utiliser les forceps ou la ventouse ou de recourir à
une césarienne. Le corps médical considère désormais que ces problèmes ne se posent plus si la
péridurale est réalisée par un anesthésiste expérimenté, après le début réel du travail.
La péridurale nécessite parfois la pose d’une sonde urinaire, la vessie étant anesthésiée. Si les nerfs
moteurs sont touchés également, vous pouvez éprouver des difficultés à pousser. Enfin, on constate
quelquefois une chute de la tension artérielle chez la mère, qui peut entraîner un ralentissement
ponctuel du rythme cardiaque du bébé.
D’une manière générale, la péridurale permet de mieux vivre et apprécier l’accouchement, tant pour
la mère que pour son partenaire (et pour l’équipe médicale !).

Anesthésie rachidienne ou rachi-anesthésie


Elle se distingue de l’anesthésie péridurale par le fait que le produit est injecté sous la dure-mère (la
membrane enveloppant la moelle épinière) et non autour. Elle est souvent utilisée pour les
césariennes, en particulier lorsqu’elles n’ont pas été prévues et qu’un cathéter péridural n’a pas été
placé au préalable. Les renseignements donnés ci-dessus au sujet de l’anesthésie péridurale
s’appliquent également à ce type d’anesthésie.

Anesthésie caudale ou bloc paracervical


L’anesthésie caudale consiste à injecter le produit anesthésiant au niveau du canal sacré afin qu’il
ne touche que les nerfs sensitifs correspondant aux douleurs du vagin et du périnée. Elle agit plus
rapidement que l’anesthésie péridurale, mais son effet se dissipe également plus vite. Enfin, elle
nécessite la présence d’un anesthésiste expérimenté, ce qui n’est pas le cas dans toutes les
maternités.

Anesthésie des nerfs du périnée ou bloc pudendal


L’injection du produit anesthésique, très localisée, se fait par le vagin. Il agit sur les nerfs du
périnée. Cette anesthésie n’a aucun effet sur les douleurs des contractions, mais elle atténue celles
de l’expulsion.

Anesthésie inhalatoire
On fait respirer la futur maman dans un masque, un mélange de protoxyde d’azote et d’oxygène. Le
mélange, légèrement euphorisant, m’anesthésie, mais attenue les douleurs.
Les différents modes de péridurales
La méthode utilisée pour l’anesthésie péridurale est déterminée par les habitudes et
préférences de l’anesthésiste et selon votre état de santé.
Les différentes techniques sont les suivantes :
L’injection en bolus : c’est l’injection intermittente manuelle : c’est la méthode standard.
Des doses intermittentes d’anesthésique local sont injectées à travers le cathéter en
fonction de la douleur exprimée par la patiente ou à des intervalles précis. L’inconvénient
est que la douleur peut réapparaître et que cette méthode nécessite la présence de
l’anesthésiste.
La perfusion continue procure un soulagement régulier et constant de la douleur. Si
nécessaire la dose peut être changée.
L’analgésie autocontrôlée par la patiente (PCEA : « patient-controlled epidural
anesthésia ») : c’est vous-même qui contrôlez la quantité de produit. C’est la plus courante
en France. Certains anesthésistes utilisent cette méthode seule, d’autres la combinent avec
l’injection continue.
La rachianesthésie combinée à la péridurale : une dose pour le rachis pour un
soulagement immédiat et au même moment un cathéter est placé dans l’espace péridural
pour une injection continue.
La péridurale déambulatoire : le soulagement n’interfère pas avec les fonctions motrices.
Vous pouvez marcher, mais en vérité beaucoup de femmes ne vont pas se promener
pendant le travail.

Anesthésie générale
L’anesthésie générale fait perdre conscience et vous n’assistez pas à la naissance du bébé. Rarement
utilisée, elle ne peut parfois pas être évitée pour une césarienne, en particulier si le risque de caillots
sanguins exclut la possibilité d’effectuer une péridurale ou si la césarienne répond à une urgence.

Autres moyens de lutte contre les douleurs de l’accouchement


Un grand nombre de femmes se tournent vers des méthodes dites alternatives (non
médicamenteuses) pour diminuer les douleurs de l’accouchement. Certaines s’essaient ainsi à
l’hypnose, qui conduit, grâce à des suggestions, à un état de conscience modifié, permettant de
mieux supporter la douleur. Une personne formée à cette technique peut vous assister pendant
l’accouchement, mais il est possible de pratiquer seule les autosuggestions (dans le cadre de
l’hypnose ericksonienne).

Pour parvenir à maîtriser la douleur par le biais de l’hypnose, il faut se préparer et s’entraîner
activement pendant plusieurs semaines avant l’accouchement. Tout le monde ne réagit pas à
l’autosuggestion : seule une personne sur trois ou quatre est suffisamment réceptive pour atteindre
l’état de conscience modifié requis.
Parmi les autres méthodes souvent utilisées, citons l’acupuncture, la phytothérapie, la réflexologie
plantaire ou les massages. Voir la partie de dix sur les méthodes de préparation à l’accouchement.

Les autres modes d’accouchement


Les modes d’accouchement non conventionnels se développent de plus en plus et suscitent un
intérêt croissant. Les différentes possibilités indiquées ci-après ne peuvent en aucun cas s’appliquer
à toutes les femmes, mais il n’est pas inintéressant de les connaître.
Accoucher sans anesthésie
On parle en général « d’accouchement naturel » pour désigner un accouchement sans intervention
médicale ni médicament. (Ce terme n’est d’ailleurs pas très heureux puisqu’il laisse supposer que la
prise de médicaments pour réduire la douleur rendrait l’accouchement non naturel.)
Ce mode d’accouchement se fonde sur le principe que l’accouchement est un processus naturel et
que les femmes peuvent le vivre dans de bonnes conditions sans médicament.
Il permet une grande maîtrise du corps et de l’accouchement dans son ensemble et implique
fortement les femmes : c’est à elles de déterminer la position qui leur convient le mieux, de décider
ou non si elles veulent marcher ou de choisir les techniques de relaxation qu’elles souhaitent
employer. On peut accoucher de cette façon à la maternité ou chez soi. Les équipes médicales se
montrent parfois un peu réticentes parce qu’elles veulent pouvoir intervenir en cas de nécessité. Il
est indispensable d’en parler au préalable avec votre médecin.

Accoucher à domicile
Un certain nombre de femmes choisissent aujourd’hui d’accoucher à domicile, dans un cadre
familier et rassurant, avec l’aide d’une sage-femme. Ce mode d’accouchement ne peut bien
évidemment être envisagé que pour les grossesses ne présentant a priori aucun risque, car en cas de
complications, le transport dans une unité hospitalière se fait dans des conditions d’urgence
extrême. Les études comparatives n’apportent pas vraiment de résultats concluants : elles montrent
que l’accouchement à domicile est plus risqué pour la mère et le bébé, sauf dans les cas où la
femme est en bonne santé et qu’elle ne présente pas de risque particulier.
Inscrivez-vous quand même dans une maternité proche de votre domicile, et gardez près de vous le
numéro de téléphone du SAMU.
Ce type d’accouchement ne dispense pas du suivit habituel. Il se prépare longuement et
minutieusement.

Accoucher dans l’eau


Certaines maternités possèdent des piscines ou baignoires d’accouchement.
Le travail, et parfois l’expulsion, se fait dans une eau à 37 °C, qui favorise la détente de la mère et
atténue la douleur des contractions et diminuerait le traumatisme de la naissance pour le bébé.
Toutes les maternités ne sont pas équipées pour proposer ce mode d’accouchement et les avis du
corps médical sont partagés sur ses avantages. Parlez-en au préalable avec votre médecin et avec
des spécialistes de cette technique.
Une préparation aquatique à la naissance et indispensable dans ce cas. Si cette façon d’accoucher
correspond à votre philosophie, sachez que vous n’aurez pas de péridurale.

Et le papa dans tout ça ?


La salle d’accouchement
Si vous souhaitez suivre votre compagne en salle d’accouchement (ce que nous vous
encourageons vivement à faire !), n’oubliez pas que c’est elle qui va concentrer toute
l’attention de l’équipe médicale. Votre rôle est de la soutenir, quoi qu’il arrive. Si elle se
montre agressive avec vous, ne le prenez pas mal, elle vit un moment peut-être un peu
difficile, mais elle est heureuse que vous soyez à ses côtés. Aidez-la aussi le cas échéant à
prendre une décision concernant la gestion de la douleur (demander ou non une épidurale,
par exemple), sans a priori. La décision finale lui appartient, car elle seule connaît son
seuil de tolérance.
Certains pères préfèrent ne pas assister à l’accouchement et les mères souhaitent parfois ne
pas être vues par leur compagnon à ce moment-là. Nous expliquons en détail dans le
chapitre 10 toutes les étapes du travail et de l’expulsion. Nous n’y reviendrons pas ici,
mais rappelons tout de même que le bébé ne sort pas tout propre et rose du ventre de sa
mère ! Les hommes choisissent quelquefois de ne pas assister du tout à la naissance,
refusant de voir le sexe de leur compagne de cette façon. (Ceux qui assistent à
l’accouchement souffrent parfois de troubles sexuels ensuite, mais tout rentre
généralement vite dans l’ordre.)
Si vous décidez d’assister à l’accouchement, faites de votre mieux pour soulager votre
compagne. Surtout, soyez patient et compréhensif. Ne la brusquez pas. Au contraire,
essayez de l’aider à se détendre en l’incitant à pratiquer les exercices de respiration et de
relaxation appris pendant la préparation à l’accouchement. Voici aussi quelques petites
conseils pour la rassurer :
Répétez-lui que tout se passe bien
Soyez compréhensif si elle s’énerve
Montrez-lui que vous comprenez sa douleur
Rafraîchissez-la avec des poches de glace ou un linge humide
Distrayez-la (parlez-lui, chantonnez, etc.)
Faites part de ses besoins au personnel médical
Lorsque l’expulsion est proche, vous l’aiderez efficacement de la manière suivante :
Comptez avec elle jusqu’à 10 pendant les poussées
Annoncez-lui éventuellement le début d’une contraction (en regardant l’écran du
monitoring)
Soulevez-lui les jambes ou maintenez-lui la tête sur la poitrine afin d’accentuer les
contractions
Faites ce qu’elle vous demande pour la soulager, rafraîchissez-lui le front avec un linge
humide si elle le souhaite, par exemple
Encouragez-la dans ses efforts de poussée
Tenez-lui la main
Massez-la si elle le souhaite
Faites ce qu’elle vous dit, même (et surtout !) si elle vous demande de vous taire
Enfin, lorsque bébé est né, n’oubliez pas de la féliciter d’avoir été si courageuse.
Chapitre 11

La naissance : mise au monde du bébé

Dans ce chapitre :
L’expulsion
Le recours aux forceps ou à la ventouse
La césarienne
Les tout premiers moments avec le nouveau-né

À la fin de la deuxième phase du travail, le moment que vous attendez tant et pour lequel vous vous
êtes préparée pendant ces derniers mois est tout proche : la naissance du bébé. Essayez de ne pas
trop vous inquiéter à l’avance à ce sujet. Les cours de préparation à la naissance, les nombreux
ouvrages qui existent dans ce domaine (y compris celui-ci !) contribueront certainement à atténuer
vos appréhensions. Le jour J, n’oubliez pas que l’équipe médicale est présente pour vous guider et
vous aider. Faites confiance à son expérience. Enfin, n’ayez aucune crainte, vous saurez mener à
bien ce processus naturel qu’est la mise au monde.
Le bébé descend dans le bassin guidé par vos poussées, soit aidé par les forceps ou la ventouse. Une
césarienne s’avère parfois nécessaire. La façon dont il naît dépend de multiples facteurs, notamment
vos antécédents médicaux, la manière dont il se présente et son état de santé, ainsi que la taille de
votre bassin.

L’expulsion
Au fil des semaines de la grossesse, les futures mères pensent généralement de plus en plus à
l’accouchement, souvent avec appréhension, voire une certaine angoisse s’il s’agit du premier
enfant. Même après, il est parfaitement naturel de s’inquiéter un peu à ce sujet. Là encore, il n’est
pas inutile d’être bien informée et bien préparée, afin d’envisager cette ultime étape avec davantage
de sérénité.
L’expulsion par le vagin est le mode de mise au monde le plus courant (la figure 11.1 présente
l’intégralité du processus). Dans la plupart des cas, il s’agit d’une expulsion active, résultat de vos
efforts pour guider le bébé vers le jour. Il arrive parfois que vous ayez besoin d’aide, qui se présente
sous la forme de forceps ou d’une ventouse. On parlera alors d’expulsion dirigée. Nous abordons
ces deux sujets dans ce chapitre.
Pendant la première phase du travail, le col de l’utérus se dilate et la poche des eaux se rompt.
Lorsque la dilatation est complète (10 cm de diamètre), commence la deuxième phase du travail, au
cours de laquelle vous poussez pour aider le bébé à descendre dans le bassin et le vagin. À la fin de
la première phase, on ressent parfois une très forte pression au niveau du rectum, semblable à une
envie irrépressible d’aller à la selle. Cette sensation s’accentue encore au fil des contractions. Elle
est provoquée par la descente de la tête du bébé dans le bassin, qui appuie sur les organes voisins.
Figure 11.1 : Les
différentes étapes de
l’accouchement.

Sous péridurale (anesthésie loco-régionale destinée à diminuer la douleur, voir le chapitre 10), vous
ne ressentirez sans doute pas cette pression dès le début, ou de manière très atténuée. Lorsque vous
la sentirez, elle indiquera certainement que le col de l’utérus est totalement dilaté et que vous allez
pouvoir commencer à pousser. Le médecin le vérifiera en pratiquant un toucher vaginal et vous
demandera de pousser si le moment est venu.

Selon les maternités et les pratiques, vous serez guidée par une sage-femme, un médecin
accoucheur ou une infirmière. Faites-lui confiance et suivez bien ses conseils.
Parfois, la dilatation est complète, mais la tête du bébé n’a pas encore entamé sa descente dans le
bassin. Dans ce cas, vous devrez attendre que de nouvelles contractions l’amènent plus bas avant de
commencer à pousser.

Poussez, poussez, respirez


La phase d’expulsion dure de 30 à 90 minutes (parfois même jusqu’à 3 heures), selon la position et
la taille du bébé, que vous êtes ou non sous péridurale et que vous avez déjà eu des enfants. S’il ne
s’agit pas de votre premier accouchement, le col de l’utérus peut commencer à se dilater plusieurs
semaines avant le jour J et dès la dilation complète, il suffit alors de pousser une ou deux fois pour
mettre au monde le bébé ! La sage-femme ou le médecin accoucheur vont vous guider en vous
donnant des instructions précises. C’est en effet grâce à ces poussées que le bébé progresse dans le
bassin. On commence généralement à pousser dès que la tête du bébé est engagée dans la partie
basse du bassin osseux, afin de l’amener à traverser le bassin mou et à atteindre le vagin. Après
l’expulsion de la tête, le médecin peut vous demander d’arrêter de pousser, pour nettoyer la bouche
du bébé, et vérifier qu’il n’a pas de cordon ombilical autour du cou. L’expulsion du corps se fait
ensuite rapidement, en quelques poussées.
Plusieurs positions permettent de pousser (voir la figure 11.2). On adopte fréquemment la position
de lithotomie : allongée sur le dos ou assise, vous remontez les jambes à la hauteur de la poitrine et
baissez la tête pour poser le menton sur le haut de la poitrine. Votre corps forme une espèce de C.
Cette position permet d’aligner l’utérus et le bassin, ce qui facilite l’expulsion.
Vous pouvez également essayer de vous mettre à quatre pattes ou accroupie. Dans ce dernier cas,
vous bénéficiez de l’effet de la pesanteur, mais vous risquez en revanche de vous fatiguer plus vite.
Cette position n’est en outre guère pratique en cas de nécessité de monitoring en continu ou de pose
d’une perfusion. Vous parviendrez parfois mieux à pousser à quatre pattes si la tête du bébé ne se
présente pas dans le bon sens. Peu confortable, cette position ne peut toutefois souvent pas être
maintenue longtemps. Il vous faudra peut-être tester ces différentes positions les unes après les
autres pour trouver celle qui vous convient le mieux.
Figure 11.2 : Les
différentes positions
facilitant l’expulsion.

Si vous avez l’impression que le bébé ne descend pas, essayez une autre position, peut-être plus
adaptée à votre morphologie.
Lorsqu’une contraction débute, la sage-femme ou le médecin accoucheur vous recommande de
vider complètement vos poumons, puis de les emplir à fond et de poussez de toutes vos forces en
bloquant votre respiration. Il faut appuyer vers le bas et pousser en direction du rectum et du périnée
(comme si vous étiez à la selle), en essayant de ne pas contracter le périnée. Ne soyez pas
embarrassée si vos sphincters se relâchent à ce moment, c’est tout à fait courant. L’équipe médicale
en a parfaitement l’habitude et c’est d’ailleurs le signe que vous poussez correctement. Vous
pouvez donc être fière de vous !
Il faut pousser en continu pendant une dizaine de secondes. Les sages-femmes comptent en général
jusqu’à dix pour vous encourager. Soufflez ensuite rapidement l’air emmagasiné, emplissez de
nouveau vos poumons et poussez de nouveau pendant 10 secondes. Vous recommencerez ainsi
pendant toute la durée de la contraction.
Après chaque contraction, essayez de vous détendre et de vous reposer pour récupérer toutes vos
forces pour la suivante. Votre partenaire peut à ce moment-là vous rafraîchir le front et les tempes
avec une linge humide ou un brumisateur.
Lorsque la tête du bébé est parvenue dans la partie basse du vagin, elle apparaît à chaque poussée au
niveau du périnée, jusqu’à la fente vulvaire qui va s’élargir et laisser voir les cheveux. Après la
contraction, elle peut remonter légèrement et disparaître de nouveau. C’est un phénomène normal :
à chaque poussée, le bébé descend davantage et la tête finit par sortir, coiffée par la vulve, qui
l’enserre comme un anneau.

L’épisiotomie
Après s’être engagée dans la partie basse du vagin, la tête du bébé distend le muscle du périnée (qui
sépare l’anus de la vulve) et la peau autour du vagin. Lorsqu’elle franchit la vulve, elle risque de
provoquer une déchirure du périnée. Pour éviter cette dernière, il est préférable de pratiquer une
épisiotomie : le médecin incise le bas de la vulve pour laisser facilement passer la tête du bébé.
Cette intervention diminue le risque de déchirure mais ne le supprime pas totalement (l’incision
effectuée pour l’épisiotomie peut s’élargir lors du passage du bébé).
La place du partenaire : assister ou non à
l’accouchement
Si certains pères ne manqueraient pour rien au monde la naissance de leur enfant, d’autres
ne se sentent pas bien à la simple idée d’entrer dans la salle d’accouchement. De même,
telle femme souhaitera que son partenaire soit présent à ses côtés et assiste à
l’accouchement, telle autre préférera au contraire qu’il ne la voie pas dans ces
circonstances.
Quel que soit votre point de vue sur la question, parlez-en avec votre partenaire afin que
les choses soient claires et que vous preniez une décision qui vous convienne à tous les
deux. Il ne faut pas que l’un de vous soit gêné ou mal à l’aise pendant ce moment
d’émotions intenses et de bonheur.

Ce n’est qu’au moment où la tête commence à sortir que le médecin décide de faire ou non une
épisiotomie. Elle n’est pas systématique, mais elle s’avère parfois nécessaire pour le premier enfant.
Le périnée se distend plus facilement après le premier accouchement.
Le type d’épisiotomie pratiquée dépend de votre corps, de la position de la tête du bébé et du choix
du médecin. Elle peut être médiane (de la vulve à l’anus) ou médio-latérale (à environ 45° de
l’anus). Une anesthésie locale est effectuée si vous n’êtes pas sous péridurale.
L’épisiotomie médiane se révèle moins douloureuse par la suite et cicatrise plus facilement (voir le
chapitre 11 pour davantage de détails sur les soins consécutifs à l’épisiotomie). Elle peut toutefois
s’étendre vers le rectum lors du passage du bébé. Ce risque est moindre dans le cas de l’épisiotomie
médio-latérale.
Les vives douleurs ressenties au moment où la tête du bébé franchit la vulve sont souvent
provoquées par une déchirure du périnée. Lorsque le bébé est d’un poids supérieur à la normale ou
que l’on recourt aux forceps, le col de l’utérus, les parois du vagin, les lèvres ou les bords de
l’urètre peuvent être déchirés également. Après l’accouchement, le médecin vous examinera
soigneusement afin de recoudre le cas échéant les tissus déchirés. Ils cicatrisent en général
facilement et vous ne conservez en principe pas de séquelles particulières.

Si la deuxième phase du travail se prolonge...


Pour un premier enfant, on considère que la deuxième phase du travail est trop longue si elle dure
plus de 2 heures (3 sous péridurale). À partir du deuxième enfant, la durée normale est de 1 heure
(ou 2 sous péridurale).
Elle peut être ralentie parce que les contractions ne sont pas assez efficaces ou en raison d’une
disproportion céphalo-pelvienne (voir le chapitre 10). La tête du bébé peut se présenter dans une
position qui bloque la descente. Une injection d’ocytocine permet parfois d’accélérer les
contractions. Le médecin peut également tenter d’orienter différemment la tête du bébé. Vous-
même pouvez essayer de vous installer dans une autre position, vous permettant peut-être de mieux
pousser. Enfin, si la tête est suffisamment descendue, le médecin peut employer les forceps (voir
plus loin dans ce chapitre la partie « Aider la Nature : l’expulsion dirigée »). La césarienne sera
envisagée en dernier recours.

Question fréquemment posée


Q : L’épisiotomie est-elle vraiment indispensable ?
R : La réponse dépend de nombreux facteurs, notamment de l’opinion du médecin. C’est
une question souvent débattue par le personnel médical pratiquant les accouchements.
Ainsi que par les femmes enceintes ou ayant déjà eu des enfants, comme vous vous en êtes
peut-être déjà aperçue ! Pour beaucoup de médecins, il est plus facile de recoudre une
incision délimitée qu’une déchirure complète du périnée. Ils estiment aussi que
l’épisiotomie cicatrice plus rapidement. Pour d’autres, en revanche, la différence n’est pas
forcément aussi évidente. Il s’avère de toute façon difficile de savoir avant le début du
travail s’il sera nécessaire ou pas d’effectuer une épisiotomie.
Pendant l’expulsion, la tête du bébé distend les muscles du périnée. Souvent, ils peuvent
s’étirer suffisamment pour que la tête franchisse la vulve sans qu’il soit nécessaire de les
inciser, mais ce n’est pas toujours le cas. Si vous pouvez « retenir » la tête au niveau du
périnée afin qu’il s’étende progressivement, elle pourra sortir ensuite plus aisément. C’est
toutefois plus facile à dire qu’à faire compte tenu de la pression exercée par le bébé pour
parvenir à la lumière ! En ralentissant quelque peu le processus de l’expulsion, la
péridurale diminue du même coup la nécessité de pratiquer une épisiotomie.
La tendance actuelle est d’essayer de faire le moins d’épisiotomie possible.

Le moment tant attendu : la mise au monde du bébé


Lorsque la tête du bébé apparaît, la sage-femme vous aide à vous installer en position
gynécologique si ce n’est pas encore fait (jambes écartées soutenues par des porte-cuisses). Si des
difficultés surviennent à ce moment-là, vous pouvez être transportée (sur la table d’accouchement)
dans une salle d’accouchement plus médicalisée.
Vous devez continuer à pousser à chaque contraction. Les infirmières nettoient le périnée, en
général avec une solution iodée, et peuvent vous recouvrir les jambes d’un drap stérile pour
protéger le bébé. Le périnée se distend de plus en plus et c’est à ce moment que la sage-femme ou le
médecin accoucheur vont décider de la nécessité ou non de pratiquer une épisiotomie.
La tête du bébé descend un peu plus à chaque poussée et finit par franchir totalement la vulve. La
sage-femme vous demande alors d’arrêter de pousser afin de pouvoir essuyer les sécrétions du nez
et de la bouche.

Il est parfois difficile d’arrêter de pousser à ce moment-là, car la pression ressentie est très forte. La
technique de la respiration haletante, dite « du petit chien », peut vous aider à réfréner votre envie
de pousser. Sous péridurale, l’on ressent généralement moins cette pression.
La sage-femme vérifie également que le cordon ombilical n’entoure pas le cou du bébé. C’est un
phénomène relativement courant : il suffit de l’écarter de la tête avant de sortir le corps du bébé
pour prévenir tout risque d’étouffement.
Enfin, elle vous demande de pousser à nouveau pour accompagner la sortie du corps du bébé, qui se
fait généralement facilement, la tête étant la partie la plus large. Les sécrétions de ses muqueuses
sont une nouvelle fois nettoyées.
Dès que la tête est sortie, les épaules et le reste du corps suivent facilement. Les épaules restent
parfois bloquées par l’os pubien. On parle alors de dystocie des épaules. Dans ce cas, la sage-
femme peut effectuer plusieurs manœuvres pour les dégager, telles que :

Appuyer au-dessus de l’os pubien pour repousser l’épaule bloquée


Vous aider à plier davantage les jambes afin de faciliter l’expulsion
Faire tourner légèrement la tête du bébé pour entraîner les épaules
Dégager un bras en premier

La dystocie des épaules semble plus fréquente dans les cas suivants :

Bébé d’un poids supérieur à la normale


Mère diabétique
Travail trop long
Antécédant d’accouchement avec dystocie des épaules

La délivrance
Après la mise au monde du bébé commence la troisième et dernière phase de l’accouchement : la
délivrance, ou expulsion du placenta (voir figure 10.1). Elle dure de 5 à 15 minutes. Les
contractions reprennent, nettement moins intenses cette fois, afin de décoller le placenta de l’utérus.
Vous devez encore pousser quelques minutes pour l’expulser totalement. Généralement épuisée et
ravie par la mise au monde du bébé, vous vous rendez souvent à peine compte de cette dernière
phase.

Réparation du périnée
Après l’expulsion du placenta, le médecin examine le col de l’utérus, le vagin et le périnée pour
évaluer l’importance des déchirures éventuelles ou de l’épisiotomie, qu’il va suturer (à l’aide de fils
ou d’agrafes). Si vous n’avez pas eu de péridurale, il effectuera une anesthésie locale avant
d’intervenir.
Une infirmière nettoie ensuite l’espace périnéal, retire les porte-cuisses et vous propose une
couverture. Vous allez encore continuer à éprouver de légères contractions. Elles sont tout à fait
normales et contribuent à réduire les saignements.

Aider la Nature : l’expulsion dirigée


Si le bébé n’est pas encore suffisamment engagé dans le bassin mais que la sage-femme estime qu’il
faut accélérer l’expulsion ou bien que celle-ci ne parvient pas à s’effectuer naturellement, elle peut
décider d’employer les forceps ou la ventouse. On parle dans ce cas d’expulsion dirigée. Les
circonstances suivantes nécessitent notamment l’utilisation de ces instruments :

Vous poussez depuis longtemps et vous avez épuisé vos forces, vous ne parviendrez pas à
accoucher sans intervention extérieure
Malgré tous vos efforts, la tête ne progresse pas suffisamment et la sage-femme estime
nécessaire d’intervenir
Le rythme cardiaque du bébé ralentit et nécessite d’accélérer l’expulsion
Le bébé se présente dans une position rendant difficile l’expulsion naturelle

La figure 11.3 présente des forceps, qui se composent de deux manches terminés par une sorte de
cuillère que l’on pose de chaque côté de la tête du bébé pour l’aider à franchir le bassin. La sage-
femme peut aussi utiliser une ventouse, placée sur le sommet du crâne. On crée un vide d’air pour
accroître son adhérence, puis on guide la tête du bébé vers la sortie.
Utilisés correctement, ces deux instruments ne présentent aucun danger pour vous ou pour le bébé si
celui-ci est déjà suffisamment engagé dans le bassin. Ils permettent souvent d’éviter de pratiquer
une césarienne. La décision de la sage-femme ou du médecin accoucheur en la matière dépendra de
son expérience et de la présentation du bébé.
Si vous n’êtes pas sous péridurale, on vous fera certainement une anesthésie locale avant la pose des
forceps ou de la ventouse. Une épisiotomie est également souvent pratiquée. Lorsque les forceps ou
la ventouse sont en place, vous devez continuer à pousser jusqu’à ce que la tête apparaisse. On
retire alors les instruments et le corps du bébé est expulsé naturellement.

Figure 11.3 :
l’expulsion dirigée se
fait au moyen de forceps
(a) ou d’une ventouse
(b), qui permettent de
guider le bébé vers la
sortie.

Votre bébé naîtra sans doute avec les marques des forceps sur le crâne, à l’endroit où les cuillères
ont été posées. Très courantes, elles disparaissent en quelques jours. De même, la ventouse peut
laisser une petite bosse sur le sommet du crâne, qui disparaîtra également en quelques jours.

La césarienne
Les futures mères se posent souvent beaucoup de questions sur la césarienne et aimeraient bien
savoir à l’avance si elles devront en passer par là ou non. Elle peut se révéler indispensable avant
même que le travail n’ait commencé, en cas de placenta praevia par exemple (voir le chapitre 16 à
ce sujet) ou de présentation par le siège. Si elle n’est pas programmée, c’est au cours du travail que
le médecin prendra sa décision, en fonction de votre propre état de santé et de celui du bébé.
La césarienne étant une intervention chirurgicale, elle est toujours effectuée par un médecin. Les
sages-femmes travaillent avec un obstétricien qui peut la réaliser en cas de besoin.
La césarienne est effectuée en salle d’opération, en milieu stérile. On pose une perfusion dans le
bras de la patiente et une sonde dans sa vessie. L’abdomen est nettoyé avec une solution
antiseptique, puis on tend de grands draps de manière à masquer le champ opératoire.
(L’intervention suppose l’utilisation de scalpels et une mise à nu de tissus qui peuvent s’avérer
impressionnantes).
Il est généralement permis au partenaire de rester près de la mère pendant la césarienne, mais tout
dépend surtout des circonstances de l’intervention et de la politique de la maternité. Dans les cas
d’urgence, les médecins et les infirmières doivent pouvoir agir rapidement pour assurer la sécurité
de l’enfant et de la mère et il est préférable que le père sorte de la salle d’opération.
L’endroit où est pratiquée l’incision de l’utérus varie selon la raison pour laquelle a lieu la
césarienne. Elle est généralement horizontale, juste au-dessus de l’os pubien (incision dite de
Pfannenstiel), mais elle peut être aussi verticale, au milieu du ventre.

Le chirurgien commence par inciser la peau, puis les différents tissus de la cavité abdominale (ou
cavité péritonéale) afin d’accéder à l’utérus. Il ouvre ensuite celui-ci afin d’extraire le bébé et le
placenta. L’incision de l’utérus est horizontale (cas le plus fréquent) ou verticale, selon les
circonstances. Après la naissance de l’enfant vient la suture des différentes couches, qui prend
davantage de temps que la première phase de l’opération. La totalité de l’intervention dure de 30 à
90 minutes.

Les origines de la césarienne


La césarienne, intervention chirurgicale consistant à ouvrir l’utérus pour extraire le bébé,
n’est pas une pratique récente. Elle apparaît dans des documents médicaux
particulièrement anciens, et des œuvres d’art du Moyen âge et de la Renaissance la
représentent.
L’origine du terme « césarienne » est controversée. Contrairement à ce que l’on a
longtemps affirmé, Jules César ne serait pas né de cette façon. À cette époque, en effet, les
femmes n’avaient guère de chance de survivre à cette opération. Or non seulement sa mère
était encore vivante au début de sa vie politique, mais en outre les textes ne mentionnent
pas l’événement, qui aurait pourtant certainement été jugé fort exceptionnel.
Ce terme proviendrait des « lois de César », le système législatif de l’Empire romain.
L’une d’elles prévoyait que l’on incise l’abdomen d’une femme décédée alors qu’elle était
enceinte afin que son enfant puisse être baptisé. Cette disposition devint ensuite une loi
canonique dans la religion catholique. Enfin, la « césarienne » pourrait tout simplement
venir du verbe latin caedere, qui signifie couper.

L’anesthésie
Les anesthésies péridurales et rachidiennes sont les plus fréquentes pour une césarienne (voir le
chapitre 10 pour davantage de détails sur ces anesthésies). Elles vous permettent en effet d’assister à
la naissance de votre enfant, tout en ne ressentant bien sûr aucune douleur, tout au plus des
fourmillements ou des tiraillements. En fin d’opération, l’anesthésiste injecte parfois un produit
analgésique avant de retirer le cathéter de façon à réduire les douleurs post-opératoires.
Lorsque le temps manque et qu’il faut intervenir d’urgence, ou en cas de complications particulières
excluant la péridurale, le chirurgien peut demander une anesthésie générale. Vous êtes alors
totalement endormie pendant toute la durée de l’opération et vous vous réveillez après la naissance.

Pourquoi effectuer une césarienne ?


De nombreuses raisons peuvent conduire à pratiquer une césarienne (voir celles que nous indiquons
plus bas dans cette partie), mais il s’agit avant tout de faire naître l’enfant dans les meilleures
conditions possibles, tout en préservant la santé et le bien-être de la mère. La césarienne peut être
programmée, probable (l’accouchement naturel est possible à condition que le travail se déroule
rapidement et sans difficulté, la césarienne sera sinon effectuée sans attendre) ou imprévue (elle est
décidée en urgence pour pallier un incident soudain mettant la vie de la mère ou du bébé en danger).

Si le médecin estime qu’il est préférable que vous accouchiez par césarienne, il vous en parlera à
l’avance. Qu’elle soit programmée ou décidée en cours de travail, vous aurez le temps de poser des
questions à l’équipe médicale. Si le bébé se présente par le siège, vous pourrez discuter avec votre
médecin du mode d’accouchement le plus indiqué dans votre cas, entre l’expulsion naturelle et la
césarienne. Lors d’une césarienne pratiquée d’urgence, vous disposerez toujours de quelques
minutes pour poser des questions, ne serait-ce que pendant les préparatifs ou lors de votre transfert
en salle d’opération.

Pas de panique si les choses semblent soudain se précipiter autour de vous : médecins et infirmières
savent parfaitement intervenir et réagir dans l’urgence.
Les raisons de recourir à une césarienne sont multiples. Voici quelques-unes des plus fréquentes :

Le bébé se présente dans une position ne permettant pas une expulsion naturelle (présentation
par le siège ou transversale, par exemple).
Placenta praevia (voir le chapitre 16).
Vous avez déjà subi des opérations chirurgicales utérines, telles que d’autres césariennes ou
des interventions sur des fibromes (voir le chapitre 13 pour davantage de renseignements sur
les accouchements après une césarienne).
Vous êtes enceinte de triplés (ou plus !).

Une césarienne peut être décidée en cours de travail (sans toutefois présenter un caractère
d’urgence) dans les cas suivants :

Le bébé est d’une taille trop importante par rapport à celle du bassin de la mère
(disproportion céphalo-pelvienne) ou il ne se présente pas d’une façon favorable à l’expulsion
naturelle.
Le monitoring indique une souffrance fœtale.
Votre état de santé interdit l’expulsion naturelle (problème cardiaque, par exemple).
Le travail progresse trop lentement ou s’interrompt.

Enfin, les raisons de recourir à une césarienne en urgence sont les suivantes :

Saignement excessif.
Le cordon ombilical descend dans le col de l’utérus au moment de la perte des eaux
(procidence du cordon).
Ralentissement du rythme cardiaque du bébé pendant une période trop longue.

Pour le bébé, une naissance par césarienne ne fait guère de différence avec une naissance par les
voies naturelles. Si l’intervention a lieu avant le début du travail, sa tête sera bien ronde et
symétrique. Si elle s’est effectuée alors que le travail était commencé depuis un certain temps, il est
probable qu’elle sera en pain de sucre, comme celle des bébés nés par voies naturelles (voir le
chapitre 10 à ce sujet).

Lorsque l’on annonce aux femmes en travail depuis plusieurs heures qu’elles vont devoir subir une
césarienne, elles se sentent souvent déçues et frustrées. C’est une réaction naturelle et bien légitime.
Quoi qu’il arrive, souvenez-vous que cette décision est prise pour préserver votre santé et celle de
votre bébé. Une césarienne ne doit en aucun cas être vécue comme un échec et il n’y a absolument
pas lieu de vous culpabiliser. Pendant le travail, les médecins respectent une série de procédures et
de mesures évaluant votre état et celui de l’enfant, qui leur permettent de vous garantir un
accouchement dans les meilleures conditions possibles.
Comme toutes les interventions chirurgicales, la césarienne n’est pas exempte de risques, même
s’ils restent heureusement très rares. Peuvent notamment survenir les problèmes suivants :

Saignement excessif, rarement hémorragique toutefois ou au point de nécessiter une


transfusion.
Infection au niveau de l’utérus, de la vessie ou des points de suture.
Blessure au niveau de la vessie, de l’intestin ou des organes voisins pendant l’opération.
Caillots sanguins dans les jambes ou le bassin après l’opération (phlébites).

Les suites de la césarienne


Après l’opération, on vous conduit en salle de repos pour quelques heures, jusqu’à ce que votre état
se soit stabilisé. Votre bébé repose souvent à vos côtés.
Dans la mesure où il s’agit d’un acte chirurgical, le temps de récupération après une césarienne est
légèrement plus long qu’après un accouchement naturel. On peut toutefois désormais quitter la
maternité au bout de 6 à 8 jours (contre une dizaine autrefois), si tout se passe normalement.
Reportez-vous au chapitre 13 pour davantage de détails sur les conditions de rétablissement après
une césarienne.

Le taux de césariennes en question


Certaines femmes choisissent leur maternité en fonction du taux de césariennes (nombre
de césariennes pratiquées par rapport au nombre total d’accouchements) qu’elle a
enregistré. Il faut savoir que ce taux n’est pas significatif si vous ne connaissez pas
précisément le type de population accueillie par la maternité. Si par exemple elle est
spécialisée dans le suivi des femmes de la quarantaine, des grossesses à risques ou des
grossesses multiples, elle affichera certainement un taux de césarienne plus élevé que si
elle reçoit essentiellement des parturientes jeunes et sans problème de santé. Il est donc
bien plus intéressant de chercher à savoir si les césariennes ont été pratiquées pour des
raisons valables.

Félicitations ! Vous avez réussi !


Tout de suite après la naissance, vous serez certainement submergée par une vague d’émotions
intenses, qui peuvent être de nature très différente. La plupart du temps, la joie d’avoir mis au
monde ce petit être attendu depuis longtemps domine. Vous êtes aussi soulagée de constater qu’il
est en bonne santé. S’il réclame des soins médicaux particuliers, vous ne pourrez peut-être pas le
prendre dans vos bras immédiatement et vous vous sentirez sans doute un peu déçue. Ne vous
inquiétez pas, ce moment viendra vite. Vous serez peut-être aussi tellement bouleversée que vous
n’oserez pas le toucher ou vous occuper de lui tout de suite. Ce sont de sentiments parfaitement
normaux. Prenez votre temps. Vous avez vécu un événement extraordinaire, ce temps d’adaptation
est nécessaire.

Frissons et tremblements
Après l’accouchement, il n’est pas rare que les femmes se mettent à trembler de manière
incontrôlable. On leur propose souvent une couverture, mais le froid n’est généralement pas à
l’origine de ces tremblements. Encore inexpliqué, ce phénomène est quasiment universel (même les
femmes ayant subi une césarienne le connaissent). Si vous craignez de ne pas pouvoir tenir votre
bébé correctement, patientez quelques minutes, le temps de récupérer.

Ces tremblements ne doivent pas vous inquiéter. Ils auront totalement disparu quelques heures après
l’accouchement.

Hémorragie de la délivrance
Après l’accouchement (par les voies naturelles ou par césarienne), l’utérus se contracte afin de
comprimer les vaisseaux sanguins et de diminuer ainsi l’écoulement sanguin. S’il ne se contracte
pas correctement, vous risquez une hémorragie. On parle alors d’atonie utérine. Cette situation se
produit notamment en cas de grossesse multiple, d’infection utérine ou s’il reste dans l’utérus des
débris de membranes ou de placenta après la délivrance, mais parfois, l’hémorragie n’a pas de
raison apparente. La sage-femme peut commencer par vous masser l’utérus afin d’essayer de
relancer les contractions. Si cela ne suffit pas, on vous administrera des médicaments appropriés,
tels que l’ocytocine.
La sage femme examine minutieusement le placenta pour vérifier qu’il est complètement expulsé et
qu’aucune portion même minime n’est restée accrochée à l’utérus.
Il peut s’avérer nécessaire d’effectuer une révision utérine afin de retirer manuellement tous les
débris demeurés éventuellement dans l’utérus après la délivrance et de vérifier que l’utérus est
parfaitement vide. Dans l’immense majorité des cas, l’hémorragie s’arrête après ces différents
examens et soins. Dans le cas contraire, le médecin vous proposera un traitement adapté
précisément à votre cas.

Le premier cri
Peu après sa naissance, votre bébé pousse son premier cri. Faible au début, il va s’intensifier au fur
et à mesure que ses voies respiratoires se libèrent des sécrétions qui les encombrent encore.
Contrairement à ce que l’on raconte parfois, le médecin ne lui donne pas une tape sur les fesses
pour déclencher ce cri. Tout au plus se contente-t-il de lui frotter le dos ou les pieds. Ne vous
inquiétez pas, il faut parfois patienter quelques secondes, voire quelques minutes, avant que bébé ne
fasse entendre sa voix pour la première fois !

Vérification de l’état de santé du bébé


Dès la naissance, l’état de santé de tous les bébés est évalué à partir d’un test d’appréciation mis au
point en 1952 par le docteur Virginia Apgar. Ce test prend en compte le rythme cardiaque, la
respiration, le tonus musculaire, la réponse aux excitations et la coloration de la peau. Chacun de
ces critères est noté de 0 à 2, 2 étant la note la plus élevée. Le test est réalisé à la première et à la
cinquième minute après la naissance. Une note globale de 6 ou plus est parfaitement correcte. Les
prématurés obtiennent souvent une note inférieure, ces différents critères variant fortement en
fonction de l’âge gestationnel. Le résultat du test peut également être modifié si la mère a reçu des
calmants.
Les parents attendent parfois cette note avec une certaine angoisse. Celle qui est calculée
immédiatement à la naissance sert surtout à déterminer si le nouveau-né a besoin de soins
particuliers et ne permet guère de préjuger de sa santé future. Effectué de nouveau quelques minutes
plus tard, le même test permettra de savoir si les soins apportés se sont révélés efficaces. Même s’il
montre une mauvaise oxygénation, il ne peut en aucun cas laisser supposer que le bébé connaîtra
des problèmes de santé à l’avenir. Le principal objectif de ce test est de mettre en évidence les
éventuels soins que peut réclamer le bébé dès sa naissance. Ne comptez pas sur ce résultat pour
savoir si votre enfant fera l’ENA ou Polytechnique !

Couper le cordon ombilical


Après la naissance, il faut couper le cordon ombilical à l’aide de pinces. La sage-femme le fait elle-
même ou propose à votre partenaire de s’en charger. Celui-ci n’est toutefois en aucun cas obligé
d’accepter. En revanche, si vous-même ou lui désirez fortement accomplir cet acte symbolique,
n’hésitez pas à en faire part à la sage-femme.
La sage-femme pose ensuite le bébé sur votre ventre. S’il a besoin de soins immédiats, il faudra
peut-être le séparer de vous et le placer en couveuse, mais vous pourrez le voir et rester à proximité.
(voir le chapitre suivant sur les soins du bébé)
Chapitre 12

Bienvenue au nouveau-né !

Dans ce chapitre :
Premières impressions
Les premiers jours avec votre bébé à la maternité
Le retour à la maison
Quand appeler le pédiatre ?

Pendant 9 mois, vous n’avez formé qu’un avec votre bébé, vous avez fait votre possible pour rester
en bonne santé et pour accoucher dans les meilleures conditions. Et voilà, il est né et vous le
découvrez pour la première fois. Il va peut-être vous surprendre, mais n’oubliez pas que les
nouveau-nés se transforment rapidement : la tête perd rapidement sa forme de pain de sucre, les
éruptions cutanées ou les petits grains blanchâtres de la peau disparaissent vite.
Vous trouverez dans ce chapitre quelques conseils pour savoir comment réagir face à votre bébé dès
sa naissance et lors de votre retour à la maison.

Premiers regards, premiers contacts


Immédiatement après l’accouchement, la sage-femme désobstrue les voies respiratoires du bébé,
l’essuie et le dépose dans vos bras ou sur votre ventre.
Vous ressentez certainement un amour infini pour cet être si petit et êtes à la fois soulagée et
profondément étonnée. Sans nul doute vous pensez déjà que c’est le plus beau bébé que vous ayez
jamais vu ! Mais peut-être éprouvez-vous aussi des sentiments plus partagés. Contrairement à ce
que l’on voit dans les films, la peau du nouveau-né est rarement lisse et rosée. Il naît souvent
recouvert de liquide amniotique, parfois d’un peu de sang, et d’une sorte d’enduit un peu gras et
jaunâtre qui le protège, le vernix caseosa. La peau est parfois bleutée, en raison des frottements
occasionnés par l’accouchement. Il n’est donc pas rare de ressentir une certaine surprise au premier
regard.

Il est très fréquent que les mères éprouvent une certaine hésitation devant ce tout petit être. Il faut
souvent quelques jours pour véritablement ressentir le lien qui vous unit à votre bébé. Ne vous
inquiétez pas si vous avez l’impression qu’il vous laisse indifférente : vous allez le découvrir et
apprendre à le connaître au fil des jours et, bientôt, vous vous sentirez plus à l’aise.
Vous ne manquerez sans doute pas de remarquer d’autres éléments étonnants, propres aux nouveau-
nés, la surprenante longueur des ongles par exemple. Vous allez également observer toutes ses
réactions, ses cris, ses soupirs. Nous présentons dans cette partie ces différentes particularités.

Le vernix caseosa
À la naissance, la peau du bébé est recouverte d’un enduit blanc appelé vernix caseosa. Il est
constitué de desquamation de cellules superficielles de sa peau et de débris du liquide amniotique.
Cette substance permettrait de le protéger du dessèchement que pourrait occasionner la disparition
brutale du liquide amniotique. Elle servirait également de lubrifiant pour faciliter le franchissement
du bassin lors de l’expulsion. La couche de vernix caseosa varie selon les bébés et son épaisseur n’a
pas d’importance particulière. Il peut prendre une teinte verdâtre si le méconium a été émis alors
que le bébé se trouvait encore dans l’utérus (voir chapitre 7).
Le vernix partira certainement lors du premier bain. Il disparaît de toute façon naturellement en 24
heures.

La bosse séro-sanguine et la forme du crâne


La bosse séro-sanguine se forme sur la partie du crâne qui s’est présentée la première au niveau du
col de l’utérus. De taille variable, elle peut atteindre la grosseur d’un œuf de pigeon ou de poule.
Elle se résorbe en quelques jours, sans laisser aucune trace.
Le crâne peut par ailleurs présenter des déformations, liées au passage vaginal, lorsqu’il se fraie un
chemin à travers le bassin (voir figure 12.1). Ces déformations ne laissent aucune séquelle non plus.
La voûte crânienne se compose d’os malléables qui ne sont pas soudés entre eux, ce qui leur permet
de se modeler en fonction des différentes parties du bassin. Le crâne est ainsi souvent en pain de
sucre (voir figure 12.2). Le bébé retrouve une tête ronde et lisse en l’espace de quelques jours à
peine.

Figure 12.1 : La tête du


bébé est souvent
déformée après une
naissance par les voies
naturelles.

En cas de travail et d’expulsion rapides (si vous avez déjà eu des enfants, par exemple), le crâne
n’est généralement pas déformé. Ce n’est pas non plus le cas lors d’un accouchement par césarienne
ou d’une présentation par le siège.
Les oreilles peuvent sembler pliées ou enroulées de façon quelque peu surprenante et le nez peut
paraître de travers. Ne vous inquiétez pas, tout va rentrer dans l’ordre en quelques jours !

Les bleus

Le visage du nouveau-né présente parfois des marques bleutées, provoquées par les frottements du
travail ou de l’expulsion ou par la pose des forceps ou de la ventouse. Elles reflètent seulement la
vigueur de l’accouchement et ne doivent pas vous inquiéter. Elles s’estompent en quelques jours.

Figure 12.2 : La forme


du crâne en pain de
sucre disparaît en
quelques jours.
Taches, petits boutons et irritations cutanées
Beaucoup de bébés présentent à la naissance de petites irritations de la peau, qui vont disparaître
naturellement en quelques jours. Voici les plus fréquentes :

Desquamation : les bébés nés après terme ont souvent la peau fripée et très sèche, qui pèle
rapidement après la naissance. Appliquez éventuellement une crème hydratante.
Angiome plan : de taille et de forme variable, cette tache rouge apparaît parfois quelques
jours après la naissance, sur n’importe quelle partie du corps. Elle disparaît en général
naturellement pendant la petite enfance. Elle peut sinon être traitée localement (si elle est très
visible notamment). Vous pourrez en parler avec le pédiatre le moment venu.
Taches mongolique : ces taches de couleur brunâtre tirant sur le bleu, présentes dans le bas
du dos, peuvent concerner les bébés bruns, nés de parents originaires du pourtour
méditerranéen, du Proche-Orient, d’Europe orientale et d’Asie. Elles s’effacent
progressivement pendant l’enfance.
Acné néonatale : des petits grains blanchâtres plus ou moins nombreux sont parfois visibles
sur le nez, les joues, le front ou le menton dès la naissance ou apparaissent quelques semaines
ou quelques mois plus tard. Ces petits kystes sébacés, appelés milium, s’estompent
progressivement sans aucun traitement.
Points rouges : une éruption rougeâtre plus ou moins marquée est très fréquente chez les
nouveau-nés au bout de quelques jours. La plupart s’estompent sans laisser de trace, mais
certaines peuvent former une tache de naissance.
Télengiectasies : vous remarquerez peut-être que de petits vaisseaux sanguins ont éclaté
autour des yeux et du nez du bébé, ou dans son cou. C’est un phénomène très courant et sans
gravité qui disparaît en quelques mois tout au plus.

Les cheveux
Certains bébés naissent totalement chauves, d’autres possèdent une abondante chevelure. On ne
peut toutefois en déduire comment seront ses cheveux plus tard car la plupart du temps, ils tombent
quelques jours après la naissance et sont remplacés par d’autres un peu plus tard, qui pousseront
plus ou moins vite selon les enfants.

Un fin duvet noir recouvre parfois les joues, le front et le corps du nouveau-né. Appelé lanugo, il est
parfaitement normal (et assez fréquent chez les prématurés ou les enfants nés de mère diabétique) et
tombe en quelques semaines.

Les ongles
Les nouveau-nés adoptent souvent la position qui leur était familière dans l’utérus, la position
fœtale. Ils s’enroulent sur eux-mêmes et ferment les poings.
Leurs ongles peuvent s’avérer étonnamment longs. Certaines maternités fournissent des chemises
pourvues de sorte de mitaines qui leur recouvrent les mains afin qu’ils ne puissent se griffer. Veillez
à leur couper les ongles assez courts (avec une paire de ciseaux spéciale bébé, à bouts ronds).

Coupez-lui les ongles quand il dort profondément afin de ne pas le déranger.

Les yeux et les oreilles


La vision du nouveau-né est assez limitée. Il ne voit que les objets placés très près, tout au plus à
une vingtaine de centimètres. Il semble aussi mieux distinguer les objets brillants.
Tous les nouveau-nés ont les yeux bleu foncé ou bruns, quelle que soit la couleur de ceux de leurs
parents. C’est vers l’âge de 4 mois qu’ils prendront leur couleur définitive. À la naissance, le blanc
de l’œil peut apparaître légèrement bleuté ou rouge : il va s’éclaircir en quelques semaines.
Parfois un peu gonflés au moment de la naissance, souvent en raison des pressions exercées sur la
tête au moment de l’accouchement, les yeux dégonflent rapidement. Il peut aussi s’agir d’une
réaction à un antibiotique en goutte appliqué sur les yeux après la naissance (voir la partie « Soins
des yeux » plus loin dans ce chapitre).
Ils perçoivent clairement les sons dès la naissance. Vous remarquerez ainsi qu’ils sursautent en cas
de bruit fort ou soudain. Leur odorat et leur goût sont également déjà développés.

Les organes génitaux et la poitrine

Il est courant que les organes génitaux des bébés soient enflés à la naissance ou que leur poitrine
semble un peu gonflée. Ceci est dû aux hormones maternelles qui traversent le placenta. Chez les
petites filles, on constate même parfois une sécrétion lactée au niveau des seins ou un petit
écoulement sanguin par le vagin, évoquant les règles. Parfaitement normales, ces manifestations
disparaîtront naturellement en quelques semaines.

Le cordon ombilical
L’extrémité du cordon ombilical est certainement protégée par un pansement. À la naissance, il a
été coupé juste au-dessus d’une pince plastique qui restera en place quelques jours (généralement
jusqu’à la sortie de la maternité). L’extrémité du cordon va peu à peu sécher et se ramollir, pour
finalement tomber, 2 à 3 semaines plus tard. C’est un processus naturel, n’essayez pas de tirer sur le
cordon avant.

Pour nettoyer la pince, imbibez un coton ou une compresse d’alcool ou de solution antiseptique. Les
pédiatres ne préconisent pas nécessairement ce nettoyage, sauf si des saletés se sont logées à la base
du cordon.

La taille du nouveau-né
Un nouveau-né pèse généralement de 2,7 à 3,6 kg et mesure de 46 à 56 cm. Sa taille dépend de son
âge gestationnel (nombre de semaines de grossesse), de son hérédité et d’autres facteurs, tels que
l’état de santé de la mère, son hygiène de vie, son propre poids, ainsi que de nombreux autres
éléments : diabète, tabagisme, nourriture.

Vous remarquerez sans doute que la tête du bébé paraît beaucoup plus grosse que le reste de son
corps. C’est une caractéristique du nouveau-né. Il ne peut la soutenir naturellement et ses muscles
vont mettre un certain temps à se développer. Vous avez aussi certainement senti sous vos doigts les
fontanelles, ces deux creux situés l’un à la base du crâne, l’autre au sommet de la tête. Elles
correspondent aux points de jonction entre les sutures du crâne et permettent la croissance du
cerveau. La fontanelle postérieure (à l’arrière) se referme en quelques mois, mais la fontanelle
antérieure reste souple pendant les dix à douze premiers mois du bébé.

La respiration
Tous les bébés ne poussent pas leur premier cri dès la première seconde au jour ! Le personnel
médical s’y montre particulièrement attentif, car il correspond aux premiers efforts de respiration à
l’air libre du nouveau-né. Ce n’est souvent pas un véritable pleur d’emblée, mais plutôt un
gémissement, qui va croître progressivement. Sa respiration peut s’avérer parfaitement normale
même s’il ne crie pas fort.
En revanche, si elle ne paraît pas se mettre en place naturellement, la sage-femme va lui frotter le
dos ou lui tapoter la plante des pieds. Il n’y a plus que dans les vieux films que l’on voit une
infirmière secouer le bébé par les pieds, tête en bas, pour déclencher ce premier cri !
Pendant la grossesse, le fœtus reçoit l’oxygène par le placenta. À la naissance, ses muscles
respiratoires doivent se mettre à fonctionner. Les poumons doivent expulser les mucosités ou le
liquide amniotique qui les encombrent. Cela s’effectue généralement pendant l’accouchement, mais
si le bébé paraît gêné pour respirer, la sage-femme va désobstruer ses voies respiratoires avec une
mini-pompe.

Vous constaterez que votre bébé respire à un autre rythme que vous : souvent de 30 à 40 fois par
minute. Sa respiration s’accélère aussi pendant les périodes d’activité. Il respire facilement par le
nez, plutôt que par la bouche, ce qui lui permet de continuer à respirer en tétant par exemple.
Les bébés possèdent souvent un petit ventre bien rebondi. Il se soulève à chaque inspiration et reste
parfois un peu gonflé, le nouveau-né avalant de l’air. C’est un phénomène normal car il respire
encore avec son diaphragme et non avec ses muscles pulmonaires, comme les enfants et les adultes.

Les soins effectués à la maternité


Dès que le personnel médical s’est assuré que votre bébé était en bonne santé (en procédant au test
d’Apgar, voir le chapitre 12 pour davantage de détails), il lui fait sa première toilette et veille à
l’aider à s’adapter à sa nouvelle vie. Après avoir quitté la vie utérine, il doit en effet s’habituer à son
nouvel état. Ainsi, il respire seul et découvre tout un monde nouveau autour de lui.

À la maternité, votre bébé porte un bracelet indiquant ses nom et prénom, ainsi que l’heure de
naissance, afin de faciliter son identification. Les maternités prennent généralement des mesures de
sécurité supplémentaires pour éviter les risques de confusion entre les enfants. Les différents
services sont souvent étroitement surveillés et fermés à clé.

De la vie intra-utérine à la vie normale


Le nouveau-né vit de nombreuses transformations dans les heures qui suivent la naissance. Le
personnel médical intervient immédiatement pour qu’il s’y adapte le mieux possible.

Réchauffer et sécher bébé


Le nouveau-né ayant tendance à se refroidir rapidement, il faut veiller à le sécher et à le couvrir dès
la naissance. Son besoin en oxygène augmente si sa température chute. Les infirmières la surveillent
attentivement. Elles l’enveloppent dans une couverture et lui mettent un petit bonnet afin qu’il ne se
refroidisse pas par la tête. À la nursery, il est revêtu d’une brassière et recouvert de nouveau d’une
couverture.

Soins des yeux


Pour éviter tout risque d’infection après le passage dans le vagin, on dépose dans les yeux du
nouveau-né quelques gouttes d’un collyre antibiotique. Il est totalement éliminé en quelques heures.

Les parents craignent parfois que le collyre empêche leur bébé de les voir distinctement pendant ces
tout premiers instants. Il n’a aucune incidence sur la vision et, par ailleurs, les nouveau-nés ont de
toute façon un champ de vision assez étroit (voir plus haut la partie « Les yeux et les oreilles »).

Supplémentation en vitamine K
De nombreuses maternités donnent systématiquement de la vitamine K par voie orale ou en
injection pour prévenir des troubles de la coagulation. Cette vitamine joue en effet un rôle majeur
dans la fabrication des substances favorisant la coagulation sanguine. Le foie des nouveau-nés,
encore peu développé, ne peut en produire beaucoup. Il s’agit par conséquent d’une mesure
préventive essentielle.
Empreinte des pieds
Pour compléter son dossier d’identité, on prend parfois l’empreinte des pieds du nouveau-né.
(Toutes les maternités ne le font pas.) Vous en recevrez parfois une copie.

Vaccin contre l’hépatite B


On vous proposera certainement de vacciner rapidement votre bébé contre l’hépatite B. Ce vaccin
réduit en effet considérablement les risques de contracter cette maladie à l’adolescence ou à l’âge
adulte.

Comprendre la mise en route du système digestif du nouveau-né


Dès l’âge d’une semaine, les nouveau-nés mouillent leur couche de six à dix fois par jour. Par
ailleurs, la fréquence des selles dépend du type de lait que vous lui donnez. Si vous allaitez, il aura
en général des selles au moins deux fois par jour. Sinon, il en aura une ou deux par jour au
maximum.
Les premières selles du bébé, le méconium, sont épaisses et noirâtres. Elles sont généralement
émises dans les premières 24 heures, au plus tard dans les 36 heures qui suivent l’accouchement.
Elles vont s’éclaircir et prendre une consistance normale au fil des jours. Un bébé nourri au biberon
aura souvent des selles jaune-vert assez moulées, tandis que chez un bébé nourri au sein, elles
seront d’un jaune plus marqué et plus granuleuses.

Les premières urines sont généralement émises quelques heures après la naissance, mais elles ne
surviennent parfois pas avant le deuxième jour. L’émission d’urine et du méconium indique que
l’appareil urinaire et gastro-intestinal du bébé fonctionne correctement.

La circoncision en question
La circoncision désigne l’ablation de la fine peau, le prépuce, qui recouvre la verge d’un garçon.
C’est aux parents de choisir s’ils veulent faire circoncire leur fils, pour des raisons rituelles ou
religieuses ou pour de simples préférences personnelles. Très pratiquée dans les pays anglo-saxons
en dehors de toutes considérations religieuses, elle demeure rare dans les autres pays. Elle devient
toutefois moins fréquente aux États-Unis, des études médicales ayant ces dernières années remis en
cause son utilité.
L’on affirmait autrefois que la circoncision diminuait notamment le risque de cancer de la verge.
Ces avantages n’ont toutefois pas été clairement établis et il est aujourd’hui admis que la
circoncision systématique n’est pas indispensable. Ces considérations ne concernent bien
évidemment pas la circoncision rituelle, dont la décision appartient pleinement aux parents.
En 2008, une étude française suggère que la circoncision diminue de 60 % le risque de transmission
du VIH chez les hommes hétérosexuels. D’autres études sont en cours.
Si vous décidez de circoncire votre fils, l’opération sera effectuée le premier ou le deuxième jour
après la naissance, dans la mesure où l’enfant est en bonne santé, né à terme ou presque et sans
malformation congénitale.
Les circoncisions rituelles se font au 8e jour de vie et donnent lieu à une cérémonie qui se déroule
généralement à domicile.
Jusque très récemment, les circoncisions étaient pratiquées sans anesthésie. On applique désormais
une pommade anesthésique sur la verge du bébé avant l’opération. La prise en compte de la douleur
constitue un réel progrès médical et humain, d’autant que des études ont montré que les nouveau-
nés souffraient pendant cette opération. Certains médecins préfèrent toutefois recourir le moins
possible à ces analgésiques, car ils rallongent la durée de l’intervention, ce qui peut suffire à
accroître la douleur ressentie par le bébé.
Après l’opération, le chirurgien enveloppe la verge dans une gaze enduite de vaseline. Elle tombera
d’elle-même au bout de quelques heures. La verge apparaîtra alors peut-être un peu rouge et enflée.

Ne retirez pas la compresse de gaze si elle ne se décolle pas naturellement, mais aspergez-la d’eau
tiède. Les jours suivants l’opération, nettoyez la verge à l’eau tiède et séchez-la soigneusement. À
chaque fois que vous changez votre fils, appliquez une pommade antiseptique ou de la vaseline
jusqu’à la cicatrisation complète.

La cicatrisation prend généralement une semaine. Une croûte va peut-être se former à l’extrémité de
la verge pendant cette période. C’est un phénomène normal et cette croûte disparaîtra naturellement.
Si en revanche la verge enfle ou change de couleur ou que votre bébé a de la fièvre, appelez le
pédiatre.

Les soins intensifs en néonatologie


Lorsque l’accouchement s’est bien passé et que le bébé est en bonne santé, il reste avec sa mère
dans la chambre de celle-ci ou bien elle peut le confier à la nursery pour se reposer. Cependant,
dans certains cas, le nouveau-né réclame des soins intensifs dispensés dans un service de
néonatologie spécialisé, équipé notamment de monitorings sophistiqués ou d’appareils respiratoires.
Un passage en unité de soins intensifs n’est pas nécessairement synonyme de pathologie grave. Le
médecin peut souhaiter garder votre bébé quelques heures en observation pour différentes raisons.
En voici quelques-unes (cette liste est toutefois loin d’être exhaustive) :

Votre bébé est né prématurément.


Il est d’un poids inférieur à celui considéré comme normal par votre maternité.
Il a besoin d’antibiotiques (si vous avez eu de la fièvre pendant le travail, par exemple, ou
que vous avez perdu les eaux longtemps avant l’expulsion).
Le bébé semble respirer difficilement et le pédiatre préfère le placer en observation quelque
temps.
Il a de la fièvre.
Il est anémié.
Il est porteur de malformations congénitales.
Il a besoin d’une intervention chirurgicale.

La première visite du pédiatre


Le pédiatre qui vous rend visite à la maternité est habilité à travailler dans cet établissement. Ce ne
sera pas forcément celui qui continuera à suivre votre bébé lorsque vous serez rentrée chez vous,
mais dans certains cas, ce peut être celui que vous aurez choisi au préalable ou que vous aura
indiqué la sage-femme ou le médecin accoucheur. Selon l’heure à laquelle vous accouchez et les
habitudes de la maternité, il passera dès le jour de la naissance ou le lendemain.
À chaque visite, il observe l’apparence du nouveau-né, il écoute son cœur, palpe les fontanelles (les
creux du crâne marquant la jonction entre les os de la boîte cranienne) observe les membres, vérifie
les hanches et s’assure d’une manière générale que le bébé est en bonne santé. Il prescrit également
diverses analyses de sang et examens afin de détecter des troubles du métabolisme ou certaines
maladies. Au 3e jour de la vie, le dépistage de la phénylcétonurie, de l’hyperplasie congénitale des
surrenales, de l’hypothyroïdie, de la mucoviscidose sont systématiques. Celui de la drépanocytose
est réservé aux nouveaux-nés dont les origines familiales prédisposent à cette maladie. Les résultats
ne sont en général pas connu avant votre retour chez vous, mais vous serez avertie par courrier s’ils
ont révélé une anomalie. Avant de quitter la maternité, n’oubliez pas de voir avec le pédiatre à quel
moment doit se dérouler la prochaine visite.

Le rythme cardiaque et le système circulatoire


Pendant la période intra-utérine, vous vous en souvenez sans doute, le cœur du bébé battait à un
rythme rapide, de 120 à 160 pulsations par minute. Ce rythme se poursuit dans les premiers temps
de vie. Il s’accélère pendant les périodes de veille et diminue pendant le sommeil.
À la naissance, le système circulatoire du bébé se modifie profondément. Pendant la vie utérine, les
poumons ne servent pas encore et le sang destiné à leur alimentation est détourné vers l’aorte par le
canal artériel, qui se ferme au moment de la naissance. Ces transformations mettent parfois
quelques jours à se réaliser et l’on peut entendre dans les premiers temps un souffle cardiaque
temporaire, qui indique la persistance d’une communication entre les cavités du cœur. Le médecin
peut demander par sécurité un examen plus approfondi, un échocardiogramme (échographie du
cœur). Les souffles cardiaques disparaissent naturellement dans la grande majorité des cas.
N’hésitez pas à poser des questions et à faire part de votre éventuelle inquiétude au pédiatre s’il
décèle un souffle cardiaque, il saura vous rassurer.

L’évolution du poids
La plupart des nouveau-nés commencent par perdre un peu de poids dans les premiers jours
(environ 10 % de leur poids total, soit dans les 450 g pour un bébé de 3,2 à 3,6 kg). Cette variation
s’explique par l’émission de liquides (urines, sueur) et de selles. En outre, le nouveau-né n’absorbe
dans les premiers jours pas suffisamment de nourriture ou de liquide pour compenser cette perte.
Les prématurés perdent davantage de poids que les bébés nés à terme et mettent aussi plus de temps
pour le récupérer. Les bébés nés avec un petit poids par rapport à leur âge gestationnel vont au
contraire grossir plus rapidement. D’une manière générale, les nouveau-nés ont retrouvé leur poids
de naissance au 10e jour de vie. Ils l’ont en principe multiplié par deux au 5e mois, par trois, au
bout d’un an.

Le retour à la maison
Le moment est venu de rentrer chez vous avec votre bébé. Vous aurez pris soin de prévoir des
habits pour l’habiller. Vous n’aurez que l’embarras du choix, mais optez de préférence pour des
vêtements qui s’enfilent et s’attachent aisément pour vous faciliter la tâche lors du changement de
couches.
Pour le trajet en voiture, il faut également avoir prévu un siège adapté, indispensable pour protéger
votre bébé en cas d’accident (reportez-vous au chapitre 7 pour davantage de détails à ce sujet).
Il peut arriver que vous sortiez de la maternité seule, votre enfant devant encore recevoir des soins.
C’est le cas par exemple des grands prématurés ou des enfants atteints de certaines maladies, telles
qu’une jaunisse nécessitant une photothérapie (voir la partie consacrée à ce sujet, plus loin dans ce
chapitre).

La toilette de bébé
À l’heure de la toilette, vous vous sentirez peut-être maladroite avec votre tout-petit dans
les premiers temps. Voici quelques conseils simples qui devraient vous permettre de faire
du bain un moment agréable pour tous les deux.
Testez la température de l’eau avec votre coude (la main n’est pas toujours suffisamment
sensible) afin de vous assurer qu’elle n’est pas trop chaude.
Avant d’installer votre bébé dans la baignoire, vérifiez que tout ce dont vous avez besoin
est à portée de main : gant de toilette, coton, savon et shampooing éventuellement,
serviette, couche et vêtements.
Soutenez toujours sa tête dans l’eau, il ne peut encore la tenir droite tout seul.
Nettoyez-lui le visage à l’eau, sans savon.
Pour lui laver l’intérieur des oreilles, préférez un petit morceau de coton mou à des
Cotons-Tiges (à éviter aussi pour le nez).
Avec une petite fille, lavez les organes génitaux de l’avant vers l’arrière pour éviter toute
infection due aux selles. Avec un garçon, nettoyez bien le dessous des testicules et le
prépuce sans le tirer trop fortement en arrière.
Si bébé a la peau très sèche ou de l’eczéma, diminuez la fréquence des bains (un tous les
2 jours seulement, par exemple) afin de ne pas aggraver ce phénomène. S’il persiste,
parlez-en au pédiatre.
Si votre bébé éprouve des difficultés à s’endormir le soir, essayez de le baigner juste
avant de le coucher. Le bain peut avoir un effet relaxant.
Si vous avez des jumeaux, essayez de baigner l’un pendant que l’autre dort afin de vous
faciliter la tâche. Vous n’aurez ainsi à vous occuper que d’un bébé à la fois.
Bien sûr vous ne l’auriez pas fait, mais vous ne nous en voudrez pas de vous le dire
quand même : ne laissez pas votre bébé sans surveillance dans la baignoire !

Il s’avère souvent très décevant et frustrant de rentrer chez soi sans son bébé. C’est un sentiment
tout à fait normal, quelle que soit la raison pour laquelle l’enfant doit rester à la maternité. Vous
aviez imaginé votre retour chez vous avec lui, il est forcément difficile de vivre une réalité
différente. Rappelez-vous que ce n’est l’affaire que de quelques jours. Cette séparation ne sera
bientôt plus qu’un souvenir. Vous allez très vite pouvoir vivre de merveilleux moments avec votre
bébé et nouer cette relation dont vous rêvez. Le plus important pour l’instant est qu’il vous revienne
en pleine santé.
C’est une immense joie mais aussi une très grande responsabilité de rentrer chez soi avec un
nouveau-né. Vous et votre partenaire devez du jour au lendemain prendre soin d’un bébé sans avoir
la possibilité de solliciter l’aide du personnel de la maternité. Peut-être une personne de votre
famille pourra-t-elle venir vous seconder, mais c’est vous qui serez responsable de ce petit être.
Nous présentons dans les parties suivantes les différents soins que vous allez lui donner. La
question des repas fait l’objet d’un traitement spécial, dans le chapitre 13.

Le bain

Tant que le cordon ombilical n’est pas tombé, faites la toilette de votre bébé sans lui donner de bain.
Posez une cuvette d’eau tiède près de la table à langer ou d’une table recouverte d’une serviette ou
d’un tapis en éponge. Allongez votre bébé et lavez-le avec un gant de toilette. Utilisez du coton
humide pour les yeux. Séchez-le ensuite rapidement afin qu’il ne prenne pas froid. Vous préfèrerez
peut-être tout d’abord laver et sécher la tête avant de passer au corps. Cette manière de procéder
évite que bébé ne se refroidisse par la tête.
Lorsque le cordon est tombé, vous pouvez lui donner de vrais bains. Vous pourrez acheter une
petite baignoire en plastique spécialement adaptée aux nouveau-nés, qui peut se placer dans la
baignoire familiale ou l’évier ou sur une table. Vous trouverez quelques conseils sur la façon de
baigner bébé dans l’encadré « La toilette de bébé ».

Les infections se transmettant facilement par simple contact, assurez-vous que toutes les personnes
qui veulent toucher votre bébé se soient bien lavé les mains au savon (et pas seulement à l’eau) au
préalable. N’oubliez pas que vous aussi vous devez avoir les mains très propres !

Le rot
Les bébés avalent de l’air en tétant, surtout s’il sont nourris au biberon. L’air qui s’accumule dans le
ventre finit par être douloureux, d’où l’importance du rot qui permet à bébé de renvoyer l’air et le
gaz produit par la digestion. Vous découvrirez au chapitre 12 quelques positions qui aident en
général les bébés à faire leur rot.
Si vous tenez votre bébé contre vous pour l’aider à faire son rot, gardez une serviette à portée de
main, car ce renvoi peut entraîner une régurgitation de lait.

Le sommeil
Les théories sur le sommeil des nouveau-nés ne manquent pas. Certaines préconisent de bien
distinguer les cycles du sommeil de ceux des repas, ce qui vous permet, à vous parents, de mieux
organiser votre emploi du temps et vos activités en fonction des besoins de votre bébé. D’autres
recommandent plutôt de simplement respecter le désir de l’enfant et de le nourrir ou de le coucher
lorsqu’il en exprime le besoin. De nombreux livres sont consacrés à ce sujet et vous trouverez sans
mal de plus amples renseignements si vous vous sentez un peu perdue. Toutefois, si le rythme de
votre bébé entraîne pour vous des difficultés d’organisation, n’hésitez pas à en parler au pédiatre.

Gardez en mémoire ces quelques éléments concernant le sommeil de votre bébé :

Pour prévenir la mort subite du nourrisson, il est désormais préconisé de coucher le bébé sur
le côté ou mieux encore, sur le dos (et non plus sur le ventre comme autrefois). Calez votre
enfant avec une couverture roulée ou un coussin spécialement adapté (vendu dans les boutiques
pour bébés) afin qu’il reste allongé dans cette position.
Vous pouvez suspendre des objets ou des mobiles au-dessus de son lit, qui le distrairont
lorsqu’il sera éveillé. Ne placez ni jouet ni peluche sur son oreiller pour éviter les risques
d’étouffement.
Faites-lui écouter une berceuse ou une musique douce pour le détendre lorsque vous le
couchez.
Certains bébés s’endorment plus facilement lorsqu’ils sont bercés. Si vous ne souhaitez pas
en faire une habitude, ne le prenez pas dans vos bras systématiquement au moment du coucher.
Ne le laissez pas s’endormir en tétant un biberon de lait. Cette habitude peut entraîner des
problèmes dentaires.

Les bébés inversent parfois le jour et la nuit : ils dorment la journée et sont parfaitement éveillés la
nuit. Dans ce cas, essayez de le maintenir éveillé la journée en stimulant son attention (avec des
jeux, par exemple). Il faut toutefois savoir que vous aurez bien du mal à l’empêcher de dormir !
Rassurez-vous tout de même : ce décalage disparaît souvent du jour au lendemain, lorsque bébé a
grandi un peu.

Les cris et les pleurs


Les cris et les pleurs sont le moyen d’expression des nouveau-nés. Dans les tout premiers jours,
certains ne pleurent quasiment pas et paraissent toujours calmes et dispos, mais c’est parfois pour
mieux donner de la voix dès la deuxième semaine ! Les cris diffèrent en fonction de ce qu’ils
expriment et vous apprendrez à les reconnaître. Il peut arriver toutefois que vous ne parveniez pas à
apaiser votre bébé. Pour tenter de le consoler, faites quelques pas avec lui, bercez-le, parlez-lui
doucement, câlinez-le. Si rien ne le calme et que vous n’arrivez vraiment pas à trouver la cause de
ses pleurs, ne vous culpabilisez pas, vous n’êtes pas une mauvaise mère ! Les raisons des pleurs
sont parfois bien difficiles à identifier précisément.

Les coliques
Si votre bébé pleure plusieurs heures d’affilée à plusieurs reprises dans la journée, il souffre peut-
être de coliques. Ces douleurs intestinales sont très fréquentes et affectent la plupart des bébés à
partir de 4 à 6 semaines. Elles durent souvent jusqu’à l’âge de 3 ou 4 mois.
Ces pleurs inconsolables surviennent souvent le soir, entre 18 et 22 h. S’il s’agit de la tranche
horaire à laquelle vous rentrez chez vous pour retrouver votre bébé, n’en déduisez surtout pas qu’il
pleure parce qu’il ne vous aime pas ! Il s’agit juste d’un moment difficile pour lui. Dans l’encadré
« Pourquoi bébé pleure-t-il ? Comment le calmer ? », nous vous suggérons quelques moyens pour
tenter de l’apaiser. Dans tous les cas, essayez vous-même de rester calme et ne paniquez pas si rien
ne semble marcher. Ces pleurs vont s’atténuer au fur et à mesure que votre enfant va grandir. Dans
le cas contraire, parlez-en au pédiatre. Voir aussi « la première année avec bébé pour les nuls » chez
le même éditeur.

Le hoquet

Vous vous rappelez certainement que le fœtus pouvait avoir des crises de hoquet. Eh bien, c’est le
cas aussi du nouveau-né. On peut parfois l’arrêter en lui donnant un peu de lait ou d’eau
(légèrement sucrée).

L’ictère du nouveau-né
À l’âge de 2 ou 3 jours, la peau du bébé prend parfois une couleur jaune-orange. C’est une jaunisse,
que les médecins appellent ictère physiologique. Elle touche environ un tiers des nouveau-nés. Elle
s’explique par une augmentation du taux de bilirubine dans le sang. La bilirubine est libérée lors du
processus normal de destruction des globules rouges et est normalement éliminée par le foie. Si ce
dernier est immature, il en résulte un excès de bilirubine dans le sang (la jaunisse s’avère ainsi très
fréquente chez les bébés prématurés, dont le foie n’est pas encore prêt à remplir toutes ses
fonctions). En veillant à ce que le bébé reste bien hydraté et en stimulant l’appareil digestif dès les
premiers jours, on peut limiter les risques de jaunisse.
Si l’ictère apparaît très tôt ou se prolonge de manière inhabituelle, le pédiatre préférera vérifier
chaque jour le taux de bilirubine. S’il est élevé, il faudra sans doute envisager un traitement, qui fait
appel la plupart du temps à la photothérapie. Le bébé est exposé quelques heures à une lumière
bleue qui diminue la production de bilirubine.

Pourquoi bébé pleure-t-il ? Comment le calmer ?


Votre bébé pleure pour attirer votre attention. Il exprime ainsi un besoin, un malaise (la
faim, la demande de câlins ou de compagnie, la nécessité de changer sa couche, par
exemple). Certaines fois, vous parviendrez difficilement (ou pas du tout !) à déterminer la
cause de ses pleurs. Ne culpabilisez pas si vous n’arrivez pas à le consoler, vous n’êtes pas
pour autant une mauvaise mère ! La plupart du temps, bébé pleure pour les raisons
suivantes :
il a faim
sa couche est sale
il a des gaz ou de l’air dans l’estomac et veut faire un renvoi
il est fatigué
il ne se sent pas bien (ses vêtements sont trop serrés, il a trop chaud ou veut changer de
position, par exemple)
il a peur de quelque chose
il est énervé
il veut que vous le preniez dans vos bras
il veut téter
Vous trouverez souvent spontanément comment le calmer rapidement, mais vous serez
peut-être un peu déroutée les premiers jours. Voici donc quelques petits moyens qui ont
fait leurs preuves et qui pourront vous aider :
captez son attention avec un jouet
donnez-lui un bain
donnez-lui une tétine
câlinez-le dans vos bras
installez-le dans une pièce calme pour qu’il s’apaise et se repose ou allongez-le dans son
lit
mettez une musique douce
bercez-le dans vos bras ou dans son transat, promenez-vous avec lui (en le prenant dans
vos bras ou en écharpe porte bébé ou en l’installant dans sa poussette) ou faites un tour en
voiture (sans oublier de l’attacher sur son siège auto)
Si malgré tous vos efforts il reste inconsolable, laissez-le s’apaiser seul, en essayant de ne
pas perdre vous-même votre calme face à ces pleurs !

La sucette
L’utilisation ou non d’une sucette fait encore parfois l’objet de débats passionnés : indispensable
pour certains, elle est source de nombreux problèmes pour d’autres. Il faut toutefois bien
reconnaître qu’elle permet souvent d’apaiser les bébés. Son principal inconvénient est de devenir
une habitude pour l’enfant, qui devra tôt ou tard apprendre à s’en passer.
Qu’en est-il du point de vue médical ? La sucette ne semble pas entraîner d’effets secondaires
néfastes à long terme. La déformation des arcades dentaires qu’elle pourrait causer n’est pas
vraiment prouvée. Par ailleurs, bien que son usage ne soit pas clairement préconisé à cet égard, elle
pourrait diminuer les risques de mort subite du nourrisson.

Prévenir les accidents domestiques


Bien connaître les risques d’accident que court un bébé à la maison représente certainement la
meilleure des préventions. Une étude a été récemment effectuée au Canada sur 1 000 cas d’enfants
de moins de 1 an ayant subi un accident afin de mettre en évidence leurs différentes causes. Ils
étaient dus par ordre d’importance à :

une chute
l’ingestion de substances dangereuses
une brûlure

Les chutes les plus fréquentes se produisent depuis un meuble, parce que l’enfant est mal tenu,
depuis un siège de voiture, dans les escaliers ou dans le trotteur. Les accidents varient en fonction
de l’âge du bébé. Ainsi, le risque de chute depuis un meuble ou d’être lâché est élevé pour les
nouveau-nés. Les enfants plus grands risquent davantage de tomber dans les escaliers ou avec leur
trotteur. Tenez bien votre tout-petit et ne le laissez jamais sans surveillance sur la table à langer ou
près d’un escalier.

Les achats destinés au bébé


Les nouveau-nés constituent désormais un marché à eux seuls. Les vêtements, aussi bien pour fille
que pour garçon, sont adorables et vous serez sûrement tentée de faire des folies !
Sachez toutefois que vous ne pourrez peut-être pas utiliser tous les habits que vous aurez achetés à
l’avance ou que l’on vous offrira. D’une part, les nourrissons grandissent très vite et d’autre part, au
quotidien, vous vous apercevrez vite que vous préférez les vêtements pratiques aux tenues dernier
cri ! Les pyjamas simples, faciles à enfiler et à laver sont bien souvent plus adaptés aux tout-petits
que des ensembles coordonnés, avec chapeau et chaussettes assortis !
Outre des habits, vous devrez prévoir du matériel et des produits répondant à ses besoins, comme :
Affaires de toilette : brosse à cheveux souple, ciseaux à ongles, shampooing, savon.
Médicaments et trousse de premiers soins : pommade antibiotique, thermomètre, sérum
physiologique et « mouche bébé «, pansements, médicaments adaptés.
Linge : serviettes, gants de toilette, couvertures et draps de couchage.
Meubles : berceau et lit, baignoire et table à langer.
Siège de voiture : reportez-vous au chapitre 7 pour davantage de détails à ce sujet.
Poussette : préférez celle permettant d’installer votre bébé en position semi-allongée.

Pensez aussi à acheter un livre sur les soins et la santé des bébés. Parlez-en à votre pédiatre, il saura
vous conseiller. Voir « la première année avec bébé pour les nuls » chez le même éditeur.

Quand faut-il s’inquiéter ?

Souvent, les jeunes parents s’inquiètent facilement et s’alarment rapidement devant des signes qui
leur semblent un peu inhabituels. Si vous n’avez pas l’habitude des enfants, vous éprouverez peut-
être des difficultés à comprendre votre bébé dans les premiers temps. Les régurgitations et les
irritations cutanées sont par exemple très fréquentes, mais dans certains cas, il vaut mieux faire
appel au pédiatre ou au médecin traitant.

Vous remarquez un changement de comportement de votre bébé : il se met à pleurer


beaucoup alors qu’il était jusque-là très calme ou il perd soudainement tout appétit.
Votre bébé respire difficilement ou bien sa respiration est courte et rapide.
Il a une diarrhée abondante ou vomit à plusieurs reprises dans la journée.
Il salit ses couches moins de 4 fois par jour.
Sa température dépasse 37,7 °C ou tombe au-dessous de 36 °C.
Il présente une éruption cutanée soudaine ou une décoloration de la peau.

Et le papa dans tout ça ?


Le retour à la maison, bienvenue à la nouvelle famille
Si vous n’aviez pas encore bien réalisé que votre vie allait désormais changer
radicalement, vous allez en prendre rapidement conscience en rentrant chez vous avec
votre petite famille. Vous-même et votre compagne partagez à présent de nouvelles
responsabilités. L’époque où les hommes trouvaient parfaitement normal de laisser les
femmes s’occuper seules des enfants est révolue. Aujourd’hui, changer les couches, faire
les courses ou donner le biberon n’a plus de secret pour eux. Si votre compagne allaite,
vous pourrez de temps à autre donner un biberon de lait maternel (prélevé au tire-lait) au
bébé. Vous pouvez décider d’un commun accord de procéder de cette façon régulièrement
afin de pouvoir nourrir vous-même votre bébé et partager ainsi avec lui ce moment
privilégié.
Votre compagne va avoir besoin d’au moins 6 semaines pour retrouver son poids d’avant
la grossesse. Les premiers mois, elle se remet progressivement de l’accouchement et se
sentira certainement fatiguée, d’autant qu’elle manquera sans doute de sommeil (vous
aussi d’ailleurs). Rien d’étonnant par conséquent à ce qu’elle s’énerve plus vite que
d’habitude ! N’oubliez pas que vous vivez une situation inhabituelle et qu’il vous faut à
tous deux quelque temps pour vous y adapter. Veillez à ce que votre compagne puisse se
reposer, encouragez-la à faire la sieste par exemple, et essayez aussi de vous détendre un
peu.
Vous avez beau être très heureux, face à toutes ces nouvelles tâches et responsabilités à
assumer, le sexe n’est peut-être pas votre principale priorité. Prenez le temps de vous
habituer à votre nouvelle vie. Généralement, 6 semaines environ après l’accouchement,
vous pouvez de nouveau avoir des rapports sexuels. Même si vous en avez tous deux
envie, faites preuve de douceur au début. Les tissus du vagin et du périnée sont sans doute
encore sensibles. En outre, après quelques semaines ou mois d’interruption, la pénétration
peut s’avérer un peu douloureuse. Pensez éventuellement à utiliser un crème lubrifiante les
premières fois.
Enfin, ne vous étonnez pas de vous sentir démuni, d’avoir l’impression de ne pas réussir à
faire face à vos nouvelles responsabilités. Personne ne connaît d’instinct l’art d’être un
parent idéal. Votre compagne et vous allez apprendre au fil du temps comment vous
occuper d’un nourrisson, d’un enfant, d’un adolescent... Vous tâtonnerez, vous ferez des
erreurs. C’est inévitable et il vous faudra l’accepter. N’hésitez pas à en parler
régulièrement avec votre compagne. Et... accrochez-vous, vous êtes partis pour une
formidable aventure !
Chapitre 13

Le rétablissement après l’accouchement

Dans ce chapitre :
Se rétablir après l’accouchement
Récupérer après une césarienne
Les suites de l’accouchement
Reprendre une activité normale

Selon un vieil adage, une femme porte son enfant pendant neuf mois et il lui faut ensuite encore
neuf mois pour que son corps revienne à son état normal. La durée de cette phase de rétablissement
varie en fait selon les femmes. La plupart des transformations physiques occasionnées par la
grossesse commencent à disparaître dès la fin de l’accouchement (c’est-à-dire dès que le placenta a
été expulsé). C’est la période dite du post-partum, qui dure de 7 à 8 semaines.
Vous allez à ce moment-là vous poser certainement de nombreuses questions pour savoir comment
vivre au mieux ce retour à la normale. Nous présentons dans ce chapitre la manière dont votre corps
change après l’accouchement, la reprise des rapports sexuels et les transformations physiques et
psychologiques que suscite votre nouvel état de mère.

Le rétablissement après l’accouchement


Avec un accouchement par voies naturelles sans complication pour la mère ou l’enfant, le séjour à
la maternité ne dépasse en général pas 5 jours, il peut n’être que de 3 jours. Si vous avez accouché
par césarienne, vous resterez sans doute 2 à 3 jours de plus. Vos signes vitaux (tension, pouls,
température, souffle) sont régulièrement vérifiés et le médecin vous examine afin de s’assurer que
votre utérus se rétracte correctement. Les signes vitaux du bébé sont soigneusement vérifiés et
notés. Le médecin peut vous prescrire des antalgiques en cas de douleur. Les infirmières vous
apporteront également des soins particuliers afin d’accélérer la cicatrisation de l’épisiotomie ou de
l’incision pratiquée pour la césarienne le cas échéant.

Dans la peau d’une jeune maman !


Il n’y a guère que dans les feuilletons télévisés que les femmes entrent toutes pimpantes à la
maternité et en ressortent quelques jours plus tard, toujours aussi fraîches et fringantes, un
nourrisson dans les bras. Un accouchement laisse des traces, qui certes vont disparaître rapidement
pour la plupart, mais vous ne serez certainement plus la même après !
Juste après l’accouchement, vous remarquerez peut-être que votre visage est gonflé et rouge. De
petits vaisseaux éclatent parfois autour des yeux, donnant l’impression d’avoir reçu un méchant
coup de poing ! Ne vous inquiétez pas, ces manifestations sont dues aux fortes poussées de
l’expulsion et vont disparaître en quelques jours.
Par ailleurs, les contractions utérines vont se poursuivre après l’accouchement. Semblables à celles
ressenties pendant le travail et l’expulsion, elles vont progressivement s’atténuer au fil des jours.
Elles demeurent parfois plus fortes chez les femmes qui allaitent.

Les saignements du post-partum


Les pertes vaginales sont parfaitement normales après l’accouchement, même si vous avez eu une
césarienne. Après un accouchement par voies naturelles, on perd en moyenne 500 ml de sang et
environ le double (soit 1 litre) après une césarienne. Pour limiter ces pertes, les médecins
administrent désormais souvent de l’ocytocine en intraveineuse ou du Méthergin® en
intramusculaire, qui favorisent les contractions de l’utérus. Celles-ci permettent de comprimer les
petits vaisseaux du lit placentaire et de réduire les saignements. Le médecin ou la sage-femme peut
aussi accentuer les contractions par des massages de l’abdomen.
Ces pertes, appelées lochies, sont au début rouge vif, semblables à des règles abondantes, parfois
avec des caillots. Elles s’éclaircissent peu à peu et prennent finalement une teinte brunâtre. Elles
doivent également diminuer en intensité, mais peuvent persister encore 3 à 4 semaines après
l’accouchement. Si vous allaitez, vous remarquerez qu’elles augmentent à chaque mise au sein. Les
hormones favorisant l’éjection du lait sont en effet les mêmes qui entraînent les contractions
utérines, à l’origine de l’expulsion des lochies. Nombre des femmes que nous avons suivies nous
ont signalé que les saignements redoublaient d’intensité lorsqu’elles se levaient après être restées
allongées un certain temps. C’est un phénomène normal et parfaitement logique : en position
allongée, les lochies restent dans l’utérus, mais dès que vous vous levez, la pesanteur reprend ses
droits et l’écoulement se fait.

Si les saignements abondants avec caillots se poursuivent pendant plusieurs semaines après
l’accouchement, parlez-en à votre médecin.
Pendant cette période, utilisez de préférence des serviettes hygiéniques de taille adaptée a votre
saignement. N’utilisez pas de tampons, qui risqueraient de provoquer des infections. Les
saignements cessent généralement au bout de 2 semaines, mais ils continuent dans certains cas
pendant 6 à 8 semaines. S’ils demeurent très importants après plusieurs semaines, ce peut être le
signe que des fragments de placenta sont restés dans l’utérus.

On recommandait autrefois aux femmes de ne pas prendre de bain tant que les saignements
n’étaient pas terminés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si vous en avez envie, vous pouvez prendre
par exemple un bain peu profond. Votre médecin peut toutefois vous le déconseiller s’il craint que
vous ne développiez une infection utérine. Parlez-en avec lui et fiez-vous à ses conseils. Quoi qu’il
en soit, vous pouvez vous douchez.

Si les lochies deviennent malodorantes, avertissez votre médecin, vous avez peut-être une infection.

Douleurs du périnée
Les douleurs que vous allez continuer à ressentir au niveau du périnée dépendent beaucoup de la
manière dont s’est déroulé l’accouchement. S’il a été facile et que vous n’avez eu ni déchirure ni
épisiotomie, elles vont très vite s’atténuer. Si en revanche, vous avez poussé de longues heures pour
donner naissance à un gros bébé, vous allez sans doute être gênée plus longtemps. (Nous vous
donnons quelques conseils pour atténuer ces douleurs dans la partie suivante.)
Ces douleurs ont plusieurs causes. Lors de l’expulsion du bébé, les muscles du périnée enflent et se
distendent. Par ailleurs, une déchirure ou une épisiotomie est douloureuse, tout comme le serait une
coupure sur une autre partie du corps. Très forte au cours des deux jours qui suivent
l’accouchement, la douleur diminue rapidement et, généralement, a totalement disparu au bout
d’une semaine.
Votre périnée peut être un peu enflé et si vous avez subi une épisiotomie, vous aurez quelques
points de suture.

Les fils utilisés pour l’épisiotomie ne sont pas retirés : ils se résorbent progressivement en quelques
semaines. Ils sont néanmoins suffisamment solides pour que vous meniez une activité normale sans
craindre une réouverture de la plaie, si vous portez votre bébé ou si vous éternuez !

Il est important de soigner particulièrement la toilette du périnée pour prévenir toute infection. C’est
une complication relativement rare, mais appelez toutefois votre médecin rapidement si vous avez
soudain des pertes malodorantes, une douleur inhabituelle dans cette zone et une fièvre élevée
(supérieure à 38 °C).
Pour favoriser la réparation du périnée après l’accouchement et atténuer les douleurs, vous pouvez
adopter les méthodes suivantes :

Effectuez une toilette soigneuse de toute cette zone.


Il existe des sprays et des compresses anesthésiants spécialement adaptés pour le périnée.
Vous pouvez aussi imbiber des compresses de gaze de lotion à l’hamamélis (éventuellement
conservée au réfrigérateur, le froid renforçant l’effet apaisant). La vaseline ou l’homéoplasmine
soulage aussi dans certains cas. Elle adoucit la peau et prévient son dessèchement, évitant ainsi
de possibles irritations provoquées par les serviettes hygiéniques.
Appliquez si possible une poche de glace sur le périnée dans les 24 heures qui suivent
l’accouchement afin de favoriser son dégonflement et de limiter les douleurs.
Les antalgiques en vente libre (paracétamol ou ibuprofène) ou sur ordonnance contribuent à
atténuer la douleur. Vous pouvez les prendre même si vous allaitez.
Évitez de rester debout longtemps, cette position peut accentuer la douleur.
Après la selle, veillez à vous essuyer d’avant en arrière pour prévenir toute infection. Si la
zone de l’anus ou du périnée reste sensible, tamponnez-la doucement, sans frotter. Utilisez
éventuellement des lingettes pour bébé, elles ne peluchent pas et sont très douces.
N’utilisez pas de tampons et ne faites pas de douche vaginale pendant 6 semaines.
Un bain de siège soulage parfois la douleur. Remplissez une baignoire (ou un bidet) d’un peu
d’eau tiède, de façon à recouvrir uniquement le bas du corps. Vous pouvez ajouter des sels
d’Epsom si le périnée est encore enflé. (en vente en pharmacie en sachet)

Pour soulager les douleurs du périnée, pensez à vous allonger quelques instants plusieurs fois par
jour. Votre bébé sollicite certes toute votre attention, mais ces minutes de repos sont importantes
pour votre rétablissement. Et rassurez-vous, d’ici une semaine ou deux, ces douleurs auront
considérablement diminué.

Si vous souffrez beaucoup, demandez à votre médecin de vous prescrire des anti-douleurs adaptés.
Appelez-le par ailleurs si vous constatez que toute la zone du périnée est particulièrement rouge et
douloureuse, que vous avez de la fièvre ou des pertes malodorantes.

Si votre périnée a été déchiré jusque vers l’anus, prenez éventuellement un laxatif doux pour que les
selles ne soient pas trop douloureuses. Veillez à boire suffisamment et à consommez des fibres afin
de favoriser le transit. Vous pouvez prendre aussi un antalgique (paracétamol ou ibuprofène)
quelques minutes avant d’aller à la selle pour limiter la douleur.

Je suis toute gonflée !

Après l’accouchement (par les voies naturelles en particulier), vous allez certainement vous rendre
compte que votre corps a enflé. Pas de panique, c’est normal ! Beaucoup de femmes ont tendance à
gonfler en fin de grossesse et ce gonflement persiste quelques jours après l’accouchement. Les
efforts de poussée entraînent en outre parfois un gonflement du visage et du cou, qui disparaît
également en quelques jours. D’une manière générale, tout est rentré dans l’ordre au bout de 2
semaines.

Inutile de monter sur la balance dès que vous avez accouché ! En raison de ce phénomène de
rétention d’eau, vous pourriez constater que vous avez encore pris quelques kilos !
Nos patientes nous demandent souvent si elles peuvent prendre un médicament (un diurétique, par
exemple) pour dégonfler plus vite. Ce n’est en général pas nécessaire, car ce gonflement disparaît
en principe naturellement en quelques jours. Rassurez-vous, vous retrouverez bientôt vos jambes de
gazelle !

Petits ennuis de vessie


Après l’accouchement, vous éprouverez peut-être des difficultés à uriner ou vous ressentirez une
certaine gêne en urinant. Elle s’explique par le fait que la vessie et l’urètre ont été comprimés par le
passage du bébé et que les tissus de la zone de l’urètre sont souvent enflés après l’accouchement.
On effectue parfois un sondage urinaire (à l’aide d’un fin tube plastique inséré dans la vessie par
l’urètre) pour vider la vessie après l’accouchement. Ces difficultés s’avèrent souvent plus
prononcées après une péridurale. L’anesthésique demeure encore plusieurs heures dans votre
organisme et vous empêche d’uriner. La vessie et l’urètre retrouvent leurs fonctions quelques heures
après l’accouchement et la gêne ressentie ne dure généralement pas longtemps.

Si vous ressentez une sensation de brûlure en urinant, parlez-en avec l’infirmière ou le médecin. Ce
peut être le signe d’une infection urinaire.
Certaines femmes rencontrent le problème inverse : elles ne parviennent pas à contrôler leur vessie.
À l’occasion d’un éclat de rire ou en se levant, quelques gouttes d’urine s’échappent. Ne vous
inquiétez pas outre mesure si vous souffrez d’une légère incontinence de ce type. Elle se résout
souvent d’elle-même en quelques semaines. Votre médecin vous prescira des séances de
rééducation périnéale à faire avec un kiné ou une sage-femme.

Les exercices de Kegel (voir la partie consacrée à ce sujet, plus loin dans ce chapitre) pourront vous
aider à pallier ces inconvénients. Pensez aussi à uriner régulièrement pour ne pas devoir soudain
courir aux toilettes !

Crise d’hémorroïdes
Les efforts de poussée pendant l’expulsion entraînent souvent la constitution d’hémorroïdes
(dilatation des veines anales). Si vous en avez eu en fin de grossesse, elles risquent de s’accentuer
après l’accouchement. Elles se révèlent parfois plus gênantes qu’une épisiotomie et durent en outre
plus longtemps. Reportez-vous au chapitre 7 pour savoir comment les traiter et en atténuer la
douleur.

Cette crise d’hémorroïdes ne dépasse pas quelques semaines en général. Si elle ne disparaît pas
complètement, elle s’avère nettement moins douloureuse. Elle peut s’atténuer pendant plusieurs
mois avant de réapparaître quelques jours et de passer de nouveau.
Veillez à boire suffisamment et à consommer des fibres et prenez éventuellement un laxatif doux
pour favoriser le transit et ne pas souffrir pendant les selles. Les crises hémorroïdaires se dissipent
normalement en 1 à 2 semaines.

Troubles du transit
Il n’est pas rare d’être constipée les jours suivant l’accouchement, notamment parce que les repas
ont été légers mais aussi parce que la péridurale ou les autres antalgiques tendent à ralentir le transit.
Il faut quelques jours pour que votre organisme retrouve son fonctionnement habituel.

Vous redoutez souvent d’aller à la selle de peur que les fils ou les agrafes de l’épisiotomie ne
lâchent. Cette crainte n’est absolument pas fondée : les tissus ont été réparés sur plusieurs couches
et les sutures sont solides et ne risquent pas d’être déchirées.
Quelques conseils pour faciliter le transit :

Marchez autant que vous le pouvez. La marche améliore la circulation et permet d’éliminer
plus facilement les effets de la péridurale.
Prenez éventuellement un laxatif léger.
Soyez patiente, tout va peu à peu se régulariser !

En cas d’hémorroïdes ou de déchirure touchant le rectum (voir le chapitre 11), les selles seront
certainement douloureuses. Appliquez le cas échéant une pommade anesthésique locale ou prenez
un laxatif léger ou encore un antalgique un peu avant d’aller à la selle.

Continuer à se rétablir à la maison


Lorsque vous sortez de la maternité, une grande partie des douleurs post-partum se sont déjà
dissipées (surtout après un accouchement par les voies naturelles). Vous allez continuer à ressentir
des douleurs dans la zone du périnée. Quelle que soit la manière dont s’est déroulé l’accouchement,
cette partie du corps a été profondément meurtrie et il faut donc un certain temps pour qu’elle
cicatrise parfaitement.
Essayez de ne pas laisser cette douleur vous gâcher le plaisir de rentrer chez vous avec votre bébé et
de vivre pleinement cette expérience extraordinaire. Vous allez en outre devoir vous adapter à un
nouveau rythme de vie (vous lever la nuit, soigner et nourrir votre bébé).

Le rétablissement après une césarienne


Comme nous l’avons déjà signalé plus haut, le séjour à la maternité est généralement plus long
après une césarienne qu’après un accouchement par les voies naturelles (une huitaine de jours).
Après l’opération, vous êtes transférée en salle de réveil et pouvez parfois garder votre bébé auprès
de vous.

La salle de réveil
L’infirmière et l’anesthésiste contrôlent en permanence vos signes vitaux. L’infirmière palpe en
outre régulièrement votre abdomen afin de vérifier que l’utérus est ferme et que le pansement
apposé sur l’incision est sec. Elle vérifie également que vous ne faites pas une hémorragie utérine.
Vous aurez certainement une sonde dans la vessie, qui restera en place la première nuit afin que
vous ne soyez pas obligée de vous lever. Vous recevrez par ailleurs par perfusion les solutions et
médicaments dont vous avez besoin. Si vous avez eu une péridurale, vos jambes seront peut-être un
peu engourdies, mais cette sensation s’estompe en quelques heures. Après une anesthésie générale,
vous vous sentirez sans doute encore un peu endormie. Comme après un accouchement par voies
naturelles, vous traverserez peut-être aussi une phase de tremblements (voir le chapitre 11). Si vous
en avez envie, vous pouvez commencer à allaiter votre bébé en salle de réveil.
Souvent, on vous a déjà administré des antalgiques en salle d’opération et vous n’en avez plus
besoin une fois installée en salle de réveil. Si vous avez eu une péridurale, le cathéter reste parfois
en place 24 heures de plus de façon à ce que l’on puisse vous injecter un antalgique faisant effet
plus longtemps. Si vous ressentez tout de même des douleurs, n’hésitez pas à le signaler aux
infirmières.
Récupérer lentement mais sûrement
Lorsque vos signes vitaux sont redevenus parfaitement stables et que vous semblez vous remettre
normalement de l’anesthésie (en général de 1 à 3 heures après l’opération), vous quittez la salle de
réveil pour une chambre classique, dans laquelle vous allez passer le reste de votre séjour.

Le jour de l’accouchement
Le jour de la césarienne, ne cherchez pas à vous lever. Grâce à la sonde urinaire, vous n’aurez pas à
aller aux toilettes. Si l’opération s’est déroulée le matin, vous éprouverez peut-être l’envie de vous
lever le soir, pour vous asseoir dans un fauteuil, par exemple. Par précaution, demandez à une
infirmière de vous aider (vous risquez de vous sentir étourdie ou nauséeuse en vous levant la
première fois).
Certains médecins recommandent à leurs patientes de ne pas manger tout de suite après une
césarienne, mais d’autres leur permettent de prendre un repas léger et de boire peu après
l’intervention. Si vous le pouvez, choisissez vous-même. Si vous avez des nausées, mieux vaut
certainement patienter un peu, mais si vous avez faim, un petit repas passera sans doute sans
problème.
Comme lors d’un accouchement par voies naturelles, vous allez perdre les lochies après une
césarienne. Ces saignements peuvent s’avérer très abondants les premiers jours (voir la partie
« saignements post-partum » plus haut dans ce chapitre).

Les agrafes qui ont permis de suturer l’incision pratiquée pour la césarienne se retirent facilement et
sans douleur.

Le lendemain
Le lendemain de l’intervention, le médecin va vous recommander de vous lever et de marcher un
peu. Vos premiers pas vont certainement s’avérer fort pénibles (vous ressentez souvent de vives
douleurs au niveau de l’incision pratiquée dans l’abdomen). N’hésitez pas si besoin à demander un
antalgique une vingtaine de minutes avant de vous lever.

Demandez à une infirmière de vous aider à vous lever les premières fois pour être sûre de ne pas
tomber.
Si votre état de santé le permet, l’on vous retire la perfusion. La plupart du temps, vous pouvez
boire et prendre un repas solide dès le premier jour.
Votre abdomen reste généralement bandé pendant plusieurs jours.
Les jeunes mamans souhaitent généralement garder leur bébé avec elles lorsqu’elles ont récupéré un
peu des suites de la césarienne. Si vous vous sentez suffisamment bien, cela ne pose pas de
problème. Cependant, ne culpabilisez pas si vous préférez continuer à vous reposer un peu. Vous
avez subi une intervention chirurgicale et il se peut tout à fait que vous ne soyez pas encore
physiquement prête à répondre aux besoins d’un nouveau-né. Les infirmières sont là pour vous
aider. N’hésitez pas à les solliciter afin de recouvrer toute votre énergie le plus rapidement possible.
Vous serez ainsi en meilleure forme lorsque vous rentrerez chez vous.

Les douleurs liées à la césarienne


Vous ressentez certainement une douleur évoquant un peu celle d’une brûlure au niveau de
l’incision effectuée dans l’abdomen, qui s’intensifie quand vous changez de position ou que vous
vous levez. Cette sensation s’atténue au fil des jours pour laisser place à une sorte de tiraillement,
qui va disparaître en 1 ou 2 semaines.
Vous éprouvez peut-être aussi des contractions utérines post-accouchement, tout comme si vous
aviez accouché par les voies naturelles. Le médecin peut alors vous donner de l’ocytocine pour les
accélérer et limiter ainsi les saignements. Ces douleurs diminuent dès le deuxième jour, mais
peuvent réapparaître si vous allaitez, l’hormone favorisant la lactation étant la même que celle qui
déclenche les contractions.
Lors de la césarienne, le chirurgien coupe plusieurs couches de tissus pour parvenir à l’utérus et il
faut ensuite réparer chacune d’entre elles. Ces différentes incisions et sutures peuvent causer des
douleurs plus ou moins vives dans tout l’abdomen. Elles s’estompent en général en 1 ou 2 semaines.
Les femmes ont souvent plus mal d’un côté que de l’autre, les points étant peut-être plus serrées à
cet endroit. Quoi qu’il en soit, c’est un phénomène courant qui ne doit pas vous inquiéter.
Enfin, les gaz intestinaux constituent certainement l’élément le plus pénible. Ils s’accumulent
pendant l’opération d’une part parce que les intestins sont manipulés pendant l’opération et d’autre
part en raison des médicaments administrés à ce moment-là (l’anesthésiant et les antalgiques).
Assez forte dès le 2e ou le 3e jour après l’accouchement, la douleur diminue dès que vous
commencez à éliminer les gaz. Levez-vous et marchez le plus possible afin de stimuler l’appareil
gastrique.
Si la césarienne a été effectuée après plusieurs heures du travail, vous ressentirez aussi sans doute
des douleurs au niveau du périnée (liées aux efforts de poussée et aux examens pratiqués). Elles
disparaîtront rapidement.

Les douleurs post-opératoires


Les douleurs directement liées à l’opération varient d’une femme à l’autre, en fonction de la
manière dont s’est déroulée l’intervention et de son degré de résistance. Les antalgiques ne sont
parfois donnés que sur demande. Aussi n’hésitez pas à en réclamer un, sans attendre que la douleur
soit insupportable. Demandez-en par exemple avant de vous lever ou un peu avant la prise suivante
normalement prévue (toutes les 3 à 4 heures en principe) afin de laisser le temps à l’infirmière de
vous l’apporter.
Certains établissements disposent de pompes à analgésiques auto-contrôlées, directement reliées à
une perfusion. Lorsque la douleur augmente, vous appuyez sur un bouton de façon à injecter une
quantité d’antalgique définie au préalable. L’effet est très rapide et dans la mesure où vous gérez
vous-même vos prises, les doses demeurent en général inférieures à celles administrées à titre
préventif. Les pompes sont en outre réglées pour éviter tout surdosage.

Se préparer à rentrer à la maison


Vous constaterez que votre état s’améliore un peu plus chaque jour. Au bout de 3 jours, vous
parviendrez de plus en plus facilement à vous lever et à marcher. Vous retrouverez une alimentation
normale et pourrez sans doute prendre une douche (un vrai soulagement pour nombre de femmes).
N’oubliez pas toutefois que vous venez de subir une intervention chirurgicale, précédée de 9 mois
de grossesse ! Deux événements importants dont vous devez à présent récupérer ! Certaines femmes
se sentent rapidement prêtes à rentrer chez elles, tandis que d’autres préféreront rester un jour ou
deux de plus à la maternité pour se reposer encore un peu.
En dehors de toute infection post-opératoire ou de toute complication vous concernant vous ou
votre bébé, vous pouvez en général quitter la maternité au bout de 7 à 8 jours.
Les conditions suivantes sont généralement réunies lorsque vous rentrez chez vous :

Vous digérez aliments et boissons sans problème.


Vous urinez normalement et sans difficulté.
Votre transit intestinal est rétabli (émission de selles).
Vous ne présentez aucun signe d’infection.

Continuer à se rétablir à la maison


Lorsque vous rentrez chez vous, votre rétablissement est déjà bien amorcé. N’oubliez pas toutefois
qu’il faut plus de temps pour se remettre totalement d’une césarienne. Ménagez-vous et accordez-
vous des temps de repos pendant encore 1 ou 2 semaines.
Gardez à l’esprit les points suivant :

Prenez soin de vous


Faites-vous aider si possible par des membres de la famille ou des amis. Si vos moyens vous le
permettent, pourquoi ne pas faire appel à une nourrice pendant les premières semaines ? (Elle peut
aussi relayer les jeunes mamans ayant accouché par voies naturelles, qui ont aussi besoin de repos.)
Effectuez le moins de tâches ménagères possibles et limitez vos déplacements, surtout dans les
escaliers. Il s’agit de vous consacrer en priorité à vous-même et à votre bébé. Restez bien à l’écoute
de votre corps, vous connaîtrez rapidement vos propres limites.
Il est parfois déconseillé de conduire pendant les deux premières semaines, non en raison de
possibles effets secondaires de l’anesthésie (celle-ci est très rapidement éliminée par l’organisme),
mais parce que les douleurs que vous risquez de ressentir encore de temps à autre peuvent ralentir
vos réflexes. Il est par conséquent préférable d’attendre de ne plus éprouver aucune douleur pour
reprendre le volant.
Il est aussi généralement recommandé de ne pas commencer de gymnastique abdominale avant la
visite de contrôle de la 6e semaine, afin de permettre la cicatrisation complète des différentes
couches de tissus.
Vous avez souvent déjà bien récupéré au bout de 6 semaines, mais parfois, vous aurez besoin de 3
mois pour être totalement rétablie.
Lorsque vous rentrez chez vous, vous avez en principe déjà retrouvé une alimentation normale. Si
vous avez perdu beaucoup de sang pendant la césarienne, votre médecin vous prescrira une
supplémentation en fer.

L’évolution de votre cicatrice


Dans les premiers temps, la cicatrice est rouge ou rosée, puis elle va foncer légèrement pour prendre
une teinte violette ou brune, en fonction de votre carnation. Elle va ensuite s’estomper au fil des
mois pour finalement devenir à peine visible. Sur les peaux noires, elle devient généralement
marron. Cette cicatrice n’est bien souvent pas plus large qu’un crayon. Après l’opération, elle forme
parfois une sorte de bourrelet, mais elle s’affine progressivement au bout de quelques semaines,
lorsque les agrafes ou les fils ont été retirés.
Divers facteurs influent sur le processus de cicatrisation et donc sur l’apparence finale de la
cicatrice. Certaines peaux ont tendance à former une cicatrice boursouflée, dite chéloïde, sur
laquelle il est difficile d’intervenir. De nouveaux produits à base de silicone pouvant améliorer cet
aspect.

Vous remarquerez sans doute que la zone autour de votre cicatrice est insensible. Cela est dû au fait
qu’en pratiquant l’incision, le chirurgien a coupé des terminaisons nerveuses transmettant les
sensations. Elles vont progressivement se reconstituer. Vous sentirez tout d’abord des picotements,
puis retrouverez vos sensations normales.
Un écoulement teinté de sang se produit parfois au milieu ou sur le côté de la cicatrice, lorsqu’une
petite poche de liquide s’est formée au niveau de l’incision. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter s’il s’agit
d’un suintement léger et passager.

En revanche, si l’écoulement persiste ou prend une couleur jaunâtre, appelez votre médecin. La
cicatrice a pu se rouvrir à cet endroit précis et le médecin vous conseillera sur la manière de la
nettoyer et de la protéger afin qu’elle se referme et cicatrise au plus vite.

Quand faut-il s’inquiéter ?


Dans l’immense majorité des cas, les femmes se rétablissent d’une césarienne sans aucun problème.
Des complications peuvent toutefois se produire au moment de la cicatrisation. Ainsi, avertissez
votre médecin sans tarder dans les cas suivants :

Au lieu de s’atténuer, la douleur que vous ressentez au niveau de la cicatrice ou dans tout
l’abdomen s’accroît.
Vous remarquez un écoulement de sang ou de liquide teinté de sang important au niveau de la
cicatrice.
Vous avez plus de 38 °C de fièvre.
Votre cicatrice se rouvre.

Tout n’est pas fini, d’autres changements vous attendent !


De nombreux aspects de la vie post-partum concernent à la fois les femmes ayant accouché par
voies naturelles et celles ayant subi une césarienne. Votre corps va peu à peu revenir à son état
d’avant la grossesse et vous allez vivre encore de nouveaux changements !

Transpirer comme... une jeune maman

Vous vous réveillerez sans doute souvent baignée de sueur et même en pleine journée, vous
constaterez certainement que vous transpirez beaucoup plus qu’habituellement. Très fréquent, ce
phénomène serait lié aux variations hormonales qui se produisent après la grossesse. Il peut ainsi se
rapprocher de ce qui se passe à la ménopause, au moment de la chute du taux d’œstrogènes dans le
sang. Dans la mesure où ces suées ne sont pas provoquées par une forte fièvre, il n’y a pas lieu de
s’inquiéter. Elles vont disparaître en quelques semaines.

L’engorgement des seins

Aux alentours du 3e au 5e jour après l’accouchement, vous serez certainement étonnée du volume
de vos seins : les vaisseaux mammaires ont tendance à se congestionner, on parle d’engorgement
des seins (qui se remplissent de lait). Si vous allaitez, ce problème va se régler de lui-même au fil
des tétées, qui vont progressivement suivre un rythme régulier (reportez-vous au chapitre 14 pour
davantage d’informations sur l’allaitement).

Si vous n’allaitez pas, vos seins peuvent rester engorgés pendant 24 à 48 heures (ce qui peut
s’avérer très douloureux) avant de commencer à dégonfler. Pour vous soulager, portez un soutien-
gorge bien ajusté. Pour freiner la production de lait, appliquez des poches de glace sur vos seins ou
douchez-les à l’eau froide. Le froid entraîne en effet une constriction des vaisseaux et diminue la
fabrication de lait, alors que le chaud, en dilatant les vaisseaux, favorise la lactation.

La perte des cheveux


La perte des cheveux figure aussi au rang des transformations de la période post-partum.
Commençant dans les semaines ou les mois qui suivent l’accouchement, ce phénomène, parfois très
marqué, est une conséquence de la modification de votre taux d’œstrogène. Il ne dure pas
longtemps et vous retrouvez en général une chevelure normale au bout de 9 mois.

La pousse des cheveux s’effectue selon trois phases : la phase de croissance, la phase de repos ou de
transition et la phase de chute. Pendant la grossesse, le taux élevé d’œstrogène les maintient en
général en phase de transition. Après l’accouchement survient la phase de chute et vous avez
soudain l’impression de les perdre par poignées pendant quelque temps.

Que faire en cas de baby-blues


La majorité des jeunes mères (près de 80 %) connaissent une période de tristesse au cours des
premiers jours ou des premières semaines suivant l’accouchement.
Quelques jours après la naissance, vous traversez des moments de tristesse, d’incertitude, de
découragement ou de mécontentement. Bien que très fréquent, cet état, qui peut se prolonger
plusieurs semaines, déroute souvent les mères, qui sont pourtant ravies de l’arrivée de leur bébé.
Ce fameux baby-blues reste difficile à expliquer. Plusieurs facteurs peuvent être pris en compte. On
évoque ainsi le changement hormonal provoqué par l’accouchement, qui pourrait influer sur
l’humeur. Par ailleurs, pendant toute la grossesse, la future maman s’est concentrée sur le fœtus,
elle a vécu en symbiose avec lui et maintenant que bébé est là, elle peut se sentir un peu perdue par
cette séparation. Voyons les choses en face, la nouvelle maman se trouve soudain confrontée à des
responsabilités qui peuvent paraître angoissantes, surtout s’il s’agit du premier enfant. Il est
fréquent de se sentir dépassée et de redouter de ne pas savoir bien s’occuper de son bébé. Lorsque
l’on ajoute à cela les soucis physiques (épisiotomie, douleurs des seins, hémorroïdes, fatigue, etc.),
l’on ne peut plus vraiment s’étonner que le baby-blues soit si courant !

Fort heureusement, ce baby blues disparaît assez rapidement, en général en 2 à 4 semaines après
l’accouchement. Gardez bien à l’esprit que ces sentiments sont parfaitement normaux et qu’ils ne
signifient pas que vous n’aimez pas votre bébé ou que vous ne serez pas une mère formidable.
N’hésitez pas à en parler autour de vous : expliquez ce que vous ressentez à votre partenaire, à votre
famille, à vos amis. Ils sauront vous apporter le soutien et l’amour dont vous avez particulièrement
besoin à ce moment-là.

Ne culpabilisez pas si vous connaissez une période de baby-blues. Toutes les jeunes mamans ou
presque passent par cet état, quasiment indissociable de la grossesse ! Les conseils pour vous aider à
traverser cette période ne manquent pas. Nous avons répertorié ici ceux qui nous paraissent les plus
judicieux.

Le manque de sommeil favorise le baby-blues. Tout semble plus pénible lorsque l’on est
fatigué. Vous pouvez supporter beaucoup plus de choses lorsque vous êtes suffisamment
reposée. Essayez de dormir dès que possible. Par exemple, profitez de la sieste de bébé pour
vous allonger aussi et faire un petit somme.
Acceptez l’aide de vos proches. Vous n’êtes pas obligée de vous occuper vous-même en
permanence de votre bébé. Votre mère ou votre sœur ou votre tante seront ravies de vous
relayer de temps en temps !
Parlez de ce que vous ressentez avec d’autres mères, vos proches et vos amies. Vous
constaterez certainement qu’elles ont vécu exactement la même chose. Elles vous rassureront et
vous donneront peut-être aussi quelques trucs pour récupérer plus vite.
Essayez de vous réserver des moments d’intimité. Les jeunes parents ont parfois l’impression
que tout leur temps est désormais consacré à leur enfant. Sortez de chez vous, allez vous
balader un peu, offrez-vous une pause lecture ou une séance de cinéma, sortez dîner avec votre
partenaire ou avec des amis.
Offrez-vous de temps en temps un rendez-vous chez le coiffeur ou chez l’esthéticienne ou
encore un massage. Ce coup de blues est souvent accentué parce que vous ne vous sentez pas
séduisante, alors faites-vous chouchouter un peu !
Pensez que dans quelques temps, vous pourrez vous offrir une thalassothérapie « maman-
bébé ».

Prenez contact avec votre médecin si cet état se prolonge au-delà de 3 à 4 semaines. Ne laissez pas
un baby-blues s’installer et se transformer en dépression.

Les signes de la dépression post-partum


Beaucoup moins fréquente que le baby-blues, la dépression post-partum touche néanmoins une
proportion assez significative de jeunes mères : 10 à 15 % sont ainsi concernées dans les 6 mois qui
suivent l’accouchement. Les principaux symptômes sont les suivants :

Profonde tristesse
Incapacité à éprouver de la joie à être avec le bébé (ou pour la vie en général)
Désintérêt pour le bébé
Insomnie
Perte d’appétit
Incapacité à assumer les tâches quotidiennes
Angoisse ou crises de panique
Idées suicidaires ou agressivité à l’encontre du bébé

Contrairement au baby-blues, généralement passager et assez superficiel, la dépression peut induire


des troubles psychologiques profonds et durer plusieurs mois. Bien qu’elle présente des symptômes
caractéristiques, elle n’est souvent pas clairement identifiée ou la mère tend à imputer ses difficultés
à des facteurs extérieurs.
L’on ne sait pas exactement ce qui peut provoquer une dépression post-partum, mais il semble que
certaines femmes soient davantage exposées. Voici quelques-uns des principaux facteurs de risque :

Antécédents de dépression de ce type


Antécédents dépressifs
Angoisse pendant la grossesse
État de stress quotidien
Absence de soutien dans l’environnement de la mère
Mésentente dans le couple
Grossesse non désirée
Travail et accouchement mal vécus

Si votre baby-blues semble durer plus de 3 ou 4 semaines ou s’aggraver, ou encore s’il se déclenche
plus de 2 mois après l’accouchement, parlez-en avec votre médecin, car il peut s’agir d’une
véritable dépression post-partum.
Le traitement comprend souvent des entretiens avec un psychothérapeute (individuels ou en groupe)
et des antidépresseurs. Les hospitalisations demeurent rares. La prise d’œstrogènes améliorerait
l’état de certaines patientes. Ces différents traitements doivent bien sûr faire l’objet d’un suivi
médical. Votre médecin vérifiera sans doute que vous ne souffrez pas d’un dérèglement thyroïdien
post-partum, qui présente parfois les mêmes symptômes que la dépression ou peut l’aggraver.
N’hésitez pas à en parler avec lui.

La première visite post-partum


Si la grossesse et l’accouchement se sont déroulés normalement, votre médecin souhaitera vous voir
en général environ 6 semaines après la naissance. Cette première visite post-partum interviendra
plus tôt en cas de césarienne ou de complications.
Au cours de cette consultation, le médecin effectue un examen complet : il vérifiera que
l’épisiotomie cicatrice normalement, testera votre périnée, ainsi que l’absence d’infection vaginale.
Il pratiquera un frotis, si celui-ci date de + de 3 ans. Enfin il s’assurera que l’utérus s’est bien
rétracté et a repris sa place préférée. Il examinera les seins. Le médecin abordera avec vous la
reprise d’une contraception. Vous pouvez ainsi évoquer vos possibles futures grossesses (voir le
chapitre 15) et les précautions à respecter éventuellement (prise d’acide folique par exemple ou
examens sanguins spécifiques si cette dernière grossesse a posé problème).
Il vous prescrira des séances de rééducation du périnée. Il est important que votre périnée soit bien
tonique avant de reprendre les exercices d’efforts sollicitant les muscles abdominaux.

Le retour à la vie « normale »


Votre corps aura besoin en moyenne de 6 à 8 semaines pour effacer les stigmates de la grossesse.
Autrement dit, il vous faut faire preuve de patience, car vous n’allez pas pouvoir dès
l’accouchement reprendre vos activités habituelles au même rythme qu’avant, ni faire l’amour avec
la même ardeur !

La forme et les formes


Il est vivement conseillé aux jeunes mamans de faire de l’exercice. Le sport s’avère en effet
essentiel pour préserver votre équilibre physique et psychologique. Il vous aidera à vous rétablir
totalement de la grossesse et à vous sentir mieux dans votre corps.
Il s’agit toutefois de reprendre une activité sportive en douceur et en tenant compte de
l’entraînement que vous aviez avant votre grossesse et de votre condition physique depuis.
Après le périnée, il s’avère primordial de restaurer toute la ceinture abdominale. On observe dans
certains cas un diastasis (c’est-à-dire un écartement excessif) des muscles grands droits (voir figure
13.1). Des exercices abdominaux adaptés et effectués régulièrement permettront de les raffermir et
de les rapprocher.
Augmentez progressivement le rythme de vos exercices, selon votre état de fatigue. Vous allez sans
doute éprouver des difficultés à les intégrer à votre emploi du temps déjà bien chargé, mais vos
efforts seront récompensés ! Peut-être avez-vous l’impression de consacrer toute votre énergie à
votre bébé, mais vous constaterez au fil des jours que la pratique d’un sport ou d’une activité
physique, en améliorant votre bien-être général, facilite la gestion des tâches quotidiennes.

Figure 13.1 : Après la


grossesse, on observe
parfois un écartement
des muscles grands
droits.

La marche convient à tout le monde. Dans les deux semaines suivant l’accouchement, ne forcez pas.
Vous pouvez ensuite allonger progressivement vos promenades. Elles enchanteront votre bébé et
constitueront un excellent exercice de remise en forme pour vous.

Perdre du poids
Essayez de résister à la tentation de vous précipiter sur une balance juste après l’accouchement !
Certaines femmes perdent en effet beaucoup de poids immédiatement, d’autres au contraire gagnent
encore quelques kilos parce qu’elles font de la rétention d’eau. Pas de panique, ils vont bientôt
s’envoler et vous pèserez vite environ 7 kg de moins qu’avant l’accouchement, tout au plus 1 à 2
semaines après la naissance.

Le tableau 13.1 : récapitule la manière dont se répartissent ces kilos.

Tableau 13-1 Perdre du poids après l’accouchement

Bébé 2,7 à 4 kg

Placenta 450 à 900 g

Liquide amniotique 1,8 à 3,6 kg

Utérus 450 g
Votre utérus va continuer à se rétracter pendant plusieurs semaines. Immédiatement après
l’accouchement, il arrive encore au niveau du nombril, soit à peu près à la même hauteur qu’à la
20e semaine de grossesse. Cependant, en raison de la distension de la peau, vous avez peut-être
l’impression que votre abdomen est toujours aussi rond lorsque vous vous tenez debout. Ne vous
découragez pas ! L’utérus continue à se contracter et votre peau retrouve progressivement sa
tonicité. Environ 2 mois après l’accouchement, votre ventre a repris son apparence d’avant la
grossesse.
Il faut en général 2 à 3 mois pour retrouver son poids normal, en fonction bien sûr du nombre de
kilos que vous avez pris pendant la grossesse. Si vous avez par exemple grossi de 22 kg (pour un
seul bébé), il vous faudra bien évidemment plus de 6 semaines pour les éliminer. Il faut ainsi
prévoir parfois une année entière, mais un régime équilibré et la pratique régulière d’une activité
sportive facilitent grandement le retour au poids de forme.
Essayez dans la mesure du possible de retrouver rapidement votre poids d’avant la grossesse (ou
votre poids idéal, voir le chapitre 4). Ne laissez pas s’installer ces kilos. Si vous conservez un
surpoids à chaque nouvelle grossesse, votre santé risque à terme d’en souffrir.

Le régime post-partum
Après l’accouchement, prenez le temps de bien réadapter votre alimentation à votre nouveau rythme
de vie. Si vous allaitez, veillez à faire des repas variés et équilibrés, qui vous apportent à vous et à
votre bébé les nutriments nécessaires. Pensez également à boire suffisamment. (Pour davantage
d’informations sur la manière de composer des repas équilibrés, reportez-vous au chapitre 4.)
Pour perdre du poids, associez la pratique régulière d’une activité physique à un régime équilibré,
pauvre en lipides, mais apportant suffisamment de protéines, de sucres lents, de fruits et de
légumes. Si vous avez besoin d’un soutien, vous pouvez par exemple suivre un programme de type
Weight Watchers, qui propose des régimes personnalisés ayant fait leurs preuves. Vous ne fondrez
pas du jour au lendemain, mais apprendrez à revoir vos habitudes alimentaires de façon à manger
plus sainement et à perdre du poids définitivement. Pour en savoir plus, consultez le site
www.weightwatchers.fr. Vous pouvez aussi en parler à votre médecin, qui saura éventuellement
vous orienter vers un nutritionniste ou une diététicienne.

Supplémentation en vitamines
Que vous allaitiez ou non, continuez à prendre vos vitamines prénatales pendant encore 6 à 8
semaines après l’accouchement. Si vous allaitez, prenez-les pendant toute la période de
l’allaitement. Vous n’aurez peut-être pas toujours le temps de préparer des repas équilibrés au début
et risquez d’être en outre anémiée après l’accouchement. Si vous avez perdu beaucoup de sang à ce
moment-là, vous devrez certainement prendre une supplémentation en fer. Le calcium est important
également, en particulier si vous allaitez, afin de préserver votre capital osseux. Veillez à en
consommer suffisamment dans votre alimentation ou prévoyez une supplémentation
médicamenteuse pendant quelques temps.

Les exercices de Kegel


Les exercices de Kegel, mis au point dans les années 1950 par le médecin américain Arnold Kegel,
visent à renforcer les muscles du plancher pelvien autour du vagin et du rectum. Ils soutiennent la
vessie, le rectum, l’utérus et le vagin. Ils sont fortement distendus pendant la grossesse et
l’accouchement, et il s’avère important de les raffermir ensuite afin de prévenir les risques
d’incontinence d’effort (fuite urinaire lorsque vous toussez, éternuez, riez, sautez ou courez) ou de
prolapsus (descente d’organes, utérus ou vessie par exemple, par le vagin).
Pendant la grossesse, le fœtus pèse sur les muscles du plancher pelvien, qui sont en outre soumis à
de nouvelles pressions lors d’un accouchement par les voies naturelles. Ils ont ainsi tendance à
s’affaiblir. Chez certaines femmes, ils conservent une tonicité relativement bonne, mais dans
d’autres cas, ils présentent un réel relâchement et peuvent entraîner une légère incontinence
d’effort, une sensation de béance du vagin ou la pression de l’utérus, du vagin ou du rectum (moins
soutenus) sur le plancher pelvien. Les exercices de Kegel permettent de renforcer ces muscles et
donc de prévenir ou d’atténuer ces symptômes.
Ces exercices consistent à contracter les muscles enserrant le vagin et le rectum. Pour tester de
manière simple que ces exercices commencent à porter leurs fruits, lorsque vous êtes aux toilettes,
essayez d’arrêter le jet d’urine à la moitié de l’émission (Faite cette manœuvre une fois de temps en
temps, sans exces car elle pourait favoriser une infection urinaire). Ou bien placez un doigt dans le
vagin et essayez de contracter vos muscles autour. Si vous effectuez les exercices de Kegel
correctement et régulièrement, vous devriez nettement sentir une pression sur votre doigt. (Il s’agit
là uniquement de moyens de sentir ces muscles et non de la méthode permettant de les tonifier.)
Lorsque vous faites les exercices de Kegel, contractez vos muscles une dizaine de secondes, puis
relâchez-les pendant 4 secondes. Recommencez ainsi 5 à 10 fois d’affilée et essayez d’effectuer 3
ou 4 séances de ce type par jour. Au bout de quelque temps, vous devriez pouvoir enchaîner 25
contractions d’une dizaine de secondes par séance, toujours au rythme de 4 fois par jour. Vous
pouvez effectuer ces exercices à n’importe quel moment, que vous soyez assise, debout ou allongée,
et en vaquant à vos occupations habituelles (dans la cuisine, dans la salle de bains, devant la
télévision, en voiture, dans la file d’attente du supermarché, etc.).

Si vous n’y arrivez pas, ne vous inquiétez pas votre médecin vous aura prescrit des séances de
rééducation post natale, vous y reverrez tous ces exercices.

Avoir de nouveau des relations sexuelles


Pour beaucoup de jeunes mamans, les relations sexuelles passent au second plan. Elles constatent
souvent une chute de leur libido dans les mois qui suivent la grossesse. La fatigue finit toutefois par
s’atténuer, les douleurs de l’accouchement disparaissent et elles se sentent alors de nouveau
« désirantes » et désirables. Le retour du désir amoureux intervient plus ou moins rapidement, mais
peut prendre parfois de 6 à 12 mois.
Le chamboulement hormonal qui suit l’accouchement a une incidence directe sur les organes
sexuels. La chute du taux d’œstrogènes tend à dessécher le vagin et à limiter l’afflux sanguin dans
les petits vaisseaux vaginaux (qui jouent un rôle essentiel dans le désir sexuel et l’orgasme). Les
rapports sexuels peuvent par conséquent être douloureux et ne procurer aucun plaisir. Les hormones
reviennent progressivement à un taux normal et ce problème se résout alors de lui-même. En
attendant, vous pouvez utiliser une crème lubrifiante spécialement adaptée.
La fatigue et les soucis occasionnés par l’arrivée de votre bébé ne favorisent en général guère le
désir amoureux. Votre attention et celle de votre partenaire se focalisent souvent davantage sur le
bébé que sur votre relation à tous deux. Essayez de vous réserver des moments d’intimité ensemble,
pas forcément pour faire l’amour, mais pour dialoguer et vous témoigner votre amour par des
caresses ou des mots.
Lors de l’allaitement, une hormone : la prolactine est sécrétée en grande quantité ! Elle contribue
fortement à diminuer la libido.
Il est souvent recommandé aux femmes de ne pas avoir de rapports sexuels pendant les 4 à 6
semaines suivant l’accouchement, afin de permettre la cicatrisation du vagin, de l’utérus et du
périnée et l’expulsion des lochies. Lors de votre première consultation post-partum (vers la 6e
semaine en général), vous pouvez discuter des différents modes de contraception possibles avec
votre médecin (voir ci-après).

Choisir un mode de contraception


L’on pense souvent que l’allaitement bloque l’ovulation. C’est faux. Il diffère effectivement en
général la reprise de l’ovulation (et donc le retour des règles), mais certaines jeunes mamans qui
allaitent ont bel et bien une ovulation et peuvent par conséquent être de nouveau enceintes très
rapidement (voir le chapitre 14). Seul l’allaitement exclusif et complet de jour comme de nuit
bloque l’ovulation. Si le bébé a une tétine la nuit, le blocage n’est pas complet. L’ovulation ne se
fera peut-être qu’à partir du 2e mois après l’accouchement. Si vous n’allaitez pas, elle survient en
moyenne 10 semaines après la naissance (mais parfois beaucoup plus tôt aussi). Si vous allaitez
pendant moins de 28 jours, l’ovulation reprendra certainement à peu près à la même période que si
vous n’aviez pas allaité du tout. Vous comprenez qu’il s’avère par conséquent important de
réfléchir à une contraception avant d’avoir de nouveau des rapports sexuels. Plusieurs possibilités
s’offrent à vous, sauf si certaines méthodes vous sont contre-indiquées pour raisons médicales.
Parlez-en avec votre médecin lors de la consultation post-partum (Voir aussi « reprendre une
contraception » au chapitre 14).
Chapitre 14

L’alimentation de votre bébé

Dans ce chapitre :
Allaitement ou biberon, le choix vous appartient
Organiser l’allaitement
Préparation des biberons

La question du mode d’alimentation du bébé représente un choix crucial pour les jeunes parents.
Allaitement ou biberon ? Difficile de trancher. Si vous avez du mal à vous décider, sachez en tout
cas que, quel qu’il soit, votre choix sera légitime et raisonnable. Nous vous fournissons dans ce
chapitre des informations de base sur ces deux modes d’alimentation.

Allaitement ou biberon ?
Demandez leur avis à vos proches, parents, amis, médecins, voire à de parfaits inconnus, vous
verrez que tous ou presque vous conseilleront d’allaiter. Cette opinion, qui peut ressembler à un
retour aux valeurs traditionnelles des siècles passés, tient compte néanmoins des dernières avancées
médicales. Fortement décrié dans les années 1950, à la suite du développement des techniques de
stérilisation et de conservation du lait de vache qui favorisèrent l’utilisation des biberons,
l’allaitement connaît aujourd’hui un regain de popularité, nombre de scientifiques et d’organisations
ayant reconnu ses qualités.
La décision d’allaiter ou non ne repose toutefois pas uniquement sur des considérations médicales.
Elle soulève également des questions pratiques, esthétiques et physiques et peut dépendre aussi de
la manière dont s’est déroulé l’accouchement. C’est un choix personnel, qui appartient à la jeune
maman. Il représente un engagement très fort, aussi ne vous sentez pas obligée de le faire si vous
n’en ressentez pas une réelle envie. Il n’y a aucune raison de vous sentir coupable si vous décidez
d’opter pour le biberon.

On vous dira peut-être que l’allaitement offre une occasion unique à la jeune maman de nouer des
liens avec son enfant. L’heure du biberon peut parfaitement représenter un moment d’amour et de
tendresse que vous-même ou votre partenaire partagez avec votre bébé. S’il est indéniable que le
lait maternel présente des avantages nutritionnels et médicaux, n’oubliez pas que la majorité des
bébés nourris au biberon sont et demeurent en bonne santé.
Quelle que soit votre décision, prenez-là avant l’accouchement afin de disposer de suffisamment de
temps pour vous préparer. Certaines femmes choisissent de tester l’allaitement quelque temps pour
savoir si elles apprécieront cette expérience. D’autres préfèrent alterner d’emblée lait maternel et
lait de vache (en tirant leur lait pour le donner en biberon).

Les avantages de l’allaitement


Outre ses apports nutritionnels, le lait maternel présente un grand nombre d’avantages :

Il permet de renforcer le système immunitaire du bébé et prévient les allergies, l’asthme et le


risque de mort subite du nourrisson. Il diminuerait également le nombre d’infections
respiratoires au cours de la première année.
Le lait maternel est parfaitement adapté au système digestif d’un tout-petit. Le lait de vache
n’est pas aussi bien toléré et le bébé ne peut profiter de tous les nutriments qu’il contient.
Le lait maternel contient des substances qui protègent le bébé des infections jusqu’à ce que
son propre système immunitaire soit suffisamment développé. Le colostrum, sécrété dans les
premiers jours après la naissance, en est particulièrement riche.
Les risques d’allergies sont plus marqués avec le lait de vache qu’avec le lait maternel.
L’allaitement est une expérience très forte d’un point de vue émotionnel. Les mères
éprouvent souvent le sentiment de tisser une relation particulière avec leur enfant et apprécient
ces moments d’intimité.
L’allaitement est pratique. Vous n’avez pas de biberons à prévoir si vous sortez.
Le lait maternel revient moins cher que le lait de vache.
Vous n’avez pas à vous préoccuper de chauffer un biberon : le lait maternel est toujours à la
bonne température.
L’allaitement retarde la reprise de l’ovulation (mais ne la bloque pas totalement, voir la partie
« Reprendre un contraceptif », plus loin).
La lactation entraîne une dépense d’énergie et facilite la perte de poids.
Les selles des bébés nourris au lait maternel ont une odeur moins forte.
Le lait maternel est sans additif ni conservateur.
Selon certaines études, l’allaitement réduirait les risques de cancer du sein.

Les avantages du biberon


Le biberon offre aussi de nombreux avantages et l’une des raisons suivantes peut fort bien motiver
votre choix :

L’allaitement ne vous tente pas. Si vous le faites à contrecœur, il risque fort de mal se passer.
Ce ne peut être une expérience heureuse que si vous en ressentez l’envie profonde.
Vous avez essayé d’allaiter, mais vous ne produisez pas suffisamment de lait pour nourrir
votre bébé (ou vos bébés !).
L’alimentation au biberon est plus facile à gérer. De nombreuses mères continuent à allaiter
après avoir repris le travail, mais il s’avère parfois trop compliqué de concilier horaires
professionnels et tétées.
Le fait d’imaginer nourrir votre bébé avec une « sécrétion corporelle » vous déplait.
Le biberon permet à d’autres personnes de s’occuper du bébé : le papa, une grand-mère.
Si vous avez une infection chronique (telle que le sida), l’alimentation au biberon prévient
tout risque de transmission au bébé. Les mères porteuses du virus de l’hépatite B peuvent
allaiter si le bébé a été vacciné contre cette maladie.
Si vous-même ou le bébé avez subi des soins particuliers après l’accouchement, vous ne
pourrez peut-être pas allaiter. L’allaitement est ainsi bien souvent impossible en service de
soins intensifs. Dans ce cas, la mère peut utiliser un tire-lait mécanique et congeler son lait. Il
se conserve pendant six mois. Cette méthode permet en outre d’entretenir la lactation et de
pouvoir commencer l’allaitement plus tard le cas échéant, lorsque la mère ou le bébé sont
rétablis. La lactation ne redémarre sinon pas nécessairement et il faut parfois faire appel à un
spécialiste.
Si vous avez subi des interventions chirurgicales mammaires, vous ne pouvez peut-être pas
allaiter (peut-être ne produirez-vous pas de lait). Aucune étude n’a établi de lien entre la
lactation et l’évolution d’un cancer du sein déclaré. L’on a néanmoins constaté que des femmes
ayant été soignées pour un cancer de ce type ne produisaient pas de lait. Il semble également
que les femmes portant des implants mammaires produisent moins de lait (mais elles peuvent
allaiter si elles le désirent).
La prise de certains médicaments rend l’allaitement impossible. Ils passent en effet dans le
lait et risquent de nuire au bébé. Il s’agit notamment des médicaments utilisés dans le
traitement des cancers et des leucémies (tels que le cyclophosphamide, la doxorubicine, le
méthotrexate et la cyclosporine), du Parlodel (bromocriptine), du lithium et de certains anti-
migraineux (à base d’ergotamine notamment). Renseignez-vous auprès de votre médecin si
vous prenez un traitement régulier.
Mise en place de l’allaitement
Pendant toute la grossesse, votre corps se prépare à l’allaitement. Les principales hormones
sécrétées à cette période entraînent l’augmentation du volume mammaire et vont déclencher la
lactation. De votre côté, vous pouvez également stimuler vos mamelons afin de les durcir, de
manière à souffrir le moins possible au démarrage de l’allaitement.

Portez un soutien-gorge d’allaitement sans mettre les bonnets de façon à ce que vos habits
frottent sur les mamelons.
Roulez quelques minutes par jour vos mamelons entre vos doigts.
Sous la douche, frottez vigoureusement vos mamelons avec un gant.

La stimulation des mamelons en fin de grossesse peut provoquer des contractions utérines. Lorsque
vous approchez du terme de votre grossesse, demandez à votre médecin si vous pouvez continuer à
effectuer ces manipulations. Vous pouvez aussi vous contenter de masser les aréoles de vos seins
avec de la vaseline ou de l’huile pour bébé.

Certaines femmes présentent un mamelon ombiliqué (enfoncé à l’intérieur du sein) et craignent de


ne pas pouvoir allaiter. Ce problème se résout souvent naturellement avant l’accouchement, mais
vous pouvez aussi y remédier de la manière suivante :

Appuyez doucement sur l’aréole avec le pouce et l’index afin de faire sortir le mamelon. Si
cela ne suffit pas, saisissez-le avec votre autre main et maintenez-le sorti pendant quelques
minutes (voir figure 14.1). Renouvelez cet exercice plusieurs fois par jour.
S’il ne donne pas des résultats concluants, utilisez des « bouts de sein » en silicone (vendus
en pharmacie) qui permettent de faire sortir le mamelon.

Commencez à préparer vos seins de cette façon au cours du deuxième trimestre et augmentez
progressivement le temps que vous consacrez à ces différents exercices.

Figure 14.1 : Faire


sortir un mamelon
ombiliqué.

Le mécanisme de la lactation
Sous l’effet des œstrogènes et de la progestérone sécrétés pendant la grossesse, vos seins grossissent
et atteignent parfois une taille surprenante ! Cette transformation commence en tout début de
grossesse, dès la 3e ou la 4e semaine de conception. Leur gonflement et leur sensibilité constituent
d’ailleurs l’un des tout premiers signes que remarquent les femmes enceintes. Au fil des mois, un
léger écoulement peut se produire par le mamelon, mais la lactation ne commence pas avant la
naissance du bébé.
Aux lendemains de l’accouchement, les seins sécrètent un liquide jaunâtre, le colostrum, très riche
en anticorps et en cellules protectrices. Il permet ainsi au nouveau-né de résister aux infections
jusqu’à ce que son propre système immunitaire puisse prendre le relais. Le lait va progressivement
remplacer le colostrum.

Ne vous inquiétez pas si vous avez l’impression de ne pas produire beaucoup de lait dans les
premiers jours. Le colostrum comprend à lui seul des nutriments très riches. En outre, votre bébé ne
commence à avoir véritablement de l’appétit qu’à partir du 3e ou du 4e jour. Les premiers jours
représentent en quelque sorte une phase d’adaptation au sein et à la tétée.
La succion du mamelon déclenche la lactation. Dans les 2 à 3 jours après l’accouchement, la
production de lait se met en place. Le lait afflue dans les canaux galactophores, entraînant un
engorgement des seins (voir figure 14.2), qui deviennent parfois très durs et douloureux. Cependant,
l’engorgement diminue rapidement dès que le nouveau-né commence à téter régulièrement. La
lactation et l’afflux de lait dans les canaux galactophores se produisent ensuite à chaque tétée. Au
bout de quelques jours d’allaitement régulier, vous remarquerez peut-être que le simple fait
d’entendre les pleurs de faim de votre bébé ou de le placer en position d’allaitement suffit à
déclencher ce processus.

Figure 14.2 : Pendant la


grossesse se développent
les canaux
galactophores, qui,
immédiatement après
l’accouchement,
sécrètent le colostrum.

Les femmes qui allaitent produisent près de 600 ml de lait par jour à la fin de la première semaine
après l’accouchement, puis environ 800 ml à la fin de la 3e semaine et jusqu’à 1,5 à 2 l ensuite.

Les différentes positions d’allaitement


Vous voyez sur la figure 14.3 les trois principales positions d’allaitement. Choisissez celle dans
laquelle vous vous sentez le mieux et qui permet une tétée efficace. Vous pouvez bien sûr les
alterner.
N’oubliez pas que vous devez toujours être confortablement installée. Un coussin d’allaitement peut
vous aider à trouver une position encore plus agréable.

Position assise : vous tenez simplement votre bébé dans vos bras contre vous, sa tête repose
au creux de votre coude, légèrement tournée pour faire face à votre sein (figure 14.3a).
Position allongée : allongez-vous sur le côté, votre bébé près de vous. Installez-le sur votre
bras ou sur un coussin de façon à ce que sa bouche se trouve juste en face de votre sein et
guidez-le vers votre mamelon à l’aide de votre autre main. Cette position est particulièrement
adaptée aux tétées nocturnes ou après une césarienne, lorsque la position assise est encore
douloureuse (figure 14.3b).
Position en ballon de rugby : soutenez la tête du bébé avec la paume de votre main, son
corps repose sur votre avant-bras, plantes des pieds tournées vers le plafond. Placez un oreiller
sous votre bras pour davantage de confort. Votre autre main peut guider le mamelon vers la
bouche du bébé (figure 14.3c).

Figure 14.3 : Les trois


principales positions
d’allaitement.

La mise au sein
Si vous choisissez d’allaiter, vous pouvez commencer immédiatement après l’accouchement, que
vous soyez en salle de réveil, en salle de naissance ou dans votre chambre. Dès que les premiers
tests ont été effectués pour vérifier que votre bébé se portait bien et qu’il s’est un peu remis de
l’accouchement, vous pouvez faire votre premier essai de mise au sein. Vous allez sans doute vous
sentir un peu gauche, mais peu importe ! Ne vous découragez pas. Votre bébé rechignera peut-être à
prendre le mamelon les premières fois, mais vous finirez l’un et l’autre par vous habituer et par
trouver le rythme qui vous convient à tous deux.
Les bébés naissent avec un réflexe de succion, mais ils ont parfois besoin d’un peu de temps pour
parvenir à téter efficacement. Les premières fois, la mise au sein suppose donc de respecter
quelques étapes pour que l’allaitement se déroule correctement.
1. Installez-vous dans l’une des positions d’allaitement (voir la partie précédente).
2. Caressez doucement la bouche de votre bébé avec votre mamelon.
Il va ainsi ouvrir la bouche. Sinon, pressez doucement votre mamelon afin de faire couler un
peu de lait (il s’agit encore surtout de colostrum) et passez-le sur les lèvres de votre bébé.
3. Lorsque votre bébé ouvre la bouche, placez sa tête bien en face de votre sein et doucement
présentez le mamelon à sa bouche.
Cette position déclenche en général la succion. Veillez à ce que la bouche recouvre bien toute
l’aréole. Sinon, le bébé ne tète pas correctement et vous risquez d’avoir des crevasses.
Cependant, plutôt que de chercher à introduire le mamelon dans la bouche du bébé, approchez
celle-ci du sein et laissez votre enfant prendre lui-même le mamelon.

Le bébé respirant uniquement par le nez, veillez à ce qu’il reste bien dégagé et ne soit pas recouvert
par le sein. Au besoin, appuyez sur la partie du sein masquant le nez afin de le libérer.

Fréquence des tétées


Vous saurez que votre bébé est bien installé en constatant qu’il tète correctement (observez le
mouvement de ses joues et de son menton). Il devra peut-être téter quelques minutes avant de
déclencher la lactation. Au début, commencez par un allaitement d’environ 5 minutes par sein. Puis,
augmentez progressivement la durée des tétées sur 3 ou 4 jours, jusqu’à 10 à 15 minutes. Inutile
toutefois de les chronométrer montre en main : dès qu’il sera rassasié, votre bébé s’arrêtera de téter
de lui-même.

Si votre bébé s’arrête de téter sans relâcher tout de suite le mamelon, introduisez doucement votre
doigt à la commissure des lèvres pour le détacher (ne tirez pas sur le mamelon, vous risqueriez
d’avoir des crevasses).
Avant de changer votre bébé de sein, faites-lui faire un rot en le tenant contre votre épaule ou en le
couchant sur le ventre et en lui tapotant doucement le dos. La figure 14.4 récapitule les différentes
positions propices au renvoi. N’oubliez pas de recommencer en toute fin de tétée.
Il faut prévoir de 8 à 12 tétées par jour, 10 en moyenne. Ce rythme vous permet de produire
suffisamment de lait et garantit à votre bébé les nutriments dont il a besoin pour sa croissance et son
bon développement. Les différentes tétées seront certes déterminées par la faim du bébé, mais vous
pouvez essayer de les répartir dans la journée. Sauf avis contraire du pédiatre, il est inutile de
réveiller votre enfant la nuit s’il ne réclame pas. À l’inverse, ne lui refusez pas une tétée s’il pleure
de faim, même si la précédente ne s’est terminée qu’une heure plus tôt. Précisons que le nombre des
tétées sera inférieur à la moyenne indiquée ici si vous donnez à votre bébé des biberons pour
compléter son alimentation.
Quelques indices pour être sûre que votre enfant boit suffisamment :

Il tète une dizaine de fois par jour en moyenne


Il prend du poids
Il mouille ses couches de 6 à 8 fois par jour
Il a des selles 2 ou 3 fois par jour
Ses urines sont jaune pâle (et non foncées et concentrées)

Si ces critères ne vous semblent pas respectés ou que vous avez l’impression de ne pas avoir
suffisamment de lait, parlez-en au médecin. Certaines femmes ne produisent en effet pas du lait
assez rapidement pour toutes les tétées et il faut dans ce cas envisager de compléter l’alimentation
du bébé avec des biberons.
Figure 14.4 : Quelques
positions qui ont fait
leurs preuves pour
favoriser le rot de bébé.

Votre alimentation pendant l’allaitement


Tout comme pendant la grossesse, conserver une bonne hygiène alimentaire pendant l’allaitement
repose surtout sur quelques principes de bon sens. Les aliments que vous mangez n’affectent guère
la qualité de votre lait, sauf en cas d’habitudes alimentaires totalement inadaptées. Il est en revanche
essentiel d’absorber assez de calories afin de produire du lait en quantité suffisante. Vous
remarquerez parfois que votre bébé réagit différemment en fonction de ce que vous avez mangé. Il
peut par exemple avoir davantage de gaz ou la diarrhée. Il vous suffira d’adapter ensuite votre
alimentation à ses réactions éventuelles.

Pendant l’allaitement, absorbez de 400 à 600 calories de plus par jour qu’en temps normal. Ce
chiffre varie en fonction de votre poids et des réserves graisseuses fabriquées pendant la grossesse.
À cet égard, sachez que vous allez en perdre un peu, car la lactation en brûle une partie. Veillez
toutefois à ne pas maigrir trop vite car vous risqueriez de ne plus produire suffisamment de lait.
Évitez également de prendre du poids pendant cette période. Si tel est le cas, réduisez votre apport
alimentaire, certainement trop riche en calories.
Vous avez par ailleurs besoin d’un apport supplémentaire en vitamines et en minéraux, en
particulier en vitamine D, en calcium et en fer. Continuez à prendre vos vitamines prénatales ou un
autre complément vitaminique. Pour le calcium, consommez lait et laitages (fromages, yaourts, etc.)
en quantité ou prenez un complément médicamenteux.
Le lait maternel se composant à plus de 85 % d’eau, vous devez boire au moins 2 litres de liquide
par jour pour en produire suffisamment, soit environ neuf verres d’eau, de lait ou de jus de fruits,
par exemple. Là encore, ne tombez pas dans l’excès : si vous buvez beaucoup trop, vous production
de lait risque de diminuer. Pour déterminer la quantité qui vous convient le mieux, observez vos
urines. Si elles sont peu fréquentes et foncées, vous ne buvez certainement pas assez. En revanche,
si vous courez sans arrêt aux toilettes, vous pouvez sans doute réduire un peu votre consommation
de liquides !

Si vous consommez beaucoup de caféine, vous constaterez peut-être que votre bébé s’énerve plus
facilement ou s’endort moins bien. Si vous ne pouvez pas vous en passer, essayez de diminuer votre
consommation jusqu’à trouver la dose tolérée par votre enfant.

Reprendre un contraceptif
Bien que l’allaitement retarde la reprise de l’ovulation (et le retour des règles), il ne vous protège
pas complétement contre l’éventualité d’une nouvelle grossesse. Si vous n’allaitez pas, l’ovulation
reprend 4 à 10 semaines après l’accouchement (vous pouvez donc être de nouveau enceinte dès ce
moment). Près de 10 % des femmes qui allaitent retrouvent une ovulation au bout de 10 semaines,
environ 50 % au bout de 25 semaines (6 mois) après l’accouchement. L’allaitement ne constitue
donc pas un moyen de contraception très efficace !

Question fréquemment posée


Q : Est-ce que je pourrai continuer à allaiter si je reprends la pilule ?
R : Les minipilules classiques contenant estrogènes et progestérone peuvent diminuer la
quantité de lait (surtout en début d’allaitement). Les estrogènes peuvent passer dans le lait,
ces contraceptifs ne sont pas conseillés en première intention chez les femmes qui
allaitent. Voir ci-après, quelles contraceptions sont compatibles avec l’allaitement.

Si vous voulez éviter d’enchaîner les grossesses, mieux vaut par conséquent envisager un
contraceptif dès que vous avez de nouveau des rapports sexuels. Vous avez le choix entre les
contraceptifs oraux (pilule) ou locaux (stérilet, préservatif, spermicides, etc.) et des prises de
progestérone à long terme. Parlez-en avec votre médecin lors de votre première consultation post-
partum.
Seuls les contraceptifs comprenant exclusivement un progestatif sont compatibles sans réserve avec
l’allaitement. Il existe 2 types de micropilules Microval® l’une est remboursée par la sécurité
sociale, et se prend à heure fixe. L’autre Cérazette®, non remboursée, tolére une prise avec
quelques décalages de 3 à 12 heures touten conservant une bonne efficacité contraceptive.
Cependant, la plupart des femmes n’ont pas de règles avec celle-ci (ce qui ne présente aucun
inconvénient médicalement parlant).
L’implant contraceptif (Implanon®) est remboursé. Mis en place sous anesthésie locale à la face
interne du bras, il libère un progestatif, pendant 3 ans. Il ne pose pas de problème avec l’allaitement.

Médicaments et allaitement
Les médicaments que vous prenez passent dans votre lait, en petite quantité toutefois. Si vous
suivez un traitement médicamenteux, réduisez-en la dose dans la mesure du possible et prenez-le
plutôt juste après une tétée. Votre organisme l’aura ainsi éliminé en grande partie au moment de la
tétée suivante. D’une manière générale, n’interrompez pas de vous-même vos traitements habituels.
Parlez-en avec votre médecin, il saura vous dire si vos médicaments peuvent nuire à votre bébé en
passant dans le lait. Voir aussi le site internet du CRAT.
Les médicaments suivants ne posent pas de problème pendant l’allaitement :

Acétaminophène (paracétamol)
Antiacides
Majorité des antibiotiques
Majorité des antidépresseurs
Anti-histaminiques
Aspirine
Majorité des médicaments contre l’asthme
Décongestinnants
Majorité des médicaments contre l’hypertension
Ibuprofène
Insuline
Majorité des anti-épileptiques
Majorité des médicaments thyroïdiens

Désagréments les plus courants


L’on pense souvent que l’allaitement est un acte facile et naturel. Il nécessite toutefois un certain
entraînement et quelques jours d’adaptation. Il peut occasionner aussi quelques désagréments,
crevasses et gerçures le plus souvent, et plus rarement, infections des canaux galactophores.

Crevasses
La plupart des femmes qui allaitent ont les mamelons irrités pendant les premiers jours. Cette
douleur disparaît souvent rapidement d’elle-même. Cependant, ces désagréments peuvent parfois
s’aggraver et se transformer en crevasses plus douloureuses. Soyez vigilante afin d’agir avant d’en
arriver à ce stade. Voici quelques solutions pour prévenir ce problème :

Vérifiez votre position d’allaitement. Le bébé doit prendre en bouche l’aréole et le mamelon
afin de ne pas tirer sur celui-ci. Si ce n’est pas le cas, modifiez légèrement sa position à chaque
tétée.
Augmentez le nombre des tétées mais diminuez leur durée. Moins affamé, votre bébé tétera
avec moins de vigueur.
Continuez à allaiter avec vos deux seins afin que votre mamelon endolori s’adapte
progressivement. Si vous le laissez cicatriser complètement en allaitant uniquement avec l’autre
sein, les crevasses risquent de se reformer dès que vous le reprendrez. Nous vous conseillons de
nourrir votre enfant tout d’abord avec le sein le moins douloureux, la succion étant au départ
très intense.
Faites sortir un peu de lait manuellement avant de mettre votre bébé au sein. Ceci déclenche
le processus démission de lait et le bébé n’a pas besoin de téter très vigoureusement pour
entraîner l’afflux de lait. Ne lavez pas vos mamelons avec des savons ou des lotions irritantes.
Après la tétée, n’essuyez pas immédiatement vos mamelons pour ne pas les irriter davantage.
Laissez-les sécher à l’air libre le plus longtemps possible.
Si vous le pouvez, ne portez pas de soutien-gorge (ou ne remontez pas les bonnets de votre
soutien-gorge d’allaitement) afin de laisser vos seins à l’air libre.
Si vous utilisez un linge pour prévenir les éventuelles fuites de lait, changez-le dès qu’il est
humide pour ne pas qu’il irrite vos mamelons.
Massez les mamelons avec de l’huile de vitamine E, de l’huile d’olive ou de la lanoline et
laissez-les sécher à l’air libre. La graisse à traire (en vente dans les supermarchés, souvent au
rayon des produits solaires) soulage aussi parfois.
La chaleur sèche atténue également la douleur. Utilisez par exemple l’air chaud (attention à
ce qu’il ne soit pas brûlant) d’un sèche-cheveux ou appliquez sur les mamelons une bouillotte
remplie d’eau chaude.

Engorgement
Ainsi que nous l’avons déjà mentionné plus haut, en cas d’engorgement, les seins peuvent devenir
très douloureux. L’un des moyens de le prévenir est de mettre le bébé au sein le plus tôt possible
après la naissance. Veillez sinon à porter un soutien-gorge maintenant la poitrine sans la comprimer
et à masser vos seins avant de commencer les tétées. Vous favorisez ainsi l’acheminement du lait
dans les canaux et le désengorgement. Vous pouvez essayer aussi de placer des compresses chaudes
sur vos seins ou encore des poches de glace. L’une et l’autre méthodes fonctionnent bien, testez
celle qui vous soulage le plus.

Obstruction des canaux galactophores


Il arrive que se forme dans l’un des canaux galactophores un petit bouchon. Cet endroit du sein peut
devenir douloureux, mais la douleur n’est généralement pas trop intense et elle ne s’accompagne
pas de fièvre. Pour parvenir à déboucher le canal, il faut drainer le sein en le vidant complètement
après chaque tétée. Présentez-le en premier à votre enfant, les succions très vigoureuses du début
vont contribuer au drainage. Après la têtée, utilisez éventuellement un tire-lait si le sein n’est pas
vidé totalement. Appliquez également des compresses chaudes et massez le sein douloureux pour
débloquer le canal et, surtout, continuez à allaiter.

Lymphangite (ou mastite)


Il s’agit d’une infection du sein qui touche environ 2 % des femmes qui allaitent. Provoquée par une
bactérie, sans doute présente dans la bouche du nouveau-né, elle se développe dans les 2 à 4
semaines qui suivent l’accouchement (parfois plus tôt ou plus tard). Elle semble plus fréquente chez
les femmes qui allaitent pour la première fois, dont les mamelons présentent des crevasses et qui ne
vident pas totalement leurs seins après chaque tétée.

Une lymphangite se caractérise par une tension du sein, qui devient rouge et chaud, une forte fièvre
(souvent supérieure à 38 °C) et une sensation de malaise (semblable au syndrome grippal).
L’infection peut être diffuse ou localisée à un point précis du sein (sur un lobule particulier). Dans
ce cas, seule la partie touchée peut devenir rouge (voir la figure 14.5). Si vous présentez ces
symptômes, appelez votre médecin dans les plus brefs délais. Il souhaitera probablement vous
examiner rapidement et vous prescrira certainement un antibiotique.

Continuez à allaiter dans la mesure du possible. Ces infections ne sont pas dangereuses pour le bébé
(la bactérie provient souvent de son propre organisme). Si vous arrêtez l’allaitement, vous risquez
en effet d’engorger vos seins, qui vont devenir encore plus douloureux. Prenez éventuellement du
paracétamol ou de l’ibuprofène pendant 48 heures pour atténuer la douleur avant que l’antibiotique
ne commence à agir (dans les 2 jours en général). Buvez beaucoup et reposez-vous le plus possible
pour accélérer l’élimination de l’infection. Prenez votre traitement antibiotique jusqu’au bout afin
que l’infection ne se redéveloppe pas.

Abcès
Si la lymphangite n’est pas traitée correctement ou que des canaux galactophores demeurent
bouchés, un abcès risque de se former (c’est le cas dans près de 10 % des cas de lymphangite). Il
s’accompagne d’une douleur extrême, du gonflement de la partie touchée et d’une forte fièvre (plus
de 38 °C). Un antibiotique suffit parfois à le résorber, mais il nécessite souvent une intervention
chirurgicale.

Figure 14.5 : Vue


externe et interne d’un
lobule atteint d’une
lymphangite.

En savoir plus sur l’allaitement


Pour obtenir davantage d’informations ou de conseils sur l’allaitement :
Adressez-vous aux sages-femmes de la maternité où vous avez accouché ou demandez à
rencontrer un(e) spécialiste de la lactation en cas de problème particulier.
Discutez avec votre médecin habituel, il saura vous renseigner sur les questions les plus
courantes.
Parlez avec des proches ou des amies qui ont allaité.
Pour des renseignements complémentaires ou plus approfondis, vous pouvez aussi prendre
contact avec l’organisme suivant :
Solidarilait (Association internationale d’aide aux femmes allaitant).
26, boulevard Brune
75014 PARIS
Tél. 01 40 44 70 70
pour joindre une écoutante bénévole de per-
manence
Ou visiter les sites suivants :
www.info-allaitement.org
www.monallaitement.com

En cas d’abcès, mieux vaut interrompre l’allaitement du côté du sein touché. Vous pouvez le
poursuivre avec l’autre sein. Voyez avec votre médecin à quel moment vous pouvez reprendre
l’allaitement complet.

L’allaitement de jumeaux
Aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines mamans réussissent très bien à allaiter des
jumeaux. L’organisme peut tout à fait produire suffisamment de lait pour deux nourrissons à la fois,
à condition tout de même de faire preuve de ténacité. L’allaitement en lui-même suppose aussi un
certain entraînement et une bonne organisation. Vous pouvez allaiter les bébés en même temps ou
l’un après l’autre. Cette seconde possibilité prend plus de temps, mais s’avère plus facile à gérer.
Difficile en effet de s’occuper du rot de l’un si l’autre n’a pas fini de téter, par exemple (tenter de le
tenir contre son épaule tout en maintenant l’autre contre son sein est particulièrement périlleux !).
Vous pouvez aussi alterner allaitement et biberon (sein pour l’un, biberon pour l’autre et vice-versa
à la tétée suivante) ou bien les allaiter tous les deux brièvement à chaque fois et compléter avec un
biberon. Enfin, il est possible de choisir l’allaitement pendant la journée et d’opter pour un biberon
avant le coucher, la production de lait maternel diminuant en fin de journée.
Si vous allaitez des jumeaux, veillez à accroître vos rations alimentaires et vos apports en liquides.
Vous avez en effet besoin de 400 à 600 calories supplémentaires par jour pour chaque nourrisson.
De même, il faut boire au moins de 10 à 12 verres de liquide par jour, au lieu des 8 à 10 conseillés
pour allaiter un seul enfant.

Si vous décidez d’allaiter des jumeaux, vous devrez certainement solliciter l’aide de vos proches ou
de vos amis. Une aide à domicile peut vous être accordée. N’hésitez pas à la solliciter ! (voir un site
dédié aux jumeaux)

L’art du biberon
Vous avez finalement décidé de nourrir votre bébé au biberon ou bien après avoir essayé
l’allaitement, vous préférez opter pour ce mode d’alimentation. Vous trouverez dans cette partie
tout ce qu’il faut savoir avant de commencer.
Stopper votre production de lait
Si vous ne souhaitez pas allaiter, vous devez arrêter votre production de lait. Favorisée par la
chaleur et la stimulation des seins, la lactation diminuera nécessairement si ces conditions ne sont
pas réunies. Quelques conseils en ce sens :

Portez un soutien-gorge très ajusté.


Appliquez des poches de glace sur vos seins lorsqu’ils commencent à être engorgés
(généralement au 3e ou au 4e jour après la naissance).
Placez des feuilles de chou cru et froids dans votre soutien-gorge. Ce légume réduit la
lactation.
Sous la douche, aspergez longuement vos seins d’eau froide.
Si possible, buvez le moins possible pendant 1 jours.

Si vous envisagez d’allaiter pendant une brève période (de 6 à 12 semaines), donnez tout de même
un biberon par jour à votre bébé afin de faciliter le sevrage et la transition.
En cas d’engorgement, les seins peuvent s’avérer très douloureux. Dans ce cas, votre médecin
pourra vous prescrire un antalgique adapté. Le phénomène d’engorgement ne dure heureusement
généralement pas plus de 36 à 48 heures.
Si vous ne souhaitez pas du tout allaiter, on vous donnera à la maternité un médicament qui évitera
la montée laiteuse.

Comment choisir les biberons et les tétines ?

Vous trouverez dans les magasins un grand choix de biberons et de tétines et découvrirez peut-être
que votre bébé préfère incontestablement tel modèle à tel autre. Essayez-en plusieurs pour voir celui
qui vous convient le mieux, à vous-même et à votre enfant. Ils existent dans des tailles différentes.
Les premières semaines, les biberons de 90 à 100 ml suffiront. Préférez les biberons en verre au
début. Plus tard, lorsque votre enfant aura davantage d’appétit, choisissez plutôt des biberons de
120 à 200 ml.

Il est possible de placer dans certains biberons le sachet contenant le lait (en poudre ou déjà
prêt). Ces modèles suppriment l’étape de la stérilisation, il suffit de jeter le sachet. En outre,
celui-ci se vidant au fur et à mesure de la tétée, le bébé avale moins d’air à chaque succion.
Certains biberons ont une forme coudée de façon également à ce que l’enfant avale moins
d’air.
Il existe un vaste choix de modèles de tétines. Celles destinées aux nouveau-nés ont un petit
trou. Vous trouverez en général des tétines nouveau-né, premier âge et deuxième âge, chaque
modèle étant percé d’un trou plus ou moins gros. Les tétines physiologiques sont plus proches
de la forme du mamelon. Certaines sont en latex, d’autres en silicone, transparent et sans odeur.
Votre bébé montrera peut-être sa préférence pour telle matière et telle forme, faites quelques
essais.
Évitez l’utilisation des biberons en plastique qui contiennent du bisphénol A : BPA (chiffre 7
placé dans un triangle au culot du biberon).

Nourir au biberon
Tout le monde vous a certainement déjà dit et répété qu’il fallait stériliser les biberons. Pour notre
part, et bon nombre de pédiatres partagent aujourd’hui ce point de vue, nous estimons que ce n’est
pas nécessaire. Après tout, auriez-vous songé à stériliser vos mamelons si vous allaitiez ?
Vous pouvez faire chauffer le biberon, mais il n’est pas indispensable de le faire bouillir. Il suffit de
le plonger dans un bain-marie (dans un récipient rempli d’eau chaude) ou d’utiliser un chauffe-
biberon.

Soyez prudente si vous chauffez le biberon au micro-ondes : le lait risque de ne pas chauffer
uniformément et de brûler votre bébé. Veillez à bien secouer le biberon en le sortant du micro-
ondes et versez quelques gouttes de lait sur votre poignet pour vérifier la température.
Une consigne récente déconseille de faire chauffer le biberon en plastique au micro-ondes et
préférer le bain-marie à cause du bisphénol A (BPA).
Il est déconseillé de conserver et de réchauffer un reste de lait. Certains pédiatres estiment toutefois
que l’on peut redonner au bébé une fois un biberon qu’il n’aurait pas fini. Posez la question à votre
médecin. En tout cas, ne laissez pas un biberon prêt trop longtemps en dehors du réfrigérateur, car
la chaleur favorise le développement des bactéries.
Les laits se présentent sous différentes formes : prêts à l’emploi, en poudre ou concentrés. Dans ces
deux derniers cas, il faut ajouter de l’eau. Ils reviennent moins chers, mais s’avèrent souvent moins
diversifiés (les laits hypoallergéniques n’existent par exemple que sous la forme liquide, la plus
coûteuse).

Certains bébés peuvent présenter une allergie au lait de vache, qui se traduit par une gêne gastrique
ou une éruption cutanée. Si vous remarquez ces symptômes, parlez-en au pédiatre. Il existe des laits
hypoallergéniques ou à base de protéines de soja, souvent nettement mieux tolérés en cas de terrain
allergique.

Il est déconseillé de donner le biberon en le calant contre un oreiller, au niveau de la bouche du


bébé car cette position signifie souvent que l’enfant est laissé sans surveillance. Il risque par ailleurs
de boire trop vite et de s’étouffer. Enfin, cette position accentue le risque de malformations du
palais et des dents.
La position la plus simple pour donner le biberon est de tenir votre bébé au creux de votre bras,
serré contre vous. Placez un coussin sur vos genoux pour le rehausser. Vous préférerez sans doute le
tenir toujours du même côté. Ainsi, si vous être droitière, vous choisirez probablement d’installer
votre bébé sur votre bras gauche pour le nourrir avec la main droite. Lorsque l’enfant a grandi et
qu’il soutient sa tête et son cou, vous pouvez aussi l’allonger sur vos genoux, face à vous, de façon
à ce qu’il puisse facilement vous regarder en tétant.
Quelques autres conseils sur la façon de donner le biberon :

N’habillez pas votre bébé trop chaudement et ne le couvrez pas trop pendant la tétée. Il
pourrait s’endormir au lieu de boire son biberon.
S’il s’endort et peine à terminer son biberon, changez éventuellement sa couche pour le
réveiller.
S’il ne trouve pas tout de suite la tétine, caressez-lui doucement la joue avec pour attirer son
attention. Il tournera la tête de ce côté-là.
Pour vérifier qu’il a faim, glissez le bout de votre doigt (propre !) dans sa bouche : il
commencera à téter immédiatement si c’est bien l’heure du biberon !
Inclinez le biberon de façon à ce que la tétine soit toujours remplie de lait. Ceci permet de
diminuer la quantité d’air avalée par le bébé.

Marquez une pause pendant que vous lui donnez le biberon afin de lui faire faire un rot. N’oubliez
pas de recommencer à la fin du biberon (voir la figure 13.4 pour les positions les plus appropriées).
Les bébés avalent souvent beaucoup d’air au biberon et ce renvoi à mi-course les soulage et leur
permet de continuer à boire.

Le développement du système digestif de votre bébé


Le tout nouveau système digestif de votre bébé suppose quelques ajustements et adaptations. Pour
résumer, attendez-vous à de fréquents renvois ! Qu’ils soient nourris au sein ou au biberon, les
nouveau-nés régurgitent souvent, parfois plusieurs fois par jour. Voici quelques suggestions pour
limiter les dégâts :

Protégez vos habits avec une serviette lorsque vous faites faire un rot à votre bébé ou
simplement lorsque vous le tenez contre vous pour éviter de devoir vous changer sans arrêt.
Protégez les habits de votre bébé avec un petit bavoir pendant les tétées, pour la même raison.
Faites-lui faire un rot après chaque tétée. La figure 13.4 montre les positions les plus
adaptées.
Si vous le nourrissez au biberon, marquez une pause à la moitié environ afin qu’il puisse faire
un premier renvoi. Évitez de lui donner tout le biberon trop rapidement.
Ne le distrayez pas et ne le bougez pas trop pendant qu’il boit pour éviter les renvois
intempestifs.
Si vous constatez que ses renvois sont importants ou douloureux, parlez-en au pédiatre.

Les renvois ou les vomissements fréquents peuvent être le signe d’un reflux gastro-œsophagien, un
trouble digestif provoqué par des remontées acides de l’estomac dans l’œsophage. Il peut se
produire à tout âge et s’avère assez courant chez les nouveau-nés. L’enfant est secoué de pleurs
inconsolables, il devient irritable, paraît souffrir lors des régurgitations et il refuse de boire. Dans ce
cas, prévenez votre pédiatre sans tarder.
Pour diagnostiquer le reflux gastro-œsophagien, le médecin étudie les antécédents familiaux du
bébé, il l’ausculte et peut éventuellement pratiquer certains examens en cas de doute. Il peut
demander ainsi une endoscopie (introduction d’un mince tube en plastique muni d’une caméra dans
le système digestif), une analyse du pH digestif ou un examen de la vidange gastrique.
Le traitement dépend de l’âge du bébé, de son état de santé et de ses antécédents, de l’importance
du reflux et de la tolérance de l’enfant aux médicaments et aux traitements. Il suffit parfois de
modifier légèrement les conditions des repas. Voici quelques idées en la matière :

Après la tétée, placez votre bébé sur le ventre en le maintenant allongé à 30-40° ou tenez-le
assis pendant une trentaine de minutes pour faciliter la digestion.
Si vous le nourrissez au biberon, veillez à ce que la tétine soit toujours remplie de lait afin
qu’il n’avale pas trop d’air.
Avec un bébé plus grand, essayez éventuellement les laits épaissis de farines, qui donnent
parfois de bons résultats.
Marquez des pauses pendant les tétées pour lui faire faire un rot.
Quatrième partie

Cas particuliers

« Je n’y connais p’t’êt’ rien en génétique, mais je sais que j’ai dépassé le terme et que dans ta famille,
vous n’êtes jamais pressés d’assumer vos responsabilités. »

Dans cette partie…


Vous pourriez très bien vous dispenser de lire cette partie, surtout si vous attendez votre premier enfant, que ce
ne sont pas des jumeaux (ou des triplés !) et que rien, pas même une simple broutille, ne vous inquiète ou ne
vous pose problème. C’est rarement le cas ! Peut-être allez-vous attraper un rhume et vous demander s’il peut
perturber votre grossesse. Ou vous avez soudain une éruption cutanée. Ou vous attendez des jumeaux. Ou
encore, vous souffrez d’un problème médical particulier et votre grossesse se complique. Nous avons rassemblé
ici toutes ces questions. Plus que tout autre encore, ce chapitre peut se lire partiellement, en fonction de votre
propre situation.
Chapitre 15

Les grossesses particulières

Dans ce chapitre :
L’importance de l’âge des parents
Les grossesses multiples
Le deuxième, le troisième, le quatrième...
Les familles résoluments modernes
Préparer les autres enfants à l’arrivée du nouveau-né

Chaque grossesse est unique. Vous allez bien vite comprendre que votre expérience diffère d’une
façon ou d’une autre de celle de vos amies ou des membres de votre famille. Vous n’avez pas du
tout les terribles nausées qu’a eues votre sœur au 1er trimestre (ou au contraire, vous n’arrivez à
rien avaler le matin alors qu’elle était en pleine forme). Ou encore vous continuez à pratiquer votre
sport favori sans fatigue alors que votre cousine a dû passer les trois quarts de sa grossesse allongée.
Une grossesse dite « normale » varie toujours considérablement d’une femme à l’autre. Certaines
présentent toutefois des particularités bien spécifiques et font l’objet d’une plus grande attention
encore.

Questions d’âge
Pour la future maman comme pour le futur papa, l’âge joue un rôle important. Hommes et femmes
en fin de trentaine ou plus âgés peuvent rencontrer des problèmes particuliers lorsqu’ils décident
d’avoir un enfant. Les adolescentes qui se retrouvent enceintes sont pour leur part souvent
confrontées à des difficultés bien spécifiques.

Enceinte après 35 ans


L’époque où la plupart des femmes attendaient leur premier enfant à 20 ans (voire moins) est bel et
bien révolue. Beaucoup attendent aujourd’hui d’avoir terminé leurs études, et de plus en plus d’être
bien établies dans leur vie professionnelle, pour fonder une famille. Les divorces sont aussi plus
fréquents et nombre de femmes décident d’avoir de nouveau des enfants après un remariage,
souvent lorsqu’elles ont déjà plus de 30 ou 40 ans (et parfois 50 ans).
Existe-t-il encore une limite d’âge pour être enceinte ? Autrefois c’était la ménopause, ou quelques
années auparavant, lorsque le corps ne produit plus d’ovules assez sains pour être fécondés.
Aujourd’hui, grâce aux progrès des méthodes de procréation médicalement assistée (la fécondation
in vitro notamment, qui peut s’effectuer avec des ovules d’une autre femme), même les femmes
ménopausées peuvent attendre un enfant.
« À quel âge faut-il prêter davantage attention à certains risques ? » est plutôt la question à se poser
aujourd’hui. Les réponses sont désormais très précises. D’un point de vue médical, à partir de 35
ans, les femmes enceintes figurent dans la catégorie dite de « l’âge maternel avancé ». Cette
classification est effectuée essentiellement parce que le risque de certaines malformations
chromosomiques s’accroît de manière significative chez les mères plus âgées, en particulier à partir
de 35 ans (voir la figure 15.1).
Ainsi, à 35 ans, le risque d’une anomalie chromosomique chez le fœtus apparaît aussi élevé que
celui de faire une fausse couche après une amniocentèse (environ 0,5 %). Le dépistage génétique
(par amniocentèse ou prélèvement de villosités chorionales, voir le chapitre 8) est généralement
conseillé aux femmes de plus de 38 ans en France.
Cependant, en dehors de ce risque plus élevé d’anomalie génétique, il faut souligner que les bébés
des femmes de plus 35 ou 40 ans ont toutes les chances de naître en aussi bonne santé que les
autres. Les mères de leur côté courent un risque plus important de pré-éclampsie ou de diabète
gestationnel (voir les chapitres 16 et 17) et d’accoucher par césarienne. Il reste toutefois tout à fait
maîtrisable et n’entraîne pas de problèmes majeurs dans la plupart des cas. Il est certain que le
déroulement de la grossesse dépend encore plus largement de l’état de santé général de ces femmes.
Une femme de 48 ou 50 ans en excellente santé a toutes les chances de vivre une grossesse sans
complication.

Figure 15.1 : Les risques d’anomalies chromosomiques augmentent avec l’âge de la mère.

Données de Hook (1981) et Hook et al. (1983). Les échantillons étant assez faibles dans certaines
tranches d’âge, les chiffres apparaissent très élevés. Ils servent néanmoins de repères en matière de
génétique.
*47.XXX exclu pour la tranche d’âge de 20 à 32 ans (pas de données disponibles).

Quelques mots sur la conception médicalement


assistée
Grâce aux méthodes de procréation médicalement assistée, un nombre croissant de
femmes âgées de plus de 40 ans peuvent être enceintes, fréquemment de jumeaux ou de
triplés. La plupart peuvent être fécondées à partir de leurs propres ovules, mais certaines
font aussi appel aux dons d’ovocyts. Se posent alors des questions particulières : que dire à
l’enfant, à la famille, aux amis ? Des inquiétudes peuvent apparaître pendant la grossesse,
liées à l’identité génétique du bébé et à la pensée qu’il puisse avoir des liens biologiques
avec quelqu’un d’autre. Ces craintes disparaissent le plus souvent lorsque le fœtus
commence à se manifester dans le ventre de sa mère ou, au plus tard, à la naissance.
Les parents (même ceux qui ont eu un enfant de manière classique) se rendent souvent
compte après la naissance à quel point chaque enfant est unique et que son patrimoine
génétique ne s’avère finalement pas aussi important qu’ils l’avaient imaginé. Il n’est donc
pas surprenant que les femmes qui ont eu recours à un don d’ovocyts éprouvent à l’égard
de leur nouveau-né exactement les mêmes sentiments maternels que les autres mères. Il en
va de même d’ailleurs pour les pères qui ont eu recours au don de sperme. Ces situations
devenant de plus en plus courantes, elles vont progressivement s’avérer plus faciles à vivre
pour les parents et leurs proches.

Si le papa n’est plus tout jeune...


Ainsi que nous l’avons signalé dans la partie précédente, les futures mères réclament une attention
particulière à partir d’un certain âge, en raison d’un risque accru d’anomalies génétiques. Il ne serait
pas inutile non plus d’examiner plus attentivement les futurs pères du même âge. On ne parle pas
« d’âge paternel avancé », mais il convient de prendre certaines précautions à partir de 45, 50 ans
(voire 35 selon certains, comme pour les femmes).
Pour les femmes, le principal risque génétique est d’ordre chromosomique (un chromosome
supplémentaire, le plus souvent). Pour les hommes, il s’agit de mutations des gènes dans le sperme,
qui peuvent causer une maladie dominante autosomique chez l’enfant, telle que l’achondroplasie
(sorte de nanisme) ou la maladie de Huntington. Une seule copie d’un gène malformé peut
provoquer ces maladies. (Dans les maladies génétiques récessives, comme la mucoviscidose ou la
drépanocytose, il y a deux copies du gène malformé.) Les maladies dominantes autosomiques
s’avèrent toutefois très rares. Elles sont impossibles à détecter avant la naissance et aucun test n’est
par conséquent proposé aux futurs pères d’un certain âge.
Une autre étude mettrait en évidence un risque légèrement augmenté de troubles psychologiques
bipolaires et d’autisme de l’enfant né d’un père âgé.

La grossesse des adolescentes


Chez une adolescente, la grossesse soulève d’autres problèmes et d’autres questions. Souvent
découverte tardivement, la grossesse chez l’adolescente risque d’échapper au suivi médical
habituel. Dans cette tranche d’âge, certaines malformations fœtales sont plus fréquentes. Elles ne
sont pas liées à une anomalie chromosomique, mais plutôt à des habitudes alimentaires souvent très
inadaptées : les anémies sont fréquentes. Les bébés sont aussi souvent d’un poids inférieur à la
normale à la naissance ou prématurés. Les adolescentes courent un plus grand risque de pré-
éclampsie. Si la grossesse est bien suivie, l’accouchement ne présente pas plus de complication.
Autrefois, les statistiques montraient plus de césariennes. L’usage de la péridurale est fortement
conseillée, elle réduit l’angoisse et l’agitation liés à la douleur. Ces jeunes femmes ont besoin d’une
attention particulière et de conseils spécifiques. Si vous-même êtes dans ce cas, nous ne saurons
trop vous conseiller de vous faire suivre régulièrement, d’adopter une bonne hygiène de vie, arrêter
le tabac, l’alcool, les toxiques, et d’envisager la possibilité de l’allaitement.
N’hésitez pas à solliciter et accepter l’aide de la famille, les amis et d’une assistante sociale : en
France, les PMI (centre de protection maternelle et infantile) peuvent assurer un suivi de la
grossesse gratuitement. L’aide sociale à l’enfance, avec les Maisons Maternelles peuvent fournir un
hébergement et une prise en charge.

Les grossesses gémellaires ou multiples


Vue de l’extérieur, l’arrivée de jumeaux paraît bien simple ! En réalité, c’est effectivement deux
fois plus de bonheur ou bien un enfer permanent pendant quelque temps (deux fois plus de travail et
moitié moins de sommeil, par exemple) ! Élever des jumeaux est complexe, tous les parents vous le
diront. L’on pourrait aisément écrire plusieurs livres de conseils destinés aux parents de jumeaux ou
de triplés. Nul doute qu’il comporterait une partie importante sur la grossesse gémellaire ou
multiple, un sujet à part entière.
La plupart des informations et conseils donnés pour les jumeaux s’appliquent aussi aux triplés.
Bien que la majorité des grossesses gémellaires se déroulent normalement et se terminent par la
naissance de deux beaux bébés en pleine santé, la mère et les fœtus courent des risques particuliers.
C’est pourquoi les médecins souhaitent souvent que les femmes enceintes de jumeaux effectuent
des visites de contrôle plus souvent et passent plus d’échographies.

Les chances d’avoir des jumeaux, triplés ou plus


La conception de jumeaux est peut-être plus fréquente que le nombre de naissances
gémellaires. Il arrive en effet très souvent que l’un des fœtus ne se développe pas et qu’il
disparaisse naturellement, avant même que la grossesse ne soit détectée c’est ce qu’on
appelle le jumeau évanescent. Les grossesses gémellaires représentent actuellement de 1 à
2 % des naissances. Elles sont en augmentation depuis quelques années en raison du
recours croissant aux méthodes de traitement de la stérilité qui tendent à favoriser la multi-
ovulation.
Des facteurs héréditaires peuvent également prédisposer à une grossesse gémellaire, la
constitution physiologique de certaines femmes semblant favoriser les ovulations
multiples. Informez votre médecin de l’existence de jumeaux dans votre famille le cas
échéant.
Les grossesses triples naturelles sont beaucoup plus rares (environ 1 sur 7 000) et les
grossesses quadruples ou quintuples relèvent de l’exception. Signalons toutefois que le
nombre de naissances triples a augmenté, toujours en raison du développement croissant
des traitements contre la stérilité. Ces dernières années, cependant, la tendance est à éviter
les grossesses multiples.

Deux types de grossesses gémellaires


Vous attendrez de vrais ou de faux jumeaux. Toujours de même sexe, les vrais jumeaux se
ressemblent comme deux sosies. Ils sont le fruit d’un seul embryon, c’est-à-dire du même
spermatozoïde et du même ovocyte. (En terme médical, on dit qu’ils sont monozygotes, ils viennent
du même zygote ou œuf.) Ils possèdent exactement les mêmes gènes, d’où leur ressemblance
extrême. Le même œuf peut aussi se scinder en trois, pour former de vrais triplés, mais cela
demeure très rare.
Les faux jumeaux sont issus de deux œufs différents fécondés par deux spermatozoïdes différents
qui se fixent en même temps dans l’utérus. Ces jumeaux dizygotes (deux zygotes) ont un patrimoine
génétique aussi différent que celui d’un frère ou d’une sœur non jumeau. Ils se développent et
naissent simplement en même temps. Ils peuvent être de sexe différent ou identique. Les triplés
résultent généralement de la fécondation simultanée de trois œufs. Une grossesse triple peut aussi
comprendre des jumeaux monozygotes (un œuf qui s’est scindé en deux) et un deuxième œuf
fécondé en même temps. Deux des bébés seront alors de vrais jumeaux.

Les probabilités d’avoir de vrais jumeaux augmentent à partir de 35 ans. C’est en revanche l’inverse
en ce qui concerne les faux jumeaux (deux ovulations au cours d’un même mois) : les probabilités
sont élevés jusqu’à 35 ans et diminuent ensuite. Certaines familles semblent toutefois
particulièrement prédisposées. Par ailleurs, les grossesses dizygotes sont souvent plus fréquentes
chez les femmes qui suivent un traitement contre la stérilité, destiné notamment à stimuler
l’ovulation. Elles peuvent, bien entendu, produire un ovule unique qui se scindera ensuite en deux
pour former de vrais jumeaux.

Comment reconnaît-on vrais et faux jumeaux ?


La première interrogation des femmes qui attendent des jumeaux est bien souvent de savoir s’il
s’agit de vrais ou de faux jumeaux. L’échographie peut parfois apporter une réponse. Si l’on voit
clairement que les bébés sont de sexes différents, ce sont de faux jumeaux, sans erreur possible. Le
doute reste permis s’ils sont de même sexe (ou si l’on ne parvient pas à le voir nettement). Dans ce
cas, l’échographe cherchera à repérer d’autres éléments déterminants :

Si l’œuf se divise dans les deux ou trois jours suivant la fécondation, il produit deux
embryons, avec deux placentas et deux sacs amniotiques distincts. Il s’agit d’une grossesse
bichorionale-biamniotique (deux placentas, deux poches, voir figure 15.2a). À l’échographie,
les embryons ressemblent à ceux issus de deux œufs différents.
Si l’œuf se sépare entre le 3e et le 8e jour après la fécondation, les jumeaux partagent le
même placenta, mais ont chacun un sac amniotique (figure 15.2b). On parle de grossesse
monochorionale biamniotique. Si l’échographie révèle un placenta unique, il est fort probable
que vous attendiez de vrais jumeaux. Sachez toutefois qu’il est parfois difficile de bien
distinguer la présence de deux placentas. L’épaisseur de la membrane séparant les poches des
eaux peut apporter une autre indication : très fine dans le cas d’un placenta unique, elle est en
revanche nettement plus épaisse lorsqu’il existe deux placentas.
Si l’œuf se divise entre le 8e et le 13e jour après la fécondation, les embryons sont dans le
même placenta et dans la même poche des eaux (figure 15.2c). C’est une grossesse
monochorionale monoamniotique. Si l’on ne voit qu’un sac amniotique à l’échographie, il
s’agit sans conteste de vrais jumeaux. C’est un cas très rare (1 % de toutes les grossesses
gémellaires, soit 1 grossesse sur 60 000).
Enfin, si l’œuf se sépare après le 14e jour de fécondation, il forme des siamois, cas
extrêmement rare.

Un échographiste expérimenté tentera de repérer tous les signes susceptibles d’indiquer si vous
attendez de vrais ou de faux jumeaux, mais ils ne sont pas toujours définitifs. Il cherche avant tout à
voir s’il existe deux placentas. Il est plus facile de le distinguer au 1er trimestre.

Les différents types de grossesses gémellaires comportant chacun des risques particuliers, il est
important d’essayer de les distinguer. Si l’échographie n’apporte pas une réponse suffisamment
claire, le médecin peut demander une amniocentèse ou d’autres examens, comme un prélèvement
de villosités chorionales ou un prélèvement sanguin fœtal (voir chapitre 8).
Figure 15.2 :
L’échographie permet
souvent de voir le(s)
sac(s) amniotique(s) et
le(s) placenta(s).

Dépistage de la trisomie 21 dans les grossesses multiples


Pendant de nombreuses années, le dépistage de la trisomie 21 s’est effectué uniquement par
l’analyse de certains marqueurs sériques de la mère à la 15e semaine d’aménorrhée (voir le chapitre
8). Très fiable pour les grossesses gémellaires, cette analyse n’est en revanche d’aucune utilité pour
les grossesses triples. Lors de l’échographie du 1er trimestre, le médecin procède désormais à la
mesure de la clarté de la nuque du ou des fœtus (voir le chapitre 8), examen qui révèle 90 % des
trisomies 21. L’on s’interroge de plus en plus sur la nécessité de continuer à analyser les marqueurs
sériques, dans la mesure où ils ne permettent pas de déceler une éventuelle anomalie
chromosomique au-delà de deux fœtus.

Examens génétiques et grossesses multiples


L’amniocentèse et le prélèvement de villosités chorionales s’avèrent un peu plus délicats en cas de
grossesse multiple. Il faut en effet veiller à ce que les prélèvements soient bien effectués sur chacun
des fœtus et que les tissus prélevés sur l’un ne contaminent pas l’autre. Ce n’est pas aussi impératif
dans le cas de vrais jumeaux, puisqu’ils possèdent le même patrimoine génétique. Le résultat obtenu
pour l’un (absence ou présence d’anomalie génétique) est alors identique pour l’autre. En revanche,
pour les faux jumeaux ou les triplés, il est essentiel de pratiquer des examens séparés.

Amniocentèse
L’amniocentèse (voir le chapitre 8) est l’examen génétique le plus couramment pratiqué en cas de
grossesse multiple. Elle consiste à insérer une aiguille fine pour prélever un peu du liquide
amniotique dans lequel baignent les fœtus. Elle est effectuée sous contrôle échographique. Après le
prélèvement du liquide du premier fœtus, le médecin laisse l’aiguille en place afin d’injecter un
colorant bleu (sans danger et disparaissant naturellement) dans le sac amniotique. Si le prélèvement
pratiqué avec la seconde aiguille est clair, le médecin a l’assurance de l’avoir réalisé dans le second
sac amniotique. Si vous attendez plus de deux enfants, il procède de la même façon pour chacun des
sacs amniotiques.
Prélèvement de villosités chorionales
Le prélèvement des villosités chorionales (appelé aussi biopsie de trophoblaste ou choriocentèse,
voir le chapitre 8) peut présenter quelques difficultés en cas de grossesse multiple, mais un médecin
expérimenté peut en général le pratiquer sans problème. Il arrive toutefois que la position des
placentas empêche de réaliser le prélèvement. Dans ce cas, il est proposé à la mère de patienter un
peu afin que puisse être effectuée une amniocentèse (à 15 ou 18 semaines de grossesse, contre 12
semaines pour le prélèvement).

Différencier les fœtus


Pendant la grossesse, le médecin différencie les fœtus par des lettres (jumeau A, jumeau B, par
exemple). Il peut ainsi transmettre des informations, à vous et au personnel médical concerné,
claires sur chacun des bébés et les traiter séparément. Par convention, celui qui se situe le plus près
du col de l’utérus est appelé jumeau A (ou triplé A le cas échéant). C’est en général celui qui va
naître le premier. Dans une grossesse triple, celui qui se trouve le plus haut dans l’utérus (le plus
proche de votre poitrine) est le triplé C.

La vie au quotidien en cas de grossesse multiple


Tous les conseils que nous avons déjà donnés pour les grossesses simples s’appliquent bien sûr en
cas de grossesse multiple. Celle-ci présente néanmoins quelques caractéristiques particulières. Votre
ventre s’arrondit davantage, vous risquez d’avoir plus de nausées, l’amniocentèse (le cas échéant)
peut s’avérer plus complexe (voir plus haut dans ce chapitre) et l’accouchement peut durer plus
longtemps. Avec des triplés, les transformations physiques sont plus importantes encore, les risques
inhérents à la grossesse, plus accentués. Les grossesses multiples entraînent en outre parfois des
complications beaucoup plus rares dans les grossesses simples. Nous indiquons ci-dessous
quelques-unes des situations courantes du quotidien d’une femme enceinte que, certainement, vous
vivrez différemment en cas de grossesse multiple.

Activité : on incitait autrefois les femmes enceintes de jumeaux à rester allongées à partir de
la 24e semaine. Il semble toutefois que le risque d’un accouchement prématuré ou de mettre au
monde un enfant d’un poids inférieur à la normale ne soit pas moindre en cas de repos total.
Tout dépend en fait de vos antécédents obstétricaux et de la manière dont se déroule la
grossesse. Si vous ressentez des contractions bien avant terme ou que les fœtus ne se
développent pas normalement, votre médecin vous recommandera certainement de lever le
pied. En cas de grossesse triple, il est généralement conseillé de rester allongée à partir du 2e
trimestre.
Alimentation : les femmes enceintes de jumeaux peuvent consommer 300 calories
supplémentaires par jour que celles attendant un seul enfant (soit un total de 600 calories de
plus qu’avant la grossesse). Il n’existe pas de chiffres précis pour les grossesses multiples, mais
il est certain que l’apport calorique doit aussi être plus important.
Fer et acide folique : le risque d’anémie, provoquée par une anémie de dilution (voir le
chapitre 4) et un besoin plus grand en fer et en acide folique, s’accroît nettement en cas de
grossesses gémellaire et multiple. Les supplémentations en fer et en acide folique sont donc
vivement recommandées.
Nausées : les nausées de début de grossesse sont généralement beaucoup plus fréquentes
chez les femmes attendant plusieurs enfants. Elles pourraient s’expliquer par le taux élevé de
hCG (hormone de grossesse) présent dans le sang, qui s’accroît encore avec plusieurs fœtus.
Cependant, comme pour les grossesses simples, les nausées disparaissent en principe à la fin du
1er trimestre.
Consultations prénatales : le déroulement des consultations est le même que dans le cas des
grossesses simples. Elles comprennent la vérification de la tension, du poids et des urines. Elles
seront sans doute toutefois plus fréquentes. Le médecin vous examinera régulièrement pour
vérifier que le col de l’utérus ne se dilate pas prématurément et demandera peut-être un contrôle
échographique pour plus de sécurité. Si vous ne présentez aucun risque d’accouchement avant
terme, il peut aussi fort bien se dispenser de ces examens complémentaires.
Échographies : les médecins recommandent en général de pratiquer une échographie toutes
les 4 à 6 semaines pour contrôler le développement fœtal, voire davantage en cas de problème
particulier. En effet, la hauteur de l’utérus ne permet pas d’évaluer la croissance des bébés en
cas de grossesse multiple. En outre, le risque d’un retard de développement fœtal étant plus
marqué (voir la partie « Retard de croissance intra-utérine » plus loin dans ce chapitre), il est
indispensable d’effectuer régulièrement des échographies.
Prise de poids : la prise de poids en cas de grossesse gémellaire est en moyenne de 15 à 20
kg, mais varie en fonction de votre poids initial. Le corps médical recommande de prendre
environ 400 g par semaine au 2e et au 3e trimestres. Il est possible de déterminer la prise de
poids optimale à partir de l’indice de masse corporelle (voir le chapitre 4) initial. En outre, le
gain de poids des deux premiers trimestres jouerait un rôle important dans le développement
fœtal. Pour des triplés, il est conseillé d’avoir pris de 20 à 23 kg d’ici à la 34e semaine et plus
de 23 kg pour des quadruplés.

L’accouchement de jumeaux

Signalons avant tout que les femmes enceintes de triplés accouchent pratiquement toujours par
césarienne. Il ressort toutefois d’études récentes que l’accouchement par voies naturelles serait
possible dans certaines conditions bien précises. Quoi qu’il en soit, pour l’heure, la césarienne reste
bien souvent de mise dans ce cas. Aussi la partie suivante s’adresse-t-elle exclusivement aux
femmes attendant des jumeaux.
Les grossesses gémellaires se déroulent souvent sans difficulté, mais le travail et l’accouchement se
révèlent plus complexes. Il est par conséquent vivement conseillé aux femmes enceintes de jumeaux
d’accoucher dans une maternité, où le personnel pourra intervenir immédiatement en cas de
complications.
En supposant que les bébés arrivent à terme, ils peuvent se présenter dans trois positions
différentes :

Les deux bébés se présentent tête en bas (figure 15.3a). Cela représente environ 45 % des cas.
L’accouchement peut alors se passer par voies naturelles dans 60 à 70 % des cas.
Dans près de 35 % des cas, le premier bébé se présente tête en bas, le second par le siège.
Une césarienne peut s’avérer nécessaire, sauf si le médecin-accoucheur parvient à faire tourner
le second bébé. Le bien-fondé de cette manipulation fait toutefois l’objet d’une controverse
dans le milieu médical. La décision du médecin dépendra surtout de ses habitudes et de son
expérience en la matière.
Enfin, le premier bébé peut se présenter par le siège ou en position transversale (à l’horizontal
par rapport à l’utérus) et le second, par le siège, en position transversale ou tête en bas. Cette
situation se rencontre dans 20 % des cas (voir figures 15.3 b et c).

Si les bébés naissent avant terme, l’accouchement se passera de manière différente, quelle que soit
la position dans laquelle ils se présentent. Prenez le temps d’en discuter avec votre médecin.

Complications propres aux grossesses multiples


Les risques de complications étant plus élevés en cas de grossesse multiple, vous serez plus
étroitement surveillée par votre médecin. Il vérifiera notamment les différents points répertoriés ci-
dessous.

Ne vous laissez pas impressionner par cette liste ! Il est surtout important de connaître les différents
risques et leurs symptômes de manière à les repérer rapidement et à intervenir dans les meilleurs
délais pour préserver votre santé et celle des bébés.

Accouchement prématuré
L’accouchement avant terme représente de loin le plus gros risque en cas de grossesse multiple. Elle
ne dépasse en général pas 36 semaines pour des jumeaux (contre 40 semaines pour une grossesse
simple), 33 à 34 semaines pour des triplés et 31 semaines pour des quadruplés. On considère qu’une
grossesse est parvenue à terme à partir de la 37e semaine. On parle d’accouchement prématuré entre
la 24e et la 37e semaine, mais la plupart des bébés nés à 35 ou 36 semaines sont en bonne santé.

Figure 15.3 : Les trois


positions possibles des
jumeaux au moment de
l’accouchement.

Le travail peut commencer avant terme sans pour autant déclencher l’accouchement. Ainsi, 80 %
des femmes enceintes de triplés et 40 % de celles attendant des jumeaux connaissent un faux travail
et n’accouchent pas prématurément (reportez-vous au chapitre 16 pour davantage d’informations
sur ce sujet).

Anomalies chromosomiques
Le risque d’anomalie chromosomique est légèrement plus élevé dans le cas de grossesse multiple
dizygote, ce qui n’est en définitive guère surprenant puisqu’il existe de manière générale un risque
pour chaque fœtus. L’âge maternel avancé est fixé à 33 ans pour les femmes enceintes de jumeaux
dizygotes, voire à 32 ou 31 ans pour celles attendant des triplés (contre 35 pour les grossesses
simples). C’est dans ce cas que les examens génétiques mentionnés plus haut prennent tout leur
sens.

Diabète
Le diabète gestationnel tendant à se déclarer davantage chez les femmes enceintes de plusieurs
enfants, les médecins pratiquent des examens systématiques pour le détecter (voir le chapitre 17).

Hypertension et pré-éclampsie
Le risque d’hypertension augmente avec le nombre de fœtus. Certaines femmes vont souffrir
uniquement d’hypertension, sans présenter d’autres symptômes, mais d’autres peuvent développer
une maladie spécifique de la grossesse, la pré-éclampsie. Elle se caractérise par de l’hypertension,
des œdèmes et la présence de protéines dans les urines (voir la description précise de cette maladie
au chapitre 16). Dans la mesure où près de 40 % des femmes enceintes de jumeaux et 60 % de
celles attendant des triplés présentent une tension trop élevée pendant leur grossesse, les médecins
se montrent en général particulièrement vigilants.

Retard de croissance intra-utérine


Les retards de croissance intra-utérine peuvent toucher de 15 à 50 % des jumeaux. Ils se révèlent
encore plus fréquents chez les triplés ou les fœtus qui partagent le même placenta. Dans ce dernier
cas, l’un des jumeaux peut recevoir davantage de sang, et donc de nutriments, que l’autre. Lorsqu’il
existe des placentas différents, les retards de croissance peuvent s’expliquer par le positionnement
moins favorable de l’un des placentas dans l’utérus, qui apportera moins de nutriments au fœtus.
Les échographies permettent de vérifier régulièrement que tous les fœtus se développent
correctement.

Syndrome transfuseur-transfusé
Le syndrome de transfusion fœtale concerne uniquement certains jumeaux monozygotes partageant
le même placenta. Le placenta unique contient des vaisseaux sanguins qui s’interconnectent entre
les 2 fœtus. Leur sang peut alors s’échanger et les alimenter de manière inégale. L’un, le transfusé,
grossit plus et a besoin de davantage de liquide amniotique, le second, le transfuseur, est plus petit
et son sac amniotique se réduit nettement. Cette situation peut entraîner des déséquilibres graves,
mais elle ne se produit heureusement que dans 10 à 15 % des grossesses gémellaires
monochorionales.

Réduction embryonnaire
En cas de grossesse multiple, l’on pratique parfois une réduction embryonnaire afin d’accroître les
chances de mettre au monde des bébés en bonne santé. Cette intervention est pratiquée
généralement sur des femmes qui possèdent au moins trois fœtus viables (issus d’un traitement
contre la stérilité) pour limiter les risques de grande prématurité. Elle peut se faire aussi sur des
femmes enceintes de jumeaux. Effectuée par un spécialiste de la médecine fœtale, elle a lieu en
général en fin de 1er trimestre, entre la 9e et la 13e semaine. Les risques que présente cette
procédure pour les fœtus restants sont relativement bas, mais elle soulève de nombreuses questions,
d’ordre moral notamment. Il est par conséquent essentiel de bien vous informer sur les différentes
possibilités afin de prendre votre décision en toute connaissance de cause.

Avortement sélectif
Dans le cas d’une grossesse multiple, on peut recourir à cette procédure pour expulser l’un des
fœtus atteint d’une anomalie génétique ou d’une malformation. Elle ne peut s’effectuer que si les
fœtus possèdent chacun un placenta, de façon à ne toucher que le fœtus concerné. Il existe d’autres
possibilités pour les jumeaux partageant le même sac amniotique, parlez-en avec votre médecin le
cas échéant.

Surveillance d’un accouchement pré-maturé de jumeaux


Le degré de dilatation de l’utérus est probablement un de facteurs qui déclenche l’accouchement.
Dans le cas d’une grossesse gémellaire, l’utérus se distend beaucoup plus tôt : le risque d’accoucher
plus tôt est donc beaucoup plus important. Comme nous l’avons déjà mentionné, le temps de
gestation moyen pour un fœtus unique est de 40 semaines alors que pour des jumeaux, il est de 36
semaines.
Les médecins ont essayé de prévenir la naissance prématurée de jumeaux, notamment avec le
cerclage du col utérin (fil placé dans la paroi du col de l’utérus de manière à former une boucle pour
le garder bien fermé - voir chapitre 6) et un administrant de la progestérone pour empêcher les
contractions utérines. Malheuresement, aucun de ces deux traitements n’ont permis de réduire le
nombre de naissances prématuées de jumeaux.
Les médecins se sont efforcés d’élaborer des stratégies pour déterminer quelles étaient les patientes
enceintes de jumeaux qui présentaient les risques les plus élevés d’accoucher prématurément. Si
vous faites partie des personnes à risque, votre gynécologue décidera peut-être de vous faire
hospitaliser pour passer des examens plus approfondis. Il pourra également vous administrer des
injections de stéroïdes entre la 24e et la 34e semaines pour accélérer la maturation des poumons des
bébés en cas d’accouchement prématuré.
Une échographie transvaginale permet de mesurer deux éléments annonciateurs d’un accouchement
prématuré :

longueur du col de l’utérus : celle-ci diminue progressivement avant l’accouchement. Dans le


cas d’une grossesse gémellaire, les mesures de la longueur du col de l’utérus ont une
importance majeure entre le 16e et la 24e semaine de grossesse. Parfois, elles se poursuivent
au-delà si la situation le justifie.
degré de dilatation du col de l’utérus : une dilatation précoce est parfois appelée « ouverture
en entonnoir » parce que le col de l’utérus à l’apparence d’un entonnoir à l’échographie.

La fréquence des mesures est fonction de votre cas personnel mais d’une manière générale, elles
sont réalisées toutes les deux semaines environ. Si votre col utérin est long et non dilaté, le risque
que vous accouchiez prématurément est faible. En revanche, s’il est court et montre des signes de
dilation précoce, votre médecin augmentera probablement la fréquence de vos visites, voire vous
hospitalisera.
La détermination du taux de fibronectine fœtale permet également de prévoir la probabilité
d’accouchement prématuré (voir chapitre 16). Cette substance est présente dans les sécrétions
vaginales. Le taux de fibronectine fœtale est plus élevé chez les femmes enceintes de jumeaux qui
présentent un risque important d’accouchement prématuré. Même si votre col de l’utérus est fermé,
si votre test de fibronectine fœtale est positif, votre gynécologue décidera peut-être de vous
administrer des stéroïdes.

Envisager une nouvelle grossesse


Il n’existe pas vraiment de consensus sur la durée optimale à prévoir entre deux grossesses. Votre
santé représente certainement le facteur le plus important à prendre en compte. Si vous retrouvez
vite votre poids de forme et que vous comblez rapidement vos éventuelles carences en nutriments et
vitamines (notamment en fer et en calcium), vous pouvez envisager une nouvelle grossesse
relativement vite (dans les 6 à 12 mois après l’accouchement précédent, par exemple). Cependant,
en cas de complications, d’accouchement difficile ou d’hémorragie, mieux vaut attendre d’avoir
parfaitement récupéré.

Réfléchissez aussi à la différence d’âge qui vous paraît la plus appropriée entre vos enfants.
Certains souhaitent avoir des enfants d’âge proche afin que le plus âgé s’habitue plus facilement à
l’arrivée d’un bébé et éprouve moins de jalousie. D’autres estiment au contraire qu’il vaut mieux
que l’aîné soit plus âgé et plus mûr afin de mieux comprendre la naissance d’un petit frère ou d’une
petite sœur. Il faut aussi que vous-même et votre partenaire sachiez si vous êtes prêt, à avoir un
autre enfant, tant du point de vue physique et psychologique que matériel et financier. Voyez
notamment si vous pourrez assumer la pression, les dépenses et la charge de travail que représente
l’arrivée d’un nouvel enfant.

Chaque grossesse est différente


Vous aurez bien sûr tendance à comparer votre deuxième grossesse à la première, mais souvenez-
vous tout de même qu’elle sera forcément différente. Si vous n’avez rencontré aucune difficulté la
première fois, peut-être vous affolerez-vous au moindre bobo à la suivante. À l’inverse, même si
votre première grossesse s’est révélée problématique, ne redoutez pas à l’avance de revivre les
mêmes complications. Enfin, quoi qu’on vous dise et quelle que soit l’évolution de votre grossesse,
rien ne détermine le sexe de votre prochain bébé. Oubliez également les idées reçues telles que :
ventre pointu, c’est un garçon, la maman s’arrondi par les fesses, c’est une fille. Selon un autre
mythe, si le nez de la mère commence à s’épater, c’est qu’elle attend un fille (comme si la fille
volait la beauté de sa mère !)
Voici quelques étapes que vous vivrez sans doute différemment dès votre deuxième grossesse :

Beaucoup de femmes ont l’impression que leur grossesse se voit plus rapidement ou que leur
peau se relâche plus vite. Cela peut être dû à un relâchement de la sangle abdominale lors de la
première grossesse.
Vous percevrez souvent les nausées matinales de manière différente (plus ou moins forte).
Vous sentirez bouger votre bébé plus tôt.
Le travail dure en général moins longtemps, de même que la phase d’expulsion.
Les contractions commencent souvent plus tôt et sont plus fréquentes (voir le chapitre 7 pour
plus de détails sur les contractions).
Vous serez certainement beaucoup plus décontractée.

Une chose ne changera pas : votre deuxième enfant vous émerveillera tout autant que le premier et
vous l’aimerez autant !

Lors d’une troisième grossesse, nombre de femmes éprouvent une angoisse particulière si les deux
premières se sont déroulées normalement. Sans doute en raison d’une vague superstition, elles
craignent que cette nouvelle grossesse soit celle de toutes les complications, qu’elles ne pourront
pas avoir la même chance trois fois de suite. Ce sentiment est très courant. Rassurez-vous : les
risques n’augmentent en rien lors d’une troisième grossesse, quelle que soit la façon dont se sont
passées les deux précédentes.

Quel accouchement après une césarienne ?


Si vous avez accouché par césarienne lors de votre première grossesse, vous vous demandez
certainement quel type d’accouchement vous pouvez envisager pour une nouvelle grossesse. La
réponse dépend essentiellement de votre première césarienne :

Incision transversale : la plus fréquente, elle se situe au bas de l’utérus (voir figure 15.4a).
Elle permet tout à fait un accouchement ultérieur par les voies naturelles (si bien sûr ne survient
aucune autre complication).
Incision verticale : pratiquée sur la paroi abdominale et l’utérus (voir figure 15.4b), elle
exclut toute possibilité d’accouchement ultérieur par les voies naturelles, au risque de
provoquer une déchirure. Ce type d’incision est effectué dans les cas d’urgence, lors des
naissances très prématurées ou de placenta praevia (voir le chapitre 16) ou encore lorsque
l’utérus présente des anomalies ou un fibrome.
Incision verticale basse : plus rare que l’incision transversale, elle permet néanmoins un
accouchement ultérieur par les voies naturelles (voir figure 15.4c).

L’incision apparente ne reflète pas nécessairement celle pratiquée sur l’utérus. Autrement dit, vous
pouvez avoir une cicatrice transversale alors que l’utérus a été ouvert verticalement.
L’on estimait autrefois qu’après une césarienne, les femmes ne pouvaient plus accoucher par les
voies naturelles, de peur d’entraîner la réouverture de la première incision. Ce risque est en fait très
faible (inférieur à 1 %) et, désormais, près de 70 % des femmes ayant eu une césarienne une fois
peuvent accoucher par les voies naturelles ensuite. Tout dépend de la raison pour laquelle la
césarienne avait été pratiquée. Si elle a été décidée parce que le bébé se présentait par le siège, il n’y
a aucune raison de penser que les mêmes conditions se répéteront. Si en revanche elle est liée à la
taille du bassin de la mère (trop étroit), elle risque d’être de nouveau indispensable dans 40 à 50 %
des cas. Signalons que certaines maternités ne sont pas en mesure d’accueillir les femmes
souhaitant tenter un accouchement par les voies naturelles après une césarienne, faute de disposer
du matériel et du personnel nécessaires (notamment un anesthésiste disponible 24 h/24).
Figure 15.4 : Les
différentes incisions
pratiquées lors d’une
césarienne.

L’accouchement par les voies naturelles présente l’avantage de permettre un rétablissement plus
rapide. Cependant, s’il faut pratiquer une nouvelle césarienne après que le travail a été entamé, les
statistiques montrent que les complications sont plus importantes que si elle est décidée à l’avance,
avant le déclenchement du travail. Les douleurs post-partum s’avèrent par ailleurs souvent moins
fortes après un accouchement par les voies naturelles, mais celui-ci peut aussi comporter des
complications. Reportez-vous au chapitre 11 pour davantage d’informations à ce sujet.
Quelques avantages de l’accouchement par les voies naturelles :

Pas de risque de complications liées à une intervention chirurgicale notamment :


• problèmes d’anesthésie
• organes voisins touchés par erreur
• infection
• risques de problèmes circulatoires liés à une immobilisation plus longue (phlébites)
Meilleur vécu de l’accouchement pour certaines femmes
Séjour plus court à la maternité
Élimination des sécrétions respiratoires par le bébé plus efficace (selon certaines études)

Il ne faut toutefois pas négliger les risques : si vous devez finalement subir une césarienne alors que
le travail est déjà engagé, votre rétablissement peut s’avérer plus long et délicat que si vous optez
d’emblée pour une nouvelle césarienne.

Mères célibataires et familles non traditionnelles


Les femmes célibataires et les couples homosexuels sont de plus en plus nombreux à avoir des
enfants. Si vous vous trouvez dans cette situation, il est important d’en parler avec votre médecin. Il
ne vous jugera pas. Si pour une raison ou une autre, vous ne vous sentiez pas suffisamment en
confiance avec lui, n’hésitez pas à en consulter un autre. Il est essentiel que vous puissiez vous
entretenir avec une personne ouverte et compréhensive.
Dans la plupart des grossesses concernant les femmes célibataires ou homosexuelles, le père n’est
pas présent. Essayez néanmoins de rassembler des informations sur ses antécédents familiaux et
médicaux, qui peuvent avoir des conséquences génétiques sur l’enfant (voir le chapitre 5).
Si le père n’est pas présent, il faut tout de même que vous puissiez vous reposer sur un réseau de
soutien solide. Si vous êtes célibataire, entourez-vous de personnes (famille ou amis) avec
lesquelles vous pourrez partager les moments forts de votre grossesse et l’accouchement. Dans un
couple homosexuel, votre partenaire peut jouer un rôle majeur (de même que le père s’il s’agit par
exemple d’un ami gay). Quelle que soit votre situation, n’hésitez pas à vous faire accompagner par
la personne de votre choix aux visites prénatales, aux cours de préparation à l’accouchement et à
l’accouchement. Quoi qu’il en sait, restez sereine.
En France des associations telles que SOS grossesse (voir leur site en fin d’ouvrage) apportent
gratuitement des informations utiles sur les droits juridiques et administratifs des futurs mamans
isolées.

Préparer son enfant à l’arrivée d’un nouveau-né


Si les parents se réjouissent de l’arrivée dans la famille d’un deuxième enfant, ce n’est pas toujours
le cas de l’aîné. Son statut d’enfant unique lui convenait peut-être parfaitement et il pourra mettre
parfois plusieurs mois ou années avant d’accepter et d’aimer ce nouveau venu. Vous trouverez dans
les parties qui suivent quelques conseils pour le préparer au mieux à ce changement.

Expliquer la grossesse
La manière dont vous allez présenter l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille dépend en
partie de l’âge de l’aîné. C’est beaucoup plus facile avec un adolescent de 15 ans qu’avec un enfant
de 15 mois ! Les difficultés peuvent commencer dès le moment où vous annoncez que vous êtes
enceinte : un enfant très jeune aura beaucoup de mal à comprendre qu’il faille attendre tout ce
temps avant l’arrivée du bébé. Mieux vaut peut-être par conséquent attendre le 2e ou le 3e trimestre
pour le lui dire, il lui restera moins de temps à patienter.
Si votre enfant est plus grand (2 ou 3 ans au moins), vous pouvez l’emmener avec vous lors des
visites prénatales ou des échographies ou encore lorsque vous faites des achats pour le futur bébé
(prévoyez aussi un petit cadeau pour lui afin qu’il ne se sente pas négligé). S’il est assez âgé, il peut
aussi participer au choix du prénom.

Si vous avez l’intention d’offrir à l’aîné un lit plus grand ou de l’installer dans une autre chambre,
faites-le avant l’arrivée du bébé. Il aura ainsi tout le temps de s’adapter à ce changement et ne
l’associera pas directement au nouveau-né.
À l’approche du terme de votre grossesse, ne vous étonnez pas si votre aîné semble soudain
réclamer toute votre attention en permanence. Il a sans doute perçu l’imminence de l’arrivée du
bébé, notamment parce qu’il a noté les transformations de votre corps ou surpris vos conversations.
Ne le brusquez pas, mais montrez-vous au contraire particulièrement attentive et affectueuse avec
lui. Faites-le participer le plus possible aux préparatifs. Enfin, même si on remarque quelques
constantes, n’oubliez pas que chaque enfant est unique et réagit à sa manière, en fonction de sa
personnalité, à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur.

Prévoir un mode de garde au moment de l’accouchement


Il faut bien sûr que vous prévoyiez de faire garder votre enfant aîné lorsque vous-même et votre
partenaire serez à la maternité pour l’accouchement. C’est relativement simple s’il s’agit d’un
accouchement programmé. Ce n’est toutefois pas toujours le cas et mieux vaut avoir réfléchi à la
question au préalable ! Expliquez bien à votre enfant ce qui va se passer et qui viendra s’occuper de
lui, notamment si vous devez partir à la maternité en pleine nuit. Rassurez-le sur votre état de santé
et dites-lui qu’il pourra venir vous voir, vous et le bébé, très bientôt. Téléphonez-lui si possible
depuis la maternité pour le tranquilliser. Certaines maternités appliquent des horaires de visite,
renseignez-vous au préalable.
Pensez à emporter deux petits cadeaux avec vous à la maternité : l’un que votre aîné offrira au bébé,
l’autre que le bébé lui offrira symboliquement.

Depuis que les services prennent de sérieuses précautions contre la dissémination de la grippe A,
seul le papa sera admis à vous rendre visite à la maternité. Ni les parents, ni les frères et sœurs ne
pourront vous rendre visite. Ne le prenez pas mal, c’est une prophylaxie qui vous protège, ainsi que
votre bébé et les autres.

Le retour à la maison
Vous serez peut-être surprise de l’empressement et de la joie manifestés par votre aîné à l’égard du
nouveau-né. Nul doute que cet enthousiasme est tout à fait sincère. Il souhaite aussi certainement
bénéficier à sa façon de l’attention suscitée par ce petit être. Certains enfants ont besoin d’une
courte période d’adaptation, d’autres paraissent très bien accepter le bébé d’emblée, mais
éprouveront plus tard une grande rivalité envers lui. Ils peuvent aussi régresser quelque temps,
refaire pipi au lit par exemple alors qu’ils étaient propres depuis plusieurs mois, sucer de nouveau
leur pouce ou avoir du mal à s’endormir. Leur jalousie peut se manifester particulièrement lorsque
vous allaitez le nouveau-né. Pendant toute cette période, veillez à le rassurer sur votre amour et à
bien lui expliquer que le bébé ne le remplace pas dans votre cœur.

Expliquez-lui que votre cœur est suffisamment grand pour aimer plusieurs enfants. Associez-le le
plus possible aux soins donnés au bébé. Sa participation est fonction de son âge, mais il peut par
exemple simplement vous apporter une couche propre ou vous aider à l’heure du bain. Ne vous
alarmez pas s’il se montre parfois agressif envers le bébé. Ces manifestations sont généralement
sans conséquence, mais les premiers temps, ne les laissez pas seuls tous les deux sans surveillance,
d’autant que l’aîné ne réalise pas toujours qu’il peut réellement blesser le nouveau-né.
Il faudra peut-être plusieurs mois à votre aîné pour se sentir de nouveau parfaitement à l’aise, mais
la plupart des enfants s’adaptent bien à ce changement. Pour prévenir ses accès de jalousie, offrez-
lui de temps en temps un petit cadeau, le nouveau-né étant souvent couvert de présents de la part de
tous les proches et amis. En lui prodiguant tout l’amour dont il a besoin, vous aiderez votre enfant à
franchir ce cap un peu difficile.

La grossesse après 40 ans


Le nombre de grossesses après 40 ans augmente pour plusieurs raisons :
la recomposition familiale, de nouveaux couples se forment et souhaitent concrétiser leur
union avec un nouveau bébé, soit que les femmes ont privilégié leur carrière
professionnelle et ont attendu d’avoir toutes les conditions réunies pour devenir mère, ou
d’avoir rencontré le compagnon idéal.
En réalité, le plus gros risque réside dans la difficulté d’obtenir une grossesse, en
particulier par Aide à la Procréation Assistée (FIV, etc.). Les statistiques montrent que les
chances de réussite de ces techniques après 40 ans sont faibles, voire presque nulles après
45 ans. À 43 ans, le risque de fausse couche est estimé à 30 %.
La grossesse après 40 ans nécessite un suivi particulier car elle est considérée comme « à
risque » : diabète, hypertension, prématurité. Les chiffres des malformations fœtales sont
difficiles à obtenir, l’amniocentèse étant systématiquement proposée.
Cependant, la plupart des grossesses, chez une femme en bonne santé, se déroulent
parfaitement, en permettant la naissance de beaux bébés !
Chapitre 16

Parlons des complications

Dans ce chapitre :
Travail prématuré
Problèmes de tension artérielle
Surveillance du placenta et du liquide amniotique
Croissance fœtale
Problèmes sanguins
Présentation par le siège
Lorsque bébé se fait attendre...

Si la majorité des grossesses se déroulent sans difficulté particulière, savamment orchestrées par
Dame Nature, certaines présentent quelques complications. Dans la plupart des cas toutefois, tout se
résout au mieux pour la mère et son bébé. Si vous ne rencontrez aucun problème médical et que
votre grossesse se passe bien, vous pouvez laisser ce chapitre de côté. Si vous êtes du genre à
vouloir connaître tous les scénarios possibles et que ce type d’information ne vous rend pas folle, ce
chapitre peut vous intéresser. Mais ménagez-vous, ne vous inquiétez pas inutilement !
Nombre de nos patientes nous appellent régulièrement, paniquées par la lecture de telles ou telles
informations qui correspondent selon elles à leur situation. Nous avons voulu ici tenter de rassurer
les futures mamans et apporter des conseils et des renseignements permettant de mieux comprendre
les éventuels problèmes.

Nous n’avons pas souhaité entrer dans des données médicales trop pointues et avons volontairement
traité brièvement certaines complications et purement et simplement omis les moins courantes.
Nous espérons que ces informations vous permettront néanmoins de savoir comment réagir en cas
de problème.

Le travail prématuré
À partir de la seconde moitié de la grossesse, l’utérus commence en principe à se contracter de
temps en temps, puis, les contractions s’intensifient à l’approche du terme. Elles deviennent enfin
très régulières et entraînent la dilatation du col de l’utérus. Lorsque ce dernier processus se produit
avant la 37e semaine de grossesse, on parle de travail prématuré. Certaines femmes ressentent des
contractions régulières avant cette date, mais si le col de l’utérus n’est pas dilaté, il ne s’agit pas
d’un travail prématuré.
Plus l’accouchement a lieu tôt, plus les complications peuvent être importantes. Les problèmes que
peut rencontrer un prématuré de 34 semaines sont nettement moins graves que ceux que risque un
prématuré de 24 semaines. Avant 32 semaines, le risque majeur concerne les poumons, qui ne sont
souvent pas encore développés complètement, mais d’autres complications peuvent survenir. La
majorité des bébés nés entre 26 et 32 semaines continuent toutefois à grandir en bonne santé,
surtout s’ils sont placés en unité de soins intensifs dès la naissance.
Les prématurés courent un plus grand risque de contracter une infection, de souffrir de troubles
gastro-intestinaux ou d’une hémorragie intraventriculaire (à l’intérieur des cavités du cerveau).
Les symptômes suivants traduisent le déclenchement d’un travail prématuré :

Pertes vaginales liquides constantes


Pertes vaginales semblables à du mucus
Pression intense et permanente au niveau du bassin ou du vagin
Crampes abdominales semblables aux douleurs des règles
Douleurs dans le dos persistantes
Contractions régulières, qui ne cessent pas au repos

Bien que l’on ne sache pas exactement ce qui peut provoquer un accouchement avant terme,
certains facteurs semblent accroître fortement les risques. Si vous vous trouvez dans l’une de ces
situations, vous serez certainement suivie plus régulièrement ou effectuerez des examens
complémentaires. Voici quelques-uns de ces facteurs :

Forme anormale de l’utérus, béance du col


Saignement pendant la grossesse, en particulier pendant la seconde moitié (il ne s’agit pas des
quelques pertes parfois observées au cours du 1er trimestre)
Antécédents d’accouchement avant terme
Certaines infections, telles que les infections rénales ou la vaginose bactérienne
Tabac ou consomations de drogues
Grossesse gémellaire ou multiple
Long projet quotidiens pour se rendre au travail, travail pénible, station debout prolongée,
travail nocture, fatigue importante

Les conseils ci-dessous peuvent réduire le risque si votre grossesse est menacée par l’accouchement
prématuré (MAP) :

Arrêter (ou diminuer) le tabagisme. Voir chapitre 3 sur les effets du tabagisme sur le bébé.
Éviter les drogues et l’alcool. Voir également chapitre 3 pour en savoir plus sur les risques
induits par ces substances.
Diminuer la fatigue due au travail. Limitez votre temps de travail (l’idéal serait le mi-
temps !), les stations debout à moins de 3 heures par jour.
Suivre un régime alimentaire adéquat. Voir chapitre 4 pour des informations détaillées sur un
régime alimentaire.

Certaines recommandations ou médications se sont avérées inefficaces pour diminuer le risque


d’accouchement prématuré :

Être alitée et/ou hospitalisée


Prendre en prévention des médicaments pour stopper les contractions
Prendre des antibiotiques inutilement, si aucune infection n’est déclarée

Les signes du travail prématuré


Il existe plusieurs moyens de repérer le déclenchement d’un travail prématuré, qui ne donnent
toutefois pas toujours des résultats probants. Les plus courants sont le toucher vaginal pour
contrôler le col de l’utérus et la surveillance des contractions.

Certains médecins effectuent une échographie endovaginale (la sonde est introduite dans le vagin, à
proximité du col de l’utérus) afin de voir le col de l’utérus. Il peut alors être mesuré précisément
afin de déterminer si la dilation, l’une des phases initiales du travail, a commencé (voir le chapitre
10).

Deux analyses relativement récentes permettent aussi de repérer un risque d’accouchement


prématuré. Il s’agit tout d’abord de la recherche de fibronectine fœtale dans les sécrétions vaginales.
Un résultat négatif indique que l’accouchement ne se produira pas dans les semaines qui suivent. En
revanche, l’on ne peut pas réellement déterminer l’imminence de l’accouchement en cas de résultat
positif. L’on peut par ailleurs rechercher la présence d’estriol salivaire (hormone sécrétée à
l’approche de l’accouchement). La fiabilité de cette analyse est encore à l’étude.

Question fréquemment posée


Q : Le monitoring des contractions à domicile suffit-il à détecter un risque
d’accouchement prématuré ?
R : Cette technique suscite une certaine polémique car aucune étude n’a réellement prouvé
son efficacité. Elle repose sur un appareil que vous devez porter sur l’abdomen pendant
une demi-heure ou une heure par jour (ou deux fois par jour). Il peut détecter des
contractions que vous ne ressentez pas. Les informations reçues sont transmises par
modem à un centre de surveillance et permettent d’alerter votre médecin en cas d’anomalie
(accélération des contractions) afin qu’il puisse intervenir immédiatement si besoin. Des
études ont cependant montré récemment que ce type de monitoring ne s’avérait finalement
pas plus efficace qu’une surveillance régulière en milieu médical ou que la sensibilisation
des femmes aux premiers signes d’un déclenchement du travail avant terme.

Arrêter le travail prématuré


Selon l’avancement de votre grossesse lorsque se déclenche le travail, le médecin peut vous
hospitaliser afin d’essayer d’arrêter les contractions. Certains médicaments (appelés tocolytiques)
permettent en effet de bloquer le travail. Bien que leur efficacité ne soit pas attestée à long terme, ils
peuvent arrêter les contractions pendant quelques jours à une semaine. La plupart présentent
toutefois des effets secondaires non négligeables pour la mère, tels que tachycardie, nausées ou
agitation, ou pour le fœtus. De nouveaux médicaments (Nifédipine : Adalate® ; Nicardipine :
Loxen®) pourraient donner de meilleurs résultats sans entraîner ces effets secondaires.
Si votre médecin redoute que vous accouchiez avant la 34e semaine, il vous prescrira certainement
des injections de corticoïdes, qui permettent notamment de réduire les risques de complications
respiratoires chez le prématuré. Ces médicaments sont sans danger pour la mère et améliorent l’état
de santé du bébé pendant environ une semaine. Des données récentes suggèrent que si vous êtes à
moins de 28 semaines d’accouchement prématuré et que le risque persiste, une 2e dose peut être
bénéfique.

Accoucher prématurément

Il s’avère parfois plus sage de laisser l’accouchement se faire si le travail commence à la 35e ou 36e
semaine, par exemple. L’état de santé du bébé va généralement s’améliorer rapidement et il est
préférable de ne pas donner à la mère des médicaments provoquant des effets secondaires
indésirables. L’accouchement avant terme peut par ailleurs se révéler nécessaire si le bébé présente
un problème impossible à traiter in utero ou si l’état de santé de la mère se dégrade (dans le cas
d’une pré-éclampsie par exemple, voir la partie suivante).

La pré-éclampsie

La pré-éclampsie (appelée aussi toxémie gravidique) est une maladie spécifique de la grossesse qui
se caractérise par de l’hypertension, un gonflement des membres et la présence de protéines dans les
urines. Elle concerne environ 7 % des grossesses et touche surtout les femmes enceintes de leur
premier enfant.
La pré-éclampsie survient généralement en fin de grossesse, mais peut aussi apparaître à la fin du 2e
trimestre ou au début du 3e. Elle disparaît après l’accouchement.

Le diagnostic de cette maladie repose sur différents critères. Néanmoins, l’on considère
généralement qu’une tension supérieure à 14/9 est élevée, en particulier si vous n’avez pas
d’antécédents d’hypertension.
Symptômes de la pré-éclampsie :

Anomalies dans les analyses de sang (diminution du nombre des plaquettes, impliquées dans
la coagulation) ou élévation des tests hépatiques
Troubles de la vue, impression de voir des taches
Nausées, vomissements, douleurs au niveau de l’estomac
Début de convulsions
Douleurs au niveau de la partie supérieure droite de l’abdomen, près du foie
Maux de tête importants ne disparaissant pas avec un antalgique
Gonflement soudain des mains, des jambes ou du visage
Prise de poids soudaine (plus de 2 kg en une semaine)

Vous pouvez présenter ces symptômes sans pour autant souffrir de pré-éclampsie. Ils demeurent
sans gravité s’ils ne s’accompagnent pas d’hypertension ou de protéines dans les urines. Ce n’est
pas parce que vous avez mal à la tête un jour ou que vous voyez des taches noires pendant 1
seconde le lendemain que vous êtes atteinte de cette maladie. Parlez-en à votre médecin pour plus
de sécurité si les symptômes persistent.
L’on ne connaît pas exactement les causes de la pré-éclampsie. C’est probablement une
combinaison de facteurs maternels, fœtaux et placentaires. Certaines femmes seraient toutefois
prédisposées. Voici les facteurs de risque :

Hypertension chronique
Première grossesse
Pré-éclampsie lors d’une grossesse précédente
Diabète
Âge supérieur à 40 ans
Obésité
Problèmes médicaux, tels que maladie rénale ou hépatique grave, lupus ou maladies cardio-
vasculaires
Grossesse multiple (gémellaire dans une moindre mesure)

En dépit des nombreuses recherches effectuées autour de cette maladie, l’on ne sait pas exactement
comment la prévenir et il n’existe à ce jour pas de traitement. Cependant certaines données
suggèrent que la prise quotidienne d’une faible dose d’aspirine commencée à 12 ou 14 semaines
peut aider à réduire l’incidence d’éclampine ou retarder sur apparition chez des femmes qui ont un
risque modéré à élevé. D’autres traitements ont été tentés avec des degrès variables de succès :

Supplémentations en calcium et antioxydants


Une combinaison de vitamine C et E

Le seul vrai traitement contre l’éclampine est l’accouchement.


La pré-éclampsie disparaît uniquement avec l’accouchement. Le déclenchement de celui-ci
dépendra de votre état de santé et de l’avancement de la grossesse. Si vous êtes proche du terme,
l’accouchement peut être provoqué rapidement. Sinon, vous serez placée en observation, chez vous
ou à l’hôpital, et devrez rester allongée le plus possible. Avant de prendre une décision, le médecin
compare les risques que présente la pré-éclampsie pour la mère à ceux courus par un bébé
prématuré.
Complications placentaires
En fin de grossesse, deux problèmes peuvent se poser au niveau du placenta : le placenta praevia et
le décollement du placenta. Nous les traitons tous deux dans cette partie.

Placenta praevia
On parle de placenta praevia lorsque le placenta couvre partiellement ou totalement le col de
l’utérus (voir la figure 16.1). Il est souvent détecté lors d’une échographie, mais l’on peut aussi s’en
apercevoir en raison de saignements en fin de 2e trimestre ou au début du 3e.

Il est très fréquent (près d’une grossesse sur cinq) que le placenta soit proche du col de l’utérus
(voire le couvre en partie) en début de grossesse, sans que cela présente un quelconque danger pour
la mère ou le fœtus. Dans la majorité des cas, le placenta remonte lorsque l’utérus s’aggrandit et il
n’y a donc pas lieu de s’inquiéter outre mesure s’il est un peu bas en début de grossesse.
Le fait qu’il reste bas jusqu’au début du 3e trimestre n’est d’ailleurs pas nécessairement inquiétant
non plus. Bon nombre de femmes avec un placenta praevia ne saignent pas. Il faut savoir
néanmoins qu’il peut entraîner des saignements hémorragiques, qui peuvent nécessiter un
accouchement prématuré. Les saignements déclenchent en outre souvent le travail de manière
prématurée. Le médecin peut alors tenter d’arrêter les contractions par des médicaments, qui
interrompt en général aussi les saignements.

Figure 16.1 : Placenta


praevia

Si vous avez un placenta praevia au 3e trimestre, vous passerez certainement des échographies
régulièrement pour surveiller le risque d’hémorragie. Il peut vous être conseillé d’éviter les rapports
sexuels et les examens vaginaux afin de diminuer ce risque. Si le placenta ne remonte pas, le bébé
ne pourra pas sortir par les voies naturelles et il faudra pratiquer une césarienne.

Décollement du placenta
Il arrive que le placenta se détache de la paroi utérine avant la fin de la grossesse. C’est ce que l’on
appelle l’hématome rétro placentaire (voir la figure 16.2).
Le décollement du placenta est à l’origine de la plupart des hémorragies survenant au 3e trimestre.
Les saignements irritant le muscle utérin, ils peuvent déclencher un travail prématuré et occasionner
de fortes douleurs abdominales. L’échographie permet de mesurer le volume du décollement et de
vérifier la vitalité du bébé. Le placenta se décolle rarement de manière soudaine, mais dans ce cas, il
faut souvent procéder rapidement à l’accouchement. Reportez-vous au chapitre 7 pour des
informations sur les autres causes de saignements au 3e trimestre.
Si le décollement du placenta reste limitée, il vous sera tout d’abord conseillé le repos complet.
Vous serez en outre suivie très régulièrement afin de détecter rapidement tout éventuel danger pour
le fœtus.

Figure 16.2 :
Décollement du
placenta.

Problèmes de liquide et de sac amniotiques

Le fœtus se développe dans le sac amniotique, qui est rempli du liquide amniotique. Celui-ci
s’accroît pendant la première partie de la grossesse pour atteindre son volume maximal vers la 34e
semaine. Il diminue ensuite progressivement. Bien que l’on ne connaisse pas exactement son
mécanisme de régulation, on sait que le fœtus détermine partiellement son volume. Il en absorbe
une partie et y rejette ses urines. Le liquide amniotique contribue en outre au développement de ses
poumons.
Une échographie permet de vérifier la quantité de liquide amniotique en cas de doute. Une légère
variation ne pose généralement pas de problème, mais un écart plus significatif peut révéler un
problème.

Trop de liquide amniotique


L’excès de liquide amniotique, ou hydramnios, survient dans 1 à 3 % des grossesses. S’il demeure
peu marqué (comme c’est généralement le cas), il ne suscite pas d’inquiétude particulière. En
revanche, un excès important peut traduire un problème médical chez la mère (diabète ou maladie
virale, par exemple). Il indique plus rarement un problème fœtal (le fœtus peut ne pas parvenir à
l’avaler normalement, par exemple). Un amniocentèse peut être proposé.

Trop peu de liquide amniotique

La quantité de liquide amniotique commence à diminuer à partir de la 34e ou 36e semaine. Si elle
s’avère insuffisante (oligoamnios), le médecin vérifiera que le fœtus peut continuer à se développer
normalement. Une rupture des membranes est parfois à l’origine d’une diminution trop importante
du liquide amniotique (et entraîne des pertes).
Question fréquemment posée
Q : La quantité de liquide amniotique dépend-elle de ce que je bois ?
R : Non, la quantité de boissons absorbée par la mère n’a quasiment aucune incidence sur
le liquide amniotique. Une absorption très importante de liquide n’augmenterait que très
légèrement le volume de liquide amniotique. Il est néanmoins important de veiller à bien
vous hydrater.

L’insuffisance de liquide amniotique avant la 34e semaine peut révéler un problème chez la mère
ou le bébé. Ainsi, chez les femmes souffrant d’hypertension ou de lupus, le sang irrigue moins bien
l’utérus, le placenta et le bébé. Moins alimenté, celui-ci rejette moins d’urine et de sécrétions,
diminuant par conséquent la quantité de liquide amniotique.
Si cette insuffisance reste modérée, le bébé est placé sous surveillance afin de vérifier son bien-être
et son développement. Elle peut toutefois refléter un retard de croissance fœtale (voir la partie « Les
problèmes de croissance fœtale » ci-après) ou, plus rarement, une anomalie dans l’appareil urinaire
du bébé. Elle indique aussi parfois un dysfonctionnement du placenta.
Le repos allongé est préconisé en cas d’insuffisance importante de liquide amniotique. Cette
position favorise en effet en principe l’afflux de sang vers l’utérus et le placenta et peut stimuler les
fonctions urinaires du bébé.

Rupture du sac amniotique


La rupture prématurée du sac amniotique (ou rupture prématurée des membranes ou de la poche des
eaux) survient parfois avant le déclenchement du travail, à une date plus ou moins proche du terme.
Elle peut poser problème si elle se produit avant la 37e semaine.

Si la poche des eaux se rompt peu avant le terme prévu, le médecin choisira d’attendre le
déclenchement normal du travail ou de le provoquer afin d’éviter tout risque d’infection dans
l’utérus.
Si elle se rompt bien avant terme, le travail ne commencera pas nécessairement, selon
l’avancement de votre grossesse. Si vous ne présentez pas d’infection utérine, le médecin peut
tenter de prolonger la grossesse le plus possible en vous prescrivant des médicaments
(antibiotiques, tocolytiques, stéroïdes). Il surveillera régulièrement le développement du fœtus
et son rythme cardiaque pour s’assurer qu’il ne souffre pas. L’HAS recommande que l’attente
ne dépasse pas 48 h, sauf exception.

Si vous pensez avoir perdu les eaux, avertissez votre médecin sans tarder. Il effectuera les examens
nécessaires pour s’en assurer et contrôler la santé du bébé.

Les problèmes de croissance fœtale


L’un des principaux objectifs du suivi médical de la grossesse est de vérifier que le fœtus grandit
correctement. Sa croissance est évaluée notamment par la mesure de la hauteur utérine (voir le
chapitre 3). En général (sauf dans les grossesses multiples), la hauteur en centimètres de l’utérus
équivaut au nombre de mois de grossesse x 4. Si elle s’avère inférieure ou supérieure à la normale,
une échographie permettra de voir plus précisément la croissance fœtale. L’échographiste mesure
différentes parties du fœtus afin de déterminer son poids approximatif. Cette estimation est ensuite
comparée avec les moyennes établies pour l’âge gestationnel correspondant et classée selon une
grille précise divisée en percentiles. La moyenne se situe au niveau du 50e percentile, mais, pour
tenir compte des caractéristiques uniques de chaque fœtus, l’on considère qu’un poids est normal
lorsqu’il se situe entre le 10e et le 90e percentile (reportez-vous au chapitre 7 pour davantage
d’informations sur le poids du fœtus).

Ces limites supérieures et inférieures ont été définies de manière arbitraire. Elles signifient en effet
que 10 pour cent des fœtus présentent un poids supérieur ou inférieur à la normale, ce qui n’est pas
tout à fait exact. La plupart des fœtus situés en deçà du 10e percentile ou au-dessus du 90e sont en
parfaite santé. Certains présentent néanmoins des problèmes de croissance et requièrent à ce titre
une surveillance particulière.

Les bébés d’un poids inférieur à la normale

Un fœtus dont le poids est inférieur au 10e percentile peut souffrir d’un retard de croissance intra-
utérine (RCIU) et présenter à la naissance une taille trop petite par rapport à son âge gestationnel.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer un RCIU :

Le bébé est de petite taille, mais parfaitement normal. Tout comme les adultes, les fœtus
sont plus ou moins grands.
Anomalies chromosomiques. Elles entraînent un RCIU dès le 2e trimestre.
Toxiques. La fumée de cigarette entraîne une diminution du poids de naissance du bébé (de
200 à 300 g). La consommation d’alcool (régulièrement de 1 à 2 verres par jour) ou de cocaïne
nuit également à la croissance du fœtus.
Facteurs génétiques. Ils peuvent occasionner des retards de croissance.
Anomalies cardio-vasculaires du fœtus. C’est le cas notamment des malformations
cardiaques congénitales ou des anomalies du cordon ombilical.
Mauvaise alimentation de la mère. L’apport nutritif est capital, en particulier au 3e
trimestre.
Infections, tels que le cytomégalovirus (CMV), la rubéole ou la toxoplasmose. Voir le
chapitre 17 à ce sujet.
Grossesse multiple. De 15 à 25 % des jumeaux présentent un RCIU, et ce taux est plus élevé
encore avec des triplés. Les jumeaux grossissent au même rythme qu’un fœtus unique jusqu’à
la 28e ou 32e semaine, puis leur croissance ralentit.
Problèmes placentaires et utérins. Le placenta apportant nutriments et oxygène au fœtus,
s’il ne joue pas correctement son rôle ou qu’il n’est pas suffisamment irrigué, le fœtus risque de
ne pas être suffisamment alimenté et de ne pas grossir normalement. Les femmes porteuses
d’anticorps anti phosphalipines (problème de coagulation), celles ayants des saignements
répétés, des problèmes cardiovasculaires ou une hypertension chroniques ont un risque de
RCIU. Ces problèmes provoquent un mauvais fonctionnement du placenta. La pré-éclampsie
peut également gêner le bon fonctionnement du placenta.

La réponse du médecin à un RCIU avéré dépend de votre propre condition. Un fœtus présentant un
RCIU modéré, mais doté par ailleurs d’une formule chromosomique normale et ne souffrant
d’aucune infection naîtra certainement en bonne santé. Toutefois, il peut parfois se révéler
nécessaire d’avancer la date de la naissance si la croissance ne peut plus se dérouler normalement
dans l’utérus. Le médecin réagira à la fois en fonction de la cause du RCIU et de l’âge gestationnel
auquel il est diagnostiqué. Il peut ainsi préconiser simplement davantage de repos, des consultations
et des échographies plus fréquentes, le contrôle régulier du rythme cardiaque du fœtus (voir le
chapitre 8 à ce sujet) ou d’autres examens complémentaires. Si le retard de croissance s’avère très
marqué, mais que la grossesse est suffisamment avancée, l’accouchement avant terme peut alors
être envisagé.
Généralement, les bébés d’un poids trop petit par rapport à l’âge gestationnel grandissent ensuite
parfaitement. Cependant, malheureusement les cas les plus graves peuvent toutefois conduire à la
mort du fœtus. L’on constate aussi parfois des difficultés d’apprentissage plus tard. Il est par
conséquent indispensable de surveiller attentivement la croissance du fœtus.
Question fréquemment posée
Q : Est-ce que mon bébé sera d’un poids normal si je mange plus ?
R : Malheureusement, cela ne change rien, sauf si vous souffrez réellement de
malnutrition.

Les bébés d’un poids supérieur à la normale

Si le poids du fœtus est supérieur au 90e percentile, on parle de macrosomie fœtale. Le bébé peut
naître avec un poids supérieur à son âge gestationnel. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine
de cet excès de poids, notamment :

La mère a déjà eu un gros bébé.


La mère a elle-même pris trop de poids pendant la grossesse.
La mère souffre d’obésité.
L’un des parents (ou les deux) étaient d’un poids supérieur à la normale à la naissance.
Le bébé naît après terme.
La mère souffre d’un diabète mal équilibré.

Dans ce cas, la mère risque bien sûr de connaître un accouchement difficile. Elle souffrira
certainement beaucoup plus par les voies naturelles et il est probable qu’une césarienne s’avère
nécessaire. Le bébé risque également de souffrir pendant l’accouchement, qu’il s’effectue par les
voies naturelles ou par césarienne. Il arrive que les nerfs de l’avant-bras et du cou soient trop
distendus pendant la phase d’expulsion, ce qui occasionne une dystocie des épaules (voir le chapitre
11).
Si à l’échographie ou lors d’un examen, votre médecin remarque que votre bébé est d’un poids
supérieur à la normale et que votre bassin risque de s’avérer trop étroit, il vous présentera les
différentes possibilités dont vous disposez pour l’accouchement.

Les incompatibilités sanguines


Si les parents n’ont pas les mêmes groupes sanguins, celui du bébé peut différer de celui de la mère.
Cette situation est d’une manière générale sans risque, pour la mère comme pour le bébé. Il peut
parfois exister des incompatibilités sanguines. Ces cas rares nécessitent une vigilance accrue mais
ne posent toutefois pas de problème majeur.

Incompatibilités de facteur Rhésus


Une large majorité de la population est dite Rhésus positif. Les autres personnes sont considérées
comme Rhésus négatif. Si un homme Rhésus positif conçoit un enfant avec une femme Rhésus
négatif, le fœtus peut être Rhésus positif et il existe un risque d’incompatibilité avec le sang de la
mère.
Il demeure toutefois très rare, surtout lors d’une première grossesse. Néanmoins, si quelques
globules rouges du sang du bébé passent dans la circulation sanguine de la mère, son organisme va
produire des anticorps pour se défendre contre ce Rhésus. Le nombre de ces anticorps peut
s’accroître lors des grossesses suivantes et ils peuvent alors traverser le placenta pour détruire les
globules rouges fœtaux. Aussi effrayant soit-il, ce problème n’est pas irrémédiable. Ainsi, à titre
préventif, la mère reçoit généralement une injection de gamma globuline anti-D. Elle est
généralement conseillée aux femmes enceintes Rhésus négatif dans les cas suivants :

Dans les 72 heures après l’accouchement (par voies naturelles ou césarienne). Elle permet
ainsi d’éviter le développement important des anticorps antirhésus lors des éventuelles
grossesses suivantes.
Au bout de 28 semaines de grossesse (à titre préventif), puis 12 à 13 semaines plus tard si
l’accouchement n’a pas encore eu lieu.
Après une amniocentèse, un prélèvement de villosités chorionales ou tout autre examen
invasif (voir le chapitre 8).
Après une fausse couche, un avortement ou une grossesse extra-utérine (voir le chapitre 5 à
ce sujet).
En cas de choc abdominal violent pendant la grossesse, si le médecin redoute que des
globules fœtaux aient franchi la barrière placentaire.
En cas de saignements abondants pendant la grossesse.

Dans certains cas extrêmement rares (pas d’injection de gamma globuline ou injection sans effet), la
mère continue à fabriquer des anticorps antirhésus. Lors d’une grossesse ultérieure, le bébé risque
par conséquent de souffrir d’une anémie (globules rouges en nombre insuffisant), en fonction de
l’interaction des anticorps maternels avec le sang fœtal. L’anémie peut provoquer une jaunisse
(ictère). Cette maladie est en effet provoquée par un taux excessif de bilirubine dans le sang
(substance libérée lors de la destruction des globules rouges). Il suffit souvent d’une photothérapie
pour soigner le nouveau-né.
Des échographies et des amniocentèses peuvent parfois s’avérer nécessaires pour évaluer
correctement la gravité de l’anémie. Si la grossesse est suffisamment avancée, l’accouchement peut
être envisagé. Dans les cas les plus graves, il est possible de pratiquer une transfusion sanguine in
utero (voir le chapitre 6). Cette intervention délicate est réalisée par des spécialistes. Elle n’est pas
sans risque, mais un bébé transfusé à temps peut tout à fait naître en bonne santé.

La détermination du Rhésus du bébé par simple prise de sang de la mère est maintenant possible.
Cet examen permet, quand la mère a un rhésus négatif, de déterminer si le bébé a également un
rhésus négatif, et évite l’injection d’anti D.

Autres incompatibilités sanguines


Il existe d’autres types d’incompatibilités sanguines, des anticorps anti-Kell, Duffy ou Kidd par
exemple pouvant se développer. Ces cas demeurent heureusement très rares. Ces incompatibilités
ne peuvent être traitées, mais des alternatives sont envisagées pour sauver le bébé (accouchement
prématuré, transfusion, photothérapie), qui naît généralement en bonne santé.
Enfin, certains anticorps maternels, Le, Lu, par exemple, peuvent s’avérer incompatibles sans
toutefois nuire au fœtus. Aucune intervention n’est alors nécessaire.

La présentation par le siège


On parle de présentation par le siège lorsque les fesses ou les jambes du bébé sont le plus près du
col de l’utérus. Cette position se rencontre dans 3 à 4 % des grossesses uniques. Plus la grossesse
est proche du terme, plus le risque que le fœtus se retourne diminue. Les raisons pour lesquelles il
se met en siège sont notamment les suivantes :

Bébé prématuré ou très petit.


Augmentation du volume de liquide amniotique (retournement plus facile dans l’utérus).
Malformation congénitale de l’utérus (utérus en T ou bicorne, par exemple).
Présence de fibromes dans la cavité utérine.
Placenta praevia (voir plus haut dans ce chapitre).
Grossesse gémellaire ou multiple.
Utérus distendu après plusieurs grossesses.

Lorsque le bébé se présente par le siège, le médecin va évoquer avec vous les risques posés par un
accouchement par les voies naturelles. Il faut notamment veiller aux points suivants :
Être certain que la tête du bébé (qui sort en dernier) pourra franchir le col de l’utérus,
insuffisamment dilaté lors du passage du siège moins gros que la tête (ceci concerne surtout les
prématurés ou les bébés très petits).
Traumatisme lié à la position de la tête, si elle est placée trop en arrière du corps.
Difficultés à sortir les bras, susceptibles de blesser le bébé.

L’accouchement par césarienne est par conséquent parfois recommandé. La présentation par le
siège n’exclut toutefois pas d’emblée l’accouchement par les voies naturelles. Il peut être envisagé
dans les conditions suivantes :

Le poids du fœtus est estimé entre 1,8 et 3,6 kg.


Le bébé est en siège décomplété, c’est-à-dire qu’il présente ses fesses, ses jambes étant
relevées devant lui.
Les fesses sont déjà engagées dans le bassin.
Les examens (physiques ou radiologiques) ne décèlent pas d’incompatibilité entre le diamètre
osseux de la tête du bébé et votre bassin.
L’échographie indique que le bébé tient sa tête fléchie, le menton bien appuyé sur la poitrine
(et non renversée en arrière).
Un anesthésiste est prêt à intervenir lors de l’accouchement pour qu’une césarienne puisse
être pratiquée en cas d’urgence.
Le médecin accoucheur a l’habitude de ce type d’accouchement.

Il faut souligner que certaines études ont montré que les bébés nés par le siège par les voies
naturelles sont susceptibles de connaître ensuite davantage de complications et nombre de médecins
accoucheurs refusent désormais de pratiquer ces accouchements.
Le médecin peut par ailleurs tenter de déplacer le bébé dans l’utérus en le manipulant à travers la
paroi de l’abdomen, sous contrôle échographique.
Cette version par manœuvre externe assez courante, parfois désagréable, donne un résultat
concluant dans 50 à 70 % des cas. Elle ne peut être faite que par un médecin qui en a l’habitude.
Cependant, elle ne peut pas toujours être effectuée, notamment en cas de saignements,
d’insuffisance du liquide amniotique ou de grossesse multiple.

Le dépassement de terme
La grossesse dure en moyenne 60 semaines à compter des dernières règles, mais rappelons que
seulement 5 % des femmes accouchent à la date prévue. Que l’accouchement se produise 1 ou 2
semaines avant ou après cette date, il est toujours considéré comme étant « à terme ». L’on ne parle
réellement de dépassement de terme qu’au-delà de 42 semaines d’aménorrhée. Cette situation,
imprévisible, ne concerne qu’un petit nombre de grossesses.
Il est important de surveiller attentivement une grossesse post-terme car un certain nombre de
complications peuvent apparaître.
Elles restent rares jusqu’à la 42e semaine, mais peuvent ensuite causer de graves problèmes, voire
entraîner la mort du bébé.

Le taux de mortalité demeure toutefois très faible. L’immense majorité des bébés nés après terme
sont en bonne santé. Même à la 44e semaine, alors que le risque de mortalité est multiplié par
quatre, 95 % des bébés n’ont pas de problème de santé.
Plusieurs facteurs accroissent le risque de mortalité en cas de dépassement de terme :

Le placenta est prévu pour 41 semaines environ uniquement. Généralement, les fonctions
placentaires peuvent perdurer quelques semaines de plus. Dans certains cas toutefois, le
placenta n’apporte plus assez de nutriment au bébé qui risque de perdre du poids s’il reste dans
l’utérus.
La quantité de liquide amniotique commence à diminuer à partir de la 36e semaine de
grossesse, ainsi que nous l’avons expliqué au début de ce chapitre. Il en reste généralement
assez après la 40e semaine, mais une diminution importante peut parfois inquiéter le médecin.
Le cordon ombilical risque en effet d’être comprimé et il vaut mieux alors déclencher
l’accouchement.
L’émission du méconium se produit parfois dans l’utérus. Plus la grossesse se prolonge, plus
cela risque de se produire. Dans des cas rares, le bébé inhale le méconium (avant ou lors de
l’accouchement) et peut avoir des difficultés respiratoires pendant quelque temps après la
naissance (voir le chapitre 9 pour davantage de renseignements à ce sujet).
Si le placenta continue à fonctionner normalement, le bébé poursuit sa croissance et risque
par conséquent d’être trop gros (macrosomique, voir la partie « Problèmes de croissance
fœtale » plus haut dans ce chapitre) ou d’un poids supérieur à son âge gestationnel et rencontrer
les problèmes inhérents à cette situation.

La plupart du temps une surveillance commence à la 39e semaine et demi tous les 3-4 jours avec
prise de poids, tension arterielle, examen d’urine, examen du col, monitoring et échographies.
L’HAS recommande : une surveillance toutes les 48 heures à partir de 41 semaines d’aménorrhée.
En l’absence d’accouchement à 41 semaines + 6 jours, il est recommandé de provoquer un
déclenchement. Un déclenchement est possible à partir de 41 semaine si les conditions du col sont
favorables, et après discussion avec la future mère.
Chapitre 17

Maladies et grossesse

Dans ce chapitre :
Soigner les infections, du rhume le plus banal à l’infection urinaire
Traiter l’asthme, le diabète et les autres pathologies dont peut souffrir la mère

La grossesse peut vous rendre resplendissante et vous donner des ailes mais, ne vous leurrez pas,
vous restez exposée aux maladies et aux ennuis de santé qui peuvent toucher toutes les femmes.
Pendant la grossesse, une maladie peut avoir des conséquences particulières. C’est ce que nous
évoquons dans ce chapitre.

Les infections pendant la grossesse


Vous ne pourrez sans doute pas vous tenir à l’écart de toutes les personnes porteuses d’une infection
pendant toute votre grossesse ! La plupart sont sans danger pour le fœtus et vous compliquent juste
un peu la vie pendant quelque temps. Nous présentons dans cette partie les infections les plus
courantes et quelques autres, moins fréquentes mais qui peuvent concerner les femmes enceintes.

Infections urinaires et rénales


Les infections urinaires peuvent être silencieuses (sans symptôme particulier). Relativement
courantes, elles touchent environ 6 % des femmes enceintes. Les cystites s’accompagnent des
symptômes suivants :

Envie constante d’uriner


Douleur au niveau de l’os pubien (l’endroit où se situe la vessie)
Urines plus fréquentes
Douleur lors de la miction

Les infections urinaires sont traitées avec des antibiotiques.


Une infection urinaire mal soignée peut s’aggraver et toucher les reins, provoquant une
pyélonéphrite. L’infection rénale présente les mêmes symptômes que la cystite, auxquels s’ajoutent
une forte fièvre et des douleurs sur les côtés de l’abdomen (au niveau des reins, voir la figure 17.1).
Ces douleurs surviennent également en cas de calculs rénaux, mais elles sont dans ce cas
généralement intermittentes. Lors d’une infection rénale, elles irradient en permanence. Signalons
aussi que les calculs s’accompagnent souvent de sang dans les urines.
Figure 17.1 : Les
infections urinaires ou
rénales et les calculs
rénaux présentent des
symptômes particuliers.

En cas de pyélonéphrite, vous serez peut-être hospitalisée quelques jours afin de pouvoir recevoir
des antibiotiques par voie intraveineuse. Les infections rénales récidivant souvent chez la femme
enceinte, vous devrez peut-être aussi continuer ensuite à prendre un antibiotique jusqu’en fin de
grossesse par sécurité.

Varicelle
La varicelle est causée par le virus varicelle-zona (VZV). Lors de la première exposition à ce virus,
souvent pendant l’enfance, l’on développe la maladie.
Elle s’avère très rare chez les adultes, et les femmes enceintes ne courent pas davantage de risques
que les autres de l’attraper.
Si vous l’avez déjà contractée, vous ne l’aurez pas une nouvelle fois car votre organisme a fabriqué
des anticorps contre ce virus. Même si vous n’avez jamais développé la maladie, il est néanmoins
fort probable que vous possédiez ces anticorps, produits lors d’une exposition au virus (qui n’a pas
évolué vers la maladie). Cependant, si vous pensez n’y avoir jamais été exposée et que vous n’avez
pas été vaccinée, demandez à ce que l’on vérifie vos anticorps.

Le vaccin contre la varicelle, comportant des virus vivants, est chez les femmes enceintes
généralement déconseillé. Il leur est recommandé d’attendre trois mois après le vaccin pour être
enceinte. Avertissez votre médecin si vous vous rendez compte que vous êtes enceinte avant ce
délai. Il semble toutefois que ce vaccin n’augmente pas les risques de malformations fœtales et qu’il
ne provoque pas de syndrome de varicelle congénitale (voir ci-après) chez le fœtus.

Si vous n’êtes pas immunisée contre la varicelle et que vous vous retrouvez exposée au virus,
informez-en immédiatement votre médecin afin qu’il puisse vous administrer une immuno-
globuline adaptée, qui devrait réduire les risques que vous-même ou le fœtus ne développiez la
maladie. Cette injection doit être effectuée dans la mesure du possible dans les trois jours suivant
l’exposition au virus. Si vous contractez la maladie dans les jours qui précèdent ou qui suivent
l’accouchement, votre bébé devra également recevoir cette injection.
Pendant la grossesse, la varicelle peut être à l’origine de trois problèmes principaux :

La mère présente des symptômes similaires à ceux d’un rhume et une éruption cutanée (de
petites vésicules rouges). Plus rarement, elle peut déclarer une pneumonie dans les 2 à 6 jours
après l’apparition des boutons. Si vous avez la varicelle et que vous souffrez soudain de
difficultés respiratoires ou d’une toux sèche, avertissez votre médecin sans délai.
Si vous contractez la varicelle au cours des quatre premiers mois de grossesse, le fœtus risque
également de l’attraper et de développer un syndrome de varicelle congénitale, qui provoque
des lésions cutanées (cicatrices identiques à celles laissées par les boutons de la varicelle), des
malformations pulmonaires, des retards de croissance et de développement.

Le syndrome de varicelle congénitale demeure heureusement très rare. Il touche moins de 1


% des cas de varicelle survenue au 1er trimestre de grossesse et 2 % au 2e trimestre.
Si vous contractez la maladie dans les 5 jours qui précèdent ou qui suivent l’accouchement, le
bébé risque d’être contaminé également. Une injection d’immuno-globuline limitera
grandement ce risque.

Le virus de la varicelle est le même que celui du zona. Le développement d’un zona pendant la
grossesse n’a généralement pas d’incidence sur la santé du bébé. Cependant, dans la mesure où
cette maladie s’avère plus rare chez la femme enceinte, l’on ne connaît pas exactement les risques
de malformations fœtales qu’elle peut entraîner (ils demeureraient néanmoins inférieurs aux 1 à 2 %
observés avec la varicelle).

Si vous savez que vous n’êtes pas immunisée contre la varicelle, évitez également les contacts avec
les personnes atteintes d’un zona ou d’herpès, ces lésions étant porteuses du même virus.

Question fréquemment posée


Q : Est-ce que je peux me faire vacciner contre la grippe si je suis enceinte ?
R : Oui, ce vaccin est totalement sûr. Si vous allez être en contact avec des personnes
malades ou si l’on annonce une grave épidémie de grippe, il peut s’avérer utile de vous
faire vacciner. Souvenez-vous toutefois qu’il vous protégera uniquement contre les virus
grippaux susceptibles de se développer à une période donnée et non contre tous.

Rhumes et grippe

Les rhumes sont très courants et il n’est donc pas surprenant qu’ils touchent aussi les femmes
enceintes. Rien dans votre état ne vous prédispose toutefois à en attraper un. Compte tenu de la
fatigue occasionnée par la grossesse, les symptômes vous paraîtront parfois sans doute plus forts.
Quoi qu’il en soit, un rhume est absolument sans danger pour le fœtus. Contrairement à ce que l’on
pense souvent, les médicaments préconisés contre les rhumes (antihistaminiques, anti-tussifs, etc.)
peuvent être pris par les femmes enceintes aux doses habituelles.
Rappelons les règles d’hygiènes qui contribuent à limiter la propagation des virus : le lavage des
mains plusieurs fois/jour, utilisation de mouchoirs jetables à jeter dans une poubelle, se couvrir la
bouche lors de la toux et l’éternuement, se laver ensuite les mains.
Voici quelques conseils pour vous soulager en cas de rhume ou de grippe :

Buvez beaucoup. Toutes les maladies virales ont tendance à favoriser la déshydratation,
problème déjà susceptible de toucher la femme enceinte en temps normal. Buvez beaucoup
d’eau, de jus de fruits ou de bouillon, mais évitez le lait.
Prenez un médicament contre la fièvre. Le paracétamol (aux doses indiquées) contribuera à
faire tomber la fièvre et peut ainsi limiter la fatigue. Cependant, si la fièvre persiste plusieurs
jours, appelez votre médecin.
Utilisez un spray nasal. L’utilisation occasionnelle d’un spray nasal pour décongestionner le
nez est sans danger (cela vaut pour tout le monde). Une utilisation prolongée risque en
revanche d’aggraver les symptômes. Sur le long terme, préférez les solutions salines, qui
assainissent les voies respiratoires (mais ne débouchent pas instantanément le nez), ou le sérum
physiologique.
N’oubliez pas le bouillon de poule ! Selon certaines études, il soulagerait plus rapidement
les rhumes. Nous vous en proposons une recette simple ci-après.

La grippe A

Elle a fait couler beaucoup d’encre. Essayons de rester calmes.


Deux bonnes nouvelles :

Il n’y a pas de contre-indication aux traitements antiviraux quel que soit l’âge de la grossesse.
Le virus de la grippe A ne traverse qu’exceptionnellement le placenta.

Cependant, en cas d’endémie de grippe A, les femmes enceintes doivent être particulièrement
protégées, surtout en fin de grossesse car elles risquent des problèmes d’insuffisance respiratoire ou
un accouchement prématuré.
Rappelons les règles d’hygiène :

Lavage régulier des mains à l’eau et au savon, ou avec une solution hydro-alcoolique.
Éviter les contacts directs avec les personnes : embrassades, etc.
Disposer de son propre linge, serviettes de toilette, brosse à dents.
Nettoyage des objets et surfaces par les produits habituels ou avec de l’eau savonneuse.
Éviter les lieux de contamination : hôpitaux, cliniques, grands rassemblements publics.

1. L’incubation varie de 1 à 3 jours, jusqu’à 7 jours.


2. La contagiosité du sujet infecté commence un jour avant l’apparition des symptômes et pendant
7 jours environ.
3. La contamination se fait par les voies aériennes (postillons), par contact rapproché (serrer la
main), contact par des objets touchés (jusqu’à quelques heures avant).
4. En cas de contact rapproché avec un cas de grippe A : contacter son médecin traitant. Il
prescrira le traitement préventif pendant 10 jours.
5. Si une femme enceinte présente une fièvre brutale supérieure à 38° et un syndrome respiratoire
aigu (ou des courbatures ou une forte fatigue), elle doit s’adresser à l’hôpital pour un
prélèvement à la recherche du virus H1N1, prendre le traitement avant 48 heures et pendant 5
jours. Si le prélèvement se révèle négatif, elle arrêtera le traitement.
Compte tenu des risques encourus par les femmes enceintes, la vaccination est à ce jour conseillée
au début du deuxième trimestre, par un vaccin sans adjuvant.
En cas de pandémie grippale, votre séjour à la maternité sera écourté, et vous ne pourrez pas
recevoir de visites autres que celle du papa, s’il n’est pas grippé et avec port du masque. Le couple
« maman-bébé » devra respecter un isolement relatif pendant la période pandémique.
Ces conseils valent à la fois pour les rhumes et la grippe. Dans ce dernier cas, vous aurez les mêmes
symptômes que si vous n’étiez pas enceinte.

La recette du bouillon de poule de mère-grand


Voici de quoi vous réchauffer en cas de rhume ou de grippe.
1 l d’eau
1 poulet coupé en gros morceaux
3 oignons pelés et coupés en quartiers
4 navets épluchés et coupés en deux
3 branches de céleri coupées en deux
6 carottes pelées et coupées en deux
4 cuillerées à soupe de persil
4 cuillerées à soupe d’aneth (facultatif)
sel et poivre
1. Mettez les morceaux de poulet à bouillir dans l’eau, écumez régulièrement.
2. Ajoutez les légumes, salez, poivrez.
3. Couvrez et laissez mijoter 2 heures.
4. Ajoutez le persil et l’aneth.
5. Laissez mijoter encore 1 heure.
6. Filtrez le bouillon, réservez les morceaux de poulet et éliminez les légumes.
7. Laissez refroidir un peu la viande, puis découpez-la. Vous pouvez la mélanger à une
salade ou à un autre plat.
8. Dégustez le bouillon ou mieux encore, placez-le une nuit au réfrigérateur pour solidifier
la graisse que vous pourrez ensuite retirez facilement.
Pour un repas plus copieux, ajoutez des nouilles dans le bouillon.

L’on nous interroge quelquefois sur l’innocuité de l’échinacée pendant la grossesse. En Asie, cette
plante est utilisée depuis des siècles pour combattre les rhumes et les états inflammatoires. Elle est
généralement prise sous forme de teinture-mère ou de comprimés dès les premiers symptômes. Elle
n’a jamais été associée à de quelconques problèmes pendant la grossesse, mais peu d’études ont été
réalisées à ce sujet et il reste difficile de se prononcer de manière définitive, même si aucun effet
secondaire n’a été mis en évidence.

Si la fièvre persiste plusieurs jours, que vous toussez avec des expectorations vertes ou jaunes ou
que vous éprouvez des difficultés à respirer, avertissez votre médecin qui vérifiera que vous n’avez
pas une pneumonie, ou la grippe A.

Allergies saisonnières et rhume des foins


L’on prend habituellement des antihistaminiques pour traiter les allergies saisonnières. Bien connus,
ceux de la première génération (comme la chlorphéniramine) sont souvent recommandés aux
femmes enceintes. Les plus récents (Claritine®, par exemple) présentent l’avantage de ne pas
provoquer de somnolence. Aucune étude n’a mis en évidence des risques de malformations fœtales
ou d’effets secondaires indésirables pour le fœtus associés à la prise de ces médicaments de
nouvelle génération. Les sprays nasals contenant du cromoglycate ou des corticoïdes s’avèrent aussi
très efficaces.

Cytomégalovirus (CMV)
Cette infection virale très fréquente chez les enfants en bas âge peut passer inaperçue mais présente
parfois les mêmes symptômes que la grippe (fatigue et courbatures notamment). Près de la moitié
des femmes en âge de procréer ont déjà eu une infection à CMV et possèdent donc les anticorps
correspondants.
La recherche de ces anticorps n’est pas systématiquement effectuée, car les risques de contracter
une telle infection pendant la grossesse sont minimes. En outre, dans la mesure où elle reste parfois
silencieuse, les résultats devraient être vérifiés régulièrement. Ces analyses peuvent néanmoins
s’avérer utiles pour les femmes plus particulièrement exposées au CMV (celles qui sont en contact
avec des enfants en bas âge, par exemple).
Si vous vivez en contact d’enfants en bas âge ou travaillez en crèche, garderie, école maternelle,
service de pédiatrie ou de gériatrie, vous devez prendre quelques précautions :

Lavez vous les mains souvent et après avoir changé un nourrisson.


Lavez le pot avec un désinfectant.
N’utilisez pas les couverts de bébé, ne gouttez pas le biberon à la tétine.

Le CMV se trouve dans la salive, les urines, les secrétions nasales, les larmes et le sang.
L’infection à CMV peut se transmettre au fœtus et provoquer une infection congénitale. C’est
actuellement le type d’infection fœtale le plus courant. Il touche de 0,5 à 2,5 % des nouveau-nés.
Soulignons toutefois que la plupart des bébés présentant cette infection à la naissance grandissent
ensuite en parfaite santé.

Sachez que si vous développez une infection à CMV pendant la grossesse (elle touche à peine 2 %
des femmes enceintes), elle se transmet au fœtus uniquement dans environ un tiers des cas. Pour
diagnostiquer l’éventuelle contamination du bébé, on pratique une amniocentèse afin de détecter la
présence du virus dans le liquide amniotique, et des échographies. Près de 90 % des bébés touchés
par l’infection n’en présentent aucun symptôme à la naissance (dans quelques cas, il peut survenir
plus tard des troubles du développement ou des pertes auditives).
Si votre bébé contracte cette infection, son évolution dépendra des éléments suivants :

L’âge gestationnel du fœtus lors de l’infection


S’il s’agit pour la mère d’une primo-infection ou si elle l’avait déjà eu dans le passé

Si la mère développe l’infection après le 2e trimestre ou qu’il ne s’agit pas d’une primo-infection, le
nouveau-né court très peu de risques.
L’infection congénitale sévère à CMV demeure très rare. Elle ne concerne qu’environ un nouveau-
né sur 10 à 20 000. Elle peut entraîner des problèmes auditifs ou visuels et des déficiences mentales.
Dans la mesure où elle est virale, elle ne peut être traitée par antibiotique.

Rubéole
Cette maladie virale peut avoir des conséquences graves pendant la grossesse. Contractée pendant le
1er trimestre, elle provoque un syndrome de rubéole congénitale dans 20 % des cas (plus ou moins
prononcé en fonction de la période de développement de l’infection au cours du trimestre). Sachez
cependant que le risque d’attraper cette maladie a considérablement diminué, un vaccin existant
depuis de nombreuses années : seulement 1 cas/10 000 grossesse. Il est préférable d’éviter la
vaccination pendant la grossesse.
Si vous n’êtes pas immunisée contre la rubéole, votre médecin vous prescrira une sérologie tous les
mois jusqu’à la 20e semaine. Si possible faites-la toujours dans le même laboratoire d’analyse. Si la
sérologie devient positive, vous rencontrerez un spécialiste qui fera un diagnostic anténatal
d’atteinte du fœtus. Le risque de malformation fœtale étant maximum autour de la 12e semaine, il
peut être proposé un avortement thérapeutique. La plupart des femmes étant vaccinées, cette
situation est rarissime.

Hépatites
Les hépatites affectent la mère et le fœtus de manière différente :

L’hépatite A survient par contact direct avec une personne porteuse du virus ou après
l’ingestion d’aliments contaminés. Elle n’entraîne pas de complications graves chez la femme
enceinte et le virus ne se transmet pas au fœtus. En cas d’exposition à ce virus, il convient de
prendre des immuno-globulines pendant les 2 semaines qui suivent.
L’hépatite B se transmet par voie sexuelle ou sanguine (seringues contaminées, transfusion).
Un petit pourcentage des femmes porteuses de ce virus souffrent d’une hépatite chronique, qui
à terme peut provoquer des lésions au foie. Ce virus peut dans certains cas contaminer le fœtus.
Si vous savez être porteuse du virus, informez-en le pédiatre afin que le nouveau-né puisse être
rapidement immunisé.
L’hépatite C se transmet comme l’hépatite B. Le virus se transmet au fœtus dans moins de
10 % des cas. Si vous êtes porteuse de ce virus, n’allaitez pas votre bébé afin de ne pas le
contaminer.
Les hépatites D, E et G sont beaucoup plus rares. Parlez-en éventuellement avec votre
médecin.

Herpès
L’herpès est une infection virale qui, selon le virus impliqué, touche la bouche, la gorge, la peau ou
les organes génitaux. Si vous êtes sujette à des poussées d’herpès, inutile de vous alarmer, elles
n’ont pas d’incidence sur le développement du fœtus. Seul l’herpès génital comporte un risque pour
le bébé et seulement en cas de poussée lors de la perte des eaux ou de l’accouchement. Il peut en
effet contaminer le bébé lors du franchissement du bassin. Ce risque s’avère plus important s’il
s’agit d’une primo-infection, car vous n’avez pas encore développé d’anticorps pour combattre le
virus. Les femmes sujettes à l’herpès peuvent réduire de manière significative le risque d’une forte
poussée au moment de l’accouchement en prenant des antiviraux adaptés (de type acyclovir) au
cours du dernier mois de grossesse.

Avertissez votre médecin en cas de poussée d’herpès génital au moment de la perte des eaux ou du
début du travail. Il pourra éventuellement pratiquer une césarienne afin de prévenir toute
contamination du bébé. Les vésicules herpétiques ne sont pas toujours visibles, aussi mieux vaut en
parler à votre médecin si vous pensez être porteuse du virus de l’herpès génital.
Pendant la grossesse, en cas de poussée, vous pouvez utiliser l’accyclovir en comprimé et crème
pour vous traiter.

Sida
La prise des médicaments spécifiques du virus HIV permet de réduire de manière significative le
risque de contamination du fœtus par le virus. Il est vivement conseillé aux femmes enceintes
d’effectuer un test de recherche de ce virus en début de grossesse afin qu’elles puissent commencer
le traitement le plus rapidement possible en cas de séropositivité.
Pour limiter au maximum les risques de transmission du virus de la mère au fœtus, il faut éviter les
examens invasifs susceptibles de provoquer des saignements (amniocentèse, prélèvement de
villosités choriales) s’ils ne sont pas absolument indispensables. Il est possible sinon d’administrer à
la mère des antiviraux par intraveineuse juste avant l’examen pour réduire le risque de
contamination.

Les mères séropositives ne doivent pas allaiter leur bébé, car le virus passe dans le lait. Par ailleurs,
quel que soit le mode de contraception que vous envisagiez de reprendre après la grossesse,
l’utilisation de préservatifs est impérative.
Il est essentiel que les futures mamans séropositives soient suivies par des spécialistes de ce virus
afin de bénéficier des tout derniers progrès de la recherche en la matière.

La listériose
Un grand nombre de femmes demandent si elles peuvent manger du fromage au lait cru. Elles
montrent ainsi leur inquiétude sur une éventuelle infection appelée listériose due à la consommation
d’aliments contaminés par la bactérie Listeria monocytogenes. Celle-ci peut en effet provoquer une
infection du fœtus, une fausse couche ou un accouchement prématuré. Mais quand une infection
survient pendant une grossesse, des antibiotiques administrés immédiatement permettent le plus
souvent de prévenir l’infection du fœtus ou du nouveau-né.
La Listeria est présente dans une grande diversité d’aliments comme la salade en sachet, les hot
dogs, les pâtés de viande, les fromages, les fruits et légumes crus. La presse s’est fait l’écho de
contaminations par la Listeria de certains fromages non pasteurisés (voir chapitre 4).
Étant donné la rareté des infections causées par cette bactérie et son omniprésence, nous conseillons
seulement à nos patientes de limiter la consommation des aliments à haut risque:

Ne mangez pas de hot dogs conservés au réfrigérateur sans les chauffer complètement.
Consommez du fromage soit pasteurisé soit vieilli.
Lavez soigneusement tous les fruits et les légumes crus.
Cuisez tous les aliments d’origine animal.

Maladie de Lyme
La maladie de Lyme est transmise par les tiques. La grossesse ne vous prédispose pas à l’attraper et
n’en aggrave pas les symptômes. Par ailleurs, elle ne nuirait pas au développement du fœtus. Elle
risque simplement de vous rendre assez malade.

Si vous pensez avoir été piquée par une tique (après une randonnée à la campagne, par exemple),
parlez-en à votre médecin. Il vous prescrira une analyse de sang et vous donnera si nécessaire des
antibiotiques pour prévenir les effets à long terme de la maladie.

Mégalérythème épidémique
Le mégalérythème, provoqué par le parvovirus B19, touche souvent les enfants et se caractérise par
des poussées de fièvre et une éruption cutanée. Il entraîne souvent de petites épidémies en milieu
scolaire à certaines saisons. Chez l’adulte, il ressemble parfois au syndrome grippal (fièvre,
douleurs articulaires, courbatures, mal de gorge, nez bouché) ou passe totalement inaperçu. Les
trois quarts des femmes enceintes sont immunisées contre le parvovirus et ne courent aucun risque.

Si vous entendez parler d’une épidémie et si vous n’êtes pas immunisée contre ce virus (ou si vous
ne le savez pas), parlez-en à votre médecin afin qu’il réalise les analyses nécessaires.
Aujourd’hui en France, il n’est pas recommandé de faire un dépistage sérologique systématique du
parvovirus B 19.
Cependant, même si vous contractez la maladie alors que vous êtes enceinte, votre bébé n’en
souffrira probablement pas. Le parvovirus ne provoquerait en effet aucune malformation fœtale. Il
peut dans certains cas accroître le risque de fausse couche ou d’anémie du fœtus. C’est la raison
pour laquelle vous effectuerez certainement des échographies avec Doppler régulièrement afin de
surveiller le développement du fœtus et la quantité de liquide amniotique. En cas d’anémie déclarée,
une transfusion sanguine in utero pourra être envisagée (voir chapitre 6) ou, si la grossesse est
suffisamment avancée, le médecin pourra préférer déclencher l’accouchement.

Bonne nouvelle : toutes les études les plus récentes réalisées sur ce sujet ont montré que les bébés
contaminés par ce virus et présentant une anémie in utero naissent en bonne santé s’ils reçoivent un
traitement approprié.

Gastro-entérite
Assez fréquentes, les gastro-entérites peuvent toucher tout le monde. Elles s’accompagnent en
général de douleurs abdominales, de fièvre, de diarrhée et de nausées, et parfois de vomissements et
durent de 48 à 72 heures. Elles sont généralement sans conséquence pour le fœtus. Vous pouvez
prendre sans crainte les pansements intestinaux à base de Diosmatite.
Ne vous inquiétez pas si vous ne pouvez pas manger grand-chose pendant quelques jours. Le fœtus
recevra toujours les nutriments dont il a besoin, il puisera dans vos réserves !

Pensez à boire beaucoup si vous avez attrapé une gastro-entérite. La déshydratation peut déclencher
des contractions, accroître la fatigue et provoquer des vertiges. Buvez beaucoup d’eau, du bouillon,
du thé léger ou de la tisane. Reposez-vous et prenez soin de vous comme si vous n’étiez pas
enceinte. Si les symptômes persistent plus de 72 heures, appelez le médecin.

Toxoplasmose
La toxoplasmose est transmise par un parasite qui se trouve dans la viande crue et les excréments
des chats. La maladie se traduit par un syndrome grippal ou reste totalement silencieuse.
Relativement courante, elle est bénigne pour la mère, mais dangereuse pour le fœtus.
Le risque de transmission de la maladie au fœtus et ses possibles effets sur son développement
dépendent du moment où elle est contractée. Au 1er trimestre, le risque de contamination du fœtus
est faible (inférieur à 2 %), mais les lésions possibles ne sont beaucoup plus graves que plus tard.
Contractée en tout début de grossesse, la toxoplasmose peut en effet provoquer des malformations
des yeux ou du système nerveux.

Si vous avez déjà contracté cette maladie, votre organisme a développé les anticorps correspondants
et vous ne pouvez l’avoir une nouvelle fois. Si une analyse sanguine semble révéler une
contamination récente, une seconde analyse effectuée dans un laboratoire spécialisé sera sans doute
effectuée pour confirmer ce résultat. S’il apparaît que vous avez été contaminée après le début de
votre grossesse, un traitement antibiotique réduira les risques de transmission au fœtus. Au 2e
trimestre, une amniocentèse permettra de vérifier si le fœtus a été touché ou non. Dans l’affirmative,
il faut poursuivre le traitement antibiotique jusqu’en fin de grossesse. Votre médecin vous orientera
peut-être vers un spécialiste en médecine fœtale pour un meilleur suivi.
Les études réalisées sur cette maladie montrent que l’immense majorité des fœtus touchés par le
parasite et soignés avec des antibiotiques adaptés ont un excellent pronostic.

Prévenir la toxoplasmose
Il n’existe pas de vaccin contre la toxoplasmose. La prévention est néanmoins assez
simple. Il ne faut pas manger de viande crue (carpaccios notamment) ou insuffisamment
cuite et éviter tout contact avec les excréments des chats. Si vous avez un chat chez vous,
laissez à quelqu’un d’autre le soin de changer sa litière ou portez des gants en caoutchouc.
Prévoyez aussi des gants si vous effectuez des travaux de jardinage, la terre pouvant être
contaminée par des chats inconnus. Lavez aussi avec soin les fruits, les légumes et les
salades consommés crus, et qui touchent la terre. Pelez tous ceux que vous pouvez.
Méfiez-vous de la salade si vous ne l’avez pas lavée vous-même.

Infections vaginales
Le vagin, chaud et humide, offre des conditions propices au développement des bactéries, que vous
soyez enceinte ou non.

Vaginose bactérienne
Infection très courante, la vaginose bactérienne (VB) se traduit par des pertes jaunâtres et
malodorantes, plus importantes après un rapport sexuel. Elle accroît légèrement le risque
d’accouchement prématuré et une recherche spécifique est systématiquement menée chez les
femmes présentant déjà ce risque. Elle se traite par des antibiotiques (comprimés ou ovules
vaginaux).

Chlamydiae
L’infection à chlamydiae est l’une des maladies sexuellement transmissibles les plus courantes. Elle
peut très facilement demeurer inaperçue. Les gynécologues vérifient parfois l’absence de
chlamydiae au niveau du col de l’utérus en effectuant un prélèvement. Si l’analyse révèle la
présence de ces bactéries, il vous sera prescrit un traitement spécifique. Elles peuvent contaminer le
bébé lors de l’accouchement et provoquer une conjonctivite (infection des yeux) ou plus rarement
une pneumonie chez le nouveau-né. L’on verse ainsi quelques gouttes d’un collyre antibiotique
dans les yeux du bébé à la naissance pour prévenir toute infection.

Mycoses
Les mycoses peuvent être favorisées par la grossesse car le taux élevé d’œstrogènes dans le sang
contribue à leur prolifération dans le vagin. Elles se caractérisent par des démangeaisons au niveau
du vagin ou de la vulve, des pertes blanchâtres et épaisses. Beaucoup de femmes ne présentent
toutefois aucun symptôme.
Le traitement s’effectue souvent par l’application d’une pommade ou d’ovules. En cas de récidive,
il peut vous être prescrit des médicaments par voie orale.

Les mycoses ne présentent en général aucun danger pour le fœtus ou le nouveau-né.

Les maladies déclarées avant la grossesse


Cette partie présente les différentes pathologies dont vous pouvez souffrir en temps normal et
l’incidence qu’elles peuvent avoir sur le déroulement de votre grossesse.

Asthme
Il est difficile de savoir de quelle manière la grossesse peut influer sur l’asthme. Selon les cas, elle
l’atténue, l’aggrave ou ne le modifie en rien.
Le principal souci pour les femmes enceintes reste de savoir si elles peuvent poursuivre leur
traitement habituel. Il est en outre primordial qu’elles soient bien traitées, car en cas de difficultés
respiratoires, le fœtus risque de ne pas recevoir suffisamment d’oxygène. Les médicaments
suivants, parmi les plus courants préconisés contre l’asthme, ne posent pas de problèmes pour le
bébé :

Bronchodilatateurs bêta 2 (Salbutamol, terbutaline)


Corticoïdes
Cromoglycate de sodium
Théophylline
Stéroïdes à inhaler

Des mesures préventives permettent souvent de diminuer l’intensité des crises. Le débit expiratoire
de pointe (« peak flow » mesure bien connue des asthmatiques) permet de contrôler son asthme et
de s’auto-surveiller. Il convient en outre d’éviter les situations susceptibles de provoquer des crises.

Hypertension chronique
L’hypertension chronique désigne une tension artérielle élevée indépendamment de la grossesse. La
plupart des futures mamans savent en général déjà qu’elles souffrent d’hypertension, mais ce
problème est parfois diagnostiqué au moment de la première consultation prénatale. Si la tension
reste moyennement élevée, elle n’aura sans doute pas d’incidence sur la grossesse, mais le médecin
surveillera particulièrement votre santé pendant toute cette période et le développement du fœtus.

Les femmes souffrant d’hypertension chronique courent un risque accru de pré-éclampsie. En ce qui
concerne le fœtus, les principaux risques sont un retard de croissance intra-utérine ou un hématome
retro placentaire (voir le chapitre 16). Des échographies régulières permettront de vérifier la
croissance du bébé et la quantité de liquide amniotique. Vous effectuerez peut-être également des
tests de dépistage de souffrance fœtale pour contrôler le bien-être du bébé (voir le chapitre 8). Le
déroulement de votre grossesse dépendra de votre suivi médical, de votre santé et de la croissance
du bébé.

Question fréquemment posée


Q : Les médicaments contre l’hypertension sont-ils sans danger pour le fœtus ?
R : La plupart sont effectivement sans danger, mais tous n’ont pas fait l’objet d’études
approfondies sur les femmes enceintes. Parlez-en avec votre médecin. Il vaut mieux éviter
certains médicaments. Les inhibiteurs ACE (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de
l’angiotensine) entraînent par exemple des complications rénales chez le fœtus. Bien que
généralement sûrs, les bêta-bloquants peuvent entraîner un retard de croissance intra-
utérine. Enfin, dans la mesure du possible, il vaut mieux ne pas prendre non plus de
diurétiques.

Phlébite et embolie pulmonaire


Une phlébite (ou thrombose veineuse profonde) est provoquée par un caillot de sang bouchant une
veine, généralement dans une jambe. Si le caillot se détache et obstrue brusquement un vaisseau,
c’est l’embolie, généralement pulmonaire. Ces deux accidents demeurent assez rares (moins de 1
pour cent des femmes enceintes).
Une phlébite est souvent précédée d’une forte douleur au mollet et d’un gonflement de la jambe, la
peau est chaude, accompagné parfois d’une sensation de raideur dans toute la partie inférieure de la
jambe. Il est essentiel de la diagnostiquer le plus tôt possible pour ne pas qu’elle provoque une
embolie pulmonaire.

Les crampes, douleurs musculaires et le gonflement des membres sont très fréquents pendant la
grossesse et ne doivent pas être considérés comme des signes annonciateurs d’une phlébite. Parlez-
en à votre médecin si ces symptômes se manifestent de manière soudaine, mais ne vous inquiétez
pas inutilement.

Diabète
Le diabète pose des problèmes différents selon que :

Vous êtes déjà diabétique.


Vous développez un diabète gestationnel, qui disparaîtra de lui-même après la grossesse.

Diabète avant la grossesse


Si vous êtes diabétique, il est important d’en parler avec votre médecin avant d’envisager une
grossesse. Si vous parvenez à bien contrôler votre taux de glycémie avant d’être enceinte, il est fort
probable que votre grossesse se déroulera sans difficulté particulière. Le risque de malformations
fœtales s’avère légèrement supérieur à la normale, mais il diminue de manière significative si le
taux de glycémie est bien stabilisé.
On prescrit généralement aux diabétiques un dosage en hémoglobine A1C afin de vérifier le taux de
glycémie au cours des derniers mois écoulés. On peut également effectuer un échocardiogramme
fœtal (voir le chapitre 8) afin de contrôler que le cœur du fœtus est parfaitement formé. Si ce n’est
pas déjà le cas, vous devrez probablement remplacer vos médicaments habituels par des injections
d’insuline afin de mieux réguler votre glycémie. La grossesse n’a pas d’incidence sur les éventuels
problèmes rénaux liés au diabète. Si vous souffrez d’une rétinopathie diabétique (maladie des yeux
provoquée par le diabète), il est essentiel de bien surveiller son évolution pendant la grossesse.

Dans la majorité des cas, la grossesse ne pose pas de problème particulier chez la femme diabétique.
Vous devrez sans doute revoir votre dose d’insuline et le médecin vérifiera plus régulièrement la
croissance du fœtus par échographie et s’assurera que votre tension reste normale. Au 3e trimestre,
le fœtus fait en général l’objet d’une vigilance accrue, afin de détecter une éventuelle souffrance
fœtale.
Pendant le travail, votre glycémie est contrôlée en permanence et vous recevez des injections
d’insuline si nécessaire. Si elle est stabilisée et que la future maman et le fœtus sont bien surveillés,
la grossesse a toutes les chances de se dérouler au mieux.

Diabète gestationnel
C’est l’une des complications médicales de la grossesse les plus courantes, qui touche de 2 à 3 %
des femmes enceintes. Cet état diabétique transitoire est détecté par une prise de sang spécifique
(voir le chapitre 8 pour davantage d’informations à ce sujet).
Un taux de glycémie trop élevé fait courir certains risques au fœtus. Sa propre glycémie sera
également trop importante et il va produire des hormones stimulant la croissance et pouvant
entraîner une prise de poids supérieure à la normale (voir le chapitre 16). Les problèmes de
glycémie perdurent en outre parfois quelque temps après la naissance. Il s’avère par conséquent
essentiel de parvenir à stabiliser la glycémie de la mère pendant la grossesse afin de limiter au
maximum ces complications.

Si vous développez un diabète gestationnel, vous devrez apprendre à contrôler votre taux de sucre
dans le sang. La plupart du temps, il suffit d’adapter le régime alimentaire (vous êtes généralement
suivie par un nutritionniste qui vous aide à mettre au point votre nouvelle alimentation). La pratique
d’un exercice physique s’avère bénéfique également. Il faut plus rarement envisager un traitement
médicamenteux. Il s’agissait jusqu’à présent d’injections d’insuline, mais un médicament oral
découvert récemment, le glyburide, pourrait se révéler efficace et sans danger. Il n’est pas encore
disponible en France. Vous serez sans doute amenée à contrôler votre taux de sucre plusieurs fois
par jour ou par semaine, selon les cas. Une simple goutte de sang prélevée sur le bout du doigt
permet de réaliser cette analyse à l’aide d’un appareil portatif.

Fibromes
Les fibromes sont de petites boules de fibres musculaires qui se forment dans l’utérus. Très
fréquents, ils sont généralement détectés lors d’un examen gynécologique classique. Sous l’effet de
l’augmentation du taux d’œstrogène pendant la grossesse, ils grossissent parfois de manière
significative, mais leur évolution est imprévisible. La plupart du temps, ils ne perturbent pas la
grossesse.
Il arrive toutefois qu’ils occasionnent quelques complications, notamment :

Ils grossissent tellement qu’ils ne peuvent plus être correctement irrigués et se nécrosent,
causant douleurs, contractions et parfois travail prématuré. La partie inférieure de l’abdomen
(où ils se situent) devient particulièrement sensible. Des anti-inflammatoires pris pendant une
courte durée peuvent soulager la douleur.
Les fibromes de très grande taille et situés près du col de l’utérus risquent de gêner le passage
du bébé lors de l’accouchement. Bien que relativement rare, cette situation peut entraîner la
nécessité de pratiquer une césarienne.
Enfin, ils peuvent accroître le risque d’une présentation par le siège ou transversale, mais
c’est plutôt rare également. Rappelons qu’ils n’ont dans l’immense majorité des cas aucune
incidence sur la grossesse et, la plupart du temps, ils diminuent après l’accouchement.

Les myomes sont surveillés par les échographies.

Problèmes d’immunité
On parle de problèmes d’immunité lorsque l’organisme fabrique des anticorps susceptibles
d’entraîner des complications. Ces problèmes sont généralement bien connus avant la mise en route
d’une grossesse. Si cela vous concerne, parlez-en avec votre médecin avant d’envisager d’être
enceinte ou le plus tôt possible en début de grossesse.

Syndrome des anticorps antiphospholipides


Les anticorps antiphospholipides sont fabriqués par certaines femmes. Les deux types les plus
courants sont les anticorps de type anticoagulants circulants et les anticorps anticardiolipines. Ils se
rencontrent notamment chez les femmes atteintes de maladies vasculaires (comme le lupus) ou
présentant des thromboses veineuses ou artérielles, mais aussi chez des femmes sans problème de
santé particulier. Ils peuvent provoquer des fausses couches à répétition, la mort fœtale, une pré-
éclampsie en début de grossesse et un retard de croissance intra-utérine. Ces anticorps ne font pas
l’objet d’une recherche systématique dans la mesure où ils n’occasionnent pas toujours des troubles
en temps normal. Si vous présentez l’un des symptômes suivants, il peut s’avérer préférable de
mener cette recherche, par sécurité :

Maladie auto-immune des plaquettes


Faux test positif de la syphilis
Antécédents de phlébites ou embolie pulmonaire
Antécédents d’infarctus du myocarde ou d’attaque ischémique transitoire
Lupus (ou autre maladie vasculaire du collagène)

Il en va de même si vous avez déjà rencontré l’un des problèmes gynécologiques suivants dans le
passé :

Pré-éclampsie en début de grossesse


Problèmes de croissance fœtale (retard de croissance)
Fausses couches à répétition
Mort fœtale inexpliquée

On parle de syndrome des anticorps antiphospholipides si ces anticorps sont présents dans le sang et
que vous présentez en outre l’un des facteurs de risque cités ci-dessus. Selon la gravité du
syndrome, il peut vous être prescrit pendant la grossesse de l’aspirine pour nourrisson, de
l’héparine, des corticoïdes ou une association de ces différents médicaments. Vous passerez aussi
certainement des échographies plus souvent afin de vérifier la croissance du fœtus et des tests de
dépistage de souffrance fœtale seront régulièrement effectués également (voir le chapitre 8).

Les conséquences de ce syndrome pour la femme enceinte paraissent particulièrement effrayantes,


mais il faut préciser que les femmes qui reçoivent un traitement médical bien adapté parviennent
dans la majorité des cas à mener une grossesse à terme et à avoir un bébé en bonne santé.

Lupus
Le lupus érythémateux disséminé est une maladie collagène avec des conséquences vasculaires. La
grossesse n’a en général pas d’incidence sur son évolution, mais entraîne dans certains cas des
poussées plus marquées.
Les cas de lupus les plus graves peuvent toutefois accroître les risques de fausse couche, de retard
de croissance intra-utérine et de pré-éclampsie (voir le chapitre 16). Selon vos antécédents
médicaux, vous devrez sans doute prendre de l’aspirine pour nourrisson, de l’héparine ou des
corticoïdes. Des échographies fréquentes et des tests de dépistage de souffrance fœtale permettront
également de surveiller le développement du fœtus. Pour que votre grossesse se déroule dans les
meilleures conditions possibles, il vaut mieux essayer de stabiliser la maladie avant d’être enceinte.

Affection abdominale inflammatoire


Cette appellation regroupe la maladie de Crohn et la recto-colique ulcéro-hémorragique. La
grossesse n’aggrave pas ces maladies. Si vous présentiez des symptômes peu marqués avant d’être
enceinte, il est probable qu’ils restent au même stade pendant toute la grossesse. En cas de
pathologie grave, il est recommandé de différer la grossesse jusqu’à la rémission ou la stabilisation
de la maladie. Les médicaments prescrits dans ce cas sont en général sans danger pour le fœtus.

Épilepsie
Les femmes épileptiques vivent dans la plupart des cas une grossesse sans complication et mettent
au monde un bébé en pleine santé. Leur état de santé nécessite toutefois une collaboration entre le
gynécologue et le neurologue qui les suit habituellement afin de parvenir à bien contrôler les crises.
Il est ainsi notamment important que vous appreniez à contrôler les crises avec la dose de
médicaments minimale efficace. Les études montrent en effet que ces conditions améliorent
nettement le déroulement de la grossesse. Parlez-en avec votre neurologue avant d’être enceinte,
mais ne prenez en aucun cas l’initiative d’interrompre votre traitement.
Les médicaments utilisés pour le traitement de l’épilepsie peuvent entraîner des malformations
fœtales, différentes selon les molécules mais qui peuvent toucher le visage (fente labiale, division
palatine), le cœur ou le tube neural. Les femmes sous traitement passent par conséquent une
échographie particulièrement destinée à évaluer l’anatomie du fœtus et un échocardiogramme (voir
le chapitre 8) qui permettra de détecter d’éventuelles malformations cardiaques.

Il est conseillé aux femmes épileptiques de commencer une supplémentation en acide folique trois
mois avant d’être enceinte, car les médicaments contre l’épilepsie en diminuent le taux.

Ne modifiez pas votre traitement vous-même, surtout une fois que vous êtes enceinte. Les crises
pourraient s’intensifier et s’avérer plus nocives pour le développement du bébé que les
médicaments.

Problèmes thyroïdiens
Les problèmes thyroïdiens (hyperthyroïdie ou hypothyroïdie) sont relativement courants chez les
femmes en âge de procréer. Ils nécessitent des examens et un suivi particuliers, mais ne posent en
général pas de problème pendant la grossesse.

Hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie est souvent provoquée par la maladie de Basedow (ou de Grave), qui entraîne une
fabrication d’anticorps particuliers stimulant la production d’hormones thyroïdiennes. Les femmes
souffrant d’hyperthyroïdie recevront un traitement spécifique pendant la grossesse (ou mieux
encore, avant d’être enceinte) afin de réduire les risques de complications (fausse couche,
accouchement prématuré, bébé d’un poids inférieur à la normale).
Votre traitement comprendra certainement des médicaments destinés à abaisser le taux d’hormones
thyroïdiennes circulant dans le sang. Dans la mesure où certains sont susceptibles de traverser la
barrière placentaire, vous passerez sans doute régulièrement des échographies afin de vérifier qu’ils
n’ont pas une incidence trop forte sur la thyroïde du fœtus.
Lors de l’examen, l’échographiste évalue la croissance du fœtus, surveille son rythme cardiaque et
vérifie l’absence de goitre (signe d’un grossissement de la glande thyroïdienne).
Le médecin contrôlera par ailleurs le taux des anticorps stimulant les fonctions thyroïdiennes dans
votre organisme. Dans certains cas rares, ils franchissent la barrière placentaire et stimulent
également la thyroïde du fœtus. Après la naissance, on surveille pendant quelque temps le bon
fonctionnement de la glande thyroïdienne du bébé.

Hypothyroïdie
Une hypothyroïdie bien traitée ne posera pas de problème pendant la grossesse. En l’absence de
traitement adapté, certaines complications peuvent se produire, notamment la mise au monde d’un
bébé d’un trop petit poids. Le traitement repose le plus souvent sur une hormone thyroïdienne de
synthèse, sans danger pour le fœtus, car elle ne traverse le placenta qu’en très petites quantités. Le
médecin analysera régulièrement le taux d’hormones thyroïdiennes que vous fabriquez afin
d’ajuster éventuellement le traitement.
Chapitre 18

Réagir aux coups durs

Dans ce chapitre :
Fausses couches à répétition
Enfant mort-né
Quelle décision prendre si le fœtus présente des malformations ?
Où trouver un soutien psychologique ?
Le travail de deuil

Nous préférerions n’avoir aucune raison d’écrire ce chapitre, comme nous préférerions bien sûr que
chaque grossesse se termine par la naissance d’un bébé en bonne santé. Ce n’est malheureusement
pas toujours le cas et les parents ont alors besoin de savoir ce qui se passe et de quelle manière
réagir. Si vous êtes confrontés à l’une des situations évoquées ici, nous espérons que vous trouverez
dans ces pages quelques éléments de réponse utiles.
Peut-être aussi commencez-vous par ce chapitre parce que vous avez vécu une expérience
douloureuse dans le passé. Vous êtes de nouveau enceinte et vous redoutez que votre grossesse ne
se déroule pas bien. C’est une réaction tout à fait normale. Au cours de notre pratique médicale,
nous avons constaté que seule la naissance d’un bébé en pleine santé peut apaiser l’angoisse d’une
future maman.

Pour essayer de vous tranquilliser quelque peu, n’hésitez pas à parler avec votre médecin.
Demandez-lui de vous conseiller sur les examens ou les démarches à effectuer pour mettre toutes
les chances de votre côté. Vous vous sentirez certainement plus rassurée de savoir que vous faites
tout votre possible pour éviter un nouvel accident. Souvenez-vous aussi que vous pouvez recourir
aux technologies médicales pour donner éventuellement un petit coup de pouce à Dame Nature et
avoir un enfant en bonne santé.

Fausses couches à répétition


Les fausses couches du 1er trimestre sont malheureusement assez fréquentes. Près de 15 à 20 % des
grossesses déclarées (qui ont donné lieu à un test positif) se terminent par une fausse couche. En
outre, l’embryon peut être expulsé encore plus tôt, avant même que la grossesse ait été détectée.
Une anomalie chromosomique du fœtus ou une anomalie structurelle de l’embryon est très souvent
à l’origine des fausses couches du 1er trimestre.

Précisons que 80 à 90 % des femmes qui font une fausse couche unique mènent ensuite une
grossesse à terme.
Plus rares, les fausses couches à répétition (on emploie ce terme à partir de trois fausses couches
consécutives) touchent 0,5 à 1 % des femmes. Différents facteurs peuvent les provoquer,
notamment :

Facteurs génétiques
Anomalies utérines
Problèmes d’immunité (les avis des médecins divergent sur cette question)
Sécrétion inadaptée de progestérone, problèmes de thyroïde, diabète mal équilibré
Infections (sujet de controverse également)
Syndrome des anticorps antiphospholipides (voir le chapitre 17)
Toxines physiques ou chimiques, drogues

Il est généralement recommandé aux femmes ayant déjà fait trois fausses couches d’effectuer des
analyses particulières, mais il est possible de les réaliser avant. Les anomalies chromosomiques
demeurant la principale cause des fausses couches, l’un des premiers examens consiste souvent à
analyser le patrimoine génétique du fœtus.
Plusieurs traitements sont possibles pour prévenir de nouvelles fausses couches. Il sera plus facile
de déterminer celui qui vous conviendra le mieux si la cause des fausses couches a été clairement
identifiée. Il faudra par exemple envisager une intervention chirurgicale pour modifier un utérus
présentant une anomalie. Si l’origine des fausses couches demeure incertaine, il restera difficile de
préconiser un traitement. Soulignons toutefois que même sans traitement, 50 % des femmes ayant
fait trois fausses couches consécutives peuvent mener une grossesse à terme.

Enfant mort-né
Le décès d’un enfant in utero ou au moment de la naissance demeure heureusement peu fréquent et
n’est pas un phénomène récurrent. Différents facteurs peuvent le provoquer :

Anomalies chromosomiques
Syndromes génétiques
Malformations congénitales
Décollement complet et massif du placenta (voir le chapitre 16)
Syndrome des anticorps antiphospholipides (voir le chapitre 17)
Compression du cordon ombilical
Pas de raison connue (ce qui est malheureusement très fréquent)

Les femmes qui accouchent d’un enfant mort-né se demandent souvent si elles sont responsables
d’un tel accident. La réponse est non. Inutile d’accroître votre chagrin en vous culpabilisant. Le
premier choc passé, beaucoup de femmes souhaitent revoir leur médecin ou consulter un spécialiste
pour faire le point. Il n’est pas toujours possible de savoir ce qui s’est passé, mais discuter avec un
médecin et envisager une prochaine grossesse apporte souvent soulagement et réconfort aux
patientes. Des groupes de soutien peuvent aussi aider à reprendre confiance. Voir dans la liste des
sites internet.
Lorsque vous démarrerez une nouvelle grossesse, vous effectuerez certainement des analyses
sanguines destinées à détecter éventuellement des anomalies qui ont pu être à l’origine du décès du
bébé. Vous passerez en général des échographies plus souvent et des tests de dépistage de
souffrance fœtale seront pratiqués régulièrement. Peut-être le médecin souhaitera-t-il en outre
déclencher l’accouchement. Vous vivrez sans doute cette nouvelle grossesse avec une certaine
inquiétude. C’est parfaitement naturel. Rappelons enfin que ces accidents sont très rarement
récurrents.

Anomalies fœtales
« Mon bébé sera-t-il normal ? » est sans doute l’une des premières questions que se posent les futurs
parents. Dans la majorité des cas, la réponse est oui, mais 2 à 3 % des bébés naissent avec une
malformation. Certaines peuvent être traitées après la naissance et n’auront que peu d’incidence sur
la vie future de l’enfant. Le problème peut en revanche s’avérer plus complexe s’il s’agit d’une
anomalie génétique, chromosomique ou structurelle.
Là encore, la future maman se demande souvent si elle est responsable de l’anomalie ou de la
malformation de son bébé. Et là encore, la réponse est non. La plupart des anomalies fœtales sont
dites sporadiques, c’est-à-dire qu’elles touchent des individus isolés et qu’elles n’ont pas de causes
déterminées. Si leur origine demeure indéfinie, il est peu probable qu’elles se reproduisent lors
d’une grossesse ultérieure. (Si elles sont provoquées par un problème génétique, elles risquent en
revanche de se reproduire.)
Lorsque l’échographie ou un autre examen révèle une malformation, d’autres analyses sont
effectuées de manière à essayer d’en déterminer la cause. Une consultation génétique peut
également être envisagée pour discuter des implications de la malformation. Si un traitement est
possible, vous rencontrerez le spécialiste qui s’en chargera après la naissance du bébé. Ces
entretiens vont également vous aider à accepter cette situation et à vous préparer à l’arrivée de cet
enfant.
Aussi douloureuse soit-elle, la découverte des malformations fœtales pendant la grossesse est
importante à plusieurs titres :

Certains troubles, tels que l’anémie ou l’obstruction de l’appareil urinaire, peuvent être traités
in utero.
Vous pouvez vous préparer à ce qui se passera à l’arrivée du bébé.
Vous pouvez réfléchir aux différentes possibilités de poursuivre ou non votre grossesse.
Ces informations peuvent s’avérer utiles pour les grossesses ultérieures.

Où trouver un soutien psychologique ?


Si votre grossesse s’est terminée de manière douloureuse, votre partenaire, votre famille, vos amis
sauront certainement vous entourer et vous apporter un certain réconfort. À cause du choc, certains
parents n’entendent pas les paroles explicatives et réconfortantes des équipes médicales. Il ne faut
pas hésiter à revenir ultérieurement en reparler avec le médecin ou la sage-femme. Un suivi
psychologique s’avère souvent indispensable pour bon nombre de couples. Les groupes de soutien
permettent aussi de parler de cette expérience et de mieux en comprendre les conséquences.
Beaucoup possèdent désormais un site Internet et vous en trouverez facilement près de chez vous.
De nombreux livres existent également sur ce sujet. Voir la liste des sites internet.

Le travail de deuil
Dès l’annonce de la grossesse, le couple ressent déjà un très fort attachement pour le fœtus. Aussi
son décès est-il vécu de manière aussi douloureuse que celui d’un membre de la famille ou d’un
ami. La perte d’un fœtus représente un accident aussi dramatique que celle d’un enfant. Les parents
qui décident d’interrompre une grossesse en raison de malformations fœtales éprouvent également
un profond chagrin.
Il est important que les deux parents reconnaissent leur besoin (et leur droit) de faire un travail de
deuil après la perte d’un fœtus. C’est un processus psychologique qui prend du temps et passe par
plusieurs étapes. Après le choc et le déni vient la colère, puis enfin l’acceptation et la possibilité de
continuer à vivre comme avant.
Lorsque vous avez réalisé ce travail de deuil et que vous vous sentez plus forts physiquement et
psychologiquement, vous aurez certainement envie de renouveler l’expérience. Les deux membres
du couple n’effectuent pas toujours ce processus au même rythme, aussi est-il important d’être prêts
tous les deux avant de retenter une grossesse. Soulignons que cette nouvelle grossesse n’effacera
jamais la précédente et c’est la raison pour laquelle le travail de deuil est indispensable. D’un point
de vue médical, procédez à tous les examens nécessaires afin d’essayer de déterminer les causes de
la perte du fœtus et de vous préparer au mieux à cette nouvelle grossesse. Vous la vivrez
certainement avec davantage d’inquiétude et ne devrez pas hésiter à solliciter l’aide et le soutien de
vos proches ou du personnel médical, voire d’un psychologue.
Cinquième partie

La partie des dix

« Je suis persuadée que c’est un garçon. Comment expliques-tu que je zappe « Un siècle de littérature »
pour regarder le Grand Prix de formule 1 ? »

Dans cette partie…


Vous trouverez dans cette partie un certain nombre d’informations inédites sur la grossesse. Les différentes
étapes de la croissance du fœtus et les observations des médecins réalisées sous échographie n’auront plus de
secret pour vous, car vous ne savez pas encore tout… Certains aspects ne sont presque jamais abordés ni dans
les ouvrages spécialisés, ni par les médecins et même vos proches ne vous disent pas tout ! Vous vous
familiarisez avec les 10 méthodes de préparation à l’accouchement et découvrirez 10 recettes de future maman,
pour bien vous nourir tout au long de votre grossesse.
Chapitre 19

Dix infos inédites sur la grossesse

Dans ce chapitre :
Neuf mois et plus
Les maux de la grossesse
Votre ventre ne vous appartient plus !
Après l’accouchement

Ne vous inquiétez pas. Aucune conspiration n’a été fomentée contre vous pour vous empêcher de
tout savoir sur la grossesse, mais il semble que vos proches et le personnel médical aient omis de
vous parler de certains détails… Par respect des convenances, la plupart des ouvrages les passent
sous silence. Au risque de bafouer les règles de la bienséance, voici tout ce que vous devez savoir à
propos de la grossesse.

La grossesse dure plus de neuf mois


Les femmes demandent souvent « De combien de mois suis-je enceinte ? » . D’abord la réponse
peut varier entre l’obstétricien et l’échographiste. Deux comptes sont possibles : soit à partir du 1er
jour de la date des dernières règles, soit à partir de la conception et entre les deux, il y a une
différence de 15 jours environ.
Pour la sécurité sociale en France, la grossesse dure 41 semaines d’aménorrhée. Mais me direz-
vous : 41 semaines c’est plus que 9 mois car 4 x 9 = 36.
En fait, un mois c’est quatre semaines (4 x 7 = 28 jours) plus 2 ou 3 jours.
De plus une grossesse dure 9 mois pleins, et ce n’est qu’à la fin du 9e mois qu’est prévu votre
accouchement.

Ils sont tous devenus fous !


Les amis, les connaissances, les voisins, de parfaits inconnus et même votre compagnon se
permettent toutes sortes de remarques et commentaires, rarement bienvenus, et souhaitent vous faire
part des scénarios catastrophes dont ils ont eu vent. Ils sont capables de vous dire, sans rien y
connaître, que vous avez pris trop de poids ou que vous êtes trop mince, de critiquer votre
alimentation, etc.
Ils ne sont bien évidemment pas mal intentionnés lorsqu’ils vous expliquent dans le détail les
malheurs de leur sœur en fin de grossesse ou les difficultés d’une amie d’amie qui a vraiment
beaucoup souffert pendant l’accouchement… Ils ne se rendent pas compte qu’ils contribuent à
nourrir vos angoisses. Ne faites pas attention à eux, souriez poliment et ignorez leurs remarques.
Vous avez tout à fait le droit de refuser de les écouter. Si vous êtes très inquiète, parlez-en à votre
médecin.

Les sensations d’épuisement au premier trimestre


Vous avez beau savoir que la fatigue est l’un des principaux symptômes de la grossesse au 1er
trimestre, tant que vous ne l’aurez pas vécue, vous ne pourrez vous faire une idée de son ampleur.
Vous aurez l’impression d’être dans un tunnel dont vous ne voyez pas la sortie ! Vous profiterez de
toutes les occasions pour faire un petit somme (dans le bus, dans le train, au bureau et même sur la
table d’examen du médecin !). Heureusement, cette fatigue s’estompera à la fin du 1er trimestre
(autour de la 13e semaine) et vous retrouverez votre dynamisme. Sachez toutefois que ces
sensations d’épuisement reviennent entre la 30e et 34e semaine et durent encore parfois plusieurs
semaines.

La violence des douleurs ligamentaires


Les ligaments qui relient le fond de l’utérus à la paroi musculaire s’étirent au cours de la grossesse
et entraînent de violentes douleurs dans l’aine, sur un ou deux côtés, généralement entre 16 et 22
semaines. Les douleurs ligamentaires ne sont pas dangereuses pour le fœtus, mais elles s’avèrent
parfois insoutenables pour la mère.
La position allongée vous aidera à soulager ces douleurs, en déchargeant la tension accumulée sur
les ligaments. Heureusement, ce symptôme diminue autour de la 24e semaine.
Ces douleurs n’ont rien à voir avec des contractions.

Votre ventre : objet de culte !


Lorsque votre ventre s’arrondira enfin de manière visible, tout le monde autour de vous aura
tendance à poser la main dessus, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde (pas
seulement vos amis ou votre famille, mais également vos collègues de bureau ou le facteur, la
caissière du supermarché et même des inconnus). Certaines femmes apprécient ce surcroît
d’attention à leur égard, mais d’autres se sentent un peu envahies. Vous avez alors le choix entre
serrer les dents sans rien dire ou apprendre à crier « bas les pattes ! ».

Le tabou des hémorroïdes


Votre meilleure amie vous avait tout raconté de sa grossesse… enfin presque. Autant le savoir, les
hémorroïdes sont un symptôme fréquent de la grossesse. Elles sont généralement douloureuses et
gênantes. Les hémorroïdes sont des veines dilatées autour de l’anus qui enflent sous la pression du
poids du fœtus ou pendant les poussées de l’accouchement. La plupart des femmes constatent
l’apparition d’hémorroïdes pendant leur grossesse, d’autres n’ont aucun problème jusqu’à
l’accouchement et les plus chanceuses ne sauront jamais de quoi il s’agit.
Si vous constatez l’apparition d’hémorroïdes, préparez-vous à subir quelques désagréments après
l’accouchement (voir le chapitre 13). Les hémorroïdes disparaissent au bout de quelques semaines.
Si vous avez la chance de ne pas en avoir eu, sachez tout de même faire preuve de compassion avec
les jeunes mères autour de vous qui souffrent en silence !

Déféquer pendant l’accouchement


C’est une question que se posent bon nombre de femmes enceintes et bien que le sujet ne soit pas
des plus élégants, il mérite d’être abordé. Toutes les femmes ne défèquent pas pendant
l’accouchement, mais cela arrive parfois. Vous ne vous en apercevrez sans doute pas, car
l’infirmière vous nettoie constamment pendant les poussées pour que vous restiez propre. Si cela se
produit, ne vous inquiétez pas. Personne (ni le médecin, ni votre conjoint) ne s’en offusquera.
Avant de se rendre à la maternité, certaines femmes provoquent une selle avec un suppositoire à la
glycérine ou une solution rectale (Microlax® en vente libre à la pharmacie). Vous pouvez en parler
à la sage femme qui vous suit.
Le bébé est né, mais les kilos sont toujours là…
La plupart des femmes n’ont qu’une hâte après l’accouchement : monter sur la balance ! Ne vous
précipitez pas sous peine d’être fort déçue. La rétention d’eau est un symptôme fréquent après
l’accouchement, notamment au niveau des mains et des pieds, et ce phénomène vous rajoute
souvent encore quelques kilos. Attendez donc une semaine ou deux avant de vous peser.

Les serviettes hygiéniques de la maternité


Dans certaines maternités, les infirmières mettent à votre disposition des serviettes hygiéniques qui
semblent dater de l’an 40… Si cette expérience de l’ancien temps vous tente ou que ce modèle vous
convient, tant mieux pour vous. Sinon, pensez à apporter un paquet de serviettes hygiéniques
modernes, à ailettes et pour flux abondant (et quelques culottes, jetables ou en coton, que vous
pourrez tacher sans remords) ou renseignez-vous dans la maternité où vous comptez accoucher.

Les joies de l’allaitement


Seules les maman honnêtes vous le diront : l’allaitement prolongé « désertifie » les seins et si ce
n’est pas après le premier enfant, ce sera après le deuxième. Vos seins étaient bien ronds grâce à un
peu de graisse, l’allaitement va puiser dans cette graisse et vous risquez d’avoir les seins plus mous
voire tombants.
Il faut absolument tonifier les muscles pectoraux, et masser les seins pour qu’ils retrouvent une
certaine tonicité.
Chapitre 20

Les dix repères de la croissance fœtale

Dans ce chapitre :
Le début de la grossesse
La formation du fœtus
L’éveil du bébé

Il est naturel qu’une femme enceinte souhaite tout savoir sur le développement de son bébé, des
différents stades de sa croissance à sa maturation complète. Nous présentons dans ce chapitre dix
repères essentiels du développement fœtal.

La conception
Le premier stade correspond à la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde, 14 jours environ à
partir de la date des dernières règles pour les femmes qui ont un cycle de 28 jours. Une grossesse
dure environ 40 semaines à 41 semaines d’aménorrhée, soit 38 semaines à partir de la date de
conception.

L’implantation de l’embryon
L’implantation survient environ 7 jours après la fécondation. L’embryon (alors appelé zygote) suit
la trompe de Fallope et arrive dans l’utérus le 5e jour, où il s’implante le 6e ou 7e jour. Il faut
plusieurs jours au zygote pour venir se nicher dans la paroi utérine.

Le cœur commence à battre


Le premier système qui se développe chez un embryon est l’appareil cardiovasculaire. Le cœur
commence à battre 3 semaines à peine après la conception. Les battements de cœur sont les
premiers signes visibles de grossesse que le médecin détecte à l’échographie, avant même que l’on
puisse distinguer l’embryon.

La fermeture du tube neural


Le tube neural est à l’origine du système nerveux central (cerveau et colonne vertébrale). Au départ,
la plaque neurale s’enroule sur elle-même en formant un tube. Lorsque les extrémités de ce tube se
referment, le système nerveux primitif entame un long processus de maturation qui se poursuit
après la naissance du bébé. Le tube neural se referme normalement des deux côtés autour du 28e
jour de la grossesse.

Les traits du visage se dessinent


Les principaux traits du visage de l’embryon se dessinent cinq à huit semaines après la conception,
même si ce processus se poursuit tout au long de la grossesse.

Fin de la période embryonnaire


L’ensemble des organes du bébé se forme pendant la période embryonnaire qui correspond aux huit
premières semaines de la grossesse. Le fœtus poursuit ensuite son processus de maturation des
organes primitifs jusqu’à sa naissance.

Apparition des organes sexuels


Si le sexe du bébé est déterminé chromosomiquement depuis le moment de la conception, ses
parties génitales externes (pénis et scrotum pour les garçons, clitoris et vagin pour les filles)
n’apparaissent qu’autour de la 12e semaine d’aménorrhée.

L’éveil
On appelle l’éveil la période à laquelle la mère perçoit les mouvements du fœtus dans l’utérus. Si
les mouvements fœtaux sont visibles bien avant à l’échographie, l’éveil représente le premier signe
de vie perçu par la future maman. Lors de la 1er grossesse, la future maman perçoit les mouvements
du fœtus vers 4 mois à 4 mois et demi de grossesse. Lors d’une 2e grossesse elle sent le bébé
bouger beaucoup plus tôt vers 3 mois et demi.

La maturation des poumons


Les bases de l’appareil respiratoire du bébé se développent et fonctionnent entre la 26e et la 28e
semaine. Si certains bébés nés à cette période sont capables de respirer par eux-mêmes, la plupart
d’entre eux doivent être branchés à un appareil de respiration artificielle. Les poumons arrivent à
maturation à la 36e ou 37e semaine de gestation.

La naissance du bébé
À cette date magique, le bébé mesure environ 50 cm, pèse environ 3 300 grammes (avec de fortes
variations individuelles). Son cœur bat à 120 pulsations/minutes. Son audition et son toucher sont
développés, mais sa vue est floue. Sans doute éprouve-t-il des émotions.
Chapitre 21

Dix modes de préparation à l’accouchement

Le point d’orgue de votre grossesse (l’accouchement) se prépare dès le 7e mois. Cette préparation
se fera seule ou à deux : votre compagnon et vous, selon les méthodes et selon votre choix. Si vous
le sentez motivé pour cet accompagnement, n’hésitez pas à l’inclure dans la préparation. Il n’en
élaborera que mieux sa place de futur père. En revanche, s’il n’est pas motivé, laissez-lui du temps.
Cette préparation vous permettra de comprendre les mécanismes de l’accouchement, les différents
stades, d’appréhender les événements qui peuvent survenir à la maternité. Une bonne information
permet de réduire l’angoisse de l’inconnu. Le deuxième but consiste à s’approprier la douleur pour
mieux la gérer, celle-ci étant considérée comme un effet secondaire normal de l’accouchement.
Cependant, n’oublions pas que chaque femme a un seuil de douleur différent, et que cette
perception est subjective par excellence.
Vous pouvez combiner deux modes de préparation, par exemple la préparation classique associée à
l’haptonomie ou au chant prénatal.
Beaucoup de maternités proposent quelques-unes des techniques, mais certaines requièrent des
formations spécifiques et vous les pratiquerez en dehors. (Voir les sites Internet en fin d’ouvrage).

La méthode classique
Pratiquée dans la maternité prévue pour l’accouchement, elle permet de vous familiariser avec les
lieux, l’équipe de sage-femme et leur mode de fonctionnement.
Pendant 5 ou 6 séances, une sage-femme informe un petit groupe de femmes enceintes sur
l’anatomie du bassin, les mécanismes de l’accouchement, sur la péridurale etc. Des films et des
mannequins permettent de mieux visualiser les événements.
Il s’ensuit une partie pratique qui repose sur des exercices de contrôle de la respiration abdominale
et thoracique, sur des techniques de relaxation, un apprentissage des efforts de poussée.
Ainsi, lors de l’accouchement, vous gérerez mieux la douleur, vous saurez vous détendre entre les
contractions, et vous faciliterez la progression du bébé.
Cette technique améliore le vécu de l’accouchement par son soutien psychologique.

Le yoga prénatal
Basée sur des postures combinées avec des exercices de respiration, cette méthode recherche un
équilibre entre le corps et l’esprit tout en favorisant la circulation des énergies.
Vous vous concentrez pour vous réapproprier votre corps qui change, vous travaillez la souplesse et
les positions d’ouverture du bassin. Durant la pratique du yoga, votre corps secréterait des
endorphines : il en résulte une détente et un relâchement des tensions musculaires.
Le yoga peut se commencer dès le début de la grossesse, même si vous n’en avez jamais pratiqué
avant. Les séances durent 45 minutes à une heure.
Si cette préparation est faite par une sage-femme, elle est remboursée par la sécurité sociale.

La sophrologie
Basée sur la visualisation et la suggestion, la sophrologie vous apprend à vous détendre et à
contrôler vos émotions. Vous apprendrez la maîtrise du souffle et le lâcher prise. La sage-femme
vous fait ressentir et visualiser le vécu du bébé pendant les contractions et l’expulsion. Vous vous
imaginez en train d’accoucher.
De cette façon, vous vous appropriez votre accouchement, et ne le subissez pas. Ainsi, en salle
d’accouchement, vous ne serez pas surprise par cette nouvelle expérience.
Les yeux fermés, vous apprenez à relâcher les muscles en évoquant une image qui vous est
agréable. Certaines femmes arrivent à se mettre dans un état proche du sommeil.
Vous ferez 8 à 10 séances, et on vous conseillera de vous entraîner à la maison.

L’haptonomie
C’est le « toucher affectif », qui nécessite la présence du Papa.
En séances individuelles de 30 à 40 minutes, après que la maman sent le bébé bouger (vers 4 mois
en général), l’haptonome montre au papa des petits mouvements qu’il appliquera au bassin de la
mère. En posant ses mains sur le ventre, le bébé se manifeste : il vient dire bonjour ! Il s’établit ainsi
une « communication » avec le bébé in utero, ce qui pose les bases d’une relation privilégiée avec
l’enfant. C’est un moment de détente à trois.
Si les séances sont pratiquées par un médecin ou une sage-femme, elles peuvent être remboursées
par la sécurité sociale.

La préparation en piscine
Dans l’eau, vous êtes dans la même situation physique que votre bébé !
Vous vous sentez moins lourde, ce qui permet d’augmenter la souplesse et de travailler les
étirements. La chaleur de l’eau s’avère relaxante, et les mouvements dans l’eau assurent un bon
drainage lymphatique et circulatoire. Tous ces éléments soulagent les douleurs articulaires, les
jambes lourdes. La sage-femme vous indiquera des exercices pour travailler le souffle.
La préparation en piscine se fait à partir de la 20° semaine dans une piscine d’eau chaude (de 27° à
32°), à raison de 8 à 10 séances. Vous pouvez la pratiquer même si vous ne savez pas nager. On
vous demandera certainement un certificat médical vous autorisant à pratiquer cette préparation.

La méthode Bonapace
Cette préparation qui peut se pratiquer dès le sixième mois de grossesse, en séances de ¾ d’heure,
nécessite la présence du papa. Pour diminuer les douleurs de la maman, le papa apprend à stimuler
manuellement des points d’acupuncture (digitopression). Le principe repose sur une constatation
physiologique : l’effleurement d’un site douloureux bloque la stimulation douloureuse. Combinée à
la relaxation pour apaiser les tensions et réduire le stress à deux, le couple apprend ainsi à mieux
gérer le changement.
Les 8 séances seront remboursées par la sécurité sociale, si elles sont pratiquées par un médecin ou
une sage-femme.

L’hypnose
Dès le quatrième mois de grossesse, en 4 à 5 séances (ou plus si nécessaire), l’hypnose prénatale
permet d’apprendre à entrer dans un état de confort et de bien-être. Ces ressources existent en
chacun d’entre nous mais ne sont pas conscientes. La future maman se concentre sur ses sensations
intérieures (physiques, émotionnelles), elle apprend également la respiration profonde. Ainsi, le jour
de l’accouchement, elle utilise seule l’état auto-hypnotique pour percevoir différemment la
sensation de douleur. Entre les contractions, elle récupère plus efficacement. L’anxiété est mieux
gérée.
À noter que l’hypnose peut aider à l’arrêt du tabac.

Le chant prénatal
Le bébé est sensible aux sons, et dès le sixième mois il entend. Cette préparation développe une
meilleure conscience corporelle et respiratoire, car quand on chante on travaille la posture
respiratoire. Il en résulte une détente pour la mère, le lien de partage avec le bébé se construit. Il
aura entendu certains chants qui pourront l’aider à se calmer après la naissance.
Cette préparation travaille également la position d’accouchement.
Les mélomanes apprécient cette préparation, cependant aucune connaissance musicale n’est requise.
Les séances sont individuelles ou collectives.
Une technique d’audio analgésie suggère que la musique, ou des bruits environnementaux
pourraient aider à calmer la douleur, à mieux la tolérer ou aider à respirer de manière plus
rythmique. Le hard rock n’est peut-être pas le meilleur choix !

L’acupuncture
Certaines maternités ont un médecin spécialement formé à l’acupuncture et l’utilisent tout au long
de la grossesse.
Le but est d’harmoniser les énergies du corps.
Au cours de la grossesse l’acupuncture peut soulager les petits maux : nausées, troubles du
sommeil, jambes lourdes…
À 40 semaines, certains l’utilisent pour déclencher le travail facilitant la maturation du col de
l’utérus.
Pendant l’accouchement, les douleurs lombaires et du bassin sont atténuées par l’acupuncture,
certains points permettent de relâcher le périnée et faciliter l’expulsion.

La gymnastique sensorielle périnatale


Issue de la fasciathérapie, cette toute nouvelle approche prépare à l’accouchement et à la parentalité.
Elle permet un travail global du corps et du psychisme (dit somatopsychopédagogique). La présence
du papa est très conseillée. Les futurs parents apprennent des mouvements corporels doux et lents,
parfois avec l’aide d’un gros ballon, qui permettent un relâchement musculaire et une prise de
conscience du corps Une approche verbale permet d’établir les bases de la communication avec le
bébé.
Cette gymnastique est pratiquée par une sage-femme spécifiquement formée. 8 séances sont
remboursées par la sécurité sociale.
Citons des méthodes qui sont parfois utilisées mais aucune étude scientifique n’a encore prouvé leur
efficacité : la Neurostimulation électrique transcutanée, les injections d’eau intradermiques dans les
régions lombaires, l’application de chaud ou froid cutanée, l’aromathérapie.
La méthode la plus efficace est probablement celle qui soutient, accompagne, encourage et supporte
la future maman !
Chapitre 22

Les dix (+ 1 !) recettes de la future maman


L’idée de base est de manger de façon la plus diversifiée, tout en gardant une alimentation saine.
Les légumes et les fruits doivent être les plus frais possible. La cuisson douce à la vapeur est idéale
pour conserver les vitamines. Les huiles seront de préférence biologiques et de première pression à
froid.
Il est bon que chaque repas comprenne un légume ou un fruit cru. Le curcuma étant un excellent
antioxydant, nous n’hésitons pas à en ajouter à nos plats.
Les recettes suivantes sont simples, originales et rapides à préparer. Elles respectent au bon
équilibre alimentaire, sans oublier que manger reste un plaisir à partager en famille !
Pour les futures mamans non immunisées contre la toxoplasmose : attention de bien laver les fruits
et les légumes crus, surtout les salades.

1- Salade de carottes cuites


Ingrédients pour 4 personnes :
Un demi-kilo de carottes.
Assaisonnement : huile de colza ou olive, huile de noix, sel, poivre, ail, cumin, paprika, citron.
Peler les carottes, enlever le cœur (qui concentre les nitrates), les couper en petits dés, et les cuire à
la vapeur pendant 10 minutes.
Les assaisonner.
Cette salade se consomme soit tiède, soit fraîche.

2 - Poivrons grillés
Ingrédients pour 4 personnes :
3 poivrons rouges, un vert, un jaune.
Sel, poivre, ail, huile de colza, un filet de citron.
Allumer le grill du four à 200 degrés.
Rincer, essuyer les poivrons, les mettre à griller de chaque côté.
Quand la peau roussit, les sortir du four, les mettre dans un plat et les couvrir pendant au moins 10
minutes. Puis enlever la peau qui vient facilement ainsi que les graines. Coupez les poivrons en
lamelles.
Assaisonner et servir tiède ou froid.

3 - Salade de fenouil cru


Ingrédients pour 4 personnes :
Un beau fenouil, une échalote découpée très finement.
Sel, poivre, citron, huile.
Émincer finement le fenouil avec un économe. L’assaisonner et le mettre au frais avant de le servir.

4 - Salade de mâche fraîche


La mâche étant riche en oméga 3, vous pouvez en consommer sans modération.
Ingrédients pour 4 personnes :
Mâche, champignons de Paris, un avocat.
Huile de colza, 2 échalotes coupées en morceaux, sel, poivre, citron.
Couper les pieds de chaque bouquet et bien laver les feuilles jusqu’à ce qu’il ne reste pas de sable.
Bien laver les champignons, les peler s’il reste du sable, les citronner.
Peler l’avocat, le couper en morceaux, le citronner.
Mettre tous les ingrédients dans un saladier et assaisonner.

5 - Filet de poissons au four


Ingrédients pour 4 personnes :
4 filets de poisson selon votre goût.
Un navet, une tomate coupée en tranche (enlever les graines), un poivron.
Persil, coriandre, curcuma.
Sel, poivre, huile de colza ou olive.
Avec un économe, émincer le navet et tapisser le fond d’un plat à four. Répartir dessus le persil et la
coriandre coupés fin.
Poser délicatement les filets dessus. Émincer le poivron en fines lamelles sur le poisson.
Saler, poivrer, mettre un fin filet d’huile, et un tiers de verre d’eau.
Cuire au four à 180 degrés pendant 20 minutes.

6 - Flétan en papillote
Ingrédients pour 4 personnes :
Flétan.
8 branches de coriandre, sel, poivre, un filet de citron.
Disposer vos flétans sur du papier sulfurisé avec une branche de coriandre dessous et une dessus,
assaisonner.
Recouvrir de papier sulfurisé de façon à border (comme un lit). Mettre à four chaud (180°) pendant
15 minutes à chaleur tournante, ou 20 minutes au four normal.

7 - Gratin de courgettes
Ingrédients pour 4 personnes :
5 courgettes.
3 œufs, un verre de lait dans lequel vous aurez délayé une cuillère à café de fécule de pommes de
terre, une cuillère à soupe de crème fraîche.
Sel, poivre. Gruyère râpé.
Couper les 2 extrémités des courgettes, les peler, les couper en gros morceaux.
Les mettre à la vapeur pendant 10 minutes. Bien les égoutter.
Pendant que les courgettes cuisent, battre à la fourchette les œufs avec le lait et la crème fraîche.
Beurrer légèrement un plat à four, étaler les courgettes, les saler, verser la préparation dessus,
saupoudrer de gruyère râpé.
Cuire au four 25 minutes à 180 degrés.

8 - Quinoa aux légumes


Ingrédients pour 4 personnes :
Un verre de quinoa.
Un oignon, une gousse d’ail, un poivron, 3 belles tomates, 2 courgettes ou 1 aubergine.
Huile d’olive, sel, poivre, curcuma, 3 branches de coriandre.
Rincer le quinoa et le faire cuire dans l’eau bouillante pendant 15 à 20 minutes.
Pendant ce temps, faire revenir l’oignon coupé dans l’huile d’olive, le saupoudrer d’une pincée de
curcuma. Puis ajouter les légumes, l’ail, et cuire le tout à l’étouffée pendant 15 minutes. Ajouter la
coriandre découpée.
Verser le quinoa sur les légumes et mélanger. Servir chaud.

9 - Chou-fleur à la Béchamel
Ingrédients pour 4 personnes :
Un petit chou-fleur.
Sauce Béchamel : 30 grammes de beurre, 30 grammes de farine, un demi-litre de lait, sel, poivre,
muscade.
Laver le chou-fleur et le couper. Le cuire à la vapeur pendant 15 minutes, l’égoutter.
La béchamel : faire fondre le beurre sur feu doux. Ajouter la farine tout en remuant à la cuillère en
bois. Dès que le mélange est mousseux, ajouter d’un coup un demi-litre de lait froid.
Remuer sans cesse avec le fouet en métal, jusqu’à épaississement. Ajouter sel, poivre, muscade.
Répartir la sauce sur le chou-fleur que vous aurez salé.
Ce plat peut attendre au four s’il est préparé à l’avance.

10 - Pommes vapeur à la façon Rose


Ingrédients pour 4 personnes :
750 g de pommes de terre.
Une patate douce.
Sel, poivre, une pincée de curcuma, 1 cuillère à soupe d’huile, eau.
Peler les pommes de terre, les couper en dés et les mettre à cuire à la vapeur avec la patate douce
pendant 5 minutes.
Peler la patate douce et la couper en morceaux.
Mettre dans un plat à four, et les rouler à la main dans l’huile, le curcuma, le sel.
Ajouter un fond de verre d’eau, et cuire au four à 140 degrés pendant 20 minutes.

11 - Salade de fruits exotiques


En hiver, nous pouvons varier les fruits en faisant une salade de fruits exotiques.
Ingrédients pour 4 personnes :
2 mangues.
Un ananas frais.
2 fruits de la passion.
Couper les mangues et l’ananas en gros dés.
Couper les fruits de la passion en deux, enlever la pulpe à la petite cuillère et la mélanger aux autres
fruits. Arroser du jus d’une orange fraîche. Servir frais.
Chapitre 23

Les dix clefs de l’échographie

Dans ce chapitre :
Que repère la sonde de l’échographie ?
Le contrôle du fœtus sous échographie
Fille ou garçon ?

Si vous avez déjà vu des clichés d’échographie, vous avez pu constater qu’ils ne sont pas vraiment
explicites, même si vous cherchez à déceler autre chose qu’une hypothétique ressemblance
physique… Ils peuvent déceler autre chose qu’une hypothétique ressemblance physique... Ils
peuvent pourtant être incroyablement limpides et utiles pour qui sait les interpréter. Nous vous
présentons dans ce chapitre les dix principaux éléments étudiés par les médecins sur une
échographie pour surveiller la croissance et l’état de santé du fœtus.

La longueur cranio-caudale
La longueur cranio-caudale (LCC) est mesurée depuis le haut du crâne jusqu’aux fesses du fœtus.
Effectuée au 1er trimestre, c’est la mesure qui permet le mieux de déterminer l’âge du bébé.
Cette échographie permet également la mesure de la clarté nucale.

Figure 23.1 : La
longueur cranio-caudale
est mesurée lors de la
première échographie
pour évaluer
l’avancement de la
grossesse.

Le visage
Le cliché de la figure 23.2, pris lors de l’échographie du 2e trimestre, ne fait pas l’unanimité : le
bébé ressemblerait pour certains davantage à un extraterrestre qu’à un futur humain ! Il faut savoir
que l’échographie n’est pas un procédé photographique habituel puisque le faisceau des ultrasons de
la sonde traverse le fœtus pour fournir des clichés d’une « coupe » de l’intérieur et non de la
surface.

Figure 23.2 : Souriez,


vous êtes filmé !

La colonne vertébrale
Pas besoin d’être un grand spécialiste pour reconnaître la colonne vertébrale du fœtus sur une
échographie. Voyez ainsi la figure ci-dessous. Au 2e trimestre, il est essentiel de pouvoir visualiser
l’ensemble de la colonne vertébrale afin de détecter d’éventuelles anomalies de fermeture du tube
neural (voir le chapitre 8).

Figure 23.3 : La
colonne vertébrale du
fœtus est parfaitement
visible lors de la
deuxième échographie.

Le cœur
La figure 23.4 est une coupe classique des quatre cavités du cœur du fœtus observée sur une
échographie du 2e trimestre. On distingue clairement les deux oreillettes et les deux ventricules. Ce
cliché permet généralement de déceler la plupart des malformations cardiaques. Au cours de
l’examen, vous pouvez entendre les battements du cœur et repérer le mouvement des valvules.
Figure 23.4 : Les quatre
cavités du cœur du fœtus
sont parfaitement
visibles sur cette image.
Pendant l’examen, vous
pourrez observer
l’activité cardiaque.

Les mains
Il n’est pas facile de compter les doigts et les orteils du fœtus parce qu’il bouge sans arrêt ! Sur la
figure 23.5, on voit bien les 5 doigts.

Figure 23.5 : Les cinq


doigts de la main…

Les pieds
Sans pouvoir tout à fait deviner la pointure du futur bébé, vous pouvez admirer les cinq orteils de
son pied sur le cliché ci-dessous, pris au 2e trimestre.
Figure 23.6 : … et les
cinq orteils !

Le profil du fœtus
La figure 23.7 présente un fœtus au 2e trimestre, en train de se reposer entre deux parties de
galipettes !

Figure 23.7 : Sur cette


image, où il apparaît
endormi, on distingue
nettement le profil du
fœtus.

L’estomac
Tout ce qui est rempli de liquide apparaît en noir à l’échographie. Le bébé avalant constamment du
liquide amniotique, l’estomac ressemble à une bulle noire (échographie réalisée au 2e trimestre).
Figure 23.8 : À
l’échographie, l’estomac
du fœtus est représenté
par une bulle sombre.

C’est un garçon !
Comme vous pouvez le constater ci-dessous, il est possible d’obtenir des clichés explicites du sexe
du bébé à l’échographie… Ici, on voit distinctement le pénis du fœtus. L’image de « tortue »
signifie que c’est un garçon.

Figure 23.9 : Le sexe du


bébé est clairement
identifiable sur ce
cliché. C’est un garçon !

C’est une fille !


La figure 23.10 montre clairement les lèvres de la vulve. C’est une fille !
L’image en « grain de café ».
Figure 23.10 : Sur ce
cliché, on distingue
nettement le sexe de la
petite fille.
Annexe

Les sites internet qui peuvent être utiles

Deux sites vous donneront des renseignements médicaux


www.lecrat.org : c’est le centre de renseignements sur les agents tératogènes. Ce site est une mine
de renseignements si vous avez pris des médicaments, vaccins, ou avez subi des radiographies
pendant la grossesse.
www.gyneweb.fr : pour connaître le point de vue des gynécologues et obstétriciens.

Sites généraux et guides concernant la grossesse


www.aufeminin.com
www.babyfrance.com
www.vulgaris-medical.com : rubrique santé.
www.babycenter.fr

Sites pour les prestations et le travail


www.ameli.fr : se rendre à l’espace « vous attendez un enfant ». « Mes bons réflexes ». Le site de la
sécurité sociale.
www.canam.fr : site de la caisse nationale d’assurance-maladie des professions indépendantes.
www.msa.fr : protection sociale du monde agricole et rural.
www.caf.fr : site des allocations familiales.
www.pajemploi.urssaf.fr : site de l’urssaf.
www.sante-securite.travail.gouv.fr/ : cliquer sur « fiche pratique » puis sur « maternité ».

Sites concernant l’alimentation


www.manger.bouger.fr : une rubrique spécifique pour la femme enceinte vous donnera de bons
conseils.
www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogues/pdf/ : guide nutrition de la naissance à 3 ans.

Sites concernant les addictions


www.anpaa.asso.fr : alcool et grossesse.
www.tabac-info-services.fr : tabac et grossesse.
www.drogues.gonv.fr/rubrique36.htlm : drogues et grossesse.

Sites divers pour approfondir


www.pandemie-grippale.gouv.com
www.epino.de : pour commander ou avoir des renseignements sur la sonde Epi-No.
www.doula.info : pour trouver une « doula », en connaître les prix.
www.sosprema.com : c’est une association de parents de prématurés.
www.solidaritefemmes.asso.fr : site de la fédération nationale pour la solidarité des femmes.
www.maman-blues.org
www.reseau-environnement-sante.fr : à propos du bisphénol A dans les biberons.

Les sites sur l’allaitement sont nombreux


www.info-allaitement.org
www.monallaitement.com
www.allaitement-jumeaux.com
www.lllfrance.org : site de la Leche league. Utile pour l’accompagnement de l’allaitement.

Sites concernant les différentes préparations à l’accouchement


www.annuaireduchantprenatal.blogspot.com
www.sophrologie-francaise.com
www.gymnastiquesensorielleperinatale.org
www.thalasso-line.com : si vous cherchez à faire une thalassothérapie pré ou postnatale.

Sites dédiés aux parents touchés par une perte anténatale ou périnatale
www.agapa.fr
www.nostoutpetits.free.fr : ce site est celui d’une association qui vient en aide aux parents
endeuillés.
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contraception
après accouchement
arrêt

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cordon ombilical
crampes
cris
croissance du bébé

D
délivrance
hémorragie

démangeaisons
dépression post-partum
deuxième trimestre
analyse de sang
examens de routine
visite de contrôle

dilatation
doula
douleurs dans l’aine
douleurs du périnée
douleurs et contractions abdominales
drogues

E
échographie
envie fréquente d’uriner
épisiotomie
étourderies et maladresse
examens prénataux
expulsion
dirigée
F
fatigue
fausses couches
flatulence
fœtus
anomalies
béances du col de l’utérus
hoquet du fœtus
problèmes de croissance
repère de la croissance fœtale

G
gonflement
grossesse
déclaration de
examens
extra-utérine
informations inédites
les phases de la grossesse
maladies avant la grossesse
maladies et grossesse
nouvelle grossesse
risques
risques professionnels
signes
terme
test

grossesse multiples
complications

grossesse particulière
adolescentes
après 35 ans
gémellaires ou multiples
papa plus tout jeune

H
hémorroïdes
hoquet

I
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immunité
incompatibilité sanguine
incontinences urinaires
infertilité
insomnies

J
jumeaux
accouchement
accouchement prématuré
grossesse gémellaire
vrais et faux jumeaux

K
Kegel, exercices de

L
liquide amniotique
perte du
problèmes de liquide et de sac
amniotiques

M
maladie
massage du périnée
maternité
arrivée
préparatifs
soins sur le bébé

maux de dos
maux de tête
médicaments
mères célibataires
modifications de la peau
mort-né

N
natalité
nausée
néonatologie

O
ovulation
test

ovule

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retour à la vie « normale »
exercices de Kegel
formes
perdre du poids
régime

rot
rougeurs
rupture du sac amniotique

S
s’habiller pendant la grossesse
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