Thème 11
Thème 11
Thème 11
Aglietta Michel. Le risque de système et les moyens de le prévenir dans l'union économique et monétaire. In: Revue
d'économie financière. Hors-série, 1992. Le Traité de Maastricht : quelles conséquences pour l'Europe financière ? . pp.
177-194.
doi : 10.3406/ecofi.1992.4616
http://www.persee.fr/doc/ecofi_0987-3368_1992_hos_2_1_4616
ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
Michel Aglietta *,
Professbi;*, Université Paris X
* L'essentiel des arguments de ce texte provient d'une étude plus détaillée et plus approfondie de
M. Aglietta et P. Moutot, Risque systématique, prêteur en dernier ressort et union économique et monétaire, à
paraître dans les Cahiers Economiques et Monétaires de la Banque de France, à l'automne 1992.
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE
On connaît l'essor des marchés financiers en Europe au cours des années 80.
L'importance des marchés pour le financement des économies nationales est
pourtant demeurée fort inégale. Ainsi la réforme londonienne en matière
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d'organisation de la bourse a-t-eUe été largement imitée en France, tant pour
l'introduction de la cotation informatisée en continu que pour la suppression
des commissions réglementées. En revanche, aucun changement ne s'est
produit en AUemagne où un système efficace de cotation et de Uvraison
existait déjà, et où la position dominante des banques aUemandes dans
Pintermédiation de marché n'a pas été entamée. Cependant la côte
londonienne est beaucoup plus large que ceUe de ses rivales dont eUe
détourne une part de l'activité sur les mêmes valeurs. Aussi Londres
demeure-t-eUe la place boursière dominante en termes de capitalisation
comme de volume de transactions.
De leur côté les marchés de titres pubUcs se sont développés dans
plusieurs pays à cause de l'ampleur des besoins de financement publics et des
difficultés à gérer une dette soUicitant fortement l'épargne privée. Mais les
marchés dérivés n'ont diversifié leurs instruments et atteint de grands
niveaux d'activités qu'à Londres et à Paris. Au contraire, les marchés de
titres publics aUemands demeurent peu liquides, du fait de marchés
secondaires des valeurs du Trésor étroits et de l'absence de spécialistes en
valeurs du Trésor, domaine où l'Italie est en flèche à l'instar de la France.
Mais la marchéisation des économies nationales est surtout inégale pour
les titres de créances négociables du secteur privé. Seules la France et
l'Angleterre ont des marchés larges et bien organisés de bUlets de trésorie.
Seule Londres a un grand marché secondaire de créances hypothécaires.
RISQUE DE SYSTEME ETUEM
La concurrence bancaire
Une autre solution possible, si l'on veut éviter une impUcation trop étroite
des banques centrales dans la supervision, est de créer une instance
européenne de supervision avec pouvoir de coordination des activités des
superviseurs nationaux sur le terrain. En aucun cas la coopération ne doit
être laissée au bon vouloir des procédures ad hoc. Si toutefois, le principe de
subsidiarité est privUégié, une structure de contrôle prudentiel décentraUsée
permettra aux superviseurs nationaux, au contact des opérateurs de marché,
de jouer un rôle plus actif. Ce sont les Uens direas avec le prêteur en dernier
ressort, c'est-à-dire le SEBC, qui paraissent fournir la solution préférable.