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Groupe Departemental Maitrise de La Lang

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GROUPE DEPARTEMENTAL

MAITRISE DE LA LANGUE

Claudie Canat, CPC Nîmes 2


Micheline Cellier, PIUFM Nîmes
Sylvie Dumazer-Bonnet, CPC, Nîmes 6 Gard-Costières
Carole Elbaz-Rousseau, CPC, Nîmes 1
Frédérique Iordanoff, CPC, Nîmes 11 A.S.H.
Anne Piera, CPC, Le Grau du Roi - Camargue
Gérard Zanetti, IEN Nîmes 2
Mise en forme informatique : Philippe Goddet, CPC

L’APPRENTISSAGE DU VOCABULAIRE
A L’ECOLE PRIMAIRE

1- ENJEUX DE L’APPRENTISSAGE DU LEXIQUE

2- CADRE DEFINITIONNEL
2-1 lexique ou vocabulaire ?
2-2 les particularités du lexique
2-3 les notions à travailler

3- PROGRAMMES 2007 - CONTINUITES ET RUPTURES AVEC LES TEXTES PRECEDENTS


3-1 les notions travaillées
3-2 les outils
3-3 les objectifs – que vise-t-on ?
3-4 par quels moyens ?
3-5 les nouveaux programmes 2008 en consultation

4- LEÇONS DE MOTS
4-1- Dominantes :
4-1-1. : dominante sémantique - fiche n° 1 : l’univers du mot cœur
4-1-2. : dominante notionnelle
4-1-3. : dominante morphologique
4-1-4. : dominante historique - fiche n° 2 : aspect historique : le mot scribe

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 1


4-2- Supports et démarches
fiche n° 3 : activités de classement – champ lexical et associatif cycle II

4-3- Réinvestissement et évaluation


fiche n° 4 : Le défi vocabulaire et le rallye vocabulaire – cycle III

5- LES OUTILS A UTILISER ET A CONSTRUIRE : DICTIONNAIRES ET CAHIERS DE MOTS


5-1- dictionnaires divers
5-2- les cahiers de mots
fiche n° 5 : un cahier de mots en plusieurs parties
fiche n° 6 : un outil pour le vocabulaire spécifique
fiche n° 7 : « la boite à mots » en cycle II

6- LE LEXIQUE ET LES AUTRES DISCIPLINES


6-1 : le vocabulaire de spécialité : les différentes disciplines
6-2 : la littérature
fiche n° 8 : littérature et lexique cycle II

POUR CONCLURE

BIBLIOGRAPHIE

Les mots nous intimident. Ils sont là, mais


semblent dépasser nos pensées, nos
émotions, nos sensations. Souvent, nous
disons : « Je ne trouve pas les mots. »
Pourtant, les mots ne seraient rien sans
nous. Ils sont déçus de rencontrer notre
respect quand ils voudraient notre amitié.
Pour les apprivoiser, il faut les soupeser, les
regarder, apprendre leurs histoires, et puis
jouer avec eux, sourire avec eux. Les
approcher pour mieux les savourer, les
saluer, et toujours un peu en retrait se
dire : « Je l’ai sur le bout de la langue – le
goût du mot qui ne me manque déjà plus. »
Philippe Delerm

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 2


L’APPRENTISSAGE DU VOCABULAIRE A L’ECOLE PRIMAIRE

Notre rapport au monde et aux autres passe par le langage. Dès quatre ans, un enfant
maîtrise la structure fondamentale de sa langue maternelle : il parle de manière à peu près
intelligible et comprend la fonction référentielle du langage (il associe un objet et un mot :
ceci est un lit, ceci est un nounours…) ; il corrigera ensuite assez vite les approximations
morphologiques et les inexactitudes syntaxiques, donnera à la langue d’autres enjeux
pragmatiques mais le processus d’enrichissement de son vocabulaire durera toute sa vie car
l’homme ne cesse jamais d’apprendre et de comprendre des mots nouveaux. Son stock
lexical se modifie et se renouvelle sans cesse.
Cette acquisition peut, toutefois, se développer de manière très inégalitaire. L’école a un
rôle primordial à jouer dans cette conquête lexicale qui conditionne la sécurité linguistique,
élément fondamental de l’épanouissement d’un enfant, de sa réussite scolaire et de sa future
intégration sociale et professionnelle.

1- ENJEUX ET OBJECTIFS DE L’APPRENTISSAGE DU LEXIQUE

A l’école primaire, l’imprécision des mots – malheureusement très commune –


entraîne des conduites linguistiques mal maîtrisées. Cantonnés à une communication pauvre
et basique, les élèves utilisent un vocabulaire flou et réduit.
D’après le rapport Bentolila de février 2007 (consultable sur le site
http://media.education.gouv.fr/file/70/4/4704.pdf), à la fin du CE1, les enfants au vocabulaire
le plus pauvre (quantité inférieure), connaissent une moyenne de 3000 mots – radicaux ;
ceux moyennement pauvres atteignent environ 6000, et le quartile supérieur à peu près
8000. Comme le gain lexical moyen après l’âge de 7 ans peut être estimé à 1000 mots –
radicaux par an, il y a déjà à partir de ce niveau, l’équivalent de cinq ans de différence entre
le quartile le plus bas et le plus élevé. C’est une des missions prioritaires de l’école que
d’essayer de combler cette grave lacune.
La seule vraie question qui doit mobiliser les enseignants est de savoir comment
l’école de la République doit distribuer de manière plus équitable le pouvoir des mots afin
que certains ne soient pas exclus de la communauté de parole, de lecture et d’écriture. Si la
marginalisation culturelle et sociale suscite de l’insécurité linguistique, c’est surtout la
réduction des outils lexicaux qui engendre l’échec et l’enfermement de l’élève dans des
modes d’expression et de communication carencés.
La méfiance des mots inconnus s’installe très tôt, ce qui implique que l’école primaire
démontre précocement et fortement la nécessité de construire et consolider le lexique. Il est
essentiel que parents et enseignants donnent aux enfants, dès le début du langage, le goût
des mots nouveaux. Dès la petite section, il convient, avec obstination pédagogique, de
mettre en œuvre avec les jeunes élèves un rituel de transmission des mots, chacun d’eux
venant enrichir un capital lexical sans cesse sollicité, sans cesse renouvelé.
Si un enfant se trouve enfermé dans un usage trop pauvre ou trop éloigné de la
langue commune, il se trouvera rapidement coupé de la langue écrite. Une fois maîtrisés les
mécanismes du code écrit, il faut constamment renforcer chez l’élève la capacité d’interroger
son dictionnaire mental pour accéder au sens des mots qu’il a appris à déchiffrer. Tout déficit
de vocabulaire hypothèque et risque de rendre sans objet l’apprentissage des relations
grapho-phonologiques. Les inégalités entre les enfants en matière de vocabulaire
conditionnent fondamentalement leurs capacités à lire, écrire et parler. C’est le destin
scolaire qui se trouve donc compromis par la pénurie et le flou des mots.

2- CADRE DEFINITIONNEL
2-1- Lexique ou vocabulaire ?
En linguistique, on fait la différence entre les deux.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 3


Le lexique est l’ensemble des mots d’une langue. Cette notion est très théorique. Le
vocabulaire est l’ensemble des mots effectivement employés par une personne dans un acte
de parole précis (ou dans un énoncé écrit). C’est l’actualisation des mots du lexique.
On devrait donc parler du « vocabulaire de l’enfant » et de « l’apprentissage du
vocabulaire » mais on peut employer indifféremment les termes vocabulaire et lexique, les
deux étant considérés comme synonymes.

2-2- Particularités du lexique


Le lexique est un ensemble ouvert puisque la langue vit : apparition et disparition
constante de mots, création de nouveaux termes (néologismes) en fonction des besoins,
emprunts constants aux autres langues.
Le lexique est un ensemble non autonome car il se trouve placé au carrefour des autres
secteurs de la linguistique :
9 la phonologie pour la prononciation : divin / divinité
9 la morphologie pour la forme des mots : cf la dérivation cœur / courage / courageux /
décourager / découragement
9 la sémantique pour la signification
9 la syntaxe pour les propriétés combinatoires. L’environnement syntaxique peut faire
changer le sens d’un mot : jouer avec quelqu’un / se jouer de quelqu’un. Le statut du
sujet (animé ou pas) influe également : Le pansement adhère à la plaie / Pierre
adhère à une association ; Pierre joue / le bois joue…

2-3- Les principales notions à étudier à l’école primaire :


On peut les regrouper en trois domaines relevant de la sémantique, de la morphologie et de
l’évolution historique. Ces trois domaines sont largement couverts par les IO 2007 et la
circulaire sur le lexique.

DOMAINES NOTIONS DEFINITIONS ET EXEMPLES


Le sens d’un mot en Sens d’un mot tel qu’il apparaît dans un contexte
contexte déterminé (une situation, une phrase, un texte)
Polysémie Un mot peut avoir plusieurs sens. Exemple : feu :
Le sens dégagement de chaleur ou de lumière (faire du feu) ;
d’un mot source d’éclairage, lumière (extinction des feux) ;
Champ sémantique dispositif de signalisation (feux de croisement) ;
combat (aller au feu), sensation de brûlure (feu du
rasoir) ; ardeur ( discours plein de feu)…
Sens propre / sens Le sens propre est le sens fondamental d’un mot ; le
figuré sens figuré un sens qui ne peut être compris que dans
certains contextes.
Etude des comparaisons et des métaphores
homonymie Relation formelle d’identité entre certains mots : saint,
sein, sain, ceint…
paronymie Relation de quasi-identité formelle entre des termes
Etude proches : éruption, irruption
du sens synonymie Relation d’équivalence de sens entre certains mots :
crainte, frayeur, peur… On devrait parler de
des mots
« synonymes partiels » car un mot est rarement
l’équivalent exact d’un autre, sauf en médecine : ictère
/ hépatite
Les antonymie Relation d’opposition entre certains mots.
relations Grand/petit, noir/blanc…
de sens Termes génériques Relation de hiérarchie et d’inclusion entre certains
entre ou mots. Fruit est le terme générique (hyperonyme)
SEMANTIQUE les mots « mots étiquettes » permettant de regrouper banane, pomme, poire,
ou hyperonyme/ abricot…
hyponyme)

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 4


Champ lexical / Les termes d’une même catégorie grammaticale
associatif regroupés autour d’un terme. Champ lexical de pluie :
giboulée, averse, crachin, orage, bruine….
Le « champ lexical » est souvent assimilé au « champ
associatif » dans lequel les mots peuvent appartenir à
des catégories grammaticales différentes. Champ
associatif de la guerre : sang, rouge, bataille, tuer,
horrible, massacre…
Registre de langue Usage des termes en fonction de la situation de
communication. On distingue, en général, les registres
familier, courant, soutenu.
Vocabulaire Vocabulaire lié à des disciplines particulières :
spécifique mathématiques (solide, équilatéral) , sciences
(cotylédon), histoire (fief, vassal..)…
Étude de la Dérivation Formation d’un mot à partir d’une base à laquelle
formation « familles de mots » peuvent s’adjoindre un préfixe et/ou un suffixe :
des mots Dé-roule-ment ; en-col- ure
Composition Formation d’un mot à partir de mots ayant déjà une
existence autonome dans la langue ; séparation par un
MORPHOLOGIE
espace (salle à manger) ou un tiret (timbre-poste).
ASPECT Étymologie Étude de l’origine d’un mot
HISTORIQUE
Emprunts La langue française a emprunté des mots à d’autres
langues avec lesquelles elle était en contact. Langues
anciennes (latin et grec) mais aussi langues vivantes
étrangères : italien (cantatrice, opéra), espagnol
(camarade), arabe (algèbre, alcool)… et massivement
à l’anglais.

3- INSTRUCTIONS OFFICIELLES 2007 - CONTINUITES ET RUPTURES AVEC LES TEXTES


PRECEDENTS

Des textes officiels parus en 2007 orientent l’enseignement du lexique :


- la circulaire du 16 mars 2007 consultable sur le site :
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/12/MENB0700659C.htm):
- les modifications des programmes 2002, en date du 12 avril 2007, consultables sur le site :
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2007/hs5/hs5.pdf

Les ajouts et suppressions témoignent de l’attention portée à son apprentissage. La


place accordée au lexique dans les programmes 2007 devient nettement plus importante ;
les nouveaux textes en font « une préoccupation constante dans toutes les situations
d’enseignement ».

Essayons de voir point par point les continuités et les ruptures avec les programmes
précédents.

3-1. Les notions travaillées


Les nouveaux textes sont largement dans la continuité des précédents.
Reconduction complète en 2007 des notions mises en évidence en 2002 et avant. Mais
insistance très forte sur :
- la dérivation, affixes, familles de mots : notion-phare de ces nouveaux textes (alors que la
composition est toujours aussi négligée).
- le sens et plus particulièrement, le sens propre et le sens figuré
- le contexte d’emploi

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 5


- les champs lexicaux : « Il est particulièrement fécond de travailler systématiquement les
mots et expressions liés à une situation donnée (les vacances, l’automne, le restaurant..) »
(programmes 2007).
Plus curieusement, insistance sur deux notions assez « récentes » dans les textes officiels :
- l’emprunt aux autres langues – 3 mentions dans les programmes 2007
- l’étymologie, « approche historique » pour le cycle III. Cette notion introduite en 1941 n’a
été mentionnée qu’en 1972 et 1980 ; en 2002, elle fait une apparition un peu timide avec
l’expression « l’origine des mots » non reprise dans les nouveaux programmes et remplacée
à plusieurs reprises par les dénominations plus savantes : « étymologie » et « approche
historique ».

3-2. les outils


Le recours au dictionnaire est toujours recommandé en cycle II, avec une « première
approche de la définition, et en cycle III : « dictionnaire papier ou informatique pour en
comprendre le sens dans un contexte donné (…) et confirmer le sens d’un mot en lecture. »
On note une prescription forte autour du cahier de mots. L’idée n’est pas nouvelle :
les textes de 1972, 1985, 1999 et 2002 insistaient aussi sur la nécessité d’instaurer des
carnets, répertoires et glossaires dans la classe mais ces outils étaient plutôt destinés à fixer
l’orthographe lexicale. Dans la circulaire du 16 mars 2007, le cahier de mots devient un outil
spécifique pour l’apprentissage du vocabulaire proprement dit. Il pourra accompagner l’élève
tout au long de sa scolarité et établira des liens entre maison et école. Quelques modalités
de mise en œuvre sont évoquées :
- notation des mots nouveaux avec leur sens
- remarques sur leur forme et leur emploi
Dans le même sens, il est dit que « le passage par l’écrit, l’affichage, la copie contribuent à la
mémorisation des mots découverts ».

3-3. Les objectifs - Que vise-t-on ?


Les objectifs rejoignent ceux qui sont déjà affirmés dans les programmes de 2002.
- l’acquisition du vocabulaire, son « élargissement » au cycle II , son « accroissement » en
cycle III. Il faut augmenter le stock lexical, leitmotiv depuis 1881. Mais c’est la première fois
que des indications chiffrées sont données : un à deux mots/jour à la maternelle, 500
mots/an pour chaque année de l’élémentaire (circulaire).
- sa structuration. Il faut « donner aux élèves des outils d’analyse permettant de comprendre
des mots nouveaux ». « On gardera présent que les mots fonctionnent en système ». On
doit donc insister sur les notions qui mettent les mots en réseaux : « On amènera les élèves
à se doter des outils d’analyse nécessaires en se fondant sur les relations sémantiques et
morphologiques qui structurent le lexique ». Dans les programmes 2007, la synonymie, la
polysémie, les champs lexicaux sont explicitement cités pour l’aspect sémantique, la
dérivation pour la morphologie. Les « jeux de langue » sont aussi évoqués pour organiser le
lexique.
- son « utilisation en compréhension ou en production ». « Il s’agit d’amener l’élève à
communiquer au plus juste de ses intentions » (circulaire). Les textes reviennent plusieurs
fois sur le nécessaire passage du vocabulaire passif (compris) au vocabulaire actif (utilisé). Il
s’agit de « fixer les découvertes de termes nouveaux » (cycle II) et « garantir une utilisation
sûre et appropriée » (circulaire)
- la mise en relation explicite avec l’orthographe lexicale (surtout à partir de la dérivation) :
« amener les élèves à se servir des informations graphiques disponibles » (cycle II) par
l’étymologie et familles de mots.

3-4. Par quels moyens ?


Dans les programmes 2002, il est dit que « c’est dans les divers enseignements, et
en particulier lors des lectures, que les élèves augmentent leur vocabulaire » (p. 198).
Pour 2007, conservation des activités lexicales menées :

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- à l’oral : « le vocabulaire se travaille au travers des échanges oraux, à l’écoute des textes
lus par le maître, par l’observation de phrases et de textes » (cycle II)
- en lecture : « par discussion sur le sens d’un texte lu ou entendu, par élucidation et prise
de conscience du sens en lecture » pour le cycle II. Pour le cycle III, « la lecture des textes
qui permet un contact vivant et un renouvellement constant du vocabulaire est indispensable
et on ne saurait assez l’encourager ».
- en écriture : « par recherche et manipulation en écriture » (cycle II)
- dans les champs disciplinaires : « l’acquisition du vocabulaire se fait dans tous les
domaines d’apprentissage de l’école, avec une vigilance particulière à l’apprentissage des
mots propres aux différentes disciplines », ce qui renvoie au vocabulaire de spécialité appris
en histoire, sciences, mathématiques…
La rupture tient au fait que les textes 2007 relativisent cet apprentissage incident qui
se fait à l’occasion de séances jugées trop informelles pour fixer définitivement les mots. S’y
adjoint donc la prescription de leçons, « leçons de mots » pour « organiser régulièrement »
cet apprentissage :
- sur un temps spécifique
- avec une progression rigoureuse
- « avec un travail systématique et répété avec réemploi dans des contextes variés »
(programmes 2007), « des activités systématiques et régulières » (circulaire)
- autour d’un « nombre réduit de mots » dont on approfondit « la connaissance et l’usage »
(circulaire).
Aucune modalité de mise en œuvre n’est évoquée. Les approches sont donc non
exclusives : l’apport lexical par la lecture et le travail sur les albums/romans n’est pas remis
en cause mais il est clairement relativisé : ce n’est pas l’unique source des acquisitions
lexicales et des leçons systématiques sont obligatoires.
Au final, reprise presque à l’identique des contenus notionnels et des objectifs mais deux
fortes prescriptions autour de la « leçon de mots » et du « cahier de mots » ainsi
qu’une volonté nette d’organiser l’apprentissage du lexique d’une manière rigoureuse et de
ne pas le laisser au gré des rencontres fortuites.

3-5. les programmes 2008 en consultation


De nouveaux programmes ont été proposés en février 2008 par le Ministre de
l’Education nationale, Xavier Darcos. On peut les trouver sur le site :
http://www.education.gouv.fr/pid146-cid21006/reforme-ecole-primaire-presentation-des-
programmes-soumis-consultation.html
Ils sont actuellement en consultation auprès de tous les acteurs de l’école. Sans
préjuger des possibles modifications qui peuvent être entérinées par le Haut Conseil de
l’éducation en mai, on peut d’ores et déjà faire un certain nombre de remarques :

z Dans son discours de présentation, le Ministre met en évidence la forte cohérence


donnée aux programmes de l’école maternelle et « l’accent mis sur l'apprentissage du
vocabulaire, qui reprend les conclusions du rapport (…) remis par le professeur Alain
Bentolila au mois de décembre dernier, [qui] constitue également un apport important pour la
réussite scolaire future des élèves», ce rapport qui avait largement inspiré les modifications
2007. Le lexique reste donc une question d’importance.
z L’aspect quantitatif est encore souligné, même si d’autres chiffres sont avancés, 10
mots/semaine à la PS (soit 360 mots sur 36 semaines de travail), le double en MS ; aucun
chiffre pour la suite.
z L’enseignement du lexique doit toujours être structuré et systématique. Dans le
même discours, « l'ambition retrouvée des programmes disciplinaires » est affirmée. « Elle
concerne toutes les disciplines, mais elle est particulièrement sensible dans les domaines du
Français et en mathématiques. L'enseignement de la grammaire, du vocabulaire et de
l'orthographe est désormais abordé de manière explicite ».
z Des progressions sont proposées classe par classe, avec beaucoup de précision.
Elles font apparaître deux notions-clés :

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 7


-le champ lexical avec des acquisitions de mots sur des domaines bien
déterminés (pour toutes les classes)
- la dérivation pour le cycle III, avec une étude programmée des préfixes et
suffixes.
La synonymie, l’antonymie et les termes génériques gardent aussi toute leur place.
La notion de registre de langue est surtout travaillée aux CM1 et CM2.
z Le dictionnaire apparaît comme un outil privilégié, avec une progressivité dans son
usage et sa maîtrise du CP au CM2.

4- LA LEÇON DE MOTS : UNE DEMARCHE


La leçon de mots permet de se questionner en profondeur sur un corpus de mots
(environ 15 vocables par semaine) ; elle est régulière (deux fois une demi-heure par
semaine, ou une séance d’une heure) ; elle vaut par le souci constant de cerner
progressivement le sens propre des mots ou leur sens figuré (contextualisé) et par le soin
apporté à démonter ces mots pour en découvrir et analyser les composantes
morphologiques, l’étymologie et l’orthographe.
La priorité revient aux mots les plus fréquents de la langue française qui doivent être
absolument connus de tous et dont la liste est donnée sur le site :
http://eduscol.education.fr/D0102/liste-mots-frequents.htm

4-1. Dominantes.

La progression mensuelle peut s’organiser à partir de leçons bâties sur quatre


entrées ou dominantes pour les cycles 2 et 3 :

4-1-1 → dominante sémantique : étude du sens des mots dans et hors contexte, du sens
propre et du sens figuré. On peut étudier un mot seulement en déclinant ses différents sens
mais aucun mot n’est isolé dans la langue. Il s’insère dans des réseaux complexes et divers :
le travail d’exploitation des champs sémantiques, associatifs, lexicaux est essentiel et
constitue une composante prépondérante de la leçon de mots. Ces regroupements et
classements donnent plus de cohérence à l’étude du vocabulaire et permettent d’en
structurer l’apprentissage. Les représentations peuvent être différentes.
On peut utiliser la représentation de la fleur comme dans la fiche n° 1 : l’univers du
mot cœur. Au centre, le mot choisi ; dans les différents pétales qui seront renseignés plus ou
moins selon les cas, on peut décliner plusieurs notions définies dans le tableau 2.3. Dans ce
cas particulier, les expressions renvoient aux différentes acceptions que l’on trouve dans le
champ sémantique. Pour les antonymes, un exemple a été choisi, mais d’autres peuvent
s’ajouter suivant les acceptions rencontrées.
On peut utiliser la forme du carnet : vous trouverez en annexe un exemple sur le mot
cœur et une matrice vierge, prête à l’emploi. Alors que la fleur est plutôt un outil collectif pour
la classe, ce petit carnet peut devenir individuel. Il rassemble aussi toutes les notions à
explorer de façon pratique et ludique. Une des rubriques : « ma production » permet de le
personnaliser.

Cf. un exemple de carnet autour du mot cœur (annexe en fin de document).

Cf. le carnet vierge pour d’autres utilisations (annexe en fin de document).

D’autres formes peuvent être imaginées.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 8


Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008

Fiche n°1 : l’univers du mot cœur


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9
4-1-2 → dominante notionnelle : des leçons doivent être organisées méthodiquement
autour des grandes notions lexicales : la polysémie, l’homonymie, l’antonymie, la
synonymie… approchées de manière systématique et de plus en plus approfondie et
réfléchie, au fil des cycles. Une fois la leçon faite, les occasions seront multiples de la
réactiver par des études de mots, des contextes d’utilisation et de production permettant
d’identifier le processus à l’œuvre. L’ensemble de ces notions est listé dans le tableau 2.3.

4-1-3. → dominante morphologique : il s’agit de l’étude de la formation des mots et de


leurs composantes. La dérivation renvoie à la notion de radical auquel peuvent s’adjoindre
préfixe et/ou suffixe. Cet aspect est essentiel car il affecte la quasi-totalité des mots ; il
renvoie directement à l’orthographe lexicale et touche aussi au sens : celui de certains
préfixes, par exemple : téléguider, télévision, téléobjectif (télé = loin) ; illisible, irréversible,
inconfortable (préfixe privatif)… ou suffixes : glaciation, coordination, tractation… jardinet,
fillette, maisonnette… (diminutif), qui ajoutent des informations à la base. La reconnaissance
de la formation et de la composition des mots est une activité importante à mener tout au
long de l’année.

4-1-4.→ dominante historique : Le système linguistique évolue selon des lois qui assurent
à la fois :
- sa continuité et sa cohérence intrinsèque ; bien souvent le passé de la langue éclaire son
présent. Par cet angle, on abordera :
z l’étymologie (qui est une aide à l’appropriation du sens), l’opposition entre les
familles de mots dites populaires avec évolution phonétique normale par
changements phonétiques à partir de l’étymon (ex. oculum Æ œil, œillade, œilleton)
et les familles de mots dites savantes construites soit sur la racine latine, soit sur la
racine grecque (ex. : oculaire, oculiste / ophtalmie, ophtalmologiste).
Voir la fiche n° 2 sur le mot scribe.
z les appropriations et emprunts successifs aux langues étrangères : mots d’origine
gauloise, latine, germanique, scandinave, arabe, italienne, espagnole, portugaise,
anglaise….
- son renouvellement par les glissements de sens et la néologie ( c’est-à-dire la création de
mots ). Il s’agit de l’œuvre collective d’une communauté linguistique. C’est la preuve que la
langue est encore vivante. Il est essentiel de montrer aux élèves que la langue est en
constante création et identifier les niveaux d’évolution : objets techniques (baladeur,
portable, cédérom…) faits de société (covoiturages, transmissibilité), anglicismes
(sandwicherie…), besoins expressifs des nouvelles générations (se planter, grave, géant,
s’éclater), féminisation de certains termes (professeure, députée…).
Les glissements de sens et les dérivations contemporaines peuvent être approchés avec des
exercices du type : identifier et lister un corpus de néologismes en fonction de leur mode de
formation. ex. : Noms : banlieusard, aoûtien, croissanterie, domotique, productique…
Adjectifs : branché, câblé, glauque, débile, abouti… Verbes : déjanter, disjoncter, halluciner,
craindre, s’éclater…

La programmation des activités peut donc, tout au long de l’année, s’inscrire dans la
récurrence de ces différentes rubriques. Chaque dominante peut être isolée mais très
souvent, les diverses dominantes sont sollicitées ensemble. Explorer un seul mot ouvre
toutes les pistes et décline les multiples connexions avec les champs notionnels étudiés
précédemment (voir fiche n°1 ).
On le voit, la leçon de mots ne se résume pas à la rencontre fortuite de quelques
mots élucidés dans un texte, ni à la mémorisation de vocables choisis sur de simples critères
de fréquence. Il faut mettre un terme ou dépasser la logique accumulative qui consistait sans
réel souci de classement sémantique à alimenter des répertoires, pour promouvoir une
logique référentielle qui repose sur l’idée d’un patrimoine lexical partagé, enrichi, cohérent
parce que référencé à des thématiques et à des notions.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 10


Si, en situation de lecture, on lève les obstacles lexicaux pour comprendre une
histoire, la leçon de mots permet, elle, d’analyser le sens et la forme, de réaliser des
classifications, d’enrichir le vocabulaire actif de l’élève. C’est par leur régularité et par leur
caractère systématique que les leçons de mots permettront aux élèves d’acquérir les 500
mots nouveaux chaque année.

Fiche n° 2 : aspect historique – le mot scribe

ƒ Objectif
Travailler l’aspect historique d’un mot : de scribe à écrire. Susciter de l’intérêt pour la
recherche de l’histoire d’un mot.

ƒ Connaissances
Avoir compris et retenu que certains mots de la langue française sont empruntés à d’autres
langues.

Séance 1

Phase 1
Objectif : Faire émerger les caractéristiques de la fonction de scribe.
Lire un extrait de Hori, scribe et détective, La conspiration du Harem, Béatrice Egémar, Ed
Fleurus, p 9 à 17.
 Présenter aux élèves les objectifs de la séance : travail à partir du mot scribe
 Relire à cet effet :
- p 10 paragraphe 2
- p 15 paragraphe 1
- p 16 paragraphe 2
 Quel est le travail des scribes ? Dans quelle position travaillent-ils ? Sur quel matériau
travaillent-ils ?
 Présenter dans l’album Tout un Louvre d’Antonin Louchard et Cathy Couprié, Ed Thierry
Magnier, l’image représentant le scribe accroupi, musée du Louvre 2600 av J-C avec en
parallèle, le tableau « Ecrire », encre de Chine
 Séparer la classe alternativement en deux groupes en raison du format de l’album Tout un
Louvre (trop petit pour être exploité en grand groupe) :

Un groupe reste avec l’enseignante pour participer à l’exploitation de ces objets


iconographiques. Etudier les deux images (le scribe accroupi et le tableau Ecrire) :
9 éléments de dénotation (ce que l’on voit) sur chacune
des images
9 éléments de connotation (ce à quoi l’image et les
éléments dénotés nous font penser)
9 établir le lien entre les deux images
L’autre groupe poursuit, pendant ce temps, des
recherches documentaires sur ce qu’est un scribe, la vie
d’un scribe, l’école des scribes. Voir les revues ou
ouvrages disponibles à la BCD de l’école. Cf la revue
ARKEO n°92 Æ portrait de Gjjéhoutyhete, scribe
égyptien ou recherche informatique par exemple sur
wikipedia ou
www.er.uqam/ca/nobel/lire/scribe
www.egyptos.net/egyptos/viequotidienne/scribe.php

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 11


Si vous disposez d’un rétroprojecteur, vous pouvez projeter les images qui vous intéressent
et il devient possible de faire travailler toute la classe ensemble.

Infos pour le maître


En Mésopotamie comme en Egypte, les scribes occupaient des fonctions variées : écrivains
publics offrant ses services sur les marchés, gratte-papyrus dans les administrations, scribe
royal attaché aux grands temples, ministre. En Egypte aussi, l’apprentissage du métier de
scribe est réservé à une élite. A l’école, les apprentis scribes font leurs exercices sur des
planchettes de bois enduites d’une sorte de plâtre que l’on pouvait laver comme nos
ardoises ou sur des éclats de poterie ou de pierres brisées (des ostraca, un ostracon).

Phase 2
- Présenter l’objectif précis de la séance : s’interroger maintenant sur l’histoire du mot
scribe qui présente un intérêt particulier.
- Faire rechercher l’origine du mot « scribe » dans un dictionnaire étymologique (ou
comprenant des références étymologiques) : Scribe : 1461 du latin scriba : « celui qui
écrit », scribere / écrire.
- Faire remarquer, au travers d’un questionnement en direction des élèves, que, a priori,
sans recherche sur l’étymologie du mot ou sur la documentation spécifique, ils n’auraient
pas forcément imaginé un lien entre les deux mots scribe et écrire. Susciter ainsi l’intérêt
à connaître l’histoire des mots et souligner le fait que le français est une langue latine.

Séance 2

Phase 1
Rappel séance 1

Phase 2
Faire classer les mots suivants et demander aux élèves d’expliciter les critères de
classement : Scriptorium - Ecritoire - Scriptural - Scribouillard - Ecriture - Script - Inscription –
Script-girl - Ecriteau - Inscrire - Ecrit - Scripteur - Ecrivain

Phase 3
Mise en commun :
Faire repérer les trois bases scrib- script- et écrir- ; mettre en relation avec scribere,
scriptum. Souligner que tous les mots sont en relation avec l’écriture ; revenir sur quelques
définitions ou les faire chercher.
Expliquer alors l'évolution phonétique d'écrire à partir de scribere ; scribere a été modifié au
cours des siècles en écrire et à partir d’écrire, toute une famille "populaire" a été créée
(écrivain, écrit, écritoire…). En revanche, il y a eu des emprunts directs aux racines latines
script- (scriptum) et scrib- (scriba) à partir desquelles se sont constituées les familles
savantes : script, scriptural, scriptorium… / scribe, scribouillard… script n’apparaît dans la
langue qu’au XIVème siècle.
Noter le « voyage » du mot script (script writing), que l’anglais a directement emprunté du
latin ; le français l’a à son tour emprunté à l’anglais vers 1900.

Phase 4
Institutionnalisation :
La langue française est doublement latine. Elle a hérité de mots latins qui se sont déformés
au cours des siècles : scribere est devenu écrire et a généré toute une famille de mots
(famille dite populaire). Mais à la Renaissance, quand un mot manquait, on en créait un, en
le calquant directement sur le terme latin : un mot comme scribe est très proche du latin
scriba, script de scriptum : on parle de famille « savante ».

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 12


Parfois, deux mots sont issus du même mot latin : écouter et ausculter proviennent tous les
deux de auscultare – le premier a subi de profondes modifications ; ausculter, plus savant,
est resté très proche du latin.

Séance 3
ƒ Prolongements
Faire classer les termes de la liste suivante, en fonction du mot latin : mâcher, mastiquer,
potion, poison, gourde, courge, cause, chose, nager. Naviguer.

Mot latin Mot français savant Mot français populaire


navigare naviguer nager
potionem
cucubirta
causa
masticare

Faire compléter les séries suivantes :

Mot latin Un mot Un mot


de la famille savante de la famille populaire
frater frère
infans infantile
hora heure
digitum digital
pedes pied
tabula tabulaire

4-2 supports et démarches


Les supports peuvent être divers : on peut se servir d’un extrait de texte, de la
publicité, grande utilisatrice de toutes les ressources de la langue, d’une expression, d’un
proverbe, d’un titre… ou d’un album ou roman : la littérature est aussi une source d’apports
remarquables (voir 6-2). Les mots nouveaux peuvent appartenir à des matières comme
l’histoire, la géographie, les sciences, les arts (voir 6-1).
Quant aux démarches, elles doivent solliciter le sens de l’observation et de réflexion
des élèves pour mettre en relation, en opposition, en constellation des mots. Comme en
orthographe et en grammaire, on peut partir de situations-problèmes et favoriser les
classements, les manipulations associées à des interactions verbales, des débats autour des
vocables et de leur sens, y compris au cycle 2 : voir l’activité proposée à des GS de
maternelle et à des CP à partir de cartes à répartir en différentes chaînes sémantiques,
lexicales et associatives.

Fiche n° 3 : activités de classement – champ lexical et associatif cycle II

Travail effectué dans les maternelles Les Aristoloches à Générac et Pic d'Etienne à Vauvert,
coordonné par Anne Piera, CPC.

Objectif général
Enrichir le lexique et accompagner l'apprentissage de la lecture et la production d'écrit.

Objectifs spécifiques
Découvrir les mots, les identifier, les nommer

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 13


Comprendre le sens de ces mots
Apprendre à les utiliser dans une phrase
S'initier au rapport entre les mots (association – découpage ) On s'intéressera plus
particulièrement ici à la notion de champ associatif.

Démarche
Faire travailler les élèves de façon réflexive, régulière et rituelle sur la langue dans
toutes ses dimensions (lexicale, sémantique, étymologique, syntaxique), à partir d'une
situation problème donnée, par la manipulation.

Matériel utilisé
Cartes-images perforées comportant sur une face le dessin ou la photo représentant
le mot écrit en script et cursive au dos, sur une enveloppe papier qui y est collée. (Les 3/4
des images concernent des mots d'un même champ associatif – 1/4 des images concernent
des mots d'autres champs associatifs, mots intrus – Des cartes images vierges sont laissées
à disposition pour des propositions nouvelles ). Ces cartes-images sont en relation avec le
thème étudié : voir le document à la fin de la fiche.
Anneaux en plastique pour accrocher les cartes entre elles

Matériel ressource
Albums de littérature de jeunesse
Ouvrages documentaires – Planches thématiques
Imagiers – Dictionnaires

Déroulement de la séquence
Mise en situation ou comment la maîtresse introduit la séquence:
La maîtresse expose les enjeux de la séquence aux enfants: «Nous allons travailler
avec des mots que nous connaissons parce que nous les utilisons souvent ou parce que
nous les avons découverts en classe lorsque nous avons lu des albums, parlé d'images,
joué.....Pour cela, nous allons réfléchir à ces mots.»

1° séance
1- Les enfants sont regroupés par six pour effectuer le travail. La maîtresse met à leur
disposition des images et leur laisse un temps de manipulation et d'échange verbal. Ensuite,
elle leur demande de «classer ces images», «de mettre ensemble les images des mots qui
peuvent fonctionner ensemble», chaque association se devant d'être justifiée. Les élèves
constituent ainsi, une ou plusieurs chaînes. Les mots intrus sont mis à part.
2- Synthèse collective des travaux des différents groupes. Une fois définis les critères de
classification utilisés, des réajustements sont proposés.
3- Reprise du travail dans les différents groupes. Des mots nouveaux sont proposés afin de
repousser progressivement les limites du connu pour accéder à un vocabulaire plus riche et
plus précis.
> par l'enseignante (nouvelles cartes)
> par les élèves qui peuvent s'aider d'outils mis à disposition (imagiers, dictionnaires,
albums) pour compléter les cartes vierges laissées à leur disposition.
Une chaîne expansée est ainsi réalisée.

2° séance
1- Après regroupement collectif et relecture des chaînes constituées lors de la 1° séance, les
chaînes validées sont suspendues dans la classe.
2-Jeux divers par ateliers
- atelier 1: Un mot d'une chaîne est à retrouver à partir de sa définition
- atelier 2 : Les images représentant les mots d'une chaîne donnée sont regroupées sur un
poster qui sera légendé dans le cadre d'une dictée à l'adulte

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 14


- atelier 3 : Un mot de la chaîne, tiré au sort est à proposer dans une phrase, à retrouver
parmi certaines connues (extrait de comptine, chanson, récit d'un album ou conte...), à
inventer (dictée à l'adulte)

3° séance
Travail précis de classements internes aux chaînes constituées :
- classement 1 : champ associatif de l'ogre
9 chaîne de verbes (dévorer- avaler- croquer -manger -engloutir- se repaître)
9 chaîne d'objets ( couteau- coutelas - hachoir - poignard- sabre - épée)
9 chaîne d'adjectifs ( grand - énorme - terrible- fort )
9 chaîne d'expressions langagières (mort de peur - peur au ventre - vert de peur)
- classement 2 : champ associatif de la forêt
9 chaîne des végétaux ( feuillage - feuille – pin - chêne- sapin – fougère - mousse)
9 chaîne des animaux ( loup – hibou – coucou – mésange - pic vert - lapin )
9 chaîne des hommes ( chasseur – promeneur – bûcheron – pompier - sportif )

Il est à noter que deux enfants ont remarqué qu'un mot peut appartenir à deux chaînes
différentes. Ex : le mot sapin de la chaîne «arbre» peut appartenir à la chaîne « noël »

4°séance
Réalisation de livres particuliers
- Livre accordéon : un livre par mot pour certains mots de la chaîne
Présentation de chacun des volets d'un livre accordéon – photo – dessin – symbole – mot
écrit – définition du mot – texte référent.

- Livre « Notre magasin zinzin » à la manière du Magasin Zinzin de Frédéric Clément.


Ce livre répertorie l'ensemble des objets qui jouent un rôle important dans des
histoires connues. Chaque objet est cité et présenté en regard de l'histoire à laquelle ils
appartiennent : les bottes de sept lieues, les cailloux du Petit Poucet, le ruban, le peigne, la
serviette de Babayaga.
La richesse des albums travaillés en littérature de jeunesse amène peu à peu les
élèves à se créer des images mentales des mots et à fixer le vocabulaire de façon précise.

Remarques : Exemple des travaux de recherche et de découverte conduits en classe en lien


avec la chaîne de la forêt :
- Recueil de connaissances sur la forêt ( documents divers dont un film documentaire)
- Recherche des arbres qui poussent dans les jardins et parcs de la ville ( visite du parc de la
ville – promenade dans la garrigue ), qui sont cités dans les albums ( ex : Fifi de Solotareff )
- Recherche des animaux qui vivent dans les forêts ( livres documentaires – fiches
thématiques )
- Recherche par rapport aux hommes que l'on rencontre dans une forêt ( poster sur la
protection de la forêt )
- Travail en Arts Plastiques : peinture, découpage

Observations
Toutes ces activités ont conduit à réaliser des «boîtes à mots». (cf fiche n°7 )
Ce travail a été suivi d'échanges avec les classes de CP, les élèves de CP renvoyant
des propositions nouvelles et déposant dans la boîte à mots des compléments aux chaînes
existantes, des chaînes nouvelles, des productions écrites, des albums nouveaux où ils ont
retrouvé certains mots cités mais aussi des mots nouveaux.

Prolongement envisagé
Travail sur la dérivation : découvrir les composantes morphologiques des mots après des
remarques faites par les enfants en relation à des éléments semblables de certains mots.
Ex : dent – dentiste – dentaire – dentition – dentier – édenté – brosse à dents

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DOCUMENT ANNEXE

1- Chaîne du mot ogre

crocs
ogre grand dévorer cuire couteau
terribles

dents
ogresse géant avaler mijoter coutelas
pointues

incisives
géant terrible croquer rissoler poignard
tranchantes

molaires
sorcière fort manger griller épée
énormes

monstre engloutir rôtir sabre

s’empiffrer frire hachoir

se repaître gratiner tranchoir

embrocher bottes

bouillir

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2- Chaîne du mot forêt

arbre hibou chasseur clairière

sapin coucou promeneur chemin forestier

pin loup sportif

palmier lapin coureur

olivier pic-vert bûcheron

chêne pompier

fougère

mousse

champignon

herbe

liane

feuille

feuillage

aiguille

4-3. Réinvestissement et évaluation


Après la phase d’institutionnalisation qui permet de mettre au clair la notion par des
leçons encadrées, des affiches de classe, l’utilisation des cahiers de mots, la copie…, doit
intervenir obligatoirement une phase non seulement d’exercices mais aussi de
réinvestissement répété pour que les élèves soient exposés fréquemment aux mots
découverts. Les activités doivent amener les élèves à des réemplois en production orale ou
écrite.
L’appropriation peut passer par des jeux qui, par la répétition dans un contexte
ludique, permettent de multiples manipulations, la mise en mémoire et de nouvelles
contextualisations : loto des mots, jeu des familles, lexique en acrostiche, Kim des mots,
mots cachés, mots croisés, mots valises, mots tordus… mais aussi charades, acrostiches ou
des manifestations prévues à l’avance et qui obligent à un travail lexical intense comme le
« défi lexique » ou « le rallye-vocabulaire » : voir fiche n° 4. On vise bien la constitution d’un
vocabulaire actif.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 17


Ces jeux permettent aussi d’évaluer la connaissance des mots découverts, leur
emploi en adéquation avec le contexte et leur précision ainsi que la connaissance des
notions travaillées tout au long de l’année ou du cycle.
L’organisation des cahiers de mots, l’utilisation des outils et les différents jeux
permettent de travailler plusieurs fois les mêmes termes et renvoient à l’aspect quantitatif et
structurel.

Fiche n° 4 : le défi vocabulaire – cycle III

Un défi-vocabulaire s’apparente au défi-lecture que l’on connaît mieux mais donne la priorité
au lexique. Durant l’année, deux classes correspondent et se lancent des problèmes à
résoudre dans ce domaine privilégié.
Les enseignants travaillent progressivement des domaines sur lesquels porteront les
questionnements futurs pour la rencontre de fin d’année, organisée au sein d’une école le :
« rallye-vocabulaire ».
Différents ateliers peuvent être proposés (étymo ; homonymo ; suffixes ; préfixes…).
Les notions travaillées portent sur les trois domaines suivants :
- la morphologie (dérivation et composition) ;
- la sémantique (polysémie, homonymie, synonymie, antonymie, paronymie,
champslexical/associatif, sémantique, vocabulaire spécifique, sens propre/sens
figuré)
- Les aspects historiques (étymologie ; emprunts aux langues étrangères)

Voici quelques propositions de questionnements à mener dans les différents ateliers.


Les enseignants ont veillé à préparer des étiquettes cartonnées, des textes à compléter…
Chaque stand ou atelier est tenu par un adulte qui connaît les réponses et qui notera le
groupe qui se présente devant lui. Les équipes vont passer de stand en stand en respectant
un planning prévu d’avance. Chaque équipe passera par tous les ateliers proposés. Pour
que tout fonctionne bien, il faut envisager un parfait respect du temps.

On peut prévoir une récompense (type dictionnaire) pour les équipes qui gagneront (notation
sur dix) et partager un goûter de fin d’après-midi. Cette manifestation met les mots à
l’honneur et permet à l’équipe enseignante le réinvestissement des connaissances des
enfants. Les enseignants évaluent ce jour-là si les élèves se sont approprié les notions.
Amusez-vous bien !

ATELIERS TOURNANTS : Quelques idées …


Prévoir des étiquettes cartonnées sur lesquelles on a écrit les mots ou les préfixes ou les
suffixes.
Demander des associations (principe du mémory).

DOMINANTE MORPHOLOGIQUE :
- Trouve des anagrammes (mare-rame , marie-aimer )
- Trouve un autre mot à partir d’un mot et d’un préfixe (pré- nom : prénom ; rétro-viseur :
rétroviseur)
- Trouve un autre mot à partir d’un mot et d’un suffixe (poisson- poissonnier, poissonnerie)
- Trouve un autre mot à partir d’un mot, d’un préfixe et d’un suffixe (décharge, chargement,
déchargement)
- Trouve un autre mot à partir de deux mots français (chou-fleur)
- Cite parmi les préfixes proposés ceux qui donnent une idée de grandeur (super-, sur-).
- Cite trois mots à partir du préfixe super-, du préfixe sur-… (supermarché, superproduction,
supersonique… Surcharge, surhumain, surpeuplé…)
- Cite parmi les préfixes proposés, ceux qui permettent de marquer l’opposition (anti-, para-).

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 18


- Cite trois mots avec le préfixe anti-, avec le préfixe para- (antidote, antigel,
antivol…Parachute, parapluie, parasol )
- Cite parmi les préfixes proposés ceux qui permettent d’exprimer la situation dans le temps
et dans l’espace : pré-, post-, rétro-, inter-, télé- ( prédire : annoncer un événement avant
qu’il ne se produise ; Rétrograder : reculer, revenir en arrière ; Téléguider : guider de loin.
- Cite parmi les préfixes proposés (pré-, post-, rétro-, inter-, télé-) celui qui signifie loin (télé)
et donne trois exemples (télévision, téléphone, télécommande).

- Cite, parmi les préfixes proposés, ceux qui permettent de former des mots contraires (in, il,
im, ir, dé, dis, mal)
- Cite des mots (inaction, illégal, imbuvable, irréel, débloquer, discontinu, maladroit…)
- Cite des suffixes qui marquent la diminution de la taille (-et, -ette, -elle, -elet, -elette, -icule, -
ille, -illon, -in, -ine, -eau, -on, -eron) . Cite des mots (bottillon, chansonnette, chaton…)

- Cite, parmi les suffixes proposés ceux qui permettent d’indiquer la nationalité ou l’origine et
donne trois exemples : -ain, -ais, -al, -an, -and, -en, -ien, -in, -ois, -ol, -on. (Australien,
Chinois, Anglais…)
- Cite trois mots avec le suffixe- ien (Canadien, Brésilien, Chilien…)
- On peut aussi fabriquer des étiquettes et proposer des devinettes aux élèves : « J’habite en
Europe, j’adore les pâtes et la pizza, Qui suis-je? »

- Cite, parmi les suffixes proposés, ceux qui permettent de former des noms de métiers : -
ateur, -atrice, -er, -ère, -eur, -eure, -ien, -ienne, -ier, -ière… (décorateur, confiseur, gardien,
horloger…)
- On peut aussi fabriquer des étiquettes et proposer des devinettes : « Je travaille la nuit, je
fabrique du pain, qui suis-je ? »

- Cite des mots que l’on risque de confondre.


- Prévoir des textes à trous, les élèves sont chargés d’écrire le bon mot au bon endroit.
Homonymes, homophones : mère/ maire ; hôtel/autel ; paronymes (qui sont presque
identiques) : allusion/ illusion ; aménager/emménager ; effraction/infraction ;
percepteur/précepteur…

DOMINANTE SEMANTIQUE :
Trouve la définition parmi plusieurs mots proposés (noms, verbes ou adjectifs) (prévoir des
étiquettes sur lesquelles sont inscrites des définitions et des étiquettes mots). Mots
proposés : Minuscule, lâche, sensible, ridicule, aimable.
- Trouve le mot parmi plusieurs définitions proposées (idem dans l’autre sens).
- Place les étiquettes de 5 mots et de leurs contraires (antonymes) face à face :
(léger/lourd ; clair/sombre…).
- Place 5 expressions et leurs synonymes face à elles : avoir mal au dos/ souffrir ; faire un
devoir/ rédiger ; donner un rendez-vous/ fixer ; Mettre de la confiture sur du pain/ tartiner…
- Place 5 mots et leurs synonymes face à eux : Courage/bravoure ; peureux/poltron….

- Cherche 2 expressions qui utilisent des mots au sens figuré :


A propos du corps humain : exemples : avoir les dents longues, avoir le cœur sur la main, se
creuser la cervelle…
A propos du monde animal : exemples : passer du coq à l’âne, un ours mal léché, avoir la
puce à l’oreille…
A propos des chiffres et des nombres : En moins de deux, nager entre deux eaux, se mettre
sur son trente et un….
A propos de l’habillement : Se serrer la ceinture, remonter les bretelles à quelqu’un, travailler
du chapeau…
A propos du chaud et du froid : Mettre le feu aux poudres, jeter un froid, rester de glace…

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 19


Opérer des classements : donner de nombreuses étiquettes dans le désordre (avec ou sans
dessins d’accompagnement).
- Cite 5 mots pour indiquer la couleur des cheveux (bruns, roux, blonds, gris, blancs…).
- Cite 5 mots qui indiquent la forme et la taille du nez (aquilin, retroussé, crochu, droit,
épaté…)
- Cite 5 mots qui caractérisent : le corps (maigre, filiforme, frêle, massif, robuste…)
l’habillement (par exemple les sous-vêtements : chaussettes, bas, caleçon, socquettes ,
soutien-gorge... les chaussures : mocassins, tongs, sandalettes, tennis, après-ski…)
- Cite 5 mots que l’on peut associer à la voiture (coffre, route, autoroute, passager,
caravane…)
- Cite 5 mots que l’on peut associer à une habitation luxueuse (château, manoir, demeure,
propriété…) une habitation misérable (baraque, cabane, taudis, masure…), la ville (quartier,
cité, agglomération, arrondissement…), la campagne (forêt, bois, garrigue, pâturage…), les
animaux de la ferme (canard, dindon, bouc, cochon…)
- Mettre en relation les animaux de la ferme et leur habitat (lapin/clapier ; cheval/écurie ;
cochon/porcherie…).
- Mettre en relation les animaux de la ferme et leur cri (cane/cancane ; poule/caquette ;
dindon/glougloute ; mouton/bêle ; cheval/hennit…).
- Cite 5 mots que l’on peut associer à la navigation (marin, matelot, débarcadère, proue…)
- Cite 5 mots que l’on peut associer aux sports de montagne (ski, patins à glace, alpinisme,
luge...).
- Cite 5 mots qui veulent dire : se déplacer avec rapidité (accélérer, courir, se dépêcher,
galoper, presser le pas…), quitter un lieu pour échapper à quelque chose ou à quelqu’un
(déserter, détaler, décamper, fuir, déguerpir…), se déplacer sans but précis : aller à
l’aveuglette, déambuler, errer, flâner, vagabonder…

- Des mots en rapport avec les cinq sens :


La vue : cite 5 verbes (examiner, scruter, lorgner, observer, apercevoir) ; une expression
(jeter un coup d’œil, regarder en coin…)
L’ouïe : cite 5 verbes : sons produits par l’homme (siffler, crier, gémir, ronfler, hurler…) ; sons
produits par des objets : carillonner, cliqueter, grésiller, grincer, vrombir…
Le goût : Cite des adjectifs ( acide, aigre, âpre, rance, amer…)
L’odorat : Cite 3 noms pour les odeurs agréables (arôme, fumet, parfum…) ; pour les
mauvaises odeurs (infection, puanteur, relent…) et 3 adjectifs (nauséabond, repoussant,
fétide…)
Le toucher : Cite 3 verbes (toucher, effleurer, caresser, frôler…)

DOMINANTE HISTORIQUE :
- Donne l’origine des mots proposés : agenda, duplex, intérim, lavabo, prospectus (latin) ;
Delta, marathon, phare, lycée, abracadabra (grec)
- Cite 2 prénoms d’origine latine : Aurélie, Cécile, Jules, Faustine, Maurice…
- Cite 2 prénoms d’origine grecque : Agathe, Basile, Chloé, Daphné, Georges…
- Cite trois mots dont l’origine se trouve dans d’autres langues : Short, pull-over, tee-shirt
(anglais) ; Judo, kimono, karaté, (japonais)
- Trouve un autre mot à partir de deux éléments grecs ou latins : (ortho et graph :
orthographe)
- Cite les préfixes qui permettent d’exprimer la quantité (mono, uni, multi, poly, bi, hémi, mi,
semi, tri, mini, micro). Donne deux exemples avec définition (monologue : un seul
personnage s’exprime ; multicolore : de plusieurs couleurs ; microscopique : si petit qu’on ne
peut le voir qu’au microscope.)
- Cite parmi les préfixes proposés : mono, uni, multi, poly, bi, hémi, mi, semi, tri, mini, micro,
le préfixe qui signifie plusieurs (multi) et donne trois exemples (multiple, multiprise,
multiplication).
- Cite 3 mots qui viennent de la mythologie (chimère, furie, méduse).

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 20


5- DES OUTILS A UTILISER ET A CONSTRUIRE : DICTIONNAIRES ET CAHIERS DE MOTS

5-1. Dictionnaires
Dès que possible, l’usage du dictionnaire est recommandé ; d’une part, parce que cet
outil est le principal vecteur des recherches en autonomie, d’autre part parce qu’il permet à
l’élève de se situer dans les différents registres de contextualisation. Dans un premier temps,
il faut qu’un élève soit capable de chercher un mot dans le dictionnaire puis de comprendre
une notice en prélevant le sens qui l’intéresse directement. Ensuite et surtout au cycle 3, il
devra être capable d’élaborer des définitions, ce qui suppose des capacités d’abstraction, de
généralisation et de catégorisation. A partir d’un usage ciblé du dictionnaire, l’élève doit
passer d’une définition subjective (« l’épicéa c’est vert ») à une définition plus conceptuelle
(« l’épicéa est un arbre ») puis à une définition complexe (« l’épicéa est un conifère à
aiguilles vertes »).

Plusieurs dictionnaires de langue doivent être à la disposition des élèves pour qu’ils
puissent comparer les définitions, l’organisation des articles, mais aussi des dictionnaires
encyclopédiques, des synonymes, des rimes et certains ouvrages spécialisés comme ceux
listant les mots d’origine étrangère, sans négliger les outils informatiques – voir références
dans la bibliographie.

5-2. Outils à construire : le cahier de mots


L’utilisation régulière et encore une fois méthodique est préconisée. Après chaque
leçon de mots, il est souhaitable de consigner dans ce nouvel outil les listes thématiques, les
mots nouveaux resitués dans leur contexte, les significations spécifiques identifiées, les
constats élaborés sur leurs formes respectives, les définitions à mémoriser, les recherches
étymologiques..
Semaine après semaine, le cahier de mots sera enrichi par des traces et des
démarches plurielles ; il sera très étroitement suivi par le maître afin que la composante
orthographique soit totalement maîtrisée. La volonté pédagogique qui sous-tend la démarche
est de veiller constamment à faire entrer les mots élucidés dans la mémoire de chaque élève
en les validant par l’écrit dans un cahier spécifique.
Le cahier de mots, commencé au CP, pourra suivre l’élève de classe à classe. La
mise en œuvre d’un nouveau cahier au début du cycle 3 est aussi recevable. L’essentiel est
que l’outil existe, que son usage soit ritualisé, et qu’il constitue pour l’élève un référentiel
adapté facilitateur et structurant.

Rappels préalables :
- La mise en oeuvre d’un cahier de mots est recommandée officiellement et doit donc entrer
dans les pratiques sur l’ensemble du cursus élémentaire.
- Le cahier de mots, commencé au CP, accompagne l’élève de classe en classe, mais peut
aussi être renouvelé au début de chaque cycle.
- Il porte témoignage des démarches et des activités et constitue un lien utile avec les
parents.
- Il s’agit d’un « outil mémoire » puisqu’il est le reflet d’une pratique mais il est également
« outil de mémorisation » et « outil référentiel ».
- Il doit être suivi et corrigé scrupuleusement.

Plusieurs organisations peuvent être mises en place. Voici quelques exemples.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 21


Fiche n° 5 : un cahier de mots en plusieurs parties

Pour accueillir toutes les activités lexicales très diversifiées, il semble souhaitable de
diviser le cahier de mots en plusieurs parties dont le nombre et la vocation peuvent-être
différents, suivant les enseignants et les classes. Voici une structure modulaire intéressante
en 4 parties.

1ère partie : on y trouvera des traces des activités en rapport avec le sens des mots :
- les listes de mots élucidés. Ex : champs lexicaux de la neige, champ associatif de la peur,
champ sémantique de la lumière…, les listes thématiques liées aux projets, aux lectures, aux
expériences de la vie de classe (la forêt, le musée, l’aéroport, la station de ski,
l’équitation…).
- les travaux menés sur les expressions populaires, les proverbes et dictons qui
appartiennent à notre patrimoine (dominante adjectivale et initiation aux notions de
comparaison et de métaphore). Ex. : « rouge comme une pivoine, blanc comme un linge,
vieux comme Hérode… »
- les portraits chinois (qui permettent de se familiariser avec le métaphorique).
ex. : « la liberté, si c’était une couleur, une musique, un sentiment, une fleur,…ce serait. »
- les explorations du sens d’un mot ; la fiche matrice est organisée autour d’une icône et
renvoie en constellation à différents registres (ex. : « le loup » – réseau de lectures – les
livres, les albums, la famille du mot, les expressions… ») ou à différentes notions (cf la fiche
n° 1 sur l’univers d’un mot).

2ème partie : On rassemblera dans cette partie les activités réalisées autour des dominantes
notionnelles : polysémie, antonymie, paronymie, homonymie, termes génériques, la
morphologie (la dérivation et la composition des mots)…
Celles-ci peuvent aussi avoir un aspect ludique : la polysémie fait bon ménage avec
l’humour : les titres de journaux et les slogans publicitaires sont des mines de jeux de mots
fondés sur le sens propre et le sens figuré. Les rassembler à titre illustratif présente un grand
intérêt pour les élèves.
Travail aussi sur les pratiques définitionnelles par l’initiation aux principes des dictionnaires,
et traces récapitulatives après les recherches encyclopédiques (notamment sur l’Internet –
notion de mots clés).

3ème partie : elle se focalisera sur l’intérêt des approches historiques et illustrera le passé de
certains mots avec recherches étymologiques rendues nécessaires par les leçons ou les
rencontres littéraires.

4ème partie : cette dernière rubrique proposera une approche plus ludique, plus créative,
centrée sur le jeu, l’imaginaire, et les richesses de la langue. Il s’agira ici :
- de mettre en mémoire et de contextualiser : les « mots mystères », rares, anciens, insolites
(ex. : mâchicoulis, clepsydre, zénith, capharnaüm, calembredaire, ustragale, labyrinthe,
fanfreluche…).
- de travailler sur les charades, les acrostiches, les mots-valises, mots-tordus
- de jouer pour réutiliser les mots et les mémoriser : loto des mots, jeu des familles, kim…
- de garder en mémoire des mots évocateurs, poétiques, des expressions… Chaque élève
peut constituer un florilège de citations qui lui plaisent. Ex « Un lièvre s’arrêta dans les
sainfoins et les clochettes mouvantes.. » (Rimbaud) / « Un vent d’orage mugissait dans les
cimes des arbres gigantesques et vénérables » (Mickaël Ende – « L’Histoire sans fin ») et de
donner toute sa place à la résonance affective (mais aussi collective des mots).

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 22


Fiche n° 6 : un outil pour le vocabulaire spécifique

(I. Roudil et B.. Miacchiarela, CM, La Gazelle, Nîmes)

Les différents carnets et glossaires permettent de classer les mots mais présentent
l’inconvénient de les disperser : des termes rencontrés dans la même leçon, le même texte,
le même contexte d’utilisation se retrouvent séparés par l’ordre alphabétique. Ainsi isolés, ils
sont moins bien réactivés par la mémoire et d’un réinvestissement plus difficile : garder le
mot « en réseau » semble plus efficace.

Il paraît donc intéressant pour consulter facilement et mémoriser le vocabulaire


spécifique à l’histoire, la géographie, les sciences, les mathématiques…etc de prévoir un
outil de type récapitulatif. On peut citer comme exemple « ce papillon », qui permet d’avoir
sous les yeux les termes nouveaux appris dans une discipline, au fil des leçons. Cette
représentation peut trouver sa place à l’intérieur d’un cahier de mots – dans une partie
allouée, éventuellement au vocabulaire de spécialité – ou dans le classeur de la matière
concernée.

Chaque « aile » renvoie à une séquence particulière ; celle sur « les os et les
muscles », par exemple, se décline en quelques termes définis succinctement. Quand les
quatre ailes du « papillon » sont remplies, un autre « papillon » est commencé. Il peut, à
terme, y avoir trois papillons pour les sciences, trois pour l’histoire, un pour les
mathématiques…etc, l’ensemble réunissant la totalité ou l’essentiel du vocabulaire acquis
dans ces matières. Les révisions, réutilisations et réinvestissements par questions entre
élèves, quiz, jeux… s’en trouvent ainsi considérablement facilités.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 23


Fiche n° 7 : « la boîte à mots » en maternelle

Objectif
Le projet «boîtes à mots» déjà à l'œuvre dans les écoles maternelles « Les Aristoloche »s à
Générac et Pic d'Etienne à Vauvert, répond au besoin de mettre en rapport lexique,
littérature, supports iconiques, objets... Il s’articule sur la séquence vocabulaire en GS et CP
présentée dans la fiche n° 3.

Public visé
Ces boîtes sont destinées à tous les publics Cycle 1 et Cycle 2 pour aborder lecture et
production d'écrits.

Contenu
Dans ces boîtes à mots sont regroupés des mots :
– étiquetés avec leurs noms, définitions, écrits de référence dans lesquels ils sont apparus
ou écrits créés par les élèves
– classés en chaînes ou listes constituées par champs lexicaux ou associatifs
– représentés par des objets, photos, images, dessins, posters ou planches documentaires
– rencontrés lors de lectures documentaires ou de littérature de jeunesse avec les
ouvrages dont ils sont originaires

Démarche
Toutes les informations contenues dans ces boîtes témoignent d'expériences langagières,
orales ou écrites, qui ont permis aux élèves de s'approprier des mots au travers d'histoires,
de manipulations d'objets, d'images, de sensations singulières, de recherche de solutions à
diverses situations problèmes posées par leurs enseignants. Ainsi, les élèves ont organisé
leur pensée, reliant l'affectif et le culturel à partir de savoirs lexicaux indispensables : enrichir
sa mémoire lexicale aide à se construire grâce à tous ces mots qui permettent de dire avec
précision ce que l'on a à énoncer.

Prolongements
Observer, raconter, toucher, dessiner, découvrir, associer, combiner, parler, lire, écrire...
Tous les supports des boîtes à mots seront utilisés en autonomie par les élèves de la
classe, d' autres classes de l'école maternelle ou élémentaire voisine. Ils seront aussi mis à
disposition via l'intervention des enseignants.
On pourra faire évoluer ces boîtes à mots en y incluant :
– des traces écrites complémentaires : expansion des chaînes de mots existantes, création
de nouvelles chaînes, productions écrites variées, albums ou ouvrages documentaires
nouveaux ..
– des propositions d'activités de réinvestissement sous la forme de jeux d'associations, de
constructions, de classements, d'écriture de mots afin de développer chez l'élève, la
capacité à s'approprier peu à peu ces mots pour en maîtriser l'usage.,
– un outil référent facile à utiliser en classe : on peut concevoir l'évolution des chaînes,
listes, posters à mots vers un cahier de mots.

6- LEXIQUE ET AUTRES MATIERES

6-1- le vocabulaire de spécialité : Il faut rappeler que toutes les matières


participent à l’acquisition et l’accroissement du lexique : chaque matière apporte son lot de

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 24


mots spécifiques (vocabulaire des mathématiques, des sciences, de l’histoire, de la
géographie, de l’EPS, des Arts visuels…) dont la définition doit être bien connue des élèves,
pour un usage adéquat, avec éventuellement élaboration de glossaires ou autres (voir fiche
n°6).

6-2- lexique et littérature


Même si la lecture et les activités menées en littérature ne suffisent pas à
emmagasiner des mots nouveaux, elles y contribuent grandement, en proposant les termes
dans un contexte et un scénario permettant d’en repérer le sens, ce qui suppose un retour
précis sur le texte, un travail parfois approfondi sur un mot sur lequel peut porter la
compréhension ou l’interprétation d’un passage ou d’un album (le mot « bannir » dans
Yakouba de T. Dedieu, par exemple) ou le repérage explicite d’un fait saillant consciemment
développé par l’auteur – le jeu sur les antonymes dans Ami-Ami de Rascal, le détournement
des expressions dans La reine des fourmis a disparu de Fred Bernard, la multiplication des
synonymes de enfant dans L’ogresse en pleurs de Valérie Dayre…
Par ailleurs, les élèves prennent conscience des écarts existant entre la langue
usuelle et la langue littéraire qui emploie les « mots de tous les jours » mais avec des choix
décalés, des acceptions plus subtiles mais aussi des mots précieux, rares (le mot tromblon
dans Les trois brigands d’Ungerer, par exemple), avec une prise en considération de la
valeur sonore d’un mot et de sa fonction poétique. Les termes n’ont pas qu’un contenu
informatif ; ils ont une visée esthétique et émotionnelle, un poids, une charge affective forte :
ils peuvent ainsi résonner différemment pour chaque élève et lever un ensemble de
connotations personnelles. Une autre rapport au langage se construit alors qui dépasse
complètement la seule référence.
« La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas »
dit Paul Eluard dans L’amour la poésie.
C’est pourquoi les programmations sur le lexique et les outils (les cahiers de mots,
notamment) doivent réserver une place à ces mots choisis par chacun et qui peuvent être
conservés dans leur phrase d’origine avec le rythme et l’environnement qui leur donnent tout
leur pouvoir : encourageons la notation et la mémorisation des citations.

Mais les textes lus doivent correspondre au niveau de l’élève. Si l’on ne veille pas à
prendre en compte le degré de lisibilité des textes, on condamne un grand nombre d’enfants
à être submergés par une quantité de mots inconnus dont ils seront incapables d’inférer le
sens. Il faut donc contrôler la fréquence du vocabulaire et aussi la complexité lexicale et
syntaxique des textes que l’on donne à lire.
Il convient de rappeler ici que lors des évaluations nationales de 6ème, les écarts
considérables d’une année sur l’autre entre les résultats aux mêmes items s’expliquaient
essentiellement par la très importante différence de complexité des textes-supports
présentés.
Il serait bienvenu de fournir aux enseignants des instruments d’analyse du degré de
lisibilité des textes, afin, en situation d’apprentissage, de n’être pas en décalage avec les
possibilités linguistiques des élèves. Des outils, d’une utilisation simple et rapide, existent
déjà (ex. : Logiciel « Lisa » - Jean Messager 2005) ; certes, aucune évaluation de la lisibilité
ne formulera ni la beauté ni la densité d’un texte, mais à intérêt égal, il y aura des textes
« déclencheurs » et d’autres « décourageants ».

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 25


Fiche n° 8 : littérature et lexique au cycle I – champ lexical et hyperonymie

Le principe :
Profiter d’une lecture en réseau ou d’une lecture isolée pour proposer une séance décrochée
qui permet d’explorer un fait saillant de la langue exploitée dans l’album étudié. Voir à ce
propos l’article de Claude Le Manchec, lecture d’albums et apprentissages lexicaux
consultable sur : www.bienlire.education.fr/04-media/a-vocabulaire.asp

Un exemple avec l’album le bonnet rouge de Brigitte Weninger et John A. Rowe, éditions
Nord-Sud, 2000

Constitution progressive d’un réseau, du côté de la littérature :


La découverte de cet album s’inscrit dans un réseau autour des variantes du conte
traditionnel de la moufle, ce qui permet d’enrichir la lecture et le débat sur le sens, et de
favoriser l’émergence d’inférences qui s’appuient sur la lecture des images et la
connaissance de l’histoire. Lorsque l’exploitation de l’album est faite, on peut, dans un
deuxième temps, prévoir de travailler sur un fait de langue remarquable.

Exploitation d’un fait de langue, du côté du lexique :


Dans l’album qui sert d’exemple, le bonnet rouge, il y a 9 animaux et chacun est associé à
son cri dans le texte : la grenouille coasse, la souris couine, le lapin clapit, l’oiseau gazouille,
le renard glapit, le sanglier grommelle, le loup hurle, l’ours grogne, seul le hérisson n’est pas
associé à un cri : il renifle. On peut alors prévoir une séance décrochée sur le lexique.

Exemple de séance décrochée :


Domaine travaillé : le lexique
Champ lexical : les animaux et leur cri
Notions travaillées : champ lexical et termes génériques
Objectifs :
1. Acquisition de vocabulaire : associer aux animaux de l’histoire les verbes
hyponymes de crier qui leur sont associés dans le texte.
2. Utilisation de ce vocabulaire repéré en compréhension et en production.
Matériel : des cartes (type cartes de jeu), fabriquées à partir des illustrations de l’album et
représentant chacun des neuf animaux de l’histoire.
Déroulement :
CONSTITUTION DU CORPUS
1- Désignation des animaux représentés sur les cartes et restitution des onomatopées
utilisées, avec retour dans l’album et prélèvement de termes si nécessaire, par des lectures
partielles de l’adulte. Discussion sur le sens de ces termes et mise en évidence de la notion
d’hyponymie.
2- Constitution d’une liste illustrée des animaux qui rentrent dans le bonnet. Lister les
animaux et en choisir de 3 à 6 selon la classe. Faire retrouver le cri puis le nom du cri de
l’animal donné dans le texte. On pourra ne garder, en fonction de l’âge des élèves que
certains exemples.
- la souris couine
- la grenouille coasse
- l’oiseau gazouille
- le loup hurle
- l’ours grogne
La liste retenue est affichée dans la classe.

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 26


3- Systématisation : montrer l’animal, le nommer, donner le verbe associé à son cri :
utilisation d’une structure syntaxique obligatoire : ex « c’est un renard, il glapit »

Utilisation du vocabulaire repéré


Le recours à ce vocabulaire repéré se fait lors de jeux qui visent chaque fois la désignation
de l’animal et l’association de son cri. La découverte du jeu pourra chaque fois être
collective, puis le jeu pourra se faire en petits groupes.
Jeu de mémory dès la petite section : associer les deux mêmes cartes d’animaux.
L’élève gagne s’il sait :
y nommer l’animal,
y puis proposer l’onomatopée de son cri ,
Enfin restituer le verbe hyponyme de crier qui correspond :
Loto sonore en moyenne et grande section : fabriquer la bande son à partir des ressources
qu’il est possible de trouver sur internet. Le but du jeu est alors d’associer au cri entendu
l’illustration de l’animal qui correspond.
Jeu du béret en grande section : 2 équipes, dans chaque équipe chaque enfant a l’image
d’un animal de l’histoire. Pour aller toucher le béret, l’enseignant donne le verbe hyponyme
qui correspond à l’animal.

Trace individuelle
Dans le cahier de mots, garder la photocopie (sous format vignette) des cartes du jeu de
mémory, qui comporte l’illustration et l’écriture du nom de chaque animal .
Chaque illustration sera accompagnée d’une phrase reprenant le nom de l’animal et le verbe
qui désigne son cri. Par exemple, sous l’image de la souris, la phrase « la souris couine »

Evaluation :
- Montrer l’animal nommé
- Nommer l’animal montré
- Désigner l’animal dont le cri est nommé
- Nommer le cri de l’animal proposé.
En phase d’évaluation, ne plus accepter le recours à l’onomatopée qui, dans un premier
temps, peut se substituer à la désignation du cri par le terme spécifique.

Remarques :
Il ne s’agit pas de faire acquérir aux élèves de cycle 1 des mots rares, mais bien les verbes
usuels désignant les cris d’animaux les plus connus.
Il est possible de mener le même type de séances avec des objectifs langagiers identiques
sur d’autres albums, par exemple :
9 Jules PFEIFER, Aboie, Georges! , Pastel, 2003
9 Olivier DOUZOU, La ferme !, Editions du ROUERGUE,1998
9 SATO, Piou-piou, Ecole des loisirs , 2000
9 Virginie MILLER, S’il te plaît, Ecole des loisirs 1996

UUU

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Quelques mots pour conclure
Les objectifs d’apprentissage du vocabulaire sont très pragmatiquement explicités
dans les Programmes 2008 : il s’agit bien de diversifier les champs de signification, de viser
l’extension et la précision du lexique, de travailler la mémorisation, de consolider l’usage du
cahier de mots et du dictionnaire, le tout en donnant du sens aux modalités d’apprentissage.

Pour enrichir le vocabulaire, il est essentiel que l’enseignant s’appuie sur des
approches concrètes et dynamiques qui permettront d’accroître la capacité de l’élève à se
repérer dans le Réel, à mettre en mots ses expériences et procédures personnelles,
disciplinaires, culturelles. Pour que les mots prennent sens, il est nécessaire de fonder
l’apprentissage du lexique sur trois dimensions didactiques :
- La première visera l’exploitation méthodique du registre de langue de la société scolaire
(mots des apprentissages, mots du « sujet-apprenant » et du « sujet-culturel »).
- La deuxième perspective, à dominante résolument instrumentale, permettra d’initier les
élèves aux modes de fonctionnement et d’organisation linguistique du vocabulaire (les mots
constituent des unités d’observation et d’étude, d’où la nécessité de recourir à des critères
de classement, de travailler leur morphologie et leur composition, de privilégier une
appropriation méthodique de l’orthographe lexicale).
- La troisième voie s’appliquera à inscrire le sens des mots dans la textualité fonctionnelle et
littéraire (l’approche active de la polysémie et la maîtrise du recours à la contextualisation
sont inhérentes à l’étude de texte).
La construction du vocabulaire à l’école primaire est un travail de longue haleine, qui
nécessite pour l’ensemble des trois cycles un véritable effort de programmation d’objectifs et
de contenus diversifiés ; toutes les pratiques et productions langagières, orales et écrites
viendront l’étayer et favoriser la pleine implication des élèves dans des tâches réellement
investies de sens.

Qu’il nous soit permis pour clore provisoirement ce travail sur le vocabulaire de citer
le sémiologue Roland BARTHES, qui souligne parfaitement le caractère à la fois crucial et
prédictif de l’appropriation lexicale : « Les mots sont les premiers signes culturels qui
structurent notre compréhension du Monde… ».

Groupe départemental Maîtrise de la langue 30 / L’apprentissage du vocabulaire / 2008 28


BIBLIOGRAPHIE
Pour des éclaircissements sur les notions théoriques, voir :
Aïno Niklas Salminen, La lexicologie, Armand Colin, 1997

Un livre de base concernant l’apprentissage du vocabulaire :


Jacqueline Picoche, La didactique du vocabulaire français, Nathan, 1993. Epuisé chez
l’éditeur, il est disponible gratuitement sur la toile à partir du lien :
http://www.jacqueline-picoche.com/dfu_enseignement/dfu_pedagogie.htm
Cliquer sur texte in extenso.

- Vancomelbeke, Enseigner le vocabulaire, Nathan, 2004. Un cadrage théorique et quelques


pistes pédagogiques.
- Calaque Elisabeth, Didactique du lexique – Contextes, démarches, supports, De Boeck,
2004. Complexe, de type universitaire sur les aspects linguistiques de l’enseignement et de
l’apprentissage du lexique.
- Calaque Elisabeth, Les mots en jeux, L’enseignement du vocabulaire, Grenoble, CRDP,
2002. Propositions concrètes pour travailler la dérivation (bases, préfixes, suffixes) à partir
d’étiquettes à faire créer et manipuler par les élèves – cycle III et collège.

Sur l’histoire des mots ou les emprunts divers, voir :


Thévenin André, Le Français : les mots voyageurs, Epigones, 1986 (accessible aux enfants
en lecture directe).
Aroneanu Pierre, L’amiral des mots, « L’arbre à livres », Syros 1986.
Walter Henriette, Dictionnaire des mots d’origine étrangère, Larousse, 1998.
Resplandy Franck, My rendez-vous with a femme fatale – Les mots français dans les
langues étrangères, Seuil Points, 2007. Itinéraires d’un grand nombre d’expressions ou de
mots français à travers le monde au cours desquels ils ont changé de sens ou conservé un
usage disparu depuis longtemps en France.
Bertrand Rémi, Un bouquin n’est pas un livre – Les nuances des synonymes, Seuil, Points,
2006. Pour faire jouer la langue dans toutes ses nuances, les différences entre les
synonymes : vélo ou bicyclette ? timide ou réservé ?

A paraître :
Décembre 2008 : Plane S., Garcia-Debanc C., (groupe INRP), Enseigner le lexique, Hatier
Septembre 2008 : Cellier M. (collectif d’auteurs), Guide pour enseigner le lexique, Retz.

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Mode d’emploi

• Préparation
• Photocopier les 2 pages pour n’en faire qu’une recto verso, de façon à ce que l’on
puisse lire en haut de page: 2, 11, 6 au recto et 5, 12, 1 au verso
• Agrandir en A3 (agrandissement 141%) en positionnant la page dans le sens
paysage
• Fabrication du carnet
• Positionner la feuille de façon à ce que les cases 2, 11, 6 soient écrites face à vous
et à l’endroit
• Plier 3, 10, 7 sur 2, 11, 6 (sur le trait)
• Plier 8 sur 9 (le bord extérieur de la feuille vient contre le trait situé entre 4 et 5)
• Découper sur les 2 pliures obtenues
• Rabattre 4 sur 5
• Agrafez
• C’est fait!
2 11 6
Synonymes Résonance personnelle, Champ sémantique
collective, culturelle Sens propre
1/ Organe thoracique creux et musculaire, de forme ovoïde,
Palpitant (familier) qui est le principal organe de la circulation du sang
« Rodrigue, as-tu du cœur », hémistiche de 2/ Poitrine
Corneille dans le Cid. 3/ Estomac
« Le cœur a ses raisons que la raison ne
Sens spécialisés
connaît point », Pensées de Pascal. 1/ Forme
« Les grandes pensées viennent du cœur », 2/ Partie centrale d’une chose
maxime de Vauvenargues. 3/ Ganterie: petit morceau de cuir cousu en bas de la fente
« Ah, frappe toi le cœur, c’est là qu’est le du gant, dans la main
génie », vers de Musset. 4/ Jeux: une des quatre couleurs du jeu de cartes.
5/ Horlogerie: pièce qui dégage la détente de la sonnerie

Proverbe: Symbole de l’affectivité


Faire contre mauvaise fortune bon cœur. Siège des sentiments, des pensées intimes, des élans
Amour, passion, bonté, courage, mémoire

La bouche en coeur
Le cœur d’une ville Faire le joli cœur
De bon cœur
Le fromage fait à cœur Porter quelqu’un dans son cœur
Le cœur de l’hiver Le cri du cœur
Centre Avoir le cœur brisé
Savoir par cœur Un affaire de cœur
Mémoire L’intelligence du cœur
Avoir bon cœur
Avoir mal au cœur De tout mon cœur
Des hauts le cœur Du fond du cœur
Estomac Etre sans cœur coeur
Avoir la rage au cœur Si le cœur t’en dit
Amour, charme a rapport avec le
Ex: cœur d’une ville/ périphérie Redonner du cœur Du grec : cardia : qui
As de cœur
figurés: Energie, audace
Jeu de cartes
Suivant le contexte pour les sens A cœur ouvert A cœur ouvert coeur
En avoir le cœur net Chirurgie Du latin : cor, cordis,
Franchise Mettre du cœur à l’ouvrage
Antonymes Je n’ai pas le cœur à ça
Expressions Etymologie, emprunts
Courage

3 10 7
5 12 1
Champ lexical ou associatif Ma production Mon mot
Cœur
nom masculin

Oreillette Sang Amour


Ventricule Cavité Passion Cherscollègues,…
Palpitation Aorte J’y ai mistout mon cœur!
Battement
Pulsation
Greffe
Cardiaque
Artère
Veine

Myocarde
Endocarde
Péricarde
Cardio-vasculaire
Cardiologue
Cardiaque
Cardia

Ecoeurement Cordial
Cœur Coronaire Un sans-cœur
Cor
Chœur
Un attrape-cœur
dérivation
Famille de mots, Mots composés Homonymes
8 9 4
2 11 6
Synonymes Résonance personnelle, Champ sémantique
collective, culturelle

Antonymes Expressions Etymologie, emprunts


3 10 7
4 9 8
Homonymes Mots composés Famille de mots,
dérivation

Mon mot Ma production Champ lexical ou associatif


1 12 5

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