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ISSN : 2605-6488
« POUVOIR ET MEDIA »
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La Revue Marocaine de la Pensée Contemporaine - N-7 JANVIER 2021 RMPC- www.imist.ma
ISSN : 2605-6488
Article intitulé :
« POUVOIR ET MEDIA »
Résumé
Le « pouvoir » et les « médias » sont deux expressions généralement associées tout en étant
potentiellement conflictuelles. Les premières études sur les effets des médias – essentiellement sous
les régimes totalitaires - réalisées dans les années 1940 et 1950 ont accordé aux médias un pouvoir
quasiment illimité pour modeler les consciences et générer des émotions chez les récepteurs. Ces
analyses ont été regroupées sous le paradigme des effets puissants. Dans les pays démocratiques,
considérés comme un quatrième pouvoir, les médias sont à la fois convoités et redoutés. La puissance
de la télévision comme vecteur de l’information et du débat démocratique modèle durablement le
mode de production de la politique. De même, le mythe du «journalisme d’investigation», libre de
tout pouvoir et de toute limite structure, marque profondément l’ensemble des médias. Mais, Depuis
une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce « quatrième pouvoir
» a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Préoccupés
surtout par la poursuite de leur gigantisme, qui les contraint à courtiser les autres pouvoirs, ces grands
groupes ne se proposent plus, comme objectif civique, ce qui a permis l’émergence d’un « cinquième
pouvoir » qui utilise les nouvelles technologies d’internet pour opposer une force civique et citoyenne
contre la nouvelle coalition des dominants.
Abstract
“Power” and “media” are two expressions that are generally associated while being potentially
conflicting. The first studies on the effects of the media - mainly under totalitarian regimes - carried
out in the 1940s and 1950s gave the media almost unlimited power to shape the consciousness and
generate emotions among recipients. These analyzes have been grouped under the powerful effects
paradigm. In democratic countries, considered a « fourth estate», the media are both coveted and
feared. The power of television as a vehicle for information and democratic debate durably model the
way politics is produced. Likewise, the myth of "investigative journalism", free from all power and
structural limits, deeply marks all media. But, over the past fifteen years, as liberal globalization has
accelerated, this "fourth estate" has been emptied of its meaning; it has gradually lost its essential
function of counter-power. Concerned above all by the continuation of their gigantism, which forces
them to court the other powers, these large groups no longer propose themselves, as civic objective,
which allowed the emergence of a « fifth power » which uses the new technologies of 'internet to
oppose a civic force and citizen against the new coalition of the dominant.
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a)- La théorie des effets puissants en sociologie des médiats et ses critiques.
Conclusion.
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Introduction
On sait depuis Alexis de Tocqueville que la théorie constitutionnelle mise en place par
Montesquieu ne rend pas compte à elles seule de la réalité des pouvoirs. Si les pouvoirs institués
sont bien au nombre de trois, c’est un quatrième pouvoir, non institué celui-là, que le XXème
siècle a appris à connaître. Non institué certes, mais néanmoins constitutionnellement largement
protégé : remarquable par l’étendue de la liberté qu’elle confère, et sa restriction quant à la
limitation des abus, c’est bien un principe fondamental reconnu par les lois que de veiller à ce
qu’aucun des trois pouvoirs ne limite à l’excès la liberté de ce qu’on désigne donc par le
quatrième : lesmédias1.
À l’instar de l’écriture selon Platon, les médias sont des prothèses pour la pensée ou la réflexion.
Ils sont un creuset où la pensée se forge, et permettent de la communiquer à un ou plusieurs
destinataires, selon des formes diverses. Depuis l’invention de l’imprimerie, les médias n’ont
guère cessé de promouvoir de nouvelles formes d’expression, qui sont autant de moyens, pour
l’homme, de créer des œuvres nouvelles, glorieuses ou dérisoires2. La question du « pouvoir des
médias » est très vite devenue obsessionnelle du fait de leur utilisation spectaculaire par les
régimes totalitaires. La radio puis la télévision suscitent alors les craintes les plus vives : on
redoute leur « omnipotence » ou leur « toute-puissance », leur capacité à manipuler à loisir les
esprits dits faibles (les femmes, les enfants, et par extension les masses).
C’est en grande partie en réponse à ce type de schéma, pour mieux en mesurer l’exactitude et la
portée, que la sociologie des médias s’est développée et que l’on a vu fleurir, à partir des années
quarante, des travaux plus empiriques3. Dans le même temps, les « éditocrates » longtemps
considérés comme des contre-pouvoir , considèrent que les « informations » qu’ils produisent
sont de fidèles miroirs, absolument neutres vis-à-vis des réalités qu’ils reflètent en toute
objectivité, et qu’elles ne sauraient donc exercer aucunpouvoir4.
Le dernier tiers du 20e siècle a été marqué par une libéralisation sans précédent, ainsi qu’un
désengagement de l’État dans le domaine de l’information. Le mariage des télécommunications,
de l’informatique et du multimédia qui en résulte a provoqué l’explosion quantitative de la sphère
informationnelle. L’information, nouvelle matière de l’activité humaine, se retrouve au cœur
desrapports de force entre États et corporations, capital stratégique, source de pouvoir et de
domination5. Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale,
ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de
contre-pouvoir. En cette phase de la mondialisation, nous assistons à un brutal affrontement entre
le marché et l’État, le secteur privé et les services publics, l’individu et la société, l’intime et le
collectif, l’égoïsme et la solidarité6. La scène publique commune qui a caractérisé l’époque des
grands médias de masse est en train d’éclater en morceaux. Les nouvelles technologies de
l’information – Internet, téléphones mobiles, TNT, etc. – qui permettent à l’individualisme
consumériste de s’épanouir sous mille formes. On sait que la lecture de la presse écrite ne cesse
de se tasser, l’audience des radios généralistes a été divisée par deux en vingt ans, celle des
grandes télévisions a commencé à s’effriter, c’est « des solitudes interactives », évoqué par
Dominique Wolton7. Dans ce jeu subtil de manipulation et d’influence : quel rôle peut jouer les
moyens de communication dans un système où le pouvoir politique est contraignant ? Les médias
peuvent-ils
1 David Kessler, Les médias ont-ils un pouvoir ? Éditions Le seuil, 2012, page105
2 Francis Balle, Les médias, Collection : Que sais-je ? Éditeur : Presses Universitaires de France, 2017, Page : 128
3 Grégory Derville, Les cahiers de médiologie, Éditions Gallimard, 1998/2 N° 6, pages130.
4 Blaise Magnin&Henri Maler, Le pouvoir des médias : entre fantasmes, déni et réalité, https://www.acrimed.org, 19 Mars
2018,Page1.
5 Gaelle Grognet, Média : faut-il un cinquième pouvoir ? Essai maitrise à l’Université Laval, 2004, page 6.
6 Ignacio Ramonet, Le cinquième pouvoir, www.monde-diplomatique.fr › octobre 2003, page 2.
7 Denis Pingaud, Bernard Poulet, Du pouvoir des médias à l’éclatement de la scène publique, la revue Le Débat, n°138, janvier-février
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Clairement avoir une influence sur les agendas politiques dans les pays démocratiques et jouer
pleinement leur rôle de « quatrième pouvoir » ? La révolution numérique considérée -avant avant tout
comme
mme une révolution des pouvoirs-
pouvoirs donne
donne-elle
elle de nouveaux moyens et de nouvelles capacités
d’action à ceux qui n’en avaient pas ? Remet Remet-elle
elle en cause les expertises réservées, les modes
traditionnels de production, d’expression politique et de diffusion des informations en fragilisant de
ce fait les structures traditionnelles du pouvoir et des médias dits traditionnels ?
Dans cet article, on va examiner d’abord l’instrumentalisation du pouvoir politico-économique
politico économique que
ça soit - d’une manière directe sous les rrégimes
égimes totalitaires ou indirectement dans la sphère
démocratique - de l’omnipotence des moyens de communications et des masses médias comme
appareil idéologique, pour atteindre le but ultime qui consiste à persuader le public par des
méthodes qui confondent
confondent information et propagande, soit un lieu de domination à fin de consensus
social. Ensuite, Face à la domination du pouvoir, certains médias ont essayé dans une période de
l’histoire de marquer leur distance, et cela grâce à la monté en puissance rapide de conscience de
l’opinion public, d’un espace de plus en plus modernisé et à une presse d’investigation vigoureuse.
De ce fait, les médias ont réussi à constituer un « contre
contre-pouvoir
pouvoir » qui a comme un devoir majeur
de dénoncer ces violations des droits. Mais encore, avec le tournant de la mondialisation qui
constitue donc aussi la mondialisation des médias de masse, de la communication et de
l’information, a marqué la fin des « Trente Glorieuses » pour les médiasdemasse. Préoccupés
surtout par la poursuite de leur gigantisme, qui les contraint à courtiser les autres pouvoirs, ces
grands groupes ne se proposent plus, comme objectif civique, ce qui a permis l’émergence d’un «
cinquième pouvoir » qui utilise les nouvelles technologies 2.0 pour opposer une force civique c ivique
citoyenne à la nouvelle coalition des dominants.
Le XXe siècle a été le grand âge de la propagande. Les partisans des idéologies opposées ont
créé des bureaux voire des ministères à son nom, mobilisé des moyens démesurés, recherché les
méthodes les plus scientifiques. Elle s’est asservi le monde de la culture et de la science, du loisir
ou du sport et jusqu’à la langue même. Elle a contraint des millions d’hommes à proclamer une
foi qui n’éta
n’était
it pas toujours si sincère. Jamais l’entreprise qui consiste àfairecroire aux foules n’a
été menée aussi systématiquement ni dénoncée aussi obstinément par des méthodes qui, avec le
recul, paraissent évidentes8. Sous les régimes autoritaires, la fonction ddee médiation que sensé
occupé les médias de masse entre le monde politique, lieu d’une parole décisionnelle, la société
civile, lieu d’élaboration de l’opinion publique et le monde des experts, espace d’une parole
savante est gravement hypothéquée par une structuration singulière de la scène médiatique qui
dresse dans un dangereux face à face médias inféodés au pouvoir politique et médias opposés.
Alors que les premiers servent les desseins les plus inavouables du pouvoir politique, les autres
sont de vérit
véritables
ables bêtes noires du même pouvoir qui n’a point de cesse de leur faire ravaler
leurplume9.Cette
Cette tension se cristallise autour de la notion de manipulation, c’est à- à dire de la
potentialité d’influencer et de transformer (to spin) les idées ou les comportements
comporte ments des citoyens
sans qu’ils en aient conscience, en s’adressant à leurs émotions plutôt qu’à leur raison ou encore
en faisant usage du mensonge ou de la désinformation10 : c’était l’âge d’or de l’État spectacle11.
Cela signifie également, que la manipulation
manipulation des discours politiques n’a pas disparu de l’espace
public démocratique et qu’elle lui est même consubstantielle.
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a)- La théorie des effets puissants en sociologie des médiats et ses critiques.
La sociologie médiatique a connu les premiers écrits sur ses effets puissants des médias avec
l’ouvrage le plus représentatif de la croyance selon laquelle la propagande médiatique estcapable de
manipuler les masses, Le viol des foules par la propagande politique, a été publié en 1939. Son
auteur, Serge Tchakhotine, affirme que la puissance de la propagande s’explique par l’état
généralisé qu’elle produit ou qu’elle exploite au sein du public16. Il suffit pour
d’affaiblissement généralisé
cela de matraquer quelques formules simples et concises, susceptibles de générer chez le récepteur
une gamme variée d’émotions (peur, espoir, désir). Avec le temps, il s’habituera
s’habit uera à ces formules et
cela deviendra pour lui un réflexe que d’y obéir. Certes, il existe des gens qui, de par leur niveau
d’éducation notamment, sont capables de résister à des tentatives de suggestion. Mais pour la
grande majorité de la population, que Tchakhotine appelle le « groupe V » comme « violables »,
une propagande réalisée conformément aux découvertes de Pavlov est tout à fait efficace : elle
permet de réduire les gens à l’état d’« automates », de « robots vivants » ou « d’esclaves psychiques
» 17. Dans les années suivantes, nombreux sont les auteurs qui, adoptant un point de vue analogue,
analysent les medias à partir d’un schéma stimulus
stimulus- réponse proche de la réflexologie pavlovienne.
On retrouve chez Jean-
Jean Marie Domenach, par exemple, les notinotions
ons de « reflexe conditionne » ou de
« suggestibilité » : la croix gammée, le salut hitlérien et le portrait du Führer sont décrits comme
«autant de coups de klaxon qui font saliver tout un peuple »18 qui « hypnotisent » les Allemands et
qui les transforme nt en véritables « automates »19.
transforment
12 Quel est le rôle des médias dans un système totalitaire ? https : //www.etudier.com,
/www.etudier.com, 9 août 2020 p.1
13 Hannah Arendt, Le système totalitaire, éditions Seuil 1972
14 Stéphane Olivesi, La communication au travail, Une critique des nouvelles formes de pouvoir dans les entreprises Grenoble,
Presses Universitaires de Grenoble, coll. La communication en plus, 2002, p.4
15 Ibid p.5
16 Serge Tchakhotine, Le viol des foules par la propagande politique, Gallimard 1939, pp. 35
17 Idid p. 44,120 et140.
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18 Jean- Marie Domenach, La propagande politique, Presses universitaires de France ; 1973, p.39
19 Ibid p. 43.
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Pour Noam Chomsky, persuadé que : «La propagande est aux démocraties ce que la violence est
aux dictatures»27. Il est intéressant de constater que dans les sociétés démocratiques actuelles, la
majorité des personnes possèdent une vision de la propagande co comme
mme fortement liée aux
dictatures. Même si c’est souvent le cas, la démocratie qui par essence étymologique renvoie à la
détention du pouvoir par le peuple n’est pas pour autant vierge de toute propagande. L’État
démocratique, par essence, n’exprime pas l’ l’intérêt
intérêt d’une partie ou d’une classe car il se doit de
ne pas exclure une minorité mais au contraire d’en tenir compte. Il prend en compte l’ensemble
des avis et des divergences, dès lors il se voit obligé de lutter contre ses oppositions ou pouvoirs
dents mais pour cela il ne peut employer les méthodes autoritaires.28 Dans son livre
dissidents
26http://tpe-propaganda.e
propaganda.e-monsite.com,
monsite.com,16
16 août2020.p.1
27 Noam Chomsky & Edward S. Herman, Consentement à la fabrication : l'économie politique des médias de masse, Pantheon Books,
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a) De la propagande à La communicationpolitique.
Quelles soit privées ou publiques, capitalistes ou étatiques, les institutions exercent un lourd
poids sur les médias, elles tendent à co-construire
co construire l’information dans les contextes routiniers.
En cas de crise sociale ou de conflit militaire, notamment, le recours à des techniques dedésinformation
dedésinformation
contribue à transformer les médias en simples relais des pouvoirs constitués, sans qu’il soit nécessaire
29 Edward Bernays, Propaganda :comment manipuler l’opinion public, aux éditions Ig publishing New York, 2004, p13.
30 Dominique Wolton, La communication politique : construction d'un modèle, Hermès, La Revue N°4, 1989,p.
31 Jürgen Habermas, L'espace public, Archéologie de la publicité comm
commee dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris,
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1988.32 Christian Delporte, De la propagande à la communication politique, Flammarion, 2003, page 30-31
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33 Blaise Magnin
Magnin&Henri
Henri Maler, Le pouvoir des médias : entre fantasmes, dé
déni
ni et réalité, op. Cité, page 3
34 Noam Chomsky & &Edward
Edward S. Herman, Consentement à la fabrication, op.Cité
35 Alain Accardo, Pour une socioanalyse du journalisme,
journalisme, coll. Cent mille signes, 2017, p.6.
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Edmund Burke, homme politique et écrivain britannique, utilisa pour la première fois
l’expression « quatrième pouvoir » pour condamner, en 1790, la Révolution française. En
juin 1978, Alexandre Soljénitsyne, s’adressant à des étudiants de Harvard,
lançaitcetavertissement aux démocraties occidentales : la presse est devenue la force la plus
importante des États-Unis ; elle dépasse, en puissance, les trois autres pouvoirs38. Les
médias exercent bien certains pouvoirs. Des pouvoirs éclatés et partagés qui ne s’exercent
pas de façon uniforme et continue, qui varient selon les conjonctures et les rapports de
force dont elles sont porteuses, mais des pouvoirs bien réels.39 Le mouvement des radios
libres, l’exigence de nombreux journalistes revendiquant les mêmes droits et devoirs que
leurs confrères du privé ou des médias écrits renforcèrent cette prise d’indépendance, il
faudra cependant attendre les années quatre-vingt pour que la liberté de communication soit
considérée comme un tout et reçoive une consécration législative constitutionnellement
protégée : indépendance des rédactions, coupure du lien direct entre le pouvoir et les
médias à travers l’instauration d’une autorité administrative indépendante garantissant cette
liberté40. Cette « révolution tranquille » suivie de la multiplication des radios puis des télés
privées changea clairement la donne quand lapresse« de référence » prend le pas sur la
presse partisane et quand la télévision s’installe dans tous les foyers, que sonne l’heure
d’une certaine émancipation à l’égard du pouvoir. Le pouvoir grandissant des médias sur la
scène publique va se manifester alors de deux manières. D’une part, la puissance de la
télévision comme vecteur de l’information et du débat démocratique modèle durablement le
mode de production de la politique. D’autre part, le mythe du «journalisme
d’investigation», libre de tout pouvoir et de toute limite structure profondément l’ensemble
des médias.
Le pouvoir de la télévision est reconnu que l’on est passé de la psychologisation de la politique à
sa « peopolisation ». Dès lors, il est tentant de considérer que les politiques ne sont plus que des
marionnettes ce qu’ils sont d’ailleurs rapidement devenus, « Guignols de l’info » ou autres, dans
les grilles de programmes. Le petit écran a œuvré à la banalisation des politiques, et du langage
du politique. Non pas par l’usage démagogique de telle ou telle expression populaire que par la
simplification à outrance d’un discours nécessairement complexe. Le discours se limite
désormais à un message, l’exposition à une conclusion etrhétorique à une formule. Les “spins
doctors” ont fait commerce du talent à réduire à quelques « petites phrases » la pensée politique.
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39 Blaise Magnin
Magnin&Henri
Henri Maler, Le pouvoir des médias : entre fantasmes, déni et réalité, op. Cité page 4.
40 Lahaca, Haute Autorité de la commission de
de l’audiovisuel, d’abord présidée par MichèleCutta.
41 Denis Pingaud, Bernard Poulet, Du pouvoir des médias à l’éclatement de la scène publique, op. Cité page 2.
42 Ioanna Vovou, La politique comme un jeu télévisé", journals.openedition.org, 27/02/2010p.122-132.
27/02/2010p.122 132.
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43 Roger-GérardSchwartzenberg,
GérardSchwartzenberg, l’État spectacle, op. Cité page 322.
44 Mouchon J., La Politique sous l’influence des médias, Paris, L’Harmattan,1998.
45 Éric Dacheux, Bordeaux, Action et communication politique : une distinction imposs
impossible
ible ? Qualitéet communication N°15
1999,p2.
46 Cayrol R., Médias et démocratie : la dérive, Paris, Presses de Sciences Po,1997.
47 « Le journalisme d'investigation » sur www.franceinter.fr, 17 avril2013.
Avec la désacralisation de la politique et la trivialisation des débats,, les politiques se retrouvent dans une
position d’insigne vulnérabilité48.Les pays anglo
anglo-saxons ont longtemps eu une longueur d'avance dans le
domaine, grâce au développement de journaux populaires d'information. En Allemagne, Allemagne, le journalisme
d'enquête a eu du succès grâce à la pratique de l'hebdomadaire Der Spiegel.En Spiegel.En France, Le CanardCana
enchaîné, référence dans le domaine dès sa création, a été rejoint par des journaux comme Bakchich
(version papier et version numérique) et Media part (exclusivement numériquenumériqu 49.La La place prise par le
journalisme d’investigation ne saurait se comprendre par les seules qualités personnelles ou même par
l’importance donnée par telle ou telle rédaction à ce type d’approche journali
journalistique.
stique. Elle intervient dans
un contexte intellectuel, politique, social et journalistique très particulier. Celui
Celui-ci ci s’exprime au sein du
journalisme comme une crise de légitimité et une perte de crédibilité pour ce qui constituait jusqu’alors
dans les mé
médias
dias français comme la référence, c’est c’est-à-dire
dire le journalisme politique. En France, le
50
journalism
smepolitique ett d’opinion constituait
c it le cœurdela léggitimité
timité delaprofession
delapro .
Le journalisme d’investigation est l’approche qui convient le mieux à l’exercice d’un
contrôle. Un contrôle qu’ils n’exerceraient pas en leur nom, du haut d’une légitimité de
corps, mais bien « au nom de la société »51. Cependant, Ce moment particulier detoute- detoute
puissance des médias se referme que certains analystes parlent de la fin de
dess « trente glorieuse
des médias ». Le prétendu quatrième pouvoir donne le sentiment d’être mal en point, ils ont
été à leur tour victimes de l’apparition de nouveaux médias liés aux nouvelles technologies
de l’internet, ce qui a conduit à un bouleversement des médias traditionnels et l’émergence
peut être d’un « cinquième pouvoir médiatique ».
48Pierre
Pierre Péan, « Dans les cuisines de l’investigation », sur Le Monde diplomatique, 1er septembre 2019.
49 Fabrice Arfi, « Le journalisme d'investigation existe-t
existe t-il
il encore en France ? », conférence prononcée le 20 mai 2014 à l'École
Militaire à l'i
l'invitation
nvitation de l'ANAJ-IHEDN.
l'ANAJ
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Les médias de masse et leurs propriétaires ont perdu le monopole de l’image. Les artistes ont
d’abord été évincés par les producteurs et les diffuseurs d’images techniques, c’est
maintenant au tour de ces derniers de perdre le monopole de la production et de la
distribution des images au profit des usagers des réseaux sociaux. C’est pourquoi nous ne
parlons pas aujourd’hui de médias visuels, mais de médias sociaux, par lesquels les
utilisateurs participent pleinement au processus de diffusion. Les usagers ne sont plus
seulement les « destinataires » mais aussi les « destinateurs », les auteurs des messages,
prenant en charge « la configuration de la production représentante ». Ils produisent eux-
mêmes la représentation et participent de ce fait du pouvoir de la représentation. Si, dans la
culture visuelle des médias de masse, « le médium [est] le message »54, dans les médias
sociaux « chacun est destinateur ». La construction de l'opinion publique se trouve
bouleversée : on assiste à une crise des intermédiaires traditionnels qui fabriquaient jadis les
représentations dominantes de la société. Les médias one to many (radio, presse, télévision)
faisaient la part belle à la "parole dominante" de l'intellectuel, de l'expert, du journaliste...,
qualifiée de "pensée unique" par leurs détracteurs, Par ailleurs, ces médias étaient sous
contrôle étatique ou commercial, concentrés et en faible nombre, donc avec une moindre
compétition pour l'accès à la vérité des faits et une moindre diversité des points de vue
exprimés. Or l'Internet contributif et les moyens de production numérique démocratisés
(texte, audio, vidéo) permettent aux multitudes citoyennes de s'exprimer directement, de
commenter l'actualité, de poser leurs problèmes concrets et de commencer à imaginer des
solutions nouvelles. "We the media", selon la formule très parlante de Dan Gillmor55.
Comme l'a montré Jürgen Habermas dans ses travaux classiques, nos démocraties
délibératives se sont construites autour d'un espace public, d'abord "bourgeois" puis
"communicationnel" car orienté par de grands médias. Or Internet construit sous nos yeux un
espace public d'un genre tout à fait nouveau, à la fois local et mondial, fondé sur la
possibilité de participation de chaque individu depuis un point donné du réseau, une
information pouvant être répliqué des millions de fois si elle coïncide avec un événement
d'intérêt pour ses « réplicateurs »56.
b)- Le « cinquième pouvoir » : une force de contre-pouvoir civique
En conférant aux individus et aux réseaux d'individus une parole libre, Internet bouleverse
donc les conditions d'exercice du pouvoir que nous avions connues à toutes les époques
antérieures. La démocratie d'opinion imposée par des intermédiaires reconnus devient une
démocratie d'opinion libérée, où tous les individus et tous les groupes ont une même liberté
d'accès à l'espace public de communication. Rétablir donc le contre-pouvoir passe par le
retour dans le champ journalistique de la parole critique. Cet aspect contestataire se
développe de plus en plus grâce aux médias alternatifs. « Les institutions dominantes ne
sont pas à l’abri des pressions publiques. Les médias indépendants (alternatifs) peuvent
également jouer un rôle important. Bien qu’ils manquent de ressources, presque par
définition, ils gagnent de l’importance de la même manière que les organisations
populaires : en rassemblant des gens aux ressourceslimitées»57.
D’une part, car Internet offre à chacun une tribune libre, un espace d’expression
inaliénable. Pas de censure possible sur la toile, sauf en cas extrême. L’internaute n’est pas
réduit au rôle de figurant dramatique, il est maître de son propos et de son orchestration.
D’autre part, parce
54Marshall McLuhan, Message et Massage, un inventaire des effets, Édité par Jean Jacques Pauvert, Paris, 1968, p160.
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qu’en mettant toutes ces tribunes bout à bout, ainsi qu quee les sites associatifs, les publications
spécialisées en ligne, les journaux parallèles, on obtient une chaîne infinie de sources
d’information. Internet représente donc un espace illimité, non censuré, où le règne de
l’information repose entièrement sur la notion de partage, où le pouvoir vient du nombre de
citoyens dont on peut susciter l’intérêt, la réaction. Le réseau des réseaux constitue donc une
alternative non négligeable par rapport aux sources traditionnelles d’information, et ce
d’autant plus qu
quee le web n’a pas à subir les contraintes imposées à la télévision, la radio ou la
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presse . L’apparition d’un nouveau contre contre-pouvoir
pouvoirface
face aux puissances économiques et
médiatiques. D’abord, car les citoyens retrouvent une« voix » leur permettant de dénoncer
les abus qu’ils subissent : Internet. L’information partagée sur le réseau des réseaux remet en
question le pouvoir détenu par les géants médiatiques, qui ne peuvent contrôler ce que
chacun peut lire et publier sur le web. Ensuite, les fonctionnalités d’Id’Internet,
nternet, combinées à un
réveil des consciences dans les démocraties occidentales, déclenchent l’émergence d’une
société civique (et pas seulement civile) sur le terrain de prédilection du capitalisme
informationnel : l’espace mondial59.
Or, de nombreuses études récentes dans le champ de la communication sont construites
autour de dichotomies – les médias numériques versus les médias traditionnels, la
mobilisation citoyenne sur le terrain versus l’activisme en ligne, la presse écrite versus versu les
blogues– des dichotomies qu’il juge rigides et peu fécondes. Il souligne l’importance de
comprendre la manière dont les nouvelles pratiques médiatiques incorporent des logiques
traditionnelles, tout comme la manière dont les pratiques médiatiques traditionnelles tra ditionnelles
intègrent des logiques émergentes. En ce sens, il plaide pour une approche analytique qui
appréhende les processus de communication politique comme une hybridation entre des
technologies, des genres, des pratiques et des normes anciennes et ém émergentes,
ergentes, qui cohabitent
et interagissent au sein de systèmes médiatique et politique fluides et polycentriques60.
Un autre exemple du rôle civique que peut jouer les réseaux sociaux au cours de l’épidémie
du coronavirus (Covid19) constitue incontestableme
incontestablement nt un sujet d’intérêt général sur lequel
toute personne doit pouvoir s’exprimer par tout moyen. Les journalistes, les professionnels
de santé, les représentants des pouvoirs publics, mais aussi tous les citoyens intéressés par le
sujet trouveront dans les réseaux sociaux les places publiques rêvées pour échanger et
confronter leurs points de vue comme cela n’avait jamais été possible auparavant. De ce
point de vue, les réseaux sociaux remplissent correctement leur mission démocratique en
donnant une parfaite
parfaite égalité d’accès à des moyens de communication des idées et
informations. Et c’est pourquoi le débat est nécessairement pollué par les mécanismes de
manipulation qui ont pu prospérer dans ces services. Pour autant, n’estn’est-ce
ce pas là la fin ultime
de cette liberté
iberté fondamentale ? Les informations qualifiées de « fausses» ne doivent-elles
doivent elles pas
être acceptées comme un élément à part entière du débat ? Leur diffusion ne participerait-elle
participerait
pas du débat d’intérêt général et de la vie démocratique? Les réponses à apporter app orter à ces
questions sont essentielles pour cerner la nécessité des limites qui peuvent être apportées à la
liberté d’expression pendant cette période de crise sanitaire. Une première vision consisterait
justement à « laisser faire » le débat, au nom du llibre ibre marché des idées. La notion, bien
connue du droit américain, part du principe que le libre échange
échangedes
des idées est le moyen le plus
efficace de résoudre les conflits et de Rechercher « la vérité »61.TouteToute opinion est bonne à
être diffusée, mais aussi et surtout à être débattue, critiquée ou dénoncée. Ce libre débat est
censé régler le sort des idées ou informations infondées, erronées ou dangereuses. Dès lors,
les discussions sur le coronavirus pourraient être
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61 PECH L., Approches européenne et américaine de la liberté d'expression dans la société de l’information, juillet2004, pp. 13-19.
Encouragées de la sorte, la diffusion de fausses informations n’étant que le meilleur moyen
de fairele tri entre le vrai et le faux 62.
Cette crise a mis en évidence l’importance des médias et de l’accès à des informations
vérifiées. Des médias libres et indépendants constituent une source essentielle d’informations
crédibles et vitales, et ils aident les gens en détectant et en démystifiant les mensonges de la
désinformation. Le journalisme professionnel - la publication de faits vérifiés et d’opinions
éclairées- a donné aux gens une alternative à la désinformation et a contribué à réfuter les
mensonges. Opérant à la lumière de la place publique, il contraste avec le contenu caché et
difficile à contester qui est partagé dans les services de messagerie privée. De nombreux
médias en ligne ont laissé tomber leurs « paywalls » et ont fourni une couverture gratuite de
la pandémie de COVID-19, au nom de l’intérêt public. Les médias sociaux sont extrêmement
importants pour lutter contre cette maladie contagieuse, non seulement pour obtenir des
informations et être mis à jour à son sujet, mais aussi pour comprendre comment elle se
propage, comment les gens interagissent et comment nous pouvons y réagir. Comme l'a dit
Heidi Tworek, professeure adjointe à l'Université de la Colombie-Britannique au Canada,
«les communications dans une crise de santé publique sont aussi cruciales qu'une
intervention médicale…en fait, les politiques de communication sont une intervention
médicale»63. Nous n'avions pas cet outil il y a cent ans, mais nous devons maintenant
l'utiliser à bon escient de toutes les manières possibles pour surmonter cette pandémie.
Conclusion :
Il n'y a sans doute pas d'illusion plus persistante, s'agissant des phénomènes de propagande,
que de croire qu'ils sont la marque exclusive des régimes autoritaires ou totalitaires. La
production diffuse d'un consensus démocratique latent par des agences spécialisées dans la
manipulation de l'opinion, la collusion de pouvoirs politiques, économiques et médiatiques
dans des périodes de crise des consentements et la rationalisation défiante de l'opinion
publique comme corps sans tête à assujettir ou à encadrer définissent l'orientation du travail
de propagande en démocratie. Celui-ci tend à faire de la politique l'art de maintenir les
citoyens éloignés de ce qui les concerne. Depuis qu'elles existent en tant que répertoire
d'État, les activités de propagande n'ont jamais cessé de justifier en pratique cette définition
élitiste de la politique et de la démocratie.
L’émergence d’un « quatrième pouvoir » pendant une certaine période grâce à la presse
d’investigation a été complètement dépassé par des bouleversements économiques et
technologiques, ont entraîné les entreprises dans une course à l’info-domination d’ampleur
internationale, ce qui s’est traduit par une vague de concentration sans précédent, et la
formation de conglomérats médiatiques planétaires. La perte de sens du quatrième pouvoir
s’illustre par la crise du média noble, la presse écrite, qui a vu diminuer son audience et sa
crédibilité. La fondation du cinquième pouvoir passe donc par une réforme des médias, de
masse et alternatifs, dans le but de multiplier les voix et d’éveiller les idées, afin de ne pas se
trouver réduits au silence social. De cette façon, le citoyen serait à nouveau considéré comme
une tête pensante et réintégré à la marche du monde.
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