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2.PEC Des Patients A Risque en OC-E

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


UNIVERSITE DE MOULOUD MAMMERI TIZI OUZOU –FACULTE DE MEDECINE-
DEPARTEMENT DE MEDECINE DENTAIRE
COURS D’ODONTOLOGIE CONCERVATRICE/ENDODONTIE 5ème ANNEE
Dr LAKABI.N, MAITRE ASSISTANTE, CHEF DE SERVICE OC/E
CLINIQUE DENTAIRE, TIZI OUZOU

PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN


ODONTOLOGIE CONSERVATRICE ENDODONTIE

Introduction :
Prodiguer des soins médicaux et/ou chirurgicaux à un patient peut comporter des risques plus
ou moins élevés, liés non seulement à l’acte ou au médicament utilisé, à la posologie
employée, mais également, et surtout, à l’interférence avec le terrain physiologique
(grossesse), physiopathologique (allergie) et « thérapeutique » (interactions médicamenteuses)
du patient.
Tout acte, quelle qu’en soit sa nature, doit donc être adapté au terrain du patient.
La connaissance du terrain permet effectivement au praticien de prendre les précautions qui
s’imposent afin de préserver l’intégrité organique et/ou fonctionnelle de son patient.
Le rôle de l’interrogatoire étant de rechercher les antécédents du patient.

LES RISQUES

ENVERS LE ENVERS LE ENVERS LES


PATIENT LUI- PRATICIEN AUTRES PATIENTS
MEME
(Transmission de (Contamination
(Complications de son maladies infectieuses : croisée)
état : cardiopathies, tuberculose, hépatites,
néphropathies, SIDA)
diabète…)

I- Les risques encourus à la prise en charge des cardiopathes :


 Risque infectieux : bactériémie.
 Risque hémorragique : lié à la prise d’anticoagulants.
 Risque syncopal : adrénaline.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

Groupe A : Groupe B : Situations cardiaques à faibles risque d’EI


cardiopathies à haut cardiopathies à risque
risque d’EI moins élevé d’EI
- Prothèse - Valvulopathies - Communication inter-auriculaire (CIA).
valvulaire. IM, IA, RA. - ATCD de plus de 6 mois de réparation
- Cardiopathies - Prolapsus de la chirurgicale de CIA (sans shunt
congénitales valve mitrale avec résiduel).
cyanogènes non IM et/ou - ATCD de plus de 6 mois de plastie
opérées et épaississement chirurgicale des valvules mitrales (en
dérivations valvulaire. absence de fuite).
chirurgicales. - Bicuspidie - ATCD de pontage coronaire.
- Antécédents d’EI. aortique. - Angioplastie coronaire avec ou sans
- Cardiopathies mise en place d’endoprothèse.
congénitales non - Cardiomyopathie dilatée sans IM
cyanogènes sauf significative.
CIA. - Rétrécissement mitral pur.
- Cardiopathies - Régurgitation valvulaire minime.
hypertrophiques - Prolapsus valvulaire mitral simple.
obstructives (avec - Souffle valvulaire fonctionnel.
souffle à - ATCD de maladie de Kawasaki.
l’auscultation). - ATCD de RAA sans dysfonctionnement
valvulaire.
- ATCD de transplantation cardiaque (en
absence d’anomalie valvulaire).
- Sondes de Pacemaker.

1- Patients du groupe A :
- Le traitement endodontique est strictement contre indiqué en cas de :
o Dent à pulpe non vivante.
o Retraitement sur dent dépulpée.
- Le traitement endodontique est strictement contrôlé en cas de :
o Dent à pulpe vivante.

L’antibioprophylaxie est obligatoire, sous forme de prise unique une heure avant
l’acte (3g d’amoxicilline, en cas d’allergie 1g de pristinamycine – pyostacine – ou
600 mg de clindamycine – dalacine).
L’asepsie est stricte (travail sous digue), le traitement doit se faire en une séance
unique avec un accès total à l’ensemble de l’endodonte monoradiculé (1PM :
possible, 2PM et M : non recommandé).
Dans tous les cas :
o Avis favorable du cardiologue.
o Consentement éclairé du patient.
o Praticien compétent en endodontie.
o Instauration d’un suivi.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

2- Patients du groupe B :
Le traitement endodontique est réalisé sous trois conditions :
o Asepsie stricte (digue étanche).
o Endodonte accessible en sa totalité.
o Séance unique.
En cas de recours aux antibiotiques (en prise unique similaire à l’antibioprophylaxie
des patients du groupe A). Une prise supplémentaire une heure après en cas de
complication s per opératoire.
Un espacement de 10 jours en cas de séances multiples, avec un changement de
molécule à la seconde prescription.
Consultation recommandée en cas de fièvre ou de symptômes dans le mois qui suit le
geste dentaire.

Arguments en faveur de l’antibioprophylaxie :


 Terrain : patient âgé (> 65 ans), insuffisance cardiaque, rénale, respiratoire,
hépatique, diabète, immunodépression pathologique ou thérapeutique (corticoïdes).
 Etat bucco-dentaire : hygiène bucco-dentaire insuffisante.
 Thérapeutique : traitement endodontique de longue durée (pluriradiculée).
 Patient : souhait du patient après informations.

II- Conduite à tenir devant un cardiopathe :


1- La décision thérapeutique :
o Identifier le risque et son implication quant à l’indication du traitement et à la
nécessité d’une antibioprophylaxie.
o Informer le cardiologue et recueillir son avis.
o Evaluer le bénéfice thérapeutique de conserver la dent.
o Evaluer la faisabilité du traitement endodontique.
o Recueillir le consentement du patient.
2- La phase pré opératoire :
o Assainir la cavité buccale (détartrage, conseils d’hygiène bucco-dentaire, bains
de bouche antibactériens).
o Préparer un plateau (technique ergonomique pour diminuer la durée de la
séance).
o Déterminer radiologiquement la longueur présumée de la racine pour éviter les
dépassements lors du cathétérisme.
3- La phase per opératoire :
o Placer la digue en évitant de blesser la gencive.
o Désinfecter la digue et la dent (chlorhexidine, Bétadine).
o Supprimer les tissus cariés avant d’exposer la pulpe.
o Privilégier une technique de préparation corono-apicale et une irrigation
abondante à l’hypochlorite de sodium pour éviter tout refoulement péri apical.
o Utiliser un localisateur électronique de foramen pour éviter toute intrusion
dans le péri apex.
o Maintenir le foramen apical dans sa position sans élargissement pour éviter les
dépassements d’obturations.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

o Obturer à l’aide d’une technique de compactage de GP pour obtenir une


obturation canalaire étanche.
o Placer une reconstitution coronaire étanche (CVI) pour éviter toute
contamination ultérieure de l’obturation canalaire.
4- La phase post opératoire :
o Donner la conduite à tenir en cas d’apparition de symptômes ou de signes
locaux et/ou généraux.
o Informer par écrit le patient du caractère obligatoire des prochaines visites de
contrôle afin de surveiller les résultats du traitement.
III- Le risque hémorragique :
En rapport avec la prise d’anticoagulants chez les porteurs de prothèse mécanique en général.
Les doses thérapeutiques d’INR en général sont entre 2 et 3, dans cet intervalle les
manipulations endodontiques ne posent aucun problème.
Cependant, il faut faire attention aux manœuvres de pose de digue, de coins inter dentaires, et
de matrice (risque de saignement donc substitution chez les malades tarés). L’anesthésie à
l’épine de spix peut engendrer un hématome et donc un risque d’asphyxie.
L’aspirine également est contre indiquée chez ces patients.

IV- Le risque syncopal :


En cas de cardiopathies ischémiques, ANTCD d’IDM, angine de poitrine, arythmies,
insuffisance coronarienne par oblitération ou rétrécissement des artères coronaires.

V- Les patients diabétiques :


L’état parodontal du diabétique est particulier, du fait de la micro angiopathie. L’haleine du
diabétique mal équilibré est caractéristique du fait de l’acidocétose.
Il faut toujours éviter l’infection chez ces patients car elle entretient le diabète, et la prise en
charge en début de matinée après un bon repas est recommandée (risque d’hypoglycémie en
cas de prise en charge à jeun).
Le meilleur traitement, bien évidemment, est la prévention.

VI- Les néphropathies :


Les dialysés : du fait de la fatigue, reporter les séances de soins ; sauf cas d’urgence.
Insuffisance rénale : faire attention à la prescription de médicaments à élimination rénale.
Les greffés : présentent un risque infectieux majeur en raison de la thérapeutique
immunosuppressive.

VII- Les affections sanguines :


L’idéal serait de réaliser les soins précocement, ce qui ne pose aucun problème de saignement
en odontologie conservatrice.
Les patients polytransfusés présentent un risque d’être porteurs de virus (cytomégalovirus,
HIV, HBV…) une sérologie avant la prise en charge de ses patients est de règle.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

VIII- Les cancéreux :


Ils peuvent être sous chimiothérapie, donc une baisse de l’immunité (aplasie médullaire),
présentant un risque infectieux et hémorragique. Les soins sont à éviter en période de cure,
sauf cas d’urgence, ou si la formule s’avère normale.
Ils peuvent aussi être sous radiothérapie (ou ayant bénéficié d’une cure de radiothérapie),
présentent une ischémie dans les zones avoisinantes la région irradiée. Les extractions sont
essentiellement évitées, et l’idéal est de les prendre en charge avant la radiothérapie ou la
chimiothérapie.

IX- Les patients atteints de maladie infectieuse :


Ils présentent un risque de transmission de maladies (SIDA, hépatite, rougeole, varicelle,
grippe…) au praticien et aux autres patients à travers ce dernier : contamination croisée ; d’où
l’intérêt des précautions d’usage, soins différés chez ces patients sauf l’urgence.

Conclusion :
L’intérêt de l’interrogatoire est indéniable, il permet au praticien de cerner son patient sur tous
les plans.
La prévention c’est encore mieux, puisque dans tous les cas et même en cas d’échec,
l’application de thérapeutiques précoces ne présente aucun danger puisqu’il n’y a pas
d’interférence avec le milieu interne.
Enfin, dès qu’un patient se présente à la consultation, il est intégré dans une optique
prophylactique ce qui sera assurément plus bénéfique pour tout le monde.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

PATIENT A RISQUE D’ENDOCARDITE INFECTIEUSE


GENERALITES
DEFINITION :
L’endocardite infectieuse est la conséquence d’une greffe microbienne sur une valve
cardiaque. Elle a des répercussions locales (lésions valvulaires) et générales (risque
d’insuffisance cardiaque, de complications infectieuses, vasculaires ou rénales).
L’endocardite infectieuse est une maladie rare (environ 1500 cas par an en France) dont
l’incidence semble stable ai cours des dernières décennies.
Le pronostic de cette maladie est réservé car c’est une forme très grave de septicémie
(mortalité hospitalière d’environ 20%).
CLASSIFICATION :

Cardiopathies à haut risque d’E.I Cardiopathies n’étant pas à haut risque


d’E.I
 ATCD d’E.I.  Autres valvulopathies (insuffisance
 Prothèse valvulaire (mécanique ou aortique, insuffisance mitrale,
bioprothèse) ou anneau prothétique. rétrécissement aortique).
 Cardiopathies congénitales  Prolapsus de la valve mitrale.
cyanogènes :  Bicuspidie aortique.
- Non opérées ou dérivations  Autres cardiopathies congénitales non
chirurgicale pulmonaire systémique. cyanogènes.
- Opérées avec un shunt résiduel.  Arythmies.
- Opérées avec matériel prothétique.  Maladie coronarienne.
 Patient porteur d’un dispositif
cardiovasculaire implantable
(pacemaker ou défibrillateur).

PRISE EN CHARGE MEDICALE DE LA MALADIE


Non médicamenteuse Médicamenteuse
 Hémocultures bactériennes (pour le  Antibiothérapie intraveineuse ciblée.
diagnostic).
 Chirurgie valvulaire.

SYNTHESE DES RISQUES POTENTIELS EN ODONTOLOGIE


Type de risque Oui Non
Infectieux  Risque d’E.I
Hémorragique  Si traitement anticoagulant ou antiplaquettaire
Anesthésique  Précautions vis-à-vis de la technique employée
Médicamenteux 
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

Autres 

PRISE EN CHARGE AU CABINET DENTAIRE

Points clés

 L’hygiène bucco-dentaire revêt un caractère fondamental dans la prévention des infections


buccales et de l’endocardite infectieuse.
 Depuis les dernières recommandations de l’ANSM en 2011, seuls les patients à haut risque
d’endocardite infectieuse sont concernés par les protocoles de prévention infectieuse.
 La pose de la digue est un acte invasif.
 Chez les patients à haut risque d’endocardite infectieuse les soins endodontiques doivent
être exceptionnels.
 Les patients porteurs d’une prothèse valvulaire cardiaque mécanique sont traités par
anticoagulant (anti vitamine K) parfois en association avec un agent antiplaquettaire.
 Tout foyer infectieux doit être traité par une antibiothérapie curative.

Précautions générales

 En cas de doute sur la nature de la cardiopathie du patient, le chirurgien-dentiste doit


prendre contact avec le cardiologue traitant.
 Chez le patient à haut risque d’endocardite infectieuse :
- Certains actes invasifs sont contre indiqués.
- Tout actes invasif autorisé nécessite une antibioprophylaxie.
- Les traitements endodontiques ne peuvent être réalisés qu’après vérification de la
vitalité pulpaire.
- Les traitements endodontiques sont réservés aux dents vivantes monoradiculées et, à
la rigueur, à la première prémolaire si les deux canaux sont accessibles (en une seule
séance).
 Précautions particulières pour les patients traités par anticoagulants anti vitamine K (se
référer à la fiche correspondante).
 Précautions particulières pour les patients traités par un agent antiplaquettaire (se référer
la fiche correspondante).
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

SITUATIONS CLINIQUES

PATIENTS A HAUT RISQUE D’ENDOCARDITE INFECTIEUSE

ACTES NON INVASIFS ACTES INVASIFS


Actes de prévention (SAUF ACTES CONTRE
INDIQUES)
Soins conservateurs
Tous les actes impliquants une
Soins prothétiques non sanglants manipulation de la gencive, de la
Dépose de points de sutures pulpe ou de la région périapicale de la
dent, ou en cas d’effraction de la
Pose de prothèse amovible muqueuse orale (en dehors des
anesthésies locales ou loco-régionales)
Pose ou ajustement de l’appareil
orthodontique
Prise de radiographie dentaire intrabuccale

Respecter les précautions générales Respecter les précautions générales

Pas d’antibioprophylaxie Protocole anti-infectieux niveau A*

*Prendre en compte les cofacteurs de risque infectieux : tabagisme, éthylisme, âge ≥ 75 ans,
mauvais état buccal (tartre, plaque, mauvaise hygiène…), neutropénie…

PRECAUTIONS VIS-A-VIS DE L’ANESTHESIE


Les anesthésies intra-ligamentaires sont contre indiquées chez les patients à haut risque
d’endocardite infectieuse.

PRECAUTIONS VIS-A-VIS DES PRESCRIPTIONS COURANTES EN


ODONTOLOGIE
Pas de précautions particulières en rapport avec le risque d’endocardite infectieuse (mais
prendre en compte les autres maladies et/ou traitements du patient).
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

ACTES CONTRE INDIQUES


Chez les patients à haut risque d’endocardite infectieuse :
- Anesthésie intra-ligamentaire.
- Traitement endodontique sur dent à pulpe non vivante et retraitement endodontique.
- Traitement endodontique sur dents à pulpe vivante en plusieurs séances ou sans digue.
- Amputation radiculaire.
- Transplantation.
- Réimplantation.
- Chirurgie périapicale.
- Chirurgie parodontale.
- Chirurgie implantaire et des péri-implantites.
- Mise en place de matériaux de comblement.
- Chirurgie pré-orthodontique des dents incluses ou enclavées.

Risques médicaux, Guide de prise en charge par le chirurgien-dentiste


©2013 ADF, Paris
www.adf.asso.fr

MISE A JOUR DU DOCUMENT 2016


CLASSIFICATION
Il faut différencier les patients à haut risque d’endocardite infectieuse des autres patients :

Cardiopathies a haut risque d’endocardite infectieuse


- ATCD d’endocardite infectieuse.
- Prothèse valvulaire (mécanique ou bioprothèse) ou anneau prothétique.
- Cardiopathies congénitales cyanogènes1 :
 Non opérées ou dérivation chirurgicale pulmonaire systémique.
 Opérées avec shunt résiduel.
 Opérées avec matériel prothétique.

Toutes les autres cardiopathies (insuffisance aortique, insuffisance mitrale, rétrécissement


aortique, prolapsus de la valve mitrale, bicuspidie aortique, communication inter-
ventriculaire, communication inter-aortique, etc…) ne sont pas à haut risque d’endocardite
infectieuse.

1
Tétralogie de Fallot, transposition des gros vaisseaux, syndrome d’Eisenmenger etc…
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

PRISE EN CHARGE MEDICALE

Cardiopathies à haut risque d’endocardite infectieuse


Cardiopathies congénitales cyanogènes Prothèse valvulaire
 Ces patients sont théoriquement tous  Prothèse mécanique :
opérés de leur malformation - Traitement anti vitamine K à vie.
cardiaque dans les premiers mois qui - Associé parfois à un traitement
suivent la naissance. antiplaquettaire.
 Quelques rares cas ne peuvent pas  Prothèse biologique :
être opérer, mais ils ne sont - Traitement anti vitamine K les 3
généralement pas suivis en cabinet premiers mois seulement (sauf cas
dentaire de ville. particulier, fibrillation atriale…).

SYNTHESE DES RISQUES POTENTIELS EN ODONTOLOGIE

Type de risque Oui Non


Infectieux  Pour les patients à haut risque d’endocardite
infectieuse
Hémorragique  Si traitement anticoagulant (prothèse valvulaire) ou
antiplaquettaire (coronaropathie, AVC, AOMI)
Anesthésique  Précautions vis-à-vis de la technique employée
Médicamenteux 
Autre 

PRISE EN CHARGE AU CABINET DENTAIRE

Points clés

 L’hygiène bucco-dentaire revêt un caractère fondamental dans la prévention des


infections buccales et de l’endocardite infectieuse.
 Depuis les dernières recommandations de l’ANSM en 2011, seuls les patients à haut
risque d’endocardite infectieuse sont concernés par les protocoles de prévention
infectieuse.
 Les patients porteurs d’une prothèse valvulaire cardiaque mécanique sont traités à
vie par anticoagulant (anti vitamine K). L’association avec un agent antiplaquettaire
dépend des comorbidités.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

Précautions générales

 Prendre contact avec le cardiologue traitant en cas de doute sur la nature de la


cardiopathie ou sur les ATCD du patient.
 Chez le patient à haut risque d’endocardite infectieuse :
- Certains actes invasifs sont contre indiqués.
- Tout acte invasif réalisable nécessite une antibioprophylaxie.
- Les traitements endodontiques ne doivent être réalisés qu’après vérification de la
vitalité pulpaire.
- Les traitements endodontiques sont réservés aux dents vivantes monoradiculées
et à la première prémolaire, lorsque le traitement peut être réaliser en une seule
séance.
 Précautions particulières en cas de :
- Traitement anti vitamine K (se référer à la fiche « anticoagulant anti vitamine
K »).
- Traitement antiplaquettaire (se référer à la fiche « antiplaquettaires »).

SITUATIONS CLINIQUES
PATIENT A HAUT RISQUE D’ENDOCARDITE INFECTIEUSE

ACTES NON INVASIFS ACTES INVASIFS


Actes de prévention (SAUF ACTES CONTRE INDIQUES)
Soins conservateurs Tous les actes impliquants la manipulation de la
gencive, de la pulpe, ou de la région périapicale de
Soins prothétiques non sanglants la dent, ou en cas d’effraction de la muqueuse
Dépose de points de sutures orale (en dehors des anesthésies locales ou loco-
régionales)
Pose de prothèse amovible
Attention : la pose de la digue est un acte invasif
Pose ou ajustement d’appareil orthodontique
Prise de radiographies dentaires intrabuccales

Respecter les précautions générales Respecter les précautions générales*


Pas d’antibioprophylaxie Antibioprophylaxie :
Dans l’heure qui précède les soins, le patient doit
prendre :

 Par voie orale : 2g d’amoxicilline chez


l’adulte (50mg/kg d’amoxicilline chez
l’enfant)
 Ou, si allergie aux pénicillines, par voie
orale : 600 mg de clindamycine chez
l’adulte (20mg/kg de clindamycine chez
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

*Prendre en compte les cofacteurs de risque infectieux : tabagisme, alcoolisme, âge ≥ 75 ans,
mauvais état buccal (tartre, plaque, mauvaise hygiène…), neutropénie…

PATIENT N’ETATNT PAS A HAUT RISQUE D’ENDOCARDITE INFECTIEUSE

 Aucune précaution spécifique en lien avec le risque d’endocardite infectieuse.


 Prendre contact avec le cardiologue traitant en cas de doute sur la cardiopathie.

PRECAUTIONS VIS-A-VIS DE L’ANESTHESIE


Les anesthésies intra-ligamentaires et intra-osseuses sont contre indiquées chez les patients à
haut risque d’endocardite infectieuse.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

HEMOPHILIE, MALADIE DE WILLEBRAND ET AUTRES


DEFICITS EN FACTEUR DE COAGULATION

GENERALITES
DEFINITION :
L’hémophilie et la maladie de WILLEBRAND résultent d’un déficit congénital en facteur de
l’hémostase :
- Facteur WILLEBRAND et/ou facteur VIII pour la maladie de WILLEBRAND.
- Facteur VIII pour l’hémophilie A
- Facteur IX pour l’hémophilie B.
Les gènes codant pour les facteurs VIII et IX sont situés sur le chromosome X, ce qui
explique que l’hémophilie touche principalement les hommes.
En France, il existe environ 6000 patients hémophiles.
Des déficits en autres facteurs de la coagulation peuvent être observés (facteur XI, VII, V,
fibrinogène…). Ils sont rarement sévères (transmission autosomale récessive).
CLASSIFICATION :

Maladie de Hémophilie A ou B Déficit en facteurs de la


WILLEBRAND coagulation autre que
facteur VIII et le facteur IX
 Type 1 : déficit  Mineure : facteur Formes sévères très rares.
quantitatif partiel VIII ou IX = 5% -
(80% des patient). 35%
 Type 2 : déficit  Modérée : Facteur
qualitatif. VIII ou IX = 1% - 5%
 Type 3 : déficit  Sévère : facteur VIII
sévère. ou IX ˂ 1%

REPERCUSSION BUCCALES
En fonction du type et de la sévérité du déficit en facteur de la coagulation, les répercussions
peuvent aller de l’absence de saignement spontané à des hémorragies spontanées importantes.
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

SYNTHESE DES RISQUES POTENTILS EN ODONTOLOGIE


Type de risque Oui Non
Infectieux 
Hémorragique  Hémorragie spontanée, hémorragie per et post
opératoire
Anesthésique  Précaution vis-à-vis de la technique employée
Médicamenteux  Contre-indication de certains médicaments
Autres 

PRISE EN CHARGE AU CABINET DENTAIRE

Points clés

 Pour beaucoup de ces patients, les soins bucco-dentaires peuvent être réalisés en cabinet dentaire
après discussion avec l’hématologue traitant.
 Une maladie parodontale peut être la cause de gingivorragies spontanées.
 L’hygiène buccale est primordiale chez ces patients pour prévenir toute inflammation gingivale.
 Entre 11 et 14 ans, tous ces patients doivent bénéficier d’une évaluation orthodontique (prévention
d’une dysharmonie dento-maxillaire pouvant favoriser une future maladie parodontale).
 Les soins endodontiques n’exposent pas ces patients à un risque hémorragique accru.
 Chez ces patients, tout acte chirurgical nécessite un avis spécialisé pour juger de la nécessité ou non
de corriger le déficit en facteur :
- Par desmopressine pour l’hémophilie A mineure et la maladie de WILLEBRAND.
- Par perfusion de facteurs de coagulation.
 Chez ces patients, l’acide tranexamique (Exacyl®) par voie orale est fréquemment utilisé, en
l’absence de contre-indication, pour couvrir la période post opératoire (protocole à mettre en place
avec l’hématologue).
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

Précautions générales

 Contact préalable systématique de l’hématologue traitant (centre des hémophiles le plus


souvent) pour préciser les modalités de réalisation du geste (ambulatoire ou hospitalier,
traitement général u non, conduite à tenir en cas de problème hémorragique secondaire…).
 Prendre les radiographies intraorales sans traumatiser la muqueuse (notamment au niveau du
plancher buccal).
 Prévenir la survenue d’un traumatisme muqueux durant les soins (utilisation d’une digue avec
un crampon supra gingival, de rouleaux salivaires…).
 S’il n’y a pas de contre-indication, utiliser un anesthésique avec vasoconstricteur pour limiter le
risque de saignement local.
 En cas de saignement muqueux, assurer une compression à l’aide de compresses imprégnées
d’acide tranexamique (Exacyl®), mettre en place une gouttière de compression…
 Précautions vis-à-vis des prescriptions médicamenteuses.

SITUATIONS CLINIQUES
PATIENT AVEC UN DEFICIT EN FACTEUR DE L’HEMOSTASE
(HEMOPHILIE, MALADIE DE WILLEBRAND OU AUTRES DEFICITS)

ACTES NON INVASIFS ACTES INVASIFS


Soins conservateurs Tous les actes impliquant une manipulation de
la gencive ou de la région périapicale de la
Soins prothétiques non sanglants dent, ou toute effraction de la muqueuse orale
(en dehors de l’anesthésie locales).
Pose de prothèse amovible
Prise de radiographies dentaires
intrabuccales
Certains soins invasifs peuvent être réaliser
au cabinet dentaire

Soins possibles en cabinet dentaire en La discussion entre l’hématologue traitant


respectant les précautions générales et avec et le chirurgien-dentiste permet de
contact préalable de l’hématologue déterminer le protocole à mettre en place
en fonction :
- Des actes à réaliser
- De la sévérité de la maladie
Cette discussion peut également aboutir à
la décision d’une prise en charge
chirurgicale spécialisée
PRISE EN CHARGE DES PATIENTS A RISQUE EN ODONTOLOGIE
Dr LAKABI

PRECAUTIONS VIS-A-VIS DE L’ANESTHESIE


Les anesthésies loco-régionales sont contre-indiquées en raison du risque d’hématome
expansif.

PRCAUTIONS VIS-A-VIS DES PRESCRIPTIONS CURANTES EN


ODONTOLOGIE
ANTIBIOTIQUES :
Pas de précautions particulières (mais prendre en compte les autres maladies et/ou traitements
du patient).
ANTALGIQUES ET ANTI-INFLAMMATOIRES :
Les AINS sont à éviter (sauf accord de l’hématologue).
Prendre en compte les autres maladies et/ou traitements du patient.
ANTIFONGIQUES :
Pas de précautions particulières (mais prendre en compte les autres maladies et/ou traitements
du patient).

ACTES CONTRE-INDIQUES AU CABINET DENTAIRE


Aucun acte ne doit être réaliser chez les patients avant une prise de contact avec
l’hématologue traitant.
Les aces réalisables au cabinet dentaire dépendent du type et de la sévérité de la maladie
hémorragique ainsi que des possibilités de correction du déficit et de la capacité du praticien à
réaliser des soins hémostatiques locaux (fonction du plateau technique disponible).

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