Les Fausses Confidences Fiche Dissertation
Les Fausses Confidences Fiche Dissertation
Les Fausses Confidences Fiche Dissertation
Dans Les Fausses Confidences, l'amour doit vaincre des obstacles extérieurs et des
obstacles intérieurs.
Ainsi, Dorante, même s'il est roturier comme Araminte, n'est pas un bon parti car il
n'est pas fortuné. Le Comte, dont la fortune est certainement affaiblie, présente en
revanche l'avantage d'élever socialement Araminte en la faisant accéder à la
noblesse.
Lorsque Araminte est surprise à la vue de Dorante (I, 6) et lui témoigne de nombreux
égards (I, 7), le spectateur devine que la jeune femme éprouve de l'amour avant
même qu'elle n'en ait pris conscience. Mais Araminte va devoir surmonter son
embarras et vaincre son amour-propre en acceptant ses sentiments amoureux.
Les autres personnages sont également considérés selon leur rang et leur fortune.
Ainsi, Dorante est fils d'avocat, « un homme de très bonne famille » (I,7), mais il est
ruiné. M. Rémy envisage donc de marier Dorante à Marton car cette dernière est
l'héritière d'une vieille parente, jusqu'à ce qu'il lui préfère une veuve de 35 ans qui
possède « trente mille livres de rente » (II,2). En montrant sur scène ces calculs
intéressés, Marivaux dresse la satire d'une société obnubilée par l'argent et le
rang social.
Plus encore, il souligne que le mérite n'est pas lié au statut social. Ainsi, le valet
Dubois, vif, intelligent et astucieux, est le seul à avoir une influence réelle sur le
destin des personnages. Ce personnage du petit peuple parvient à manipuler et à
dominer la haute bourgeoisie et l'aristocratie grâce à son ingéniosité et à sa
connaissance des sentiments amoureux.
La vérité
L'enjeu de la pièce est de faire émerger la vérité. Cette vérité affleure parfois, par
exemple lorsque Araminte avoue son trouble dans des apartés (I,15). Mais elle est vite
refoulée.
Arlequin est un personnage traditionnel de la comedia dell'arte qui donne lieu à des
scènes farcesques comme dans sa confrontation avec Dubois à la scène 10 de l'acte
II : « Comme je te bâtonnerais, sans le respect de Madame ». Les quiproquos sont
nombreux, par exemple lors de la confusion de Marton autour du portrait adressé à
Dorante (IX, 11).
Mais le comique de Marivaux repose avant tout sur les jeux de langage et la double
énonciation. Les dialogues sont vifs, gracieux et pleins d'ironie comme dans les
répliques d'Araminte et Mme Argante :
Un stratagème est une ruse de guerre qui a pour but de tromper l'ennemi.
Tout le paradoxe des Fausses Confidences réside dans le fait que le stratagème,
procédé qui repose sur le mensonge et la tromperie, est utilisé ici pour faire émerger
la vérité des sentiments.
Dubois met alors en œuvre un stratagème complexe pour faire émerger la vérité
des sentiments.
(N'hésite pas à te renseigner sur les valets d'intrigue afin de te construire des
références solides pour tes dissertations. Plus fin et éloquent que le Scapin de
Molière, Dubois préfigure déjà le Figaro de Beaumarchais. Je te conseille notamment
de lire en regard ma fiche de lecture sur Le Mariage de Figaro.)
L'expression « je vous conduis » est celle d'un metteur en scène qui pilote ses
personnages et qui n'hésite pas à utiliser l'impératif comme un maître du jeu («
Partez » à la scène 16 de l'acte I).
'Il complexifie l'intrigue pour rendre le jeu illisible aux autres personnages et rester
maître de la situation.
En bon stratège, Dubois connaît le cœur des hommes et des femmes. II perçoit la
préciosité d'Araminte et sait que le stratagème du portrait - qui est un code
amoureux de la préciosité comme dans La Princesse de Clèves de Madame de
Lafayette - ne peut qu'être gagnant.
Dubois sonde les cœurs, les martyrise parfois (Marton, par exemple, est déçue de ne
pas être l'élue). C'est grâce à sa connaissance des mécanismes de l'amour que Dubois
assure son jeu théâtral et son triomphe à la fin de la pièce.
Dubois est meneur du jeu dans cette pièce, mais ce qui rend l'intrigue
particulièrement complexe et renforce l'impression de théâtre dans le théâtre, c'est
qu'il n'est pas le seul à user de stratagèmes.
Dorante ne trompe-t-il pas même Araminte à la fin de la pièce en feignant d'avoir été
« forcé de consentir » au stratagème de Dubois alors que le spectateur l'a vu y
consentir volontiers au début de la pièce ?
En fin de compte, le vrai stratagème est celui qu'utilise Marivaux pour concevoir une
pièce complexe dans laquelle la vérité se dérobe tout le temps.