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La Philosophie Fiche

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Problème : La nature de la philosophie

A. La philosophie comme doctrine B. La philosophie comme activité réflexive.

1. La philosophie comme enseignement 1. La définition de la philosophie comme débat


inscrit au programme des classes de critique. De par son étymologie, la philosophie est
l'enseignement secondaire. La remise en question. Elle est essentiellement
réflexion critique, un débat sans cesse rebondissant
philosophie est une discipline enseignée
où tout doit être traduit au tribunal de la raison.
dans les lycées et collèges et dans les Pour Marcien Towa, « la philosophie est
universités. C’est un enseignement qui essentiellement sacrilège » c’est-à-dire
vise à inculquer à l’apprenant un esprit démystification du réel, refus de tout tabou, de
critique, un éveil de conscience, un esprit toute autorité même s’il s’agit de l’autorité de Dieu.
de tolérance, la quête de la vérité, mais
surtout une certaine moralité et une 2. L’inexistence des recettes en philosophie. La
saisie intellectuelle du monde. philosophie n’est pas une discipline où on nous
inculque un quelconque savoir qu’on puisse
2. La portée des systèmes philosophiques. apprendre par cœur comme des formules
A travers les différents systèmes ou mathématiques. Ce qui fonde son activité, c’est
doctrines philosophiques (platonisme, qu’elle doit tout remettre en question, les vérités
apparentes comme les vérités présupposées
épicurisme, stoïcisme, cartésianisme,
fondamentales. Elle nous amène à réfléchir et à
empirisme, nationalisme, etc.) élaborés trouver par nous-mêmes des solutions aux
par les philosophes, il apparaît que problèmes qui minent l’existence humaine. Ainsi
chaque philosophe ou chaque doctrine Kant dans la Critique de la raison pure dit : « il n’y a
vise à inculquer à l’homme sa vision du pas de philosophie qu’on puisse apprendre, on ne
monde, sa manière de voir les choses. A peut apprendre qu’à philosopher » c’est-à-dire
titre d’exemple le cynisme vise à acquérir l’esprit de questionnement, à s’interroger
de tout mêmes les interrogations.
renvoyer à l’homme son image grinçante
3. Les systèmes philosophiques sont
et caricaturée pour lui montrer combien essentiellement contradictoires à cause de l’esprit
est vain son prestige d’être homme. Pour critique qui anime la philosophie et nul ne détient le
parler comme l’ecclésiaste dans la bible : monopole de la vérité. Les vérités philosophiques ne
« vanité des vanités, tout est vanité et sont pas des vérités apodictiques. Paulin Hountondji
poursuite du vent » Max Stirner professe dans son ouvrage Sur la philosophie africaine
affirme : « La philosophie n’est pas un savoir clos,
l’unicité et la particularité du moi contre
elle ne saurait se réduire à une assurance muette, à
tout discours englobant. C’est ce qui
un courroux insatisfait, à la répétition catéchistique
explique son mot d’ordre : « Fais-toi des dogmes intangibles » Elle est « discours
valoir toi-même » pluraliste où les interlocuteurs s’interpellent de
génération en génération »
3. l’enseignement de la philosophie n’est La philosophie est donc un discours critique inachevé
pas neutre, il vise à faire des disciples, et infini sur l’existence humaine. Comment pouvons-
des adeptes d’un système, d’une école. A nous donc considérer la philosophie au regard de ces
titre d’exemple Platon est disciple de deux analyses contradictoires : enseignement ou
Socrate, et Platon devenu adulte fonde activité réflexive ?
une école de pensée appelée
« académie » dans laquelle Aristote
puisait ses enseignements. Aristote lui-
même devenu adulte fonde une école de
pensée appelée « Lycée ». dans chaque
philosophie, on peut trouver les leçons

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ou des enseignements de morale,
d’esthétiques, de logique, d’étymologie,
de métaphysique.

4. Le paradigme méthodologique. Il s'agit


d'un enseignement à travers l’histoire de
la philosophie, à travers la méthodologie
(dialectique)

5. la philosophie comme théorie de


l’histoire. A un moment donné, la
philosophie se systématise et définit ou
propose les règles absolues qui
gouvernent toute l’existence humaine.
Avec elle et à travers ce qu’il est convenu
d’appeler philosophie de l’histoire, on
débouche sur les grands principes de la
vie ou de l’existence. C’est ainsi qu’avec
Hegel par exemple, on retient que tout
est centré sur la raison.

On peut découvrir que la philosophie finit


par établir des principes. Toutefois, est-ce là
sa particularité ? Y a-t-il une philosophie qui
peut à elle seule nous aider à trouver toutes
les solutions aux problèmes que la vie
pose ? Ne devons-nous pas envisager cette
discipline comme essentiellement
réflexive ?

C. Philosophie comme activité critique, personnelle et réflexive

1. La philosophie comme refus du dogmatisme. Même si la philosophie véhicule un


enseignement, cet enseignement ne conduit pas au dogmatisme. Le philosophe n’impose
pas ses points de vue au lecteur car il ne détient pas le monopole de la vérité. Karl Jaspers
affirme que « philosopher c’est se mettre en route » c’est-à-dire être à la recherche de la
vérité.

2. l’adhésion à un système est libre et personnelle.

3. la philosophie est une activité d’un homme libre qui cherche par lui-même à trouver des
solutions aux problèmes qui ruinent l’existence humaine par le biais d’une réflexion
critique. « Connais-toi toi-même » disait Socrate.
En somme, la philosophie est beaucoup plus une activité et non une doctrine qui vise à se
faire des disciples.

Problème : L'importance de la philosophie

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Problème : la pertinence / la valeur du doute en philosophie.

A. Les méfaits (inconvénients) du doute B. Nécessité du doute en philosophie


en philosophie / le doute comme un
danger pour la philosophie
- Risque de spéculation. Le doute consacre - Moyen d’éviter l’ignorance et de parvenir à la
la dimension théorique de la philosophie. vérité (cf. Platon ; B. Russel : « La valeur de la
Il fait de cette discipline un discours philosophie doit être cherchée pour une bonne
réflexif qui risque de ne pas déboucher part dans son incertitude même. Celui qui n’a
sur des solutions ou de proposer des aucune teinture de philosophie traverse
solutions abstraites, non concrètes. En l’existence, emprisonné dans les préjugés qui
fait, le doute est la dimension viennent du sens commun, des croyances
systématique de la philosophie. Or, en habituelles à son temps et à son pays, et des
rapport à cette dimension systématique, conventions qui se sont développées en lui sans
Marx dit : « Les philosophes n’ont fait la coopération ni le consentement de sa
qu’interpréter le monde de diverses raison. »). Le doute philosophique c’est le
manières, ce qui importe c’est de le questionnement qui a une importance pour la
transformer ». philosophie et pour l’homme en général. En fait,
- Risque d’iconoclasme (tendance à douter c’est ne pas s’arrêter aux premières
s’opposer aux valeurs de son milieu). Le considérations, aux « on-dit ». Ceci permet de
doute en philosophie est excessif. Il fait mettre le philosophe et l’homme général à l’abri
de la philosophie une suspicion de toute des illusions et des préjugés pour parvenir à la
chose. Il relève les contradictions et ceci vérité. Platon, à travers l’allégorie de la caverne,
peut aller jusqu’à remettre en cause les montre que la prise de distance que fournit le
règles et les idées établies. A travers le philosophe permet à ce dernier de dépasser la
doute, on peut dire que le philosophe se connaissance vulgaire pour accéder à la
forge une personnalité sinon d’incompris connaissance véritable.
mais de subversif, d’individu susceptible - Démonstration de l’esprit d’humilité, de modestie
de déstabiliser l’ordre social. C’est en ce et preuve d’une sagesse (exemple de Socrate). A
sens que Clémenceau affirme : « Si j’avais travers l’exemple de Socrate, le doute
une province française à punir, je la ferai philosophique est la marque de l’humilité mais
gouverner par des philosophes ».) surtout d’une grande sagesse. En fait, Socrate
- Risque d’incompréhension, de manque ayant été déclaré l’homme le plus sage
de pragmatisme et de ridicule (cf. M. d’Athènes, se mit à douter de ce fait. Cet exercice
Ponty ; Alain : « Le défaut du philosophe lui révèle qu’il est en réalité l’homme le plus sage
est un penchant à blâmer et une puisqu’il vaut mieux remettre en question tout ne

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prédilection pour le doute » in savoir plutôt que de prétendre savoir.
Définitions) - Désir de parvenir aux fins (cf. Descartes : le doute
Transition : Quoique le doute semble méthodique). Le doute philosophique vise à
constituer une menace pour la philosophie, organiser un savoir encyclopédique et une
ne peut-on pas y voir le ferment et l’âme science universelle. Il porte sur la totalité du réel
même de cette discipline ? et donne au philosophe de parvenir aux principes
fondamentaux qui organise la vie et toute
science. C’est en raison du doute que Descartes
affirme : « la philosophie est comme un arbre
dont la racine est la métaphysique, le tronc la
physique et les branches les autres sciences »
Le doute se présentant comme un danger pour la
philosophie, ne peut-il pas en même temps
apparaitre comme méthode par excellence de
toute connaissance ?

C. le doute philosophique comme un doute méthodique et non un doute sceptique / Le


doute comme méthode par excellence de toute connaissance /
Valeur par excellence du doute en science (cf. Bachelard).

Problème : Rapport entre philosophie et science.

A. Critères et traits de similitudes B. Points de divergences entre philosophie et


entre philosophie et science. science.
a) La recommandation de l’usage de la a) La dimension spéculative de la philosophie. La
raison. La philosophie comme la philosophie n’a pas d’objet précis. Elle est plus
science participe du même esprit. Il un discours spéculatif qui s’intéresse à la
s’agit de la volonté de l’homme de totalité du réel. La science par contre obéit à
triompher des considérations un nombre de critères essentiels tels que la
mythologiques, des explications définition d’un objet, la nécessité de
mystérieuses et religieuses, pour commencer par l’observation, et elle aboutit à
parvenir à une explication plus des jugements de faits et non de valeur. Il
rationnelle de la réalité. Il s’agit s’agit de décrire concrètement les objets
d’opérer des plutôt que de présenter une vision utopique
bonds « épistémologiques » consistant ou abstraite de la réalité.
à passer d’une conception soumettant Bergson : « La règle de la science est celle qui
l’homme aux superstitions religieuses est posée par Bacon : obéir pour commander.
et aux fabulations mythologiques à une Le philosophe n’obéit ni ne commande pas. Il
conception rationnelle plus rigoureuse cherche à sympathiser » (La pensée et le
et plus proche de la réalité. En quelque mouvant)
sorte, la recommandation est faite de b) La portée pratique de la science. La science
dépasser l’univers magique et aboutit à des résultats plus pratiques qui
mystérieux pour défendre une vision doivent servir le quotidien des hommes. En ce
plus cohérente de l’explication des sens, elle développe la technique plutôt que

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faits, du réel. Bien que la philosophie de verser dans l’explication spéculative de la
ait une portée plus générale, il s’agit philosophie. C’est ainsi que Descartes pense
comme en science d’attribuer une que la portée de la science est de « rendre
cause à tout phénomène. l’homme maître et possesseur de la nature »
b) La poursuite du bien-être l’homme. Il Clément Rosset : « Il ne faut pas compter sur
s’agit d’apporter des réponses aux le philosophe pour trouver des raisons de
situations et aux turpitudes qui se vivre »
présentent à l’homme. Ainsi, alors que c) La pratique de la critique par opposition aux
la philosophie interroge et veut postulats, théorèmes et axiomes.
démystifier, apporter des réponses
cohérentes, satisfaisantes, justes,
logiques, le souci de la science est de
« nous rendre maîtres et possesseurs
de la nature » (Descartes)
c) Le doute et la critique comme
méthodes. Tout comme la philosophie,
la science se fonde sur le doute, la
critique, le dépassement des
apparences comme moyen d’accès à la
vérité. Ainsi, présentant l’objectivité
scientifique, G. Bachelard lui retrouve
les mêmes termes qu’on reconnaît
déjà à l’interrogation philosophique. Il
est question pour lui de contourner les
« obstacles épistémologiques » et cela
passe par le renoncement « au sens
commun, à l’évidence première, à la
sensation, à la tradition, au verbe, à
l’étymologie fait pour chanter et
séduire » (La psychanalyse du feu)
C. Complémentarité entre philosophie et science
a) La réflexion philosophique comme préliminaire de la science. C’est de la récupération
des débats philosophiques que la science prend progressivement corps. Elle ne devient
science que parce qu’il s’agit d’apporter une réponse adéquate aux questions longtemps
débattues en philosophie. C’est ainsi que l’esprit scientifique du 17 es naît des
explications générales et métaphysiques relevant encore de la philosophie. A. Comte
parle à ce titre de positivisme qu’il oppose à l’esprit de recherche des causes finales de la
philosophie.
b) La philosophie s’intéresse à la science en vue d’une réorientation de ses ambitions, pour
la faire respecter les visées morales propres à l’homme et rendre actuelles ses
recherches. Ainsi Rabelais dit : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
Problème : Valeur de la philosophie par opposition à la science.

A. Enonciation des critères et thèse du B. Enonciation des critères et thèse du


dépassement de la philosophie par dépassement de la science par la philosophie.
la science.
a) Sur l’utilité et le rendement au a) La dimension avant-gardiste de l’interrogation
quotidien. philosophique (préséance)

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b) Sur la prétention à l’objectivité, par b) La philosophie est action parce qu’elle
opposition à la spéculation de la réfléchit sur l’action de l’homme. Elle se veut
philosophie. une réflexion insistante, persistante qui vise à
dégager la signification totale des évènements
qui agitent la vie de l’homme. C’est pourquoi
avec Hegel, la dimension fondamentale de
cette discipline est la réflexion sur l’historicité.
Hegel (idéalisme)

Marx (matérialisme)

Kierkegaard (existentialisme)

Il s’agit pour ces auteurs de définir l’homme, la


mesure des actions dans le temps afin de
déterminer le référentiel pour toute son
existence.

C. Complémentarité entre philosophie et science


a) La réflexion philosophique comme préliminaire de la science. C’est de la récupération
des débats philosophiques que la science prend progressivement corps. Elle ne devient
science que parce qu’il s’agit d’apporter une réponse adéquate aux questions longtemps
débattues en philosophie. C’est ainsi que l’esprit scientifique du 17es naît des explications
générales et métaphysiques relevant encore de la philosophie. A. Comte parle à ce titre de
positivisme qu’il oppose à l’esprit de recherche des causes finales de la philosophie.
a) La philosophie s’intéresse à la science en vue d’une réorientation de ses ambitions, pour
la faire respecter les visées morales propres à l’homme et rendre actuelles ses
recherches. Ainsi Rabelais dit : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »

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