Physics">
Physique PC2P
Physique PC2P
Physique PC2P
PHYSIQUE
Lundi 4 mai : 14 h - 18 h
____________________
N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie
et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.
40 % pour la partie I
19 % pour la partie II
41 % pour la partie III
1/14
PROBLÈME
De la physique de l’aéronef
Ce problème aborde certains aspects de la physique appliqués à un avion dans trois parties
indépendantes. Dans la partie I, on s’intéresse à la mécanique du vol avec trois sous-parties
indépendantes. Après avoir précisé des généralités dans la sous-partie I.1, on étudie la trajectoire
d’un avion dans la sous-partie I.2 puis le décollage d’un avion dans la sous-partie I.3. La partie II
aborde des problématiques d’instrumentation et est constituée de deux sous-parties indépendantes
avec des études théoriques du tube de Pitot (sous-partie II.1) et de la mesure du givre (sous-partie
II.2). Enfin, la partie III traite de la propulsion. On calcule d’abord la force de propulsion (sous-
partie III.1), puis on aborde l’étude du cycle thermodynamique de Brayton pour un turboréacteur
simple flux (sous-partie III.2), et on termine par le fonctionnement de la tuyère (sous-partie III.3).
Les effets de la gravité sur l’air seront négligés dans l’ensemble du problème.
On travaille dans le référentiel de l’aile. Dans ce référentiel, loin de l’aile, la vitesse de l’air est
notée v . L’angle entre la corde et v est l’angle d’incidence i. La vitesse de l’avion par rapport à
l’air est notée Va avec
Va V a v
v .
Dans cette partie, la vitesse de l’avion sera suffisamment faible devant la célérité du son dans l’air
pour considérer l’air en écoulement incompressible.
za z
v Corde du profil L
2/14
I.1 - Généralités
Q1. Définir la notion de ligne de courant associée aux particules de fluide. Est-ce une description
de nature eulérienne ou lagrangienne ?
Q2. Dans la figure 2 sont représentées les lignes de courant pour un profil donné. En analysant ces
lignes de courant, expliquer pourquoi l’écoulement stationnaire de l’air, supposé parfait,
homogène et incompressible, génère une force de portance de l’avion.
2
où P , et v sont respectivement la pression, la masse volumique et la vitesse de
l’écoulement incident loin de l’aile. On représente CP pour l’intrados et l’extrados en
fonction de x/L la position par rapport à la corde (figure 3). Justifier à quelle courbe, CP1 ou
CP2, on associe l’intrados et l’extrados.
CP1
x/L
CP2
CP
3/14
Par intégration de la différence des coefficients de pression entre intrados et extrados sur toute la
corde du profil, on obtient le coefficient de portance, adimensionné,
Fz
Cz ,
1
Sréf v 2
2
avec Sréf la surface de l’aile et Fz, la force de portance exercée sur l’aile. Cette force de portance est
perpendiculaire à l’écoulement (figure 4). Par ailleurs, la répartition de pression le long de
l’intrados et de l’extrados ne se traduit pas uniquement par la force de portance Fz qui est
perpendiculaire à l’écoulement, mais également par la présence d’une force de traînée
1
Fx Cx Sréf v 2 , parallèle à l’écoulement et qui s’oppose au déplacement (figure 4). C x est
2
le coefficient de traînée.
Fz
i
Fx
direction
écoulement
CP
x/L
extrados
Profil de l’aile
intrados
4/14
Q6. Le coefficient de portance C z est-il plus important pour une incidence de 2° ou 6° ? Justifier.
Q7. Le pilote peut faire varier la surface des ailes en actionnant des surfaces mobiles, les volets.
En phase de décollage, indiquer et justifier la configuration que le pilote va choisir : volets
rentrés ou sortis ?
Q8. On considère un vol en palier, c’est-à-dire avec un vecteur vitesse et une altitude de l’avion
constants. Représenter l’ensemble des forces s’exerçant sur l’avion et expliquer comment la
force de traînée est compensée.
Q10. Dans cette question, on se propose d’interpréter physiquement ce que les professionnels de
C
l’aéronautique appellent la finesse f z d’une aile. Pour cela, on considère la situation
Cx
d’un avion, tous moteurs coupés, ayant un mouvement de translation rectiligne uniforme
descendant. On note l’angle entre la direction de l’écoulement de l’air autour de l’avion et
l’horizontale (figure 6). À l’aide d’une représentation des forces sur le schéma de la figure 6,
établir le lien entre la finesse f et l’angle . De quelle distance dH l’avion a-t-il avancé à
l’horizontale lorsqu’il a perdu une altitude dV ? Conclure sur le sens physique de la finesse.
ux
G
horizontale
Avion
Pour apprécier la qualité d’une aile on trace la polaire de l’aile qui est la courbe de son Cz en
fonction de son Cx (figure 7).
Cz
Cx
5/14
Q11. Reproduire l’allure de la polaire d’une aile sur votre copie et indiquer les points correspondant
respectivement à une traînée minimale, une portance maximale et une finesse maximale.
Q12. Quand on va du point pour lequel la traînée est minimale vers le point pour lequel la portance
est maximale, comment évolue l’angle d’incidence ?
Un avion doit se déplacer en ligne droite d’un point A vers un point B situés à la même altitude par
rapport au sol. Il subit un vent contraire constant de vecteur vitesse vv qui fait un angle avec la
trajectoire AB comme indiqué sur la figure 8. L’avion vole à une vitesse constante Va par rapport à
l’air. Le vecteur vitesse associé, Va , fait un angle avec la route au sol AB. u x et u y sont des
vecteurs unitaires.
B
uy
vv
ux
Va
Q13. À quelle condition entre Va, vv , et , l’avion peut-il se déplacer en ligne droite de A vers B ?
Q14. Calculer l’angle de correction que le pilote doit imposer à son avion lorsque = 20°,
sachant que vv = 56 km·h-1 et Va = 445 km·h-1.
Q15. L’avion doit faire un aller-retour entre les deux points A et B, distants de d = 500 km dans les
mêmes conditions de vent. Calculer la durée T du trajet aller-retour en négligeant la durée du
demi-tour. Comparer à la durée T’ de ce même trajet en l’absence de vent. Commenter.
Q16. On s’intéresse au décollage d’un quadriréacteur A380 dont la masse au décollage est de
500 tonnes. Sa vitesse au moment où il quitte la piste est de 260 km·h-1. Estimer, en précisant
les hypothèses effectuées, un ordre de grandeur de la poussée d’un réacteur lors de phase
d’accélération sur la piste. Discuter votre résultat sachant que la poussée maximale d’un
réacteur d’A380 est de 370 kN et que la finesse au décollage est proche de 10.
6/14
Partie II - Instrumentation
Le tube de Pitot est un des nombreux capteurs qui équipent l’avion. Il permet la mesure de la vitesse
de l’avion, donnée essentielle à sa bonne conduite. Il s’agit d’un tube très fin (moins de 5 mm2 de
surface) qui est placé parallèlement à la direction de l’écoulement de l’air (figure 9). Ce tube
possède deux ouvertures en F et G. L’ouverture en F est la prise dite de pression totale et celle en G
est la prise dite de pression statique. On mesure la différence de pression de l’air entre les deux
tubes 1 et 2 avec un manomètre différentiel, ce qui permet d’obtenir la vitesse v de l’écoulement.
tube 2
G
v tube 1 I
H h
On considère que l’air est un fluide parfait, homogène, incompressible, de masse volumique et
en écoulement stationnaire. On rappelle que les effets de la gravité sur l’air sont négligés. Loin du
tube l’air a une pression P et une vitesse v .
Q17. Représenter l’allure de la ligne de courant qui aboutit en F et l’allure de la ligne de courant
qui longe le tube et passe à proximité de G.
7/14
II.2 - Mesure du givre
Divers accidents d’avions ont été liés à la formation de givre sur les sondes Pitot conduisant ainsi à
une perte des indications de vitesse. Dans cette sous-partie on se propose d’étudier deux moyens de
mesure du givre.
Q21. Montrer que le champ électrique entre les armatures a pour expression : E uz .
0
+ armature A1
z=e
uz
armature A2
z=0 -
On admet que la capacité d’un condensateur plan placé dans un milieu diélectrique de permittivité
relative r est obtenue en remplaçant, dans l’expression de la capacité C obtenue à la question
précédente, 0 par 0 r .
Q23. La permittivité relative de la glace est r = 80, celle de l’air est égale à 1. Il est possible de
détecter la présence de glace en utilisant des jeux d’électrodes de différentes tailles et de
différents espacements. En vous appuyant sur le schéma de principe de la figure 11, expliquer
qualitativement le principe de cette mesure dite capacitive. Justifier la nécessité d’utiliser
plusieurs capteurs de tailles différentes.
8/14
lignes de champ
aile avion
armatures du
condensateur armatures du
de capacité C1 condensateur armatures du
condensateur
de capacité C2
de capacité C3
capacité
C3
C2
C1
épaisseur de glace
Q24. Une autre méthode de mesure de l’épaisseur de la couche de glace consiste à analyser les
échos d’un signal à ultrasons. Expliquer brièvement le principe d’une telle mesure.
9/14
réactivité chutent très rapidement à faible puissance : ils ne sont donc pas adaptés au domaine
automobile par exemple.
Les constituants principaux d’un turboréacteur sont un compresseur, une chambre de combustion et
une turbine. Dans cette partie on étudie un turboréacteur dit simple flux (figure 12) pour lequel le
gaz entrant dans le réacteur passe dans un diffuseur pour en diminuer la vitesse avant d’être
comprimé par le compresseur. Le gaz comprimé arrive dans une chambre de combustion où il est
chauffé avant d’être détendu partiellement dans la turbine qui fournit la puissance nécessaire au
compresseur. En sortie de turbine, le gaz reste à une pression relativement élevée par rapport à la
pression extérieure et il est détendu dans une tuyère, ce qui permet de l’accélérer : c’est cette
accélération qui permet la propulsion de l’avion.
Chambre de
Diffuseur combustion Tuyère
Air Gaz
entrant sortant
Compresseur Turbine
Q26. Donner l’expression du vecteur quantité de mouvement du système fermé p * t dt à
l’instant t + dt.
10/14
Q27. Des deux questions précédentes déduire, en régime stationnaire, l’expression de la dérivée du
d p * t
vecteur quantité de mouvement du système fermé à l’instant t. On introduira Dm le
dt
débit massique d’air dans le réacteur.
Q29. Indiquer quelle(s) approximation(s) est/sont nécessaire(s) pour conclure que la force
appliquée par le réacteur à l’air a pour expression : Favionair Dm vs ve .
Q30. En considérant un réacteur positionné horizontalement avec son entrée à gauche comme
indiqué sur la figure 12, représenter qualitativement le vecteur de la force exercée par l’air sur
l’avion Fair avion ainsi que les vecteurs ve et vs dans le référentiel du réacteur. Comparer les
normes ve et vs des vecteurs vitesses pour que la force exercée par l’air sur l’avion soit
propulsive.
Le turboréacteur fonctionne selon le cycle théorique ouvert de Brayton. Les conditions d’étude de
ce cycle sont les suivantes :
l’air est considéré comme un gaz parfait. Sa capacité thermique massique à pression
constante cp est supposée constante, comme le rapport entre les capacités thermiques
isobare et isochore. On prendra = 1,35 et cp = 1,1 kJ·kg-1·K-1,
En entrée du diffuseur, l’air est à l’état (1) : (P1, T1). On considère que le diffuseur est idéal, ce qui
revient à dire que l’énergie cinétique du gaz après traversée du diffuseur est négligeable devant les
autres termes énergétiques et que la traversée du diffuseur est adiabatique et réversible. En entrée du
compresseur, l’air se trouve à l’état (2) : (P2, T2) et est amené à l’état (3) : (P3 = 10P2, T3) par une
compression adiabatique réversible.
Dans la chambre de combustion, l’air, mélangé au carburant, subit un échauffement isobare
réversible jusqu’à l’état (4) : (P4, T4 = 1 400 K). Bien que les compositions du gaz à l’entrée et à la
sortie de la chambre de combustion soient différentes, pour simplifier la modélisation, on suppose
que celle-ci sert uniquement à réchauffer l’air et que les propriétés de l’air ne sont pas modifiées par
ce changement de composition.
L’air parvient alors dans la turbine où il subit une détente adiabatique réversible jusqu’à l’état (5) :
(P5, T5). Enfin, il se détend de façon adiabatique et réversible dans la tuyère et arrive dans l’état (6) :
(P6, T6).
On considère un avion qui vole avec une vitesse de croisière Va = 260 m·s-1 par rapport à l’air
considéré au repos. À cette altitude, l’air est à la pression de 34,5 kPa et à la température de
– 40 °C.
Dm 45 kg s 1 .
L’air entre dans le compresseur avec un débit massique
11/14
On rappelle que l’expression du premier principe pour une masse m = 1 kg de fluide en écoulement
au travers d’une machine est :
v 2
h g
z wu qe
2
où h représente la différence hs he entre les enthalpies massiques (en kJ·kg-1) du fluide à la
sortie hs et à l’entrée he de la machine,
v 2 vs 2 ve 2
avec vs et ve les vitesses du fluide à la sortie et à l’entrée de la machine,
z zs ze
avec zs et ze les altitudes du fluide à la sortie et à l’entrée de la machine, wu le travail massique
utile, c’est-à-dire le travail massique (en kJ·kg-1) échangé entre une masse m = 1 kg de fluide et les
parois mobiles de la machine, qe le transfert thermique massique entre le kilogramme de fluide et la
machine (en kJ·kg-1).
Q33. Établir l’expression du travail massique utile wcomp fourni à l’air par le compresseur. En
prenant T3 = 480 K, calculer la puissance Pcomp de ce dernier.
Q34. Sachant que le travail fourni par la détente du gaz dans la turbine est intégralement reçu par le
compresseur, déterminer l’expression de la température T5 en fonction de T2, T3 et T4.
Calculer la valeur de T5. En déduire la valeur de la pression P5.
Q35. Donner l’expression de la vitesse de sortie du gaz vs en sortie de tuyère en fonction de T5, T6
et cp. Calculer la valeur de vs sachant que T6 = 680 K.
Q37. Calculer le rendement du turboréacteur qui correspond au rapport entre la puissance liée à la
force propulsive et la puissance qui sert à chauffer le gaz dans la chambre de combustion
Pchamb = 45,5 MW. Comparer avec le rendement d’autres machines thermiques.
La tuyère, dernière partie du turboréacteur, a pour but d’accélérer les gaz et d’assurer ainsi la
propulsion de l’avion. Dans cette sous-partie, on va détailler le fonctionnement d’une tuyère afin
de montrer quelle géométrie est compatible avec l’accélération souhaitée. Cette sous-partie est
toutefois indépendante de la précédente.
On considère une tuyère de révolution d’axe horizontal (x’x), de section lentement variable, dans
laquelle se produit une détente d’air. L’air est assimilé à un gaz parfait, évoluant de façon
adiabatique réversible, en écoulement permanent unidirectionnel, de telle sorte que les paramètres
physiques : pression P, température T, vitesse v et masse volumique ne dépendent que de
l’abscisse x.
12/14
En x = 0, à l’entrée de la tuyère de section Se, la pression du gaz est notée Pe, sa température Te, sa
masse volumique e et la vitesse ve. La capacité thermique massique à pression constante cp et le
rapport entre les capacités thermiques isobare et isochore sont supposés constants.
À l’abscisse x, au niveau de la section S(x), la vitesse du gaz v(x) de pression P(x), a pour
1
P x
expression : v x
2
ve 2 c p Te 1 .
P
e
Q38. On pose vm 2 c p Te . Vérifier que cette quantité est homogène à une vitesse. On évalue
vm à environ 1 000 m·s-1.
P x
On pose x et on se propose dans les trois questions suivantes d’étudier et d’exploiter la
Pe
courbe CG associée à la fonction G() pour 0 1 représentée en figure 13.
G()
1
0 0,1 1
Q40. Que vaut en entrée de la tuyère ? Montrer, à l’aide de la figure 13 et des relations des
questions précédentes que pour que la vitesse augmente la tuyère doit d’abord être
convergente.
13/14
Q41. En considérant que ve = 100 m·s-1, on peut négliger ve² devant vm². Dans ces conditions, on
2 1
admet que de la fonction G() est maximale pour c . Montrer qu’avec une
1
tuyère uniquement convergente, la vitesse ne peut augmenter que jusqu’à une valeur limite
vlim qu’on exprimera en fonction de vm et .
Q42. On note Scol la section minimale de la tuyère à l’abscisse xcol lorsque la vitesse est vlim. Donner
S
l’expression du rapport col en fonction de ve, vm et G c . Donner une valeur numérique
Se
approchée de ce rapport à l’aide de la figure 13.
Q43. On rappelle que la théorie des ondes sonores permet d’établir que la célérité c du son dans un
gaz supposé parfait et subissant une transformation adiabatique réversible est donnée par la
P
relation c .
2 R
Montrer que la vitesse limite de l’écoulement vlim a pour expression vlim
Te .
1 M
Puis, vérifier que cette vitesse est égale à la célérité ccol du son dans cette section Scol.
Q44. Pour les avions civils de transport de passagers, les tuyères sont convergentes afin que l’air
sorte à une vitesse égale à la vitesse du son. La pression à la sortie de la tuyère est égale à la
pression extérieure Patm. Donner l’expression de la pression Pe à l’entrée de la tuyère en
fonction de Patm et . Calculer Pe pour Patm = 34,5 kPa et = 1,35.
Q45. Pour les avions militaires, on souhaite que la vitesse à la sortie de la tuyère soit supersonique
(supérieure à la vitesse locale du son). Quelle forme doit-on donner à la tuyère après la partie
convergente ? Justifier.
FIN
14/14
I M P R I M E R I E N A T I O N A L E – 20 1158 – D’après documents fournis