Structure Et Diversité Floristique Dans La Forêt Classée Des Trois Rivières, À L'est de L'axe Dunkassa-Monrou, République Du Bénin
Structure Et Diversité Floristique Dans La Forêt Classée Des Trois Rivières, À L'est de L'axe Dunkassa-Monrou, République Du Bénin
Structure Et Diversité Floristique Dans La Forêt Classée Des Trois Rivières, À L'est de L'axe Dunkassa-Monrou, République Du Bénin
RÉSUMÉ
La présente étude vise une meilleure compréhension de l’évolution de « la
structure et de la diversité floristique dans la forêt classée des Trois Rivières à
l’est de l’axe Dunkassa-Monrou », 13 ans après une étude phytosociologique
dans le même secteur. Ainsi, les 115 placeaux réalisés en 2006 et 21 nouveaux
ont été inventoriés ; et 345 espèces herbacées et ligneuses recensées. Taux de
recouvrement, abondance – dominance des espèces, hauteur des formations,
diamètres des ligneux supérieurs et effectifs des ligneux inférieurs sont les
données recueillies. Comme en 2006, l’analyse des données de terrain a révélé
8 groupements, et le nombre moyen d’espèces par relevé est resté assez
constante quel que soit le groupement. Entre 2006 et 2019, les indices de
Shannon et de Piélou quoique faibles, ont plus que doublés dans les
groupements des champs et jachères ; alors que dans ceux des savanes et des
forêts, ils sont plus que moyens et en légères hausses. Les densités et les
surfaces terrières sont en baisse dans les champs, jachères et savanes, mais en
augmentation dans les forêts. Anacardiaceae, Annonaceae, Combretaceae,
Euphorbiaceae, Leg.-Caesalpinioideae, Leg.-Mimosoideae, Leg.-
Papilionoideae, Poaceae et Rubiaceae sont toujours les familles les plus
diversifiées, les plus abondantes et les plus fréquentes d’un groupement à
l’autre, à l’exception du groupement des champs dominé par les cultures.
L’analyse des spectres biologiques brut et pondéré montre l’abondance et la
dominance des phanérophytes (65,83 % et 67,70 %) en général, des micro
phanérophytes (35,96 % et 34,07 %) et méso phanérophytes (12,85 % et
19,18 %) en particulier. Contrairement aux thérophytes, les pourcentages de
phanérophytes par groupement augmentent avec la densité. Sur le plan
phytogéographique, les espèces soudaniennes (33,74 % et 29,26 %) et
ABSTRACT
Structure and floristic diversity in the Trois Rivières classified
forest, east of the Dunkassa-Monrou axis
This study aims at a better understanding of the evolution of the structure and
the floristic diversity in the classified forest of Trois Rivières to the east of the
Dunkassa-Monrou axis, 13 years after a phytosociological study in the same
sector. Thus, the 115 plots created in 2006 and 21 new ones have been
inventoried and 345 herbaceous and woody species recorded. Recovery rate,
abundance dominance of species, heights of formations, diameters of upper
ligneous trees and numbers of lower ligneous trees are the data collected. As
in 2006, the analysis of field data revealed 8 groupings, and the average
number of species per survey remained fairly constant whatever the grouping.
In 2006 and 2019, the Shannon and Pielou indices, although weak, more than
boubled in the groupings of fields and fallows ; while in those of savannahs
and forests, theyare more than average and slightly increasing. Densities and
basal areas are decreasing in fields, follows and savannas, but increasing in
forests. Anacardiaceae, Annonaceae, Combretaceae, Euphorbiaceae, Leg.-
Caesalpinioideae, Leg.-Mimosoideae, Leg.-Papilionoideae, Poaceae and
Rubiaceae are always the most diversified, the most abundant and the most
frequent families from one grouping to another, with the exception of the field
grouping dominated by crops. Analysis of gross and weighted biological
spectra shows the abundance and dominance of phanerophytes (65,83 % and
67,70 %) in general, micro phanerophytes (35,96 % and 34,07 %) and meso
phanerophytes (12,85 % and 19,18 %) in particular. Unlike the therophytes,
the percentages of phanerophytes per group increase with density. In terms of
phytogeography, the Sudanian (33.74 % and 29.26 %) and Sudano-Zambezian
(20.73 % and 25.38 %) species are concurrently dominant and abundant, while
the Sudano-Guinean species (18.02 % and 18.77 %) are almost as dominant as
they are abundant.
I - INTRODUCTION
Les forêts occupent 31 pour cent de la superficie totale des terres. La pérennité
de ce potentiel biologique de la terre est liée à divers facteurs aussi bien
anthropiques que naturels. En effet, la déforestation, qui est de loin le facteur
le plus important, implique le défrichement des forêts par l’homme et leur
conversion à un autre usage, comme l’agriculture ou la construction
d’infrastructures [1]. L’augmentation des populations a entraîné une pression
sans cesse croissante sur les écosystèmes forestiers due essentiellement aux
activités anthropiques de tout genre (feux de brousse, exploitations
anarchiques de certaines essences recherchées pour le charbon ou pour le bois
de feu et pour le bois d’œuvre, divagations des animaux, pratiques culturales
traditionnelles) [2]. Les aires protégées africaines subissent de nombreuses
formes de pression humaine. Elles occupent souvent des espaces convoités par
différents acteurs de la société pour différents types d’usage des terres et sont
donc des centres d’intérêt locaux, nationaux et internationaux. Les mangroves,
les forêts humides et sèches et les zones humides saisonnières ont toutes
diminué de façon significative au cours des vingt dernières années, des baisses
oscillant autour de un pour cent de perte par an [3]. Au Bénin la situation n’est
guère reluisante ; le nord du pays abrite 92,5 % de la couverture forestière
nationale, principalement constituée des réserves de faune et de forêts classées,
destinées à la conservation de la biodiversité [4].
pressante sans que la façon d’agir soit toujours définie avec exactitude. A la
[11], l’ « Initiative d’Abidjan » préconise un ensemble d’actions concrètes
visant d’une part à restaurer un couvert forestier primordial pour les équilibres
climatiques et productifs de nos nations, et d’autre part à rendre les terres
dégradées à nouveau productives sur les plans biologiques, agronomiques et
économiques. Pour [12], une stratégie globale et opérationnelle de
conservation et gestion de la biodiversité doit prendre corps ; et la volonté de
comprendre et de prédire les effets de nos actions sur les écosystèmes nous
pousse nécessairement à rechercher des méthodes théoriques permettant de
réaliser des sauts d’échelles et de niveaux hiérarchiques. La conservation de la
diversité biologique est de nos jours un impératif incontournable pour le
développement durable. Il s’avère alors nécessaire de connaître avec précision
la diversité des écosystèmes particuliers afin de pouvoir conserver durablement
le maximum de leurs composantes [13] ; car protéger la nature c’est clairement,
pour reprendre les termes mêmes du préambule de l’Union Internationale pour
la Protection de la Nature de 1948, « garantir la prospérité du monde et sa paix
future » ; et comme pouvoir définir l’état d’une forêt repose, avant tout chose,
sur l’identification des espèces, des communautés, des écosystèmes qui la
composent [14], la présente étude s’intéresse à la structure et à la diversité
floristique de la forêt classée des Trois Rivières (FC-TR) dans sa partie à l’est de
l’axe Dunkassa-Monrou. À terme, l’objectif recherché est de caractériser les
formations végétales de cette réserve dans leur richesse floristique et dans leur
structure. Etant donnée la forte pression anthropique, les hypothèses de départ
pour atteindre cet objectif sont formulées autour de la sensible réduction de la
diversité floristique du secteur d’étude, de la perturbation de la structure des
ligneux en présence ainsi que d’une dynamique floristique et structurale assez
régressive au sein des formations végétales.
II - MATÉRIEL ET MÉTHODES
II-2. Matériel
L’essentiel du matériel utilisé est composé de :
- Carte de végétation de 2015 quadrillée au kilomètre près
- Cartes topographiques de l’Afrique de l’Ouest, République du Dahomey
Feuilles Bembéréké NC-31- XV et Dunkassa NC-31-XVI au 1/200000.
- Fiches de relevés phytosociologiques.
- Décamètre de 50 m pour les prises de mesures dans les placeaux.
- Ruban π pour mesurer le diamètre des arbres.
- GPS (Garmin 76) pour la prise des coordonnées géographiques,
faciliter le déplacement sur le terrain et pour la prise des coordonnées
géographiques de différentes unités d’occupation du sol en vue du
contrôle terrain.
- Clinomètre pour la mesure des pentes.
- Boussole pour déterminer les azimuts et une meilleure orientation ;
- Sécateur pour le prélèvement des échantillons de plantes.
- Matériel nécessaire pour la réalisation d’herbier (journaux, cartons, presses).
- Carte topographique IGN, 1992 au 1/600 000è
- Appareil photographique pour la prise de vues pour les illustrations du
document.
- Les images satellitales SPOT-1995 – 2005 – 2015 - 2020, résolution 30
m, à l’échelle de 1/100 000, pour l’élaboration des cartes des
d’occupation du sol des années correspondantes.
- Carte de géologie et des minéraux utiles, feuille Dunkassa à 1/200000
- Carte pédologique de reconnaissance à 1/200000, feuille Bembéréké
- Logiciels ArcView 3.2, CAP, Excel, Word pour la réalisation des
différentes cartes illustratives, le traitement des données phytologiques
et la rédaction.
II-3. Méthodes
C’est l’étape au cours de laquelle les écrits, des cartes, des photographies
aériennes et images satellitaires spécifiques à la forêt classée des Trois Rivières
ou pouvant apporter une quelconque contribution pour la présente étude ont
été recensés et exploités. A cet effet, l’Internet et les bibliothèques ou centres
de documentation de la FLASH, de la FSA, de l’EPAC, de la FAO, du PNUD,
du MAEP, du PGRN, de la BU, du LABEE, du LEA/FSA ainsi que les services
de l’Etat tels que l’IGN, et le CENATEL sont mis à contribution.
E = H / log2 R (2)
où, n est le nombre total d’individus inventoriés dans le placeau et S son aire.
La densité a été calculée aussi bien pour les ligneux à d.b.h. supérieur ou égal
à 10 cm que pour ceux de diamètre inférieur.
πD2 C2
G=∑ ou G = ∑ 4π (5)
4
La surface terrière a été évaluée seulement pour les ligneux de d.b.h. ≥ 10 cm.
Au niveau de chaque groupement, la valeur retenue est la moyenne
arithmétique des surfaces terrières des (p) placeaux identifiés par groupement.
Ces différents indices nous renseignent sur l’abondance et sur la distribution
des individus de chaque espèce dans le groupement végétal.
III - RÉSULTATS
G1
G8
G7
G2
G3
G4
G6
G5
IV - DISCUSSION
V - CONCLUCION
Sur les 136 placeaux inventoriés dans l’est de la FC-TR, 345 espèces herbacées
et ligneuses y ont été recensées ; avec précision sur des paramètres tels que le
taux de recouvrement, l’abondance dominance selon la méthode Braun-
Blanquet (1932), la hauteur des formations, les diamètres à hauteur de poitrine
(dbh) de plus de 10 cm, les effectifs de ligneux à dbh inférieur à 10 cm sont les
données recueillies. L’analyse de ces données de terrain a révélé plusieurs
constats à propos de la diversité en espèces et en familles dans la FC-TR :
RÉFÉRENCES