Cours 2. Les Nombres - 2023
Cours 2. Les Nombres - 2023
Cours 2. Les Nombres - 2023
COURS DE MARTINISME
INTRODUCTION
AU MARTINESISME
2.
LES NOMBRES
INSTITUT ELEAZAR
© Serge Caillet / Institut Eléazar, nouvelle édition mise à jour : 2023.
sergecaillet@gmail.com
1. Selon le Livre de la Sagesse, Dieu a « tout réglé avec mesure,
nombre et poids » (Sagesse, XI, 20). Tel est le fondement
scripturaire qui permet à Martines de Pasqually, et à Louis-
Claude de Saint-Martin après lui, de chercher par la science
des nombres à découvrir les secrets de l'univers spirituel et
matériel. Tous deux s'inscrivent ainsi dans une longue lignée
de l'ésotérisme judéo-chrétien, qui depuis l'Ancien et le
Nouveau Testaments jusqu'à nous, passe par les Pères de
l'Eglise, dont saint-Augustin, et par les kabbalistes, sans
exclure parfois une influence pythagoricienne.
1
Les chiffres entre parenthèses après une citation renvoient toujours aux
sections de Martines de Pasqually, Traité sur la réintégration des êtres dans leur
première propriété, vertu et puissance spirituelle divine, première édition
authentique d'après le manuscrit de Louis-Claude de Saint-Martin, établie
et présentée par Robert Amadou, Le Tremblay, Diffusion rosicrucienne,
1995.
même silencieux sur certains aspects des opérations
arithmosophiques, dont la pratique a été transmise oralement à
ses émules.
2
Le livre rouge. Carnet d'un jeune élu cohen, Atlantis, n° 330, janvier-février
1984.
3
Louis-Claude de Saint-Martin, Les Nombres, première édition
authentique du manuscrit autographe procurée avec une introduction et
des notes par Robert Amadou, Paris, Cariscript, 1983.
4
Louis-Claude de Saint-Martin, Œuvres majeures éditées par Robert
Amadou, vol. X : Instructions sur la Sagesse & suite d’instruction sur un autre
plan, Hildesheim, Georg Olms, 2019, p. [152]. Pour faciliter la lecture,
nous avons modernisé l’orthographe.
5
Idem.
6
Louis-Claude de Saint-Martin, Le Ministère de l'homme esprit, 1802, p. 327.
3
dans Dieu, dans l'homme, et dans la nature7 ». Autrement dit, ils ne
sont « que l'expression sensible des vérités supérieures8 ».
7
Les Nombres, op. cit., art. 1.
8
Idem., art. 71.
9
Idem., art. 1.
10
Idem., art. 53.
11
Idem., art. 33.
12
Robert Amadou (avec la collaboration de Catherine Amadou), Les
Leçons de Lyon aux élus coëns. Un cours de martinisme au XVIIIe siècle par Louis-
Claude de Saint-Martin, Jean-Jacques Du Roy d’Hauterive, Jean-Baptiste
Willermoz. Première édition complète publiée d’après les manuscrits originaux, Paris,
Dervy, 2011 (1ère éd., 1999), leçon 32.
13
Les Nombres, op. cit., art. 64.
10. Le signe sensible que constitue tout nombre sera
donc un moyen de connaître les êtres. « Ainsi, dans quelque
être spirituel que ce soit, nous pouvons reconnaître : 1° l'être, 2° son
nombre, 3° son action, 4° son opération14 ». Par les nombres qui
sont les signes des êtres, nous pourrons donc non seulement
approcher leur nature, mais encore comprendre leur action et
leur opération.
12. Pour leur part, « tous les êtres temporels ont deux
nombres : l'un pour leur existence, l'autre pour leur action. C'est par
ce second nombre qu'ils opèrent cette réaction universelle que nous
observons partout et qui est inférieure à l'existence16 ».
14
Idem., art. 53.
15
Les Leçons de Lyon, op. cit., leçon 32.
16
Les Nombres, op. cit., art. 32.
17
Idem., art. 1.
5
analogues ou similaires, et non point par leurs propriétés18 ». Car si le
calcul conventionnel, basé sur des valeurs arbitraires, ne nous
laisse entrevoir que des vérités très secondaires, on a déjà
compris que « dans le calcul vrai et spirituel, les nombres reçoivent leur
valeur de la nature des choses et non point de la volonté de notre
esprit, et [...] ils nous amènent à des vérités du premier rang, à des vérités
positives et invariables, et essentiellement liées à notre être19 ».
18
Idem., art. 1.
19
Idem., art. 1.
20
Idem., art. 1.
21
Idem., art. 14.
22
Louis-Claude de Saint-Martin, Œuvres majeures…, vol. X : Instructions sur
la Sagesse & suite d’instruction sur un autre plan, op. cit., p. [79].
23
Les Nombres, op. cit., art. 1.
l'arithmofolie ! Souscrivons sans réserve à la mise en garde du
Philosophe inconnu : « Rien de plus délicat que la manipulation des
nombres. Les règles en sont bien peu nombreuses, toute l'attention doit
porter sur l'art de les appliquer24 ». Appliquons-les donc avec
sagesse.
24
Idem., art. 14.
25
Idem., art. 1.
26
Idem., art. 14.
27
Idem., art. 14.
28
Idem., art. 14.
29
Idem., art. 1.
7
21. Ce calcul, simple pour de petits nombres, devient
laborieux pour les plus grands. On peut dans ce cas utiliser
une formule mathématique très simple : n(n+1)/2, au
moyen de laquelle, par exemple, l'addition théosophique de 28
peut se faire ainsi : 28(28+1)/2 = 406.
30
Idem., art. 13.
26. Après l'addition et la réduction, passons à la
multiplication qui « est la route tracée pour aller des racines carrées et
cubiques à leurs puissances, et vice versa31 ». La multiplication
« engendre32». Ainsi, « 16 est puissance de 4, parce que vous n'y allez
que par multiplication33 ». En arithmosophie, le carré ou le cube
se calculent donc comme dans l'arithmétique profane. Ainsi, le
carré de 4 s’obtient par 4 x 4 = 16 ; le cube de 3 par 3 x 3 x 3
= 27.
39
Idem., art. 1.
40
Idem., art. 14.
41
Idem., art. 14.
42
Idem., art. 14.
35. Les racines essentielles développent une série
numérique de neuf chiffres, en commençant par le 1,
première racine, puis avec les suivantes :
1
1+2=3
1+2+3=6
1+2+3+4=10=1
1+2+3+4+5=15=6
1+2+3+4+5+6=21=3
1+2+3+4+5+6+7=28=10=1
1+2+3+4+5+6+7+8=36=9
1+2+3+4+5+6+7+8+9=45=9
Nous avons donc la série des racines essentielles
suivante : 1.3.6.1.6.3.1.9.9.
43
Idem., art. 71.
11
38. La troisième puissance du calcul vif, ou la seconde
puissance si l'on s'en tient à l'usage vulgaire, est le cube. Or,
« le cube est la dernière puissance où l'on puisse élever une racine, puisque
c'est la dernière dimension de la matière44 », dans l’espace classique
qui ne comprend que trois dimensions : la largeur, la hauteur
et la profondeur. Le cube est donc « le terme parfait de tout
nombre45 », ou l'expression de sa manifestation dans le monde
sensible et matériel. « Pour connaître les vraies propriétés d'un être, il
faut toujours considérer le cube de sa puissance, c'est là seulement où se
développe le tableau de ses facultés46 ».
44
Idem., art. 57.
45
Idem., art. 1.
46
Idem., art. 50.
47
Idem., art. 14.
48
Idem., art. 1.
par son cube, mais même qui ne sorte point de son propre secret, ou de son
propre centre, et qui concentre en soi toutes ses opérations49 ».
49
Idem., art. 1.
50
Idem., art. 71.
51
Idem., art. 5.
52
Idem., art. 30.
53
Idem., art. 30.
54
Idem., art. 14.
13
- 1 est racine essentielle de 7, parce que
1+2+3+4+5+6+7 = 28 = 2+8 = 10 = 1.
55
Idem., art. 66.
56
Idem., art. 14.
57
Idem., art. 14.
58
Idem., art. 14.
59
Idem., art. 14.
60
Les Leçons de Lyon…, op. cit., leçon 92.
61
Les Nombres, op. cit., art. 34.
quaternaire céleste par 22, et du septénaire par 49, qui est sa
puissance62 ».
48. Parenthèse sur le nombre 22, qui est celui des lettres
de l’alphabet sacré : 2+2 = 4, qui vaut 10. Les 22 lettres
hébraïques sont donc liées aux 10 nombres. « Le nombre des
lettres de l’alphabet est fixe, le nombre des chiffres premiers ou principaux
l’est aussi ; mais les mots qui peuvent se former avec les 22 lettres, et les
nombres qui peuvent se former avec les dix chiffres sont infinis ; c’est-à-
dire que, quelque changement que l’on fasse dans l’arrangement des
lettres ; il ne se peut qu’il n’en reste toujours quelqu’autre à faire, comme
d’ajouter, de diminuer de transposer, et de répéter les mêmes lettres, ce qui
véritablement ne peut jamais avoir de bornes. La même chose arrive
sensiblement dans les nombres où quelque quantité que l’on suppose, on
peut toujours l’augmenter, et y ajouter de nouvelles quantités ; mais de
même que dans la formation des mots quelconques on ne peut sortir des
22 caractères alphabétiques, de même quelque nombre infini que l’on
puisse supposer il sera toujours formé de dix premiers caractères ou chiffres
numériques63 ». Fermons la parenthèse.
62
Les Leçons de Lyon…, op. cit., leçon 97.
63
Louis-Claude de Saint-Martin, Œuvres majeures…, vol. X : Instructions sur
la Sagesse & suite d’instruction sur un autre plan, op. cit., p. [78].
64
Les Nombres, op. cit., art. 29.
15
50. Passons au nombre 8. Le nombre 8 est celui de
l’« esprit doublement fort appartenant au Christ » (66). 8 est un
nombre si particulier qu’il entre dans les exceptions des règles
de l'addition théosophique qui ne s’y appliquent pas. De
même, regarder 8 comme le cube de 2 « répugne à l'esprit des
nombres, quoique cela soit conforme à l'esprit arithmétique65 ». « Il faut
bien se garder aussi d'additionner 8, ce serait le dénaturer : il mène à 36,
qui est bien loin d'être son nombre relatif 66». Pourquoi ? Parce qu’« il
n'y a que 4 et la puissance 7 que l'on puisse ramener à 10 par cette voie,
parce qu'ils en sont descendu ; au lieu que 8 n'est pas produit par 10,
mais il en est la droite, et l'Esprit-Saint en est la gauche67 ». Saint-
Martin, prolonge ici, en la christianisant davantage dans le sens
de l’orthodoxie, la ligne de Martines.
65
Idem., art. 13.
66
Idem., art. 14.
67
Idem., art. 14.
68
Idem., art. 14.
69
Idem., art. 14.
70
Idem., art. 30.
54. Le nombre 3 « appartenant à la terre ou à l'homme » (66),
c'est-à-dire au corps de l'homme, est la deuxième racine. Il est
la base des corps, le nombre des éléments (feu, eau, terre),
celui des principes (sel, soufre, mercure), des lois de la matière,
et c'est le nombre du triangle. « Le nombre 3 indique les trois
essences spiritueuses qui constituent toutes les formes ; il indique encore,
par l’origine de ces mêmes essences, que l’action directe des esprits
inférieurs est ternaire, puisqu’ils ont émané d’eux mercure, soufre et sel,
pour la structure de l’univers » (239). Le nombre 3 correspond
donc aux trois régions terrestres (ouest, nord et sud), comme
aux trois parties de l’univers (immensité surcéleste, immensité
céleste, immensité terrestre).
71
Voir mon ouvrage sur la Tradition martinésiste. Théosophie et théurgie des élus
coëns, Grenoble, Le Mercure Dauphinois, 2021, chapitre « Quatre prières
de six heures en six heures », p. 199-211.
17
57. Prenons garde à une nouvelle exception. Par
l'élévation au carré, seuls trois nombres restent dans la décade
divine : 1, 2 et 3. Cependant, « parmi les trois premiers nombres qui
restent par cette opération dans la décade divine, il en est un auquel cette
opération ne peut convenir, et ce nombre est 272 ».
BIBLIOGRAPHIE
75
Idem., art. 14.
19
21