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Le Grand Livre de La Taille Et de La Greffe
Le Grand Livre de La Taille Et de La Greffe
Le Grand Livre de La Taille Et de La Greffe
Sirtori
LE GRAND LIVRE
DELA TAILLE
ET DE LA GREFFE
Les photos de/' ouvrage om été aimablemem fournies par les aw eurs.
Traduction de Octa vie Dirheimer pour lc1 partie consacrée à la tclil/e et de Anne Rouet pour la partie
traitant de la grejj"e.
Schémat iquement, le cyc le de vie tailles qu ' il est poss ible de condi-
des arbres peut être divisé en troi s tionne r et d ' o rienter le déve loppe-
phases principales : croissance, pro- ment de la plante. Dans la pre mière
duction et vieillesse. Cela vaut aussi phase, la croissance et le développe-
bien pour les p lantes issues de semis me nt sont plus rapides (ensuite, ils
que pour celles obte nues par agamie devie nnent cons tan ts) e t la plante
(en particulier par greffe , mai s aussi privilég ie la diffu s ion des racines
p ar bouturage, marcottage et m a r- dans le sol, la consistance du tronc
cotte) (fig. 1). et la distribution des branches dan s
Auj o urd ' hui , les arbres fr ui tiers la partie aérienne.
formés de deux individus différents Cepe ndant, un bon déve loppe ment
dont 1' un fournit les racines (suj e t des racines doit aussi permettre à la
ou porte-greffe) 1'autre la partie aé- ramure d e s'épan oui r dans les m ê -
rie nne (objet o u g reffon ou rameau) me s proport ion s. C 'es t pourquoi ,
représenten t les pl antes à fruit s les dans la p remière phase, ce sont les
plus courantes (fig. 2) . racines qui prédominent et uti lisent
Dans ce cas, la croissance initi a le les s ubstances nutritives prod uites
est plu s rapide, ains i que son vie il- par les feui lles afin de se consolider.
li ss em e nt , mai s il en rés ulte un e En fait , tant que les rac ines ne se
phase de production plus précoce e t sont pas diffu sées de façon à pou-
plus long ue. voi r réapprov isionner s uffisamment
Lors d e ces troi s ph ases, 1' homme en eau et e n sels minéraux la partie
inte rvie nt de faço ns dive rses, mai s s upé rie ure, la phase d e produc tion
c'est g râce aux différents m odes de ne pe ut commencer.
LES PHASES PHENOI.OGIQUES
Fig. 1
Formes de multipli-
cation des plantes.
A) Bouturage.
8) Marcottage.
C) Marcotte (page
ci-contre)
B
LES PHASES PHENOLOGIQUES
Fig. 2
Présentation et développement des deux éléments d'une plante greffée
LES PHASES PHENOLOGIQUES
Les pl antes cultivées à des fins éco- De toute façon, en plus de produire
nom iques, e lles , une fois semées, de nouveaux bourgeons , la plante
poussent en libe rté et le ur période de a ug me nte 1'ép a isse ur soit de s on
croissance reste très longue : jusqu ' à tronc, soit de ses branches e t de ses
dix ou douze ans. racines.
Avec la technique de la greffe, on a Les nouveaux bou rgeo ns pe uve nt
réu ss i à réduire le temps initi a l de naître à un point que lcon q ue d es
croissance, non productif, a ux deux branches ou être le prolon gement de
ou trois pre miè res a nnées de 1' indi- celles de 1'année passée (bourgeons
vidu, fav orisant ai ns i un développe- te rmin aux) . Leur croissance se dé-
ment ra pide des rac ines (c'est pour- roule tout au long de l 'été e t peut at-
quoi il est importa nt de c ho isir le te indre p lu sieurs mè tres q ua nd les
porte-greffe adéq uat) et une fructifi- plantes sont vigoureuses.
cation dans les me ille urs te mps . Dans les plantes sarme nteuses, com-
Tout cela au dé trime nt de la longé- me la vigne e t le ki wi, qu i produi -
vité de la plante. s ent s ur les j e un es p ousses d e
Le m ome nt de la produc ti on é ta nt 1' année, 1'allo ngeme nt est re mar-
cons idéra bleme nt avancé, le co ût quablement important.
d ' un arbre fruiti er est d ' auta nt maî - Vers la fin août, la c roi ssance s' in-
tri sé. te rro mpt e t la m at uratio n d u bo is
Quand le rapport entre rac ines e t ra- (aoûtement) devient im portante e n
mure est équilibré (au bout de deux prévis ion de 1' hi ver. Ce bois, devenu
ou troi s ans si on applique correcte- mature, devra s upporter les rigueurs
me nt à la plante les techni q ues de de la saison ...
ta ille et de greffe), la phase de pro- La pollini sation des pla ntes à fruits
duction démarre, c'est-à-dire la lon- (rosacées, drupacées, agrumes et fi-
gue péri ode de fruc tification, qui va- gui e rs) se fait grâce à l ' ac ti on des
rie d 'espèce e n espèce. insectes para nym phes, com me les
Da ns la nature, 1'arbre se présente abei lles. o u grâce à ce ll e du ven t
form é à di x-d o u ze a n s, avec ses ( pollin isa tion an é mophi le). L es
bran c hes prin c ip a les ré p a rti es en fl e urs o uve rtes, opportuné me nt fé-
fo nction de son espèce et du mi lieu condées, se tra nsforme nt en fru its,
dans leque l il se développe. c'est-à-dire se nouent.
L'activité végétati ve comme nce a u Les princ ipaux obstacles à la polli -
print e mp s a vec 1'ap p a riti o n d es nisation et à la fécondati on qui s'en-
bourgeons, pu is leur débourrement. suit sont imputables aux facte urs cl i-
Selon l'espèce d'arbre fru it ier, o n matiques, comme les basses te mpé-
pe ut avoir une fl ora ison ini tia le, sui - ratures printan ières, les pluies inte n-
vie d 'u ne pousse de fe uilles (abri co- ses e t fréq ue ntes pe nda nt la fl ora i-
tier, pêcher), une éclos ion de fleu rs son, les vents forts qui empêchent le
e t de fe uilles à la fois ou l'émiss ion vo l des insectes, ou bie n la stéril ité
de fe uill es s uivi e de la floraison. inhé re nte à la pl ante.
LES PHASES PHENOLOGJQUES
E~
Pommier ~!{ii ... ~
J F M A
•
M J J A s 0 N 0
.... ~~1ft-
Poirier ~ '~ • •
Cognassier • •
Néflier du Japon •
Abricotier • •
Cerisier doux •
Cerisier acide •
Amandier • • •
Pêcher • •
Prunier européen •
Prunier sino-japonais • •
Oranger • •
Citronnier 1 • • • • • • • •
Mandarinier • •
Pamplemoussier •
Châtaignier •
Figuier • • •
Kaki • •
Kiwi • •
Noisetier2 • à' e à' •? • à'
Noye r2 • à' •?
Vigne • •
à': FLEURS MALES ?: FLEURS FEMELLES
1. Q uand la p ériode de f lo raison dépasse t rois mois. il s'agit de plantes remont ant es (à
p lusie urs floraisons).
2. Les fleurs môles (à') apparaissent d 'abord. mais la maturation du pollen va de pair
avec la flora ison des fleurs fem e lles <?>.
LES PHASES PHENOLOGIQUES
Dans ce cas , i 1 es t né cess aire de Lors de ces deux p hases, une « chu-
procéder à une pollinisation croisée te » des fruits peut survenir.
avec un pollen de plant différent. C e phénomène est assez ban a l (on
Cette form e d'incompatibilité doit parle de « chute de juin », de « chu-
être connue au moment de la mise te de pré-récolte » ou plus générale-
e n pl ace des plantes afin de bien m ent de « chute physio logique ») et
c hoisir les m ei lleures variétés pro- peut être a ttribué à une nouaison ex-
ductrices de pollen et donc de per- cessive. La pla nte s'au to régu le afin
mettre une pol lin isation c roisée qui, de fournir aux fruits restants l'eau et
e n cas de variétés incompatibles, est les substances nutritives dont il s o nt
toujours à privilégier car e lle assure besoi n.
une meilleure fructification . Il arrive pourtan t fréquemm e nt que
Lo rs du cho ix des variétés compati- de s plant es prése nte nt so it un e
bles , c hoi s ir celles qui sont quali - nouaison trop é levée soit une chute
fiées pour la fécondation e t fl e uris- excess ive imposs ibl e à réguler mê-
se nt en m ême temps qu e le pl ant me avec une chute physiologique.
principal. C'est alors q ue la taille peut ré tablir
On re ncontre souv en t d es variétés un é quilibre au niveau du feuillage
auto-incompatibles dans le ceris ier et imposer une a lte rnance fa vorisant
doux , l ' amandier, le p o mmi e r, le la prod uc ti on de fruits qual itative-
poirier e t le prun ie r sino-japonais. m ent et quantitati veme nt acce ptable.
En revanche, i1 y e n a rare ment dans La phase fi n ale de la fruct ification
1'abri cotier, le g riottier, les pruniers se co nclut avec la maturation d es
e uro péens et les agrumes ... fru i t s mi se e n év iden ce par un e
Les fru its présents sur la b ranche a u profonde transformation au niveau
m o m ent de la fl oraison ne sont pas de la pu lpe et d e la peau.
tous fécondés et ceux qu i le sont ne Les caractè res o rgano leptiq ues, sa-
parvie nnent pas à nouer. On obtie nt v eu r, ac idité , as tringence, arôm e ,
une bonne production avec un pour- etc., se développent. En fait , par 1' hy-
centage de no uai son qui vari e de 10 drolyse d e 1'amido n le conte nu des
à 20 % chez le pêcher et le ceris ier ; sucres augmente, les acides dimi -
à moins de 5 % pour les fru its à pé- nuent e t la pectine, substance muc ila-
pi ns et 1' o livier. gine use qui favorise 1'attendri sse-
La croissa nce des fru i ts (e n règ le ment de la pulpe, se forme.
gé n é ra le pendant 1'été) di st in g u e En o utre , les pig m ents c olorés sont
d eu x phases : sy nthé ti sés, la c hlorophyll e d is pa-
- la p re mière, caractéri sée par une raît e t les s ubstances aromatiques se
divi sion cell ulai re c ontinue; développe nt.
- la deux ième, représentée par la di- La m atura ti on est fonc ti on des pos-
latation de ces cellul es, avec, po ur s ibilités m êmes d u plant et d e la po-
conséq ue nce, 1'a ugme ntation de s ition de ses branc hes .
volume d es fruit s. D an s 1'en semble des p lants d ' un e
LES PHASES PHENOLOGIQUES
Fig. 3
Schéma général des modifications et du développement d 'un arbre fruitier
au cours de sa vie
LES PHASES PHENOLOGIQUES
ALTERNANCE DE
PRODUCTION
Quand une saison suit son cours ha-
bituel, sans phénomènes climatiques
comme le gel et la pluie lors de
l'éclosion des fleurs, on peut espérer
une bonne fertilité des arbres frui -
tiers. Il arrive souvent qu'une nouai-
son excessive empêche les fruit s
d'atteindre leur taille caractéristique
lors de la maturation. En outre , leur
Fig. 5
nombre élevé conduira les bour- Alternance de production.
geons à évoluer vers la lignification A) Année productive. B) Année im-
l' année su ivante. productive
LES PHASES PHENOLOGIQUES
23 1• 1
LES BUTS DE LA TAILLE
25 1•1
LES BUTS De LA TAILLE
tiquant soit la taill e e n sec, soit la est représe nté par la produc ti v ité.
taille en vert (e ll es se complète nt Certaines varié tés (le poirie r est le
souvent bien que produisant des e f- meilleur exemple), tout e n éta nt ex-
fets très différents), o n n 'aura pas du cellentes dans de nombre ux do mai-
tout le même résulta t. Par exemple, nes, sont mal considé rées car peu
la coupe d ' une branc he pendant la productives.
pé riode hivernale stimulera la plante On peut aussi observer des différen-
à produire une couronne de rameaux ces entre les plants grâce à la dispo-
au-dessus du point de coupe. La mê- sition des branches et des rameaux,
me opération me née pe ndant 1'été au nombre et aux dimen s io ns des
conduira à un épai ssissement de la feuilles , à la vitesse de la pousse e t à
partie restante et à la pousse d ' un ou la qualité des fruits.
deux rameaux, ma is pas à 1'appari- Les variétés peu produ c ti ves so nt
tion de nouveaux bourgeons. peu appréc iées, mais celles qui pro-
L' un des principaux buts est d ' offrir duisent éno rmément sont auss i sour-
à chaque plante la poss ibilité de se ces de problèmes. Les s uperproduc-
développer et de produire selon ses tions se fo nt a u détrime nt du déve-
ex ige nces : e n fait , se ule la taille loppement végétatif et des réserves
permet, après la plantation, de favo- no urricières, e t entraînent un dépé-
ri ser la vigueur ou, a u contra ire, de rissement continuel qui raccourc it la
ré duire une végétation excess ive . vie de la plante.
De cette façon , on parvient aisément La poss ibilité de modifie r les ca-
à anticiper, à rendre constante, à ré- ractères géné raux de l a plante se
gler la v ie d e la plante ( dan s s a produit dès la plantati o n par le
cro issance ou dans sa fo rme) et à ap- c hoi x du p orte - g reffe, qui peut
pliquer les tec hniques de cultures les conférer à celle-c i des « compo rte-
plus avantageuses. me nts » di ffé rents. Mai s e nsuite, le
seul moy e n es t de bie n utili se r la
taille. Comme on l ' a d éjà v u , on
peut rég le r le développement et la
POSSIBILITES DE MODIFIER produc tion de 1'arbre par des métho-
LE COMPORTEMENT des vi sant à éclairc ir o u à ré duire le
NATUREL DES PLANTES nombre des ramea ux afin d'altérer
la relation e ntre ramure e t rac ines
En dehors de la form e de 1' arbre (c'est-à-d ire e ntre hydrates de car-
(diffé re nte pour c haq ue espèce) , il bone et substa nces azotées) e n fa-
ex iste des différences a u niveau de veur de la pre m iè re e t donc, de la
varié tés de la mê me espèce que ce production.
so it po ur l 'as pec t o u pour ce qu e Les coupes servent e n outre à e nle-
1'on pourrait appeler « le comporte- ver 1'excès de feuillage e t à créer ces
ment de l' arbre fruiti e r ». Le trait le « vides » qui a ident tant à la c roi s-
plus marquant de ce comporte me nt sance e t à la matura tion des fruits .
lES BUTS DE LA TAILLE
300
250
200
150
100
50
LES DIFFERENTES SORTES DE TAILLE
Ci-dessus . au début de la
deuxième année, la jeune plante
présente de nombreuses et vigou-
reuses branches. Il faut alors en
choisir trois ou quatre pour la forma-
tion du vase
38 1• 1
LES DIFFERENTES SORlES DE TAILLE
39 1• 1
LES DIFFERENTES SORTES DE TAIUE
TAILLE DE PRODUCTIO N
Appelée a ussi de « fruct ification »,
e ll e débute quand la plan te corn - ·
me nce à produire. L'anticipation de
production est recherchée et favo ri-
sée dans tous les a rbres fruiti e rs .
E ll e comporte la ta il le de p rod uc-
tion a lors que la taille de développe-
me nt n'est pas e ncore term inée: les
deux interventio ns se s uperposent
donc, même si les buts sont néces-
saire ment diffé re nts . Dans ce cas, il
faut connaître avec préc ision les ra-
m_eaux à fruits de c haq ue espèce pour
le ur permettre de suivre leur évolu-
tio n et intervenir à le ur bénéfice.
En principe, les_ buts de l a_taille de
production sont :
- un renouvellemen t ann uel ou un Taille de production: fin de l'au-
s im p le con trô le des é lé m ents à tomne. Palmette de pommier com-
fr u its dan s le b u t d ' obtenir un e posée de deux charpentes
p roduction constante les années
suiv antes ;
- une ré partition uniforme et cons- Par exemple, s ' il faut é limine r une
tante des rameaux à fruits e t d es branche proche d'une autre, dans la
frui ts eu x -mêm es pour empêcher seu le p h ase d :.._~el_oppem e nt , o n
une su rproductio n et pou r favo ri- c ho isit ce ll e qu i correspond le mieux
se r 1'expo s ition à la l um ière de à la struc ture ; dans la tai Ile de pro_-
to us les fruit s produits, en e n amé- duction, on p ré fè re sauver celle qui
lio rant la qualité; po1.:_te d es frui ts pour l'adapter au
- contrô ler l'équilibre e ntre la pro- fonctionnement de 1'arbre.
duction d e fru its e t la product io n Comme dans la ta ille de déve lo p(le:;
de bois pour év iter l'a lternance et ment , dans la p re m ière phase de v ie ,
pe rm ettre un le nt viei ll issem ent ; il conv ie nt d ' év iter les coupes et de
- conservec.Ja fo rme de développe- pratique r plutôt les courbures , pliu-
ment pré-vue . res et autres opérations.
Comme o n l'a vu au début d e l'ou- Lo rs de la fructificat ion , quand la
vrage, ce type de tai lle, dans la jeu- fo rme de développemen t e st défini-
nesse de la plante, comprend la ta il - tiveme nt atteinte, le seul but est ce-
le de développe me nt, orientée ve rs lu i de la production, alors les inte r-
la production. ven tions deviennent plus mass ives
LES DIFFERENTES SORTES DE TAILLE
et requiè re nt soit des étê tages, soit ces opé rations en pé riode hi vemale
des élagages et des tailles de retour ou en pré-florai son pour les plantes
pour ré nover convenablement la ca- plus sens ibles au froid ou c ultivées
pacité productive. JI, " sous un climat rigoure ux.
Dans la pé riode de sénescence_de la
plante, les tailles doivent ê tre e nco-
re plus intenses : réduction drastique AUTRES NPES DE TAILLE
du nombre ou de la lof!_gue ur des ra-
mea ux pour stimule r 1'activité végé- Ce sont celles que 1'on exécute pour
tative ain s i que ce lle des rac ine s, différe ntes raisons e t qui , d ' ordinai-
même s i, comme il se doit, la pro- re , pre nnent le nom de 1' inte rve n-
duction e ntre dans sa phase de dé- tion. Nous les citons à titre de c urio-
c roissance. s ité p a rce qu 'e ll es réc la me nt du
La quantité et la qualité des tailles temps e t des forces cons idé ra bles,
varient e n fonction du type d ' arbre qui, la plupart du temps, ne mé ritent
früitie r, et nous le verrons plus loin, pas d 'être dépensées !
de la vigue ur de l' arbre. Nous avons déj à pa rlé de celle que
, ~ Le principe· géné ral est de pratiquer 1'on effectue lors de la mise en pla-
de fort es tailles s ur les plantes les ce.
plu s faibl es pour les stimul e r. Sur La taille de transplantation consis-
les plantes plus vigoure uses, il faut te en fait e n une ta ille des racines :
tailler peu et utili ser les inclinaisons on retire celles qui sont cassées,mal
et les arc ures qui ralentissent le dé- pos itionnées ou éventuelle me nt ma-
veloppe me nt et favo ri sent la fruc ti- lades , on raccourc it un pe u les sai-
fication. nes. On pe ut taille r le somme t a u ni-
Sur une plante, on procède toujours veau où 1'on souhaite faire dé marre r
e n partant de la flèche ou de la bran- la c ha rpe nte , mê me s i la te ndance
c he et on continue e n d esce ndant actuelle est de me ttre e n place des
avec des tai'lles d 'éclaircissage plus arbres « pré-formés » de deux-tro is
abondantes vers la partie haute pour ans qui produi sent immédi a te me nt
procurer une bonne ré pa rtition de la e t so nt déj à programmés pour une
lumiè re. certaine fo rme de développeme nt.
Il faut aussi élimine r les gourmands La taille de r éfor m e es t utili sée
inutili sables , les fourches et les ra- J;Oü r mod ifi er une taille de dévelop-
meaux malades, affaibli s ou mal s i- pe me nt e rronée. Ell e n ' a de vale ur
tués . que sur une pla nte je une et 1'on doit
Après 1'écl airc issage e t le raccour- bie n éva lu e r les modifi cati ons. On
c isseme nt, faire inte rve nir les pliu- pe ut , e n prin c ipe , inte rv e n ir s a ns
res, les a rc ures et les li gatures pour trop de problè mes s ur les rosacées.
se conformer à la fo rme de dévelop- En revanc he , le drupacées suppor-
pe me nt. te nt ma l les ta ill e s dras tiqu es que
l ~ s t préfé rabl e d'effec tu e r toutes cette inte rventi on le ur impose (on va
42 1• 1
LES DIFFERENTES SORTES DE TAILLE
Evolution, au
cours des ans, d'une
taille de rajeunisse-
ment pratiquée sur
un vieux pommier
dustrielle, le développement des ar- qui a pour conséque nce une diminu-
bres, e n partic ulier ceux appartenant tion d e la ramure.
à d es espèces à fruits n 'ayant pas à L es é poqu es les plu s favorab les
le ur di s position des porte- g reffes pour obten ir d es résu ltats posit ifs
inhibiteurs valables. correspondent a u repos de la p la nte
E n parta nt du principe bien connu et à la p le ine floraison. On pe ut a us-
q ue racines et partie aérienne sont s i mettre e n place une plante en e n-
é troite ment liées, o n intervient avec ferm a nt ses racines « dans une ca-
des instruments pa rti culie rs qui fo nt ge», c'est-à-d ire un pot à mai ll es
des tailles profondes d ans le so l à di - plus o u moins lâches. La c ro issance
verses distances du tronc. Ces tai lles des racines est ra lentie, ain s i que
détachent une partie des racines, ce ce lle d e la partie aérie nne.
LES DIFFERENTES SORTES DE TAIUE
Afin d e complé te r notre exposé, il parce que les a lim ents d ispon ibles
est indispensable de p réciser briève- doiven t être distribués à une grande
m ent comment la taille se d é finit sur masse d'organes e t i1 e n reste donc
la base de l' intensité d es coupes ef- peu à la di spos ition de nouveaux.
fectuées sur un arbre fruit ier. La taille pauvre : e lle s'obtient par
En ins istant s ur le s caracté ristiques des tai lles abo ndaEtes q u i laissent
des pl antes q ui do i ven t ê tre exa- peu ële bourgeons s ur la plante. A
minées cas par cas avant de procéder 1~'ie de la précédente, e lle sti-
à une ta ille q uelconq ue, e t en souli- mule rée lle m e nt le développemen t
g n ant q u 'en règle gén é ra le, il faut d e bo urgeons v igo ureu x sans po ur
tailler p lus les p la ntes fa ibles et la is- a utant endommager excessivemen t
ser pl us de b ranc hes ou d e rameaux la production.
sur les p lus fortes, on peut disting uer : La ta ille longue : on laisse peu de
La taille ric_he_ : les tailles sont li- rameaux intérieurs. pré fé rant éclair-
mitées e t il res te s ur la plante un c ir plutôt qu'étêter o u raccourcir.
n~e é levé de bou rgeons. On la
pratique s ur des p lantes très vig<lll.=.
r~uses, e lle ~nraiëïltit la croissance..!
-
La taille courte : les rameaux sont
é nerg iqu ement raccou rc is pour pe r-
mettre [t la ramure de se renforce r.
lES MOOAUTES DE LA TAJUE
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t Fig . 9
,,1\ Typ es de taille. A) Courte
et riche . B) Courte et
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pauvre. C) Longue et ri-
che . D) Longue et pau-
vre. E) Mixte
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1 11 1
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1 /
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/ 11 JI est poss ible de pratiquer une com -
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/ 1 binai son de ces ty pes de taille : par
/
exemple, longue et ri che (en laissan t
beaucoup de rameau x) ou longue et
pauv re (en en laissant peu) ou cour-
te et riche ou bien encore courte et
pauv re, etc. (fig. 9).
LES SOINS APRES
LES INTERVENTIONS
DE TAILLE
Ci-dessus, taille d 'une g rosse branche. Entre les trois grosses branches pré-
sentes, on choisit d'élimioer la p lus intérieure car c'est la moins favorisée lors
de la venue des feüTIÎes
Ci-dessous, taille d'une grosse branche pour aérer la ramure, améliorec..ia_
pénétr.o.ti.Qo__cle la lumière et créer un microclimat plus favora e
LES SOINS APRES LES INTERVENTIONS DE TAIUE
Eclaircissage terminé
Bien obseNer la façon dont la taille de droite a été effectuée. Elle laisse
une surface nette et inclinée
LES SOINS APRE$ LES INTERVENTIONS DE TAILLE
Opération d'arcure
pour affaiblir le rameau
gourmand et produire
un éventuel dévelop-
pement des bourgeons
LES EPOQUES DE lA TAJUE
des rameaux et les étêtages en période En outre, les opérations estivales amé-
de développement. Dans la phase pro- liorent la qualité des produits, qui sont
ductive, les opérations d'éclaircissage, plus colorés, parfumés et savoureux , et
d'étêtage et de raccourcissement préva- dans certains cas, e lles concernent aussi
lent. la quantité.
LES OPERATIONS
..DE LA TAILLE
ET LEURS BUTS
ARCURE
On doit effectuer cette opéra ti on
quand la plante est en pleine sève ,
c'est-à-dire quand e lle circule abon- Fig. 10
Arcure d'un rameau.
damment. Elle consiste à courber en A) Rameau en position
arc un rameau de bonne dimension, normale. B etC) Déve-
après l ' avoir doucement assoupli à loppement des ra-
la main (fig. 10). Avec cette techn i- meaux selon les diffé-
que, on favorise le développement rentes méthodes d'ar-
des bourgeons dans la partie haute
de 1'arcure et le ra lentissement des
rameaux situés dans les parties as-
~
LES OPERATIONS DE LA TALUE ET LEURS BUTS
Ci-dessus, parallèlement au
tronc, on voit un rameau jeune et
vigoureux. On le p lie doucement
(en haut à droite) jusqu'à ce qu'il
prenne la courbure voulue (voir ci-
contre). Ensuite, il sera fixé au fil
métallique ou à une branche plus
robuste
cendante et descendante de la bran- but d ' une pratique qui a été désor-
che. Elle est utile aussi dans la taille mais abandonnée.
de développement pour privilég ier II n 'est pas du tout rare de tro uver
la formation. près du tronc. de bons des rameaux rompu s sous le poids
ramea ux pour le sq uelett e et pour excess if des fruits, mai s ceux-ci par-
augm enter les bourgeons à fleurs. viennent néanmoins à mener à m atu-
D ans la t a ill e de product ion , l a rati on leur prod ucti on.
nouaison est fac ilitée et la« chute» Même s'ils sont attachés d'une façon
réduite. qu el conq ue à l a pl ant e, les fruits
conti nu ent tout de m ême à s 'en
nourrir.
BRISEMENT L e « bri sement » est j ustement le fait
de casser partiellement un rameau
L e mot « briser » donn e 1'idée cl' une vigoureux pour favoriser la fructifi -
br anche qui se casse, et tel étai t le cation .
LES OPERATIONS DE lA TAILlE ET LEURS BUTS
Fig. 11
A) Développement normal d'un ra-
meau d'un an. B) Comportement
du même rameau soumis à une dé-
cortication annulaire
lES OPERAliONS DE lA TAILlE ET lEURS BUTS
EBOURGEONNEMENT
C e la co n si ste à élimin er l es sur-
geons, ou r ameaux gourmands. Ce
sont des rameaux à bois très vigou-
reu x qui se dével oppent sur le tronc,
sur l a parti e interne des bran ches
pr im aires et sur les r aci nes (s ur-
geons) .
Leur appellation esr duc à leur façon
de croître, droite er vigoureuse, et à
Gros surgeons (ou drageons) ra-
leur pos it ion. dicaux, à éliminer avec la bêche
Etant parfa itement verticaux, il s ar- lors de la taille d ·été
L<' r'tRATIONS DE LA lAILLE ET LEURS BVIS
Ci-dessus. à gau-
che . deux rameaux
gourmands sur une
branche de prunier.
Leur présence est
inutile à l'économie
de la plante. On va
donc les couper au
sécateur (photo ci-
contre). En haut à
droite . la branche
est nettoyée : le ra-
meau restant béné-
ficiera de l'opéra -
tion
LES OPERATIONS DE LA TAILLE ET LEURS BUTS
Nombreux sur-
geons à la base
d'une pa lmette de
cognassier
On bêche la terre
a fin de dégager la
base des surgeons
pour les extirper du
sol
LES OPERATIONS DE LA TAill E ET lEURS BUTS
Positio n correcte
de la bêche pour ne
pas abîm er le tronc
Tronc parfai t e -
ment déga g é : il
faut remettre en p la -
ce la ter re ôtée
p récédemment
LES OPERATIONS DE LA TAILLE ET LEURS BUTS
cas. Pendant la pose, pour ne pas autre matériau. Puis, les mainte nir
abîme r 1'écorce, o n inte rcale des en place le te mps que les branches
morceaux de c a o utc ho uc, ou d ' un prennent la position souha itée.
ECLAIRCISSAGE
Dan s certa in es rég ion s, quand la
phase<le grossissement des fruits est
terminée, c'est le mome nt d 'appli -
quer une méthode qui concerne pres-
que uniquement le ra isi n, rare me nt
le pêcher. Elle cons is te à é liminer,
en les arrachant , les fe uill es qui
poussent à proximité des fruit$. Ce-
la, dans le but de donne r un meil -
leur ensoleillement aux fruit s qui se
colorent, devien ne nt plu s suc rés e t
mettent les sens e n éve il. Il est vi-
vement con se ill é d ' util ise r cette
méthode uniquement dan s des zo-
nes à inte ns ité lumine use e t à c ha-
le ur ré duites, mais, de to ute façon,
1' éc laircissage doit ê tre prude nt.
S ' il est excessif, il compromettrait
la produ c tion d es s u b s tances d e
réserve. Il est utile dans les rai sins
à grappes très se rrées car il pe rmet
à l'air. de c irc ul e r autour e t ré duit
ai ns i les ri squ es d'attaque s de la
moisissure g ri se. Ce lle-c i, e n effet,
est ·favori sée par la forme compacte
des fruits et l ' humidit é cha ud e, à
1' intérieur de la végétation.
ECLAIRCISSAGE
DES FRUITS
Fig. 12
Ecartement des branches. C 'est une opération d 'été qui , si o n
A) Avant. B) Après l'installation des privilégie la qu a lité, do it ê tre prati-
écarteurs quée ma lg ré son coût.
72 1• 1
LES OPERATIONS DE LA TAILLE ET LEURS BUTS
Là, un éclairc issage des feuilles offre une meilleure d iffusion de la lumière,
avec tous ses avantages .. .
Certaines espèces d 'arbres fruiti ers tian abondante, certes, mais de bas-
ont une nouai son vraiment excess i- se qu alité, sans parler du risque de
ve. Dan s ce cas il est nécessaire rupture des branches causée par le
d ' intervenir pour éviter une produc- poids des f ruits.
LES OPERATIONS DE LA TAILLE ET LEURS BUTS
L'élimination doit se porter sur les fruits de mauvaise qualité ou mal placés.
Pour cela, tenir le fruit du bout des doigts et le tourner jusqu'à ce qu 'il se dé-
tache. Cette technique évite de g raves d ommages à la branche
LES OPERATIONS DE lA TAILLE ET LEURS BUTS
....
'
'
''
' '->-..., "
77 ,. ,
LES OPERATIONS DE LA TAIUE ET LEURS BUTS
Fig. 14
Elagage de la ramure. A) Avant l'opération. 8) Après
ETETAGE
En pinçant avec les ongles, on enlè-
ve que lques centimè tres à la partie
te rmin a le d ·un ra mea u (fig . 16).
C 'est pourquo i on le fait cla ns la pé-
riode végétative de la plante.
En é liminant la « pointe», les bour-
geons s itués au-dessous ne sont plus
inhibés et déve loppent donc des ra-
Avec une scie, on pratique deux meau x anticipés. Ce la est très utile
ou trois entailles dans la partie op- dan s la ta ill e de déve lopp e m e nt
posée à la pliure pour accélé rer la fo rmation du sque-
selon la grosse ur des branc hes que le tte. S i l ' on procède a u dé but de
l'on ve ut courbe r. Pour des branches 1' été, on provoque une inte rruption
vigoure uses (que l'on veut affa iblir pa rti e ll e du déve lo ppe me nt du ra-
par pliure) il arri ve qu ' on attaque le meau e t un «éclate me nt »des bour-
bois jusqu ' à la moitié du diamètre. geon s laté raux. S i, au co ntraire,
Outre l' affaibli sseme nt , le but est l' opération a lie u à la fin de l'été, le
sou vent d 'empêche r la conc urre nce déve loppe me nt est com pl èteme nt
qu ' un rameau vigoureux pe ut exer- bloqué et la lign ification des tissus
cer sur la flèch e. comme nce. C e ux -c i, e n mûri ssant
mie ux, résiste ront davantage au ge l
Fig . 16 de l ' hi ver e t favo riseront une pro-
Etêtage des rameaux , a vec les du c ti on a ntici pée e t a bondante de
doigts bourgeons à fruits .
1• 1 81
LES OPERATIONS DE LA TAILLE ET LEURS BUTS
INCISIO N EN V
Elle es t e ncore appelée « taill e du
caporal » à cause d e sa form e qui
rappelle celle du g rade mili tai re (fig.
17).
Cette inc is io n en V renversé est pra-
ti q uée d a ns la périod e active de la
p la nte, a u-dessus d ' u n r amea u à
bois.
Dans la tai lle de déve loppeme nt, e l-
le pe rmet de faire pousser un rameau
à l'endro it dés iré . En fait , le bour-
geon du d essous , à cause de 1'enta il-
Fig. 17
le qui a pratique me nt interro mpu le Incision ou« taille du caporal,,_A) In-
fl ux de la sève é laborée, est stimulé cision au-dessus du bourg eon.
parce qu ' il ne reço it plus les s ub- B) Développement
lES OPERATIONS DE lA TAillE ET LEURS BUTS
INCLINAISO N
C 'est une des opérations les plu s
fréq ue ntes, pour la taille en vert o u
la taille en sec. Son influence sur le
développement végétatif de la plan- Palmette de pommier où une
te est d irectement proportionnelle branche (celle de droite), est trop
au degré d'inclinai s on donné à la verticale
branche par rapport à la verticale du
fOt (fig. 18). On l'incline alors avec précau-
On peut dire que plus l' inclinai son tion, à 45°
est grande, et donc le rameau plu s
horizontal Uu squ 'à 1' angl e droit),
plus grand se ra le d é ve loppement
des branc hes de base par rapport à
ce lles du sommet. La mi se à fruits
du rameau lui -mê m e, sera e lle aussi
abondante.
Beaucoup de formes de dé ve loppe-
m e nt , e n parti c ulier les plates, se
réa lisent à trave rs l' inclinai son des
branches, que l'on attache aux pieu x
d e souti e n. Au niveau physiologi-
que , le changement de direction des
branch es induit , dan s toute s les
plantes, un ral entissement de la ci r-
c ula ti on de la sève e t une propens io n
importante ~~ la reproduction e t
donc, à la fructification.
LES OPERATIONS DE LA TAILLE ET LEURS BUTS
PLIURE
S i 1' inclin a iso n m e t un rame au o u
une b ranc he à 1' ho ri zo ntale, on o b-
t ient les rés ultat s d é j à d éc r it s, la
pliure qui co u rbe le ra meau vers le
bas acce ntue ces e ffe ts (fig. 18 D).
En p a r ti c uli e r , e n m o d i f ia nt d e
façon nota ble soit le transpo rt d e la
sève é laborée, soit le mo de de po us-
LESOPERATIONS DE lA TAJUE ET LEURS BUTS
Fig . 19
Exemples de tailles de branches et
leurs conséquences sur le dévelop-
pem ent. A) Ablation minimale.
B) Taille moyenne. C) Taille intense
Fig. 20
Taille à cime entière pour la forma-
tion d'une palmette anticipée.
A) Mise en place sans taille du som-
met pourvu de rameaux anticipés.
B) Un an après. des rameaux laté-
raux se sont développés. C) A deux
ans. on incline les branches. 0) On
Inclin e les rameaux du haut et la
tai lle de for mation est finie (3 6
année)
C 'es t une pratique courante sur le Quand on taille, il est indi spensable
pêcher durant la taill e en sec, mai s de s'assure r que le rameau , en se dé-
qu i peut être exécutée aussi sur que l- veloppant , soutiendra bie n la ramu-
ques arbres fruiti e rs dans la période re. Po u r év ite r la formation de gour-
de végétation. mands , la ta ille doit être bie n rase.
E lle consiste à é lim ine r, soit sur la Le rameau c ho is i ne doit pas être
fl èche , soit sur d es branches princ i- particulièrement vigoure u x : une
pales ou secondaires de deux ans o u brindille, un dard ou mê m e une lam-
p lus , une portion de rameau juste bourde peuvent convenir comme ra-
au-dess us d'un b o urgeon. C e lui -ci meau de substitution.
pre ndra 1' avantage e t d ev iendra la
nouvelle cim e ou la nouvelle bran-
che principale (fig. 2 1).
bois
d'un
an
Fig. 21
La taille de retour s' effectue
toujours à la base d ' un rameau
d ' un an ou inséré sur un bois de
deux ans. A) Taille de retour sur un
rameau interne si on veut réduire la
ramure . B) Taille de retour sur un ra-
meau externe si on veut é largir la
ramure
LES OPERATIONS DE LA TAIUE ET LEURS BUTS
TORSION
Après avoir été abandonnée, cette
t echnique est depuis qu e lqu es
années à nouveau en faveur. Son but
est d ' induire et d'anticiper l a f ructi-
fication d'une branche particulière.
On la pratique en principe sur des
rameaux déjà soumis à 1' inc linaison.
On contraint le rameau à effectuer
une rotation partielle sur lui-même
pour rompre ou endommager un peu
les vaisseaux criblés qui tran spor-
tent l es substa nces alimentaires,
produites par les feuilles.
Une double erreur : on a choisi entre les deux rameaux celui de l'extérieur
qui devait, au contraire, être conservé. Puis, il aurait fallu éliminer le rameau
entier et non pas le raccourcir
LES OPERATIONS OE LA TAILlE ET lEURS BUTS
98 1• 1
})UTILLAGE
Cisailles.
FORMES DE
DEVELOPPEMENT
On peut, g râce à des inte rventions D ans les peti ts vergers, la dens ité d e
adéquates, manipuler la dimens ion , la p lantation est très importante : si
la forme , e t le « fonctionn e m e nt » un grand nombre de plantes offrent
des a rb res fr u i tiers. Le s inconvé- une a ug mentation de la p roductio n,
nien ts sont représentés par les coOts la place pour les rac ines et la partie
é levés des opérations e t par les ri s- aérie nne est, en contrepartie, moins
ques e ncourus par la production - à grande.
cause d ' inte rventions incorrectes o u En parti cul ier, le volume du déve-
m ê m e tota le ment erronées - cl 'une loppement aérien favorise les opéra-
plante ou d ' un verger dès les pre- tions agricoles en les re ndant moins
miè res années de la v ie. onéreuses e t permet donc une antici-
Il est donc indispensable d 'avoir un pation notable de la production.
objectif b ien précis avan t la m ise e n Il est possi bl e de contenir le déve-
p lace d es arbres. loppement d e la ramure en agençant
La p lan ificat ion et le choix de la for- proportion nell e m e nt tous les fac -
m e de développement so nt ba sés teurs qui en pe rme ttent la réductio n
par-d ess us tout sur les caractéristi- (porte-greffe, varié tés denses ou dif-
ques de la plante cultivée. Il est e n fuses, h ypoferti l ité elu te r rain.
o utre absolument nécessai re de te ni r conditions c lim at iqu es, limitation
c ompt e des bases ph ys iologiq u es du déve loppement d es raci nes e t
générales, des conditions de c ulture taille), mais on obtie nt des résu lta ts
et de c limat. satisfai sants unique me nt pour quel-
FORMES DE DEVELOPPfMENT
FORMES ARRONDIES
Comme on l'a vu, ces formes occu-
pant l' espace su r trois dimensions,
nécessitent de grandes superficies
pour l'épanouissement de la ramure.
On ne peut donc en cultiver un
grand .nombre à 1' hectare. En outre,
ce développement comporte des dif-
ficultés majeures comme 1'augmen-
tation du temps de travail du sol et
celui d ' intervention sur les p.lantes
(ta ill e, traitements, récolte) . Les
plantes se développe nt d e façon
con s id érable et bien qu 'e lles de-
viennent trè s productive s, il leur
faut des années pour atteindre cette
phase, tout en conservant cependant
une grande longévité.
D 'autre part, les formes arrondies
Ci-dessus. étêtage du rameau permettent une di s tribution de s
sé lecti onné pou r devenir la flè - plante s sur des terrain s ayant une
che. Pendant l'été. cette opéra-
tion permettra le développement orographie particulière. Cette confi -
de rameaux ant icipés parm i les- guration du sol (montag nes, colli-
quels on choisira. lors de la prochai- nes) n 'autorise pas une culture mé-
ne taille en sec. la deuxième char- canisée.
pente. Ainsi, selon les plantes, on En revanche, dans un verger domes-
peut réa liser deux charpentes en
une seule saison tique, une forme arrondie peut être
utilisée pour remplir un espace vide
à des fins esthé tiques et décoratives.
Entre les principales formes de dé-
veloppement de ce type, il est essen-
tiel d'envisager le vase et ses modi-
f ications, la pyramid e e t le fuseau
(fig. 22) .
Fig. 22 fuseau
Formes de
d éveloppement
en volume
(ou arrondies)
pyramide
tronquée
ou américaine
Fig. 23
Les formes plates. A) La palmette et son évolu-
tion au cours des ans. B) Autre forme en espa-
lier et à cordons. C) Exemples de tailles de dé-
veloppement
1
U simple U double candélabre Verrier
-~ ·
B
drapea u haie Goyer Lépage bouché Thomas
enV en U
Fig. 24
Schéma de la forme Tatu-
ra Trellis . A) Montage du
treillage. B) Répartition des
branches sur les fils. C) For-
c me complète
FORMES DE DEVELOPPEMENT
Fig. 25
Types de bourgeons. A) A bois. B) A fleurs. C) A bois et à fleurs
B
IDENTIFICATION DES ELEMENTS FRUCTIFERES DES DIFFERENTES ESPECES
varié tés qui fructifient de préférence nes dimens ions et s ur leur axe, sont
sur 1' une de ces branches, m a is e n ré partis so it des bourgeons à bois.
géné ra l, chaq ue plante en produc- soit des bourgeons à fleurs. Les plus
ti o n a un ca pi tal où ces é lé m e nts produ ctifs et ré pa ndu s s ont ceux
sont p lus ou moins proportionnés. d ' un an. On les trouve sur presque
Les rameaux à bois sont fondamen - tous les a rbres fru itie rs (fig . 26) .
taux parce qu ' il s concou rent pa rti -
c uli è re m e nt dans la phase de déve-
loppement, à la formation des c har-
pentes. Ils sont couverts de feu illes,
qui permette nt la produc tion d'hy-
drates de carbone. Seuls les rameaux
à boi s, présents e n haut de la ramu-
re, sont appelés rameaux gourm ands
(ou gourmands). Ce ux -ci sont parti-
c uli ère ment robustes et d ro its et té-
moi gne nt de la vigueur de la ramure.
Ils so nt e n géné ral é liminés car il s
n e parti c ipent pas à 1'économi e de
Fig. 26
1'arbre.
Ram eau mixte
Les rameaux à fruits sont a ins i re- d ' un an inséré
connai ssa bles : sur un bo is de
Ramea ux mixtes : ils sont d e bon- deux ans
~DENTIFICATION DES ELEMENTS FRUCTIFERES DES DIFFERENTES ESPECES
Fig. 27
A ) Br indill e de ro -
sacée. B) Brindille d e
drupacée
Brindille d e cerisie r A
1
1 ,
1
,_,
1 1
\
' '-- ... .;
IDENTIFICATION DES ELEMENTS FRUCnFERES DES DIFFERENTES ESPECES
Fig. 28
Dards à bouquet
ou bouquets de
mai
...,,
,,
" ,,,,
''v'"'-
~,r
,'
..
\
;
IDENTIFICATION DES ELEMENTS FRUCTIFERES DES DIFFERENTES ESPECES
Fig . 29
Lambourdes
/ \
1
Lambourde et bourse de poirier 1
1
1 1
1
1
r
-- _,
-
-;_....:~, ... ....
'
1
/ '1
1 1
1 '
\ j B
' 1
Fig. 30
A) Bourse de poirier.
' ... ,-..:;...... - - ,.
B) Bourse de pommier
lambourdes
Pattes de coq : ce sont des regroupe-
me nts de bourses e t de lambourdes
(dans les rosacées) caractérisées par dard
la forme qui jus ti tïe leur nom (fi g. 3 1).
Da ns d ' autres g roupes que les ro-
sacées e t les drupacées, on trouve le
noye r et le noisetie r.
Noyer (plante monoïque) : les.fleurs
mâles sont locali sées e n des points
div e rs de la plante e t s o nt re pré-
se ntées par des c ha tons pe nd a nts,
présents s ur les ra meaux d ' un a n ;
les f le urs f em e lles, e lle s, s ont a u
Fig. 31
bout des je unes ramea ux d ' un a n.
Patte d e coq
N o is et ie r : c 'es t é g a le m e nt un e
pla nte monoïque où les fleurs mâles le ur base, on trouve (au printe mps)
e n c hatons pe ndants se form ent à la les f leurs femelles localisées e n pe-
fin de l'été s ur les rameaux et pe rdu- tits bourgeons . Pour les autres fruits,
re nt j usqu ' au prin te mps suivant. A se reporte r au tableau ci -dessous .
Branche de pom-
mier
C i-contre, bonne
position du sécateur
à deux lames
cla ircissage des fruits (à la main o u de, palme tte, fuseau). Ces de rnières
par le biais des ho rmones) à la chute do ivent ê tre au point rapide ment et
d es pétales ou jus te ap rès, en sa- avoir un sque lette très robu ste afin
c hant que plus v it e on éclairc it. de supporte r de grosses productions.
moins il y aura de compétition e ntre Les branches fructifères d oivent ê tre
les fruits et plus be lles seront les d i- disposées de façon régulière. Quelle
me ns ions des s urvivants. que so it la forme choi s ie, dans les
Mai s même effectué plus tard , l 'é- prem iè res années de plantat ion
cla ircissage améliore la cou leur des (deu xième e t troisième). les inter-
fruits et leur résistance aux maladi es vention s de coupe doive nt ê tre li-
dans la phase de conservation. Mê- mitées pou r exploite r au maximum
me s i le pommi e r n 'es t pas taill é le plus grand nombre de branches
pendant longtemps, il faut pratique r présentes .
l 'éc laircissage d es fruits chaque Pendant l'hiver, on pe ut pratiquer
année pour évi ter un viei llisseme nt les incisions o u 1'étêtage du rameau
rapide. Su!._ les a rbres adultes. les principal pou r favori ser un e é mi s -
ta illes les plus idoines sont re pré- s ion constante des bourgeons. Par la
sentées par les « ta i Iles de retour» e t suite, on procédera à l'écl ai rcissage
par 1'élimination d es v"ieilles lam- de s ram ea u x e t on les or ie ntera.
bourdes qui ont fruct ifi é plu s ie urs Dans la taille de production , veil ler
fo is. De cette façon, on cherch e à à ce que c haque plant a it un compor-
é li miner les vie illes formation s pour tement e t un habitus d e fructifica-
m a inte nir la produ cti o n sur de j e u - tion pro pres . Dan s le s pre mi è res
nes branches. Ces opéra tions son t années de la plante Uusqu 'à la qua-
ty piques de la ta ille e n sec. La pro- triè m e) . en général. le po irie r pro-
duc tion doit alors se faire sur des ra- duit princ ipal e me nt s ur les brindil -
meaux à frui ts qui n ' ont pas plus de les et les ramea ux mixtes ; e ns uite,
c inq ans. Dans le cas des variétés à jusqu'à sept -huit ans, ille fait sur les
faible rendement , o n amél iore la lambourdes, e t e nfin , dans la phase
production avec des tailles accrues d e maturit é, s ur les lambou rdes se
e t inte nses p ar rappo rt aux variétés dé ve lo ppant s ur le v ie u x bo is de
normales. deux-trois a ns.
Les inte rventions de taille se basent
sur le renouvellemen t des rameaux à
POIRIER fruits (le poirie r vieillit vite) e t cher-
c hent à cont e nir la végétation dans
To ut e n étant parmi les rares arbres la partie h aute pour fa vo ri se r une
fruiti e rs qui s'adapte nt à toutes les abondante repousse de la base . Le
manipulations de la ramure, il est in- plant faib le nécessite un éclairc issa-
di spensa ble pour le poirie r de réa li - ge des rame aux à fruits. trop abon-
se r, lo rs de la tai lle de déve loppe- dants ou mal situés , pour perm ettre
m e nt, des formes sim pl es (py rami - un rattrapage de toute la partie haute .
LES EPOQUES ET lES MODAUTES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
A 1' inve rse, les variétés ou les in- Conférenc e. Cuisse -m adame.
dividu s trop vigoureux re qui è rent Dr Gu yot e t William ) .
des pe tites tailles pour empêcher La taille du poirie r asiatique ou Na-
« 1'éc latement » de la végétation. shi (Pyrus pyrifolia ou Pyrus seroti-
Dans ce cas, ce sont les arcures et les na) mérite d 'être étudiée à part. Dans
li gatures les plus efficaces car e lles les premières années, il se développe
con tiennent le développement et fa - énormément e t e ntre e n production
vor ise nt la fructification. Pour at- avant le poirie r c lass ique. Tout en
te indre le m ê me but , on pratiqu e produisant sur les mê mes éléments à
parfoi s la décortication annulaire fruit s habitue ls des rosacées (lam-
sur d es g ro sses branches . Sur les bourdes, bourses. rameaux mix tes,
vie ill es plantes, on fait des railles de brindilles e t pattes de coq), ceux-ci
retour ct des raccourci ssements pour sont présents sur des rameaux de un
perm ettre le développement de jeu- à six ans, même s' il est préférable de
nes rameaux. ne con se rv e r dan s la ramure de s
Sur le poirier, la taille en vert doit branches ne dé passant pas quatre ans
être limitée aux variét és les plu s (fig. 32). Le Nashi est une plante à
v igo ure uses a vec, pour se ul but. · ramifications fragiles. v ite endom-
d'aérer e t d'éclairer au mieux les par- magées par une c ha rge excess ive.
tics les plus sombres de la ramure. Bien qu'il so it v igoure u x. sa fructi-
L' éc lairc is sage des fruit s . à e ffec - fication pe ut ê tre limitée s i on ne
tuer manuellement ap rès la chu te procède pa s à d es arcures, d es
physiologique de juin, n 'es t pas uti -
le tous les ans et en particulie r sur
qu e lqu es varié tés (B eurré H ardy.
patte
de coq
brindille
fertile
B
Fig. 32
A) Formations des fruits du Nashi. 8) Taille des pattes d e coq
LES EPOQUES ET LES MOOAUTES DE LA TAIUE POUR CHAQUE ESPECE
dard
branchette fructifère
3e année
rameau vigoureux ille
1re année
' .. .,..'
tes ou les dards à bouquet (selon la vrier jusqu'à la floraison (ceci étant
variété) aux brindilles. Celles-ci, en surtout conseillé aux experts) .
effet, produisent des fruits de moin- Contrairement à la règle générale
dre qualité. pour le pêcher (et les autres dru -
Ces interventions de taille en sec pacées), les tailles hivernales ne doi-
peuvent être exécutées en automne vent pas se faire au ras de la branche :
(septembre-octobre) avant le traite- on doit laisser un court éperon, à
ment à effectuer lors de la chute des cause du froid . Celui-ci, pénétrant
feuilles. Il est encore plus judicieux faci lement les blessures , fait mourir
d'intervenir à partir du mois de fé- le bois à prox im ité des tailles.
premi è res années, la croissance d e taill èSd' éc lairc issage pe~dant 1'été
la p lante est très rapide, avec un e et par 1' inclinai son des branches à
45-50 °. La forme est vite obtenue et
1'on pratique, aussi bien pour la for-
me que pour la production, des tail-
Fig. 34 les de retour précoces (on élim ine le
Répartition des bourgeons à bois bois de un-de ux ans au-dessus d ' une
et à fleurs sur un rameau mixte d'a- brindill e o u d ' une branchette fai -
bricotier : un éventue l étêtage
comprendrait l'élimination totale ble). Les taill es de production doi-
des fleurs vent fa voriser les é lé ments à f ruits
qui nous inté ressent et maintenir la
végétation dans la partie basse de la
r~mure. Ce pe r1cGtnt, il faut tailler le
moins poss ibl e (écl aircie) les p lan-
tes vigoureu ses e t inte rvenir plu s
bourgeons
lourde me nt s ur les faibles pour fa-
à fleurs
vori ser le renouvellement végétatif.
Le re nou vellement de la végétation
doit touc her en viron 25-30 % des ra-
meau x. Mê m e 1' hi ver, 1'abricoti e r
étant se ns ible à beaucoup d'agents
pathogènes, i1 convient cl' opérer par
temps sec pour e mpêcher la forma-
tion de champignons. Pour éviter cet
inconvénie nt, le mieux encore est de
pratiquer la tai lle après la récolte, en
bourgeons à bois ét.é. Une au tre· pratique indispensa-
ble à 1'abricotie r est 1'éclairci
--- ssaoe
0
~ des fruits (p lante très sujette au phé-
nomène d e 1'al te rn ance).
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
faudage (fig. 35). Le phénomène est Pour cette opération, on utilise des
déjà évident lors de la plantation, écarteurs , c ' est-à-dire de gros bâ-
avec 1'étêtement de rameau princi- tons, que l 'on dispose entre la flèche
pal. Le bourgeon qui apparaît au- et la branche, à peu de distance du
dessous de la taille se développe point d ' insertion . On peut aussi se
droit et fort, tandis que ceux du des- servir de cannes solides fichées en
sous diminuent de vigueur au fur et terre. Les années suivantes, on lais-
à mesure qu'ils poussent. La déduc- se la flèche intacte ainsi que le pro-
tion est facile : avec les ans, la plan- longement des branches principales ,
te produira de la végétation de plus tandis que 1' on étête tous les bour-
en plus haut, laissant nue la partie geons quand ils atteignent 20-25 cm.
basse. On doit exploiter cette ca- Il faut souligner que la charpente
ractéristique pour la taille de déve- principale, quelle que soit la forme
loppement. On doit intervenir avec de développement, doit être robuste
discernement et bien choisir la for- et ouverte pour permettre à la plante
me de développement, car destinée à de vivre longtemps et de produire
devenir très grande, cette plante en- beaucoup.
tre tardivement en production. Pour
former la charpente, il est nécessai- ------
L'étêtage des bourgeons latéraux est
---- ---
l.J!illL _es constantes de la taille du
re, pour les plantes cultivées dans c.erisier.Jl est préférable de l' effec-
leur port naturel, de ne pas écimer le tuer en juillet-août, car, en cette sai-
rameau principal et d'exploiter les sôiî';lacicatrisation des blessures est
~ eaux ant iCipés. En principe plus facile.
ceux-ci se développent dans la pre- Grâce à l'étêtage, le squelette se for-
mière année. m_e _!rès rapidement (la forme sera
Si on doit écimer le rameau princi- achevée six ou sept an s après la
pal, on parviendra difficilement à plantation).
obtenir un nombre suffisant de ra- Lel. bourgeons, nés s ur le tronc, ne
meaux latéraux pour une forme et un sont pas éliminés, mais courbés eL
port idéaux. Il est pourtant essentiel pliés pour servit_de iërilp}açants les
de déterminer l ' angle des bour- années suivantes. Il faudra , dans le
geons. S ' agissant d'une plante à même temps, alléger la partie haute
port dressé, il faut ouvrir l ' angle de la ramure aVëc des tailles de re-
d'insertion des bourgeons en les in- _!ÔU~. La taille de production cherche
clinant d'au moins 45° . Manipula- à conserve r s oit la ramure s oit un
tion importante car le,Lrameaux si- rapport équilibré entre végétation et
t~tr.QQJllèS du tronc tombent ma- production . Il faut essayer de main-
lades et se cass en ~ facilement. En tenir la fruc ti ication dans la partie
pfüs ,iÏs favorisent la nidation de Basse enallégeant au maximum la
formes pathogènes, et 1'ouverture partie haute et externe. Les tailles de
encourage l'avance de la produc- retOur (moyen d ' alléger) doivent ê-
tion. tre faites au-dessus d ' un petit élé-
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
ment à fruits (par exemple, un dard) qu 'ayant une force limitée et une
~rendre auss i l 'élimi- plus g rande distribution des fl e urs e t
nation d'u n bon nombre d 'é léments des fruit s su r les rameaux mixtes,
à fruit s (vieux dards, rameaux mix- prése nte le m ême comportement
tes fleuris se ul e ment à la pointe) végétatif.
pour éviter l' a lternance et pe rmettre
une maturati on uniforme et concen-
trée des fruits. VIGNE
L 'é tê t age d es bourgeon s ( à 10-
15 cm) ralentit la croissance et fa- Cette plante à po rt grimpant produit
vorise la fo rm ation des dards à leu r s ur les bou rgeons de l 'ann ée q ui ,
base. Les inclina isons et les pliures eux, so nt iss us des bourgeons pré -
des grosses branc hes (pour év iter la sents sur des ramifications d "un an.
rupture, pratiq uer des entai ll es) pro- Il n 'y a ni bourgeons à bois ni bour-
d u isent les m ê m es effets. Il est geon s à fru its , mai s des sa rmen ts
conseillé de remp lacer le s opéra- destinés à produire du bois, appelés
fiOTls hive rnales par Ta ta ill e d 'été, « sarme nts à bois », et les sarme nts
après ou penëlant la récolte des fruits. qui porte ront les fruit s, appelés
Les ava ntages sont multip les : · «sarme nts à fru its» . Il est important
cicatrisation rapide des blessures ; de sou li g ner que la vigueur de la
- réduction de la vigueur de la plan- plante est propo rtio nne ll e a u nom-
te ; bre de fe uiiJes e t que les inte rven-
- format ion d e ramea ux à fru it s tions de taille drastiques favorisent
plus abondants. Je développe me nt des bourgeons les
On exc lut don c les int e rv e ntion s plus fai bles . C'est dans la vigne que
d' hiver. O n pe ut pou r ant ta iller jüs- l'on utilise les tai ll es courtes o ulon-
te- avant le débourre ment, quand les gues, ri ches ou pauvres .
bourgeons sont gros et di ffé re ncia- Les systèmes de développement dé-
bles. C 'est une bonne période quand pende nt des zones c lim atiq ues, du
on veut é limine r des grosses bran- type de terrain e t des trad itio ns loca-
c he s sur une plante adulte. les. En généra l, o n parle d '« arbuste»
En conc lus ion , co ntraire me nt à ce dans les zones a'rides ou froides car
que 1' on dit touj o urs, la tai ll e ra tion- le dévelo ppe ment aé rien de la plan-
ne lle d u ceris ie r doit ê tre fa i t~-é_a te y est très limi té. Pour un cep de
que a nnée pour ne pas avo ir à ta ille r 2 0 c m se ul e m e nt , on d éve lo p pe
es branches tro p grosses. trois-quatre branches qui po rte nt les
Le but est d ' anti c ipe r la produc tion , coursonnes d ' Oll sortiront les yeux à
d 'équi li bre r le rapport entre végé ta- fruits ( fi g. 36). Les formes de déve-
tion et fructification, e t de pe rmettre loppement les plus utili sées sont cel-
une ré partition des fruits qui re nde les q ui expl oite nt les cordons hori -
la récolte faci le. On a la mê me tâche zonta ux perma ne nts, simples et dou-
avec le ceris ie r ac ide. Ce lui-c i, bie n bles (fig. 37).
l€S EPOQUES ET l€S MODALITES DE LA TAILI.€ POUR CHAQUE ESPECE
Fig. 36
Taille de formation en arbuste
d'une vigne
Fig. 37
Forme d'une vigne
en double cordon
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TMLE POUR CHAQUE ESPECE
Sur le cordon, à une distance de 15- ment, qui porte de nombreux sar-
20 cm, on développe un bon nombre ments à fruits (fig. 38). Au point de
de coursonnes qui, en germant, don- courbure, on laisse une coursonne
neront des sarments uvifères. Ces (ou courçon) à deux yeux pour le re-
formes s'appuient sur un treilli s nouvellement. Dans les terrains par-
constitué de trois fils sur lesquels ticulièrement fertiles , les cordons
sont liés le cordon et, plus haut, les peuvent être superposés pour donner
sarments. Le premier fil est à une des espaliers. Les formes les p lus
distance de 50-80 cm du sol ou plus. grandes sont les tonnelles et les cha-
La méthode la plus utilisée est la piteaux (fig. 39 et 40).
méthode Guyot où 1'on tend sur le La taille de production se fait soit en
fil un cordon, renouvelé annuelle- été soit en hiver avec des buts diffé-
Fig. 38
Forme Guyot. A) Taille hivernale:
1) coursonne à deux yeux : 2) sar-
ment à fruit. B) Développement esti-
val : 1) sarment de renouvellement
2
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPEC E
rents. Dans les formes basses, on Dan s les formes hautes , on taille
utilise la taille courte, laissant seule- long en laissant toujours huit ou dix
ment des courçons à un ou deux yeux par sarment.
yeux. Pendant la période de végétation, les
Dans la forme Guyot et ses varian- interventions classiques de la taille
tes, le sarment annuel (sarment à en vert sont indispensables , par
fruits) se taille à six-huit yeux, tan- exemple, 1' ébourgeonnement pour
dis que l'on laisse le courçon à deux éliminer les gourmands sur le cep et
yeux pour la production du sarment les branches. On les reconnaît par
de« l'avenir». leur position verticale, parce qu ' ils
Le choix entre taille riche et taille gross issent vite et qu ' ils n ' ont pas
pauvre dépend de la fertilité du so l. de grappes.
Les deux sarments sont fixés au fil. Noter comment tailler à la pointe en lais-
sant, au maximum,. une dizaine d'yeux sur le sarment
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
KIWI
Le type de bourgeons e t de sarments
a ins i q ue le comportement généra l
de la plante ressemblent à ceux de la
vi gne . Le type de développement et
la ta ill e son t donc très p roc hes d e
cette dern iè re.
En fait, dans le kiwi (comme dans la
vigne), les bourgeons présents s ur
les ramea ux d ' un an donnent na is -
sance aux bourgeons fructifères - là
non pl us les bourgeons des premiers
nœ uds (c inq e n principe) ne sont pas
productifs.
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR C HAQUE ESPECE
Les formes de développement les Ces nou veaux surgeons seront utili-
plus courantes sont la tonnelle et le sés comme cordons de renouvelle-
chapiteau. ment 1' année su ivante.
La tonnelle (fig. 39) est caractérisée Le chapiteau comporte le dévelop-
par un cep portant ·deux cordons. On pement d ' un cep à quatre cordons
obtient ceux-ci en étêtant le rameau permanents, di sposés en croix, ou de
principal au moment de la mi se en deux plantes par pieu qui produisent
place pour favoriser la formation de de ux cordons chacune. Là aussi, ils
bons sarments à frui ts ou bien en le sont placés en croix sur la trame des
courbant à angle droit. Le prolonge- fi ls, située à environ deux mètres du
ment donnera le prem ier cordon, le sol (fig. 41 ).
second pourra être choisi, lors de la Sur les cordons permanents se déve-
tai lle en sec 1' hiver d'après, entre les loppent de nombreux sarme nts que
p lus vigoure ux nés au point de la 1' on peut remplacer annuelle me nt
courbe. ou tous les deux ou trois ans.
La technique actuelle est de tourner La charpente définitive doit être ob-
les de ux sarme nts vers le sol pour te nue le plus rap idement possi ble .
accent uer la production d e nou - La prem ière année, il faut structurer
veaux su rgeons à la base, à proxi - au mieux la forme du fût (un seu l et
mité de 1' insertion (fig. 40). bien droit pour les formes de déve-
Fig. 40
Inclinaison permanente des cordons pour permettre de nouveaux jets (ou
pou ses) d'insertion
lES EPOQUES ET lES MODAUTES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
Fig. 41
Forme en chapiteau
Fig. 44
Taille en vert du kiwi. A) Surgeons.
B) Gourmands. C) Raccourcisse-
ment des sarments à fruit
ble s où ces rameaux peuvent être La taille en vert du mâle mérite une
utilisés comme rameaux de substitu- note : juste après la floraison et la
tion. Il faut les raccourcir juste après fécondation, le pollinisateur es t
la floraison, ainsi des bourgeons au- coupé pour permettre un meilleur
ront le temps de lignifier bien avant éclairage et augmenter la possibilité
f
l'hiver. Il en va de même pour l 'étê- de différencier le s fleurs pour
tage des sarments qui peut être fait l'année suivante.
vers la fin de l'été afin d'éviter un Il n'est pas indispensable d'éliminer
nouveau développement des bour- tous les sarments de l'année 'précé-
geons situés au-dessous. dente. En principe, on laisse quel-
Immédiatement après la nouai son , ques branches de deux ans.
on peut procéder à 1'éc laircissage
des fruits (si on le croit nécessaire)
en laissant le fruit central de 1' inflo- NOISETIER
rescence (dans la variété Hayward,
on trouve facilement des fleurs par S'agissant d ' une espèce particuliè-
deux ou trois). rement pollinifère , la forme de dé-
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
Fig. 45
Taille du noisetier en buis-
son
LES EPOQUES ET LES MODALITES DE LA TAILLE POUR CHAQUE ESPECE
DEUXIEME PARTIE
LA GREFFE
...
INTRODUCTION A LA GREFFE
Parmi les arbres fruitiers, de nom- de sol e t le climat, sont un autre mo-
breuses variétés cultivées actue lle- tif pour lequel il est conseillé de pra-
ment s ont reproduites d e façon tiquer des greffes sur les arbres frui-
asexuée et c 'est seulement de cette tiers.
maniè re gue 1'on peut conserver les Sur les sols sablonneux , les a rbres
caractéri stiques optimales pour les- fr uitie rs supportent ma l le manque
que lles on les cultive. On parle dans d 'eau . Ce phénomène est c'aractéris-
ce cas de « clones ». tique des sols de ce type qui, en rai-
Un des principaux objectifs de la son de la g rosseur des particu les qui
g re ffe es t par conséquent ce lui de les composent, favo risent et accélè-
sauvegarder les caractéristiques de rent l'écoulement e n profondeur de
nombreuses variétés hauteme nt pro- l 'eau de pluie et d'irrigatio n . Par
du ct ives et dotées de très bonne s conséquent , les racines ne peuvent
qu a i ités o rganoleptiques et es théti- pas s'alime nter en eau .
ques, variétés qui disparaîtraient si Au contra ire, les sols lourds, humi -
1'on c he rchait à les reproduire par des, argile ux, en rai son des fine s
gamétogénèse. particules qui les composent, retien-
Le fait de produire de nouvelles va- nent l'eau. Celle -ci s'écoule lente-
r ié tés au m oyen de la g reffe n 'es t ment et favor ise la formation d'un
pas une pratique nouvelle .mais une milieu d ' asphyxie (privé d'air) pres-
o pé ration qui remonte à des te mps que toujours mal toléré par les raci-
très anciens. L' écrivain latin Co lu- nes des arbres frui tiers (en particu-
me lle, dans son célèbre o uvrage De lier le pêcher).
re rus tica, qu ' il éc ri vit qu e lques Enfin , les in sectes o u les animaux
années après le début de no tre è re, terricoles ains i que les microorganis-
décrit quatre types de g reffe -et don- mes para s it es pe u vent avoir des
ne de précieux conse il s s ur 1'épo- préférences pour les appareils radi -
que, la faço n de procéder, le c ho ix caux de certai nes espèces d 'arbres
d es bo urgeons e t des ramea ux. Il fruit iers. Da ns ce cas, il peut être
parle également des problèmes d ' af- utile de désinfecter ou de travai lle r
fin ité. le sol avant de planter quoi que ce
En dé finitive , la greffe a pour but, soit afin d 'élimine r ces pa rasites ou,
e ntre autres, de conserve r les ca- tout du mo ins, de contrôler le ur pré-
ractéri stiques de plantes q ui ne sont sence.
pas re productibles.par voie sexuée. Néanmoins, il est plus eff icace d'u-
tiliser des végétaux qui résistent aux
virus ou aux parasites. Ceci signifie
ADAPTATION AU MILIEU qu ' il faut employer des po rte -gref-
CLIMAT ET SOL fes adaptés e t facileme nt re pérables
dans le comme rce.
Les facte urs ayant trait a u milie u, en Le choix de porte-greffes différents,
particul ie r ceux concernant le type adaptés aux plus d ivers types de sol,
OBJECTlFS DE LA GREFFE
est fo nda me ntal lorsqu ' il s ' agit de la résistance de certaines espèces au
c ulti ver une seule plante. Par exem- froid, au gel, au vent ou à la chaleur
ple, le c hâtaignier risque la mort à (par exemple, le porte-greffe Ponci-
coup sûr s ur un s ol calcaire et ce, rus trifo liata augmente cons idéra-
que lle que soit 1'origine de la plante blement la rés istance a u froid et à
(graine, bouture ou greffe sur une 1' humidité des agrumes).
autre varié té de châtaignier) en ra i-
son de 1' incompatibilité des arbres
fruitiers avec ce type de sol.
JI ne faut pas non plus oublier que de DEVELOPPEMENT
nombreuses variétés de poiriers sont DE L'ARBRE
greffées sur des châtaigniers e t pré-
sente nt par conséquent cette mê me La greffe offre égale ment des avan-
incompatibilité. La seule poss ibilité tages ind é ni ab les e n mati è r e de
qui s'offre pour cultiver le c hâ ta i- culture : on pe ut en effet augmenter
g ni er s ur un s ol à haute teneur e n cons idé rab le me nt ou, au contra ire,
calcaire actif (maximum 5 %) est de r é du ire la vig u e u r de la plante
le· g reffe r s ur un e aub~pine ou un greffée.
azerolier. On parle co mmun é ment de porte-
Même s i le so l pose d ' importants greffes « v igoureux » lorsqu'i ls as-
probl è mes, il est poss ib le de s ur- s urent la luxuriance et le ple in déve-
monte r certa ines difficultés li ées loppeme nt de la partie aérie nne de la
aux co nd itions climatiqu es d ' un e plante. II existe aussi des porte-gref-
zone donnée. fes qui diminue nt considé rable me nt
Sans prétendre pouvoir c ul tive r des la « stature » de 1'arbre e t qui, dans
es pèces d'arbres fruitiers dans des le même temps, fac ilitent les prati-
conditions climatiques inadaptées, il ques culturales comme la tai lle, les
est néanmoins possible d 'augme nter traiteme nts et la récolte (fig. 5).
hauteur en mètres 7
0
M27 M9 M2o MMIOO MMIIl M25 FRANC
tion (par exemple o n peut obtenir d'espèces d iffé rentes. Par exemple,
des pru nes j a une s e t n o ires, des 1'ama ndier issu de grai nes peut por-
pommes ja unes et rouges) . ter s imulta né me nt un pêc her e t un
De rnière me nt, il est deve nu très fa- abricotier ou un pruni e r s ino-japo-
cil e de trouver ces plantes da ns Je nai s ou un pruni e r e uropéen ou le
comme rce et inutile de pratique r les même ama ndi e r en variant les com-
g reffes s oi-m ê m e, ce qui p e rm e t binaisons. Un Citm s triptera pe ut
d 'év iter les ratés ou les incompati bi- rece voir un oranger, un mandarinie r,
lités entre les espèces c hoisies. un c itronnier et un pa mplemoussier
Une a ut re poss ibilité, peut-être la en mê me temps.
plus importante, es t de gre ffe r une
bra nc he de pl ante mâle s ur une plan-
te fe me lle chez les espèces di oïques CONCLUSION
(par exe mple le kiwi , que lques va-
rié tés de kak i, de pistach ie r, de pa- En définiti ve, la pratique de la gref-
pay e) . On peut é g a le me nt gre ffe r fe reste très us itée car les résulta ts
qu e lqu es bran c hes d ' un e va ri é té que l ' on obtient avec cette technique
fourni ssant du pollen sur des plantes de propagation sont multiples e t im-
inco m pa t ibl es avec e ll és - mêmes portants.
(ces pla ntes sont plu s nom breuses Les résultats pe uvent ê tre résumés
qu 'on le c ro it). comme s uit :
Greffe r des varié tés d iffé re ntes s ur
une mê me pla nte implique qu ' il fa il - • Conserver des varié tés qui ne peu-
le connaître les problèmes d ' affinité, ve nt se re prod uire au moyen de grai-
la capac ité de soudure, l 'époque de nes, c'est-à-dire re produire des c lo-
la flora ison , le déve loppeme nt végé- nes qui ne se prê te nt pas à un a utre
ta tif. Cette connaissance pe rme t de type de reproduc ti on (bouture, pro-
ne pas effec tue r les o pé ra t ions e n vin, e tc.).
va in (s uj e ts q ui so nt a m p le me nt Certa ins clones sont désormais très
tra ités dans les c hapitres s uivants). ré pa nd u : le poi r ie r ba rtle tt e t Je
Exemples de pla ntes posséda nt de ux pommie r winesap.
variétés e t pouvant s'auto-féconde r : • Aide r les ind ivid us d' une espèce
- po irie r : confé rence e t bonne loui- o u des va ri é tés à lutte r co ntre les
se; maladies et les paras ites (on a a ins i
- pommi e r : golde n de li c ious (j a u- ré uss i à va inc re le phy lloxé ra de la
ne) e t jonagold (rouge) ; vigne; depuis on c he rche des porte-
-pruni e r : re ine c la ude e t bl eu de greffes rés istants pour presque tou-
belgique; tes les plantes produ isant des fruits) .
-ceris ier : bigarrea u na po léon et
van. • Adapter une espèce a ux conditions
Lorsque le porte-greffe est compa ti - défavorab les du mili e u dans leq ue l
ble, il est poss ible de te nter la greffe e lle se trou ve (c li mat ou sol).
08JECnFS DE LA GREFFE .
7
1
Les italiques indiquent pour chaque espèce Le provin est une branche qui se trouvant
l a méthode la plus utilisée. au contact du sol émet automatiquement des
racines et donne ainsi naissance à une nou-
2
La reprod uction par grain e est déconseillée velle plante. C'est une méth ode de reproduc-
car la plante qui pousse ne présente presque tion naturelle pour la ronce.
jamais tou tes les caractéri stiques de la plan-
te mère dont elle provient. L es plantes issues • Partie de rameau que 1'on enterre. sans le
de graines sont utilisées comme porte-greffe détacher de la plante mère, afin quïl s"enra-
ou comme matériau de sélec ti on. cine et donne naissance à de nouvelles plan-
tes au niveau de chaque nœud enterré.
' Type de reproduc t ion sans gamétogénèse
par laquelle, au moyen de diverses méth o- • T echnique de reproduction grâce à laquelle
des, on unit deux individus de la même espè- on peut faci lement obtenir des plantes même
ce ou du même genre. L ' un forme la partie adultes. E lle consiste à mettre de la terre au -
aérienne, l'autre la partie radicale. tour de la branche que 1'on veu t faire pousser
et que l'on a incisée au préah1ble. De ce tt e
• Portion de branche herbacée ou ligneuse,
manière. la production de racines est sti-
taill ée sous le nœud qui. dans de bonnes
mulée. Ensuite. on met la nouvelle plante en
conditions, produit facilement des racines.
terre.
C'est une des caractéris ti ques com munes
aux plantes herbacées et aux arbres. 10
Typique des frai siers et d 'autres plantes
' Bouture seulement de type herbacé. herbacées. les stolons sont des ti ges rampan-
tes qui peu ven t porter plusieurs dizaines de
• Ti ge qui pousse à la base de la plante. nouvelles plan tes.
OBJECnFS DE LA GREFFE
Même dans ce cas il y a pourtant une encore jamais réa lisées. Une des er-
exception : le néflier du Japon reurs les plus communes dans ce do-
(Eri obonja japon i ca), dont les feuil- maine est de croire que l ' on effectue
les sont persistantes, résiste bien sur une greffe alors que l ' on exécute en
le cognass ier et sur 1'aubépine, deux réalité un regre ffage. Ceci revêt une
plantes à feuilles caduques. importance particulière par rapport
Il arriv e éga lem ent que l 'u ne des aux problèmes d'affinité. E n effet,
deux plantes produi se des hormones les racines de la plante que l 'on gref-
toxiques pour l' autre qui s'empoi- fe proviennent pres que toujours
sonne. d ' un porte-greffe dont on ignore l 'o-
Sans e n arriv er à cette forme d e rigi ne.
mortalité immédiate , l ' incompatibi- L ' int ermédiaire désigne l a va riété
l i té se manifest e plu s simpl ement que l 'on désire substituer.
par une croissance minime, une pro- Supposons que l 'o n veuille greffer
duction fa ibl e, un déve loppement une nec tarine là où l 'on avait une
réduit (ou anormal ), une rupture fa- pêche à pulpe blanche. S'agissant de
cile au point de soudure de la greffe variétés de la même espèce, le pro-
( rupture nette) . blèm es d ' incompatibilité sont li-
Ces cas d 'i ncompatibilité sont fré- mités mai s il peut y en avoir, par
quents et font partie des problèmes exe mple, entre le porte-greffe et la
les plu s graves qu ' un arboriculteur nou vell e variété ou entre 1'i ntenné-
amateur puisse rencontrer. diaire ( la pêche à pulpe blanche) et
Il ne faut pas oublier que ces problè- l a nouvelle variété. Peut également
mes peuvent survenir même lorsque survenir un problème de combinai-
1' on greffe des espèces appartenant son incompatible engendré par l ' u-
au m êm e genre (pa r exemp le, co- nion entre les trois individus.
gnassier sur poiri er will iams, kaiser Pour conclure. rappelons le problè-
ou docteur guyot) et même entre des me de la réciproc ité. On co mmet
var iétés de la même espèce. souvent l 'erreur de cro ire que pui s-
Il est par conséque nt imp ortant qu 'i l est possib le de grefi''er un pom-
d'ajouter que seule l'expérim enta- mi er sur un poiri er, on peut égale-
tion peut prouver l ' affinit é entre ment greffer un poirier sur un pom-
deux indi v idus. En effet, l 'a ffinité, mier.
bien que l es princ ipes indiqu és c i - Pour des probl èmes d'affinité, ceci
dessus restent vrais, ne suit pas des n 'est pas possible car il n 'ex iste pas
loi s définitives. To utes les ca uses de réciproci té entre le greffon et le
qui engend rent des problèm es d 'af- porte-greffe.
fin i té n 'ont pas encore été él ucidées Il ex i st e d ' autres cas analo g ue s
à ce jour. Pour cette raison, i 1 est né- comme par exemple les couples poi-
cessa ire de s'informer au préa lable ri er -cog nass i er. prunier europée n-
dan s le cas où l 'on souhaite effec - pruni e r sino -japonai s, né flier -
tuer des greffes peu communes ou cognassier, etc.
CONDITIONS NECESSAIRES A LA SOUDURE D'UNE GREFFE
bourgeon
SOUDURE
C ' est la conclusion vé ri table de la
greffe qu i se déroule en deux phases
fondamentales : durant la première,
a lieu une rapide formation de cellu-
les qui constituent le cal ; durant la Fig. 7. Points d ' union possible des
seconde, de nouveaux tissus vascu- cambiums pour une g re ffe par
laires se forment qui pe rme tte nt le bourgeon avec ou sans bois sous-
jacent
passage de la sève et engendrent la A) écorce du porte-greffe
réussite de la greffe. B) écorce du bourgeon
Il est inutile de répéter que pour que C) cambium du porte-greffe
la greffe ré ussisse, il est nécessaire D) cambium du bourgeon
que les ti ssus des de ux individus se E) bois du porte-greffe
touchent (fig . 7). C'e st pour ce tte F) bois du bourgeon
r a is on que les gre ffes les plu s
connues sont celles de type angla is
pour lesque lles le greffon et le suj et (conditi ons c lim a ti ques, pa ras ites,
ont le mê me diamètre . Il es t donc maladie s) qui pe uve nt a lté re r d e
beaucoup plu s fa c ile pour le ti ss u que lque manière que ce soit l'é volu-
régé nérateur d 'être e n contact en de tion normale des tissus. C 'est seul e-
nombreux points . me nt par la fo rmation du cal que la
C ' es t le tissu q ui e ntre e n ac ti vité, soudure des deux portions pe ut s 'ef-
aussi bie n sur le porte-greffe que sur fec tue r.
le greffon, pour che rc he r à refermer En règ le gé né ra le, c ' es t le po rte-
la blessure e n produisant un cal dont greffe qui prod ui t la plus gra nde par-
la foncti on essentie lle est de proté- tie du ca l. Ce de rnie r ass ure le rôle
g e r e t d ' is ol e r les ti ss u s bl essés de soutien mécaniq ue e t ne pe rmet
contre les sources possibles de po l- pas, s' il es t prése nt e n trop gra nde
lution. Par le terme pollution on e n- quantité, le passage des s ubstances
te nd to u s les age nts po ss ibl es nutritives.
CONDffiONS NECESSAIRES A LA SOUDURE D'UNE GREFFE
Le c al se fo rme sur les surfaces ex- N ous a vons déj à parlé des trois pre-
posées du boi s et de l' écorce e t les miers points. Il faut maintenant par-
recouvre totalement (c ' es t un ti ssu ler de l' importance de la températu-
blanc hâtre et spongieux qui s' obs- re et de 1' humidité pendant et après
cu rc it e t se lignifie avec le te mps). le greffage.
Ens uite, à l' intérieur du cal , un nou- Il existe pour c haque type de g reffe
v ea u ti ss u d ' échanges (cambium ) et pour ch aque pla nte une tempéra-
comme nce à apparaître. Il d o nne ra ture optima le d e soudure qui a u g-
naissance au bois vers 1' inté rie ur e t mente le pourcentage d e ré uss ite e t
au libe r vers l'extérieur, ré ta blissant permet la fo rmatio n d ' un c al plus ré-
ains i la vascularisation et le passage sistant aux manipul ations e t aux sol-
des substances nutritives . licitations du mili e u.
Durant c e tte phase, c ' e st l ' ac tivité Une tempé ra ture trop élevée_. par
du greffon qui est la p lu s inte nse : exemple , e n ge ndre la f ormation
c' est uniquement après le ré tab li s- d'un cal abondant et mou qui e s t
sem e nt d e s contacts que 1' on pe ut particuliè rem ent sens ible aux age nts
con s id é rer que la greffe es t bi e n extérieurs. A partir d ' une te mpé ra-
soudée. ture qui t o urn e a utour_je 18 ° C
Durant ce d é licat mome nt d e la for- cons tants , to us les ty pes d e greffe
m a ti o n du ca l et de la soudure qui peuvent ré ussir.
1'ensuit , d e nombreux fac te urs e x- On peut e ffec tue r d es g reffes jus -
tern es pe uvent in fluer s ur le phé- qu ' à une te mpé rature de 30-3 .:_c.
nomè ne . Une tempé rature s upérieure entra-
Comm e nous 1' avons déjà dit, ces verait la soudure complète et effica-
facteurs peuvent être : ce . L'inci s ion d es deux individu s
c ompatibilité ou affinité e ntre les comporte e n e ffe t une importante
deux individus ; perte e n e au , du fa it de l' augme nta-
positionne ment correct d es tissus tion d e la respiratio n e t de la transpi-
d 'échange des deux indi v idus : il s ratio n. Une pe rte e n ea u excess ive
d o iv e nt co rre s pondre le mi e u x e ngendre de g raves diffic ultés qua nt
poss ibl e ( m ê me s i ce n ' es t pas à la formati o n du c al. Po ur cette ra i-
complètement) ; son , l ' opé ra ti o n do it ê tre effectuée
ac tivité végétative commencée ; rapidement e t la g reffe doit être re-
conditions de temp é r at ur e e t couve rte avec du masti c ou un maté-
d ' humidité optim ales pend a nt et riau de type po lyéth y lè ne pour év i-
après la greffe ; ter une pe rte e n eau plus importante .
o util s bien aig uisés qui perme u e nt De la mê me façon, il convie nr, si la
d 'effectue r des e nta illes propre s e t te mpé ra ture est é levée , de proté.gcr
pl anes, ce qui fa vorise un me ille ur la g re ffe du so le il e n la m e tta nt à
contac t e t la rapidité d 'exécuti o n ; l' ombre o u e n l'entourant de papie r
bonne connai ssance de la techni- bla nc (qui re fl è te les rayons sola ire s
que de g re ffage. et la c hal e ur e t abai sse a in s i la
CONDffiONS NECESSAIRES A LA SOUDURE D'UNE GREFFE
Scie pour tailler les branches ou pour étêter les troncs de taille considéra-
b le
CONDITIONS NECESSAIRES A LA SOUDURE D"UNE GREFFE
Serpe et maillet en caoutchouc pour fendre les gros troncs ou les grosses
branches
B c E F
Fig. 8
Divers couteaux à greffe
A) par bourgeon, en double fente anglaise, en couronne
8) par incrustation
C) pour greffes herbacées (chip budding)
D-E) par bourgeon sur vigne
F) mayorquine, en sifflet, en placage
CONDITIONS NECESSAIRES A lA SOUDURE DUNE GREFFE
Fig. 9 Fig . 10
Couteau et ciseaux à greffe en A) couteaux de finition
sifflet B) serpes
CONDITIONS NECESSAIRES A lA SOUDURE D'UNE GREFFE
B Fig. 11
Sécateurs
A-B) à lame unique
C) à lame double
qui sont aujourd ' hui les plus diffu- • La 1•ariation des phases phénolo-
sés chez les pépinié ristes, s'obtien- giques, e n particu lier 1' avance o u le
nent par bouture. En effet, le c lone retard de florai son, de nouaiso n, de
provient d ' une seule plante spécifi - maturat ion des fru its, de c hute des
que e t caractéri sti que : par c onsé- feuilles, etc.
quent, seule la reproduction végéta- L' avance de ces moments fonda-
tive pe rm e t d e co nserv er ses ca- menta ux est encore typique des por-
ractères. te-gre ffes fa ibl es. Par exemp le, la
produc tion de fl e urs et la no ua ison
du kaki sont forte ment influe ncées
par le porte-greffe.
INFLUENCE
DU PORTE-GREFFE • La longévité de la plante. On sait
SUR LE GREFFON qu ' une plante g reffée n ' a pas une
durée de vie au ss i long ue qu' un e
Comme nous l'avons déjà dit, pour plante franche. •
fourni r des racines, le porte-greffe • Une résistance accrue du feuillage
doit pouvo ir s'adapter à dive rs types aux parasites. Par exemple, le porte-
de sol, être résistant aux ma)adies et greffe EM 16 résiste à la tavelure du
aux parasites (en particulie r les raci- p ommi e r, le s MM rés is te nt aux
nes mais auss i le fe uillage). En ou- aphidie ns.
tre, il conditionne les facteurs de dé-
veloppemen t des parties aérie nn es Si no us avons longueme nt é tudié la
tels: vigueur dans le paragraphe précé-
dent, il nous faut maintenant parler
• La vigueur (vo ir paragraphe ci- de 1' influence du porte-gre ffe sur la
dessus) . plante dans son entie r.
La produc tion antic ipée s'ex plique
• Une production anticipée. En règle par le fa it que la g reffe est toujours
gé né r a le, le ph é n o mène s urvi e n t le rés ul tat d ' une uni o n impa rfaite.
lorsque le porte-greffe est faib le. Par Cette imperfection fait obstacle à la
exemple, le poirie r s ur franc donne descente d ans les racines des s ub-
une prod uc tion é levée lorsque la stances de réserve produites par le
plante atte int l'âge de huit-dix ans . fe uillage.
Si le poi ri e r est g reffé s ur un c o- Certain s orga nes de la pl a nte ont
gnassie r, il produ it moins mai s plus pour fo nction d 'acc umu le r les sub-
tôt (à de ux o u troi s ans). s tances de réserve. Les prin c ipaux
sont les fru its, les g raines e t les raci-
• La qualité desji·uits. Sans e n c han- nes . Si l'afflux des substances vers
ger les caractéri s tiques, le porte- les racines vient à ê tre diminué, la
g reffe pe ut amé lio rer la q ua lité des plante réagit e n fruct ifiant plus tôt et
fruits. e n aug me ntant sa production .
PREPARATION ET CONNAISSANCE DES DEUX INDIVIDUS
--
prod uit-beaucoup. Si l'on pré lève un
bo urgeon s ur une bra nc he pe u pro-
ductive , m ê m e sur la m ê m e pl an te
de ux à trois j o urs , e n respectant de s
règles extrê me me nt simples. Immé-
di atem ent après la ta ille , il fa ut é li -
m è re, la production ne sera j a m a is min e r les fe uill e s po ur év ite r une
a bondante. tra nspiratio n excess ive m a is la isser
Les « m è res » des bourgeons ou des que lq ues m illimè tre s d e pé ti o le q ui
ra m ea ux s ont d es bran c hes bi e n serv ira d e té m o in po ur la soudure .
PREPARATION ET CONNAISSANCE DES DEUX lNDtviDUS
Méthode la plus simple pour conserver les rameaux : les enrouler dans du
papier journal
greffes pour lesq uelles les greffons sensibilité à la sécheresse sera im-
peuvent être prélevés de la plante portante. Le nombre des racines et
mère au moment même de l 'opéra- leur distribution sont fondamentaux
tion de greffage. quant à la fonction d ' absorption qui
est é troitement liée à la production.
Il faut néanmoins soulig ner que ce
INFLUENCE DU GREFFON
SUR LE PORTE-GREFFE
L ' influence que le greffon exerce
axe vertical de la plante
sur le porte-greffe n 'est pas de toute
première importance car elle n'est
pas éviden te et est seulement inté-
ressante du point de vue de l'étude
et de la recherche. Il s'agit seule-
ment d ' une variation de la quant ité
et de la distribution des racines ain-
si que du géotrop isme c'est-à-.dire
de 1'orientation que prend 1' axe ver-
tical de la plante par rapport à ses ra-
cines (fig. 14).
Son importance est liée à la résistan-
ce plus ou moins grande à la séche-
resse : plus 1'angle est grand, plus la
Fig . 14
Géotropisme
PREPARATION ET CONNAISSANCE DES DEUX INDIVIDUS
change ait d'épo que, les c onditions gre f fés (s urg reffage ) soit s ur le
de température, d ' humidité . etc. , ne tronc, so it sur les branc hes .
seraient plus optimales et les bour- Dans d ' autres cas (vigne), le porte-
geons déjà en ac tivité se re trouve- g reffe pe ut ê tre une porti o n de sar-
raient , au bout d e qu e lqu es jours, me nt (bouture) q ui produit d es raci-
privés d ' eau et d e sel s nutritifs et nes après 1' opération de g reffage en
dépériraient. serre, dans des conditions d e lumiè-
re, de te mpérature et d ' humidité op-
• Après 1' opération de g re ffage , il timales.
faut « isoler » tout~s les parti es inté- Les g reffes par rameau les plus com-
ressées pour conserver au mieux les munes sont : inc rustation , fe nte, fen-
conditio ns d ' humidité. te ple ine, fente laté ra le, se ll e, dou -
ble fe n te an g la i e . ang la ise simple,
couro nne et é pe ron.
• Il faut , après le g re ffage, contrôler
l ' état d e santé d es parties g reffées
pour év iter, p a r e xempl e, q u ' un e ~ Greffe en incrustation
végétation ne se dé ve loppe en des-
sous (si tous les bourgeons n ' ont pas On utili se c e tte mé thod e po ur s ur-
été s upprimés a u préalabl e) ou que g re ffe r d es bra n c hes ël 'e n vi ron 8-
les b o urgeon s du ramea u ne c ro is- 10 c m de diamè tre e_!__Q ius o u e n pé-
sent trop rapideme nt et ne sollicitent pini è re pour gre ffe r de j e unes plants
ains i de manière e xagé rée le point (de de ux ans).
de cic atrisation e ncore faibl e. Ce n 'est pas une des g reffes q ue les
dé butants pe uvent pratique r car e lle
d e mand e un e g r a nd e préc is ion .
GREFFES PAR RAMEAU Né anmo ins, q ue ce soit e n ra ison de
l'époque à laque ll e o n pe ut l'effec-
Les g re ffes par rameau so nt cell es tue r ( péri o de d e d e ux à tro is m o is)
dont le greffon e st une portion d e ou d es très bon s rés ulta ts qu ' ell e
branc he munie de de ux ou plus ieurs donn e m ê m e po ur les es pèces les
bourgeons à bo is. plu s d iffi c iles comme le pêche r, il
Les ram eaux se g re ffent sur des por- e st conseill é d 'appre ndre à la ré ali -
te-gre ffes aux dime nsions diverses, ser. En outre, e lle n 'engendre pas un
issus de semi s e t âgés d 'environ six é tra ng le me nt tro p important du po r-
moi s ( pêc h e r, ce ri s ie r, am a ndi e r, te -g reffe. ce q u i perme t de véri fie r
abri cotier, pruni er et tous les arbres qu 'a uc un o rgani s m e path ogè ne ne
à drupes) ou d ' un an ( pommi e r, poi - se dé ve lo ppe e r n'entraîne la form a-
rier, c og nass ie r). tio n de po urriture.
Les g re ffes par rameau pe uvent éga- Ell e pe ut ê tre p ratiq uée s ur de s
le m ent ê tre effectuées sur d es porte- pl a nts de un o u d e ux a ns, à la base
g reffe s p l us g ros devant ê tre re- du tro nc, pour les arbres p rodui sant
TECHNIQUES DE GREFFAGE . METHODES El TYPES
Taille effectuée' sur une b ranche secondaire de prunier à l'aide d ' une
scie . Ep oque: février
Première inci -
sion du rameau,
vue de côté . On
peut observer les
bourgeons à bois
à un stade de dé-
veloppement
végétatif trop
avancé . Il est
préférable d'utili-
ser des rameaux
aux bourgeons
encore fermés
Rameau taillé
en coin prêt 6
être inséré dans lo
fente
Tail le du ra-
meau à la bonne
longueur
TECHNIQUES DE GREFFAGE :METHODES ET TYPES
Introduction incomplète
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
Greffe liga-
turée. Il ne reste
plus qu'à l'endui-
re de mastic (liqui-
de) pour protéger
la b lessure. Les
bourgeons du ra -
meau ont volon-
tairement été
choisis en activité
afin que l'on puis-
se mieux les obser-
ver
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
mei lieurs résu ltats lorsq ue 1' opéra- mastic de g reffage (même sur l'ex -
tion est faite au début de la période trémité supé rieure des rameaux).
de repos (oc tobre-novembre) ou , Par la suite, lorsq ue la greffe a pris,
mieux enco re, juste avant le réveil ~ on é limine le greffon le moins beau
(février). De cette maniè re, on év ite et on garde celui qui s'est le mie ux
le dange r d es rigueurs hivernales qui développé afi n que la pla nte a it une
limitent cons idérablement les chan- croissance plus régulière.
ces d e succès de la soudure. Parfois on utili se un seul rameau a u
Après avoir scié tran sve rsalement (à lieu de deux : dans ce cas, la m é tho-
ang le droit) le tronc o u la b ranche e t de est la mêm e, à pa rt 1'enta ill e du
l'avoir parfait à l'a ide d ' un outil à porte -g re ffe qui doit ê tre oblique et
lame large, o n pratique une incis ion non horizo n tale. Le g reffon se ra
moyenne, de 3 à 4 cm de profondeur, placé a u point le plus h aut.
e xacteme nt e n son mili e u.
Pour faire la fen te , 1'ou ti l le mie ux
adapté est un coutea u de g rande di - Greffe en fente p leine
mens ion ou une serpe. Néanmoins,
1' outil idéa l est un fendoir. Pour fe n- Cette tec hniqu e s' utili se s ur les
dre le port e-g reffe e·t a pprofondir plantes dont le diamètre n ' a aucune
1' incis ion, ori peut s'aide r d ' un mail - 1 importance car les d e ux individu s
let e n tapant doucement sur le dos de doiv e nt avo ir les m ê m es dim e n -
la lame. s ions.
Les deux ra meaux, pourvus de de u x Avec un couteau ou un petit fendoir,
ou trois bourgeons à bois e t de di - et après avoir secti o nné la tige du
me nsion beaucoup plus peti te que Je porte-gre ffe horizontalem ent, on e f-
porte-greffe, sont taillés e n biseau. fectue une taille tran sversale d e 2-
En s' aidant du fe ndoir o u d e n ' im - 3 cm m ax imum de profonde ur.
porte quel o util perme tta nt d'écarter Le rameau, de la mê m e dimens ion
la fente , on introduit les deux ra- que le porte-greffe e t doté d e de ux
meaux d e c haque côté . 11 faut fa ire ou trois bou rgeons à bois, doi t ê tre
e n s orte qu e les cambi um s so ie nt taillé e n coin sur une lo ngueur égale
parfaite me nt en c ontact. à l' inc is ion e ffec tuée dans le po rte-
Toute la section du porte-greffe (qui g reffe .
reste légère me nt o uverte ) peu t être Il peu t arriver que lorsq ue 1'on insè-
couverte d ' un morceau de boi s ou re le rameau clans le sujet, on fo rce
d'écorce. Ensuite, il faut ligature r e t trop et J'o n agrand isse la fente. Po ur
recouv rir route la zone d e g reffage éviter ce t in co n vé ni e nt , on peu t
d ' un petit sac rempli de sa ble po ur co mm e n ce r la li ga tu re au to ur elu
protéger la g reffe. porte-greffe ava nt cl ' in sé r e r le
Cette techn ique est la plu s us itée . g reffon.
Nous conseillon s néanmo ins d e re- Après lïn se rti o n elu gre ffon , qui
couvrir routes les parties ta illées de doit par fa ite m e n t co rrespo ndre au
TECHNIQUES DE GREFFAGE • METHODES ET TYPES
Gros pla n de la
fente latérale (20-
30 d e grés) de
deux c entimètres
de profondeur
Insertion d u ra-
meau lo ng d ·en-
viron 10 cm et tail-
lé en coin
TECHNIQUES DE GREFFAGE :METHODES ET TYPES
Greffe en selle ou à
c heval
Cette g reffe très s impl e peut être ef-
fectuée aussi bien su r des porte-
greffes jeunes que pour regreffer de
\ vieilles plantes ou une branche.
Le procédé est le suivant : on coupe
à la hauteur vou lue le porte-greffe
puis on é limine une fine « couche »
d'écorce sur le côté, couche qu i doit
légèrement entamer le bois. La lon-
gueur de la partie é liminée doit être
de 3 à 4 cm.
Le rameau, qui n e doit pas forcé -
ment être de la m êm e dimension que
le porte-greffe, doit être incisé quel- A
ques centimètres plus haut (dans sa
partie inférieure) en é li.minant plu-
s ie urs fines couches de bois jusqu 'à
ce que les individu s corresponden t
parfaitem ent (fig. 15).
L'avantage d e ce type de greffe est
qu'il est poss ible de mesurer e t de
tai lle r plus ieurs foi s les deux indivi-
dus pour obtenir le résu ltat dés iré.
Lorsq u 'on l'a obten u, il faut que les
deux surfaces soient parfa itemen t
lisses.
Si l'opé ration est effectuée sur une
plante adulte, plutôt que d 'étêter
co mp lètement la plante, i l vaut
mieux laisser que lques éperons e t
p ratiq ue r la greffe en se lle sur ces
parties. De cette façon, une surfac
moins g rande est ex posée.
Après l' union, il faut procéder, com- B
me pour les autres greffes, à la li ga-
ture et au masticage.
Une autre technique appelée « gref- Fig. 15
fe à cheva l » est e ncore plus sim ple . A) g reffe en selle manuelle
Elle s'effectue sur des individu s du B) greffe en selle à la machine
TECHNIQUES DE GREFFAGE :METHODES ET lYPES
Jeune tige d'un an tail lée en Elim ination sur le rameau d'un
coin. Les bourgeons devront être triangle de tissu (première entaille)
aveuglés. Epoque: fin de l'hiver correspondant à la forme du porte-
greffe
- TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
ne ou de mastic. Si les deux indi vi- qu'u ne e ntaill e oblique afin de fa ire
du s sont parfaite me nt encastrés e t co rres pondre pa r fa ite m e n t le
qu e l ' op é ration a été effec tu ée greffon e t le porte-greffe . Bien é vi -
de hors, on pe ut couvrir le point de demment, il s doivent être elu mê me
greffage avec de la terre ou é viter le diamètre.
dessèche me nt avec de la sc iure, de Dans certaines rég ions, il est d ' usa-
la tourbe ou du sabl e humide. ge de pratiquer deux enta illes obli -
Dan s tou s les cas, et cec i vaut e n ques sur les deux individus pour e n-
pa rticulier pour les dé butants,l!_faut sui te les e ncastrer 1' un dans 1'autre.
recouvrir le tout de- c ire ou de mastic La s urface d 'écha nge est te ll e me nt
àg reffe.TaTigature est touJ ours né- gra nde que les c hances de ré uss ite
déS.~ po ur la g reffe à 1' an gla ise sont très é levées . Néanmoins, il fa ut
simple pour laque lle on ne pratique q ue le bois uti1isé ne soit pas frag il e
TECHNIQUES DE GREFFAGE :METHODES ET TYPES
Fente anglaise
double. Sur un ra-
meau taillé ob li-
quement, on ef-
fectue une inci -
sion centrale per-
pendiculaire à
l' entai lle précé-
dente et profon-
de de la moitié de
l'entaille oblique
Gros plan de
l'incision centrale.
Une entaille iden-
tique doit être ef-
fectuée sur le por-
te-greffe. A la ba-
se de l'entaille
oblique des deux
individus, de nom-
breux jardiniers éli-
minent une fine
couche d ' écorce
(sur la photo, par-
tie verte) pour
augmenter la sur-
face d'échange
en contact
TECHNIQUES DE GREFFAGE · METHODES ET TYPES
(s ur la v igne, par exemple, la moelle Il peut être prati q ué par des débu -
se rompt f acilement), sinon on ris- tants et s'effectue normal ement sur
que d ' avo ir des problèmes pour Je des plantes adultes sur lesquell es on 1
greffage . n ' a pas pratiqué de gre f fes précé -
d emm e nt ou l o r squ e 1'o n d és ire
changer une variété.
Greffe en couronne L es ram eaux , dont l es bo urgeon s
doi vent toujours être à œil dormant ,
C ' est le greffage idéal pour tous les ser ont récoltés en hiver et conser vés
arbres fruitiers dont 1'écorce se dé- comme nous l 'avo ns décrit dans le
tache faci lement au printemps, du chapitre précédent.
fait de l ' activité d 'a bsorpti o n ac - A ucun outil particuli er n 'est néces-
c rue. Il n 'es t pas conseill é po ur la sa ire ma is. la greffe étant praticable
vigne dont l ' écorce est peu élastique sur des arbres dont le tronc peut fa i-
et se détache en bandes . re ju squ 'à 30 cm de di am ètre, une
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
Masticage
Greffe en éperon
Ce type de g reffe est très semblable
à la greffe e n couronne (la mé thode
d'insertion du greffon sous 1'écorce
est identique) et est très souve nt uti -
li sé pour le g reffage tard if du kaki
(avril-juin).
La section du porte-greffe, dont les
dimens ion s ne doivent pas être im-
portantes, doit être oblique. Un seul
g reffon est insé ré au point le plus
entaille oblique haut de 1'entaille.
en bec Le greffon est taillé de la façon sui-
longueur
de flûte vante: d ' un côté, on en lève une cou-
de5cm
environ che de bois et d'écorce de 4 à 5 cm
et de 1' autre côté, avec un couteau
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
Fig. 17
A) rameau en éperon
8) insertion correcte sur le
porte-greffe
A B
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES EllYPES
liè re me nt les éventue lles défaillan- des c ombin a isons de plus ieurs va-
ces, e n partic ul ier d u maté ria u iso- rié tés sur un mê me po rte-g reffe.
lant. L'i nsertion d ' un seul bo urgeon en-
Le s 1igatures do ive nt égaleme nt ê tre traîne, surtou t d urant les premiè res
contrô lées afin d 'év iter le s é ven - a nn ée s d e v ie, un e s oudure plu s
tue ls é tran g le me nts o u afin de le s résistante aux soll icitatio ns mécani -
resserre r s i e lles sont trop lâches. A u q ues (poids des fruits) e t au ve nt e t
printe mps, le s pl antes c roi ssan t ra- permet d ' avoir un g rand nombre de
pide me nt, les étrangle me nts sont vi- plantes avec q ue lques g reffo ns seu-
s ibles pe u de jours après la g re ffe . le me nt. Les ré s ultats les me ille urs
Les ligatures seront é lim inées q uin- ' s' obti e nn e nt e n g re ffa nt sur le s
ze à vi ngt jours après le g re ffage. branches de 1'année. Néanmoins, on
peut obte nir de bons ré sultats mê me
s ur du bois plu s vie ux (un an ) et ce,
G REFFES PAR BOURGEON mê me si 1'on dé bute .
En av ri l- ma i, o n ut il ise des bo ur-
Dans ce c as , 1' obje t ou g re ffon est geon s c on se r vés , c om m e les ra-
un seul bourgeo n se tro uvant sur une me au x, d a ns un ré fri gérateur. C es
petite portion d 'écorce avec ou sans bourgeo ns so nt dit s « à œ il pou s-
boi s e n dess ou s . Pour ce ty pe d e sa nt » car à pe ine le ca l est-il fo rmé
g re ffe, il faut q ue l 'écorce se dé ta- que la végétati o n se développe.
c he fa c i le me n t du bo is ; a uss i la Entre j uill et e t septe mbre , o n g reffe
pl a nte doit-e ll e être e n p le ine acti- des bo urgeo ns à œ i1 dormant car Je
vité vé gé tative. Cette activité a li e u bourgeon, pré le vé au mo ment de la
d u prin te mps jusqu 'à la fin d u mois gre ffe sur la pl a nte c hoisie, ne pous-
d ' octobre. Néanmoins, il ne fa ut pas \ se pas la mê me année. En géné ra l, il
effectuer ce type de g reffe d urant les se so ude au porte-gre ffe et attend le
pé r iodes le s plu s c ha udes de 1'é té printemps de 1' année sui vante pour
car l 'en sole ill e m ent ai ns i qu ' une ' pousser.
tra nspiration excess ifs re nde nt plus Po ur savo ir s i J'opé ra tio n a réussi,
d iffic ile le décolleme nt de 1'éco rce. o n la isse sur le bo urge on pré le vé à
To utes les g reffes par bourge o n de- l ' a issell e d ' une fe uill e une pe tite
m a nd e n t u n minimum d e t e m ps po rtion de pé tio le qui sert d ' indica-
d 'exéc ution e t donne nt de bons ré- te ur : s i le pé tio le est fané e t a d u mal
s ulta ts da ns to ut le secteu r végétal à se dé tache r, c'est q ue la greffe n 'a
(arboric ulture, fl o ri culture, hOJ·ti cul- pa s pri s e t s' il dessèche et tombe,
ture) . Ell es sont large ment ut il isées c 'est que la gre ffe est réuss ie.
en pépi niè re sur de je unes plants o u La réco lte du bo urgeon s'effec tue ,
s ur des branc hes de pe tites dime n- pour tou s le s ty pe s de greffe par
s io n s . E ll es s ont égal e m e nt e m - bo urgeon, plus o u mo ins de la même
p lo y ées po ur g reffe r un e va r ié té fa ç on : a vec la la me, o n inc is e Je
fo urni ssant d u polle n o u pou r c réer bois à 1-2 c m a u-dess us du bo urgeon
TECHNIQUES DE GREFFAGE : MElHODES ET TYPES
A gauche, prélèvement du
bourgeon sur un rameau. La pointe
du stylo indique le bourgeon à bois
choisi. A 1'aide d'un couteau, on
entaille le rameau horizontalement
quelques millimètres au-dessus du
bourgeon
Fig. 18
Greffe mayorquine
ou sous écorce
TECHNIQUES DE GREFFAGE :METHODES ET TYPES
Fig. 19
Variante de la greffe
par placage ••~
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
Greffe en sifflet ou en
anneau
Dans ce cas précis, le morceau d 'é-
corce que 1'on en lève sur le porte-
greffe en fa it tout le tour et mesure
environ 2 c m de haut.
Une foi s que 1' on a choisi le bour-
geon, on effectue de ux e ntailles ho-
rizontales parallèles à 2 cm 1' une de
1'autre e t une entaille verticale qui
pe rmet de décoller le greffon (lente-
ment).
On place e nsuite le g re ffon s ur le
porte-greffe, là où l'on a e nlevé l 'é-
corce. L'opération doit ê tre exécutée
au mome nt où l'écorce se décolle fa-
cilement, c'est-à-dire au printemps
(avril-mai) ou à la fi n de l'été.
Ce tt e tec hnique est s urtout em -
ployée pour les arbres fruitiers qui
ont une grande zone interne ric he e n
moelle comme le fi guie r, le noyer, le
châta ignie r e t même l'o li vier.
Mi s à pa r t que lqu es difficu ltés
d'exécution , le résultat, c'est-à-dire
la soudure et la c icatrisation, est ga-
ranti .
Da ns ce rta ines rég ions, les jardi -
ni e rs , plutôt que de dé tacher 1'an-
neau d'éco rce du porte -greffe, le
coupent e n lame lles jusqu 'à la base
pui s recouvrent le greffon de ces la-
me lles (fig. 20).
L' œil doit néanmoins ne jamais être
recouvert.
Fig. 20
Variante de la greffe en sifflet
TECHNIQUES OE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
Fig. 21
Différentes greffes par approche
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
SURGREFFAGE
Il a pour but de remplacer une va-
riété déjà greffée et est par consé-
quent pratiqué sur des plantes déjà
adultes et productives. On devrait
parler de regreffage car ce sont les
branches de la variété précédem-
ment greffée que l' on greffe.
Les plantes adultes peuvent être
étêtées puis greffées avec des
greffons (en couronne, en fente, en
incrustation) si le diamètre du tronc
n'est pas trop gros. Sinon, on laisse
quelques éperons des branches prin-
cipales (plus petites que le tronc) et
l'on effectue de nombreuses greffes.
Le c hoix du rameau plutôt que du
bourgeon se comprend facilement :
sur des branches ou des troncs trop
volumineux, le décollement et l'élas-
ticité de l'écorce, nécessaires pour la
greffe par bourgeon, ne sont plus
présents chez la plante, même lors-
qu'elle est en période d'absorption .
On parle encore de surgreffage dans
certains cas assez fréquents de la
culture frui ti ère, que ce soit chez les
professionnels ou chez les amateurs.
Le cas le plus commun est celu i où
Fig. 23. Greffe en pont un problème d'incompatibilité se
man ifeste entre le porte-greffe et la
variété choisie.
La méthode utilisée est très simple :
il suffit de trouver une variété com-
Autour d'un même tronc, on peut mune et compatible aux deux va-
g reffe r trois ou quatre rameaux en riétés et qu i sert d'intermédiaire.
pont. Le procédé est légèrement plus com-
Lorsq u 'au moins un des greffons a pliqué. Les jardiniers expérimentés
pris, le passage de la sève a lieu dans interposent entre le porte-greffe et le
les nouveaux tissus ce qui permet à greffon un bourgeon, de la même di-
la pl ante de reprendre sa croissance. mension que le greffon, appelé « in-
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
intermédiaire greffon
Fig. 24
Greffe avec tntermédiaire
cognassier _ . .
•
TECHNIQUES DE GREFFAGE : METHODES ET TYPES
ABRICOTIER
AGRUMES
AMANDIER
ANONE
AVOCATIER
~----------------------------------------------------·---
CERiSIER ACIDE
En fente: octobre-novembre
En incrustation : mars
CERISIER DOUX
CHATAIGNIER
En couronne : printemps
En sifflet : mai-juin
En fente : mai-juin
COGNASSIER
(Ne se reproduit généralement pas par greffe mais par bouture ligneuse)
FIGUIER
(Ne se reproduit généralement pas par greffe mais par drageon radicant)
En couronne : avril-mai
En double fente anglaise : avril-mai
En placage : août-septembre
GRENADIER
(Ne se propage généralement pas par greffe mais par drageon radicant)
KAKI
En fente : printemps
En incrustation : printemps
En éperon: fin du printemps
KIWI
NEFLIER DU JAPON
NOYER
PECHER
PISTACHIER
POIRIER
POMMIER
PRUNIER
VIGNE
PORTE-GREFFES LES PLUS UTILISES POUR LES PRINC IPAUX ARBRES FRUITIERS
Arbre Porte -greffe Ca ra ctéristique
soudure plus long, donnent d'excel- température ne sont pas trop impor-
lents résultats . tants (vers mai-juin) (fig. 28).
Si la plante mère est pourvue de S'agissant d'une forme de propaga-
nombreuses branches d'un an en po- tion un peu compliquée puisqu'il
sition « pratique » pour installer le faut bien arrimer le pot dans lequel
pot contenant le porte-greffe, on se trouve le porte-greffe pendant 30
peut produire dans le même temps à 40 jours, on l'utilise pour les plan-
10 à 12 nouveaux individus. L' im - tes de grande valeur comme le ma-
portant est que la taille du porte- gnolia , Je sapin rouge ou des va-
greffe dans le pot soit la même que riétés sélectionnées d'acacia , de
celle du greffon attaché à la plante
mère (fig. 26).
Comme nous l'avons déjà dit, pour
la greffe par approche les conditions
de 1'activité végétative des deux in-
dividus ne sont pas impératives car,
tant que la greffe n'a pas pris, les
deux plantes se développent séparé-
ment (fig. 27). L'époqué.idéale se si-
tue au moment où les écarts de
Fig. 26 B
Greffe par approche
A) porte-greffe
B) greffon ou objet
BREF APERÇU DES GREfFES SUR PlANTESORNEMENTAUE$ ET POTAGERES
Fig . 27
Lorsque la soudure a eu lieu , on éli-
mine la partie aérienne du porte-
g reffe CA) et la base de la branche
du greffon (8)
Fig. 28
Lorsque les branches d 'un an sont
en position « commode >> on peut
pratiquer plusieurs greffes par ap-
proche.
A) plante mère
8) porte-greffe
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PlANTES ORNEMENTAl ES ET POTAGERES
verts et les jard ins privés trouvent de racine devra être e ntièrement e n-
presque toujours une réponse en cet- terrée e l seul le point de greffage de -
te pratique de multiplication végéta- vra sortir pour éviter que le greffon
tive. Elle permet en effet, outre la s'enracine.
production d 'arbustes au port, aux La greffe su r bouture doit également
feuilles et aux fleurs particulière- être effec tuée sous serre, s ur de s
ment beaux, d'accélérer le dévelop- boutures ligneuses ou des portions
pement des buissons et, dans le cas de tronc de la taille d ' un crayon ,
d'arbustes qui produisent des fleurs déjà enterrées et traitées aux hormo-
que l 'on récolte, d 'augme nte r la nes . Etant donné les condition s arti -
durée de cette récolte. ficielles, on peut pratiquer ces g ref-
Les méthodes de greffage sont iden- fes toute 1'année. Les méthodes les
tiques à celles précédemment citées. plus utilisées sont la greffe en fente
Dans de rares cas (glyci ne et rhodo- doubl e ou s impl e ang laise. L es
dendron , par exemple) on pratique arbustes qui sont désormais greffés
la greffe sous abri (en double fente sont le rosie r, l'azalée, le rhododen-
anglaise), le porte-greffe é tant une dron , le jasmin, le camélia, l'aubé pi-
portion de racine ou un e bouture ne, etc.
prête à s'enraciner (comme on le fait
pour la vig ne). Les greffes sur raci-
ne s'effectuent en hive r sous serre : Les rosiers
les porte-greffes ont é té déterrés à
1' automne précédent et conservés à Dans les pépiniè res, la c ulture des
basse température (4-5° C) et à taux rosiers occupe une place importante
cl ' humidité é levé. On pe ut utiliser du fait elu nombre de variétés ou du
toute la racine d ' une plante ou enco- type de fl e urs. C 'est po ur cette rai-
re, si ses dimensions le permettent, son que 1'on pratique communément
des portion s de racines longues de la greffe e ntre les diverses variétés.
10 à 15 c m . En effe t , depuis de nombreu ses
La méthode util isée est la g reffe e n an nées déjà, certaines es pèces o u
double fente anglaise . Après la liga- certains clones ont é té sé lectionnés
ture et le mas ticage , la p lante doit et sont désormais propagés par bo u-
être conservée dans du sable ou de la tures que 1' on utilise a ussi comme
to urb e dan s un r éc ipi e nt et d es porte-greffe.
conditions cl imatiqu es qui permet- Le choix de la greffe est motivé par
tent la formation du ca l (de 1oo C la poss ibilité de donner na issance à
pour les plantes g reffées en hiver e t des plames au pon particulie r mai s
jusqu 'à 21 oC pour les plants g reffés aussi d'augmente r la durée de flonti -
plu s tard e t qui pourront rapideme nt son (en particul ie r pour les roses à
ê tre mis en te rre). couper c ultivées en serre) ou accroî-
A 1'exté rie ur, lorsque la plante es t tre le degré d'adaptabilité au climat
déjà en te rre, la racine o u la portion ou au milie u. Les me ill e urs porte-
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PLANTES ORNEMENTALES ET POTAGERES
Fig. 30
A) prélèvement d'un bourgeon
B) positions idéales des bourgeons à prélever
C) insertion dans l'incision en T (au p ied)
D) ligature
E) taille du sauvageon après la soudure du gre ffon
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PLANTES ORNEMENTAlES ET POTAGERES
g reffes sont, pour la culture à l' exté- la tige jusqu ' à la h auteur désirée
rieur, les espèces suivantes : (90-100 cm) et é liminer périodique-
- R . multiflora, qui s'enracine faci- ment les bourgeons q ui poussent s ur
lement, es t vigoureuse, résiste le côté (fig. 3 1).
aux né matodes et à des conditions E nsuite, à l'époque idéale, on prati-
c l im a tique s très div e r ses, es t que deux ou trois g re ffes par bour-
adaptée à la forme en g lobe ; geon en aveugla nt tous les bour-
- R . canina, qui, bien qu'elle pous- geons qui se tro uvent sous le point
se lentement et s'enracine diffici- de greffage.
lement, tend à produire d e s indi- La greffe en T est effectuée au prin-
v idu s d o nt la durée de vie est ex- temps e t dès le mois d ' octobre, les
trêmement longue ; arbustes peuvent être c ommerciali-
- R. rugosa, qui produit des porte- sés.
greffes pour buissons ou pour ar-
bustes.
Pour les es pèce s cultiv ées pour la
producti o n de fleurs coupées, la R .
indica major est très usitée car e lle
ne présente pas de période cie repos
et rés iste bien au calcaire. On em- Fig. 31
p loie également la R . Manelli qui ré- Greffe sur tige de sauvageon pour
siste à certa ines maladies, la R . chi- la formation d'arbustes
nensis e t la R. dumetorum. A) élimination des branches sur le
tronc
Normalem e nt, o n pratique la g re ffe B) points de greffage à 120-180 cm
e n T s ur des boutures e nraci nées du sol
d'un diamètre égal à ce lui d ' un
crayon. L'époque idéale se situe a u
printemps lorsque les épines se déta-
chent faci lem ent mais on peut g re f-
fe r e n hi ver, sous serre, ou e n au-
tomne (greffe à œi l dormant).
Les bourgeons à greffer doive nt être
pré levés au repos ; il fa ut c h ois ir
ceux qui se trouvent à trois ou qua-
tre nœ uds sous la fleur (fig. 30). On
pe ut aussi récolter les greffons en
hiver et les conserve r de la façon dé-
crite précédemment.
La gre ffe e st effectuée au collet pour
les espèces cu lti vées e n bui sson ou
pour les fle urs coupées. Pour le s ro-
s ie rs a rb ustifs, il faut faire pousser
BREF APERÇU DES GREFFESSUR PLANTES ORNEMENTALES El POTAGERES
pour faire des entailles préci ses . En On pe ut aussi utili ser du ruban adhé-
outre , la greffe do it être effe ctuée s if. Il est important d 'évite r que les
dans un mili eu où la température at- portions e ntai liées reste nt e xposées
teint 20 à 25° C e t où le taux d ' hu- à 1' air troR long te mps car e lles se dé-
mid ité e st élevé. Le stade phys iolo- s hydra te rù très rapid e m e nt. Il e s t
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PLANTES ORNEMENTALES ET POTAGERES
Fig . 32
Greffe par approche de la tomate
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PLANTES ORNEMENTALES ET POTAGERES
avant la greffe p uis les replanter en- décrire ont un pourcentage de ré us-
semble d a ns le même po t après la site é levé.
g reffe. A une température de 20 à
25° C et à un taux d ' humidité élevé Auberg ine (So lanum melongena).
(on peut recouv rir d ' un sac e n plas- Elle présente les m ê mes problèmes
tiq ue) , la greffe p r end e n 8 à 10 phytosanitaires que la tomate qui est
jours. On pe ut alors é liminer la par- très utili sée comme porte-greffe de
tie aérien ne du porte-g re ffe et la ba- 1' auberg ine (h y brid es F 1) . Norma-
se du greffon. leme nt, les variétés d e tomates utili-
O n peut égaleme nt pratiq ue r la gref- sées so nt la R oma VF et la New
fe en fente latérale: on étête d ' abord Yorke r VF (V signifie Verticillium et
le porte-greffe juste au-dessus de la F Fu sarium ). Le problè me, soit po ur
première fe ui lle pu is on incise laté- les greffes par approche, soit po ur
ralement de bas en haut (sur la moi- celles e n fente latéral e, est celui de
tié d u d iamè tre de la tige), entre la la vigue ur du plant-greffon d ' auber-
feuille resta nte e t les d e ux cotylé- gine. En fait, certaines variétés sont
dons (enviro n 1 à 2 cm e n dessou s plus vigoureuses que le porte-greffe
de la tai ll e d ' é têtag e). La plante et, bien qu ' il n ' y ait pas de problè me
é tant tend re et fine, il faut effectuer d ' affinité, leur croi ssance est réduite
1' opération délicatement. du fait de la faibl esse de la tomate
Ensuite, on coupe la parti e aérienne ( néanmo in s, la produc ti o n reste la
du greffon , o n la ta i ll e e n biseau mê m e).
(toujours avec une lame de rasoir) e t La greffe e n fente p le ine ou en épe-
on 1' insère dans 1' e ntai! le latérale d u ron est très utilisée : o n étête la tige
porte -greffe . Enfin , on ligature le de la tomate à 1 ou 2 c m au-dessus
to ut (fig. 33). d es cotylédons p u is o n 1' entaill e
La feuille sur le porte-gre ffe est lais- perpendicu la ire me nt au centre d e la
sée en place pour pe rm e ttre à la section. De la mê me façon , o n cou-
pla n te d e po urs ui v re so n ac ti v ité pe la partie aérie nne de 1' aubergine-
d ' absorption et favoriser la soudure greffon quelque s ce ntimètres e n
du g reffon. Lo rsque ce d e rnier est dessous des feui lles pui s on la tai lle
soudé, on é limine cette fe u ille a ins i e n V et on 1' insè re d a ns le porte-
que la partie restan te de la tige qui greffe.
pourrait donne r n ai ssa nce à un bour- La li gature s'effectue a u mo ye n
geo n axi l laire, ce qui ré duirait à d ' une pe tite pin ce o u d ' un ruban
néant le travai l e ffec tué. adhés if. Le tout doit ê tre conservé
Po ur la to m a te, la g re ffe e n fe nte au c haud dans un e ndroit humide .
p le ine ou e n é peron est moins utili - Deux à tro is semaines après les se-
sée a lo rs q u ' e ll e est plus comm une mailles, o n obtient des plants prê ts à
pou r les c u c urbitacées ( voir plu s mettre e n terre. Les de u x individus
lo in). ayant de s s tades végé ta tifs diffé-
L es méthodes que nous venons de rents, il fa ut semer 1'aubergi ne quel-
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PLANTES ORNEMENTALES ET POTAGERES
Fig. 33
Greffe en fente latérale de la toma-
te
meille ure est la Cucurbita fi cifolia ne par deux cotylédons qui apparais-
ou courge de Malabar, très rustique sent e nviron 10 jours après les se-
et vigoureuse, qui retarde de que l- mailles (effectuées sous abri et en
ques j ou rs l'entrée en production du pot).
concombre mais en augmente la vi- S'agissant de tiss us très jeunes, Je
g ueu r et la production . Les types de pourcentage d e réussite est trè s
greffe offrant un pourcentage de élevé. Dans ce cas auss i il faut se-
réussite é levé sont la greffe par ap- mer le concombre 4 ou 5 jours avant
proche o u en fente pleine. la courge pour obtenir au moins une
Dans le premier cas, on procède de feuille. Au chaud (20-25° C ) et à
la même manière que celle décrite taux d ' humidité é levé (90% d ' hu-
pour la tomate (fig. 34). Dans le se- midité relative), la soudure a lieu en
cond , on insère le bout de la tige de quelques jours seulement.
concombre (pourvue d 'au mo ins une
feuille) dans l'entaille de la tige de Me lo n (Cucumis melo) . C'est la
courge qui se s itue au point où la c ucurbitacée la plus souvent greffée
premi ère feuille , qui a été éliminée, car e lle devient a lors plus résistante
pousse (fig. 35). et plus produc tive.
A ce stade végétatif, la tige se termi- Les porte-greffe s so nt des variétés
Fig. 34
Greffe par approche de cucurbitacées
Union des
deux individus
BREF APERÇU DES GREFFES SUR PlANTES ORNEMENTALES ET POTAGERES
Fig. 35
Greffe en fente pleine de cucurbitacées
Fig . 36
Formes que l'on peut obtenir au moyen de la greffe par conta ct de cactées
BREF APERÇ U DES GREFFES SUR PLANTES ORNEMENTALES ET POTAGERES
doit tout d 'abord être pressé e t frotté moyen d ' un élastique, par e xemple) .
pour que les tissus adhè rent grâce au La soudure a lie u e n 15 à 20 jours ,
liquide qu i sort des plantes. Ens uite, après quoi on peut fa ire s 'e nrac ine r
on solid ifie le tout par press ion (au les boutures.
ARBRES
ARBRES
ARBRES
ARBRES
ARBRES
ARBUSTES
ARBUSTES
ARBUSTES
Affinité: c'est la è a pac ité qu'ont tion évidente. Le tronc un ique et les
deux indiv id u s uti li sés c omm e branc hes sont lig nifiés et c roissent
greffon et porte-g reffe à donner en hauteur et e n é paisseur.
naissan c e à un e plante durable et
a ux condi tion s de développement Autosté rile : se dit de plantes fruc-
optimales . C ' e st la caracté ristique tifères qui requiè re nt du polle n pro-
principale à vérifie r avant de procé- ve nant d ' autres variétés de la même
der à que lque type de greffe q ue ce espèce pour pouvoir fr uctifie r. De
soit. nombre u ses cultiva rs sont seule-
ment p a rti e ll e m e nt auto s térile s
Aphidé lanigère (Eriosoma lanige- mais, pour obte nir une production
ro) : insecte qui s ' attaque principa- constante et optimale, e lle s ont tout
lement au pommier (racines, tronc, de même besoin de pollen provenant
bran c hes) . I l e s t long d 'e nv iron d ' autres plantes.
1,5 mm , est de couleur brune mais
est d ' un aspect c ire ux e t blanc du fa it Aveu glement : opé ration qui s ' ef-
du grand nombre de filam ents qui le fe ctu e s ur le p o rte - g reffe e t qui
recouvrent. A l' aide de son a ppareil consiste à é limine r complète me nt, à
buccal piquant et suçant, il aspire la 1' aide d ' un coute au , les bourgeons
sève et provoque l'apparition de c re- se trouvant en dessous du point de
vasses, de nodos ités et de tumeurs. g reffage . Le but de 1' opé ration e st
d 'empêche r que le ur débourrement
Arbre : espèce végétale pourvue de entrave le processus de soudure du
racines, d ' un tronc et d'une végéta- bourgeon ou du rameau greffé.
GLOSSAIRE
log iques et agronom iques commu - sein d ' une espèce, il exis te des va-
nes et appartenant à la même espèce . riétés qui se différencient entre e lles
par de très petits détails (cou le urs de
Dioïque : espèce végétale caracté ri- la peau d es fruits, é poque de matura-
sée par la distribution de fleurs uni- tion , ca ractères orga n oleptiques,
sex uées s ur deux p lantes distinc tes etc.).
(les fleurs feme ll es ou fleurs à pis ti 1
s ur la plante fem e lle et les fl eu rs m â- E t êtem e nt : pratique c ul turale q ui
les ou f leurs à étamines sur la pla nte consi s t e à é liminer toute o u un e
mâle). C ' e st le cas pour le ki wi, cer- g rande partie de la végétation d ' un
taines variétés de kaki , la papaye e t arbre. L es tai Iles pratiquées s ur les
le pis tachier. Le te r me monoïque d é- branches ou le tronc pe u vent être ex-
finit les plantes qu i portent à la fo is p loitées soit e n pratiquant un regref-
des fleurs mâles e t fe melles (noise- fage , soit pour pe rmettre à une nou-
tie r, noyer, c hâtaignie r). velle végétation de se développe r.
Greffon : terme par lequel on dési- Noua ison : phase végétative durant
g ne la pa rtie de la g re ffe qu i donne- laquelle l'ovaire g rossi t et finit par
ra naissance à la végétation. former le fr uit. Ell e s uit les phases
de poll ini sation et de fécondatio n.
H orm ones : s ubstan ces de nature Toutes les fleurs ne fo urni ssent pas
chimique produites par certains or- d e fruit ca r d e nomb reux s ujets
gan es de la p lante e n très pet ites dépé ri ssen t avant ce la, du fait des
quantités. E lles sont mi ses e n c ir- intempéries ou des agents pathogè-
c ul ation po ur act iver o u s toppe r nes.
l'activité d 'autres organes se trou-
va nt loin du point d e production Pétiole : partie terminale de la feuil-
(par exemp le, arrê t de la c roissance le qui sert de lie n e ntre la tige et la
des bourgeons ou, a u contra ire, sti- fe uill e mê m e. On e mploie éga le-
mulation de la multiplication cell u- me nt ce terme, à tort, pour déc rire le
laire) . pédoncu le de la fleu r.
tre-nœ uds et qui fruc tifie abondam- mois de mars sous abri puis mise en
me nt , surtout sur le s ramifi cati o ns c onditi on adéquate pour qu 'e ll e
courtes ( lambourd es). En outre, puisse s'enrac ine r et que la g reffe
1'entrée e n production est très préco- puisse prend re.
ce. Les s purs les plus comm un es
sont le pomm ie r (Redspur delicious, Rameau : po rti o n d ' une petite bran-
Starkrimson, Wellspur) e t l 'oranger che d ' un an pourvue d ' un bourgeon
(Washington Nave/, Valencia Late). dormant et que l' on taille e n fonc-
Elles ne sont reproductibles que par tion de la g re ffe à effectuer.
greffe.
Repos végétatif : phase phénologi-
Pleur : phé nomène phys iologique que qui s urvie nt e ntre la c hute des
présent c hez certaines pl a ntes (vi- fe uill es e t le ré veil végétat if (dé-
gne, kiwi , noyer) qui se manifeste a u bourreme nt).
ré ve il végétatif au printe mps e t se
voit si on ta ille la plante. II consiste Reproduction asexuée : synonyme
e n une abondante sortie de liquide de multiplication végétative (voi r ce
(sève) qui peut durer plus ie urs jo urs. terme).
Ce phénomène peut réduire à néant
les chances de réuss ite de la greffe. Reproduction par gamétogénèse :
ou sex uée. Re prod uction classique
Polarité : dan s le cas de la g re ffe, il des plantes su périe ures : les gamè tes
s' agit de l' orienta ti on que doive nt so nt des cellul es contenues dans les
avoir les bourgeons a u mome nt de é ta mines (po ll e n) et dans 1'ovaire
1' insertion dans l'entaille du po rte- (ovules) des fl e urs. Cette fo rme de
g re ffe. Po ur que la pol arité soit bon- re produ c ti on e ntraîne le mélange
ne, il fa ut introduire le bourgeon (ou des caractères. Par conséque nt, les
le rameau) la tê te e n haut. pl a n tes nées par voie sex uée (d e
graines) présente nt des caractè res
Pourriture : manifestation patholo- très variables.
gique caractérisée par la désagréga-
tion des t iss us e n m asse informe, Réveil végétatif : mome nt physiolo-
noi râtre et marcescente. Elle touc he gique qui a lie u à la fin de l' hiver e t
plus particuli è rement les raci nes e t ouvre Je cyc le de l ' ac ti vité de la
la base du tronc et peut ê tre provo- plante. Il peut dé bute r par 1'o uve rtu -
quée par des bactéries o u des c ham- re des bourgeons e t le déve loppe-
pig no ns . ment des feu i Iles ou 1' ouverture des
fle urs (drupacées).
Provin : te rme propre à la viticultu-
re. C'est une bouture e nracinée prê- Sarment : pour la vig ne, les nouvel-
te à être plantée. La bouture de vi- les bra nc hes iss ues des bourgeons
g ne es t co mmuném e nt g reffée a u gardent le nom de bourgeon jusqu 'à
GLOSSAIRE
1'ea u abso rbée par les rac ines . En espèces d 'arbres fruiti e rs et dont le
é té, pour év iter une tran s piration but est de favoriser la germination.
trop importante, la plante se défend Elle consi ste à e nfouir les graines
en fe rm ant ses stomates. dans du sabl e à basse température e t
à taux d'humidité contrôlé afin d'é-
Vaisseaux : voir tissu vasculaire. liminer les subs tances qui entravent
la germination.
Variété : synonyme de cultii'Cir (voir
ce te rme). Vigu eur : caracté ri stique de certai-
nes espèces d'arbres fruitiers dont le
Verna lisation : opération c ultura le déve loppeme nt de la végétation est
à laque ll e sont soumises ce rtain es parti cul ière mc nt s ubstantiel.
SOURCES
ALAIN J.-M. , Les arbustes, coll. « Les Pratiques du jardinage », éditions Larousse,
1988.
BOFFELLI E. ET SIRTORI G., Taille et Greffe, les 100 erreurs à éviter, éditions
De Vecchi , 1991. ·
KLOCH P., Le greffage facile: toutes les techniques pour arbres, arbustes, et plantes
d'orangerie, éditions Bomemann, 1990.
MAINARDI FAZIO F., Le j ardin, Le potaget~ Les arbres fruitiers, éditions De Yecchi,
1996.
Bref aperçu des greffes sur plantes ornementales et potagères ............ » 269
Arbres ornementaux ................................................................................... » 270
- Greffes par rameau ................................................................................ . » 273
- Gre ffes par bourgeon ..............................: .............................................. . » 273
Arbustes ornementaux ................................................................................ » 274
- Les rosiers .............................................................................................. » 275
Plantes herbacées à fleurs et plantes potagères ......................................... . » 278
- Solanacées ............................................................................................. . » 279
Cucurbitacées ........................................................................................ . » 282
- Cactées ornen1entales ............. .. .................... .. ....................................... . » 284
Tableaux des arbres et arbustes ornementaux reproductibles
par greffe .................................................................................................. . » 287