Business">
Cours Production Industrielle
Cours Production Industrielle
Cours Production Industrielle
Le Client éprouve un besoin immédiat ou différé pour un produit réalisé par l'entreprise.
De façon plus concrète, dans le domaine industriel, ce produit final peut être un ensemble
(ou produit composé ou appareil) ou un composant indivisible (ou pièce) correspondant à un bien
d'équipement, à un bien de consommation durable ou à un composant destiné à être intégré dans
un bien d'équipement ou de consommation.
A ces définitions de base, on peut rajouter quelques autres termes qui seront rencontrés
dans ce mémoire :
✓ Ordre de fabrication (O.F) : C'est la commande à l'atelier d'un produit donné, pour une
quantité donnée et généralement dans un délai à respecter.
✓ Charge : La charge d'une ressource correspond à une demande planifiée sur une
période donnée et exprimée avec la même unité que la capacité. Pour une ressource donnée, la
charge doit bien sûr être inférieure ou égale à la capacité.
La définition du Produit présentait celui-ci comme correspondant au Besoin d'un Client. Pour
l'entreprise, deux situations peuvent se présenter, suivant que le produit correspond à :
✓ Un Besoin immédiat, ce qui signifie que le délai de livraison acceptable par le client
est nul ;
✓ Un Besoin différé, ce qui signifie que le client accepte un délai de livraison non nul. Ce
délai doit toutefois être le plus faible possible, car l'entreprise évolue dans un marché où la
concurrence est sévère et le délai peut être un critère de décision du client par rapport à des
produits similaires d'entreprises concurrentes.
La première situation implique que le produit soit stocké en quantité suffisante sur le lieu
de vente. L'entreprise doit donc produire sur des prévisions de vente et constituer un stock de
produits capable de répondre à la demande.
La seconde situation implique que l'entreprise produise avec un délai inférieur ou égal au
délai acceptable par le client.
Cette situation est caractérisée par un ratio d'incertitude Ri dont la valeur peut être
inférieure à 1 si le lancement de la production se fait à partir d'une commande ferme, et
supérieure à 1 si l'entreprise est obligée de commencer sa production avant de savoir exactement
quelle sera la demande du client.
La production d'un bien s'effectue par une succession d'opérations consommant des
ressources et transformant les caractéristiques morphologiques ou spatiales de "matières".
Comme on l'a déjà vu dans la définition des stocks et encours, un élément fondamental de
la production est la notion de flux entre les différentes ressources. Un flux correspond à une
circulation d'entités physiques ou informationnelles au travers d'un processus, caractérisé par un
débit. En production, on pourra donc distinguer essentiellement deux types de flux : Les flux de
matières et les flux d'informations.
Une autre distinction des flux concerne la localisation des flux dans la chaîne logistique
qui comporte trois maillons : approvisionnement, production et distribution.
Les flux Externes concernent uniquement l'approvisionnement et la distribution, alors que
les flux Internes correspondent à l'ensemble de la production. La Gestion de Production
s'intéresse essentiellement aux flux Internes de l'entreprise (voir figure 2).
2ème période : de la première guerre mondiale à 1975, période incluant les fameuses
"Trente glorieuses" de l'industrie de 1945 à 1975, pendant laquelle la demande est très
importante, et même supérieure à l'offre. Les marges sont confortables et les principales
caractéristiques de la production sont les suivantes : fabrication en très grandes séries, faible
diversité (on connaît la phrase d'Henry Ford " Le client qui désire une Ford T peut demander
n'importe quelle couleur, pourvu qu'elle soit noire"), personnel peu qualifié, travail découpé en
tâches élémentaires simplifiées et rapides pour garantir un enchaînement rapide des opérations.
Dans ce contexte, pour que l'entreprise existe, il suffit de Produire puis Vendre.
3ème période : Durant cette période transitoire, de 1975 à 1985, l'offre et la demande
s'équilibrent, le client a le choix du fournisseur. C'est l'après-choc pétrolier, il est nécessaire de
faire des prévisions commerciales, d'organiser les approvisionnements, de réguler les stocks. Il
faut alors Produire ce qui sera vendu.
4ème période : Depuis la fin des années 70, les marchés sont fortement concurrentiels et
surtout se mondialisent. L'offre est supérieure à la demande et de nouvelles contraintes
apparaissent : maîtrise des coûts, qualité, délais de livraisons courts et fiables, produits
personnalisables et à faible durée de vie,....Les séries sont toujours importantes, mais très
diversifiées : plus de 60 000 variantes pour la Renault 18 à la fin des années 70, plus de 200 000
variantes sur la Peugeot 306 au début des années 90 ( environ 250 variantes de moteurs et 1000
variantes de caisses habillées). Toujours dans l'industrie automobile, la taille moyenne annuelle
d'une série de même véhicule est de 40 véhicules, le véhicule le plus vendu atteint moins de 8000
exemplaires.
➢ Divergente ou "structure en V" : cette structure est celle des produits réalisés à partir
de la transformation d'une matière première unique : pétrole, lait, acier, etc..
➢ Parallèle : les produits sont réalisés à partir de quelques matières premières faiblement
transformées : industries de l'emballage, du pneumatique, ...
Les structures divergentes et parallèles correspondent à des usines fabriquant des produits
peu variés, en très grandes séries, sur des périodes très longues avec un marché peu fluctuant.
✓ Production continue : elle correspond aux produits qui subissent des transformations
en continu, par le biais d'opérations parfaitement synchronisées au niveau de leur temps
opératoire : aciéries, cimenteries, stations d'épuration, raffineries sont des exemples de processus
qui correspondent à cette typologie. Les équipements de production sont dédiés et d'un niveau
d'automatisation très élevé.
✓ Production en petites à moyennes séries, répétitives ou pas : c'est le cas des produits à
structure en A ou T, "personnalisables" en fonction des besoins du client : produits de base avec
➢ Circulation des produits en Job Shop : C'est le cas d'un atelier général, destiné à
fabriquer une grande variété de pièces. Les produits circulent de machines en machines suivant
un routage correspondant à leur gamme de fabrication.
➢ Circulation des produits en Flow Shop : tous les articles suivent le même
cheminement. C'est le cas des lignes transferts dédiées où les articles "visitent" systématiquement
chaque poste de travail implanté sur la ligne, et toujours dans le même ordre. Cependant, les
chercheurs ont décomposé cette classe en plusieurs sous-classes parmi lesquelles on trouve : les
circulations de type "pur flow shop", où tous les temps opératoires sont positifs, les circulations
de type " flow shop généralisé" où certains temps opératoires pouvant être nuls (la pièce ne
devant pas subir une opération sur une machine particulière), et enfin les circulations de type
"flow shop de permutation" dans lesquelles la séquence des pièces est la même sur toutes les
machines (pas de dépassement autorisé).
Le stock de sécurité permet d'amortir les variations de ventes par rapport aux prévisions.
L'objectif est de minimiser ce stock, soit à partir de prévisions de ventes très précises, soit
grâce à une très grande réactivité du système de production lui permettant de se réguler par
rapport aux ventes effectives (si les ventes diminuent, ralentir la production ; si les ventes
augmentent, accélérer la production).
La production sur stock repose donc sur une prévision très fine de la demande.
Dans les deux cas, il est nécessaire d'augmenter ou de ralentir la cadence de production
afin de tendre vers un écart nul entre prévisions et ventes effectives.
Comme le montre le schéma-blocs de la figure 4, le système de production peut
rapidement s'avérer instable, si ce n'est chaotique quand les variations de la demande sont
importantes. Même avec une demande constante, le système a une forte probabilité de
comportement chaotique !
La différence avec la production sur stock réside dans la chronologie des opérations de
ventes et de production :
Production sur stock : PRODUCTION puis VENTE ;
Production sur commande : VENTE puis PRODUCTION.
Nous sommes maintenant entrés dans une période dans laquelle les entreprises sont
amenées à fonctionner en Juste à Temps, avec des productions très diversifiées, sur commande ou
mixtes.
Bien que ce contexte semble plus favorable à l'entreprise vis à vis de sa trésorerie, il
implique une gestion très précise, une forte réactivité de l'entreprise, une grande rationalisation
des équipements de production, une grande maîtrise des flux physiques et informationnels, ...
La figure 5 présente un modèle de représentation des flux physiques et informationnels
d'une production mixte en Juste à Temps. Il s'agit d'un macro-modèle, d'un niveau de description
très général, qui permet de situer l'un des centres d'intérêt de ce travail : le processus
d'assemblage des composants et sous-ensembles.
- D'accélérer les flux physiques en évitant les pannes, en diminuant les temps de
changement de série, en améliorant la qualité, en développant la polyvalence des opérateurs, etc...
La maintenance préventive et prédictive, le SMED (Single Minute Exchange of Die), la TPM
(Total Productive Maintenance), le SPC (Statistical Process Control), sont des méthodes de plus
en plus mises en œuvre dans les entreprises.
2- Le niveau d'utilisation d'un non-goulet n'est pas déterminé par son propre potentiel,
mais par d'autres contraintes du système.
4- Une heure perdue sur le goulet est une heure perdue pour tout le système.
Cette règle permet, dans un premier temps, de limiter les actions préventives, de
surveillance ou d'amélioration uniquement à la ressource goulet. En effet, il ne faut pas que la
ressource goulet tombe en panne, qu'elle ne soit plus approvisionnée par son fournisseur. Il faut
qu'elle ait des temps de changement de série rapide. En clair, il faut qu'elle ait une charge aussi
proche que possible de sa capacité, donc un rendement opérationnel proche de 1.
VI. 1. Flux physique avec opérations et manutentions synchronisées (ou liées) "Paced flow
lines"
Ce type de flux correspond à une production de masse réalisée sur des équipements de
production automatisés : transferts rotatifs ou linéaires.
Les produits présents à chaque poste de travail sont traités de façon simultanée, avant
d'être transférés simultanément aussi vers le poste suivant.
L'implantation des postes de travail peut être circulaire, disposés autour d'un plateau
tournant qui comporte en général de 4 à 24 positions. A un instant donné, à chaque position
correspond une phase de la gamme de fabrication ou d'assemblage du produit.
L'implantation peut être aussi linéaire, ce qui permet une accessibilité accrue (côtés et
dessus du produit) ainsi qu'un nombre d'opérations plus élevé par rapport à l'implantation
circulaire.
produit passe par les mêmes postes de charge, dans le même ordre. On peut simplement prévoir
que certains produits identifiables ne subissent pas certaines opérations, mais l'ordre est respecté.
Les équipements de production sont dédiés à un produit. Ce type de ligne est appelé : "Dedicaced
flow line"
VI. 2. Flux physique avec opérations et manutentions asynchrones (ou libres) "Unpaced
flow lines"
Ce type de flux correspond à une production de masse ou en petites à moyennes séries
avec une circulation des produits de type Job Shop ou Open Shop. Les équipements de
production et de transfert peuvent être automatisés ou pas et être utilisés pour traiter différents
produits.
Le principe général de ce flux est que le transfert des produits d'un poste de charge à un
autre est indépendant des opérations qui s'y déroulent : les opérations de transfert ne sont pas
synchronisées avec la fin de toutes les opérations de valeur ajoutée. C'est le type de flux qui
correspond à la réalisation de produits dont les différentes opérations s'effectuent à des cadences
très différentes.
En ce qui concerne l'implantation des équipements, il faut distinguer au moins deux cas
en fonction du niveau d'automatisation du système de transfert (ou de manutention) :
- manutention non automatisé ;
- manutention automatisé.
VI. 2. a. Manutention non automatisée
Ce type de manutention se rencontre essentiellement dans les processus comportant des
opérations d'usinage ou de transformation de la matière.
VI. 3. a. Les lignes transfert (Flow Lines) où le produit se déplace le long de la ligne et
les composants sont ajoutés par étapes successives sur plusieurs postes de travail.
Cette famille est composée de trois catégories de lignes :
- les lignes transfert dédiées (dedicaced flow lines) : elles sont dédiées, comme leur nom
l'indique, à l'assemblage d'un seul et même produit. Chaque poste de travail ne réalise qu'une
seule opération et reçoit les produits toujours dans le même ordre. Sur ce type de ligne, la seule
flexibilité consiste à ne pas réaliser certaines opérations, le produit passant quand même sur le
poste de travail. Les postes de travail sont généralement reliés par un dispositif de transfert
synchrone pas à pas, programmé pour libérer un produit seulement si le poste aval est prêt à le
recevoir. De la même façon, les produits ne peuvent entrer sur la ligne que si le premier poste est
libre.
- Les lignes transfert multiproduits (mixed model flow lines), dont le principe est
identique aux lignes transfert dédiées, à la différence que les postes de travail sont prévus pour
réaliser l'assemblage de plusieurs types de produits (mais appartenant à la même famille). La
principale différence réside donc dans les dispositifs de distribution des composants aux postes
de travail qui sont adaptés pour servir plusieurs types de composants pour plusieurs types de
produits.
- Les lignes transfert flexibles (flexible flow lines) : Les postes de travail sont dans ce cas
reliés par un convoyeur asynchrone (non-sychronous material handling system) qui permet
d'accumuler des produits entre deux postes de travail pour maintenir un niveau d'utilisation
satisfaisant. Chaque poste de travail est constitué de plusieurs machines identiques en parallèle
toutes capables de réaliser plusieurs opérations sur plusieurs produits. Un poste de travail ne peut
libérer un produit que si le convoyeur d'accumulation aval (buffer) a une position de libre. Si ce
n'est pas le cas, le produit est bloqué (blocking). A l'inverse, un poste de travail aval peut être en
attente (starvation) par manque de produit provenant du poste amont.