Cours - IBA-ARU 412 - Environnement Urbain - Paysage - Et - Espaces Publics - 2022
Cours - IBA-ARU 412 - Environnement Urbain - Paysage - Et - Espaces Publics - 2022
Cours - IBA-ARU 412 - Environnement Urbain - Paysage - Et - Espaces Publics - 2022
SEMESTRE 1, 2022-2023
Enseignant:
Dr SAGNE MOUMBE Joel,
Géographe-environnementaliste
Smjoel2000@yahoo.fr
699071715
1
UNIVERSITE DE DOUALA
INSTITUT DES BEAUX ARTS A NKONGSAMBA - DESCRIPTIF DE COURS
2
COURS : ENVIRONNEMENT URBAIN, PAYSAGE ET
ESPACES PUBLICS
PLAN :
3
géomorphologiques ........................................................................................................................... 46
VI- Production du bâti et problèmes d’environnement ...................................................................... 46
VII- Désordre urbain, espaces publics, gestion de l’environnement et conflits sociaux.................... 47
TD : Identifier et analyser les mécanismes de prévention et gestion des problèmes
environnementaux dans le code d’urbanisme du Cameroun .................................................... 47
TD : Identification et caractérisation des sources potentielle de pollution des eaux, des sols et
de l’air dans la ville de Nkongsamba et esquisse de solutions ................................................. 47
Document : Stratégie nationale de gestion des déchets du Cameroun .................................... 47
4
Bibliographie
Ce cours est extrait de la documentation suivante :
Cette documentation est disponible pour les étudiants voulant approfondir les thèmes abordés.
Des vidéos sont également disponibles.
Les concepts : écosystèmes urbains, environnement urbain, paysage urbain,
espaces publics
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5
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POLLUTIONS
ADEME : Palmarès 2016 des véhicules essence émettant le moins de co2 dans l’atmosphère
ADEME : Palmarès 2016 des véhicules diésel émettant le moins de co2 dans l’atmosphère
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In Environnement et. ressources aquatiques de Côte d'Ivoire ; horizon.documentation.ird.fr/exl-
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Cécile Honoré, Fabrice Dugay et Pierre Pernot, « Proximité au trafic routier et pollution de l’air en
Ile-de-France », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors-série
15 | février 2013, mis en ligne le 18 octobre 2012, consulté le 21 mai 2017. URL :
http://vertigo.revues.org/12805 ; DOI : 10.4000/vertigo.12805
Sabine Host, « Exposition à la pollution atmosphérique liée au trafic routier et risques
sanitaires », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors-série
15 | février 2013, mis en ligne le 18 octobre 2012, consulté le 21 mai 2017. URL :
http://vertigo.revues.org/12816 ; DOI : 10.4000/vertigo.12816
Laurence Lestel, « Pollution atmosphérique en milieu urbain : de sa régulation à sa
surveillance », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors-série
15 | février 2013, mis en ligne le 18 octobre 2012, consulté le 21 mai 2017. URL :
http://vertigo.revues.org/12826 ; DOI : 10.4000/vertigo.12826
Etalement urbain
Rahim Aguejdad, 2009. Etalement urbain et évaluation de son impact sur la biodiversité, de la
reconstitution des trajectoires à la modélisation prospective. Application à une agglomération de taille
moyenne : Rennes Métropole, thèse doctorat, Université de Rennes.
Jonathan Brunette, 2009. Étalement urbain en région montréalaise : impacts et aménagement
durable, master en ingénierie et management en environnement et développement durable, université
de Sherbrooke, Québec, Canada.
Guillaume Sainteny, (2008). L’étalement urbain, Directeur des Etudes économiques et de l’Evaluation
environnementale, MEDAD
7
Villes durables
Télécharger et lire les communications et conclusion du 1er forum urbain du Cameroun, site MINDUH
8
• Décret n° 2008/0740/PM du 23 avr. 2008 fixant le régime des sanctions applicables aux
infractions aux règles d’urbanisme ;
Loi n° 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation
Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes
Loi n° 2004/019 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux régions
Loi n° 2009 / 019 du 15 déc. 2009 portant fiscalité locale
Loi n° 2009/011 du 10 juillet 2009 portant régime financier des collectivités territoriales décentralisées
9
Chapitre 1 : Eléments conceptuels et applications :
Environnement urbain, paysage urbain, espaces publics, ville
durable
Les représentations sont différentes selon qu'elles sont celles de l'habitant (environnement
vécu par rapport à la vie quotidienne), du technicien (environnement vécu par rapport à un
système de normes, de procédés techniques), du scientifique (environnement théorisé avec
des fonctionnements liés aux systèmes biologiques, sociaux…).
10
II- L'environnement au défi de l'urbanisation
TD : Observation et analyse des problèmes d’environnement dans la ville de Nkongsamba
11
Patrick Pigeon, L'environnement au défi de l'urbanisation, Rennes, Presses universitaires de Rennes,
2007, 189 p. Note de lecture de Catherine Fournet-Guérin, Géographie et cultures, 68 | 2008, 131-132.
Le dernier livre de Patrick Pigeon, spécialiste des risques, intéressera à plus d’un titre les géographes, quel
que soit leur domaine de prédilection. L’environnement au défi de l’urbanisation constitue en effet une
synthèse ambitieuse qui appréhende nombre de dimensions de la géographie : géographie urbaine, géographie
des risques, mais aussi biogéographie, climatologie, aménagement…
L’auteur cherche à circonscrire les conséquences des mutations contemporaines de peuplement qui
caractérisent le processus d’urbanisation mondiale. Pour ce faire, il se fonde sur une approche résolument
optimiste de ce processus, récusant le millénarisme écologiste en vogue : la thèse est que la transformation
des environnements que constitue l’urbanisation conduit souvent à des adaptations positives et non pas
inéluctablement destructrices comme elles sont trop souvent présentées.
La première partie cherche tout d’abord à définir la notion d’environnement en relation avec celle
d’environnement urbain : le constat est fait qu’aujourd’hui, tous les espaces faisant l’objet d’une anthropisation
relèvent du processus d’urbanisation, entendue donc comme « transformation des environnements ».
L’environnement urbain, après avoir été défini au cours de pages à tonalité épistémologique, est ensuite
appréhendé dans ses dimensions concrètes : le site de la ville, son environnement géologique, le climat urbain
et la présence de la nature dans l’espace urbain.
La deuxième partie traite de l’environnement de la ville stricto sensu, entendu comme système spatial : son
aire d’attraction migratoire, l’approvisionnement urbain, la gestion des déchets et de l’énergie nécessaire au
fonctionnement urbain. La partie s’achève sur des passages très intéressants consacrés à la biodiversité,
l’auteur dénonçant le présupposé selon lequel la ville détruirait celle-ci, et aux changements climatiques
actuels. Là encore, le propos est distancié et nuancé par rapport à la vulgate dominante. Patrick Pigeon
réaffirme son hostilité à l’analyse du système urbain en termes pathologiques et plus largement au regard
négatif porté sur l’urbanisation.
La troisième partie est consacrée à la définition de la ville. L’auteur examine les limites entre le rural et l’urbain,
la question de la difficile mesure de l’urbanisation et passe en revue plusieurs critères de l’urbanisation
(densité, fonctions…). In fine, il propose une définition synthétique : « l’urbanisation, c’est à la fois une
tendance de fond à la densification et à l’augmentation des échanges, qui concerne à la fois les peuplements
urbains et ruraux » (p. 97).
La quatrième partie conduit l’auteur à s’interroger sur le paradoxe suivant : pourquoi l’urbanisation s’intensifie-
t-elle partout dans le monde, alors qu’elle pose des problèmes intrinsèques de gestion ? Il a alors recours aux
théories de la complexité pour étayer son propos : plus le système urbain est complexe et crée ses propres
problèmes, plus les sociétés sont à même de trouver les réponses à ces problèmes, par l’innovation. De
manière stimulante, à l’opposé des théories malthusiennes, il est possible de transposer la théorie de la
pression créatrice d’Ester Boserup au monde urbain. « L’urbanisation, parce que problématique, accroît les
capacités des peuplements humains à produire les conditions de leurs propres évolutions, grâce aux
innovations politiquement acceptées et à leur diffusion. » (p. 162).
À partir de ce constat optimiste, l’auteur aborde finalement en cinquième partie les politiques de
développement durable, en explicitant le rôle que doivent y jouer les géographes. On retrouvera dans cette
partie le côté quelque peu jargonnant qui alourdit inutilement l’ouvrage.
Il s’agit donc d’un ouvrage important sur le plan conceptuel. Mais il constitue également un outil de travail
précieux. En effet, il est fondé sur une grande quantité d’exemples, très détaillés, souvent illustrés d’un croquis
analytique et de photographies dont la légende est très étoffée. Ces exemples, véritables mini-monographies,
sont pris dans le monde entier, qu’il s’agisse du Nord (Tucson, Kyoto, Neuchâtel…) ou du Sud (Colombo,
Libreville, Ho Chi Minh-ville…), d’espaces urbains ou ruraux transformés par l’urbanisation (Alpes du Nord
françaises par exemple). La bibliographie, très riche, est également un outil précieux.
Le livre de Patrick Pigeon séduira donc tous ceux qui s’intéressent à l’articulation entre les faits dits naturels
et les processus urbains, à la dimension environnementale à toutes les échelles et à l’épistémologie de
l’urbanisation. Sur le fond, on retiendra un constat résolument anti-malthusien, qui argumente en faveur de
la capacité des sociétés humaines à transformer de manière positive leur environnement dans un contexte de
forte contrainte : « Jamais l’humanité n’a été aussi nombreuse, aussi urbanisée, sans pour autant connaître
de catastrophe majeure depuis la seconde moitié du XXe siècle » (p. 162). Cet optimisme urbain place ce livre
aux antipodes du catastrophisme véhiculé par Mike Davis, dont on avait eu l’occasion de rendre compte dans
cette revue (n° 62).
12
III- Le paysage urbain
Les paysages sont des fragments de la totalité, du réel, sectionnés par le regard (un certain regard)
pour la contemplation. C'est dans ce sens que l'on peut dire que le paysage est une création du regard,
à partir d'une sensibilité donnée. Le regard construit des paysages différents selon les distances prises
par l'observateur entre son poste d'observation et la scène observée. C'est donc aussi une question
d'échelle. Plus l'observateur s'approche de la scène plus il voit de détails, mais moins de spectacle. À
la limite il est sur scène, la scène ici c’est la ville où il se trouve ou vit. L'observateur devient aussi un
acteur de la ville. MARIA LUIZA CARROZZA 1996.
13
III.2- La ville horizontale, la ville verticale et la ville souterraine
14
15
Typologie et lecture des architectures
16
17
Les grands types de bâti sont les immeubles collectifs, maisons individuelles, les monuments
TD : Observation par satellite et sur site des paysages urbains de la ville de Nkongsamba
18
IV- Ecologie du paysage et aménagement urbain: les
trames vertes
L’urbanisme écologique peut se définir comme le développement de modes durables de
conception du milieu urbain, qui entraîne un « nouveau » rapport entre l’urbain et la nature. Dès
lors, l’urbanisme écologique s’enrichit du processus de mise en œuvre de trames vertes urbaines,
avec le principe de multi-échelles, de continuités territoriales, d’attention aux cycles et dynamiques
naturelles, de rapports de services entre les espaces (ex. les espaces verts assument une part
importante de la biodiversité), de participation des habitants, etc. En effet, les trames vertes
peuvent améliorer les aménités urbaines (promenade, course, vélo…), peuvent conduire à
aménager des espaces sauvages au centre des villes ou créer des emplois grâce aux nouveaux
aménagements (Little, 1990) et peuvent limiter et réguler nombre de problèmes
environnementaux (infiltration des eaux de pluie, baisse des températures, capture du particulaire,
etc.).
Référence électronique
Teddy Arrif, Nathalie Blanc et Philippe Clergeau, « Trame verte urbaine, un rapport Nature –
Urbain entre géographie et écologie », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne],
Environnement, Nature, Paysage, document 574, mis en ligne le 08 décembre 2011, consulté le 19
mai 2017. URL : http://cybergeo.revues.org/24862 ; DOI : 10.4000/cybergeo.24862
Cf. Document 1 :
Document 1 : Méthodologie de mise en place d’une Trame verte urbaine _ le
cas d’une communauté d’agglomération
V- L’espace public
« L’espace public est un terme polysémique qui désigne un espace à la fois métaphorique et matériel. Comme
espace métaphorique, l’espace public est synonyme de sphère publique ou du débat public. Comme espace
matériel, les espaces publics correspondent tantôt à des espaces de rencontre et d’interaction sociales, tantôt à des
espaces géographiques ouverts au public, tantôt à une catégorie d’action.
Le terme est d’abord apparu au cours des années 1960, à la suite des travaux de J. Habermas (1962). Ceux-ci
portaient sur la constitution progressive, au cours du XVIIIe siècle, d’une sphère de la publicité (Öffentlichkeit)
fondée sur l’usage libre et public de la raison, et s’autonomisant par rapport à la sphère du pouvoir. Si les lieux ont
leur importance dans ce processus (cafés, théâtres, etc.), le terme d’espace public désigne alors davantage un
espace abstrait et changeant, prenant la forme du rassemblement qui le fait naître. A partir des années 1970
s’opère un glissement sémantique, le terme étant de plus en plus employé comme une catégorie de lecture de la
ville, pour désigner un espace matériel porteur de caractéristiques propres en termes de formes et d’usages.
L’émergence puis l’affirmation de cette définition des espaces publics est concomitante de leur transformation en
catégorie d’action puisque ces derniers deviennent, au même moment, un élément des différentes politiques
urbaines en Europe. En tout cas, la banalisation du terme au cours des années 1990 et 2000 va donc de pair avec
une polysémie croissante.
En sociologie urbaine, les espaces publics sont des espaces de rencontres socialement organisés par des rituels
19
d’exposition ou d’évitement. S’inscrivant dans la lignée des travaux d’E. Goffman (1973), I. Joseph (1984, 1998)
apparaît comme l’un des principaux promoteurs du concept en France. Le terme désigne alors un espace
d’expériences et renvoie aux interactions se nouant dans l’anonymat de la ville. Certes l’espace physique est intégré
dans cette définition : il offre plus ou moins de prises aux citadins et celles-ci sont d’ailleurs largement déterminées
par les producteurs et les gestionnaires de cet espace. Mais dans cette acception, l’espace public se définit moins
par sa matérialité et son statut juridique que par ses pratiques. A l’inverse, la littérature géographique,
architecturale et urbanistique emploie le terme pour désigner un espace physique regroupant tous les lieux qui
appartiennent au domaine public, qui sont librement et gratuitement accessibles, et qui de surcroît sont aménagés
et entretenus à cette fin. Le terme vient se substituer à celui d’espace libre, jusque-là utilisé pour désigner ces lieux
en insistant sur leur caractère non bâti, et correspond donc d’une part au réseau viaire (rues, places, boulevards), et
d’autre part aux espaces verts (parcs, jardins, squares).
Cette dernière acception s’est principalement forgée en réaction à l’urbanisme fonctionnaliste issu de la Charte
d’Athènes, dont les principes – le zonage et la séparation des modes de circulation – avaient réduit les rues et les
places à des espaces de circulation ou de stationnement (Le Corbusier, 1942). A partir des années 1960, ces
principes sont contestés et de nouvelles représentations de la ville émergent, que ce soit dans le champ des
sciences sociales, plus sensibles aux rites de la vie ordinaire et aux formes de la socialité, au sein
des « milieux » professionnels, où se déploie un urbanisme culturaliste, et plus généralement dans les sociétés
occidentales, marquées par les « luttes urbaines » et par l’affirmation, en parallèle, d’une « nouvelle culture
urbaine » (Tomas, 2001). A la fin des années 1970, ces lieux que sont les rues, les places ou les parcs se voient
donc progressivement reconnaître des caractéristiques communes qui leur sont propres : espace vide générateur
de tensions entre les éléments du bâti ; espace de médiation permettant la vie sociale ; espace de valeurs et signe
de la culture urbaine (Plan Urbain, 1988). En s’appropriant le terme générique d’espace public, intellectuels,
professionnels et décideurs reconnaissent aux lieux qu’il recouvre non plus seulement une fonction mais aussi des
qualités, une valeur d’usage et un sens.
Les pouvoirs publics ont contribué à ce que l’espace public soit nommé dans la mesure où ils en ont fait une
catégorie d’action à part entière. Parmi les expériences pionnières, les villes de Bologne, Barcelone et Lyon sont
devenues de véritables modèles du genre. Mais les espaces publics sont également bien présents dans les villes
nouvelles et dans la politique de la ville, notamment en France, dès la fin des années 1970. Dans la foulée de ces
expériences, la plupart des villes se sont engagées dans la requalification de leurs espaces publics, si bien que ces
derniers sont devenus une « quasi-doctrine en aménagement » (Toussaint, Zimmermann, 2001, p. 73). Les usages
sont concernés au premier chef chez puisque les projets comprennent non seulement de
nouveaux aménagements mais aussi de nouvelles règles. Malgré tout, les objectifs et les modalités de ces politiques
sont multiples puisqu’il peut s’agir d’opérations de prestige susceptibles d’améliorer l’attractivité d’un centre, d’une
action plus systématique dans le cadre de politiques de déplacements plus sensibles aux « circulations douces », ou
encore d’opérations plus localisées destinées à revaloriser le cadre de vie dans les quartiers résidentiels, dans le
centre comme en périphérie (Fleury, 2007).
Les espaces publics ont donc d’abord renvoyé à des lieux appartenant au domaine public. Cependant, le terme
d’espace public tend aujourd’hui à s’imposer pour désigner plus généralement les lieux que le public fréquente,
indépendamment de leur statut. Ainsi, les lieux privés ouverts au public – comme un centre commercial ou une
galerie marchande – sont souvent qualifiés d’espaces publics. Car il y a bien dans la ville des usages publics de
certains espaces privés. Mais à l’inverse, il y a aussi des usages privés du domaine public : une autoroute urbaine,
une rue d’enclave résidentielle ressemblent à des espaces publics mais en sont-ils encore ? L’emploi du terme
demeure donc controversé, si bien que d’autres ont été proposés. Certains proposent le terme d’« espace
commun », défini comme « un agencement qui permet la coprésence des acteurs sociaux, sortis de leur cadre
domestique » et englobé par l’« espace public » considéré comme « l’une des modalités d’organisation possibles de
l’interaction sociale » (Lussault, 2001). D’autres proposent des classifications plus poussées permettant de
caractériser les « espaces créés de toutes pièces dont le caractère privé est présent dès le départ » : « espaces privés
accessibles au public » et « espaces privés (communautaires) d’allure publique » (Dessouroux, 2003).
En parallèle, les espaces publics font l’objet d’une idéalisation importante dans les sociétés occidentales, si bien
qu’ils sont souvent considérés comme un « espace vertueux de la citoyenneté, porteur intrinsèquement des vertus
de l’échange interpersonnel » (Lussault, 2001). Cela s’explique par l’histoire du terme, qui établit un lien fort entre
la crise des espaces publics et celle de la vie collective et de la démocratie (Tomas, 2001). Or, cette idéalisation
dissimule à la fois la diversité des usages et la complexité des systèmes d’acteurs, ces derniers étant notamment
pris dans des logiques de pouvoir. Elle conduit également à sous-estimer le fait que les espaces publics s’insèrent
20
dans des contextes géographiques variés, en termes de lieux ou de s. Elle conduit enfin à une réification des
espaces publics alors que ces derniers se réinventent constamment dans les pratiques de leurs acteurs. Dans la
mesure où l’on évite de l’idéaliser pour la définir comme un système de lieux et d’acteurs qui se reconfigure
constamment (Fleury, 2007), la notion d’espace public n’en conserve pas moins une grande portée heuristique. Il
est en effet possible de confronter les lieux et leurs évolutions à cet ideal-type de l’espace public. Le débat actuel
oppose ainsi les tenants d’une renaissance, qui attirent en particulier l’attention sur un renouveau dans les
pratiques des espaces publics centraux ou sur des politiques de requalification avec un objectif de mixité sociale,
aux tenants de leur déclin, qui dénoncent quant à eux le développement d’espaces privés ouverts au public, le
renforcement du contrôle et la multiplication des restrictions d’accès (règles plus restrictives, systèmes de
vidéosurveillance, prévention situationnelle, etc.). Ces deux points se contredisent moins qu’ils ne mettent en
lumière toutes les contradictions qui traversent aujourd’hui les espaces publics et, plus généralement, les sociétés
urbaines ».
Les espaces publics font l’objet de mises en normes et de contrôles de plus en plus importants :
Caméras de surveillance, interdiction de la mendicité et des Sans Domicile Fixe.
Dans l’espace public, les nouveaux lieux de chalandise sont les témoins des mutations des
comportements et des pratiques spatiales des consommateurs. La vocation patrimoniale est aussi
marquée par la fréquentation des lieux de mémoire, les musées. Ce sont les lieux d’expression
artistique et même théâtrale (théâtre de rue).
Thibaut Besozzi, « Appropriation de l'espace public urbain : entre aménagements et vécus quotidiens d'un centre commercial »,
Revue Géographique de l'Est [Online], vol. 54 / n°3-4 | 2014, Online since 01 February 2015, connection on 30 September
2016. URL : http://rge.revues.org/5209
21
VI- Le développement durable et l’articulation de ses 4
piliers dans les études urbaines
Dans le rapport Brundtland (1988) « Notre avenir à nous tous », le développement durable est
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs. ». JEGOU Anne (2007) précise qu’en juin 1992, la
conférence de Rio met l’accent sur l’équilibre des trois piliers (ou les trois sphères) du
développement durable : la conciliation de l’efficacité économique, du progrès social et de
l’équilibre écologique. Le schéma classique du développement durable est directement hérité
de Rio : les trois piliers sont représentés sous la forme de trois sphères qui se recoupent,
l’intersection entre les trois aires constituant le développement durable. Au Sommet de la Terre
à Johannesburg en 2002, la notion de développement durable s’élargit considérablement. Les
participants ont largement insisté sur le pilier social, en mettant l’accent sur la pauvreté, la
solidarité entre les populations et la coopération internationale. Un quatrième pilier s’adjoint
aux précédents : c’est le pilier culturel, fondé sur la valorisation de la diversité culturelle. Avec
la montée en puissance de la notion de bonne gouvernance, la conférence de Johannesburg
associe le principe de démocratie participative au développement durable, comme seul
modèle politique susceptible de le mettre en œuvre.
22
23
24
Fig. : Thèmes fréquemment associés aux études sur la durabilité
Fig. : Liens entre les thèmes fréquemment associés aux études sur la durabilité
25
Chapitre 2 : Urbanisation et émergence des questions
d’environnement
26
27
II- Caractéristiques et tendances de l’urbanisation africaine
D’après l’UN-Habitat (2007), le monde traverse une deuxième phase de
transitions démographique, économique et urbaine d’une ampleur et d’une rapidité de
loin supérieure à la première débutée en Europe et en Amérique du Nord il y a deux
siècles (1750-1950). Cette organisation affirme avec insistance que les pays en
développement sont les plus concernés par cette nouvelle transition et donc les plus
à suivre en raison de leur faible capacité à contrôler les processus impliqués. L’Afrique
est certes à la traîne de l’urbanisation du monde (41% de citadins), mais elle compte
parmi les taux de croissance les plus rapides, 4,3% par an selon Véron (2006) et
tempéré autour de 3,5% pour l’UN-Habitat en 2010 (tab. 2). Les taux d’urbanisation
ont presque doublé entre 1970 et 2010, excepté l’Afrique australe ayant déjà un taux
très élevé. En Afrique centrale, on est passé d’un taux d’urbanisation de 14 % en 1950
à 25 % 20 ans plus tard, pour atteindre 43% en 2010. En Afrique occidentale, on frôle
la « révolution urbaine » (Pourtier 2001), car l’urbanisation est encore plus brutale au
cours des trente dernières années, passant de 21% à 45%.
28
Afrique australe 2,92 3,42 1,47 1,13 0,74
Afrique de l'Ouest 5,26 4,8 3,77 2,89 2,06
Afrique 4,65 4,16 3,31 2,87 2,15
Taille des villes d'Afrique en 2010
Tailles >10M 5 - 10M 1 - 5M 0,5 - 1M <0,5M
Nombre 2 2 46 61 500?
Population (M) 21,6 13,926 98,211 41,97 237,304
% de la population 5,3 3,3 23,8 10,2 57,4
urbaine
Source : Biau Daniel, ONU-Habitat, 2010
29
Les 10 plus Grandes villes d’Afrique
30
Tableau : Evolution de la population des métropoles régionales camerounaises et des villes
secondaires de plus de 50 000 hab. d’après les recensements officiels
Villes Source des données Taux d’accroissement
annuel moyen (%)
RGPH 1976 RGPH 1987 RGPH 2005 1976-1987 1987-2005
SANGMELIMA 14 758 23 261 51 308 4,2 4,3
GUIDER 17 197 32 775 52 316 6,0 2,5
MBALMAYO 22 075 35 390 52 813 4,4 2,2
KRIBI 11 261 21 507 59 928 6,1 5,7
TIKO 14 810 23 559 60 796 4,3 5,2
DSCHANG 17 814 35 717 63 838 6,5 3,2
EBOLOWA 18 239 34 771 64 980 6,0 3,4
EDEA 25 398 50 609 66 581 6,5 1,5
KUMBO 12 533 33 353 80 212 9,3 4,8
FOUMBAN 33 737 57 271 83 522 4,9 2,1
LIMBE 26 988 44 561 84 223 4,7 3,4
BERTOUA 14 982 43 402 88 462 10,1 3,9
KOUSSERI 12 456 53 713 89 123 14,2 2,8
BUEA 24 584 32 871 90 088 2,7 5,6
NKONGSAMBA 70 464 85 420 104 050 1,8 1,1
KUMBA 44 175 70 112 144 268 4,3 4,0
NGAOUNDERE 38 840 78 062 152 698 6,5 3,7
MAROUA 67 187 123 296 201 371 5,7 2,7
GAROUA 63 900 141 839 235 996 7,5 2,8
BAFOUSSAM 62 239 112 681 239 287 5,5 4,1
BAMENDA 48 111 110 142 269 530 7,8 4,9
YAOUNDE 313 706 649 252 1 817 524 6,8 5,7
DOUALA 458 426 809 852 1 907 479 5,3 4,7
31
Graphique n°9 : Taux d’urbanisation (%) par région
Région
Une urbanisation récente (colonisation, mais des villes précoloniales Foumban, Yokadouma, Garoua)
et très « littoralisée » (le plus fort taux de croissance sont sur le littoral : Kribi, Douala, Limbé, Tiko,
etc.)
Trois pôles d’urbanisation et 02 métropoles : le « Grand Ouest » polarisé par Douala, le « Grand Sud »
focalisé sur Yaoundé, le « Grand Nord » contrôlé respectivement par Maroua, Garoua et N’Gaoundéré.
32
Une croissance urbaine très accélérée, d’où les termes comme « explosion urbaine ».
L’exode rural reste le principal pourvoyeur des villes, mais depuis les années 1990 en ralentissement
au profit de l’accroissement naturel et des migrations interurbaines.
Fort étalement des villes sur les espaces périurbains, ville en hauteur faible
Sous équipement généralisé (eau, électricité, routes, assainissement, etc.), pénurie de logements,
défaillance des systèmes de transport urbain, insécurité et violence urbaines, déficit de gouvernance
33
Chapitre 3 : Analyse des problèmes
d’environnement posés par l’urbanisation
34
Eléments clef du fonctionnement de l’écosystème urbain
Comme dans le cas des écosystèmes naturels, les flux énergétiques et le recyclage des nutriments sont des
facteurs importants pour le fonctionnement de l’écosystème urbain. De plus, il est nécessaire de prendre en
compte les flux d’informations, les institutions et organisations, les attitudes culturelles et leur perception. La très
forte dépendance énergétique et matérielle des cités vis-à-vis de l’environnement extérieur est la caractéristique
la plus importante des écosystèmes urbains.
Si la dépense d’énergie est la conséquence de la seule espèce humaine, c’est à une échelle plus importante et
par l’intermédiaire de son comportement collectif par l’intermédiaire des s de gouvernance, que sont prises les
décisions qui modifieront le cycle des éléments et les flux d’énergie (ex. choix d’un type d’aménagement ou d’un
traitement de pollution). Les facteurs sociaux peuvent donc également améliorer les conséquences d’une
pollution sur un environnement.
L’empreinte écologique est un outil simple d’utilisation facile à comprendre pour montrer l’étendue de l’impact
d’un objet d’étude quelconque, il peut être utilisé à différentes échelles, de l’individu à la ville. Il est donc apparu
à Nancy B. Grimm et ses collègues comme l’outil idéal pour l’éducation et la prise de conscience des populations.
Cette démarche éducative a été entreprise dans la ville de Phoenix (Arizona, U.S.A.). Les auteurs se sont
intéressés aux bilans des masses des éléments des grands cycles biogéochimiques de cette ville. Avec les
établissements scolaires de la ville, ils ont pris l’exemple particulier de l’azote pour savoir si Phoenix perdait ou,
au contraire, accumulait cet élément. Ils ont ainsi crée une prise de conscience collective du rôle de chacun sur
l’environnement et de l’effet d’acte individuel à l’échelle globale de la ville. Cette expérience a généré une
dynamique d’implication plus forte des citoyens dans la prise de décisions collectives, avec notamment des
répercussions positives sur les résultats scolaires des élèves.
Source : Caroline Rondel, à partir de l’ouvrage: l’ouvrage de Berkowitz A.R., Nilon C. H. & Hollweg K.S.
« Understanding urban ecosystems: A new frontier for science and education »
http://www.synergiz.fr/la-complexite-des-relations-d-une-ville-avec-son-environnement/
L’habitat humain domine dans l’écosystème urbain et non les éléments de nature dans la ville. Les
écosystèmes urbains représentent d’abord l’habitat des êtres humains. Leur fonctionnement
écologique s’avère extrêmement pauvres et foncièrement dépendants : milieux très fragmentés,
isolés, et déconnectés des écosystèmes environnants.
Les consommations citadines dépassent la limite géographique de la ville, qu’il s’agisse de nourriture
ou d’eau. La ville exporte généreusement ses pollutions, eaux usées et air saturé en gaz à effet de
serre. Ces rapides exemples illustrent les liens fonctionnels de l’écosystème urbain. Ils s’étendent bien
au-delà de la ville.
Les espèces animales et végétales aux lisières de la ville ont probablement une valeur majeure pour
l’espace urbain, certains espaces péri-urbains constituent d’incontestables réservoirs écologiques. Le
péri-urbain est une zone complexe de transition où coexistent les différents types d’écosystèmes
(agrosystèmes, forets milieux aquatiques, urbain...). C’est donc une zone à enjeux écologiques majeurs
où se concentrent les pressions et les dynamiques d’évolution.
L’écosystème urbain est du côté de la « demande » de services : S’il y service, il y a service rendu à
quelqu’un. Et ce quelqu’un, la ville en est peuplée. Avant de saisir l’impact qu’il peut avoir sur les
écosystèmes, le citadin exprime d’abord une demande de nature. Sa demande de service, notamment
de services culturels, contribue à qualifier de manière significative l’écosystème urbain.
http://uicn.fr/wp-content/uploads/2016/09/Panorama-ecosystemes_urbains-m4.pdf
On évalue aussi la diversité des plantes au cœur du tissu urbain : Jardins et parcs, friches et
végétations rudérales, etc. La trame verte et bleue urbaine est de ce fait primordiale pour
l’aménagement des écosystèmes urbains. Elle vise 1)- à valoriser les milieux aquatiques, 2)- à mailler
les espaces sensibles, 3)- affirmer les espaces agricoles durables, 4)- aménager la forêt urbaine.
35
Figure : le petit cycle de l’eau (cycle de l’eau en milieu urbain)
Le site et la situation de la ville sont aussi des éléments fondamentaux à la compréhension des
problèmes d’environnement en ville.
36
II- Etalement urbain, dégradation du couvert végétal et de
la biodiversité
37
38
39
40
Rahim Aguejdad (2009)
41
l’imperméabilisation des sols, à un ralentissement de la sédimentation du carbone. Une partie
des pertes engendrées par les surfaces imperméabilisées peut être compensée. Une
proportion significative du territoire transformée en pelouse et la plantation de plusieurs arbres
viendront amoindrir les impacts (Perspectives Villes, 2009). L’artificialisation des sols accélère
la circulation des eaux, menant parfois à des inondations issues du ruissellement urbain. Selon
une étude américaine, les stationnements créeraient jusqu’à 16 fois plus de ruissellement que
les prairies. La conversion des sols en chaussée a donc des impacts majeurs sur l’hydrologie
et l’environnement en général puisque la quantité d’eau absorbée et disponible se trouve à
être diminuée en raison de l’imperméabilisation des sols.
Les données manquent pour bien déterminer l’effet de l’étalement urbain sur la biodiversité.
Cependant, le bâti et les grosses infrastructures routières introduisent des fragmentations
dans les écosystèmes naturels ou agricoles et perturbent ainsi la circulation de la faune.
L’étalement urbain provoque l’introduction des espèces invasives (exotiques) qui peuvent finir
par prendre le dessus dans la composition florale locale. La création de ces nouveaux îlots de
forêt peut aussi interférer avec la pollinisation, la dispersion des graines et semences et au
final entraîner la disparition d’espèces (Fondation David Suzuki, 2003). Dans tous les cas, le
milieu naturel favorise l’équilibre des écosystèmes en ce sens qu’il filtre les polluants de l’eau
et de l’air, fournit l’oxygène grâce à la photosynthèse.
Extrait : Rahim Aguejdad (2009). Etalement urbain et évaluation de son impact sur la biodiversité,
de la reconstitution des trajectoires à la modélisation prospective. Application à une agglomération
de taille moyenne : Rennes Métropole, thèse doctorat.
L’étalement urbain modifie l’occupation des sols, entraîne des changements importants au
niveau de l’usage des terres et des structures paysagères, et provoque une fragilisation et
une fragmentation des espaces « naturels ». Ceci entraîne des conséquences sur le plan
environnemental et provoque des perturbations des écosystèmes et porte préjudice à la
biodiversité. Les impacts directs de l’étalement urbain sur les espaces naturels, la
diminution et la fragmentation des forêts, des zones humides et d’autres types d’habitats
sont bien identifiés et quasiment irréversibles.
Les impacts indirects de l’étalement urbain sur le fonctionnement des écosystèmes localisés
à proximité des espaces urbanisés sont importants, notamment à travers la modification des
habitats des espèces végétales et animales, de la production de ressources alimentaires, du
stockage de l’eau… Ces impacts sont d’autant plus importants que les activités de la ville
jouxtant les zones « naturelles » imposent une pression sur les écosystèmes et les espèces à
travers le bruit et la pollution. Dans les secteurs où l’étalement urbain ne se produit pas
directement, il génère des impacts indirectement à travers la fragmentation des espaces
naturels, en particulier par le développement du réseau routier et des infrastructures associées
42
qui créent des effets barrières pour les espèces et dégradent les fonctions écologiques des
habitats naturels.
En fait, les enjeux de la maîtrise d’un étalement urbain anarchique sont ceux d’un
aménagement du territoire permettant de répondre aux enjeux du développement durable qui
impose un usage économe de l’espace. Pour mieux maîtriser l’étalement urbain, de nombreux
outils réglementaires existent (carte communale, plan local de déplacement, schéma de
cohérence territorial, programme local de l’habitat, etc.). Ils permettent de renforcer
l’attractivité des noyaux urbains existants, réaménager les couronnes périphériques en y
offrant de nouvelles polarités, et structurer et contenir l’urbanisation en milieu rural. Pour
atteindre ce dernier objectif, il faut protéger les espaces agro-naturels en intégrant des espaces
agricoles au contact des villes et en valorisant du patrimoine foncier public, notamment à
travers les SCOT et les plans verts…
43
II.4- Impacts sociaux et économiques de l’étalement urbain
L’étalement urbain par ses faibles densités augmente la consommation d’énergie et par voie
de conséquence l’émission des gaz à effets de serre. Les coûts de connexion aux réseaux
des services urbains (eau, électricité, téléphone, etc.) sont nettement plus élevés qu’en ville
compacte.
D’autres auteurs estiment que la dépendance à l’automobile des habitants de périphérie
augment le taux d’obésité car l’habitant effectue presque tous ces courses en voiture. Le
surpoids augmente alors les risques d’hypertension et de maladies cardiovasculaires.
Les questions de sécurité sont marquées par le risque d’accidents de circulation lié à la
pratique quotidienne de plusieurs dizaines de km sur l’autoroute sans oublier le stress des
embouteillages.
Il a été évalué qu’un réseau de transport en commun économiquement viable ne peut se
concrétiser qu’à partir d’une densité de population supérieure à 4 000 personnes par kilomètre
carré (Club Sierra du Canada, 2003). Les frais d’aménagement ainsi que les taxes foncières
ne sont pas suffisants pour couvrir le coût des nouvelles infrastructures pour les périurbains.
En 1995, une étude menée pour le compte de la région métropolitaine de Toronto a révélé
44
qu’une urbanisation plus compacte et efficiente sur une période de 25 ans permettrait de faire
des économies allant de 10 à 16 milliards de dollars et 2,5 à 4 milliards en coût d’opération de
maintenance. Les coûts de transport sont en moyenne 40% supérieurs à ceux des familles
vivant dans les quartiers où les déplacements alternatifs sont possibles.
L’étalement urbain entraine une utilisation intense de l’automobile dans les agglomérations
urbaines. Cette utilisation entraîne par conséquent un accroissement de la pollution de l’air
accentuée par les variations climatiques. L’augmentation de la température de l’air sur les
grands axes de circulation et aussi dans les embouteillages, mais aussi les zones industrielles,
surchauffe l’air ambiant et détermine des « smog » dans les agglomérations urbaines. A
Ontario par exemple, on a dénombré 04 jours d’alerte « smog » en 2000, l’année suivante on
a dénombré 23 jours et en 2002 l’alerte « smog » a été déclenché pour 31 jours au total (Club
Sierra du Canada, 2003).
De l’anglais smoke (fumée) et fog (brouillard), le néologisme « smog » inventé par Henry
Antoine Des Vœux en 1905 décrit le mélange de brouillard et de fumée qui accablait
périodiquement Londres et les autres grandes villes d'Europe à l’apogée de la révolution
industrielle. Le smog résulte de la condensation dans les basses couches de l'atmosphère
(troposphère) de l'humidité (brouillard) sur des poussières en suspension, souvent en présence
d'ozone et d’oxydes d’azote (NOx) dans la troposphère dans un contexte où des gaz
d'échappement (de moteurs) ou de la fumée est produite par la combustion de combustibles
fossiles, avec émissions de quantités importantes de gaz sulfureux (comme le dioxyde de
soufre). Ce cocktail de polluants interfère avec les autres poussières en suspension sur
lesquelles se condense la vapeur d'eau contenue dans l'air.
Composés organiques Gaz d’échappement des véhicules à moteur, évaporation d’essence aux
volatils (COV) stations service, revêtements de surface (peintures à l’huile), solvants (allume-
barbecue), combustion de carburants, végétation
Oxydes d’azote (NO, NO2) Gaz d’échappement des véhicules à moteur, industries de fabrication,
centrales électriques, usines alimentées aux combustibles fossiles, raffineries
de pétrole, usines de pâtes et papiers, incinérateurs
Anhydride sulfureux (SO2) Fonderies de métaux non ferreux, centrales thermiques, raffineries de pétrole,
usines de pâtes et papiers, incinérateurs
45
Au Canada, les émissions d’oxydes d’azote (NOx) proviennent à plus de 50 % des
automobiles. En plus d’être une source de pluies acides nocives pour les forêts et les lacs, les
NOx réagissent avec les hydrocarbures non brûlés pour former de l’ozone troposphérique à
l’origine du smog. Cet ozone a un impact négatif sur la santé humaine puisqu’il dégrade les
poumons tout en rendant plus sensibles les voies respiratoires aux allergènes et aux irritants
(Fondation David Suzuki, 2003). Toujours dans ce pays, 40% des émissions de monoxyde de
carbone (CO), proviennent des transports. Le monoxyde de carbone en plus de contribuer au
« smog », peut contribuer aux défaillances du cœur. Le dioxyde de soufre comme l’oxyde
d’azote est responsable des pluies acides ravageant les forêts du Québec. 25% de dioxyde
de souffre provient des émissions des raffineries de pétroles et de gaz naturel, 5% provient
des automobiles. Le dioxyde de soufre augmente la mortalité, en rendant la respiration difficile.
Lorsqu’il réagit avec l’eau, il forme l’acide sulfurique qui vient se loger dans les poumons,
causant ainsi des inflammations dommageables pour les tissus pulmonaires comme le
souligne la Fondation David Suzuki, (2003). La même fondation a montré que 16000 décès
prématurés enregistrés chaque année au Canada sont liés à la pollution de l’air. L’association
des médecins d’Ontario a estimé à environ 1 milliard de dollar canadiens, le coût des frais
engendrés par les visites médicales et l’absentéisme liés à la pollution de l’air.
46
VII- Désordre urbain, espaces publics, gestion de
l’environnement et conflits sociaux
47
Chapitre 4 : Mobilisation pour la ville durable
Le développement de la planification urbaine est lié à l’inertie, mieux l’incertitude du devenir des villes.
La planification urbaine a connu ses heures de gloire après la seconde guerre mondiale. Il devenait de
plus en plus impossible de prévenir quoi que ce soit devant la fulgurante urbanisation mondiale.
Cependant, depuis les années 1980, la planification urbaine est devenue instable, ne parvenant plus à
faire face aux nouvelles réalités urbaines.
La planification urbaine est ensemble de dispositions que l’on a arrêtées et l’ensemble des tâches
nécessaires à la réalisation d’un projet urbain
La planification urbaine a une double fonction : fonction de prévision, fonction d'action sur le
développement des villes. Elle s’établit donc à plusieurs niveaux : au niveau économique, elle
prend en compte les coûts et la rentabilité des investissements. Le niveau écologique permet la
maîtrise des contraintes écologiques à l’aménagement, le niveau social qui l’intégration des
groupes sociaux dans l’espace urbain. La complexité des territoires révèle les multiples dimensions
de la planification. Il devient de plus en plus difficile de prévoir en engageant l’avenir de divers
groupes sociaux et un statut territorial pour chacun. La planification urbaine d’aujourd’hui est
donc appelé à anticiper sur ces questions contemporaines au risque de perdre sa pertinence
scientifique.
La planification urbaine doit répondre aux questions de localisation des équipements et des
infrastructures, anticiper sur le comportement des citadins et les moyens de rendre la vie
urbaine plus facile.
Le mode de base ou le modèle classique de la planification urbaine est le modèle rationnel. Il définit
la composition urbaine. Selon Bernard Lacaze (6ème éd.), elle a pour « rôle de définir physiquement
l’organisation de l’espace de la ville ou du quartier à aménager. L’objectif est de fournir une image
globale de l’identité de la ville ou du quartier, et de fixer les règles relatives à localisation, à
l’implantation ou à l’élaboration de différents projets de construction : plans de ville, plan de quartier
(Lacaze p.24). Cependant, on a observé une crise générale de la rationalité marquée par des écarts de
plus en plus croissants entre les connaissances théoriques et les pratiques de terrain. De nos jours, on
privilégie de nouvelles approches consistant à rapprocher les théoriciens des besoins et des aspirations
des citadins : ce sont les modèles de planification collaborative où l’on privilégie l’information, la
consultation publique, les débats publics, la négociation, la concertation, la délibération, etc.
Planification urbaine stratégique s’est développée dans les années 1960. La planification
urbaine classique donnait de moins en moins de garanties à l’évolution future des villes. On
recouru alors à la modélisation en introduisant les méthodes de l’analyse de systèmes. La ville
se conçoit désormais comme un système opérant avec les méthodes de calcul et de
48
modélisation économique. Bien qu’il soit difficile de modéliser le futur des villes, la
planification stratégique à l’avantage de montrer que l’urbanisme est avant tout décision
publique et décision des acteurs privés à prendre en compte parfois dans une approche
dialectique et dans la durée. Cela produit des effets directs et indirects à intégrer dans la
planification classique. La planification se fait à l’échelle régionale et locale pour mieux
intégrer la systémique de l’aménagement du territoire.
Urbanisme et planification urbaine sont très proches, à la différence que l’urbanisme met
l’accent sur la recherche de l’organisation spatiale à atteindre tandis que la planification
urbaine met l’accent sur les moyens pour y parvenir. A l’origine, la planification urbaine n’est
qu’une technique d’accompagnement de l’urbanisme (divers plans disparates non intégrés).
Aujourd’hui, il se confond avec les opérations d’urbanisme. Plus la réglementation
d’urbanisme se précise, plus le concept de planification devient flou.
ONU-Habitat : https://fr.unhabitat.org/
FNUAP : http://www.unfpa.org/fr
https://fr.unhabitat.org/urban-themes/logement-et-amelioration-des-bidonvilles/
49
II.2- Les conventions
Les ODD, Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements
humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables
: http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/cities/
http://www.codatu.org/
Un projet d’éco quartier se caractérise par la mise en œuvre d’une démarche projet visant à
répondre à son échelle, aux enjeux globaux de la planète, aux enjeux locaux afin d’améliorer
la qualité de vie de ses habitants et usagers, et de contribuer à la durabilité de la ville
(http://lewebpedagogique.com/btsacrew/) .
Document : Méthodologie de mise en place d’une Trame verte urbaine : le cas d’une
communauté d’agglomération
50
Etude de cas Référence électronique
Marine Linglart, Sylvain Morin, Magali Paris et Philippe Clergeau, « Méthodologie
de mise en place d’une Trame verte urbaine : le cas d’une communauté
d’agglomération, Plaine Commune », Cybergeo : European Journal of
Geography [En ligne], Aménagement, Urbanisme, document 785, mis en ligne le
06 juillet 2016, consulté le 19 mai 2017. URL :
http://cybergeo.revues.org/27713 ; DOI : 10.4000/cybergeo.27713
A travers son calcul périodique, l’indice de biodiversité urbaine permet aux collectivités de
mesurer la pertinence de leurs dispositifs et politiques de préservation de la biodiversité en
ville et son évolution dans le temps. Il peut être utilisé comme ligne directrice pour l’élaboration
de plans d’action en faveur de la biodiversité.
51
L’Indice de Singapour ou indice de biodiversité urbaine, pour mesurer la biodiversité urbaine
52