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Lenrobage

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L’ENROBAGE

Définition :
D’après la Pharmacopée européenne, un comprimé enrobé est un comprimé recouvert « d’une
ou plusieurs couches de mélanges de substances diverses telles que : résines naturelles ou
synthétiques, gommes, gélatines, charges insolubles inactives, sucres, substances plastifiantes,
polyols, cires, colorants autorisés par l’Autorité compétente et, parfois, aromatisants et
substances actives ».
Le comprimé nu ou noyau peut contenir un ou plusieurs principes actifs. Le terme de
pelliculage est utilisé pour un film de polymère très mince.
Intérêt du pelliculage pharmaceutique :
Le pelliculage d’un comprimé a plusieurs fonctions :
Rôle de protection : protection du principe actif contre les agents extérieurs, les sucs, ou un
autre principe actif incompatible et protection des muqueuses buccales, stomacales contre
l’action irritante du principe actif.

Rôle dans la pharmacocinétique : modification de la cinétique de libération (enrobages


gastrosolubles, gastrorésistants). Si une couche d’enrobage contient un principe actif, ce
dernier a alors le rôle d’une dose immédiate.

Rôle dans l’observance du patient : administration plus facile, plus agréable (masquage
d’une saveur, d’une odeur) et amélioration de la présentation (choix stratégique d’une
couleur).

Rôle dans la fabrication du produit fini : amélioration dans la production (meilleur


glissement pour une répartition uniforme dans les machines de conditionnement) et
amélioration des propriétés mécaniques de la forme pharmaceutique

Les méthodes d’enrobage


Historiquement, il est possible de distinguer trois techniques d’enrobage pharmaceutique : la
dragéification, l’enrobage à sec et le pelliculage.
La dragéification et l’enrobage à sec ne sont plus utilisés dans l’industrie pharmaceutique par
rapport aux contraintes de temps (jusqu’à plusieurs jours de fabrication pour la méthode par
enrobage) et de matériels (appareil à comprimer spécifique pour la méthode par enrobage à
sec).
La dragéification

Méthode

La méthode de dragéification est un procédé long qui comporte 6 étapes principales. Après
avoir introduit les comprimés nus ou noyau dans des cuves inclinées à 45 degrés, en
mouvement constant et à une température contrôlée, l’enrobage peut commencer.

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o Le vernissage

Afin d’obtenir une couche homogène et adhérente à la surface du noyau, il est nécessaire
d’isoler les comprimés nus afin de les protéger contre l’humidité présente lors des différentes
étapes de dragéification.
o Le gommage

Pour assurer une bonne cohésion lors de l’enrobage, il est nécessaire de pulvériser une poudre
sur les noyaux jusqu’à obtenir des agrégats. La pulvérisation est alors arrêtée tout en
maintenant la cuve en mouvement afin de séparer les noyaux.
o Le montage

C’est l’opération qui va donner à la dragée son épaisseur et son goût sucré. Un sirop de sucre
est pulvérisé sur les noyaux jusqu’à obtention de la taille et de l’épaisseur désirées. En
général, la masse des noyaux est doublée après cette étape. L’opération peut être répétée
jusqu’à 40 fois avec une période de séchage entre chaque cycle de pulvérisation.
o Le lissage

La pulvérisation d’une solution de sucre dilué va rendre la surface des dragées moins
rugueuse et permettre aux différents noyaux de ne pas s’attacher les uns aux autres.

0 La coloration
Cette étape est facultative et consiste en l’ajout d’une solution coloré sur la surface des
noyaux puis sécher l’ensemble à faible chaleur ou à froid.
o Le lustrage

Dernière étape de ce procédé, il a pour objectif de rendre les comprimés brillants et


intâchables à la manipulation. En général, une solution organique de différentes cires est
ajoutée dans la cuve et donnera l’aspect définitif aux comprimés après évaporation du solvant.

L’utilisation de cette technique n’est pas sans inconvénient, en effet la durée totale de
fabrication d’un lot peut durer 4 à 5 jours en fonction de l’épaisseur de la pellicule à déposer
et de la taille du lot. De plus, la grande taille des comprimés formulés ainsi que la grande
quantité de sucre ne rend pas l’administration pour le patient facile.

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Excipients
Tableau 1 : Exemples d’excipients
utilisés dans un procédé de
dragéification.

Etape
Excipients
1-Vernissage Vernis : gomme laque ou
sandaraque, PEG 20 000
Adjuvant : paraffine, cire d’abeille
Solvant : éthanol, isopropanol,
acétate d’éthyle
2-Gommage Solution de sirop de sucre dilué
Empois d’amidon
Talc
Gomme arabique
3-Montage Sirop de sucre simple
4-Lissage Sirop de sucre dilué
5-Coloration Colorants alimentaires autorisé par
les autorités
6-Lustrage Cire végétale
Cire de Carnauba
Cire d’abeille
Paraffine

Matériel
Des cuves en métal, inclinées à 45 degrés par rapport à la verticale et effectuant un
mouvement de rotation sur cet axe sont utilisées comme montré sur la figure….. Un système
de chauffage contrôlable est nécessaire afin de permettre un séchage efficace entre chaque
cycle. Une large ouverture permet l’ajout des différents excipients lors des étapes de
dragéification.
L’enrobage à sec
Appelé également méthode de double compression, cette technique, mise au point après
l’enrobage au sucre, est jugée plus rapide et moins contraignante. Elle a cependant été
rapidement remplacée par la méthode de pelliculage par film du fait de difficultés de
formulation, de la nécessité d’appareillage particulier (presse spécialisée) et d’un coût trop
élevé.
Le pelliculage par film
Système en lit d’air fluidisé
Le principe de la fluidisation repose sur un flux d’air traversant un lit de particules solides. La
pellicule déposée à la surface des comprimés a la particularité d’être très fine.
Méthode

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Les comprimés sont introduits dans la cuve sphérique ou cylindrique sur la plaque de fond
perforée. De l’air est envoyée par une entrée d’air située sous cette plaque afin de soulever les
comprimés nus durant toute l’opération de pelliculage et cela à un débit et une pression fixes
et précis. Le pistolet de pulvérisation projette la suspension ou solution de pelliculage sur les
supports, l’action de l’air a pour effet une évaporation efficace du solvant contenu dans le
liquide de pelliculage. Il reste alors sur les comprimés une pellicule du produit d’enrobage.
Le phénomène de fluidisation correspond au soulèvement de l’ensemble des particules dû à la
force aérodynamique que produit l’air.

Ce procédé est particulièrement utilisé dans l’industrie pharmaceutique. Le pistolet est fixé au
bas de la cuve et peut être entouré d’un cylindre afin d’orienter le mouvement des comprimés
de bas en haut (mouvement fontaine) lors de la pulvérisation.

Système de pelliculage en turbine


L’enrobage en turbine repose sur la projection de la solution à pelliculer sur les supports nus.
Chaque paramètre du procédé doit être parfaitement défini afin d’assurer une reproductibilité
des résultats obtenus.
Méthode

Elle repose sur la projection d’une suspension de pelliculage sur des comprimés nus suivi
d’une phase de recouvrement et de séchage, aboutissant au durcissement de la surface de la
couche extérieure et enfin à la formation de l’enrobage autour du noyau nu.
Plus précisément le lot de comprimés est tout d’abord chargé soit dans la cuve soit dans le
tambour de la pelliculeuse. Suite à cela, une phase de chauffage du lit de comprimés en
mouvement dans l’appareil est nécessaire afin d’évaporer plus rapidement et plus
efficacement le solvant présent dans la solution ou suspension de pelliculage. Cette étape est
possible grâce à un système d’entrée et de sortie d’air chaud sous une température établie à
l’avance.

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L’étape de pulvérisation est la plus importante dans le procédé de pelliculage. La solution ou
suspension de pelliculage est envoyé sur le lit de comprimé en mouvement à travers un ou
plusieurs pistolets de pulvérisation. Durant cette étape, une multitude de paramètres doivent
être définis et fixes afin de rendre le procédé de pelliculage reproductible. Après pulvérisation
du produit de pelliculage, la chaleur maintenue à l’intérieur de la cuve permet une évaporation
du solvant et l’élaboration d’un film de pelliculage qui va recouvrir totalement et
régulièrement les supports nus.
Lorsque la pulvérisation est complète, il est nécessaire de sécher l’ensemble des comprimés.
Une étape de séchage puis de refroidissement du chargement est réalisée afin de finaliser le
procédé de fabrication.

Excipients utilisés pour le pelliculage par film


La composition d’une solution ou suspension de pelliculage détermine l’aspect final des
comprimés ainsi que certaines de leurs propriétés mécaniques.
o Le solvant de pelliculage : organique ou aqueux, il s’évapore au cours du procédé de
pelliculage pour ne laisser que la fine pellicule contenant les autres excipients sur le support à
enrober. Etant présent en quantité majoritaire, l’ensemble des excipients utilisés peut être
solubles dans le solvant, on parlera d’une solution. Dans le cas contraire, il s’agira d’une
suspension de pelliculage.
L’utilisation de solvant organique volatil, malgré une évaporation plus rapide et efficace,
nécessite la mise en place d’installations particulières tel que le recyclage des solvants, la
protection du personnel, la mesure du taux résiduel de solvant ou encore la mise en place de
d’installations anti-déflagrations.
o Le polymère filmogène ou agent filmogène est un élément fondamental dans l’élaboration
de la formule d’enrobage. En effet, ses propriétés chimiques et thermiques déterminent les
caractéristiques du film final déposé à la surface des comprimés. Leurs propriétés influencent
la résistivité du film en fonction du pH (comprimé gastro-résistant) et la qualité du film.

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On distingue 3 groupes de polymères : les dérivés vinyliques, les dérivés acryliques et les
dérivés cellulosiques.
o Le plastifiant est un excipient capable de modifier les propriétés physiques du polymère. Il
joue un rôle dans l’obtention d’un film de qualité, c’est à dire souple et résistant à la
contrainte d’élongation. Dans ce groupe on retrouve des polyols, des esters organiques, des
huiles ou des glycérides.
o Les lubrifiants tels que le talc ou encore le stéarate de magnésium ont pour objectif d’éviter
le collage des comprimés entre eux et leur agrégation lors du procédé de pelliculage. Le
mouvement effectué par les comprimés, leur proximité continuelle et l’ajout de liquide lors de
cette étape accentuent les risques d’adhérence des supports nus entre eux et donc de non-
conformité du lot ou de non reproductibilité du pelliculage.
o Le colorant possède surtout un rôle esthétique. Il peut être de plusieurs origines : organique,
minéral, naturel. Ils doivent tous être de grades alimentaire. Certains laboratoires
pharmaceutiques utilisent un code couleur afin de différencier plus facilement les
médicaments entre eux, faciliter l’observance du patient et éviter les confusions dans les
différents dosages comme par exemple le code couleur pour le dosage en substance active de
la COUMADINE* des Laboratoires Bristol-Myers Squibb. Chaque comprimé possède une
couleur en fonction de sa dose de principe actif (rose pour le 1mg, bleu pour le 4mg et blanc
pour le 10mg
o L’opacifiant protège la substance active contenu dans le comprimé si celui-ci est
photosensible. Il s’agit généralement du dioxyde de titane. Il est facile de l’associer avec un
colorant.
o Un tensioactif n’est pas nécessairement utilisé dans la formule de solution ou de suspension
de pelliculage. Ces excipients n’ont pas un effet direct sur le comprimé lui-même mais sont
plutôt une aide dans l’élaboration du produit de pelliculage,

Comparaison entre dragéification et pelliculage

Dragéification Pelliculage

 Enrobage à base de sucre  Enrobage par un produit filmogène


 Taille, masse, forme du noyau élevés  Taille, masse, forme pratiquement
(répercussion sur la taille du inchangées
conditionnement)  Nécessité d’un équipement plus
 Peut se faire en turbine conventionnelle sophistiqué possédant un système de
 Technique longue et imposant un savoir séchage (en particulier pour le pelliculage
faire important aqueux)
 Présence de sucre contre indiquée dans  Technique rapide et simple, automatisable
certaines pathologies.  Grand choix de polymères permettant
 Produit obtenu : dragée d’influencer le profil de libération des
comprimés
 Pas de sucre
 Produit obtenu : comprimé pelliculé

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La forme et la taille des comprimés sont des facteurs importants dans la qualité du pelliculage
et plus particulièrement l’uniformité du pelliculage.
Les déplacements des comprimés dans le tambour sont dépendants de leur géométrie. A ce
titre, ce sont les comprimés sphériques qui possèdent le moins de différences au niveau de ses
surfaces. Toutes les parties des comprimés sont exposées de manières équitables face au
système de pulvérisation. Plus un comprimé aura une forme sphérique, meilleure sera son
uniformité de pelliculage.
Il est intéressant d’observer que le comprimé ayant la plus grand taille a l’uniformité de
pelliculage la moins bonne. Sa mobilité étant réduite à l’intérieur du tambour du fait de sa
géométrie. A l’opposé, le comprimé de forme sphérique possède un déplacement très aléatoire
et une bonne fluidité dans le tambour de pelliculage, il en découle une meilleure uniformité de
pelliculage. De plus, l’augmentation de la vitesse de rotation augmente l’uniformité du
pelliculage dans tous les essais étudiés.

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